Archive for the ‘Revue de presse’ Category.

Revue de presse santé psy – mars 2020

 

« Près de 70% des enfants autistes n’ont pas de déficience intellectuelle grave »

Le Monde Le Figaro

Pascale Santi observe dans Le Monde : « Pas simple d’avoir une photographie précise du nombre de personnes touchées par l’autisme. Le manque de données était une critique récurrente faite par le rapport de l’inspection générale des affaires sociales (Igas) de 2016, piloté par Claire Compagnon, aujourd’hui déléguée interministérielle chargée de la mise en œuvre de la stratégie nationale pour l’autisme au sein des troubles du neurodéveloppement ».
La journaliste rappelle que 
« les troubles du spectre de l’autisme (TSA) se caractérisent par des difficultés à communiquer, à avoir des interactions sociales, ainsi que par des comportements ou des intérêts restreints et répétitifs ».
Elle indique qu’« 
un pas a été fait pour mieux cerner leur prévalence, avec la publication de chiffres [ce mardi] dans le Bulletin épidémiologique hebdomadaire (BEH) de Santé publique France ».
La Pr Amaria Baghdadli, responsable du Centre d’excellence sur l’autisme et les troubles du neurodéveloppement (CEAND du CHU de Montpellier), relève ainsi que 
« la France se met enfin en mouvement et ce afin de mieux comprendre les déterminants de l’autisme ».
Pascale Santi explique :
 « Les registres des handicaps de l’enfant, qui couvrent les départements de la Haute-Garonne (RHE31), de l’Isère, de la Savoie et de la Haute-Savoie (RHEOP), recensent une prévalence de 8 à 10/1000 pour des enfants de 8 ans, nés entre 1995 et 2010 et ayant reçu un diagnostic de TSA au plus tard entre 2003 et 2018. Des prévalences en deçà de celles couramment admises ».
« Pour cette génération ciblée par le registre, il y a probablement une tendance à n’identifier que les cas évidents. Cela illustre aussi l’accès insuffisant au diagnostic. Ces données soulignent toutefois «une augmentation considérable de la prévalence au cours des 15 dernières années» »,
 continue la journaliste.
Elle ajoute : 
« Tout comme celles collectées à partir du système national des données de santé (SNDS), qui recense 119.260 personnes souffrant de troubles envahissants du développement. La prévalence aurait doublé, passant de 9,3/1000 en 2010 à 18,1/1000 en 2017 ».
Pascale Santi note que ces 
« chiffres, de l’avis des auteurs, comportent des limites. En effet, ces données sont extrapolées sur la base de l’attribution à des patients d’une ALD […]. Or, les enfants, notamment les plus jeunes, ne se voient pas toujours attribuer d’ALD ».
La journaliste retient que 
« la prévalence de l’autisme en France est en réalité proche de 1% dans la population générale, comme à l’échelle mondiale. […] L’augmentation au niveau mondial s’explique notamment par l’évolution des critères diagnostiques ».
Pascale Santi indique que
 « plusieurs enseignements peuvent être tirés, notamment à partir de la cohorte Elena. Créée en 2013, elle compte 900 enfants autistes de 2 ans à 16 ans issus de 13 centres de neuf régions, recrutés entre janvier 2013 et fin décembre 2019. Elle révèle la très grande hétérogénéité dans la gravité des TSA ».
« «69,9% des enfants ont une déficience intellectuelle légère, voire n’ont pas de déficience», indique le BEH. Alors que c’était l’inverse il y a 10 ans. Des interventions plus précoces peuvent expliquer en partie cette évolution »,
 note la journaliste.
Amaria Baghdadli, première auteure, souligne toutefois qu’«
 il reste beaucoup de formes graves, qui mobilisent toute l’énergie de la famille, du personnel soignant ».
Pascale Santi relève que «
 «le nombre d’enfants autistes présentant des comorbidités reste élevé», poursuit Claire Compagnon : trouble de déficit de l’attention et hyperactivité (TDAH), des «dys», des troubles du développement intellectuel, mais parfois aussi des maladies neurologiques (épilepsies sévères) ou psychiatriques (troubles anxieux…) ».
La journaliste remarque que 
« pour les enfants de la cohorte suivis au moins 3 ans, «on observe des trajectoires de développement très variables et positives pour un grand nombre d’entre eux», explique Amaria Baghdadli. Autre élément, «le rôle des familles dans l’évolution de leur enfant et la nécessité de les soutenir, comme le rôle très important des troubles de l’intégration neurosensorielle», indique l’étude ».
Richard Delorme, chef du service de psychiatrie à l’hôpital Robert-Debré (AP-HP), résume que
 « ces chiffres doivent certes être interprétés avec précaution, mais donnent une représentation de l’autisme en France alors qu’on en était jusqu’ici complètement dépourvu. Cela montre une vraie volonté affichée d’aller de l’avant dans l’épidémiologie ».
Le Figaro titre pour sa part : 
« La hausse du nombre d’autistes confirmée ». Le journal relate aussi cette « première en France : deux études sur les chiffres de l’autisme et son augmentation sont publiées ce mardi dans le [BEH] ».
Le quotidien retient notamment que 
« le premier article confirme une augmentation de troubles du spectre autistique chez les enfants de 8 ans, notamment grâce à des diagnostics plus précis. […] La deuxième étude publiée par Santé Publique France donne des résultats inédits sur l’autisme en France ».
« Elle a été réalisée à partir des chiffres de recours aux soins (hospitalisation, suivi ambulatoire en psychiatrie, affections de longue durée) dans le système national des données de santé. Mais elle ne comprend pas encore les chiffres du médico-social (faute d’harmonisation informatique) ni des soins en libéral »,
 précise Le Figaro.
Le journal note qu
’« elle permet d’arriver au chiffre de 119.260 personnes autistes, identifiées en 2017. Ce qui correspond à une prévalence de 17,9 personnes pour 10.000, soit 0,18% de la population. On est loin des projections de l’Inserm, selon lequel ce handicap concerne environ 700.000 personnes en France ».
L’épidémiologiste Catherine Ha, co-auteur, souligne que 
« les personnes âgées de plus de 15 ans sont sous-estimées dans l’étude car, à partir d’un certain âge, la prise en charge des personnes autistes se fait davantage dans le médico-social ».

Date de publication : 10 mars 2020

« Un soutien psychologique pour les soignants en première ligne »

Le Figaro

Anne-Laure Frémont note en effet dans Le Figaro : « Stress, difficulté à dormir, à « décrocher »… Le personnel soignant, en première ligne dans la lutte contre le coronavirus, va être soumis à rude épreuve ».
La journaliste fait savoir que
 « des initiatives se mettent en place pour lui apporter un soutien psychologique. Pour Thierry Baubet, professeur de psychiatrie à l’hôpital Avicenne AP-HP en Seine-Saint-Denis, il y a urgence ».
Ce dernier déclare que «
 certains jeunes réanimateurs font déjà face à des situations difficiles, comme avoir plusieurs décès pendant une garde, de personnes pas spécialement âgées. Ce qui inquiète surtout, c’est le moment où ils auront à faire des choix entre deux patients qui pourraient s’en sortir avec des soins ».
Anne-Laure Frémont relève ainsi que
 « des cas se sont produits en Italie et peuvent être «traumatiques» pour les soignants «car ils génèrent des conflits éthiques», explique le Pr Baubet. Avec un risque de «perte de sens» du métier. «Nous allons faire de la médecine de guerre. Et c’est un vrai choc», s’alarme ainsi une anesthésiste-réanimatrice de la région lyonnaise, qui se dit «terrorisée» ».
La journaliste explique qu’«
 en Seine-Saint-Denis, Thierry Baubet participe à la mise en place dès mercredi d’une ligne d’écoute gratuite et anonyme si besoin pour les réanimateurs, les urgentistes, les infectiologues… Une initiative portée par le service de psychiatrie et les cellules d’urgence médico-psychologiques (CUMP, présentes dans chaque département pour la prise en charge psychologique d’événements exceptionnels). À l’autre bout du fil, «une dizaine de psychologues et psychiatres qui sont déjà intervenus auprès des soignants après les attentats de novembre 2015» ».
Anne-Laure Frémont note qu’«
 une initiative similaire est lancée au CHU de Lille, avec le concours de différents services ». Frédérique Warembourg, psychiatre référente à la CUMP 59, ajoute : « On réfléchit à un dispositif pour les médecins généralistes ».
« Idem à Lyon, comme l’indique Nathalie Prieto, psychiatre référente nationale des CUMP : «Le personnel va s’épuiser. Il faut éviter le burn out.» Ces lignes d’écoute vont se mettre en place un peu partout localement, mais un dispositif national, lui semble moins pertinent »
, continue la journaliste.
Thierry Baubet remarque que « 
c’est un test. Il y a toujours ce mythe du médecin invulnérable qui ne montre pas ce qui pourrait être pris pour une faiblesse. Or dans cette situation, partager devient vital. ».
Anne-Laure Frémont précise qu’
« en tant que codirecteur scientifique du Centre national de ressources et de résilience (CN2R, créé à la suite des attentats), il souhaite se servir de cette plateforme pour diffuser à l’échelle nationale des documents à l’usage des professionnels. Ils s’appuieront notamment sur les témoignages de collègues ayant vécu les épidémies d’Ebola ou de Sras ».
La journaliste relève par ailleurs que 
« des sociétés proposent également leurs services gratuitement, comme Moodwork, spécialiste de la qualité de vie au travail, qui va faire appel à des psychologues indépendants pour renforcer ses troupes et proposer aux hôpitaux une aide complémentaire aux lignes d’appels ».

Date de publication : 18 mars 2020

« Le confinement, une épreuve psychique à ne pas sous-estimer »

Le Figaro

Delphine Chayet remarque en effet dans Le Figaro : « Anxiété, dépression, frustration : la quarantaine n’est pas une expérience anodine. Un soutien psychologique précoce ciblant les populations à risques peut toutefois en atténuer les effets ».
La journaliste relève ainsi que 
« les crises d’angoisse et les insomnies se sont succédé au rythme de la courbe exponentielle de l’épidémie de Covid-19. La peur pour leur entourage, le sentiment de leur propre vulnérabilité et la crainte d’une catastrophe sanitaire généralisée ont saisi les Français à mesure qu’ils prenaient conscience, comme les autorités, de la gravité de la situation. Cette crise qui se concrétise ces jours-ci par les mesures spectaculaires de confinement annoncées par le président de la République, laissera des traces ».
Delphine Chayet explique qu’
« il est encore trop tôt pour en mesurer l’ampleur, mais une étude parue le 6 mars dans […] General Psychiatry donne un aperçu du stress associé à cette période tumultueuse, entre peur de la contamination et confinement drastique, et nous indique le chemin à prendre pour limiter son impact psychologique ».
La journaliste note ainsi : 
« Directrice de recherche au Centre de santé mentale de Shanghaï, le Dr Jianyin Qiu a interrogé par questionnaire plus de 50.000 personnes dans différentes provinces de Chine touchées par l’épidémie, mais aussi de Hongkong, Macao et Taïwan. Anxiété, dépression, phobies, comportements compulsifs et d’évitement ont notamment été mesurés. Selon les résultats de cette «prise de température», 35% des sondés ont connu une détresse psychique – qui s’est révélée sévère chez 5% d’entre eux ».
Delphine Chayet souligne que 
« les femmes sont particulièrement touchées. Elles affichent un score d’anxiété plus élevé que celui des hommes. Un résultat concordant avec d’autres études ayant observé leur plus grande vulnérabilité au stress ».
Catherine Tourette-Turgis, chercheuse au Conservatoire national des arts et métiers, indique que «
 le confinement est un facteur aggravant car il fait peser un poids plus important sur les épaules des femmes. C’est souvent à elles que revient en effet la charge de l’organisation de la maison, de l’alimentation, des enfants ».
Delphine Chayet ajoute que
 « l’étude chinoise pointe d’autres groupes à risque. Les adultes âgés de 18 à 30 ans, sans doute parce qu’ils ont accès sur les réseaux sociaux à un grand nombre d’informations dont l’accumulation est anxiogène ».
« Sans surprise, les plus de 60 ans sont particulièrement inquiets face à l’épidémie. Le taux de mortalité lié au virus Sars-Cov-2 est plus élevé dans cette population. Les travailleurs immigrés se distinguent enfin par leurs scores élevés, que la chercheuse chinoise explique par la peur de perdre leur emploi et leurs ressources financières », 
poursuit la journaliste.
Delphine Chayet indique en outre que le Dr Qiu 
« identifie trois moments clés qui, selon elle, ont donné lieu à des moments de panique : l’annonce d’une transmission interhumaine du virus, le placement en quarantaine de la ville de Wuhan, et l’annonce par l’OMS d’une urgence de santé publique de portée mondiale le 31 janvier. La chercheuse observe toutefois que le niveau d’anxiété diminue au fil du temps ».
La journaliste continue : 
« Si elle confère […] un certain sentiment de sécurité à ses débuts, la quarantaine peut rapidement devenir une cause de détresse psychologique en soi, comme le montre de manière très claire une revue de littérature publiée le 14 mars dans The Lancet ».
Delphine Chayet explique que 
« les chercheurs du département de médecine psychologique du King’s College de Londres ont examiné une série d’études menées ces dernières années à l’occasion d’épidémies de grippe saisonnière et du virus Ebola, ainsi que du Sras et du Mers (les deux précédents coronavirus) ».
« La peur d’être contaminé ou de transmettre le virus à ses proches, la survenue de symptômes de la maladie, la frustration, le sentiment de solitude et l’ennui sont autant de sources de détresse psychique chez les personnes confinées. Celle-ci s’exprime par des symptômes de stress, de la confusion et de la colère », 
précise la journaliste.
Elle souligne enfin qu’«
 il est possible d’atténuer l’impact de cette mise à l’isolement forcée. Les scientifiques relèvent d’abord que la durée de la quarantaine joue sur l’importance de ses effets psychologiques. Un confinement supérieur à 10 jours génère des symptômes de stress plus importants chez les individus ».
Delphine Chayet ajoute qu
’« une information transparente sur l’objectif de la quarantaine, l’évolution de l’épidémie et le niveau de risque est essentielle pour réduire l’anxiété. Les chercheurs préconisent aussi le déploiement de consultations psychologiques à distance, la mise en place de numéros verts et de groupes locaux de soutien pour réduire l’isolement, la promotion d’une communication centrée sur l’altruisme, le soutien matériel des plus populations les plus vulnérables… ».
La journaliste souligne que
 « ces efforts sont d’autant plus importants que les séquelles psychologiques de cette épreuve peuvent se maintenir dans le temps. Plusieurs mois après leur confinement, certains participants continuaient à décrire des comportements acquis pendant l’isolement, comme des lavages de mains compulsifs ou des angoisses de la foule, peinant à revenir à une vie normale ».

Date de publication : 18 mars 2020

Soignants : « Cela paraît évident : le risque est important de péter les plombs »

Libération

Libération publie les propos de Bruno Boniface, psychiatre au CHU de Bicêtre (Val-de-Marne), qui « évoque les risques quant à l’exposition du personnel soignant au surcroît de travail, de stress, de pénuries et, surtout, de décès ».
Bruno Boniface remarque ainsi : 
« C’est dans l’ADN du soignant d’intégrer cela : il soigne et, donc, n’a pas « le droit » d’être malade. De fait, la période que nous vivons l’oblige à composer avec deux peurs. Celle d’être contaminé, parce qu’il est en première ligne et confronté au décalage entre l’ampleur de l’urgence et le manque de matériel. Parce que, comme tous, il a son propre rapport à la maladie ou à la mort. Et puis, il y a cette peur de contaminer les autres. Un patient, des collègues, sa famille ».
Le psychiatre observe que «
 pour le moment, le personnel soignant tient psychologiquement sur ses réserves (il en a et c’est également dans son ADN) mais on ne sait pas jusqu’à quand. On voit passer des médecins de 30 ans qui en paraissent 50. Pas rasés, les yeux cernés. Le rythme est devenu inhabituel. Les heures de travail s’accumulent et l’exposition aux décès croît : il y en a plus que d’ordinaire et ce ne sont pas simplement des personnes très âgées qui meurent ».
« Nous arrivons au point où l’on se retrouve à opérer des choix éthiques. On ne prend plus en charge un patient en ne pensant qu’à celui-ci, mais en intégrant la dimension collective. En somme, qui doit-on traiter prioritairement ? De cette question peut naître un traumatisme »,
 souligne-t-il.
Bruno Boniface indique en outre : «
 On a réfléchi, collectivement, à la création d’une plateforme de soutien au personnel soignant. C’était une demande tacite dans les différents services. On en discutait ici et là entre nous et cela paraissait évident : le risque est important de péter les plombs. Un soignant a aussi besoin qu’on lui accorde du temps. Pour parler, pour pleurer, pour se soigner aussi : il aura peut-être besoin de traitements pour tenir le coup et continuer de pratiquer dans les meilleures conditions. D’où l’incompréhension face à des comportements imprudents que l’on constate dehors : in fine, ils se disent « il y a de fortes chances pour que cela retombe sur nous » ».

Date de publication : 20 mars 2020

« Coronavirus : la double peine des familles endeuillées »

Le Parisien

C’est ce que titre Le Parisien, qui constate que « les nouvelles règles liées à l’épidémie n’autorisent que des cérémonies a minima. De leur côté, les professionnels du secteur funéraire s’inquiètent des pénuries de protections et menacent de faire jouer leur droit de retrait ».
Le journal parle ainsi d
’« un drame dans le drame. A la douleur d’avoir perdu un proche, s’ajoute désormais pour les familles endeuillées celle de ne pouvoir lui rendre le dernier hommage qu’elles auraient souhaité. Covid-19 oblige, les cérémonies funéraires sont désormais réduites à leur plus simple expression. […] Seuls les ascendants, descendants au premier degré et conjoints peuvent être présents ».
La porte-parole des services funéraires de la mairie de Paris précise :
 « Au minimum deux personnes, maximum vingt ».
Le Parisien relève que 
« d’ores et déjà, la grande majorité des cimetières ont été fermés au public, ouverts uniquement pour les inhumations », un employé d’un cimetière parisien remarquant : « C’est désolant. Et cela rajoute aussi à l’angoisse des familles endeuillées ».
Le journal note que
 « pour tenter de l’atténuer, et permettre au mieux un recueillement réduit à sa plus simple expression, plusieurs sociétés proposent des alternatives. Advitam, entreprise d’organisation d’obsèques sur Internet, dit proposer gratuitement «un service de transmission vidéo en direct des obsèques.» Il est disponible pour «l’ensemble des sociétés de pompes funèbres, crématoriums, maisons funéraires», et ce «afin que tout le monde puisse se recueillir une dernière fois auprès d’un proche». De son côté, Une rose blanche réalise en ligne, là aussi gratuitement, des espaces virtuels assemblant témoignages et hommages au disparu, pour [dire] adieu «dans la dignité» ».
Le Parisien s’interroge toutefois :
 « Cette dernière pourra-t-elle être longtemps préservée ? Assez rapidement va se poser la question de la préparation des corps. «Nous sommes déjà en crise», prévient Cédric Ivanes, président de l’unique syndicat des thanatopracteurs de France. Une profession qui compte 700 praticiens, lesquels font tous face à un manque criant de protections jetables. Face à la menace que représente pour eux la mise en œuvre de soins conservatoires sur des défunts potentiellement morts du coronavirus, Cédric Ivanes conseille à ses adhérents de faire jouer leur droit de retrait tant qu’ils ne pourront mettre en œuvre des mesures de sûreté ».
Cédric Ivanes déclare que «
 si les mesures de salubrité minimales ne peuvent être prises, alors les hôpitaux, maisons de retraite et même les familles dont les proches meurent encore chez eux, devront prendre en charge et gérer les corps. Dans le meilleur des cas dans des chambres froides, dans le pire des cas, sans soin de conservation, à leur domicile ».
Le journal remarque que 
« d’ici à ce que des protections puissent être fournies, chaque professionnel gère le quotidien avec les moyens du bord ».

Date de publication : 20 mars 2020

« Le sommeil, un marqueur essentiel de notre santé physique et psychologique pendant le confinement »

Le Figaro

Anne-Laure Frémont note dans Le Figaro : « Stress, isolement, manque d’activité… En ce moment, notre quotidien est soumis à rude épreuve. Pour préserver notre sommeil et rester en forme pendant la journée, il faut s’assurer d’avoir une bonne hygiène de vie. Avec un mot d’ordre : garder le rythme ».
La journaliste souligne ainsi que 
« cette période de confinement bouleverse notre quotidien. Attention toutefois à préserver son sommeil, qui est un marqueur clé de notre état général. Et pour bien dormir, il faut s’imposer un rythme et une certaine hygiène de vie ».
Anne-Laure Frémont observe tout d’abord que
 « pour une grande partie des Français (pas tous évidemment…), il y a un point positif ». Le Pr Pierre Philip, responsable de la clinique du sommeil du CHU de Bordeaux, remarque qu’« on va s’extraire des contraintes sociales du quotidien ; on va donc pouvoir récupérer son quota de sommeil. […] Plus on dort de façon adéquate, plus on optimise ses défenses immunitaires ».
Le spécialiste explique qu’
« il faut faire comme si on n’était pas en quarantaine et ne pas augmenter massivement le temps passé au lit. L’idéal est de conserver la même heure de réveil tous les jours, de se fixer une durée de sommeil suffisante mais pas excessive, c’est-à-dire entre 7 et 8 heures maximum ».
Anne-Laure Frémont ajoute que 
« pour bien dormir, plusieurs règles doivent être respectées la journée : garder une activité physique (faire un peu de gymnastique par exemple, en faisant des exercices que l’on peut trouver sur internet), sortir un minimum (dans le jardin pour ceux qui le peuvent, ou faire une course si on en a besoin, dans le respect des règles édictées par le gouvernement bien sûr), se mettre à la lumière du jour dans la mesure du possible, manger à heures fixes. Bien penser également à aérer tous les jours le logement afin de renouveler l’air, particulièrement en cette période de confinement. Et surtout : ne pas rester au lit toute la journée, que ce soit pour lire, regarder une série ou télétravailler ».
Le Pr Philip indique en effet que «
 le risque, c’est de perdre le signal que le lit est l’endroit où l’on dort. Si vous vous mettez une possibilité absolue de dormir, vous allez finir par dormir au moment où vous ne devriez pas et à ne pas y arriver quand c’est le moment. Il faut vraiment adopter une attitude un peu militaire, surtout si l’on est seul ».
La journaliste indique par ailleurs qu’«
 au fil des jours, le nombre de malades va croître, des proches risquent d’être affectés, certains vont se retrouver confrontés à des situations socio-économiques compliquées. Autant de facteurs qui vont générer du stress, voire de l’angoisse. Or le sommeil est un bon marqueur de notre état psychologique ».
Le Pr Philip souligne que
 « si vous n’arrivez plus à vous endormir, si vous commencez à avoir des éveils nocturnes qui deviennent pénibles, répétitifs, et que cela a des conséquences sur votre fonctionnement en journée, il faut s’en préoccuper ».
« Et ne pas hésiter à consulter si la situation ne s’arrange pas. On peut se renseigner auprès de l’une des cliniques du sommeil ou d’un généraliste, par le biais de la téléconsultation »,
 remarque Anne-Laure Frémont.

Date de publication : 24 mars 2020

 

 

Revue de presse santé psy – février 2020

 

« Dépression et cancer : la double peine »

Les Echos

Yann Verdo observe dans Les Echos : « La santé mentale des patients en phase terminale de cancer impacterait-elle négativement leur prise en charge oncologique ? C’est la question que le Dr Guillaume Fond, psychiatre et médecin de santé publique à l’hôpital La Conception à Marseille, s’est posée avec son équipe de chercheurs ».
Le journaliste relève que
 « la réponse, explicitée dans une étude publiée dans le Journal of Affective Disorders, est un scandaleux «oui» ! ».
Il explique que 
« les chercheurs marseillais avaient déjà constaté ce révoltant «deux poids, deux mesures» s’agissant des schizophrènes, montrant que ceux-ci, lorsqu’ils entraient en phase terminale de cancer, étaient adressés plus rapidement en soins palliatifs et bénéficiaient de moins de chirurgie, de chimiothérapie et d’actes d’imagerie que les autres malades sans trouble mental ».
Yann Verdo indique que 
« la nouvelle étude montre que cet état de fait n’est pas spécifique à la schizophrénie et concerne aussi la dépression. Pour établir ce résultat, les auteurs ont passé au crible les données relatives à plus de 4.000 patients souffrant de formes sévères et récurrentes de dépression, les comparant à celles de 22.000 patients non dépressifs décédés par cancer entre 2013 et 2016 dans notre pays ».
Le journaliste retient ainsi que «
 les patients dépressifs reçoivent moins de chimiothérapie, de nutrition artificielle, de dialyse, de transfusion, de chirurgie, d’endoscopie, d’actes de haute intensité et d’admission en service d’urgence dans le mois qui précède le décès. Lequel survient, en moyenne, 3 ans plus tôt ».

