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Revue de presse santé psy – septembre 2016

 

02 09 16

« Les jeunes actifs férus de petites pilules pour supporter le stress »

Le Monde

C’est ce que constate Catherine Quignon dans Le Monde, relevant : « Obligation de la performance, stress chronique, sentiment de ne plus pouvoir faire face… La pression au travail conduit une part non négligeable des jeunes actifs à recourir à des psychotropes, somnifères et tranquillisants ».
Jean-Claude Delgènes, directeur général du cabinet Technologia, spécialisé dans l’évaluation et la prévention des risques professionnels, précise que «
 20% à 25% de jeunes diplômés en prennent pour réussir leurs examens ou faire face à l’anxiété au travail ».
Catherine Quignon rappelle notamment qu’« 
alors que la France affiche l’un des plus hauts niveaux de productivité horaire au monde, selon les statistiques de l’OCDE, sa population est l’une des plus stressées des pays développés. La part de la population totale ayant pris un psychotrope sur un an est 2 fois supérieure à la moyenne des pays européens frontaliers, selon un rapport sur « Le bon usage des psychotropes » de l’Office parlementaire d’évaluation des politiques de santé publié en 2006 ».
Concernant «
 la difficulté de la jeune génération à s’insérer sur le marché du travail », Jean-Claude Delgènes remarque : « Pour conserver son premier emploi, il y a l’obligation d’être performant. Dans une de nos études sur l’impact du travail dans la vie privée, 30% des jeunes interrogés considéraient qu’ils devaient se montrer disponibles 100% de leur temps pour leur employeur ! ».
Catherine Quignon précise que « 
pour se donner un coup de fouet, les jeunes actifs se tournent vers les psychostimulants. En premier lieu, des compléments alimentaires ou des boissons énergisantes à base de caféine. Mais quelques-uns utilisent aussi les médicaments détournés de leur usage, comme la Ritaline et le Modafinil, [des] produits réputés booster les capacités intellectuelles ».
La journaliste souligne ainsi que «
 la consommation de ces médicaments, surnommés « smart drugs », se banalise dans le monde anglo-saxon. Si en France, leur usage détourné reste très minoritaire, pas moins d’un tiers des jeunes étudiants en médecine y ont déjà eu recours, selon une étude menée en 2015 par un groupe de médecins ».
Catherine Quignon relève par ailleurs que «
 selon l’OFDT, la moitié des psychotropes consommés par des jeunes de 17 ans n’ont pas été prescrits par un médecin ! Le premier fournisseur reste « la pharmacie familiale », souligne le Dr William Lowenstein, président de l’association SOS Addictions. Dans 27% des cas, c’est même l’un des parents qui propose le psychotrope à son enfant ».
La journaliste rappelle enfin que « 
les effets secondaires des psychotropes restent mal évalués. Durant l’été 2015, des chercheurs d’Oxford ont créé la polémique en annonçant que le Modafinil était dépourvu d’effets secondaires à court terme chez les sujets sains. […] Les médecins s’accordent pourtant pour constater des troubles de l’attention, de l’humeur et des risques de pharmacodépendance ».

 

12 09 16

« Stop la clope ! »

Le Parisien

Le Parisien, qui inaugure aujourd’hui sa nouvelle formule ainsi qu’un nouveau cahier santé, observe qu’« ils sont nombreux en ce moment à vouloir arrêter la cigarette ». Le journal remarque ainsi que « près de 6 fumeurs sur 10 ont envie de se passer de leur paquet, selon le baromètre santé Inpes. Et beaucoup choisissent septembre pour passer à l’acte ». 
Le quotidien livre « 
les meilleures méthodes », à commencer par « les plus courantes » : « Patchs, comprimés, gommes à mâcher, inhalateurs, sprays… Les substituts nicotiniques obéissent tous au même principe ». Olivier Smadja, responsable de la plate-forme Tabac Info Service, explique qu’« ils libèrent de la nicotine de manière lente et régulière dans l’organisme, ce qui permet au fumeur de déshabituer progressivement son cerveau du tabac. Le tout en lui évitant à la fois de ressentir les symptômes du sevrage et d’absorber toutes les substances toxiques contenues dans la fumée ». 
«
 Le traitement peut durer, selon les cas, de six semaines à six mois. Avec, à la clé, des résultats souvent probants », relève Le Parisien. Le Pr Yves Martinet, pneumologue au CHU de Nancy et président du Comité national contre le tabagisme, note ainsi que « quand le dosage est bien adapté, les substituts multiplient par 2, voire 3 les chances de succès à un an ». 
En ce qui concerne les médicaments, le journal observe : «
 Délivrée uniquement sur ordonnance, la varénicline, plus connue sous le nom de Champix, est un médicament oral qui reproduit les effets de la nicotine sur les récepteurs neuronaux et ainsi apaise, voire supprime, les symptômes de manque. Selon les estimations, elle permettrait à 44% des fumeurs d’arrêter le tabac au bout de trois mois ». « Prudence toutefois. Accusé d’effets secondaires importants, notamment psychiatriques, ce traitement reste contre-indiqué chez les mineurs et les femmes enceintes », précise l’article.
Le Parisien évoque enfin la méthode «
 la plus douce », relevant que « la mésothérapie peut s’avérer une bonne option ». Le Dr André Walter, directeur d’enseignement de mésothérapie à la faculté de médecine de Clermont-Ferrand, explique qu’« on commence par un entretien d’environ 25 minutes au cours duquel on interroge le patient sur son parcours de fumeur et ses motivations à arrêter la cigarette ».
« Puis on lui pose des petites aiguilles au niveau des six points d’acupuncture de désintoxication situés autour des oreilles et du nez et on y injecte une microdose de procaïne, un anesthésiant local, et de vitamine B1. Ce mélange a l’avantage de provoquer le dégoût de la cigarette sans créer l’envie de grignoter 
», indique le praticien. Le journal observe qu’« en principe, une seule séance suffit ».


« Suicides en entreprise : la France en retard en matière de prévention »

Les Echos

Les Echos relate un « triste record. Une étude de l’Ifop pour la fondation Jean-Jaurès, sous l’égide du psychiatre et professeur de médecine Michel Debout, confirme que la France s’accroche à son rang de champion d’Europe des… suicides ». 
Le journal observe ainsi : «
 Que ce soit en mesurant le pourcentage de la population qui y a déjà pensé vaguement (19%) ou sérieusement (15%), ceux qui ont fait une tentative ayant provoqué une hospitalisation (5%) ou qui ont un proche passé à l’acte (30%), l’Hexagone dépasse à chaque fois l’Allemagne, l’Italie ou l’Espagne ». Le quotidien ajoute que « malgré le manque de chiffres fiables à l’échelle nationale, Jean-Claude Delgenes, fondateur et directeur du cabinet spécialisé Technologia, chiffre entre 10.000 et 11.000 le nombre de cas chaque année ».
Les Echos indique que concernant les entreprises, 
« là encore, les statistiques manquent. Le chiffre de 500 par an circule mais est sans doute sous-estimé. Et chacun s’accorde pour considérer que la situation ne s’arrange pas, faute de prévention ». Le quotidien remarque que « le sujet, très complexe, renvoie à des causes plurielles. Mais avec la montée de la précarité ou du stress, le brouillage entre vie professionnelle et personnelle à l’heure du numérique triomphant, sans oublier les situations de harcèlement, le lieu de travail favorise les contextes porteurs ou les éléments déclencheurs ».
Les Echos souligne en outre que 
« les salariés ne sont pas les seules victimes. Boulangers, pharmaciens, agriculteurs… les travailleurs indépendants de tous ordres et les petits patrons ne sont pas épargnés par le phénomène, en raison des semaines de travail sans fin, des droits sociaux réduits et des risques de perte de leur patrimoine ».


13 09 16

« Le stress prénatal affecte l’espérance de vie »

Le Figaro

Le Figaro observe que « le placenta n’arrête pas le stress. Et lorsqu’une future mère vit un événement difficile durant sa grossesse, le bébé qu’elle porte semble en subir les conséquences, parfois jusqu’à en perdre des mois de vie », selon une étude présentée hier au congrès annuel de la Société européenne d’endocrinologie pédiatrique, à Paris.
Soline Roy indique ainsi que «
 sous la direction du pédiatre et professeur d’endocrinologie Pierre Bougnères et avec l’épidémiologiste Alain-Jacques Valleron, Nicolas Todd, épidémiologiste à l’Inserm, a scruté pour sa thèse des dizaines de registres de naissance parisiens et bordelais. Il a pu identifier les enfants nés entre août 1914 et décembre 1916 ayant reçu la qualité de «pupille de la nation», leur père étant décédé, gravement blessé ou tombé malade au service de la France ».
Nicolas Todd précise : 
« Nous en avons recensé 5671, et avons associé à chacun l’enfant non pupille de la nation le plus proche sur le registre, donc né au même endroit et au même moment, du même sexe, et dont la mère avait le même âge que celle du pupille ».
La journaliste relève qu’« 
en croisant ces données avec une base recensant 1,4 million de militaires français décédés entre 1914 et 1919, les chercheurs ont pu distinguer ceux dont le père avait été rendu invalide par la guerre de ceux dont le père était mort, et pour ces derniers savoir si le décès avait eu lieu avant ou après la naissance. Objectif : découvrir si l’espérance de vie à l’âge adulte était réduite en cas de stress psychologique subi par la mère durant la grossesse ».
Soline Roy constate que «
 les enfants déclarés pupilles de la nation ont vécu en moyenne, après contrôle pour le milieu social d’origine, 1,1 année de moins que leurs alter ego non pupilles ; l’écart était maximal pour les enfants ayant perdu leur père avant de naître, leur durée de vie étant réduite de 2,2 ans par rapport aux non-pupilles associés ».
Nicolas Todd souligne que selon ces résultats, 
« le stress psychologique vécu par la mère et transmis à l’enfant a un effet suffisamment fort pour agir sur la mortalité. Un ou deux ans de différence, cela semble très court. Mais en réalité c’est important, car il en faut beaucoup pour faire bouger l’espérance de vie d’une population ».
Soline Roy observe que 
« la littérature médicale montre bien que le stress vécu par la mère durant la grossesse affecte le développement chez le fœtus, en particulier son système de réponse au stress. […] Des études ont montré que les personnes exposées in utero à une situation traumatique (en Israël lors de la guerre des Six Jours) ou à une famine (en Chine en 1959) avaient davantage de risque de développer une schizophrénie à l’âge adulte ».
« Dans l’étude française, l’espérance de vie semblait en revanche moins affectée lorsque le père mourait après la naissance de son enfant 
», note la journaliste, relevant que « les seuls facteurs socio-économiques ne peuvent pas être l’explication principale de ces différences dans l’espérance de vie, plusieurs mécanismes permettant de compenser les pertes financières liées au décès ou à l’incapacité du père (aide de la famille ou d’institutions charitables, pensions, remariage…) ».
Nicolas Todd indique enfin que 
« la prochaine étape serait de déterminer la cause de la mort de ceux devenus orphelins avant de naître, pour renseigner les mécanismes impliqués ».

 

16 09 16

« La sieste oui, mais pas trop »

Le Parisien

Le Parisien observe que « les bienfaits de la sieste – y compris pour la performance au travail – sont régulièrement mis en avant. Pas question de s’oublier sous la couette la moitié de l’après-midi pour autant, si l’on en juge par l’étude dévoilée la semaine dernière au congrès de l’Association européenne pour l’étude du diabète (EASD) en Allemagne ».
Le journal indique ainsi qu’
« une équipe de chercheurs japonais y a révélé qu’au-delà d’une heure le petit somme diurne pourrait augmenter le risque de déclarer un diabète de type 2 ».
« Et pas qu’un peu : ce risque supplémentaire de voir son organisme devenir incapable de réguler le taux de sucre dans le sang est évalué à 45% selon cette enquête, qui n’a toutefois pas encore passé le cap de la publication dans une revue scientifique », 
relève le quotidien.
Le Parisien souligne ainsi que ce travail 
« a été accueilli avec réserve par les experts. Si les scientifiques nippons ont compilé 21 études, portant sur 300.000 personnes au total, leur étude démontre juste une association entre sieste et diabète, mais ne prouve pas à coup sûr un lien de causalité entre les deux. Celui-ci doit être étudié ultérieurement, précisent les Japonais ».

19 09 16

« Suicide à l’hôpital Pompidou : l’IGAS pointe des ‘manquements’ »

Le Monde

François Béguin remarque dans Le Monde que « le conflit entre médecins hospitaliers qui a conduit au suicide du cardiologue Jean-Louis Mégnien, le 17 décembre 2015, à l’hôpital européen Georges-Pompidou (HEGP), n’a pas été correctement géré par les autorités médicales et administratives de l’Assistance publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP) ».
Le journaliste indique en effet que «
 c’est le constat sévère que dresse l’inspection générale des affaires sociales (IGAS) dans la synthèse d’un rapport publiée vendredi 16 septembre par le ministère de la Santé ». François Béguin explique que « la mission de l’IGAS liste «cinq manquements de portée inégale» dans le traitement du conflit qui avait débuté en 2012, l’année où M. Mégnien avait vu lui échapper le poste de chef de service du centre de médecine préventive cardio-vasculaire, qu’il estimait lui avoir été promis ».
« Au fil des mois, le praticien hospitalier a progressivement fait l’objet d’une «mise à l’écart médicale», relève l’IGAS. Un médecin senior de l’hôpital décrivait ainsi au Monde en janvier la «descente aux enfers» vécue par son confrère, les infirmières et secrétaires du service ayant par exemple reçu pour consigne de ne pas lui adresser la parole »
, remarque le journaliste.
Il souligne que «
 l’IGAS constate l’absence ou le retard dans le signalement et l’évaluation de cette situation à risque, l’absence d’alerte de la médecine du travail, l’absence de réunion avec l’ensemble des protagonistes ou encore la «non structuration de la gestion du conflit» au sein de l’AP-HP et l’université », ajoutant qu’« une première enquête commandée par la direction de l’AP-HP avait déjà conclu en février à l’existence de «dysfonctionnements» en «série» dans ce dossier ».
François Béguin précise qu’«
 alors qu’une information judiciaire pour «harcèlement moral» a été ouverte par le parquet, les inspecteurs de l’IGAS ne désignent aucun responsable. Ils regrettent simplement une «prise en compte insuffisante de l’implication du président de la commission médicale d’établissement locale», c’est-à-dire le représentant élu des médecins au sein de l’hôpital, protagoniste direct du conflit ».
Le journaliste observe cependant qu’«
 après la défenestration du cardiologue, des médecins de l’HEGP avaient dénoncé la «collusion» entre la directrice de l’hôpital et le chef de service de M. Mégnien face à cette situation de «maltraitance» ».
François Béguin note que «
 l’association Jean-Louis Mégnien de lutte contre la maltraitance et le harcèlement au sein de l’hôpital public, dont font partie certains de ces médecins, regrette que les inspecteurs de l’IGAS n’aient pas voulu «envisager l’hypothèse du harcèlement moral, sans doute pour protéger les personnes mises en causes des conséquences pénales de leurs actes» ». « L’association réclame la publication intégrale du rapport et souhaite demander à Marisol Touraine quelles suites, «notamment disciplinaires», elle entend donner à ce rapport », poursuit le journaliste.
François Béguin observe par ailleurs que « 
la ministre de la Santé avait annoncé vendredi qu’elle demandait à l’AP-HP de mettre en œuvre «sans délai l’intégralité» des 28 recommandations formulées par l’IGAS «pour améliorer la détection et la prévention des risques psychosociaux, y compris des personnels hospitalo-universitaires» ».

 

20 09 16

« La vie avec la maladie d’Alzheimer »

La Croix

Dans La Croix et à la veille de la Journée mondiale Alzheimer, Pierre Bienvault publie un reportage à Rennes, où « une association accueille tous les mercredis dans un café des personnes touchées par des maladies de la mémoire ou leurs proches. Un lieu « neutre », non médical, pour créer du lien social et mieux lutter contre une maladie souvent difficile à vivre au quotidien pour les familles ».
Le journaliste remarque ainsi que 
« l’ambiance est plutôt calme à la « Marmite Sénégauloise ». C’est dans ce café-restaurant du centre de Rennes que se réunit tous les mercredis après-midi l’association du Bistrot mémoire. […] Chacun peut venir et repartir quand il le veut. Il suffit de pousser la porte du café et de s’asseoir avec les autres. Même sans rien dire, juste pour écouter ».
« Aujourd’hui, un psychologue doit venir faire une conférence sur l’entrée en maison de retraite, sur le thème : « est-ce un choix ? ». Selon Marie-Hélène Le Breton [psychologue], le sujet devrait faire venir du monde », 
observe Pierre Bienvault.
Marie-Hélène Le Breton souligne que 
« c’est important d’accueillir les gens dans un lieu simple, convivial, chaleureux. Dans un endroit où ils peuvent venir juste pour le plaisir d’être ensemble ».
Le journaliste précise que 
« c’est en 2004 qu’a été créé ce Bistrot mémoire, le premier du genre en France. Depuis, l’idée a fait son chemin et on en recense une quarantaine en France, tous animés par un psychologue et des bénévoles formés ».
Il indique qu’«
 à chaque fois, le principe est le même : accueillir dans un lieu neutre, non médical, des malades mais aussi leurs proches. Les maris, les épouses, les enfants, tous ceux qui au jour le jour, accompagnent une personne atteinte de la maladie d’Alzheimer. Ces fameux « aidants », terme désormais utilisé à longueur de colloques et de discours officiels. Ces « héros du quotidien » dont ministres et médecins ne cessent de célébrer les mérites en en faisant les premiers remparts contre la maladie ».
Pierre Bienvault observe que 
« c’est une assemblée pleine de sourires, de complicités et de paroles bienveillantes. Mais il suffit de gratter un peu pour, très vite, découvrir un océan de détresse ». Agnès déclare ainsi : « Je ne sais plus quoi faire avec mon mari. Aujourd’hui, il ne parle plus, il ne mange plus tout seul. Pour la toilette, j’ai des personnes qui viennent m’aider. Mais pour le reste, je gère tout toute seule. Et parfois, je craque. Je m’énerve, je crie, je m’en vais prendre l’air. Puis je reviens évidemment ».
Le journaliste souligne que 
« de table en table, ce sont les mêmes récits qui reviennent. Les mêmes paroles de désarroi face à cette maladie qui emporte tout sur son passage. La vie d’avant, les souvenirs communs, la complicité de tant d’années. Mais tous ces proches le disent, Alzheimer, c’est aussi tout le reste. La dépression et les idées noires de l’être aimé, d’un seul coup devenu si différent. La mauvaise humeur et les colères pour des broutilles. Cette agressivité si difficile à canaliser ».

21 09 16

« Alzheimer, le risque individuel baisse »

Le Figaro Le Parisien Libération

C’est ce qu’indique Le Figaro en cette Journée mondiale dédiée à la maladie. Le journal observe qu’« habituellement, les statistiques concernant la maladie d’Alzheimer et autres troubles neuro-dégénératifs, les démences, sont assez déprimantes puisque le nombre de malades ne cesse d’augmenter en France et dans le monde ».
Le quotidien livre les conclusions d’une étude menée par le Dr Catherine Helmer et ses collègues de l’Isped (Institut de santé publique d’épidémiologie et de développement) à l’université de Bordeaux, en collaboration avec le centre mémoire du CHU de Bordeaux, parue aujourd’hui dans le Bulletin épidémiologique hebdomadaire.
Les chercheurs indiquent ainsi qu
’« en France une baisse de l’incidence de la démence à dix ans d’intervalle est retrouvée pour les femmes uniquement ».
Le Figaro explique qu’
« à partir d’une cohorte issue de la communauté urbaine de Bordeaux en 1999-2000 et suivie régulièrement depuis sur le plan cognitif, ils ont observé une diminution significative de l’incidence de la démence entre les années 1990 et les années 2000 ».
Les auteurs observent qu’
« il est difficile de préciser s’il s’agit d’une réelle diminution de l’incidence ou d’un décalage dans l’âge de survenue de la maladie. Cependant aux âges élevés, un gain de quelques années permet souvent de ne pas développer la maladie, les personnes décédant d’une autre cause ».
Le Dr Helmer souligne qu’
« après 65 ans, on a 3 fois plus de risque de décéder que de développer une démence ». « C’est pourquoi, en attendant un médicament curatif qui guérirait de la maladie, les médecins sont tout aussi intéressés par un traitement qui ralentirait l’évolution de la maladie. Et pourquoi pas avant même les premiers symptômes puisque l’on sait que la maladie commence, biologiquement, 15 à 20 ans avant qu’elle ne soit visible », continue Le Figaro.
Le Pr Philippe Amouyel, directeur général de la Fondation plan Alzheimer, indique qu’
« autour de 80 ans, la probabilité de décéder est de 30 à 40% par an, donc il suffirait que l’on parvienne à reculer l’âge d’apparition de la maladie d’Alzheimer de seulement 5 années pour que l’on ait 2 fois moins de malades au total (prévalence) ».
Concernant l’étude parue aujourd’hui, le Dr Helmer remarque : 
« Il semble qu’à un âge donné, le risque de démence ait tendance à baisser aujourd’hui, on peut dire qu’il y a une amélioration apparente mais on ne sait pas ce qui va se passer ensuite ».
« Parmi les facteurs qui peuvent expliquer cette tendance, il y a l’amélioration du niveau d’éducation, explique la chercheuse. Et ce sont les femmes qui en ont le plus bénéficié. Ensuite une amélioration globale de la prise en charge des facteurs de risque cardio-vasculaire : diabète, tabagisme, hypercholestérolémie, hypertension artérielle, etc. », 
continue la chercheure.
Libération publie pour sa part un reportage à Cesson (Seine-et-Marne), dans un établissement qui
« prend en charge des patients de moins de 60 ans atteints par cette maladie mal connue, et pour laquelle il n’y a aucun traitement ».
Le journal évoque ainsi un 
« foyer pour ne pas les oublier » : « Depuis un an existe désormais un endroit, bizarrement appelé «le Chemin». Un lieu planté dans un lotissement flambant neuf de Cesson : c’est un établissement de 50 places, unique en France, destiné à accueillir des personnes touchées précocement par la maladie d’Alzheimer, c’est-à-dire avant 60 ans. Le patient le plus jeune a 37 ans ».
« On pénètre dans les lieux avec précaution. Un peu partout, il y a des caméras et une lourde grille qui rend l’accès très contrôlé. A l’intérieur, les bâtiments sont couverts de couleurs vives, comme s’il fallait réveiller le regard. Puis suivent des cours ou des jardins pour déambuler », 
poursuit le quotidien. Libération précise que « ce projet a mis longtemps à prendre forme. Au départ, il ne devait accueillir que des malades précoces d’Alzheimer, mais les autorités doutaient de sa pertinence et du besoin. Finalement, «des personnes souffrant de lésions cérébrales», la plupart à la suite d’AVC ou d’accidents crâniens, sont également accueillies ». 
Le Parisien titre quant à lui : 
« Les malades d’Alzheimer ont aussi leur mot à dire ». Le journal remarque ainsi : « En cette Journée mondiale, si on donnait la parole à ceux que l’on n’écoute jamais sous prétexte que leur mémoire s’enfuit ? C’est le principe d’ateliers innovants à Paris et en région ».
Le quotidien cite notamment Jean-Luc Noël, psychologue clinicien, qui observe que 
« dans les colloques, on disserte sur la façon de gérer une crise d’agressivité. Or tous les malades n’en développent pas. En revanche, la majorité d’entre eux a pendant longtemps la capacité de s’exprimer sur ce qu’ils vivent ».
Le Parisien remarque en outre :
 « Qui mieux que le malade est à même d’éclairer les chercheurs sur son mal ? Si l’idée d’un «patient expert» a largement fait son chemin dans de nombreuses pathologies, la voix de ceux qui souffrent de troubles de la mémoire, prémices de démence ou de maladie d’Alzheimer, était jusqu’ici muette ».

 

« Une information ‘fiable’ et ‘indépendante’ sur les médicaments du psychisme »

La Croix

Pierre Bienvault fait savoir dans La Croix que « pour mieux informer les patients et les médecins, le site Psycom vient de publier des brochures réalisées avec la revue Prescrire. Le but est de limiter les mauvais usages des antidépresseurs et des neuroleptiques ».
Le journaliste note ainsi qu’«
 il est difficile de trouver des informations fiables et de qualité sur les antidépresseurs pourtant répandus », et indique que « l’objectif est ambitieux : délivrer une information «fiable» et «indépendante» sur les antidépresseurs et les neuroleptiques. L’initiative émane de Psycom, un organisme public sur la santé mentale qui, via notamment son site Internet (1), fait un excellent travail d’information et de lutte contre les stigmatisations ».
Pierre Bienvault rappelle que 
« selon une enquête de l’Ordre des médecins, 71% des Français consultent Internet pour rechercher des informations sur leur santé ». Aude Caria, directrice de Psycom, indique cependant que « très souvent, ils ne vérifient pas la source des informations ».
« Le risque, alors, est de tomber sur des données largement influencées par l’industrie pharmaceutique ou sur des discussions de forum de patients où circulent parfois des propos assez fantaisistes », 
observe le journaliste.
Il remarque que «
 l’enjeu est considérable. En 2014, plus de 5,8 millions de personnes se sont fait rembourser au moins une boîte d’antidépresseurs. Un chiffre important, alors que plusieurs études ont mis en évidence le fait que ces médicaments sont souvent mal utilisés. Ils sont d’abord délivrés à des personnes qui ne souffrent pas de dépression réelle, mais de simple déprime passagère ».
Pierre Bienvault explique que 
« la brochure détaille les symptômes de la dépression. […] Élément essentiel : il faut, pour poser le diagnostic de dépression, que ces symptômes soient présents pendant «pratiquement toute la journée, presque tous les jours et pendant plusieurs semaines». Le problème étant que certains patients vraiment dépressifs ne sont pas traités, ou pour des durées trop courtes ».
Le journaliste souligne en outre que 
« les neuroleptiques sont largement prescrits contre les troubles bipolaires mais aussi, en dehors des indications de l’autorisation sur le marché (AMM), pour des troubles anxieux, de l’humeur ou des démences ».
« Et les chercheurs de l’Inserm constatent un «phénomène paradoxal» : les risques des molécules anciennes sont «perçus comme rédhibitoires même s’ils sont bien documentés et relativement bien maîtrisés». Alors que les «risques liés à l’usage des nouvelles molécules sont minimisés et leur prescription banalisée» », 
poursuit Pierre Bienvault.

 

30 09 16

« La souffrance ordinaire des soignants en maison de retraite »

La Croix

Pierre Bienvault indique en effet dans La Croix qu’« une enquête montre le vécu parfois douloureux des personnels qui s’occupent de résidents de plus en plus âgés et dépendants. Malgré le sentiment d’être «devenus des machines» «sous la pression de la pendule», ces soignants aiment ce métier au service des plus fragiles ».
Le journaliste remarque ainsi :
 « Travailler dans une maison de retraite ? C’est d’abord ce cri du cœur d’une infirmière. «J’ai beaucoup d’affection pour les résidents. Je les aime les petits vieux moi.» […] C’est aussi, et parfois en même temps, une autre réalité, plus douloureuse. Une souffrance face à un métier qui a changé au fil des ans ».
Une aide-soignante déclare : 
« On essaie de faire notre travail du mieux qu’on peut mais quelque part, on est devenu des machines », tandis qu’une infirmière observe : « On a le sentiment d’être tout le temps débordé, d’être oppressé par le temps ».
Pierre Bienvault indique que 
« c’est cette double réalité que met en évidence une enquête passionnante que vient de rendre publique la Drees, un service du ministère des Affaires sociales. Une enquête riche en témoignages, conduite dans 30 établissements d’hébergement pour personnes âgées dépendantes (Ehpad) ».
Le journaliste évoque ce 
« premier constat : depuis quelques années, le maintien à domicile est devenu la priorité des politiques publiques. Résultat, l’entrée en établissement apparaît «comme la dernière étape du parcours de vie, lorsque les possibilités du maintien à domicile sont épuisées». En conséquence, les personnes arrivent en Ehpad à un âge de plus en plus avancé (84 ans et 5 mois en moyenne en 2011), en étant de plus en malades et dépendantes. Elles cumulent en moyenne 6 pathologies différentes, notamment une maladie d’Alzheimer pour la moitié d’entre elles ».
Pierre Bienvault ajoute que 
« la maladie rend parfois [les résidents] agressifs ». Brigitte, une aide-médico-psychologique (AMP), relève ainsi qu’« il y a de plus en plus de violence. Les coups, c’est terrible, c’est pire que les insultes, parce qu’on est atteint ».
La Drees observe que 
« les missions des professionnels se sont au fil du temps davantage concentrées sur des tâches de soin, de nursing et d’hygiène de base au détriment, en proportion, de l’accompagnement relationnel, humain et du maintien des capacités ».
Le journaliste explique qu’
« au quotidien, les soignants sont de plus en plus accaparés par des gestes techniques ou répétitifs, sous «la pression de la pendule», comme le confie un aide-soignant ». Il s’interroge : « Cela entraîne-t-il une «déshumanisation» du travail en Ehpad ? L’enquête reste prudente, relevant des écarts entre les établissements. […] Mais ce qui frappe, c’est l’idée de «travail empêché» qui revient dans les propos de ces professionnels ».

 

 

 

Revue de presse santé psy – juillet 2016

 

11 07 16

 

« Enquête sur la prise en charge des grands prématurés »

Le Journal du Dimanche

Le Journal du Dimanche observe que « des pratiques de soins aux grands prématurés pourtant reconnues comme efficaces sont sous-utilisées. C’est la conclusion d’une vaste étude coordonnée par l’Inserm et publiée dans le British Medical Journal, dans le cadre du projet européen Epice ».
Le journal explique que 
« le but de ce projet est d’évaluer les «pratiques médicales fondées sur les preuves» apportées à ces bébés pour améliorer leur prise en charge. Pour cela, les chercheurs de 12 institutions de recherche européennes suivent depuis 2011 les grands prématurés nés dans 19 régions de 11 pays d’Europe (Belgique, Danemark, Estonie, France, Allemagne, Italie, Pays-Bas, Pologne, Portugal, Suisse, Royaume-Uni) ».
L’hebdomadaire souligne qu’« 
aujourd’hui, un à deux nouveau-nés sur cent sont considérés comme des grands prématurés, c’est-à-dire nés avant 32 semaines. Pour eux, le risque de mortalité et de troubles neurologiques à long terme est plus élevé que pour les enfants qui sont nés à terme ».
Le Journal du Dimanche précise ainsi que 
« Jennifer Zeitlin, directrice de recherche à l’Inserm, s’est penchée sur l’application de 4 pratiques médicales recommandées pour améliorer la survie et la santé à long terme de ces enfants nés trop tôt : le transfert des femmes enceintes dans des centres spécialisés ; l’administration avant la naissance de corticostéroïdes ( pour favoriser la maturation des poumons) ; la prévention de l’hypothermie ; l’administration de surfactant ( une substance essentielle à la fonction respiratoire) dans les deux heures après la naissance ou la ventilation nasale en pression positive ».
Le journal retient que «
 séparément, chacune de ces pratiques est utilisée de manière élevée (entre 75% et 89% des cas). Mais seuls 58% des grands prématurés ont bénéficié des 4 pratiques conjuguées ».
Il ajoute que « 
pour mesurer l’impact d’un défaut de prise en charge, Jennifer Zeitlin a simulé deux modèles et les a confrontés. Elle estime ainsi que si chaque nouveau-né avait reçu l’ensemble des quatre pratiques, la mortalité aurait été réduite de 18% ».


« Traumatisme crânien : une épidémie silencieuse inquiétante »

Sciences et Avenir

Hervé Ratel se penche dans Sciences et Avenir sur un « problème sous-estimé au football », notant que « les têtes […] pourraient provoquer des mini-commotions aux effets délétères sur le long terme ».
Le journaliste rappelle ainsi que « 
le danger de la répétition de commotions cérébrales sur le cerveau des sportifs a été largement mis en évidence dans d’autres sports », et indique que « la découverte des ravages des commotions cérébrales consécutives à la pratique sportive est à mettre au crédit du neuropathologiste américain Bennet Omalu. En 2002, il fut le premier, lors de l’autopsie d’un ancien joueur de football américain, à remarquer que son cerveau présentait une apparence étrange. Une investigation plus poussée le mènera à la découverte d’une nouvelle maladie qu’il nommera encéphalopathie traumatique chronique (ETC) ».
Hervé Ratel note qu’«
 il est désormais difficile de nier l’ampleur de la situation en football américain comme en hockey sur glace, sports très violents. Impossible même de considérer que l’ETC serait une maladie rare : une étude menée par l’université de Boston (États-Unis) fin 2015 montrait que sur 165 anciens joueurs décédés ayant évolué au sein de la ligne nationale de football américain (NFL) ou dans des championnats universitaires ou semi-professionnels, les tissus cérébraux de 131 d’entre eux présentaient les signes de l’ETC, soit près de 80% ».
Le journaliste relève qu’
« en France, la Ligue nationale de rugby a mis en place une procédure, malheureusement contre-productive, se désole Jean-François Chermann, spécialiste en neurologie du sport ».
Le praticien remarque ainsi qu’«
 on sort le joueur du terrain, on recherche des symptômes de commotion, on lui fait passer des tests cognitifs et d’équilibre. S’ils sont jugés réussis, le joueur revient aussitôt sur le terrain, ce qui se produit dans plus de 30% des cas. Or, on sait que certains tests sont faussement négatifs et que certains joueurs développent des signes parfois 2 jours plus tard. La simple suspicion de commotion devrait être suffisante à faire sortir le joueur ».
Hervé Ratel souligne en outre que 
« dans la boxe, où la commotion cérébrale du partenaire par KO est l’objectif à atteindre, voilà bien longtemps que l’ETC est un secret de polichinelle. Depuis sa première description en 1928 par le Dr Harrisson Martland, un pathologiste américain, on sait en effet que des coups répétés à la tête conduisent les boxeurs à développer ce qu’on appelle alors la Dementia pugilistica, une affection incurable et progressive ».

 


13 07 16

Soins intensifs, l’art de doser l’information auprès des familles


Par Mme 
Aude Rambaud (Boulogne)

Trop de transparence n’est pas forcément favorable aux familles ayant un proche en soins intensifs. C’est ce que montre une étude parue dans le JAMA. Les auteurs ont évalué l’impact de réunions d’information et de soutien organisées spécifiquement pour chaque famille, comparé à un mode de fonctionnement classique.

Pas moins d’anxiété ou de dépression et davantage de syndromes de stress post-traumatique. Autant dire que le fait de surinformer les familles sur le rôle de chaque traitement et chaque soin prodigué à un patient en soins intensifs n’améliore pas leur bien-être par rapport à un mode d’information classique.
La détresse des familles ayant un proche en situation critique a amené une équipe américaine à évaluer l’intérêt de les informer davantage sur tous les soins prodigués et le but de ces interventions. Pour cela, ils ont inclus 365 membres de familles ayant un avis à donner sur la situation d’un de leur proche de plus de 21 ans sous assistance respiratoire pendant au moins sept jours, dans quatre centres de soins intensifs aux Etats-Unis.
Ils étaient âgés en moyenne de 51 ans avec 71% de femmes. La moitié de ces individus se sont vus proposer deux réunions spécifiques avec un spécialiste en soins palliatifs alors que les autres étaient informés normalement par l’équipe de soins.
Après trois mois, les auteurs n’ont pas constaté de diminution de l’anxiété ou de la dépression au sein de ces familles et ont par contre noté une augmentation du risque de syndrome de stress post traumatique grâce à différentes échelles d’évaluation spécifiques. En outre, ces familles ne sont pas déclarées davantage satisfaites de cette organisation privilégiée que les autres.

Référence :
Shannon S. Carson 
et al.
Effect of Palliative Care–Led Meetings for Families of Patients With Chronic Critical Illness. A Randomized Clinical Trial
JAMA. 2016;316(1):51-62

 

 

18 07 16

Antipsychotiques : vers moins d’effets secondaires


Par le Dr 
Sophie Florence (Paris)

Des chercheurs de l’Inserm viennent de mettre en évidence le mécanisme jusque-là inconnu du déclenchement des effets secondaires moteurs des antipsychotiques. Ils publient les résultats de leur étude expérimentale chez la souris dans la revue Neuron. Ces données devraient permettre de développer de nouveaux médicaments dépourvus d’effets secondaires et de mieux prendre en charge les patients traités par antipsychotiques.

Largement utilisés pour le traitement des psychoses et des maladies neuropsychiatriques comme la schizophrénie, les antipsychotiques ont des effets indésirables fréquents tels que fatigue, effets extrapyramidaux, troubles digestifs… Ces effets sont variables d’une personne à l’autre.
Les cliniciens doivent essayer sur leur patient puis s’adapter en modifiant la posologie, le produit le mieux toléré et en prescrivant des médicaments correcteurs. Le parkinsonisme est une atteinte des muscles qui ne réagissent plus aux stimuli extérieurs et deviennent rigides.
Les auteurs ont voulu examiner l’origine de cet effet secondaire et la possibilité de bloquer cet effet tout en maintenant l’efficacité du traitement.
A partir de modèle murin, ils montrent que ces effets secondaires seraient dus au blocage du récepteur D2 de la dopamine dans des types de neurones spécialisés du striatum appelés interneurones. Le contrôle de la motricité repose sur un équilibre entre plusieurs neurotransmetteurs dont la dopamine et l’acétylcholine.
Ils ont constaté in vivo que le blocage du récepteur D2 (D2R) augmente de manière trop importante les signaux transmis par le neurotransmetteur acétylcholine sur les neurones voisins, entrainant des dysfonctionnements moteurs chez le rongeur, qui correspondent au parkinsonisme chez l’humain.
Les auteurs concluent que ces résutats offrent de nouvelles pistes thérapeutiques pour les patients traités par antipsychotiques.

Référence :
Kharkwal G, Brami-Cherrier K, Lizardi-Ortiz JE, Nelson AB, Ramos M, Del Barrio D, Sulzer D, Kreitzer AC, Borrelli E.
Parkinsonism Driven by Antipsychotics Originates from Dopaminergic Control of Striatal Cholinergic Interneurons.
Neuron. 2016 Jul 6;91(1):67-78.

 

 

« Attentat à Nice : nombreuses consultations dans les cellules d’aide psychologique »

Le Monde Le Journal du Dimanche

Le Monde revient sur l’attentat à Nice le 14 juillet dernier, et observe entre autres que « 4 lieux ont été ouverts pour prévenir les séquelles psychiques des victimes et des témoins, comme l’état de stress post-traumatique ».
Le journal indique ainsi qu’«
 en quelques heures, un dispositif de grande ampleur s’est organisé pour le soutien psychologique des nombreuses victimes et des témoins directs de l’attentat de Nice. L’équipe de la cellule d’urgence médico-psychologique (CUMP) du département a rapidement reçu des renforts, de la région et bien au-delà ».
« Des lieux de consultation se sont déployés : à l’hôpital Pasteur-2, au Centre universitaire méditerranéen, à la Maison pour l’accueil des victimes et, pour les enfants, adolescents et familles, à l’hôpital pédiatrique Lenval. Le numéro d’information dédié (04-93-72-22-22) avait déjà reçu 1 358 appels, vendredi à 19 heures 
», relève le quotidien.
Le Monde souligne que « 
pour ceux qui ont vécu de près les événements, l’objectif d’une prise en charge précoce est d’apaiser le choc, et d’éviter des séquelles psychiques, dont l’état de stress post-traumatique ».
Le quotidien cite le Pr Florence Askenazy, chef du service de psychiatrie de l’enfant et de l’adolescent à l’hôpital Lenval, qui explique que « 
chez les enfants, l’enjeu est de prévenir le développement d’angoisses, et notamment d’angoisses de séparation ».
« 
Nous avons vu des personnes en état de stress très aigu, avec un vécu de guerre. Les mères avaient des craintes terribles pour leurs enfants, avec l’impression que ça allait continuer. Des adolescents m’ont étonnée par leur capacité à faire face, leur lucidité. Ils arrivaient à verbaliser sur le thème de l’impuissance, de la culpabilité, de l’incompréhension totale surtout. La question que tous, ados, parents… m’ont posée, c’est : comment est-il possible qu’un être humain fasse une chose pareille ? », continue la praticienne.
Le Monde cite en outre le Dr Abram Coen, ancien chef de service de psychiatrie à Saint-Denis, « 
venu épauler la cellule du Centre universitaire méditerranéen », qui remarque : « On a tous une résilience, il faut la cultiver pour ne pas se laisser abattre, se convaincre que ce n’est pas le chauffeur fou qui va gagner, mais nous ».
De son côté, le pédopsychiatre Michel Spodenkiewicz observe qu’« 
environ 20% des personnes exposées développent secondairement un état de stress post-traumatique, ce qui signifie que la grande majorité s’en sortira plutôt bien ».
Le Monde remarque en outre qu’à la date du 17 juillet, 
« «les médecins évaluent à environ 18, le nombre de personnes pour lesquelles le pronostic vital est engagé», a déclaré Marisol Touraine ».
« Un enfant fait partie de ces blessés les plus graves. Parmi les 85 personnes encore hospitalisées, l’identité d’une seule n’est pas encore «formellement établie». La ministre de la Santé a également annoncé «la prise en charge totale et complète» des frais médicaux pour les victimes de l’attentat 
», ajoute le quotidien.
Le Journal du Dimanche souligne pour sa part que «
 les enfants [sont les] premières victimes » : « Avec 10 enfants et adolescents tués, les plus jeunes ne sont pas épargnés. Psychologues et psychanalystes pointent leurs traumatismes et expliquent comment les prendre en charge. […] Un bilan qui risque malheureusement de s’alourdir encore. Selon la mairie de Nice, pas moins de 50 enfants seraient hospitalisés. Beaucoup trop sont dans un état critique ».
Le Journal du Dimanche relève par ailleurs qu’« 
après le drame, les victimes [sont] toujours plongées dans l’horreur. […] Sur le parvis de l’hôpital Pasteur de Nice, à l’écart des caméras de télévision devant lesquelles des journalistes du monde entier préparent leurs directs, des hommes et des femmes, seuls, en couple, des familles entières se tiennent ou se croisent et parfois s’entrelacent, aussi fortement que des points de suture. Il y a ici et là des étreintes douloureuses, des prunelles immobiles, bordées de colère ou de dévastation, des ombres sans lumière ».
Le journal observe en outre que 
« dans les hôpitaux niçois, « c’était la guerre ». Médecins et infirmiers niçois ont vécu une nuit d’horreur jeudi soir après l’attaque sur la Promenade des Anglais, enchaînant les interventions pour sauver le maximum de vies ».

 

 

20 07 16

Sept femmes par jour décèdent de violences dans le couple en Europe


Par le Dr 
Sophie Florence (Paris)

Une femme européenne sur cinq a été victime de violences physiques et/ou sexuelles et presqu’une sur deux a été victime de violences psychologiques. L’Institut de veille sanitaire (devenu Santé publique France) a engagé une analyse des publications scientifiques disponibles concernant l’épidémiologie des violences conjugales en France et dans les pays occidentaux. Leurs résultats sont publiés dans un numéro spécifique du Bulletin Epidémiologique Hebdomadaire consacré aux violences dans le couple. Cette synthèse constitue une base utile pour surveiller et améliorer la détection et la prise en charge des violences dans le couple.


Les violences conjugales relèvent d’un processus au cours duquel un partenaire ou un ex-partenaire adopte à l’encontre de l’autre des comportements agressifs, violents et destructeurs. À partir des années 1990, l’Organisation mondiale de la santé a intégré les violences conjugales dans la santé publique, quittant ainsi le champ exclusif de la police et de la justice. Les auteurs ont voulu examiner leur poids en France et en Europe. Ils ont réalisé des recherches bibliographiques 
via PubMed et des sites institutionnels en 2012 et en 2015.
Différents axes ont été étudiés : prévalence, populations spécifiques (femmes enceintes, personnes âgées, etc.), conséquences (santé), facteurs de risques, coûts, dépistage et prévention, intervention et prise en charge.
En moyenne, depuis l’âge de 15 ans, une femme européenne sur cinq a été victime de violences physiques et/ou sexuelles et presqu’une sur deux a été victime de violences psychologiques. Des différences marquées existent entre les pays : la France se situe au-dessus de la moyenne européenne. Sur les 12 mois précédents, 9,5% des femmes en France métropolitaine ont subi des violences conjugales.
Ces violences sont responsables de conséquences graves allant jusqu’au décès : 38,6% des homicides de femmes et 6,3% des homicides d’hommes ont été commis par un partenaire intime. Sept femmes par jour décèdent de violences dans le couple en Europe dont une tous les 3 jours en France.

Référence :
Guillam MT, Ségala C, Cassagne E, François C, Thélot B.
Épidémiologie des violences conjugales en France et dans les pays occidentaux.
Bull Epidémiol Hebd. 2016;(22-23):385-9.

 

 

21 07 16

« Un homme vit normalement avec seulement 10% de son cerveau »

Sciences et Avenir

Lise Loumé remarque dans Sciences et Avenir qu’« en 2014, le cas d’une Chinoise de 24 ans ne possédant pas de cervelet avait étonné la communauté scientifique, le nombre de personnes vivant aussi longtemps sans cette partie majeure du cerveau […] se comptant sur les doigts d’une main, ou deux ».
La journaliste observe que « 
ces patients sont la preuve qu’il est possible de vivre avec 10% de volume de cerveau en moins. Mieux, il est même possible de vivre normalement sans posséder 90% du volume de cet organe ! C’est le cas très étonnant d’un Français de 44 ans dont 90% de la boîte crânienne ne contient quasiment que du liquide céphalo-rachidien ».
Lise Loumé explique qu’«
 abordé en juin 2016 par le psychologue Axel Cleeremans de l’université de Bruxelles lors du 20e Congrès annuel de l’Association for the Scientific Study of Consciousness à Buenos Aires, en Argentine, ce cas clinique a fait l’objet d’une publication dans The Lancet en 2007 ».
« Les auteurs de l’étude racontent que le patient s’est rendu à l’hôpital pour une douleur à la jambe gauche. C’est grâce à un simple examen IRM que les médecins ont découvert que 90% de la boîte crânienne est rempli de liquide céphalo-rachidien. Une découverte très étonnante car […] l’homme vit de façon tout à fait normale 
», souligne la journaliste.
Elle note ainsi que « 
marié, deux enfants, fonctionnaire, il n’a aucun antécédent de trouble neurologique. Son quotient intellectuel est de 75 : inférieur à la moyenne, il n’est pas pour autant révélateur d’une déficience mentale ».
Lise Loumé s’interroge : «
 Comment expliquer une telle présence du liquide céphalo-rachidien dans la boîte crânienne ? Probablement par une hydrocéphalie […] ont suggéré les médecins français. […] Cette maladie rare avait été diagnostiquée au patient lorsqu’il était nourrisson, sans que la cause soit déterminée ».
« 
Des médecins lui avaient implanté un petit tube pour évacuer ce liquide vers d’autres parties du corps. À l’âge de 14 ans, le patient souffrant de problèmes de coordination (ataxie) et d’une diminution de la force musculaire (parésie) de sa jambe gauche, le tube a été retiré. Le liquide se serait donc de nouveau accumulé les années suivant l’opération », remarque la journaliste.
Elle souligne que « 
pour Axel Cleeremans, ce cas clinique exceptionnel remet en question les théories fondamentales basées sur la pleine conscience ». Le psychologue a déclaré qu’« une théorie devrait pouvoir expliquer comment une personne, dont 90% des neurones sont absents, peut avoir un comportement tout à fait normal ».
Lise Loumé précise que « 
chez cet homme, les aires frontales, pariétales, temporales et occipitales ont toutes été réduites. Des fonctions comme la sensibilité, le langage, la vision, l’audition, devraient donc être sévèrement impactées ».
« Pour le psychologue, ce cas clinique constitue la preuve suivante : si le cerveau n’est pas endommagé brutalement, mais petit à petit, l’organe reste capable de s’adapter, et ce malgré le manque de place dans la boîte crânienne […] pour être en mesure de fonctionner comme à l’accoutumée. Une explication plutôt logique, qu’il reste à prouver 
», conclut-elle.

