Archive for the ‘Revue de presse’ Category.

Revue de presse santé psy – février 2016

 

03 02 16

« Suicide : 27 décès par jour, un ‘drame de santé publique’ »

Libération

Libération constate en effet que « malgré une tendance à la diminution depuis le début des années 2000, le suicide est encore à l’origine de près de 27 décès par jour en France, en majorité des hommes, loin devant la mortalité routière, selon un rapport remis mardi à la ministre de la Santé».
Marisol Touraine a déclaré que « 
c’est un drame de santé publique », « estimant qu’il était temps d’agir pour prévenir le passage à l’acte », note le journal.
Le quotidien précise qu’« 
en se basant sur les certificats de décès, 9.715 personnes se sont donné la mort en 2012, mais le chiffre réel pourrait être plus important, de l’ordre de 10.700 décès, en se basant sur une sous-estimation de 10%, précise le 2e rapport de l’Observatoire national du suicide (ONS) ».
Libération indique que « 
créé en 2013, cet Observatoire a été mis en place pour faire avancer la prévention du suicide, alors que la France se situe parmi les pays européens ayant des taux de suicide élevés, avec un taux de 16,7 pour 100.000 habitants en 2012, contre 11,7 pour 100.000 dans l’ensemble des 28 pays de l’Union Européenne ».
Le journal relève que «
 depuis 2002, les taux de décès par suicide ont pourtant baissé globalement de 17% en France, tandis que d’importantes disparités subsistent entre les sexes mais également au niveau régional. Comme dans la plupart des pays, le taux de décès par suicide est nettement plus élevé chez les hommes que chez les femmes (25,9 contre 7,4 décès pour 100.000 habitants) et augmente avec l’âge ».
Libération ajoute que «
 la Bretagne reste la région où les gens se suicident proportionnellement le plus, devant la Basse-Normandie, le Nord-Pas-de-Calais, le Limousin et les Pays de la Loire, avec des taux supérieurs de plus de 25% au taux moyen de la France métropolitaine », tandis que« les régions Midi-Pyrénées, Corse, Rhône-Alpes et Alsace enregistrent les plus bas taux, [et] que la seule région où le taux de suicide a augmenté depuis 2002 est la Lorraine ».
Le quotidien précise en outre que 
« les modes de suicides les plus fréquents sont la pendaison (54%), loin devant les armes à feu (15%), les prises de médicaments ou d’autres substances (11%) ou les sauts dans le vide (7%), avec là aussi des différences notables entre les hommes et les femmes : ces dernières ont davantage recours aux médicaments (25%) alors que les hommes préfèrent la pendaison (59%) ou les armes à feu (19%) ».
Libération note que «
 les tentatives de suicides sont estimées à environ 200.000 par an, soit 20 fois plus que le nombre de décès par suicide. Elles concernent surtout les jeunes filles entre 15 et 20 ans et dans une moindre mesure les femmes de 40 à 50 ans, mais donnent moins souvent lieu à des hospitalisations que par le passé (80.000 en 2013 contre 105.000 en 2010) ».
Le journal observe que «
 le fait d’être «maigre», de consommer régulièrement du tabac ou de l’alcool, ou encore de vivre seul, constituaient les principaux facteurs de risques associés aux comportements suicidaires. Parmi les motifs avancés par les personnes ayant des pensées suicidaires, 81% citent une raison personnelle et 27% une raison professionnelle ».
Libération rappelle enfin que « 
des programmes de prévention du suicide ont été mis en place ces dernières années auprès de populations spécifiques comme les adolescents, les personnes en situation de précarité ou les agriculteurs ».


04 02 16

« Crise : 20% des Français ont déjà pensé sérieusement au suicide »

Le Parisien

Le Parisien observe que « sur fond de crise, le moral des Français se détériore de façon alarmante. […] Le psychiatre Michel Debout réclame plus de prévention ».
Le journal note ainsi que « 
les chiffres sont renversants : 20% des Français ont déjà pensé sérieusement au suicide, dont 30% parmi les chômeurs. Selon l’enquête de la Fondation Jean-Jaurès réalisée par l’Ifop en janvier 2016 visant à mesurer l’impact de la crise économique sur le rapport que les Français ont avec le suicide, ce mal se propage dangereusement ».
Le Parisien indique qu’« 
à la veille de la Journée nationale de prévention contre le suicide, l’un de ses auteurs, le Pr Michel Debout, membre de l’Observatoire du suicide créé en 2013, appelle à une mobilisation et dénonce 20 ans d’inaction des pouvoirs publics ».
Michel Debout déclare ainsi qu’« 
il y a un problème grave, c’est pour cela que j’appelle à une réaction de la société, des pouvoirs publics, des décideurs. Cette troisième enquête montre, de façon très préoccupante, une aggravation de la situation. En 2000, il y avait 13% de Français qui avaient envisagé sérieusement de se suicider, dont 3% avaient fait une tentative. Aujourd’hui, un Français sur cinq (20%) a déjà pensé sérieusement au suicide, dont 5% qui ont fait une tentative ».
« 
Cela traduit un état de détresse personnel et social de beaucoup de nos compatriotes. Et le plus alarmant, ce sont les chômeurs : 30% parmi les 5 millions de demandeurs d’emploi sont concernés », poursuit le psychiatre.
Le Pr Debout relève «
 un paradoxe : quand on perd son travail, on perd la médecine qui va avec », et estime qu’« une première visite médicale devrait avoir lieu dans les 2 mois qui suivent la perte de l’emploi. Si besoin, le médecin pourra proposer un accompagnement. Mais, surtout, il aura prévenu le chômeur des risques ».
« Depuis 20 ans, on n’a rien fait pour la santé des chômeurs, des agriculteurs qui ferment leur exploitation, des artisans et des commerçants qui ferment leur boutique. Et les petits patrons, dont on parle moins, pourtant très concernés par ce risque suicidaire 
», continue le psychiatre, ajoutant que « des Français en bonne santé, c’est un plus pour l’économie française ».

 

Plus de suicides et d’agressivité chez les jeunes sous antidépresseurs

Plus de suicides et d’agressivité chez les jeunes sous antidépresseursPar Mme Aude Rambaud (Boulogne)[Déclaration de liens d’intérêts]

Une méta-analyse indique, malgré de nombreux biais et insuffisances des études, que le risque de suicide et d’agressivité double chez les enfants et adolescentes sous antidépresseurs. Alors que ces risques n’ont pas été retrouvés chez les adultes. Ces travaux sont parus dans le BMJ.

Les enfants et adolescentes présentent un risque suicidaire et d’agressivité accru sous antidépresseur alors que ce risque n’a pas été retrouvé chez les adultes. C’est ce que montre une méta-analyse parue dans le BMJ destinée à évaluer les risques graves associés à la prise d’inhibiteurs sélectifs de recapture de la sérotonine et inhibiteurs de recapture de la sérotonine et de la noradrénaline.
Pour cela les auteurs ont regardé quatre risques principaux : la mortalité et le suicide ainsi que l’agressivité et l’akathasie rapportés dans des études contrôlées en double aveugle 
versus placebo incluant plusieurs molécules : duloxetine, fluoxetine, paroxetine, sertraline et venlafaxine.
Les auteurs ont identifié 70 études répondant à leurs critères et incluant 18.526 patients, mais présentant un risque important de sous-estimation de ces risques. Leurs résultats montrent néanmoins que ces risques ne sont pas augmentés chez les adultes ou en tout cas pas de façon significative, alors que chez les enfants et adolescentes, le risque relatif de suicide est multiplié par 2,39 (1,31 à 4,33), et celui d’agressivité par 2,79 (1,62 à 4,81).

Référence :
Tarang Sharma 
et al.
Suicidality and aggression during antidepressant treatment: systematic review and meta-analyses based on clinical study reports
BMJ 2016; 352

09 02 16

« Pourquoi les médecins n’ont plus le moral »

Le Figaro

Guillaume Guichard note en effet dans Le Figaro que « les médecins libéraux ont le moral en berne » : « Surcharge de travail, pratique de plus en plus encadrée… À l’heure où s’ouvre, jeudi, la grande conférence de santé souhaitée par Manuel Valls mais boudée par les représentants des praticiens libéraux, le mal-être de la profession n’a jamais été aussi profond ».
Le journaliste revient sur «
 le sondage grandeur nature de l’Ordre des médecins, réalisé fin 2015, [qui] traduit l’ampleur de ce mal-être. Pas moins de 57% des médecins se plaignent de la lourdeur de leur charge de travail. La quasi-totalité (97%) dit crouler sous les contraintes réglementaires, économiques et administratives ».
Le Dr Patrick Bouet, président du Conseil national de l’ordre des médecins, souligne ainsi que « 
les inquiétudes sont massives et partagées au sein de l’ensemble de la profession médicale ».
Guillaume Guichard continue : « 
Signe que quelque chose ne tourne pas rond chez les blouses blanches, les médecins ont manifesté en masse à Paris en mars 2015. En octobre dernier, les syndicats les plus contestataires sont sortis renforcés des élections professionnelles […] ».
Le journaliste souligne ainsi que « 
les jeunes délaissent la médecine libérale », évoque « une pratique de plus en plus contrôlée », ou encore aborde « la guerre des tarifs », notant qu’« entre 2012 et 2014, les revenus nets des généralistes ont progressé de 3,7% en moyenne par an alors que celui des ménages français était quasiment atone. Malgré cela, les médecins hexagonaux sont toujours moins bien rémunérés que leurs confrères allemands ou britanniques ».

 

10 02 16

Le poisson bon pour le cerveau malgré la contamination au mercure

Le poisson bon pour le cerveau malgré la contamination au mercurePar Mme Aude Rambaud (Boulogne)[Déclaration de liens d’intérêts]

Une prise régulière de poisson entraine une accumulation de mercure dans le cerveau des consommateurs sans que ce phénomène ne soit associé à des problèmes ou symptômes neurologiques. C’est ce que montre une étude parue dans le Jama qui confirme par ailleurs le bénéfice d’une consommation régulière de poisson pour réduire le risque de démence. 

Une consommation régulière de poisson entraine une augmentation du taux de mercure dans le cerveau des consommateurs mais sans que cela ne semble entrainer de neuropathologie. Elle est par contre également associée à moins de maladie d’Alzheimer. Telles sont les conclusions de travaux parus dans le Jama.
Compte tenu du bénéfice santé vanté pour les produits de la mer mais de leur contamination par le mercure, connue comme neurotoxine, les auteurs voulaient évaluer l’imprégnation en mercure chez les consommateurs réguliers de poisson et voir si cela était associé à des complications neurologiques. Pour cela, ils ont travaillé à partir de 554 personnes décédées et précédemment incluses dans une cohorte suivie entre 2004 et 2013 « 
Aging Project clinical neuropathological ».
L’âge moyen était de 90 ans. Ils ont effectué 286 autopsies de cerveaux chez ces individus. La consommation de poisson était connue grâce à des questionnaires alimentaires renseignés au cours des 4,5 ans précédant le décès.
Les résultats montrent que la concentration en mercure retrouvée dans les cerveaux autopsiés était corrélée à la fréquence de consommation de poisson chaque semaine. Néanmoins, les chercheurs n’ont retrouvé aucune corrélation entre les taux plus élevés de mercure et une quelconque maladie ou symptôme neurologique chez les patients.
En revanche, une consommation plus fréquente de poisson était associée à un risque réduit de développer la maladie d’Alzheimer après ajustement sur plusieurs facteurs dont le niveau d’éducation ou encore les apports énergétiques totaux. De même, la consommation d’acides gras oméga 3 était corrélée à une moindre incidence de lésions cérébrales, plaidant en faveur du maintien d’une consommation régulière de poisson.

Référence :
Martha Clare Morris 
et al.
Association of Seafood Consumption, Brain Mercury Level, and APOE ε4 Status With Brain Neuropathology in Older Adults FREE
JAMA. 2016;315(5):489-497

« Santé : l’inquiétante explosion des dérives sectaires »

Le Parisien

Le Parisien indique en effet que « le président de la Mission contre les dérives sectaires, Serge Blisko, sonne l’alarme : les charlatans prospèrent sur le dos des malades vulnérables ».
Le journal publie un entretien avec le médecin, président de la Miviludes (Mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires), qui «
 constate l’inquiétante montée en puissance des dérives sectaires dans le domaine de la santé ».
Serge Blisko déclare notamment que « 
sur les 2.500 à 3.000 signalements qui nous sont faits chaque année, 40% concernent désormais le domaine de la santé, une proportion qui a doublé en 3 ans. C’est d’autant plus préoccupant que par essence, nous n’avons qu’une vision partielle du phénomène, beaucoup de victimes se sentant trop honteuses pour en parler ».
« Cela va de la charlatanerie, qui surfe sur l’engouement pour les médecines naturelles, aux véritables gourous, avec emprise mentale, financière et parfois sexuelle 
», continue le responsable.
Serge Blisko relève que «
 dans les cas les moins graves, le préjudice est uniquement financier et les produits inoffensifs, comme cette infusion aux vertus miracles, en fait du simple thé vert à 150 € la boîte… Mais on trouve aussi des substances dangereuses, ou qui rentrent en conflit avec un traitement classique ».
Le médecin ajoute que les victimes sont « 
souvent, mais pas exclusivement, des personnes malades. 60% des personnes atteintes d’un cancer font appel à des méthodes complémentaires : il peut s’agir de traitements d’appoint comme l’acupuncture, mais aussi de choses délirantes, comme l’ingestion d’huile essentielle de lin ou même d’urine… ».
Serge Blisko souligne qu’« 
il y a danger lorsque ces méthodes remplacent les traitements éprouvés. Il existe ainsi tout un courant qui prétend guérir le cancer par la psychologie et exclut tout recours à la médecine conventionnelle. L’un de ses tenants, Claude Sabbah, vient d’être condamné à 2 ans de prison et 30.000 € d’amende après la mort d’un adepte ».
Le responsable remarque ainsi qu’« 
il y a aujourd’hui en France entre 10 et 15 millions de personnes qui souffrent d’une affection de longue durée et qui doivent prendre un traitement, parfois à vie. Cela nourrit une angoisse permanente qui, ajoutée à la froideur technicienne de la médecine conventionnelle et à l’effondrement du maillage des médecins de famille, fait d’eux des proies potentielles. C’est particulièrement vrai avec le cancer, une pathologie très déstabilisante ».
Serge Blisko appelle à «
 une vigilance de tous, car les victimes appartiennent à toutes les classes sociales, leur seul point commun étant d’être vulnérables à un moment de leur vie. On a par exemple vu surgir, après les attentats, des thérapeutes sans diplôme se proposant – moyennent finances – d’aider les familles… ».


11 02 16

« Recherche : aux origines de la maladie d’Alzheimer »

Le Point

Anne Jeanblanc remarque dans Le Point que « la maladie d’Alzheimer conserve – encore – bien des mystères, mais une importante pièce du puzzle pourrait être mise en place grâce à la création d’un nouveau modèle animal ».
La journaliste indique que « 
des chercheurs [de l’Inserm] viennent de «fabriquer» des souris transgéniques qui développent une affection très proche de la pathologie humaine. Ils ont pu ainsi «décortiquer» les premières étapes de l’affection «dans des conditions similaires à l’environnement cérébral humain» ».
Anne Jeanblanc note en effet que «
 même si les recherches concernant la maladie d’Alzheimer sont intenses depuis des décennies, les résultats ne sont pas à la hauteur des espérances. Les thérapies vraiment efficaces tardent à arriver. Pour les scientifiques, l’une des principales causes serait l’absence de modèles pertinents de cette pathologie si complexe ».
Jérôme Braudeau, chercheur à l’Inserm, observe que «
 les manifestations biologiques apparaissent bien avant le diagnostic clinique, parfois 20 ans auparavant. Il est donc difficile de comprendre les altérations initiales, à l’échelle cellulaire. Or la compréhension de cette phase infraclinique est probablement une étape décisive pour le développement de molécules thérapeutiques efficaces ».
Anne Jeanblanc souligne que «
 pour étudier la maladie, les chercheurs ne disposaient, jusqu’à présent, que de modèles animaux «utiles mais caricaturaux, assez éloignés de ce qui se passe réellement chez l’homme», comme l’indique Nathalie Cartier, directrice de l’équipe en charge de ces travaux ».
La journaliste explique que 
« cette fois, les chercheurs ont injecté les gènes mutés dans le cerveau de souris adultes saines, très précisément dans leur hippocampe – lieu de la mémorisation –, pour induire la pathologie comme cela se passe dans la réalité ».
« Cette approche a parfaitement fonctionné : les animaux ont présenté des anomalies cérébrales et ont commencé à manifester des troubles de la mémoire, mais avec des concentrations de protéines amyloïdes cohérentes avec la pathologie humaine, et sans formation de plaques amyloïdes »
, relève Anne Jeanblanc. Jérôme Braudeau remarque ainsi que « nos résultats sont parfaitement compatibles avec la progression de la maladie chez l’homme ».
« Reste à espérer que ce bon résultat débouchera sur la mise au point de traitements efficaces. Ce qui – malheureusement – prendra forcément du temps », 
conclut la journaliste.


15 02 16

« Anxiété : pas de hausse des médicaments en France en 2015 »

Le Point

Le Point relate « une surprise », relevant qu’« après une année 2015 particulièrement angoissante pour les Français (attentats, chômage, crise des migrants, tensions politiques, sociales et communautaires, etc.), on pouvait s’attendre à une augmentation de la consommation des médicaments prescrits contre les troubles anxieux. Il n’en est rien ! ».
Le magazine indique en effet que «
 la Cnamts a transmis ses statistiques sur les médicaments remboursés traitant l’anxiété. En 2015, le nombre de boîtes de benzodiazépines anxiolytiques […] a diminué par rapport à 2014, précisément 702.999 boîtes en moins. Soit 48.974.172 en 2015, contre 49.677.171 en 2014, ce qui équivaut à une baisse de 1,42% ».
Le Point ajoute que «
 le nombre de boîtes de benzodiazépines hypnotiques […] remboursées en 2015 en comparaison de l’année précédente a lui aussi diminué : 219.935 boîtes en moins (6.511.693 en 2015, contre 6.731.628 en 2014), soit une baisse de 3,26%. Seuls les antidépresseurs inhibiteurs de recapture de la sérotonine, ainsi que la Venlafaxine, ont été légèrement plus prescrits et consommés puisque le nombre de boîtes remboursées a progressé de 222.718 unités (33.660.173 en 2015, contre 33.437.455 en 2014), soit plus 0,67% ».
L’hebdomadaire souligne que 
« ces résultats portent sur l’ensemble des produits, princeps et génériques, appartenant aux trois classes thérapeutiques classiquement indiquées dans le traitement médicamenteux des troubles anxieux. Il manque toutefois deux molécules hypnotiques très utilisées (zolpidem et zopiclone), qui ne sont pas de vraies benzodiazépines mais des analogues ».
Le Pr Antoine Pelissolo, chef de service de psychiatrie à l’hôpital Henri-Mondor de Créteil et président de l’Association française des troubles anxieux et de la dépression, réagit, observant que 
« la diminution de la consommation des benzodiazépines anxiolytiques se confirme entre 2014 et 2015, et surtout par rapport aux années passées. J’ai retrouvé des données relativement comparables qui indiquaient des ventes de 68,9 millions de boîtes en 1997 et 76,5 millions en 1991 ».
« Il demeure encore beaucoup d’utilisateurs de ces molécules, environ 10 millions de personnes, mais, grâce à l’information sur les risques et à quelques alternatives nouvelles, cette population est en baisse », poursuit le spécialiste.
Le Point remarque enfin qu’« 
on aurait pu penser que la gravité des événements survenus en France en 2015 participerait à l’accroissement du nombre de personnes souffrant d’anxiété pathologique. Il n’en est rien, au vu de ces données nationales portant sur l’une des deux solutions de prise en charge de ces troubles, la voie médicamenteuse ».
« Est-ce à dire que l’autre option, celle des psychothérapies, s’y serait substituée et cacherait un nombre croissant de nouveaux anxieux ? Rien ne permet de l’affirmer », 
précise le magazine.
Le Pr Pelissolo indique ainsi que 
« ce n’est pas parce qu’une population encaisse des traumatismes répétés que ses membres deviennent automatiquement et maladivement anxieux. Il existe heureusement des phénomènes de compensation : l’adaptation de l’humain à son environnement, la solidarité de groupe, la résilience, la résistance individuelle et collective, et bien d’autres mécanismes encore ».


16 02 16

« La ‘protection maternité’ pour les femmes médecins jugée discriminatoire »

Le Parisien

Le Parisien se penche sur une « annonce de la ministre de la Santé [qui] n’a pas tardé à soulever un tollé. Marisol Touraine a, en effet, décidé [la semaine dernière] d’une nouvelle aide de plus de 3.000 € par mois pendant 3 mois pour les femmes médecins enceintes, en complément de l’actuelle allocation forfaitaire ».
Le quotidien observe que cette «
 nouvelle «protection maternité» [est] critiquée par les représentants des professions de santé non médecins qui en dénoncent le caractère «discriminatoire» et demandent son «élargissement immédiat» aux autres professionnelles de santé libérales ».
Le Parisien précise qu’
« environ 15.000 femmes médecins en âge de procréer pourront en bénéficier, si elles ne pratiquent pas de dépassement d’honoraires ou si elles se sont engagées à les limiter via un contrat d’accès aux soins ».
Mais dans un communiqué commun, des syndicats de kinésithérapeutes (FFMKR, SNMKR), orthophonistes (FNO), sages-femmes (ONSF), podologues (Fnp), infirmiers (Sniil, Fni, Convergence infirmière, Onsil) audioprothésistes (Unsaf), orthoptistes (SNAO), dentistes (UJCD, CNSD), écrivent que «
 les professionnelles de santé non médecins ont droit tout autant que les femmes médecins à pouvoir être dégagées des préoccupations financières pendant leur grossesse ».
« Ils soulignent que l’ensemble des professions de santé est «soumis aux mêmes conditions très insuffisantes» en terme de couverture sociale pour les congés maternité 
», relève le journal.
Le Parisien indique en outre que « 
Marisol Touraine «souhaite une remise à plat» des rémunérations forfaitaires des médecins, qui s’ajoutent aux tarifs des consultations, jugeant le système actuel illisible ».
« Alors que l’Assurance maladie doit réaliser plus de 3 milliards d’euros d’économies en 2016, la ministre de la Santé rappelle également qu’elle souhaite «une hausse de la rémunération» des médecins, à 9 jours de l’ouverture des négociations entre les syndicats de médecins libéraux et l’Assurance maladie pour une nouvelle convention quinquennale 
», remarque le quotidien.
Le journal observe que «
 si le tarif de la consultation […] «n’a pas évolué depuis 2011, les autres rémunérations forfaitaires ont significativement augmenté», fait valoir la ministre, y voyant un gain d’«environ 3 € par consultation» ».
Marisol Touraine déclare cependant dans le Quotidien du médecin que ces rémunérations « 
ne sont pas lisibles. Les praticiens eux-mêmes sont perdus, avec des forfaits versés tous les 3 mois pour certains, pour d’autres une fois par an. L’une des difficultés de la convention sera de maintenir et d’étendre le principe de ces rémunérations forfaitaires, mais aussi de gagner en visibilité ».
Le Parisien relève par ailleurs que «
 concernant la lutte contre les déserts médicaux, Marisol Touraine refuse toujours des mesures contraignantes pour réguler l’installation des médecins. […] Elle préfère jouer sur «des conditions d’installations plus attractives» ». La ministre remarque toutefois que « si les incitations ne suffisent pas, des majorités nouvelles seront tentées par des mesures plus contraignantes ».
Enfin, à propos de la «
 «recertification» tous les 6 ans des praticiens, […] la ministre assure qu’il ne s’agit pas d’un «contrôle des connaissances» mais d’«un processus d’accompagnement (…) dans l’actualisation de leurs compétences» et d’un «outil pour d’éventuels changements de spécialité». Ce mécanisme «s’appliquera aux nouveaux inscrits» à l’Ordre et «reposera sur le volontariat» pour les autres », souligne le quotidien.


17 02 16
« Le burn out, une maladie mal définie »

Le Figaro La Croix

Damien Mascret observe en effet dans Le Figaro que « quels que soient vos symptômes, vous ne souffrez pas de burn out. Cette maladie n’existe pas ! Elle est absente des grandes classifications internationales des maladies mentales (DSM-V américain, CIM-10 de l’OMS) encadrant la recherche internationale en psychiatrie. Et rien n’indique que cela soit envisagé prochainement ».
Le journaliste rend compte d’un rapport de l’Académie de médecine qui « 
reconnaît la réalité de la souffrance mais demande d’affiner le diagnostic » : « «Le terme de burn out renvoie à une réalité mal définie», souligne l’Académie. […] Une réalité qui va «d’un état de détresse psychologique, un état pathologique de syndrome d’inadaptation, à un facteur stressant chronique» ».
Damien Mascret explique que 
« l’important, pour les psychiatres, reste de bien poser le diagnostic. Est-ce une dépression d’épuisement ? Un état de stress post-traumatique ? Un trouble de l’adaptation ? Une pathologie anxieuse ? Loin d’être une coquetterie d’académicien, il s’agit de bien nommer les choses pour mieux les traiter ».
Le Pr Bruno Falissard, médecin pédopsychiatre, remarque ainsi que «
 le malade c’est la plainte, et les personnes en burn out sont des malades. Mais pour parler de maladie, il faut un ensemble de caractéristiques statistiquement associées (phénotypes) qui permet de déterminer un diagnostic, un pronostic et une thérapeutique ».
Le Pr Jean-Pierre Olié, corapporteur de l’Académie, observe quant à lui qu’
« en l’état actuel, le burn out n’est pas un diagnostic médical. Mais il y a une réalité, décrite très finement il y a plus d’un demi-siècle par le psychiatre français Claude Veil, sous le nom d’épuisement professionnel ».
Ce dernier écrivait ainsi en 1959 que « 
l’état d’épuisement est le fruit de la rencontre d’un individu et d’une situation. L’un et l’autre sont complexes, et l’on doit se garder des simplifications abusives ».
« Tellement complexe qu’un demi-siècle plus tard l’Académie s’avoue toujours impuissante à démêler l’écheveau de la souffrance au travail. Les sages invitent les organismes en charge de la recherche médicale à définir des critères clairs, à identifier des mécanismes de la maladie et, in fine, à proposer des mesures de prévention et des traitements 
», indique Damien Mascret.
Le Dr Patrick Légeron, également corapporteur de l’Académie, souligne que «
 des recherches permettront peut-être de mieux délimiter le burn out, mais aujourd’hui il n’est pas sérieux, psychiatriquement, de valider ce diagnostic ».
Le Pr Olié ajoute qu’« 
il faut voir ce qui doit rester dans le champ de la détresse psychologique et ce qui doit entrer dans celui de la pathologie. Le ministère de la Santé doit absolument se saisir de cette problématique et ne pas la laisser entre les mains du ministère du Travail ».
Pierre Bienvault constate également dans La Croix que «
 l’Académie de médecine estime que le burn-out ne «peut être actuellement un diagnostic médical». Ce qui rend difficile sa reconnaissance, en l’état, comme une maladie professionnelle ».
Le journaliste relève que « 
cette prise de position intervient alors que Benoît Hamon doit présenter aujourd’hui une proposition de loi pour faire reconnaître le burn-out comme une maladie professionnelle. Le député (PS) avait déjà fait une première tentative dans le cadre de la loi sur le dialogue social, adoptée en juillet 2015 ».


Benzodiazépines et démence : la causalité reste à prouver

Benzodiazépines et démence : la causalité reste à prouverPar Mme Aude Rambaud (Boulogne)[Déclaration de liens d’intérêts]

Les benzodiazépines semblent bien associées à un risque accru de démence mais le lien de causalité reste à prouver. Des chercheurs américains montrent en effet que ce risque est augmenté chez les faibles utilisateurs mais pas chez les plus gros consommateurs. Ces travaux sont parus dans le BMJ

L’association entre prise de benzodiazépine et risque de démence n’en finit décidément pas de faire couler de l’encre. Alors que des études suggèrent un lien de causalité entre les deux, une nouvelle étude parue dans le BMJ va à l’encontre de cette hypothèse en montrant que le risque de démence augmente chez les personnes faiblement ou modérément exposées au médicament mais pas chez celles soumises aux plus fortes doses.
C’est la conclusion des chercheurs américains qui ont effectué une étude de cohorte à Seattle incluant 3.434 personnes âgées de plus de 65 ans non démentes au moment de l’inclusion. Les capacités cognitives des participants étaient évaluées tous les deux ans permettant de suivre les trajectoires cognitives dans la cohorte et de diagnostiquer les cas de démence et de maladie d’Alzheimer.
Pour chaque participant, la consommation de benzodiazépine était par ailleurs connue et rapportée à une consommation quotidienne sur une période de dix ans.
Après un suivi moyen de 7,3 ans, près d’un quart des individus avaient développé une démence (23,2%, soit 797 personnes) dont 637 cas de maladie d’Alzheimer. Les auteurs ont constaté que le risque relatif de démence était augmenté de 25% à 31% chez les utilisateurs faibles à modérés de benzodiazépine par rapport aux personnes n’en ayant jamais consommé.
En revanche, ils n’ont pas retrouvé de sur-risque chez les plus gros consommateurs de ces médicaments, ce qui remet en cause selon les auteurs, l’hypothèse d’un lien de causalité entre le traitement et l’apparition de la démence.

Référence :
Shelly L Gray 
et al.
Benzodiazepine use and risk of incident dementia or cognitive decline: prospective population based study
BMJ

19 02 16

La marijuana mauvaise pour la mémoire verbale

La marijuana mauvaise pour la mémoire verbalePar Mme Aude Rambaud (Boulogne)[Déclaration de liens d’intérêts]

Le fait d’avoir fumé de la marijuana pendant la jeunesse est associé à une moins bonne mémoire verbale à l’âge adulte mais ne semble pas affecter les autres fonctions cognitives telles que les fonctions exécutives ou la vitesse d’exécution. C’est ce que montre une étude parue dans le Jama Internal medicine.

La consommation de marijuana pendant la jeunesse pourrait bien entrainer quelques séquelles cognitives chez l’adulte d’âge moyen. C’est ce que montrent des chercheurs américains qui se sont penchés sur les effets à long terme de sa consommation sur la mémoire et les fonctions cognitives (mémoire verbale, fonctions exécutives et vitesse d’exécution des tâches).
Pour cela, ils ont étudié l’association entre la durée cumulée d’exposition à cette substance au cours de la vie et les performances cognitives à l’âge adulte. Ils ont utilisé les données de la cohorte CARIA (Coronary Artery Risk Development in Young Adults) composée de 5.115 hommes et femmes âgés de 18 à 30 ans, de couleur noire ou blanche, suivis pendant 25 ans entre 1986 et 2011.
A l’issue de leur analyse, les chercheurs ont calculé que plus de 84% de leur échantillon avaient fumé pendant leur jeunesse et 11,6% étaient toujours des consommateurs réguliers à l’âge adulte. Ils ont alors constaté que ces derniers présentaient des troubles de la mémoire verbale ainsi que des problèmes dans la vitesse d’exécution de leurs tâches.
Quant aux individus qui s’étaient le plus longuement exposés au cours de leur vie, ils présentaient des altérations dans les trois composantes de la fonction cognitive explorées dans cette étude. Néanmoins après ajustement sur plusieurs facteurs (cardiovasculaires, usage d’autres drogues dont l’alcool, ou encore activité physique et dépression), seule la perte de mémoire verbale était encore significative avec un degré de perte corrélé à la durée d’exposition.

Référence :
Reto Auer 
et al.
Association Between Lifetime Marijuana Use and Cognitive Function in Middle Age. The Coronary Artery Risk Development in Young Adults (CARDIA) Study
JAMA Intern Med. Published online February 01, 2016

22 02 16

« Médecins, experts et chercheurs réunis pour définir le burn-out »

Le Monde Le Point

Le Monde indique en effet que « quelques jours après le dépôt d’une proposition de loi […] en faveur d’une reconnaissance du burn-out comme maladie professionnelle, la ministre de la Santé a annoncé la mise en place d’un groupe de travail réunissant médecins, experts et chercheurs pour définir «médicalement le burn-out et la manière de le traiter» ».
Marisol Touraine a ainsi déclaré qu’«
 il est temps de regarder les choses en face. La souffrance au travail, c’est une réalité que l’on ne peut plus escamoter. […] Avant d’en faire une maladie professionnelle, il faut définir ce que c’est que cette maladie ».
Le Monde explique que « 
la proposition de loi [du député PS] Benoît Hamon suggère de faciliter l’instruction et la reconnaissance individuelle des cas d’épuisement professionnel par les comités régionaux de reconnaissance des maladies professionnelles ».
« L’Académie de médecine a pour sa part réclamé dernièrement davantage de recherches sur le burn-out, un concept flou non reconnu à ce jour comme une pathologie médicale, alors même qu’il donne lieu à des symptômes désormais connus comme l’épuisement émotionnel ou la dépersonnalisation 
», poursuit le quotidien.
Le journal souligne que « 
les estimations sur le nombre de personnes touchées en France par le burn-out vont de 30.000, selon l’Institut de veille sanitaire (InVS), à 3 millions, d’après un cabinet spécialisé dans la prévention des risques. A ce jour, aucun pays n’a encore reconnu le burn-out comme maladie professionnelle ».
Le Point relève également sur son site que
 « le burn-out [sera] bientôt défini médicalement ». Le magazine retient lui aussi que « pour Marisol Touraine, « il est temps de regarder les choses en face ». La souffrance au travail est « une réalité que l’on ne peut plus escamoter » ».
Le Point cite la ministre, qui a précisé : 
« Je vais mettre en place dans les prochaines semaines un groupe de travail – médecins, experts, chercheurs – pour définir ce qu’est médicalement le burn-out, la manière de le traiter, et après la ministre du Travail verra ».