Date de publication : 3 février 2020

« Un nouveau médicament contre la dépression bientôt disponible »

Les Echos

Catherine Ducruet remarque dans Les Echos que « c’est du jamais vu depuis 30 ans… une nouvelle famille d’antidépresseurs va être lancée ».
La journaliste explique ainsi que 
« Spravato de Janssen a […] obtenu fin 2019, le feu vert des autorités de santé européennes, après celle des autorités américaines ». Sophie Bouju, directrice médicale Neurosciences de Janssen en France, souligne que « ce médicament repose […] sur un mécanisme d’action complètement nouveau ».
Catherine Ducruet explique que «
 son principe actif, l’eskétamine, est une variante de la kétamine, molécule utilisée habituellement en anesthésie, afin de soulager les douleurs chroniques, ou en soins intensifs. Sur la base de cinq études cliniques de Phase III, ce type de kétamine a donc fait son entrée dans le domaine de la dépression ».
La journaliste précise que le médicament est 
« réservé seulement aux dépressions résistantes, c’est-à-dire qui ne sont pas sous contrôle, en dépit de tentatives de traitement avec au moins deux médicaments. Mais cela représente malgré tout 15 à 30% des 300 millions de malades dans le monde, soit quelque 150.000 des 2,9 millions de dépressifs en France ».
Catherine Ducruet ajoute que
 « devraient venir bientôt s’ajouter à cette population, les patients «dépressifs avec idées suicidaires et intention de passer à l’acte», nouvelle catégorie de patients plus difficile à cerner, pour lesquels Janssen a déposé, il y a quelques jours, une demande d’autorisation européenne ».
Sophie Bouju déclare de plus :
 « Alors que le poids de la dépression s’accroît – elle devrait être la première cause d’invalidité en 2030 – les familles actuelles d’antidépresseurs ne permettent pas de traiter correctement tous les patients ».
Catherine Ducruet souligne ainsi que «
 le recours possible à une nouvelle classe élargit […] l’éventail thérapeutique des psychiatres. Elle leur fournit en particulier un produit dont les effets bénéfiques sont sensibles au bout d’une semaine (contre 3 à 4 pour les antidépresseurs oraux), et qui diminue de 50% le risque de rechute ».
La journaliste précise que 
« ce nouveau produit a déjà pu bénéficier à certains patients français avant même son autorisation officielle, grâce au mécanisme dérogatoire dit d’«Autorisation temporaire d’utilisation de cohorte», «la première jamais accordée en psychiatrie» souligne-t-on chez Janssen. Mais il doit être utilisé avec précaution ».
Catherine Ducruet explique que 
« sa prescription peut en effet entraîner des effets secondaires qui nécessitent une surveillance (dissociation, vertiges, sédation…), ou un risque d’addiction en cas d’abus. Il sera donc uniquement à usage hospitalier, et sous une forme originale, celle d’un spray nasal (pour un effet rapide) et à usage unique (afin d’éviter les détournements), en complément d’un antidépresseur oral ».
Elle ajoute que «
 Janssen, qui a lancé son produit aux Etats-Unis au prix de 32.400 dollars par an, devra certainement en rabattre en Europe. En France, son dossier vient d’être soumis à la Haute autorité de santé pour évaluation médicale, étape préalable à la négociation du prix, avec un lancement commercial espéré fin 2020 ».
La journaliste conclut que 
« les analystes américains créditent, en tout cas, un bel avenir au Spravato avec 3 milliards de dollars de ventes à son apogée. Une promesse de succès dans un domaine, les neurosciences, que les laboratoires ont tendance à déserter, en dépit d’importants besoins non satisfaits, du fait d’un taux d’échec très élevé. Janssen est un des rares à persister dans ce domaine. Il dispose actuellement de 7 molécules en développement clinique ».

Date de publication : 4 février 2020

« Choisir le bon traitement antidépresseur à partir des ondes cérébrales »

Sciences et Avenir

Camille Gaubert observe dans Sciences et Avenir qu’« avec seulement quelques électrodes et un peu d’intelligence artificielle, il serait possible de prédire quel traitement antidépresseur soulagerait un patient ».
La journaliste relève ainsi qu’«
 un simple électroencéphalogramme combiné à une analyse par un modèle informatique permettrait […] de reconnaitre les patients susceptibles de bénéficier de la sertaline », selon une étude parue dans Nature Biotechnology.
Amit Etkin, professeur de psychiatrie et de sciences du comportement à Stanford, qui a mené cette étude, observe
 : « Je serai surpris si cela n’est pas utilisé par les cliniciens dans les 5 prochaines années ».
Le spécialiste souligne en effet que
 « le traitement des personnes souffrant de dépression commence souvent par la prescription d’un antidépresseur. Si cela ne fonctionne pas, un deuxième antidépresseur est prescrit. Chacun de ces ‘essais’ prend souvent au moins 8 semaines pour évaluer si le médicament a marché et si les symptômes sont atténués ».
Camille Gaubert rappelle qu’
« en cas d’échec ou en parallèle, la psychothérapie et la stimulation cérébrale transcrânienne (un traitement impliquant un type spécifique de stimulation cérébrale non invasive) peuvent également être proposés ».
Amit Etkin note que «
 les méthodes actuelles de diagnostic de la dépression sont tout simplement trop subjectives et imprécises pour guider les cliniciens dans l’identification rapide du bon traitement ».
Camille Gaubert précise que
 « l’Université de Stanford a utilisé les données de l’étude EMBARC, la plus grande étude sur les antidépresseurs couplés à l’imagerie et contrôlés par placebo, portant sur 309 patients dépressifs prenant ou non un antidépresseur nommé sertaline ».
La journaliste indique qu’«
 un examen par électroencéphalographie (EEG) a permis au moyen d’électrodes placées sur le cuir chevelu des patients de mesurer l’activité électrique de leur cerveau avant de commencer le traitement ».
Elle ajoute qu’« 
en s’appuyant sur des théories des neurosciences, de la science clinique et de la bio-ingénierie, les scientifiques ont construit un modèle prédictif avancé basé sur un nouvel algorithme d’apprentissage automatique (« machine learning ») spécialisé dans l’analyse des données EEG appelé SELSER. Les chercheurs ont alors appliqué SELSER aux données EEG des 309 participants de l’étude ».
Camille Gaubert relève que l’algorithme 
« a pu prédire de manière fiable la réponse individuelle des patients à la sertaline sur la base d’un type spécifique de signal cérébral, connu sous le nom d’ondes alpha. Liées à un état général de relaxation, d’un point de vue physiologique les ondes alpha réduisent les capacités de traitement d’une zone donnée du cerveau ».
Elle précise que
 « c’est particulièrement le cortex préfrontal qui est touché, cette zone à l’activité souvent altérée chez les dépressifs. Le cortex préfrontal participe à nos réponses émotionnelles, notamment via d’autres régions du cerveau responsables du contrôle de la dopamine, de la noradrénaline et de la sérotonine, des neurotransmetteurs importants pour la régulation de l’humeur ».
Les auteurs écrivent ainsi que 
« les cortex préfrontaux des meilleurs répondeurs au traitement sont plus actifs ou excitables que ceux des mauvais répondeurs ».
Camille Gaubert ajoute que «
 ce modèle basé sur l’EEG a surpassé les modèles conventionnels qui utilisaient des données EEG ou d’autres types de données individuelles, telles que la gravité des symptômes et les caractéristiques démographiques ».
Et 
« les participants qui, selon SELSER, montraient une faible amélioration avec la sertaline étaient plus susceptibles de répondre à la stimulation magnétique transcrânienne, en combinaison avec une psychothérapie », souligne la journaliste.
Madhukar Trivedi, psychiatre, observe ainsi :
 « Nos recherches montrent que [les patients] n’auront sans doute bientôt plus à supporter le processus douloureux d’essais et d’erreurs ».

Date de publication : 11 février 2020

« Les chercheurs réveillent des singes anesthésiés en stimulant leur conscience »

L'Express

L’Express s’interroge : « Où se situe la conscience du cerveau ou, plus exactement, où se déroulent les mécanismes liés à la capacité d’éprouver des sensations internes et externes ? C’est l’une des questions centrales des neurosciences modernes ».
Le magazine fait savoir que 
« selon une étude publiée […] dans Neuron, la réponse pourrait se trouver au sein d’une zone spécifique du cerveau, dans le « thalamus central latéral ». C’est ce qu’indiquent les chercheurs, qui expliquent que stimuler cette zone chez les singes sous anesthésie permet de les réveiller ».
Yuri Saalmann, professeur à l’université du Wisconsin et principal auteur, précise ainsi : «
 L’approche classique consiste à enregistrer les signaux d’une seule zone à la fois. Mais nous avons voulu aller au-delà et enregistrer de nombreuses zones en même temps afin de comprendre comment l’ensemble du réseau neuronal fonctionne ».
L’Express explique que «
 les neurologues ont étudié les cerveaux de macaques alors qu’ils étaient éveillés, endormis ou sous anesthésie. […] Cette méthode novatrice leur a non seulement permis d’exclure des zones qui avaient été désignées comme siège potentiel de la conscience, mais surtout de déterminer avec une précision jamais atteinte jusqu’à maintenant le principal suspect : le thalamus latéral central, qui se trouve profondément dans le cerveau antérieur ».
« Les chercheurs ont voulu voir ce qu’il se passerait si ce thalamus latéral central était stimulé quand les singes étaient sous anesthésie générale. Après avoir endormi les macaques pour une durée de 2 heures, ils ont stimulé cette région grâce à un léger courant électrique de 50 Hertz », 
continue le magazine.
Yuri Saalmann indique : «
 Nous avons découvert qu’en stimulant cette toute petite zone du cerveau, nous pouvions réveiller les animaux et rétablir l’intégralité de l’activité neurale que l’on observe normalement dans leur cortex quand ils sont réveillés. Les singes se comportaient comme s’ils étaient éveillés puis, quand nous arrêtions la stimulation électrique, ils retombaient instantanément dans un état d’inconscience ».
L’Express note que les chercheurs 
« ont ainsi pu voir les primates sous anesthésie générale ouvrir et cligner des yeux, effectuer des mouvements faciaux et corporels, comme des flexions de leurs membres antérieurs. Leur réactivité était également accrue – ils effectuaient un mouvement de retrait lorsque leurs orteils étaient pincés – et leur rythme respiratoire et fréquence cardiaque redevenaient normaux, écrivent-ils dans leur étude ».
L’article ajoute que « 
l’un des tests utilisés pour déterminer si le cerveau des macaques était bien totalement réveillé consistait en un dispositif audio émettant une série de « bips » entrecoupés de sons aléatoires. Le cerveau des animaux anesthésiés, mais stimulés, réagissait de la même manière que s’ils étaient éveillés ».
Yuri Saalmann souligne que «
 la conception de nos électrodes est très particulière. Elles sont beaucoup plus adaptées à la forme et la structure du cerveau que nous voulions stimuler et elles imitent aussi plus fidèlement l’activité électrique que l’on observe dans un système sain et normal ».
Il poursuit : «
 La raison principale pour laquelle nous avons réalisé cette expérience est que nous voulions trouver un moyen d’aider les personnes souffrant de troubles de la conscience à vivre mieux ».
Michelle Redinbaugh, étudiante au département de psychologie de l’université du Wisconsin, co-autrice, ajoute qu’«
 il existe de nombreux autres débouchés passionnants. Il serait par exemple possible d’utiliser nos électrodes de stimulation cérébrale profonde pour sortir des personnes du coma ».
L’Express observe enfin que ces 
« travaux pourraient également permettre de développer de nouvelles méthodes de surveillance des patients sous anesthésie clinique, par exemple pour s’assurer qu’ils sont totalement inconscients et ne courent aucun danger ».

Date de publication : 13 février 2020

« Comment le cerveau tente d’atténuer les souvenirs traumatiques »

Le Figaro

Damien Mascret remarque dans Le Figaro : « Que se passe-t-il dans les connexions cérébrales de personnes qui ont vécu un événement traumatique ? La réponse à cette question n’est pas seulement théorique, elle a des implications thérapeutiques ».
Le journaliste annonce que «
 des chercheurs de l’Inserm publient ce 14 février dans […] Science, les résultats étonnant de l’étude d’imagerie cérébrale, Remember, partie du vaste «programme 13 Novembre» de recherche transdisciplinaire lancé par l’Inserm, le CNRS et Hesam université, dans les suites des attentats de 2015 à Saint-Denis et Paris ».
Damien Mascret observe que «
 cette étude, dirigée par le chercheur Inserm Pierre Gagnepain, pourrait aussi expliquer pourquoi certains s’en sortent mieux que d’autres ».
Le Pr Francis Eustache, directeur du laboratoire Inserm neuropsychologie et imagerie de la mémoire humaine, codirecteur du « programme 13 Novembre », précise : 
« Il s’agit de comprendre la construction des mémoires individuelles et collectives à partir de ces événements ».
Denis Peschanski, historien, directeur de recherche au CNRS, également codirecteur du programme, ajoute qu’«
 il est impossible de comprendre ce qui se passe dans la mémoire collective si on ne prend pas en compte les dynamiques cérébrales individuelles… et réciproquement ».
Damien Mascret souligne que 
« normalement, après un événement traumatique, «les symptômes tendent à diminuer graduellement après la résolution de la situation traumatique à mesure que nous recueillons l’aide des autres et partageons notre expérience», explique le Pr [Louis Cozolino, chercheur en neurosciences et professeur de psychiatrie à l’université Pepperdine en Californie] dans The Neuroscience of Psychotherapy (3e édition, 2017) ».
Pierre Gagnepain indique que « 
depuis une vingtaine d’années, les travaux réalisés en neuroscience ont montré qu’oublier est un processus actif, mais nous ne sommes pas tous égaux devant cette capacité à oublier ».
Damien Mascret indique que 
« l’étude qu’il a dirigée à Caen compare les connexions cérébrales de 102 survivants des attaques de Paris, dont 55 souffrant de syndrome de stress post-traumatique (PTSD). Soixante-treize personnes n’ayant pas été exposées aux attentats ont également participé à l’étude ».
Le journaliste retient que
 « les personnes résilientes (sans PTSD) ont une capacité nettement supérieure à inhiber les zones de la mémoire lorsque surgit un souvenir intrusif. L’un des intérêts du protocole d’étude utilisé dans Remember est de ne pas être basé sur les souvenirs traumatiques mais sur le mécanisme de contrôle ».
Jacques Dayan, psychiatre, observe que 
« cela pourrait conduire à des approches thérapeutiques plus rassurantes pour les patients qui craignent de revivre des souvenirs angoissants ».
Pierre Gagnepain ajoute que «
 ce système de contrôle est en revanche très perturbé en cas de stress post-traumatique, ce qui est très pénible pour la personne qui revit le passé comme si c’était le présent ».
Damien Mascret continue : 
« À côté des reviviscences, le PTSD s’accompagne d’une hypervigilance et de comportements d’évitement. L’hypervigilance résulte d’une activation du système de vigilance chargé de nous alerter en cas de danger. Dans le PTSD, il reste activé en permanence. Le monde est perçu comme dangereux, il devient impossible de «baisser la garde». L’évitement est ce qui conduit certaines victimes à ne plus s’exposer au moindre risque, quitte à ne plus sortir de chez elles ».
Il conclut que « 
grâce au «programme 13 Novembre», on peut désormais espérer que de nouvelles pistes thérapeutiques se développent et les aident sur ce chemin difficile ».

Date de publication : 14 février 2020

« La réalité virtuelle pour apaiser les patients »

Le Parisien

Le Parisien indique en effet que « la réalité virtuelle, dans laquelle on plonge son regard à travers un casque, peut aussi faire office d’assistant de santé. Et faire baisser de façon plus ou moins efficace l’anxiété, le stress et aussi la sensation de douleur lors de certaines interventions médicales ».
« De plus en plus de médecins font appel à cette technologie pour le plus grand bénéfice de leurs patients »,
 relève le quotidien.
Il explique que «
 le principe de base est tout d’abord celui du détournement de l’attention. En isolant le patient dans un univers totalement différent de celui, souvent anxiogène, d’une salle de soins, on parvient à faire drastiquement baisser son niveau de stress. C’est le cas le plus simple, qui prend la forme d’un moment récréatif grâce à des projections de vidéos classique ou à 360°, comme le propose l’hôpital privé le Bois, à Lille (Nord), à ses patients en soins palliatifs ».
Le Parisien souligne que 
« la réalité virtuelle […] permet d’aller beaucoup plus loin. Grâce à des images associées à des sons savamment choisis après de longues recherches scientifiques, il est possible d’amener un ou une patiente dans un état d’hypnose médicale ».
Tanguy Perrin, cofondateur de Deepsen, 
« société lyonnaise qui commercialise […] sa solution médicale de VR auprès d’une quarantaine d’hôpitaux et d’établissements de soins en France », précise que « la première étape consiste à placer le patient dans un état de relaxation grâce à une séance de respiration en cohérence cardiaque. Il est ensuite équipé d’un casque de réalité virtuelle grâce auquel il visionne un programme vidéo fait d’images réelles dans l’univers de son choix (mer, montagne, campagne, etc.) ».
« L’expérience est complétée par un environnement sonore particulier, mêlant voix et musiques dont les fréquences favorisent l’entrée dans un état d’autohypnose »,
 poursuit le responsable.
Le journal remarque que 
« l’objectif est également de réduire l’usage médicamenteux traditionnel pour faire baisser la sensation de douleur pendant un acte médical, «partout où les soins génèrent de la douleur, poursuit Tanguy Perrin, de la peur d’une aiguille jusqu’à des opérations chirurgicales lourdes». Plusieurs milliers de patients ont déjà, par exemple, expérimenté le casque Deepsen lors d’opérations orthopédiques de la hanche ou lors d’interventions gynécologiques ».
Le Parisien note que 
« les applications sont multiples. Les sapeurs-pompiers de la Mayenne utilisent depuis un mois un casque Bliss commercialisé par l’entreprise l’Effet Papillon de Laval. Ils peuvent ainsi proposer à une victime prise en charge après une chute ou un malaise, avant l’intervention du Samu ou pendant le transport jusqu’au service d’urgences, d’oublier la douleur en s’offrant une séance de réalité virtuelle à partir d’un casque relié à un simple smartphone ».
Le quotidien indique que l’équipement est aussi 
« utilisé pour détourner l’attention des patients lors de ponctions de moelle osseuse, de biopsies ou encore d’opérations de chirurgie dentaire ».
Le Parisien précise : 
« Pas question pour autant, aujourd’hui, d’abandonner totalement l’option anesthésique classique au profit de l’état d’hypnose obtenue par cet outil de réalité virtuelle ».
Mélanie Peron, fondatrice de l’Effet Papillon, indique ainsi que
 « la technique fonctionne sur la plupart des sujets, mais l’efficacité dépend tout de même du niveau d’accueil des patients. Il sera plus difficile d’obtenir de très bons résultats sur des personnes qui restent dans le contrôle total et acceptent difficilement de s’abandonner dans un autre monde ».
Le journal conclut que 
« la mise en place de la technologie de réalité virtuelle reste pour l’instant à la discrétion des médecins et des services hospitaliers (une cinquantaine sont équipés en France). Le coût d’installation se chiffre à quelques centaines ou milliers d’euros (200 € de location mensuelle pour un appareil Deepsen, par exemple), et reste gratuit pour les patients pris en charge ».

Date de publication : 24 février 2020

« Rester assis est mauvais pour le moral des adolescents »

Le Monde

Pascale Santi indique en effet dans Le Monde : « Enfants et adolescents, si vous lisez cette chronique, alors levez-vous… «Passer trop de temps assis est lié à un risque accru de symptômes dépressifs chez les adolescents», montre une étude conduite par le University College de Londres (UCL), publiée mardi 11 février dans The Lancet Psychiatry ».
La journaliste explique que ce travail «
 met en évidence que 60 minutes supplémentaires d’activité légère (comme marcher ou faire des tâches ménagères) chaque jour, à l’âge de 12 ans, sont associées à une réduction de 10% des symptômes dépressifs à 18 ans ».
« L’équipe a utilisé les données de 4257 adolescents qui participent à une recherche longitudinale depuis leur naissance, l’Alspac (Avon Longitudinal Study of Parents and Children). A l’aide d’accéléromètres, les enfants ont mesuré leur temps sédentaire et leur temps d’activité physique à 12 ans, 14 ans et 16 ans. Puis, à 18 ans, ils se sont soumis au «Depression Score», qui mesure la présence ou non de symptômes dépressifs (manque de concentration, de plaisir, mauvaise humeur…), et leur gravité, sur une échelle allant de 0 à 21 », 
précise Pascale Santi.
Elle relève ainsi :
 « Ces données mentionnent si l’enfant pratique une activité légère (par exemple marcher, jouer d’un instrument, faire de la peinture), une activité modérée (comme la course ou le vélo) ou s’il est sédentaire. Le port d’un accéléromètre permet d’obtenir des données plus fiables que lors d’études précédentes où il s’agissait souvent d’autodéclarations. Ces résultats ont été pondérés avec des données socio-économiques, des antécédents familiaux… ».
La journaliste retient qu
’« une augmentation de 60 minutes par jour du comportement sédentaire à 12, 14 et 16 ans était associée, à l’âge de 18 ans, à un score de dépression plus élevé de 8% à 11% par rapport à ce même score sans cette heure supplémentaire. Les personnes très sédentaires avaient, elles, un score de dépression plus élevé de 28,2% à l’âge de 18 ans ».
« A l’inverse, chaque heure supplémentaire d’activité physique légère à l’âge de 12, 14 et 16 ans était liée à des scores de dépression inférieurs de 7,8% à 11% à l’âge de 18 ans »
, poursuit-elle.
Pascale Santi note que
 « ces chiffres inquiètent les auteurs de ces travaux, qui relèvent que «le nombre de jeunes souffrant de dépression semble augmenter» ».
Aaron Kandola (UCL Psychiatry), auteur principal, observe cependant que
 « ce ne sont pas seulement des formes d’activité plus intenses qui sont bonnes pour notre santé mentale, mais toute activité physique pouvant réduire le temps passé assis est susceptible d’être bénéfique. L’activité légère pourrait être particulièrement utile parce qu’elle s’intègre facilement dans la routine quotidienne de la plupart des jeunes. Les écoles pourraient l’intégrer dans la journée de leurs élèves, par exemple avec des cours debout ou actifs ».
La journaliste relève toutefois qu’«
 on en est loin, car lycéens et étudiants ont bien souvent des cours durant 3 ou 4 heures d’affilée, parfois sans aucune pause, même brève, et restent ainsi plus de 8 heures assis par jour ».
De son côté, David Thivel, chercheur et membre du conseil scientifique de l’Observatoire national de l’activité physique et de la sédentarité (Onaps), réagit : «
 C’est une très bonne étude, le message est pertinent. Ces travaux montrent les effets de l’activité physique sur la santé mentale. L’activité physique des enfants et adolescents, souvent collective, favorise les interactions sociales, importantes pour le développement cognitif ».
Pascale Santi note enfin que «
 pour François Carré, cardiologue du sport, le sujet «est une bombe à retardement». En effet, en France, 87% des adolescents de 11 à 17 ans sont en deçà d’une heure quotidienne d’activité physique, la dose minimale recommandée dans cette tranche d’âge par l’OMS ».

Date de publication : 27 février 2020

 

 

Revue de presse santé psy – janvier 2020

 

« « Dry January » : une psychiatre à l’écoute des femmes « malades d’alcool » »

La Croix

La Croix brosse le portrait de Fatma Bouvet de la Maisonneuve, psychiatre, qui « soigne des patientes souffrant d’alcoolisme. Un tabou que cette promotrice du « Dry January » (janvier sobre) en France participe à lever ».
Le journal observe ainsi : «
 Il y a celles qui boivent avant de prendre la parole en public, pour «se donner du courage». Celles qui ont besoin d’un «remontant» avant un entretien d’embauche. Celles encore que l’alcool aide à affronter les brimades d’un conjoint. Un verre ou plus, plusieurs fois par semaine ou tous les jours, simplement pour oublier ».
« Voilà le genre d’histoires que les patientes du Dr Fatma Bouvet de la Maisonneuve lui confient, dans son petit cabinet médical de Montrouge (Hauts-de-Seine) ou à l’hôpital Sainte-Anne, à Paris, où cette psychiatre a créé l’unique consultation pour les femmes souffrant d’alcoolisme, en 2008. Des histoires de violence bien souvent, avec des «cassures», des non-dits enfouis »,
 poursuit le quotidien.
La psychiatre indique : «
 Les femmes que je vois ont souvent été maltraitées impunément, abusées. Elles boivent pour éloigner le traumatisme, ne plus sentir la douleur ».
La Croix explique que la spécialiste 
« s’est très tôt intéressée aux addictions, dont les malades, au profil complexe, sont «trop souvent délaissés». En particulier les femmes, victimes d’un véritable tabou alors qu’elles représentent 10% des dépendants à l’alcool ».
Le Dr Bouvet de la Maisonneuve précise : 
« Elles viennent de tous les milieux, mais les plus touchées sont les femmes hyperactives, avec des responsabilités. Elles excellent dans les études, se battent deux fois plus que les hommes pour accéder au poste qu’elles convoitent, s’occupent des enfants. Et puis un jour, les enfants partent, il ne se passe plus grand-chose avec le conjoint et le plafond de verre ne s’est toujours pas brisé… ».
La Croix indique que 
« c’est pour elles qu’il y a 2 ans, cette femme chaleureuse et élégante a fondé l’association Addict’elles, un lieu d’information sur l’alcoolisme féminin où seront bientôt proposés des groupes de parole. Alors qu’a débuté l’opération « Janvier Sobre » – traduction du « Dry January » anglais, qui consiste à se passer d’alcool pendant un mois –, le docteur entend profiter de l’événement pour éveiller les consciences ».
La psychiatre souligne que 
« les autorités ont choisi les intérêts économiques plutôt qu’humains. […] À part un pictogramme ici et là, rien n’est fait pour alerter les femmes enceintes de la gravité du syndrome d’alcoolisation fœtale, dont les conséquences peuvent être dramatiques sur les enfants ».