 

 

25 07 16

Relation entre consommation d’Oméga 3 et adaptation au stress


Par le Dr 
Sophie Florence (Paris)

Les traitements stimulant la production d’endocannabinoïdes au niveau cérébral, dont font partie les Oméga 3 nutritionnels, ont permis dans une étude expérimentale chez la souris de limiter l’anxiété face à des situations de stress. Des chercheurs de l’Inserm et de l’Inra, de l’Unité mixte de recherche « Nutrition et neurobiologie intégrée », viennent de publier dans la revue Cell Reports, les résultats de leurs travaux. Ils prouvent, pour la première fois, le lien entre l’anxiété et les niveaux d’endocannabinoïdes produits par le cerveau.

Plusieurs études ont jusqu’ici suggéré des liens entre alimentation et moral. En 2011 déjà, l’équipe de chercheurs avait montré qu’une moindre consommation d’Oméga 3 chez les rongeurs augmentait leur niveau de stress. L’hypothèse principale reposait sur l’altération des capacités du cerveau à produire des cannabinoïdes endogènes, les « endocannabinoïdes ».
Il s’agit de lipides du cerveau qui contrôlent la plasticité synaptique des neurones du noyau accumbens, zone du cerveau liée à la régulation des émotions et du stress. Pour mieux comprendre ces liens entre anxiété et plasticité synaptique dépendante des endocannabinoïdes, l’équipe de chercheurs a poursuivi ses expérimentations en testant différents modèles de stress comportementaux sur les rongeurs.
Ils ont soumis les rongeurs à une batterie de tests liés au stress comportemental : isolement, labyrinthe ou environnement anxiogène. Les souris qui présentaient plusieurs symptômes liés à l’anxiété ont reçu un traitement stimulant la production d’endocannabinoïdes dans le noyau accumbens et les chercheurs ont constaté une limitation de l’anxiété chez ces souris.
Les auteurs concluent que ces résultats renforcent l’hypothèse d’un potentiel thérapeutique des molécules modulant la production naturelle d’endocannabinoïdes dont font partie les Oméga 3 nutritionnels.

Référence :
Bosch-Bouju
 et al.
Endocannabinoid-Mediated Plasticity in Nucleus Accumbens Controls Vulnerability to Anxiety after Social Defeat Stress
Cell Reports (2016)

 

 

26 07 16

« Ce que les psychiatres disent des terroristes »

La Croix

La Croix consacre sa Une à « la folie terroriste », relevant : « Terroristes et fous ? Les récentes attaques, qui ont frappé la France et l’Allemagne, montrent en tout cas la grande fragilité psychologique de ces criminels ».
Le journal remarque ainsi sur une double page que «
 pour la plupart des experts, rares sont les terroristes relevant de pathologies psychiatriques au sens strict. Mais ils présentent de lourdes fragilités psychiques ».
La Croix s’interroge notamment : « 
Tous les terroristes ont-ils une pathologie psychiatrique ? », et note que « pour le neuropsychiatre Boris Cyrulnik, « il est rare » de diagnostiquer, chez les terroristes, des pathologies psychiatriques au sens strict du terme comme par exemple la schizophrénie. En revanche, ils souffrent très souvent de « troubles psychopathologiques » ».
Roland Coutanceau, président de la Ligue française pour la santé mentale, précise quant à lui : « 
On pense qu’il faut être fou pour tuer ! Mais en réalité, il faut être mégalomaniaque et paranoïaque. Or ce sont des troubles de la personnalité plutôt que des maladies mentales ».
Le journal indique que « 
d’après Boris Cyrulnik, les troubles « psychopathologiques » peuvent avoir des origines diverses : une culture diluée, une famille absente ou très conflictuelle, une incapacité à trouver du travail et donc une place… ».
La Croix s’interroge en outre : « 
Peut-on faire un travail de prévention ? ». Il souligne que « beaucoup d’experts se désolent de l’état de la psychiatrie en France, alors que le nombre de lits est en baisse constante depuis des années ».
Un expert de la police judiciaire remarque ainsi : «
 Il faudrait inventer un dispositif de masse, mais en période de restrictions, on a plutôt tendance à se concentrer sur les cas les plus lourds. Idéalement, les centres médico-psychologiques devraient s’adresser également à ces publics socialement fragiles, chez les jeunes. Par le passé il y a eu des tentatives de dispensaires en hygiène mentale, pour accompagner les gens qui ne sont pas des malades. Mais eux aussi ont tous fermé ».
Le journal observe que «
 les pratiques médicales demandent à évoluer. Jean Furtos [psychiatre] plaide notamment en faveur d’une meilleure circulation de l’information sur les patients susceptibles de passer à l’acte ».
« Ce psychiatre renvoie aussi par ailleurs à la responsabilité des médias, pour éviter « l’exacerbation maniaque » des patients », 
poursuit La Croix.

 


29 07 16

« L’addiction aux drogues moins répandue en outre-mer qu’en métropole »

Le Monde

Le Monde constate qu’« on fume moins, on boit moins, on se drogue moins dans les collectivités d’outre-mer qu’en métropole. Ces affirmations, si elles vont à l’encontre des idées reçues, ne sont pas tout à fait nouvelles ».
« Mais pour la première fois, l’Observatoire français des drogues et des toxicomanies (OFDT) dispose d’une photographie complète et détaillée des usages de « drogues » (tabac, alcool, cannabis et autres) en Guadeloupe, en Martinique, à la Réunion et en Guyane, et ce, pour les personnes âgées de 17 à 75 ans », 
selon des résultats recueillis en 2014 par l’OFDT et l’agence Santé publique France, explique le journal.
Le quotidien relève que «
 plusieurs facteurs expliqueraient cet usage plus limité de produits addictifs en outre-mer. Tout d’abord, il ne faut pas négliger le «contexte familial, social et religieux, qui favorise un contrôle parental et sociétal plus fort auprès des jeunes», avancent François Beck, Jean-Baptiste Richard, Thibault Gauduchon et Stanislas Spilka, les auteurs de l’étude ».
François Beck, directeur de l’OFDT, précise que «
 beaucoup de jeunes Antillais ne recherchent pas les effets procurés par ces produits, et n’ont peut-être pas envie de mettre en péril leur performance sportive ».
Le Monde observe que « 
pour l’alcool, la fiscalité justifierait une consommation moindre chez les Ultramarins. Dans les îles, les taxes sur le vin, le champagne et la bière – toutes les boissons importées – sont beaucoup plus élevées. Rapport de cause à effet ? La consommation hebdomadaire de vin y est 2 à 3 fois moins importante qu’en métropole (37% dans l’Hexagone chez les 15-75 ans, contre 17% en Martinique, 18% en Guadeloupe, 15% en Guyane, 19% à la Réunion). En revanche, la consommation hebdomadaire de bière ou d’alcool fort est sensiblement la même (entre 15 et 20%) ».
François Beck remarque en outre qu’« 
aux Antilles, l’ivresse est moins un rite de passage qu’en métropole ».
Le quotidien note cependant que 
« lorsque les Ultramarins boivent, les conséquences sont plus dramatiques. En Guadeloupe et Martinique, «la part des accidents [de la route] pour lesquels l’alcool est impliqué est bien plus élevée qu’en métropole». En Martinique, le tiers des accidents corporels et la moitié des accidents mortels sont liés à l’alcool, contre respectivement 11% et 28% en métropole ».
Le Monde ajoute que « 
l’explication [du prix] ne tient pas pour le tabac. Les cigarettes sont en effet beaucoup moins chères aux Antilles et en Guyane. Pourtant, on y fume bien moins qu’en métropole ».
« En 2014, un tiers des adolescents et des adultes déclaraient fumer au moins une cigarette par jour en métropole. En Guadeloupe et en Guyane, ils ne sont que 12%. Sur ce sujet toutefois, les Réunionnais dénotent un peu et partagent davantage les habitudes des métros 
», relève le quotidien.
Le Monde indique par ailleurs que « 
l’exception réunionnaise pour le tabac vaut aussi pour les produits de substitution à l’héroïne comme le Subutex, plus consommé sur l’île qu’ailleurs. Est-ce lié à la présence de Métropolitains venus se soigner à la Réunion ? Globalement, sur cette île, «où les mélanges de populations sont plus prononcés qu’ailleurs», rappelle l’un des auteurs de l’étude, les habitudes de consommation – hormis pour l’alcool – sont plus proches de ceux de l’Hexagone ».

 

 

 

Revue de presse santé psy – juin 2016

06 06 2016

« L’aide médicale à mourir fait l’objet d’un projet de loi au Canada »

La Croix

 

Le quotidien note que « l’aide médicale à mourir sera accessible au Canada aux « adultes consentants et responsables, souffrant d’une maladie grave, incurable et irréversible, et dont la mort est raisonnablement prévisible », comme l’a précisé la ministre libérale de la justice, Jody Wilson-Raybould.
« 
Ce sont désormais les sénateurs qui examinent le projet » poursuit La Croix qui précise que ces derniers, « devront en particulier se prononcer sur l’expression de « mort raisonnablement prévisible »qui exclut notamment les personnes atteintes d’une maladie dégénérative.
La Croix souligne que pour le ministre de la santé du Québec, Gaétan Barrette, il s’agit là d’une notion « médicalement impraticable ».
Certains sénateurs estiment que le dispositif prévu est trop restrictif, d’autres qu’il ne l’est pas assez. 
« Si le projet de loi ne touche que les mourants et qu’on laisse de côté les souffrants, je vais voter contre », a assuré le sénateur indépendant Pierre-Hugues Boisvenu. « Il y aura des amendements, notamment pour élargir la portée de C-14 à des personnes non mourantes, et pour offrir la possibilité aux médecins de suivre leur conscience et de refuser ce service, affirme pour sa part la sénatrice indépendante Diane Bellemare, favorable au projet de loi initial.
Du côté de L’Église catholique du Canada, on est fermement opposé au projet de loi.
Mgr Noël Simard, évêque du diocèse de Valleyfield au Québec « 
craint que l’adoption de C-14 n’entraîne « des abus et des dérapages »« Le droit à l’euthanasie va devenir un devoir et cela va mettre beaucoup de pression sur les personnes âgées et les plus vulnérables », note La Croix.
Le quotidien précise que « 
l’évêque redoute aussi une baisse de subventions consacrées aux soins palliatifs« On le voit déjà au Québec avec l’adoption de la loi 52 »assure-t-il. La loi 52 permet de mettre fin à leurs jours à des personnes atteintes de maladie incurable et en fin de vie, pour lesquelles les soins palliatifs ne suffisent plus. «Si C-14 est adopté, nous aurons à faire un gros travail pour démontrer que ce qui est légal n’est pas forcément moral» »
Enfin, 
La Croix note que Mgr Simard a déclaré que « l’Église catholique n’était pas favorable à un acharnement thérapeutique. « Il faut éliminer la souffrance, mais pas la personne qui souffre », a-t-il conclu.

 

 

07 06 2016

« L’alcool n’est plus à la fête »

Le Parisien

 

« C’est une tendance de fond (…). Boire n’est plus tendance. La «faute» pêle-mêle à la crise… et aux attentats », révèle la journaliste Florence Méréo dans Le Parisien.
« 
Les traditionnelles soirées foot arrosées (…) sont-elles devenues l’exception qui confirme la règle ? », s’interroge le journal. « Selon le baromètre de la consommation des boissons alcoolisées 2016*, (…) de plus en plus de consommateurs adoptent la devise «un verre ça va, trois verres bonjour les dégâts». Si 96% des foyers continuent en effet à se procurer de l’alcool (71,3 l achetés par an), moins de 10% des sondés déclarent en boire tous les jours », fait-il savoir.
« 
Pour la première fois depuis quatre ans, le budget annuel des ménages consacré à l’achat de bouteilles alcoolisées dans les supermarchés a baissé. Leur ticket de caisse s’est allégé de près de 6 €, leurs placards personnels ont accueilli 1,9 litre de moins que l’an passé », résume l’article.
« 
Cette étude illustre une tendance de fond et une évolution des cultures, marquée aussi par la baisse de fréquentation dans les bars et cafés », note Alexis Capitant, directeur général d’Avec modération !, association regroupant une quinzaine de producteurs de boissons alcoolisées qui a commandé le baromètre.
« 
L’effet crise joue beaucoup. Quand le porte-monnaie des Français va mal, ils ont tendance à enlever ce qui est sucré et l’alcool. Deux autres choses influent sur leur façon de consommer : le moral et la météo. Or, 2015 est l’année des attentats et le climat n’a pas été au beau fixe », décrypte Pascale Hébel, directrice du pôle consommation du Centre de recherche pour l’étude et l’observation des conditions de vie (Crédoc).
« 
Il s’agit d’une étude de consommation, pas de santé. Cela ne veut pas dire que des personnes ne boivent pas trop ou mal », reprend cependant Alexis Capitant. « Le volume global baisse, en grande partie celui du vin. C’est très bien, mais une partie des Français, et notamment les jeunes, consomment dorénavant à l’anglo-saxonne : trop et trop rapidement. Il y a encore beaucoup de prévention à faire », confirme Viêt Nguyen Thanh, responsable de l’unité addiction à l’Institut national de prévention et d’éducation pour la santé (Inpes)
« 
Notre mode de vie est davantage raisonné », estime pour sa part Ludovic Gaussot, sociologue spécialiste de la consommation d’alcool et auteur de « Modération et sobriété. Etude sur les usages sociaux de l’alcool » (Ed. l’Harmattan).
« 
Pour ce maître de conférences en sociologie à l’université de Poitiers (Vienne), l’alcool est en train de sortir du quotidien des Français », indique l’article. « Pourquoi consommons-nous moins d’alcool ? », se demande Le Parisien. « Dans les années 1960, le vin, le cidre, la bière étaient considérés comme des boissons «hygiéniques» et étaient consommés au quotidien. Aujourd’hui, que ce soit dans les bars ou au domicile, la consommation se resserre autour des moments festifs ou de convivialité. Or, la fête commence à se dissocier des synonymes d’ébriété, voire d’abus systématiques. Pour des raisons économiques mais aussi d’image », répond Ludovic Gaussot.
« 
La société se transforme. La présentation de soi à l’autre est plus importante qu’avant. Ce qui est excessif, comme une consommation non modérée d’alcool, est perçu comme dérangeant, voire choquant. Notre mode de vie a aussi tendance à être davantage raisonné, plus tourné vers la santé publique. Cela est vrai dans les assiettes, avec le bio ou le manger local, comme dans les verres ! Nous sommes dans une utopie de la santé parfaite et de la longévité maximale », explique le sociologue.
Concernant la baisse de consommation qui 
« a été particulièrement significative l’an passé, y compris à domicile », le journal avance « la conséquence des attentats ». « Dans un climat morose, les gens sortent moins, mais ils ont aussi tendance à moins recevoir ou à le faire de manière moins festive. S’il y a moins de raisons sociales de consommer, mécaniquement, le nombre d’achats diminue », confirme le sociologue. « La baisse est régulière d’une année à l’autre, mais on est loin, très loin, du niveau zéro. La France reste un pays où on consomme beaucoup d’alcool », met-il en garde en conclusion.
*Baromètre pour l’association Avec modération ! réalisé entre février et avril 2016 par un groupe de travail constitué de l’Ifop (1 001 personnes interrogées par téléphone), et les panélistes Kantar Worldpanel (12 000 foyers suivis en ligne) et Crest (14 000 personnes en ligne).

08 06 2016

 

« De nouveaux espoirs contre l’anorexie mentale »

La Croix

 

« Une étude publiée hier dans Translational Psychiatry bouscule les connaissances sur l’anorexie mentale, qui s’expliquerait moins par la crainte de prendre du poids que par le plaisir d’en perdre. Ce changement de paradigme ouvre de nouvelles voies pour soigner les malades », rapporte la journaliste Marine Lamoureux dans La Croix.
Cette « 
étude de l’Inserm, de l’université Paris-Descartes et du centre hospitalier Sainte-Anne, tend à remettre en cause les critères internationaux de diagnostic (DSM5) de cette maladie, qui toucherait de 0,9 à 1,5% des femmes (et de 0,2 à 0,3% des hommes), selon la Haute Autorité de santé », poursuit-elle. Actuellement, ces critères sont au nombre de trois : « une restriction alimentaire menant à la perte de poids »,« une perception déformée du poids » et « une peur intense de grossir », rappelle l’Inserm.
« 
L’étude dirigée par le professeur Philip Gorwood, chef de service de la clinique des maladies mentales et de l’encéphale, à Sainte-Anne, interroge la véracité du dernier critère. Ses recherches montrent en effet que les patientes ressentent le plaisir de maigrir plutôt que la peur de grossir », souligne la journaliste.
« Certes, dans les deux cas, cela conduit à la perte de poids. Pourtant, cette découverte est loin d’être anodine. Il s’agit en réalité d’un changement de paradigme qui pourrait avoir un réel impact dans la prise en charge. On passe en effet du registre de la phobie à celui de l’addiction, qui n’implique pas les mêmes circuits cérébraux », insiste le médecin.
« 
Pour parvenir à ces résultats, les chercheurs ont mesuré, grâce à des tests de « conductance cutanée » (mesure très fine des taux de sudation), l’émotion suscitée par certaines images de personnes en surpoids ou, au contraire, maigres à l’extrême. Les visions du surpoids n’ont pas provoqué de réactions différentes entre sujets malades et sujets sains », explique l’article.
« 
À l’inverse, face aux images corporelles de maigreur, les patientes ont eu des émotions évaluées comme positives », indique l’Inserm. « Nous avons montré, que les circuits cérébraux de la récompense sont impliqués chez les personnes anorexiques, qui survalorisent la maigreur et entrent dans le cercle vicieux de la perte de poids, où la perte d’un kilo appelle la perte d’un autre kilo, etc. », complète Philip Gorwood.
« 
Plus intéressant encore, les recherches montrent que ces réactions sont « génétiquement influencées »notamment via le gène BDNF », remarque La Croix. « L’augmentation de la transpiration face aux images de maigreur corporelle s’explique par la présence d’une forme spécifique de (ce) gène », note encore l’Inserm.
« 
Le directeur de l’étude rappelle ainsi que l’anorexie est due pour 70% à des facteurs de vulnérabilité génétique. Tout en prenant soin de préciser que cette maladie est multifactorielle, l’effet récompense n’étant qu’une facette parmi d’autres », poursuit l’article. Le médecin rappelle qu’« à l’heure actuelle,  il n’existe pas de traitement de l’anorexie », alors qu’il s’agit de la maladie psychiatrique entraînant le taux de mortalité le plus élevésoit « 1% des patients chaque année, par suicide ou dénutrition », selon lui. « Il y a donc urgence à envisager de nouvelles voies thérapeutiques », résume le journal.
« 
Première piste : remédier à la perte de flexibilité cognitive dont souffrent les patients, pris au piège du cercle vicieux « perte de poids-récompense ». Certaines approches ont montré leur efficacité, comme la remédiation cognitive ou la thérapie de pleine conscience, qui permet de lutter « contre les pensées automatiques » », explique l’article. « À plus long terme, les chercheurs misent aussi sur d’éventuels médicaments pour lutter contre les réflexes d’addiction », ajoute-t-il. Mais, « pour l’instant, nous manquons d’études à grande échelle pour envisager ce type de traitements » », conclut Philip Gorwood.

« Les ados et l’alcool, attention danger »

 

La Croix

 

« Même absorbé de façon ponctuelle, l’alcool a des effets dangereux sur la santé des jeunes. Consommé régulièrement, il peut trahir une souffrance », rappelle La Croix.
« 
Depuis plusieurs décennies, la consommation d’alcool ne cesse de diminuer en France. Mais les jeunes boivent de plus en plus tôt, et on voit se développer des alcoolisations aiguës, ponctuelles, intenses (API) chez les jeunes adultes et les adolescents. Pour eux, boire tous les jours, c’est ringard. Désormais on boit pour faire la fête, pour s’amuser. Quatre ou cinq verres d’alcool fort, avalés rapidement pour atteindre l’ivresse : c’est le « binge-drinking », une nouvelle façon de consommer, intense et non quotidienne. Mais, en réalité, cela va parfois jusqu’à trois fois par semaine, du jeudi au samedi… », explique l’article.
« 
Face à l’augmentation de la consommation d’alcool chez les jeunes, notamment chez les filles, François Bourdillon, médecin et directeur de l’Agence nationale de santé publique, s’inquiète du relâchement des politiques publiques et de la pression publicitaire des alcooliers dans un contexte d’assouplissement de la loi Evin », indique l’article.
« 
On assiste à une « banalisation de l’alcool », trop souvent associée à l’idée d’un plaisir convivial. Et on observe une « attitude de déni » par rapport à ses dangers », souligne le médecin. « La consommation d’alcool ralentit les réflexes, provoque des troubles du comportement. À une certaine dose, elle provoque des désinhibitions pouvant entraîner des violences physiques et sexuelles. Elle peut aussi avoir de graves conséquences sur le plan hépatique et neurologique. Chez les jeunes dont le cerveau est en plein développement, cette neurotoxicité peut être à l’origine de troubles d’apprentissage et de mémorisation », rappelle-t-il  « D’autant que plus l’initiation est précoce, plus les dommages sont importants », insiste La Croix.
« 
Confrontés à ces situations nouvelles, les parents doivent s’adapter, se donner les moyens de surveiller leur adolescent, afin de l’accompagner dans sa découverte de l’alcool, qui arrivera un jour ou l’autreApprendre à contrôler ses réactions, à gérer sa consommation ne se fait pas du jour au lendemain », souligne Jean-Pierre Couteron, psychologue clinicien et président de la Fédération Addiction. « Les règles fixées seront partagées, non intrusives mais encadrantes. L’objectif étant de faire comprendre à son enfant le principe éducatif suivant : « Plus tu me montres que tu te contrôles, plus je te fais confiance, plus je te laisse aller tout seul » », résume l’article.
« 
À la maison, l’alcool ne doit pas être un objet de consommation banalisé, ni un sujet tabou. Il faut être à l’aise pour en parler. Sans être des « abstinents », les parents doivent surtout se montrer cohérents. Être capable d’expliquer leur plaisir d’adulte, la recherche d’un plaisir gustatif plutôt que l’effet psychotrope », estime La Croix.
« 
L’alcool est le produit psychotrope le plus répandu et, pourtant, il est celui qui suscite le moins de consultations en France », souligne l’article. « En cas d’abus de consommation réguliers (une fois par semaine), ayant entraîné des pertes de contrôle, il est conseillé aux parents de jeunes de moins de 17 ans de s’adresser à leur médecin généraliste. Ils peuvent aussi proposer à l’adolescent de l’accompagner dans une « consultation jeunes consommateurs ». Si l’adolescent refuse d’y aller, ses parents sont d’abord reçus seuls par un éducateur puis, selon les cas, un pédopsychiatre ou un addictologue. Une thérapie individuelle ou familiale peut alors être envisagée », précise La Croix.
Selon Olivier Phan, addictologue au centre Pierre-Nicole à Paris, 
« il y a fréquemment une souffrance familiale à l’origine de l’alcoolisation d’un jeune : absence des parents qui placent l’enfant dans une sorte d’« abandon doré », conflits de couple… », et « les parents sont souvent à l’origine du problème mais ils sont aussi le remède », « L’addictologue (…) s’efforce de renouer le dialogue parents-enfants lorsque celui-ci a été rompu », résume le journal.
La Croix donne également quelques repères chiffrés : 
« Le « binge-drinking » s’observe majoritairement chez les plus jeunes : 14% des 15-24 ans s’y sont adonnés dans l’année.
17,5% des collégiens et 61% des lycéens disent avoir déjà connu une ivresse alcoolique. 80% des élèves de troisième ont expérimenté l’alcool », note-t-il. « Pour ces ados, l’augmentation du risque de dépendance à l’alcool à l’âge adulte est multipliée par deux », souligne-t-il.
Source : Baromètres Santé Inpes 2014

 

 

09 06 2016

Un régime hypocalorique à long terme est bon pour l’humeur et la santé

 

Par Mme Aude Rambaud (Boulogne)

Une restriction calorique améliore santé et qualité de vie chez les personnes non obèses adoptant ce régime pendant deux ans. C’est ce que montre une étude parue dans le Jama of Internal Medicine.


Quels sont les effets des restrictions caloriques sur l’humeur, la qualité de vie, le sommeil et la santé sexuelle d’adultes non obèses et en bonne santé ? Telles sont les questions que se sont posées des chercheurs désireux d’évaluer l’impact de ce modèle alimentaire réputé allonger l’espérance de vie chez de nombreuses espèces et censé réduire le risque de maladies chroniques.
Pour cela, ils ont effectué l’essai clinique CALERIE 2 (
Comprehensive Assessment of Long-term Effects of Reducing Intake of Energy Phase 2) incluant 218 adultes dont 70% de femmes âgées en moyenne de 38 ans et ayant un IMC moyen de 25 compris entre 22 et 28. Deux tiers d’entre eux ont accepté une réduction de 25% des apports caloriques pendant deux ans et un tiers suivait le régime alimentaire de son choix pendant la même période (groupe contrôle).
Les chercheurs ont ensuite évalué plusieurs paramètres ; humeur, qualité de vie, sommeil et activité sexuelle à un an puis à deux ans à l’aide d’échelles sous forme de questionnaires remplis par les participants eux-mêmes.
A l’issue du suivi, les personnes s’étant imposé une restriction calorique avaient perdu en moyenne 7,6 kilos contre seulement 0,4 kg pour les autres. Cette diminution importante s’est accompagnée d’une amélioration du score de l’humeur, de la durée de sommeil, de l’activité sexuelle, d’une réduction de la tension et d’une meilleure santé générale ressentie.

Référence :
Corby K. Martin 
et al.
Effect of Calorie Restriction on Mood, Quality of Life, Sleep, and Sexual Function in Healthy Nonobese Adults. The CALERIE 2 Randomized Clinical Trial
JAMA Intern Med. 2016;176(6):743-752

 

« Seropram et Seroplex, deux antidépresseurs de plus à éviter »

Le Point

 

« Le citalopram (Seropram dans le commerce et génériques) et l’escitalopram (Seroplex et génériques) ne doivent plus être proposés aux patients souffrant de dépression ou d’anxiété, recommande la revue indépendante Prescrire [Mai 2016, n° 391] », fait savoir Jérôme Vincent dans Le Point. « En effet, ils exposent à des risques cardiaques plus élevés que les autres antidépresseurs de la même famille, appelée « inhibiteur sélectif de la recapture de la sérotonine » », explique l’article.
« 
Ce nouvel épisode s’ajoute à la saga déjà très longue de ces deux molécules très consommées : plus de 12 millions de boîtes ont été vendues en France en 2015. Le citalopram a été mis sur le marché dans les années 90, et, (…) au début des années 2000, sa parfaite réplique, l’escitalopram, est lancée. Pourtant, en termes d’efficacité et d’intérêt pour le patient, Seroplex n’est pas meilleur que Seropram, ni que les génériques de Seropram. En dépit de ce fait, il lui est attribué le taux de remboursement le plus avantageux », souligne Le Point.
« 
En 2011 et 2012, les Agences du médicament américaine, puis britannique et française alertent sur un risque d’anomalie de l’activité électrique du coeur associé à ces deux médicaments, qui expose à un trouble du rythme du ventricule cardiaque parfois mortel. Plusieurs études, américaine et néerlandaise, ont établi que ce risque est plus élevé avec ces deux molécules qu’avec les autres antidépresseurs de la même famille », précise le journaliste.
« 
Une étude danoise a également montré un lien entre la prise de citalopram et la survenue d’un arrêt cardiaque. Enfin, les enfants et les adolescents prenant l’un de ces deux antidépresseurs courent un risque plus fréquent de troubles du rythme ventriculaire, d’arrêt cardiaque ou de mort subite que ceux prenant un autre antidépresseur inhibiteur de la recapture de la sérotonine », alerte Le Point.
Il ajoute que « 
constatant la convergence de ces informations, le Dr Bruno Toussaint, directeur éditorial de Prescrire, est très net » : « Les accidents sont rares, mais, ces deux médicaments n’ayant aucun avantage par ailleurs, leur emploi est difficile à justifier». « Il est plus prudent de les écarter des soins et de choisir un autre antidépresseur de cette famille », conclut Le Point.

« Les antidépresseurs sont peu efficaces contre la dépression de l’enfant et de l’adolescent »

 

Le Monde

 

Pascale Santi remarque dans Le Monde que « la prise en charge de la dépression de l’enfant et de l’adolescent est souvent compliquée. Une étude parue dans The Lancet […] relève que la plupart des antidépresseurs disponibles ne sont guère efficaces et ne sont pas supérieurs au placebo ».
La journaliste explique que 
« cette méta-analyse porte sur 34 études incluant 5.260 participants de 9 à 18 ans. Une vingtaine de spécialistes de plusieurs pays ont scruté plusieurs bases de données d’essais cliniques publiés, portant sur le traitement aigu du trouble dépressif majeur chez les enfants et les adolescents, en comparant les effets de 14 antidépresseurs sur 4 semaines de traitement ».
« Conduite par les Prs Andrea Cipriani (université d’Oxford) et Xinyu Zhou (université de Chongking, Chine), cette étude est financée par le Programme national de recherche fondamental chinois », 
précise Pascale Santi.
Elle souligne que «
 sur les 14 antidépresseurs, seule la fluoxétine (Prozac) a été plus efficace (plus d’avantages que de risques) que le placebo pour soulager les symptômes de la dépression ».
Le Pr David Cohen, chef du service de psychiatrie de l’enfant et de l’adolescent à la Pitié Salpêtrière (AP-HP), co-auteur l’étude, rappelle ainsi qu’«
 il est admis depuis une dizaine d’années que les traitements médicamenteux n’ont que peu d’effets sur les dépressions de l’enfant et l’adolescent ».
Pascale Santi note que « 
seule la fluoxétine est autorisée en France pour la dépression de l’enfant et du jeune adolescent. La Haute autorité de santé (HAS) notait cependant fin 2014 que le rapport efficacité/effets indésirables de la fluoxétine était mal établi dans la dépression de l’enfant ».
La journaliste ajoute qu’«
 il y a consensus pour dire que la psychothérapie reste le traitement de première intention », mais constate que « dans les faits, c’est plus compliqué, notamment en France ».
Le pédopsychiatre Bruno Falissard (Inserm, Maison de Solenn) observe en effet : « 
Les antidépresseurs sont-ils des outils de première ligne, la réponse est non, le traitement de premier recours devrait être la psychothérapie. [Mais] les psychothérapies ne sont généralement pas remboursées hors de l’hôpital, les délais d’attente sont souvent de plusieurs mois dans les centres médico-psychologiques ».
Pascale Santi continue : 
« Malgré cela, les antidépresseurs sont largement utilisés, constatent les auteurs. Selon des études, la proportion d’enfants et d’adolescents américains prenant des antidépresseurs a augmenté de 1,3% à 1,6%, entre 2005 et 2012 et au Royaume-Uni de 0,7% à 1,1% ».
«
 La sertraline (Zoloft) est l’antidépresseur le plus prescrit aux Etats-Unis. En France, en revanche, cette proportion a baissé de 17% de 2007 à 2014 avec 0,28% des moins de 18 ans traités par antidépresseurs, selon les données de l’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) », poursuit la journaliste.
Pascale Santi souligne par ailleurs que 
« les effets secondaires des antidépresseurs sont souvent pointés du doigt, notamment sur le risque de suicide. Un tiers des adolescents souffrant de dépression ferait une tentative de suicide, précise la HAS. L’étude montre que le venlafaxine (Effexor) est lié à des risques accrus de pensées suicidaires ».
« Les auteurs de l’étude mettent toutefois en garde sur le biais de certaines de ces études, notamment la difficulté de lier de façon certaine pensées suicidaires ou passage à l’acte avec une prise de médicament. Dans tous les cas, la prise de médicament doit être étroitement encadrée »
, précise la journaliste.

10 06 2016

 

« Samedi, les ‘fous’ défileront dans Paris »

Le Figaro

 

« En organisant la troisième Mad Pride samedi à Paris, Philippe Guérard, président du collectif Mad Pride et de l’association Advocacy » entend« exacerber le cliché pour le condamner », reprenant ainsi « la recette qui a fait le succès de la Gay Pride pour défendre les personnes atteintes de troubles psychiques », indique Le Figaro.
Face à la stigmatisation des malades, Philippe Guérard rappelle que « 
99% des crimes sont commis par des gens sains d’esprit » et « 75% des personnes ayant vécu un trouble mental sont stabilisées et non hospitalisées ». « Et heureusement ! Un quart de la population sera confronté au cours de sa vie à la souffrance psychique. Cela ferait beaucoup de personnes hospitalisées », poursuit-il.
« 
Pour lutter contre les stéréotypes, les « fous » défileront donc dans les rues de Paris le samedi 11 juin. Déguisements de clowns, chapeaux à clochettes et autres signes d’excentricité sont les bienvenus pour la parade qui partira à 14 heures de l’hôpital Saint-Antoine, direction la place de la République, où se tiendra un forum », détaille l’article. Il précise que « l’an dernier, plus de 500 personnes avaient pris part à la fête mêlant patients, professionnels de santé, députés ou curieux ».
Le président de la Mad Pride, lui-même ancien patient, se réjouit d’une 
« tendance au progrès dans le domaine de la santé mentale » : « Dans la loi de 1975, nous n’étions que des numéros. Dans celle de 2005, nous sommes devenus des personnes en situation de handicap mental. Des personnes ! C’est important comme terme ». « Malheureusement, la psychiatrie a pris un virage sécuritaire en 2011 avec les réformes de Nicolas Sarkozy », et « la loi du 5 juillet 2011 qui (…) a facilité l’enfermement sans consentement », affirme-t-il.
« 
Beaucoup de progrès restent donc à faire », selon les organisateurs de la Mad Pride. « Sensibiliser le public à ces questions de respect des droits fondamentaux des malades est une des priorités de cette manifestation. Mais le cortège entend aussi faire passer ses revendications, notamment une meilleure prise en charge des malades dans la vie de tous les jours », poursuit l’article.
« 
À la gare, une personne amputée d’un membre va recevoir de l’aide pour monter dans le train, soulever ses bagages et s’installer à sa place. Un usager qui fait un épisode panique et se retrouve complètement désorienté ne recevra, lui, aucune aide. Pour remédier à cette injustice, la meilleure solution serait de former le personnel », estime Philippe Guérard.
« 
Cette volonté d’intégration est chère à la Mad Pride. Avant d’être un diagnostic, un schizophrène est un citoyen », défend le président du collectif. « Mais les clichés ont la vie dure, et faire son « coming out mental » n’est pas une évidence », souligne Le Figaro.
« 
Malgré un poste fixe dans une société, Joan continue ainsi de dissimuler sa situation à ses collègues » :« Il faut que je trouve des excuses pour cacher que je vais voir un psychiatre toutes les semaines à la même heure… », explique celui pour qui « la Mad Pride va d’abord être une grande fête. Le fou n’existe que dans la tête des autres ».

 

 

« Trop d’idées fausses sur les malades psychiatriques »

Le Figaro

 

« Un sondage réalisé en 2014 pour la Fondation FondaMental révélait que la moitié des Français ont un ou plusieurs proches affectés par une maladie mentale. Malgré cette proximité, il est courant d’associer les pathologies psychiatriques à un comportement violent : 45% des personnes interrogées à cette même occasion pensaient que les patients atteints de pathologies psychiatriques sont dangereux pour les autres », révèle la journaliste Pauline Fréour.
« 
Un préjugé dans lequel les médias ont leur part de responsabilité », dénonce une étude américaine publiée dans la revue Health Affairs. « Les auteurs ont analysé 400 articles et reportages tirés au hasard parmi les milliers de sujets diffusés sur le thème de la maladie mentale entre 1995 et 2014 par 11 grands médias américains (7 quotidiens nationaux ou régionaux, la plus grande chaîne d’information continue du pays et le journal du soir de 3 chaînes télévisées) », précise la journaliste.
« 
Ils observent que 55% des sujets dont le titre mentionne « maladie mentale » ou un terme associé (schizophrénie, bipolaire, anxiété, hyperactivité…) portent sur des faits de violence. Ce type d’article ou de reportage est plus fréquent que ceux traitant de pistes thérapeutiques (47 %). Loin derrière, les contributions véhiculant un message optimiste comme un traitement efficace ou une guérison (14% seulement) », détaille l’article.
« 
Distiller l’idée que les troubles mentaux décuplent les accès de violence contredit pourtant les faits », souligne Le Figaro. « La plupart des gens ayant une maladie mentale ne sont pas violents envers autrui et la plupart des violences ne sont pas en lien avec des maladies mentales », déplore l’auteur principal de l’étude, Emma McGinty. « Les personnes souffrant de troubles mentaux ne sont que rarement impliquées dans une violence faite à des tiers : tous types de violence confondus, 3 à 5% seulement des actes violents seraient dus à des personnes souffrant de troubles mentaux  », écrivait en 2011 la Haute Autorité de santé. Si cela constitue « une augmentation réelle du risque de violence (…) par rapport à celui de la population générale non malade  », en valeur absolue cela représente très peu de personnes : « le risque de passage à l’acte chez ces malades est plus fortement lié à l’abus ou la dépendance à l’alcool ou aux drogues que dans la population générale », soulignait son rapport.
« 
Mais plutôt qu’agresseurs, les malades psychiatriques sont très souvent victimes : 7 à 17 fois plus que la population générale, selon les études. Maltraitance, harcèlement, viol sont favorisés par l’isolement social qui est souvent leur lot. Les malades retournent aussi, dans une proportion non négligeable, la violence contre eux-mêmes (12 à 15% des schizophrènes ou bipolaires se suicident) », fait savoir la journaliste.
« 
Puisqu’il est essentiel de bien connaître un ennemi pour le vaincre, des chercheurs de l’Institut du cerveau et de la moelle lancent une application visant à sonder les représentations du grand public sur les troubles mentaux. Consultable en ligne, la « crazy app  » (www.crazyapp.fr) combine des témoignages de malades et d’experts. Les données seront ensuite analysées par des chercheurs », indique Le Figaro.
« 
En améliorant notre connaissance des perceptions négatives, nous saurons où et comment agir pour les combattre  », résume la sociologue Margot Morgiève, l’une des instigatrices du projet (ICM/Cermes). « Au premier rang des améliorations espérées, réduire l’autostigmatisation », note Le Figaro. « Les malades eux-mêmes intègrent les représentations négatives de la société, même si elles sont fausses. Cela peut les conduire à fuir les soins pour ne pas être étiquetés, ou à mal suivre leur traitement », met en garde la sociologue.

 

 

13 06 2016

« Une marche pour les fous »

Le Journal du Dimanche

 

Le JDD revient sur « la [3ème] Mad Price, organisée [samedi] à Paris » par « une dizaine d’associations de malades et de familles », pour « dénoncer les préjugés et les discriminations à l’encontre des personnes atteintes de troubles psychiques ». « Parmi elles, la difficulté à mener une carrière, entre trous noirs dépressifs et phases d’hospitalisation », poursuit-il.
« 
Avoir une utilité sociale, c’est pourtant vital pour tout le monde », insiste la psychologue Aude Caria, directrice du Psycom, organisme public d’information sur la santé mentale. Christophe Lançon, professeur de psychiatrie à Marseille, abonde : « Les malades psychiatriques veulent un chez-soi, une famille, un travail. Ils ont les mêmes aspirations que tout le monde ».
Le journal révèle pourtant que « 
la vie en entreprise vire souvent en cauchemar. Des études montrent qu’au moins 80 %  des malades y sont en difficultés ».Il évoque « la stigmatisation de leur entourage professionnel, qui méconnait la pathologie ». Par ailleurs, les malades ont « une mauvaise image d’eux-mêmes, une tendance à s’autostigmatiser, à douter de leurs compétence », décode Christophe Lançon. « Pour certains, en phase d’excitation, les journées sont tout bonnement impossibles dans l’espace confiné d’un bureau. Leur attitude agace, ils peuvent se retrouver placardisés », dénonce Annie Labbé, présidente de l’association Argos2001, qui défend les malades atteints de troubles bipolaires. Pourtant, « à condition de cacher sa maladie, le travail est un lieu privilégié pour se rétablir », estime Christophe Lançon, dont le « service au CHU de Marseille est partenaire d’une expérience pilote visant à appliquer le modèle IPS de soutien à l’emploi », note l’article. « Inventé aux Etats-Unis et testé dans une dizaine de villes en France, ce programme nourri par des réseaux d’entraide, est basé sur un soutien individualité », explique le JDD. Mais «  après avoir décroché un job, il faut pouvoir le garder », souligne l’article. La Psychologue Aude Caria, qui « effectue des actons de sensibilisation en entreprise, croit déceler « une évolution favorable » », évoquant « certaines directions des ressources humaines [qui] se mobilisent » et des actions pour « adapter le poste de travail ou les horaires, sensibiliser les collègues », rapporte l’article. Annie Labbé « plaide pour un coup d’œil du côté du Québec, où le tabou a volé en éclats », avec notamment le site straégiesdesantémentale.com qui « propose aux directeurs des pistes pour mieux travailler avec les personnes malades : gestion des émotions, des conflits, du rendement, etc. ».  « Malades ou bien portants, on a tous besoin d’un monde du travail plus humain », conclut Nathalie Maunoury, présidente de France Dépression.

14 06 2016

 

« Les régimes, inefficaces et dangereux ? »

La Croix

 

C’est ce que se demande La Croix, qui observe dans son cahier « sciences & éthique » qu’« alors que les régimes drastiques sont de plus en plus décriés par les scientifiques, des médecins estiment que toutes les diètes forcées devraient être abandonnées ».
Le journal livre notamment les propos du Dr Jean-Philippe Zermati, qui « 
se bat depuis des années pour convaincre ses patients d’arrêter les régimes. Il ne vise pas seulement les régimes hypocaloriques, mais aussi ceux qui semblent plus inoffensifs car moins restrictifs ».
Le médecin déclare que « 
toutes ces diètes ont pour point commun de ne pas être performantes sur la durée. Tant qu’on impose un contrôle mental, cela ne peut pas tenir et il y aura des rebonds pondéraux ».
La journaliste Lauriane Clément explique ainsi que
 « les conclusions des scientifiques laissent peu de place au doute : les régimes sont aussi bien inefficaces que dangereux. Pour résumer, si les diètes vident le contenu des cellules de gras, celles-ci ne disparaissent pas de notre organisme. Elles se remplissent à nouveau dès les premiers excès alimentaires ».
Elle relève qu’« 
une étude réalisée en 2010 par l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses) montre également que «l’amaigrissement ne se fait pas uniquement aux dépens des réserves de masse grasse mais conduit rapidement à la perte des masses musculaire et osseuse, quel que soit le niveau d’apport protéique. […] Plus on fait de régimes, plus on favorise la reprise pondérale (effet yo-yo)» ».
Le Dr Zermati ajoute que «
 plus le régime est court, plus le contrôle est important, plus la reprise de poids sera rapide. Mais au bout du compte, le résultat est le même ».
Le Dr Alain Delabos, qui «
 a élaboré en 1986 le principe de la chrono-nutrition, selon lequel il faut consommer un aliment ou un autre en fonction du moment de la journée où ils sont les plus utiles », déclare quant à lui : « La chrononutrition sert à soigner, elle n’a rien à voir avec les régimes amaigrissants. Je suis là pour réapprendre aux gens comment manger, avec des règles, mais ce n’est pas un régime. Certains de mes patients viennent à mon cabinet depuis vingt ans et n’ont jamais repris un gramme ».
« Néanmoins, les faits sont là : 80% des régimes aboutissent à un échec au bout d’un an, selon le rapport de l’Anses 
», poursuit Lauriane Clément, qui indique que « Jean-Philippe Zermati a basé sa pédagogie sur l’alimentation intuitive. Ce concept, imaginé en 1995 par deux nutritionnistes américaines, Evelyn Tribole et Elyse Resch, invite à se sustenter en écoutant davantage ses sens que sa tête. Le mangeur intuitif n’a donc aucun interdit alimentaire, il doit simplement manger quand il a faim, et écouter ses signaux de rassasiement pour s’arrêter ».
La journaliste note que «
 le discours de Jean-Philippe Zermati et des scientifiques n’est pas vendeur pour les personnes désirant maigrir à tout prix, dans une société qui continue à prôner la minceur »
De son côté, Gérard Apfeldorfer, psychiatre et président du Groupe de réflexion sur l’obésité et le surpoids (Gros), déclare que 
« le corps médical est très embêté. Scientifiquement, il ne peut plus défendre les régimes mais il n’a rien d’autre à proposer. C’est pareil du côté du gouvernement : on veut sauver le soldat régime car on ne peut pas dire qu’il n’y a rien à faire contre les problèmes de poids ».

16 06 2016

 

« Alcool : l’Etat accusé d’être trop ‘tolérant’ »

Le Monde

 

François Béguin note en effet dans Le Monde que « la France ne se donne pas les moyens de lutter avec efficacité contre les consommations nocives d’alcool. Dans un rapport publié lundi 13 juin, les magistrats de la Cour des comptes fustigent une «tolérance générale» vis-à-vis de la consommation de boissons alcoolisées, dont les «effets négatifs sont largement sous-estimés» ».
Le journaliste continue : « 
Pris en étau entre un héritage «social et culturel» et le poids d’un secteur-clé dans l’économie du pays, l’Etat «ne s’est pas donné les moyens d’infléchir les comportements à risque» et n’a pas fait de ce sujet une «priorité de l’action publique» ».
François Béguin souligne que « 
pour dresser ce réquisitoire sévère, la Cour s’appuie sur un bilan sanitaire déjà connu. Avec 49.000 décès par an – dont 15.000 par cancer – l’alcool est la deuxième cause de mortalité évitable en France, juste derrière le tabac et les 72.000 morts qu’il provoque ».
« Des millions de personnes sont atteintes de pathologies ou de complications liées à ce produit. Et, même si la consommation a enregistré une forte baisse depuis 50 ans, la France affiche une consommation moyenne de 12 litres d’alcool pur par an et par habitant de plus de 15 ans, de 30% supérieure à la moyenne européenne 
», poursuit le journaliste.
La Cour des comptes remarque notamment que « 
la France sous-estime largement les coûts sanitaires [de la consommation nocive d’alcool], n’isole pas ses coûts de prévention et ne mesure pas de manière incontestable ses coûts économiques et sociaux. [La fiscalité] ne vise ni des objectifs de rendement, le vin, boisson la plus consommée, étant très peu taxé, ni des finalités de santé publique ».
François Béguin observe qu’« 
appelant à une «prise de conscience collective», elle préconise de relever les textes [taxes ?] sur les boissons alcoolisées, de modifier le code du travail «pour interdire totalement l’introduction d’alcool sur le lieu de travail» ou encore d’appliquer à tous les supports numériques les restrictions de publicité prévues par la loi Evin ».