 

 

 

Revue de presse santé psy – janvier 2016

 

04 01 2016

 

« La justice se penche sur le suicide d’un médecin à l’hôpital Pompidou »

La Croix

Pierre Bienvault remarque en effet dans La Croix que « le parquet de Paris a ouvert mercredi 30 décembre une enquête préliminaire pour harcèlement moral, après le suicide d’un cardiologue dans cet établissement parisien », un « hôpital prestigieux connu pour ses conflits entre mandarins ».
Le journaliste observe ainsi : « 
Pour quelle raison le Pr Jean-Louis Megnien s’est-il donné la mort le 17 décembre dernier à l’hôpital Georges-Pompidou ? Ce suicide, qui a provoqué une vive émotion au sein de l’hôpital, a-t-il pu être provoqué par une situation de souffrance au travail ? C’est maintenant la justice qui devra répondre à ces questions douloureuses ».
Pierre Bienvault indique que «
 cette enquête a été diligentée à la suite d’une plainte déposée par la veuve du médecin, entendue mardi 29 décembre par la brigade de répression de la délinquance contre la personne (BRDP) de la PJ parisienne ».
« «Toute la transparence sera faite» sur ce suicide, a assuré la ministre de la santé, Marisol Touraine, qui dit par ailleurs attendre les résultats d’une enquête administrative pour le 15 janvier 
», précise le journaliste.
Pierre Bienvault explique que
 « le 17 décembre dernier, le Pr Megnien s’est défenestré, quelques jours seulement après être rentré d’un long arrêt maladie. Le Pr Bernard Granger, psychiatre à l’hôpital Tarnier et membre de la Commission médicale d’établissement (CME), sorte de « Parlement » des médecins de l’Assistance publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP), a alors dénoncé la façon dont ce médecin a été traité ».
Le praticien a ainsi écrit dans un courrier adressé à Martin Hirsch, directeur général de l’AP-HP : 
« Je ne méconnais pas la complexité d’un acte suicidaire sur le lieu de travail, le mélange fréquent de causes personnelles et de motifs professionnels, le degré plus ou moins élevé de fragilité de tout homme. Cependant, cela ne peut pas être un prétexte pour occulter la façon dont ce collègue a été objectivement maltraité, non seulement par certains de ses pairs, mais aussi par l’administration ».
Pierre Bienvault note que le Pr Granger 
« évoque «les luttes claniques de l’hôpital Pompidou», qui constituent «le terreau sur lequel se développe une maltraitance institutionnelle». Cet établissement, doté d’un certain prestige au sein de l’AP-HP, est montré du doigt depuis longtemps pour ses conflits internes souvent exacerbés entre des mandarins à l’ego facilement démesuré ».
« Mais il est difficile, dans l’état actuel des informations disponibles, de savoir dans quelle mesure cette «guerre des chefs» récurrente a joué un rôle dans le suicide du Pr Megnien. Une chose semble en tout cas certaine : la détresse morale dans laquelle il se trouvait avait été portée à la connaissance de sa hiérarchie », 
remarque le journaliste.
Pierre Bienvault relève que 
« le 27 novembre 2014, un chirurgien de l’établissement avait adressé un courrier électronique à la directrice du groupe hospitalier Pompidou », écrivant : « Sachez […] qu’il est actuellement en très grande souffrance. Vous en connaissez la cause (harcèlement moral…) mais vous en ignorez son degré d’affliction ! Le Pr Megnien a une vision très noire de son avenir immédiat et à moyen terme. Il a clairement exprimé son ‘‘envie d’en finir’’ ».
Le journaliste ajoute qu’« 
à la veille de Noël, le Pr Loïc Capron, président de la CME, a fait part de sa «stupeur» devant ce suicide et émis des interrogations «sur la manière dont notre communauté médicale assure sa mission de solidarité et d’écoute, car Jean-Louis avait depuis longtemps sollicité notre aide. Il s’agit de comprendre et non pas de fustiger, comme certains croient bon de le faire», écrit ce responsable dans un message adressé à ses confrères ».
Pierre Bienvault note que «
 le Pr Capron assure aussi que la CME n’est pas «restée inactive» et a cherché avec le Pr Megnien «des solutions pour remédier à sa souffrance au travail» ».
Le journaliste indique enfin que 
« Martin Hirsch a mis en place une commission composée de trois personnalités dont le Pr Didier Houssin, ancien directeur général de la santé, pour «procéder à une mise à plat des sujets conflictuels» au sein de l’hôpital Pompidou ».

 

05 05 2016

 

« Un plan antisuicide à l’AP-HP »

Le Parisien Le Figaro

Le Parisien note en effet qu’« on ne l’a pas encore entendu depuis la mort du Pr Megnien, mais voici une des réponses du directeur général de l’Assistance publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP), Martin Hirsch. Un plan d’action pour mieux prévenir et détecter le risque suicidaire a été adopté, hier, par le directoire de l’AP-HP ».
Le journal explique que ce dernier « 
s’était réuni exceptionnellement après le drame qui s’est déroulé le 17 décembre à l’Hôpital européen Georges-Pompidou (HEGP). Ce jour-là, le Pr Jean-Louis Megnien, âgé de 54 ans et père de cinq enfants, mettait fin à ses jours en se défenestrant du 7e étage de cet établissement hospitalier du XVe arrondissement de Paris ».
Le Parisien indique que 
« la veuve de ce brillant cardiologue a d’ailleurs porté plainte pour harcèlement moral. Harcèlement qui est attesté par certains confrères, qui font le portrait d’un homme «tombé en disgrâce» et qui, à la grande surprise de beaucoup, n’obtient pas le poste de chef de service qu’il attendait ».
Le quotidien souligne que 
« le climat au sein de l’HEGP semble délétère à tel point que l’AP-HP alerte et insiste » : « Le directoire est décidé à traiter les causes du mal et ce sur l’ensemble de l’Assistance publique-Hôpitaux de Paris. Trop de situations de conflits interpersonnels s’enveniment à l’hôpital et nuisent durablement à la qualité des soins et à la qualité de vie au travail ».
« Ni l’hôpital en général ni l’AP-HP n’ont le monopole de ces situations mais elles sont d’autant moins supportables dans un contexte où toutes les compétences, toutes les énergies doivent être mobilisées en faveur du soin », 
a ajouté le directoire de l’AP-HP.
Le Parisien précise que «
 dans ce nouveau plan d’action, qui sera applicable à tous les hôpitaux de l’AP-HP, 7 points ont été arrêtés en matière de prévention. Parmi eux : entourer les procédures de nomination des chefs de service de davantage de garanties d’objectivité, rétablir une durée limitée au mandat de chef de service ou encore renforcer la médecine du travail ».
« Pour ce qui est de la détection, six autres points ont été validés comme celui de mettre en place un dispositif d’identification des situations à risque au sein de chaque groupe hospitalier 
», continue le journal.
Le quotidien relève enfin que «
 l’AP-HP devra aussi se doter d’un vivier de personnes susceptibles d’intervenir en mission d’audit, d’appui ou de médiation, de manière plus systématique, avec, comme objectif, la possibilité de déclencher des interventions plus rapidement. Une charte mentionnant les règles du «mieux travailler ensemble» servira de cadre de référence ».
De son côté, Le Figaro fait savoir que 
« la famille [du] médecin suicidé à l’hôpital Pompidou veut une enquête pour homicide ». Le quotidien indique que « la veuve du cardiologue a déposé une plainte simple pour harcèlement. […] Selon nos informations, l’avocat de la famille entend demander l’élargissement des chefs d’accusation à l’homicide involontaire ».
Le journal observe ainsi : 
« Règlements de comptes à O.K. Corral. Plus de 15 jours après le suicide d’un cardiologue à l’hôpital parisien Georges-Pompidou, l’ambiance en interne a des faux airs de western ».
Le quotidien explique notamment que «
 depuis plusieurs années, [le Pr Jean-Louis Megnien] se plaignait de harcèlement de la part de sa hiérarchie et de la directrice de l’hôpital, Anne Costa. Il avait même fait part de ces traitements humiliants et répétés au patron de l’AP, Martin Hirsch. Ce dernier avait également été alerté, à plusieurs reprises, de la gravité de la situation par des personnes extérieures ».
« Enfin, la ministre de la Santé, Marisol Touraine, était, elle aussi, informée de ces maltraitances professionnelles : son frère, endocrinologue à la Pitié-Salpêtrière, était un ami du Pr Megnien. Plusieurs sources affirment aujourd’hui que le sort d’Anne Costa à la tête de Pompidou serait scellé 
», poursuit Le Figaro.
Le journal relève en outre qu’« 
au sein de l’hôpital, les proches du Pr Megnien ont [hier] rédigé une pétition et la font circuler en interne », les praticiens réclamant « l’ouverture d’une enquête administrative de l’Igas, seule en mesure de fournir un travail d’investigation indépendant et impartial avec des moyens étendus ».

 

11 01 2016

 

« Cannabis et épilepsie, l’espoir à petits pas »

Le Figaro

Soline Roy indique dans Le Figaro qu’« un essai clinique va vérifier l’efficacité d’un médicament contenant du cannabidiol contre des épilepsies très sévères ». La journaliste évoque ainsi l’Epidiolex, précisant que le médicament est « quasiment dépourvu de THC, principal responsable des effets psychoactifs du haschisch ».
Soline Roy explique que l’essai est «
 financé par le laboratoire britannique GW Parmaceuticals (également producteur du Sativex, premier médicament à base de cannabis autorisé en France contre la sclérose en plaques), qui teste l’efficacité du cannabidiol contre des épilepsies pharmacorésistantes ».
« 
Ce composé du cannabis a été popularisé en 2013 par un reportage de CNN racontant l’histoire de Charlotte Figi, dans le Colorado : de 300 crises par jour, l’enfant passe à une seule, reparle, marche, parvient même à faire du vélo… », précise la journaliste, qui relève toutefois : « Le cannabis, produit miracle ? C’est aller un peu vite. […] D’autant qu’avec l’épilepsie, rien n’est simple ».
Le Pr Stéphane Auvin, neuropédiatre à l’hôpital Robert-Debré, remarque ainsi : «
 Toutes les semaines, des parents me posent la question. Mais ce n’est pas parce qu’une molécule a eu un effet sur un patient qu’elle marchera chez tout le monde… ».
De son côté, Christophe Bernard, neurobiologiste à l’Inserm, souligne qu’« il
 n’existe pas et il n’existera probablement jamais de médicament miracle. L’épilepsie est une activité endogène du cerveau et une multitude de chemins peuvent mener à la crise. Un antiépileptique qui “bouche” l’une de ces routes ne bloquera pas les autres… ».
Soline Roy note que « 
plusieurs travaux plaident pour une bonne efficacité (fréquence des crises réduites d’au moins 50% chez environ la moitié des patients) avec des effets secondaires comparables à ceux d’autres antiépileptiques (somnolence, diarrhées, fatigue, baisse de l’appétit…). Mais ces études pèchent par un manque de force statistique et méthodologique ».
La journaliste aborde un «
 autre mystère : le mode de fonctionnement du cannabidiol. Notre cerveau produit naturellement des cannabinoïdes qui modulent l’excitabilité neuronale, mais des défauts de ce système ont été identifiés chez des patients épileptiques, explique [un] article du NEJM. Le cannabidiol fait aussi grimper la concentration sanguine de certains médicaments. […] Quant aux possibles effets à long terme, ils restent mal connus ».
Soline Roy cite le NEJM, qui relève que «
 l’usage du cannabis médical comme traitement de l’épilepsie pourrait prendre le même chemin que les vitamines ou les suppléments nutritionnels, pour lesquels la science (…) a été noyée sous les affirmations non vérifiées, les témoignages sensationnels, et un marketing évident ».
La journaliste conclut que « 
les résultats [de l’essai clinique] sont attendus avant l’été 2016. Mais quels qu’ils soient, l’industriel a pris envers Claire un engagement : si le médicament fonctionne sur sa fille et tant que le laboratoire continuera à le produire, elle en bénéficiera. Sans attendre une éventuelle autorisation de mise sur le marché ».

 

« Manger la nuit affecterait la mémoire »

Sciences et Avenir

Sciences et Avenir fait savoir que « la consommation de nourriture pendant les heures de sommeil habituelles altère les capacités cérébrales », selon une étude américaine sur des souris parue dans la revue eLife.
Le magazine explique que les chercheurs de l’Université de Californie (Christopher Colwell 
et al.) « ont constaté que lorsque des souris mangent régulièrement pendant la nuit (durant leurs heures de sommeil), elles ont plus de difficultés à reconnaître un nouvel objet que celles nourries exclusivement le jour. Preuve que la mémoire à long terme est considérablement réduite ».
« En fait, les festins nocturnes altèreraient leurs fonctions cognitives liées à l’hippocampe, cette région du cerveau qui contrôle la mémoire à long terme et permet l’enregistrement et l’organisation de nouveaux souvenirs (c’est cette dernière faculté qui rend possible la reconnaissance de nouveaux objets) »
, précise Sciences et Avenir.
Le magazine note ainsi que « 
dans l’hippocampe, c’est la protéine CREB qui est touchée. Chez les souris, manger la nuit réduit l’activité de cette protéine impliquée dans l’apprentissage, la mémoire et l’horloge circadienne (également dénommée « horloge biologique »). Cette diminution conduit à une altération de la mémoire. Un impact qui n’est pas anodin car sur le long terme, la baisse de l’activité de CREB peut favoriser l’apparition de la maladie d’Alzheimer… ».
Sciences et Avenir souligne que « 
bien que le rôle de l’hippocampe dans le rythme circadien soit impacté par les repas nocturnes, ce n’est pas le cas de l’oscillateur principal de notre horloge biologique, le noyau suprachiasmatique, situé dans l’hypothalamus. Cela conduirait à une désynchronisation de l’horloge selon les auteurs, ce qui a pour conséquence d’altérer encore davantage la mémoire. Et perturbe les habitudes des souris, qui voient leur sommeil davantage fragmenté que celles mangeant la journée ».
Le magazine indique enfin que «
 les observations des chercheurs portent uniquement sur des souris et non sur des humains. Toutefois, ils pensent qu’elles pourront bientôt être généralisées à l’homme et surtout aux travailleurs de nuit. Des études précédentes ont établi qu’ils avaient de moins bons résultats aux tests cognitifs que ceux travaillant la journée ».

 

18 01 2016

« Détecter la maladie d’Alzheimer par une simple odeur ? »

Le Parisien

Le Parisien indique que « de nouvelles recherches américaines montrent qu’une méthode non-invasive pourrait bientôt être proposée pour détecter la maladie d’Alzheimer en amont de sa survenue ».
Le journal explique ainsi qu’« 
une équipe de chercheurs du Monell Center et du ministère américain de l’Agriculture ont mené une étude à partir de trois types de souris, dont un groupe de rongeurs génétiquement modifiés pour imiter la maladie d’Alzheimer ».
« Comme l’agrégat de plaque amyloïde dans le cerveau est un indicateur de la maladie d’Alzheimer, des gènes humains associés à cette accumulation de protéines ont été introduits dans le génome des rongeurs. Les souris ont ensuite développé une accumulation de plaque dans leurs cerveaux, en imitant Alzheimer 
», précise Le Parisien.
Le quotidien note que «
 les chercheurs ont utilisé des analyses comportementales et chimiques de ces modèles de souris et ont trouvé qu’avant le diagnostic de la maladie, leur urine avait une odeur unique, facilement reconnaissable en comparaison avec l’urine des rongeurs témoins ».
Le Parisien souligne que « 
Bruce A. Kimball, l’auteur principal de cette étude [parue dans Scientific Reports], a commenté que son équipe avait réussi à montrer que « les signatures des odeurs urinaires pouvaient être altérées par des processus métaboliques associés aux précurseurs d’Alzheimer ». Les différences d’odeurs étant même détectables avant le début du dépôt de plaque amyloïde ».
Le journal observe enfin que « 
bien que ces résultats n’aient pour l’instant été vus que sur des modèles d’animaux et que de plus amples recherches soient nécessaires sur les humains, cette étude pourrait indiquer une nouvelle méthode de détection de la maladie en amont. Cela permettrait aux médecins de débuter le traitement plus tôt et ainsi ralentir le déclin cognitif. Ces résultats pourraient aussi permettre de détecter d’autres maladies neurologiques ».

 

27 01 2016

« Des chercheurs chinois créent des singes ‘autistes’ »

Le Parisien

Le Parisien annonce que « des chercheurs chinois ont créé des singes « autistes », porteurs d’un gène humain associé à l’autisme, en espérant ouvrir des perspectives thérapeutiques pour ce trouble du développement cérébral encore mal éclairci », selon un article paru dans Nature.
Le journal observe que « 
les singes transgéniques […] présentent des comportements similaires à ceux des humains atteints de ce trouble, notent les chercheurs dans la revue scientifique britannique, citant des gestes répétitifs, de l’anxiété et une interaction sociale altérée ».
Le Parisien souligne que selon les auteurs, «
 les primates non-humains sont susceptibles de représenter de meilleurs modèles d’étude de ces troubles complexes du spectre autistique que les autres modèles animaux déjà disponibles, comme les rongeurs. […] Ces travaux pourraient contribuer à l’élaboration de stratégies thérapeutiques pour traiter les symptômes de l’autisme ».
Le quotidien explique ainsi que 
« Zilong Qiu, de l’Institut des neurosciences de Shanghai, et ses collègues ont développé un modèle primate porteur du syndrome de la duplication du gène MECP2, un trouble du développement neurologique de l’enfant ».
« Ils ont obtenu 8 singes cynomolgus (Macaca fascicularis) modifiés et 5 petits porteurs du gène humain hérité d’un singe mâle modifié. Les auteurs ont relevé des comportements évocateurs d’autisme : déplacements en rond à répétition, réactions d’anxiété, ainsi qu’une diminution des interactions sociales avec leurs congénères. Les petits macaques présentaient également des interactions sociales réduites »
, note le journal.
Le Parisien indique qu’«
 une fois le problème de circuit associé aux anomalies du comportement identifié, les chercheurs veulent tester des traitements potentiels chez les macaques transgéniques, y compris « en utilisant les techniques d’édition de gène » pour apporter les modifications voulues. Zilong Qiu précise que les méthodes de l’équipe sont conformes aux normes éthiques internationales ».
Le journal livre la réaction du Dr James Cusack, directeur de recherche de l’association Autistica, qui note que « 
cette excellente recherche a développé un modèle plus sophistiqué d’autisme qui pourrait améliorer notre compréhension de l’autisme, et éventuellement conduire à la mise au point de traitements plus adaptés ». Il remarque toutefois que « l’élaboration d’un modèle animal unique de l’autisme pourrait être difficile à réaliser », compte tenu de « la grande diversité de situations que recouvre le terme d’autisme », précise le quotidien.

 

« France : la recherche contre l’alcoolisme presque à sec »

Le Point

C’est ce que constate Anne Jeanblanc dans Le Point. La journaliste observe ainsi que « même si la consommation nationale est en baisse depuis quelques années, les Français aiment toujours bien lever le coude. Les chiffres les plus récents estiment que chaque individu de plus de 15 ans boit presque un litre d’alcool pur par mois (essentiellement du vin). À titre de comparaison, la moyenne des pays de l’OCDE s’élève à peine à 0,75 litre ».
« Une étude menée par la toute jeune Fondation pour la recherche en alcoologie indique que l’investissement total consenti par les financeurs publics et privés pour la recherche dans ce domaine dans notre pays est d’environ 3,5 millions d’euros par an. Soit 5 centimes par habitant contre 1,35 euro (donc 27 fois plus) aux États-Unis 
», relève la journaliste.
Anne Jeanblanc explique que « 
cette estimation provient d’une enquête menée auprès des chercheurs français sur leur activité alcool en 2014 et 2015. […] La Fondation a interrogé 42 équipes – 25 en sciences biomédicales et 17 en sciences humaines et sociales – issues des principaux instituts, universités et laboratoires français (Inserm, CNRS, universités…) ».
La Fondation précise ainsi que 
« le budget déclaré par les équipes ayant répondu atteint 1.153.700 € en 2014 et 1.363.500 € en 2015, soit une moyenne d’un peu plus de 51.000 € par équipe en 2014 et d’un peu plus de 56.000 € en 2015 ».
La journaliste relève toutefois que « 
cette moyenne reflète mal la réalité, car seuls 6 à 7 laboratoires font état d’un budget «alcool» annuel de 30.000 € ou plus. De plus, l’alcool n’est jamais, sauf exception, la thématique unique des équipes interrogées ».
Anne Jeanblanc remarque que «
 dans le même temps, le lancement d’une nouvelle étude sur le baclofène peut être considéré comme une bonne nouvelle. […] L’étude Baclophone va aider à mieux connaître les effets bénéfiques et les effets secondaires entraînant un arrêt du traitement. Elle permettra aussi d’évaluer l’évolution des consommations d’alcool et du phénomène de «craving» (l’envie irrépressible de boire) ».
La journaliste remarque que « 
coordonnée par le Dr Benjamin Rolland, psychiatre, elle est menée en partenariat avec le centre régional de pharmacovigilance de Lille ainsi que des associations de patients et de médecins prescripteurs. Le but est d’arriver à 800 patients joints par téléphone tous les mois pendant un an ».
Anne Jeanblanc ajoute que l’étude « 
est financée conjointement par le conseil régional Nord-Pas-de-Calais-Picardie à hauteur de 100.000 € et le Groupement interrégional de recherche clinique et d’innovation du Nord-Ouest dans le cadre d’un programme hospitalier de recherche clinique régional à hauteur de 250.000 €. Cet effort régional mérite d’être souligné ».

 

Revue de presse santé psy – décembre 2015

01 12 15

« L’usage intensif du web nuit-il à notre cerveau ? »

Le Figaro

 

C’est ce que se demande Anne Lefèvre-Balleydier dans Le Figaro. La journaliste relève que « pour l’éditorialiste américain Nicholas Carr, auteur de « Internet rend-il bête? » (éditions Robert Laffont, 2011), pas de doute : le web a des effets pervers sur le cerveau en diminuant notre capacité de concentration et de réflexion ».
« 
De leur côté, en comparant par IRM l’activité cérébrale de différentes catégories d’internautes, un psychiatre californien et son équipe ont constaté, voilà 6 ans, que les plus assidus sollicitaient davantage de régions cérébrales. Finalement, tout le monde est plus ou moins d’avis qu’une pratique régulière de la navigation sur internet modifie effectivement le fonctionnement du cerveau. Reste à dire si c’est en bien ou en mal », remarque Anne Lefèvre-Balleydier.
La journaliste explique qu’« 
en 2011, des psychologues de l’université Columbia ont demandé à des étudiants de lire puis de saisir sur l’ordinateur de courtes phrases, tout en avertissant la moitié d’entre eux que ces saisies seraient conservées dans la mémoire de la machine. Résultat : ceux qui pensaient que l’ordinateur se chargeait de mémoriser leurs textes avaient tendance à les oublier très vite, alors qu’ils venaient à peine de les taper »
« Pour les chercheurs, cela montre comment internet, ou plus globalement l’outil informatique, agit sur notre mémoire à court terme : économe de ses efforts, notre cerveau ne stocke pas l’information, il se contente de mémoriser la manière de la retrouver »,
 indique Anne Lefèvre-Balleydier.
La journaliste évoque une « 
autre question beaucoup discutée : le web augmente-t-il notre aptitude à être «multitâches» ? […] La réponse est négative si l’on en croit une étude menée par des psychologues américains sur 260 étudiants : ceux qui ont l’habitude de sauter d’une page à l’autre sur le web sont plus facilement distraits par des notions sans importance ».
Francis Eustache, neuropsychologue, estime cependant qu’« 
on peut se demander si les internautes ne vont pas développer de nouvelles compétences leur permettant de rendre plus performante leur mémoire de travail dans ce type de situation ».
Anne Lefèvre-Balleydier relève en outre que « 
la pratique de la lecture est bouleversée par internet. Les travaux en neurosciences montrent en effet, grâce à l’IRM, que la lecture d’une page imprimée sur du papier n’active pas les mêmes zones du cerveau qu’une page web. Dans le premier cas, elle fait appel aux aires du langage, de la mémoire et du traitement visuel. Dans l’autre, ce sont les régions liées à la prise de décision et à la résolution de problèmes qui travaillent ».

 

 

04 12 15

« Abus de télévision : risque de problèmes cérébraux chez les 18-30 ans »

Le Point

 

Le Point note en effet que « trop de télévision nuit à la santé. Une étude révèle même que les 18-30 ans risquent de développer des problèmes cérébraux au cours de leur vie, s’ils regardent trop le petit écran ». Le magazine révise que « l’étude a été publiée mercredi [dans le Journal of the American Medical Association (JAMA) Psychiatry] après le suivi de plus de 3 000 personnes durant 25 ans. Mais ses conclusions sont contestées ».
Le Point explique que 
« les participants qui regardaient la télévision plus de 3 heures par jour quand ils étaient de jeunes adultes courent 2 fois plus de risques d’avoir des problèmes cognitifs plus tard dans leur vie que ceux qui étaient plus actifs et passaient moins de temps devant leur écran ».
« Les chercheurs ont évalué leurs performances cognitives après 25 ans en utilisant trois tests destinés à évaluer la rapidité de réflexion, les fonctions d’exécution et la mémoire verbale 
», poursuit l’hebdomadaire.
Les auteurs écrivent ainsi que «
 les participants avec les habitudes de vie les moins actives, c’est-à-dire avec peu d’activité physique et beaucoup de télévision, étaient les plus susceptibles d’avoir de mauvais résultats à ces tests cognitifs ». Le Point note toutefois que « la mémoire verbale ne semble pas être affectée par une overdose de télévision ».
Le magazine livre en outre les propos d’Andrew Przybylski, psychologue à l’Université d’Oxford, qui réagit à cette publication : 
« Premièrement, leurs données sont entièrement fondées sur une mesure faite par les participants eux-mêmes du temps passé devant la télévision, ce qui peut être problématique ».
Le Point ajoute que le psychologue souligne que
 « les participants n’avaient pas effectué de tests cognitifs au début de l’étude, ce qui aurait permis d’avoir des données de référence. Et « près d’un participant sur trois n’est pas allé au bout de l’étude », regrette encore Andrew Przybylski, ce qui affaiblit d’autant les conclusions de ces travaux ».

 

 

07 12 15

« Quand le patient donne son avis, son médecin le soigne mieux »

Le Figaro

 

Delphine Chayet note en effet dans Le Figaro que « la décision médicale partagée permet de meilleurs choix thérapeutiques et favorise la bonne observance du traitement ».
La journaliste explique que «
 des chercheurs australiens viennent de démontrer que l’implication du patient dans le choix de son traitement permet à elle seule d’éviter les abus. [Ils ont] examiné les résultats d’une dizaine d’études menées en Europe auprès de 1.100 médecins généralistes et 492.000 patients. La revue, publiée en novembre, est réalisée par la collaboration Cochrane ».
Les auteurs écrivent ainsi que 
« le recours à une décision médicale partagée réduit de 40% la prescription d’antibiotiques dans le traitement des infections respiratoires ».
Delphine Chayet souligne que « 
l’enjeu est loin d’être anecdotique. Toux aiguës, otites et maux de gorge comptent parmi les principaux motifs de consultation hivernale et donnent lieu, en France, à 70% des prescriptions d’antibiotiques par les médecins de ville. Or l’antibiothérapie est souvent inutile dans ces affections ».
Elle « 
expose les patients à des réactions allergiques et à d’autres effets indésirables gênants: diarrhée, candidose, douleurs abdominales, etc. », poursuit la journaliste.
Delphine Chayet note que « 
dans l’étude Cochrane, les médecins ont pris le temps de communiquer ces données à leurs patients avant d’engager un dialogue sur le traitement approprié. Bilan : 29% des malades impliqués ont reçu une antibiothérapie dans les 6 semaines, contre 47% dans le groupe des consultations «normales» ».
La journaliste observe que 
« la démarche intéresse la HAS, qui a détaillé ses bénéfices dans un rapport rendu en 2013 ». Le Dr Cédric Grouchka, membre du collège de la Haute Autorité de santé, remarque ainsi : « La décision médicale partagée consiste à dépasser la relation paternaliste entre le praticien et son patient, afin de mieux tenir compte des attentes et valeurs de ce dernier. […] Il est démontré que les patients sont mieux informés et plus confiants dans la décision médicale prise en commun. Leur niveau d’anxiété est significativement plus bas, 1 mois après la consultation ».
Delphine Chayet relève qu’« 
une bonne communication aurait aussi un impact sur la sécurité des soins à l’hôpital. Selon une étude menée aux États-Unis, le risque de survenue d’un événement indésirable évitable est moins élevé chez les malades qui estiment avoir participé aux décisions durant leur hospitalisation. D’autres recherches indiquent que certains actes (comme des chirurgies de la hanche et du genou) pourraient être évités par la mise en œuvre de ce dialogue ».
La journaliste souligne toutefois qu’«
 il n’est pas facile de changer les mentalités. Selon une enquête internationale de 2011, 37% des Français estiment avoir été associés au choix thérapeutique lors d’une consultation avec un spécialiste, contre 80% des Suisses et 64% des Australiens. En consultation, un patient qui décrit ses symptômes serait interrompu au bout de 18 secondes en moyenne, selon une autre étude ».
Delphine Chayet remarque ainsi que « 
la crainte de perdre du temps en consultation est souvent invoquée par les médecins, même si plusieurs études indiquent que cette inquiétude est infondée. Les spécialistes mettent aussi en cause la priorité donnée au contrôle des connaissances dans les études de médecine ».

 

 

08 12 15

« Schizophrénie : la piste auto-immune »

Le Figaro

 

Pauline Fréour remarque dans Le Figaro que « la psychiatrie est le parent pauvre de la recherche médicale, alors même que les maladies mentales sont extrêmement répandues – un Français sur 5 sera concerné au cours de l’année ».
La journaliste note qu’« 
en réaction à cette sous-dotation, le prix Marcel Dassault récompense chaque année depuis 4 ans deux chercheurs pour leurs travaux prometteurs dans ce domaine ».
Pauline Fréour fait savoir qu’hier, 
« pour l’édition 2015, la Fondation fondaMental, réseau de coopération scientifique qui élit les gagnants en s’appuyant sur un jury international, a décerné le prix du «projet innovant» à Laurent Groc, directeur de recherche CNRS à l’Institut interdisciplinaire de neurosciences (Université de Bordeaux) ».
La journaliste explique que ses travaux
 « explorent les «liaisons dangereuses» entre le système immunitaire et certaines schizophrénies, schématise le chercheur. Les scientifiques ont observé récemment que certains patients schizophrènes présentent dans leur flux sanguin des «autoanticorps», signe d’un emballement de leur système immunitaire qui s’est, à un moment de leur vie et pour des raisons encore mal connues, retourné contre leur organisme ».
Laurent Groc précise que « 
ces autoanticorps ont initialement été observés chez des personnes atteintes d’encéphalite (une inflammation du cerveau, NDLR) dont les premiers stades de la maladie étaient des troubles psychotiques similaires à ceux des schizophrènes ».
Pauline Fréour indique ainsi qu’
« en utilisant des méthodes d’imagerie très perfectionnées, le chercheur et son équipe ont observé que ces autoanticorps avaient pour effet d’immobiliser certains récepteurs neuronaux (appelés NMDA) mobiles chez les personnes en bonne santé. Une anomalie qui pourrait expliquer de 10 à 20% des schizophrénies ».
La journaliste note que «
 le prix Dassault (230.000 €) permettra de poursuivre les recherches dans deux directions : mettre au point une méthode de diagnostic rapide pour identifier les malades concernés, et mieux comprendre le mécanisme d’action de ces autoanticorps, avec en ligne de mire, «à court terme», l’expérimentation sur des patients de différentes immunothérapies déjà prescrites dans d’autres pathologies ».
Pauline Fréour ajoute que «
 le prix du chercheur de l’année (15.000 €) a été attribué au Pr Philip Gorwood (hôpital Sainte-Anne, Paris) pour ses travaux sur l’identification de la vulnérabilité génétique aux addictions ».
« Ses recherches ont permis d’identifier des marqueurs génétiques qui augmentent de 36% le risque d’addiction chez les personnes qui en sont porteuses 
», précise la journaliste.

 

 

09 12 15

« A 39 ans, elle ressent de la douleur pour la première fois ! »

Sciences et Avenir

 

Sciences et Avenir relève en effet qu’« une patiente norvégienne atteinte d’une insensibilité congénitale à la douleur vient, sous l’effet d’un médicament, d’éprouver une sensation douloureuse ».
Le magazine explique que 
« cette patiente norvégienne avait 32 ans quand, en 2009, des médecins portèrent définitivement le bon diagnostic : « insensibilité congénitale à la douleur ». Durant son enfance et son adolescence, elle fut fréquemment traitée pour des ecchymoses et coupures. Elle subit l’ablation de l’appendice à titre préventif à l’âge de 2 ans. Durant l’intervention chirurgicale, le chirurgien ne nota aucune modification de la pression artérielle lors de la traction du péritoine, ce qui signait déjà une incapacité totale ou partielle à ressentir une douleur d’origine viscérale ».
Sciences et Avenir ajoute que « 
son insensibilité à la douleur lui valut par la suite plusieurs complications infectieuses osseuses, faute de pouvoir alerter à temps les médecins. De même, une infection oculaire survenue après un traumatisme entraîna une chute de la vision et nécessita finalement une greffe de cornée, là encore du fait d’une absence totale de douleur pouvant donner l’alerte ».
« Elle souffrit en outre de multiples fractures, qui ne furent reconnues que lorsqu’elles provoquèrent craquements, instabilité et luxation ! Elle confia même n’avoir jamais eu mal à la tête, ni de douleurs lors de ses deux accouchements. L’examen neurologique ne révéla qu’une anosmie bilatérale, autrement dit une perte quasi-totale de l’odorat »,
 précise Sciences et Avenir.
L’article explique qu’« 
en 2009, des généticiens norvégiens rapportèrent la cause de son insensibilité congénitale à la douleur : la présence de deux mutations sur le gène SCN9A, qui gouverne la production d’un canal aux ions sodium, baptisé Nav1.7. Ce canal sodique se trouve notamment à la surface de neurones sensitifs du système nerveux périphérique ainsi que sur les neurones olfactifs ».
Sciences et Avenir décrit ces travaux publiés dans 
Nature Communications « L’équipe de James Wood de l’University College London a conduit des expériences sur des rongeurs génétiquement manipulés, dont l’expression du gène SCN9A a été abolie. Ces souris mutantes, qui n’expriment donc pas le canal sodique Nav.1.7, présentent une insensibilité congénitale à la douleur comparable à celle observée chez l’être humain ».
« Les chercheurs ont montré que l’absence du canal Nav.1.7 entraîne dans les neurones sensoriels des rongeurs une augmentation de production d’enképhalines, sortes de morphines naturelles. Il existe chez ces souris mutantes une surproduction de substances naturelles anti-douleur. Il […] existe un lien direct entre une perte totale de la fonction des canaux sodium Nav.1.7 chez les souris mutantes et une suractivation du système opioïde de l’organisme, qui aboutit à une inhibition des messages douloureux provenant de neurones de la moelle épinière 
», explique le magazine.
Sciences et Avenir note que « 
les chercheurs ont ensuite évalué l’impact de l’administration de nalaxone, un médicament qui s’oppose à l’action des substances agissant dans l’organisme comme des morphiniques, un « antagoniste des morphinomimétiques » dans le langage des spécialistes ».
« L’administration de naloxone […] a eu pour conséquence de considérablement diminuer l’insensibilité à la douleur de ces animaux, et de restaurer les seuils douloureux thermiques et mécaniques. Les chercheurs ont également montré l’excitation de neurones sensitifs de la moelle épinière en réponse à des stimulations normalement douloureuses chez les souris mutantes recevant de la naloxone », 
indique l’article.
Le magazine indique donc que les chercheurs 
« ont cherché à déterminer quel pouvait être l’effet de la naloxone chez la patiente norvégienne. […] Ils ont constaté que cette femme pouvait ressentir, uniquement lorsqu’elle recevait de la naloxone, une douleur thermique lors de l’application sur la peau de brèves impulsions thermiques issues d’un laser. Par ailleurs, elle s’est alors plaint, pour la première fois, de douleurs dans une jambe qui avait été le siège de multiples fractures ! ».
Sciences et Avenir retient que « 
selon les chercheurs, une perte totale de flux d’ions sodium s’avère nécessaire (chez la patiente norvégienne ou chez les souris mutantes) pour entraîner une suractivation de la production de molécules anti-douleur naturelles par le système opioïde endogène. […] Ils en déduisent, a contrario, qu’une association d’agents capables de bloquer de façon sélective le canal sodique Nav.1.7 et de médicaments opioïdes pourrait s’avérer utile dans le traitement de douleurs chroniques ».