Date de publication : 7 janvier 2020

« Enfants et écrans : « On est face à un problème majeur de santé publique » »

Le Parisien Libération

Le Parisien observe que « l’inquiétude grandit face à l’impact des écrans sur les plus jeunes. Une étude de l’université de Rennes, présentée ce mardi par Santé publique France, établit que les petits qui regardent les écrans le matin ont trois fois plus de risque de développer des troubles du langage. Pire encore : si l’enfant ne parle pas de ce qu’il voit à l’écran avec ses parents, le risque est multiplié par six ».
Le quotidien relève notamment que 
« l’étude inédite montre que la durée n’est pas une question essentielle. «Peu importe le temps, explique l’autrice Manon Collet, médecin généraliste dans le bassin rennais. Le problème, c’est l’exposition dès le lever.» ».
Lise Barthélémy, pédopsychiatre, note pour sa part : 
« Les écrans, le matin, les excitent toute la journée. En consultation, je vois des petits agités, des comportements brouillés ». Elle évoque « une hausse faramineuse des troubles du langage, de l’apprentissage, du comportement, relationnels. Parfois, je ne sais pas quel enfant j’ai devant moi ».
Le Parisien indique que
 « Michel Desmurget, docteur en neurosciences à l’Inserm, […] met en garde sur la consommation numérique qui « rend bête » nos enfants. La liste des risques, nous dit-il, est sans fin. Tous les piliers du développement sont affectés ».
Dans un entretien, le spécialiste souligne :
 « On sait déjà que l’exposition aux écrans, qui atteint aujourd’hui un niveau stratosphérique, favorise les troubles du langage. Mais cette étude est l’une des premières à montrer leur impact le matin. Ce temps d’échange, avant l’école, est essentiel autour du petit-déjeuner. Plus on parle à l’enfant, plus son intelligence va se développer ».
« En le mettant devant un écran, vous le privez d’une discussion quotidienne. Ce sont des milliers de mots qu’il n’apprendra pas. Si vous échangez beaucoup avec lui, il connaîtra 1100 à 1200 mots, à 3 ans, si vous parlez peu, seulement 500 »,
 poursuit-il.
Michel Desmurget ajoute que 
« d’autres études ont montré que ce retard était ensuite plus difficile à rattraper. Ne faites pas peur aux parents, je ne dis pas que c’est impossible. Mais le déficit de départ tend à croître avec le temps et à donner un lexique et une syntaxe plus pauvre. Si vous touchez au langage, vous touchez au cœur de l’intelligence humaine ».
Il constate qu’«
 on est en train de faire du mal à toute une génération de gamins nés après 2000. En France, ils sont 750.000 à 800.000, âgés de 4 à 10 ans, à être encore devant la télé à 22h30 ! J’ai comparé les versions de 1962 et de 2006 du Club des 5 et du Trésor de l’île. En 40 ans, 40% du vocabulaire a disparu ».
Le Parisien demande :
 « Pas d’écran avant 3 ans comme le disent les autorités de santé, c’est donc la règle absolue ? ».
Michel Desmurget répond que «
 cette limite d’âge est une jolie arnaque marketing. […] En réalité, les écrans sont aussi délétères à 2 ans qu’à 4 ans. Qu’importe leur âge, les enfants ne doivent pas être exposés à la télé, aux tablettes, aux smartphones. Pour moi, c’est zéro écran jusqu’à 6 ans. La liste des risques est longue comme le bras : problèmes de langage, d’attention, de mémorisation, d’obésité. On est face à un problème majeur de santé publique ».
De son côté, Libération titre : 
« Les écrans coupent-ils la parole aux plus petits ? ».
Le journal remarque ainsi : 
« Et vlan, une pierre de plus dans le jardin de ceux qui crient aux dangers des écrans pour les enfants, quand ils ne pronostiquent pas carrément une Fabrique du crétin digital tel Michel Desmurget, docteur en neurosciences à l’Institut des sciences cognitives de Lyon ».
Le quotidien explique aussi que 
« conduite par une équipe de Rennes (Université, Inserm, Santé publique France), une étude rendue publique ce mardi par le Bulletin épidémiologique hebdomadaire le pointe : les enfants exposés aux écrans le matin avant l’école et qui discutent rarement voire jamais du contenu de ces écrans avec leurs parents multiplient par six leur risque de développer des troubles primaires du langage ».
Libération retient que
 « cette étude, après avoir établi une mauvaise «connexion» entre exposition aux écrans (notamment le matin, car l’enfant épuiserait alors son attention, et serait moins apte aux apprentissages de la journée) sans discussion avec les parents sur le contenu de ces écrans et troubles primaires du langage, évoque un «problème de santé publique» ».

Date de publication : 14 janvier 2020

« Alcool, un problème à géographie variable »

Le Figaro La Croix

Damien Mascret indique en effet dans Le Figaro que « les nouvelles données de Santé publique France sont sans appel : un Français sur quatre boit trop ».
Le journaliste fait 
« le point région par région », relevant : « La bière au nord et à l’est, le vin au sud et les alcools forts à l’ouest : on ne privilégie pas les mêmes alcools selon les régions. Ramenée en volume d’alcool pur, la consommation en France reste impressionnante avec 11,7 litres par habitant en 2017 ».
« On peut se rassurer en se disant que la baisse est constante depuis les années 1960, ou s’alerter devant un mode de consommation qui change », 
continue Damien Mascret. Santé publique France observe ainsi : « On note une consommation régulière plus faible et une augmentation des consommations ponctuelles importantes ».
Le journaliste évoque tout d’abord l’Occitanie :
 « La région a le triste privilège d’avoir la plus haute prévalence de consommation d’alcool avec 12,6% des adultes de 18 à 75 ans qui en boivent chaque jour. C’est aussi l’une des trois régions où la consommation de vin est la plus importante ».
Damien Mascret note toutefois que
 « le taux standardisé de mortalité directement lié à l’alcool est nettement inférieur (de plus de 20%) à la moyenne de la France métropolitaine tant pour les hommes que pour les femmes. La consommation d’alcool est de plus en plus fréquente chez les jeunes filles ».
Le journaliste observe qu’«
 en deuxième position des régions où l’on trouve le plus de buveurs quotidiens (12,3%), la région [Nouvelle-Aquitaine] s’illustre par la deuxième plus forte consommation de vin derrière la Bretagne. Comme en Occitanie, la mortalité directement liée à l’alcool reste néanmoins inférieure à la moyenne nationale. Un paradoxe puisque la région est au-dessus de la moyenne nationale à la fois pour les alcoolisations ponctuelles importantes mensuelles, quel que soit l’âge ».
Damien Mascret précise que 
« la mortalité la plus forte » est enregistrée dans les Hauts-de-France : « La région n’est «que» troisième en termes de consommation quotidienne, mais l’impact sur la santé est majeur avec le plus haut taux de mortalité directement liée à l’alcool. Il s’agit essentiellement de bière, comme dans le Grand Est voisin. La consommation quotidienne qui était en baisse de 2000 à 2014, a légèrement réaugmenté en 2017. Signe encourageant : chez les 18-30 ans, la consommation hebdomadaire et les ivresses y sont plus faibles qu’ailleurs ».
Le journaliste continue : 
« Paca, les femmes boivent », « Pays de la Loire, la jeunesse s’enivre », « Ile-de-France, la vertueuse », « Grand Est, trop de bière »…
La Croix retient également que « 
si l’Occitanie est la région de France où la consommation quotidienne est la plus élevée (devant la Nouvelle-Aquitaine et les Hauts-de-France), c’est en Bretagne que la consommation ponctuelle importante (ou « binge drinking ») est la plus répandue ».
Le quotidien ajoute que 
« Santé publique France relève […] que les alcools consommés ne sont pas les mêmes selon les régions : les régions du Nord, de l’Est et la Bretagne consomment plus de bière que le reste du pays, tandis que la consommation de vin est plus importante en Nouvelle-Aquitaine, en Occitanie et en Auvergne-Rhône-Alpes, régions de forte production vinicole ».
La Croix observe en outre que
 « l’agence sanitaire a mis sur pied un nouvel indicateur, qui mesure la responsabilité de l’alcool dans les passages aux urgences. En moyenne quotidienne, pour les hommes, entre 1,2% (Corse) et 3,1% (Bretagne) des passages aux urgences sont en lien direct avec une consommation d’alcool. Ce taux grimpe à 7,3% pour La Réunion ».

Date de publication : 15 janvier 2020

« Tramadol : pour faire face aux addictions, les autorités vont limiter les prescriptions »

Le Parisien

Le Parisien note en effet : « C’est un comprimé qui peut vite rendre accro. Alors pour mieux encadrer l’accès au Tramadol, un antidouleur qui agit sur les mêmes récepteurs que la morphine, sa délivrance va être plus stricte. Plus question pour les médecins de rédiger des ordonnances pour 12 mois, comme cela pouvait être le cas jusqu’à présent. Désormais, ce sera 3 maximum ».
Nathalie Richard, directrice adjointe des médicaments antalgiques et stupéfiants à l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM), précise ainsi :
 « Avant le patient pouvait aller tous les mois pendant un an en pharmacie se procurer du Tramadol. Dès le 15 avril, il devra revoir son médecin au bout de 3 mois si les douleurs persistent. Le spécialiste réévaluera la pertinence du traitement, le niveau de dépendance et fera le choix ou non de le prescrire à nouveau ».
Le Parisien rappelle que
 « prescrit pour calmer les douleurs modérées ou sévères, après un accident, une chirurgie ou encore des douleurs chroniques, cet antalgique, consommé en 2017 par 6,8 millions de Français, est la solution lorsque le paracétamol ou les anti-inflammatoires n’agissent plus. Mais son usage prolongé peut entraîner une forte dépendance longtemps sous-estimée. Or, depuis le retrait du marché en 2011 du Di-Antalvic, un autre antalgique, sa consommation a augmenté de 30% ».
Nathalie Richard souligne qu’
« on a vu de plus en plus de patients, sans antécédent particulier, développer une dépendance au Tramadol ». Le journal relève ainsi qu’« en 2016, sur les 84 décès liés aux antalgiques, 37 sont dus à une overdose au Tramadol ».
Le Dr William Lowenstein, président de la fédération SOS Addictions, réagit :
 « Cette mesure est un premier pas mais il faut aller plus loin, le prescrire uniquement sur une ordonnance sécurisée, c’est-à-dire infalsifiable, rédigée en toutes lettres comme c’est le cas pour la morphine ».
Le Pr Nicolas Authier, directeur de l’Observatoire français des médicaments antalgiques, note quant à lui : 
« En réalité, il est très rare de prescrire du Tramadol 12 mois. Cette mesure est un moyen de sensibiliser les médecins et les patients, de leur dire, soyez vigilants, pensez au suivi. Il est très efficace mais c’est aussi l’antalgique opiacé qui a le plus d’effet indésirable, souvent prescrit à tort en premier choix ».

Date de publication : 16 janvier 2020

« Comment le lobby de l’alcool sape toute prévention prônant l’abstinence »

Le Monde

Le Monde observe en effet que « bloquant toute initiative en ce sens, comme un soutien gouvernemental au « Janvier sec », les lobbyistes deviennent acteurs de la politique sanitaire, au grand dam des addictologues ».
Le journal explique ainsi que «
 le 14 novembre 2019, en début d’après-midi, le président de la République sort tout juste de table à Epernay (Marne) quand le responsable du Syndicat général des vignerons de la Champagne, Maxime Toubart, s’improvise porte-parole de l’Elysée. «Vous pouvez faire savoir qu’il n’y aura pas de “Janvier sec”», annonce-t-il ».
Le quotidien rappelle que 
« l’opération « Janvier sec » ou « Dry January », qui consiste à suspendre sa consommation d’alcool pendant un mois, devait être soutenue par l’agence nationale Santé publique France, mais voilà que le vigneron triomphe : elle se fera sans l’Etat ».
« Les acteurs de l’addictologie et de la prévention en santé s’insurgent. La ministre de la Santé, Agnès Buzyn, fait profil bas. Une polémique grandit, se déplie en invectives, en insultes, en tribunes d’écrivains et d’acteurs : on en appelle au «patrimoine» et à la «liberté» alors que la «civilisation s’effondre» peut-être », relève Le Monde.
Le journal observe que « début janvier 2020, un éditorial de La Revue du vin de France concentre tous les qualificatifs et vilipende les «associations hygiénistes qui font régner la peur en associant le vin à la mort et au cancer», n’hésite pas à parler de «cabale», de «camarilla prohibitionniste», de «censeurs», de «ligues de vertu», du «carcan mortifère de la loi Evin», qui encadre le tabac et l’alcool. «Il faut réagir, s’enflamme le directeur de la rédaction, cesser de financer ces associations parasites qui préconisent la ruine de notre secteur viticole, le reniement de notre culture.» ».

Le Monde continue 
: « Qu’elle dure un mois ou toujours, les alcooliers ne veulent pas de l’abstinence. Au cauchemar de la sobriété, ils préfèrent la «modération» toute l’année. Une modération dont ils font la promotion à l’aide de «repères de consommation». Ce sont les fameux «2, 3, 4, 0» – 2 unités d’alcool par jour pour les femmes, 3 unités pour les hommes, 4 unités pour les consommations occasionnelles et 0 unité d’alcool «dans le cadre de situations à risque (grossesse, prise de médicaments…) et au moins un jour par semaine dans toutes les autres situations» ».
Le journal remarque que « 
le détournement des repères par le secteur est d’autant plus lourd de conséquences que, depuis la fin des années 2000, les études scientifiques qui s’accumulent finissent de balayer le mythe des effets bénéfiques de l’alcool consommé avec «modération». Le risque de cancer annihile les éventuels effets bénéfiques, cardiovasculaires en particulier, mis en avant par le lobby depuis trois décennies ».
Le quotidien souligne ainsi : 
« Vin, bière ou rhum : en cela, tous les alcools se valent. Deuxième cause de mortalité prématurée évitable après le tabac, l’alcool est responsable du décès de 41.000 personnes chaque année en France, dont 16.000 meurent d’un cancer, selon le Bulletin épidémiologique hebdomadaire de Santé publique France de février 2019 ».
« Et pourtant… C’est à la demande de la présidence de la République elle-même que les alcooliers sont […] devenus des «acteurs de la prévention», comme ils aiment à le dire »,
 relève Le Monde.

Date de publication : 21 janvier 2020

« La luminothérapie, un bon réflexe pour passer l’hiver ? »

Le Figaro

C’est ce que se demande Le Figaro, qui remarque que « pour ceux qui n’ont pas la chance d’habiter sous les tropiques, l’hiver peut parfois sembler long. Avec la grisaille, le froid et le manque de lumière, notre moral en prend un coup. Mais il y aurait une solution : la luminothérapie ».
Le journal relève ainsi que 
« s’exposer chaque jour quelques minutes à une lampe qui mime les rayons du soleil est réputé pour stabiliser l’humeur, prévenir la dépression saisonnière ou encore améliorer le sommeil. Longtemps cantonnés à l’hôpital, les appareils de luminothérapie sont désormais accessibles au grand public ».
La Dr Élisabeth Ruppert, neurologue spécialisée dans le sommeil au CHU de Strasbourg, indique que «
 si une personne voit que son humeur et son niveau d’énergie fluctuent en fonction de la saison, c’est un bon candidat à la luminothérapie. Chez les personnes souffrant de dépression saisonnière ou de troubles affectifs saisonniers, nous observons un bénéfice clinique très net ».
Le Figaro rappelle qu
’« une étude française publiée en septembre 2019 dans la revue scientifique Sleep Medicine Reviews a même montré que la luminothérapie s’avérait aussi efficace qu’un antidépresseur pour lutter contre la dépression. Et que l’association des deux donnait encore de meilleurs résultats ».
« Mais pas question de le faire n’importe comment »,
 ajoute le quotidien. La Dr Ruppert précise : « Nous recommandons d’utiliser une lampe qui émet une lumière blanche de 10.000 lux d’intensité. Il faut s’exposer 30 minutes le matin, dans les heures qui suivent le réveil. […] Si les personnes ne supportent pas cette forte intensité, il est possible de s’exposer à 5000 lux pendant une heure. […] Si des effets n’apparaissent pas dans les premiers jours, il faut compter au moins un mois à ce rythme avant de conclure à une absence d’effet ».
Le Figaro rappelle que « ce «pouvoir» de la lumière est intimement lié à notre horloge biologique. Car la lumière en est le chef d’orchestre ».
 Jacques Taillard, ingénieur de recherche au CNRS à Bordeaux, indique ainsi que « lorsqu’elle arrive sur la rétine, elle va bloquer la sécrétion de mélatonine, l’hormone du sommeil, qui est produite par certains neurones ».
« Pas étonnant, donc, que la luminothérapie soit utilisée pour traiter les troubles du sommeil »,
 observe le quotidien.
Il souligne toutefois que
 « les appareils de luminothérapie ne sont pas tout à fait sans risque : maux de tête, nausées, inconfort visuel et irritabilité peuvent parfois se manifester au début du traitement ». La Dr Ruppert explique qu’« il peut y avoir des effets indésirables, mais ils sont majoritairement transitoires et bénins. Dans ce cas, nous conseillons de diminuer l’intensité lumineuse et de s’écarter du dispositif ».
Le Figaro note de plus que
 « la luminothérapie peut être plus délétère que bénéfique pour les personnes souffrant de maladies de la rétine comme la dégénérescence maculaire liée à l’âge. Dans ce cas, le choix de traiter ou non devra se faire sur les conseils éclairés d’un médecin ».

Date de publication : 27 janvier 2020

« Fausses couches précoces : un impact psychologique à ne pas sous-estimer »

Le Monde

Sylvie Logean remarque dans Le Monde que « souvent banalisées, les fausses couches du premier trimestre peuvent avoir un impact psychologique non négligeable. Une femme sur six serait ainsi victime de stress post-traumatique à long terme, selon une étude anglaise ».
La journaliste explique ainsi que
 « selon les résultats d’une étude prospective réalisée auprès de 650 femmes par l’Imperial College de Londres, et publiée le 14 janvier dans l’American Journal of Obstetrics and Gynecology, près d’une personne sur trois ayant vécu une fausse couche avant 12 semaines de grossesse, ou ayant subi une grossesse extra-utérine […], se trouverait dans un état de stress post-traumatique pouvant perdurer, pour une femme sur six, jusqu’à 9 mois ».
« Des symptômes d’anxiété modérée à sévère seraient par ailleurs rencontrés par 25% des personnes interrogées et perdureraient après 9 mois chez 17% d’entre elles. De même, 10% et 6% des femmes souffriraient de dépression modérée à sévère après respectivement 1 mois et 9 mois »,
 indique Sylvie Logean.
La journaliste souligne que 
« ces chiffres viennent rappeler la nécessité d’améliorer la prise en charge des couples ayant perdu un bébé en cours de grossesse, quelle que soit son avancée ».
Le Pr Tom Bourne, principal auteur de ce travail, remarque ainsi : 
« Notre société peine à reconnaître cet événement comme pouvant être particulièrement traumatisant. Il en résulte un manque de compréhension et de soutien pour de nombreuses femmes. L’accompagnement des personnes ayant vécu des fausses couches devrait être adapté afin de répondre à leur réel impact psychologique, tout comme il faudrait encourager les gens à en parler davantage ».
Sylvie Logean continue : «
 Relativement fréquentes, les fausses couches concerneraient entre 15% à 20% des grossesses confirmées par prise de sang. Elles sont cependant encore régulièrement vécues dans la solitude ».
La Pr Antje Horsch, psychologue et directrice du Lausanne Perinatal Research Group à l’université de Lausanne (Suisse), observe que 
« le secret entourant les trois premiers mois de la grossesse, puis la perte du bébé, rend plus difficile pour le couple de pouvoir partager son deuil. Le couple peut alors se sentir isolé et insuffisamment entendu dans sa souffrance, y compris par l’entourage, dont certaines remarques peuvent s’avérer inadaptées ».
Sylvie Logean ajoute que «
 pour Tom Bourne, il est fondamental de mettre en place des outils de dépistage permettant d’identifier, dans les 3 mois suivant l’arrêt de la grossesse, la présence d’une éventuelle pathologie psychologique ».
Le gynécologue précise :
 « Les personnes présentant des critères d’anxiété ou dépression importants se verront probablement proposer une thérapie comportementale cognitive et, si nécessaire, une prise en charge médicamenteuse. Nous prévoyons actuellement un essai afin de déterminer le traitement optimal du stress post-traumatique spécifiquement associé aux fausses couches ou aux grossesses extra-utérines ».
« Les deux parents peuvent également vivre le deuil à des rythmes différents, un phénomène venant compliquer une situation par ailleurs déjà difficile », 
poursuit Sylvie Logean.
La Pr Horsch explique que « 
des enquêtes réalisées au CHUV, à Lausanne, nous ont permis de constater que [les pères] pouvaient également souffrir d’anxiété, de dépression et de stress post-traumatique. C’est pourquoi la recherche devrait également s’intéresser aux partenaires qui, eux aussi, ont vu leur projet de parentalité s’arrêter soudainement ».

Date de publication : 28 janvier 2020

« Violences conjugales : l’Assemblée vote la proposition de loi permettant la levée du secret médical »

Le Parisien Libération

Le Parisien indique en effet qu’« après des mois de débats entre experts et un Grenelle dédié, la proposition de loi LREM visant à protéger les victimes de violences conjugales a été adoptée ce mercredi à l’unanimité à l’Assemblée nationale. Elle doit notamment permettre la levée du secret médical en cas de «danger immédiat» ».
Le journal précise que «
 la levée du secret médical sera possible pour un professionnel de santé «lorsqu’il lui apparaît» que des violences au sein d’un couple «mettent la vie de la victime majeure en danger immédiat et que celle-ci se trouve sous l’emprise de leur auteur». Une mesure qui suscite toutefois certaines réticences ».
Le quotidien relève ainsi que 
« lors des débats, en présence de trois membres du gouvernement – Nicole Belloubet (Justice), Marlène Schiappa (Égalité femmes-hommes) et Adrien Taquet (Protection de l’enfance) -, des élus de droite comme de gauche ont pointé le risque d’une «perte de confiance» entre la victime et son médecin ».
« Marlène Schiappa a défendu pour sa part une disposition «utile» qui […] «vient des femmes elles-mêmes», la rapporteure Bérangère Couillard (LREM) ajoutant qu’elle est le fruit d’une concertation avec l’Ordre des médecins », continue Le Parisien.
Le journal remarque par ailleurs que « face aux violences conjugales, les médecins [sont] en première ligne ».

Le Parisien livre des témoignages de praticiens qui 
« détaillent les difficultés qu’ils rencontrent lorsqu’ils sont confrontés à cette problématique. […] Marie Le Bars, médecin généraliste à Lyon, se souvient très bien de cette patiente, victime de violences conjugales depuis des années. «À chaque fois, elle refusait de prendre le certificat médical de coups et blessures qui permet de déposer plainte. Mais un jour, elle est arrivée, m’a demandé les sept papiers sans hésiter et est partie voir la police.» Depuis, son conjoint dort en prison ».
Le journal continue :
 « Des femmes frappées par leur mari, petit ami, ex-conjoint, Marie Le Bars en voit deux à trois fois par jour dans la salle d’attente de son cabinet. Pas de profil type, «les violences conjugales touchent toutes les classes sociales, tous les âges», rappelle la médecin ».
Le Parisien s’interroge :
 « Faut-il lever partiellement le secret médical ? […] «Fausse bonne idée, nous ne sommes pas des auxiliaires de la police», s’agace Héloïse Galili, psychologue et conseillère conjugale au Planning familial de Paris. Pour elle, cette possibilité risquerait de «briser la confiance entre la patiente et son médecin et infantiliserait la victime au moment où elle a le plus besoin d’avoir confiance en elle» ».
Le journal souligne : «
 Le manque de moyens pour l’accompagnement des victimes. C’est ce que pointent du doigt les soignants que nous avons contactés. De l’absence de sensibilisation aux violences conjugales dans beaucoup d’universités, au nombre de places insuffisant dans les hébergements d’urgence, tous considèrent que les femmes battues ne sont pas suffisamment protégées ».
Héloïse Galili ajoute que 
« chaque soignant devrait avoir une formation sur les violences faites aux femmes, qu’on prenne conscience que c’est une donnée médicale puisque c’est un facteur majeur de dégradation de la santé ».
Libération évoque également cette 
« passe d’armes à l’Assemblée sur le secret médical ».
Le journal relève : « 
Faut-il revoir la loi en matière de secret médical, et préciser les conditions dans lesquelles un professionnel de santé peut signaler des faits de violences conjugales au procureur ? La question a suscité des débats pointus ce mercredi à l’Assemblée nationale, où les députés examinaient en première lecture la proposition de loi de la majorité en matière de protection des victimes de violences conjugales ».
Le quotidien indique qu’«
 issu du récent Grenelle sur le sujet, le texte prévoit une série de mesures destinées à endiguer un fléau qui touche chaque année quelque 210.000 Françaises, et a causé la mort d’au moins 127 d’entre elles en 2019 ».
Libération constate que 
« la plus controversée figure sans conteste dans l’article 8 de cette proposition de loi portée par la députée LREM Bérangère Couillard. Il s’agit de permettre une levée du secret médical lorsque le personnel soignant a «l’intime conviction que la victime majeure est en danger immédiat et qu’elle se trouve sous l’emprise de [l’]auteur». Le médecin devra alors «s’efforcer d’obtenir l’accord de la victime» et à défaut, devra «l’informer du signalement fait au procureur de la République» ».
Le journal note que 
« les amendements de suppression de cet article 8 controversé ont finalement été rejetés, n’ayant reçu le soutien que de 34 des 93 votants dans l’hémicycle. Le gouvernement a engagé une procédure accélérée sur cette proposition de loi, qu’il espère faire adopter d’ici à la fin mars ».