« Les ultrasons au secours des traitements du cerveau »

 

Le Parisien

 

Claudine Proust relate dans Le Parisien « une première pleine de promesses, made in France, dont les résultats sont publiés […] dans Science Translational Medicine ».
La journaliste évoque en effet «
 une méthode novatrice testée par des équipes de l’Assistance publique des Hôpitaux de Paris depuis l’Institut du cerveau et de la moelle épinière (ICM) à la Pitié-Salpêtrière, menées par le Pr Alexandre Carpentier : des ultrasons peuvent venir au secours des médecins pour mieux traiter les tumeurs (primitives) au cerveau ».
Claudine Proust explique qu’« 
en rendant momentanément la barrière encéphalique perméable, ils permettent en effet de mieux diffuser les médicaments, ce qui ouvre également la voie à un espoir pour d’autres maladies, Alzheimer en tête ».
La journaliste rappelle que «
 le traitement des tumeurs cérébrales malignes repose aujourd’hui d’abord sur une opération délicate pour les extraire. Une chirurgie forcément suivie de séances de chimiothérapie et de radiothérapie, parfois menées en même temps. […] Le problème, c’est que le cerveau est… trop bien conçu. La nature l’a mis bien à l’abri derrière une barrière hémato-encéphalique ».
Alexandre Carpentier, neurochirurgien, souligne ainsi que « 
99% des médicaments qui existent ne passent pas. Ou au mieux à un pourcentage très faible. […] Pour atteindre la toxicité suffisante contre les cellules tumorales, il faudrait augmenter la dose de chimio de 300%, ce qui serait absolument impossible à supporter pour le patient ».
Claudine Proust note donc qu’il s’agit de 
« percer momentanément une barrière étanche pour que le traitement atteigne son but. […] A condition de pouvoir le faire pour un laps de temps seulement, sauf à mettre le cerveau en danger. Cela avait déjà été rendu possible chez des souris ».
« Les résultats de l’essai clinique mené sur 20 patients en récidive de tumeur maligne […] montrent pour la première fois que c’est aussi possible – et sans danger – chez l’homme. Et ce grâce au dispositif ultrasonore SonoCloud® développé par la start-Up CarThéra, hébergée à l’ICM »,
indique la journaliste.
Claudine Proust explique qu’«
 une sonde est implantée dans l’épaisseur du crâne et activée pour délivrer des ultrasons. Deux minutes suffisent à perméabiliser la barrière hémato-encéphalique pendant 6 heures, le temps de dispenser sa chimiothérapie classique par intraveineuse au patient ».
Elle ajoute :
 « «L’homme ne sent rien de ces 2 minutes d’ultrasons», dont les chercheurs ont vérifié pendant, avec eux, puis après, par IRM, que cela n’atteignait aucune fonction cérébrale importante. La diffusion des molécules de chimio se révélait en revanche 5 fois plus importante que d’habitude. L’étude doit se poursuivre pour juger de l’amélioration de la survie des malades ».
La journaliste relève enfin que
 « les chercheurs voient déjà des applications bien plus vastes. Notamment dans le traitement de la maladie d’Alzheimer, sans traitement efficace à ce jour et où les anticorps n’arrivent pas à franchir la barrière du cerveau. Les chercheurs de la Pitié-Salpêtrière doivent donc prochainement demander l’autorisation des autorités sanitaires pour mener un essai similaire sur cette maladie neurodégénérative ».

« Une étude critique sur les soins palliatifs à l’hôpital »

 

La Croix

 

La Croix constate que « seules 20% des personnes dont l’état le requiert bénéficient de soins palliatifs. C’est peu, plus de 15 ans après le vote de la loi de 1999 censée en garantir l’accès. Et encore, ce chiffre serait surestimé ».
« C’est la conclusion d’une étude qui doit être présentée [aujourd’hui] devant 2.500 personnes réunies à Dijon, à l’occasion du congrès de la Société française d’accompagnement et de soins palliatifs (Sfap) »,
 indique le journal.
Le quotidien précise que «
 cette enquête, réalisée par Édouard Ferrand, responsable de l’équipe mobile de soins palliatifs de l’hôpital Foch, à Suresnes, concerne les lits identifiés de soins palliatifs. Un dispositif créé en 2002 pour diffuser la culture palliative dans tous les services confrontés à la fin de vie. La France en compte plus de 5 000. Problème, selon Édouard Ferrand : le cahier des charges de ces lits, fixé par une circulaire de 2008, serait rarement respecté par les hôpitaux ».
La Croix explique que «
 le médecin a sollicité plus de 180 équipes mobiles intervenant dans 320 services disposant de tels lits. Première lacune : la moitié seulement dispose d’un référent chargé d’assurer la bonne marche de ces lits identifiés. Autre faille : dans 73% des cas, les équipes mobiles considèrent que les personnels sont insuffisamment formés aux soins palliatifs, voire pas du tout ».
« Dernier point noir, les réunions multidisciplinaires sont loin d’être systématiques alors que, rappelle l’auteur, « la collégialité est cruciale lorsqu’il s’agit de patients vulnérables ». Dans 44% des services, il n’y aurait jamais, ou alors très rarement, de réunions de ce type »,
 continue le journal.
La Croix conclut qu’« 
Édouard Ferrand devrait demander une vraie « stratégie d’évaluation » du dispositif, qui ouvre à d’importants crédits pour les établissements concernés ».

17 06 2016

 

« L’art-thérapie a le vent en poupe »

Le Figaro

 

C’est ce que constate Le Figaro, qui observe : « Épousant de nouvelles formes, aidant de nouveaux publics, cette discipline longtemps marginale se diffuse avec force ».
Le journal explique ainsi que « 
faire un collage pour libérer sa colère, improviser au théâtre à partir d’un souvenir familial, dessiner ce que serait son horizon sans dépression… Il semble bien loin le temps où des artistes du macramé ou de «l’expression libre sur toile» venaient animer des ateliers dans les services de psychiatrie lourde ».
« Désormais, la médiation artistique s’immisce partout : auprès des personnes atteintes de troubles autistiques, des délinquants, des endeuillés… mais aussi auprès de chacun d’entre nous. L’arrivée massive de «journaux créatifs» et autres «carnets d’expression artistique» chez nos libraires en atteste ; le succès des ateliers «collages» ou «aquarelle» aussi. La créativité, ressource potentielle en chacun de nous et qui ne demanderait qu’à être réveillée, apparaît comme le dernier sésame anticrise 
», observe le quotidien.
Le Figaro relève que « 
pour l’art-thérapeute Laurence Bosi, fondatrice des Médecins de l’imaginaire en cancérologie et du Laura Lab – agitateur de créativité -, c’est là le premier effet tangible d’une plongée dans une expression artistique : offrir une bulle à celui qui peut alors sortir de son mal-être ».
Laurence Bosi déclare : «
 Nous l’observons bien auprès des malades, notamment les enfants confrontés aux traitements lourds ou à l’hospitalisation : dessiner ou visualiser leur permet d’échapper un instant à leur réalité présente. Créer, c’est d’abord être dans un état différent ».
Le quotidien ajoute que « 
lorsque la personne a trouvé son «truc», cette activité qui la recentre en lui faisant éprouver du plaisir, elle peut même expérimenter le «flow» – ou flux. Théorisé en psychologie positive, cet état maximal de concentration, de plein engagement et de satisfaction se caractérise par une absorption totale dans l’occupation ».
Le journal observe ainsi que « 
l’art-thérapie, parce qu’elle confirme et permet d’appliquer les découvertes récentes en neurosciences, psychologie positive ou mindfulness, retrouve, en tant que soin de support ou accompagnement au changement, de belles couleurs ».
Le Figaro souligne que « 
cette production artistique explorée en séance ne se limite pas à quelques objets qui finiront sur une étagère. […] Ce qui se vit en séance d’art-thérapie, ce cheminement qui entraîne la personne, dans un cadre précis, à expérimenter sa liberté créatrice a des répercussions tangibles dans sa vie ».
Laurence Bosi indique ainsi qu’« 
à travers ce parcours artistique, on réalise que chaque jour est un peu comme une nouvelle page blanche. On peut toujours repartir de zéro, créer à partir du vide et, si on s’est trompé à un moment, faire quelque chose de ses erreurs ! L’art-thérapie est en ce sens une école de la plasticité et de l’adaptation. Elle enseigne, bien mieux que les mots seuls, que la vie est malléable ».
Le quotidien évoque enfin un « 
autre apport majeur : la possibilité de pratiquer en groupe et ainsi rencontrer des pairs, mais toujours singuliers, à un niveau différent du lien social ou affectif habituel ».

 

 

« Les amis, c’est bon pour la santé »

Le Point

 

Le Point relaie la « conclusion d’une étude, que publie la revue Scientific Reports, conduite par Katerina Johnson et Robin Dunbar, deux psychologues de l’université d’Oxford », selon laquelle « les amis, c’est bon pour la santé ».
Le magazine indique en effet que «
 la sociabilité atténue la douleur physique, elle amoindrit le taux d’hormones du stress dans le sang et, par conséquent, retarde la calcification des artères. Elle réduit également les risques d’attraper un rhume ou une infection urinaire ».
Le Point explique que «
 pour vérifier que la présence à ses côtés d’un cercle d’amis chers augmente la production d’endorphines dans le corps – des hormones aux effets euphorisants et antalgiques –, les universitaires ont prié cent étudiants, disposant de la même condition physique, de se tenir le dos au mur en pliant les genoux à 90 degrés ».
« Une position qui, au bout d’un temps certain, fait très mal, quand bien même aurait-on obtenu la médaille d’or au Championnat d’Europe de culturisme. Ceux qui sont parvenus à tenir le plus longtemps dans cette position sont ceux qui disposent du plus large cercle d’amis »,
 observe le magazine.
Le Point ajoute que « 
les solitaires, les isolés, les ermites ont ressenti plus tôt et plus vivement leurs muscles douloureux. Les expérimentateurs concluent qu’avoir des contacts amicaux solides et réguliers augmente le taux d’endorphines, dont l’effet antidouleur serait comparable à celui des opiacés ».
Il précise enfin que «
 selon l’équipe d’Oxford, est comptabilisé comme ami proche une personne avec laquelle on entre en contact et échange physiquement au moins une fois par mois », et note que cette étude « invite à réfléchir aux conséquences des liens virtuels, ces amis avec lesquels on se contente de communiquer via les réseaux sociaux ».

 

 

20 06 2016

« Anorexie : le plaisir de maigrir »

Le Parisien

 

Le Parisien s’interroge : « Et si on s’était trompé depuis des années sur l’anorexie mentale ? Le plaisir de perdre du poids et non la crainte de grossir serait à l’origine de cette maladie qui touche 0,5% de la population, notamment les jeunes filles. C’est la conclusion de l’étude menée par le centre hospitalier Sainte-Anne, en collaboration avec l’Inserm et l’université Paris-Descartes, dont les résultats ont été publiés dans Translational Psychiatry ».
Philip Gorwood, qui a mené ce travail, indique que «
 les femmes atteintes d’anorexie mentale ressentent qu’elles doivent perdre du poids pour aller mieux. Elles sont dans une sorte de quête désespérée : maigrir un peu plus pour moins souffrir. Et leur cerveau leur indique que la réponse au mal-être, c’est la restriction alimentaire ».
Le quotidien relève donc que 
« l’anorexie relèverait d’un processus addictif », et explique que « le chef de service de la clinique des maladies mentales et de l’encéphale à l’hôpital Sainte-Anne à Paris et son équipe ont fait passer un test à 71 patientes atteintes d’anorexie mentale et à 20 femmes non malades. Des électrodes ont été placées sur leur peau pour mesurer leur taux de sudation. Celui-ci augmente lorsque le sujet ressent une émotion ».
« Une fois ce dispositif mis en place, les chercheurs ont montré aux jeunes femmes des images de personnes en surpoids et des photos de femmes en sous-poids. A la vue de ces corps maigres, une sensation de plaisir a été détectée chez les sujets malades »
, continue Le Parisien.
Philip Gorwood remarque qu’«
 il s’agit de l’effet récompense de la maigreur ». « Et la génétique, qui explique l’anorexie à 70%, n’est pas étrangère à ce phénomène », observe le quotidien.
Le Parisien précise que « 
les médecins ont ainsi mis en lumière l’importance du gène BDNF dans le processus addictif. Mais ce gène reste un acteur parmi d’autres. Ces découvertes ouvrent en tout cas de nouvelles perspectives en matière de traitement, aucune solution thérapeutique n’existant pour le moment ».
Le journal souligne enfin que « 
pour Philip Gorwood, la gymnastique cognitive est l’une des pistes à explorer. Il s’agirait de faire travailler le cerveau avec des jeux informatiques et, plus précisément, de stimuler certaines fonctions déficientes du circuit de la récompense pour qu’il gagne en souplesse ».

« Des molécules antialcool »

 

Le Journal du Dimanche

 

Le Journal du Dimanche se penche sur « un tabou français. Un sévère rapport de la Cour des comptes, publié lundi [dernier], pointe les faiblesses de la politique contre l’alcool. Au cœur de ce réquisitoire : la faillite de la lutte contre l’alcool au volant et celle de la prévention mais aussi le faible dynamisme de la recherche, sous-financée ».
Le journal indique que
 « malgré ces obstacles, ils sont quelques dizaines à explorer cette thématique. Parmi eux, des spécialistes de la biologie du cerveau tentent d’élucider les mécanismes à l’origine de la dépendance ».
Le Pr Mickaël Naassila, physiologiste à l’université d’Amiens, 
« à la tête du seul laboratoire français consacré à l’alcool », précise que « l’idée, c’est d’éclairer ce qui explique la prise compulsive d’alcool et pourquoi certains basculent vers un comportement addictif ».
Le Journal du Dimanche explique ainsi que 
« comme toute drogue, cette substance donne du plaisir, c’est-à-dire active le circuit cérébral de la récompense. Plus précisément, elle libère de la dopamine, un messager chimique sur lequel portent de nombreuses recherches. […] Très vite, le cerveau s’adapte afin de pouvoir fonctionner malgré la présence d’un produit qui désorganise son architecture. La dopamine est également impliquée dans ce phénomène de sensibilisation ».
Le journal évoque une «
 double perversité : l’alcool est plus complexe à modéliser que les autres drogues. Alors que la plupart ont des effets spécifiques sur certains récepteurs, l’éthanol, de petite taille et qui se dissout dans l’eau et les graisses, s’insinue partout ».
Le Pr Naassila souligne ainsi que «
 l’alcool perturbe beaucoup le système de neurotransmission ».
Le Journal du Dimanche explique que «
 le laboratoire d’Amiens planche sur plusieurs pistes à partir d’expériences menées sur des rats. À la clé, espèrent les chercheurs, des médicaments efficaces. L’une des plus avancées porte sur l’adénosine ».
Le Pr Naassila indique que «
 ce récepteur est une protéine très exprimée dans le circuit de la récompense qui incite et motive une personne à faire une action. En agissant sur lui, il est possible de réduire l’envie de boire d’un rongeur ».
Le journal observe qu’« 
une autre recherche cible, elle, les récepteurs de l’histamine susceptibles de moduler la transmission de la fameuse dopamine. «C’est assez efficace chez le rat à de très faibles doses : la consommation d’alcool diminue pendant le sevrage, ainsi que la motivation à consommer et le risque de rechute.» Reste à tester la molécule chez des patients alcoolodépendants. Un essai clinique est en préparation ».
Bertrand Nalpas, alcoologue et chercheur à l’Inserm, précise de son côté que « 
l’industrie pharmaceutique travaille sur de nombreux essais mais beaucoup sont au final décevants ».
Le Journal du Dimanche note par ailleurs que «
 le neurobiologiste Jean-Pol Tassin a travaillé sur le circuit de la récompense et la dopamine avant de conclure que ces travaux le conduisaient dans une impasse. Aujourd’hui, il propose une révolution conceptuelle discutée par les partisans du tout dopamine ».
Le chercheur explique que 
« l’idée est d’intervenir sur les conséquences de la prise d’alcool, sur le dérèglement neuronal que ça entraîne, sur le mécanisme de l’addiction ». « Pour lui, l’origine de l’addiction serait plutôt la dérégulation, en amont de la libération de la dopamine, de deux systèmes couplés entre eux, deux neurotransmetteurs chargés de percevoir l’environnement (noradrénaline) et de contrôler les impulsions (sérotonine) », continue le journal.
Jean-Pol Tassin observe ainsi que «
 lorsque l’on prend de façon répétée des drogues, leur lien disparaît, l’individu perd le contrôle de ses émotions ».
Le Journal du Dimanche poursuit : « 
Jean-Pol Tassin et ses collègues ont cherché des produits capables de bloquer à la fois les deux messagers chimiques. Leurs conclusions prometteuses ont été publiées en mars dans la revue Plos One ». Le chercheur déclare que « c’est spectaculaire : chez la souris, notre mélange de deux composés fait disparaître en une dizaine de jours la dépendance à l’alcool ».
Le journal précise que «
 ce médicament, qui va être testé chez l’homme, pourrait marcher pour d’autres drogues (tabac, cocaïne) puisqu’il ne vise pas des cibles spécifiques », puis souligne qu’« en attendant de trouver la molécule miracle, les chercheurs s’accordent sur un point : la chimie vient en complément à la prise en charge psychothérapeutique ».

 

 

21 06 2016

« L’alcool provoque-t-il la violence ? »

La Croix

 

C’est ce que se demande La Croix, qui relève sous sa rubrique « sciences & éthique » que « les affrontements entre hooligans à Marseille [le 13 juin dernier avant un match de football de l’Euro] posent le problème du lien entre la violence et une forte consommation d’alcool. Un lien avéré mais qui dépend du contexte social et culturel ».
Pierre Bienvault observe que «
 certains commentateurs ont repris l’expression «d’alcooliganisme» forgée en Grande-Bretagne ». Laurent Bègue, professeur de psychologie sociale à l’université Grenoble-Alpes, remarque toutefois : « On sait que la recherche d’excitation collective est accentuée par l’alcool, alors utilisé comme un moyen de faciliter la violence. Ce terme d’alcooliganisme, plus journalistique que scientifique, pourrait laisser entendre que l’alcool serait nécessaire aux hooligans ».
« En réalité, sa consommation peut être un aspect très secondaire au regard de la recherche d’adrénaline par la violence en meute. Cela ne signifie pas que la régulation préventive de l’accès à l’alcool soit inutile pour certains hooligans. Mais cela est évidemment très insuffisant »,
souligne le chercheur.
Pierre Bienvault explique que « 
selon Laurent Bègue, le lien entre alcool et violence est d’abord lié à certains effets pharmacologiques sur le cerveau ». Le spécialiste indique ainsi que « l’alcool perturbe notamment la capacité à inhiber les impulsions, tout en focalisant l’attention du buveur sur les incitations les plus fortes d’une situation, au détriment d’éléments correctifs ou de la prise en compte du long terme : c’est la “myopie alcoolique”. Résultat, nous sommes plus euphoriques après avoir bu si notre entourage l’est. Mais nous sommes aussi plus agressifs si d’autres sont hostiles avec nous ».
Le journaliste ajoute que « 
selon lui, de nombreuses études montrent que l’alcool est la substance la plus fortement liée aux violences dans la société. «Dans un tiers à deux tiers des cas d’homicides, selon les études et les pays, la victime, l’auteur ou les deux sont alcoolisés.» L’alcool joue aussi un rôle crucial dans les violences conjugales ».
Laurent Bègue indique que selon une étude menée auprès de femmes confrontées à ces violences, « 
la probabilité d’une agression physique augmentait de 8 fois les jours où l’homme buvait de l’alcool. La probabilité d’agressions graves était multipliée par 11 les jours de consommation. Et plus de 60% des épisodes agressifs se produisaient dans les deux heures qui suivaient la prise d’alcool ».
Pierre Bienvault précise cependant que 
« boire beaucoup ne rend pas automatiquement violent ». Laurent Bègue note ainsi qu’« une étude anthropologique a été menée sur plusieurs dizaines de sociétés traditionnelles différentes. Son auteur a conclu qu’à travers tous les contextes culturels étudiés, l’ébriété masculine était une constante. Mais que, dans seulement la moitié des cultures, des bagarres s’ensuivaient ».

22 06 2016

 

« Alerte sur les dangers du travail de nuit pour la santé »

Le Monde

 

C’est ce qu’indique Pierre Le Hir dans Le Monde. Le journaliste observe que « le projet de loi «visant à instituer de nouvelles libertés et de nouvelles protections pour les entreprises et les actifs» en discussion au Parlement, auquel ses détracteurs reprochent de saper les règles encadrant l’emploi des salariés, donne une actualité particulière au rapport d’expertise publié, mercredi 22 juin, par l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses) ».
Il indique qu’« 
à la demande de la Confédération française des travailleurs chrétiens (CFTC), celle-ci a conduit «une évaluation des risques sanitaires pour les professionnels exposés à des horaires de travail atypiques, notamment de nuit» ».
« Ses conclusions dressent un tableau clinique alarmant : les risques de troubles du sommeil et de troubles métaboliques sont «avérés» et il existe des risques «probables» de cancer, d’obésité, de diabète de type 2, de maladies cardiovasculaires et de troubles psychiques », 
relève Pierre Le Hir.
Le journaliste rappelle que
 « les dangers des horaires décalés ont déjà été relevés par plusieurs études », cependant Gérard Lasfargues, directeur général adjoint scientifique à l’Anses, précise que « c’est la première fois qu’une agence de sécurité sanitaire se penche sur l’ensemble des risques sanitaires, à court et à long terme, liés au travail de nuit ».
Pierre Le Hir explique ainsi qu’« 
une vingtaine d’experts de plusieurs disciplines (médecine, épidémiologie, sciences humaines et sociales) ont passé en revue, pendant 4 ans, l’ensemble des données scientifiques récentes, en coopération avec des spécialistes européens et américains ».
Il note que «
 ce rapport prend d’autant plus de poids que le travail nocturne […] s’est considérablement développé au cours des dernières décennies. En 2012, la population française concernée, de façon régulière ou occasionnelle, s’élevait à 3,5 millions de personnes, soit 15,4% des salariés, selon le ministère du Travail ».
Pierre Le Hir retient que le travail de nuit a «
 des impacts sanitaires en cascade, en raison de perturbations des rythmes biologiques ». Les experts écrivent ainsi que « sur le plan physiologique, il se produit une désynchronisation entre les rythmes circadiens […] calés sur un horaire de jour et le nouveau cycle imposé par le travail de nuit. Cette désynchronisation est favorisée par des conditions environnementales peu propices au sommeil : lumière du jour pendant le repos, température plus élevée qu’habituellement la nuit, niveau de bruit plus élevé dans la journée… ».
« 
Il en résulte des effets négatifs avérés sur la durée et la qualité du sommeil des employés, ainsi que sur leur somnolence. Mais aussi sur le syndrome métabolique (caractérisé par l’association de plusieurs symptômes comme le surpoids, l’hypertension artérielle ou les troubles lipidiques) », continue le journaliste.
Il ajoute que « 
d’autres effets sont considérés comme probables. C’est le cas pour le cancer, en particulier du sein chez la femme, l’obésité, le diabète de type 2, les maladies coronariennes (ischémie coronaire et infarctus du myocarde), les performances cognitives et la santé psychique. Enfin, certains effets sont classés comme seulement possibles : hypertension artérielle, accidents vasculaires cérébraux ischémiques, dyslipidémies ».
Gérard Lasfargues souligne que 
« les grandes fonctions biologiques, métabolique, cellulaire ou immunitaire, sont régies par une horloge interne dans le cerveau humain, qui est calée sur un cycle de 24 heures. La perturbation de ce rythme biologique par le travail de nuit peut altérer ces fonctions et, par exemple, affecter la division cellulaire, ce qui peut entraîner un processus de cancérogenèse ».
Pierre Le Hir indique enfin que l’Anses «
 préconise […] de limiter le recours [au travail de nuit] «aux seules situations nécessitant d’assurer les services d’utilité sociale ou la continuité de l’activité économique». Ce que prévoit […] le code du travail actuel. Elle prône […] «l’optimisation des modes d’organisation du travail de nuit, afin d’en minimiser les impacts sur la vie professionnelle et personnelle des salariés» ».
Le journaliste note qu’« 
elle recommande de réaliser «un état des lieux des pratiques de terrain visant à protéger la santé des travailleurs de nuit (durée maximale de travail quotidienne, temps de pause, repos quotidien minimal, repos compensateur…)», afin de promouvoir les meilleures pratiques ».
« L’agence conseille en outre «d’évaluer les coûts sociaux associés au travail de nuit (arrêts de travail, maladie professionnelle, absentéisme…) au regard des bénéfices potentiels». Enfin, elle pose la question de l’inscription au tableau des maladies professionnelles de pathologies imputables au labeur nocturne 
», relève Pierre Le Hir.

28 06 2016

 

« Le jeu d’échecs, outil thérapeutique ? »

Le Figaro

 

C’est ce que se demande Le Figaro, qui note que « de nombreuses pistes ont été ouvertes lors des premières rencontres «Health & Chess» à Paris ».
Le Dr Alexandre Alcaïs, chercheur en génétique humaine (université Paris Descartes), a ainsi remarqué que 
« ce qui est formidable avec les échecs, c’est que pendant que vous jouez vous oubliez la maladie. […] Cela vous oblige à vous projeter dans l’avenir de façon concrète, en vous fixant des objectifs et en mettant en œuvre des stratégies pour les atteindre. C’est utile quand on lutte contre la maladie ».
Le Pr Francis Brunelle, ancien patron du service de radiologie de l’hôpital Necker (Paris), a quant à lui souligné que 
« quand un joueur joue, le réseau cérébral est focalisé sur une tâche précise ».
Le Figaro ajoute que 
« d’autres processus cérébraux sont activés : perception visuo-spatiale, mémoire de travail, prise de décision. Bref, un exercice mental particulièrement exigeant, quel que soit le niveau auquel on joue ».
Le Pr Brunelle a souligné que 
« c’est justement l’activation des réseaux cognitifs qui permet leur survie. Les échecs pourraient probablement devenir un outil de rééducation après un accident vasculaire cérébral au même titre que la musicothérapie ».
Le journal évoque une «
 même perspective d’une action bénéfique pour retarder, sinon éviter, le déclin cognitif lié à l’âge ». Stéphane Escafre, président de la Fédération française des échecs, a ainsi remarqué : « Je ne connais pas de grands maîtres qui ont eu la maladie d’Alzheimer ! ».
« Toutefois, les études scientifiques manquent encore pour confirmer cette intuition. Étonnant pour un jeu dont les bases sont vieilles de plusieurs milliers d’années ! Comme si les deux univers – échecs et santé – ne se côtoyaient que le temps d’examiner le cerveau des grands maîtres à grand renfort d’IRM fonctionnelles ou autres Pet-scan 
», relève le quotidien.

29 06 16

 

« Etudiants en médecine et jeunes médecins en état de ‘souffrance avérée’ »

Le Monde

 

Le Monde fait savoir que « l’Ordre des médecins a sondé 8.000 étudiants en 2e et 3e cycles ou jeunes praticiens. Près d’un tiers d’entre eux estiment leur état de santé «moyen ou mauvais» ». L’Ordre souligne ainsi que « la souffrance des étudiants [en médecine] et des jeunes médecins est avérée ».
Le journal détaille « 
ce constat alarmant » : « Santé dégradée, surmenage, automédication, usage d’anxiolytiques, idées suicidaires… Le diagnostic qu’ils posent sur eux-mêmes est celui d’un état de santé «moyen ou mauvais» pour 24,2% des répondants, qui dépassent même 30% pour les étudiants de 2e cycle (externes) ».
Le quotidien explique que «
 la quasi-totalité (95%) dit avoir été soumise à des situations stressantes au cours des 3 mois précédant les entretiens. La plupart évoquent des horaires insensés : 64% travaillent plus de 48 heures par semaine. 16% sont mobilisés entre 60 et 70 heures et 8% déclarent même travailler plus de 70 heures hebdomadaires, souvent jusqu’à l’épuisement ».
Le Monde ajoute que «
 l’extrême fatigue émotionnelle est l’un des trois symptômes du burn-out qui a touché 67% des sondés. Ce facteur, ajouté à une «perte du sentiment d’accomplissement personnel», est évoqué par 49% des sondés. Une dépersonnalisation des relations avec le patient est évoquée par un quart des soignants interrogés ».
Le journal indique que 
« le conseil de l’Ordre reconnaît une situation «préoccupante» et la nécessité pour l’institution de «s’emparer» d’un problème «sociétal» touchant «les jeunes générations en cours de formation» ».
« Il y a urgence. En effet, l’étude révèle un autre chiffre alarmant : 14% des sondés reconnaissent «avoir eu des idées suicidaires» », 
souligne Le Monde.
Le quotidien relève en outre que «
 l’automédication est quasi généralisée parmi les jeunes médecins et les étudiants en médecine : si 80% des sondés prennent des antalgiques légers, ils sont près d’un tiers à s’autoadministrer des produits à base de morphine, 20% s’autorisent des antidépresseurs et 26,5% des somnifères ».
« Ils consomment donc beaucoup de médicaments, mais hors de tout contrôle extérieur : 78% des étudiants sondés n’ont en effet pas consulté de médecin généraliste au cours des 12 derniers mois »,
 constate le journal.
Le conseil de l’Ordre estime qu’« 
on devra inéluctablement s’interroger sur les raisons de cet état de santé préoccupant ».
Le Monde s’interroge : 
« Comment cette filière d’excellence qu’est la médecine en est-elle arrivée là ? Les anciens avancent des pistes : la dégradation des conditions d’études ? Une «moindre résilience» des nouvelles générations de médecins – dont la majorité sont aujourd’hui des femmes –, comparée à celle de leurs aînés ? ».
Baptiste Boukebous, président de l’Intersyndicat national des internes, note que « 
depuis 10 ans, les jeunes médecins connaissent la surspécialisation de leurs compétences et même une industrialisation de la médecine pour une recherche d’une plus grande efficacité. Parallèlement nous devons nous battre pour être payés à la hauteur de nos compétences, obtenir des horaires de travail humains et maintenir des conditions de formations de qualité ».
Le journal évoque « 
son diagnostic d’une nécessité de renforcer la notion de compagnonnage, colonne vertébrale de la formation médicale en France. Le lien qui unit un externe à un interne, et un interne à un chef de clinique, doit dépasser celui du contrôle professionnel pour devenir également «un accompagnement psychosocial, avec des rendez-vous réguliers. Des moments où apprenti et aînés font ensemble un point global sur les compétences universitaires mais aussi sur le projet humain et professionnel» »

 

 

 

Revue de presse santé psy – mai 2016

03 05 16

« Nourrir les bébés prématurés au sein développe leur cerveau »

Le Parisien 

Le Parisien fait savoir qu’« une étude américaine révèle un nouveau bénéfice du lait maternel. Hormis ces vertus nutritionnelles, il rendrait le cerveau des bébés prématurés plus robuste et l’aiderait à se développer. Cet impact positif apparaitrait avec une alimentation quotidienne constituée d’au moins 50% de lait maternel ».
Le journal précise que «
 ces conclusions viennent d’être présentées à la réunion annuelle de la Pediatric Academic Societies à Baltimore », aux Etats-Unis.
Le quotidien note ainsi que
 « de nombreuses études ont montré que le lait maternel jouait un rôle protecteur face aux infections et maladies, l’inflammation aussi, grâce à sa composition riche en nutriments et en anticorps. Des chercheurs de l’université de Washington aux États-Unis ont pu constater, cette fois, les effets bénéfiques de l’exposition précoce au lait maternel sur le développement de l’enfant prématuré ».
Le Parisien explique que 
« l’équipe médicale a suivi 77 nourrissons prématurés d’au moins 10 semaines – pris en charge en soins intensifs – durant leurs premières années de vie, en analysant leurs développements moteur, cognitif et social à l’aide d’IRM ».
« À l’imagerie, plus la quantité de lait maternel était importante, plus la zone du cerveau associée à la cognition était importante. Des données qui suggèrent donc que le lait maternel à l’âge très précoce contribue à améliorer la cognition via le développement du cerveau 
», note le journal.
Il évoque un « 
autre constat : les prématurés dont l’alimentation quotidienne était constituée au moins à 50% de lait maternel ont un tissu cérébral et un cortex plus développés en volume que les bébés prématurés qui ont reçu moins de lait maternel, au même âge ».
« La corrélation entre le volume du cerveau et le développement cognitif est bien connue, ce qui rend cette donnée précieuse. En revanche, l’étude ne précise pas comment le lait maternel influe sur le cerveau ni quels sont les composants qui contribuent à favoriser le développement du cerveau 
», conclut Le Parisien.

« Changer le regard sur les troubles psychiques »

La Croix

La Croix observe dans son cahier « sciences & éthique » qu’il n’est « pas si facile de balayer les préjugés liés aux troubles mentaux, ni d’intégrer dans la société ceux qui en souffrent. L’exposition « Mental désordre » [organisée à la Cité des sciences, à Paris] veut y répondre ».
Christine Legrand remarque ainsi que «
 selon l’OMS, 1 personne sur 4 souffrirait de troubles mentaux à un moment de sa vie. Même si ces termes recouvrent un large spectre de pathologies, de gravité et de durée très variables, ils constitueront en 2020 la première cause d’invalidité. Pourtant ils demeurent l’objet de préjugés tenaces ».
Luc Mallet, psychiatre et chercheur en neurosciences à l’Institut du cerveau et de la moelle épinière (ICM), souligne qu’
« à chaque catégorie de maladie correspond un jugement moral. Les schizophrènes sont associés à une représentation de violence, alors qu’ils passent très exceptionnellement à l’acte, et sont au contraire plus souvent victimes d’agressions que les autres. Les troubles bipolaires bénéficient d’une image plus positive, alliant imprésivibilité et créativité – même s’il s’agit d’un autre stéréotype ».
Il ajoute que « 
les patients comme les familles vivent avec une grande difficulté ces stigmatisations ; elles génèrent un repli et un isolement qui peuvent être dramatiques ».
Christine Legrand observe ainsi qu’« 
elles entraînent un retard dans l’accès au soin et dans l’observance des traitements. Beaucoup n’osent pas aller consulter un psychiatre ou demander de l’aide », et note qu’il y a « plus de prises de parole et d’information. […] Des manifestations comme les Semaines d’information sur la santé mentale (SISM) connaissent un succès grandissant ».
La journaliste évoque « 
les avancées des neurosciences [qui] ont permis d’éclairer certains processus cérébraux mais sont loin d’en avoir percé les mystères », mais relève que « les progrès de la médecine ne suffisent pas à changer le regard. […] Les campagnes d’information auprès du grand public n’ont pas produit les effets escomptés. La piste explorée pour avancer serait plutôt, selon les experts, de faire «l’expérience de vie» avec les personnes qui en souffrent. L’intégration d’enfants différents dans les écoles pourrait porter ses fruits à long terme ».
Christine Legrand note ainsi que pour le sociologue Xavier Briffault, « 
plutôt que d’agir «sur la perception des causes en donnant des explications biologiques simplistes, qui viennent se substituer aux représentations morales», il vaudrait mieux agir sur «les conséquences de ces troubles sur la vie quotidienne», associer davantage les proches dans les stratégies thérapeutiques, leur apprendre quel comportement adopter ». 
Le sociologue appelle à « 
mieux intégrer ces personnes dans la société et le monde du travail, y compris par un aménagement législatif ».
« Mais ce «partage d’expérience de vie» et cette «intégration» ont aussi leurs limites. Que faire face à un homme atteint de TOC sévères qui dépense 2 000 euros de lingettes par mois et fait vivre sa famille au sous-sol, car il a peur de salir sa maison ? Ou face à un malade qui reste chez sa mère de 75 ans et refuse de se faire soigner ? Ces questions restent sans réponse », remarque la journaliste.

04 05 16

« Malades du travail »

Le Monde

 

François Desnoyers constate dans Le Monde : « De 30.000 à… 3 millions. Telle est l’impressionnante fourchette qui permet d’évaluer, en France, le nombre de personnes touchées par le burn-out (épuisement professionnel) ».
Le journaliste indique que 
« le premier chiffre est avancé par l’Institut de veille sanitaire (InVS), le second par un cabinet spécialisé dans la prévention des risques. Une estimation pour le moins imprécise, qui en dit long sur la difficulté à appréhender aujourd’hui le phénomène ».
François Desnoyers rappelle que 
« Marisol Touraine a annoncé courant février la mise en place d’un groupe de travail chargé de définir «médicalement le burn-out et la manière de le traiter» », et relève que « si les travaux sur la définition du phénomène et sa prise en compte efficace en entreprise apparaissent considérables, les spécialistes du sujet s’accordent d’ores et déjà sur un constat : les cas de burn-out, et plus largement les risques psychosociaux, sont en croissance dans les milieux professionnels ».
Thierry Rochefort, professeur associé à l’Institut d’administration des entreprises de Lyon, note ainsi que « 
la montée du burn-out et des dépressions est aujourd’hui frappante et s’accompagne de taux d’absentéisme importants ».
François Desnoyers souligne notamment que 
« le nombre de dossiers présentés pour des affections psychiques devant les comités régionaux de reconnaissance des maladies professionnelles augmente sensiblement depuis 2012 ».
Virginie Loye, responsable des formations en ressources humaines chez Cegos, «
 spécialiste de la formation professionnelle », remarque pour sa part que « le niveau d’intensité du stress perçu par les collaborateurs et managers a presque doublé en un an : 72% des salariés et 79% des managers évaluent leur niveau de stress à 7 et plus [sur une échelle de 0 à 10], contre respectivement 38% et 41% en 2014 ».
François Desnoyers indique que « 
la question du burn-out, point extrême des pathologies psychiques subies en entreprise, n’est jamais loin : le baromètre Cegos précise qu’«un quart de la population interrogée déclare avoir subi au cours de sa carrière un problème psychologique grave, de type dépression ou burn-out» (19% chez les managers) ».
Le journaliste observe en outre : 
« Qu’ils soient jeunes diplômés ou cadres plus expérimentés, les salariés doivent faire face à «un travail plus complexe, des contraintes plus fortes, des temps de réalisation réduits dans un environnement moins porteur, du fait de l’éloignement croissant du management». Des évolutions au long cours, que le développement des technologies numériques a accentuées ces dernières années. Le climat économique morose ne pouvant, lui aussi, qu’encourager une telle tendance ».

06 05 16

Dépression : les formes durables et progressives associées au risque de démence

Par Mme Aude Rambaud (Boulogne)[Déclaration de liens d’intérêts]

Si la dépression en général n’est pas associée à un risque accru de démence, les formes progressives sur plusieurs années pourraient en revanche être annonciatrices de la survenue d’une démence. C’est ce que montre une étude parue dans The Lancet psychiatry

Si le lien entre épisode de dépression tardive et démence a été largement exploré, les données manquent sur le risque de survenue d’une démence chez des patients ayant connu une dépression au long cours avec ses phases de rémission et de rechutes.
C’est pourquoi des chercheurs ont revisité ce lien chez des patients souffrant de dépression sur une dizaine d’années. Ces personnes, à 60% des femmes, étaient âgées de 75 ans en moyenne et étaient originaires de Rotterdam aux Pays-Bas. Elles présentaient des symptômes dépressifs au moins au cours d’une visite de suivi entre 1993–95, 1997–99 ou 2002–04 mais aucun symptôme de démence.
Les auteurs ont distingué cinq trajectoires de dépression suivies par ces patients sur onze ans : symptômes légers, symptômes modérés à sévères mais à court terme, symptômes évoluant en sévérité puis rémission et enfin symptômes en progression régulière sur plusieurs années. Ils ont ensuite calculé le risque de démence pour ces différentes trajectoires selon deux modèles, l’un ajusté sur le sexe et l’âge uniquement, l’autre ajusté sur le statut APOEɛ4, le niveau d’éducation, l’indice de masse corporelle, le tabagisme, la consommation d’alcool, le score cognitif, l’usage d’antidépresseurs et l’état de santé au moment de l’inclusion.
Leurs résultats montrent que seules celles manifestant des symptômes dépressifs au long cours et en progression régulière en terme d’intensité ont un risque accru de survenue de démence par la suite.

Référence :
Saira Saeed Mirza 
et al.
10-year trajectories of depressive symptoms and risk of dementia: a population-based study
The Lancet Psychiatry online first 2016

 

09 05 16

« Face à la douleur, l’amitié plus forte que la morphine »

Le Parisien 

Le Parisien note qu’« avoir des amis permettrait de lutter plus efficacement contre la douleur que la morphine », selon une « étude menée par des chercheurs de l’université d’Oxford (Royaume-Uni) et publiée […] dans Nature ».
Michel Lejoyeux, professeur de médecine à l’université Paris-Diderot, réagit : « 
C’est normal. Quand nous sommes en interaction avec nos amis, on libère des endorphines », « ces hormones du plaisir reconnues pour leurs propriétés analgésiques naturelles », note le quotidien.
Katerina Johnson, chercheuse en psychologie et principal auteur de ce travail, indique ainsi que 
« les endorphines ont un effet analgésique puissant, plus fort même que la morphine ».
Le Parisien explique que 
« 107 participants âgés de 18 à 35 ans ont dû exécuter l’exercice de la chaise, une position très inconfortable dans laquelle l’individu est assis dans le vide, le dos bien droit collé contre un mur et les genoux à 90 degrés ».
Le journal relève que «
 les participants avec un cercle amical bien garni ont résisté plus longtemps à la douleur. Et sans médicament ! ».
Le Dr Patrick Assoune, chef de service du centre d’étude et de traitement de la douleur à l’hôpital André-Mignot, à Versailles, remarque ainsi que « 
la morphine ne règle pas tous les problèmes, loin de là. Il ne faut pas négliger la composante psychique et affective du patient pour soulager sa douleur. […] Quand un patient est entouré de ses amis, il libère des neuromédiateurs, comme les endorphines ou la sérotonine, qui agissent sur l’humeur ».
Le Parisien livre l’exemple de Benjamin :
 « Ce jeune sportif de 28 ans, opéré d’une rupture d’un ligament croisé au genou droit en janvier 2015, est resté 4 jours hospitalisé. Avec pour seule distraction ses amis. Il se souvient encore de leur passage surprise à l’hôpital ».
Le jeune homme déclare que «
 c’était une bouffée d’oxygène, une forme de soutien qui m’a donné envie d’aller mieux plus vite. […] Les seuls échanges avec le personnel de l’hôpital, c’est : Bonjour, voilà les médicaments. Si vous avez mal appuyez là, ou voilà votre repas. Si pendant la nuit ça fait mal, on vous donne un deuxième comprimé. Tout le monde nous rappelle qu’on a mal ».

10 05 16

 

« Autisme : l’étonnante interdiction du packing »

Libération

Libération s’interroge : « Ségolène Neuville, secrétaire d’Etat en charge des Personnes handicapées, et médecin de formation, ne ferait-elle plus confiance aux études cliniques ? Elle vient de décider, dans une circulaire révélée par le site Hospimedia, que le «packing» serait interdit en France ».
Le journal rappelle que « 
le packing, c’est une technique devenue le symptôme des tensions dans la prise en charge de l’autisme. C’est une méthode d’enveloppement du corps de l’enfant dans des draps humides ou secs. Les draps sont peu à peu retirés, avec autour des personnes accompagnant l’enfant ».
« Apparue dans les années 60 en France, elle est utilisée, soit dans les cas d’autisme infantile «avec manifestations d’automutilations», soit dans les cas de «psychose avec tendance à l’agressivité destructrice». Le but étant de faire reprendre aux enfants une certaine conscience de l’image de leur corps 
», poursuit Libération.
Il cite la circulaire interdisant cette technique : 
« La signature des contrats pluriannuels d’objectifs et de moyens avec des gestionnaires d’établissements accueillant les personnes avec des troubles du spectre de l’autisme est [désormais] strictement subordonnée […] à l’absence totale de pratique du packing. […] Cette pratique doit être considérée comme une mise en danger de la santé, de la sécurité et du bien-être moral et physique ».
Le journal observe toutefois que 
« cette décision est prise alors que la secrétaire d’Etat avait demandé, il y a 2 ans, la réalisation d’une étude scientifique pluridisciplinaire sur cette pratique, afin de sortir des anathèmes. Cette enquête, réalisée par l’Inserm, doit être rendue publique le mois prochain et publiée dans une grande revue médicale. Elle semble indiquer l’efficacité de cette pratique, dans certains cas. Ségolène Neuville n’a donc pas jugé bon d’attendre ces résultats ».

13 05 16

 

« Suicide des jeunes : près d’un millier de morts par an »

Le Point

 

Le Point constate que « le suicide d’une jeune femme qui s’est jetée sous un train tout en se filmant sur Periscope remet en lumière le drame du suicide des jeunes ».
Le magazine rappelle ainsi que 
« selon les dernières estimations, entre 600 et 1.000 adolescents mettraient fin à leurs jours chaque année en France. Le suicide représente actuellement la deuxième cause de mortalité entre 15 et 24 ans (après les accidents de la route), selon l’Union nationale pour la prévention des suicides ».
« Si les tentatives se comptent en dizaines de milliers, leur nombre est en revanche impossible à préciser. Les études montrent que les tentatives qui aboutissent à la mort sont plus fréquentes chez les garçons »
, continue l’hebdomadaire.
Le Point rappelle en outre que 
« des violences sexuelles ou psychologiques sont fréquemment retrouvées chez les jeunes qui veulent mettre fin à leurs jours. D’une façon générale, les deux principaux facteurs de risque sont des problèmes familiaux et sentimentaux. Une récente étude réalisée dans trois pays du nord de l’Europe (Danemark, Finlande et Suède) montre aussi que le suicide de l’un des parents, pendant l’enfance, double les risques pour la génération suivante, notamment si le drame s’est produit quand l’enfant avait moins de 6 ans ».
Le magazine indique que «
 pour aider au mieux les ados en plein désarroi, les spécialistes conseillent d’abord de prendre au sérieux les causes à l’origine de leurs pensées suicidaires. Il ne faut surtout pas les minimiser, encore moins en rire ».
« Il faut au contraire aborder le sujet, engager la discussion, valoriser le jeune, ne pas fuir le sujet du suicide et surtout faire appel à un professionnel de santé si la situation perdure. Les spécialistes mettent en garde contre toute amélioration trop soudaine de l’état affiché par l’ado car cela précède parfois le passage à l’acte », 
continue l’article.