 

 

11 12 15

« Certains antidépresseurs auraient un effet ‘anti-âge’ »

Science et Vie

 

Science et Vie s’interroge : « Les antidépresseurs pourraient-ils, outre leur effet sur la dépression, rallonger notre durée de vie ? Une équipe de chercheurs germano-américaine vient de montrer qu’un certain type d’antidépresseur se révèle également être, par effet collatéral, une possible “pilule anti-âge” agissant en profondeur, c’est-à-dire à l’échelle des gènes eux-mêmes ».
Le magazine remarque que «
 le phénomène avait été identifié statistiquement en 2007 : une population de vers Caenorhabditis elegans (ou C. elegans) soumise à une substance antidépressive nommée miansérine (antidépresseur tétra-cyclique noradrénergique et sérotoninergique spécifique), voyait le temps de vie moyen de ses sujets augmenter de 30 à 40%. Mais on en ignorait la cause. Désormais on la connait : elle est génétique », indique le mensuel.
Science et Vie explique « 
le mécanisme identifié aujourd’hui par les chercheurs : […] la molécule de miansérine agit sur un groupe de quelque 3000 à 6000 gènes, en préservant et protégeant leur état d’activation individuel. En effet, un gène peut être actif (il s’exprime), ou inactif. Ainsi, d’une certaine manière, la drogue maintient le schéma des interrupteurs de ce groupe de gènes, phénomène qui n’est pas lié à la fonction antidépressive de la substance ».
« Là où intervient l’aspect “anti-vieillissement”, c’est que ce groupe de gènes est impliqué dans des processus de sénescence. Son schéma d’activation-désactivation est programmé pour garder en bon état les tissus et organes, ce qui évite l’apparition de pathologies ou défauts qui, en s’accumulant, conduisent à la sénescence et à la mort 
», précise le magazine.
L’article note que «
 si ce schéma reste plus ou moins inchangé durant l’enfance et le début de l’âge adulte, les diverses agressions subies au cours du temps par les gènes conduisent ceux-ci à inverser leur état d’activation – un mécanisme connu de la génétique, nommé “dérive transcriptionnelle”. Aussi, le groupe de gènes perd sa cohérence fonctionnelle globale ce qui l’empêche d’assurer sa fonction de préservation ».
Science et Vie indique qu’« 
en expérimentant avec des milliers de vers C. elegans soumis à de la miansérine durant différentes étapes de leur vie, […] les chercheurs ont constaté que la molécule de miansérine administrée à des vers ayant encore leur schéma d’activation en bon état (enfants et jeunes adultes) pérennise cet état au-delà du temps habituel. […] Leur corps demeure biologiquement jeune plus longtemps, retardant d’autant la sénescence et prolongeant ainsi l’espérance de vie de l’individu ».
Le magazine note que 
« les chercheurs attribuent cet effet anti-âge à la spécificité de l’antidépresseur, à savoir sa fonction d’antagoniste de la sérotonine (un neurotransmetteur du système nerveux central), dont l’action inattendue sur les gènes demande encore à être pleinement compris. Néanmoins, d’autres antidépresseurs aux fonctions semblables pourraient également avoir cet effet anti-âge ».
Science et Vie relève enfin que «
 le modèle animal utilisé par les chercheurs est usuel dans les études pharmacologiques, présageant d’une possible similitude des effets de cet antidépresseur tétra-cyclique antagoniste de la sérotonine. Les chercheurs prévoient donc de tester leur hypothèse sur des souris, avant de passer, le cas échéant, à l’homme ».

 

 

« Un tiers des jeunes médecins souffrent de dépression »

Le Parisien

 

Le Parisien note en bref que « 29% des médecins débutants [américains] seraient en dépression ou présenteraient des symptômes dépressifs »,selon une étude parue dans le Journal of the American Medical Association.
Le journal relève que «
 les jeunes médecins en internat seraient 3 fois plus nombreux que le reste de la population à présenter un état dépressif, selon cette enquête effectuée sur plus de 50 ans ».
Le Parisien explique que « 
de janvier 1963 à septembre 2015, 17.560 internes ont été étudiés, via des enquêtes et des entretiens effectués par des psychiatres et des psychologues. 4.969 d’entre eux présenteraient des signes de dépression, liés à la mauvaise qualité des soins apportés aux patients traités et à l’accroissement du nombre d’erreurs médicales ».

14 12 15

 

« La musique est une thérapie pour stimuler la mémoire et la bonne humeur »

Le Parisien

 

Le Parisien fait savoir qu’« une étude finlandaise, publiée dans le Journal of Alzheimer’s Disease, révèle les bénéfices du chant et de la musique sur les facultés cognitives et émotionnelles de notre cerveau et apporte du bien-être social ».
Le quotidien explique en effet que 
« les chercheurs de l’université d’Helsinki en Finlande ont suivi pendant 9 mois 89 binômes composés d’un soignant et d’un patient atteint de démence légère à modérée, répartis en deux groupes ».
« Le premier groupe a participé à un programme musical de dix semaines à base de chant et d’écoute de chansons familières. Le second groupe a poursuivi les soins habituels. À l’issue des 9 mois, les patients ont passé des tests neuropsychologiques et d’évaluation de l’humeur 
», précise le journal.
Le Parisien constate que 
« les activités musicales permettent d’améliorer différentes compétences cognitives, comme la mémoire de travail, les fonctions exécutives et de l’orientation, et soulagent aussi les symptômes de dépression significativement plus que le traitement standard ».
Le journal souligne que «
 les bénéfices du chant sont plus marqués chez les personnes atteintes de démence légère et plus jeunes (moins de 80 ans). En revanche, les bienfaits de l’écoute de chansons ou de musique sont plus significatifs chez les personnes à démence plus sévère. Les deux activités musicales influent au mieux sur l’humeur chez les personnes à déficience cognitive légère ou atteintes de maladie d’Alzheimer ».
Le Parisien conclut que «
 la musique peut donc être considérée comme une thérapie alternative qui permet non seulement de maintenir et de stimuler les capacités cognitives et émotionnelles, mais aussi d’apporter du bien-être social aux personnes âgées et déficientes ».

15 12 15

 

« Depakine : délivrance sous haute surveillance pour les femmes »

Le Figaro

 

Soline Roy relève en effet dans Le Figaro que « de nouvelles conditions de délivrance de cet antiépileptique entreront en vigueur en janvier pour les femmes en âge de procréer. Mais les autorités sanitaires peinent à diffuser l’information ».
La journaliste remarque ainsi que 
« les pharmaciens pourraient être placés devant un choix difficile à partir du 1er janvier : de nouvelles conditions de délivrance du valproate de sodium (Depakine ou génériques), un antiépileptique très utilisé mais dangereux pour le fœtus, seront imposées aux femmes en âge de procréer. Mais l’information peine à passer alors que, de l’aveu même de l’Agence national de sécurité du médicament (ANSM), ce médicament est essentiel pour un certain nombre de patientes ».
Soline Roy rappelle que «
 vendu en France depuis les années 1960, le valproate est utilisé contre l’épilepsie et les troubles bipolaires. Mais pris pendant une grossesse, il augmente de 10% les risques de malformations congénitales et jusqu’à 30 ou 40% les risques de trouble neuro-développemental chez l’enfant à naître ».
La journaliste souligne que 
« plusieurs études scientifiques ont, dès les années 1980, évoqué ces dangers. Mais les familles touchées accusent les autorités sanitaires et l’industrie d’avoir tardé à lancer l’alerte ; la justice s’est saisie du dossier. Les dangers restent en outre mal connus des non-spécialistes ; en 2014, 75.000 à 80.000 femmes en âge de procréer étaient encore sous valproate, selon l’ANSM ».
Soline Roy explique notamment qu’« 
en mai, l’agence sanitaire indiquait qu’il ne devait plus être prescrit «chez les filles, les adolescentes, les femmes en âge de procréer et les femmes enceintes, sauf en cas d’inefficacité ou d’intolérance aux alternatives médicamenteuses». La prescription doit désormais être faite au moins une fois par an par un spécialiste (neurologue, psychiatre ou pédiatre) et la patiente restant sous valproate doit signer un accord de soins prouvant qu’elle est informée des risques ».
« 
Las, le message peine à passer auprès des pharmaciens mais surtout des patientes, selon un sondage mené fin octobre par Vivavoice pour l’ANSM. Sur 202 officines interrogées, 77% étaient au courant des changements de conditions de délivrance. Du côté des patientes, 62% étaient peu ou pas informées, 94% n’avaient pas signé d’accord de soin et 55% n’avaient pas d’ordonnance de spécialiste, les trois quarts d’entre elles ignorant qu’elles en auraient besoin », relève la journaliste.
Soline Roy note qu’«
 en l’absence des documents normalement exigés, l’agence de santé préconise aux pharmaciens de délivrer quand même le médicament et de prendre contact en urgence avec le prescripteur. Car même si la patiente est enceinte ou envisage une grossesse, le médicament ne doit en aucun cas être «arrêté brutalement» ».

« Les antidépresseurs pendant la grossesse augmentent de 87% le risque d’autisme »

 

Le Parisien

 

Le Parisien indique que « la prise d’antidépresseurs pendant la grossesse accroîtrait de 87% le risque d’autisme pour l’enfant, selon une vaste étude canadienne publiée » dans le Journal of the American Medical Association, Pediatrics.
« Or, 6 à 10% des femmes enceintes se voient prescrire des antidépresseurs pour traiter une dépression, soulignent les chercheurs qui ont analysé les données médicales portant sur 145.456 grossesses dans la province de Québec »
, relève le journal.
Le Parisien cite le principal auteur, le Pr Anick Bérard, de l’Université de Montréal et du Centre Hospitalier Universitaire Sainte-Justine, qui remarque que 
« les diverses causes de l’autisme demeurent incertaines, mais des travaux ont démontré que la génétique et l’environnement pouvaient être des facteurs de risque ».
« Notre recherche a permis d’établir que le fait de prendre des antidépresseurs, surtout ceux agissant sur la sérotonine (un neurotransmetteur) pendant les deuxième et troisième trimestres de grossesse, double quasiment le risque d’autisme chez l’enfant »
, précise la chercheure.
Le quotidien explique que 
« le Pr Bérard et son équipe ont suivi 145.456 enfants de leur conception à l’âge de 10 ans, ainsi que la prise d’antidépresseurs par leur mère enceinte, étudiant également un ensemble d’autres facteurs pouvant contribuer à l’autisme ».
Le journal souligne que « 
certaines personnes sont ainsi génétiquement prédisposées à ce trouble si elles ont des antécédents familiaux. L’âge de la mère et la dépression sont également potentiellement liés à l’apparition de l’autisme, tout comme certains facteurs socioéconomiques telle la pauvreté ».
Le Pr Bérard précise : «
 Nous avons défini l’exposition aux antidépresseurs comme correspondant à au moins une ordonnance prescrite à une femme enceinte pendant le deuxième ou troisième trimestre de grossesse ».
Le Parisien note que la spécialiste 
« explique avoir choisi cette période car elle correspond au moment où le cerveau du bébé franchit une étape cruciale de son développement. Parmi les enfants sur lesquels portait l’étude, les chercheurs ont ensuite retenu ceux chez qui une forme d’autisme avait été diagnostiquée en vérifiant les dossiers médicaux de leur mère ».
Le journal indique que
 « 1.054 enfants ont été diagnostiqués à l’âge de 4,5 ans en moyenne, soit 0,72% de l’échantillon étudié. L’incidence de l’autisme chez les enfants a augmenté, passant de 4 pour 10.000 enfants en 1966 à 100 pour 10.000 aujourd’hui ».
« Bien que cet accroissement puisse être attribuable à une meilleure détection de l’autisme ainsi qu’à des critères plus étendus de diagnostic, les chercheurs estiment que des facteurs environnementaux jouent aussi un rôle 
», relève Le Parisien.
Le Pr Bérard observe qu’« 
il est plausible que les antidépresseurs engendrent l’autisme s’ils sont utilisés pendant la période de développement du cerveau du fœtus, puisque la sérotonine entre en jeu dans de nombreux processus développementaux prénataux et postnataux, y compris la division cellulaire ».
La chercheure ajoute que « 
certaines catégories d’antidépresseurs agissent en inhibant la production de sérotonine, qui entrave la capacité du cerveau de se développer entièrement dans l’utérus. […] Mieux cerner les répercussions de ces médicaments est une priorité en matière de santé publique, compte tenu de leur utilisation répandue ».

17 12 15

 

« Après les attentats de novembre, les services psy saturés de victimes qui ‘pensaient aller bien’ »

Le Monde

 

C’est ce que constate Le Monde, qui évoque « un contrecoup «classique après un tel traumatisme», observe Nicolas Dantchev, responsable du service de psychiatrie de l’Hôtel-Dieu, qui accueille un centre de consultation médico-psychologique d’urgence pour les victimes des attentats de Paris ».
Le praticien explique ainsi que « 
certains reprennent leur vie comme avant, retournent au travail, et puis les symptômes de traumatisme – flash-back, troubles du sommeil, scènes choquantes qui tournent en boucle – apparaissent plus tard. On parle alors de “troubles différés” ».
Le Monde souligne que 
« ces signaux peuvent apparaître jusqu’à 3 mois après le choc. […] C’est ainsi que les consultations n’ont pas cessé à l’Hôtel-Dieu, depuis le 13 novembre. Elles ont diminué, bien sûr, loin des 80 rendez-vous des premiers jours. Mais, quotidiennement, les psychiatres reçoivent encore entre 10 et 15 nouveaux patients. Et, chaque jour, «on en voit dont c’est la première consultation psychologique», poursuit Nicolas Dantchev ».
Thierry Baubet, responsable de la cellule d’urgence médico-psychologique (CUMP) de Seine-Saint-Denis, précise quant à lui qu’
« il y a plusieurs profils de personnes que l’on reçoit pour la première fois. […] Il y a des blessés, ou les proches de personnes décédées, qui ont été occupés à d’autres choses depuis les attaques… ».
« Mais il y a aussi ceux qui ne sont pas allés consulter tout de suite, non pas parce que «ça allait», mais parce qu’ils étaient déjà très atteints, sans forcément le savoir 
», poursuit le quotidien. Thierry Baubet indique que « ces personnes ont tout fait depuis les attentats pour éviter d’évoquer les événements traumatisants ».
« C’est ce que l’on appelle l’évitement »,
 remarque Nicolas Dantchev. Le Monde remarque que « les victimes désertent alors les lieux publics très fréquentés comme les transports en commun, ou les lieux qui leur rappellent les traumatismes, territoires où elles se sentent oppressées. […] Pour ceux-là, une simple séance de débriefing psychologique ne suffira pas à apaiser les troubles ».
Le journal explique que « 
ces patients sont d’habitude orientés vers des services de psychiatrie spécialisés en psychotraumatologie », mais Nicolas Dantchev relève qu’« en Ile-de-France, toutes les structures sont débordées et saturées. En temps normal, on a déjà du mal à trouver des consultations pour les victimes de viols ou de violences, qui ont besoin de ce genre de soin. Dans le contexte actuel, c’est encore plus compliqué ».
Le Monde observe que « 
selon Thierry Baubet, qui a bâti sa consultation en psychotraumatologie à Bobigny «sans moyens publics supplémentaires», «il faut que les pouvoirs publics se posent la question de renforcer l’aide» dans ce domaine de la psychiatrie ».
Le quotidien note que «
 la direction générale de la santé précise que ces questions seront abordées dans le cadre des «retours d’expérience» sur la mise en place du dispositif de prise en charge des victimes des attentats, dont elle promet que «les résultats, attendus mi-janvier, permettront son amélioration» ».

 

 

 

Revue de presse santé psy – novembre 2015

02 11 15

« Un enfant de moins de 2 ans sur dix s’endort avec des écouteurs »

Le Parisien Le Figaro Le Monde

 

Le Parisien s’interroge : « Fini le temps de la berceuse fredonnée par les parents à l’oreille de leurs bambins ? ». Le journal observe en effet qu’« une étude Ifop révèle que près d’un enfant sur dix de moins de 2 ans s’endort dans son lit avec un casque audio ou des écouteurs sur les oreilles. Pour les longs trajets en voiture, ils sont même 15% à utiliser ces appareils ».
Le quotidien constate que «
 ces chiffres consternent les pédiatres et les médecins ORL ». Jean-Louis Horvilleur, audioprothésiste qui « a coordonné l’enquête réalisée pour l’association «La semaine du son» avec le soutien de la Direction générale de la santé », déclare ainsi : « Nous sommes très inquiets de voir que la berceuse est remplacée par le casque ».
Le Parisien ajoute qu’« un enfant sur 5 de moins de 6 ans (21%) utilise casques et écouteurs. Ils sont 74% chez les 7-12 ans et 95% chez les adolescents ».
Le journal souligne que «
 selon les spécialistes ORL, l’utilisation des casques peut avoir d’importantes conséquences sur l’audition, notamment si les utilisateurs mettent le volume trop fort. Or, c’est souvent le cas chez les enfants et les adolescents. Les pédiatres jugent eux que, comme les écrans, l’utilisation d’écouteurs entraîne une excitation nuisible pour le sommeil ».
Le Parisien ajoute que « 
l’association «La semaine du son» conseille de limiter la durée d’écoute avec ses appareils et de baisser le volume. Les adolescents utiliseraient en moyenne le casque ou les écouteurs 2 heures par jour, les moins de six ans 31 minutes ».
Le Monde relaie aussi les résultats de cette enquête, soulignant que «
 la vraie surprise est venue des enfants de moins de 2 ans qui, selon leurs parents, seraient 15% à utiliser des casques et des écouteurs et à s’endormir avec eux lors de longs trajets en voiture (71% de ceux qui les utilisent), mais également dans leur lit (61%), soit 9% de l’ensemble des enfants de moins de 2 ans étudiés ».
« 
La durée moyenne d’écoute avec un casque et/ou des écouteurs a de quoi surprendre également, elle a été établie à une demi-heure par jour et en continu pour les enfants jusqu’à 6 ans », poursuit Le Monde.
Le Dr Jean-Michel Klein, président du Syndicat national des médecins ORL, remarque que « 
c’est consternant », le journal indiquant que le praticien « redoute les conséquences sur l’audition à long terme de ces enfants «incapables de dire si le son est trop fort. On va en faire des sourds à 30 ans» ».
Le Monde observe que «
 les tout-petits ne sont pas les seuls à s’endormir avec des casques, les adolescents étant 67% à le faire lors de déplacements en voiture et 69% dans leur lit, avec une durée d’écoute moyenne de 2 heures par jour ».
Le quotidien remarque que 
« cette évolution inquiète les spécialistes qui relèvent que pour entendre le son dans un endroit bruyant comme une voiture, les jeunes ont tendance à augmenter le son à des niveaux dangereux pour leurs oreilles. Un volume trop élevé provoque un vieillissement «prématuré et irréversible» de l’oreille interne ».

 

 

03 11 15

« Stérilisation féminine : un dispositif sous surveillance renforcée »

Le Figaro

 

Le Figaro s’interroge : « Essure est-il vraiment sûr ? Ce dispositif de stérilisation destiné aux femmes est sous les projecteurs des agences sanitaires depuis quelques mois ».
Le journal rappelle que «
 diffusé depuis 2002 en France et aux États-Unis, le produit n’a pas vraiment posé de problèmes jusqu’en 2013. La FDA, agence sanitaire américaine, s’est mise à recevoir une pluie de notifications de médecins et surtout de patientes signalant des effets indésirables : douleurs persistantes, hypersensibilité au nickel, saignements anormaux, perforations des trompes ou de l’utérus ou encore migration de l’implant, recensant près de 5100 plaintes à ce jour. Des femmes ont d’ailleurs ouvert une procédure judiciaire contre le fabricant, Bayer ».
Le Figaro explique qu’
« Essure est un petit implant flexible d’environ 4 cm glissé par voie naturelle jusque dans les trompes, via le vagin et l’utérus. Un tissu fibreux se forme autour de l’implant et obstrue définitivement le passage des spermatozoïdes vers les ovaires en 3 mois environ. La pose est effectuée par un chirurgien gynécologue obstétricien en centre de soin. Elle ne nécessite pas d’anesthésie générale, pas d’hospitalisation et pas d’incision ».
Le quotidien note que « 
devant la recrudescence des plaintes, la FDA a procédé à une audience publique fin septembre, convoquant des professionnels de santé, des patients et la direction de Bayer ».
Le journal relève que «
 la pose du dispositif n’est pas exempte d’effets indésirables et de complications. La pose est un échec dans environ 5% des cas, nécessitant de renouveler la tentative. Ensuite, si plus de 90% des femmes sont satisfaites du dispositif à long terme, d’autres en font les frais avec des douleurs persistantes dans le dos, dans l’abdomen ou lors des rapports sexuels mais aussi des perforations d’organes ou de tissus estimées à 1 à 3% des cas au cours des essais cliniques, soit statistiquement au moins 9.000 cas pour l’ensemble des femmes implantées à travers le monde ».
Le Figaro précise en outre qu’«
 en France, 3.500 stérilisations féminines sont effectuées chaque année […] et la pose d’Essure est devenue majoritaire par rapport à la ligature des trompes depuis 2010 puisque recommandée en première intention par la HAS. Dans l’Hexagone, le risque de perforation est plus bas qu’ailleurs, estimé à 0,3% probablement en raison de bonnes conditions de pose. Et dans l’immense majorité, les femmes sont satisfaites ».
Le quotidien fait savoir qu’« 
une étude de suivi menée par Bayer est actuellement en cours dans 14 centres français incluant 2.600 femmes ayant reçu l’implant entre 2008 et 2011 et jusqu’à 5 ans après la pose (étude Success II). Un premier point a été effectué auprès de l’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) en juillet dernier, suggérant près de 40% d’effets indésirables de toute nature ».
L’ANSM note que «
 les premières données fournies ne semblent pas remettre en question la sécurité intrinsèque du dispositif médical, elles orientent plutôt vers la nécessité d’un encadrement des pratiques chirurgicales au moment de la pose du dispositif sur lequel le ministère travaille ».
Le Pr Olivier Graesslin, secrétaire général du Collège des gynécologues obstétriciens, souligne quant à lui qu’« 
une formation et une bonne expertise de l’hystérographie sont indispensables. Les cas de perforations semblent en effet davantage liés à des erreurs techniques qu’à une migration secondaire de l’implant ».

04 11 15

 

« L’inquiétant développement de la consommation de drogue en France »

La Croix Le Monde

 

Pierre Bienvault note dans La Croix que « selon un rapport rendu public [hier par la Mission interministérielle de lutte contre les drogues et les conduites addictives (Mildeca)], le marché du cannabis est évalué à 1,117 milliard d’euros par an. Bien plus dosée en principe actif, cette drogue a connu une hausse de prix de 25% entre 2005 et 2010. Ce rapport confirme aussi la «démocratisation» de la consommation de cocaïne en France ».
Le journaliste souligne ainsi que «
 le cannabis vendu aujourd’hui en France, est bien plus dosé en principe actif. Et donc potentiellement plus dangereux pour la santé. […] Les consommateurs se procurent désormais du «cannabis plus cher et plus dosé» en THC, c’est-à-dire en tétrahydrocannabinol, son principe actif dont l’action sur le système nerveux modifie les sensations, les perceptions et le comportement de l’usager ».
Pierre Bienvault précise que « 
commandé par le premier ministre, ce rapport a été rédigé par trois chercheurs de l’université de Lille 2 et de l’Institut national des hautes études de la sécurité et de la justice (INHESJ). Son objectif est d’évaluer l’ampleur du trafic des drogues illicites en France ».
Le rapport observe notamment que «
 le cannabis reste en volume et en valeur le premier marché des drogues illicites en France ». David Weinberg, chercheur à l’INHESJ, souligne qu’« il y a un affrontement entre la filière productrice de résine de cannabis au Maroc et celle qui produit de l’herbe en Europe. Et pour séduire les consommateurs, les trafiquants ont choisi de doser davantage leur produit en le rendant ainsi plus attractif ».
Pierre Bienvault note ainsi que « 
dans les années 1980 et 1990, la concentration en THC de la résine de cannabis était d’environ 8%. Mais ces dernières années, des échantillons saisis en provenance du Maroc ont fait apparaître des chiffres plus élevés : 10% en 2007, 12% en 2011, 16% en 2012 et plus de 17% en 2013 ». François Beck, directeur de l’OFDT, ajoute qu’« aujourd’hui la teneur moyenne est de 21% pour la résine et de 13% pour l’herbe ».
De son côté, le Dr Laurent Karila, psychiatre à l’hôpital Paul Brousse de Villejuif et président de l’association SOS addictions, souligne que 
« plus un produit est dosé, plus les risques sont grands en particulier chez les adolescents et les personnes présentant une vulnérabilité psychiatrique. Les ados sont particulièrement à risque car leur cerveau est dans une phase de maturation qui dure jusqu’à 20-25 ans. Et un produit très dosé majore les risques de troubles de la mémoire, de l’attention mais aussi de dépression et d’envies suicidaires ».
Pierre Bienvault observe par ailleurs que 
« le prix de la cocaïne [a été] divisé par 3 en 10 ans. Cette baisse des prix a entraîné une hausse du nombre de consommateurs et leur diversification ». Le Dr Karila relève ainsi que « la cocaïne n’est plus réservée aux milieux festifs et branchés. Aujourd’hui, on voit tous les profils dans nos consultations : des artistes, des PDG, des chômeurs, des commerçants, des mères au foyer… ».
Le Monde rend également compte de ce rapport, et relève qu’« 
une des données marquantes de cette étude réside dans la place qu’occupe la cocaïne sur le marché français. […] Malgré un nombre de consommateurs infiniment plus faible (2,2 millions de Français l’ont expérimenté au moins une fois), la cocaïne talonne le cannabis en termes de chiffre d’affaires et s’installe comme le produit le plus rentable du paysage ».
Le quotidien souligne de plus que « 
l’étude propose la première évaluation du marché français des drogues de synthèse (MDMA et amphétamines). Avec un chiffre d’affaires estimé à 55 millions d’euros, elles arrivent en quatrième position, loin derrière le cannabis (1,1 milliard d’euros), la cocaïne (900 millions) et l’héroïne (266 millions), dont la consommation semble repartir à la hausse ».
« Contrairement au succès qu’elles rencontrent dans d’autres pays européens, […] les drogues de synthèse semblent donc constituer en France un marché encore relativement marginal 
», conclut le journal.

05 11 15

 

« Les Français sont bien soignés mais ils fument et boivent trop »

Les Echos Le Parisien

 

Solveig Godeluck indique en effet dans Les Echos qu’en matière de consommation d’alcool et de tabac, les Français « figurent toujours parmi les mauvais élèves, selon le Panorama de la santé publié mercredi par l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) ».
La journaliste constate qu’
« en France, 24% des plus de 15 ans déclarent fumer tous les jours. Il y a du mieux depuis l’an 2000, où ce taux atteignait 27%. Mais la moyenne des pays de l’OCDE, qui était alors sensiblement la même qu’en France, est depuis tombée à 20%. ».
« Les politiques publiques de prévention du tabagisme n’ont pas été à la hauteur. Par ailleurs, on boit plus de 11 litres d’alcool par an et par habitant dans l’Hexagone, contre moins de 9 litres en moyenne dans l’OCDE », 
ajoute Solveig Godeluck.
La journaliste précise que «
 l’alcool et le tabac, on les retrouve dans la mortalité prématurée des hommes. Alors que la France s’honore d’une des plus longues espérances de vie, à 82,3 ans contre 80,5 ans dans l’OCDE, les maladies liées au tabagisme ou les conduites à risques sous l’emprise de l’alcool écourtent des vies masculines. La France est classée numéro 2 ou 3 pour l’indicateur espérance de vie, à la naissance ou à 65 ans, mais tombe en quinzième position si l’on isole celle des hommes à la naissance ».
Solveig Godeluck souligne néanmoins que 
« la France fait partie du tiers des pays les plus performants en termes d’accès aux soins. […] L’usager ne consacre que 1,4% de son budget aux dépenses de santé, contre une moyenne de 2,8% dans l’OCDE. Les dépenses de santé pèsent 10,9% du PIB contre une moyenne de 8,9% : c’est un ratio important, mais il reste comparable à celui de l’Allemagne, du Danemark, de la Suède ».
« Mais cette couverture santé n’est efficace que parce que les mutuelles sont là pour boucher les trous laissés par la Sécurité sociale : 95% des Français ont une assurance complémentaire, alors que les Britanniques, qui font confiance à leur système étatisé, n’affichent qu’un taux de 10,6% 
», continue la journaliste.
Solveig Godeluck note que l’OCDE «
 émet des recommandations pour améliorer la performance de chaque système. En France, il faudrait éliminer des actes non pertinents. C’est l’un des pays de l’OCDE où l’on prescrit le plus de scanners et d’IRM, respectivement 193 et 91 pour 1.000 habitants. Mais est-ce bien utile dans tous les cas ? ».
La journaliste remarque en outre que 
« la France doit encore faire des efforts pour réduire la durée des séjours à l’hôpital, qui s’élève à 10 jours en soins curatifs contre 8 jours en moyenne dans l’OCDE. Une femme qui vient d’accoucher reste hospitalisée 4 jours, contre 3 jours en moyenne. Enfin, il faudrait prescrire moins d’antibiotiques ».
Solveig Godeluck souligne enfin que l’OCDE 
« salue les efforts français pour opérer les cataractes en ville, modérer la consommation de médicaments, accroître la part des génériques – même si le pays n’est pas encore au niveau, avec une part de marché des génériques de 30% contre 48% en moyenne dans l’OCDE ».
Le Parisien note également que «
 les Français fument et boivent trop selon l’OCDE ». Le journal souligne notamment que « les Français sont les 9e plus gros fumeurs et les 7e plus gros buveurs d’alcool. […] En France, près d’un quart (24%) de sa population est considéré comme fumeurs alors que 19 des 34 pays de l’OCDE présente moins de 20% d’accrocs à la cigarette ».
Le quotidien relève que «
 les meilleurs élèves comme la Suède, le Brésil et l’Islande affichent un taux à 11%. A l’inverse, les Grecs sont près de 40% à fumer quotidiennement », et remarque que « la France est en revanche mieux placé en ce qui concerne l’obésité, avec un adulte sur 7 en surpoids alors que la moyenne est de 39% dans l’ensemble de l’OCDE ».

 

 

06 11 15

« Alcooliques anonymes, les clés d’un succès »

La Croix

 

Dans La Croix, Pierre Bienvault fait savoir que « le mouvement des AA (Alcooliques anonymes) célèbre ce week-end à Paris ses 55 ans d’existence en France. Après une phase de méfiance, les médecins reconnaissent aujourd’hui pleinement l’utilité de ces mouvements d’anciens buveurs et le rôle crucial de l’entraide entre pairs face à l’alcoolo-dépendance », constate le journaliste.
Pierre Bienvault note ainsi que cet anniversaire est 
« l’occasion d’évoquer la bonne santé de ce mouvement né aux États-Unis en 1935 avant d’arriver en 1960 en France. Et qui aujourd’hui rassemble plus de 2 millions de personnes dans le monde réparties dans 116.000 groupes, et fait pleinement partie de l’univers de la prise en charge des personnes alcoolo-dépendantes ».
Le journaliste relève qu’«
 au départ, pourtant, les choses n’ont pas été simples avec les médecins qui se méfiaient de cette association venue d’outre-Atlantique avec ses règles très codifiées, comme ce programme des «12 étapes» à suivre pour connaître une abstinence «durable et épanouissante» ».
Le Dr Alain Rigaud, président de l’Association nationale de prévention en alcoologie (Anpaa), note qu’
« il y avait aussi une dimension spirituelle très forte assez inédite en France dans le monde de l’alcoolo-dépendance ». Le Pr Michel Reynaud, addictologue à l’hôpital Paul-Brousse de Villejuif et président du fonds Action addictions, évoque « une méconnaissance et une ignorance mutuelles ».
« Mais au fil des ans, les médecins ont appris à mieux mesurer l’utilité de ces mouvements d’anciens buveurs et n’hésitent plus aujourd’hui à y envoyer leurs patients 
», continue Pierre Bienvault.
Jean-Pierre, porte-parole des AA, déclare quant à lui : 
« Nous avons toujours eu de bonnes relations avec les médecins car nos actions sont complémentaires. […] Au départ, pour sortir de l’enfer que constituait ma vie avec l’alcool, je me suis tourné vers la médecine. J’ai pris des médicaments, j’ai fait trois cures de sevrage. Cela a été précieux mais je n’aurais jamais arrêté définitivement sans les AA. Car après une cure, c’est assez facile de ne plus boire. Pendant 15 jours ou un mois, vous tenez relativement bien. Mais au bout d’un moment, la médecine ne peut plus rien pour vous. Et je sais que sans le soutien des AA, je n’aurais jamais tenu dans le temps ».
Pierre Bienvault souligne ainsi que «
 médecins et anciens buveurs le disent : il n’existe pas de recette infaillible pour oublier définitivement la bouteille. Pas d’explication unique non plus pour expliquer le succès des AA dans certaines abstinences parfois spectaculaires et durables ».

09 11 15

 

« Bien entendre protège du déclin cognitif »

Le Figaro

 

Rappelant que « la perte auditive liée à l’âge, ou «presbyacousie», est un phénomène fréquent qui concerne 30% des plus de 65 ans et 80% des plus de 80 ans, » Le Figaro souligne que « cette baisse de l’audition n’est pas seulement inconfortable : dépression, chutes, isolement social »mais qu’elle est à l’origine de « nombreux maux chez les seniors » et, « c’est désormais prouvé, d’une accélération du déclin cognitif ».
Le Figaro indique que
 « le risque de démence est ainsi doublé chez une personne atteinte d’une perte auditive modérée, et multiplié par 5 pour une perte sévère ».
Le Pr Hélène Amieva, épidémiologiste à l’Inserm, indique pour sa part 
« qu’on y voit la marque d’une réticence psychologique, d’une barrière financière et/ou d’un dépistage insuffisant, le taux d’appareillage est bien en deçà des besoins : seulement une personne sur trois qui le nécessite porte des prothèses auditives ».
Le Figaro revient sur l’étude réalisée par le Pr Amieva : 
« Pour savoir si l’audition récupérée grâce aux audioprothèses protégeait contre le déclin cérébral au même titre qu’une bonne ouïe », la spécialiste indique que « son équipe a analysé les déclarations de 3.670 personnes dans le cadre d’une expérience au long cours en Gironde. Les participants avaient été interrogés, il y a 25 ans, alors qu’ils étaient âgés de 65 ans ou plus : 35% déclaraient une gêne auditive. Mais seuls 17% d’entre eux étaient appareil­lés. Ils ont ensuite été soumis régulièrement au test MMSE, pour évaluer leurs performances cognitives ».
Le Figaro note que
 « le résultat, publié dans le Journal of the American Geriatrics Society, est clair : les personnes corrigées ont des résultats aussi bons que celles qui entendent bien. Et toutes faisaient mieux que les malentendants non équipés ».
Pour le Pr Amieva, 
« l’explication la plus plausible, c’est que la personne qui entend mal participe moins à la vie sociale, ce qui réduit ses interactions et appauvrit les informations qui parviennent à son cerveau », note le Figaro. « Peut-être parce que c’est considéré comme très banal, la presbyacousie est sous-diagnostiquée », regrette-t-elle.  
De son côté, Jean-Michel Klein, président du syndicat national des ORL, rappelle que 
« le pivot, avant même l’ORL, c’est le médecin généraliste. Il faut insister pour que l’ensemble du système se réveille ».
Quoiqu’il en soit, pour la Pr Amieva
, « pour un vieillissement réussi, il faut désormais faire la promotion d’une activité physique et d’un régime méditerranéen, mais aussi du maintien d’une bonne audition  ».

 

 

10 11 15

« Santé au travail, l’Etat jugé coresponsable »

Les Echos

 

Les Echos indique que « deux décisions rendues lundi par le Conseil d’Etat en matière de santé et de sécurité au travail ont fait l’effet d’une bombe » car désormais, « l’Etat peut être jugé coresponsable d’une maladie ou d’un accident professionnel d’un salarié au côté de son employeur, qui peut donc à bon droit obtenir le remboursement d’une partie des dommages et intérêts qu’il a dû payer » a conclu la plus haute juridiction administrative ».