Date de publication : 30 janvier 2020

 

 

Revue de presse santé psy – décembre 2019

 

« La Lune a-t-elle une influence sur notre santé ? »

Le Figaro

C’est ce que se demande Cécile Thibert dans Le Figaro, observant : « Naissance, épilepsie, sommeil : bien des pouvoirs ou nuisances sont attribués à l’astre de nos nuits. Problème : la science ne suit pas ».
La journaliste évoque 
« le principal argument avancé pour expliquer les prétendus pouvoirs de la Lune : puisqu’elle est responsable des marées, pourquoi n’agirait-elle pas sur notre corps qui est composé à 75% d’eau ? ».
Jean-Eudes Arlot, astronome émérite à l’Observatoire de Paris, explique que «
 contrairement à ce que l’on imagine, la Lune n’attire pas que l’eau : elle attire tout ». « Mais cette force est surtout… très faible à l’échelle d’un être humain : elle n’excède pas celle d’un moustique posé sur votre épaule. Autant dire rien du tout », continue Cécile Thibert.
La journaliste relève une 
« autre bizarrerie de ces théories : pourquoi la Lune exercerait-elle une force seulement quand elle est «pleine», c’est-à-dire toutes les 29,5 nuits ? ».
Jean-Jacques Ingremeau, physicien et membre de l’Association française pour l’information scientifique, rappelle que 
« la Lune est toujours “entière”, elle n’est juste pas toujours éclairée de la même façon par le Soleil. D’ailleurs, les variations d’attraction lunaire au sein d’une même journée sont plus importantes qu’entre les différentes phases de la lune. S’il y avait un effet sur la santé, il devrait se manifester plusieurs fois par jour ! ».
Cécile Thibert observe en outre qu’«
 un clair de lune ne représente que 0,00025% de la luminosité d’un soleil d’été. Comment une si faible lumière pourrait-elle avoir de si grands effets ? ».
La journaliste explique par ailleurs que 
« des scientifiques ont mis leur nez dans les registres de naissance. De toutes les études publiées (une vingtaine tout de même), aucune n’a pu mettre en évidence un afflux de bébés les soirs de pleine lune ».
« D’autres équipes ont cherché à savoir si la Lune avait un impact sur, au choix, les maladies psychiatriques, les passages aux urgences, la qualité du sommeil, l’épilepsie… Là encore, aucun lien n’a jamais été démontré », 
relève Cécile Thibert.
Jean-Jacques Ingremeau souligne ainsi que 
« le seul effet sanitaire actuellement démontré de la pleine lune est d’augmenter le nombre d’accidents de voitures provoqués par des animaux car la luminosité nocturne favorise leurs déplacements ».
La journaliste remarque cependant que 
« les «pouvoirs» de la Lune ont encore de beaux jours devant eux. Ces croyances ne viennent pas de nulle part, mais de traditions et probablement d’anciennes religions où les astres sont des divinités. Ici on peut identifier des biais d’attribution qui nous donnent le sentiment de comprendre (et donc de contrôler) notre vie et notre environnement ».
« À partir de là peuvent jouer d’autres biais cognitifs, et en premier lieu les biais de confirmation qui nous conduisent à nous tourner préférentiellement vers les sources d’information où l’on trouve une validation à nos croyances, à interpréter à notre avantage les informations floues, à retenir plutôt les faits qui nous confortent »,
 observe Cécile Thibert.

Date de publication : 2 décembre 2019

« Alerte sur les ravages de l’ecstasy à Paris »

Le Figaro

C’est ce que titre Le Figaro, qui relève : « Présentée comme la drogue «festive» par excellence, l’ecstasy est devenue une tueuse en série. La cote d’alerte est dépassée et, dans le milieu de la nuit, les compteurs s’affolent ».
Le journal indique en effet qu’«
 un dernier bilan de la brigade des stupéfiants de Paris (BSP) […] fait état de 10 morts imputables à cette drogue de synthèse depuis le début de l’année dans Paris intra-muros. Soit près du tiers des 28 décès par overdoses enregistrées dans la même période ».
Le quotidien souligne ainsi que
 « connues aussi sous le nom de MDMA, molécule de la famille des amphétamines, ces pilules dites de «l’amour» et consommées en «cocktail» font plus de ravages que la cocaïne (8 morts) et l’héroïne (7 morts) ».
Le commissaire général Christophe Descoms précise :
 « Ciblant une tranche d’âge de 16-25 ans, ces drogues de synthèses tuent des jeunes gens parfaitement intégrés. Ce fléau est d’autant plus préoccupant que les victimes étaient auparavant toutes en pleine santé. À la différence des consommateurs habituels que nous croisons, souvent des héroïnomanes ou des usagers de crack dans un état de délabrement qui permet d’envoyer des signaux d’alerte sanitaires, ces adolescents et jeunes adultes meurent sans prévenir, après avoir pris la drogue d’un soir ».
L’Observatoire français des drogues et des toxicomanies (OFDT) constate de son côté qu’« 
après des années de reflux, l’usage de comprimés a fait un retour prononcé dans l’espace festif, qu’il relève du secteur commercial (clubs, discothèques) ou du milieu alternatif (free parties, teknivals, etc.). Ce retour est accompagné d’une véritable stratégie marketing de la part des producteurs, avec des comprimés plus gros, plus dosés et en trois dimensions ».
Le Figaro cite en outre la PJ parisienne, qui observe :
 « Ignorant la composition du produit, les usagers jouent à la roulette russe. Cette substance bloque les reins, ce qui oblige à boire beaucoup d’eau sans que la soif soit étanchée. Catastrophique pour les neurones, l’ecstasy provoque aussi des arythmies cardiaques et des détresses respiratoires ».

Date de publication : 3 décembre 2019

« Un médecin hospitalier sur deux se dit « touché par un épuisement professionnel » »

Libération

Eric Favereau constate en effet dans Libération : « Ils vont mal, ils sont fatigués, ils souffrent d’un manque de temps et se plaignent ouvertement d’une pression de la part de l’administration. A l’heure où les hôpitaux traversent une crise multiforme, «près de la moitié des médecins hospitaliers se disent touchés par un épuisement professionnel», selon une étude qui vient d’être publiée dans la grande revue médicale Psychiatry Research ».
Le journaliste relève qu’« 
un des auteurs n’est autre que le Pr Antoine Pelissolo, un des présidents de la coordination interhôpitaux à l’origine du mouvement actuel de grèves et de contestation ».
Eric Favereau souligne que «
 ce taux impressionnant pointe une tendance lourde car il y a 20 ans, pareille question ne se posait même pas. Etre médecin hospitalier était synonyme de réussite. Et leurs difficultés ne s’exprimaient pas, d’autant qu’à l’hôpital le pouvoir était entre leurs mains ».
Le journaliste explique que 
« cette étude a été réalisée auprès de 677 médecins […], dont 285 psychiatres, en poste dans des hôpitaux et cliniques du sud et de l’est de l’Ile-de-France. Ils ont répondu à plusieurs questionnaires «permettant d’évaluer leurs niveaux de stress au travail, d’anxiété, de dépression et d’épuisement professionnel (burn-out), ainsi que les facteurs de risque associés à ces différents états» ».
Les auteurs écrivent qu’
« un stress excessif lié à l’activité professionnelle est rapporté par 88,5% des médecins. Il est considéré comme « intense ou très intense » par 24,2% d’entre eux ».
Eric Favereau précise qu’«
 un état d’épuisement est retrouvé chez près de la moitié des médecins, qu’il s’agisse d’un épuisement personnel (49%), lié au travail (44%), ou interpersonnel, lié aux relations de travail (41%) ».
« Fait notable, l’épuisement interpersonnel est plus fréquent chez les psychiatres (45,3%) que chez les non-psychiatres (37,1%), sachant que les psychiatres plus anciens dans la carrière sont plus touchés que les plus jeunes (55,9% contre 39,8%). Comme si les relations entre collègues dans cette discipline n’étaient franchement pas bonnes 
», remarque le journaliste.
L’étude souligne de plus que
 « des symptômes dépressifs significatifs sont retrouvés chez 11,1% des médecins. Une anxiété significative se manifeste chez 28,6% des médecins, les psychiatres étant légèrement moins touchés que les non-psychiatres (22,8% contre 33,7%) ».
Eric Favereau note qu’« 
à la question des causes de ce mal-être massif, les réponses sont […] sans ambiguïté : «Intensité et temps de travail» et «exigences émotionnelles» sont les deux principaux facteurs, mais aussi «une relation vécue comme stressante avec l’administration», aussi perçue comme un élément qui contribue au risque d’épuisement professionnel. Comme si quelque chose ne fonctionnait plus dans les relations à l’hôpital ».
Le Pr Pelissolo déclare que «
 ce qui est nouveau, c’est que les médecins ont le sentiment de ne plus avoir de marge de manœuvre, ils se sentent coincés dans un carcan, alors qu’avant les choses leur semblaient plus souples ».
Les auteurs soulignent ainsi : 
« Ces résultats confirment la nécessité de réduire la charge de travail perçue, ainsi que d’améliorer la gestion des émotions par les médecins ».

Date de publication : 3 décembre 2019

« Alcool : le défi du « janvier sec » lancé « malgré les efforts du lobby alcoolier et la pression de l’Elysée » »

Le Monde

Le Monde fait savoir que « les associations d’addictologie et de promotion de la santé, dont notamment la Fédération Addiction, Aides, la Ligue contre le cancer… ne baissent pas les bras, loin de là. Elles ont annoncé dans un communiqué commun […] qu’«il y aura bien» une campagne de «Dry January» en France, «malgré les efforts du lobby alcoolier, malgré l’annulation, sous pression de l’Elysée, de l’opération “Mois sans alcool” initialement prévue par Santé publique France» ».
Le journal explique ainsi qu’«
 à l’instar du concept britannique, lancé en 2013 par l’association Alcohol Change UK, ces associations invitent à relever «le défi de janvier», et à faire une pause d’un mois sans alcool, afin d’en «ressentir les bienfaits» et de se questionner sur sa propre consommation. Une sorte de bonne résolution pour bien démarrer l’année, de détox après la période de fin d’année ».
Le Monde relève que 
« les associations s’appuient sur des expériences qui fonctionnent depuis plusieurs années dans le monde. Quatre millions de personnes ont relevé le défi du Dry January britannique en 2019, ils n’étaient que 4000 la première année. En Belgique, en février 2020, ce sera la quatrième édition de la Tournée minérale, qui avait compté plus de 120.000 participants un an auparavant ».
Le quotidien souligne que 
« les bénéfices sont nombreux » et cite Sophie Adam, de la Fondation belge contre le cancer : « Neuf participants sur dix ont ressenti au moins un de ces effets après un mois : reprise d’énergie, perte de poids, teint plus frais, meilleur sommeil, économies… Réticents au départ, certains restaurants et même des marques de bière participent à l’opération en proposant plus de boissons sans alcool ».
Le Monde évoque un «
 même constat des bienfaits au Royaume-Uni : ne pas boire d‘alcool pendant un mois améliore certains paramètres, comme la tension artérielle, la résistance à l’insuline, la glycémie, le cholestérol sanguin, les niveaux de protéines liées au cancer dans le sang, etc., selon une étude menée en 2018 par le Royal Free Hospital, publiée dans le British Medical Journal ».
Le quotidien ajoute qu’« 
une autre évaluation montre que les participants n’ayant pas bu d’alcool en janvier remarquent une meilleure concentration, un sommeil de meilleure qualité (pour 71% d’entre eux), plus d’énergie. Autre effet, 88% ont économisé de l’argent ; 71% ont réalisé qu’ils n’ont pas besoin d’un verre pour s’amuser, note Richard de Visser, de l’Ecole de psychologie de l’université du Sussex, qui a conduit ces travaux auprès de 2821 personnes à partir de sondages en ligne. Autant d’éléments qui incitent selon lui à participer ».
Le Monde relève que 
« l’effet le plus important du Dry January britannique est la baisse significative de la consommation, qui se mesure encore 6 mois après l’événement : un verre de moins par jour et un jour de plus sans consommer par semaine, selon les études, et un meilleur autocontrôle sur le refus de consommer ».
Jean-Pierre Couteron, addictologue, souligne de son côté que «
 ce type de campagne ne vise pas les malades alcooliques, mais plutôt des personnes qui peuvent surconsommer de temps à autre, notamment sous la pression sociale ».
Le Monde s’interroge : «
 Pour quelles raisons les pouvoirs publics n’ont-ils pas soutenu cette campagne dont les effets sont prouvés en Belgique et au Royaume-Uni ? Cette opération suscitait depuis plusieurs semaines l’opposition des lobbys de l’alcool. «C’est une réalité, les lobbys ont eu raison de ce défi, puis les arbitrages politiques les ont suivis», dénoncent la plupart des addictologues ».
Guylaine Benech, consultante en santé publique, déclare quant à elle :
 « L’absence de soutien des pouvoirs publics à cette campagne est un scandale de santé publique. C’est aussi un grand révélateur de la puissance des lobbys alcooliers sur le gouvernement ».

Date de publication : 3 décembre 2019

« Une recherche originale sur l’autisme récompensée »

Le Figaro

Damien Mascret annonce dans Le Figaro que « le 8e Prix Marcel-Dassault a choisi de soutenir une équipe qui tente d’évaluer et traiter les troubles sensoriels des autistes ».
Le journaliste indique ainsi : «
 Andreas Frick a une obsession : le chercheur en neurosciences veut comprendre pourquoi le cerveau des personnes atteintes d’un trouble du spectre autistique (TSA) a autant de difficultés à traiter les informations sensorielles qu’il reçoit des cinq sens. Après avoir travaillé 3 ans sous la direction du Pr Bert Sakmann, Prix Nobel de médecine (1991), il a réuni sa propre équipe au Neurocentre Magendie de Bordeaux ».
Damien Mascret note que le chercheur
 « vient de devenir le 8e lauréat du Prix Marcel-Dassault 2019, désigné par le comité scientifique international de la Fondation FondaMental, un réseau français de coopération scientifique en santé mentale reliant 42 centres experts. Le prix, d’une valeur de 300.000 €, est financé par un mécénat du groupe Dassault (propriétaire du Figaro) », précise le journaliste.
Il explique que 
« le chercheur a mis au point un ingénieux protocole expérimental, sur des souris, pour valider un dispositif qui pourrait permettre de mieux évaluer chez l’homme les troubles sensoriels qui accompagnent généralement l’autisme ».
« Il consiste à appliquer des stimulations tactiles (toucher fin) sur la patte d’une souris, comme on pourrait le faire sur la main d’un patient, et de recueillir les réponses électriques du cerveau de l’animal avec l’équivalent d’un simple EEG […] ou d’une IRM […]. Andreas Frick espère ensuite pouvoir évaluer la correction de ces troubles avec des médicaments », 
poursuit Damien Mascret.
Andreas Frick explique que
 « les troubles du spectre autistique se caractérisent par des déficits de communication et d’interaction sociale d’une part, et de l’autre par un comportement, un intérêt ou une activité restreinte ou répétitive. […] Maintenant cette définition inclut aussi les perceptions sensorielles inhabituelles ou atypiques et c’est cet aspect que nous allons étudier dans notre projet ».
Damien Mascret relève que
 « c’est en effet l’une des particularités souvent méconnue du grand public, alors qu’elle est retrouvée chez 90% des personnes atteintes de TSA. Elles souffrent d’une perception exacerbée et envahissante, voire parfois douloureuse, des stimulations auditives, visuelles, olfactives, tactiles ou gustatives ».
« Excès de luminosité, bruit de fond irrégulier, texture d’un vêtement, trotteuse d’une horloge, couleur rouge ou autre, chaque autiste peut avoir une sensibilité exacerbée à un ou plusieurs stimuli qui surchargent alors son cerveau d’informations à traiter. Ces perceptions peuvent évidemment être très handicapantes dans la vie quotidienne, surtout dans les TSA sévères qui auront du mal à les exprimer »,
 poursuit le journaliste.
Le Pr Marion Leboyer, directrice de la Fondation Fonda­Mental, observe ainsi qu’«
 il est très difficile d’expliquer les troubles sensoriels chez les autistes sans langage. Disposer d’outils pour identifier des sous-groupes homogènes de patients est fondamental […], pour pouvoir ensuite mener des essais thérapeutiques dans différentes pathologies mentales dont l’autisme ».

Date de publication : 4 décembre 2019

« Contre l’amnésie, les malades font leur trou »

Libération

Eric Favereau évoque dans Libération les livres de Marc Grinsztajn et Florence Niederlander, qui « relatent chacun les effets de leur mémoire vacillante, que ce soit après un séjour en psychiatrie ou lors de la survenue d’un Alzheimer précoce ».
Le journaliste observe ainsi : 
« Des malades, enfin, qui sortent du statut… de patients. Avec l’émergence des associations de malades, ils parlent (ou plutôt écrivent), détaillant au plus près leur pathologie, pointant combien celle-ci ne se résume pas à un simple dérèglement clinique. C’est impressionnant, utile aussi car on sort du seul discours d’experts pour aller vers la construction de ce que l’on appellera le savoir profane ».
Eric Favereau relève que ces «
 deux ouvrages troublent, car mélanges d’une vraie nouveauté par leur intensité propre mais aussi objets d’une grande confusion, fermés à clé sur eux-mêmes. Comme si la maladie justifiait à elle seule toutes les digressions ».
« Ainsi, Chocs de Marc Grinsztajn. Editeur de métier, depuis longtemps dépressif, l’homme est noyé dans une mélancolie aiguë. Hospitalisé durant six mois dans un service psychiatrique à l’hôpital Sainte-Anne, il est pris en charge par sismothérapie ou électroconvulsivothérapie. En clair, des électrochocs. Lorsque les médicaments ne fonctionnent pas, en particulier dans les graves dépressions, les électrochocs sont souvent prescrits, donnant des résultats efficaces. Et mystérieux, car on ignore les raisons de leur efficacité. En tout cas, notre écrivain-éditeur, lorsqu’il tente de reprendre pied dans sa vie… se dit perdu. N’a plus de vie, comme absent à lui-même, et surtout il traîne un grand trou noir chargé de graves troubles de la mémoire »
, continue le journaliste.
Eric Favereau observe : 
« Des mots forts, une explosion de mots où se mêlent des scènes burlesques, des rappels historiques, des passages délirants. On ne sait plus trop où l’on est, débordement ou bien vengeance contre ces psychiatres ».
Le journaliste poursuit : 
« Cette profusion verbale […], on la ressent aussi avec le livre-témoignage Alzheimer précoce, d’autant qu’il s’agit, là encore, de trous dans la mémoire. Florence Niederlander a été diagnostiquée Alzheimer à l’âge de 42 ans. C’était en 2013. Elle publie ce qu’elle appelle ses «petits carnets de vie» ».
L’auteure précise : 
« Au départ, cela devait être un journal intime qui, je pensais, serait peut-être lu par mon fils, pour qu’il comprenne, au fur et à mesure du temps qui passait, du fou rire au cri parfois, sa maman qui devenait une autre personne ».
Eric Favereau remarque : 
« Comment qualifier le livre ? Des pages et des pages, sans ordre ni retenue. Elle raconte, on s’y perd, puis cela revient. On dirait de l’eau qui coule. Puis ça repart. […] Des passages, parfois, saisissants : «La maladie s’empare de mon identité, donc de moi, qui suis consciente de ce qui m’arrive, comme en ce moment. Parfois elle oublie l’autre temps où elle a traversé le pont, je ne sais plus qui je suis moi-même pendant ce temps… Je ne peux lutter contre cette autre moi. La maladie est là, vicieuse.» Et le témoignage achevé, on reste intrigué par cette maladie qui nous échappe aussi ».

Date de publication : 12 décembre 2019

« Violences conjugales : le feu vert sous conditions de l’Ordre des médecins à la levée du secret médical »

Le Parisien

Faustine Vincent annonce en effet dans Le Monde : « Faut-il déroger au secret médical pour mieux signaler les violences au sein du couple ? Après des semaines de débats houleux, le Conseil national de l’Ordre des médecins a tranché sur cette question sensible, issue du Grenelle contre les violences conjugales et reprise dans une proposition de loi ».
La journaliste fait savoir que 
« la mesure a été approuvée à une large majorité (39 voix sur 48), mais dans un cadre très restrictif. Ainsi, l’Ordre des médecins est d’accord pour que les professionnels de santé fassent un signalement au procureur, sans l’accord de la victime, lorsqu’elle est sous l’emprise de son partenaire, à condition que ce soit une simple possibilité et non une obligation, que la victime soit «en danger vital immédiat», que le signalement soit fait auprès d’un «procureur dédié aux violences conjugales», et que cela aille de pair avec des mesures d’accompagnement ».
Patrick Bouet, président du CNOM, précise que 
« l’objectif n’est pas juste de faire un signalement, mais aussi de mettre à disposition des victimes tous les moyens nécessaires ». Faustine Vincent ajoute qu’« à chaque fois, le praticien devra en outre s’efforcer d’obtenir l’accord de la victime. S’il n’y parvient pas, «il devra l’informer du signalement au préalable» ».
La journaliste rappelle que
 « quelque 220.000 femmes sont victimes chaque année de violences conjugales, mais moins d’une sur cinq porte plainte. L’idée d’une dérogation au secret médical […] consiste donc à mieux signaler ces violences, en considérant que les femmes sous emprise sont dans l’incapacité de le faire elles-mêmes. Le cadre précis d’une telle dérogation reste toutefois à définir ».
Faustine Vincent indique que le président du CNOM est
 « auditionné [aujourd’hui] à l’Assemblée nationale par les auteurs de la proposition de loi. Il espère les convaincre de la nécessité de prendre en compte ses conclusions. Cette dérogation au secret médical viendrait s’ajouter à celles qui existent déjà dans la loi concernant les mineurs et les personnes vulnérables ».
La journaliste note en outre qu’«
 en apportant ses restrictions, l’Ordre des médecins entend mieux protéger les victimes tout en réaffirmant le caractère intangible du secret médical, vu comme un principe fondamental sur lequel repose la relation de confiance entre le patient et son médecin. Ces dernières semaines, de nombreux professionnels de santé ont fait part de leur crainte qu’il soit remis en cause, avec le risque que les victimes n’osent plus parler ni revenir en consultation ».
Le Dr Bouet déclare ainsi que
 « faire disparaître le secret médical n’est pas la solution. Dire que c’est à cause de lui que les femmes restent prisonnières des violences est une vision simpliste. On ne fera pas porter la responsabilité sur les médecins d’un système de prise en charge qui demande à être construit totalement ! ».
Faustine Vincent indique que le médecin
 « défend aussi la nécessité de limiter la dérogation aux personnes «en danger vital immédiat» malgré l’existence de la loi sur la non-assistance à personne en danger, jugeant celle-ci «trop générale» ».
Christian Bouet remarque :
 « Elle oblige à porter secours, ce qui veut tout et rien dire, mais elle ne permet pas de mettre en place des mesures de protection spécifiques ».
« L’Ordre des médecins espère ensuite «aider les professionnels à s’approprier le dispositif» pour éviter qu’il ne soit qu’une mesure législative de plus », 
conclut la journaliste.

Date de publication : 18 décembre 2019

 

Revue de presse santé psy – novembre 2019

 

« Comment le bruit nuit gravement à la santé »

Le Figaro

Nathalie Szapiro-Manoukian rappelle dans Le Figaro que « notre niveau de tolérance à l’environnement sonore dépend de sa nature, de son intensité et de notre vécu ».
La médecin et journaliste relève ainsi : 
« Un moineau chante. Il émet 30 décibels […]. À ce niveau sonore et jusqu’à 60 dB, l’écouter en continu est sans risque. Encore faut-il y prêter attention, car en ville, son chant est noyé sous les conversations de passants (60 à 80 dB), les klaxons (85 dB), voire un marteau-piqueur (120 dB) dont il faut s’éloigner : sans protection, au-delà de 10 secondes, l’audition est en danger ».
Elle souligne que 
« bien en dessous du seuil de douleur de 120 dB, nos oreilles pâtissent aussi d’une exposition pendant 2 heures à 100 dB (discothèque, concert) ou 20 heures hebdomadaires à 85 dB (cour de récréation, tondeuse à gazon, etc.) ».
Le Dr Jean-Claude Normand, maître de conférences en médecine et santé au travail (université Claude Bernard-Lyon 1), rappelle pour sa part qu’« 
à la naissance, nous disposons d’un capital de cellules auditives qui ne se renouvelleront jamais, d’où l’importance de les protéger ».
Nathalie Szapiro-Manoukian poursuit : 
« Notre tolérance au bruit a aussi «une dimension psychologique», note le Dr Normand. «Les bruits subis sont bien moins tolérés que ceux générés par notre activité.» Par ailleurs, précise Valérie Rozec, docteur en psychologie de l’environnement au Centre d’information sur le bruit (CidB), «la perception des bruits est propre à chacun. Elle dépend de facteurs individuels, sociaux, culturels et environnementaux» ».
La journaliste remarque que 
« hormis quelques bruits réputés relaxants et générés par la nature (comme le clapotis des vagues), rares sont ceux qui mettent tout le monde d’accord : telle musique charme les uns, mais hérisse les autres ; coq, vaches et cloches ont leurs adeptes, mais aussi leurs détracteurs ».
Valérie Rozec souligne en outre que les bruits subis au quotidien
 « peuvent perturber le sommeil et entraîner une fatigue chronique. Même si l’on peut s’habituer psychologiquement à un bruit de fond, les troubles physiologiques demeurent, provoquant stress, baisse de l’immunité, augmentation des risques d’obésité, de diabète, d’hypertension artérielle et donc de maladie cardiovasculaire ».
« Enfin, le bruit perturbe les activités cognitives chez l’enfant comme chez l’adulte, avec des «difficultés de concentration et une perturbation des apprentissages pouvant aller jusqu’à 6 mois de retard en lecture dans des zones très exposées aux bruits du trafic aérien». Le bruit pourrait même avoir un impact avant la naissance », 
continue Nathalie Szapiro-Manoukian.
Le Dr Normand explique qu’« 
au dernier trimestre de la grossesse, l’audition du fœtus est en place. Outre les effets auditifs, il subit les effets du stress ressenti par la future maman ».