« Alcool : les objets publicitaires vont être interdits aux moins de 18 ans »

 

Le Parisien

 

Le Parisien indique en effet qu’« un projet de décret, ramification de la loi de modernisation de notre système de santé votée en janvier dernier, vient d’être présenté à la Commission européenne. Seront proscrits de cession aux mineurs «les jeux, vêtements, accessoires de mode, éléments décoratifs, ustensiles, accessoires pour équipements électroniques ou tout autre objet incitant directement à la consommation excessive d’alcool», précise le décret ».
Le ministère de la Santé, «
 à l’origine de cette mesure qui n’a paradoxalement pas été étendue aux jeux vidéo où la consommation d’alcool est pourtant très présente », précise : « Notre but est de combattre l’image festive et conviviale de nombreux objets faisant la promotion de l’alcool. Cela peut concerner aussi bien des tee-shirts que des coques de smartphones ou des jeux à boire ».
« L’alcoolisation des jeunes est devenue un fait de société. Les risques, importants, sont souvent relativisés. Ils peuvent être immédiats (comas éthyliques, comportements dangereux) ou sur le long terme (cancers) », 
ajoute le ministère.
Le Parisien cite un distributeur de ces produits, qui s’interroge : «
 La mise en œuvre va être délicate. Comment trier ? ». « D’autant que la législation pour provocation à la consommation excessive d’alcool d’un mineur prévoit de punir les enseignes ou les marques tentées de contourner le décret d’un an d’emprisonnement et de 15.000 € d’amende », observe le quotidien.
Brasseurs de France, «
 qui fédère la plupart des professionnels de la bière », remarque pour sa part que « tout ce qui peut aider à préserver les jeunes est une bonne chose ».
Le Parisien note que « 
la mesure attend la ratification des Etats membres de l’Union européenne, qui ne semble faire aucun doute, avant d’être applicable d’ici 3 à 6 mois ».

 

 

Les troubles psychiques des adolescents et jeunes adultes atteints d’hémopathie maligne sont-ils sous-estimés ?

 

Jean-Pierre MérelPar le Dr Jean-Pierre Mérel (CHU de Montpellier) [Déclaration de liens d’intérêts]
Article commenté :
Psychological morbidities in adolescent and young adult blood cancer patients during curative-intent therapy and early survivorship
Muffly LS, Hlubocky FJ, Khan N et al.
Cancer. 2016 ; 122(6):954-61

► Retrouvez l’abstract en ligne

Les hémopathies cancéreuses « agressives » telles que les leucémies aiguës et certains types de lymphomes ont une fréquence élevée parmi les cancers des adolescents et jeunes adultes (AJAs). 
Si une grande partie d’entre eux parviennent à la guérison, c’est au prix de traitements nécessitant une chimiothérapie pouvant s’étendre sur plusieurs mois ou années, et pouvant inclure radiothérapie et transplantation de cellules hématopoïétiques. La menace d’une rechute dans les 2 ans suivant l’achèvement du traitement y est réelle.
Par ailleurs les AJAs sont considérés comme ayant à traverser une période de la vie plus particulièrement vulnérable sur le plan psychique et le cancer les confronte à des problèmes considérés comme spécifiques (fertilité, socialisation, emploi, coût financier).

Telles sont les bases qui servent d’argumentaire à cette recherche visant à établir la fréquence des troubles psychologiques dans une population d’AJAS atteints d’hémopathies malignes, pendant la phase de traitement à visée curative, mais aussi dans les deux ans suivant la fin de la cure (phase précoce de survie).
Sur 61 jeunes patients inclus, 26 étaient en cure, 35 en période précoce de survie (médiane : 13 mois après diagnostic) ; leur âge moyen était de 26 ans (de 15 à 39 ans). Ils ont été évalués au cours d’entretiens semi-structurés incluant la mesure par des échelles validées de l’anxiété, de la dépression et du stress post-traumatique.
En parallèle, 15 professionnels spécialisés en hématologie et oncologie (médecins, infirmiers) ont effectué, en duo, la mesure de leur propre perception des mêmes troubles psychiques pour les 30 premiers des patients inclus.

Les résultats confirment la prévalence des troubles psychiques chez ces patients : 23% présentaient les critères de trouble anxieux, 28% ceux de dépression, 13% ceux de PTSD ; 46% avaient des symptômes de stress post-traumatique. Trente-neuf pour cent étaient affectés d’un ou plus de ces troubles, qui ont été retrouvés aussi fréquemment chez les sujets en traitement que chez les patients en période précoce de survie.
Il est tout aussi intéressant de noter l’absence de congruence entre l’évaluation des troubles et la perception que les soignants en avaient, qui significativement sous-estimaient l’existence des morbidités psychiques.
Voilà qui doit conduire à sensibiliser la communauté oncologique s’occupant d’AJAs à la détection de ces troubles. Sur le plan méthodologique on pourra cependant regretter l’absence d’un groupe témoin de sujets sains de la même tranche d’âge.
Pour ce qui serait de la spécificité de leur prise en charge, à quoi semblent conclure les auteurs, celle-ci ne nous paraît pas simple à définir : ne serait-ce que parce que le groupe « AJAs » nous semble trop étendu.
Que le temps de l’adolescence ne s’arrête pas à l’âge de la majorité, chacun peut en convenir ; mais quels points communs existent-ils sur le plan psychologique comme social entre un « jeune » adolescent de 15 ans et un « jeune » adulte de 39 ? La comparaison de 2 sous-groupes 15-25 ans et 26-39 ans nous aurait peut-être éclairés.

 

17 05 16

« Les micro-AVC, des alertes à ne pas prendre à la légère »

Le Figaro

 

Anne Prigent observe dans Le Figaro qu’« entre 10.000 et 20.000 accidents vasculaires cérébraux (AVC) pourraient être évités chaque année. Comment ? En prenant en charge dans les 24 heures les accidents ischémiques transitoires (AIT), ces prémices de l’attaque cérébrale ».
« Comme l’a révélé une étude publiée dans le 
New England Journal of Medicine […], cette prise en charge précoce réduit de moitié le risque d’AVC dans les 3 mois qui suivent », indique la journaliste.
Anne Prigent rappelle que «
 les micro-AVC se manifestent comme les AVC : paralysie ou anesthésie d’un membre, trouble de la vision, de l’équilibre ou encore perte de la parole. Mais ces troubles durent peu, à peine quelques secondes ou minutes. Lorsque rien n’est fait, 12% à 20% de ces symptômes, dont le caractère transitoire est faussement rassurant, seront suivis d’un AVC, avec un risque majoré dans la première semaine ».
Le Pr Pierre Amarenco, chef du service de neurologie à l’hôpital Bichat à Paris et coordonnateur de l’étude, souligne ainsi que « 
lorsque les patients arrivent aux urgences suite à un AIT, les symptômes ont disparu et souvent ils sont renvoyés pour faire des examens complémentaires qui vont prendre 8 à 15 jours. Or il faut une solution immédiate ».
Anne Prigent note que selon ce travail, «
 l’évaluation rapide des causes de l’AIT chez les patients permet de faire chuter le risque d’AVC ultérieur de 12% à 6%. Pour le Pr Amarenco, ces résultats spectaculaires plaident pour la multiplication des cliniques SOS-AIT, comme il en existe pour le moment seulement deux en France (l’une à Paris à et l’autre à Toulouse) ».
Anne Prigent explique que « 
dans ces centres, l’objectif est de réaliser tous les examens (IRM comprise) en moins de 3 heures. À l’issue de ce bilan, un quart des patients sera hospitalisé pour un traitement immédiat et les trois quarts restants vont rentrer chez eux avec une ordonnance et des médicaments destinés à prévenir la survenue d’une attaque cérébrale ».
Le Pr Norbert Nighoghossian, chef de service de neurologie vasculaire au CHU de Lyon, remarque ainsi que 
« la prise en charge des AVC a subi une véritable révolution ces 25 dernières années, qui s’est concrétisée par la mise en place d’unités neuro-vasculaires. Avec les AIT, nous sommes dans l’étape suivante, qui permettra d’éviter des accidents lourds, source de mortalité et de handicap ».
La journaliste souligne toutefois qu’« 
alors que le Royaume-Uni a créé plus de 200 structures pour les AIT depuis une dizaine d’années, la France reste à la traîne. Un retard qu’il paraît aujourd’hui urgent de rattraper car, en l’absence de ces structures, la prise en charge des AIT est souvent différée ou insuffisante. […] L’enjeu de santé publique est de taille. Car lorsque l’attaque cérébrale survient, en moyenne seuls 5% des patients français reçoivent un traitement efficace dans un délai de 6 heures ».

« Rire ? Un drôle de médicament »

 

Le Parisien

 

Le Parisien remarque en effet : « Aux éclats, en cascade, en grelot, à en avoir mal au ventre, à se rouler par terre, avec ou sans raison, lâchez le rire qui sommeille en vous : votre corps vous remerciera ».
Le journal explique que « 
preuves et études à l’appui, rigoler régulièrement se révèle aussi efficace – gratuit et sans effets secondaires – que nombre de pilules vite avalées, pour dormir, digérer ou chasser le stress. Mais si enfant on se bidonne jusqu’à 300 fois par jour, adulte, on ne s’esclaffe plus, au mieux, qu’une vingtaine de fois. Et encore. Un tiers des grandes personnes n’atteindrait même pas la minute de rire quotidien ».
Le Dr Henri Rubinstein, spécialiste de l’exploration du système nerveux, souligne que le rire est 
« une véritable onde musculaire, qui part du visage et se diffuse dans tout le corps, suivie d’une période de relaxation, telle que certains doivent s’asseoir ».
« Dans le seul visage, il actionne déjà une soixantaine de muscles, dont les célèbres zygomatiques. Au milieu du thorax, il contracte le diaphragme. Ce muscle en coupole chapeautant tous les organes de l’abdomen, il leur impose sa gym, qui libère les sucs gastriques, et les masse, favorisant la digestion. Le diaphragme étant aussi LE muscle de la respiration, les poumons, situés au-dessus, en profitent »
, poursuit le quotidien.
Le Parisien ajoute que le rire est «
 beaucoup plus efficace pour oxygéner le corps entier, jusqu’au cerveau, qu’une respiration «normale». En riant, on déplace «jusqu’à 2,5 l d’air, contre 0,5 l habituellement» : jusque dans les recoins d’alvéoles pulmonaires rarement aussi bien irriguées, ce qui en augmente les défenses immunitaires. Un raz de marée d’air qui contribue aussi à éliminer du cholestérol ».
« Brièvement accéléré par la petite décharge d’adrénaline au moment où vous vous mettez à pouffer, le cœur, lui, fait mieux circuler le sang, les risques de caillots et la tension artérielle diminuent »
, poursuit le quotidien. Il note en outre que « si ça fait autant de bien au moral, si l’on ne dort jamais aussi bien qu’après un repas dans la bonne humeur ou sortant d’un spectacle comique, c’est que le rire déclenche aussi un orage cérébral bienfaiteur ».
« 
A lui seul, outre l’adrénaline, il est capable de faire sécréter plusieurs hormones indispensables au fragile équilibre de la transmission entre neurones. La dopamine et la sérotonine, qui régulent l’humeur et pour la seconde également le sommeil ; les endorphines qui, lorsque leurs taux augmentent, abaissent la douleur », relève le journal.
Le Parisien souligne enfin que «
 dans les services hospitaliers pour enfants où interviennent les clowns de l’association le Rire Médecin, les soignants observent ainsi une baisse de 30% de consommation d’antidouleur après leur passage ».

« La chaleur infrarouge efficace pour traiter la dépression »

 

Le Parisien

 

Le Parisien fait savoir que « des chercheurs américains viennent de montrer que l’exposition de la peau à la chaleur infrarouge pouvait reproduire les effets des anti-dépresseurs en stimulant la production de sérotonine, l’hormone liée à la régulation de l’humeur ».
Le journal relaie ainsi les résultats de ces travaux présentés aujourd’hui à la conférence de la Society of Biological Psychiatry à Atlanta, et parus dans le 
Jama Psychiatry. Le quotidien explique que « les chercheurs de l’université de Wisconsin-Madison aux États-Unis viennent de montrer la nette amélioration de la santé mentale de patients dépressifs exposés à des lumières infrarouges. On comprend mieux les effets antidépresseurs du soleil ».
« En augmentant ainsi leur température corporelle, 40% d’entre eux ont connu une rémission après un seul traitement. Et l’effet est durable puisque les sujets se portent mieux après 6 semaines de traitement », 
observe Le Parisien.
Le journal précise que les auteurs « 
ont suivi 338 volontaires, classés sur une échelle de 0 à 19 selon la gravité de la dépression. 0 à 7 réfère à un état normal, 8 à 13 à la dépression douce, 14 à 18 à une dépression modérée et 19 et plus à une dépression grave ».
« L’expérience a placé les patients dans un dispositif d’hyperthermie par lumière infrarouge chauffant leur poitrine et leurs jambes. Au bout d’une heure trente d’exposition, leur température corporelle est montée à 38,5 degrés, imitant une fièvre modérée 
», poursuit Le Parisien.
Le quotidien indique que 
« 14 [participants] ont été soumis à un « faux test » avec des ventilateurs et lumières peu chauffantes. L’idée était de leur faire croire que leur corps était exposé à la même chaleur que l’autre groupe ».
« Une semaine après le traitement réel, l’état de santé des 34 patients les plus sévères s’est amélioré en moyenne de 5,67 points de plus sur l’échelle de référence que les patients soumis au « faux test » et une différence moyenne de 4,83 points après 6 semaines 
», relève Le Parisien.
Le journal note que selon les auteurs, «
 la chaleur stimulant la peau active des cellules productrices de sérotonine qui modifient le fonctionnement du cerveau. Autrement dit, la chaleur transmise par la peau rend le cerveau heureux ».

« Si payer les femmes enceintes pour ne plus fumer fonctionne, la moralité n’a pas d’importance »

 

Le Parisien

 

Le Parisien observe qu’une « étude lancée le 7 avril dans 16 maternités françaises sur l’incitation financière chez les femmes enceintes pour arrêter de fumer a choqué de nombreuses personnes. La méthode testée en Grande-Bretagne et aux États-Unis a pourtant révélé des résultats positifs ».
Le journal remarque que «
 pour le Dr Ivan Berlin, docteur en pharmacologie à l’hôpital Salpêtrière à Paris qui dirige cette étude, face à un problème de santé publique majeur, il faut tout essayer pour éviter aux enfants de naître des troubles graves ».
Le Parisien rappelle en effet qu’« 
arrêter de fumer avant 4 mois de grossesse évite d’exposer l’enfant à des complications lié à un poids de naissance trop faible », mais note que « 20% des femmes françaises enceintes continuent de fumer tout au long de leur grossesse. Un record européen révélé en février 2015 par le ministère de la Santé ».
Le quotidien précise que « 
l’étude, financée par l’Institut national du cancer, concerne 400 femmes volontaires, majeures, qui sont enceintes de moins de 4 mois et demi et fument un minimum de 5 cigarettes par jour. Elles recevront en moyenne 300 €. L’expérimentation […] doit durer 2 ans ».
Le Dr Berlin déclare ainsi qu’«
 il faut donner sa chance à toute méthode qui peut fonctionner. Pour le moment rien n’existe en France pour aider les femmes enceintes fortement dépendantes à arrêter de fumer. Les femmes savent très bien qu’il ne faut pas fumer en attendant un enfant, mais être enceinte n’est pas une motivation suffisante pour certaines. Il y a des marqueurs biologiques indépendants de la volonté, souvent présents jeune dans la vie de ces femmes, qui indiquent que l’emprise physiologique du tabac est très élevée. Si payer les femmes enceintes pour ne plus fumer fonctionne, comme des études anglo-saxonnes le prouvent, la moralité n’a pas d’importance ».
Le spécialiste explique que «
 donner la possibilité aux femmes d’aller s’acheter des vêtements ou des produits culturels via les bons d’achat va activer un processus de plaisir et de récompense autre que la cigarette qui va faire contre-poids au besoin compulsif du tabac. Une étude écossaise, publiée en janvier 2015, montre que 23% des femmes ayant reçu une incitation financière étaient parvenues à arrêter la cigarette contre 9% parmi celles qui n’avaient reçu aucune rétribution ».
Concernant l’arrêt du tabac à 4 mois de grossesse, le Dr Berlin souligne que « 
la situation est en effet récupérable. C’est un compromis. On gagne en termes de poids de naissance – un critère majeur dont découlent les complications comme le retard de croissance, le risque accru d’asthme, d’obésité. 150.000 enfants qui naissent en France chaque année sont sous tabagisme actif, avec une probabilité de développer des troubles du comportements, et une attirance vers les substances et les drogues ».
Le chercheur ajoute que «
 des études ont montré que 50% des femmes refument après l’accouchement, mais ce n’est pas le sujet de notre étude et la santé de l’enfant n’est plus concerné. Nous allons cependant suivre ces femmes jusqu’à 6 mois après la naissance, nous aurons donc des chiffres précis ».

19 05 16

 

« La lumière verte pourrait dompter la migraine »

Le Parisien

 

Le Parisien constate en effet qu’« une étude israélienne, publiée dans « Brain« , révèle les vertus anti-migraineuses de la lumière verte. Cette découverte prometteuse pourrait aboutir à la conception de lunettes thérapeutiques ».
Le journal note ainsi que « 
des chercheurs israéliens du « Beth Israel Deaconess Medical Center » (BIDMC) ont constaté que les personnes souffrant de migraines sévères voyaient l’intensité de la douleur se réduire significativement quand on les exposait à une bande lumière verte ».
Le quotidien explique que « 
les chercheurs ont soumis les participants à des lumières de couleurs différentes : rouge et bleue, verte et ambre. D’après les résultats, 80% des patients ont vu leur état empiré à la vue de toutes les couleurs sauf le vert. La lumière de couleur verte a même réduit la douleur d’environ 20% ».
Le Parisien relève que « 
pour comprendre ce phénomène, les scientifiques ont mesuré l’ampleur des signaux électriques produits par la rétine de l’œil et le cerveau de ces patients en réponse à chaque couleur de lumière. Ils ont constaté que des lumières rouges et bleues produisaient de plus grands signaux tant dans la rétine que dans le cortex. A contrario, la lumière verte produisait les signaux les plus petits ».
Le journal note par ailleurs que « 
ce résultat corrobore une précédente étude menée sur des rats migraineux. Les neurones du thalamus – zone du cerveau qui transmet des informations sur la lumière de l’œil au cerveau, révélaient être plus sensibles à la lumière bleue et moins sensibles à la verte ».
Le quotidien indique enfin que « 
le Dr Rami Burstein du Beth Israel Deaconess Medical Center travaille désormais à l’élaboration d’une ampoule de basse intensité qui émet une lumière verte pure ainsi que des lunettes de soleil capables de filtrer toutes les couleurs sauf cette source verte. Actuellement, cette technologie existe, mais elle concerne les microscopes de laboratoire à un prix très coûteux ».

23 05 16

 

« Les smartphones peuvent vous rendre hyperactifs »

Sciences et Avenir

 

Elena Sender relève dans Sciences et Avenir que « les smartphones et autres nouvelles technologies pourraient causer des symptômes similaires à l’hyperactivité, plus savamment nommée « trouble avec déficit d’attention avec ou sans hyperactivité » (TDAH) ».
« Selon, en tout cas, 
une étude des universités de Virginie et de Colombie Britannique, menée par trois chercheurs (Kostadin Kushlev, Jason Proulx et Elizabeth Dunn) et présentée à la conférence Human-Computer Interaction à San José », indique la journaliste.
Elena Sender note ainsi que «
 des enquêtes américaines montrent qu’aux Etats-Unis, 7 Américains sur 10 utilisent leur smartphone en travaillant, 55% en conduisant, 33% à un diner galant, et même 9% admettent consulter leur téléphone pendant leurs ébats sexuels ! ».
Kostadin Kushlev, chercheur en psychologie de l’université de Virginie, remarque que « 
selon les estimations, certaines personnes consultent leur téléphone plus de 100 fois par jour et passent près de 2 heures à l’utiliser », et s’interroge : « Ce déluge d’alertes de smartphones et de notifications contribue-t-il à une augmentation des symptômes de TDAH dans la population générale ? ».
Elena Sender explique que les chercheurs « 
ont décidé de mesurer l’impact de ces technologies envahissantes sur nos comportements, avec un protocole somme toute assez simple. 221 étudiants de l’université de Colombie Britannique, issus de la population estudiantine générale (non diagnostiqués hyperactifs) ont été assignés, pendant une semaine, à « maximiser » les interruptions venant de leur téléphone ».
La journaliste précise qu’
« ils ont dû garder leur smartphone allumés près d’eux en permanence, en activant les alertes et notifications. La semaine suivante, ces mêmes participants ont, au contraire, dû « minimiser » les interruptions, en éloignant leur téléphone et en maintenant inactives les alertes et notifications. A la fin de chaque semaine, ils ont complété un questionnaire portant sur leurs comportements ».
Elena Sender note que « 
sans surprise, les résultats ont montré que les participants avaient des niveaux d’inattention et d’hyperactivité plus élevés quand les alertes étaient allumées ».
Les chercheurs ajoutent que «
 même les gens qui n’ont pas été diagnostiqués hyperactifs peuvent expérimenter des symptômes du trouble TDAH, tels que la distraction, la bougeotte, de la difficulté à rester assis, de la difficulté à faire des tâches et des activités calmes, de l’agitation et une difficulté à la concentration, ainsi que le fait de s’ennuyer facilement en essayant de se concentrer ». 
Gabriel Wahl, psychiatre et pédopsychiatre français, souligne toutefois que «
 si la distractibilité est induite, elle ne peut être comparée à un trouble, sauf si elle venait à se pérenniser au-delà de l’effet du distracteur ».
Les chercheurs américains indiquent ainsi que «
 tout comme nous ne suggérons pas que les interruptions du téléphone peuvent causer le TDAH, nous ne prétendons pas que réduire les interruptions téléphoniques peut le traiter ».
« Ce que nos résultats suggèrent c’est qu’être constamment interrompu par des alertes et des notifications peut contribuer à une augmentation problématique du déficit d’attention dans notre société numérique connectée. Dans cet âge de stimulations numériques incessantes, nous espérons que nos résultats stimuleront de futures recherches sur la manière dont les gens peuvent prendre le contrôle sur leur attention 
», ajoutent les auteurs.

24 05 16

 

« La réalité virtuelle au secours des phobies »

La Croix

 

La Croix observe qu’à l’hôpital de la Conception, à Marseille, « un psychiatre utilise des casques de réalité virtuelle et d’univers associés pour traiter les phobies. Les patients, «virtuellement» confrontés à la situation redoutée, sont amenés à affronter leur peur, à leur rythme ».
Le journal note ainsi que 
« depuis la semaine dernière, tous les professionnels de la santé mentale peuvent s’ils le souhaitent proposer à leurs patients la thérapie par exposition à la réalité virtuelle pour soigner leurs phobies. La société toulonnaise C2care loue à cet effet des casques et des téléphones portables contenant 8 univers qui couvrent les phobies courantes (peur du vide, de la foule, des lieux fermés…) ».
Pierre Gadea, cofondateur de C2Care, souligne que «
 11% des Français sont concernés », « une clientèle potentiellement encore plus importante «si l’on y inclut les personnes anxieuses et stressées». Il propose ainsi un module de relaxation, avec feu de camp crépitant en 3D et compte bientôt étendre ses univers virtuels aux addictions (tabac, alcool) et aux troubles alimentaires », continue le quotidien.
Éric Malbos, psychiatre à l’hôpital marseillais, souligne que
 « la technologie va se généraliser ». La Croix explique qu’il « a participé à la conception de ces logiciels. Ce passionné de jeux vidéo de 41 ans est l’un des trois praticiens français à recourir à la réalité virtuelle dans sa pratique. […] Ce psychiatre, doté d’un casque coûtant 10.000 €, a ainsi conçu seul une vingtaine d’environnements virtuels ».
« Un échantillonnage unique en France qui couvre la peur de l’avion, des oiseaux, du sang, ou encore… le sevrage tabagique. L’idée est d’aider le patient à ne pas rechuter en le confrontant à autant de bars enfumés, par exemple… 
», continue le journal.
Éric Malbos indique qu’«
 en réalité virtuelle, le patient trouve le courage d’affronter la situation qu’il redoute dans le cadre rassurant de l’hôpital et à son rythme en contrôlant les paramètres. […] Le taux de réussite atteint 90% ».
La Croix précise que « 
pour mesurer objectivement l’apport de la réalité virtuelle, Éric Malbos utilise l’imagerie cérébrale, afin de déterminer les zones du cerveau activées par la 3D. Il coordonne actuellement plusieurs études, dans le cadre de l’aide au sevrage tabagique et du traitement du vertige. Et a lancé deux autres protocoles visant les dépressions profondes et l’inquiétude chronique ».

 

« Arrêter de fumer un mois… et peut-être définitivement »

La Croix

 

La Croix note à son tour que « le ministère de la Santé vient d’annoncer l’organisation en novembre prochain d’une opération d’un «mois sans tabac». L’idée vient d’Angleterre où, depuis 2012, existe un programme collectif d’aide à l’arrêt du tabac, inspiré des techniques de «marketing social» », explique le journal.
Le quotidien relève que «
 ce projet est porté par Santé publique France, la toute nouvelle agence sanitaire créée par les pouvoirs publics », son directeur général, le Pr François Bourdillon, précisant : « L’objectif est de créer un événement autour du tabac au deuxième semestre. En janvier, beaucoup de fumeurs prennent de bonnes résolutions en se disant qu’ils vont arrêter. Le 31 mai, il y a la Journée mondiale sans tabac. Et notre but est de lancer, durant tout le mois de novembre, une grande mobilisation à la fois nationale et locale pour favoriser les tentatives d’arrêt ».
Le Pr Bourdillon explique que «
 ce délai [d’un mois] vient de l’expérience de la recherche clinique. Au bout de 28 jours, la dépendance est moins forte et il y a 5 fois plus de chances d’arrêter pour de bon ».
La Croix ajoute que «
 proposer de s’arrêter un mois plutôt que définitivement «permet de faciliter l’engagement des fumeurs dans la démarche d’arrêt», soulignait en mai 2015 l’Institut national de prévention et d’éducation pour la santé (INPES) ».
Le journal remarque ainsi qu’«
 en 2012, l’agence sanitaire publique (Public Health England) a lancé l’opération Stoptober. Une sorte de grand défi collectif visant à inciter les fumeurs à ne plus toucher à une cigarette à partir du 1er octobre et pendant 28 jours ».
« Au départ, chaque fumeur désireux de relever ce défi est invité à s’inscrire sur le site de la campagne. Ce qu’ont fait 215.000 Britanniques à l’automne dernier. Ensuite chacun reçoit un kit d’aide à l’arrêt du tabac, avec notamment une application sur smartphone. Et durant tout le mois d’octobre, de nombreuses manifestations sont organisées dans le pays par des professionnels de santé mais aussi par des entreprises ou des universités 
», poursuit le quotidien.
Le Pr Bourdillon précise que « 
comme en Angleterre, notre volonté ne sera pas de communiquer sur les risques liés au tabac mais sur tous les bénéfices d’un arrêt dans un esprit de partage des solutions ».
La Croix ajoute que « 
l’objectif est aussi d’utiliser en France des techniques de «marketing social» ». Karine Gallopel-Morvan, enseignante à l’École des hautes études en santé publique de Rennes, explique qu’« il s’agit de s’inspirer des techniques commerciales utilisées par les entreprises. Avec comme objectif d’arriver à modifier les comportements d’un certain nombre d’individus dans un sens favorable à leur bien-être et à la santé publique ».

27 05 16

 

« En médecine, ils apprennent en jouant »

Le Parisien

Le Parisien remarque en effet que « futurs neurologues ou généralistes, des étudiants s’entraînent à reconnaître des syndromes neurologiques en incarnant la maladie ». Le journal livre un reportage dans l’amphithéâtre Charcot à l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière (Paris), « à l’occasion d’un examen final plutôt cocasse, tranchant avec l’austérité de ce haut lieu de la neurologie », où se déroulent des « exercices de « médecine réalité » inédits ».
Le quotidien relate ainsi : 
« La femme titube, s’accroche aux personnes à proximité pour éviter de tomber. Elle a aussi des nausées. Pour le commun des mortels, il s’agit d’une femme qui a trop bu. Pour ces étudiants en troisième année de médecine, c’est la manifestation clinique d’un syndrome neurologique, le syndrome vestibulaire, que l’on retrouve notamment chez des patients qui souffrent d’une sclérose en plaques ».
Le Parisien explique que «
 des étudiants de la faculté de médecine Pierre-et-Marie-Curie se sont transformés en patient, et donc en comédiens d’un jour, pour mimer des symptômes de maladies touchant le cerveau, comme Parkinson ou Alzheimer. Plusieurs équipes de ces apprentis médecins ont ainsi défilé devant un jury de chefs de clinique qui avait préalablement tiré au sort un trouble neurologique à incarner ».
« Leur mission ? Désigner la meilleure prestation. Ça vous rappelle une téléréalité ? C’est normal, l’exercice est calqué sur le principe de ces émissions. Sauf que cette « médecine réalité » ne s’appelle pas « The Voice » mais « The Move », une méthode d’apprentissage inédite de la neurologie 
», précise le journal.
Le Parisien observe qu’« 
après 2 années « pilotes », ce concept innovant et les résultats prometteurs de sa mise en application viennent d’être publiés dans la Revue neurologique ».
Le journal souligne en effet « 
un enjeu. Celui du vieillissement de la population et de l’augmentation prévue du nombre de personnes atteintes de maladies neurologiques ». Le Pr Emmanuel Flamand-Roze, professeur à la faculté de médecine Pierre-et-Marie-Curie, neurologue à la Pitié-Salpêtrière, à l’origine du concept, déclare ainsi que « dans quelques années, les neurologues ne pourront pas s’occuper de tous les malades, en tout cas pas aussi régulièrement. D’autres médecins, comme les généralistes, devront aussi accompagner ces patients, repérer les signes, être à l’aise avec eux ».
Le Parisien relève que « 
parmi ces jeunes apprentis médecins, beaucoup choisiront une autre voie que celle de la neurologie. Et être à l’aise avec ce type de malade est loin d’être une évidence. Ça tombe bien. « The Move » n’est pas seulement une aide au diagnostic, c’est aussi un dispositif pour « apprendre le savoir-être » avec ces patients ».
Le Pr Flamand-Roze poursuit : « 
Un grand nombre d’étudiants ont la trouille devant eux. Cette neurophobie existe d’ailleurs partout dans le monde. Les étudiants en médecine considèrent que l’examen neurologique est compliqué à mener et que les maladies neurologiques sont les plus difficiles à appréhender ».
Manon, future neurologue, remarque pour sa part : « 
Ça nous aide à être plus systématique, à ne pas oublier des points lors de l’examen clinique. Toutefois, nous ne sommes pas mis en situation. Lorsqu’on sera devant de vrais patients et leur propre façon d’agir, on verra… ».

« Un seul cachet pour vaincre un traumatisme »

Le Parisien

 

C’est ce que titre Le Parisien, qui remarque : « Bloquer en 6 semaines la douleur d’un violent traumatisme psychique qui, de cauchemars à répétition en blocages, va jusqu’à empêcher de vivre après un attentat ou une agression, c’est possible. Ça se tente en tout cas, sachant qu’après des actes de guerre 10 à 15% des victimes peuvent en souffrir ».
Claudine Proust note que « 
l’annonce en sera faite ce soir, à l’Hôpital européen Georges-Pompidou où se tient une conférence publique inaugurant les journées portes ouvertes de l’AP-HP. Celle-ci lance, conjointement avec l’université McGill de Montréal, un projet international de recherche sur une technique innovante qui pourrait se révéler la meilleure façon d’accompagner les victimes de stress post-traumatique après des agressions massives, comme les attentats de novembre 2015 ».
La journaliste indique le but est d’« 
expérimenter à grande échelle, sur 300 personnes, une forme de psychothérapie dont plusieurs essais déjà menés en plus petit montrent des résultats aussi efficaces sinon plus que de longs mois d’antidépresseurs (et leurs effets secondaires) ».
Claudine Proust observe qu’«
 expérimenté au Canada sous l’égide du Dr Alain Brunet, professeur de psychiatrie, vice-président de l’International Society of Traumatic Stress Studies (Etats-Unis), le traitement, baptisé blocage de la reconsolidation, s’appuie sur la prise d’un simple cachet, une fois par semaine ».
La journaliste explique que « 
le propranolol, bêtabloquant utilisé pour soigner la migraine, est distribué au patient à chacune de ses six visites. 90 minutes après la prise du comprimé, il est invité à réactiver son vécu de l’agression, à en décrire toutes les émotions. Au fil des six séances, espacées d’une semaine, les manifestations de stress liées à cette évocation répétée diminuent ».
Le Pr Alain Millet (Pitié-Salpêtrière), co-coordinateur de l’étude, remarque que «
 le souvenir lui-même ne s’efface pas ». « En revanche, l’émotion qui l’accompagne s’estompe. Alain Brunet l’a mesuré sur de petites cohortes de patients au Canada. Une équipe du CHU de Toulouse le constate également dans une étude en cours sur une soixantaine de personnes, dont les premières avaient durement ressenti l’explosion du site AZF »,indique Claudine Proust.
Elle ajoute que «
 l’étude sera menée conjointement dans 14 hôpitaux, en région parisienne à l’AP-HP, mais aussi à Sainte-Anne, Saint-Denis ou à Perray-Vaucluse (Essonne), ainsi qu’à Lille. Trois cents des patients recrutés, par téléphone puis après une visite, bénéficieront de la thérapie innovante, 100 – pour contrôle – d’une prise en charge classique (antidépresseurs et psychothérapie). Bilan dans 2 ans ».
La journaliste indique enfin que «
 toute personne souffrant de stress post-traumatique peut prendre contact avec l’équipe de la Pitié-Salpêtrière au 01.42.16.15.35 ».

 

30 05 16

Syndrome de fatigue chronique : plus de mortalité par suicide

 

Syndrome de fatigue chronique : plus de mortalité par suicidePar le Dr Sophie Florence (Paris)[Déclaration de liens d’intérêts]

La mortalité par suicide semble très augmentée chez les personnes atteintes de syndrome de fatigue chronique. En revanche, dans cette population relativement jeune, la mortalité globale n’est pas modifiée. Des chercheurs anglais du King’s College of London ont réalisé une importante étude de cohorte rétrospective ayant suivi plus de 2000 personnes pendant 7 ans. Ces résultats, qui viennent d’être publiés dans la revue The Lancet, soulignent l’importance pour les cliniciens d’être vigilants à l’état psychique de ces patients et d’évaluer systématiquement leur risque suicidaire.

Le syndrome de fatigue chronique est caractérisé par une fatigue persistante et inexpliquée depuis au moins six mois plus ou moins accompagnée d’autres symptômes tels que des douleurs articulaires ou musculaires, des céphalées, des troubles de la mémoire… sans symptômes dépressifs. Les taux de mortalité associés au syndrome de fatigue sont incertains. Quelques études, dont la méthodologie était très limitée, ont retrouvé des taux de mortalité plus élevés parmi les personnes atteintes de syndrome de fatigue chronique.
Les auteurs ont analysé rétrospectivement les données de 2147 personnes atteintes de ce syndrome (1533 femmes et 614 hommes) de 39,1 ans en moyenne. Entre janvier 2007 et décembre 2013, ils ont observé 11 décès parmi les femmes et 6 parmi les hommes.
Il n’y avait pas de différence avec la population générale en termes de mortalité toutes causes confondues et de mortalité liée au cancer. Cependant les auteurs ont mis en évidence un taux bien supérieur de décès par suicide, 6,85 fois plus fréquent chez les personnes souffrant de syndrome de fatigue chronique (IC95%= [2,2-16,0]).
Même si d’autres études devront confirmer ces résultats et examiner les mécanismes sous-jacents, les auteurs concluent sur l‘importance, pour les soignants, d’être attentif au risque suicidaire chez ces patients.

Référence :
Roberts E, Wessely S, Chalder T, Chang CK, Hotopf M.
Mortality of people with chronic fatigue syndrome: a retrospective cohort study in England and Wales from the South London and Maudsley NHS Foundation Trust Biomedical Research Centre (SLaM BRC) Clinical Record Interactive Search (CRIS) Register.
Lancet. 2016 Apr 16;387(10028):1638-43

 

31 05 16

« Schizophrénie : les troubles cognitifs seraient liés à l’inflammation cérébrale »

Le Figaro

 

Anne Prigent relate dans Le Figaro les résultats d’une étude française parue dans Schizophrenia Bulletin, selon lesquels « l’inflammation observée chez des patients schizophrènes est associée à un niveau intellectuel général plus bas et à des déficits cognitifs plus prononcés ».
La journaliste explique que «
 l’étude a été menée entre 2011 et 2015 chez 369 patients suivis par dix centres experts du réseau de coopération scientifique en santé mentale Fondamental. Pour mesurer l’inflammation, les chercheurs ont fait appel à un marqueur détectable par prise de sang, la protéine C réactive (CRP) ».
Le Dr Guillaume Fond, psychiatre à l’hôpital Henri-Mondor (Créteil), coordinateur du réseau des centres experts schizophrénie et coauteur de ce travail, précise qu’« 
aucune imagerie ou radiomarqueur ne permet de visualiser l’inflammation dans le cerveau. C’est donc l’inflammation périphérique qui est recherchée ».
Anne Prigent relève ainsi que «
 chez près de 3 patients sur 10, le taux de CRP indiquait la présence d’une inflammation chronique. Le quotient intellectuel de ces malades était inférieur à celui des patients sans inflammation et le niveau de pensée abstraite était altéré ».
Le Dr Fond d’ajouter : 
« Nous avons également constaté une altération du QI verbal, alors qu’il est considéré comme un marqueur du niveau d’éducation et de l’environnement social ».
La journaliste souligne qu’«
 au-delà de la confirmation de l’existence d’une corrélation entre inflammation et déclin cognitif dans la schizophrénie, cette étude pourrait modifier la prise en charge des malades schizophrènes ».
Le Dr Fond remarque ainsi que «
 pour le moment, les recommandations se focalisaient essentiellement sur le bilan lipidique et endocrinologique, car ces patients sont connus pour être à plus haut risque cardiovasculaire. Un dosage systématique de la CRP semble recommandé, et lorsqu’elle est anormale, un bilan cognitif poussé devrait être prescrit ».
Anne Prigent retient que «
 la piste inflammatoire ouvre la porte à de nouveaux traitements : des anti-inflammatoires, les oméga 3, la N-acétylcystéine (un acide aminé antioxydant), la vitamine D, les modifications du régime alimentaire et l’activité physique pourraient ainsi améliorer la cognition des schizophrènes ».
Le Dr Fond précise enfin : « 
Nous avons lancé une étude observationnelle pour voir si, en améliorant l’inflammation grâce aux modifications alimentaires et à l’activité physique, par exemple, nous obtenons des résultats sur les troubles cognitifs ».

 

 

Revue de presse santé psy – avril 2016

 

04 04 16

« L’alcoolisation fœtale, un danger trop peu connu »

Le Figaro

Soline Roy se penche dans Le Figaro sur « le syndrome d’alcoolisation fœtale, qui associe dans sa forme la plus grave une dysmorphie faciale, un retard de croissance et un déficit mental chez l’enfant. Mais les troubles liés à l’exposition du fœtus à l’alcool pendant la grossesse et l’allaitement restent mal connus », note la journaliste.
Elle constate ainsi que «
 20% [des futures mères] boivent durant leur grossesse (enquête Périnatale 2010 de l’Inserm). Une analyse du discours de 42 femmes enceintes sur des forums Internet, menée en 2007 par la sociologue Stéphanie Toutain (université Paris-Descartes), montrait qu’elles comprenaient mal le risque (distinction entre alcools dits «doux» et alcools dits «forts», croyance que seul le 1er trimestre de grossesse était à risque), et en avaient une perception amoindrie après avoir vu leurs mères ou leurs amies consommer de l’alcool sans dommage pour leur bébé ».
« De leur côté, les médecins peinent à identifier les symptômes et rechignent à interroger leurs patientes, tant l’alcoolisme féminin reste un sujet tabou »,
 relève Soline Roy.
La journaliste indique que «
 l’Académie de médecine, dans un rapport adopté le 22 mars, lance donc «un seul mot d’ordre : tolérance zéro alcool pendant la grossesse». Cette intransigeance s’explique : l’alcool ingéré par la femme enceinte traverse le placenta. Le fœtus a le même taux d’alcoolémie que sa mère, mais il est incapable de métaboliser l’éthanol, facteur toxique de l’alcool ».
« Difficile en revanche de préciser à quel moment de la grossesse, ni à partir de quelle quantité, l’alcool devient dangereux. Et pour des raisons mal élucidées, certains fœtus seraient plus susceptibles que d’autres d’être atteints »
, remarque Soline Roy.
Le Pr Philippe Deruelle, responsable du service d’obstétrique au CHRU de Lille et secrétaire général du Collège national des gynécologues et obstétriciens, souligne ainsi que « 
des données laissent penser qu’un verre de temps en temps n’a probablement pas d’effet. Mais on ne connaît pas le seuil à partir duquel l’alcool peut poser un problème, mieux vaut donc ne pas boire du tout, d’autant que l’alcool n’est pas un produit nécessaire ».
Soline Roy remarque toutefois que «
 le message peut être vécu comme infantilisant par bien des femmes qui, faut-il le rappeler, ont toute liberté de décider de leur attitude, même pendant la grossesse ».
La journaliste explique que « 
les recommandations des académiciens tiennent en peu de mots : mieux informer le public et les femmes, dépister l’alcoolisme maternel (pendant la grossesse avec des auto-questionnaires et des biomarqueurs, à la naissance par l’analyse des premières selles de l’enfant). Développer un réseau de prise en charge des enfants atteints. Et développer la recherche ».
« Car force est de constater que les connaissances sur l’alcoolisation fœtale restent très parcellaires. Chaque année en France, nous disent les académiciens, 1% des enfants (soit 8.000) naîtraient avec un syndrome d’alcoolisation fœtale, dont 800 avec une forme grave. Mais ce chiffre est l’extrapolation d’une étude menée en 1991 à la maternité de Roubaix. Depuis, aucun travail épidémiologique n’a été mené pour évaluer la fréquence réelle de ce trouble !
 », constate Soline Roy.


05 04 16

« Le suivi psychiatrique en prison laisse toujours à désirer »

La Croix

La Croix indique que dans un rapport dévoilé aujourd’hui, l’ONG Human Rights Watch « déplore la prise en charge médicale encore insuffisante des détenus souffrant de troubles psychotiques ».
Le journal note ainsi : 
« Quel sort réserve-t-on aux détenus souffrant de troubles «psy», qui représentent près du quart de la population carcérale ? […] Human Rights Watch s’est fait ouvrir les portes de 8 prisons en 2015 ».
Le quotidien explique que « 
l’organisation a eu carte blanche pour interroger des dizaines de détenus, mais aussi de directeurs de prison, de psychiatres, de surveillants, etc. Son bilan est plutôt sombre ». Izza Leghtas, auteure de l’enquête, souligne en effet : « Nous avons malheureusement constaté que cette population, très vulnérable, ne faisait pas l’objet d’un suivi médical adéquat ».
La Croix évoque le «
 manque de personnel. Les délais d’attente pour rencontrer un psychiatre se comptent parfois en mois. C’est la critique récurrente des détenus et du personnel d’encadrement. Le directeur de la maison d’arrêt de Nanterre reconnaît ainsi n’avoir que «l’équivalent de 1,5 poste de psychiatre à temps plein»… pour 999 détenus ».
« Autre motif de récrimination : la surconsommation de médicaments. Faute de temps, le corps médical se cantonne souvent à la prescription de neuroleptiques, anxiolytiques et autres somnifères en lieu et place d’un suivi psychologique. Les services du Contrôleur des prisons dénoncent eux aussi un «surdosage médicamenteux» »,
 relève le journal.
Izza Leghtas observe en outre que « 
certains détenus faisaient l’objet de menaces du seul fait de se rendre en consultation ». La Croix note qu’« une psychiatre raconte notamment que certains détenus renoncent aux soins de peur d’être étiquetés comme «vulnérables» par les caïds qui les forcent ensuite «à faire les mules», c’est-à-dire à faire entrer de la drogue lors des parloirs. Nombre de détenus racontent être régulièrement «rackettés» pour leurs anxiolytiques, un produit très prisé derrière les barreaux ».
Le journal remarque enfin que « 
ce rapport ferait presque faire oublier les efforts déployés par la pénitentiaire. À tort. Car ils n’ont pas manqué. Ainsi, un plan de lutte contre le suicide a été mis en place en 2009 avec des résultats plutôt probants, grâce notamment à la mise en place des «détenus de soutien» ou l’ouverture de «cellule de protection d’urgence» ».
« L’ouverture régulière de nouvelles unités hospitalières spécialement aménagées (UHSA) est, elle aussi, à saluer. Leur vocation : accueillir les détenus nécessitant des soins psychiatriques. Mais, là encore, le dispositif butte sur le manque de moyens. L’état de santé de certains détenus mériterait un séjour longue durée au sein de ces unités, ce qui est impossible, faute de lits en nombre suffisant 
», conclut La Croix.

 

06 04 16

« A quoi êtes-vous accro ? »

Le Parisien

C’est ce que titre Le Parisien, qui observe que « pour la première fois, un site Internet propose des tests pour connaître une éventuelle dépendance que ce soit à l’alcool mais aussi aux jeux d’argent ou au travail. Il est lancé aujourd’hui par des psychiatres ».
Christine Mateus remarque ainsi : «
 «Je préfère faire les choses moi-même plutôt que de demander de l’aide.» «Je ne supporte pas les erreurs même les plus anodines»… Devant l’écran, les 25 questions défilent. A chacune d’elle, le verdict que je rends vient ajouter une pièce à mon portrait d’éventuelle «addict» au travail. Résultat du test Wart (work addiction risk test) ? Mon score de dépendance est de 59 et, à ma grande surprise, je suis «une personne en danger d’addiction» », indique la journaliste.
Christine Mateus note que « 
des tests comme celui-ci, il y en a beaucoup d’autres sur le site www.addictaide.fr, lancé aujourd’hui par le fonds Actions addictions, présidé par Michel Reynaud, professeur de psychiatrie et d’addictologie à l’hôpital Paul-Brousse de Villejuif (AP-HP) ».
La journaliste observe que «
 ce portail est un vrai village des addictions qui met ainsi à la disposition du grand public un support d’information, de prévention, d’orientation et de soins pratique sur un très vaste panel de la dépendance physique et psychique ».
« Association de patients et de professionnels, structures de soins et d’accompagnement… tout y est. Ainsi que ces fameux tests qui font une première évaluation des addictions les plus connues (tabac, alcool, drogues…) aux plus confidentielles (achats compulsifs, jeux…), en passant par les comportements alimentaires problématiques ou l’addiction au sexe 
», continue Christine Mateus.
La journaliste observe que « 
faire un test, c’est déjà être prêt à recevoir une réponse qui ne sera pas forcément flatteuse ». Le Pr Reynaud remarque ainsi que « la difficulté dans le domaine des addictions, c’est que le principal concerné pense souvent que son comportement ne pose pas de problème ».
Christine Mateus en profite pour rappeler que 
« chaque année en France, 20% de la mortalité et 50% des faits de délinquance sont liés aux addictions. Les plus meurtrières : le tabac et ses 79.000 victimes par an, ainsi que l’alcool qui entraîne 49.000 décès annuels ».