12 11 15

 

« Schizophrénie, l’essor d’une méthode innovante »

La Croix

 

La Croix revient sur cette maladie « encore mal connue du grand public », qui « se déclare en général entre 15 et 25 ans » et évoque le réseau Profamille qui « propose aux proches de personnes atteintes de schizophrénie un programme psycho-éducatif dont l’objectif est double : mieux les informer sur ce trouble et leur apprendre des techniques pour faire face aux situations difficiles ».
La Croix souligne qu’« 
un congrès dédié à cette méthode, mise en œuvre par environ 80 équipes de thérapeutes, se tient aujourd’hui et demain au ministère de la Santé » et propose les témoignages de Bénédicte et Jean-Didier, chacun parent d’un enfant schizophrène ayant eu recours au programme du réseau Profamille.
Bénédicte, qui vit seule avec son fils son fils de 23 ans, atteint de schizophrénie, déclare : « 
Ce programme nous a sauvés. Les symptômes de la maladie sont difficiles à décrypter lorsque l’on n’est pas formé. Au début, j’avais l’impression que mon fils faisait exprès de traîner, de se lever tard, je le traitais de fainéant. Je lui faisais la morale, je m’énervais, sans comprendre à quel point il souffrait. Et au lieu de calmer ses symptômes de persécution, j’augmentais le niveau de stress ! ». Le quotidien explique qu’« avec l’aide de deux psychologues, au sein d’un groupe d’une dizaine de personnes, Bénédicte apprend peu à peu à appréhender les réactions d’Édouard et à ajuster son comportement ».
Le quotidien poursuit
 : « «Le programme nous fournit une boîte à outilsschématise Jean-Didier, policier à la retraite dont la fille de 31 ans souffre de schizophrénie. Avec l’écoute réflexive, par exemple, on apprend à être attentif à son enfant, à ne pas donner son opinion quand il ne la demande pas, à être dans l’empathie» ».
La Croix rappelle que, se caractérisant par « 
une anomalie du traitement de l’information par le cerveau entraînant une perception ou une interprétation fortement erronées de la réalité », la schizophrénie, touche environ « 1% de la population française » et « près de 80% des personnes atteintes n’arrivent jamais à travailler ». « Cette anomalie serait favorisée par des facteurs génétiques créant un «terrain à risque» », poursuit le quotidien.
Parlant du diagnostic, le quotidien explique que l’on peut le poser « 
lorsqu’un nombre minimal de signes apparaissent et durent dans le temps : des hallucinations auditives, olfactives ou visuelles, des délires, un isolement social, un manque d’énergie ou de volonté ainsi que divers troubles cognitifs ».
Pour Bénédicte et Jean-Didier, il y a tout de même une amélioration dans leurs vies : 
« On sait que le malade ne va pas guérir mais quand la crise surgit, on se sent moins démuni », note Jean-Didier. De son côté, Bénédicte « avoue avoir été un peu déçue qu’Édouard ne puisse pas reprendre des études. «Les cours collectifs, c’était trop difficile pour lui.» Mais cette courte tentative lui a permis de se faire un ami. «Il a retrouvé une certaine vie sociale, il s’est aussi mis au piano. Et à la maison, tout est plus apaisé» ». 
« 
Des résultats : voilà ce que les promoteurs de Profamille, un programme né au Canada qui a pris son essor en France il y a une dizaine d’années, mettent en avant », note La Croix qui cite le psychiatre Yann Hodé, « l’un des premiers à l’avoir mise en place dans son hôpital à Rouffach (Haut-Rhin) » : « La méthode est efficace. Au bout d’un an de formation, la moitié des proches souffrant de dépression voient leurs symptômes disparaître, et le nombre de jours d’arrêt de travail est divisé par trois ».

16 11 15

 

« Des ‘psy’ mobilisés au chevet de ceux qui ont vécu l’imminence de leur mort »

Le Figaro

 

C’est ce que titre Le Figaro, qui se penche sur les cellules d’urgence médico-psychologiques, qui « soignent les grands blessés de l’âme ».
Le journal remarque : 
« Comment vivre quand on s’est vu mourir ? Comment penser quand on est soudain sans nouvelles de son enfant, d’un ami, d’une sœur ? », et interroge Pascal Pannetier, psychiatre référent de la cellule médico-psychologique de Metz, « qui est venu, comme d’autres médecins de la zone de défense du Grand Est, aider ses collègues parisiens ».
Le psychiatre observe que 
« les gens que l’on a rencontrés tout de suite après l’attentat ne voulaient pas de psy. Ils voulaient surtout des informations, des identifications dans un moment de complète impuissance face au chaos ».
« Ces gens étaient en colère, parfois très hostiles, ou alors n’étaient pas en capacité de parler, et notre objectif était de tenter de les amadouer afin de leur donner envie de revenir nous voir après », 
continue Pascal Pannetier.
Le Figaro cite le Pr Louis Crocq, médecin général, psychiatre des armées, «
 qui a mis sur pied le réseau national des CUMP [Cellules d’urgence médico-psychologique] », notant que « si certains rescapés ou ceux qui ont été légèrement blessés peuvent réussir à focaliser leur énergie sur une action efficace, les personnes qui sont particulièrement choquées vivent «la proximité de leur mort, l’effroi, l’absence de solution…» ».
« On peut alors observer différents types de réactions. De l’immobilité stuporeuse à une agitation incontrôlée en passant par la fuite panique vers le danger ou encore un comportement automatisé, raconte le spécialiste. Le plus souvent, ils perdent leur capacité à s’orienter dans le temps et dans l’espace. Ils ont l’impression d’être à côté de leur corps »,
 indique le médecin.
Le journal précise que «
 pour toutes ces personnes, le premier travail «est de les amener à formuler des mots pour essayer de trouver du sens à quelque chose d’insensé. En parlant, ils reviennent dans le monde des vivants». Une fois le premier contact établi, ces grands blessés de l’âme sont invités à se représenter une semaine plus tard pour un entretien «plus construit, plus élaboré », poursuit Pascal Pannetier […] Tout aussi importante est la réaction de la société, ajoutent les deux spécialistes ».

 

 

19 11 15

Attentats : « Indispensables cellules psychologiques »

Le Parisien

 

Le Parisien revient sur les attentats et indique notamment que « dans les Xe et XIe arrondissements de Paris, des cellules de soutien psychologique accueillent les habitants souhaitant soulager leur angoisse ».
« Les salles de réunion ont été réorganisées en cellules de soutien psychologique. Des équipes pluridisciplinaires y accueillent les personnes souffrant d’un traumatisme psychologique à la suite des attentats », 
observe le journal.
Le Parisien explique ainsi que 
« depuis lundi, plus d’une centaine de personnes ont poussé les portes de la cellule de soutien psychologique mise en place par la mairie du Xe arrondissement. Comme à la mairie du XIe, plusieurs salles ont été mises à disposition pour permettre aux «victimes et impliqués» de s’exprimer devant des psychiatres ».
« Une cellule psychologique comme il en existe désormais après chaque drame collectif. […] Hier, celle de Saint-Denis, constituée pour les habitants touchés par les explosions des kamikazes au Stade de France, a été réactivée »,
 ajoute le quotidien.
Le Parisien cite Laure Zeltner, psychiatre membre de la cellule d’urgence médico-psychologique rattachée au Samu des Yvelines, qui remarque que 
« beaucoup vivent en boucle ces événements et ne sont plus en capacité de se projeter dans l’avenir ou peuvent avoir le sentiment de ne plus appartenir au monde des vivants ».
Le quotidien ajoute qu’« 
au-delà des symptômes visibles de stress psychologique (irritabilité, insomnie, crises de tremblements, sensibilité accrue au bruit), les médecins sont là pour évaluer l’ampleur du traumatisme afin d’orienter certains vers un thérapeute ».
Laure Zeltner souligne ainsi qu’«
 une personne qui ne serait pas prise en charge alors qu’elle en a besoin peut avoir des réactions graves à long terme. Certains peuvent se replier chez eux, se retrouver isolé socialement, être dans l’incapacité d’avoir une vie de famille ou de travailler ».
Le Parisien relève par ailleurs que «
 si le rectorat a mobilisé ses propres psychologues pour intervenir à la demande dans les écoles du quartier, certains parents inquiets sont venus chercher des réponses aux questions que leur posent leurs enfants ».
Le journal précise enfin que «
 la cellule psychologique mise en place au fond d’un couloir discret du cinquième étage de la mairie restera ouverte jusqu’à dimanche. Mais la ville envisage de maintenir le dispositif plus longtemps si le besoin des habitants du quartier s’en fait sentir ».

« Les bébés prématurés et leur famille encore trop souvent négligés »

 

Le Parisien

 

Le Parisien relève qu’« avec plus de 60.000 bébés qui naissent prématurément chaque année, la prématurité est un enjeu de santé publique, estime l’association SOS Préma, qui déplore une prise en charge encore insuffisante de ces nouveau-nés vulnérables et de leur famille ».
Charlotte Bouvard, fondatrice de l’association, a ainsi déclaré mardi dernier, à l’occasion de la Journée mondiale contre la prématurité : « 
Nous sommes là pour réveiller les consciences. Ces bébés sont nos adultes de demain ».
Le Parisien souligne que « 
dans le monde, un bébé sur dix naît prématuré, c’est-à-dire avant 37 semaines d’aménorrhée (ou 35 semaines de grossesse). En France, il concernait 7,4% des naissances en 2010 contre 5,9% en 1995, soit près de 22% d’augmentation en 15 ans ».
« Cette évolution s’explique par les progrès de la science, le développement de la procréation médicalement assistée qui favorise les grossesses multiples et donc les naissances prématurées mais aussi le mode de vie des femmes (fatigue liée à un travail pénible, stress, tabagisme, mauvaise alimentation) ainsi que le recul de l’âge de grossesse 
», explique le journal.
Le quotidien constate que «
 3 enfants sur 4 qui décèdent sont des prématurés. Et sans aller jusqu’à cette issue tragique, 40% des grands prématurés (avant 30 semaines de grossesse) présentent des difficultés ou un handicap ».
Charlotte Bouvard insiste : « 
La prise en charge du nouveau-né et de sa famille reste insuffisante ». Elle « dénonce par ailleurs des inégalités de traitement intolérables sur le territoire. Les mois, voire les années suivant cette naissance sont « un parcours humain extrêmement difficile pour les parents » », ajoute Le Parisien.
La responsable évoque «
 des cas nombreux de mamans ayant accouché dans une maternité et dont les bébés sont hospitalisés à plus de 100 km de celles-ci », déclarant que « certaines ne font la connaissance de leur enfant que plusieurs jours après sa naissance ».
Le quotidien ajoute qu’« 
elle regrette également le manque de moyens » : « Il y a des services de néonatologie qui ne disposent même pas de fauteuils décents pour que la maman puisse allaiter dans des conditions décentes », remarque Charlotte Bouvard.
Le Parisien note enfin que «
 l’association, qui a aidé plus de 500.000 familles depuis 2004, a annoncé la création d’un groupe de travail « Prématurité et nouveau-nés vulnérables » à l’Assemblée Nationale, sous la houlette d’Isabelle Le Callennec, députée (Les Républicains) d’Ile-et-Vilaine ». Charlotte Bouvard précise que « l’objectif est d’élaborer une politique de long terme pour les plus petits et préparer un projet de loi qui sera déposé en février ».

 

 

23 11 15

« Les aliments qui donnent la pêche »

Le Point

 

Le Point s’interroge : « Et si l’antidépresseur était dans l’assiette ? », remarquant qu’« en agissant sur notre cerveau, certains aliments sont de fidèles complices de la bonne humeur ».
Le magazine explique que
 « parce que «bien manger, c’est le début du bonheur», les chercheurs ont étudié l’impact de l’alimentation sur nos états d’âme. Il en ressort que certains aliments favorisent de façon substantielle la production de sérotonine, synonyme de bien-être ».
Le Point se penche ainsi sur 
« la sérotonine, sésame de la bonne humeur ». Il rappelle que « la sérotonine est le neurotransmetteur de l’apaisement, du bien-être et de la préparation au sommeil. Très lié à l’alimentation, la présence ou au contraire la carence de cette protéine va permettre de stabiliser ou d’accentuer les baisses de moral ».
« On constate ainsi que les envies de chocolat et autres pulsions sucrées sont souvent la conséquence d’un manque de sérotonine. Pour réguler ses envies difficilement contrôlables, il faut privilégier des aliments capables de stimuler la production de ce neurotransmetteur. Consommer des aliments fermentés comme le yaourt, des avocats stimule la sérotonine dont manquent les gens qui souffrent de dépression », 
note l’article.
«
 Idem pour les aliments riches en oméga trois tels que les poissons gras, ou les huiles de noix et colza qui, outre leur impact sur la sérotonine, permettent de faire chuter le taux de cortisol et d’adrénaline, qui sont deux hormones que l’on retrouve en grande quantité chez les individus stressés », poursuit le magazine.
Le Point évoque le tryptophane, «
 un acide aminé issu de l’alimentation permet de synthétiser nos cellules nerveuses en sérotonine. Particulièrement riches de cet acide aminé, la banane et les pépins de potiron sont des alliés de l’équilibre émotionnel ».
Le magazine se penche sur le magnésium, « 
minéral antistress » : il « entre dans de nombreuses réactions enzymatiques. Une carence de ce minéral entraîne fatigue, irritabilité et anxiété. Voilà pourquoi la médecine recommande vivement la consommation de chocolat, noir de préférence. Le chocolat contient également de la phényléthylamine, un alcaloïde bon pour le moral ».
Le Point note en outre que « 
contre toute attente la consommation de piments est bénéfique pour le moral. Ces derniers libèrent beaucoup de capsaïcine, une substance que le cerveau lie automatiquement à la douleur. Pour maîtriser cette douleur, on produit beaucoup d’endorphines, ce qui influence nos états d’âme ».
Le magazine aborde enfin « 
les glucides anti-déprimes » : « Bien qu’ils ne soient pas bons pour la ligne, les aliments gras et sucrés tendent à rendre plus heureux parce qu’ils augmentent la production de la fameuse sérotonine qui rend «moins triste, plus énergique et plus sociable». Mais, le processus est vicieux et certains d’entre nous utilisent la consommation de sucres rapides comme «médicaments» ».
En conclusion, Le Point observe que «
 cette pratique qui consiste à sélectionner des aliments pour leurs vertus euphorisantes trouve de nombreux adeptes outre-Atlantique qui l’appellent déjà la «Feel Good Food»… ».

 

 

24 11 15

« L’humour défaillant, signe de démence ? »

Le Figaro

 

C’est ce que se demande Le Figaro, qui indique qu’« une étude britannique vient de montrer que des changements d’humour chez une personne pourraient permettre de prédire très précocement la survenue d’une démence ».
Le journal relate ainsi les travaux de chercheurs du Centre de recherche sur la démence (University College London), parus dans le 
Journal of Alzheimer’s Disease : « Les chercheurs ont interrogé les proches de 48 patients touchés par différents types de démence (aphasie primaire progressive, démence sémantique, maladie d’Alzheimer, démence fronto-temporale) ». 
« 
Les scientifiques se sont particulièrement intéressés au sens de l’humour des malades d’Alzheimer (60% à 70% des cas de démence) et à celui des malades atteints de démence fronto-temporale (DFT), la plus présente chez les moins de 55 ans. Alors que la première peut être détectée précocement par des difficultés à mémoriser des informations récentes, la DFT se distingue par des modifications du comportement et de la personnalité », précise le quotidien.
Le Figaro observe qu’« 
en moyenne, les proches des patients atteints de DFT ont repéré un changement d’humour 9 ans avant l’apparition des premiers symptômes. Les malades préféraient les comédies burlesques (Mr Bean, Benny Hill, le dessin animé Tom and Jerry) aux comédies satiriques ou absurdes (Monty Python), plutôt appréciées par les 21 personnes en bonne santé interrogées ».
Le quotidien ajoute que «
 les malades avaient tendance à rire d’événements insignifiants (une voiture mal garée, un chien qui aboie) ou graves («Lorsque je me suis gravement ébouillanté l’année dernière, il a trouvé cela très drôle», «Je suis asthmatique, et cela le fait rire quand j’ai du mal à respirer», disent les proches) ».
Le Dr Serge Belliard, neurologue au Centre Mémoire de ressources et de recherche du CHU de Rennes et chercheur à l’Inserm, explique ainsi que «
 les personnes atteintes d’une dégénérescence fronto-temporale ont perdu leur cognition sociale, c’est-à-dire les règles sociales permettant de s’adapter à autrui, mais aussi leur capacité à se mettre à la place de l’autre et à détecter ses émotions. Elles ne peuvent plus comprendre l’humour sarcastique et le second degré. Il leur reste un humour plus basique, celui des enfants en bas âge ».
Le Figaro note donc que « 
pour les auteurs, «l’humour pourrait être un moyen particulièrement sensible de détecter la maladie», et de distinguer entre elles différentes démences : les patients Alzheimer de l’étude ont majoritairement conservé leur humour d’avant la maladie ».
Le Dr Camilla Clark, coauteur de ce travail, souligne que 
« les changements de personnalité et de comportement doivent faire l’objet d’études supplémentaires, et les médecins eux-mêmes doivent davantage considérer ces symptômes comme des signes précoces de démence ».
De son côté, le Pr Francis Eustache, directeur de recherches sur les troubles de mémoire et les maladies neurodégénératives à l’Inserm, réagit : «
 Ces résultats sont assez conformes à ce que l’on pouvait attendre. […] L’étude est originale et met le doigt sur une modification comportementale peu étudiée en neuropsychologie. Mais compte tenu du nombre modeste de patients étudié, considérer l’humour comme un marqueur de la maladie me semble excessif ».

 

Revue de presse santé psy – octobre 2015

08 10 15

« Pour mieux voir, stimulons notre cerveau »

Le Parisien

 

Le Parisien note en effet : « En cette Journée mondiale de la vision, pleins feux sur des méthodes d’exercices qui stimulent nos neurones et nous permettent parfois de se passer de lunettes. Mais pas toujours facile de s’y astreindre sur le long terme ».
Le journal rappelle ainsi que 
« la perception du monde qui nous entoure n’est pas uniquement la conséquence du fonctionnement de nos yeux, elle est aussi rendue possible grâce à l’activité d’une importante partie de notre cerveau. C’est là-dessus que le concept RevitalVision met l’accent : favoriser, grâce à des exercices sur ordinateur, les connexions neuronales responsables de la vision ».
Le Parisien explique que ce logiciel, 
« méthode non invasive venue des Etats-Unis, […] est déjà reconnue dans plusieurs autres pays et bénéficie de la mention CE. Elle s’est désormais installée en France ».
Le quotidien en précise les « 
publics cibles » : ceux atteints d’amblyopie, de faible myopie, de presbytie débutante ou de trouble de la vision après une chirurgie de la cataracte. « Le traitement dure environ 3 mois et promet un gain d’acuité visuelle estimé à deux dixièmes », note Le Parisien, qui ajoute que le coût est de 980 €, « traitement remboursable si, à mi-traitement, la moitié des gains promis n’est pas atteinte ».

 

 

« Troubles bipolaires, les repérer très tôt pour mieux les soigner »

La Croix

 

Pierre Bienvault indique dans La Croix que « la Haute Autorité de santé (HAS) vient de publier des recommandations pour aider les médecins à repérer plus précocement les troubles bipolaires ».
Le journaliste en profite pour rappeler que 
« cette maladie, qui touche 1% de la population, se caractérise par une alternance d’épisodes dépressifs et de phases de forte excitation. Si le risque suicidaire est élevé, de nombreux patients mènent une vie normale grâce aux traitements ».
Danièle Loubier, administratrice de l’Union nationale de familles et d’amis de personnes malades et/ou handicapés psychiques (Unafam), déclare que «
 le diagnostic précoce est un enjeu essentiel dans cette pathologie qui, bien souvent, laisse les familles totalement désorientées pendant des années ».
La HAS souligne ainsi qu’« 
il s’agit d’un trouble complexe, difficile à diagnostiquer, et il s’écoule en moyenne dix ans entre son apparition et la mise en place d’un traitement adapté. […] Un malade sur deux fera au moins une tentative de suicide dans sa vie et 15% décéderont par suicide».
Pierre Bienvault observe que 
« pendant longtemps, la médecine a désigné ces troubles sous le terme assez stigmatisant de « psychose maniaco-dépressive ». Désormais, on parle de troubles bipolaires. Mais la réalité de la maladie reste la même : elle se manifeste par une alternance de phases dépressives et de phases maniaques ou hypomaniaques ».
Le journaliste explique entre autres que «
 durant ses épisodes dépressifs, la personne est triste, ralentie, n’a plus de goût à rien et va avoir du mal à effectuer les activités de la vie quotidienne », la HAS précisant que « lors des épisodes maniaques, la personne peut être hyperactive, euphorique, irritable, faire de multiples projets, perdre toute inhibition, faire des dépenses inconsidérées et perdre son objectivité ».
Pierre Bienvault précise en outre que 
« le plus souvent, la maladie survient à un âge précoce, entre 15 et 25 ans. «C’est souvent déconcertant pour les parents qui, au départ, ont tendance à penser qu’il s’agit d’une crise d’adolescence un peu exacerbée», constate Annie Labbé [qui souffre de troubles bipolaires]. Ensuite, c’est souvent pour dépression que la personne finit par aller voir un médecin ».
Le Dr Philippe Guillou, généraliste à Strasbourg, souligne que 
« le problème est que bien souvent, le généraliste traite juste la dépression, sans s’interroger sur la possible existence de signes maniaques ».
Le journaliste ajoute qu’« 
ensuite, c’est le psychiatre qui va porter le diagnostic et engager la personne dans un traitement au long cours », et cite le Dr Bruno Étain, psychiatre au centre expert des troubles bipolaires de l’hôpital Albert-Chenevier à Créteil : « D’un patient à l’autre, l’effet des traitements peut être très variable. En dépit des médicaments, la vie de certaines personnes reste très altérée par la maladie. Mais j’ai aussi de nombreux patients qui vivent de manière tout à fait normale ».

 

 

09 10 15

« Une opération du cerveau diffusée en direct sur National Geographic »

Le Parisien

 

Le Parisien annonce en bref que « la chaîne de télévision National Geographic va retransmettre en direct, dans la nuit du 25 au 26 octobre 2015, une opération du cerveau. […] L’émission, qui devrait durer environ 2 heures, s’intitulera « Brain Surgery Live With Mental Floss » et sera diffusée en direct d’un hôpital universitaire de Cleveland (Etats-Unis) ».
Le journal relève que 
« l’idée est de filmer un patient atteint de la maladie de Parkinson. Il sera éveillé et plusieurs caméras installées dans la salle mais commandées à distance rendront compte de l’opération ».
Le quotidien ajoute que « 
le programme sera diffusé aux Etats-Unis et dans 170 autres pays, dont la France, commenté en 45 langues ».

 

 

16 10 15

« Alzheimer : et si une mycose était à l’origine de la maladie ? »

Le Point

 

C’est ce que se demande Le Point, qui relate les résultats d’une étude espagnole qui vient de paraître dans Scientific Reports (groupe Nature).
Le magazine note ainsi que 
« selon les chercheurs espagnols, des mycoses, des infections provoquées par des champignons microscopiques, pourraient être impliquées dans la maladie d’Alzheimer. Ils relancent ainsi l’hypothèse d’une piste infectieuse dans cette maladie neurodégénérative contre laquelle il n’existe toujours pas de traitement ».
Le Point explique qu’
« en comparant des tissus cérébraux prélevés post mortem sur 11 personnes atteintes d’Alzheimer et sur 10 personnes ne présentant pas la maladie, Luis Carrasco, du centre de biologie moléculaire de Madrid et son équipe, ont découvert des structures signant la présence de différents types de champignons chez tous les malades d’Alzheimer sans exception, mais pas chez les non-malades ».
« Ils précisent avoir détecté ces traces dans différentes parties du cerveau des malades, y compris dans les vaisseaux sanguins, ce qui pourrait expliquer les pathologies vasculaires souvent observées chez les malades d’Alzheimer 
», relève l’hebdomadaire.
Les chercheurs écrivent que « 
nos travaux fournissent des preuves irréfutables de la présence de mycoses dans le système nerveux central de malades atteints d’Alzheimer », ajoutant, pour répondre à la question « et si une mycose était à l’origine de la maladie d’Alzheimer ? » : « Il n’existe pas de preuve concluante, mais si la réponse était oui, Alzheimer pourrait être ciblée par des traitements antifongiques ».
Le Point relève que «
 les champignons pourraient expliquer pourquoi la maladie progresse lentement et pourquoi les patients présentent des inflammations chroniques et une activation de leur système immunitaire. Mais [les chercheurs espagnols] n’excluent pas non plus que les malades d’Alzheimer puissent, pour diverses raisons (modifications dans leur hygiène ou leur alimentation, système immunitaire moins performant), être plus sensibles aux mycoses ».
Le Pr Christophe Tzourio, neurologue et directeur l’unité de recherche neuroépidémiologie de l’Inserm/université de Bordeaux, remarque pour sa part que 
« c’est une étude intéressante et pas du tout invraisemblable, mais qui doit être confirmée par une autre équipe ».
Le magazine note cependant que selon le spécialiste, « 
l’hypothèse d’une infection qui pourrait être à l’origine d’Alzheimer n’est pas nouvelle. Des chercheurs ont émis l’hypothèse que le virus de l’herpès ou chlamydia pneumoniae, un germe à l’origine d’infections respiratoires traînantes, puissent jouer un rôle dans cette maladie, mais cela n’a pas été confirmé par la suite ».
L’hebdomadaire ajoute que « 
la plupart des experts s’accordent à dire qu’il s’agit d’une maladie complexe et qu’il faut généralement « une conjonction » de facteurs pour que quelqu’un développe les lésions spécifiques que sont le développement de plaques amyloïdes et l’accumulation de protéines Tau anormales à l’intérieur des neurones ».

 

 

19 10 15

« Comment l’hypnose a conquis l’hôpital »

Les Echos

 

Paul Molga observe en effet dans Les Echos qu’« efficace contre la douleur et le stress, cet état psychologique acquiert droit de cité jusque dans les blocs opératoires. Les neurosciences confirment son pouvoir thérapeutique ».
Le journaliste relève notamment que 
« c’est désormais en routine que le chef du service de chirurgie vasculaire de l’hôpital Saint-Joseph à Paris, Samy Anidjar, opère sous hypnose. Ce matin-là, son anesthésiste Marc Galy prend en charge un vieil homme. Front contre front sur la table d’opération, il l’invite à entamer par la pensée la balade dans les sous-bois qu’il affectionne tant. Dans un chuchotement, répétant ses instructions en boucle sur un timbre apaisant, il accompagne le patient dans son « voyage » intérieur. Ses muscles se relâchent. Peu à peu, l’homme s’abandonne à son monde, tandis que le chirurgien donne son premier coup de scalpel ».
Paul Molga explique que «
 depuis 4 ans, le chirurgien a réalisé plus de 500 opérations de la carotide en plongeant ses patients dans cet état psychologique modifié ».
Le journaliste souligne que 
« l’hypnose a une vertu : elle permet de contrôler en temps réel l’intégrité des fonctions cognitives. Sur ce type d’opération, pratiquée généralement sous anesthésie générale, les accidents sont fréquents : dans environ 10% des cas, les vaisseaux qui sont censés se substituer à la carotide clampée peinent, et le cerveau est privé d’oxygène sans que l’équipe médicale s’en aperçoive. Fragilisé, le patient risque un accident vasculaire cérébral postopératoire ».
« Avec l’anesthésie locale assistée par hypnose, l’activité intellectuelle reste sous contrôle. En cas de problème, le thérapeute est alerté par le changement comportemental du patient, et l’équipe peut agir avant que l’hypoxie ne cause des dommages irréversibles 
», continue Paul Molga.
Le journaliste constate ainsi qu’« 
avec le développement de la chirurgie ambulatoire et des technologies d’imagerie médicale, les méthodes d’anesthésie mini-invasives font leur apparition dans de plus en plus d’interventions chirurgicales : hernie abdominale, reconstruction mammaire, arthroscopie, coloscopie, fibroscopie bronchique, hystéroscopie… Arrachée au scepticisme par le médecin américain Milton Erickson il y a 80 ans, l’hypnose n’épargne aujourd’hui que la chirurgie profonde ».
Paul Molga s’interroge : « 
Mais que sait-on au juste de cet état ? », et cite la professeur anesthésiste Marie-Elisabeth Faymonville, chef du service d’algologie et des soins palliatifs au CHU de Liège, « pionnière de l’hypnose thérapeutique » : « Le patient s’abandonne, il accepte globalement ce qu’il est avec pour effet de réduire l’activité des zones corticales traitant la douleur et de suractiver les zones facilitant les imageries mentales. N’étant plus informé de son mal et s’évadant dans l’imaginaire, le sujet ne souffre plus ».
« 
L’hypnose n’est pas une religion, il ne s’agit pas d’y croire ou de ne pas y croire, mais de constater sa réalité », ajoute la spécialiste.
Le journaliste souligne en effet que «
 les travaux de neuro-imagerie ont prouvé des modifications dans le fonctionnement cérébral. Un sujet éveillé qui se souvient de ses vacances active les lobes temporaux. Sous hypnose, un autre réseau s’illumine, comprenant les régions de la vision (occipitale), des sensations (pariétales) et de la motricité (précentrale) ».
« Autre observation : deux autres zones cérébrales (précuneus et cortex cingulaire postérieur) sont désactivées sous hypnose, alors qu’elles sont généralement allumées même lorsque le sujet ne pense à rien, comme dans certaines phases de sommeil 
», continue Paul Molga, qui ajoute :« Plus troublant : l’état hypnotique permet de moduler la perception des couleurs. Si on demande à un patient en état de conscience modifiée d’imaginer qu’un panneau coloré est gris, les zones impliquées dans la perception des couleurs au niveau du lobe occipital se désactivent ».

 

 

« Ces jeux vidéo aident à guérir »

Le Parisien

 

Le Parisien remarque sur sa page santé : « Ils sont souvent montrés du doigt, accusés de tous les maux, à commencer par rendre complément accros ceux qui y passent des heures et des heures. Pourtant, les jeux vidéo ont aussi des vertus thérapeutiques ».
« Les professionnels de santé l’ont déjà bien compris. Si on ne peut pas encore parler de jeux vidéo qui soignent, disponibles sur ordonnance, ils ont déjà fait leurs preuves en appoint à un traitement », 
observe le quotidien.
Le journal note ainsi qu’«
 un petit dernier vient de rejoindre la liste de ces « ludimédicaments » ou « serious games », à vocation pédagogique ou informative. L’association HF Prévention a lancé vendredi le jeu interactif, Virus Wars. Un outil de plus dans la lutte contre le sida et les infections sexuellement transmissibles (IST), faisant la promotion du port du préservatif ».
Le Parisien relève que 
« pour se rééduquer après un accident vasculaire cérébral (AVC), pour ralentir les effets de la maladie de Parkinson ou pour lutter contre la dépression, des jeux vidéo ont aussi été spécialement créés ».
Le quotidien évoque MédiMoov, «
 développé par la société NaturalPad. Un soin numérique qui s’inscrit dans un travail de prévention de risque de chute et de maintien de l’autonomie à destination des seniors. Ses bienfaits auprès des personnes victimes d’AVC ont même convaincu le CHU de Montpellier ».
Le Parisien relève que « 
pour les formes les plus légères de la maladie d’Alzheimer, l’Institut du cerveau et de la moelle épinière, l’Institut Claude-Pompidou et le studio Genious testent actuellement un jeu qui reprend les exercices pour prévenir ou ralentir les effets de la pathologie ».
Le journal observe en outre que 
« certains classiques des gameurs ont aussi des bienfaits insoupçonnés. Ainsi, le célèbre Tetris aiderait à lutter contre les envies compulsives. En juillet, une équipe de psychologues de l’université de Plymouth (Grande-Bretagne) a mené une étude auprès de personnes souffrant de « craving », cette irrésistible envie propre aux addictions (alcool, tabac, sexe…) ».
« Les résultats sont assez spectaculaires puisque jouer a permis de réduire jusqu’à 70% l’intensité de ce problème. Pendant que les joueurs se concentraient sur l’écran, ils en oubliaient leur drogue habituelle »
, constate le quotidien.
Le Parisien évoque enfin les jeux Medal of Honor ou Call of Duty : 
« Outre dégommer votre ennemi, ils agiraient positivement sur votre vue. C’est la découverte du Dr Daphen Maurer, du laboratoire visuel de l’université McMaster en Ontario (Canada). Jouer à ces jeux de tir permettrait à des personnes souffrant de cataracte d’améliorer leur vision puisqu’ils nécessitent énormément d’attention, entraînant nos yeux à être plus réactifs, et donc plus performants ».

 

 

22 10 15

« Alcool, cannabis, médicaments : on abuse même au travail »

Le Parisien

 

C’est ce que constate Le Parisien, qui consacre une double page au sujet. Marc Payet s’interroge ainsi : « Comment distinguer le festif […] de l’addiction réelle à l’alcool qui engendre de gros problèmes de performance au travail et des soucis de santé ? Comment savoir si ce chirurgien, d’apparence si compétent, qui va vous opérer, n’abuse pas d’anxiolytiques pour tenter de se débarrasser de son stress ? ».
Le journal explique que « 
c’est sur ces thèmes […] que des spécialistes de l’addiction, des dirigeants d’entreprise et des cadres de l’administration débattront aujourd’hui à l’occasion d’un colloque tenu à Paris, à l’occasion de la Journée nationale de prévention des conduites addictives en milieu professionnel ».
Marc Payet relate les «
 résultats stupéfiants » d’un sondage BVA commandé par la Mission interministérielle de lutte contre les drogues et conduites addictives (Mildeca) : « 91% des dirigeants et représentants du personnel sondés déclarent que les salariés de leur structure consomment «au moins un produit psychoactif» (alcool, tabac, cannabis…) et surtout 85% d’entre eux se disent «préoccupés» par les conséquences de cette dépendance en termes d’absentéisme, de retards fréquents et de conflits entre collègues ».
Le journaliste souligne qu’
« en dehors d’empoisonner la vie de bureau et de faire chuter la productivité, l’addiction peut avoir des conséquences tout à fait dramatiques. L’affaire de la clinique d’Orthez a montré qu’une consommation excessive d’alcool chez un soignant pouvait entraîner un décès chez un patient. L’affaire, toujours à l’instruction, a été un déclic pour libérer la parole ».
« C’est justement pour éviter de tels drames que les pouvoirs publics veulent désormais davantage former les médecins du travail pour détecter ces risques d’addiction chez les salariés 
», relève Marc Payet.
Le journaliste indique que «
 certains professionnels ont déjà pris les devants. Les anesthésistes, dont 1 à 5% seraient dépendants aux produits psychoactifs selon des études internationales, sont parmi les plus mobilisés dans ce domaine ».
Le Dr Max Doppia, anesthésiste au CHU de Caen et membre du Syndicat national des praticiens hospitaliers des anesthésistes réanimateurs, déclare ainsi :
 « Nous avons mis en place un numéro vert (0.800.00.69.62) à la disposition des médecins concernés et de leur entourage. Ils peuvent anonymement remplir un test d’évaluation pour voir s’ils sont ou non en état de dépendance aux produits. Dans ce cas, ils sont aidés et orientés ».
De son côté, Christine Mateus évoque « 
le tabou des tabous » à l’hôpital, remarquant qu’« une blouse blanche n’est pas un vaccin contre les addictions. Ce vêtement chargé d’une symbolique forte, imposant le respect, multiplie, d’ailleurs, le poids de la culpabilité pour le soignant qui souffre d’une dépendance ».
« Alcool, médicaments… les professionnels de santé ne sont pourtant pas moins exposés face à ce risque, avec en filigrane la peur de l’erreur médicale pouvant aller jusqu’au drame
 », observe la journaliste.
Christine Mateus relève qu’«
 à l’hôpital René-Muret (AP-HP) de Sevran, en Seine-Saint-Denis, une journée spécialement dédiée à la dépendance aux médicaments était organisée par le groupe local de la Fides, une structure chargée de la prévention des addictions pour les personnels de l’AP-HP. Stands, vidéo, débat… le sujet est sensible ».
« Parmi la vingtaine de personnes présentes : des cadres, des soignants en addictologie, des psychomotriciens, des kinés… Un panel assez représentatif des spécialités présentes dans cet hôpital de gérontologie 
», note la journaliste.
Isabelle Trinchet, médecin addictologue, déclare que 
« la plupart du temps, les collègues veulent protéger le soignant qui a un problème. Du coup, ils font à sa place ce qu’il devrait faire, se mettant eux-mêmes en danger ».
« Le plus visible, c’est l’alcool, bien sûr. Mais la dépendance aux médicaments est aussi un problème de fond qui est connu depuis des années. […] Le plus souvent, ce sont des antalgiques ou des psychotropes comme les antidépresseurs, des anxiolytiques ainsi que des somnifères. Ce sont des habitudes que l’on a parfois depuis les études. C’est vraiment un sujet qui dérange 
», remarque la praticienne.
Le Parisien évoque par ailleurs « 
le Tramadol sous surveillance », observant que « les salariés shootés à cet antidouleur sont légion. Très présent dans la pharmacopée familiale et connu notamment pour calmer le mal de dos et les douleurs articulaires, le Tramadol pourrait passer inaperçu au milieu des autres médicaments s’il ne comptait un effet secondaire redoutable : l’accoutumance. Cet antalgique dérivé de l’opium fait d’ailleurs l’objet d’une surveillance renforcée de l’agence du médicament (ANSM) ».