Date de publication : 18 novembre 2019

« Violences conjugales : faut-il lever le secret médical ? »

Le Parisien Le Journal du Dimanche

C’est ce que titre Le Parisien, qui note que « le gouvernement y est favorable pour mieux protéger les femmes victimes des coups de leur conjoint. Mais pour de nombreux experts, il faudrait d’abord que les commissariats prennent bien les plaintes et que la justice ne classe pas les affaires ».
Le journal explique ainsi : « 
Le protocole existe déjà pour les enfants en danger. Demain, la levée du secret médical sera-t-elle étendue pour les femmes victimes de violences conjugales ? Cette recommandation figure en bonne place dans le rapport sur les homicides conjugaux, rendu public ce dimanche par l’inspection générale de la justice ».
« La garde des Sceaux, Nicole Belloubet, y est favorable «pour résoudre les situations dans lesquelles la victime ne peut pas saisir la justice», explique-t-elle dans un entretien accordé au JDD »,
 indique le quotidien.
Le Parisien observe que
 « Marlène Schiappa, son homologue en charge de l’Égalité entre les femmes et les hommes, est sur la même longueur d’onde ». Celle-ci déclare : « Nous voulons permettre de lever le secret médical. Quand une femme est en danger, chacun doit prendre ses responsabilités pour la protéger ».
Le journal relève toutefois que 
« pour de nombreux experts, le principal frein n’est pas à chercher dans les cabinets des médecins, mais dans ceux des juges ». Le Dr Gilles Lazimi, membre de l’association SOS Femmes 93, réagit ainsi : « Combien de fois avons-nous incité les femmes à porter plainte, et combien de fois ont-elles été mal reçues ? ».
Le Parisien rappelle que 
« chaque année, 220.000 femmes sont victimes de violences conjugales. […] Permettre à un médecin de signaler des violences conjugales sans l’accord de la femme concernée, est-ce une bonne idée ? Pour la Dr Emmanuelle Piet, médecin de PMI (Protection maternelle et infantile), présidente du Collectif féministe contre le viol (CFCV) et membre du Haut conseil à l’égalité entre les femmes et les hommes, ce n’est pas la réponse qu’elle attend du gouvernement pour lutter contre les violences faites aux femmes. Elle craint même que la situation des victimes empire, faute de prise en charge à la suite de cette démarche ».
« Mais pour la spécialiste du harcèlement moral et des violences faites aux femmes, la psychiatre Marie-France Hirigoyen, qui participe à l’un des groupes de travail constitué dans le cadre du Grenelle des violences conjugales, «il faudrait pouvoir faire un signalement» », 
continue le journal.
Marie-France Hirigoyen déclare notamment qu’
« actuellement, nous, médecins, sommes démunis quand une femme vient nous voir, affolée, apeurée… Elle a tellement peur qu’elle ne veut pas porter plainte. Il faudrait pouvoir faire un signalement. Si dans la foulée la justice intervient rapidement pour trouver des solutions, à la fois pour l’accueil de la femme et l’éloignement du conjoint, on peut arriver à des résultats ».
La spécialiste poursuit : «
 De la même façon qu’on lève le secret médical pour les enfants, le médecin, une association, ou une assistante sociale pourrait le faire pour une femme s’il a le sentiment qu’elle est en danger. Dans les situations moins urgentes, il existe d’autres possibilités d’agir. Je passe déjà beaucoup de temps à convaincre des patientes de saisir la justice. La levée du secret médical concernerait peu de cas, mais elle pourrait sauver des vies ».
De son côté, Emmanuelle Piet remarque que 
« le secret médical a évolué depuis une vingtaine d’années et la loi permet aux médecins de réagir face aux victimes de violences conjugales. Mais elle est peu connue. Une femme qui arrive en consultation et qui ne peut plus marcher à cause de coups, est en situation de «fragilité physique et psychique». Ce qui entre dans le cadre de la loi et de l’article 226-14 (NDLR : précisant les exceptions au secret professionnel) ».
La médecin souligne cependant que 
« si ces femmes ne portent pas plainte, c’est qu’elles ont peur de l’après. Que va-t-il se passer si elles le font ? Est-ce que la police et la justice les protégeront après cette démarche ? Ce n’est pas le cas aujourd’hui. Nicole Belloubet […] reconnaît ce que les associations disent depuis 40 ans : le système ne fonctionne pas ».
« Je ne veux pas mettre les femmes encore plus en danger, face à l’auteur des violences, si un signalement reste sans suite. Si on me demande de lever le secret médical, je veux aussi être le juge et qu’on me garantisse que ces femmes seront protégées »
, déclare le Dr Piet.

Date de publication : 18 novembre 2019

 

Revue de presse santé psy – octobre 2019

 

« La vraie raison du « burn-out » des internes des urgences de Mulhouse »

Libération

Libération rappelle qu’« après le décès d’une femme fin septembre, les 17 internes aux urgences de Mulhouse se sont mis en arrêt de travail pour protester contre le manque d’encadrement depuis les démissions en série des médecins titulaires ».
« Du jamais vu de mémoire d’hospitalier. Motif relayé par leur syndicat urbi et orbi : «burn-out». Une explication commode dans l’actuel contexte de ras-le-bol des urgentistes », 
remarque le journal.
Libération poursuit : « 
Parfaitement crédible à Mulhouse, où les démissions de médecins seniors aux urgences s’enchaînent sur fond de conditions de travail dégradées : en juin, quand la grève a démarré, ils étaient 27 titulaires en poste ; ils ne sont plus que 7 ».
Le quotidien remarque qu’«
 il s’agit pourtant d’un demi-mensonge » et cite « un médecin qui prête régulièrement main-forte au service » : « On reprochait plutôt aux internes de manquer d’initiative. Ce n’est pas anormal, puisqu’ils entament tout juste leur formation pratique. Mais quand on est soi-même débordé et stressé, cela peut être pesant ».
Le médecin ajoute : «
 C’est vrai qu’ils se faisaient copieusement engueuler : faute de médecins titulaires en nombre suffisant, l’hôpital fait appel à des remplaçants ou des intérimaires qui, un peu perdus à leur arrivée, attendent des internes une aide pour un peu tout : manier l’outil informatique, remplir les feuilles de soins, trouver les noms et téléphone des chefs de service, etc. Ce n’est a priori pas de leur ressort mais il faut bien faire tourner le service. Les étudiants en ont sans doute eu marre d’être pourris en permanence ».
Libération relève cependant que 
« la plupart des apprentis médecins savaient leur temps compté aux urgences de Mulhouse : entamé en mai, leur stage pratique s’achève quoi qu’il arrive fin octobre… Du côté, de l’Agence régionale de santé, on préfère pointer «une faiblesse psychologique» ».
Le quotidien souligne qu’«
 en réalité, les 17 étudiants sont moins épuisés qu’effrayés. Pour ne pas dire tétanisés à l’idée de se retrouver potentiellement seuls en première ligne face à des patients «instables». Comprendre : en urgence vitale ».
Le syndicat autonome des internes des hospices civils de Strasbourg note ainsi que
 « deux internes qui étaient des personnes-ressources dans l’équipe, et en théorie solides, ont craqué. Cela a fait boule de neige sur les autres ».
Libération revient sur le décès d’une patiente : 
« Pour les internes, c’est la goutte d’eau. Le 30 septembre, les 9 filles et les 8 garçons se relatent leurs expériences «limites» depuis la démission en série des médecins seniors. Décision est collectivement prise de se faire porter pâles. Au doyen de la faculté de médecine de Strasbourg qui les reçoit en délégation le 3 octobre, ils réclament que les internes en premier ou deuxième semestre […] ne soient plus envoyés en stage aux urgences de Mulhouse. Trop peu d’encadrement, trop dangereux ».
Un membre du personnel hospitalier relève qu’«
 on est face à un conflit générationnel. Par le passé, on allait aux urgences comme on allait à la guerre. On se taisait et on apprenait sur le tas. L’époque, la culture ont changé. Les jeunes réclament, à juste titre, d’être accompagnés, formés, sécurisés. Associer connaissances médicales, observation clinique et prescription thérapeutique est une gymnastique intellectuelle qu’ils n’ont pas. Mais pour l’acquérir, il faut beaucoup de pratique ».
Libération indique que 
« le doyen […] ne reste pas insensible à l’alerte de ses étudiants. Il le promet : dès que possible mais vite, plusieurs médecins de Strasbourg vont venir donner un coup de main à Mulhouse pour aider à encadrer les internes ».
Le journal conclut toutefois qu’«
 au sein du service des urgences déjà à cran, la protestation des étudiants a aussi bousculé les consciences. On redoute le pire, et on le chuchote en interne : à moins d’un renforcement rapide de l’effectif médical, la question de la fermeture va désormais se poser ».

Date de publication : 9 octobre 2019

« Luminothérapie : comment choisir sa lampe ? »

Le Parisien

Le Parisien constate en effet : « Que de modèles possibles ! Que de prix aussi : entre 120 euros à 300 euros. Il n’y a que l’embarras du choix quand on veut une lampe de luminothérapie. Des portatives à poser sur la table de nuit, des collectives à installer au bureau pouvant «traiter à la fois deux ou trois personnes», sans oublier les luminettes à enfiler au-dessus des yeux, façon serre-tête… ».
Le journal se penche sur
 « ces bandeaux lumineux que l’on porte à quelques centimètres des yeux, [qui] sont bien plus faciles d’utilisation qu’une lampe classique. Alors, vraie innovation ou pas ? Pour Thomas Schwitzer, psychiatre et chercheur au Centre psychothérapique de Nancy (CPN), «c’est tout sauf un gadget» ».
Le quotidien relève que
 « pour l’instant, en France, aucune étude scientifique n’en a montré les éventuels bénéfices. Depuis 8 mois, ce jeune chercheur teste donc ces fameuses luminettes auprès de patients volontaires ».
Ce dernier indique que 
« nous sommes en train de les évaluer dans l’anxiété, la dépression, le sommeil. Nous étudions également leurs effets sur la mémoire, l’attention. […] Les premiers résultats sont encourageants, et au niveau de la rétine, nous n’avons enregistré aucune lésion, ni modification. ».
« En attendant la publication des résultats — courant 2020 — le médecin préconise, si on veut craquer pour des luminettes, de bien vérifier qu’elle porte au minimum, le marquage CE », 
ajoute Le Parisien.
Le quotidien souligne en effet que
 « les lampes de luminothérapies n’étant pas reconnues en France comme des dispositifs médicaux, il faut savoir que ce marquage garantit seulement que l’appareil est sûr au niveau électrique. Pour être sûr à 100% que votre lampe est sans danger pour la santé, un «marquage CE médical», c’est-à-dire, assorti de quatre chiffres permettant de remonter à un organisme certificateur, est plus fiable ».

Date de publication : 14 octobre 2019

« Les nouvelles portes de la mémoire »

Le Figaro

Damien Mascret annonce dans Le Figaro qu’« une équipe de chercheurs du groupe du Pr Menno Witter à l’Institut Kavli de neuroscience des systèmes (Université norvégienne des sciences et de technologie) a découvert que la porte la plus importante qui mène au centre de tri de la mémoire (l’hippocampe) n’est pas celle que l’on pensait jusqu’alors ».
« De quoi revoir de fond en comble les troubles de la mémoire, notamment ceux liés à la maladie d’Alzheimer, et ouvrir de nouvelles pistes thérapeutiques »,
 observe le journaliste.
Damien Mascret revient sur la recherche sur le sujet ces dernières années, notant qu
’« il faudra attendre la découverte de deux jeunes chercheurs norvégiens, May-Britt et Edvard Moser, qui viennent de monter leur laboratoire à l’université des sciences et technologie de Norvège, à Trondheim, au début des années 2000, pour que soit découvert le rôle crucial pour le positionnement dans l’espace de cellules du CE médian (cortex entorhinal médian) ».
« La découverte de ces «cellules de grille» […] complète un véritable système de «GPS cérébral» qui incruste lieux et déplacements dans l’espace. [Le chercheur américano-britannique John O’Keefe] et les époux Moser (aujourd’hui à l’Institut Kavli) recevront le prix Nobel de physiologie ou médecine 2014 pour leur découverte », 
poursuit le journaliste.
Il ajoute qu’
« en 2013, lorsque le Français Thanh Pierre Doan commence sa thèse de doctorat dans l’équipe de Menno Witter, à l’Institut Kavli, le circuit de la mémoire est, pense-t-on, bien établi. Les neuroscientifiques considèrent qu’il y a deux systèmes en parallèle qui convergent vers l’hippocampe. La route principale, qui passe par la porte du CE médian, contient les informations visuospatiales […], l’autre, par la porte du CE latéral, convoie les informations sur la nature et la qualité d’un objet. En réalité, le travail publié ce 15 octobre dans la revue Cell Reports développe un nouveau modèle des circuits de mémorisation qui mènent à l’hippocampe ».
Damien Mascret note que 
« des travaux menés dans le même institut, et publiés l’an dernier, situent également le marquage temporel dans le CE latéral ». Thanh Pierre Doan indique : « Prenons par exemple la madeleine de Proust. […] L’hippocampe ramène le souvenir de la cuisine de sa tante (où ?), tandis que le CE latéral fournit le goût si particulier de la madeleine trempée dans du thé (quoi ?) et le moment de l’enfance (quand ?) ».
Le journaliste relève que 
« surtout, le jeune chercheur découvre que les informations du CE médian convergent vers le CE latéral avant d’aller à l’hippocampe, ce qui en fait la véritable porte de la mémorisation ».
Le chercheur remarque que «
 c’est toute l’organisation du système de mémoire du lobe temporal qui est remise en cause, le CE latéral s’avère un supercentre d’information ».
« De quoi réorienter la recherche sur la maladie d’Alzheimer. Mieux protéger ces neurones pour lutter contre la maladie ? »,
 s’interroge Damien Mascret.
Le Pr Witter déclare que «
 c’est clairement un objectif à terme, mais le chemin entre science fondamentale et application clinique est long et laborieux ».

Date de publication : 16 octobre 2019

« L’addiction au smartphone, une menace pour la santé publique »

Le Figaro

Le Figaro constate : « Stress, anxiété, angoisse… privés de leurs smartphones, les Français sont de plus en plus nombreux à ressentir ces symptômes, témoins d’une véritable addiction à leur écran. Axa Prévention tire la sonnette d’alarme, en partenariat avec l’association SOS Addictions ».
Le journal relève que
 « les assureurs s’inquiètent des conséquences sur la santé de leurs clients de ces pratiques compulsives. Ainsi, les Français ont une «consommation dérégulée» de leur smartphone. Ils sont 61% à le saisir dès le réveil, 46% à l’utiliser jusque dans les toilettes. Près de la moitié l’utilise toutes les dix minutes. Et pourtant, symbole de cette addiction, ils sous-estiment complètement le temps passé devant un écran ».
Une étude d’Axa Prévention indique ainsi que
 « les Français considèrent y passer en moyenne 4 heures et 6 minutes par jour, sans distinction entre cadre professionnel ou privé. Ce chiffre est très loin du compte puisque à elle seule la télévision capte 3h36 de leur temps ».
Le Figaro souligne que 
« les conséquences sur la santé sont réelles. Au stress généré par l’oubli de ce précieux «doudou» technologique, s’ajoutent des pathologies inquiétantes ». Éric Lemoine, président d’Axa Prévention, rappelle ainsi que « l’utilisation abusive du smartphone provoque des insomnies, mais aussi des troubles de l’alimentation pouvant conduire à des cas d’obésité ».
« À cela s’ajoutent encore les troubles musculosquelettiques liés à une mauvaise posture et les conséquences négatives de la lumière bleue sur les rétines, qui sont connues mais encore difficiles à quantifier », 
continue le journal.
Le Dr Laurent Karila, psychiatre, addictologue à l’hôpital Paul-Brousse et porte-parole de l’association SOS Addictions, explique de son côté qu
’« il n’est pas nécessaire de mettre en place un programme dur de “détox” mais il est primordial de réaliser un planning de temps de connexion ».
Le Figaro note ainsi que «
 les outils existent, à commencer par la suppression des notifications à certaines heures de la journée et la nuit, pour ne pas être tenté par la consultation d’un SMS ou une conversation sur WhatsApp. Pour mieux dormir, il est recommandé d’éteindre son smartphone une heure avant d’aller se coucher. Enfin, Axa Prévention propose un test gratuit d’autoévaluation permettant de déterminer son degré d’addiction. C’est un moyen de prendre conscience de son degré d’exposition aux écrans ».

Date de publication : 18 octobre 2019

« L’alcool, compagnon fidèle des violences conjugales »

Le Figaro

C’est ce que titre Le Figaro, qui relève que l’alcool « est désormais reconnu comme un facteur causal très présent dans les violences intrafamiliales, mais semble le grand oublié du Grenelle ouvert en septembre par le gouvernement. Des addictologues lancent l’alerte ».
Le journal note ainsi que 
« des études scientifiques concordantes permettent aujourd’hui d’affirmer qu’une réduction de la consommation d’alcool en France minimiserait ces drames que vivent au quotidien des dizaines de milliers de personnes. Pourtant, le sujet est absent des réflexions engagées dans le cadre du Grenelle contre les violences conjugales ».
« Alors que des mesures doivent être annoncées fin novembre, cinq associations d’addictologie publient ce lundi […] une lettre ouverte pour attirer l’attention des ministres sur cette lacune », 
annonce le quotidien.
Les signataires écrivent notamment que «
 le consensus dans la communauté scientifique nous impose d’agir sans tabou pour prévenir ces comportements et leurs conséquences toujours douloureuses et parfois mortelles ».
Le Figaro souligne en effet que «
 l’étude nationale des morts conjugales violentes survenues en 2018 montre qu’alcool ou drogue étaient présents dans 55% des cas, chez l’auteur ou chez la victime ».
Laurent Bègue, addictologue et professeur de psychologie sociale à l’université de Grenoble, remarque qu’
« on a longtemps pensé que l’alcool était un facteur contributif ou un simple élément de contexte de la violence, mais il est maintenant établi qu’il joue un rôle causal ».
Le journal note ainsi :
 « D’une part, des dizaines d’études épidémiologiques ou des enquêtes dans des services d’urgences ont mis en évidence un lien entre la consommation de substances psychoactives et ces passages à l’acte impulsifs. D’autre part, des recherches expérimentales ont clarifié le rôle de l’alcool dans ces violences ».
« L’université de Buffalo (États-Unis) a ainsi observé en laboratoire que l’alcool favorise les propos négatifs et les violences verbales dans le couple. Une analyse des journaux intimes confiés à des femmes victimes de violences conjugales a par ailleurs montré que la probabilité d’une agression physique était multipliée par 8 les jours où leur compagnon avait bu. Le risque est plus fort au moment où l’alcoolémie augmente »,
 continue Le Figaro.
Le Pr Bègue précise que 
« les effets de l’alcool peuvent être amplifiés pour certains profils psychologiques. Personnes irritables, ayant une faible empathie ou une forte impulsivité sont plus négativement affectées ».
Le Pr Michel Reynaud, président du Fonds Actions Addictions, souligne pour sa part que
 « l’alcool est évidemment loin d’être le seul facteur impliqué dans ces drames, mais certains comportements violents pourraient être évités, à condition de ne pas occulter ce facteur de risque ».
Le journal indique que la lettre ouverte
 « recommande, entre autres, la création d’un registre de suivi de ces violences et la formation des intervenants dans la procédure. Des mesures limitant l’accès à l’alcool (augmentation du prix, contrôle de la publicité, etc.) pourraient aussi avoir un effet indirect sur les passages à l’acte. Il a par exemple été observé, dans une ville australienne, qu’une ouverture des bars réduite de 1h30 était associée à une chute importante des violences ».

Date de publication : 21 octobre 2019

Autisme : « Il ne faut pas laisser croire qu’on ne peut rien faire »

Libération

Libération note que « la sortie à grand bruit du film «Hors normes» sur la vie d’autistes qui ont des troubles sévères est un choc pour le milieu qui s’en occupe », et publie un entretien avec Claire Compagnon, déléguée interministérielle en charge de l’autisme.
Celle-ci déclare : «
 C’est un film important. Il rend compte avec justesse de la situation de ces adultes autistes qui ont des troubles sévères. Il montre combien depuis des années nous n’avons pas répondu à leur situation, en faisant vivre à leurs familles des parcours chaotiques et désespérants. Et il donne de l’espoir ».
Libération observe que «
 ce film se montre très critique sur la réponse institutionnelle… ».
Claire Compagnon confirme :
 « C’est une réalité, notamment dans les services de psychiatrie : des patients autistes peuvent être attachés et sédatés, et cela pendant des années. Leur nombre est difficilement quantifiable, on ne sait pas combien d’adultes sont concernés, mais à partir de l’adolescence des enfants autistes vont développer des troubles graves avec de la violence contre eux-mêmes et contre les autres ».
« Et cette violence est souvent la non-réponse à des troubles somatiques qui n’ont pas été bien pris en charge, ni même diagnostiqués. Cela les plonge dans la souffrance. On les laisse dans une situation clinique insupportable »,
 souligne la déléguée interministérielle.
Claire Compagnon ajoute : 
« Clairement, il est dit que les institutions du secteur médico-social opèrent trop de sélections et que, finalement, les patients les plus difficiles, les plus lourds ne trouvent pas leur place. C’est malheureusement vrai. A nous pouvoirs publics de mieux les accompagner ».
Elle souligne néanmoins que
 « les deux associations de Hors Normes – le Silence des justes et le Relais Ile-de-France –, montrent que l’on peut faire des choses, et qu’en développant des réponses particulières on arrive à apporter un début de réponse et à apaiser. L’espoir est possible. Ensuite, certes ces structures sont hors normes, mais elles sont agréées, financées par les pouvoirs publics, et c’est vrai que l’importance du nombre de personnel, avec un ratio d’un salarié pour un patient n’est pas celui que l’on retrouve à l’hôpital ».

Date de publication : 29 octobre 2019

« Violences conjugales, la délicate question du secret médical »

La Croix

Pierre Bienvault remarque dans La Croix : « Permettre à un médecin de signaler des violences conjugales sans l’accord de la femme concernée ? Cette proposition du Grenelle sur le sujet, qui doit rendre ses propositions [aujourd’hui], est déjà critiquée par des médecins engagés contre ces violences ».
Le journaliste explique que 
« les groupes de travail souhaitent en effet qu’un médecin ou un soignant, confronté à un «risque sérieux de renouvellement» de ces violences, puisse alerter les autorités «sans l’accord de la victime». Un vrai tournant vu d’un bon œil par la secrétaire d’État à l’égalité entre les femmes et les hommes, Marlène Schiappa, favorable à «un secret médical partagé par exemple entre les urgentistes, les avocats et la police pour mieux protéger les femmes» ».
Pierre Bienvault note que «
 si cette proposition devait être retenue, elle modifierait en profondeur l’article 226-14 du code pénal. Celui-ci prévoit uniquement deux dérogations permettant à un médecin, sans l’accord de la victime, d’alerter la justice sur des sévices ou des privations ».
« Il peut le faire si ces violences ont été «infligées à un mineur ou à une personne qui n’est pas en mesure de se protéger en raison de son âge ou de son incapacité physique ou psychique». Et c’est dans ce cadre que les professionnels de santé sont désormais invités à s’impliquer davantage », 
relève le journaliste.
La Haute Autorité de santé estimait ainsi début octobre qu’
« il est urgent que chacun d’entre eux soit en mesure de repérer les patientes subissant des violences au sein de leur couple ». Pierre Bienvault note que la HAS « a publié des recommandations volontaristes sur le sujet. Tout en précisant qu’un signalement au procureur ne peut se faire qu’avec l’accord de la victime ».
Le journaliste remarque qu’« 
agir sans ce consentement risque d’être «contre-productif», affirme le Dr Muriel Vergne, urgentiste à Toulon et membre du groupe de travail de la HAS ». La praticienne souligne : « Bien des femmes qu’on voit aux urgences ne sont pas d’emblée prêtes pour porter plainte. Elles ont besoin de temps. Et si elles savent qu’on peut alerter la justice contre leur gré, elles risquent de ne plus venir consulter ».
Pierre Bienvault note que
 « cette évolution serait une «aberration» pour le Dr Gilles Lazimi, généraliste et membre de SOS femmes 93 ». Le médecin remarque : « Notre rôle est de soigner, d’accompagner, de remettre ces femmes en capacité d’agir. De les protéger, mais sans faire des choses contre leur avis comme si elles étaient des mineures ou des personnes sous tutelle ».
La Dr Emmanuelle Piet, présidente du Collectif féministe contre le viol (CFCV), relève pour sa part : 
« Il faut mettre en balance la gravité de la menace pesant sur la femme et le fait qu’il est délicat d’agir contre le gré d’une femme dont la volonté est déjà mise à mal par son agresseur ».
« Selon la Dr Piet, un signalement unilatéral risque de mettre la femme en danger si, ensuite, la justice ne la protège pas », 
observe le journaliste.