« Suicide à Pompidou : ouverture d’une information judiciaire »

Le Figaro

Le Figaro fait savoir que « le suicide du Pr Megnien à l’hôpital Pompidou ne restera pas sans suite : le parquet a décidé de désigner un juge d’instruction. C’est Fabienne Bernard, vice-présidente au tribunal de grande instance de Paris, qui aura en charge de mener à bien l’information judiciaire ouverte pour harcèlement moral concernant la mort de ce médecin », annonce le journal.
Le quotidien rappelle que «
 le 17 décembre dernier, le Pr Jean-Louis Megnien, père de 5 enfants, se donnait la mort en sautant par la fenêtre de son bureau situé au 7e étage de l’hôpital européen Georges Pompidou, surnommé le navire amiral de de l’AP-HP ».
« Le cardiologue était revenu 3 jours plus tôt après un arrêt-maladie de plusieurs mois pour dépression. Depuis plusieurs années, ce praticien de 54 ans se plaignait de harcèlement de la part de sa hiérarchie et de la directrice de l’hôpital, Anne Costa 
», relève Le Figaro.
Le quotidien ajoute que « 
Martin Hirsch, le patron de l’AP-HP, avait également été alerté, à plusieurs reprises, de la gravité de la situation (traitements humiliants et répétés) par des personnes extérieures. Enfin, la ministre de la Santé, Marisol Touraine, avait été, elle aussi, informée de ces maltraitances professionnelles ».
Le Figaro observe que « 
ce suicide avait plongé l’hôpital Pompidou dans une profonde crise, sur fond de règlements de compte entre praticiens et de guerre de chefs. La fusion entre Boucicaut (15e), Broussais (14e) et Laennec (7e) qui a donné naissance à l’hôpital Pompidou n’ayant jamais réellement pris ».
Le journal remarque que 
« plusieurs médecins amis de Jean-Louis Megnien avaient mené une fronde contre la directrice et demandé son départ », et ajoute que « l’inspection du travail s’intéresse elle-aussi à ce suicide ».
Le Figaro note enfin que «
 la famille du Pr Megnien entend bien demander l’élargissement de l’instruction à l’homicide involontaire ».


08 04 16

« Des rats dépressifs guéris grâce à des parcs d’attraction »

L’Obs

L’Obs note en effet qu’« on peut soigner des rats même prédisposés à ce mal du siècle grâce à une simple « psychothérapie » ludique. Et pourquoi pas nous ? ».
Véronique Radier indique ainsi que «
 tout rongeur plongé dans un bain de rigolade en ressort guéri de la dépression. […] C’est grosso modo ce qu’une chercheuse américaine vient de démontrer. Une cure de quelques semaines dans un environnement stimulant et ludique a ainsi arraché à la déprime des rongeurs pourtant spécialement prédisposés à cette maladie ».
La journaliste explique que « 
pour ouvrir de nouvelles pistes thérapeutiques, Eva Redei, chercheuse en psychiatrie à l’université de médecine de Northwestern, près de Chicago, a spécialement élevé des rats afin de les rendre potentiellement dépressifs. Sur une trentaine de générations, elle a sélectionné et fait se reproduire des animaux porteurs d’un maximum de gènes y prédisposant. Jusqu’à donner naissance à une lignée quasi prédestinée ».
La chercheuse écrit : « 
Au cours de travaux précédents, j’ai pu mettre en évidence des marqueurs biologiques de l’état dépressif présents à la fois dans le sang et le cerveau de ces animaux. On les trouve sur des brins d’ARN, l’acide ribonucléique qui, à l’intérieur de chacune de nos cellules, permet l’expression des informations pertinentes à celle-ci ».
Véronique Radier relève que « 
l’ARN est souvent présenté comme le messager des informations génétiques, et chez les rats, les marqueurs découverts par cette chercheuse sont, estime-t-elle, clairement associés à certains gènes ».
La journaliste note donc que 
« grâce à une « psychothérapie », ces rats si mal dotés ont tout de même retrouvé la joie de vivre ». Eva Redei indique ainsi : « Nous les avons placés dans un environnement très stimulant, avec des jouets, des objets qu’ils pouvaient mordre, des parcours pour grimper ».
Véronique Radier constate : 
« Miracle ! Un mois de ce régime à base de parc d’attraction a suffi pour changer la donne (certes, il faut ramener cette durée à la longévité moyenne de ces rongeurs, 2 à 3 ans environ) ». Eva Redei précise que « la plupart des signes d’abattement ont disparu, et les marqueurs sanguins biologiques ont eux aussi fortement diminué ».
La journaliste remarque qu’« 
à l’inverse, les rats « témoins », placés à leur tour dans des situations stressantes, ont développé les signes et les marqueurs biologiques de la dépression », Eva Redei indiquant : « Je cherche maintenant à établir si en intervenant de façon chimique sur ces marqueurs, avec un médicament, on parvient à obtenir des effets sur la dépression, ce qui constituerait une piste pour de nouveaux médicaments ».
Véronique Radier s’interroge toutefois : « 
Pour les rats seulement ? On sait combien le modèle animal, et en particulier la souris, a conduit à des espoirs ensuite déçus en raison des différences trop importantes avec notre espèce ».
La chercheuse répond que « 
la partie du cerveau affectée par la dépression présente de grandes similarités entre humains et rongeurs. Et il ne me semble pas hors de propos de comparer l’effet d’une psychothérapie qui permet de mieux interagir avec son environnement avec le bénéfice d’un environnement agréable et stimulant pour les animaux ».


12 04 16

« La discrète grève des experts psychiatres »

La Croix

La Croix note en effet que « des experts psychiatres sont en grève depuis le début de l’année, désorganisant les juridictions, pour protester contre leur faible rémunération ».
Flore Thomasset remarque ainsi : 
« Daniel Zagury est en colère. Le célèbre psychiatre qui a expertisé les plus grands tueurs en série, de Guy Georges à Michel Fourniret, ne mâche pas ses mots ». Il déclare que « le système qui régit l’expertise pénale est à peu près aussi efficace que l’étaient les kolkhozes dans l’agriculture soviétique. Il encourage le vice aux dépens de la vertu. Dans les congrès internationaux, nous sommes ridicules. C’est une honte nationale ».
La journaliste précise : « 
Dans sa ligne de mire : la tarification de l’expertise pénale, fixée à 277,50 €, avec une majoration de 20 € dans les affaires de violences sexuelles. Pour cette somme, un expert requis par un juge doit étudier le dossier et les éventuels scellés, rencontrer la personne mise en cause, souvent en prison et parfois à plusieurs reprises, élaborer une analyse puis la rédiger ».
Flore Thomasset souligne que « 
l’enjeu est de taille : déterminer le degré de responsabilité d’un individu, ce qui l’a poussé à agir et son niveau de dangerosité. Puis l’expert doit se rendre devant la cour d’assises pour expliquer son analyse et répondre aux questions. Le tout pour la coquette somme de… 41 € ».
Daniel Zagury observe : «
 Que ce soit médiocrement payé, c’est une chose. Mais le vrai scandale, c’est que le prix soit fixe, quel que soit le dossier. Concrètement, cela signifie que plus on travaille, plus on y passe de temps, et moins bien on est payé ». Flore Thomasset note que « comme d’autres collègues, il s’est donc mis en grève au début de l’année ».
La journaliste explique qu’« 
à l’origine du mouvement : la publication, le 30 décembre 2015, d’un décret qui exclut les psychiatres de la liste des « collaborateurs occasionnels de la justice » pour les rattacher au régime social des indépendants. Conséquence : des tracasseries administratives en plus et des cotisations sociales à soustraire aux 277,50 € ».
Flore Thomasset relève que « 
dans les juridictions, cette grève, peu médiatisée, est une « catastrophe », explique Virginie Duval, de l’Union syndicale des magistrats (USM) », qui fait savoir que « dans certains ressorts, on ne trouve plus d’experts. Donc quand l’expertise est obligatoire, les dossiers à l’instruction sont bloqués et les audiences reportées ».
La journaliste note que 
« la situation des experts psychiatres n’est pas nouvelle. […] La situation continue de se dégrader, dans un contexte de justice « sinistrée », comme [le garde des Sceaux] Jean-Jacques Urvoas l’a répété récemment ».
« Faute de rémunération correcte, la liste des experts se vide : les psychiatres ne seraient plus que 400 à 480, contre 800 il y a encore quelques années 
», continue Flore Thomasset.
Daniel Zagury souligne ainsi que 
« le problème, c’est que les juges ont besoin des expertises, si ce n’est pour le fond, au moins pour la forme, car la loi le leur impose dans un certain nombre d’affaires. Faute de psychiatres, les magistrats font donc appel à des gens qui ne sont pas spécialistes : des généralistes, des médecins étrangers, des gens qui font de l’abattage en rendant des rapports de 5 pages après avoir passé 10 minutes avec le détenu ».
La journaliste indique enfin qu’« 
à la Chancellerie, on temporise, assurant qu’un « projet de décret rectificatif réintégrant la plupart des experts » à la liste des « collaborateurs occasionnels » « a fait l’objet d’un consensus interministériel ». La revalorisation des barèmes, elle, sera un autre chantier ».

 

13 04 16

« L’activité physique, même après 65 ans, préserve la matière grise »

Le Figaro

Le Figaro fait savoir qu’« il est probablement possible de retarder l’apparition des symptômes [de la maladie d’Alzheimer] grâce à l’activité physique et, pour les personnes déjà malades, de ralentir le déclin cognitif. Même après 65 ans ! ».
Le journal explique que « 
c’est ce que viennent de démontrer le Dr Cyrus Raji de l’université de Californie à Los Angeles, et ses collègues des universités de Pittsburgh, Washington et Adélaïde en Australie, dans le Journal of Alzheimer’s Disease ».
Le quotidien indique qu’« 
ils ont analysé les résultats obtenus par 876 patients de plus de 65 ans, enrôlés dans une vaste étude, la Cardiovascular Health Study, lancée en 1989 auprès de 6.000 patients. Des volontaires âgés de 78 ans en moyenne et qui devaient passer chaque année des tests cognitifs pour vérifier les performances de leur cerveau, mais aussi répondre à des questionnaires sur leur niveau d’activité physique et, surtout, passer des IRM pour évaluer leur quantité de matière grise ».
« Un reflet du nombre de neurones, que les chercheurs américains ont en particulier scruté dans les zones de la mémoire et des opérations mentales complexes, qui sont celles touchées en priorité par la maladie d’Alzheimer », 
note Le Figaro.
Le quotidien relaie les résultats de ces travaux, qui « 
confirment effectivement une meilleure préservation neuronale pour le quart des patients les plus sportifs. Les activités allaient de la marche au tennis, en passant par la natation, le vélo, la danse, le golf ou le jardinage ».
« Sur une période de 5 années, ceux qui avaient augmenté leur niveau d’activité et vu leur quantité de matière grise s’accroître en conséquence, avaient même moins de risque de présenter des troubles de la mémoire ou une maladie d’Alzheimer »
, observe Le Figaro.
Le journal souligne ainsi que « 
tous les déclins cognitifs ne sont pas dus à la maladie d’Alzheimer. […] Cela signifie que l’activité physique peut avoir un effet bénéfique sur le déclin cognitif, même si elle n’agit pas directement sur la maladie d’Alzheimer elle-même, qui continue de progresser ».
« Ainsi, en réduisant les lésions cérébrales causées par l’hypertension artérielle grâce à un bon traitement anti-hypertenseur, on atténue la sévérité des symptômes cognitifs de la maladie d’Alzheimer. Même chose probablement avec l’activité physique régulière et une bonne hygiène de vie. En stimulant la circulation sanguine dans le cerveau 
», remarque le quotidien.
Le Figaro ajoute que « 
ceux dont la réserve cognitive est la plus importante, grâce à une activité intellectuelle soutenue par exemple, verront se manifester les premiers signes de déclin cognitif bien plus tard, même s’ils n’y échappent pas ».


14 04 16

« Traiter l’anxiété et la dépression, ça rapporte gros ! »

Le Point

Anne Jeanblanc observe dans Le Point que « les maladies psychiatriques ont certes un coût, mais leur bonne prise en charge peut rapporter gros : 4 fois la somme investie, selon une nouvelle étude dirigée par l’OMS publiée dans The Lancet Psychiatry ».
La journaliste précise ainsi que 
« chaque dollar dépensé pour le traitement de la dépression et de l’anxiété en rapporte 4, «sous forme d’une amélioration de la santé et de la capacité de travail» », et note que « ce résultat devrait donner de puissants arguments aux services de santé mentale dans tous les pays pour investir davantage ».
Anne Jeanblanc souligne en effet que «
 selon l’OMS, près de 10% de la population mondiale est affectée et les troubles mentaux représentent 30% de la charge de morbidité mondiale. Cette proportion ne cesse de progresser. Entre 1990 et 2013, le nombre de personnes souffrant de dépression et/ou d’anxiété a augmenté de près de 50%, passant de 416 millions à 615 millions, toujours selon l’agence onusienne ».
La journaliste relève qu’« 
à l’échelle mondiale, le coût actuel de la dépression et des troubles de l’anxiété est estimé à 1 000 milliards de dollars par an. Une somme colossale qui ne doit pas masquer tous les problèmes quotidiens, toutes les souffrances engendrées par ces maladies, au niveau tant individuel que familial ».
Le Dr Margaret Chan, directrice générale de l’OMS, a déclaré lors de la présentation de cette étude : « 
Nous savons que le traitement de la dépression et de l’anxiété se justifie pleinement pour la santé et le bien-être ; cette nouvelle étude confirme également son bien-fondé au niveau économique. Nous devons désormais trouver des moyens pour veiller à ce que l’accès aux services de santé mentale soit une réalité pour tous ».
Anne Jeanblanc explique que les auteurs ont « 
calculé les coûts des traitements et les résultats sanitaires dans 36 pays à revenus faibles, intermédiaires ou élevés pour les 15 années de 2016 à 2030. […] Les coûts du développement des traitements, principalement le conseil psychosocial et la prescription de médicaments antidépresseurs, se montent à 147 milliards de dollars ».
« Les retours sur cet investissement dépassent cependant de loin ces dépenses. Une progression de 5% de la participation et de la productivité de la main-d’œuvre rapporterait 399 milliards, et l’amélioration de la santé aurait aussi un rendement de 310 milliards »
, note la journaliste, qui conclut que ces résultats « devraient vraiment pousser les autorités sanitaires à aider la psychiatrie à se défaire de son étiquette de « parent pauvre » de la médecine ».


19 04 16

« Les malades d’Alzheimer perdent leur ‘perception holistique’ des visages »

Science et Vie

Román Ikonicoff évoque dans Science et Vie « un pas important que des neurologues canadiens ont fait dans la compréhension de la maladie d’Alzheimer. Car si l’on sait que ces malades perdent peu à peu la capacité à reconnaître le visage de leurs proches, les médecins associaient jusqu’ici ce symptôme à la perte générale des capacités mémorielles ».
Le journaliste explique que «
 des chercheurs de l’Université de Montréal et du Centre de recherche de l’Institut universitaire de gériatrie de Montréal ont montré […] que le phénomène est bien plus subtil que cela : il affecte une capacité de haut niveau particulière de la vision, la “perception holistique” des visages, sans toucher à d’autres capacités liées à la vision ».
« Une “nuance” qui permettrait de mieux cibler les traitements de la maladie », 
relève Román Ikonicoff.
Le journaliste note ainsi que « 
selon les auteurs […], c’est cette capacité, dite de perception holistique, qui est affectée en premier lorsque le malade ne reconnaît plus ses proches ou des visages familiers ».
Román Ikonicoff indique que « 
les chercheurs ont soumis à des tests visuels 25 patients en phase moyenne de développement de la maladie d’Alzheimer, âgés de 54 à 85 ans, et 23 volontaires sains de 65 à 87 ans ».
Le journaliste relève que « 
chaque personne a été soumise à un test de visionnage de 144 images représentant des visages, des visages inversés (tête en bas), des voitures et des voitures inversées. Or de nombreuses études préalables en psychologie expérimentale ont montré que le cerveau possède une compétence spécifique à reconnaître un visage quand celui-ci se présente de manière normale, compétence qui n’est pas sollicitée pour la reconnaissance d’autres objets. En particulier, le cerveau n’active pas cette compétence à la vue d’un visage inversé – ce qui explique qu’on a plus de mal à reconnaître un proche sur une photo montrée à l’envers ».
Román Ikonicoff poursuit : « 
Chaque test consistait à afficher à l’écran d’un ordinateur un groupe de trois images représentant l’une des 4 possibilités (visages, visages inversés, voitures, voitures inversée) ».
« Pour chaque groupe de 3 images, les personnes devaient dire le plus vite possible laquelle des deux images situées en bas correspondait à celle représentée en haut, en appuyant sur la touche “S” du clavier si c’était l’image du bas à gauche, ou la touche “L” si c’était celle de droite. Les paramètres enregistrés par les chercheurs étaient le temps de réponse et le taux d’erreur 
», continue le journaliste.
Román Ikonicoff note que «
 si de manière générale, l’erreur et le temps de réponse étaient supérieurs chez les malades que chez les personnes saines, les statistiques ont montré surtout une différence qualitative entre, d’une part, l’exercice avec des visages présentés normalement, et d’autre part, les trois autres exercices ».
Le journaliste souligne ainsi que 
« les malades avaient tendance (statistiquement) à avoir des temps de réponse et des taux d’erreur similaires dans les tests avec les visages normaux que dans les autres trois tests, alors que les personnes saines montraient une meilleure compétence dans ce premier exercice que dans les trois autres ».
Román Ikonicoff retient que «
 selon les chercheurs, le cerveau des personnes atteintes d’Alzheimer traite les informations visuelles des visages présentés normalement de la même manière qu’il traite celles des objets (ou des visages inversés), ce qui indique que leur fonction de “perception holistique” des visages est atteinte ».
« Ce résultat pourrait conduire à développer des traitements ciblant cette fonction particulière du cerveau – pour en atténuer l’évolution. Il permettrait aussi de concevoir des stratégies particulières pour l’entourage d’un malade permettant à celui-ci de le reconnaître par d’autres voies que la perception holistique
 », remarque le journaliste.

 

21 04 16

« Hôpital : troublante amnésie après une nuit de garde »

Sciences et Avenir

Marc Gozlan remarque dans Sciences et Avenir que « 4 cas cliniques, aussi étranges qu’effrayants, sont publiés par des médecins britanniques dans la très sérieuse revue Cortex. Ils concernent la survenue d’une amnésie chez des médecins hospitaliers exténués par une nuit de garde ».
Le journaliste explique que « 
le premier cas est celui d’une gériatre qui s’occupe en pleine nuit d’un patient qui fait un grave œdème pulmonaire. Elle consigne dans le dossier du malade cet événement clinique et le traitement mis en œuvre. Le lendemain matin, lorsque son patient se présente à elle, elle confie n’avoir aucun souvenir de l’avoir vu, ni d’avoir pris de notes à son sujet ».
« Le deuxième cas concerne une clinicienne qui regagne sa chambre au petit matin après une nuit de garde mouvementée. Elle est cependant très vite réveillée pour un patient qui vient de faire un arrêt cardiaque. La prise en charge sera agitée et éprouvante, car ce patient aura droit à une injection intracardiaque d’adrénaline ! De tout cela, le médecin ne gardera aucun souvenir le lendemain matin 
», relève Marc Gozlan.
Le journaliste ajoute que 
« les deux autres cas rapportés par les Drs Sonali Dharia (hôpital nord de Bristol) et Adam Zeman (université d’Exeter) concernent un bactériologiste et un pédiatre », puis observe que « fort heureusement, ces 4 médecins fatigués, qui ont donc présenté une amnésie transitoire, n’ont commis aucune erreur médicale ».
Marc Gozlan précise que « 
les auteurs soulignent que ces épisodes amnésiques se sont produits durant les «bad old days» de la médecine britannique, une époque où travailler 80 heures par semaine est fréquent. Selon eux, les trous de mémoire de ces médecins témoignent d’une forme d’oubli accéléré, par laquelle la trace de la mémoire d’événements normalement acquise s’efface à une vitesse bien plus rapide qu’en temps ordinaire ».
Le journaliste continue : « 
Comment expliquer ce syndrome neurologique que les auteurs ont dénommé «amnésie de fatigue» ? Ils rappellent que l’on peut observer un épuisement ou une saturation de la plasticité synaptique en cas de sollicitation itérative. Les connexions entre neurones ne parviennent alors plus à changer sur les plans morphologique et fonctionnel et à se renforcer en fonction des sollicitations ».
« Autre facteur à prendre en compte : le manque de sommeil. On sait que la consolidation mnésique s’opère lorsque l’on dort. Au total, l’épuisement de la plasticité synaptique par une veille prolongée, couplé à un travail nécessitant une activité intellectuelle intensive et exigeante, pourrait avoir entraîné un dysfonctionnement mnésique transitoire 
», note Marc Gozlan.
Il souligne en outre que « 
ces cas cliniques montrent l’intérêt de garder une trace de toute décision ou intervention thérapeutique dans le dossier du malade. Ils soulignent aussi l’importance d’instaurer un véritable repos compensateur pour ces médecins qui travaillent sans relâche pendant de longues heures au cours desquelles leur activité intellectuelle est intensive et exigeante ».


25 04 16

« Des défaillances dans la prise en charge de l’autisme »

La Croix

Pierre Bienvault remarque dans La Croix : « Comment améliorer le diagnostic et la prise en charge des personnes autistes en France ? Cette question importante est au cœur d’un rapport rendu public […] par l’Inspection générale des affaires sociales (Igas) ».
« Un rapport qui dresse un constat sans concession des nombreuses défaillances qui continuent à exister en France dans l’accueil et le suivi des enfants, des adolescents et des adultes concernés par des troubles envahissants du développement (TED) »,
 observe le journaliste.
Pierre Bienvault souligne en effet que «
 ce rapport montre que la situation conflictuelle entre les associations de parents et les défenseurs des approches psychanalytiques sont loin d’être apaisées. Et que les recommandations des autorités sanitaires ont du mal à se diffuser de manière large et sereine ».
Le journaliste explique que le document 
« est consacré aux 26 Centres de ressources autisme (CRA) qui existent en France. Mises en place à partir de 1999, ces structures jouent un rôle essentiel dans l’accueil et le diagnostic des personnes autiste ».
L’Igas relève notamment qu’«
 une des difficultés majeures vécues par les parents d’enfants autistes concerne l’établissement du diagnostic. (…) La formulation du diagnostic est essentielle car elle répond au besoin des parents de se repérer et de comprendre ».
Pierre Bienvault indique que 
« le rapport évoque des «délais d’attente qui peuvent atteindre entre 1 et 2 ans». Le rapport dénonce en particulier «le retard pris par la France» en ce qui concerne les autistes adultes «encore moins diagnostiqués que les enfants ou mal diagnostiqués. La prise en charge peut, dès lors, se révéler inadaptée. Il est urgent de se saisir de cette question» ».
« Autre constat : il existe une extrême hétérogénéité des CRA sur le territoire », 
continue le journaliste, l’Igas indiquant que « certains centres sont composés d’experts de l’autisme reconnus tant par leurs pairs que par les associations d’usagers. À l’autre extrémité, se trouvent des CRA qui sont toujours en construction ».
Pierre Bienvault souligne qu’
« il s’agit là d’un enjeu majeur. En effet, le troisième plan autisme (2013-2017) prévoit que ces centres ressources doivent jouer un rôle d’accélérateur dans la diffusion des bonnes pratiques ».
« Or, à l’évidence, c’est encore loin d’être le cas. Pour comprendre le contexte, il convient de rappeler que, pendant longtemps, en France, la prise en charge des enfants autistes a été assurée très largement par des pédopsychiatres très influencés par la psychanalyse
 », poursuit le journaliste.
Pierre Bienvault rappelle que «
 2012 marque un tournant important avec une prise de position forte de la HAS. Cette instance sanitaire a estimé que les approches psychanalytiques étaient «non consensuelles». Et elle a donné la priorité aux approches éducatives et comportementales ».
Le journaliste constate cependant qu’actuellement, 
« de nombreuses familles ont le sentiment que les professionnels du secteur sanitaire et médico-social font de la résistance et n’appliquent pas les recommandations de la HAS ».
L’Igas remarque en outre que 
« la plupart des intervenants dans le domaine de l’autisme expriment la volonté d’aborder ces troubles par une approche transdisciplinaire ». « Mais, en pratique, cette volonté se heurte à de nombreux obstacles avec des «rivalités disciplinaires», des «désaccords concernant les choix thérapeutiques» ou des «tensions entre les familles et entre les soignants» », remarque Pierre Bienvault.
L’Igas souligne que « 
ces conflits représentent un frein à l’élaboration de réponses constructives et la mise en œuvre de plans d’actions partagées entre les acteurs. Ils participent également d’un mouvement plus général de disqualification des professionnels intervenant auprès des personnes autistes, ce qui conduit à une perte de confiance mutuelle ».


« La solitude accroît de 30% le risque de maladies cardiaques »

Le Parisien

Le Parisien constate en effet que « d’après une étude américaine, le sentiment de solitude est lié à un risque accru de développer une maladie coronarienne ou d’être victime d’un AVC (accident vasculaire cérébral) ».
Le journal relate ce travail paru dans la revue 
Heart : « Les scientifiques de l’université de New York ont examiné 23 études déjà publiées dans des revues spécialisées. Toutes portaient sur le stress et les maladies cardiaques ».
« En tout, 181.000 adultes en bonne santé ont été suivis. Parmi eux, 4.600 ont souffert d’une maladie coronarienne, soit une obstruction des artères due à une accumulation de cholestérol. Également, 3.000 autres ont subi un AVC »
, note le quotidien.
Le Parisien indique ainsi qu’
« une personne seule a un risque accru de 29% de souffrir d’une crise cardiaque ou d’une angine de poitrine et 32% plus de risque d’être victime d’un AVC. Hypertension artérielle, taux élevé de cholestérol, diabète… Les chercheurs notent que la solitude affecte le style de vie. Une personne seule aura tendance à moins se dépenser, à plus fumer, à manger de manière moins équilibrée ».
Le quotidien conclut que « 
les auteurs suggèrent que le manque d’interactions réelles peut être un facteur à prendre en compte pour évaluer l’état de santé de leurs patients »


« Cancer : la tentation de l’interprétation psychologique »

Le Figaro

Le Figaro constate que « quand bien même l’influence du psychisme sur la maladie n’est pas démontrée, la plupart des patients cherchent à donner du sens au mal qui les frappe ».
Le journal relève ainsi : « 
Tous les soignants l’observent. À l’annonce du diagnostic, la question revient presque systématiquement : «Pourquoi moi ?» Une tumeur au sein, une lésion au foie… Quel que soit le couperet, il sidère le patient et lui paraît absurde, incompréhensible. D’ailleurs, à ce jour, les médecins n’ont pas de réponse précise à donner. Multifactorielle, singulière à chaque fois, […] la maladie cancéreuse reste opaque quant aux causes exactes de son apparition ».
Le Figaro continue : « 
Bien sûr, la psycho-neuro-immunologie investigue du côté de l’immunité, bien sûr on a identifié des liens entre dépression et récidive, bien sûr on peut dire à un fumeur invétéré que son cancer du poumon est probablement dû à son tabagisme, mais qu’en est-il de cette jeune femme atteinte d’un cancer des ovaires, de cet adolescent qui «fait» une leucémie ? ».
Le quotidien remarque que 
« ne supportant pas cette absence de réponse, certains n’hésitent pas, de manière «sauvage», à invoquer des raisons d’ordre psychologique », et indique qu’« agacée par cette tendance rapide à «interpréter la maladie de l’autre», l’éditrice et auteure Pascale Leroy livre un témoignage acéré sur ce qu’elle a dû entendre durant la maladie de sa sœur aînée, atteinte au cerveau d’une tumeur agressive, du même type que celle qui avait tué leur mère 25 ans auparavant (Cancer et boule de gomme, Éd. Robert Laffont) ».
Pascale Leroy observe : 
« J’ai eu droit à toutes sortes d’explications psychologisantes assénées avec certitude, du type : «Il n’y a pas de hasard» ou «Un glioblastome ? Oh, ça, c’est dû à un non-dit», ou des proches faisant des références à son divorce, etc. Le pire étant quand même venu d’une gastro-entérologue résumant le destin de notre lignée féminine : «Oui, évidemment, toutes des femmes de tête !» ».
Le Figaro note que l’auteure «
 ne rejette pas l’approche psychosomatique. Simplement, elle déplore «des interprétations un peu faciles». Le plus souvent, cette tentation vient des proches, les amis du malade, les médecins, eux, restant plutôt vigilants à ne pas diffuser de fausses explications ».
Le Dr Laurent Zelek, directeur du département oncologie à l’hôpital Avicenne de Bobigny, remarque ainsi : «
 C’est un sujet explosif. Car si l’on sait que les patients recevant un soutien psychologique vont mieux et rechutent un peu moins, aucune preuve n’a été faite de l’influence d’une dépression ou d’un traumatisme sur la genèse d’un cancer. D’autre part, nous, médecins, nous vivons dans le présent, la recherche de traitements adéquats en médecine somatique. Face à un nouveau patient, nous n’en sommes pas à nous poser la question du pourquoi ».
Élise Ricadat, psychanalyste, note pour sa part que 
« cette question du «pourquoi j’ai un cancer ?» touche à une dimension fondamentale dans notre approche, la culpabilité. Or il est tout à fait différent d’explorer ce sentiment de culpabilité ou d’absurdité dans le cadre d’une psychothérapie et lorsqu’elle vous est assénée de l’extérieur. Ce qui aurait pu être l’objet d’un travail de symbolisation essentiel risque alors d’être contre-productif ».
Le quotidien ajoute que pour Pascale Leroy, « 
les vraies motivations à trouver des causes psychologiques au cancer sont aussi ailleurs : dans le refus très contemporain d’accepter le mystère. Mystère de la vie, de la mort, et de notre condition si vulnérable ».


29 04 16

« Vers une détection de la psychose par une simple prise de sang ? »

Sciences et Avenir

Lise Loumé observe en effet dans Sciences et Avenir que « touchant particulièrement les jeunes, les troubles psychotiques seraient déclenchés par des modifications dans l’expression des gènes, détectables par prélèvement sanguin », selon une étude parue dans Molecular Psychiatry.
La journaliste explique : 
« Qu’est-ce qui provoque l’émergence de cette maladie ? […] La principale explication biologique avancée jusqu’à présent par les scientifiques repose sur des perturbations de la sécrétion d’un neurotransmetteur, la dopamine, au niveau cérébral ».
« Mais une équipe française dirigée par le Pr Marie-Odile Kreb (Inserm/Université Paris Descartes) a mis en évidence un autre type de modifications biologiques, dites épigénétiques, qui accompagnent l’émergence d’un épisode psychotique chez des jeunes à risque. Des modifications épigénétiques détectables par simple prélèvement sanguin 
», relève Lise Loumé.
Elle note ainsi que «
 les chercheurs ont analysé les changements du profil de méthylation, modification épigénétique mesurable grâce à une prise de sang, de 39 sujets à risque âgés de 15 à 25 ans, dont 14 ont développé une transition psychotique dans l’année qui a suivi leur entrée dans la cohorte. Les analyses ont porté sur plus de 400.000 sites de méthylation, répartis sur l’ensemble du génome ! ».
« Les chercheurs ont comparé ces profils épigénétiques avec ceux d’un groupe contrôle adapté, composé de jeunes ayant sollicité des soins ou une aide psychologique mais n’atteignant pas les critères de « sujets à risque » 
», continue la journaliste.
Lise Loumé relève que 
« chez les personnes qui vont développer une psychose dans l’année suivante, [les chercheurs ont constaté] une hyperméthylation des gènes GSTM5 et GSTP1 ainsi qu’une hypométhylation du promoteur du gène GSTT1. Trois gènes impliqués dans la protection contre le stress oxydatif ».
Les chercheurs précisent que «
 d’autres modifications significatives ont été constatées au niveau de gènes liés à l’inflammation et au guidage des neurones dans le cerveau ».
La journaliste conclut que «
 ces résultats permettent donc de relier la survenue d’une psychose à un stress inflammatoire ou oxydatif rompant l’équilibre (homéostasie), « déjà fragilisé par une vulnérabilité génétique, environnementale ou neuro-développementale » ».


 

Revue de presse santé psy – mars 2016

 

04 03 16

 

Les Echos

 

« Les hôpitaux demandent un geste pour les soins de longue durée et la psychiatrie »

 

Les Echos constate que « les tarifs 2016 des établissements de santé tardent à être arbitrés dans un contexte budgétaire tendu », expliquant que « l’un des sujets les plus épineux est la « liste en sus » sur laquelle sont inscrits les médicaments innovants et coûteux que l’hôpital est autorisé à prescrire hors budget ».

Le journal remarque ainsi : « Faut-il biffer automatiquement les molécules les moins efficaces, au risque de laisser des patients sans remède ? Ou bien juger au cas par cas, comme le souhaite la ministre de la Santé ? ».

« D’un autre côté, le contexte budgétaire n’a jamais été aussi tendu pour les hôpitaux et les cliniques. Avec un objectif de progression de leurs dépenses limité à 1,75% cette année, soit une enveloppe de 78 milliards d’euros, il n’y a quasiment pas de marge de manœuvre », relève le quotidien.

Les Echos précise que « le budget total des établissements continuera à augmenter. Mais la progression « naturelle » de leurs coûts est estimée entre 3 et 3,5% par an. La facture s’alourdit toute seule, […] du fait de l’avancement des carrières […], de l’inflation, du progrès technique et du développement des pathologies chroniques ».

Le quotidien note donc que « les hospitaliers ne se font guère d’illusions sur les sacrifices à venir, après une baisse des tarifs de 1% dans le public et de 2,5% dans le privé en 2015 ».

Les Echos indique toutefois que la Fédération hospitalière de France « voudrait sauvegarder deux enveloppes dans son périmètre. Elle milite pour une augmentation de la dotation des établissements d’hospitalisation de longue durée, de soins de suite et de rééducation, et de psychiatrie ».

Le journal rappelle que « contrairement aux autres hôpitaux, [ces établissements] ne facturent pas à l’activité. Ils tournent uniquement avec des crédits votés chaque année. Or ces crédits sont devenus au fil du temps la variable d’ajustement financière du système de santé : quand l’administration estime que les objectifs budgétaires risquent de ne pas être tenus, ils sont confisqués ».

Cédric Arcos, directeur général adjoint de la FHF, note qu’« alors que les besoins de ces établissements croissent mécaniquement, les gels de crédit annulent quasiment l’augmentation annuelle des dotations ». « Pour remédier à cette paupérisation du secteur, le directeur général adjoint de la FHF réclame plus de dotations et, surtout, moins de gels », remarque Les Echos.

Le quotidien indique enfin que la FHF souhaite « une augmentation de 1% des « missions de service public ». Cette enveloppe de 6,3 milliards d’euros en 2015 alimente quasi exclusivement les hôpitaux, ce qui hérisse les cliniques ». Cédric Arcos déclare ainsi qu’« on ne peut pas réaffirmer l’importance du service public hospitalier à travers la loi santé et mettre ce dernier à la diète ! ».

 

09 03 16

 

Le Parisien

 

« Le secret médical pourrait s’envoler pour les pilotes »

 

Le Parisien note en effet qu’« un an après le crash de l’A320 de la Germanwings, le Bureau d’enquêtes et d’analyses a livré ses recommandations. Il plaide pour la levée du secret médical ».

Le journal remarque qu’il s’agit de « tout faire pour éviter que le scénario du crash de la Germanwings ne se reproduise », rappelant que « le 24 mars 2015, le copilote allemand Andreas Lubitz, qui souffrait de dépression, précipitait délibérément l’avion A320 au sol dans les Alpes françaises. Cent cinquante personnes trouvaient la mort ce jour-là ».

Le quotidien indique que « les experts du BEA, qui confirment la responsabilité du copilote dans le crash, recommandent donc de renforcer le contrôle des pilotes et plaident pour la levée du secret médical en cas de problèmes psychologiques ».

Rémi Jouty, directeur du BEA, a ainsi déclaré que « le principe du secret médical devrait être brisé pour que les médecins puissent transmettre certaines informations aux autorités compétentes quand ils pensent qu’il y a un danger à court terme ».

Le Parisien observe que « plusieurs médecins privés avaient détecté les troubles psychiques d’Andreas Lubitz, et l’un d’entre eux avait même recommandé un traitement en hôpital psychiatrique 15 jours avant le crash. Si le syndicat allemand de pilotes Cockpit a réagi hier, jugeant « équilibrées » ces recommandations de l’aviation civile française, la levée du secret médical ne convainc pas tout le monde », relève toutefois le journal.

Yves Deshayes, vice-président du Syndicat national des pilotes de ligne, estime que « c’est une mauvaise idée. Cela pourrait pousser les pilotes à ne plus se soigner par peur que le médecin révèle leurs troubles psychologiques. Ou bien ça pourrait les conduire à ne plus dire qu’ils sont pilotes et, dans ce cas, les traitements ne seraient pas adaptés au pilotage d’un avion, ce qui serait très dangereux ».

Le Parisien indique que « d’autres recommandations sont au contraire bien plus appréciées des pilotes, comme le renforcement du suivi médical et les mesures de soutien à un pilote qui perdrait sa licence ». Yves Deshayes souligne ainsi que « tous les ans, les pilotes rencontrent un médecin qui n’est ni psychiatre, ni psychologue pendant 10 minutes pour obtenir le renouvellement de leur licence, précise. Il faut que ces entretiens soient beaucoup plus poussés ».

Le quotidien précise que le BEA « recommande des «mesures destinées à atténuer les risques socio-économiques liés à une perte de licence pour raison médicale», comme une assurance spécifique ». Yves Deshayes ajoute qu’« il ne faut pas que le suivi psychologique ou la perte temporaire d’une licence soient vécus comme une action punitive. Il faut rassurer les pilotes ».

 

15 03 16

« Faut-il lever le secret médical face à un pilote de ligne dépressif ? »

La Croix

C’est ce que se demande Pierre Bienvault dans La Croix, relevant : « Un médecin qui soigne un pilote pour des problèmes psychologiques doit-il se délier du secret médical s’il estime que son état présente un danger ? ».
Le journaliste note en effet que 
« dans son rapport […] sur le crash de la Germanwings, le Bureau enquête et analyse (BEA) plaide pour une levée du secret médical en cas de problème psychiatrique d’un pilote présentant un danger pour le public ».
Pierre Bienvault observe qu’«
 en proie à des problèmes psychiques, le pilote avait volontairement projeté son appareil contre une montagne, entraînant la mort des 144 passagers et des six membres d’équipage ».
« Un an après, le rapport du BEA prend clairement position, en estimant que des médecins devraient avoir l’obligation d’informer les autorités si l’état de santé d’un de leur patient «a de fortes chances d’affecter la sécurité publique» », 
remarque le journaliste.
Pierre Bienvault ajoute que «
 le directeur du BEA a indiqué qu’en cas de danger «à court terme», le «principe du secret médical devrait être brisé». Pour cet organisme, il serait même nécessaire que l’OMS élabore des lignes directrices en ce sens pour permettre à chaque pays de définir des «règles claires» sur le sujet ».
Le journaliste observe que «
 même si les médecins privés d’Andreas Lubitz ont refusé de répondre, le BEA a pu retracer le parcours médical du pilote », expliquant notamment qu’« entre 2010 et 2014, son certificat a été renouvelé chaque année sans que les médecins aéronautiques, informés de ses antécédents de dépression, n’aient détecté de contre-indication psychologique ou psychiatrique. Pourtant, à partir de décembre 2014, Lubitz est retourné consulter plusieurs médecins sans en informer son employeur. En février 2015, l’un d’eux a diagnostiqué un trouble psychosomatique et un trouble de l’anxiété ».
« En février et mars, un psychiatre lui a prescrit des somnifères et des antidépresseurs. Et le 10 mars, soit 14 jours avant le crash, un médecin a diagnostiqué une possible psychose et recommandé un traitement psychiatrique en milieu hospitalier 
», note Pierre Bienvault.
Le journaliste souligne qu’« 
aucun de ces praticiens n’a informé une autorité de l’aviation de l’état mental du pilote. […] Pour le BEA, les médecins de Lubitz auraient dû se délier du secret et donner l’alerte ».
Jean-François Dupont, du Syndicat national des pilotes de lignes, déclare cependant que «
 se délier du secret médical est une fausse bonne idée. Si à l’avenir, un pilote sait que son médecin peut le dénoncer à son employeur, il risque de ne plus aller le consulter et renoncer à se soigner. Ou alors, il ira voir un médecin mais sans dire qu’il est pilote de ligne ou en inventant une autre profession ».
Pierre Bienvault ajoute que 
« de son côté, l’Ordre des médecins reste prudent », le Dr Jean-Marie Faroudja, en charge de la section éthique et déontologie, indiquant que « le secret médical est la pierre angulaire de la relation médecin-patient. Sans secret, il n’y a plus de confiance possible ».
« Pour nous, il n’est pas nécessaire de légiférer. L’article 122-7 du code pénal permet déjà à un médecin, confronté à un état de nécessité absolue, de lever le secret 
», souligne le praticien.


17 03 16

 

La Croix , Le Figaro

 

« Des dérives inacceptables dans un établissement psychiatrique »

 

Pierre Bienvault évoque dans La Croix un « rapport sidérant. Le récit de violences ordinaires, presque banalisées, contre des personnes atteintes de pathologies psychiatriques ».

Le journaliste explique qu’« un rapport du Contrôleur général des lieux de privations de liberté […] dénonce des graves dérives dans le recours à l’isolement et la contention dans un établissement de l’Ain ».

Adeline Hazan, contrôleure générale des lieux de privation de liberté, indique ainsi que « jamais par le passé nous n’avions constaté une telle atteinte des droits fondamentaux dans un hôpital ».

Pierre Bienvault note que celle-ci « a rendu publiques [hier] les recommandations qu’elle a faites « en urgence » en février au ministère de la Santé à propos du centre psychothérapique de l’Ain. Un établissement de 412 lits implanté en périphérie de Bourg-en-Bresse ».

Le journaliste relève effet que « les contrôleurs ont constaté de très graves restrictions dans la liberté d’aller et venir des patients et un recours fréquent à la contention. […] Dans cet établissement, il s’agissait d’une pratique généralisée et sans contrôle. En particulier dans l’unité pour malades agités et perturbateurs (Umap), dotée de 21 chambres. Des espaces nus équipés d’un seul lit central permettant la contention, d’un lavabo et d’un WC ».

Le rapport observe qu’« aucun espace n’est à l’abri du regard extérieur. Les douches, une pour deux chambres, sont des cabines sans porte ni rideau, imposant aux patients de se laver sous la surveillance directe des soignants ».

Pierre Bienvault souligne qu’« en principe réservée aux crises, cette unité accueillait, lors du contrôle, 10 patients au long cours, dont 3 étaient présents depuis la date de son ouverture en 2010 ».

Le journaliste note que « la contention était aussi une pratique généralisée dans les chambres d’isolement », le document précisant que « certains jours, 35 patients sont contenus sur un lit. Ainsi, dans l’une de ces unités, une personne est isolée, attachée, depuis une date indéterminée. Chacun des soignants […] interrogé sur le début de cette mesure a répondu n’avoir jamais vu cette personne ailleurs que dans la chambre d’isolement ».

« La contention était aussi fréquente pour des patients en « soins de suite » enfermés dans des chambres ordinaires », continue Pierre Bienvault. Le rapport indique que « les contrôleurs ont constaté que cet enfermement, qui dépasse souvent 20 heures par jour, pouvait être prolongé pendant plusieurs mois. Il peut s’y ajouter une contention au lit ou au fauteuil jusqu’à 23 heures par jour, pour certains patients pendant des mois également, voire des années ».

Le journaliste fait savoir que « le ministère de la Santé indique avoir reçu le directeur et le président de la commission médicale d’établissement qui en 48 heures, ont « fourni une liste de correctifs d’application immédiate ». Avec l’obligation de mettre en place un plan d’action à moyen et long terme ».

Le Figaro note également qu’« un centre psychiatrique [est] accusé de se livrer à des pratiques d’un autre âge ». Le journal indique que « les contrôleurs venus visiter l’établissement, qui compte 46 chambres d’isolement, ont dressé une longue liste de «restrictions disproportionnées» des libertés. «On n’a pas l’impression d’être des barbares», estiment les responsables ».

Le quotidien cite Adeline Hazan, qui précise notamment : « On a constaté le cas d’une jeune femme qui était depuis un an en chambre d’isolement, les quatre membres attachés, mais qui, par contre, était autorisée à rentrer chez elle tous les week-ends où elle vivait normalement, allait chez le coiffeur ».

De son côté, le directeur de l’établissement, Pascal Vassalo, déclare : « On trouve que le rapport est très sévère. On ne reconnaît pas le fonctionnement de notre établissement ».

 

18 03 16

« La dépression, parlons-en »

Le Parisien

C’est ce que titre Le Parisien, qui remarque : « Ils font peur et parfois à tort. Et pourtant, les troubles mentaux concerneront une personne sur cinq en 2020. Les Semaines de la santé mentale, organisées jusqu’au 27 mars, permettent de s’informer ».
Le journal indique ainsi : «
 Regardez autour de vous, vous en connaissez forcément une. Une personne qui a été (ou qui est actuellement) victime d’un trouble mental. Vous-même en avez peut-être déjà souffert. Dépression, anorexie, schizophrénie, trouble obsessionnel compulsif (TOC)… dans 4 ans, selon l’OMS, 1 personne sur 5 dans le monde sera touchée au moins une fois dans sa vie par l’un d’entre eux ».
Le Parisien souligne que «
 si l’armée de patients ne cesse de grossir, la parole autour de ces maladies ne s’est pas libérée pour autant, même si certaines stars commencent à évoquer ouvertement leur épisode dépressif. C’est d’ailleurs l’une des missions des Semaines de la santé mentale qui se déroulent jusqu’au 27 mars : casser les préjugés négatifs encore très présents dans l’imaginaire collectif lorsqu’est évoquée la souffrance psychique ».
Le quotidien observe que 
« cette année, les liens entre la santé mentale et la santé physique sont au cœur des débats. Pourquoi les cas augmentent ? Selon l’OMS, si des facteurs individuels comptent […], la situation socio-économique pèse de manière déterminante ».
L’OMS remarque ainsi :
 « Première cause mondiale de handicap d’ici à 2020, ces malades impacteront en profondeur notre société : invalidité, poste important de la dépense hospitalière, marginalisation… ».

 

 

Le Monde

 

« 130 médecins demandent l’assouplissement des lois encadrant la reproduction assistée »

 

Le Monde relaie « une initiative éthique et médicale inédite, un geste civique et politique majeur ».

Le journal explique qu’« emmenés par le gynécologue René Frydman, plus de 130 médecins et biologistes de la reproduction reconnaissent avoir «aidé [et] accompagné des couples et des femmes célibataires dans leur projet d’enfant dont la réalisation n’était pas possible en France» ».

« Par cet aveu, ils s’exposent en théorie à des poursuites judiciaires. Mais cet «outing» collectif s’est imposé à eux afin de placer la France devant ses responsabilités et ses «incohérences». Trop de blocages, expliquent-ils, empêchent l’aboutissement d’un désir d’enfant qui gagne des couples différents et des femmes plus âgées que par le passé », note le quotidien.

Le Monde relève que « René Frydman reconnaît que cette démarche est à la fois réfléchie et transgressive. […] Si leurs propositions étaient validées, reconnaît celui qui initia le programme de fécondation in vitro en France, elles marqueraient une nouvelle «étape décisive» de la liberté des femmes à disposer de leur corps ».