 

 

29 10 15

« Le stress au travail augmente le risque d’AVC »

Le Figaro

 

Anne Prigent constate dans Le Figaro qu’« en Europe, un travailleur sur cinq se plaint de problèmes de santé liés à du stress au travail : hypertension, nervosité, fatigue, dépression sont les signes cliniques le plus souvent décrits. Mais être sous pression au travail pourrait également augmenter le risque d’attaque cérébrale », selon une étude chinoise parue en ligne dans Neurology.
La journaliste explique que ses auteurs 
« ont synthétisé les résultats de six études cliniques ayant suivi 138.782 participants au total, sur des périodes allant de 3 à 17 ans. Les emplois étaient classés en fonction du niveau de stress, déterminé par la combinaison de la pression psychologique et de la maîtrise de la personne sur son travail. Le temps et la dimension physique du travail n’entraient pas en ligne de compte ».
Anne Prigent note que « 
quatre catégories d’emplois ont été définies : les emplois passifs comme ceux des concierges ou des travailleurs manuels, peu stressants comme ceux des architectes, à stress élevé comme ceux des serveurs et infirmières, et les emplois actifs comme ceux des médecins et des enseignants ».
« Parmi les personnes suivies, entre 11 et 27% entraient dans la catégorie d’emplois stressants. Leur risque de faire un accident vasculaire cérébral augmenterait de 22%, et même de 33% pour les femmes 
», relève la journaliste.
Le Pr Serge Timsit, neurologue au CHU de Brest, remarque que selon ce travail, «
 il y a plus d’accidents vasculaires ischémiques chez ceux qui exercent un métier avec à la fois une forte contrainte psychologique et peu de maîtrise sur le travail, en particulier chez les femmes. Mais elle ne nous éclaire par sur les mécanismes responsables ».
La journaliste évoque les hypothèses émises par les chercheurs : «
 Le fait d’avoir un emploi stressant augmente la probabilité de fumer, d’avoir une alimentation déséquilibrée, de faire moins d’activité physique ou encore de développer une hypertension, autant d’éléments qui favorisent les attaques cérébrales. Les chercheurs soulignent cependant que même les personnes avec un mode de vie sain voyaient leur risque d’AVC augmenter, mais dans une proportion moindre… ».
« 
Autre explication possible, le stress au travail est connu pour être associé à des facteurs de risques cardiovasculaires comme le surpoids, les dyslipidémies ou le diabète, qui eux aussi favorisent l’AVC. Enfin, dernière hypothèse : sur le long terme, le stress pourrait conduire directement à des perturbations du système nerveux sympathique, entraînant une réponse inflammatoire élevée avec une déstabilisation des plaques d’athérosclérose, un vieillissement cellulaire accéléré », indique Anne Prigent.
La journaliste en profite pour relever que «
 près de 200.000 personnes ont été hospitalisées pour un AVC en France en 2008 et 2009, selon un rapport de la Drees (Direction de la recherche, des études, des évaluations et des statistiques) publié mercredi. Un tiers avaient de 18 à 64 ans, et la moitié de 65 à 84 ans ».
Anne Prigent souligne que « 
28% des patients étant morts dans l’année suivant leur hospitalisation.  [Les AVC] sont aussi «une cause majeure de handicap, deuxième cause de démence après la maladie d’Alzheimer». La survie est meilleure chez les patients pris en charge en soins intensifs, notamment depuis le plan national  de 2010, qui a multiplié les lits dédiés au sein d’unités neurovasculaires ».

 

 

Revue de presse santé psy – septembre 2015

01 09 15

« Les bienfaits de la musique pour le cerveau »

Le Figaro

 

Le Figaro observe que « les effets de la musique sur le moral sont bien connus, mais on sait moins qu’elle est bienfaisante pour le cerveau, même dans le cas de maladies neurologiques ».
Le journal note ainsi qu’«
 à l’écoute d’une chanson, il peut arriver de taper du pied et de dodeliner de la tête en rythme. C’est parce que la musique stimule les aires motrices du cerveau ».
Le Dr Pierre Lemarquis, neurologue et attaché d’enseignement à l’université de Toulon, précise :
 « Son impact est très net. Elle peut même nous donner la chair de poule. Ce frisson est lié à la libération d’endorphines qui agissent comme des antidouleurs ».
Le Figaro remarque en effet que «
 la musique peut être proposée dans certains services hospitaliers en complément des médicaments antalgiques. Plus surprenant, depuis quelques années, elle se révèle aussi un instrument précieux pour réduire les troubles consécutifs à une lésion cérébrale. On a ainsi constaté que l’écoute de la musique favorise la récupération du langage chez les victimes d’accident vasculaire cérébral (AVC) ».
Le Dr Lemarquis indique que 
« ce support est particulièrement efficace dans la rééducation des personnes qui souffrent d’aphasie. Les patients répètent des mots ou des phrases en chantant. Et ceux qui avaient perdu la fonction du langage sont capables de fredonner en entendant une mélodie connue ».
Le Figaro note qu’« 
un neurologue allemand a, quant à lui, montré qu’on rééduque mieux la motricité d’un patient frappé par un AVC ou d’une victime de traumatisme crânien en lui faisant apprendre le piano. Et dans le cadre du traitement des rigidités musculaires et des troubles de l’équilibre de la maladie de Parkinson, c’est le rythme qui est utilisé ».
Le Dr Lemarquis explique que 
« le rythme du tango associé à la danse produit parfois des effets miraculeux. Cela fonctionne si bien qu’à New York et désormais en France des établissements montent des cours spécialement dédiés aux malades de Parkinson ! ».
Le quotidien ajoute que «
 les vertus thérapeutiques de la musique ne s’arrêtent pas là. Au niveau cognitif, elle stimule presque toutes les formes de mémoire ».
Hervé Platel, professeur de neuropsychologie à l’université de Caen, déclare que «
 plusieurs études ont montré que la pratique musicale améliore la mémoire de travail ou mémoire à court terme. […] Nous avons aussi constaté auprès de patients atteints de la maladie d’Alzheimer qui suivent des ateliers de chant à quel point la mémoire musicale est précieuse. Même à un stade avancé de la maladie, ils restent capables d’apprendre de nouvelles chansons, alors qu’on pensait leurs capacités de mémorisation perdues ».

 

 

07 09 15

« La méditation validée par les neurosciences »

Les Echos

 

Paul Molga observe sous la rubrique « sciences » des Echos que « jusqu’à présent, le bénéfice de la méditation sur le vieillissement avait seulement été suggéré par certains travaux de la Nobel de médecine Elizabeth Blackburn. Une large étude américaine, conduite par l’université californienne de Davis sur 100 individus âgés de 24 à 77 ans, vient de fournir un nouvel argument à cette thèse ».
Le journaliste explique ainsi que «
 révélée par l’IRM, l’anatomie comparée du cerveau de la moitié d’entre eux pratiquant régulièrement cette discipline a clairement montré une moindre altération de la matière grise que dans l’autre groupe, étranger à la pratique ».
Paul Molga indique que selon les auteurs,
 « l’intensité de la méditation stimulerait les dendrites (le prolongement filamenteux des neurones servant à conduire l’influx nerveux) et les synapses (la connexion des neurones entre eux) ».
« Cette puissante sollicitation cérébrale agirait également sur le stress, délétère pour les cellules. L’équipe a montré que 3 mois intensifs de méditation affectaient significativement l’activité des télomérases, enzymes essentielles à la protection contre le vieillissement cellulaire »,
poursuit le journaliste.
Paul Molga rappelle notamment que «
 la méditation n’a rien d’une détente. […] Il s’agit pour le sujet de se concentrer sur sa «météo intérieure» : les émotions, sensations et pensées qui circulent librement dans son esprit. L’exercice consiste à focaliser son attention sur un objet – sa respiration, une partie de son corps… – sans se laisser distraire par ses pensées ou des stimuli extérieurs. Comme c’est impossible, même pour les pratiquants les mieux entraînés, l’esprit est plus éveillé que jamais pour dompter ce vagabondage cérébral et ramener l’attention sur l’objet de la concentration ».
Le journaliste relève que « 
pendant cette activité, le cerveau s’échauffe. Sous l’œil d’un IRM fonctionnel, une équipe de l’université Emory d’Atlanta a mis en évidence qu’il sollicitait successivement 4 réseaux neuronaux liés à l’attention : d’abord le cortex sensoriel et moteur, puis le cortex antérieur, puis les régions pariétales, pour finir par le cortex préfrontal, et ainsi de suite pendant toute la durée de la séance. La répétition de ce cycle n’est pas sans conséquences ».
Antoine Lutz, du Centre Inserm de neurosciences de Lyon, indique ainsi : «
 Nous avons montré que des exercices intensifs de méditation permettaient de soutenir l’attention et d’améliorer la vigilance cérébrale ».
Paul Molga note en outre que «
 les chercheurs ont découvert que la méditation permettait également de mieux gérer ses émotions, une capacité qui manque aux dépressifs. A l’université de Toronto, des psychologues ont fait pratiquer pendant plusieurs mois des exercices de pleine conscience à des patients qui avaient connu au moins trois dépressions ».
Antoine Lutz note que 
« le risque de rechute a été réduit de près de 40% et certains praticiens considèrent aujourd’hui que ce traitement est au moins aussi efficace qu’une camisole chimique »..
Le journaliste souligne de plus que
 « certaines études suggèrent que la méditation ne modifie pas seulement le cerveau, mais agit aussi sur la santé cardiovasculaire, la tension artérielle, l’immunité et même notre génome ».
« Une étude d’Herbert Benson, de l’hôpital général du Massachusetts, a ainsi analysé le profil d’expression des gènes de 26 adultes avant et après une formation à la méditation. Son constat a créé la stupéfaction lors du dernier symposium de «sciences contemplatives» : en quelques semaines d’exercice, l’expression des gènes associés à la sécrétion d’insuline et aux mécanismes d’inflammation a significativement augmenté en même temps que la production de monoxyde d’azote, un gaz vasodilatateur bénéfique au rythme cardiaque 
», remarque Paul Molga.

 

09 09 15

« L’hypnose permet de réduire la consommation de médicaments antalgiques et de sédatifs »

Le Monde La Croix

 

Pascale Santi remarque dans Le Monde que « loin de l’image souvent fantaisiste véhiculée dans le grand public, l’hypnose suscite de plus en plus d’intérêt chez les patients et les professionnels de santé, au point de faire son apparition dans les maternités, les hôpitaux, en service anesthésie, pour traiter les douleurs chroniques et les dépressions… ».
«
 Efficace ou inutile ? Les chercheurs de l’Inserm ont évalué l’efficacité de cette pratique et présentent leurs conclusions dans un rapport remis à la Direction générale de la santé », indique la journaliste.
Pascale Santi précise que 
« rédigé sous la direction du Pr Bruno Falissard, psychiatre et directeur de l’unité santé mentale et santé publique de l’Inserm, le document établit que l’hypnose présente bien un intérêt thérapeutique lors d’anesthésie, dans des cas aussi variés que l’extraction de dents de sagesse ou la biopsie mammaire… ».
La journaliste note que 
« les chercheurs se sont fondés sur 52 essais cliniques contrôlés comprenant plus de 100 sujets. «Les études montrent que l’hypnose permet de réduire la consommation de médicaments antalgiques et de sédatifs» pendant ces interventions de chirurgie, souligne la Dr Juliette Gueguen (Inserm), coauteure de ce rapport. […] L’utilisation de l’hypnose en anesthésie réduit aussi la durée des hospitalisations, explique le Dr Marc Galy, anesthésiste à l’hôpital Saint-Joseph à Paris ».
Pascale Santi souligne que 
« si le rapport de l’Inserm montre aussi le bénéfice de l’hypnose dans le cadre de la prise en charge du côlon irritable, il pointe cependant que les données actuelles sont «insuffisantes, voire décevantes», concernant le sevrage tabagique, de même qu’elles ne montrent pas de réduction du recours à la péridurale lors de l’accouchement ».
« Les auteurs du rapport soulignent toutefois la difficulté de mesurer l’effet de l’hypnose dans la pratique clinique, comme on le ferait pour un médicament 
», poursuit la journaliste.
Le Pr Falissard remarque ainsi que 
« les études visant à évaluer l’effet clinique de l’hypnose obligent à repenser les standards méthodologiques classiques. L’évolution est aussi qualitative et repose sur la mesure du bien-être du patient ».
De son côté, La Croix retient que 
« l’efficacité de l’hypnose reste à prouver ». Le journal aborde aussi ce rapport de l’Inserm, relevant que « si l’on observe bel et bien un effet de l’hypnose sur certaines pathologies, les études manquent encore pour en établir les bénéfices réels ».
La Croix évoque les 
« conclusions mitigées » des auteurs, observant que « l’hypnose semble faire ses preuves dans le cadre d’anesthésies ». Juliette Gueguen, médecin de santé publique et co-auteur, indique ainsi que « 6 gros essais ont montré que cela permettait de diminuer la consommation de médicaments antalgiques ou sédatifs. Mais sur d’autres critères, comme la durée de l’intervention, son coût ou l’intensité douloureuse pour les patients, les résultats ne sont pas concordants ».
Le quotidien souligne que « 
nombreux sont les cas dans lesquels aucun résultat concluant n’a pu être mis en évidence. Lors des accouchements, l’utilisation de l’hypnose auto induite n’a pas permis de limiter de manière notable le recours à la péridurale. Quant au sevrage tabagique, Juliette Gueguen précise qu’«il n’existe pas de preuve suffisante à ce jour pour conclure à une efficacité de l’hypnothérapie» ».
La Croix précise que 
« les chercheurs restent prudents. Pour Bruno Falissard, qui a dirigé le travail de l’Inserm, s’il n’y a «pas de révolution thérapeutique», cela ne signifie pas nécessairement que l’hypnose est inefficace. Selon lui, la méthodologie utilisée lors des essais serait peu adaptée à l’évaluation de cette médecine alternative ».

 

 

15 09 15

« Alzheimer : un malade sur deux n’ose pas se plaindre »

Le Figaro

 

Le Figaro rend compte d’un sondage qui « révèle que les préoccupations quotidiennes des personnes atteintes de cette maladie neurodégénérative sont très concrètes ».
Le journal rappelle que 
« 850.000 Français souffrent aujourd’hui de la maladie d’Alzheimer. […] Les proches, à qui échoit la lourde responsabilité de gérer au quotidien une personne qui perd peu à peu son autonomie, font l’objet d’attentions croissantes et justifiées. Mais l’on pense plus rarement à demander leur avis aux malades eux-mêmes ».
Le Figaro indique ainsi que «
 l’association France Alzheimer a commandé un sondage à l’institut OpinionWay qui a interrogé au printemps dernier près de 1.400 malades âgés de 78 ans en moyenne. Les femmes étaient majoritaires (61%). Un quart des participants ont pu répondre seuls, et les autres se sont fait aider par un proche, un professionnel de santé ou un bénévole ».
Le quotidien observe que «
 les personnes interrogées se sentaient majoritairement amoindries par leur maladie : 8 sur 10 constatent qu’elles ne peuvent plus faire les mêmes activités qu’avant, et plus d’une sur deux a du mal à se déplacer seule ».
« Elles se sentent en revanche bien soutenues par leur famille (75%), même si cela est moins vrai chez les plus jeunes (50-64 ans) et les personnes qui vivent seules. Pour autant, près d’une sur deux a peur de trop solliciter son entourage, et une minorité seulement parvient à parler de ses difficultés (34%). Cette discrétion se justifie autant par la volonté de préserver ses proches «vu qu’il n’y a rien à faire», que par l’envie d’y penser soi-même le moins possible »
, relève Le Figaro.
Le quotidien ajoute que 
« pour l’amélioration immédiate de leur bien-être, les personnes interrogées comptent peu sur la recherche médicale et davantage sur des soutiens concrets au quotidien (pour 23%, leur principal besoin est d’avoir de l’aide à domicile) ou la présence de leurs proches (35%). Lorsqu’on leur demande ce qu’elles diraient à une autre personne malade, elles conseillent d’abord de faire les activités préférées (52%), puis de vivre au jour le jour (40%) et d’accepter une aide pour le quotidien (38%) ».

 

 

21 09 15

« L’antidépresseur paroxétine inefficace et risqué pour les adolescents »

Le Monde

 

Le Monde fait savoir que « l’antidépresseur paroxétine des laboratoires britanniques GlaxoSmithKline (GSK), souvent prescrit, est inefficace et dangereux chez les adolescents souffrant de dépression, conclut une nouvelle analyse de données cliniques publiée jeudi 18 septembre dans le British Medical Journal ».
Le journal explique que 
« les chercheurs ont ré-analysé les données d’un essai clinique paru en 2001 et financée par le laboratoire producteur, qui affirmait que le paroxétine ou Paxil était efficace et sans danger pour les enfants et adolescents atteints de dépression. Ils sont arrivés à des conclusions radicalement opposées ».
« Cette étude avait été critiquée en 2002 par l’Agence américaine des médicaments (FDA), année durant laquelle cet antidépresseur a été prescrit plus de 2 millions de fois à des enfants et adolescents aux Etats-Unis. En 2004, la FDA avait aussi ordonné aux laboratoires d’apposer une mise en garde contre le risque accru de suicide pour cette classe d’antidépresseurs (inhibiteurs sélectifs de la recapture de la sérotonine) à laquelle appartiennent la paroxétine mais aussi un autre médicament souvent prescrit, le Zoloft 
», rappelle le quotidien.
Le journal précise que «
 les auteurs de cette nouvelle analyse ont également conclu qu’un autre antidépresseur, l’imipramine, n’était pas plus efficace qu’un placebo pour traiter des dépressions graves chez des adolescents. Ils ont estimé que la paroxétine comme l’imipramine présentaient un risque accru important pour les patients ».
Le Monde note enfin que «
 dans un éditorial, le British Medical Journal estime que les résultats de cette nouvelle étude «ont ravivé les appels à une rétractation de l’étude initiale (Etude 329) et accroît les pressions sur les institutions académiques et les groupements professionnels pour que ces derniers répondent publiquement aux nombreuses accusations d’agissements répréhensibles». Il souligne qu’aucun des 22 co-auteurs de l’étude originale n’a participé à la rédaction du manuscrit qui a été confié à un rédacteur médical extérieur recruté par GSK ».

 

23 09 15

« Faire l’amour est bon pour le cœur, même pour les cardiaques »

Le Parisien

 

Le Parisien note que « faire l’amour a rarement déclenché un infarctus et la plupart de ceux qui ont eu une crise cardiaque peuvent de nouveau avoir des rapports sans crainte », selon une étude parue dans le Journal of the American College of Cardiology, menée par le Dr Dietrich Rothenbacher, professeur à l’Institut d’épidémiologie et de biométrie médicale à l’Université d’Ulm en Allemagne.
Le journal indique ainsi que 
« le risque cardiaque lié à l’activité sexuelle est une inquiétude chez de nombreuses personnes ayant eu une crise cardiaque mais les statistiques ne justifient pas une telle crainte, expliquent les chercheurs ».
Le Parisien relève que 
« selon cette étude, l’activité sexuelle comporte généralement une activité physique modérée comparativement à l’effort de monter deux étages à pied ou de marcher à vive allure ».
« Ces scientifiques ont examiné 536 personnes âgées de 30 à 70 ans qui ont eu une crise cardiaque pour évaluer leur activité sexuelle dans les 12 mois l’ayant suivi et déterminer le lien entre la fréquence de ces rapports et des infarctus et accident vasculaire cérébral 
», explique le quotidien.
Le Parisien relève que 
« 14,9% des participants n’ont indiqué aucune activité sexuelle durant cette période tandis que 4,7% ont dit avoir fait l’amour moins d’une fois par mois. Un peu de plus de 25% ont fait part de moins d’un rapport sexuel hebdomadaire et 55% de plusieurs par semaine ».
Le journal précise que 
« pendant la période de suivi de 10 ans, 100 infarctus ou accidents vasculaires ont été signalés parmi les participants de l’étude et l’activité sexuelle n’a pas été un facteur de risque ».
Les auteurs « 
précisent que seulement 0,7% ont indiqué avoir eu des relations sexuelles moins d’une heure avant leur crise cardiaque. […] En comparaison, plus de 78% ont dit que leurs derniers ébats amoureux remontaient à plus de 24 heures avant leur accident cardiovasculaire ».
Le Parisien conclut que « 
malgré les bienfaits de l’activité sexuelle qui surpassent largement les risques, les auteurs suggèrent que les médecins traitant informent leurs patients des problèmes potentiels d’érection et de chute de la tension artérielle résultant des effets secondaires de certains des médicaments prescrits pour les traiter ».

 

 

24 09 15

Mentir au travail « peut avoir des conséquences graves sur la santé »

Libération

 

Libération constate dans un dossier de 4 pages que « telle qu’elle est organisée aujourd’hui, l’entreprise pousse les salariés à pipeauter. Pour travailler mieux, remplir des objectifs ou cacher une réalité. Et ce n’est pas sans conséquence sur la santé de l’employé ».
Le journal publie ainsi une interview de Duarte Rolo, psychologue clinicien, docteur en psychologie du travail au Conservatoire national des arts et métiers, qui 
« a enquêté avec Stéphane Le Lay pendant plusieurs années dans des centres d’appels téléphoniques. Il en publie les conclusions dans un livre qui vient de sortir, Mentir au travail » (PUF).
Duarte Rolo déclare notamment : «
 J’ai été alerté par une déléguée du personnel inquiète de la multiplication des manifestations de mal-être dans son entreprise : crises de larmes, recrudescence des arrêts maladies, notamment pour dépression, accident cardio-vasculaire. Très vite, les discussions se sont focalisées sur «les chiffres», en fait les indicateurs de performance qui rythment le travail des opérateurs ».
« Pour y répondre, les salariés avaient l’impression de désobéir aux règles de leur métier, de pratiquer des ventes forcées, de devoir duper le client. Ce que notre enquête a montré, c’est qu’aujourd’hui, dans certaines situations, les salariés sont confrontés à l’injonction de mentir. Au risque de générer des formes de souffrances assez graves 
», observe le psychologue.
Duarte Rolo souligne que « 
ce ne sont plus les salariés qui prennent l’initiative de mentir, mais l’organisation qui les y pousse. Dans les centres d’appels, l’injonction au mensonge est parfois explicite : on se présente sous un faux prénom – souvent un prénom francisé pour rassurer les clients français. […] Mais ce sont surtout les méthodes d’évaluation comme le benchmarking – établir un étalon de performance pour dresser des classements entre salariés sur lesquels sont indexées les primes – qui imposent aux salariés de mentir pour vendre plus ».
Le psychologue clinicien remarque que «
 les salariés qui souffrent de cette situation ne sont ni plus idéalistes ni plus moraux que les autres. Mais ils ont l’impression de trahir leur éthique personnelle et professionnelle. Le mensonge prend alors une dimension de conflit psychique : les conseillers expérimentent la trahison de soi. Ce mensonge imposé par l’organisation du travail amène à se conduire d’une manière qu’on désapprouve : c’est ce qu’on appelle la souffrance éthique ».
« Certains vont tenter de l’oublier en se jetant dans une frénésie de travail. D’autres résistent à l’injonction à mentir. D’autres, encore, peuvent ressentir une haine de soi, jusqu’au dégoût, qui peut amener au suicide »
, observe Duarte Rolo.

 

 

28 09 15

« Un numéro vert pour l’IVG »

Le Parisien

 

Le Parisien relève qu’« à l’occasion de la Journée mondiale pour le droit à l’avortement, Marisol Touraine met en place un numéro vert pour une meilleure information des femmes » (0.800.08.11.11).
Le journal explique ainsi que «
 pour répondre à toutes les questions, […] pour fluidifier aussi le parcours encore trop souvent chaotique des femmes vers l’interruption volontaire de grossesse (IVG),  la ministre de la Santé annonce […] la mise en place d’un numéro vert national gratuit et sans trace sur la facture téléphonique ».
Le quotidien rappelle qu’«
 il n’existait jusqu’à présent que des plates-formes régionales, sans unité nationale, peu pratiques. Accessible 6 jours sur 7, du mardi au samedi de 9 heures à 20 heures et le lundi de 9 heures à 22 heures, ce nouveau service qui apparaîtra sur le site Ivg.gouv.fr «permettra à toutes les femmes, quel que soit le lieu de leur domicile, d’avoir une information claire, objective et bienveillante, grâce à nos 100 écoutants répartis sur le territoire qui connaissent parfaitement le terrain, les bonnes adresses», explique Véronique Sehier, coprésidente du Mouvement français pour le Planning familial ».
Le Parisien souligne en effet que «
 si l’avortement est un droit depuis la loi Veil, votée en 1975, dans la pratique, trouver le bon médecin et le bon centre dans les temps ressemble encore trop souvent au parcours du combattant pour les 220.000 femmes qui avortent chaque année en France ».
Le journal rappelle que «
 dans un rapport en date du 7 novembre 2013, le Haut Conseil à l’égalité entre les femmes et les hommes dénonçait, pêle-mêle, « des délais d’attente pouvant être importants », « les distances à parcourir longues », « la possibilité de choisir la méthode et le mode d’anesthésie pas toujours garantie », « la confidentialité et la gratuité pas toujours assurées », « des difficultés pour accéder à la première consultation et obtenir l’attestation », « des refus de prise en charge après dix semaines de grossesse »… ».
« 
Un vaste capharnaüm qui explique aussi pourquoi chaque année entre 3.500 à 5.000 femmes sont encore obligées de partir à l’étranger pour avorter, le plus souvent parce qu’elles n’ont pu trouver une solution dans le délai légal de 14 semaines. En France, une IVG peut être pratiquée jusqu’à la fin de la 12e semaine de grossesse, soit 14 semaines après le premier jour des dernières règles », remarque le quotidien.

 

 

Revue de presse santé psy – juillet 2015

01 07 15

« Le burn-out comme maladie professionnelle : Touraine favorable »

 

Le Point note en effet qu’« alors que le Sénat avait retiré le burn-out de la liste des maladies professionnelles, la ministre de la Santé souhaite « réintroduire » cette disposition ».
Marisol Touraine a ainsi déclaré hier sur France Inter que «
 le burn-out, c’est un enjeu tout à fait important. L’inscrire dans la loi comme maladie professionnelle, cela supposera un travail, des modalités de reconnaissance… Moi, je souhaite que cette avancée soit réintroduite dans la loi ».
Le Point rappelle que 
« les députés avaient adopté un amendement socialiste, identique à un autre du gouvernement, disposant que «les pathologies psychiques peuvent être reconnues comme maladies d’origine professionnelle» aux mêmes conditions que les autres affections ».
« La prise en compte de ces pathologies devait se faire via le système complémentaire de reconnaissance des maladies professionnelles, l’inscription dans le tableau des maladies professionnelles n’étant pas adaptée à la spécificité et à la complexité de ces pathologies », 
poursuit le magazine, qui note que « la commission des Affaires sociales de la Haute Assemblée a retiré cet amendement et les sénateurs, à majorité à droite, ont rejeté des amendements de rétablissement déposés par la gauche et le gouvernement ».

 

 

07 07 15

« Une journée d’hôpital sur dix liée à l’alcool »

 

 

Le Parisien constate sur près d’une page que « l’al­coo­lisme est une des pre­mières causes d’hos­pi­ta­li­sa­tion, se­lon une étude pu­bliée au­jourd’hui. Ce­la pour­rait être évi­té si les pa­tients étaient dé­tec­tés plus tôt ».
Le journal aborde en effet une étude parue dans le 
Bulletin épidémiologique hebdomadaire, publié par l’Institut de veille sanitaire : « Les Prs François Paille et Michel Reynaud, addictologues respectivement au CHRU de Nancy et à l’hôpital Paul-Brousse de Villejuif, […] confirment que l’alcool à trop forte dose est une des toutes premières causes d’hospitalisation ».
Le Parisien explique qu’« 
on lui doit 580.000 séjours dans les services dits MCO (médecine, chirurgie, notamment), mais également 700.000 journées en psychiatrie ainsi que plus de 2 millions de journées en soins de suite et de réadaptation ».
« Au total, l’alcool est donc à lui seul responsable de 10,4% des journées d’hospitalisation 
», précise le quotidien.
Le journal évoque « 
une forte hausse », notant qu’« entre 2006 et 2012, le nombre de patients hospitalisés a bondi de 16,5%, pour atteindre 316.824 patients. La cause essentielle, selon les auteurs, en revient au développement «en France du phénomène de binge drinking» : environ 15% des hospitalisations sont liées à des intoxications alcooliques aiguës ».
Le Parisien aborde aussi le « 
coût éle­vé » : « En 2012, les hos­pi­ta­li­sa­tions liées à cette ad­dic­tion ont coû­té 2,64 Mds€. Un mon­tant sû­re­ment sous-es­ti­mé, ni les ur­gences ni les com­pli­ca­tions in­di­rectes – can­cers, troubles car­dio-vas­cu­laires, pa­tho­lo­gies psy­chia­triques – n’étant prises en compte ».
Le quotidien indique par ailleurs que «
 les pa­tients hos­pi­ta­li­sés pour al­coo­li­sa­tion ai­guë ont en moyenne 43,5 ans. Ceux qui le sont pour le trai­te­ment de leur dé­pen­dance ont en moyenne 47,9 ans. Les pa­tients fi­na­le­ment hos­pi­ta­li­sés pour une com­pli­ca­tion liée à leur alcoolisme sont en moyenne âgés de 56,7 ans. Autrement dit, si on avait agi plus tôt pour sortir ces personnes de leur addiction, on aurait évité l’aggravation de leur état ».
Le Parisien évoque « 
des com­pli­ca­tions évi­tables » : « Il y a 5 fois plus de patients hospitalisés pour des complications liées à l’alcool (246.000) que de patients traités pour dépendance (48.000). Cela confirme l’insuffisance de traitement de cette addiction en France, que dénoncent régulièrement le médecins ».
Le quotidien note en outre que «
 près de 50.000 dé­cès (dont 15.000 par can­cers) sont im­pu­tables chaque an­née à l’al­cool, se­lon les mé­de­cins. Sa­chant qu’il a éga­le­ment sa part dans 20% des ac­ci­dents du tra­vail et 40% des ac­ci­dents mor­tels sur la route ».
Le Figaro aborde également «
 la lourde facture de l’alcool à l’hôpital », retenant que selon cette étude, « les hospitalisations liées à la consommation d’alcool révèlent l’insuffisance de la prévention ».
Le journal souligne que « 
les auteurs s’indignent plus spécifiquement du paradoxe mis en lumière par leur travail. En un an, sur 580.000 séjours en hôpital (essentiellement public), seuls 93.000 concernaient des sevrages alcooliques, le reste relevant du traitement des ivresses et des maladies induites par l’alcool ».
« Il ne fait pourtant aucun doute qu’il est bénéfique – et moins coûteux – de soigner une personne en amont de l’apparition des complications 
», observe le quotidien.
Le Figaro ajoute que « 
certes, l’augmentation des séjours en hôpital entre 2006 et 2012 de l’ordre de 6% traduit «une meilleure reconnaissance dans les hôpitaux de l’alcoolo-dépendance», retombée positive vraisemblable du plan addiction 2007-2011, écrivent les auteurs. Mais elle reste «encore très insuffisante pour en diminuer les complications», poursuivent-ils ».
Le Pr Paille indique que 
« pour mieux repérer les personnes concernées, il faut améliorer la formation en alcoologie dans les services qui accueillent ces patients (neurologie, urgences, médecine interne…, et fournir aux établissements des équipes de liaison d’addictologie. Les Agences régionales de santé, notamment dans les régions les plus touchées (Nord, Normandie, Réunion, Picardie, côte atlantique) doivent insuffler une dynamique pour pousser les hôpitaux à prendre le problème à bras le corps ».

 

 

08 07 15

« Anxiolytiques : des mises en garde sans effet auprès des patients »

 

Anne Prigent constate dans Le Figaro que « malgré les mises en garde qui se succèdent depuis des années, la consommation de benzodiazépines ne diminue pas vraiment [en France]. En 2014, près de 7 millions de Français ont pris au moins une fois une benzodiazépine anxiolytique ».
«
 Et il est peu probable que le dernier avis émis par la Haute Autorité de santé, qui reconnaît l’intérêt médical de ces molécules dans l’anxiété tout en mettant en garde contre une utilisation prolongée, modifie en profondeur les habitudes de consommation », observe la journaliste.
Anne Prigent souligne ainsi qu’«
 un traitement par anxiolytique ne devrait pas dépasser 12 semaines de traitement. Or, selon les données de l’Assurance-maladie, la moitié des patients prend des benzodiazépines plus de 4 mois et 16% d’entre eux ont même été traités en continu avec une durée médiane d’exposition d’environ 6 ans ! ».
La journaliste explique que 
« le consommateur de benzodiazépine est le plus souvent une femme (67% des consommateurs), l’âge médian des patients est de 55 ans, un tiers d’entre eux étant âgés de plus de 65 ans et 10% de plus de 80% ».
Anne Prigent évoque « 
des populations âgées plus vulnérables », rappelant notamment que « ces molécules augmentent notamment le risque de tomber. […] Autres effets indésirables, la perturbation de la mémoire à court terme, un ralentissement dans l’apprentissage d’une nouvelle information, mais aussi un risque de déclin cognitif ».
La journaliste relève que Le Dr Patrick Lemoine, psychiatre, 
« s’inquiète, pour sa part, des liaisons dangereuses entre benzodiazépines et apnée du sommeil », déclarant que « c’est sans doute la contre-indication la plus fréquente aux benzodiazépines, potentiellement mortelle et pourtant jamais mentionnée ».
Anne Prigent note enfin qu’« 
on ne peut pas dire que les autorités ne sont pas conscientes des dangers inhérents à ces molécules. Elles émettent régulièrement des recommandations pour en améliorer l’usage. Mais sans grand succès ».
Le Dr Lemoine déclare que « 
ce type de recommandations faites de bons sentiments n’a aucun intérêt tant que ne seront pas retirées du marché les benzodiazépines inutiles, donc toutes à l’exception du Séresta, la seule benzodiazépine à demi-vie courte et sans métabolite actif, à l’exception du Xanax, mais qui est très addictif ».
« Une mesure radicale qui n’est pas à l’ordre du jour 
», remarque Anne Prigent.