Date de publication : 29 octobre 2019

 

Revue de presse santé psy – septembre 2019

 

« Dépression : quand les sportifs professionnels perdent pied »

Libération

Libération remarque dans une enquête : « Exercer sa passion comme métier, tout en étant grassement payé. Voici la vie de sportif que beaucoup idéalisent. L’athlète de haut niveau se doit d’être au top physiquement comme mentalement ».
Le quotidien souligne toutefois que «
 si les meilleurs semblent intouchables à la manière d’un Roger Federer, la réalité est en fait bien plus nuancée. Un monde où beaucoup de sportifs cachent leur anxiété, et où trois quarts d’entre eux ne peuvent pas vivre uniquement de leur pratique ».
Anthony Mette, psychologue de footballeurs et rugbymen professionnels, indique ainsi 
: « Généralement, chaque année, je côtoie au moins un ou deux joueurs par centre de formation qui présentent des symptômes d’anxiété ».
Libération relève notamment qu’«
 en 2018, les basketteurs américains DeMar DeRozan et Kevin Love, multiples All-Stars, ont levé le voile sur ce tabou, en reconnaissant publiquement être dépressifs. Un an plus tard, en mars 2019, Kelly Catlin, triple championne du monde de poursuite sur piste et médaillée d’argent aux JO de Rio, se donne la mort à l’âge de 23 ans ».
Le quotidien observe qu’
« en France, malgré de nombreux témoignages, peu voire rien n’a été fait. Le règlement de la Ligue professionnelle de football (LFP) oblige les clubs à assurer le suivi médical des joueurs sur le plan biologique, cardiologique et traumatologique. Mais rien n’est prévu sur le suivi de leur santé mentale ».
Le journal évoque une 
« lueur d’espoir : l’Union nationale des footballeurs professionnels (UNFP) a lancé en 2013, un service d’écoute anonyme, disponible 3 heures par semaine, le jeudi après-midi ».
Libération continue : 
« Même constat pour la Ligue nationale de rugby (LNR), où rien n’est prévu pour s’assurer de la bonne condition mentale des joueurs. […] Depuis peu, certains clubs recrutent des «préparateurs mentaux», des coachs dont l’objectif est davantage de booster les performances des joueurs que de prendre en compte leur bien-être psychologique ».
Le journal observe enfin qu’
« aux Etats-Unis, la dimension psychologique, autrefois considérée comme une problématique secondaire, fait aujourd’hui partie intégrante des entraînements. […] Cet été, la NBA a même annoncé que des psychologues seront mis à la disposition des joueurs et des équipes au cours de la saison ». Le quotidien note néanmoins qu’« en France, des initiatives commencent à se mettre en place ».

Date de publication : 3 septembre 2019

« Santé et travail : moins de risques physiques, plus de pression psychologique »

Libération

Libération s’interroge : « Le salarié du privé d’aujourd’hui est-il moins exposé aux risques professionnels que celui d’hier ? Ça dépend, répond, en somme, l’enquête surveillance médicale des expositions des salariés aux risques professionnels (Sumer) qui livre tout juste ses premiers enseignements pour 2017 ».
Le quotidien explique que 
« réalisée seulement tous les 7 ans, en moyenne, cette dernière vise à mieux connaître les expositions «au plus proche du travail réel». Pour ce faire, elle s’appuie sur le travail de 1200 médecins du travail et des questionnaires complétés par des salariés. Une matière qui offre, pour cette nouvelle mouture, des résultats «contrastés», selon la Dares, organisme de statistiques rattaché au ministère du Travail ».
Libération retient que 
« certes, pointent les auteurs, «la plupart des expositions des salariés aux contraintes physiques ont baissé entre 1994 et 2017». Avec une seule exception : le risque lié aux nuisances sonores ne connaît, lui, pas d’embellie. Résultat notamment du développement des open spaces ».
« De même, le travail répétitif est à la baisse, avec une récente diminution pouvant «être rattachée aux évolutions technologiques, dont l’automatisation», note la Dares. Mais cette tendance baissière concerne d’abord les expositions les plus longues, au-delà de 10 heures par semaine. En dessous, l’exposition stagne. Ce qui peut s’expliquer par un «recours accru à la polyvalence» », 
précise le journal.
Libération continue : «
 Même prudence de la Dares sur les risques liés aux produits dangereux. L’exposition à au moins un produit chimique a légèrement chuté sur la période 1994-2017, note l’organisme. Toutefois, l’exposition à un produit cancérigène concerne encore 10% des salariés du privé, soit 1,8 million de personnes. Parmi les personnes les plus exposées à des risques : les travailleurs de la construction et les ouvriers qualifiés ».
Le journal constate enfin que 
« l’intensité du travail, «un des facteurs essentiels des risques psychosociaux au travail», a augmenté depuis 20 ans. La Dares note néanmoins une légère stagnation ces dernières années. Entre 2010 et 2017, les formes de pressions exercées sur les salariés ont surtout évolué : l’intensité du travail lié au déplacement automatique d’un produit ou la cadence automatique d’une machine est à la baisse, tout comme celle liée au contrôle et à la surveillance exercés par la hiérarchie. En revanche, à l’heure où les algorithmes sont de plus en plus présents pour organiser le monde du travail, celui lié au contrôle ou au suivi informatisé est à la hausse ».
« La tension au travail ne baisse pas et reste donc élevée. En 2017, elle touche 31,6% des salariés, contre 26,8% en 2003. Or, rappelle le Dr Nicolas Sandret, membre de l’équipe en charge de l’étude, cette tension s’accompagne d’un risque accru de «troubles musculo-squelettiques (TMS), maladies cardiovasculaires et dépression» pour les salariés », 
remarque le quotidien.
Libération indique que « 
ces derniers expliquent avoir le sentiment que la quantité et l’intensité du travail qu’on leur demande ont augmenté entre 2003 et 2017. En 2017, ils sont 18% à se dire en situation d’iso-strain, anglicisme un brin barbare pour nommer une situation explosive : un cumul de tensions au travail et de faible soutien social ».

Date de publication : 11 septembre 2019

« Un salarié sur deux « épuisé » par son travail »

Le Parisien

Daniel Rosenweg note en effet dans Le Parisien que « l’ubérisation du travail, la digitalisation et la fragmentation des tâches commencent à avoir des effets mesurables sur l’état de santé des salariés. C’est ce que révèle la 11e édition du Baromètre Santé et qualité de vie au travail réalisé par l’Ifop pour le compte du groupe de protection sociale Malakoff Médéric Humanis ».
Le journaliste indique que «
 sur les 4552 salariés du secteur privé interrogés […], une majorité trouve que leur entreprise s’occupe de mieux en mieux de leur bien-être (56% du panel, contre 53% en 2018). Mais ils sont près d’un sur deux (46%) à estimer qu’au cours des 12 derniers mois, leur rythme de travail s’est accéléré ».
Daniel Rosenweg ajoute que 
« 38% du panel avouent travailler «de plus en plus chez eux», c’est 4 points de plus depuis 2015. On est loin du droit à la déconnexion ».
Le journaliste relève en outre : «
 Changements d’organisations, hausse des objectifs, ubérisation… globalement, 53% des sondés déclarent leur travail «physiquement fatigant». C’est entre 6 et 8 points de plus en un an dans le secteur du BTP, de l’industrie, des services, chez les cadres et les employés. Surtout, c’est dix points de plus en un an parmi les moins de 30 ans ».
Daniel Rosenweg souligne que 
« la fatigue psychique est aussi impactée. 54% du panel ont le sentiment d’être «épuisés par leur travail» (+ 4 points en un an). Pour 78%, cette fatigue s’explique par le fait que leur travail nécessite «de longues périodes de concentration», et pour 70% qu’il nécessite «de travailler très vite ou très intensément» ».
« Conséquence, pour 7 salariés sur dix, le travail est «nerveusement fatigant», c’est là encore 7 points de plus parmi les moins de 30 ans. Ces jeunes salariés sont ceux qui, avec les cadres, ont le plus de mal à concilier vie perso-vie pro (41% !) », 
poursuit-il.
Anne-Sophie Godon, directrice de l’innovation chez Malakoff Médéric Humanis, liste les causes de cette situation : 
« Une intensification du travail dans certains secteurs comme les services, le développement des métiers de la logistique et de la livraison à domicile, des centres d’appels… où les tâches sont répétitives. Mais il y a également les temps de transport. Ceux qui y passent au moins une heure par jour sont 38%, contre 34% il y a un an ».
Daniel Rosenweg ajoute que 
« 9% des salariés sondés ont deux employeurs, et un salarié sur cinq doit aider un proche malade ou dépendant après le travail, c’est dix points de plus en dix ans ».
Le journaliste s’interroge :
 « Comment redonner des couleurs à ce tableau général ? Pour 47% des salariés, il faudrait assouplir les horaires de travail, favoriser le télétravail (25%), voire réduire le temps de travail (31%). Et en tout cas fixer des objectifs en adéquation avec les moyens en personnel (26%, + 4 points en un an) ».
« Sans oublier un regain d’autonomie. Aujourd’hui, il n’y a plus que 39% des managers (un tiers du panel !) pour affirmer qu’ils ont «tout à fait la possibilité de prendre des décisions». Il y a dix ans, ils étaient 59%. La place de l’initiative et de l’autonomie s’effrite dangereusement au profit des tâches répétitives imposées », 
observe Daniel Rosenweg.

Date de publication : 18 septembre 2019

« Deux élues pointent l’état « catastrophique » de la psychiatrie »

Libération Le Monde La Croix

Libération constate que « deux députées viennent de publier un rapport sur la situation toujours aussi inquiétante de la psychiatrie. «Face à la prise en charge catastrophique» des patients, elles appellent à «sortir la psychiatrie de l’hôpital» en «redéployant 80%» du personnel de cette filière «au bord de l’implosion» vers la ville «à l’horizon 2030» ».
Le journal relève que 
« l’analyse est déjà connue. Depuis 20 ans, la psychiatrie s’effondre petit à petit. «Retard au diagnostic beaucoup trop important», «suroccupation des lits» – représentant un «fléau pour les patients comme pour les soignants» -, recours croissant «à l’hospitalisation sans consentement»… ».
« L’organisation territoriale de la psychiatrie est «tout à la fois inefficiente et inefficace, cinglent Caroline Fiat (LFI) et Martine Wonner (LREM), rapporteures de cette mission d’information. Il est urgent de déployer des moyens importants sur les structures extra-hospitalières, qu’elles soient sanitaires, sociales ou médico-sociales.» Elles proposent la création d’une agence en charge des politiques de santé mentale sur le modèle de l’Institut national du cancer », 
explique le quotidien.
Libération rappelle que
 « la ministre de la Santé, Agnès Buzyn, a nommé en avril le Pr Frank Bellivier délégué ministériel à la santé mentale et à la psychiatrie. Depuis, il ne s’est pas passé grand-chose. Ce dernier a juste lancé fin juin «un tour de France des régions», qui se terminera en avril ».
Le journal remarque qu’
« au ministère de la Santé, on rappelle que le projet de budget de la Sécurité sociale pour 2020 devrait amorcer la «refonte» du financement du secteur. Cette mesure pourra être importante mais elle ne répond pas aux très fortes attentes actuelles du milieu. Et ces derniers jours, plusieurs syndicats de psychiatres publics se sont joints au mouvement de grève des urgences ».
Le Monde constate également que 
« la psychiatrie [est] «au bord de l’implosion» en France ». Le journal se penche sur ce « rapport parlementaire [qui] livre un diagnostic alarmant sur la situation de la psychiatrie en France : la prise en charge des patients est décrite comme «catastrophique» ».
Le quotidien relève : 
« Sans être véritablement inédits, tant les rapports et alertes sur le sujet se sont accumulés ces dernières années, les constats de la mission d’information sur «l’organisation territoriale de la santé mentale» sont très forts. Cette organisation y est qualifiée d’«inefficiente» et d’«inefficace», la filière psychiatrique publique est jugée «au bord de l’implosion», et la prise en charge des patients est décrite comme «catastrophique» ».
« A l’issue de plusieurs semaines d’auditions de soignants et de patients à travers tout le pays, les deux [députées] se demandent même si «l’hôpital psychiatrique, tel qu’il existe aujourd’hui en France, peut (…) encore soigner les malades» », 
poursuit Le Monde.
Le quotidien évoque un «
 «millefeuille indigeste» de structures et d’acteurs », note que « les centres médico-psychologiques, censés proposer une aide au plus proche du domicile du demandeur, sont saturés », ou encore retient que « les urgences psychiatriques deviennent la porte d’entrée du système et se retrouvent engorgées, au détriment des patients et des soignants ».
Le Monde observe qu’
« une «augmentation des lits et celle du nombre de soignants à l’hôpital psychiatrique sont, à court terme au moins, une nécessité absolue», estime Caroline Fiat, en désaccord avec Martine Wonner, pour qui cela ne ferait, «au contraire, que reporter les tensions de quelques années» ».
« Mais les deux parlementaires s’accordent sur le fait qu’à long terme, «rajouter des lits d’hospitalisation et des moyens humains à l’hôpital psychiatrique ne suffira pas». Dès lors, «la réponse ne se trouve pas dans l’hôpital mais en dehors de l’hôpital». D’ici une dizaine d’années, plaident-elles, 80% des moyens du personnel de l’hôpital public devraient être consacrés à la prise en charge en ambulatoire », 
continue le journal.
Il aborde une « 
autre mesure […] : mettre en place une agence nationale en charge des politiques de santé mentale, sur le modèle de ce qui avait été fait pour lutter contre le cancer avec la création de l’Institut national du cancer (INCA). Un dispositif dont le coût serait «modeste» au regard des milliards d’euros induits chaque année par les maladies psychiatriques ».
De son côté, La Croix publie un entretien avec la députée LFI Caroline Fiat, qui déclare notamment : 
« Nous proposons de sortir la psychiatrie de l’hôpital, en réaffectant, d’ici à 2030, 80% des moyens dans des structures ambulatoires. […] La psychiatrie a toujours été le parent pauvre de la médecine. Si les dépenses globales de santé augmentent cette année de 2%, les siennes ne progressent que de 0,8%. Une hausse qui se fait d’ailleurs en trompe l’œil, car le nombre de patients grimpe au moins aussi fortement en raison de l’accroissement et du vieillissement de la population ».

Date de publication : 19 septembre 2019

« Pourquoi les Français sont-ils accros aux médicaments ? »

Le Figaro

C’est ce que se demande Anne Prigent dans Le Figaro. La journaliste indique ainsi qu’« encore trop souvent et bien plus qu’ailleurs en Europe, une consultation se termine par la prescription d’un médicament. Mais les lignes sont en train de bouger ».
Anne Prigent explique que 
« 9 consultations sur 10, en France, se terminent par une prescription de médicament. En Espagne c’est 83%, en Allemagne 72% et aux Pays-Bas 43% ! ».
« Ces chiffres, issus d’une enquête de l’Assurance-maladie de 2005, ont probablement diminué depuis la succession de scandales sanitaires impliquant des médicaments. Mais l’ordonnance a encore de beaux jours devant elle. Cette mauvaise habitude n’est probablement pas étrangère au succès de l’homéopathie en France : pour un certain nombre de médecins, prescrire des granules permet de satisfaire un patient à peu de frais, sans lui faire prendre un produit actif dont il n’a pas besoin », 
continue la journaliste.
Elle poursuit : 
« Pourquoi cette place particulière du médicament dans la consultation médicale en France ? La réponse est, comme souvent, multiple. Tout d’abord, […] s’en voir prescrire un est une façon symbolique d’être reconnu comme malade ».
Le Pr Rémy Boussageon, membre du Collège national des généralistes enseignants, ajoute que 
« la prescription est un pouvoir spécifique donné au médecin. C’est ce qui le différencie des autres soignants ».
« Un pouvoir qui s’est révélé quasi magique pendant des années. Car la pharmacopée moderne, qui a connu son essor après la Seconde Guerre mondiale, s’est révélée extrêmement efficace : antibiotiques, neuroleptiques ou encore cortisone ont sauvé des millions de vies », 
remarque Anne Prigent.
Jocelyn Raude, enseignant-chercheur en psychologie sociale, souligne que 
« depuis, nous sommes passés des maladies infectieuses aux maladies dégénératives, pour lesquelles les médicaments se révèlent moins efficaces ».
« Pourtant, le médicament demeure trop souvent la solution de facilité pour les médecins », 
poursuit la journaliste. Le Pr Boussageon déclare que les praticiens « doivent être mieux formés aux traitements non médicamenteux, c’est-à-dire qu’il ne faut pas confondre thérapeutique et pharmacologie ».
Anne Prigent relève en outre que 
« les malades sont devenus plus difficiles à prendre en charge. Avec une population vieillissante, ils sont souvent «polypathologiques» ».
Le Pr Dominique Deplanque, président du Collège national de pharmacologie médicale, observe ainsi : 
« Nous avons longtemps été dans des logiques de recettes : à telle pathologie on donne tel médicament. La réflexion est aujourd’hui plus complexe. Les réponses médicamenteuses doivent être réfléchies au cas par cas. Même dans une pathologie chronique, les médicaments ne doivent pas toujours être donnés à vie ».
Anne Prigent remarque que 
« cette analyse critique de la prescription reste encore trop souvent un vœu pieux par manque de formation ».
« Une faiblesse qui a rendu [les médecins] perméables aux discours des laboratoires pharmaceutiques. Pour Sylvie Fainzang, anthropologue, […] c’est même la raison principale de l’appétence des Français pour leurs pilules miracles », 
relève la journaliste.
La chercheuse note qu’«
 il existe un tel harcèlement publicitaire de la part des laboratoires que le réflexe de prescription est devenu systématique. Et de fait, les patients se sont habitués à se voir prescrire des médicaments ».
Elle observe cependant que 
« de plus en plus de patients préfèrent les médecins qui prescrivent peu. Ou alors ils font eux-mêmes le tri et ne prennent pas tous les médicaments prescrits ».
Anne Prigent ajoute que 
« du côté des médecins, les lignes sont aussi en train de bouger. Outre la législation, qui a évolué au fil du temps pour tenter de limiter l’influence des laboratoires, les médecins sont de plus en plus conscients des limites des médicaments. De plus, les thérapeutiques non médicamenteuses sont désormais mises en valeur par les autorités de santé ».

Date de publication : 23 septembre 2019

« Un nouveau diagnostic alarmant pour la psychiatrie française »

Libération

Eric Favereau note à son tour dans Libération que « les députées Martine Wonner (LREM) et Caroline Fiat (LFI), rapporteuses de la mission parlementaire sur la psychiatrie, estiment que le secteur gagnera à développer les soins en ambulatoire plutôt que d’ouvrir de nouveaux lits ».
Le journaliste remarque ainsi : «
 Il y a quelque chose parfois pire que la crise de la psychiatrie publique, c’est le discours autour de cette crise. On dirait un disque rayé. C’est à celui qui parlera le plus fort pour stigmatiser la situation actuelle. Et surtout, les propos sont souvent confus, inclassables, mélange d’un constat de bon sens et de propositions désarçonnantes. Comme si les mots manquaient pour décrire et comprendre ce qui se passe ».
Eric Favereau évoque les 
« analyses sans concession » des deux députées et livre les propos de Martine Wonner : « Ce qui a manqué jusque-là, c’est une volonté politique suffisamment forte pour faire changer les choses de manière radicale ».
Elle ajoute : 
« Maintenant, ça y est, le message est passé. On va le voir lors du débat sur les dépenses de santé, le budget de la psychiatrie va changer profondément », estimant que « la solution, c’est l’ambulatoire ».
Martine Wonner poursuit :
 « Une seule solution : la révolution de la prise en charge des soins en santé mentale, avec une réforme du financement, une enveloppe par région selon la population, un accompagnement à la qualité et à la recherche. Et de l’argent pour que les établissements se transforment, avec 30 millions à 40 millions d’euros pour aider à leur transformation. […] On se donne l’année 2020 pour que les établissements s’adaptent, et au 1er janvier 2021, je suis confiante, on bascule. […] Je veux que la psychiatrie soit traitée comme une autre discipline médicale. Depuis 1960, elle est traitée à part, donc elle est mal traitée ».
La députée précise enfin : «
 Je veux fermer l’hôpital, je veux que demain, dans un délai de dix ans, 90% de soins soient en ambulatoire, en aucun cas je ne veux qu’on rouvre des lits… Il faut en finir avec ces hôpitaux paquebots où l’on ne voit pas les patients…».
Eric Favereau conclut ainsi : «
 Bilan sévère, propositions nombreuses. Reste cette impression tenace que tout cela part dans tous les sens. Et qu’on attend… le prochain rapport ».

Date de publication : 24 septembre 2019

« Autisme : vers une analyse de sang prédictive de la sévérité du trouble »

Sciences et Avenir

Camille Gaubert indique dans Sciences et Avenir qu’« un réseau de gènes impliqué dans le développement cérébral a été identifié dans des globules blancs d’enfants atteints de troubles du spectre de l’autisme. Son dysfonctionnement serait corrélé à la sévérité du trouble, et serait détectable à partir d’une analyse de sang ».
La journaliste évoque ainsi des travaux de chercheurs de la faculté de médecine de l’Université de Californie à San Diego (États-Unis), publiés dans 
Nature Neurosciencequi « ont identifié un réseau de gènes dépendant [de ceux identifiés comme facteurs de risque]. Plus ce réseau est altéré, plus l’autisme est sévère ».
Camille Gaubert rappelle que 
« les causes des Troubles du Spectre de l’Autisme (TSA) sont encore incertaines, mais pour les scientifiques, il est très probable que tout se joue avant même la naissance. Des taux d’hormones et des gènes ont ainsi été soulevés en tant que facteurs de risque potentiels ».
Nathan E. Lewis, co-auteur de l’étude, souligne que 
« la génétique des TSA est extrêmement hétérogène. Des centaines de gènes ont été impliqués, mais les mécanismes sous-jacents restent obscurs ». Eric Courchesne, autre co-auteur, ajoute que « de plus en plus de preuves indiquent que les TSA sont un trouble progressif qui, aux stades prénatal et postnatal précoce, impliquent une cascade de changements moléculaires et cellulaires ».
Camille Gaubert note que 
« pour les détecter, il y a un problème très terre-à-terre : il est impossible de récupérer le tissu cérébral du fœtus ou du nouveau-né atteint de TSA. […] Les chercheurs ont trouvé la solution : étudier certaines cellules du sang, les globules blancs ».
Les chercheurs écrivent ainsi que 
« compte tenu de la base génétique solide des TSA, certains signaux de développement dérégulés peuvent se reproduire continuellement dans les cellules sanguines et donc être étudiés après la naissance ».
La journaliste explique que les auteurs 
« ont utilisé de simples prises de sang de 226 garçons âgés de 1 à 4 ans, avec et sans diagnostic de TSA. C’est à partir de leurs globules blancs qu’ils ont alors relevé et analysé les données d’expression de gènes : ceux qui sont inhabituellement actifs ou, au contraire, « éteints » ».
Camille Gaubert indique qu’ils 
« ont ainsi identifié un nouveau maillon : un nouveau réseau de gènes, lié au développement du cerveau du fœtus ». Vahid H. Gazestani, qui a mené ce travail, précise : « Nous avons constaté que bon nombre des gènes de risque connus liés aux TSA régulent ce réseau principal et que, par conséquent, leurs mutations peuvent perturber ce réseau essentiel pour le développement ».
La journaliste continue :
 « Si le lien entre ce réseau de gènes et l’autisme est établi, il reste à confirmer ces résultats dans d’autres études ainsi qu’à prouver la relation de cause à effet. Leurs travaux ont même permis de révéler une piste plus étonnante : plus le réseau est atteint, et plus l’autisme qui en résulte est sévère ».
Nathan E. Lewis remarque ainsi que 
« grâce aux analyses de l’expression des gènes à partir d’échantillons sanguins ordinaires, il est possible d’étudier les aspects des origines moléculaires fœtales des TSA, de découvrir l’impact fonctionnel de centaines de gènes de risque des TSA découverts au fil des années et de développer des tests cliniques de diagnostic et pronostic de la gravité ».
Eric Courchesne d’ajouter : 
« Il existe un besoin urgent de tests robustes permettant d’identifier le trouble et sa gravité attendue dès le plus jeune âge afin que le traitement puisse débuter tôt, permettant ainsi à chaque enfant d’obtenir de meilleurs résultats ».

Date de publication : 25 septembre 2019

 

 

 

« Trop de travail met en danger le cerveau »

Le Figaro

Le Figaro relève qu’« une étude française, publiée […] dans la revue médicale Stroke, vient […] de montrer que les gros travailleurs sont plus exposés à l’attaque cérébrale que ceux travaillant moins. Le risque d’accident vasculaire cérébral augmenterait ainsi de 29% chez les personnes travaillant plus de 10 heures par jour, au moins 50 jours par an. Un danger qui croît avec le temps. Ainsi, lorsque la situation dure depuis plus de 10 ans, le risque augmente de 45% ! ». Le Pr Alexis Descatha, spécialiste des pathologies liées au travail à l’hôpital Raymond-Poincaré et coauteur de ce travail, souligne qu’« il ne s’agit pas pour autant d’être alarmiste. Le risque demeure faible : il passe de 0,8 à 0,93% ». Le quotidien ajoute que « si l’étude montre une association significative entre temps de travail et risque pour le cerveau, elle ne permet pas de conclure à un lien de causalité, précisent les chercheurs qui se sont appuyés sur les données de la cohorte française Constances regroupant 200.000 personnes âgées de 18 à 69 ans ». Le Pr Descatha précise : « Travailler de manière prolongée dans de mauvaises conditions ou sous pression peut soit avoir un effet direct en affectant la coagulation et le rythme cardiaque. Mais le risque augmente aussi de façon indirecte en raison des modifications de comportements liés à ces horaires ». Le Figaro relève ainsi que « les durées de travail à rallonge riment souvent avec le stress, qui est connu pour faire grimper la pression artérielle, principal facteur de risque de l’attaque cérébrale. Tout comme le travail de nuit ». Le Pr Yannick Bejot, qui dirige le registre dijonnais des AVC, remarque ainsi : « Physiologiquement, la nuit, la pression artérielle diminue de 10 à 20%. Cette fonction protectrice est alors perturbée par la modification du rythme veille-sommeil ». « Le travail de nuit va également déréguler la prise alimentaire et la sécrétion d’insuline, faisant le lit du surpoids et du diabète, autres facteurs de risques d’attaques cérébrales », continue le journal. Le quotidien note en outre que « la plupart des professionnels ayant une activité intense négligent leur hygiène de vie, aggravant la menace. En effet, on sait depuis l’étude internationale Interstroke, que dix facteurs de risques modifiables contribuent à la survenue de 90% des AVC. Outre l’hypertension, figurent le tabagisme, un rapport taille-tour de hanche élevé, la sédentarité, une alimentation défavorable à la santé ou encore une consommation excessive d’alcool… ». Le Figaro relève donc que « pour ceux qui ont du mal à lever le pied ou qui ne peuvent pas se le permettre, les spécialistes recommandent de corriger les habitudes de vie et les comportements délétères pour le cerveau ». Le Pr Bejot explique qu’« il s’agit par exemple d’éviter les sandwichs pris sur le pouce, d’aménager des périodes de repos ou encore d’arrêter le tabac et de surveiller sa consommation d’alcool… ». Le quotidien ajoute qu’« après un premier accident, qu’il survienne sous forme d’AIT […] ou d’AVC mineur sans séquelles, il faudra redoubler de vigilance. […] Ces personnes, qui ne présentent pas de séquelles visibles, ne peuvent pas bénéficier d’aménagement du temps de travail. Si elles étaient déjà en surcharge de travail, elles seront sans doute conduites à adopter des comportements à risque qui les mettront en danger ».