Le journal observe notamment que « parmi les mesures revendiquées par les signataires, l’ouverture de la procréation médicalement assistée (aujourd’hui réservée aux couples hétérosexuels infertiles) à toutes les femmes est celle qui a le plus cristallisé les débats en France depuis l’arrivée au pouvoir de François Hollande. Elle faisait partie des promesses de campagne du candidat. Il n’a depuis cessé de reculer sur le sujet ».

Le Monde relève qu’« un changement de pied de l’exécutif apparaît improbable, tant est forte la volonté de ne pas rejouer l’affrontement qui a entouré l’adoption de la loi sur le mariage pour tous, en mai 2013 ».

« Par contamination, le gel de ce dossier a atteint tous les sujets relatifs à la famille et à la bioéthique, malgré des attentes fortes du monde médical », continue le journal, qui note que « pour pallier la pénurie de donneuses d’ovocytes en France, le gouvernement a tout de même autorisé, en octobre 2015, les femmes sans enfants à effectuer un don, avec la possibilité de garder une partie de leurs ovules pour elles-mêmes en vue d’une grossesse future ».

Le quotidien remarque que « cette mesure ne tarira cependant pas le flux des patientes qui font le voyage en Espagne pour bénéficier d’un don d’ovule ou congeler leurs propres gamètes ». René Frydman remarque que « donner et protéger sa propre fertilité sont deux démarches différentes. Il faut préserver beaucoup d’ovocytes pour avoir de bonnes chances d’obtenir une grossesse ultérieure. En liant le don et l’autoconservation, on diminue les chances de la donneuse car elle conserve moins ».

Le Monde précise en outre que « les médecins signataires ne se prononcent pas pour autant en faveur d’une rétribution du don d’ovules mais pour le lancement de campagnes plus incitatives, par exemple par l’intermédiaire de sages-femmes. […] En revanche, la possibilité pour les femmes de «mettre de côté» leurs gamètes en vue d’une grossesse future est de nature à susciter un vif débat ».

« L’analyse génétique de l’embryon avant son implantation dans l’utérus, pour déceler des maladies génétiques graves, est également un sujet polémique. […] Les médecins plaident pour un fort encadrement de cette mesure, mais la proposition risque tout de même de relancer les accusations d’eugénisme de ses opposants », continue le journal.

 

23 03 16

Attentats à Bruxelles : « Des symptômes de stress post-traumatique peuvent être réactivés »

Le Monde

Le Monde comme le reste de la presse aborde longuement les attentats terroristes survenus hier à Bruxelles, et remarque notamment : « Quel impact peuvent avoir les attentats de Bruxelles sur les victimes de janvier 2015, à Paris, et novembre 2015, à Paris et Saint-Denis, dont certains vivent dans la crainte permanente de revivre de tels événements ? ».
Le journal interroge le Pr Thierry Baubet, responsable de la cellule d’urgence médico-psychologique de Seine-Saint-Denis, hôpital Avicenne (AP-HP), et professeur de psychiatrie de l’enfant et de l’adolescent (université Paris-XIII et Inserm), qui « 
explique comment un événement traumatique peut en raviver un autre ».
Le Pr Baubet souligne ainsi que
 « les attentats de Bruxelles ravivent les choses et peuvent les aggraver. Il faut faire la distinction entre les Parisiens qui ont été exposés aux attentats de novembre, ou endeuillés, chez qui les événements de Bruxelles peuvent réactiver les symptômes, et la population générale ».
« Des victimes des attentats de novembre, et même des attentats de janvier 2015, m’ont appelé, elles ont une impression de violent retour en arrière, une forte réactivation des émotions », 
indique le psychiatre.
Le praticien précise que 
« les séquelles psychiques de tels événements, principalement l’état de stress post-traumatique (ESPT), peuvent être nombreuses. Le principal symptôme de l’ESPT consiste en la reviviscence de l’événement traumatisant, de certaines perceptions intervenues durant la scène traumatique. Cela peut être des flash-back, des sons (bruits, cris, rafales), des odeurs (de sang, de poudre… une impression sensorielle qui revient sans cesse et qui provoque la même détresse qu’au moment de l’événement ».
Il ajoute que « 
ces personnes développent une stratégie d’évitement. Par exemple, elles ne prennent plus le métro, sont en état d’alerte permanente, etc. Ces symptômes peuvent entraîner des troubles du sommeil, des troubles cognitifs, de la mémoire par exemple, des troubles anxieux ».
Le Pr Baubet observe qu’«
 outre la douleur de l’événement, les répercussions des attentats de novembre peuvent être majeures : des conséquences sur la santé physique et mentale, mais aussi sur la vie sociale, professionnelle, affective des personnes, sans parler d’un risque développemental pour l’enfant ou l’adolescent ».
Le praticien souligne par ailleurs qu’
« il y a un message important à faire passer, c’est qu’il n’est jamais trop tard pour aller consulter. Il est toujours temps. On a constaté que, plus on s’éloigne dans le temps, moins on ose aller demander de l’aide, alors que les troubles peuvent être graves ».

 

 

25 03 16

« Violences sexuelles sur les enfants : le déni des adultes »

Le Monde

Le Monde observe en effet que « parents ou médecins n’entendent souvent pas les alertes des enfants ».
Le journal note ainsi : «
 «Cela devait être par gentillesse.» Voilà ce que la mère d’une victime présumée du père Bernard a répondu quand son fils de 11 ans lui a confié, en 1991, que le curé l’avait «embrassé». C’est ce prêtre qui est à l’origine de l’affaire de pédophilie qui secoue le diocèse de Lyon et fragilise le cardinal Barbarin ».
Le quotidien souligne que «
 le cas est loin d’être isolé. Parmi les victimes d’agressions sexuelles commises par des prêtres récemment dévoilées, certaines n’ont jamais rien dit à leurs parents. D’autres l’ont fait, mais sans être entendues ».
Le Monde constate que « 
ce comportement ne surprend pas les spécialistes », et cite notamment Muriel Salmona, psychiatre spécialisée et présidente de l’association Mémoire traumatique et victimologie, qui relève : « Presque tous mes patients ont parlé des violences qu’ils avaient subies autour d’eux, sans déclencher de réaction adaptée des adultes. Les enfants utilisent des circonvolutions, c’est déjà très difficile pour eux, ils ont tellement de doutes. On leur répond : “Ce n’est rien”. Les adultes n’ont pas envie de savoir, surtout quand ça touche des personnes proches ou importantes ».
De son côté, Alice Debauche, sociologue, maître de conférences à l’université de Strasbourg, constate qu’«
 il y a en France une méconnaissance totale de la réalité de ces violences et de leur impact sur la vie des victimes », tandis que Muriel Salmona souligne que « c’est un problème de santé publique majeur. Les violences sexuelles sont les plus traumatisantes à long terme ».
« Les victimes, si elles ne sont pas correctement traitées, ont des risques plus importants de suicide, de développer des maladies cardiovasculaires et respiratoires, du diabète, de l’obésité, des troubles psychiatriques, des addictions, des troubles du sommeil et de l‘alimentation, des douleurs chroniques invalidantes… »,
 continue la psychiatre.
Le Monde relève en outre que 
« les professionnels attentifs sont peu nombreux. Les médecins, en première ligne, n’entendent parler de violences faites aux enfants que 4 heures sur leurs 10 années d’études ».


« Voilà comment fonctionne une salle de shoot »

Le Parisien

C’est ce que titre Le Parisien, qui indique sur une double page que « la première structure de ce type va voir le jour en France d’ici à l’automne, au grand dam des riverains ». Le journal publie un « reportage au Luxembourg, où une salle de shoot est ouverte depuis dix ans ».
Le Parisien relève ainsi qu’« 
Abrigado est un centre d’aide pour les toxicomanes qui comprend, notamment, une salle de consommation à moindre risque autrement appelée « salle de shoot ». Un dispositif récemment adopté en France par la loi de santé et qui va être expérimenté à Paris et à Strasbourg pendant 6 ans. Ouverture prévue : automne 2016 ».
Le journal explique que « 
chez les Luxembourgeois, la salle existe depuis 2005 et l’association Gaia, qui va gérer l’équipement parisien, est régulièrement en contact avec eux. «Chaque consommation qui est faite ici est une consommation qui n’est pas faite dehors», insiste Patrick Klein, le chargé de direction d’Abrigado. 4 000 par mois, précisément, sont réalisées dans cette enceinte. Ce qui ne veut pas dire que 4 000 personnes franchissent les portes du discret bâtiment blanc ».
Le Parisien précise que « 
certains viennent plusieurs fois dans une même journée », et cite Claude, consommateur d’héroïne, 53 ans : « Plus besoin de se cacher dans des lieux insalubres, de se protéger de la police, nous avons à disposition du matériel propre, c’est aussi un lieu de rencontre, des assistants sociaux sont là pour nous aider… Pour celui qui le veut, ce dispositif peut être un tremplin vers un sevrage ».
Le journal continue : « 
Patrick Klein martèle les trois missions de la structure : outre une réduction des risques liés aux injections (VIH, hépatite C…) et une amélioration de l’accès aux soins pour les plus marginalisés, cette salle a aussi pour objectif une diminution des nuisances dans l’espace public ».
Le Parisien explique entre autres que 
« dans la salle dédiée, seuls deux produits, que les usagers se seront préalablement procurés à l’extérieur, sont « autorisés » à être consommés : l’héroïne (pour 80% des usagers) et la cocaïne ».
Patrick Klein souligne ainsi que 
« salle de shoot ne veut pas dire école de shoot. Elle n’a pas engendré de nouveaux consommateurs. D’ailleurs, les interventions policières ont baissé, la mortalité des consommateurs aussi ».
Le quotidien publie en outre un entretien avec Marisol Touraine, qui « 
soutient ce programme de salles de consommation de drogues » et « révèle que l’arrêté stipulant [leur fonctionnement] est publié ce vendredi au « Journal officiel » ».
La ministre de la Santé déclare notamment : « 
J’ai porté ce projet avec conviction et j’y crois. Je suis pour accompagner les toxicomanes au lieu de simplement les exclure. Ce lieu s’adresse à des personnes en situation de précarité, de rupture et de dépendance absolue. Elles se droguent et elles le font dans des conditions très dangereuses pour elles, mais aussi pour les autres. […] Notre responsabilité collective n’est pas de nous voiler la face, mais d’agir ! ».
Marisol Touraine ajoute que « 
l’objectif est de réduire le nombre d’accidents de surdose mortelle, en favorisant aussi l’orientation des usagers de drogues vers des structures de soins et de traitement de la dépendance. La question de la pérennisation de ces salles se posera à l’issue de l’expérimentation ».
Le Parisien relève toutefois que «
 le milieu médical [est] partagé. […] Si l’Inserm recommande l’expérimentation, tout le monde n’est pas d’accord. Le Conseil national de l’Ordre des médecins, sans la rejeter totalement, a rendu un avis en décembre 2012 émettant de nombreuses réserves, notamment sur la levée de l’interdit de l’usage de drogues ».
« L’Académie de médecine s’est, elle, clairement prononcée contre la création de ces salles. Elle met notamment en avant les résultats mitigés des expérimentations menées dans ce type de salles à l’étranger »,
 poursuit le journal.

 

29 03 16

« Etre bipolaire, c’est une vraie maladie »

Le Parisien

C’est ce que titre Le Parisien, qui indique que « le 30 mars, jour de la naissance de Van Gogh qui en souffrait, ce sera la Journée mondiale de la bipolarité, un mal méconnu ».
Le journal observe ainsi que «
 c’est devenu l’adjectif utilisé à toutes les sauces pour qualifier trop vite la banale cyclothymie qui nous fait parfois vivre des jours avec et des jours sans. On ne se dit plus soupe au lait mais bipolaire, comme on traitera méchamment un être craintif de parano. Au risque de heurter tous ceux qui en souffrent ».
Le Parisien cite le Pr Marion Leboyer, responsable du pôle psychiatrie du CHU Henri-Mondor à Créteil et directrice de la fondation de recherche FondaMental, qui note que «
 le mot, galvaudé, véhicule toujours de fausses représentations ».
De son côté, Annie Labbé, présidente de l’association Argos 2001, indique : «
 Je résumerais la bipolarité comme un trouble de l’humeur qui fait alterner les périodes de profonde mélancolie à des périodes d’exaltation. […] Il y a 15 ans, on n’en parlait pas du tout ».
Le Parisien explique en outre : 
« Pour ce que l’on sait aujourd’hui de ce trouble, qui touche hommes et femmes à égalité et dont l’intensité et les manifestations varient selon les personnes, il débute entre «15 et 25 ans». A l’origine : un mélange encore complexe à débroussailler, de fragilité génétique, d’hérédité et de facteurs environnementaux (infections, stress élevés, manque de vitamine D) semblable à ce qui est à l’œuvre dans les maladies auto-immunes, explique le Pr Leboyer, soulignant l’importance de la recherche pour tenter d’identifier des biomarqueurs ».
Le quotidien ajoute que 
« le problème de ce trouble […] est le retard de diagnostic. […] Les malades errent en moyenne 8 à 10 ans avant qu’on ne pose un nom sur une souffrance qui leur aura souvent […] fait perdre plus d’un emploi, dévasté l’entourage et les relations sociales, sans parler des maux parallèles ».
Le journal relève que
 « le risque suicidaire est le plus spectaculaire (15% des patients), mais le bipolaire, qui s’expose aussi plus que d’autres aux addictions, risque aussi de vivre 10 à 20 ans de moins, à cause de maladies somatiques, mal soignées, «sous-tendues par le terrain inflammatoire», explique Marion Leboyer. 30 à 50% souffrent de troubles cognitifs, et «20% de problèmes métaboliques (obésité, hypertension, diabète, maladies cardiovasculaires) soit 2 fois plus que la population générale» ».

 

30 03 16

« La piste inflammatoire pour expliquer certaines dépressions »

Le Figaro

Le Figaro fait savoir que « l’étude d’une maladie rare, la mastocytose, révèle qu’un mécanisme inflammatoire peut être à l’origine de certaines dépressions résistantes. Un espoir en matière de nouveaux traitements ».
Le journal indique ainsi qu’«
 une étude, menée au sein des hôpitaux Necker de l’APHP, Sainte-Anne et de l’institut Imagine, chez des patients atteints de mastocytose, une maladie inflammatoire rare, montre qu’un mécanisme au niveau du cerveau peut être à l’origine des symptômes dépressifs et anxieux présents chez 50% d’entre eux ».
Le Figaro explique que «
 la mastocytose est caractérisée par l’accumulation de mastocytes, des cellules de l’immunité innée résidant dans les organes, responsables entre autres de l’allergie. Ces cellules s’activent en l’absence d’allergène ou d’agression par un agent étranger et libèrent ainsi spontanément des molécules dont certaines sont médiatrices de l’inflammation ».
« Les résultats obtenus par les Drs Sophie Georgin-Lavialle, spécialiste en médecine interne, et Daniela Moura, spécialiste en psychologie, publiés dans Molecular Psychiatry, montrent que l’activation des mastocytes induit une diminution de la formation de la sérotonine, connue pour être basse en cas de dépression 
», relève ainsi le journal.
Le Figaro précise que «
 les patients atteints de mastocytose présentent des symptômes physiques comme des «boutons», des troubles osseux, respiratoires, digestifs et hépatiques qui sont calmés par des médicaments régulant l’activité des mastocytes et bloquant les effets des molécules de l’inflammation libérés. En revanche, […] 50% des patients restent très handicapés par des symptômes neuropsychiatriques. Dépression, fatigue, angoisse ou amnésie transitoire résistent aux traitements antidépresseurs classiques ».
Oliver Hermine, professeur en hématologie à Necker et coordinateur du centre de référence de la mastocytose, remarque ainsi que «
 pour beaucoup, tout acte de la vie quotidienne leur demande un effort de concentration très important à tel point que parfois le patient a l’impression que le courant est coupé ».
« De sa volonté de soulager les patients, alliée aux résultats de précédentes études évoquant le lien entre inflammation et dépression, naît l’idée d’explorer la piste inflammatoire et le rôle des mastocytes au niveau cérébral comme origine des troubles psychiques afin de trouver des cibles pour de nouveaux médicaments »
, explique le quotidien.
Le Figaro indique qu’«
 il lance donc […] une étude pour examiner l’influence de la surproduction de molécules messagères de l’inflammation par les mastocytes du cerveau sur la sérotonine, connue pour être basse en cas de dépression. Les chercheurs analysent le sang et les symptômes dépressifs de 54 patients atteints de mastocytose et les comparent à 54 patients sains ».
Le Pr Raphaël Gaillard, professeur de psychiatrie et chef de pôle à l’hôpital Sainte-Anne, observe que 
« plus les symptômes dépressifs sont sévères chez les patients, plus les taux sanguins de sérotonine et de son précurseur le tryptophane, acide aminé apporté par l’alimentation, sont bas ».
« Dans le même temps, le taux d’une molécule neurotoxique pouvant être aussi synthétisée à partir du tryptophane est très élevé 
», poursuit le journal. Le Dr Georgin-Lavialle relève que « les molécules médiatrices de l’inflammation détournent la transformation du tryptophane en sérotonine vers celle d’un composé neurotoxique, l’acide quinolénique, ce qui est à l’origine des symptômes neurologiques et dépressifs ».
Le Figaro souligne enfin que « 
cette découverte ouvre des perspectives pour développer de nouveaux médicaments antidépresseurs qui permettraient de réguler l’activité des mastocytes ou de bloquer l’action de son dérivé neurotoxique, l’acide quinolénique. Ceci chez les patients atteints de mastocytose mais aussi chez des patients sains résistants aux traitements antidépresseurs classique dont les mastocytes pourraient être suractivés même en dehors de toute mastocytose. D’autres molécules de l’inflammation pourraient aussi être la cible de ces futurs médicaments ».

 

Revue de presse santé psy – février 2016

 

03 02 16

« Suicide : 27 décès par jour, un ‘drame de santé publique’ »

Libération

Libération constate en effet que « malgré une tendance à la diminution depuis le début des années 2000, le suicide est encore à l’origine de près de 27 décès par jour en France, en majorité des hommes, loin devant la mortalité routière, selon un rapport remis mardi à la ministre de la Santé».
Marisol Touraine a déclaré que « 
c’est un drame de santé publique », « estimant qu’il était temps d’agir pour prévenir le passage à l’acte », note le journal.
Le quotidien précise qu’« 
en se basant sur les certificats de décès, 9.715 personnes se sont donné la mort en 2012, mais le chiffre réel pourrait être plus important, de l’ordre de 10.700 décès, en se basant sur une sous-estimation de 10%, précise le 2e rapport de l’Observatoire national du suicide (ONS) ».
Libération indique que « 
créé en 2013, cet Observatoire a été mis en place pour faire avancer la prévention du suicide, alors que la France se situe parmi les pays européens ayant des taux de suicide élevés, avec un taux de 16,7 pour 100.000 habitants en 2012, contre 11,7 pour 100.000 dans l’ensemble des 28 pays de l’Union Européenne ».
Le journal relève que «
 depuis 2002, les taux de décès par suicide ont pourtant baissé globalement de 17% en France, tandis que d’importantes disparités subsistent entre les sexes mais également au niveau régional. Comme dans la plupart des pays, le taux de décès par suicide est nettement plus élevé chez les hommes que chez les femmes (25,9 contre 7,4 décès pour 100.000 habitants) et augmente avec l’âge ».
Libération ajoute que «
 la Bretagne reste la région où les gens se suicident proportionnellement le plus, devant la Basse-Normandie, le Nord-Pas-de-Calais, le Limousin et les Pays de la Loire, avec des taux supérieurs de plus de 25% au taux moyen de la France métropolitaine », tandis que« les régions Midi-Pyrénées, Corse, Rhône-Alpes et Alsace enregistrent les plus bas taux, [et] que la seule région où le taux de suicide a augmenté depuis 2002 est la Lorraine ».
Le quotidien précise en outre que 
« les modes de suicides les plus fréquents sont la pendaison (54%), loin devant les armes à feu (15%), les prises de médicaments ou d’autres substances (11%) ou les sauts dans le vide (7%), avec là aussi des différences notables entre les hommes et les femmes : ces dernières ont davantage recours aux médicaments (25%) alors que les hommes préfèrent la pendaison (59%) ou les armes à feu (19%) ».
Libération note que «
 les tentatives de suicides sont estimées à environ 200.000 par an, soit 20 fois plus que le nombre de décès par suicide. Elles concernent surtout les jeunes filles entre 15 et 20 ans et dans une moindre mesure les femmes de 40 à 50 ans, mais donnent moins souvent lieu à des hospitalisations que par le passé (80.000 en 2013 contre 105.000 en 2010) ».
Le journal observe que «
 le fait d’être «maigre», de consommer régulièrement du tabac ou de l’alcool, ou encore de vivre seul, constituaient les principaux facteurs de risques associés aux comportements suicidaires. Parmi les motifs avancés par les personnes ayant des pensées suicidaires, 81% citent une raison personnelle et 27% une raison professionnelle ».
Libération rappelle enfin que « 
des programmes de prévention du suicide ont été mis en place ces dernières années auprès de populations spécifiques comme les adolescents, les personnes en situation de précarité ou les agriculteurs ».


04 02 16

« Crise : 20% des Français ont déjà pensé sérieusement au suicide »

Le Parisien

Le Parisien observe que « sur fond de crise, le moral des Français se détériore de façon alarmante. […] Le psychiatre Michel Debout réclame plus de prévention ».
Le journal note ainsi que « 
les chiffres sont renversants : 20% des Français ont déjà pensé sérieusement au suicide, dont 30% parmi les chômeurs. Selon l’enquête de la Fondation Jean-Jaurès réalisée par l’Ifop en janvier 2016 visant à mesurer l’impact de la crise économique sur le rapport que les Français ont avec le suicide, ce mal se propage dangereusement ».
Le Parisien indique qu’« 
à la veille de la Journée nationale de prévention contre le suicide, l’un de ses auteurs, le Pr Michel Debout, membre de l’Observatoire du suicide créé en 2013, appelle à une mobilisation et dénonce 20 ans d’inaction des pouvoirs publics ».
Michel Debout déclare ainsi qu’« 
il y a un problème grave, c’est pour cela que j’appelle à une réaction de la société, des pouvoirs publics, des décideurs. Cette troisième enquête montre, de façon très préoccupante, une aggravation de la situation. En 2000, il y avait 13% de Français qui avaient envisagé sérieusement de se suicider, dont 3% avaient fait une tentative. Aujourd’hui, un Français sur cinq (20%) a déjà pensé sérieusement au suicide, dont 5% qui ont fait une tentative ».
« 
Cela traduit un état de détresse personnel et social de beaucoup de nos compatriotes. Et le plus alarmant, ce sont les chômeurs : 30% parmi les 5 millions de demandeurs d’emploi sont concernés », poursuit le psychiatre.
Le Pr Debout relève «
 un paradoxe : quand on perd son travail, on perd la médecine qui va avec », et estime qu’« une première visite médicale devrait avoir lieu dans les 2 mois qui suivent la perte de l’emploi. Si besoin, le médecin pourra proposer un accompagnement. Mais, surtout, il aura prévenu le chômeur des risques ».
« Depuis 20 ans, on n’a rien fait pour la santé des chômeurs, des agriculteurs qui ferment leur exploitation, des artisans et des commerçants qui ferment leur boutique. Et les petits patrons, dont on parle moins, pourtant très concernés par ce risque suicidaire 
», continue le psychiatre, ajoutant que « des Français en bonne santé, c’est un plus pour l’économie française ».

 

Plus de suicides et d’agressivité chez les jeunes sous antidépresseurs

Plus de suicides et d’agressivité chez les jeunes sous antidépresseursPar Mme Aude Rambaud (Boulogne)[Déclaration de liens d’intérêts]

Une méta-analyse indique, malgré de nombreux biais et insuffisances des études, que le risque de suicide et d’agressivité double chez les enfants et adolescentes sous antidépresseurs. Alors que ces risques n’ont pas été retrouvés chez les adultes. Ces travaux sont parus dans le BMJ.

Les enfants et adolescentes présentent un risque suicidaire et d’agressivité accru sous antidépresseur alors que ce risque n’a pas été retrouvé chez les adultes. C’est ce que montre une méta-analyse parue dans le BMJ destinée à évaluer les risques graves associés à la prise d’inhibiteurs sélectifs de recapture de la sérotonine et inhibiteurs de recapture de la sérotonine et de la noradrénaline.
Pour cela les auteurs ont regardé quatre risques principaux : la mortalité et le suicide ainsi que l’agressivité et l’akathasie rapportés dans des études contrôlées en double aveugle 
versus placebo incluant plusieurs molécules : duloxetine, fluoxetine, paroxetine, sertraline et venlafaxine.
Les auteurs ont identifié 70 études répondant à leurs critères et incluant 18.526 patients, mais présentant un risque important de sous-estimation de ces risques. Leurs résultats montrent néanmoins que ces risques ne sont pas augmentés chez les adultes ou en tout cas pas de façon significative, alors que chez les enfants et adolescentes, le risque relatif de suicide est multiplié par 2,39 (1,31 à 4,33), et celui d’agressivité par 2,79 (1,62 à 4,81).

Référence :
Tarang Sharma 
et al.
Suicidality and aggression during antidepressant treatment: systematic review and meta-analyses based on clinical study reports
BMJ 2016; 352

09 02 16

« Pourquoi les médecins n’ont plus le moral »

Le Figaro

Guillaume Guichard note en effet dans Le Figaro que « les médecins libéraux ont le moral en berne » : « Surcharge de travail, pratique de plus en plus encadrée… À l’heure où s’ouvre, jeudi, la grande conférence de santé souhaitée par Manuel Valls mais boudée par les représentants des praticiens libéraux, le mal-être de la profession n’a jamais été aussi profond ».
Le journaliste revient sur «
 le sondage grandeur nature de l’Ordre des médecins, réalisé fin 2015, [qui] traduit l’ampleur de ce mal-être. Pas moins de 57% des médecins se plaignent de la lourdeur de leur charge de travail. La quasi-totalité (97%) dit crouler sous les contraintes réglementaires, économiques et administratives ».
Le Dr Patrick Bouet, président du Conseil national de l’ordre des médecins, souligne ainsi que « 
les inquiétudes sont massives et partagées au sein de l’ensemble de la profession médicale ».
Guillaume Guichard continue : « 
Signe que quelque chose ne tourne pas rond chez les blouses blanches, les médecins ont manifesté en masse à Paris en mars 2015. En octobre dernier, les syndicats les plus contestataires sont sortis renforcés des élections professionnelles […] ».
Le journaliste souligne ainsi que « 
les jeunes délaissent la médecine libérale », évoque « une pratique de plus en plus contrôlée », ou encore aborde « la guerre des tarifs », notant qu’« entre 2012 et 2014, les revenus nets des généralistes ont progressé de 3,7% en moyenne par an alors que celui des ménages français était quasiment atone. Malgré cela, les médecins hexagonaux sont toujours moins bien rémunérés que leurs confrères allemands ou britanniques ».

 

10 02 16

Le poisson bon pour le cerveau malgré la contamination au mercure

Le poisson bon pour le cerveau malgré la contamination au mercurePar Mme Aude Rambaud (Boulogne)[Déclaration de liens d’intérêts]

Une prise régulière de poisson entraine une accumulation de mercure dans le cerveau des consommateurs sans que ce phénomène ne soit associé à des problèmes ou symptômes neurologiques. C’est ce que montre une étude parue dans le Jama qui confirme par ailleurs le bénéfice d’une consommation régulière de poisson pour réduire le risque de démence. 

Une consommation régulière de poisson entraine une augmentation du taux de mercure dans le cerveau des consommateurs mais sans que cela ne semble entrainer de neuropathologie. Elle est par contre également associée à moins de maladie d’Alzheimer. Telles sont les conclusions de travaux parus dans le Jama.
Compte tenu du bénéfice santé vanté pour les produits de la mer mais de leur contamination par le mercure, connue comme neurotoxine, les auteurs voulaient évaluer l’imprégnation en mercure chez les consommateurs réguliers de poisson et voir si cela était associé à des complications neurologiques. Pour cela, ils ont travaillé à partir de 554 personnes décédées et précédemment incluses dans une cohorte suivie entre 2004 et 2013 « 
Aging Project clinical neuropathological ».
L’âge moyen était de 90 ans. Ils ont effectué 286 autopsies de cerveaux chez ces individus. La consommation de poisson était connue grâce à des questionnaires alimentaires renseignés au cours des 4,5 ans précédant le décès.
Les résultats montrent que la concentration en mercure retrouvée dans les cerveaux autopsiés était corrélée à la fréquence de consommation de poisson chaque semaine. Néanmoins, les chercheurs n’ont retrouvé aucune corrélation entre les taux plus élevés de mercure et une quelconque maladie ou symptôme neurologique chez les patients.
En revanche, une consommation plus fréquente de poisson était associée à un risque réduit de développer la maladie d’Alzheimer après ajustement sur plusieurs facteurs dont le niveau d’éducation ou encore les apports énergétiques totaux. De même, la consommation d’acides gras oméga 3 était corrélée à une moindre incidence de lésions cérébrales, plaidant en faveur du maintien d’une consommation régulière de poisson.

Référence :
Martha Clare Morris 
et al.
Association of Seafood Consumption, Brain Mercury Level, and APOE ε4 Status With Brain Neuropathology in Older Adults FREE
JAMA. 2016;315(5):489-497

« Santé : l’inquiétante explosion des dérives sectaires »

Le Parisien

Le Parisien indique en effet que « le président de la Mission contre les dérives sectaires, Serge Blisko, sonne l’alarme : les charlatans prospèrent sur le dos des malades vulnérables ».
Le journal publie un entretien avec le médecin, président de la Miviludes (Mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires), qui «
 constate l’inquiétante montée en puissance des dérives sectaires dans le domaine de la santé ».
Serge Blisko déclare notamment que « 
sur les 2.500 à 3.000 signalements qui nous sont faits chaque année, 40% concernent désormais le domaine de la santé, une proportion qui a doublé en 3 ans. C’est d’autant plus préoccupant que par essence, nous n’avons qu’une vision partielle du phénomène, beaucoup de victimes se sentant trop honteuses pour en parler ».
« Cela va de la charlatanerie, qui surfe sur l’engouement pour les médecines naturelles, aux véritables gourous, avec emprise mentale, financière et parfois sexuelle 
», continue le responsable.
Serge Blisko relève que «
 dans les cas les moins graves, le préjudice est uniquement financier et les produits inoffensifs, comme cette infusion aux vertus miracles, en fait du simple thé vert à 150 € la boîte… Mais on trouve aussi des substances dangereuses, ou qui rentrent en conflit avec un traitement classique ».
Le médecin ajoute que les victimes sont « 
souvent, mais pas exclusivement, des personnes malades. 60% des personnes atteintes d’un cancer font appel à des méthodes complémentaires : il peut s’agir de traitements d’appoint comme l’acupuncture, mais aussi de choses délirantes, comme l’ingestion d’huile essentielle de lin ou même d’urine… ».
Serge Blisko souligne qu’« 
il y a danger lorsque ces méthodes remplacent les traitements éprouvés. Il existe ainsi tout un courant qui prétend guérir le cancer par la psychologie et exclut tout recours à la médecine conventionnelle. L’un de ses tenants, Claude Sabbah, vient d’être condamné à 2 ans de prison et 30.000 € d’amende après la mort d’un adepte ».
Le responsable remarque ainsi qu’« 
il y a aujourd’hui en France entre 10 et 15 millions de personnes qui souffrent d’une affection de longue durée et qui doivent prendre un traitement, parfois à vie. Cela nourrit une angoisse permanente qui, ajoutée à la froideur technicienne de la médecine conventionnelle et à l’effondrement du maillage des médecins de famille, fait d’eux des proies potentielles. C’est particulièrement vrai avec le cancer, une pathologie très déstabilisante ».
Serge Blisko appelle à «
 une vigilance de tous, car les victimes appartiennent à toutes les classes sociales, leur seul point commun étant d’être vulnérables à un moment de leur vie. On a par exemple vu surgir, après les attentats, des thérapeutes sans diplôme se proposant – moyennent finances – d’aider les familles… ».


11 02 16

« Recherche : aux origines de la maladie d’Alzheimer »

Le Point

Anne Jeanblanc remarque dans Le Point que « la maladie d’Alzheimer conserve – encore – bien des mystères, mais une importante pièce du puzzle pourrait être mise en place grâce à la création d’un nouveau modèle animal ».
La journaliste indique que « 
des chercheurs [de l’Inserm] viennent de «fabriquer» des souris transgéniques qui développent une affection très proche de la pathologie humaine. Ils ont pu ainsi «décortiquer» les premières étapes de l’affection «dans des conditions similaires à l’environnement cérébral humain» ».
Anne Jeanblanc note en effet que «
 même si les recherches concernant la maladie d’Alzheimer sont intenses depuis des décennies, les résultats ne sont pas à la hauteur des espérances. Les thérapies vraiment efficaces tardent à arriver. Pour les scientifiques, l’une des principales causes serait l’absence de modèles pertinents de cette pathologie si complexe ».
Jérôme Braudeau, chercheur à l’Inserm, observe que «
 les manifestations biologiques apparaissent bien avant le diagnostic clinique, parfois 20 ans auparavant. Il est donc difficile de comprendre les altérations initiales, à l’échelle cellulaire. Or la compréhension de cette phase infraclinique est probablement une étape décisive pour le développement de molécules thérapeutiques efficaces ».
Anne Jeanblanc souligne que «
 pour étudier la maladie, les chercheurs ne disposaient, jusqu’à présent, que de modèles animaux «utiles mais caricaturaux, assez éloignés de ce qui se passe réellement chez l’homme», comme l’indique Nathalie Cartier, directrice de l’équipe en charge de ces travaux ».
La journaliste explique que 
« cette fois, les chercheurs ont injecté les gènes mutés dans le cerveau de souris adultes saines, très précisément dans leur hippocampe – lieu de la mémorisation –, pour induire la pathologie comme cela se passe dans la réalité ».
« Cette approche a parfaitement fonctionné : les animaux ont présenté des anomalies cérébrales et ont commencé à manifester des troubles de la mémoire, mais avec des concentrations de protéines amyloïdes cohérentes avec la pathologie humaine, et sans formation de plaques amyloïdes »
, relève Anne Jeanblanc. Jérôme Braudeau remarque ainsi que « nos résultats sont parfaitement compatibles avec la progression de la maladie chez l’homme ».
« Reste à espérer que ce bon résultat débouchera sur la mise au point de traitements efficaces. Ce qui – malheureusement – prendra forcément du temps », 
conclut la journaliste.


15 02 16

« Anxiété : pas de hausse des médicaments en France en 2015 »

Le Point

Le Point relate « une surprise », relevant qu’« après une année 2015 particulièrement angoissante pour les Français (attentats, chômage, crise des migrants, tensions politiques, sociales et communautaires, etc.), on pouvait s’attendre à une augmentation de la consommation des médicaments prescrits contre les troubles anxieux. Il n’en est rien ! ».
Le magazine indique en effet que «
 la Cnamts a transmis ses statistiques sur les médicaments remboursés traitant l’anxiété. En 2015, le nombre de boîtes de benzodiazépines anxiolytiques […] a diminué par rapport à 2014, précisément 702.999 boîtes en moins. Soit 48.974.172 en 2015, contre 49.677.171 en 2014, ce qui équivaut à une baisse de 1,42% ».
Le Point ajoute que «
 le nombre de boîtes de benzodiazépines hypnotiques […] remboursées en 2015 en comparaison de l’année précédente a lui aussi diminué : 219.935 boîtes en moins (6.511.693 en 2015, contre 6.731.628 en 2014), soit une baisse de 3,26%. Seuls les antidépresseurs inhibiteurs de recapture de la sérotonine, ainsi que la Venlafaxine, ont été légèrement plus prescrits et consommés puisque le nombre de boîtes remboursées a progressé de 222.718 unités (33.660.173 en 2015, contre 33.437.455 en 2014), soit plus 0,67% ».
L’hebdomadaire souligne que 
« ces résultats portent sur l’ensemble des produits, princeps et génériques, appartenant aux trois classes thérapeutiques classiquement indiquées dans le traitement médicamenteux des troubles anxieux. Il manque toutefois deux molécules hypnotiques très utilisées (zolpidem et zopiclone), qui ne sont pas de vraies benzodiazépines mais des analogues ».
Le Pr Antoine Pelissolo, chef de service de psychiatrie à l’hôpital Henri-Mondor de Créteil et président de l’Association française des troubles anxieux et de la dépression, réagit, observant que 
« la diminution de la consommation des benzodiazépines anxiolytiques se confirme entre 2014 et 2015, et surtout par rapport aux années passées. J’ai retrouvé des données relativement comparables qui indiquaient des ventes de 68,9 millions de boîtes en 1997 et 76,5 millions en 1991 ».
« Il demeure encore beaucoup d’utilisateurs de ces molécules, environ 10 millions de personnes, mais, grâce à l’information sur les risques et à quelques alternatives nouvelles, cette population est en baisse », poursuit le spécialiste.
Le Point remarque enfin qu’« 
on aurait pu penser que la gravité des événements survenus en France en 2015 participerait à l’accroissement du nombre de personnes souffrant d’anxiété pathologique. Il n’en est rien, au vu de ces données nationales portant sur l’une des deux solutions de prise en charge de ces troubles, la voie médicamenteuse ».
« Est-ce à dire que l’autre option, celle des psychothérapies, s’y serait substituée et cacherait un nombre croissant de nouveaux anxieux ? Rien ne permet de l’affirmer », 
précise le magazine.
Le Pr Pelissolo indique ainsi que 
« ce n’est pas parce qu’une population encaisse des traumatismes répétés que ses membres deviennent automatiquement et maladivement anxieux. Il existe heureusement des phénomènes de compensation : l’adaptation de l’humain à son environnement, la solidarité de groupe, la résilience, la résistance individuelle et collective, et bien d’autres mécanismes encore ».


16 02 16

« La ‘protection maternité’ pour les femmes médecins jugée discriminatoire »

Le Parisien

Le Parisien se penche sur une « annonce de la ministre de la Santé [qui] n’a pas tardé à soulever un tollé. Marisol Touraine a, en effet, décidé [la semaine dernière] d’une nouvelle aide de plus de 3.000 € par mois pendant 3 mois pour les femmes médecins enceintes, en complément de l’actuelle allocation forfaitaire ».
Le quotidien observe que cette «
 nouvelle «protection maternité» [est] critiquée par les représentants des professions de santé non médecins qui en dénoncent le caractère «discriminatoire» et demandent son «élargissement immédiat» aux autres professionnelles de santé libérales ».
Le Parisien précise qu’
« environ 15.000 femmes médecins en âge de procréer pourront en bénéficier, si elles ne pratiquent pas de dépassement d’honoraires ou si elles se sont engagées à les limiter via un contrat d’accès aux soins ».
Mais dans un communiqué commun, des syndicats de kinésithérapeutes (FFMKR, SNMKR), orthophonistes (FNO), sages-femmes (ONSF), podologues (Fnp), infirmiers (Sniil, Fni, Convergence infirmière, Onsil) audioprothésistes (Unsaf), orthoptistes (SNAO), dentistes (UJCD, CNSD), écrivent que «
 les professionnelles de santé non médecins ont droit tout autant que les femmes médecins à pouvoir être dégagées des préoccupations financières pendant leur grossesse ».
« Ils soulignent que l’ensemble des professions de santé est «soumis aux mêmes conditions très insuffisantes» en terme de couverture sociale pour les congés maternité 
», relève le journal.
Le Parisien indique en outre que « 
Marisol Touraine «souhaite une remise à plat» des rémunérations forfaitaires des médecins, qui s’ajoutent aux tarifs des consultations, jugeant le système actuel illisible ».
« Alors que l’Assurance maladie doit réaliser plus de 3 milliards d’euros d’économies en 2016, la ministre de la Santé rappelle également qu’elle souhaite «une hausse de la rémunération» des médecins, à 9 jours de l’ouverture des négociations entre les syndicats de médecins libéraux et l’Assurance maladie pour une nouvelle convention quinquennale 
», remarque le quotidien.
Le journal observe que «
 si le tarif de la consultation […] «n’a pas évolué depuis 2011, les autres rémunérations forfaitaires ont significativement augmenté», fait valoir la ministre, y voyant un gain d’«environ 3 € par consultation» ».
Marisol Touraine déclare cependant dans le Quotidien du médecin que ces rémunérations « 
ne sont pas lisibles. Les praticiens eux-mêmes sont perdus, avec des forfaits versés tous les 3 mois pour certains, pour d’autres une fois par an. L’une des difficultés de la convention sera de maintenir et d’étendre le principe de ces rémunérations forfaitaires, mais aussi de gagner en visibilité ».
Le Parisien relève par ailleurs que «
 concernant la lutte contre les déserts médicaux, Marisol Touraine refuse toujours des mesures contraignantes pour réguler l’installation des médecins. […] Elle préfère jouer sur «des conditions d’installations plus attractives» ». La ministre remarque toutefois que « si les incitations ne suffisent pas, des majorités nouvelles seront tentées par des mesures plus contraignantes ».
Enfin, à propos de la «
 «recertification» tous les 6 ans des praticiens, […] la ministre assure qu’il ne s’agit pas d’un «contrôle des connaissances» mais d’«un processus d’accompagnement (…) dans l’actualisation de leurs compétences» et d’un «outil pour d’éventuels changements de spécialité». Ce mécanisme «s’appliquera aux nouveaux inscrits» à l’Ordre et «reposera sur le volontariat» pour les autres », souligne le quotidien.


17 02 16
« Le burn out, une maladie mal définie »

Le Figaro La Croix

Damien Mascret observe en effet dans Le Figaro que « quels que soient vos symptômes, vous ne souffrez pas de burn out. Cette maladie n’existe pas ! Elle est absente des grandes classifications internationales des maladies mentales (DSM-V américain, CIM-10 de l’OMS) encadrant la recherche internationale en psychiatrie. Et rien n’indique que cela soit envisagé prochainement ».
Le journaliste rend compte d’un rapport de l’Académie de médecine qui « 
reconnaît la réalité de la souffrance mais demande d’affiner le diagnostic » : « «Le terme de burn out renvoie à une réalité mal définie», souligne l’Académie. […] Une réalité qui va «d’un état de détresse psychologique, un état pathologique de syndrome d’inadaptation, à un facteur stressant chronique» ».
Damien Mascret explique que 
« l’important, pour les psychiatres, reste de bien poser le diagnostic. Est-ce une dépression d’épuisement ? Un état de stress post-traumatique ? Un trouble de l’adaptation ? Une pathologie anxieuse ? Loin d’être une coquetterie d’académicien, il s’agit de bien nommer les choses pour mieux les traiter ».
Le Pr Bruno Falissard, médecin pédopsychiatre, remarque ainsi que «
 le malade c’est la plainte, et les personnes en burn out sont des malades. Mais pour parler de maladie, il faut un ensemble de caractéristiques statistiquement associées (phénotypes) qui permet de déterminer un diagnostic, un pronostic et une thérapeutique ».
Le Pr Jean-Pierre Olié, corapporteur de l’Académie, observe quant à lui qu’
« en l’état actuel, le burn out n’est pas un diagnostic médical. Mais il y a une réalité, décrite très finement il y a plus d’un demi-siècle par le psychiatre français Claude Veil, sous le nom d’épuisement professionnel ».
Ce dernier écrivait ainsi en 1959 que « 
l’état d’épuisement est le fruit de la rencontre d’un individu et d’une situation. L’un et l’autre sont complexes, et l’on doit se garder des simplifications abusives ».
« Tellement complexe qu’un demi-siècle plus tard l’Académie s’avoue toujours impuissante à démêler l’écheveau de la souffrance au travail. Les sages invitent les organismes en charge de la recherche médicale à définir des critères clairs, à identifier des mécanismes de la maladie et, in fine, à proposer des mesures de prévention et des traitements 
», indique Damien Mascret.
Le Dr Patrick Légeron, également corapporteur de l’Académie, souligne que «
 des recherches permettront peut-être de mieux délimiter le burn out, mais aujourd’hui il n’est pas sérieux, psychiatriquement, de valider ce diagnostic ».
Le Pr Olié ajoute qu’« 
il faut voir ce qui doit rester dans le champ de la détresse psychologique et ce qui doit entrer dans celui de la pathologie. Le ministère de la Santé doit absolument se saisir de cette problématique et ne pas la laisser entre les mains du ministère du Travail ».
Pierre Bienvault constate également dans La Croix que «
 l’Académie de médecine estime que le burn-out ne «peut être actuellement un diagnostic médical». Ce qui rend difficile sa reconnaissance, en l’état, comme une maladie professionnelle ».
Le journaliste relève que « 
cette prise de position intervient alors que Benoît Hamon doit présenter aujourd’hui une proposition de loi pour faire reconnaître le burn-out comme une maladie professionnelle. Le député (PS) avait déjà fait une première tentative dans le cadre de la loi sur le dialogue social, adoptée en juillet 2015 ».


Benzodiazépines et démence : la causalité reste à prouver

Benzodiazépines et démence : la causalité reste à prouverPar Mme Aude Rambaud (Boulogne)[Déclaration de liens d’intérêts]

Les benzodiazépines semblent bien associées à un risque accru de démence mais le lien de causalité reste à prouver. Des chercheurs américains montrent en effet que ce risque est augmenté chez les faibles utilisateurs mais pas chez les plus gros consommateurs. Ces travaux sont parus dans le BMJ

L’association entre prise de benzodiazépine et risque de démence n’en finit décidément pas de faire couler de l’encre. Alors que des études suggèrent un lien de causalité entre les deux, une nouvelle étude parue dans le BMJ va à l’encontre de cette hypothèse en montrant que le risque de démence augmente chez les personnes faiblement ou modérément exposées au médicament mais pas chez celles soumises aux plus fortes doses.
C’est la conclusion des chercheurs américains qui ont effectué une étude de cohorte à Seattle incluant 3.434 personnes âgées de plus de 65 ans non démentes au moment de l’inclusion. Les capacités cognitives des participants étaient évaluées tous les deux ans permettant de suivre les trajectoires cognitives dans la cohorte et de diagnostiquer les cas de démence et de maladie d’Alzheimer.
Pour chaque participant, la consommation de benzodiazépine était par ailleurs connue et rapportée à une consommation quotidienne sur une période de dix ans.
Après un suivi moyen de 7,3 ans, près d’un quart des individus avaient développé une démence (23,2%, soit 797 personnes) dont 637 cas de maladie d’Alzheimer. Les auteurs ont constaté que le risque relatif de démence était augmenté de 25% à 31% chez les utilisateurs faibles à modérés de benzodiazépine par rapport aux personnes n’en ayant jamais consommé.
En revanche, ils n’ont pas retrouvé de sur-risque chez les plus gros consommateurs de ces médicaments, ce qui remet en cause selon les auteurs, l’hypothèse d’un lien de causalité entre le traitement et l’apparition de la démence.

Référence :
Shelly L Gray 
et al.
Benzodiazepine use and risk of incident dementia or cognitive decline: prospective population based study
BMJ

19 02 16

La marijuana mauvaise pour la mémoire verbale

La marijuana mauvaise pour la mémoire verbalePar Mme Aude Rambaud (Boulogne)[Déclaration de liens d’intérêts]

Le fait d’avoir fumé de la marijuana pendant la jeunesse est associé à une moins bonne mémoire verbale à l’âge adulte mais ne semble pas affecter les autres fonctions cognitives telles que les fonctions exécutives ou la vitesse d’exécution. C’est ce que montre une étude parue dans le Jama Internal medicine.