 

 

10 07 15

« Leur fille n’était pas maltraitée mais… malade »

 

 

Le Figaro se penche sur « un couple, séparé 3 ans de sa fille, accusé à tort de maltraitance ». Le journal explique que « la petite fille est en réalité atteinte d’une maladie génétique rare dont les symptômes ressemblent à des traces de coup. Les parents ont été relaxés par le tribunal correctionnel de Nancy le 22 juin, 3 ans après que l’enfant leur a été enlevé ».
Le quotidien précise en effet qu’«
 en novembre 2012, la petite est emmenée chez le pédiatre par ses parents. Le bébé de quelques mois d’alors est somnolent et refuse de téter. Le pédiatre décide de l’hospitalisation de l’enfant, car elle ne réagissait pas aux stimulis ».
« Une fois arrivée à l’hôpital des enfants de Nancy-Brabois, la petite fille présente des traces de coup sur tout le corps. Inquiet, le personnel médical alerte l’Aide sociale à l’enfance. La petite est immédiatement placée en famille d’accueil 
», continue le journal.
Le Figaro souligne qu’« 
aucun coup n’avait été administré à la fillette. Elle est atteinte d’une maladie génétique très rare, l’angiœdème héréditaire. La mère de Louna […] en est aussi atteinte et fait régulièrement des crises ».
L’avocate du couple, Me Strohmann, remarque ainsi que
 « tout au long de l’instruction, Sabrina Dietsch va demander à ce que soit pratiqué un examen sanguin sur son enfant, sachant que cette maladie peut provoquer bleus, gonflements et contusions ».
Le journal constate cependant que 
« les deux [parents] perdent la garde de l’enfant et se retrouvent en garde à vue, puis mis en examen pour violences volontaires sur mineur de moins de 15 ans avec plusieurs circonstances aggravantes ». L’avocate souligne que « personne n’a voulu croire à la version des faits du couple. Il a fallu que les parents, lors d’un droit de visite, emmènent en douce la petite se faire tester au CHU pour prouver qu’elle était bien malade ».
Le Figaro précise que « 
l’enfant avait déjà subi des examens médicaux ayant conclu à une absence de maladie lors de l’instruction, mais aucun examen sanguin approfondi n’avait été effectué. Une spécialiste de la maladie du CHU de Grenoble a ainsi expliqué que les traces sur le corps de l’enfant étaient dues à une crise d’œdèmes déclenchée par une infection et non des violences ».
Le quotidien indique que « 
les parents ont finalement été acquittés par le tribunal correctionnel de Nancy le 22 juin dernier. La petite Louna n’est pas revenue vivre avec eux pour autant », Me Strohman notant que « cela fait 3 ans qu’elle vit en famille d’accueil, elle s’est attachée. Il serait bien trop brutal de la changer du jour au lendemain d’environnement. Petit à petit, elle va passer davantage de temps avec ses parents et à terme vivre avec eux ».
Le Figaro observe enfin que «
 les parents envisagent de porter plainte contre les services sociaux et le CHU de Brabois. Mais leur toute première priorité est de vivre à nouveau avec leur fille ».
Le Parisien se penche également sur ce couple et leur fillette qui 
« n’était pas maltraitée mais…malade ». Le journal constate que « Yoan et Sabrina ont dû batailler pendant plus de 3 ans pour faire entendre aux services sociaux et à la justice qu’ils ne maltraitaient pas leur fille mais qu’elle souffrait d’une maladie génétique rare ».
Le quotidien souligne que «
 Sabrina, porteuse de cette maladie orpheline, a signalé à maintes reprises que Louna souffrait de la même pathologie. Elle l’a dit et répété aux médecins, aux policiers, aux magistrats, aux services sociaux. Personne ne l’a crue ».

 

 

17 07 15

« L’hospitalisation des détenus, une forme « d’humiliation » »

 

 

Le Figaro remarque qu’« Adeline Hazan, la contrôleure des prisons, a émis [hier] une série de recommandations pour améliorer les conditions d’accès aux soins des détenus. Des propositions sur lesquelles les syndicats pénitentiaires ont du mal à s’entendre ».
Le journal note ainsi que « 
la contrôleure générale des lieux de privation de liberté (CGLPL) dénonce l’atteinte aux «droits fondamentaux des détenus» lors de leur prise en charge à l’hôpital. Dans un avis […] publié au Journal officiel, l’autorité administrative pointe du doigt les mauvaises conditions d’accès aux soins des détenus en France et émet plusieurs recommandations ».
Le Figaro évoque « 
les différents points que la contrôleure générale souhaiterait améliorer », relevant tout d’abord que « faute d’avoir un nombre suffisant de spécialistes intervenant directement en milieu carcéral, de nombreux détenus sont obligés de quitter la prison pour aller dans un établissement de santé de proximité. Sauf qu’il n’est pas toujours possible de les y conduire ».
« Que ce soit par manque de personnels pouvant les escorter ou à cause du plan Vigipirate, de nombreuses extractions médicales sont finalement annulées ou reportées, déplore la contrôleure générale. […] Elle préconise de renforcer la présence des spécialistes dans les unités sanitaires et d’avoir davantage recours à la télémédecine pour éviter les extractions médicales »,
 indique le journal.
Le quotidien évoque une « 
autre solution envisagée : autoriser le détenu à se rendre tout seul à la consultation, comme c’est déjà le cas dans un établissement de la région des Pays-de-la-Loire où 47 permissions de sortie ont été accordées en 2014 ».
Emmanuel Gauthrin, secrétaire général de FO pénitentiaire, réagit : 
« Ce genre de proposition est inquiétante », et « juge les propositions de la contrôleure générale «déconnectées de la réalité» ». De son côté, Alexis Grandhaie, secrétaire national de la CGT pénitentiaire, « estime que cette solution est adaptée aux petites peines de moins d’un an », note le journal. Le responsable déclare : « Il suffit d’évaluer le profil du détenu et de prévenir les services de santé qui le prendront en charge ».
Le Figaro relève par ailleurs que
 « les conditions d’escortes [ne sont] pas toujours adaptées. Lors des transferts médicaux, les détenus sont menottés ou entravés en fonction de leur niveau de dangerosité, évalué de 1 à 4. Mais «dans les faits, les personnes sont quasi systématiquement menottées», remarque la contrôleure générale ».
Emmanuel Gauthrin déclare que «
 le transfert médical est un moment sensible. […] On a eu des cas de prisonniers qui simulaient des maladies dans l’espoir de se rendre à l’hôpital et de s’évader grâce à des complices ».
Le journal constate en outre que 
« le droit des détenus au secret médical [est] peu respecté », et indique qu’« Adeline Hazan insiste sur la nécessité de préserver le secret médical et recommande que les consultations se déroulent hors de la présence d’une escorte au regard du droit au respect de l’intimité. Elle s’étonne ainsi que des médecins acceptent la présence d’un agent «au motif que ce dernier est soumis au secret professionnel ou du fait de la dangerosité potentielle des patients détenus» ».
Emmanuel Gauthrin déclare cependant que 
« les agents sont raisonnables, soumis à un devoir de réserve et plient aux exigences des médecins. […] Nous sommes là pour contrôler les chambres, les fenêtres et les portes et nous faisons en sorte de ne pas assister à la consultation ».
Le Figaro évoque un 
« dernier écueil : les conditions d’hospitalisation dans les chambres sécurisées sont plus restrictives que celles observées en détention, «la logique de sécurité prévalent trop souvent sur la logique de soins», déplore la contrôleure des prisons ».
Libération constate également que «
 la contrôleure générale des lieux de privation de liberté s’alarme des conditions de la prise en charge des détenus malades », et publie un entretien avec cette dernière.
A la question «
 Les détenus sont-ils bien soignés en prison ? », Adeline Hazan répond : « Malheureusement non. Il y a eu une amélioration depuis que la prise en charge de la santé des détenus a été rattachée au ministère de la Santé et non pas à celui de la Justice. Mais la loi de 2009 a posé le principe d’égalité des soins entre les personnes détenues et les autres et, 6 ans après, on en est encore très loin ».
La contrôleure générale observe que 
« dans les établissements pénitentiaires, il existe des unités sanitaires où travaillent des infirmières à temps plein et des médecins qui effectuent des vacations. Mais les détenus attendent parfois longtemps avant d’obtenir un rendez-vous. D’abord parce qu’il n’y a pas assez de médecins par rapport au nombre de détenus. […] Mais il y a aussi un problème de recrutement. Le parc pénitentiaire a implanté une grande partie de ses nouveaux établissements dans des lieux reculés où l’offre sanitaire était déjà en difficulté et cela n’incite pas les praticiens à se porter volontaires pour soigner loin de chez eux ».
Adeline Hazan souligne ainsi qu’«
 il y a un gros problème de recrutement de spécialistes, surtout de kinésithérapeutes et de dentistes. Or, la population carcérale est en majorité une population défavorisée qui entre en prison avec de graves problèmes bucco-dentaires. Résultats, de nombreux détenus attendent plusieurs semaines voire plusieurs mois avec une rage de dents ou un abcès avant de pouvoir consulter. C’est inadmissible ».
La contrôleure générale souligne par ailleurs qu’«
 il n’y a aucune confidentialité. Dans la grande majorité des cas, un surveillant assiste à la consultation alors qu’un médecin ne devrait pas examiner un patient en présence d’un tiers et le surveillant n’a pas à connaître l’état de santé du détenu. C’est une atteinte évidente à la dignité des personnes et même à l’intervention chirurgicale. […] Même les détenus d’un niveau qui ne représente pas de dangerosité consultent souvent avec un surveillant présent dans le cabinet médical ».

 

 

« Les smartphones pourraient être utilisés pour révéler une dépression »

 

Le Parisien note qu’« une équipe de chercheurs américains a prouvé que les habitudes d’utilisation du smartphone chez un individu pouvaient indiquer un éventuel état dépressif. Des résultats étonnants qui ouvrent de nouvelles voies de recherche pour le diagnostic ».
Le quotidien relève ainsi qu’« 
une étude réalisée par une équipe de chercheurs de la Northwestern University de Chicago (Etats-Unis) parue dans le « Journal of Medical Internet Research » a mis en évidence que les données du smartphone pouvaient prédire avec 86,5% de précision si une personne montrait des symptômes de dépression ».
L’auteur principal, David Mohr, directeur du centre des technologies de l’intervention comportementale à la Northwestern University Feinberg School of Médicament, indique : «
 Nous avons constaté que plus les gens passent de temps sur leur téléphone, plus ils sont susceptibles d’être déprimés ».
Le Parisien explique que les chercheurs «
 ont recruté 40 personnes à partir du site de petites annonces Craigslist. Un questionnaire, pour mesurer les symptômes dépressifs, leur a été fourni. En parallèle, tous ont téléchargé sur leur téléphone une application ».
« Son rôle : déterminer leur position par GPS toutes les 5 minutes, le nombre d’endroits fréquentés et le temps passé au téléphone. Puis, elles ont été suivies pendant 15 jours. Au bout de 2 semaines, seules 28 d’entre elles pouvaient fournir des données exploitables 
», précise le journal.
David Mohr remarque que «
 les gens qui ont tendance à rester plus de temps dans seulement un ou deux endroits, par exemple à la maison puis au travail pour revenir ensuite à la maison, contrairement à celles dont les mouvements sont beaucoup plus importants, sont plus susceptibles d’avoir des scores élevés de dépression, précise ».
« Nous avons également établi que les personnes déprimées ont utilisé en moyenne leur téléphone pendant 68 minutes tandis que celles sans symptômes de dépression ne passaient que 17 minutes environ en ligne »,
 relève le chercheur.
Les auteurs soulignent toutefois : «
 Nous ne pouvons tirer de conclusions définitives car les symptômes de dépressions issus des questionnaires – de légers à sévères, étaient autodéclarés par les participants donc susceptibles d’être soit exagérés, soit sous-estimés. Par ailleurs, la taille de l’échantillon était trop petite. Néanmoins, cette étude ouvre la voie d’une nouvelle génération de technologies d’intervention pour suivre la dépression ».

 

 

20 07 15

« Toxoplasmose et maladie mentale : un lien troublant »

 

Le Figaro s’interroge : « La toxoplasmose joue-t-elle un rôle dans l’apparition de certaines maladies psychiatriques ? L’hypothèse, si incongrue qu’elle puisse paraître, fascine les scientifiques depuis une dizaine d’années. Elle vient d’être relancée par deux études présentées en juin par un psychiatre français ».
Le journal relate ainsi « 
les recherches conduites par le Dr Guillaume Fond, affilié à la Fondation FondaMental, [qui] confirment l’existence d’un lien statistique troublant entre la toxoplasmose et certaines maladies mentales ».
« Le psychiatre a analysé une cinquantaine d’études menées depuis 50 ans et montre que la toxoplasmose est bien plus fréquente chez les personnes atteintes de schizophrénie et de maladies bipolaires que dans la population générale. Quelques travaux esquissent aussi une association avec les troubles obsessionnels compulsifs (TOC) et les addictions », 
indique Le Figaro.
Le Dr Fond écrit qu’«
 on pourrait imaginer que ces maladies psychiatriques favorisent l’exposition au parasite, mais l’étude montre que la contamination par Toxoplasma gondii précède le déclenchement des troubles. Cela nous invite à penser que la toxoplasmose est un facteur de risque de schizophrénie ».
Le quotidien souligne que «
 près de la moitié de la population française est porteuse de ce parasite, qui se transmet principalement par l’ingestion de fromage non pasteurisé, de crudités et de viande mal cuite ».
Mohamed-Ali Hakimi, directeur de recherches à l’Inserm, précise que «
 dans l’immense majorité des cas, le système immunitaire neutralise le parasite, qui se met en sommeil et s’enkyste dans le cerveau et dans les muscles ».
« Ce phénomène provoquerait une inflammation cérébrale chronique susceptible de favoriser, chez certains sujets prédisposés, l’apparition d’une schizophrénie. L’hypothèse, intellectuellement séduisante, demande cependant à être confirmée
 », continue le journal.
Le Figaro ajoute que « 
s’il se confirme un jour, le scénario offrira l’espoir de traitements plus ciblés. Dans une seconde étude, Guillaume Fond montre que certains médicaments psychotropes, qui ont pour propriété secondaire de bloquer la réplication du parasite, semblent traiter plus efficacement la maladie mentale chez les personnes infectées ».
Le quotidien note que «
 le valproate, prescrit aux patients atteints de troubles bipolaires, réduirait ainsi davantage la fréquence des épisodes dépressifs des patients séropositifs à la toxoplasmose ».
Le Figaro observe enfin que «
 des études montrent [que le parasite] entraîne une modification du comportement chez les animaux infectés. L’aversion du rat pour le chat semble ainsi être abolie lorsqu’il est porteur de Toxoplasma gondii. Le rongeur ressent même une attirance fatale pour son prédateur… Une déviance que les scientifiques expliquent par l’augmentation de la quantité de dopamine libérée dans le cerveau des rats contaminés ».
« Des expériences menées récemment laissent penser que les hommes infectés seraient plus introvertis et enclins à la méfiance, tandis que les femmes se montreraient à l’inverse plus ouvertes et conviviales. […] Le mécanisme reste en grande partie mystérieux, mais les psychiatres espèrent que cette piste permettra un jour de mieux expliquer l’apparition de certaines maladies mentales », 
conclut le journal.

 

 

24 07 15

« L’État français condamné pour ses manquements face à l’autisme »

 

 

La Croix observe en effet que « condamné par le tribunal administratif de Paris pour ses «carences» dans la prise en charge des enfants autistes, l’État reconnaît son «retard». Pour l’association Vaincre l’autisme, à l’origine des plaintes, il faut changer d’approche ».
Le journal revient sur ce « 
combat de longue haleine », expliquant que 7 familles « ont obtenu gain de cause le 15 juillet dernier devant le tribunal administratif de Paris : l’État a été condamné à leur verser plus de 240.000 € de dommages ».
« Deux familles ont notamment obtenu réparation pour «préjudice moral» «tenant à l’éloignement de l’enfant» : faute de pouvoir trouver une place en établissement spécialisé, elles avaient dû envoyer leur enfant en Belgique »,
 précise le quotidien.
La Croix indique que «
 ces condamnations par la justice française sont des premières, mais la France a déjà été condamnée plusieurs fois par le Conseil de l’Europe. La secrétaire d’État aux personnes handicapées Ségolène Neuville a indiqué que l’État ne ferait pas appel de la décision ».Cette dernière a déclaré : « Je ne suis pas étonnée. En France nous avons un retard historique dans la prise en charge des enfants autistes ».
La secrétaire d’Etat a ajouté que 
« les 205 millions d’euros du troisième plan autisme (2013-2017) sont justement là pour rattraper ce retard. [Il doit permettre] d’améliorer la prise en charge des enfants et adultes autistes ».
Patrick Gohet, adjoint au Défenseur des droits en charge de la lutte contre les discriminations, remarque quant à lui que « 
que d’importants progrès ont été faits. […] Ces condamnations ne peuvent que contribuer à l’accélération de la mise en place des mesures nécessaires afin que la France comble son retard ».
M’Hammed Sajidi, président de Vaincre l’autisme, déclare toutefois qu’« 
il n’y a pas de politique de lutte contre la maladie, on ne fait que créer des places qui sont selon nous inadaptées. Il faut légiférer pour faire reconnaître les besoins spécifiques des personnes autistes, mais aussi garantir leur droit à vivre avec les autres ».
La Croix précise que « 
l’association a l’intention de poursuivre sa «stratégie» en encourageant d’autres familles à déposer plainte. […] Une quarantaine de dossiers sont en cours et une centaine de familles se seraient déjà manifestées pour poursuivre l’action judiciaire ».
De son côté, Libération s’interroge : «
 La condamnation de l’Etat va-t-elle changer les choses ? ». Le journal souligne que « cette condamnation s’ajoute à une longue série », expliquant que « l’Etat a déjà été condamné à plusieurs reprises pour manquement dans la prise en charge de personnes handicapées. A chaque fois, le scénario est le même : le juge reconnaît la défaillance de l’Etat, l’enjoint à verser des dommages et intérêts aux familles… Mais l’histoire s’arrête là, la justice ne pouvant pas obliger l’administration à trouver une solution de prise en charge ».
« Le seul moyen juridique existant est la procédure d’urgence du référé-liberté, en cas de danger imminent. C’est ce qu’avaient tenté, à l’automne 2013, les parents d’Amélie Loquet, une jeune femme très lourdement handicapée, sans solution de prise en charge. Cette affaire avait fait (un peu) de bruit à l’époque, nourrissant surtout l’espoir d’autres familles, et forçant l’Etat à agir (un peu) », 
observe Libération.

 

 

« Alzheimer : résultats prometteurs pour un traitement expérimental »

 

 

Le Parisien indique en effet que « si un remède miracle [contre la maladie d’Alzheimer] n’est pas à l’ordre du jour, les laboratoires américains Eli Lilly pourraient retarder l’avancement de cette dégénérescence mentale grâce à Solanezumab, un médicament en cours d’expérimentation ».
Le journal observe que « 
les premiers résultats dévoilés en 2012 n’avaient pourtant pas été probants. Mais après une analyse approfondie, les chercheurs ont découvert que si leur médicament était administré à un stade suffisamment précoce de la maladie, il permettait un ralentissement de 34% du déclin mental de ces malades, et de 18% de leur perte de capacités à exécuter leurs tâches quotidiennes sur les 2000 patients suivis pour l’expérience ».
« Après 2 ans d’essais, la différence avec les patients à qui il était donné un placebo est significative 
», note le quotidien.
Le Parisien explique que «
 le Solanezumab est un anticorps injecté aux patients pour combattre l’avancée de la maladie sur les zones du cerveau qui gèrent notre mémoire. Si le médicament continue à montrer de tels résultats au cours des prochaines années, il pourrait devenir le premier médicament jugé efficace pour ralentir les symptômes de cette dégénérescence neurologique irréversible ».
Le quotidien ajoute que « 
le laboratoire va approfondir ses recherches en se concentrant uniquement sur des patients atteints d’une forme peu ou modérément avancée de la maladie pour communiquer leurs nouvelles découvertes dans 18 mois ».
Le journal relève toutefois que «
 la communauté scientifique appelle à la prudence. Car même si ce médicament […] pourrait améliorer la vie des patients, nous sommes encore très loin de trouver un remède miracle ».
Peter Roberts, professeur retraité de pharmacologie de l’Université britannique de Bristol, souligne ainsi que ces résultats « 
montrent seulement un petit effet statistiquement significatif dans un sous-groupe de malades atteints d’une forme modérément avancée de la maladie ».
Le Point indique également que « 
les spécialistes réunis cette semaine à Washington pour l’Alzheimer’s Association International Conference (AAIC) ont une raison d’espérer. Il faut dire que les bonnes nouvelles en matière de maladie d’Alzheimer sont rares, surtout concernant les patients chez qui les symptômes sont bien présents ».
« Le traitement qui retient actuellement leur attention ne s’adresse pas à ces derniers, mais aux patients aux premiers stades de la maladie. Il n’empêche, si son efficacité est démontrée, ce serait un progrès pour l’avenir »,
 retient le magazine.
Le Point souligne que « 
l’efficacité réelle de ce médicament ne sera pas scientifiquement établie avant fin 2019. Il faut espérer que, d’ici là, les médecins disposent de biomarqueurs fiables permettant de faire le diagnostic précoce de la maladie (cela semble en bonne voie) ainsi que de thérapies efficaces sur les formes plus avancées (ce qui est nettement moins probable) ».

 

 

31 07 15

« Suivre vos paramètres physiologiques à l’écran pourrait diminuer votre stress… ou bien l’augmenter »

 

Science et Vie constate que « le phénomène de “quantified-self” (soi-quantifié) prend de l’ampleur : il y a de plus en plus de personnes adeptes du suivi à écran de leurs propres paramètres physiologiques. Un phénomène propulsé par la multiplication des capteurs à bas coût (inclus parfois dans les vêtements) et par la profusion des Applis gratuites ou payantes proposées aux possesseurs de smartphones et tablettes ».
Le magazine s’interroge toutefois : «
 Que sait-on de l’effet de cette pratique sur notre bien-être mental ? Garder son corps sous surveillance cela ne peut-il pas être… stressant ? ».
Science et Vie fait ainsi savoir qu’
« une équipe de chercheurs de l’université de technologie d’Eindhoven (Pays-Bas) s’est penchée sur ces questions. […] Selon leur étude, l’une des premières du genre, l’effet stressant ou au contraire apaisant du soi-quantifié est fonction de la personnalité de celui qui s’y adonne et de la situation dans laquelle il se trouve – fonction savamment évaluée et chiffrée par les chercheurs à l’aide de modèles et méthodes statistiques ».
Le magazine précise que «
 l’étude, qui a mobilisé 36 femmes et 38 hommes volontaires de 18 à 67 ans (27 ans de moyenne) et s’est concentrée sur le seul monitoring de la fréquence cardiaque, nous apprend d’abord un fait inédit : les personnes ont une petite tendance à régler leur état de stress ou de bien-être suivant les données relayées par l’écran… Ce qui peut avoir du bon et du mauvais ».
Science et Vie relève que 
« c’est mauvais dans une situation stressante, par exemple un calcul arithmétique à faire de tête (exercice demandé par les scientifiques). Les volontaires ayant accès à un écran à leur fréquence cardiaque ont noté leur stress avec des niveaux supérieurs à ceux de volontaires soumis à la même tâche mais sans accès à leurs données ».
« Dans une situation plutôt tranquille, par exemple durant l’écoute d’un morceau de jazz doux, c’est l’effet inverse qui a dominé : les volontaires du premier groupe notaient un état de bien-être (ou de manque de stress) supérieur à celui de l’autre groupe 
», note le magazine.
Science et Vie indique selon les auteurs, «
 ce résultat […] pourrait s’interpréter de deux manières : soit le monitoring de soi met les gens plus à l’écoute de leur corps, soit les gens croient aux chiffres mesurés aveuglément, ou du moins sans être plus à l’écoute du corps… ».
Le magazine ajoute que ce travail «
 intègre des données sur certains traits de personnalité des volontaires », et retient que « pour les personnalités de type très névrotique, qui ont une forte tendance à ressentir les choses négativement, les chiffres ont montré que l’accès à leur monitoring cardiaque les apaisait plutôt ».
« Les chercheurs supposent que cela est lié à la vision négative qu’ils ont d’eux : pessimistes, ils sont rassurés quand ils constatent que leur rythme cardiaque n’est pas aussi élevé qu’ils le craignaient. Mais pour les personnalités anxieuses, l’effet serait inverse : l’accès au monitoring augmente le stress »,
 observe Science et Vie.

 

 

Revue de presse santé psy – juin 2015

05 06 15

« Cameron, 14 ans, vit sans l’hémisphère droit de son cerveau »

L'Express

 

L’Express observe que « la plasticité du cerveau est longtemps restée sous-estimée. Le cas de Cameron Mott, une petite Américaine à qui l’on a ôté un hémisphère, reste exemplaire ».
Le magazine explique qu’« 
à 3 ans, Cameron souffrait de crises d’épilepsie d’une rare violence, qui la clouaient au sol pendant plusieurs minutes – parfois plus de dix fois par jour. […] Le diagnostic tombe après trois années de cauchemar : Cameron souffre du syndrome de Rasmussen, une maladie neurodégénérative extrêmement rare détruisant peu à peu les tissus cérébraux ».
L’Express indique que 
« le mal touche l’hémisphère droit du cerveau de la petite fille, qui envoie à la partie gauche de son corps de puissantes décharges électriques responsables des crises et des chutes à répétition. Pour les médecins, la seule chance de survie consiste à pratiquer une hémisphérectomie : ôter l’hémisphère malade et le remplacer par du fluide cérébro-spinal afin de combler le vide ».
Le magazine évoque toutefois «
 une opération exceptionnelle, sans garantie de succès ». Le neurochirurgien George Jallo, qui a opéré la jeune fille au centre Johns Hopkins de Baltimore, précise en effet que « le risque principal est d’abîmer la partie du cerveau de l’enfant non endommagée et que celui-ci ne se réveille pas après la très lourde anesthésie ».
L’Express relève que « l’opération, effectuée en 2007, dure 7 heures. Cameron débute une rééducation prodigieuse. Au bout de 3 semaines seulement, elle quitte l’hôpital en marchant seule. […] Aujourd’hui, Cameron a 14 ans. Elle vit presque comme les autres adolescentes de son âge, suit un cursus normal 
».
Sa mère, Shelly, précise : 
« Elle se fatigue juste plus vite que ses camarades et il lui faut un peu plus de temps pour assimiler certaines connaissances ».
Le magazine note qu’«
 elle n’a pas non plus retrouvé l’usage intégral de son bras gauche. Comment en serait-il autrement, avec un demi-cerveau en moins? Chez l’enfant les connexions neuronales sont capables de se régénérer bien plus rapidement que chez l’adulte : plus le cerveau est jeune, plus la plasticité cérébrale est grande ».
L’Express rappelle enfin que «
 dans les annales de médecine, une hémisphérectomie très tardive a déjà été réalisée sur une jeune femme de 35 ans. Si celle-ci a survécu à l’opération, elle reste lourdement paralysée. Contrairement à la petite Cameron qui a pu retrouver la plupart de ses capacités physiques grâce à son jeune âge au moment de l’intervention ».

 

 

08 06 15

« Publicité pour l’alcool, la nouvelle polémique »

Le Parisien

 

Le Parisien titre sur sa une : « Menace sur la loi Evin ». Le journal indique que « les députés examinent [aujourd’hui] un amendement qui faciliterait la publicité sur l’alcool. Claude Evin, père de la loi du même nom, s’insurge ». Le quotidien souligne en effet : « Danger méconnu, l’alcool tue. Massivement ».
Le Parisien remarque ainsi sur une double page : 
« Un ancien ministre de la Santé, Claude Evin, qui alerte dans nos colonnes sur les dangers d’une libéralisation de la publicité en faveur de l’alcool. Des associations vent debout contre un amendement jugé scélérat, qui mobilisent en urgence députés et sénateurs. C’est une contre-offensive de taille que le monde de la santé publique a décidé de mener ».
« La cause de leur inquiétude ? Elle trouve sa source […] dans un petit amendement qui s’est faufilé dans le projet de loi Macron examiné aujourd’hui à l’Assemblée 
», relève le quotidien.
Le journal explique que «
 d’apparence technique, les quelques lignes en cause viseraient de facto à «lever toute contrainte à la publicité sur les alcools», alertent les quelque 35 organismes du Fonds Actions Addictions dans leur courrier aux élus ».
« Père de la loi homonyme, Claude Evin va plus loin : si ce texte passait, ce serait la mort de «sa» loi, qui, depuis 25 ans, encadre sans l’interdire la publicité en faveur de l’alcool. Dramatique, selon lui, alors que l’alcool est la deuxième cause de mortalité en France 
», observe Le Parisien.
Le président du Fonds et professeur d’addictologie, Michel Reynaud, souligne ainsi que 
« dans les services hospitaliers, nous voyons désormais des jeunes de 20 à 25 ans atteints de pancréatites ou d’hépatites, alors que ces pathologies frappaient après 50 ans ».
Le quotidien remarque qu’« 
au-delà de l’amendement en question, l’enjeu pour les professionnels de santé public est plus large : lever un tabou et donner à l’alcoolisme au sens médical du terme la place qui devrait être la sienne, loin de toute passion ou jugement de valeur : celle d’une pathologie qu’il faut soigner ».
Le Pr Reynaud note ainsi que «
 les Français surestiment la dangerosité des produits illicites, et sous-estiment celle de l’alcool. Or, l’alcool est à la fois le produit le plus agréable et le plus dangereux : pertes d’emploi, accidents, viols, agressions, etc. D’un point de vue social, notamment, c’est de loin le pire ».
Et dans un entretien, Claude Evin, qui dirige l’agence régionale de santé d’Ile-de-France, se dit « 
très [inquiet] ! Même s’il semble technique, cet amendement libérera de facto la possibilité de faire de la publicité en faveur de l’alcool, et ce quasiment sans limite. On pourra faire n’importe quoi en matière de pub. Ce sera la fin de la loi Evin ».
L’ancien ministre de la Santé déclare qu’avec cet amendement, «
 une association (par exemple) qui attaquera une publicité pour l’alcool devant les tribunaux devra, pour obtenir gain de cause, à la fois prouver que la personne faisant la promotion (même indirecte ou subtile) du produit y a un intérêt, mais aussi que cette «opération de communication» est «susceptible d’être perçue comme un acte de promotion par un consommateur d’attention moyenne» ».
« Passons sur le fait que cette dernière phrase ne veut rien dire. Dans les faits, réunir ces deux critères sera impossible ! Du coup, les tribunaux se concentreront sur le fait de savoir s’il s’agissait, ou non, d’une publicité, sûrement sans parvenir à trancher, oubliant le vrai débat : le produit lui-même 
», remarque Claude Evin.

 

 

10 06 15

« Les polluants entrainent retards et malformations chez l’enfant »

Le Monde La Croix

 

Stéphane Foucart indique dans Le Monde que « deux études françaises soulignent les effets de la pollution chimique sur le développement infantile ».
Le journaliste évoque ainsi «
 des manifestations allant de l’altération des capacités intellectuelles à la fréquence de certaines malformations congénitales. La première [étude], publiée dans Environment International, a consisté à chercher les effets de l’exposition à une famille courante d’insecticides – les pyréthrinoïdes – sur les facultés cognitives de jeunes enfants ».
Stéphane Foucart note que « 
ces travaux, conduits par Jean-François Viel (CHU de Rennes, Inserm) et Cécile Chevrier (Inserm), ont utilisé les données d’une cohorte d’environ 3.500 couples mère-enfant suivis depuis 2002. Les auteurs ont d’abord tenté de mettre en relation le niveau d’exposition de la mère à des pyréthrinoïdes, au cours de sa grossesse, avec les capacités intellectuelles de l’enfant à l’âge de 6 ans ».
Cécile Chevrier indique 
: « Nous avions une hypothèse assez forte sur un lien entre l’exposition prénatale de l’enfant et son développement neuropsychologique, mais nos données ne montrent rien de tel ».
Stéphane Foucart explique que 
« le lien apparaît lorsque les pyréthrinoïdes sont recherchés chez les enfants eux-mêmes, à l’âge de 6 ans. […] Les enfants les plus exposés à ces insecticides présentaient des capacités de mémorisation et de compréhension verbale significativement inférieures aux autres ».
Le journaliste s’interroge : 
« D’où proviennent ces expositions ? L’étude ne le dit pas ». Cécile Chevrier note ainsi que « le lien est souvent fait avec l’agriculture, mais plusieurs travaux suggèrent que l’environnement domestique est une source importante d’exposition à ces produits, qui entrent dans la composition d’insecticides ménagers, de lotions antipoux, de produits antiparasitaires pour les animaux domestiques, etc. ».
Stéphane Foucart ajoute que « 
dans une étude […] publiée dans European Urology, une autre équipe de chercheurs et de cliniciens, menée par Nicolas Kalfa et Charles Sultan (CHU de Montpellier), a cherché à évaluer l’impact des pollutions environnementales sur le risque d’hypospadias ».
« Cette malformation congénitale du pénis est un défaut de positionnement de l’urètre, qui nécessite un acte chirurgical peu après la naissance. Elle toucherait environ 3 garçons sur 1.000, avec de fortes disparités régionales ; sa fréquence tend à augmenter 
», rappelle le journaliste.
Les auteurs écrivent que «
 l’augmentation de l’incidence de l’hypospadias, dans certaines régions ou certaines périodes, a conduit à suspecter que des polluants environnementaux puissent nuire au développement de l’appareil génital masculin pendant la vie fœtale ».
Stéphane Foucart explique donc que 
« les chercheurs ont comparé les données familiales de 300 enfants ayant été atteints d’hypospadias, à 300 enfants non touchés. La profession des parents a été relevée, de même que le lieu du domicile ».
« 
Les enfants dont la mère est exposée, dans le cadre de son travail, à des perturbateurs endocriniens (PE) […] ont un risque 3 fois supérieur de présenter un hypospadias à la naissance, par rapport aux autres. L’exposition du père à ces substances de synthèse est également un facteur de risque, mais moindre », relève le journaliste.
Stéphane Foucart souligne que «
 les professions féminines les plus à risque sont les femmes de ménage, les coiffeuses, les esthéticiennes, les techniciennes de laboratoire. Du côté des pères, les travailleurs agricoles, les mécaniciens et les peintres ont également un risque accru de voir leur enfant touché par un hypospadias ».
Le journaliste note enfin que « 
les chercheurs ont ajouté une dimension géographique à leur analyse. Ils ont relevé, dans un rayon de 3 km autour du domicile de chaque famille enrôlée dans l’étude, la présence d’une zone industrielle, d’une zone d’agriculture intensive ou d’un incinérateur. L’effet sur l’hypospadias existe, mais il est inférieur à celui d’une exposition directe des parents à des PE. Cependant, les risques se cumulent ».
La Croix relève aussi que « 
selon une étude de l’Inserm, l’exposition à certains insecticides aurait un impact sur le développement cognitif de l’enfant », et cite ses auteurs.
Cécile Chevrier souligne que « 
ces observations doivent être reproduites par d’autres études afin de pouvoir conclure définitivement, mais elles pointent déjà la responsabilité potentielle, même à faibles doses, des pyréthrinoïdes, dont un en particulier, la deltaméthrine ».
Tandis que Jean-François Viel indique que «
 les conséquences d’un déficit cognitif de l’enfant sur ses capacités d’apprentissage et son développement social constituent un handicap pour l’individu et la société. Les efforts de recherche doivent se poursuivre afin d’identifier des causes qui puissent faire l’objet de mesures de prévention ».