Date de publication : 1er juillet 2019

« Agnès Buzyn annonce un congé rémunéré pour les « aidants » dès l’an prochain »

Le Monde

Le Monde annonce que « le gouvernement va créer en 2020 un congé indemnisé pour les «aidants» qui soutiennent un proche âgé, malade ou handicapé, a assuré […] la ministre des Solidarités et de la Santé Agnès Buzyn, précisant que cette mesure figurerait dans le prochain budget de la Sécurité sociale ». Le quotidien ajoute que « cette question des aidants, qui «dépasse la question des personnes âgées», fera l’objet d’un plan dont les détails seront annoncés à l’automne avec la secrétaire d’Etat chargée du handicap, Sophie Cluzel, a précisé la ministre lors d’un discours devant des professionnels du secteur médico-social ». Agnès Buzyn indique : « Je peux déjà vous dire que parmi les axes majeurs de ce plan figurera la conciliation de la vie professionnelle et de la vie de proche aidant. Pour la faciliter, nous allons créer un congé de proche aidant, indemnisé, dès la prochaine loi de financement de la Sécurité sociale ». Le Monde rappelle qu’en avril dernier, « le président Emmanuel Macron avait souligné la nécessité de mieux «reconnaître» le rôle des aidants familiaux. Il faudra notamment «leur bâtir une place pendant la réforme des retraites et leur construire des droits», avait dit le chef de l’Etat, évoquant «celles et ceux, souvent les femmes, qui ont mis entre parenthèses ou sacrifié leur vie professionnelle pour s’occuper d’un enfant en situation de handicap, d’un proche, une personne de la famille devenue dépendante» ». Le journal observe en effet que « dans l’état actuel de la législation, les aidants ont le droit de prendre un congé pour s’occuper de leur proche, pendant 3 mois maximum (sauf éventuelle disposition plus favorable dans la convention collective). Mais ce congé n’est pas rémunéré, et seul un très petit nombre de personnes demande donc à en bénéficier ».

Date de publication : 4 juillet 2019

« Les allergies rendent-elles dépressif ? »

Les Echos

Les Echos remarque en effet : « Votre allergie au pollen, aux chats, aux chiens ou encore aux acariens vous rend plus anxieux et sujet à la dépression. Cette affirmation peut surprendre. Et pourtant, c’est le magazine américain « The Atlantic » qui le dit, études à l’appui. Les personnes allergiques ont souvent l’impression d’être enrhumées, de perdre leurs souffles rapidement et d’étouffer, ce qui peut générer du stress et accentuer une sensation d’anxiété ». Le journal note que « les allergies provoquent, selon Maya Nanda, pédiatre allergologue à l’hôpital pour enfants du Kansas, une sécrétion de cortisol – l’hormone du stress – qui pourrait inhiber la réception de sérotonine. Sans sérotonine, le système nerveux humain est plus en proie à la dépression ». « Les allergies entraînent également une accumulation de substances chimiques pro-inflammatoires, appelés cytokines, au niveau du nez et des sinus. Ces cytokines s’infiltrent dans le sang et affectent le système nerveux », continue Les Echos. Le quotidien rappelle qu’« en 2017, une étude menée par l’université de Colombia a révélé que les enfants souffrant d’une allergie alimentaire étaient beaucoup plus susceptibles d’être anxieux. De même, une autre enquête conduite par le psychiatre Teodor Postolache, a établi un lien entre les allergies au pollen et un risque accru de suicide ». Les Echos note que « selon William Yao professeur adjoint en oto-rhino-laryngologie (ORL) à l’université du Texas, il est important de traiter l’anxiété sans négliger la possible corrélation avec les allergies. Même si, tempère [« The Atlantic], «davantage d’études doivent être menées pour déterminer comment, exactement, les allergies pourraient influer sur la santé mentale» ».

Date de publication : 12 juillet 2019

« Comment l’empathie peut soulager la douleur »

Le Point

Anne Jeanblanc indique dans Le Point que « les mécanismes cérébraux expliquant les bénéfices de la reconnaissance de la souffrance par les soignants ont été identifiés par une équipe Inserm de Lyon ». Camille Fauchon, chercheur de l’équipe d’intégration centrale de la douleur chez l’homme (NeuroPain) du Centre de recherche en neurosciences de Lyon (Lyon/Saint-Étienne), déclare en effet que « la reconnaissance de la souffrance, l’empathie, peut diminuer la douleur. Tout médecin ou infirmier sait que son comportement peut influencer le ressenti douloureux des patients ». Anne Jeanblanc indique que le chercheur « vient de réaliser une évaluation scientifique du phénomène. Ses travaux ont été publiés dans Scientific Reports ». La journaliste relève que « dans un précédent article, le chercheur expliquait que les avancées de l’imagerie médicale (IRM) avaient permis de mieux cerner les mécanismes cérébraux mis en jeu lors de la réponse à la douleur d’autrui. Et de montrer que les mêmes zones cérébrales étaient activées, que l’on souffre ou que l’on voit une personne avoir mal ». « Il expliquait aussi que d’autres expériences avaient montré qu’il n’était pas nécessaire d’avoir déjà souffert pour ressentir de l’empathie. Et enfin que, logiquement, cette dernière variait en fonction du contexte et de la relation que nous entretenons avec la personne en train de souffrir », note Anne Jeanblanc. Elle précise que « ce nouveau travail a été mené en deux temps. Le premier a consisté à faire mimer, par des comédiens professionnels et de manière reproductible, le comportement de soignants empathiques ou non, et à tester l’effet sur le ressenti douloureux de volontaires sains ». Camille Fauchon indique que « les acteurs ont joué des phrases écrites par les psychothérapeutes, selon trois versions : neutre, empathique ou non empathique, avec des mots-clés forts. Ces commentaires étaient enregistrés. Pendant l’expérience, la personne soumise à des stimulations douloureuses calibrées entendait les expérimentateurs parler dans la pièce à côté ». Anne Jeanblanc ajoute que « les sujets, qui évaluaient leur douleur sur une échelle de 100, étaient soumis à un stimulus d’intensité correspondant à environ 60, soit une douleur déjà bien présente mais supportable. Résultat : les phrases empathiques diminuent la souffrance ressentie d’environ 12% ». Le chercheur observe que « certains médicaments ne font pas mieux ». La journaliste explique enfin que pour « comprendre comment agissent les différents commentaires des soignants, […] les sujets ont été installés dans un tunnel d’IRM fonctionnelle, soumis au même stimulus douloureux, et ils entendaient les mêmes commentaires – empathiques, neutres ou non empathiques – dans le casque audio, laissé ouvert «par inadvertance» ». « Les chercheurs ont observé les réseaux cérébraux dédiés à l’attention, à la mémoire autobiographique, à la conscience de soi, à l’exploration du contexte, etc. », relève la journaliste. Camille Fauchon souligne que « ces régions donnent tout le relief à la sensation douloureuse en intégrant des dimensions cognitives, émotionnelles ou liées au contexte. […] Cela confirme qu’en modifiant le contexte par une attitude empathique, on change la perception douloureuse via le recrutement de réseaux cérébraux de haut niveau ». Anne Jeanblanc note que le chercheur « va désormais étudier la façon dont les adultes décryptent les pleurs des nourrissons ».

Date de publication : 19 juillet 2019

« PMA, filiation, anonymat… Les ministres détaillent le projet de loi Bioéthique »

Le Parisien La Croix Le Figaro Libération Les Echos

Le Parisien rappelle que « le projet de loi sur la bioéthique est présenté en Conseil des ministres [ce] mercredi », et livre les propos de « trois ministres [qui] en détaillent le contenu ». Le journal remarque ainsi : « Une médecin, une juriste, une biochimiste ; trois ministres, trois femmes, trois symboles. […] Agnès Buzyn, la ministre de la Santé, Nicole Belloubet, la ministre de la Justice, et Frédérique Vidal, la ministre de la Recherche, se sont prêtées […] au jeu des questions-réponses sur le projet de loi Bioéthique. […] Ce sont elles qui porteront le texte à la rentrée devant les députés ». Le Parisien aborde tout d’abord « la PMA remboursée pour toutes » : « Aujourd’hui, la procréation médicalement assistée (PMA) est réservée aux couples hétérosexuels ne pouvant pas avoir d’enfant. À l’avenir, les couples de femmes ainsi que les célibataires y auront accès ». Agnès Buzyn déclare que « ce nouveau droit répond à une demande sociétale et nous allons sécuriser leur parcours. Les schémas familiaux ont changé ». Le quotidien relève que « ces femmes bénéficieront de la même prise en charge par la Sécurité sociale, à savoir un remboursement total », la ministre soulignant : « C’est la condition pour que ce droit devienne réalité. Aujourd’hui, nous savons que les couples de femmes qui ont projet de parentalité partent à l’étranger et seules celles qui en ont les moyens peuvent le faire… Ce n’est pas normal ». Le Parisien évoque en outre « l’accès aux origines rendu possible » : « De nombreuses personnes nées d’une PMA avec donneur, désirent, une fois adultes, accéder à leur origine biologique. Cet accès va devenir possible. Le projet de loi prévoit que l’enfant qui est né du don pourra, à ses 18 ans, avoir accès, soit à des données non identifiantes (âge, caractéristiques physiques…), soit à l’identité du donneur, selon le choix de ce dernier ». Le journal aborde par ailleurs le « feu vert à l’autoconservation des gamètes » : « Les femmes ont des enfants de plus en plus tardivement. Pour leur permettre de mener un projet parental, même si elles n’ont pas trouvé le compagnon ou la compagne idéale, le projet de loi va autoriser, de façon encadrée, une femme à congeler ses ovocytes (ou un homme son sperme) ». Le Parisien rappelle qu’« actuellement, cette autoconservation n’est possible que pour des raisons médicales en cas de cancer par exemple. Cela pourra se faire à partir de la trentaine (on évoque 35 ans). L’acte médical sera remboursé, mais pas les frais de conservation (environ 100 € par an) ». Le quotidien se demande enfin : « Quelle limite à la recherche ? ». Le Parisien souligne qu’« interdites sauf dérogation jusqu’en 2013, les recherches sur l’embryon et les cellules-souches issues d’un embryon humain sont aujourd’hui strictement encadrées. Le sujet est sensible, tant il soulève des questions sur les limites éthiques de la science. Le texte de la loi Bioéthique devrait cependant permettre d’alléger les demandes d’autorisation dans le cadre des cellules-souches embryonnaires ». Frédérique Vidal déclare ainsi que « des thérapies sont en cours, il devenait important qu’on simplifie le processus ». « Elle cite le besoin de faciliter des essais cliniques sur la rétine pour soigner certaines maladies de l’œil, mais aussi certaines insuffisances cardiaques et des maladies du foie », précise le quotidien. De son côté, La Croix titre : « PMA, les professionnels de la reproduction entre satisfaction et craintes ». Le journal remarque que « l’extension de la PMA et la légalisation de la conservation des ovocytes accroîtront le nombre de demandes auxquelles il pourrait être difficile de répondre, alertent les praticiens de l’assistance médicale à la procréation (AMP) ». Le quotidien observe ainsi : « Il ne suffit pas d’ouvrir une nouvelle possibilité, encore faut-il pouvoir la mettre en œuvre. C’est, en substance, le message que font passer depuis plusieurs jours au gouvernement les professionnels de la procréation ». La Croix relève que « sur le fond, ces derniers saluent d’abord la volonté gouvernementale d’étendre la PMA aux couples de femmes et aux femmes seules ». Le Pr Israël Nisand, à la tête du pôle mère-enfant de l’hôpital civil de Strasbourg et président du Collège national des gynécologues et obstétriciens français (CNGOF), déclare ainsi : « Que notre société s’ouvre, que l’on donne place à la demande, fut-elle rare, de femmes seules et de couples de femmes, est un grand progrès ». Le quotidien note cependant que « des critiques s’élèvent quant à la possibilité d’honorer toutes les nouvelles demandes que fera immanquablement naître la nouvelle loi ». La Pr Nelly Achour-Frydman, à la tête du laboratoire de fécondation in vitro à l’hôpital Antoine-Béclère (Clamart), remarque que « le gouvernement doit mettre en place de toute urgence un plan AMP pour évaluer les demandes et cartographier les capacités des centres à répondre aux besoins ». « Une requête adressée officiellement à la ministre de la santé, Agnès Buzyn, dans une lettre envoyée il y a quelques jours par la Société de médecine de la reproduction », continue La Croix. Le journal relève que « les centres risquent fort d’être dépassés par les demandes, qu’il s’agisse de PMA ou d’autoconservation ovocytaire », la Pr Achour-Frydman déclarant : « Aujourd’hui, les couples hétérosexuels infertiles doivent attendre entre 12 et 18 mois pour voir leur demande satisfaite. Si la loi change mais qu’aucun moyen supplémentaire ne nous est donné, les délais vont s’allonger considérablement et tout le monde va en pâtir. Les couples de femmes et les femmes seules vont se heurter à un autre mur que l’illégalité à laquelle elles étaient confrontées jusqu’alors : celui de la non-faisabilité ». La Croix évoque un « deuxième point qui inquiète les professionnels de la reproduction : l’obligation de détruire, un an après l’entrée en vigueur de la loi, tous les stocks de sperme, d’ovocytes et d’embryons réservés à l’accueil par un couple. Cette mesure […] est liée à la levée de l’anonymat du donneur prévu par le projet de loi ». La Pr Achour-Frydman remarque que « l’idée est de repartir de zéro, mais elle est scandaleuse. D’abord, c’est extrêmement choquant vis-à-vis des donneurs, en particulier des femmes qui ont subi des ponctions d’ovocytes, une opération très lourde. Ensuite, cela va contribuer à accroître encore la pénurie de gamètes ». Le Pr Jean-Pierre Wolf, responsable de l’activité PMA à Cochin, déclare qu’« au-delà de notre capacité à honorer la demande, en raison de nos moyens humains limités, je crains qu’il s’agisse là d’un leurre pour les femmes. Beaucoup vont croire qu’elles ont du temps devant elles parce qu’elles ont congelé leurs ovules. Alors que les taux de réussite sont en fait faibles : nous n’avons que 25 à 30% de probabilité de faire naître un bébé par femme ayant recouru à cette méthode ». Le quotidien relève que « la solution, selon lui, consiste non seulement à informer les femmes sur les possibilités réelles d’avoir un enfant après avoir congelé leurs ovocytes, mais aussi de les informer sur la fertilité. Un «plan fertilité» réclamé depuis des années par plusieurs associations et qui ne figure pas dans le projet de loi gouvernemental ». Le Figaro retient pour sa part « les craintes d’une révolution de la procréation », observant que « la disparition du critère d’infertilité pour accéder à la PMA inquiète. Certains y voient une nouvelle étape vers l’eugénisme et la gestation pour autrui ». Le journal cite le juriste Jean-René Binet, spécialiste de la bioéthique : « La suppression du critère d’infertilité constitue une vraie révolution. Si ce projet de loi est adopté tel quel, il ouvrirait de facto un droit à la procréation médicalement assistée “pour tous”, bien au-delà des couples de femmes et des célibataires. Seul le désir d’enfant ferait office de critère ». Le juriste poursuit : « On peut craindre une dérive vers l’eugénisme. En l’absence de limites, certains couples fertiles pourraient être tentés de faire une PMA pour avoir accès à des diagnostics préimplantatoires de l’embryon afin d’éviter toute anomalie ou tout risque génétique ». Le Pr Jacques Testart, « biologiste à l’origine du premier bébé-éprouvette en France », déclare : « Outre la conservation des gamètes et embryons (moyen de planification des naissances pour tous et toutes), la sélection des enfants pourra se généraliser à toute la population puisque ses indications vont s’ouvrir largement. Le Meccano de la reproduction contrôlée se met en place et s’affirme à chaque révision des lois de bioéthique. Cette dernière saison sera un grand cru vers les pulsions transhumanistes ». De son côté, le Pr René Frydman, « gynécologue également à l’origine du premier bébé-éprouvette », remarque que le « véritable changement a déjà eu lieu. Nous sommes déjà passés du strictement médical au sociétal avec des demandes de grossesse de plus en plus tardives. Lorsqu’une femme de 45 ans souhaite avoir un enfant, faut-il considérer que son infertilité est médicale ou naturelle ? ». Le Figaro note que « favorable à la PMA pour toutes, [le spécialiste] déplore néanmoins que le projet de loi ne dise pas un mot de la montée en puissance de l’infertilité ». Et dans un entretien, la Pr Nathalie Rives, présidente de la Fédération française des centres d’études et de conservation des œufs et du sperme (Cecos), déclare notamment : « Nous sommes favorables à cette évolution malgré les réserves de certains professionnels sur l’extension de la PMA aux femmes seules. Mais nous avons des interrogations sur la mise en œuvre de cette réforme. Nous sommes prêts à accompagner ce changement, mais il ne faut pas imaginer que l’expression «PMA pour toutes» veut dire que toutes les femmes y auront droit. ». « Nous n’accéderons pas automatiquement à toutes les demandes. Si une jeune fille fertile et célibataire de 20 ans vient consulter pour avoir un enfant, ses motivations seront évaluées, et il lui sera probablement demandé d’attendre avant d’envisager ce projet. L’acceptation de la prise en charge est conditionnée par de nombreux critères qui peuvent être médicaux et psychologiques », précise la spécialiste. Elle souligne que « les demandes d’assistance médicale à la procréation pourraient être multipliées par 2 ou par 3. Au Royaume-Uni, quand l’accès à la PMA a été étendu, les centres ont d’abord constaté une augmentation de 30% de la demande avant un doublement, voire un triplement de leur activité annuelle. Alors que nous sommes déjà dans une situation un peu tendue, nous craignons l’allongement des files d’attente. Nous n’avons pas la capacité de recruter des praticiens, des psychologues spécialisés ni des techniciens supplémentaires. En cas de pénurie de gamètes, les demandes seront difficiles à gérer. Cette réforme doit donc être accompagnée financièrement ». Libération brosse de son côté le portrait de Laurence Vanceunebrock-Mialon, « élue LREM lesbienne ayant eu recours à la procréation médicalement assistée, [qui] entend peser sur l’examen du texte ». Le journal note que « l’élue de l’Allier […] mesure, au fil des nombreux courriers reçus, que sa démarche n’est pas si anodine. Des remerciements, des encouragements et des mails qui lui demandent de poursuivre la bataille pour la reconnaissance des droits, transformant parfois sa messagerie en «recueil de douleurs», parce qu’«il y a bien de quoi pleurer» en lisant le récit de certains couples et familles dans le désarroi ». Et Les Echos constate que « l’exécutif veut éviter les déchirements du mariage pour tous ». Le journal observe ainsi : « Surtout ne pas réveiller les fractures, le climat et les oppositions du débat sur le mariage pour tous. C’est la ligne de l’exécutif sur le projet de loi bioéthique présenté ce mercredi pour le dernier Conseil des ministres avant la pause estivale ». Le quotidien relève que « la PMA pour toutes est la mesure la plus emblématique de ce texte porté par trois ministres. […] Mais elle est loin d’en épuiser les 32 articles puisqu’ils abordent entre autres le dispositif de filiation dans le cadre de cette PMA élargie, la possibilité de mettre fin à l’anonymat du don de sperme, l’autoconservation des ovocytes, les dons d’organes, les cellules-souches et embryons, les tests génétiques, etc. ».

Date de publication : 24 juillet 2019

« L’activité physique permet de lutter contre le déclin cognitif »

Le Monde

Sandrine Cabut s’interroge dans Le Monde : « L’activité physique (AP) serait-elle un des meilleurs moyens de retarder la survenue d’un Alzheimer ? A l’heure où la recherche de médicaments contre cette maladie neurodégénérative accumule les échecs, une étude américaine publiée […] dans JAMA Neurology livre de nouvelles données sur les effets neuroprotecteurs de l’AP ». La journaliste explique ainsi que « l’équipe de Jennifer Rabin (Massachusetts General Hospital, Boston) a suivi pendant 7 ans 182 seniors (73 ans en moyenne) cliniquement en bonne santé. Au début de l’étude, leur niveau d’activité physique a été évalué avec un podomètre. Ils ont eu également une mesure de la charge amyloïde dans leur cerveau. Une charge élevée reflète une forte accumulation de protéines bêta-amyloïdes, état qui peut précéder de plusieurs années le début clinique d’une maladie d’Alzheimer. ». « Ces participants ont ensuite bénéficié de tests annuels de leurs performances cognitives et d’IRM cérébrales appréciant le volume de matière grise », poursuit Sandrine Cabut. Elle constate que « parmi les personnes avec une charge amyloïde élevée – donc plus à risque de maladie d’Alzheimer –, les performances cognitives chutent nettement moins au cours des 7 ans de suivi chez celles ayant une activité physique importante (8300 pas par jour) que chez celles ayant une AP limitée (2900 pas par jour) ». La journaliste relève en outre que « la perte de matière grise à la fin de l’étude est moindre dans le groupe des individus les plus actifs, surtout chez ceux avec une charge amyloïde élevée ». Sandrine Cabut précise que « ces bienfaits de l’AP sur le cerveau sont indépendants des facteurs de risque vasculaire (hypertension artérielle, diabète, tabagisme, excès de poids) ». Les auteurs écrivent ainsi que « des approches interventionnelles ciblant à la fois l’activité physique et les facteurs de risque vasculaire pourraient avoir des effets bénéfiques additionnels pour retarder la progression de la maladie d’Alzheimer ». Philippe Amouyel (université de Lille), professeur de santé publique et chercheur, réagit : « A l’échelle épidémiologique, la lutte contre la sédentarité est le troisième facteur le plus protecteur de la maladie d’Alzheimer, derrière le niveau d’études, et l’arrêt du tabac. L’étude publiée […] suggère que l’activité physique agit sur la charge amyloïde, donc directement sur l’un des mécanismes de la maladie. Et la force de ce travail réside dans son caractère prospectif ». De son côté, Séverine Sabia, chercheuse à l’Inserm, déclare que « c’est un travail original mais observationnel, donc avec des biais potentiels qui ne permettent pas d’être si affirmatif. Pour démontrer que l’activité physique protège de l’évolution de la maladie d’Alzheimer, il faut des études d’intervention [comparant l’évolution d’un groupe avec un programme d’AP et un autre sans], et celles actuellement disponibles restent inconcluantes ».

Date de publication : 24 juillet 2019

Revue de presse santé psy – juin 2019

 

« De la musique pour le cerveau des prématurés »

Le Figaro

Le Figaro constate que « le bruit est omniprésent dans les unités de soins intensifs où sont hospitalisés les enfants prématurés. C’est dans cette atmosphère stressante, mécanique, que les bébés vont devoir grandir et se développer ».
Le journal fait savoir qu’
« à l’Hôpital universitaire de Genève (HUG), en Suisse, des chercheurs ont eu l’idée de diffuser de la musique spécialement composée pour stimuler l’activité cérébrale de ces nouveau-nés ».
« Leur étude, publiée dans les Comptes rendus de l’académie américaine des sciences (PNAS), montre que les réseaux neuronaux des enfants exposés à ces mélodies se développent de manière plus efficace, en particulier ceux qui sont impliqués dans les fonctions sensorielles et cognitives », 
observe le quotidien.
Le Figaro indique que « 
ce résultat, qui devra être confirmé par l’examen clinique des enfants, offre une piste pour prévenir les troubles de l’apprentissage, de la concentration ou de la gestion des émotions dont souffrent un certain nombre de grands prématurés. Si les progrès de la réanimation offrent aux enfants nés entre la 28e et la 32e semaine d’aménorrhée de bonnes chances de survie, «leur cerveau est encore immature à la naissance», souligne Petra Hüppi, médecin cheffe au HUG qui a dirigé l’étude. D’où l’importance de leur ménager un environnement protecteur et stimulant ».
Le journal relève ainsi que 
« les scientifiques ont demandé au compositeur suisse Andreas Vollenweider de créer trois mélodies de 8 minutes chacune, conçues pour accompagner le réveil, l’éveil et l’endormissement des bébés. Après avoir passé du temps dans le service de néonatologie à observer leurs réactions à ses instruments, le musicien a retenu le punji (la flûte indienne des charmeurs de serpents), ainsi qu’une harpe et des clochettes ».
Une infirmière constate que 
« des enfants très agités se calmaient presque instantanément, leur attention était attirée par la musique ».
Le Figaro précise que 
« 20 nourrissons ont été exposés à cette musique par l’intermédiaire d’un casque, à raison de cinq fois par semaine jusqu’à leur sortie de l’hôpital, tandis que de 19 autres étaient intégrés à un groupe contrôle ».
« L’examen par IRM des nouveau-nés bercés par la musique d’Andreas Vollen­weider montre que leurs connexions neuronales sont plus actives que celles des autres prématurés. Le bénéfice est net sur les circuits impliqués dans la détection des informations, l’évaluation de leur pertinence et leur transmission à d’autres régions du cerveau. Reste maintenant à vérifier que ces observations se traduisent sur le plan comportemental », 
conclut le journal.