La consommation de marijuana pendant la jeunesse pourrait bien entrainer quelques séquelles cognitives chez l’adulte d’âge moyen. C’est ce que montrent des chercheurs américains qui se sont penchés sur les effets à long terme de sa consommation sur la mémoire et les fonctions cognitives (mémoire verbale, fonctions exécutives et vitesse d’exécution des tâches).
Pour cela, ils ont étudié l’association entre la durée cumulée d’exposition à cette substance au cours de la vie et les performances cognitives à l’âge adulte. Ils ont utilisé les données de la cohorte CARIA (Coronary Artery Risk Development in Young Adults) composée de 5.115 hommes et femmes âgés de 18 à 30 ans, de couleur noire ou blanche, suivis pendant 25 ans entre 1986 et 2011.
A l’issue de leur analyse, les chercheurs ont calculé que plus de 84% de leur échantillon avaient fumé pendant leur jeunesse et 11,6% étaient toujours des consommateurs réguliers à l’âge adulte. Ils ont alors constaté que ces derniers présentaient des troubles de la mémoire verbale ainsi que des problèmes dans la vitesse d’exécution de leurs tâches.
Quant aux individus qui s’étaient le plus longuement exposés au cours de leur vie, ils présentaient des altérations dans les trois composantes de la fonction cognitive explorées dans cette étude. Néanmoins après ajustement sur plusieurs facteurs (cardiovasculaires, usage d’autres drogues dont l’alcool, ou encore activité physique et dépression), seule la perte de mémoire verbale était encore significative avec un degré de perte corrélé à la durée d’exposition.

Référence :
Reto Auer 
et al.
Association Between Lifetime Marijuana Use and Cognitive Function in Middle Age. The Coronary Artery Risk Development in Young Adults (CARDIA) Study
JAMA Intern Med. Published online February 01, 2016

22 02 16

« Médecins, experts et chercheurs réunis pour définir le burn-out »

Le Monde Le Point

Le Monde indique en effet que « quelques jours après le dépôt d’une proposition de loi […] en faveur d’une reconnaissance du burn-out comme maladie professionnelle, la ministre de la Santé a annoncé la mise en place d’un groupe de travail réunissant médecins, experts et chercheurs pour définir «médicalement le burn-out et la manière de le traiter» ».
Marisol Touraine a ainsi déclaré qu’«
 il est temps de regarder les choses en face. La souffrance au travail, c’est une réalité que l’on ne peut plus escamoter. […] Avant d’en faire une maladie professionnelle, il faut définir ce que c’est que cette maladie ».
Le Monde explique que « 
la proposition de loi [du député PS] Benoît Hamon suggère de faciliter l’instruction et la reconnaissance individuelle des cas d’épuisement professionnel par les comités régionaux de reconnaissance des maladies professionnelles ».
« L’Académie de médecine a pour sa part réclamé dernièrement davantage de recherches sur le burn-out, un concept flou non reconnu à ce jour comme une pathologie médicale, alors même qu’il donne lieu à des symptômes désormais connus comme l’épuisement émotionnel ou la dépersonnalisation 
», poursuit le quotidien.
Le journal souligne que « 
les estimations sur le nombre de personnes touchées en France par le burn-out vont de 30.000, selon l’Institut de veille sanitaire (InVS), à 3 millions, d’après un cabinet spécialisé dans la prévention des risques. A ce jour, aucun pays n’a encore reconnu le burn-out comme maladie professionnelle ».
Le Point relève également sur son site que
 « le burn-out [sera] bientôt défini médicalement ». Le magazine retient lui aussi que « pour Marisol Touraine, « il est temps de regarder les choses en face ». La souffrance au travail est « une réalité que l’on ne peut plus escamoter » ».
Le Point cite la ministre, qui a précisé : 
« Je vais mettre en place dans les prochaines semaines un groupe de travail – médecins, experts, chercheurs – pour définir ce qu’est médicalement le burn-out, la manière de le traiter, et après la ministre du Travail verra ».

 

 

 

Revue de presse santé psy – janvier 2016

 

04 01 2016

 

« La justice se penche sur le suicide d’un médecin à l’hôpital Pompidou »

La Croix

Pierre Bienvault remarque en effet dans La Croix que « le parquet de Paris a ouvert mercredi 30 décembre une enquête préliminaire pour harcèlement moral, après le suicide d’un cardiologue dans cet établissement parisien », un « hôpital prestigieux connu pour ses conflits entre mandarins ».
Le journaliste observe ainsi : « 
Pour quelle raison le Pr Jean-Louis Megnien s’est-il donné la mort le 17 décembre dernier à l’hôpital Georges-Pompidou ? Ce suicide, qui a provoqué une vive émotion au sein de l’hôpital, a-t-il pu être provoqué par une situation de souffrance au travail ? C’est maintenant la justice qui devra répondre à ces questions douloureuses ».
Pierre Bienvault indique que «
 cette enquête a été diligentée à la suite d’une plainte déposée par la veuve du médecin, entendue mardi 29 décembre par la brigade de répression de la délinquance contre la personne (BRDP) de la PJ parisienne ».
« «Toute la transparence sera faite» sur ce suicide, a assuré la ministre de la santé, Marisol Touraine, qui dit par ailleurs attendre les résultats d’une enquête administrative pour le 15 janvier 
», précise le journaliste.
Pierre Bienvault explique que
 « le 17 décembre dernier, le Pr Megnien s’est défenestré, quelques jours seulement après être rentré d’un long arrêt maladie. Le Pr Bernard Granger, psychiatre à l’hôpital Tarnier et membre de la Commission médicale d’établissement (CME), sorte de « Parlement » des médecins de l’Assistance publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP), a alors dénoncé la façon dont ce médecin a été traité ».
Le praticien a ainsi écrit dans un courrier adressé à Martin Hirsch, directeur général de l’AP-HP : 
« Je ne méconnais pas la complexité d’un acte suicidaire sur le lieu de travail, le mélange fréquent de causes personnelles et de motifs professionnels, le degré plus ou moins élevé de fragilité de tout homme. Cependant, cela ne peut pas être un prétexte pour occulter la façon dont ce collègue a été objectivement maltraité, non seulement par certains de ses pairs, mais aussi par l’administration ».
Pierre Bienvault note que le Pr Granger 
« évoque «les luttes claniques de l’hôpital Pompidou», qui constituent «le terreau sur lequel se développe une maltraitance institutionnelle». Cet établissement, doté d’un certain prestige au sein de l’AP-HP, est montré du doigt depuis longtemps pour ses conflits internes souvent exacerbés entre des mandarins à l’ego facilement démesuré ».
« Mais il est difficile, dans l’état actuel des informations disponibles, de savoir dans quelle mesure cette «guerre des chefs» récurrente a joué un rôle dans le suicide du Pr Megnien. Une chose semble en tout cas certaine : la détresse morale dans laquelle il se trouvait avait été portée à la connaissance de sa hiérarchie », 
remarque le journaliste.
Pierre Bienvault relève que 
« le 27 novembre 2014, un chirurgien de l’établissement avait adressé un courrier électronique à la directrice du groupe hospitalier Pompidou », écrivant : « Sachez […] qu’il est actuellement en très grande souffrance. Vous en connaissez la cause (harcèlement moral…) mais vous en ignorez son degré d’affliction ! Le Pr Megnien a une vision très noire de son avenir immédiat et à moyen terme. Il a clairement exprimé son ‘‘envie d’en finir’’ ».
Le journaliste ajoute qu’« 
à la veille de Noël, le Pr Loïc Capron, président de la CME, a fait part de sa «stupeur» devant ce suicide et émis des interrogations «sur la manière dont notre communauté médicale assure sa mission de solidarité et d’écoute, car Jean-Louis avait depuis longtemps sollicité notre aide. Il s’agit de comprendre et non pas de fustiger, comme certains croient bon de le faire», écrit ce responsable dans un message adressé à ses confrères ».
Pierre Bienvault note que «
 le Pr Capron assure aussi que la CME n’est pas «restée inactive» et a cherché avec le Pr Megnien «des solutions pour remédier à sa souffrance au travail» ».
Le journaliste indique enfin que 
« Martin Hirsch a mis en place une commission composée de trois personnalités dont le Pr Didier Houssin, ancien directeur général de la santé, pour «procéder à une mise à plat des sujets conflictuels» au sein de l’hôpital Pompidou ».

 

05 05 2016

 

« Un plan antisuicide à l’AP-HP »

Le Parisien Le Figaro

Le Parisien note en effet qu’« on ne l’a pas encore entendu depuis la mort du Pr Megnien, mais voici une des réponses du directeur général de l’Assistance publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP), Martin Hirsch. Un plan d’action pour mieux prévenir et détecter le risque suicidaire a été adopté, hier, par le directoire de l’AP-HP ».
Le journal explique que ce dernier « 
s’était réuni exceptionnellement après le drame qui s’est déroulé le 17 décembre à l’Hôpital européen Georges-Pompidou (HEGP). Ce jour-là, le Pr Jean-Louis Megnien, âgé de 54 ans et père de cinq enfants, mettait fin à ses jours en se défenestrant du 7e étage de cet établissement hospitalier du XVe arrondissement de Paris ».
Le Parisien indique que 
« la veuve de ce brillant cardiologue a d’ailleurs porté plainte pour harcèlement moral. Harcèlement qui est attesté par certains confrères, qui font le portrait d’un homme «tombé en disgrâce» et qui, à la grande surprise de beaucoup, n’obtient pas le poste de chef de service qu’il attendait ».
Le quotidien souligne que 
« le climat au sein de l’HEGP semble délétère à tel point que l’AP-HP alerte et insiste » : « Le directoire est décidé à traiter les causes du mal et ce sur l’ensemble de l’Assistance publique-Hôpitaux de Paris. Trop de situations de conflits interpersonnels s’enveniment à l’hôpital et nuisent durablement à la qualité des soins et à la qualité de vie au travail ».
« Ni l’hôpital en général ni l’AP-HP n’ont le monopole de ces situations mais elles sont d’autant moins supportables dans un contexte où toutes les compétences, toutes les énergies doivent être mobilisées en faveur du soin », 
a ajouté le directoire de l’AP-HP.
Le Parisien précise que «
 dans ce nouveau plan d’action, qui sera applicable à tous les hôpitaux de l’AP-HP, 7 points ont été arrêtés en matière de prévention. Parmi eux : entourer les procédures de nomination des chefs de service de davantage de garanties d’objectivité, rétablir une durée limitée au mandat de chef de service ou encore renforcer la médecine du travail ».
« Pour ce qui est de la détection, six autres points ont été validés comme celui de mettre en place un dispositif d’identification des situations à risque au sein de chaque groupe hospitalier 
», continue le journal.
Le quotidien relève enfin que «
 l’AP-HP devra aussi se doter d’un vivier de personnes susceptibles d’intervenir en mission d’audit, d’appui ou de médiation, de manière plus systématique, avec, comme objectif, la possibilité de déclencher des interventions plus rapidement. Une charte mentionnant les règles du «mieux travailler ensemble» servira de cadre de référence ».
De son côté, Le Figaro fait savoir que 
« la famille [du] médecin suicidé à l’hôpital Pompidou veut une enquête pour homicide ». Le quotidien indique que « la veuve du cardiologue a déposé une plainte simple pour harcèlement. […] Selon nos informations, l’avocat de la famille entend demander l’élargissement des chefs d’accusation à l’homicide involontaire ».
Le journal observe ainsi : 
« Règlements de comptes à O.K. Corral. Plus de 15 jours après le suicide d’un cardiologue à l’hôpital parisien Georges-Pompidou, l’ambiance en interne a des faux airs de western ».
Le quotidien explique notamment que «
 depuis plusieurs années, [le Pr Jean-Louis Megnien] se plaignait de harcèlement de la part de sa hiérarchie et de la directrice de l’hôpital, Anne Costa. Il avait même fait part de ces traitements humiliants et répétés au patron de l’AP, Martin Hirsch. Ce dernier avait également été alerté, à plusieurs reprises, de la gravité de la situation par des personnes extérieures ».
« Enfin, la ministre de la Santé, Marisol Touraine, était, elle aussi, informée de ces maltraitances professionnelles : son frère, endocrinologue à la Pitié-Salpêtrière, était un ami du Pr Megnien. Plusieurs sources affirment aujourd’hui que le sort d’Anne Costa à la tête de Pompidou serait scellé 
», poursuit Le Figaro.
Le journal relève en outre qu’« 
au sein de l’hôpital, les proches du Pr Megnien ont [hier] rédigé une pétition et la font circuler en interne », les praticiens réclamant « l’ouverture d’une enquête administrative de l’Igas, seule en mesure de fournir un travail d’investigation indépendant et impartial avec des moyens étendus ».

 

11 01 2016

 

« Cannabis et épilepsie, l’espoir à petits pas »

Le Figaro

Soline Roy indique dans Le Figaro qu’« un essai clinique va vérifier l’efficacité d’un médicament contenant du cannabidiol contre des épilepsies très sévères ». La journaliste évoque ainsi l’Epidiolex, précisant que le médicament est « quasiment dépourvu de THC, principal responsable des effets psychoactifs du haschisch ».
Soline Roy explique que l’essai est «
 financé par le laboratoire britannique GW Parmaceuticals (également producteur du Sativex, premier médicament à base de cannabis autorisé en France contre la sclérose en plaques), qui teste l’efficacité du cannabidiol contre des épilepsies pharmacorésistantes ».
« 
Ce composé du cannabis a été popularisé en 2013 par un reportage de CNN racontant l’histoire de Charlotte Figi, dans le Colorado : de 300 crises par jour, l’enfant passe à une seule, reparle, marche, parvient même à faire du vélo… », précise la journaliste, qui relève toutefois : « Le cannabis, produit miracle ? C’est aller un peu vite. […] D’autant qu’avec l’épilepsie, rien n’est simple ».
Le Pr Stéphane Auvin, neuropédiatre à l’hôpital Robert-Debré, remarque ainsi : «
 Toutes les semaines, des parents me posent la question. Mais ce n’est pas parce qu’une molécule a eu un effet sur un patient qu’elle marchera chez tout le monde… ».
De son côté, Christophe Bernard, neurobiologiste à l’Inserm, souligne qu’« il
 n’existe pas et il n’existera probablement jamais de médicament miracle. L’épilepsie est une activité endogène du cerveau et une multitude de chemins peuvent mener à la crise. Un antiépileptique qui “bouche” l’une de ces routes ne bloquera pas les autres… ».
Soline Roy note que « 
plusieurs travaux plaident pour une bonne efficacité (fréquence des crises réduites d’au moins 50% chez environ la moitié des patients) avec des effets secondaires comparables à ceux d’autres antiépileptiques (somnolence, diarrhées, fatigue, baisse de l’appétit…). Mais ces études pèchent par un manque de force statistique et méthodologique ».
La journaliste aborde un «
 autre mystère : le mode de fonctionnement du cannabidiol. Notre cerveau produit naturellement des cannabinoïdes qui modulent l’excitabilité neuronale, mais des défauts de ce système ont été identifiés chez des patients épileptiques, explique [un] article du NEJM. Le cannabidiol fait aussi grimper la concentration sanguine de certains médicaments. […] Quant aux possibles effets à long terme, ils restent mal connus ».
Soline Roy cite le NEJM, qui relève que «
 l’usage du cannabis médical comme traitement de l’épilepsie pourrait prendre le même chemin que les vitamines ou les suppléments nutritionnels, pour lesquels la science (…) a été noyée sous les affirmations non vérifiées, les témoignages sensationnels, et un marketing évident ».
La journaliste conclut que « 
les résultats [de l’essai clinique] sont attendus avant l’été 2016. Mais quels qu’ils soient, l’industriel a pris envers Claire un engagement : si le médicament fonctionne sur sa fille et tant que le laboratoire continuera à le produire, elle en bénéficiera. Sans attendre une éventuelle autorisation de mise sur le marché ».

 

« Manger la nuit affecterait la mémoire »

Sciences et Avenir

Sciences et Avenir fait savoir que « la consommation de nourriture pendant les heures de sommeil habituelles altère les capacités cérébrales », selon une étude américaine sur des souris parue dans la revue eLife.
Le magazine explique que les chercheurs de l’Université de Californie (Christopher Colwell 
et al.) « ont constaté que lorsque des souris mangent régulièrement pendant la nuit (durant leurs heures de sommeil), elles ont plus de difficultés à reconnaître un nouvel objet que celles nourries exclusivement le jour. Preuve que la mémoire à long terme est considérablement réduite ».
« En fait, les festins nocturnes altèreraient leurs fonctions cognitives liées à l’hippocampe, cette région du cerveau qui contrôle la mémoire à long terme et permet l’enregistrement et l’organisation de nouveaux souvenirs (c’est cette dernière faculté qui rend possible la reconnaissance de nouveaux objets) »
, précise Sciences et Avenir.
Le magazine note ainsi que « 
dans l’hippocampe, c’est la protéine CREB qui est touchée. Chez les souris, manger la nuit réduit l’activité de cette protéine impliquée dans l’apprentissage, la mémoire et l’horloge circadienne (également dénommée « horloge biologique »). Cette diminution conduit à une altération de la mémoire. Un impact qui n’est pas anodin car sur le long terme, la baisse de l’activité de CREB peut favoriser l’apparition de la maladie d’Alzheimer… ».
Sciences et Avenir souligne que « 
bien que le rôle de l’hippocampe dans le rythme circadien soit impacté par les repas nocturnes, ce n’est pas le cas de l’oscillateur principal de notre horloge biologique, le noyau suprachiasmatique, situé dans l’hypothalamus. Cela conduirait à une désynchronisation de l’horloge selon les auteurs, ce qui a pour conséquence d’altérer encore davantage la mémoire. Et perturbe les habitudes des souris, qui voient leur sommeil davantage fragmenté que celles mangeant la journée ».
Le magazine indique enfin que «
 les observations des chercheurs portent uniquement sur des souris et non sur des humains. Toutefois, ils pensent qu’elles pourront bientôt être généralisées à l’homme et surtout aux travailleurs de nuit. Des études précédentes ont établi qu’ils avaient de moins bons résultats aux tests cognitifs que ceux travaillant la journée ».

 

18 01 2016

« Détecter la maladie d’Alzheimer par une simple odeur ? »

Le Parisien

Le Parisien indique que « de nouvelles recherches américaines montrent qu’une méthode non-invasive pourrait bientôt être proposée pour détecter la maladie d’Alzheimer en amont de sa survenue ».
Le journal explique ainsi qu’« 
une équipe de chercheurs du Monell Center et du ministère américain de l’Agriculture ont mené une étude à partir de trois types de souris, dont un groupe de rongeurs génétiquement modifiés pour imiter la maladie d’Alzheimer ».
« Comme l’agrégat de plaque amyloïde dans le cerveau est un indicateur de la maladie d’Alzheimer, des gènes humains associés à cette accumulation de protéines ont été introduits dans le génome des rongeurs. Les souris ont ensuite développé une accumulation de plaque dans leurs cerveaux, en imitant Alzheimer 
», précise Le Parisien.
Le quotidien note que «
 les chercheurs ont utilisé des analyses comportementales et chimiques de ces modèles de souris et ont trouvé qu’avant le diagnostic de la maladie, leur urine avait une odeur unique, facilement reconnaissable en comparaison avec l’urine des rongeurs témoins ».
Le Parisien souligne que « 
Bruce A. Kimball, l’auteur principal de cette étude [parue dans Scientific Reports], a commenté que son équipe avait réussi à montrer que « les signatures des odeurs urinaires pouvaient être altérées par des processus métaboliques associés aux précurseurs d’Alzheimer ». Les différences d’odeurs étant même détectables avant le début du dépôt de plaque amyloïde ».
Le journal observe enfin que « 
bien que ces résultats n’aient pour l’instant été vus que sur des modèles d’animaux et que de plus amples recherches soient nécessaires sur les humains, cette étude pourrait indiquer une nouvelle méthode de détection de la maladie en amont. Cela permettrait aux médecins de débuter le traitement plus tôt et ainsi ralentir le déclin cognitif. Ces résultats pourraient aussi permettre de détecter d’autres maladies neurologiques ».

 

27 01 2016

« Des chercheurs chinois créent des singes ‘autistes’ »

Le Parisien

Le Parisien annonce que « des chercheurs chinois ont créé des singes « autistes », porteurs d’un gène humain associé à l’autisme, en espérant ouvrir des perspectives thérapeutiques pour ce trouble du développement cérébral encore mal éclairci », selon un article paru dans Nature.
Le journal observe que « 
les singes transgéniques […] présentent des comportements similaires à ceux des humains atteints de ce trouble, notent les chercheurs dans la revue scientifique britannique, citant des gestes répétitifs, de l’anxiété et une interaction sociale altérée ».
Le Parisien souligne que selon les auteurs, «
 les primates non-humains sont susceptibles de représenter de meilleurs modèles d’étude de ces troubles complexes du spectre autistique que les autres modèles animaux déjà disponibles, comme les rongeurs. […] Ces travaux pourraient contribuer à l’élaboration de stratégies thérapeutiques pour traiter les symptômes de l’autisme ».
Le quotidien explique ainsi que 
« Zilong Qiu, de l’Institut des neurosciences de Shanghai, et ses collègues ont développé un modèle primate porteur du syndrome de la duplication du gène MECP2, un trouble du développement neurologique de l’enfant ».
« Ils ont obtenu 8 singes cynomolgus (Macaca fascicularis) modifiés et 5 petits porteurs du gène humain hérité d’un singe mâle modifié. Les auteurs ont relevé des comportements évocateurs d’autisme : déplacements en rond à répétition, réactions d’anxiété, ainsi qu’une diminution des interactions sociales avec leurs congénères. Les petits macaques présentaient également des interactions sociales réduites »
, note le journal.
Le Parisien indique qu’«
 une fois le problème de circuit associé aux anomalies du comportement identifié, les chercheurs veulent tester des traitements potentiels chez les macaques transgéniques, y compris « en utilisant les techniques d’édition de gène » pour apporter les modifications voulues. Zilong Qiu précise que les méthodes de l’équipe sont conformes aux normes éthiques internationales ».
Le journal livre la réaction du Dr James Cusack, directeur de recherche de l’association Autistica, qui note que « 
cette excellente recherche a développé un modèle plus sophistiqué d’autisme qui pourrait améliorer notre compréhension de l’autisme, et éventuellement conduire à la mise au point de traitements plus adaptés ». Il remarque toutefois que « l’élaboration d’un modèle animal unique de l’autisme pourrait être difficile à réaliser », compte tenu de « la grande diversité de situations que recouvre le terme d’autisme », précise le quotidien.

 

« France : la recherche contre l’alcoolisme presque à sec »

Le Point

C’est ce que constate Anne Jeanblanc dans Le Point. La journaliste observe ainsi que « même si la consommation nationale est en baisse depuis quelques années, les Français aiment toujours bien lever le coude. Les chiffres les plus récents estiment que chaque individu de plus de 15 ans boit presque un litre d’alcool pur par mois (essentiellement du vin). À titre de comparaison, la moyenne des pays de l’OCDE s’élève à peine à 0,75 litre ».
« Une étude menée par la toute jeune Fondation pour la recherche en alcoologie indique que l’investissement total consenti par les financeurs publics et privés pour la recherche dans ce domaine dans notre pays est d’environ 3,5 millions d’euros par an. Soit 5 centimes par habitant contre 1,35 euro (donc 27 fois plus) aux États-Unis 
», relève la journaliste.
Anne Jeanblanc explique que « 
cette estimation provient d’une enquête menée auprès des chercheurs français sur leur activité alcool en 2014 et 2015. […] La Fondation a interrogé 42 équipes – 25 en sciences biomédicales et 17 en sciences humaines et sociales – issues des principaux instituts, universités et laboratoires français (Inserm, CNRS, universités…) ».
La Fondation précise ainsi que 
« le budget déclaré par les équipes ayant répondu atteint 1.153.700 € en 2014 et 1.363.500 € en 2015, soit une moyenne d’un peu plus de 51.000 € par équipe en 2014 et d’un peu plus de 56.000 € en 2015 ».
La journaliste relève toutefois que « 
cette moyenne reflète mal la réalité, car seuls 6 à 7 laboratoires font état d’un budget «alcool» annuel de 30.000 € ou plus. De plus, l’alcool n’est jamais, sauf exception, la thématique unique des équipes interrogées ».
Anne Jeanblanc remarque que «
 dans le même temps, le lancement d’une nouvelle étude sur le baclofène peut être considéré comme une bonne nouvelle. […] L’étude Baclophone va aider à mieux connaître les effets bénéfiques et les effets secondaires entraînant un arrêt du traitement. Elle permettra aussi d’évaluer l’évolution des consommations d’alcool et du phénomène de «craving» (l’envie irrépressible de boire) ».
La journaliste remarque que « 
coordonnée par le Dr Benjamin Rolland, psychiatre, elle est menée en partenariat avec le centre régional de pharmacovigilance de Lille ainsi que des associations de patients et de médecins prescripteurs. Le but est d’arriver à 800 patients joints par téléphone tous les mois pendant un an ».
Anne Jeanblanc ajoute que l’étude « 
est financée conjointement par le conseil régional Nord-Pas-de-Calais-Picardie à hauteur de 100.000 € et le Groupement interrégional de recherche clinique et d’innovation du Nord-Ouest dans le cadre d’un programme hospitalier de recherche clinique régional à hauteur de 250.000 €. Cet effort régional mérite d’être souligné ».

 

Revue de presse santé psy – décembre 2015

01 12 15

« L’usage intensif du web nuit-il à notre cerveau ? »

Le Figaro

 

C’est ce que se demande Anne Lefèvre-Balleydier dans Le Figaro. La journaliste relève que « pour l’éditorialiste américain Nicholas Carr, auteur de « Internet rend-il bête? » (éditions Robert Laffont, 2011), pas de doute : le web a des effets pervers sur le cerveau en diminuant notre capacité de concentration et de réflexion ».
« 
De leur côté, en comparant par IRM l’activité cérébrale de différentes catégories d’internautes, un psychiatre californien et son équipe ont constaté, voilà 6 ans, que les plus assidus sollicitaient davantage de régions cérébrales. Finalement, tout le monde est plus ou moins d’avis qu’une pratique régulière de la navigation sur internet modifie effectivement le fonctionnement du cerveau. Reste à dire si c’est en bien ou en mal », remarque Anne Lefèvre-Balleydier.
La journaliste explique qu’« 
en 2011, des psychologues de l’université Columbia ont demandé à des étudiants de lire puis de saisir sur l’ordinateur de courtes phrases, tout en avertissant la moitié d’entre eux que ces saisies seraient conservées dans la mémoire de la machine. Résultat : ceux qui pensaient que l’ordinateur se chargeait de mémoriser leurs textes avaient tendance à les oublier très vite, alors qu’ils venaient à peine de les taper »
« Pour les chercheurs, cela montre comment internet, ou plus globalement l’outil informatique, agit sur notre mémoire à court terme : économe de ses efforts, notre cerveau ne stocke pas l’information, il se contente de mémoriser la manière de la retrouver »,
 indique Anne Lefèvre-Balleydier.
La journaliste évoque une « 
autre question beaucoup discutée : le web augmente-t-il notre aptitude à être «multitâches» ? […] La réponse est négative si l’on en croit une étude menée par des psychologues américains sur 260 étudiants : ceux qui ont l’habitude de sauter d’une page à l’autre sur le web sont plus facilement distraits par des notions sans importance ».
Francis Eustache, neuropsychologue, estime cependant qu’« 
on peut se demander si les internautes ne vont pas développer de nouvelles compétences leur permettant de rendre plus performante leur mémoire de travail dans ce type de situation ».
Anne Lefèvre-Balleydier relève en outre que « 
la pratique de la lecture est bouleversée par internet. Les travaux en neurosciences montrent en effet, grâce à l’IRM, que la lecture d’une page imprimée sur du papier n’active pas les mêmes zones du cerveau qu’une page web. Dans le premier cas, elle fait appel aux aires du langage, de la mémoire et du traitement visuel. Dans l’autre, ce sont les régions liées à la prise de décision et à la résolution de problèmes qui travaillent ».

 

 

04 12 15

« Abus de télévision : risque de problèmes cérébraux chez les 18-30 ans »

Le Point

 

Le Point note en effet que « trop de télévision nuit à la santé. Une étude révèle même que les 18-30 ans risquent de développer des problèmes cérébraux au cours de leur vie, s’ils regardent trop le petit écran ». Le magazine révise que « l’étude a été publiée mercredi [dans le Journal of the American Medical Association (JAMA) Psychiatry] après le suivi de plus de 3 000 personnes durant 25 ans. Mais ses conclusions sont contestées ».
Le Point explique que 
« les participants qui regardaient la télévision plus de 3 heures par jour quand ils étaient de jeunes adultes courent 2 fois plus de risques d’avoir des problèmes cognitifs plus tard dans leur vie que ceux qui étaient plus actifs et passaient moins de temps devant leur écran ».
« Les chercheurs ont évalué leurs performances cognitives après 25 ans en utilisant trois tests destinés à évaluer la rapidité de réflexion, les fonctions d’exécution et la mémoire verbale 
», poursuit l’hebdomadaire.
Les auteurs écrivent ainsi que «
 les participants avec les habitudes de vie les moins actives, c’est-à-dire avec peu d’activité physique et beaucoup de télévision, étaient les plus susceptibles d’avoir de mauvais résultats à ces tests cognitifs ». Le Point note toutefois que « la mémoire verbale ne semble pas être affectée par une overdose de télévision ».
Le magazine livre en outre les propos d’Andrew Przybylski, psychologue à l’Université d’Oxford, qui réagit à cette publication : 
« Premièrement, leurs données sont entièrement fondées sur une mesure faite par les participants eux-mêmes du temps passé devant la télévision, ce qui peut être problématique ».
Le Point ajoute que le psychologue souligne que
 « les participants n’avaient pas effectué de tests cognitifs au début de l’étude, ce qui aurait permis d’avoir des données de référence. Et « près d’un participant sur trois n’est pas allé au bout de l’étude », regrette encore Andrew Przybylski, ce qui affaiblit d’autant les conclusions de ces travaux ».

 

 

07 12 15

« Quand le patient donne son avis, son médecin le soigne mieux »

Le Figaro

 

Delphine Chayet note en effet dans Le Figaro que « la décision médicale partagée permet de meilleurs choix thérapeutiques et favorise la bonne observance du traitement ».
La journaliste explique que «
 des chercheurs australiens viennent de démontrer que l’implication du patient dans le choix de son traitement permet à elle seule d’éviter les abus. [Ils ont] examiné les résultats d’une dizaine d’études menées en Europe auprès de 1.100 médecins généralistes et 492.000 patients. La revue, publiée en novembre, est réalisée par la collaboration Cochrane ».
Les auteurs écrivent ainsi que 
« le recours à une décision médicale partagée réduit de 40% la prescription d’antibiotiques dans le traitement des infections respiratoires ».
Delphine Chayet souligne que « 
l’enjeu est loin d’être anecdotique. Toux aiguës, otites et maux de gorge comptent parmi les principaux motifs de consultation hivernale et donnent lieu, en France, à 70% des prescriptions d’antibiotiques par les médecins de ville. Or l’antibiothérapie est souvent inutile dans ces affections ».
Elle « 
expose les patients à des réactions allergiques et à d’autres effets indésirables gênants: diarrhée, candidose, douleurs abdominales, etc. », poursuit la journaliste.
Delphine Chayet note que « 
dans l’étude Cochrane, les médecins ont pris le temps de communiquer ces données à leurs patients avant d’engager un dialogue sur le traitement approprié. Bilan : 29% des malades impliqués ont reçu une antibiothérapie dans les 6 semaines, contre 47% dans le groupe des consultations «normales» ».
La journaliste observe que 
« la démarche intéresse la HAS, qui a détaillé ses bénéfices dans un rapport rendu en 2013 ». Le Dr Cédric Grouchka, membre du collège de la Haute Autorité de santé, remarque ainsi : « La décision médicale partagée consiste à dépasser la relation paternaliste entre le praticien et son patient, afin de mieux tenir compte des attentes et valeurs de ce dernier. […] Il est démontré que les patients sont mieux informés et plus confiants dans la décision médicale prise en commun. Leur niveau d’anxiété est significativement plus bas, 1 mois après la consultation ».
Delphine Chayet relève qu’« 
une bonne communication aurait aussi un impact sur la sécurité des soins à l’hôpital. Selon une étude menée aux États-Unis, le risque de survenue d’un événement indésirable évitable est moins élevé chez les malades qui estiment avoir participé aux décisions durant leur hospitalisation. D’autres recherches indiquent que certains actes (comme des chirurgies de la hanche et du genou) pourraient être évités par la mise en œuvre de ce dialogue ».
La journaliste souligne toutefois qu’«
 il n’est pas facile de changer les mentalités. Selon une enquête internationale de 2011, 37% des Français estiment avoir été associés au choix thérapeutique lors d’une consultation avec un spécialiste, contre 80% des Suisses et 64% des Australiens. En consultation, un patient qui décrit ses symptômes serait interrompu au bout de 18 secondes en moyenne, selon une autre étude ».
Delphine Chayet remarque ainsi que « 
la crainte de perdre du temps en consultation est souvent invoquée par les médecins, même si plusieurs études indiquent que cette inquiétude est infondée. Les spécialistes mettent aussi en cause la priorité donnée au contrôle des connaissances dans les études de médecine ».

 

 

08 12 15

« Schizophrénie : la piste auto-immune »

Le Figaro

 

Pauline Fréour remarque dans Le Figaro que « la psychiatrie est le parent pauvre de la recherche médicale, alors même que les maladies mentales sont extrêmement répandues – un Français sur 5 sera concerné au cours de l’année ».
La journaliste note qu’« 
en réaction à cette sous-dotation, le prix Marcel Dassault récompense chaque année depuis 4 ans deux chercheurs pour leurs travaux prometteurs dans ce domaine ».
Pauline Fréour fait savoir qu’hier, 
« pour l’édition 2015, la Fondation fondaMental, réseau de coopération scientifique qui élit les gagnants en s’appuyant sur un jury international, a décerné le prix du «projet innovant» à Laurent Groc, directeur de recherche CNRS à l’Institut interdisciplinaire de neurosciences (Université de Bordeaux) ».
La journaliste explique que ses travaux
 « explorent les «liaisons dangereuses» entre le système immunitaire et certaines schizophrénies, schématise le chercheur. Les scientifiques ont observé récemment que certains patients schizophrènes présentent dans leur flux sanguin des «autoanticorps», signe d’un emballement de leur système immunitaire qui s’est, à un moment de leur vie et pour des raisons encore mal connues, retourné contre leur organisme ».
Laurent Groc précise que « 
ces autoanticorps ont initialement été observés chez des personnes atteintes d’encéphalite (une inflammation du cerveau, NDLR) dont les premiers stades de la maladie étaient des troubles psychotiques similaires à ceux des schizophrènes ».
Pauline Fréour indique ainsi qu’
« en utilisant des méthodes d’imagerie très perfectionnées, le chercheur et son équipe ont observé que ces autoanticorps avaient pour effet d’immobiliser certains récepteurs neuronaux (appelés NMDA) mobiles chez les personnes en bonne santé. Une anomalie qui pourrait expliquer de 10 à 20% des schizophrénies ».
La journaliste note que «
 le prix Dassault (230.000 €) permettra de poursuivre les recherches dans deux directions : mettre au point une méthode de diagnostic rapide pour identifier les malades concernés, et mieux comprendre le mécanisme d’action de ces autoanticorps, avec en ligne de mire, «à court terme», l’expérimentation sur des patients de différentes immunothérapies déjà prescrites dans d’autres pathologies ».
Pauline Fréour ajoute que «
 le prix du chercheur de l’année (15.000 €) a été attribué au Pr Philip Gorwood (hôpital Sainte-Anne, Paris) pour ses travaux sur l’identification de la vulnérabilité génétique aux addictions ».
« Ses recherches ont permis d’identifier des marqueurs génétiques qui augmentent de 36% le risque d’addiction chez les personnes qui en sont porteuses 
», précise la journaliste.

 

 

09 12 15

« A 39 ans, elle ressent de la douleur pour la première fois ! »

Sciences et Avenir

 

Sciences et Avenir relève en effet qu’« une patiente norvégienne atteinte d’une insensibilité congénitale à la douleur vient, sous l’effet d’un médicament, d’éprouver une sensation douloureuse ».
Le magazine explique que 
« cette patiente norvégienne avait 32 ans quand, en 2009, des médecins portèrent définitivement le bon diagnostic : « insensibilité congénitale à la douleur ». Durant son enfance et son adolescence, elle fut fréquemment traitée pour des ecchymoses et coupures. Elle subit l’ablation de l’appendice à titre préventif à l’âge de 2 ans. Durant l’intervention chirurgicale, le chirurgien ne nota aucune modification de la pression artérielle lors de la traction du péritoine, ce qui signait déjà une incapacité totale ou partielle à ressentir une douleur d’origine viscérale ».
Sciences et Avenir ajoute que « 
son insensibilité à la douleur lui valut par la suite plusieurs complications infectieuses osseuses, faute de pouvoir alerter à temps les médecins. De même, une infection oculaire survenue après un traumatisme entraîna une chute de la vision et nécessita finalement une greffe de cornée, là encore du fait d’une absence totale de douleur pouvant donner l’alerte ».
« Elle souffrit en outre de multiples fractures, qui ne furent reconnues que lorsqu’elles provoquèrent craquements, instabilité et luxation ! Elle confia même n’avoir jamais eu mal à la tête, ni de douleurs lors de ses deux accouchements. L’examen neurologique ne révéla qu’une anosmie bilatérale, autrement dit une perte quasi-totale de l’odorat »,
 précise Sciences et Avenir.
L’article explique qu’« 
en 2009, des généticiens norvégiens rapportèrent la cause de son insensibilité congénitale à la douleur : la présence de deux mutations sur le gène SCN9A, qui gouverne la production d’un canal aux ions sodium, baptisé Nav1.7. Ce canal sodique se trouve notamment à la surface de neurones sensitifs du système nerveux périphérique ainsi que sur les neurones olfactifs ».
Sciences et Avenir décrit ces travaux publiés dans 
Nature Communications « L’équipe de James Wood de l’University College London a conduit des expériences sur des rongeurs génétiquement manipulés, dont l’expression du gène SCN9A a été abolie. Ces souris mutantes, qui n’expriment donc pas le canal sodique Nav.1.7, présentent une insensibilité congénitale à la douleur comparable à celle observée chez l’être humain ».
« Les chercheurs ont montré que l’absence du canal Nav.1.7 entraîne dans les neurones sensoriels des rongeurs une augmentation de production d’enképhalines, sortes de morphines naturelles. Il existe chez ces souris mutantes une surproduction de substances naturelles anti-douleur. Il […] existe un lien direct entre une perte totale de la fonction des canaux sodium Nav.1.7 chez les souris mutantes et une suractivation du système opioïde de l’organisme, qui aboutit à une inhibition des messages douloureux provenant de neurones de la moelle épinière 
», explique le magazine.
Sciences et Avenir note que « 
les chercheurs ont ensuite évalué l’impact de l’administration de nalaxone, un médicament qui s’oppose à l’action des substances agissant dans l’organisme comme des morphiniques, un « antagoniste des morphinomimétiques » dans le langage des spécialistes ».
« L’administration de naloxone […] a eu pour conséquence de considérablement diminuer l’insensibilité à la douleur de ces animaux, et de restaurer les seuils douloureux thermiques et mécaniques. Les chercheurs ont également montré l’excitation de neurones sensitifs de la moelle épinière en réponse à des stimulations normalement douloureuses chez les souris mutantes recevant de la naloxone », 
indique l’article.
Le magazine indique donc que les chercheurs 
« ont cherché à déterminer quel pouvait être l’effet de la naloxone chez la patiente norvégienne. […] Ils ont constaté que cette femme pouvait ressentir, uniquement lorsqu’elle recevait de la naloxone, une douleur thermique lors de l’application sur la peau de brèves impulsions thermiques issues d’un laser. Par ailleurs, elle s’est alors plaint, pour la première fois, de douleurs dans une jambe qui avait été le siège de multiples fractures ! ».
Sciences et Avenir retient que « 
selon les chercheurs, une perte totale de flux d’ions sodium s’avère nécessaire (chez la patiente norvégienne ou chez les souris mutantes) pour entraîner une suractivation de la production de molécules anti-douleur naturelles par le système opioïde endogène. […] Ils en déduisent, a contrario, qu’une association d’agents capables de bloquer de façon sélective le canal sodique Nav.1.7 et de médicaments opioïdes pourrait s’avérer utile dans le traitement de douleurs chroniques ».

 

 

11 12 15

« Certains antidépresseurs auraient un effet ‘anti-âge’ »

Science et Vie

 

Science et Vie s’interroge : « Les antidépresseurs pourraient-ils, outre leur effet sur la dépression, rallonger notre durée de vie ? Une équipe de chercheurs germano-américaine vient de montrer qu’un certain type d’antidépresseur se révèle également être, par effet collatéral, une possible “pilule anti-âge” agissant en profondeur, c’est-à-dire à l’échelle des gènes eux-mêmes ».
Le magazine remarque que «
 le phénomène avait été identifié statistiquement en 2007 : une population de vers Caenorhabditis elegans (ou C. elegans) soumise à une substance antidépressive nommée miansérine (antidépresseur tétra-cyclique noradrénergique et sérotoninergique spécifique), voyait le temps de vie moyen de ses sujets augmenter de 30 à 40%. Mais on en ignorait la cause. Désormais on la connait : elle est génétique », indique le mensuel.
Science et Vie explique « 
le mécanisme identifié aujourd’hui par les chercheurs : […] la molécule de miansérine agit sur un groupe de quelque 3000 à 6000 gènes, en préservant et protégeant leur état d’activation individuel. En effet, un gène peut être actif (il s’exprime), ou inactif. Ainsi, d’une certaine manière, la drogue maintient le schéma des interrupteurs de ce groupe de gènes, phénomène qui n’est pas lié à la fonction antidépressive de la substance ».
« Là où intervient l’aspect “anti-vieillissement”, c’est que ce groupe de gènes est impliqué dans des processus de sénescence. Son schéma d’activation-désactivation est programmé pour garder en bon état les tissus et organes, ce qui évite l’apparition de pathologies ou défauts qui, en s’accumulant, conduisent à la sénescence et à la mort 
», précise le magazine.
L’article note que «
 si ce schéma reste plus ou moins inchangé durant l’enfance et le début de l’âge adulte, les diverses agressions subies au cours du temps par les gènes conduisent ceux-ci à inverser leur état d’activation – un mécanisme connu de la génétique, nommé “dérive transcriptionnelle”. Aussi, le groupe de gènes perd sa cohérence fonctionnelle globale ce qui l’empêche d’assurer sa fonction de préservation ».
Science et Vie indique qu’« 
en expérimentant avec des milliers de vers C. elegans soumis à de la miansérine durant différentes étapes de leur vie, […] les chercheurs ont constaté que la molécule de miansérine administrée à des vers ayant encore leur schéma d’activation en bon état (enfants et jeunes adultes) pérennise cet état au-delà du temps habituel. […] Leur corps demeure biologiquement jeune plus longtemps, retardant d’autant la sénescence et prolongeant ainsi l’espérance de vie de l’individu ».
Le magazine note que 
« les chercheurs attribuent cet effet anti-âge à la spécificité de l’antidépresseur, à savoir sa fonction d’antagoniste de la sérotonine (un neurotransmetteur du système nerveux central), dont l’action inattendue sur les gènes demande encore à être pleinement compris. Néanmoins, d’autres antidépresseurs aux fonctions semblables pourraient également avoir cet effet anti-âge ».
Science et Vie relève enfin que «
 le modèle animal utilisé par les chercheurs est usuel dans les études pharmacologiques, présageant d’une possible similitude des effets de cet antidépresseur tétra-cyclique antagoniste de la sérotonine. Les chercheurs prévoient donc de tester leur hypothèse sur des souris, avant de passer, le cas échéant, à l’homme ».

 

 

« Un tiers des jeunes médecins souffrent de dépression »

Le Parisien

 

Le Parisien note en bref que « 29% des médecins débutants [américains] seraient en dépression ou présenteraient des symptômes dépressifs »,selon une étude parue dans le Journal of the American Medical Association.
Le journal relève que «
 les jeunes médecins en internat seraient 3 fois plus nombreux que le reste de la population à présenter un état dépressif, selon cette enquête effectuée sur plus de 50 ans ».
Le Parisien explique que « 
de janvier 1963 à septembre 2015, 17.560 internes ont été étudiés, via des enquêtes et des entretiens effectués par des psychiatres et des psychologues. 4.969 d’entre eux présenteraient des signes de dépression, liés à la mauvaise qualité des soins apportés aux patients traités et à l’accroissement du nombre d’erreurs médicales ».

14 12 15

 

« La musique est une thérapie pour stimuler la mémoire et la bonne humeur »

Le Parisien

 

Le Parisien fait savoir qu’« une étude finlandaise, publiée dans le Journal of Alzheimer’s Disease, révèle les bénéfices du chant et de la musique sur les facultés cognitives et émotionnelles de notre cerveau et apporte du bien-être social ».
Le quotidien explique en effet que 
« les chercheurs de l’université d’Helsinki en Finlande ont suivi pendant 9 mois 89 binômes composés d’un soignant et d’un patient atteint de démence légère à modérée, répartis en deux groupes ».
« Le premier groupe a participé à un programme musical de dix semaines à base de chant et d’écoute de chansons familières. Le second groupe a poursuivi les soins habituels. À l’issue des 9 mois, les patients ont passé des tests neuropsychologiques et d’évaluation de l’humeur 
», précise le journal.
Le Parisien constate que 
« les activités musicales permettent d’améliorer différentes compétences cognitives, comme la mémoire de travail, les fonctions exécutives et de l’orientation, et soulagent aussi les symptômes de dépression significativement plus que le traitement standard ».
Le journal souligne que «
 les bénéfices du chant sont plus marqués chez les personnes atteintes de démence légère et plus jeunes (moins de 80 ans). En revanche, les bienfaits de l’écoute de chansons ou de musique sont plus significatifs chez les personnes à démence plus sévère. Les deux activités musicales influent au mieux sur l’humeur chez les personnes à déficience cognitive légère ou atteintes de maladie d’Alzheimer ».
Le Parisien conclut que «
 la musique peut donc être considérée comme une thérapie alternative qui permet non seulement de maintenir et de stimuler les capacités cognitives et émotionnelles, mais aussi d’apporter du bien-être social aux personnes âgées et déficientes ».