 

 

12 06 15

« La toxoplasmose à l’origine des maladies psychiatriques ? »

Le Point

 

Le Point relève en effet que « la schizophrénie et les troubles bipolaires seraient imputables à ce parasite et le combattre réduirait les symptômes de ces affections ».
Le magazine note ainsi qu’« 
il est des associations qui semblent improbables aux yeux des non-scientifiques et dont la mise en évidence permettrait, pourtant, d’améliorer grandement la santé de malades jusqu’à présent difficiles à soigner. Celle du protozoaire Toxoplasma gondii (transmis notamment par les chats) et des maladies psychiatriques de type schizophrénie et troubles bipolaires en fait partie ».
« Elle semble de plus en plus évidente aux yeux des chercheurs qui viennent de publier […] deux nouvelles études allant dans ce sens. La seconde suggère même que la présence de ce parasite pourrait influencer le choix des traitements »
, remarque l’hebdomadaire.
Le Point constate que «
 43% de la population française a déjà été en contact avec ce parasite (souvent sans s’en rendre compte), mais la proportion varie de 60 à 90% chez les patients atteints de schizophrénie ou de troubles bipolaires. C’est le résultat de l’analyse d’une cinquantaine d’études sur les pathologies psychiatriques. Cette infection est également plus fréquente chez les personnes souffrant de troubles obsessionnels compulsifs ».
Guillaume Fond, coordonnateur du réseau des Centres experts schizophrénie de France, co-auteur de ces travaux, remarque que «
 ce résultat resserre le lien entre infection et maladie psychiatrique. Les analyses ont montré que les gènes de susceptibilité associés à ces maladies sont impliqués dans le système immunitaire : tout porte donc à croire que des facteurs infectieux ou inflammatoires interviennent dans l’étiologie de ces maladies psychiatriques ».
Le Point explique qu’« 
après avoir circulé dans l’organisme, Toxoplasma gondii peut rester longtemps au repos dans certaines cellules du cerveau impliquées dans le circuit de la dopamine, lui-même associé à des affections psychiatriques ».
L’Inserm souligne ainsi que «
 ce phénomène est susceptible d’induire une inflammation chronique, en particulier chez des sujets ayant un système immunitaire peu efficace. Cette inflammation favoriserait alors la survenue de maladies, notamment la schizophrénie, en association avec d’autres facteurs de risque comme la consommation de cannabis ».
Le magazine remarque en outre que «
 le fait de lutter contre la toxoplasmose en même temps que la maladie psychiatrique améliore les symptômes de cette dernière. Cela s’explique aisément : certains médicaments prescrits dans la schizophrénie et les troubles bipolaires agissent aussi sur le parasite de la toxoplasmose ».
« 
Même si ces résultats doivent être confirmés par d’autres études, les chercheurs jugent ces données « suffisamment parlantes » pour dépister désormais systématiquement la toxoplasmose chez les patients présentant un trouble psychiatrique », conclut Le Point.

 

 

15 06 15

« Garder son calme pour rester en bonne santé, une étude le prouve »

Le Parisien

 

Le Parisien note que « garder son calme même lorsqu’on doit faire face à des situations stressantes pourrait contribuer à rester en bonne santé sur le long terme », selon une étude américaine publiée dans Health Psychology.
Le journal explique que «
 les personnes qui réagissent négativement aux petits désagréments du quotidien affichent un taux d’inflammation élevé. […] De telles éruptions sont des réactions naturelles du corps pour se protéger en recrutant le système immunitaire, mais l’inflammation chronique, sur le long terme, peut avoir des conséquences néfastes sur la santé. […] Elle a déjà été associée à l’obésité, aux maladies cardiovasculaires et au cancer ».
Le quotidien relève que «
 les preuves s’accumulent sur les implications sanitaires de la réponse émotionnelle, ce que les scientifiques appellent « la réactivité affective », aux facteurs de stress quotidiens ».
Le Parisien précise que « 
ce n’est pas la fréquence de ces facteurs qui importe, mais bien la réponse du sujet », selon le Pr Nancy Sin, de l’Université de l’État de Pennsylvanie.
Le journal observe que « 
pour mener ces recherches, qui ont souligné que les femmes présentaient un risque plus accru de maladies découlant du stress que les hommes, l’équipe de chercheurs a travaillé avec 872 adultes américains qui avaient pris part à la National Study of Daily Experiences ».
« Les participants ont rapporté leurs facteurs de stress quotidiens et leurs réactions émotionnelles pendant 8 jours d’affilée. En parallèle, les chercheurs ont effectué des prélèvements sanguins pour noter les signes d’inflammation », indique le quotidien.
Le Parisien explique que 
« les situations de stress étaient très diverses, elles pouvaient concerner des querelles ou le fait d’éviter des conflits à l’école, chez soi ou au travail, mais aussi des faits de discrimination ou d’autres types de situations qui ont tendance à stresser n’importe qui comme le retard d’un train par exemple ».
Le journal note que « 
les chercheurs se sont entretenus par téléphone avec les participants chaque jour. Ces derniers devaient évaluer leurs émotions, dire si elles avaient été positives ou négatives et dire si elles leur avaient procuré du stress ou non ».
Le Pr Sin indique : « 
Nous avons calculé des scores de réactivité pour voir comment les participants réagissaient généralement aux facteurs de stress. Nous avons ensuite utilisé ces scores pour prédire deux marqueurs d’inflammation ».
Le Parisien retient donc que 
« la gent féminine est plus susceptible de réagir négativement aux facteurs de stress quotidiens que les hommes. Le Pr Sin tient à préciser que ces résultats soulignent la nécessité d’adopter une attitude positive dans les situations de stress inévitable ».
La chercheure remarque ainsi que «
 les émotions positives et leur manière d’aider les personnes en cas de stress sont beaucoup trop négligées ». Le quotidien ajoute qu’elle « précise que son étude est la première à établir un lien entre les biomarqueurs de l’inflammation et les réponses positives aux simples facteurs de stress quotidien ».

 

 

16 06 15

« Les ‘psys de l’urgence’ ne veulent pas être instrumentalisés »

La Croix

 

La Croix indique que « dans un livre très offensif, la psychologue Hélène Romano dénonce certaines dérives dans l’utilisation des cellules d’urgence médico-psychologiques » (CMUP). (« Je suis victime, l’incroyable exploitation du trauma », Ed. Philippe Duval)
Le journal rappelle que «
 ces unités ont vocation à intervenir dans les catastrophes collectives ou les attentats pour éviter les stress post-traumatiques. Mais certains responsables politiques sont parfois enclins à les déclencher «pour tout et n’importe quoi» ».
La Croix constate que «
 le livre fait débat au sein des Samu », et note qu’il « compte quelques signataire de renom, comme le neuropsychiatre Boris Cyrulnik ou le Dr Xavier Emmanuelli, le fondateur du Samu social de la Ville de Paris ».
Le quotidien cite Hélène Romano, psychologue clinicienne spécialisée dans le psychotraumatisme, qui écrit entre autres : « 
Alors qu’elles étaient au départ réservées à des évènements catastrophiques collectifs, les CMUP sont aujourd’hui activées pour tout et n’importe quoi. Dès qu’ils sont confrontés à un évènement face auquel ils n’ont pas de réponse et qui mobilise les médias, les politiques n’ont désormais qu’un réflexe : activer la cellule psy ».
Le Dr Nathalie Priéto (CMUP Rhône-Alpes au Samu de Lyon) observe pour sa part : «
 Il est arrivé qu’on nous demande d’intervenir par exemple auprès de personnes qui faisaient une grève de la faim. On a refusé car on n’est pas là pour psychiatriser un fait social ou un mouvement revendicatif ».
La Croix indique que « 
selon Hélène Romano, mettre des cellules «psys» pour tout et rien, c’est faire croire aux personnes impliquées que tout évènement douloureux de la vie est susceptible d’être psychiatriquement à risque ».

 

 

18 06 15

« DSM : l’addiction aux jeux aussi grave que celle à l’héroïne ! »

Le Point

 

C’est ce que titre Le Point, qui observe que « 2 ans après sa publication aux États-Unis, le DSM 5 (Diagnostic and Statistical Manual) arrive aujourd’hui en France. Il risque de susciter bien des controverses, comme à chaque réactualisation de ce fameux DSM – la « bible » des psychiatres américains depuis plus de 60 ans ».
Le magazine indique que « 
dans chaque domaine de la psychiatrie, de très nombreux spécialistes, réunis en groupes de travail, « planchent » sur les thèmes qu’ils connaissent le mieux », puis interroge le Pr Marc Auriacombe, psychiatre, addictologue à l’université de Bordeaux, qui « fait partie des rares médecins étrangers (15 à 20% du total) à avoir été sollicités, en raison des multiples publications de son équipe de recherche ».
Le Pr Auriacombe explique notamment que «
 dans le domaine des addictions, les études sont nombreuses, ce qui a amené à faire des propositions importantes. De mon point de vue, la principale nouveauté est celle qui établit une similitude entre les addictions avec et sans substance ».
« C’est la même pathologie, elle fait intervenir les mêmes mécanismes cérébraux. Une fois qu’ils sont installés, il est possible de passer d’une addiction à l’autre, qu’il s’agisse de tabac, d’alcool, de drogue, de jeux vidéo ou de jeux d’argent. Cela implique la nécessité de traiter tous les sujets addicts avec la même bienveillance 
», poursuit le psychiatre.
Le Pr Auriacombe précise en outre que 
« le processus du DSM est assez long et les décisions doivent s’appuyer sur un consensus des experts, mais aussi sur des preuves partageables et documentées. […] Ce manuel est un outil qui aide les psychiatres à établir des diagnostics et qui constitue un langage commun entre les différents médecins. Ça leur permet aussi de réaliser des études sur l’épidémiologie ou sur l’efficacité des différents types d’intervention en utilisant les mêmes données. Plus que de dire la vérité, l’objectif du DSM est d’être clair et de fournir une base globale de travail ».

 

 

25 06 15

« Le Sénat estime que le burn-out n’est pas une maladie professionnelle »

Le Monde Le Parisien

 

Le Monde annonce en effet que « le Sénat a retiré [hier] le burn-out de la liste des maladies professionnelles ». Le journal rappelle qu’« à l’occasion du débat en première lecture, l’Assemblée nationale avait inscrit dans le projet de loi sur le dialogue social que les maladies psychiques pouvaient être reconnues comme maladies professionnelles ».
Le quotidien explique que « 
selon l’amendement socialiste adopté par les députés, la prise en compte de ces pathologies devait se faire via le système complémentaire de reconnaissance des maladies professionnelles, l’inscription dans le tableau des maladies professionnelles n’étant pas adaptée à la spécificité et à la complexité de ces pathologies ».
Le Monde constate donc que 
« la commission des affaires sociales de la Haute Assemblée a retiré cet amendement et les sénateurs, en majorité à droite, ont rejeté des amendements de rétablissement déposés par la gauche et le gouvernement ».
Le journal relève que « 
François Rebsamen, le ministre du Travail, a souligné que le gouvernement est «très attaché» à cette disposition qui constitue «un progrès important dans la reconnaissance de situations de burn-out, qui s’accompagnera d’un accent très fort mis sur la prévention» ».
Le Parisien indique également que « 
le Sénat retire le burn-out des maladies professionnelles ». Le journal précise que « l’examen du texte, prévu jusqu’à vendredi au Sénat, sera suivi d’un vote solennel le 30 juin. Une commission mixte paritaire (CMP, 7 députés, 7 sénateurs) sera ensuite chargée de trouver une version commune aux deux chambres. En cas d’échec, c’est l’Assemblée qui aura le dernier mot ».
Le quotidien rappelle en outre qu’«
 actuellement, aucune maladie psychique n’est reconnue dans les tableaux de 98 maladies professionnelles. Selon plusieurs études, il est donc impossible de faire reconnaître la responsabilité de son employeur dans un burn-out ».

 

 

29 06 15

« Un anxiolytique ? Trois mois, pas plus ! »

Le Parisien

 

Le Parisien note sous sa rubrique « santé » que « la Haute Autorité de santé confirme l’intérêt des benzodiazépines, mais préconise de ne pas les prendre plus de 90 jours ».
Le journal souligne en effet que «
 7 millions de Français ont eu recours en 2014 à la prise d’un anxiolytique. Pour 16% d’entre eux, ce n’était pas la première fois qu’ils en avalaient. Le geste est devenu une indispensable béquille, et le cachet de Xanax ou de Lexomil un compagnon quotidien, dont ils imaginent d’autant moins se passer que l’arrêter expose à des symptômes de sevrage réels (du cortège maux de tête-cauchemars-irritabilité aux plus graves hallucinations) ».
« Sans le savoir au départ peut-être, sans le vouloir sans doute : ils sont devenus accros, comme on l’est à une drogue. La dépendance aux médicaments dits benzodiazépines […] est un vrai problème, auquel les autorités de santé tentent de s’attaquer depuis… les années 1990 
», constate Le Parisien.
Le quotidien relève donc que « 
la HAS s’attaque en ce début d’été aux anxiolytiques, qui représentent la classe la plus consommée de cette grande famille des benzodiazépines. La commission de la transparence de la HAS dévoilera ce matin son rapport évaluant l’intérêt thérapeutique de 11 de ces médicaments vendus en France, prescrits pour venir à bout de l’anxiété, en agissant sur le système nerveux central ».
« Pas de déremboursement en vue cette fois : l’avis émis par la HAS reconnaît que ces molécules ont un intérêt thérapeutique qui n’a pas à être «remis en cause» », 
souligne le journal.
Le Parisien précise toutefois que 
« leur consommation chronique au long cours pose un réel problème de santé, soulignent les experts. Troubles de la mémoire, baisse de vigilance (sans parler de somnolence), risque accru de chutes chez les personnes âgées : ces benzodiazépines, dont on n’arrive plus à décrocher, ont des effets indésirables loin d’être négligeables, qui augmentent au-delà de quelques semaines ».
« 
Leur utilisation doit dès lors être limitée à 12 semaines (réduction de doses comprise), souligne la HAS, qui assortit son rapport d’une fiche de bonnes pratiques destinée aux médecins traitants. Dès l’instant où ils rédigent leur ordonnance, estimant le traitement nécessaire pour l’un de leurs patients, ils devraient lui expliquer à la fois les effets secon­daires et déjà parler sevrage. […] Mais, entre ces recommandations et la réalité du vécu des patients, il y a un fossé difficile à combler », observe le journal.

 

 

30 06 15

« Alcool : la réalité virtuelle pour soigner la dépendance ? »

Sciences et Avenir

 

C’est ce que se demande Lise Loumé dans Sciences et Avenir, relevant que « des chercheurs sud-coréens ont testé l’efficacité de la réalité virtuelle sur des patients alcooliques. Leurs résultats sont prometteurs ».
La journaliste note ainsi que « 
dans le domaine de la santé, les idées d’applications de la réalité virtuelle se sont multipliées ces derniers mois. Les projets les plus avancés consistent à soigner certaines phobies (la peur du vide, de la foule, des araignées, etc.) ou encore le stress post-traumatique ».
Lise Loumé indique que « 
des chercheurs sud-coréens de l’hôpital universitaire Chung-Ang de Séoul, viennent de tester une thérapie innovante basée sur la réalité virtuelle sur 12 patients traités pour une dépendance sévère à l’alcool. D’après leur étude publiée dans le Journal of Studies on Alcohol and Drugs, les bénéfices de ce traitement ont été constatés au bout de 5 semaines seulement ».
La journaliste explique que «
 pendant une semaine, les 12 participants ont suivi un programme de désintoxication avant de tester la nouvelle thérapie : deux fois par semaine pendant 5 semaines, les patients étaient invités à visionner trois scénarios sur des écrans en 3D ».
« Le premier était centré sur des images apaisantes, afin de les relaxer. Le deuxième déclenchait une envie de boire de l’alcool car il plongeait les patients au cœur d’un restaurant où des personnes consommaient de l’alcool autour d’eux. Enfin, le troisième court-métrage était bien plus anxiogène puisqu’il montrait aux participants de l’étude des images, des sons et des odeurs de patients malades à cause d’une consommation excessive d’alcool 
», précise Lise Loumé.
La journaliste relève qu’«
 avant et après cette thérapie, tous les patients ont été soumis à deux examens d’imagerie médicale : une tomographie par émission de positons (examen qui permet de visualiser l’activité cérébrale) et la tomodensitométrie (technique qui permet de visualiser les structures cérébrales) ».
« Les chercheurs ont constaté des changements métaboliques dans le cerveau des patients avant et après les séances de réalité virtuelle : avant, leur système limbique, considéré comme le siège des émotions et du comportement, avait un métabolisme plus rapide que des personnes « en bonne santé ». Ce qui veut dire que les patients présentaient une sensibilité accrue à des stimuli comme l’alcool 
», souligne Lise Loumé.
Doug Hyun Han, principal auteur de ce travail, indique qu’« 
après les séances, la situation a changé : le métabolisme du système limbique avait fortement diminué, au point de rejoindre celui des patients « en bonne santé », ce qui suggère que leur envie de consommer de l’alcool a été freiné ».
La journaliste remarque que « 
bien que testée sur un petit nombre de patients, cette thérapie serait prometteuse pour le traitement de la dépendance à l’alcool. […] Reste à évaluer sur le long terme si la réalité virtuelle permet aux patients de rester abstinent et d’éviter les rechutes ».

 

 

 

Revue de presse santé psy – mai 2015

06 05 15

« Un malade d’Alzheimer sur deux ne serait pas diagnostiqué en France »

Le Monde

 

Le Monde note en effet qu’« un malade d’Alzheimer sur deux ne serait pas diagnostiqué aujourd’hui en France, et serait en conséquence privé d’une prise en charge adaptée, selon une étude publiée par Cap Retraite ».
Le journal relève que « 
d’après l’organisme, qui conseille les familles cherchant une place en maison de retraite pour un proche âgé en perte d’autonomie, plus de 500.000 personnes souffrant d’Alzheimer ou d’une maladie apparentée sont diagnostiquées et prises en charge, mais la maladie toucherait au total plus d’un million de personnes âgées. Pour les chercheurs de l’Inserm, leur nombre risque de doubler à l’horizon 2040, et atteindre 2 millions ».
Le Monde précise que « 
ce sont les départements urbains du Nord, des Bouches-du-Rhône et de Paris, où les personnes atteintes d’Alzheimer seraient le mieux diagnostiquées, avec plus de 30% des malades estimés effectivement pris en charge. En revanche, dans les zones rurales de la Creuse, des Deux-Sèvres ou du Gers, cette proportion serait de 15% ».
Le journal souligne que «
 le médecin généraliste joue un rôle primordial dans le dépistage. Depuis le plan Alzheimer 2008-2012, le dispositif s’est renforcé avec la mise en place de plus de 400 centres de consultation mémoire et 252 maisons pour l’autonomie et l’intégration des malades ».
Le quotidien observe que 
« plus de 120.000 malades résidant à domicile ont pu être pris en charge, grâce aux services communs à l’ensemble des personnes âgées en perte d’autonomie, et aux dispositifs spécialisés (25.000 places réparties entre les équipes spécialisées Alzheimer à domicile – ESA –, les accueils de jour spécialisés et l’hébergement temporaire). Mais cela ne représente que 20% des malades estimés résidant à domicile, les 80% restants n’ayant pas encore été suivis, faute de diagnostic ».
Le Monde ajoute que selon l’étude, 
« si l’ensemble des malades estimés était diagnostiqué et pris en charge, il faudrait créer 20 fois plus de places en ESA, pour atteindre près de 105.000 places, […] et multiplier par 10, à près de 150.000, le nombre de places en accueil de jour ».
« La Lozère, le Vaucluse et les Pyrénées-Orientales sont les mieux équipés en équipes spécialisées à domicile, tandis que la Seine-Saint-Denis, l’Aisne et la Meurthe-et-Moselle proposent l’offre de services la moins adaptée », 
poursuit le journal.

 

 

11 05 15

« Une alimentation saine réduit le risque de déclin cognitif »

Le Parisien

 

Le Parisien remarque qu’« un régime sain à base de fruits, légumes et poissons qui limite la consommation de viande rouge et d’alcool est déjà réputé pour ses effets bénéfiques sur la santé cardiovasculaire. Il protègerait aussi du déclin cognitif », selon une étude canadienne parue dansNeurology (Andrew Smyth et al.).
Le journal explique que 
« durant 56 mois, des chercheurs de l’Université de McMaster dans l’Ontario ont suivi 27.860 hommes et femmes issus de 40 pays différents et âgés de plus de 55 ans. […] Tous présentaient un risque élevé de maladies cardiovasculaires. […] Ils étaient donc plus à risque de développer un risque de déclin cognitif ultérieurement, précisent les chercheurs. ».
Le Parisien note que «
 leurs habitudes nutritionnelles ont été étudiées de près (fréquence de consommation de viande rouge, poisson, fruit et légume, protéine végétale, friture, alcool) et indexées sur une échelle permettant de mesurer leur régime alimentaire. Les volontaires ont également dû passer, au début de l’étude, 2 ans, puis 5 ans plus tard, plusieurs tests évaluant leurs capacités intellectuelles et leur mémoire ».
Le quotidien observe que 
« les participants mangeant le plus sainement avaient un risque réduit de 24% de développer des troubles cognitifs ou de la mémoire. Parmi les 5.687 personnes avec de bonnes habitudes alimentaires, 14% présentaient un déclin cognitif, contre 18%, soit 987 participants parmi les 5.947 consommant nettement plus de sucre, fritures ou moins de fruits et légumes ».
« Les résultats sont restés identiques avec la prise en compte d’autres facteurs qui auraient pu entrer en ligne de compte tels que l’activité physique, l’hypertension artérielle ou les antécédents de cancers dans la famille »
, précise Le Parisien.
Le journal relève que 
« des travaux précédents avaient déjà suggéré que le régime méditerranéen, riche en fruits, légumes, huile d’olive et poissons réduisait le risque de dégradation des facultés cognitives ».

 

 

12 05 15

« L’hypocondrie, une maladie pas seulement imaginaire »

La Croix

 

La Croix observe dans son cahier « sciences & éthique » que « née de la certitude d’avoir une pathologie somatique, l’hypocondrie est révélatrice d’une angoisse profonde. Elle est aujourd’hui favorisée par la profusion des sites d’information médicale ».
Le journal remarque ainsi : « 
Qui n’a jamais redouté d’être atteint d’une grave maladie ? Fort répandu, ce penchant n’est pas attribuable à l’hypocondrie dès lors que, comme c’est le plus souvent le cas, l’inquiétude disparaît avec le diagnostic rassurant d’un médecin ».
Michel Lejoyeux, chef du service de psychiatrie à l’hôpital Bichat (Paris), souligne que «
 l’hypocondrie, c’est la peur et la certitude d’être atteint d’une maladie et l’impossibilité d’être rassuré par un avis médical ».
La Croix précise entre autres que «
 cette singulière affection se nourrit de deux paradoxes : le premier consiste à être réellement malade de se croire atteint d’une maladie imaginaire, le second à mener une quête de diagnostics médicaux sécurisants sans jamais s’y tenir ».
Le quotidien ajoute que 
« le rire ou la négligence ne peuvent tenir lieu d’attitudes valables face aux patients souffrant d’hypocondrie, plus représentés chez les personnes âgées et les hommes, d’après les constats empiriques de plusieurs médecins. Le mal est sérieux qui, dans les cas les plus aboutis, devient le schéma directeur d’une vie ».
Bernard Brusset, psychiatre et psychanalyste, remarque que 
« l’hypocondriaque court de spécialiste en spécialiste ; identifier son mal est pour lui un destin et même, une manière d’être ».
« Parfois sans fin, ce voyage sur la carte des cabinets médicaux et des hôpitaux se déroule le plus souvent dans la solitude », relève La Croix, le psychiatre notant que « l’hypocondriaque se sent incompris des médecins comme de son entourage ».
Le journal souligne qu’
« à l’ère d’Internet, la multiplication des sites d’information médicale à destination du grand public a accru la complexité de la relation entre l’hypocondriaque et le médecin. Le premier arrive en consultation muni d’arguments glanés dans des articles prétendument scientifiques sur sa maladie, qu’il pourra toujours opposer au diagnostic rassurant du second ».
Michel Lejoyeux note ainsi que «
 sur Internet, vous tapez ”mal de tête” et vous recevez ”tumeur au cerveau” ; il n’y a pas de symptôme qui ne conduise à la catastrophe », évoquant le terme de « cybercondriaque ».
La Croix remarque que 
« l’hypocondrie exprime, tout en la transformant, une angoisse profonde », Bernard Brusset indiquant que « l’angoisse, qui est une peur sans raison consciente, est plus supportable lorsqu’on la rationalise ».
Le journal précise enfin que « 
guérir de l’hypocondrie n’est pas impossible, à condition d’identifier, souvent à l’aide d’une psychothérapie, les causes de l’angoisse ».

 

 

15 05 15
« Les bienfaits de la gratitude démontrés pour la santé »

Le Figaro

 

Le Figaro note en effet qu’« une étude menée chez des insuffisants cardiaques prouve que cet état d’esprit positif est bon pour le cœur ».
Le journal indique que «
 le Pr Paul Mills et ses collègues de l’université de Californie, à San Diego, ont examiné les liens entre la gratitude éprouvée dans un groupe de 186 malades et le bien-être spirituel, le sommeil, l’humeur, la fatigue, mais aussi des marqueurs biologiques de l’inflammation ».
Le quotidien précise que «
 l’âge moyen du groupe était de 66 ans et demi, et l’insuffisance cardiaque était encore aux premiers stades, avec des modifications des parois cardiaques (hypertrophie ventriculaire) mais sans symptômes ».
Le Figaro explique que «
 les participants devaient répondre à un questionnaire d’orientation reconnaissante (le GQ-6, validé scientifiquement) avec des questions telles que «J’ai de nombreuses raisons d’être reconnaissant dans la vie», «Je suis reconnaissant envers une grande diversité de personnes», ou encore «En vieillissant, je me trouve davantage capable d’apprécier les personnes, les événements et les situations qui ont fait partie de ma vie» ».
« Les résultats ont montré que ceux qui éprouvaient le plus de gratitude étaient aussi ceux chez qui les différents paramètres cités plus haut étaient les plus favorables 
», relève le journal, qui ajoute que « pour les chercheurs américains, l’une des explications des bienfaits de la gratitude sur la santé vient bien de la perception positive des événements quotidiens ».
Le Figaro cite notamment Rébecca Shankland, maître de conférences à l’université de Grenoble-Chambéry, qui note que 
« les personnes qui éprouvent de la gratitude repèrent davantage les événements positifs de la vie et les retiennent plus que les personnes moins reconnaissantes ».
« Elles ont ainsi une représentation plus positive de leur environnement social et de leurs conditions de vie. La gratitude réduit la tendance au matérialisme et à la comparaison sociale et augmente l’empathie, ce qui génère des relations de meilleure qualité », 
continue la psychologue.
Le journal évoque «
 une disposition d’esprit naturelle chez certaines personnes qui éprouvent fréquemment de la gratitude pour un grand nombre de petites choses. Même lorsqu’elles sont malades », puis relève qu’« on peut aussi apprendre à être plus reconnaissant ».

 

 

20 05 15

« Troubles autistiques : une augmentation en trompe l’œil »

Le Figaro

 

Le Figaro indique en effet qu’« une étude suédoise attribue la hausse du nombre d’enfants diagnostiqués comme autistes à un dépistage trop poussé ».
Le journal relève qu’« 
on assiste depuis une vingtaine d’années à une augmentation spectaculaire du nombre de cas de troubles du spectre autistique (TSA) dans le monde. Ces pathologies […] toucheraient aujourd’hui en France près de 1 personne sur 150, contre 1 personne sur 370 il y a seulement 14 ans ».
Le Figaro note que « 
la recherche de nouvelles causes environnementales aux TSA est très active et suscite de fortes inquiétudes : vaccins, pollution, exposition aux métaux lourds, alimentation moderne ont été tour à tour mis en cause ».
Le quotidien observe cependant que « d’après l’équipe de Christopher Gillberg, de l’université de Göteborg (Suède), la prévalence des troubles autistiques est en réalité stable ».
« Pour arriver à cette conclusion, publiée dans le British Medical Journal, les scientifiques ont étudié la répartition des profils autistiques dans une cohorte d’enfants suédois nés entre 1993 et 2002 à l’aide d’entretiens téléphoniques avec leurs parents 
», explique Le Figaro.
Le journal indique que « 
cette méthode permet d’établir l’ordre de grandeur de la prévalence des TSA tout en s’affranchissant du biais de sélection des résultats issus des statistiques officielles ».
Le Pr Éric Fombonne, de l’université de l’Oregon (États-Unis), spécialiste de l’autisme, remarque que 
« la méthodologie reste discutable, à cause du manque de sensibilité des entretiens téléphoniques, mais les résultats obtenus n’en demeurent pas moins cohérents avec les observations des spécialistes : il n’y a pas d’épidémie de troubles autistiques ».
Le quotidien constate ainsi qu’«
 alors que les données du registre national des patients de Suède montrent une multiplication par 2 du nombre de cas diagnostiqués entre 1993 et 2002 (de 0,25 à 0,5%), l’étude Gillberg montre une prévalence réelle stable autour de 1% ».
Le Figaro relève que « 
pour expliquer cet écart, les scientifiques évoquent essentiellement des évolutions sociales : les parents sont davantage encouragés à faire diagnostiquer leurs enfants grâce à une meilleure reconnaissance de l’autisme dans les sociétés occidentales ».
Le journal ajoute que « 
les auteurs de l’étude soulignent le danger d’un dépistage trop inclusif de l’autisme: d’autres troubles psychiques, du langage ou du déficit de l’attention pourraient être éclipsés, alors même qu’ils demandent une prise en charge spécifique ».

 

 

26 05 15

« Le burn-out, dossier brûlant »

Les Echos Libération

 

Les Echos observe en effet : « Conséquence spectaculaire de la montée du stress au travail, le syndrome d’épuisement professionnel touche de plus en plus de personnes. La riposte s’organise même si le gouvernement refuse de franchir le cap de la reconnaissance en maladie pro ».
Le journal brosse le portrait d’un commercial, d’une cadre RH… qui « 
ont rejoint la cohorte des grands brûlés du travail, consumés par un burn-out. Conséquence spectaculaire de la montée du stress au travail, le syndrome d’épuisement professionnel, en français, résulte de «l’écart trop important entre leurs attentes, la représentation qu’ils ont de leur métier – portée par des valeurs et des règles – et la réalité du travail», indique l’Institut national de recherche sur la santé au travail (INRS) ».
Les Echos constate que « 
faute de données, impossible de compter les victimes : les tableaux de maladies professionnelles ne mentionnent aucune maladie due à des facteurs psychiques. Mais les services de santé au travail, des experts et les syndicats tirent la sonnette d’alarme ».
Le quotidien remarque qu’« 
apparu dans les années 1980 dans la santé et l’éducation (des métiers «vocations», exigeants et à forte charge émotionnelle), le burn-out «gagne depuis 15 ans les entreprises et la vague s’accélère», martèle Jean-Claude Delgènes », fondateur du cabinet Technologia, expert des risques psychosociaux.
Martine Keryer, médecin du travail, note pour sa part : 
« 60% de mes consultations concernent le stress, contre 10% il y a 20 ans. Je devrais écrire psychiatre sur ma porte… ».
Les Echos constate ainsi que 
« le temps du déni […] est révolu. Un rapport remis en 2010 par Henri Lachmann (Schneider Electric), Murielle Pénicaux (Danone) et Christian Larose (CGT) analyse les nombreux facteurs alimentant l’essor des situations de stress chronique au travail : rythme accru des réorganisations, peur du chômage, essor des organisations matricielles qui imposent un reporting permanent, nouvelles formes de taylorisme dans le tertiaire, […] omniprésence des e-mails et des portables qui empêchent de déconnecter, pression aux résultats avec la financiarisation de l’économie… ».
Le journal relève en outre que « 
selon une étude du ministère du Travail, 9% des salariés sont « surexposés » aux risques psychosociaux, et 13% n’en sont pas loin. Selon Technologia, 3 millions de salariés sont menacés, à divers degrés, de burn-out ».
Le quotidien souligne toutefois que «
 la riposte s’organise. Les colloques se multiplient, doublés d’appels à une mesure choc : la reconnaissance en maladie professionnelle des différents troubles psychiques liés au stress (épuisement, trouble anxieux, etc.). Le salarié en burn-out, qui ne serait ainsi plus considéré comme un «banal» dépressif, ne serait plus pris en charge par le régime général, mais par la branche AT-MP, financée par les cotisations des entreprises ».
« Fin avril, Benoît Hamon [député PS des Yvelines], s’est dit «déterminé» à profiter de l’examen du projet de loi sur le dialogue social, fin mai, pour réclamer ce geste, qu’«on attend d’un gouvernement de gauche» », 
poursuit Les Echos.
Le journal note que « 
ce serait une petite révolution : aujourd’hui, il est quasi impossible de faire reconnaître la responsabilité de son employeur dans un burn-out. Certes, il peut être qualifié en accident du travail si la phase de rupture physique intervient sur le lieu de travail, car il remplit alors le caractère nécessaire de soudaineté. Mais encore faut-il que l’entreprise ne conteste pas cette décision ».
« 
Le gouvernement attend un rapport de la Direction générale du travail (DGT) pour se prononcer. Mais c’est une manœuvre dilatoire et sa religion est déjà faite : il ne veut pas franchir le cap de la reconnaissance en maladie pro. Le lobbying du patronat, déjà très remonté contre la création actuelle du compte pénibilité physique, pèse lourd, d’autant que la démarche est jugée bien incertaine, sinon impossible », continue le quotidien.
Les Echos cite un « 
proche du dossier », qui observe : « Si on ouvre la porte des maladies professionnelles aux risques psychiques, on met le doigt dans un engrenage dont personne ne mesure l’étendue ».
« Il pointe en outre les risques de dérives ou d’explosion des coûts «si les médecins commencent à mettre toutes les dépressions sur le dos des patrons» ou «si certains s’en servent pour des préretraites déguisées» »,
 ajoute le quotidien.
Le journal relève que « 
les juristes sont aussi sceptiques », et évoque enfin une meilleure prévention : « C’est la carte que va jouer l’exécutif, via la publication à venir d’un guide ».
Libération aborde également le sujet, en titrant sur sa une : 
« Labeur au ventre ». Le journal indique également que « Benoît Hamon défend, devant l’Assemblée nationale, [à l’occasion du projet de loi sur le dialogue social], la reconnaissance de l’épuisement au travail comme maladie professionnelle. Ce qui forcerait les entreprises à assumer ».
Dans un entretien, le député évoque «
 un défi social auquel nous devons répondre. […] Il est normal de demander aux entreprises de s’adapter, d’être plus réactives et innovantes. Mais on ne peut pas encourager ces changements sans se préoccuper de l’impact sur la santé des salariés. Il en va de la responsabilité de la gauche d’adapter les protections aux nouvelles menaces ».
« C’est aussi une nécessité économique. Aujourd’hui, cela coûte plus cher de soigner ces pathologies que de les prévenir. C’est pourquoi j’ai déposé trois amendements au projet de loi sur le dialogue social en faveur de la reconnaissance professionnelle du burn-out
 », déclare Benoît Hamon.
Le député remarque en outre que «
 le burn-out est un mot un peu valise pour traduire plusieurs affections psychiques, mais au bout du compte il réunit des pathologies liées principalement au travail. Il est vrai que la question est complexe, mais il faut avancer sur cette définition sur laquelle patronat et syndicats ne parviennent pas à s’entendre. Je vais donc demander un rapport sur la reconnaissance du burn-out au tableau des maladies professionnelles. Cela permettra d’enclencher une réflexion globale sur la prise en charge des maladies professionnelles en France ».