Date de publication : 3 juin 2019

« Comment les souvenirs se fixent en dormant »

Le Figaro

Le Figaro rappelle que « la nuit ne se contente pas de porter conseil, elle fixe aussi les souvenirs. Les bons comme les mauvais. C’est pourquoi perdre le sommeil, c’est un peu perdre la mémoire ».
Le journal indique que 
« grâce aux progrès technologiques qui permettent désormais d’enregistrer précisément l’activité des différentes zones du cerveau jusqu’à l’échelle des neurones, les scientifiques comprennent mieux les circuits cérébraux de la mémoire. L’espoir est d’arriver un jour à la manipuler. Soit pour la stimuler, par exemple grâce à des implants cérébraux lorsqu’elle semble s’évanouir par pans entiers comme dans la maladie d’Alzheimer. Soit justement pour l’effacer lorsqu’il s’agit de souvenirs traumatiques ».
Le quotidien explique que
 « les chercheurs ont identifié les deux acteurs principaux impliqués dans la mémorisation. D’une part, l’hippocampe, une zone profonde du cerveau utilisée pour la mémoire à court terme. L’hippocampe (en réalité, il y en a deux, un dans chaque hémisphère) fonctionne un peu comme le fait la mémoire vive d’un ordinateur en gardant transitoirement «sous la main» les informations utiles. D’autre part, le néocortex, partie la plus évoluée de notre cerveau, dans laquelle les souvenirs, avec leurs différentes composantes (visuelles, émotionnelles etc.) se stockent à vie ».
Le Figaro note que 
« durant le sommeil, le cerveau est le siège d’un intense trafic de souvenirs : les moins utiles s’effacent, tandis que les plus importants s’ancrent définitivement », et fait savoir que des « chercheurs de Berkeley [Etats-Unis] ont remarqué que la mise à jour de la mémoire se faisait surtout pendant les phases de sommeil léger ».
Le journal indique ainsi que 
« dans son livre Pourquoi dormons-nous ? (Éditions La Découverte, 2018), le Pr Matthew Walker, professeur de neurosciences et psychologie à la tête du laboratoire Sommeil et neuro-imagerie de l’Université de Berkeley, explique que «le sommeil restaure la capacité d’apprentissage du cerveau en faisant de la place aux nouveaux souvenirs» ».
« Avoir passé une bonne nuit permettrait ainsi d’attaquer la journée avec des capacités d’apprentissage au maximum, alors qu’elles sont réduites après une nuit trop courte ou lorsque le réseau des routes cérébrales a été partiellement coupé par la prise de somnifères », 
poursuit le quotidien.
Le Figaro indique que « 
grâce à l’analyse des ondes cérébrales de volontaires en laboratoire du sommeil (avec des capteurs placés sur le crâne), l’équipe du Pr Walker a pu observer «une boucle de courant électrique étonnamment fiable, pulsant à travers le cerveau toutes les 100 ou 200 millisecondes». Ces pulsations effectuent des allers et retours constants entre l’hippocampe et le néocortex ».
Le Pr Walker précise : «
 Une transaction électrique a lieu dans le secret du sommeil, faisant passer les souvenirs factuels de la zone de stockage temporaire (l’hippocampe) à la chambre forte sécurisée sur le long terme (le cortex). Le sommeil procède ainsi à un formidable nettoyage de l’hippocampe, reconstituant pour ce dépositaire à court terme un grand espace libre ».
Le quotidien ajoute que « 
ces travaux ont conduit à une découverte importante pour ceux qui ont des problèmes de mémoire. En effet, les chercheurs de Berkeley ont remarqué que la mise à jour de la mémoire se faisait surtout pendant les phases de sommeil léger et qu’elle était corrélée à des éclats puissants d’activité électrique, appelés «fuseaux de sommeil» ».
Le Pr Walker explique ainsi : 
« Nous avons découvert que les seniors (les individus âgés de 60 à 80 ans) ne sont pas en mesure de générer autant de fuseaux de sommeil que les jeunes adultes en bonne santé, [avec] une baisse de 40% par rapport à ces derniers ».
Le chercheur remarque que
 « moins un adulte présente de fuseaux de sommeil au cours d’une nuit, plus il lui est difficile d’accumuler des faits nouveaux dans son hippocampe le lendemain, puisque sa capacité de mémoire à court terme n’a pas été rafraîchie pendant la nuit ».
Le Figaro conseille donc d’
« éviter les somnifères et dormir plus de 6 heures par nuit, pour bénéficier au maximum du sommeil à ondes lentes, car ce sont elles qui servent de coursier aux souvenirs entre l’hippocampe et le néocortex ».

Date de publication : 11 juin 2019

 

« Psychiatrie : la révolution des images »

Les Echos

Les Echos publie un texte de Didier Raoult, professeur de microbiologie à la faculté de biologie de Marseille, qui indique qu’« une révolution s’opère sous nos yeux, celle de l’arrivée de l’imagerie cérébrale dans l’étude des maladies psychiatriques ».
Le spécialiste explique ainsi qu’« à ses débuts, la psychiatrie s’est séparée de la neurologie. […] Délaissée par le reste du corps médical, qui a alors pris ses distances avec la psychiatrie, la prise en charge des patients psychiatriques, d’abord non médicamenteuse, s’est ensuite faite via des molécules et des interventions physiques (électrochocs…) ad hoc ».
Il souligne que « la situation est en train de changer. Car si les maladies psychiatriques ne sont, en général, pas associées à des lésions visibles, il n’en reste pas moins que le métabolisme du cerveau des personnes malades diffère de celui des non-malades ».
Le Pr Raoult indique : « J’ai récemment eu la surprise de voir arriver dans mon cabinet une jeune femme présentant une hémiplégie […] qui ne possédait pas d’origine lésionnelle. Les lésions dans les hémiplégies dites «neurologiques» se trouvent dans l’hémisphère du cerveau opposé à la moitié du corps concernée. Chez cette malade, la radiologie moderne (PET Scan ou « tomographie par émission de positrons ») a permis de mettre en évidence un déficit du métabolisme dans la même zone du cerveau que celle atteinte dans les hémiplégies considérées comme neurologiques ».
Le spécialiste remarque que « grâce à la possibilité nouvelle d’obtenir des images, la psychiatrie va donc pouvoir revenir dans le champ de la médecine classique. D’une manière intéressante, ces examens permettent aussi d’identifier les zones du cerveau dont le métabolisme est modifié grâce aux médicaments psychiatriques ».

Date de publication : 17 juin 2019

 

« Nous sommes inégaux devant le placebo »

Le Monde

Le Monde publie une enquête sur « les mystérieux et puissants effets du placebo », notant : « Au cœur des querelles sur l’homéopathie, ce phénomène, qui montre à quel point la frontière entre corps et esprit est poreuse, reste mystérieux ».
Le journal observe entre autres que 
« si la France brille par son absence dans l’étude de l’effet placebo, à l’étranger il constitue un sujet de recherche active qui dévoile à quel point, dans la situation thérapeutique, la frontière entre corps et esprit est poreuse ».
Marc Gozlan remarque par ailleurs que 
« nous ne sommes pas tous égaux face au placebo. Certains sujets sont répondeurs, tandis que d’autres ne le sont pas ».
Le journaliste explique que 
« la neuro-imagerie a montré que, dans la douleur, l’effet placebo dépend de la mobilisation de plusieurs systèmes de neuromédiateurs, notamment des voies sensibles aux opioïdes, aux cannabinoïdes, à la dopamine. A terme, l’objectif de ces études reposant sur l’imagerie par résonance magnétique (IRM) du cerveau et l’IRM fonctionnelle, qui évalue l’activité cérébrale, est d’identifier des caractéristiques anatomiques et fonctionnelles possiblement associées à la réponse placebo. Autrement dit, des biomarqueurs prédictifs ».
Marc Gozlan relève ainsi que 
« plusieurs gènes associés à la réponse placebo sont impliqués dans le métabolisme de neurotransmetteurs. Or, on sait que la séquence ADN d’un même gène n’est pas exactement identique d’une personne à l’autre. On parle de «polymorphisme génétique». Récemment, des études ont montré que certains de ces «variants génétiques» sont associés à l’effet placebo dans la douleur, les troubles anxieux et la dépression ».
« Ainsi, des variants génétiques affectant les voies de la dopamine semblent influencer la réponse placebo dans la dépression majeure et pourraient servir de biomarqueurs pour différencier les patients répondeurs et non répondeurs au placebo », 
poursuit le journaliste.
Il souligne que 
« ces travaux revêtent un intérêt considérable depuis que des études ont montré que la réponse au placebo est importante dans le traitement de l’épisode dépressif majeur. Cela pourrait expliquer les résultats d’une méta-analyse montrant que l’efficacité observée dans les groupes placebo atteint 65% de celle enregistrée dans les groupes de patients traités par antidépresseur dans les essais cliniques. Cette proportion est encore plus élevée lorsqu’on inclut les résultats d’essais non publiés ».
Marc Gozlan note en outre que 
« d’autres études ont montré que l’amplitude de l’effet antidouleur induit par un placebo est plus importante chez les personnes porteuses de variants génétiques d’enzymes participant aux systèmes opioïde et cannabinoïde, impliqués dans le contrôle physiologique de la douleur ».
Le journaliste conclut que 
« l’ensemble des gènes influant sur la réponse placebo est désigné par le terme de «placebome». Sa compréhension pourrait permettre d’identifier les patients les plus sensibles, afin d’individualiser les traitements et distinguer les effets du traitement de ceux du placebo ».

Date de publication : 18 juin 2019

« Quand le cerveau revit après la mort »

Les Echos

Yann Verdo observe en effet dans Les Echos qu’« une expérience américaine réalisée sur des cerveaux de cochons décapités a livré des résultats étonnants. La mort n’est pas un phénomène aussi rapide ni aussi synchrone qu’on le pensait. La question des dons d’organes risque de s’en trouver affectée ».
Le journaliste relate ainsi cette étude parue dans 
Nature : « Une équipe de scientifiques américains emmenée par un certain Nenad Sestan, de l’université de Yale, se rend dans un abattoir de New Haven, dans le Connecticut, pour y récupérer les têtes d’une trentaine de jeunes cochons âgés de 6 à 8 mois et fraîchement décapités. Ils rapportent les 30 têtes dans leur laboratoire et là, plusieurs heures après le dernier couinement, les «raccordent» à une machine de leur invention ressemblant grosso modo à un appareil de dialyse. Et que constatent-ils ? Que les cerveaux des malheureux cochons se sont remis – partiellement – à fonctionner ! ».
Yann Verdo précise que 
« la machine en question s’appelle BrainEx et elle permet de rétablir l’arrivée et la circulation d’oxygène dans un cerveau mort. Une fonction éminemment vitale, puisque l’oxygène permet aux mitochondries, ces centrales à énergie de nos cellules, de «brûler» la matière organique pour produire de l’énergie ».
Le journaliste relève que 
« la machine injecte dans les cerveaux des cochons décapités un substitut sanguin, à la température de 37°C. L’expérience ne visait aucunement à «ressusciter» un cerveau mort, objectif parfaitement inatteignable en l’état actuel de l’art (et qui le restera peut-être toujours). Mais les résultats obtenus n’en sont pas moins spectaculaires ».
Yann Verdo explique ainsi que 
« les chercheurs […] ont pu constater que, au bout de 4 heures d’anoxie – le laps de temps écoulé entre la décapitation des cochons et la re-irrigation de leur cerveau par ce système de perfusion de sang artificiel -, le système vasculaire cérébral s’est remis à pulser normalement. Parallèlement, l’imagerie cérébrale a montré que certains circuits neuronaux se remettaient à fonctionner, même si cette activité électrique est restée cantonnée à un niveau local ».
Le journaliste ajoute qu’
« à l’échelle cellulaire aussi, beaucoup des fonctions que l’on pensait incompatibles avec la mort ont pu être récupérées grâce au système de réoxygénation : celui-ci a non seulement permis d’éviter en grande partie le processus de mort programmée connu sous le nom d’apoptose mais aussi de diminuer très fortement les réponses inflammatoires dues au dérèglement du système immunitaire. Dans les circuits neuronaux qui se sont remis en route, les neurones sont redevenus normalement excitables et ont recommencé de communiquer activement avec leur entourage… ».
Pierre-Marie Lledo, chercheur en neurosciences à l’Institut Pasteur et au CNRS, réagit : «
 Qu’une seule de ces différentes fonctions ait pu être recouvrée est déjà extrêmement étonnant. Alors, cinq à la fois… ».
Yann Verdo souligne que 
« les cerveaux des pauvres cochons n’ont pas ressuscité pour autant. L’électroencéphalogramme est resté plat, signe de l’absence de toute forme d’éveil ou de conscience. La seule activité électrique enregistrée était locale, non globale ».
Pierre-Marie Lledo ajoute :
 « Il n’en reste pas moins que cette expérience, et le recouvrement d’une activité électrique locale qu’elle a mis en lumière, devrait nous amener à redéfinir la mort, comme cela a déjà été fait par le passé. […] Il apparaît que la mort n’est pas un phénomène aussi rapide ni aussi synchrone qu’on le pensait. Tout ne meurt pas en même temps dans un organisme, ni même dans le seul cerveau. Cela soulève forcément des questions d’ordre éthique et juridique ».
Yann Verdo explique enfin que 
« pour la médecine, l’expérience choc de Nenad Sestan a ses bons et ses mauvais côtés. Pour les bons, il est clair qu’elle ouvre d’intéressantes perspectives aux urgentistes se débattant pour maintenir une personne en vie après un AVC. Encore faudra-t-il que la machine BrainEx, utilisée sur des cochons (et, qui plus est, sur de jeunes cochons) soit améliorée pour pouvoir être testée sur des primates non humains, avant de pouvoir envisager toute expérimentation sur l’homme et, a fortiori, son utilisation de routine en clinique ».
« Plus problématique sont ses conséquences possibles sur les dons d’organes. Ceux-ci étant prélevés sur des personnes en état de mort cérébrale, que va-t-il se passer maintenant que l’on sait que cette mort cérébrale n’est peut-être pas aussi «irréversible», ni surtout aussi complète, qu’on le pensait jusqu’à présent ? », 
s’interroge le journaliste.

Date de publication : 24 juin 2019

 

 

Revue de presse santé psy – mai 2019

 

« Des psychiatres dénoncent à nouveau l’amalgame entre terrorisme et psychiatrie »

La Croix

Pierre Bienvault constate en effet dans La Croix que « plusieurs médecins s’indignent d’un décret permettant de croiser les données du fichier des personnes hospitalisées en psychiatrie sans leur consentement et celles du fichier des personnes radicalisées ».
La journaliste évoque un 
« sujet ultrasensible », le ministère de la Santé précisant : « Ce texte constitue un point d’équilibre entre la nécessité de lutter contre la radicalisation terroriste et celle de protéger les données de personnes hospitalisées. Aucune donnée médicale ne sera communiquée au ministère de l’intérieur ».
Le Dr Jean-Pierre Salvarelli, membre du syndicat des psychiatres des hôpitaux (SPH), déclare quant à lui que 
« c’est un scandale, une honte. Jamais on n’a connu une telle stigmatisation de la maladie mentale ».
Pierre Bienvault explique que 
« publié mardi 7 mai, ce texte vise à permettre «la mise en relation» des données du fichier des signalements pour la prévention et la radicalisation à caractère terroriste (FSPRT) avec celles du fichier Hopsyweb qui recense les personnes hospitalisées en psychiatrie sans leur consentement. Le but est de croiser les informations dans les deux sens ».
« Quand une personne sera identifiée comme étant radicale, le préfet de son lieu de résidence pourra savoir si, dans les 3 ans, elle a été hospitalisée sous la contrainte en psychiatrie. Dans l’autre sens, quand un patient sera admis en psychiatrie, le préfet pourra savoir si elle figure dans le fichier des personnes radicalisées », 
relève le journaliste.
Le ministère de la Santé indique que «
 seuls le nom, le prénom et la date de la naissance des personnes seront communiqués. Le motif de l’hospitalisation ne sera jamais dévoilé ».
Le Dr Salvarelli déclare que 
« c’est une confusion inacceptable entre souffrance psychique et violence terroriste ». Le Dr Claire Gekiere, membre du bureau national de l’Union syndicale de la psychiatrie, remarque quant à elle : « Nous ne sommes bien sûr pas opposés à ce qu’on lutte de manière efficace contre le terrorisme. Mais au nom de ce combat, on ne cesse de faire reculer les limites de la liberté individuelle et de la protection de la vie privée et du secret médical ».
Pierre Bienvault observe que 
« le décret fait aussi tiquer la Commission nationale informatique et libertés (CNIL), celle-ci estimant que la «mise en relation» des deux fichiers «ne peut être envisagée qu’avec une vigilance particulière» ».

Date de publication : 10 mai 2019

« Comment l’e-santé peut nous sauver de nos addictions »

Le Parisien

C’est ce que titre Le Parisien, qui fait savoir qu’« un rapport remis ce mardi à la Mission interministérielle de lutte contre les drogues […] montre comment le numérique peut être la solution pour prendre en charge les patients «accros» ».
Elsa Mari souligne ainsi que 
« c’est un combat urgent, difficile mais qu’il faut absolument gagner. Aujourd’hui, l’Hexagone fait partie des pays qui subissent le plus important dommage causé par les addictions, responsables de 120.000 morts par an ».
« Cinq millions de Français consomment tous les jours de l’alcool, première cause d’hospitalisation, 13 millions du tabac, 700.000 du cannabis. Sans compter les autres drogues, les nouvelles dépendances liées aux jeux vidéo, à la pornographie, aux réseaux sociaux. Triste paradoxe, seules 20% de ces personnes sont prises en charge », 
observe la journaliste.
Elle s’interroge :
 « Comment soigner tous les autres, tétanisés par la honte, le déni, l’isolement, la peur de la rechute ? Face au manque cruel de spécialistes, le numérique pourrait être la solution ».
Elsa Mari note donc que 
« c’est ce que prônent, avec force, Michel Reynaud, le président du Fonds Actions Addictions, et Jean-Pierre Thierry, conseiller e-santé, dans un rapport inédit commandé par la Mission interministérielle de lutte contre les drogues (Mildeca) ».
La journaliste explique que 
« 90% des Français qui ont un smartphone ne s’en séparent jamais à plus d’1m50. Grâce à ce petit écran, les personnes addicts pourront évaluer leur niveau de dépendance sur les applis, obtenir un suivi, avec un psychologue en ligne, accéder à des forums d’entre-aide, démarrer une consultation par vidéo, partager leur dossier médical avec les spécialistes ».
Jean-Pierre Thierry déclare ainsi que 
« demain, un alcoolodépendant pourra géolocaliser tous les bars de son quartier et lorsqu’il passera devant, il recevra un message courage, tu as bien tenu jusqu’à présent. S’il est anxieux, il pourra parler à un médecin en appuyant sur un bouton panique. Les données collectées serviront aussi à améliorer la recherche ».
Elsa Mari ajoute que 
« le numérique facilitera la parole, souvent difficile avec un médecin généraliste, peu formé à l’addiction et mal à l’aise sur le sujet ». 
La journaliste constate cependant qu’
« on en est encore loin. Alors que le gouvernement vient de présenter sa feuille de route pour accélérer le virage de l’e-santé, la France reste très en retard. Dans l’addiction, seules quelques initiatives existent, comme celle du Pr Pascal Perney du CHU de Nîmes qui a lancé l’application Mydéfi pour réduire, en 12 semaines, sa consommation d’alcool ».
« Reste des questions de taille comme la protection des données et la qualité de la prise en charge », 
poursuit-elle.
Elsa Mari remarque que «
 tous en ont conscience, la technologie n’est pas la solution miracle, mais «une vraie opportunité, selon Nicolas Prisse, président de la Mildeca. On ne peut pas laisser la situation telle qu’elle est» ».
Dans un entretien, le Pr Michel Reynaud souligne que 
« le traitement des addictions n’a jamais été une priorité des pouvoirs publics, en tout cas sûrement pas à la hauteur des dommages causés par l’alcool, la drogue, le tabac. En France, elles sont responsables d’un mort sur cinq ! Il n’y a quasiment pas d’addictologues libéraux, on manque de services hospitaliers. Les centres de consultation sont surchargés. De toutes les pathologies, c’est dans l’addiction que le «treatment gap», qui définit l’écart entre le nombre de malades et ceux qui sont soignés, est le plus élevé ».
« Je crois donc beaucoup à l’e-santé, avec le développement de consultations par vidéo, de forums. Des plateformes d’écoute comme «Alcool Info service» ou des applications existent déjà mais ces dernières sont en moyenne abandonnées au bout de 2 semaines, en l’absence de suivi », 
poursuit le spécialiste, qui « demande la création d’un plan national. Il faut, en parallèle, mettre en place, un statut de «patients experts» qui n’existe pas actuellement. Ces anciens dépendants, qui aident les autres, auront une certification professionnelle. Je demande aussi la reconnaissance de la situation de longue maladie pour les addictions sévères. Elle permettra la prise en charge totale des patients ».

Date de publication : 14 mai 2019

« Baby-foot et burn-out au menu des DRH »

Libération

Libération relaie des « chiffres [qui] affolent. Selon une étude de 2018 de la Fondation Pierre Deniker pour la recherche en santé mentale, plus d’un Français actif sur cinq présente «une détresse orientant vers un trouble mental». A la clé, des dépressions, des addictions, du stress, voire des idées suicidaires ».
Le journal rappelle qu’« 
en 2015, l’Institut de veille sanitaire évaluait à 480.000 le nombre de salariés en souffrance psychique au travail, dont 30.000 en burn-out. Aucune leçon n’aurait donc été tirée depuis la crise chez France Télécom ? ».
Le quotidien cite le dirigeant Bruno Mettling,
 « qui a mené, dès 2010, le chantier de reconstruction du climat social de l’opérateur » : « Dans les grandes fonctions RH, il y a eu une prise de conscience des responsabilités de l’entreprise en matière de santé au travail alors que jusque-là ce n’était pas au centre des préoccupations ».
« Jean-Claude Delgènes, qui y a aussi participé en tant qu’expert, évoque un «contexte de sidération nationale» avec des crises similaires, au même moment, chez Renault et Peugeot. Ce qui a créé «une forte interrogation des dirigeants de l’époque qui redoutaient un effet Lombard», du nom de l’ex-PDG du groupe de télécoms, actuellement jugé pour «harcèlement moral» », 
note Libération.
Le journal remarque cependant que « 
cette peur est vite passée, regrette le spécialiste, et les préoccupations de santé au travail ont été renvoyées «en second rideau», chassées par la «vague numérique» et l’intensification de la concurrence ».
Le quotidien observe que 
« «la réponse a souvent été en dessous de ce qu’il fallait», poursuit Jean-Claude Delgènes. Selon lui, seules 20% à 30% des entreprises font un réel travail de «gouvernance éclairée». La faute, selon la psychologue clinicienne Catherine Mieg, à un «prêt-à-penser managérial, enseigné dans les grandes écoles, avec des tableaux Excel et des ratios, qui donne la priorité aux logiques de rentabilité. Ce qui rend difficile tout pas de côté» ».
« La spécialiste pointe aussi le poids du «capitalisme financier laissant peu de place au développement des compétences». Et note que les PME sont parfois plus attentives à ces questions car «plus proches de leurs collaborateurs» », 
relève Libération.
Le journal indique toutefois que «
 le pouvoir s’est saisi du sujet. Avant même que n’éclate la crise, un rapport sur les risques psychosociaux (RPS) est commandé en 2007 par le ministre du Travail de l’époque, Xavier Bertrand. Dans la foulée, un collège d’expertise sur le suivi des RPS au travail, rattaché à l’Insee, est mis en place ».
La sociologue Marie-Anne Dujarier observe que 
« cela a permis un meilleur suivi statistique, mais cela a aussi créé un marché des RPS. Car pour les employeurs [qui ont une obligation de sécurité et de santé envers leurs salariés, ndlr], le mot risque a un sens particulier : le risque juridique. Dès lors, ils ont surtout cherché à réduire le risque d’être accusés de ne rien avoir mis en place pour réduire ces risques. Mais nous n’avons pas vu le management renoncer à ses objectifs de productivité ».
Elle ajoute qu’
« il y a eu plusieurs lois promettant plus de protection des salariés. Mais en parallèle, on a retiré les moyens de vérifier si la loi est appliquée, avec la suppression par exemple des CHSCT ».
Libération note ainsi que 
« nombreux sont ceux qui se félicitent que le sujet ait émergé, tout en regrettant qu’il ne se traduise que par des mesures cosmétiques. Ici, c’est un chief happiness officer, responsable du bonheur en entreprise, qui est nommé. Ailleurs, on recrute un well-being officer, chargé du bien-être ».
Martine Keryern, du syndicat des cadres CGC, remarque qu’
« on installe des baby-foot, on met en place des lignes d’écoute que personne n’appelle, mais on ne fait pas de prévention primaire ». Elle constate : « Il faut travailler encore plus vite, les objectifs sont plus importants, le collectif de travail a disparu et les journées de travail sont de plus en plus longues », évoquant « une nette aggravation de la santé mentale. […] Le nombre de burn-out explose ».

Date de publication : 23 mai 2019