15 12 15

 

« Depakine : délivrance sous haute surveillance pour les femmes »

Le Figaro

 

Soline Roy relève en effet dans Le Figaro que « de nouvelles conditions de délivrance de cet antiépileptique entreront en vigueur en janvier pour les femmes en âge de procréer. Mais les autorités sanitaires peinent à diffuser l’information ».
La journaliste remarque ainsi que 
« les pharmaciens pourraient être placés devant un choix difficile à partir du 1er janvier : de nouvelles conditions de délivrance du valproate de sodium (Depakine ou génériques), un antiépileptique très utilisé mais dangereux pour le fœtus, seront imposées aux femmes en âge de procréer. Mais l’information peine à passer alors que, de l’aveu même de l’Agence national de sécurité du médicament (ANSM), ce médicament est essentiel pour un certain nombre de patientes ».
Soline Roy rappelle que «
 vendu en France depuis les années 1960, le valproate est utilisé contre l’épilepsie et les troubles bipolaires. Mais pris pendant une grossesse, il augmente de 10% les risques de malformations congénitales et jusqu’à 30 ou 40% les risques de trouble neuro-développemental chez l’enfant à naître ».
La journaliste souligne que 
« plusieurs études scientifiques ont, dès les années 1980, évoqué ces dangers. Mais les familles touchées accusent les autorités sanitaires et l’industrie d’avoir tardé à lancer l’alerte ; la justice s’est saisie du dossier. Les dangers restent en outre mal connus des non-spécialistes ; en 2014, 75.000 à 80.000 femmes en âge de procréer étaient encore sous valproate, selon l’ANSM ».
Soline Roy explique notamment qu’« 
en mai, l’agence sanitaire indiquait qu’il ne devait plus être prescrit «chez les filles, les adolescentes, les femmes en âge de procréer et les femmes enceintes, sauf en cas d’inefficacité ou d’intolérance aux alternatives médicamenteuses». La prescription doit désormais être faite au moins une fois par an par un spécialiste (neurologue, psychiatre ou pédiatre) et la patiente restant sous valproate doit signer un accord de soins prouvant qu’elle est informée des risques ».
« 
Las, le message peine à passer auprès des pharmaciens mais surtout des patientes, selon un sondage mené fin octobre par Vivavoice pour l’ANSM. Sur 202 officines interrogées, 77% étaient au courant des changements de conditions de délivrance. Du côté des patientes, 62% étaient peu ou pas informées, 94% n’avaient pas signé d’accord de soin et 55% n’avaient pas d’ordonnance de spécialiste, les trois quarts d’entre elles ignorant qu’elles en auraient besoin », relève la journaliste.
Soline Roy note qu’«
 en l’absence des documents normalement exigés, l’agence de santé préconise aux pharmaciens de délivrer quand même le médicament et de prendre contact en urgence avec le prescripteur. Car même si la patiente est enceinte ou envisage une grossesse, le médicament ne doit en aucun cas être «arrêté brutalement» ».

« Les antidépresseurs pendant la grossesse augmentent de 87% le risque d’autisme »

 

Le Parisien

 

Le Parisien indique que « la prise d’antidépresseurs pendant la grossesse accroîtrait de 87% le risque d’autisme pour l’enfant, selon une vaste étude canadienne publiée » dans le Journal of the American Medical Association, Pediatrics.
« Or, 6 à 10% des femmes enceintes se voient prescrire des antidépresseurs pour traiter une dépression, soulignent les chercheurs qui ont analysé les données médicales portant sur 145.456 grossesses dans la province de Québec »
, relève le journal.
Le Parisien cite le principal auteur, le Pr Anick Bérard, de l’Université de Montréal et du Centre Hospitalier Universitaire Sainte-Justine, qui remarque que 
« les diverses causes de l’autisme demeurent incertaines, mais des travaux ont démontré que la génétique et l’environnement pouvaient être des facteurs de risque ».
« Notre recherche a permis d’établir que le fait de prendre des antidépresseurs, surtout ceux agissant sur la sérotonine (un neurotransmetteur) pendant les deuxième et troisième trimestres de grossesse, double quasiment le risque d’autisme chez l’enfant »
, précise la chercheure.
Le quotidien explique que 
« le Pr Bérard et son équipe ont suivi 145.456 enfants de leur conception à l’âge de 10 ans, ainsi que la prise d’antidépresseurs par leur mère enceinte, étudiant également un ensemble d’autres facteurs pouvant contribuer à l’autisme ».
Le journal souligne que « 
certaines personnes sont ainsi génétiquement prédisposées à ce trouble si elles ont des antécédents familiaux. L’âge de la mère et la dépression sont également potentiellement liés à l’apparition de l’autisme, tout comme certains facteurs socioéconomiques telle la pauvreté ».
Le Pr Bérard précise : «
 Nous avons défini l’exposition aux antidépresseurs comme correspondant à au moins une ordonnance prescrite à une femme enceinte pendant le deuxième ou troisième trimestre de grossesse ».
Le Parisien note que la spécialiste 
« explique avoir choisi cette période car elle correspond au moment où le cerveau du bébé franchit une étape cruciale de son développement. Parmi les enfants sur lesquels portait l’étude, les chercheurs ont ensuite retenu ceux chez qui une forme d’autisme avait été diagnostiquée en vérifiant les dossiers médicaux de leur mère ».
Le journal indique que
 « 1.054 enfants ont été diagnostiqués à l’âge de 4,5 ans en moyenne, soit 0,72% de l’échantillon étudié. L’incidence de l’autisme chez les enfants a augmenté, passant de 4 pour 10.000 enfants en 1966 à 100 pour 10.000 aujourd’hui ».
« Bien que cet accroissement puisse être attribuable à une meilleure détection de l’autisme ainsi qu’à des critères plus étendus de diagnostic, les chercheurs estiment que des facteurs environnementaux jouent aussi un rôle 
», relève Le Parisien.
Le Pr Bérard observe qu’« 
il est plausible que les antidépresseurs engendrent l’autisme s’ils sont utilisés pendant la période de développement du cerveau du fœtus, puisque la sérotonine entre en jeu dans de nombreux processus développementaux prénataux et postnataux, y compris la division cellulaire ».
La chercheure ajoute que « 
certaines catégories d’antidépresseurs agissent en inhibant la production de sérotonine, qui entrave la capacité du cerveau de se développer entièrement dans l’utérus. […] Mieux cerner les répercussions de ces médicaments est une priorité en matière de santé publique, compte tenu de leur utilisation répandue ».

17 12 15

 

« Après les attentats de novembre, les services psy saturés de victimes qui ‘pensaient aller bien’ »

Le Monde

 

C’est ce que constate Le Monde, qui évoque « un contrecoup «classique après un tel traumatisme», observe Nicolas Dantchev, responsable du service de psychiatrie de l’Hôtel-Dieu, qui accueille un centre de consultation médico-psychologique d’urgence pour les victimes des attentats de Paris ».
Le praticien explique ainsi que « 
certains reprennent leur vie comme avant, retournent au travail, et puis les symptômes de traumatisme – flash-back, troubles du sommeil, scènes choquantes qui tournent en boucle – apparaissent plus tard. On parle alors de “troubles différés” ».
Le Monde souligne que 
« ces signaux peuvent apparaître jusqu’à 3 mois après le choc. […] C’est ainsi que les consultations n’ont pas cessé à l’Hôtel-Dieu, depuis le 13 novembre. Elles ont diminué, bien sûr, loin des 80 rendez-vous des premiers jours. Mais, quotidiennement, les psychiatres reçoivent encore entre 10 et 15 nouveaux patients. Et, chaque jour, «on en voit dont c’est la première consultation psychologique», poursuit Nicolas Dantchev ».
Thierry Baubet, responsable de la cellule d’urgence médico-psychologique (CUMP) de Seine-Saint-Denis, précise quant à lui qu’
« il y a plusieurs profils de personnes que l’on reçoit pour la première fois. […] Il y a des blessés, ou les proches de personnes décédées, qui ont été occupés à d’autres choses depuis les attaques… ».
« Mais il y a aussi ceux qui ne sont pas allés consulter tout de suite, non pas parce que «ça allait», mais parce qu’ils étaient déjà très atteints, sans forcément le savoir 
», poursuit le quotidien. Thierry Baubet indique que « ces personnes ont tout fait depuis les attentats pour éviter d’évoquer les événements traumatisants ».
« C’est ce que l’on appelle l’évitement »,
 remarque Nicolas Dantchev. Le Monde remarque que « les victimes désertent alors les lieux publics très fréquentés comme les transports en commun, ou les lieux qui leur rappellent les traumatismes, territoires où elles se sentent oppressées. […] Pour ceux-là, une simple séance de débriefing psychologique ne suffira pas à apaiser les troubles ».
Le journal explique que « 
ces patients sont d’habitude orientés vers des services de psychiatrie spécialisés en psychotraumatologie », mais Nicolas Dantchev relève qu’« en Ile-de-France, toutes les structures sont débordées et saturées. En temps normal, on a déjà du mal à trouver des consultations pour les victimes de viols ou de violences, qui ont besoin de ce genre de soin. Dans le contexte actuel, c’est encore plus compliqué ».
Le Monde observe que « 
selon Thierry Baubet, qui a bâti sa consultation en psychotraumatologie à Bobigny «sans moyens publics supplémentaires», «il faut que les pouvoirs publics se posent la question de renforcer l’aide» dans ce domaine de la psychiatrie ».
Le quotidien note que «
 la direction générale de la santé précise que ces questions seront abordées dans le cadre des «retours d’expérience» sur la mise en place du dispositif de prise en charge des victimes des attentats, dont elle promet que «les résultats, attendus mi-janvier, permettront son amélioration» ».

 

 

 

Revue de presse santé psy – novembre 2015

02 11 15

« Un enfant de moins de 2 ans sur dix s’endort avec des écouteurs »

Le Parisien Le Figaro Le Monde

 

Le Parisien s’interroge : « Fini le temps de la berceuse fredonnée par les parents à l’oreille de leurs bambins ? ». Le journal observe en effet qu’« une étude Ifop révèle que près d’un enfant sur dix de moins de 2 ans s’endort dans son lit avec un casque audio ou des écouteurs sur les oreilles. Pour les longs trajets en voiture, ils sont même 15% à utiliser ces appareils ».
Le quotidien constate que «
 ces chiffres consternent les pédiatres et les médecins ORL ». Jean-Louis Horvilleur, audioprothésiste qui « a coordonné l’enquête réalisée pour l’association «La semaine du son» avec le soutien de la Direction générale de la santé », déclare ainsi : « Nous sommes très inquiets de voir que la berceuse est remplacée par le casque ».
Le Parisien ajoute qu’« un enfant sur 5 de moins de 6 ans (21%) utilise casques et écouteurs. Ils sont 74% chez les 7-12 ans et 95% chez les adolescents ».
Le journal souligne que «
 selon les spécialistes ORL, l’utilisation des casques peut avoir d’importantes conséquences sur l’audition, notamment si les utilisateurs mettent le volume trop fort. Or, c’est souvent le cas chez les enfants et les adolescents. Les pédiatres jugent eux que, comme les écrans, l’utilisation d’écouteurs entraîne une excitation nuisible pour le sommeil ».
Le Parisien ajoute que « 
l’association «La semaine du son» conseille de limiter la durée d’écoute avec ses appareils et de baisser le volume. Les adolescents utiliseraient en moyenne le casque ou les écouteurs 2 heures par jour, les moins de six ans 31 minutes ».
Le Monde relaie aussi les résultats de cette enquête, soulignant que «
 la vraie surprise est venue des enfants de moins de 2 ans qui, selon leurs parents, seraient 15% à utiliser des casques et des écouteurs et à s’endormir avec eux lors de longs trajets en voiture (71% de ceux qui les utilisent), mais également dans leur lit (61%), soit 9% de l’ensemble des enfants de moins de 2 ans étudiés ».
« 
La durée moyenne d’écoute avec un casque et/ou des écouteurs a de quoi surprendre également, elle a été établie à une demi-heure par jour et en continu pour les enfants jusqu’à 6 ans », poursuit Le Monde.
Le Dr Jean-Michel Klein, président du Syndicat national des médecins ORL, remarque que « 
c’est consternant », le journal indiquant que le praticien « redoute les conséquences sur l’audition à long terme de ces enfants «incapables de dire si le son est trop fort. On va en faire des sourds à 30 ans» ».
Le Monde observe que «
 les tout-petits ne sont pas les seuls à s’endormir avec des casques, les adolescents étant 67% à le faire lors de déplacements en voiture et 69% dans leur lit, avec une durée d’écoute moyenne de 2 heures par jour ».
Le quotidien remarque que 
« cette évolution inquiète les spécialistes qui relèvent que pour entendre le son dans un endroit bruyant comme une voiture, les jeunes ont tendance à augmenter le son à des niveaux dangereux pour leurs oreilles. Un volume trop élevé provoque un vieillissement «prématuré et irréversible» de l’oreille interne ».

 

 

03 11 15

« Stérilisation féminine : un dispositif sous surveillance renforcée »

Le Figaro

 

Le Figaro s’interroge : « Essure est-il vraiment sûr ? Ce dispositif de stérilisation destiné aux femmes est sous les projecteurs des agences sanitaires depuis quelques mois ».
Le journal rappelle que «
 diffusé depuis 2002 en France et aux États-Unis, le produit n’a pas vraiment posé de problèmes jusqu’en 2013. La FDA, agence sanitaire américaine, s’est mise à recevoir une pluie de notifications de médecins et surtout de patientes signalant des effets indésirables : douleurs persistantes, hypersensibilité au nickel, saignements anormaux, perforations des trompes ou de l’utérus ou encore migration de l’implant, recensant près de 5100 plaintes à ce jour. Des femmes ont d’ailleurs ouvert une procédure judiciaire contre le fabricant, Bayer ».
Le Figaro explique qu’
« Essure est un petit implant flexible d’environ 4 cm glissé par voie naturelle jusque dans les trompes, via le vagin et l’utérus. Un tissu fibreux se forme autour de l’implant et obstrue définitivement le passage des spermatozoïdes vers les ovaires en 3 mois environ. La pose est effectuée par un chirurgien gynécologue obstétricien en centre de soin. Elle ne nécessite pas d’anesthésie générale, pas d’hospitalisation et pas d’incision ».
Le quotidien note que « 
devant la recrudescence des plaintes, la FDA a procédé à une audience publique fin septembre, convoquant des professionnels de santé, des patients et la direction de Bayer ».
Le journal relève que «
 la pose du dispositif n’est pas exempte d’effets indésirables et de complications. La pose est un échec dans environ 5% des cas, nécessitant de renouveler la tentative. Ensuite, si plus de 90% des femmes sont satisfaites du dispositif à long terme, d’autres en font les frais avec des douleurs persistantes dans le dos, dans l’abdomen ou lors des rapports sexuels mais aussi des perforations d’organes ou de tissus estimées à 1 à 3% des cas au cours des essais cliniques, soit statistiquement au moins 9.000 cas pour l’ensemble des femmes implantées à travers le monde ».
Le Figaro précise en outre qu’«
 en France, 3.500 stérilisations féminines sont effectuées chaque année […] et la pose d’Essure est devenue majoritaire par rapport à la ligature des trompes depuis 2010 puisque recommandée en première intention par la HAS. Dans l’Hexagone, le risque de perforation est plus bas qu’ailleurs, estimé à 0,3% probablement en raison de bonnes conditions de pose. Et dans l’immense majorité, les femmes sont satisfaites ».
Le quotidien fait savoir qu’« 
une étude de suivi menée par Bayer est actuellement en cours dans 14 centres français incluant 2.600 femmes ayant reçu l’implant entre 2008 et 2011 et jusqu’à 5 ans après la pose (étude Success II). Un premier point a été effectué auprès de l’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) en juillet dernier, suggérant près de 40% d’effets indésirables de toute nature ».
L’ANSM note que «
 les premières données fournies ne semblent pas remettre en question la sécurité intrinsèque du dispositif médical, elles orientent plutôt vers la nécessité d’un encadrement des pratiques chirurgicales au moment de la pose du dispositif sur lequel le ministère travaille ».
Le Pr Olivier Graesslin, secrétaire général du Collège des gynécologues obstétriciens, souligne quant à lui qu’« 
une formation et une bonne expertise de l’hystérographie sont indispensables. Les cas de perforations semblent en effet davantage liés à des erreurs techniques qu’à une migration secondaire de l’implant ».

04 11 15

 

« L’inquiétant développement de la consommation de drogue en France »

La Croix Le Monde

 

Pierre Bienvault note dans La Croix que « selon un rapport rendu public [hier par la Mission interministérielle de lutte contre les drogues et les conduites addictives (Mildeca)], le marché du cannabis est évalué à 1,117 milliard d’euros par an. Bien plus dosée en principe actif, cette drogue a connu une hausse de prix de 25% entre 2005 et 2010. Ce rapport confirme aussi la «démocratisation» de la consommation de cocaïne en France ».
Le journaliste souligne ainsi que «
 le cannabis vendu aujourd’hui en France, est bien plus dosé en principe actif. Et donc potentiellement plus dangereux pour la santé. […] Les consommateurs se procurent désormais du «cannabis plus cher et plus dosé» en THC, c’est-à-dire en tétrahydrocannabinol, son principe actif dont l’action sur le système nerveux modifie les sensations, les perceptions et le comportement de l’usager ».
Pierre Bienvault précise que « 
commandé par le premier ministre, ce rapport a été rédigé par trois chercheurs de l’université de Lille 2 et de l’Institut national des hautes études de la sécurité et de la justice (INHESJ). Son objectif est d’évaluer l’ampleur du trafic des drogues illicites en France ».
Le rapport observe notamment que «
 le cannabis reste en volume et en valeur le premier marché des drogues illicites en France ». David Weinberg, chercheur à l’INHESJ, souligne qu’« il y a un affrontement entre la filière productrice de résine de cannabis au Maroc et celle qui produit de l’herbe en Europe. Et pour séduire les consommateurs, les trafiquants ont choisi de doser davantage leur produit en le rendant ainsi plus attractif ».
Pierre Bienvault note ainsi que « 
dans les années 1980 et 1990, la concentration en THC de la résine de cannabis était d’environ 8%. Mais ces dernières années, des échantillons saisis en provenance du Maroc ont fait apparaître des chiffres plus élevés : 10% en 2007, 12% en 2011, 16% en 2012 et plus de 17% en 2013 ». François Beck, directeur de l’OFDT, ajoute qu’« aujourd’hui la teneur moyenne est de 21% pour la résine et de 13% pour l’herbe ».
De son côté, le Dr Laurent Karila, psychiatre à l’hôpital Paul Brousse de Villejuif et président de l’association SOS addictions, souligne que 
« plus un produit est dosé, plus les risques sont grands en particulier chez les adolescents et les personnes présentant une vulnérabilité psychiatrique. Les ados sont particulièrement à risque car leur cerveau est dans une phase de maturation qui dure jusqu’à 20-25 ans. Et un produit très dosé majore les risques de troubles de la mémoire, de l’attention mais aussi de dépression et d’envies suicidaires ».
Pierre Bienvault observe par ailleurs que 
« le prix de la cocaïne [a été] divisé par 3 en 10 ans. Cette baisse des prix a entraîné une hausse du nombre de consommateurs et leur diversification ». Le Dr Karila relève ainsi que « la cocaïne n’est plus réservée aux milieux festifs et branchés. Aujourd’hui, on voit tous les profils dans nos consultations : des artistes, des PDG, des chômeurs, des commerçants, des mères au foyer… ».
Le Monde rend également compte de ce rapport, et relève qu’« 
une des données marquantes de cette étude réside dans la place qu’occupe la cocaïne sur le marché français. […] Malgré un nombre de consommateurs infiniment plus faible (2,2 millions de Français l’ont expérimenté au moins une fois), la cocaïne talonne le cannabis en termes de chiffre d’affaires et s’installe comme le produit le plus rentable du paysage ».
Le quotidien souligne de plus que « 
l’étude propose la première évaluation du marché français des drogues de synthèse (MDMA et amphétamines). Avec un chiffre d’affaires estimé à 55 millions d’euros, elles arrivent en quatrième position, loin derrière le cannabis (1,1 milliard d’euros), la cocaïne (900 millions) et l’héroïne (266 millions), dont la consommation semble repartir à la hausse ».
« Contrairement au succès qu’elles rencontrent dans d’autres pays européens, […] les drogues de synthèse semblent donc constituer en France un marché encore relativement marginal 
», conclut le journal.

05 11 15

 

« Les Français sont bien soignés mais ils fument et boivent trop »

Les Echos Le Parisien

 

Solveig Godeluck indique en effet dans Les Echos qu’en matière de consommation d’alcool et de tabac, les Français « figurent toujours parmi les mauvais élèves, selon le Panorama de la santé publié mercredi par l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) ».
La journaliste constate qu’
« en France, 24% des plus de 15 ans déclarent fumer tous les jours. Il y a du mieux depuis l’an 2000, où ce taux atteignait 27%. Mais la moyenne des pays de l’OCDE, qui était alors sensiblement la même qu’en France, est depuis tombée à 20%. ».
« Les politiques publiques de prévention du tabagisme n’ont pas été à la hauteur. Par ailleurs, on boit plus de 11 litres d’alcool par an et par habitant dans l’Hexagone, contre moins de 9 litres en moyenne dans l’OCDE », 
ajoute Solveig Godeluck.
La journaliste précise que «
 l’alcool et le tabac, on les retrouve dans la mortalité prématurée des hommes. Alors que la France s’honore d’une des plus longues espérances de vie, à 82,3 ans contre 80,5 ans dans l’OCDE, les maladies liées au tabagisme ou les conduites à risques sous l’emprise de l’alcool écourtent des vies masculines. La France est classée numéro 2 ou 3 pour l’indicateur espérance de vie, à la naissance ou à 65 ans, mais tombe en quinzième position si l’on isole celle des hommes à la naissance ».
Solveig Godeluck souligne néanmoins que 
« la France fait partie du tiers des pays les plus performants en termes d’accès aux soins. […] L’usager ne consacre que 1,4% de son budget aux dépenses de santé, contre une moyenne de 2,8% dans l’OCDE. Les dépenses de santé pèsent 10,9% du PIB contre une moyenne de 8,9% : c’est un ratio important, mais il reste comparable à celui de l’Allemagne, du Danemark, de la Suède ».
« Mais cette couverture santé n’est efficace que parce que les mutuelles sont là pour boucher les trous laissés par la Sécurité sociale : 95% des Français ont une assurance complémentaire, alors que les Britanniques, qui font confiance à leur système étatisé, n’affichent qu’un taux de 10,6% 
», continue la journaliste.
Solveig Godeluck note que l’OCDE «
 émet des recommandations pour améliorer la performance de chaque système. En France, il faudrait éliminer des actes non pertinents. C’est l’un des pays de l’OCDE où l’on prescrit le plus de scanners et d’IRM, respectivement 193 et 91 pour 1.000 habitants. Mais est-ce bien utile dans tous les cas ? ».
La journaliste remarque en outre que 
« la France doit encore faire des efforts pour réduire la durée des séjours à l’hôpital, qui s’élève à 10 jours en soins curatifs contre 8 jours en moyenne dans l’OCDE. Une femme qui vient d’accoucher reste hospitalisée 4 jours, contre 3 jours en moyenne. Enfin, il faudrait prescrire moins d’antibiotiques ».
Solveig Godeluck souligne enfin que l’OCDE 
« salue les efforts français pour opérer les cataractes en ville, modérer la consommation de médicaments, accroître la part des génériques – même si le pays n’est pas encore au niveau, avec une part de marché des génériques de 30% contre 48% en moyenne dans l’OCDE ».
Le Parisien note également que «
 les Français fument et boivent trop selon l’OCDE ». Le journal souligne notamment que « les Français sont les 9e plus gros fumeurs et les 7e plus gros buveurs d’alcool. […] En France, près d’un quart (24%) de sa population est considéré comme fumeurs alors que 19 des 34 pays de l’OCDE présente moins de 20% d’accrocs à la cigarette ».
Le quotidien relève que «
 les meilleurs élèves comme la Suède, le Brésil et l’Islande affichent un taux à 11%. A l’inverse, les Grecs sont près de 40% à fumer quotidiennement », et remarque que « la France est en revanche mieux placé en ce qui concerne l’obésité, avec un adulte sur 7 en surpoids alors que la moyenne est de 39% dans l’ensemble de l’OCDE ».

 

 

06 11 15

« Alcooliques anonymes, les clés d’un succès »

La Croix

 

Dans La Croix, Pierre Bienvault fait savoir que « le mouvement des AA (Alcooliques anonymes) célèbre ce week-end à Paris ses 55 ans d’existence en France. Après une phase de méfiance, les médecins reconnaissent aujourd’hui pleinement l’utilité de ces mouvements d’anciens buveurs et le rôle crucial de l’entraide entre pairs face à l’alcoolo-dépendance », constate le journaliste.
Pierre Bienvault note ainsi que cet anniversaire est 
« l’occasion d’évoquer la bonne santé de ce mouvement né aux États-Unis en 1935 avant d’arriver en 1960 en France. Et qui aujourd’hui rassemble plus de 2 millions de personnes dans le monde réparties dans 116.000 groupes, et fait pleinement partie de l’univers de la prise en charge des personnes alcoolo-dépendantes ».
Le journaliste relève qu’«
 au départ, pourtant, les choses n’ont pas été simples avec les médecins qui se méfiaient de cette association venue d’outre-Atlantique avec ses règles très codifiées, comme ce programme des «12 étapes» à suivre pour connaître une abstinence «durable et épanouissante» ».
Le Dr Alain Rigaud, président de l’Association nationale de prévention en alcoologie (Anpaa), note qu’
« il y avait aussi une dimension spirituelle très forte assez inédite en France dans le monde de l’alcoolo-dépendance ». Le Pr Michel Reynaud, addictologue à l’hôpital Paul-Brousse de Villejuif et président du fonds Action addictions, évoque « une méconnaissance et une ignorance mutuelles ».
« Mais au fil des ans, les médecins ont appris à mieux mesurer l’utilité de ces mouvements d’anciens buveurs et n’hésitent plus aujourd’hui à y envoyer leurs patients 
», continue Pierre Bienvault.
Jean-Pierre, porte-parole des AA, déclare quant à lui : 
« Nous avons toujours eu de bonnes relations avec les médecins car nos actions sont complémentaires. […] Au départ, pour sortir de l’enfer que constituait ma vie avec l’alcool, je me suis tourné vers la médecine. J’ai pris des médicaments, j’ai fait trois cures de sevrage. Cela a été précieux mais je n’aurais jamais arrêté définitivement sans les AA. Car après une cure, c’est assez facile de ne plus boire. Pendant 15 jours ou un mois, vous tenez relativement bien. Mais au bout d’un moment, la médecine ne peut plus rien pour vous. Et je sais que sans le soutien des AA, je n’aurais jamais tenu dans le temps ».
Pierre Bienvault souligne ainsi que «
 médecins et anciens buveurs le disent : il n’existe pas de recette infaillible pour oublier définitivement la bouteille. Pas d’explication unique non plus pour expliquer le succès des AA dans certaines abstinences parfois spectaculaires et durables ».

09 11 15

 

« Bien entendre protège du déclin cognitif »

Le Figaro

 

Rappelant que « la perte auditive liée à l’âge, ou «presbyacousie», est un phénomène fréquent qui concerne 30% des plus de 65 ans et 80% des plus de 80 ans, » Le Figaro souligne que « cette baisse de l’audition n’est pas seulement inconfortable : dépression, chutes, isolement social »mais qu’elle est à l’origine de « nombreux maux chez les seniors » et, « c’est désormais prouvé, d’une accélération du déclin cognitif ».
Le Figaro indique que
 « le risque de démence est ainsi doublé chez une personne atteinte d’une perte auditive modérée, et multiplié par 5 pour une perte sévère ».
Le Pr Hélène Amieva, épidémiologiste à l’Inserm, indique pour sa part 
« qu’on y voit la marque d’une réticence psychologique, d’une barrière financière et/ou d’un dépistage insuffisant, le taux d’appareillage est bien en deçà des besoins : seulement une personne sur trois qui le nécessite porte des prothèses auditives ».
Le Figaro revient sur l’étude réalisée par le Pr Amieva : 
« Pour savoir si l’audition récupérée grâce aux audioprothèses protégeait contre le déclin cérébral au même titre qu’une bonne ouïe », la spécialiste indique que « son équipe a analysé les déclarations de 3.670 personnes dans le cadre d’une expérience au long cours en Gironde. Les participants avaient été interrogés, il y a 25 ans, alors qu’ils étaient âgés de 65 ans ou plus : 35% déclaraient une gêne auditive. Mais seuls 17% d’entre eux étaient appareil­lés. Ils ont ensuite été soumis régulièrement au test MMSE, pour évaluer leurs performances cognitives ».
Le Figaro note que
 « le résultat, publié dans le Journal of the American Geriatrics Society, est clair : les personnes corrigées ont des résultats aussi bons que celles qui entendent bien. Et toutes faisaient mieux que les malentendants non équipés ».
Pour le Pr Amieva, 
« l’explication la plus plausible, c’est que la personne qui entend mal participe moins à la vie sociale, ce qui réduit ses interactions et appauvrit les informations qui parviennent à son cerveau », note le Figaro. « Peut-être parce que c’est considéré comme très banal, la presbyacousie est sous-diagnostiquée », regrette-t-elle.  
De son côté, Jean-Michel Klein, président du syndicat national des ORL, rappelle que 
« le pivot, avant même l’ORL, c’est le médecin généraliste. Il faut insister pour que l’ensemble du système se réveille ».
Quoiqu’il en soit, pour la Pr Amieva
, « pour un vieillissement réussi, il faut désormais faire la promotion d’une activité physique et d’un régime méditerranéen, mais aussi du maintien d’une bonne audition  ».

 

 

10 11 15

« Santé au travail, l’Etat jugé coresponsable »

Les Echos

 

Les Echos indique que « deux décisions rendues lundi par le Conseil d’Etat en matière de santé et de sécurité au travail ont fait l’effet d’une bombe » car désormais, « l’Etat peut être jugé coresponsable d’une maladie ou d’un accident professionnel d’un salarié au côté de son employeur, qui peut donc à bon droit obtenir le remboursement d’une partie des dommages et intérêts qu’il a dû payer » a conclu la plus haute juridiction administrative ».

12 11 15

 

« Schizophrénie, l’essor d’une méthode innovante »

La Croix

 

La Croix revient sur cette maladie « encore mal connue du grand public », qui « se déclare en général entre 15 et 25 ans » et évoque le réseau Profamille qui « propose aux proches de personnes atteintes de schizophrénie un programme psycho-éducatif dont l’objectif est double : mieux les informer sur ce trouble et leur apprendre des techniques pour faire face aux situations difficiles ».
La Croix souligne qu’« 
un congrès dédié à cette méthode, mise en œuvre par environ 80 équipes de thérapeutes, se tient aujourd’hui et demain au ministère de la Santé » et propose les témoignages de Bénédicte et Jean-Didier, chacun parent d’un enfant schizophrène ayant eu recours au programme du réseau Profamille.
Bénédicte, qui vit seule avec son fils son fils de 23 ans, atteint de schizophrénie, déclare : « 
Ce programme nous a sauvés. Les symptômes de la maladie sont difficiles à décrypter lorsque l’on n’est pas formé. Au début, j’avais l’impression que mon fils faisait exprès de traîner, de se lever tard, je le traitais de fainéant. Je lui faisais la morale, je m’énervais, sans comprendre à quel point il souffrait. Et au lieu de calmer ses symptômes de persécution, j’augmentais le niveau de stress ! ». Le quotidien explique qu’« avec l’aide de deux psychologues, au sein d’un groupe d’une dizaine de personnes, Bénédicte apprend peu à peu à appréhender les réactions d’Édouard et à ajuster son comportement ».
Le quotidien poursuit
 : « «Le programme nous fournit une boîte à outilsschématise Jean-Didier, policier à la retraite dont la fille de 31 ans souffre de schizophrénie. Avec l’écoute réflexive, par exemple, on apprend à être attentif à son enfant, à ne pas donner son opinion quand il ne la demande pas, à être dans l’empathie» ».
La Croix rappelle que, se caractérisant par « 
une anomalie du traitement de l’information par le cerveau entraînant une perception ou une interprétation fortement erronées de la réalité », la schizophrénie, touche environ « 1% de la population française » et « près de 80% des personnes atteintes n’arrivent jamais à travailler ». « Cette anomalie serait favorisée par des facteurs génétiques créant un «terrain à risque» », poursuit le quotidien.
Parlant du diagnostic, le quotidien explique que l’on peut le poser « 
lorsqu’un nombre minimal de signes apparaissent et durent dans le temps : des hallucinations auditives, olfactives ou visuelles, des délires, un isolement social, un manque d’énergie ou de volonté ainsi que divers troubles cognitifs ».
Pour Bénédicte et Jean-Didier, il y a tout de même une amélioration dans leurs vies : 
« On sait que le malade ne va pas guérir mais quand la crise surgit, on se sent moins démuni », note Jean-Didier. De son côté, Bénédicte « avoue avoir été un peu déçue qu’Édouard ne puisse pas reprendre des études. «Les cours collectifs, c’était trop difficile pour lui.» Mais cette courte tentative lui a permis de se faire un ami. «Il a retrouvé une certaine vie sociale, il s’est aussi mis au piano. Et à la maison, tout est plus apaisé» ». 
« 
Des résultats : voilà ce que les promoteurs de Profamille, un programme né au Canada qui a pris son essor en France il y a une dizaine d’années, mettent en avant », note La Croix qui cite le psychiatre Yann Hodé, « l’un des premiers à l’avoir mise en place dans son hôpital à Rouffach (Haut-Rhin) » : « La méthode est efficace. Au bout d’un an de formation, la moitié des proches souffrant de dépression voient leurs symptômes disparaître, et le nombre de jours d’arrêt de travail est divisé par trois ».

16 11 15

 

« Des ‘psy’ mobilisés au chevet de ceux qui ont vécu l’imminence de leur mort »

Le Figaro

 

C’est ce que titre Le Figaro, qui se penche sur les cellules d’urgence médico-psychologiques, qui « soignent les grands blessés de l’âme ».
Le journal remarque : 
« Comment vivre quand on s’est vu mourir ? Comment penser quand on est soudain sans nouvelles de son enfant, d’un ami, d’une sœur ? », et interroge Pascal Pannetier, psychiatre référent de la cellule médico-psychologique de Metz, « qui est venu, comme d’autres médecins de la zone de défense du Grand Est, aider ses collègues parisiens ».
Le psychiatre observe que 
« les gens que l’on a rencontrés tout de suite après l’attentat ne voulaient pas de psy. Ils voulaient surtout des informations, des identifications dans un moment de complète impuissance face au chaos ».
« Ces gens étaient en colère, parfois très hostiles, ou alors n’étaient pas en capacité de parler, et notre objectif était de tenter de les amadouer afin de leur donner envie de revenir nous voir après », 
continue Pascal Pannetier.
Le Figaro cite le Pr Louis Crocq, médecin général, psychiatre des armées, «
 qui a mis sur pied le réseau national des CUMP [Cellules d’urgence médico-psychologique] », notant que « si certains rescapés ou ceux qui ont été légèrement blessés peuvent réussir à focaliser leur énergie sur une action efficace, les personnes qui sont particulièrement choquées vivent «la proximité de leur mort, l’effroi, l’absence de solution…» ».
« On peut alors observer différents types de réactions. De l’immobilité stuporeuse à une agitation incontrôlée en passant par la fuite panique vers le danger ou encore un comportement automatisé, raconte le spécialiste. Le plus souvent, ils perdent leur capacité à s’orienter dans le temps et dans l’espace. Ils ont l’impression d’être à côté de leur corps »,
 indique le médecin.
Le journal précise que «
 pour toutes ces personnes, le premier travail «est de les amener à formuler des mots pour essayer de trouver du sens à quelque chose d’insensé. En parlant, ils reviennent dans le monde des vivants». Une fois le premier contact établi, ces grands blessés de l’âme sont invités à se représenter une semaine plus tard pour un entretien «plus construit, plus élaboré », poursuit Pascal Pannetier […] Tout aussi importante est la réaction de la société, ajoutent les deux spécialistes ».

 

 

19 11 15

Attentats : « Indispensables cellules psychologiques »

Le Parisien

 

Le Parisien revient sur les attentats et indique notamment que « dans les Xe et XIe arrondissements de Paris, des cellules de soutien psychologique accueillent les habitants souhaitant soulager leur angoisse ».
« Les salles de réunion ont été réorganisées en cellules de soutien psychologique. Des équipes pluridisciplinaires y accueillent les personnes souffrant d’un traumatisme psychologique à la suite des attentats », 
observe le journal.
Le Parisien explique ainsi que 
« depuis lundi, plus d’une centaine de personnes ont poussé les portes de la cellule de soutien psychologique mise en place par la mairie du Xe arrondissement. Comme à la mairie du XIe, plusieurs salles ont été mises à disposition pour permettre aux «victimes et impliqués» de s’exprimer devant des psychiatres ».
« Une cellule psychologique comme il en existe désormais après chaque drame collectif. […] Hier, celle de Saint-Denis, constituée pour les habitants touchés par les explosions des kamikazes au Stade de France, a été réactivée »,
 ajoute le quotidien.
Le Parisien cite Laure Zeltner, psychiatre membre de la cellule d’urgence médico-psychologique rattachée au Samu des Yvelines, qui remarque que 
« beaucoup vivent en boucle ces événements et ne sont plus en capacité de se projeter dans l’avenir ou peuvent avoir le sentiment de ne plus appartenir au monde des vivants ».
Le quotidien ajoute qu’« 
au-delà des symptômes visibles de stress psychologique (irritabilité, insomnie, crises de tremblements, sensibilité accrue au bruit), les médecins sont là pour évaluer l’ampleur du traumatisme afin d’orienter certains vers un thérapeute ».
Laure Zeltner souligne ainsi qu’«
 une personne qui ne serait pas prise en charge alors qu’elle en a besoin peut avoir des réactions graves à long terme. Certains peuvent se replier chez eux, se retrouver isolé socialement, être dans l’incapacité d’avoir une vie de famille ou de travailler ».
Le Parisien relève par ailleurs que «
 si le rectorat a mobilisé ses propres psychologues pour intervenir à la demande dans les écoles du quartier, certains parents inquiets sont venus chercher des réponses aux questions que leur posent leurs enfants ».
Le journal précise enfin que «
 la cellule psychologique mise en place au fond d’un couloir discret du cinquième étage de la mairie restera ouverte jusqu’à dimanche. Mais la ville envisage de maintenir le dispositif plus longtemps si le besoin des habitants du quartier s’en fait sentir ».

« Les bébés prématurés et leur famille encore trop souvent négligés »

 

Le Parisien

 

Le Parisien relève qu’« avec plus de 60.000 bébés qui naissent prématurément chaque année, la prématurité est un enjeu de santé publique, estime l’association SOS Préma, qui déplore une prise en charge encore insuffisante de ces nouveau-nés vulnérables et de leur famille ».
Charlotte Bouvard, fondatrice de l’association, a ainsi déclaré mardi dernier, à l’occasion de la Journée mondiale contre la prématurité : « 
Nous sommes là pour réveiller les consciences. Ces bébés sont nos adultes de demain ».
Le Parisien souligne que « 
dans le monde, un bébé sur dix naît prématuré, c’est-à-dire avant 37 semaines d’aménorrhée (ou 35 semaines de grossesse). En France, il concernait 7,4% des naissances en 2010 contre 5,9% en 1995, soit près de 22% d’augmentation en 15 ans ».
« Cette évolution s’explique par les progrès de la science, le développement de la procréation médicalement assistée qui favorise les grossesses multiples et donc les naissances prématurées mais aussi le mode de vie des femmes (fatigue liée à un travail pénible, stress, tabagisme, mauvaise alimentation) ainsi que le recul de l’âge de grossesse 
», explique le journal.
Le quotidien constate que «
 3 enfants sur 4 qui décèdent sont des prématurés. Et sans aller jusqu’à cette issue tragique, 40% des grands prématurés (avant 30 semaines de grossesse) présentent des difficultés ou un handicap ».
Charlotte Bouvard insiste : « 
La prise en charge du nouveau-né et de sa famille reste insuffisante ». Elle « dénonce par ailleurs des inégalités de traitement intolérables sur le territoire. Les mois, voire les années suivant cette naissance sont « un parcours humain extrêmement difficile pour les parents » », ajoute Le Parisien.
La responsable évoque «
 des cas nombreux de mamans ayant accouché dans une maternité et dont les bébés sont hospitalisés à plus de 100 km de celles-ci », déclarant que « certaines ne font la connaissance de leur enfant que plusieurs jours après sa naissance ».
Le quotidien ajoute qu’« 
elle regrette également le manque de moyens » : « Il y a des services de néonatologie qui ne disposent même pas de fauteuils décents pour que la maman puisse allaiter dans des conditions décentes », remarque Charlotte Bouvard.
Le Parisien note enfin que «
 l’association, qui a aidé plus de 500.000 familles depuis 2004, a annoncé la création d’un groupe de travail « Prématurité et nouveau-nés vulnérables » à l’Assemblée Nationale, sous la houlette d’Isabelle Le Callennec, députée (Les Républicains) d’Ile-et-Vilaine ». Charlotte Bouvard précise que « l’objectif est d’élaborer une politique de long terme pour les plus petits et préparer un projet de loi qui sera déposé en février ».

 

 

23 11 15

« Les aliments qui donnent la pêche »

Le Point

 

Le Point s’interroge : « Et si l’antidépresseur était dans l’assiette ? », remarquant qu’« en agissant sur notre cerveau, certains aliments sont de fidèles complices de la bonne humeur ».
Le magazine explique que
 « parce que «bien manger, c’est le début du bonheur», les chercheurs ont étudié l’impact de l’alimentation sur nos états d’âme. Il en ressort que certains aliments favorisent de façon substantielle la production de sérotonine, synonyme de bien-être ».
Le Point se penche ainsi sur 
« la sérotonine, sésame de la bonne humeur ». Il rappelle que « la sérotonine est le neurotransmetteur de l’apaisement, du bien-être et de la préparation au sommeil. Très lié à l’alimentation, la présence ou au contraire la carence de cette protéine va permettre de stabiliser ou d’accentuer les baisses de moral ».
« On constate ainsi que les envies de chocolat et autres pulsions sucrées sont souvent la conséquence d’un manque de sérotonine. Pour réguler ses envies difficilement contrôlables, il faut privilégier des aliments capables de stimuler la production de ce neurotransmetteur. Consommer des aliments fermentés comme le yaourt, des avocats stimule la sérotonine dont manquent les gens qui souffrent de dépression », 
note l’article.
«
 Idem pour les aliments riches en oméga trois tels que les poissons gras, ou les huiles de noix et colza qui, outre leur impact sur la sérotonine, permettent de faire chuter le taux de cortisol et d’adrénaline, qui sont deux hormones que l’on retrouve en grande quantité chez les individus stressés », poursuit le magazine.
Le Point évoque le tryptophane, «
 un acide aminé issu de l’alimentation permet de synthétiser nos cellules nerveuses en sérotonine. Particulièrement riches de cet acide aminé, la banane et les pépins de potiron sont des alliés de l’équilibre émotionnel ».
Le magazine se penche sur le magnésium, « 
minéral antistress » : il « entre dans de nombreuses réactions enzymatiques. Une carence de ce minéral entraîne fatigue, irritabilité et anxiété. Voilà pourquoi la médecine recommande vivement la consommation de chocolat, noir de préférence. Le chocolat contient également de la phényléthylamine, un alcaloïde bon pour le moral ».
Le Point note en outre que « 
contre toute attente la consommation de piments est bénéfique pour le moral. Ces derniers libèrent beaucoup de capsaïcine, une substance que le cerveau lie automatiquement à la douleur. Pour maîtriser cette douleur, on produit beaucoup d’endorphines, ce qui influence nos états d’âme ».
Le magazine aborde enfin « 
les glucides anti-déprimes » : « Bien qu’ils ne soient pas bons pour la ligne, les aliments gras et sucrés tendent à rendre plus heureux parce qu’ils augmentent la production de la fameuse sérotonine qui rend «moins triste, plus énergique et plus sociable». Mais, le processus est vicieux et certains d’entre nous utilisent la consommation de sucres rapides comme «médicaments» ».
En conclusion, Le Point observe que «
 cette pratique qui consiste à sélectionner des aliments pour leurs vertus euphorisantes trouve de nombreux adeptes outre-Atlantique qui l’appellent déjà la «Feel Good Food»… ».

 

 

24 11 15

« L’humour défaillant, signe de démence ? »

Le Figaro

 

C’est ce que se demande Le Figaro, qui indique qu’« une étude britannique vient de montrer que des changements d’humour chez une personne pourraient permettre de prédire très précocement la survenue d’une démence ».
Le journal relate ainsi les travaux de chercheurs du Centre de recherche sur la démence (University College London), parus dans le 
Journal of Alzheimer’s Disease : « Les chercheurs ont interrogé les proches de 48 patients touchés par différents types de démence (aphasie primaire progressive, démence sémantique, maladie d’Alzheimer, démence fronto-temporale) ». 
« 
Les scientifiques se sont particulièrement intéressés au sens de l’humour des malades d’Alzheimer (60% à 70% des cas de démence) et à celui des malades atteints de démence fronto-temporale (DFT), la plus présente chez les moins de 55 ans. Alors que la première peut être détectée précocement par des difficultés à mémoriser des informations récentes, la DFT se distingue par des modifications du comportement et de la personnalité », précise le quotidien.
Le Figaro observe qu’« 
en moyenne, les proches des patients atteints de DFT ont repéré un changement d’humour 9 ans avant l’apparition des premiers symptômes. Les malades préféraient les comédies burlesques (Mr Bean, Benny Hill, le dessin animé Tom and Jerry) aux comédies satiriques ou absurdes (Monty Python), plutôt appréciées par les 21 personnes en bonne santé interrogées ».
Le quotidien ajoute que «
 les malades avaient tendance à rire d’événements insignifiants (une voiture mal garée, un chien qui aboie) ou graves («Lorsque je me suis gravement ébouillanté l’année dernière, il a trouvé cela très drôle», «Je suis asthmatique, et cela le fait rire quand j’ai du mal à respirer», disent les proches) ».
Le Dr Serge Belliard, neurologue au Centre Mémoire de ressources et de recherche du CHU de Rennes et chercheur à l’Inserm, explique ainsi que «
 les personnes atteintes d’une dégénérescence fronto-temporale ont perdu leur cognition sociale, c’est-à-dire les règles sociales permettant de s’adapter à autrui, mais aussi leur capacité à se mettre à la place de l’autre et à détecter ses émotions. Elles ne peuvent plus comprendre l’humour sarcastique et le second degré. Il leur reste un humour plus basique, celui des enfants en bas âge ».
Le Figaro note donc que « 
pour les auteurs, «l’humour pourrait être un moyen particulièrement sensible de détecter la maladie», et de distinguer entre elles différentes démences : les patients Alzheimer de l’étude ont majoritairement conservé leur humour d’avant la maladie ».
Le Dr Camilla Clark, coauteur de ce travail, souligne que 
« les changements de personnalité et de comportement doivent faire l’objet d’études supplémentaires, et les médecins eux-mêmes doivent davantage considérer ces symptômes comme des signes précoces de démence ».
De son côté, le Pr Francis Eustache, directeur de recherches sur les troubles de mémoire et les maladies neurodégénératives à l’Inserm, réagit : «
 Ces résultats sont assez conformes à ce que l’on pouvait attendre. […] L’étude est originale et met le doigt sur une modification comportementale peu étudiée en neuropsychologie. Mais compte tenu du nombre modeste de patients étudié, considérer l’humour comme un marqueur de la maladie me semble excessif ».