 

 

27 05 15

« Une intelligence différente à chaque âge de la vie »

Le Figaro

 

Le Figaro fait savoir que « selon une étude du Massachusetts Institute of Technology (MIT) aux États-Unis, parue dans Psychological Science, les facettes de l’intelligence ne «vieilliraient» pas de la même façon, certaines ne faisant même que s’améliorer au fil des années ».
Le journal explique que 
« les professeurs de psychologie Joshua Hartshorne et Laura Germine ont recueilli les données de deux sites Internet (Gamewithwords.org et Testmybrain.org) proposant des tests de QI, de mémoire et de langage. Les réponses de 48.537 individus âgés de 10 à 89 ans ont été analysées en fonction de l’âge et de la capacité mentale utile à la résolution de l’exercice demandé, de l’arithmétique à la perception des émotions ».
Le Figaro rappelle que «
 jusqu’ici, les spécialistes s’accordaient pour distinguer deux types d’intelligence […] : l’une dite «fluide», comprenant la logique et la résolution de problèmes, l’autre dite «cristallisée», qui augmente tout au long de la vie par accumulation de savoirs ou d’expériences ». Joshua Hartshorne indique que « d’après nos résultats, l’intelligence ne saurait être réduite à cette seule distinction ».
Le journal relève que « 
l’intelligence fluide, qui comprend les capacités de mémoire à court terme, de vitesse et de codage (remplacer des nombres par des symboles dans un temps limité, reproduire un dessin géométrique après 10 secondes d’observation), serait optimale entre 19 et 20 ans et diminuerait ensuite rapidement ».
« L’intelligence dite cristallisée, illustrée par des tests de vocabulaire, de culture générale, de compréhension, d’arithmétique et de similitude (savoir en quoi deux objets sont semblables), s’améliorerait au contraire tout au long de la vie et ne chuterait qu’avec la sénilité 
», poursuit le quotidien.
Le professeur en neurobiologie Bernard Sablonnière (faculté de médecine de Lille), précise ainsi : « 
Contrairement à une idée reçue, le cerveau ne perd que très peu de neurones en vieillissant. En revanche, la capacité de fabriquer des neurotransmetteurs diminue et le cerveau ralentit, pour ainsi dire ».
« Mais certaines capacités peuvent rester performantes dans la vieillesse si elles ont été entretenues. C’est le cas de la mémoire des chauffeurs de taxi avant l’apparition des GPS, et c’est sûrement ce qui se passe avec le vocabulaire si l’on continue de lire, ou l’arithmétique si l’on a manié les chiffres pendants de nombreuses années 
», continue le spécialiste.
Le Figaro ajoute que « 
d’autres facultés ne pouvant être associées aux deux types d’intelligence connus ont émergé de ce traitement de données. Les meilleurs résultats dans les tests nécessitant une analyse de la situation (retrouver la partie manquante d’un objet, ou encore assembler des images pour retracer une histoire) et ceux impliquant la mémoire dite de travail ont été obtenus par les participants âgés de 25 à 35 ans ».
« 
L’intelligence émotionnelle ne semble pas non plus dépendre des autres capacités intellectuelles. Mesurée dans cette étude par la faculté de reconnaître l’émotion d’un individu en ne regardant qu’une photo de ses yeux, elle culmine à 48 ans et ne décroît ensuite que très lentement », observe le journal.

 

 

29 05 15

« Le burn-out peut être reconnu comme une maladie professionnelle, selon l’Assemblée »

Le Monde

 

Le Monde indique en effet que « l’Assemblée nationale a inscrit dans le projet de loi sur le dialogue social que les maladies psychiques peuvent être reconnues comme maladies professionnelles, via des amendements des députés PS et du gouvernement, dans le cadre du débat sur le burn-out ».
Le journal explique que « 
porté par l’ancien ministre Benoît Hamon et cosigné par tout le groupe socialiste, cet amendement, identique à celui du gouvernement, dispose que «les pathologies psychiques peuvent être reconnues comme maladies d’origine professionnelle» aux mêmes conditions que les autres affections ».
Le quotidien ajoute que 
« la prise en compte de ces pathologies se fera via le système complémentaire de reconnaissance des maladies professionnelles, l’inscription dans le tableau des maladies professionnelles n’étant pas adaptée à la spécificité et à la complexité de ces pathologies, selon l’exposé des motifs de l’amendement gouvernemental ».
Le Monde précise que «
 ces cas feront l’objet d’un traitement spécifique par les caisses primaires d’assurance maladie et les comités régionaux de reconnaissance des maladies professionnelles, selon des modalités qui seront précisées par décret. Pourrait notamment être envisagée la participation de praticiens spécialisés en psychiatrie à l’examen de ces dossiers ».
Le journal relève toutefois que «
 s’il a reconnu que «les maladies psychiques liées au travail, en particulier le syndrome d’épuisement professionnel, dit burn out, sont une réalité» et évoqué «de vraies souffrances individuelles» liées à ce syndrome, le ministre du Travail François Rebsamen a parlé d’un «problème complexe» ».
« Il s’est montré «réservé» à une inscription du burn-out dans la classification des maladies professionnelles, «qui pourrait satisfaire tout le monde a priori mais qui aurait peu de réalité, à part un aspect médiatique» », 
note le quotidien.
Le Monde poursuit : «
 «La meilleure solution» est de permettre la reconnaissance du burn out par les comités régionaux, a plaidé M. Rebsamen, insistant sur la «priorité absolue» de la prévention, au travers notamment d’un guide à destination des employeurs, et sur le futur plan santé au travail en discussion avec les partenaires sociaux ».

 

 

Revue de presse santé psy – avril 2015

02 04 15

« Alcool : quand l’enfant trinque in utero »

Le Monde

 

Le Monde rappelle dans son cahier « science & médecine » que « consommer de l’alcool pendant la grossesse peut avoir de graves conséquences sur l’enfant à naître. Pourtant, les troubles liés à l’alcoolisation fœtale restent sous-diagnostiqués ».
Le journal note ainsi : 
« Retard intellectuel, de la croissance, malformations… En France, l’exposition prénatale à l’alcool entraîne des troubles chez 8.000 nouveau-nés chaque année. Des professionnels appellent à une mobilisation générale ».
Le Monde observe que 
« ce devrait être une excellente nouvelle : la première cause de handicap mental et d’inadaptation sociale non génétique est complètement évitable. Mais les troubles causés par l’alcoolisation fœtale (TCAF), c’est-à-dire l’ensemble des manifestations qui peuvent survenir après une exposition prénatale à l’alcool, demeurent un problème méconnu de santé publique ».
« Dans le monde occidental, presque un individu sur cent (9 sur 1 000 naissances vivantes) est concerné, selon les estimations reconnues par les autorités sanitaires. Soit, en France, quelque 8. 000 nouveaux cas par an, dont 800 avec la forme la plus spécifique, le syndrome d’alcoolisation fœtale (SAF), qui résulte de consommations maternelles très élevées 
», remarque le quotidien.
Le Monde souligne toutefois que «
 la fréquence des TCAF pourrait être bien supérieure, si l’on en croit des études épidémiologiques récentes. Une enquête américaine, publiée en novembre 2014 dans la revue Pediatrics, évalue entre 2,4 % et 4,8 % leur proportion chez les enfants de 6-7 ans habitant une ville du Midwest. En 2006, la même équipe avait trouvé une fréquence du même ordre dans des écoles primaires de la région du Lazio, en Italie ».
Le journal observe par ailleurs : « 
Prévention sur la consommation de toute boisson alcoolisée pendant la grossesse, repérage des femmes enceintes à risque, diagnostic précoce et prise en charge adaptée des enfants atteints… Dans la lutte contre ces handicaps évitables, des pays comme le Canada font figure de modèle. En France, faute d’un système coordonné, le bât blesse à tous les niveaux. […] Un constat d’autant plus rageant que c’est en France qu’a été initialement décrit le tableau le plus complet des atteintes dues à une exposition prénatale à l’alcool ».

03 04 15

 

« L’anorexie, maladie au cœur d’un délit ? »

Libération Le Parisien Le Monde

 

Le Parisien indique que « l’Assemblée nationale a créé, dans la nuit de mercredi à jeudi, dans le cadre du vote de la loi Santé, un nouveau délit, puni d’un an d’emprisonnement et de 10.000 € d’amende visant à réprimer l’incitation à la maigreur excessive, notamment de la part de sites internet pro-anorexie ».
Le journal précise qu’« 
en revanche, la pénalisation du recours par les agences à des mannequins en état de dénutrition n’a pas été retenue ».
Le quotidien cite ce texte, qui indique que «
 provoquer une personne à rechercher une maigreur excessive en encourageant des restrictions alimentaires prolongées ayant pour effet de l’exposer à un danger de mort ou de compromettre directement sa santé est puni d’un an d’emprisonnement et de 10.000 euros d’amende ».
Le Parisien note que « 
pour combattre les troubles alimentaires tels que l’anorexie, maladie mentale concernant entre 30.000 et 40.000 personnes (90% de femmes) et comptant parmi les pathologies psychiatriques entraînant la plus forte mortalité, la création d’un nouveau délit «apparaît nécessaire car les dispositions du Code pénal actuellement ne permettent pas de s’attaquer à l’action de certains sites internet», selon les signataires de l’amendement ».
Le Monde relève également que «
 l’amendement interdisant les sites « pro-ana » [a été] adopté ». Le journal cite le rapporteur du projet de loi, Olivier Véran, qui a indiqué que « la liberté d’expression sur Internet ne sera pas remise en question », « tout en appelant à veiller à différencier les sites «parfois tenus par des jeunes femmes qui s’en servent comme d’un exutoire» de ceux qui «font clairement l’apologie des méthodes pour maigrir le plus possible» », ajoute le quotidien.
De son côté, Libération titre sur sa une : «
 Anorexie, la loi s’emmêle ». Le journal note que « les députés ont adopté un amendement pénalisant l’incitation à la maigreur. Un autre devrait suivre. Mais peut-on légiférer sur une maladie aussi complexe ? ».
Le quotidien s’interroge ainsi : «
 L’anorexie, maladie au cœur d’un délit ? », et consacre 4 pages au sujet, avec un « décryptage en 5 points » : « Que contient cet amendement ? », « Qu’est-ce que l’anorexie ? », « Comment l’anorexie se manifeste-t-elle ? », « Comment lutter ? », « La mode est-elle le diable ? ».
Libération remarque en outre que « 
de nombreux pays ont tenté de réglementer l’ultramaigreur dans les défilés ou les magazines. Avec plus ou moins de succès », évoquant notamment l’exemple d’Israël, « à la pointe du combat pour les formes ».

 

 

07 04 15

« Secret médical et cas de conscience du médecin »

La Croix

 

Pierre Bienvault constate dans La Croix que « le cas du copilote de la Germanwings a fait naître un débat sur une possible remise en cause du secret médical, notamment pour certaines professions à risque ».
Le journaliste parle d’« 
un débat un peu biaisé car pour l’instant personne ne sait précisément la nature des problèmes de santé récents dont souffrait le copilote de la Germanwings. Et ce sera à la justice de déterminer ce que savaient précisément les médecins d’Andréas Lubitz et s’ils auraient dû ou non se délier du secret médical ».
Le Dr Jean-Marie Faroudja, président de la section éthique et déontologie à l’Ordre des médecins, remarque pour sa part :
 « En attendant, on peut rappeler que le respect de ce secret est un principe général et absolu. Et qu’il ne peut être levé que dans des conditions très précises ».
Pierre Bienvault rappelle ainsi que 
« plusieurs textes en France précisent les règles du secret médical. Le code de déontologie souligne qu’il couvre «tout ce qui est venu à la connaissance du médecin dans l’exercice de sa profession c’est-à-dire non seulement ce qui lui a été confié, mais aussi ce qu’il a vu, entendu ou compris» ».
« Quant au code pénal, il fait valoir que la révélation d’une information «à caractère secret par une personne qui en est dépositaire soit par état par profession» est punie d’un an de prison et de 15 000 € d’amende »
, note le journaliste.
Pierre Bienvault continue : « 
Voilà pour la théorie. Mais en pratique, un médecin est parfois confronté à des problèmes de conscience. Doit-il par exemple se délier du secret face à un patient, exerçant une profession à risque, et par ailleurs très dépressif ou à tendance suicidaire ? ».
Le Dr Faroudja estime qu’« 
on risquerait alors d’ouvrir une brèche dangereuse. Car il faut comprendre que si un pilote sait que son médecin peut se délier du secret, il risque de ne plus vouloir se soigner du tout. Mais si le médecin estime que l’état de santé d’un patient n’est pas compatible avec son activité professionnelle, il doit alors tout faire pour le convaincre de renoncer à cette activité ».
Le Pr Jean-Pierre Olié, psychiatre à l’hôpital Sainte-Anne à Paris, évoque un cas rencontré dans sa pratique : «
 Il s’agissait d’un pilote, qui souffrait de troubles bipolaires avec un épisode dépressif majeur et une forte suicidalité. Un jour, je l’ai reçu en consultation dans un état très préoccupant. Et pour moi, il était inconcevable de le laisser repartir en sachant qu’il allait voler le lendemain. Mais en même temps, je ne me voyais pas non plus téléphoner à son employeur ».
« Un «casse-tête» dont le Pr Olié s’est sorti en parvenant, au final, à convaincre son patient d’accepter une hospitalisation », 
indique Pierre Bienvault, qui ajoute que « pour le Dr Faroudja, tout dépend de ce que sait le médecin ».
Le journaliste note en outre qu’«
 un médecin doit lever le secret s’il a connaissance de sévices sur des personnes mineures ou vulnérables. En revanche, tout n’est pas possible même si un médecin a conscience d’un danger pouvant concerner autrui ».
Pierre Bienvault aborde un cas «
 régulièrement évoqué : celui des médecins qui soignent des personnes atteintes par le virus du sida mais ne souhaitant pas le révéler à leur partenaire. Faut-il alors informer le ou la conjointe du risque encouru en cas de rapports non protégés ? Dans ce cas, le médecin ne peut se délier du secret. Il doit juste tout faire pour convaincre son patient de ne pas garder le silence ».

 

 

09 04 15

« IVG : l’Assemblée vote la suppression du délai de réflexion »

Le Parisien Le Monde

 

Le Parisien note que « l’Assemblée nationale a voté mercredi, en première lecture, la suppression du délai de réflexion de 7 jours imposé aux femmes souhaitant une interruption volontaire de grossesse (IVG). Cette mesure est l’une des dispositions du projet de loi sur la santé ».
Le journal rappelle qu’« 
actuellement, la loi votée en 1975 à l’initiative de Simone Veil prévoit deux consultations médicales obligatoires avant l’IVG, avec un délai de réflexion d’une semaine entre les deux, qui peut cependant être réduit à 48 heures en cas d’urgence, c’est-à-dire lorsque le délai légal de 12 semaines de grossesse approche ».
Le quotidien remarque que 
« le délai de réflexion ne sert qu’à culpabiliser les femmes, ont souligné de nombreux députés de la majorité, et «il est souvent vécu dans une grande solitude», a relevé la rapporteure du projet de loi, Bernadette Laclais (PS) ».
Le Parisien ajoute que « 
tous les députés de l’opposition présents – exclusivement des hommes, à l’exception d’Isabelle Le Callennec (UMP) – se sont élevés contre cette disposition, la plupart pour des raisons de fond, quelques-uns pour des raisons de forme ».
Le journal indique que « 
l’Assemblée a aussi adopté, avec le soutien du gouvernement, un amendement socialiste autorisant les centres de santé à pratiquer des IVG instrumentales (par aspiration). Ces centres ne peuvent actuellement que réaliser des IVG médicamenteuses ».
La députée socialiste Catherine Coutelle, présidente de la délégation aux droits des femmes de l’Assemblée, « 
qui avait proposé en vain en commission de supprimer la clause de conscience permettant aux médecins de refuser de pratiquer une IVG, n’a pas défendu en séance d’amendement en ce sens », poursuit le quotidien.
Le Monde indique aussi que « 
l’Assemblée vote la suppression du délai de réflexion de 7 jours ». Le journal observe que « sur les bancs de l’opposition, quelques élus s’étaient particulièrement mobilisés sur cette question. […] La ministre de la Santé […] a apporté son soutien à la suppression de ce délai ».
Marisol Touraine a ainsi déclaré : « 
La loi de 1975 résulte d’un équilibre qui n’a pas vocation à être figée pour l’éternité. La société a évolué. La relation à l’IVG ne s’est pas banalisée, elle s’est normalisée. Une femme qui a pris sa décision n’a pas besoin de temps ».

 

 

13 04 15

« Mariage heureux, tension artérielle au beau fixe ? »

Le Parisien

 

Le Parisien fait savoir qu’« un mariage heureux pourrait être l’une des causes d’une bonne santé cardiovasculaire », selon une étude de chercheurs de l’Université du Michigan (Etats-Unis), parue dans The Journals of Gerontology.
Kira S. Birdett, qui a mené ce travail, remarque : «
 Nous avons été particulièrement intéressés de trouver que les maris étaient plus sensibles au stress de leurs femmes que l’inverse, surtout étant donné tous les travaux précédents qui avaient montré que les épouses étaient plus affectées par le lien marital ».
Le journal souligne ainsi que «
 le stress des femmes pourrait avoir d’importantes conséquences sur la tension artérielle de leur mari. […] Ceci semble se confirmer surtout dans les situations matrimoniales à problèmes ».
Le Parisien relève que selon ces chercheurs, « 
lorsqu’il est question de mariage et de santé, il semblerait que l’analyse du couple dans son ensemble soit plus efficace qu’un simple examen individuel
Le Dr Birdett note ainsi que 
« la physiologie individuelle partage d’étroits liens avec non seulement les expériences propres de la personne mais aussi avec les expériences et les perceptions de son époux ou de son épouse ».
Le quotidien précise que «
 les chercheurs ont utilisé la pression artérielle systolique comme mesure de base et ont mené des évaluations biomédicales et psychosociales sur les participants entre 2006 et 2012. Les effets sur la santé des difficultés matrimoniales étaient doubles mais variaient cependant selon le genre ».
«
 Un mariage peu harmonieux était un indicateur de tension artérielle élevée lorsque les deux époux reconnaissaient que leur relation n’allait pas bien. Les chercheurs en ont conclu que la qualité de la relation avait un effet direct sur la santé cardiovasculaire et qu’elle modérait les effets du stress », indique Le Parisien.

 

 

16 04 15

« Diabète de grossesse : un risque accru d’autisme pour l’enfant ? »

Sciences et Avenir

 

Sciences et Avenir fait savoir que « les enfants dont la mère a eu du diabète gestationnel au début de la grossesse auraient un risque plus élevé de développer des troubles autistiques, selon une étude parue dans le Journal of the American Medical Association ».
Le magazine explique que «
 les chercheurs des centres médicaux de Kaiser Permanente en Californie ont analysé les dossiers médicaux électroniques de plus de 322.000 enfants de différentes origines ethniques, nés entre 28 et 44 semaines de grossesse dans le sud de la Californie entre 1995 et 2009 ».
« Ils ont suivi ces enfants pendant 5 ans et demi en moyenne et constaté que ceux exposés au diabète gestationnel de leur mère avant la 26e semaine de grossesse connaissaient un risque accru de 63% de développer des troubles autistiques par rapport à ceux n’ayant pas été exposés. Mais après avoir pris en compte l’âge maternel, le niveau d’éducation, l’origine ethnique et les revenus du foyer, les auteurs de l’étude ont déterminé que ce risque était 42% plus élevé »
, précise Sciences et Avenir.
Anny Xiang, du Centre de recherche et d’évaluation du Kaiser Permanente, remarque que 
« l’exposition des fœtus à l’hyperglycémie maternelle pourrait avoir des effets durables sur le développement et le fonctionnement des organes de l’enfant. Toutefois, le fait de savoir si le diabète de la mère peut perturber le développement du cerveau du fœtus et accroître le risque de troubles d’autisme est moins clair ».
Le magazine relève que la chercheuse 
« note qu’il s’agit d’une étude d’observation qui montre un lien entre diabète de grossesse et autisme mais ne le prouve pas. Cette étude indique également que les enfants dont la mère a souffert de diabète de grossesse après 26 semaines de grossesse n’avaient pas davantage de risque d’autisme que ceux dont la mère n’avait pas de diabète préexistant ou gestationnel ».
Sciences et Avenir ajoute que la scientifique 
« suggère également qu’un dépistage précoce de l’autisme chez des enfants nés de mère ayant souffert de diabète gestationnel avant la 26e semaine de grossesse pourrait s’imposer. Le diabète de grossesse peut aussi provoquer d’autres problèmes de santé pour la mère dont un risque accru de développer le diabète de type 2 ».

 

 

20 04 15

« Une micropompe électronique achemine les médicaments au cœur du cerveau »

Sciences et Avenir

 

Sciences et Avenir observe que « les pathologies qui touchent le cerveau sont particulièrement difficiles à traiter. Car il n’est pas aisé d’acheminer précisément les molécules thérapeutiques mises au point jusqu’aux zones ciblées. Par exemple, la barrière hémato-encéphalique, qui sépare le cerveau de la circulation sanguine, empêche la majorité des molécules d’atteindre leurs cibles cérébrales. C’est d’ailleurs l’une des raisons pour lesquelles il est si difficile de trouver un traitement à la maladie d’Alzheimer ».
« Quant aux médicaments qui parviennent à franchir cette barrière et pénétrer dans le cerveau, ils ont tendance à agir de manière non spécifique, s’attaquant ainsi à des régions cérébrales saines
 », ajoute le magazine.
Sciences et Avenir note cependant que « 
des scientifiques ont peut-être trouvé la solution à cette problématique de la recherche en neurosciences. Elle consiste à injecter les traitements directement dans le cerveau, sans passer par la case « circulation sanguine » », selon un article publié dans Advanced Materials.
Le mensuel explique qu’«
 une équipe de chercheurs dirigée par Christophe Bernard au sein de l’unité « Institut de neurosciences des systèmes » de l’Inserm, a mis au point une sorte de micropompe électronique à implanter dans le cerveau, au niveau des zones cérébrales ciblées. Un peu sur le modèle de la stimulation cérébrale profonde (SCP) utilisée pour gérer les tremblements caractéristiques de la maladie de Parkinson, le dispositif serait installé au plus près des zones ciblées dans le cerveau ».
Christophe Bernard indique que 
« la micropompe pourrait d’ailleurs à terme remplacer les électrodes plus grosses dont on se sert pour la SCP ».
Sciences et Avenir précise que «
 20 fois plus fin qu’un cheveu – dont l’épaisseur est comprise entre 50 et 100 micromètres – ce dispositif serait relié à un boîtier externe alimentant la pompe en électricité et, surtout, à un réservoir molécules thérapeutiques ». Christophe Bernard remarque qu’« il s’agirait alors de molécules pures, non diluées, dont l’effet serait quasiment immédiat ».
Le magazine souligne que « 
la micropompe est une sorte d’aiguille faite « dans un matériau bio-compatible et poreux, plein de trous donc », par lesquels sont évacués les médicaments ».
Sciences et Avenir observe que c’est
 « sur l’épilepsie que l’équipe a travaillé pour apporter la preuve de concept de l’efficacité du dispositif. […] Les chercheurs ont reproduit l’hyperexcitabilité des neurones épileptiques dans le cerveau de souris in vitro. Ils ont ensuite acheminé une molécule inhibant l’activité des neurones à l’aide de la micropompe. Résultat : ils sont parvenus à mettre fin à l’activité anormale de la région ciblée. Le tout sans interférer avec les fonctions des neurones avoisinants ».
Le mensuel relève enfin que « 
pour Christophe Bernard, cette micropompe pourrait donner une seconde vie à de nombreuses molécules abandonnées », le chercheur observant qu’« il existe un immense catalogue de produits pharmaceutiques très prometteurs dont on ne peut se servir car ils ont échoué aux tests cliniques ».

 

 

22 04 15

« La consommation de cannabis en hausse chez les jeunes de 17 ans »

Le Parisien La Croix Le Monde Le Figaro

 

Le Parisien fait savoir que « la consommation de cannabis est repartie à la hausse chez les jeunes de 17 ans : près d’un sur deux dit l’avoir déjà expérimenté en 2014 et près d’un sur dix en consomme régulièrement, selon une étude de l’Observatoire français des drogues et des toxicomanies (OFDT) ».
Le journal précise que «
 selon les premiers résultats de cette 8e étude Escapad (Enquête sur la santé et les consommations lors de l’appel de préparation à la défense), menée en mars 2014 auprès de 22.023 personnes âgés de 17 ans, 47,8% des jeunes affirment avoir déjà essayé le cannabis et 9,2% disent en fumer au moins dix fois par mois. Ils étaient respectivement 41,5% et 6,5% lors de la dernière édition en 2011 ».
« Un quart d’entre eux (25,5%) indique également en avoir consommé dans le mois, contre 22,4% il y a trois ans. Ces chiffres mettent fin à onze ans de baisse depuis 2003 
», continue Le Parisien.
Le quotidien ajoute que « 
cette hausse générale s’explique notamment par une recrudescence de la consommation féminine : 45,8% des filles déclaraient avoir déjà expérimenté le joint en 2014, contre 38,9% en 2011, et 5,8% affirmaient en consommer régulièrement, contre 3,4% il y a trois ans ».
Le Parisien observe néanmoins que 
« l’usage chez les garçons, globalement stable depuis 2000, demeure le plus important. Parmi ceux ayant fumé du cannabis dans l’année, 1 garçon sur 4 (25,7%) présente un « risque élevé d’usage problématique ou de dépendance au cannabis », ajoute l’OFDT, qui a développé des critères de repérage des consommations à risque. Les filles sont 17,3% dans ce cas. Cela représente au total 8% des jeunes de 17 ans (contre 5,3% en 2011) ».
Le Monde note aussi que « 
le cannabis [est] en forte hausse chez les ados ». Le journal souligne que « tous les indicateurs sont au rouge. Après une décennie de baisse, la consommation de cannabis chez les adolescents de 17 ans est repartie nettement à la hausse ».
Le quotidien relève entre autres que « 
bien plus que l’expérimentation, c’est le niveau de consommation qui interpelle. En trois ans, le pourcentage de jeunes de 17 ans déclarant avoir fumé un joint au moins une fois dans l’année est passé de 34,6% à 38,2%, et celui de ceux qui l’ont fait dans le mois de 22,4% à 25,5%. Près d’un sur dix (9,2%) dit consommer du «shit» au moins dix fois par mois, contre 6,5% en 2011 ».
« La note de l’OFDT insiste en outre sur le fait, important, que parmi les jeunes ayant fumé du «shit» dans l’année 25,7% des garçons et 17,3% des filles présentent un risque élevé d’usage dit problématique ou de dépendance. Soit 8% de l’ensemble des adolescents de 17 ans, contre 5,3% en 2011
 », observe Le Monde, qui note que « tous les regards vont se porter sur les futurs chiffres, pour savoir si la hausse redevient la tendance ».
Le Figaro retient également cette «
 hausse alarmante de la consommation de cannabis chez les adolescents français ». Le journal indique ainsi que selon l’étude de l’OFDT, « le cannabis [est] en forte hausse, le tabac et l’alcool en légère progression. […] C’est surtout l’évolution de l’usage du cannabis qui est la plus frappante. Tous les chiffres sont en forte hausse par rapport à 2011 ».
La Croix relaie aussi les résultats de cette étude et cite Stanislas Spilka, responsable des enquêtes à l’OFDT, qui précise : «
 La résine et l’herbe sont à des prix tout à fait accessibles pour des adolescents, en raison d’une grande variété d’offre sur notre territoire. Le cannabis est également un produit de partage : il s’échange, ce qui participe à sa diffusion plus large. […] Davantage de jeunes ont commencé à fumer dans les années 2000. Leur usage du cannabis s’est traduit par une consommation qui se poursuit à l’âge adulte ».

 

 

23 04 15

« Une nouvelle étude confirme l’absence de lien entre vaccins et autisme »

Le Parisien

 

Le Parisien indique en effet qu’« une nouvelle étude portant sur environ 95.000 enfants ayant des frères et sœurs plus âgés dont certains étaient autistes, n’a montré aucun lien entre le vaccin contre la rougeole, les oreillons et la rubéole (INPES) et l’autisme ».
Le journal souligne que ces travaux parus dans le 
Journal of the American Medical Association (JAMA) et « financés en grande partie par les Instituts nationaux de la santé (NIH) », « confirment de nombreuses autres études du même type effectuées ces 15 dernières années ».
Le quotidien note cependant que 
« malgré ces multiples preuves scientifiques, un certain nombre de parents continuent de penser qu’il existe une corrélation entre le triple vaccin INPES et un risque accru des troubles du spectre autistique (TSA). Des enquêtes auprès de parents ayant un enfant souffrant d’autisme suggèrent qu’un grand nombre semblent penser que ce triple vaccin y a contribué ».
Le Parisien relève que selon les auteurs de cette étude, menés par la Dr Anjali Jain, du Lewin Group à Falls Church en Virginie (Etats-Unis), 
« cette croyance, combinée au fait qu’un enfant dont le frère ou la sœur aînée est autiste a un risque génétique accru de souffrir de ce trouble, pourrait conduire ces parents à ne pas faire vacciner leurs plus jeunes enfants ».
Le journal explique les chercheurs «
 ont analysé les demandes de remboursement de soins dans une banque de données d’un grand groupe d’assurance maladie. L’étude de toutes ces données indique que le vaccin INPES n’est aucunement lié à un accroissement du risque d’autisme, quel que soit l’âge de la vaccination ou le fait qu’un frère ou une sœur plus âgée soit autiste ».

 

 

« Contre la dépression, la méditation aussi efficace que les antidépresseurs »

Le Point

 

Le Point note que « les thérapies basées sur la « méditation de pleine conscience » sont une « alternative » aussi efficace que les traitements standards avec antidépresseurs contre les rechutes de dépression, selon une étude publiée dans The Lancet ».
Le magazine rappelle qu’«
 on estime qu’au moins la moitié des personnes ayant souffert de dépression en referont au moins une au cours de leur vie si elles ne suivent pas de traitement préventif », et relève que « jusqu’à maintenant, les « traitements d’entretien » par antidépresseurs au long cours constituent le traitement de référence ».
« Mais une technique de méditation baptisée thérapie cognitive basée sur la pleine conscience (Mindfulness Based Cognitive Therapy, ou MBCT, en anglais), qui consiste à focaliser son esprit, ses pensées et sensations sur l’instant présent, s’est également révélée efficace pour éviter les rechutes 
», note Le Point.
L’hebdomadaire explique que 
« l’équipe dirigée par Willem Kuyken, professeur en psychologie à l’Université d’Oxford, a testé l’efficacité de la méditation par rapport aux antidépresseurs dans un essai en « double aveugle », méthode qui permet de comparer rigoureusement deux traitements. 424 patients ayant souffert par le passé d’au moins trois importants épisodes dépressifs ont été traités soit par méditation soit par antidépresseurs ».
Le Point relève qu’« 
au terme d’un suivi de plus de 2 ans, les deux « traitements » se sont révélés « positifs » pour éviter ou retarder les rechutes, mais sans qu’on puisse établir une supériorité de la méditation sur les antidépresseurs en termes d’efficacité et de coût ».
« Les auteurs estiment toutefois que « cette étude, ajoutée aux précédents travaux, donne des preuves solides de l’efficacité » de la méditation de pleine conscience « pour les patients qui veulent une alternative » aux antidépresseurs 
», précise le magazine.
Dans un commentaire dans le 
Lancet, un psychiatre, le Dr Roger Mulder, de l’université d’Otago à Christchurch (Nouvelle-Zélande), écrit : « Nous avons un nouveau traitement prometteur qui est raisonnablement bon marché et applicable à une large part des patients à risque de dépression ».

 

 

28 04 15

« Cannabis : la France en retard dans la prévention »

Le Monde

 

C’est ce que titre Le Monde, qui indique que « des spécialistes critiquent la réponse pénale et médicale et appellent à comprendre pourquoi les jeunes fument ».
Le journal s’interroge en effet : «
 Pour empêcher – ou du moins limiter – la consommation de cannabis chez les adolescents, la France a-t-elle fait les bons choix ? La question est posée alors qu’après 10 ans de stabilisation à un niveau élevé, les mauvais chiffres publiés mardi 21 avril par l’Observatoire français des drogues et toxicomanies (OFDT) montrent que l’usage de cannabis chez les adolescents est reparti à la hausse ».
« Avec un jeune de 17 ans sur deux ayant déjà expérimenté le cannabis, et près d’un sur dix qui fume régulièrement des joints, le plan contre les conduites addictives annoncé fin 2013 par le gouvernement pourrait ne pas être suffisant. Plusieurs experts estiment aujourd’hui que de nouvelles pistes devraient être discutées 
», relève le quotidien.
Le Monde poursuit : 
« «Face à ces chiffres, que faire ?», a réagi la Fédération Addiction, qui regroupe des professionnels de la prévention et de la réduction des risques ». L’organisme évoque ainsi « l’échec d’une politique portée depuis des années qui, en France plus qu’ailleurs, a privilégié une réponse binaire – la pénalisation et le soin –, alors que la majorité de ces jeunes ne sont ni des malades, ni des délinquants ».
« Elle estime qu’en se posant uniquement la question de la maladie, et non pas celle de l’usage, l’on passe à côté de la majeure partie des consommateurs », ajoute le quotidien.
Le Monde cite Jean-Pierre Couteron, psychologue et président de la fédération, qui remarque : 
« Autant à un moment les risques étaient banalisés, autant, ces dernières années, dans les médias et du côté des pouvoirs publics, il a beaucoup été question des dangers (au volant, pour la santé mentale…), mais c’est un discours que n’entendent pas les jeunes. […] On les menace de prison et de schizophrénie, mais ça ne marche pas ».
La sociologue Sophie Le Garrec observe quant à elle que 
« les politiques de santé publique s’y prennent mal. [Il faudrait] sortir la prévention du milieu médical », et évoque « un énorme problème de discours, médicalisé, psychologisant et moralisant ». La chercheuse ajoute : « L’énoncé de chiffres, c’est important, mais ça ne permet pas d’expliquer le sens des consommations. Pourtant il serait temps de savoir ».
Le Monde relève que 
« l’OFDT vient justement de lancer une étude sur la construction des habitudes de consommation chez les jeunes. Une typologie des consommateurs devrait aussi être définie ».
Le journal note en outre que la fédération 
« réclame une accélération du développement d’outils comme le Strenghening Families Program, déployé dans 22 pays, qui vise à renforcer les compétences des familles sur la question du cannabis. Même chose avec les dispositifs dits d’intervention précoce qui visent à entrer plus tôt en contact avec les consommateurs, avant qu’ils en soient arrivés à consulter un addictologue ».

 

 

29 04 15

« Un lien établi entre tabac et tentative de suicide »

Le Figaro

 

Le Figaro indique en effet que « le tabac, qui est souvent pris comme stimulant chez les personnes dépressives, a un effet contraire et aggrave leur état », selon une étude parue dans Plos One.
Le journal relève que 
« pour démontrer cet effet, les chercheurs ont suivi durant près de 4 ans plus de 30.000 personnes, qu’ils ont interrogées en deux vagues : au début et à la fin de l’expérimentation ».
Le quotidien souligne que
 « plus de 1.600 personnes déclaraient avoir fait une tentative de suicide à la sortie de l’étude, elles étaient plus de 2.200 à l’entrée de l’étude ».
« Mais les personnes qui fumaient au début de l’étude et à la sortie déclaraient plus de tentatives de suicide au cours de ces 4 ans que les non-fumeurs, et ce, indépendamment des caractéristiques socio-démographiques, de l’historique psychiatrique et d’éventuelles tentatives de suicide antérieures. Le risque ne dépendait pas non plus du nombre de cigarettes fumées »,
 précise Le Figaro.
L’auteur de ce travail, le Dr Ivan Berlin, tabacologue à la Pitié-Salpêtrière (Paris), explique : « 
Nous avons contrôlé tous les facteurs et il en ressort bien que la cigarette possède un effet pharmacologique qui induit des tentatives de suicide. L’hypoxie, c’est-à-dire le manque d’oxygène du cerveau est l’une des hypothèses qui pourraient expliquer cet effet ».
Le journal indique en outre que 
« les nouveaux fumeurs et ceux qui ont rechuté entre les deux vagues d’enquêtes voient leur risque de tentative de suicide multiplié par 4 par rapport aux non-fumeurs ». Le Dr Berlin précise que « chez les anciens fumeurs, ce sur-risque disparaît, mais au bout d’un certain temps, un peu comme le risque cardiovasculaire ».
Le Figaro relève que 
« pour lui, il est donc important de surveiller attentivement le risque suicidaire, chez les fumeurs mais aussi chez les ex-fumeurs ».
Le Pr Michel Lejoyeux, psychiatre addictologue à l’hôpital Bichat (Paris), remarque quant à lui qu’«
 arrêter de fumer est toujours bénéfique. D’autant que réussir un sevrage tabagique, c’est euphorisant. Peu de comportements ont un impact aussi direct sur la qualité de vie et la santé ».
Le quotidien observe enfin que «
 ce risque de tentative de suicide lié au tabac aidera peut-être les candidats à l’arrêt à trouver une motivation supplémentaire pour écraser leur paquet de cigarettes. En matière de lutte contre le tabac, il ne faut en effet pas hésiter à faire feu de tout bois, car les messages de prévention passent mal. Une étude réalisée par une équipe de Marseille vient de montrer que seulement la moitié des fumeurs estiment qu’ils risquent de développer un cancer du poumon ».