Psychologue Marseille 7ème - Vanessa Hartmann Escojido -Infopsycho

Revue de presse santé psy – novembre 2018

 

« Intelligence artificielle, quelle place pour l’humain ? »

La Croix

La Croix publie un dossier sur l’intelligence artificielle, relevant qu’« en médecine, l’IA promet des diagnostics plus précis, des traitements plus personnalisés… au risque de faire perdre la main aux médecins ? ».
Le journal relève que 
« cette médecine du futur est déjà en partie là. Dans leur institut de radiologie, à Paris, le Dr Patrick Toubiana et ses confrères utilisent par exemple depuis 5 ans, pour les mammographies, iCad, un logiciel doté d’une intelligence artificielle ».
« La machine dépiste avec précision des tumeurs du sein parfois invisibles à l’œil nu. Ingénieurs et médecins alimentent, en amont, l’ordinateur en lui fournissant des milliers d’informations : des statistiques, radios, scanners, biopsies, montrant des anomalies malignes ou non. Un algorithme apprend ensuite à identifier les marqueurs pathogènes. La machine s’améliore à mesure qu’elle emmagasine. On appelle cela le «deep learning», ou «apprentissage profond» », 
explique La Croix.
« À la clé, une aide précieuse au diagnostic. Mais au-delà, les domaines d’application de l’IA, en santé, ressemblent à un champ des possibles, des logiciels de retranscription vocale aux robots de compagnie, en passant par les prothèses intelligentes ou encore la médecine préventive… Seulement, l’IA suscite aussi des craintes. Pourrait-elle se substituer à l’humain ? », continue le journal.
La Croix explique qu’«
 en mai 2018, la revue britannique Annals of Oncology annonçait qu’une équipe de chercheurs avait appris à un algorithme à distinguer des lésions de la peau. Les performances de la machine avaient été ensuite comparées à celles de médecins spécialistes. En moyenne, les dermatologues avaient identifié correctement 87% des mélanomes. La machine… 95%. Quid alors du médecin ? ».
Le Dr Jacques Lucas, vice-président du conseil national de l’Ordre des médecins, déclare qu’«
 il faudra toujours un humain pour vérifier, s’engager. Sinon, à qui la faute incomberait-elle, en cas d’erreur ? ».
Le journal relève qu’« 
il n’existe, pour l’heure, aucune législation propre aux machines. Or, l’un des risques majeurs pour le médecin, est la «délégation de responsabilité», confirme David Gruson, fondateur d’Ethik-IA, un collectif d’experts planchant sur une éthique de l’IA ».
Ce dernier remarque : «
 Si un algorithme émet un diagnostic basé sur 100.000 cas, avec un taux de certitude de 99%, quel est vraiment le pouvoir de décision qui reste au médecin ? Dans les faits, il garde la capacité de trancher. Le fera-t-il ? ».
Le quotidien indique qu’«
 aux États-Unis, la FDA a autorisé, en avril, la commercialisation d’un dispositif diagnostiquant les rétinites diabétiques… sans la validation d’un spécialiste. Pour le moment, en France, il existe un consensus qui veut que la décision finale doit incomber à un médecin ».
Le Dr Lucas souligne en outre que
 « le diagnostic est une chose. La prise en charge du malade en est une autre. Un algorithme est performant pour une tâche donnée. Si vous lui demandez de faire autre chose, il en est incapable. Or un patient n’est pas constitué que de symptômes, de taux, de statistiques. Il est un tout, que le médecin examine dans sa globalité ».
La Croix continue : «
 Il n’empêche. L’IA ouvre non seulement «des perspectives très prometteuses pour améliorer la qualité des soins» mais aussi pour «réduire les coûts» », selon le rapport sur l’intelligence artificielle rédigé par le mathématicien et député Cédric Villani.
Le quotidien relève que 
« la moitié des médecins estime qu’en 2030 les robots et l’intelligence artificielle feront partie de leur quotidien, constatait en octobre dernier, l’enquête «Le médecin de demain» publiée par la MACSF, la mutuelle des professionnels de santé. Pour 71% des médecins interrogés, l’IA permettra surtout moins d’erreurs ».
« Une chose semble toutefois acquise : le métier de médecin et, en amont, la formation vont devoir s’adapter », 
poursuit le journal. Le Dr Lucas observe que « les nouvelles générations maîtriseront mieux les outils numériques. En revanche, on constate que plus les étudiants gagnent en compétences, et plus leur degré d’empathie diminue ».
Pour le responsable, 
« le déploiement de l’intelligence artificielle sera aussi l’occasion de réapprendre «l’importance de la relation unissant l’équipe de soins à son patient» », ajoute La Croix.

Date de publication : 6 novembre 2018

« Les soignants sont très aimés mais pas toujours compris »

Le Figaro

Soline Roy remarque dans Le Figaro : « Infirmiers, sages-femmes, aides-soignants, kinés, médecins, pharmaciens et dentistes, réjouissez-vous : les Français vous aiment, à en croire le Baromètre santé 360 Odoxa-NEHS-Asip Santé-Orange Healthcare »
« Ce qui ne veut pas dire qu’ils vous comprennent toujours ni qu’ils partagent vos opinions sur le système de soins… », 
relève la journaliste.
Elle explique ainsi que
 « réalisé par Internet auprès de 3003 Européens (dont 996 Français) représentatifs des populations française, anglaise, espagnole, allemande et italienne, ainsi que 697 professionnels de santé dont 591 exercent en libéral, le sondage dresse un portrait élogieux des professions libérales de santé. Mais dessine un dialogue plus difficile quant aux moyens d’organiser le système de soins et de corriger ses défauts ».
Soline Roy retient que 
« les Français aiment leurs soignants : certes, le prestige de ces professions s’étiole, mais 91% des sondés ont une bonne opinion de ceux qui les soignent. Les relations des soignants avec leurs patients, et entre les soignants, sont globalement jugées bonnes par les Français comme par les libéraux eux-mêmes ».
« Une dissonance apparaît néanmoins sur la perception des relations des médecins spécialistes avec les autres soignants : elle est jugée bonne par 82% des Français, mais par seulement 64% des soignants eux-mêmes », 
continue la journaliste.
Elle ajoute que «
 les éloges sont unanimes pour les infirmiers, jugés compétents, courageux, sympathiques et à l’écoute des patients par plus de 90% des sondés. Le portrait des médecins et pharmaciens est plus nuancé : globalement dotés des mêmes qualités que les infirmiers, ils sont aussi plus volontiers jugés «corporatistes» (par 70% et 76% des sondés respectivement), «conservateurs» (66% et 72%) ou «avant tout motivés par l’argent» (43% et 65%, contre seulement 21% pour les infirmiers) ».
Soline Roy observe que 
« ce ne sont pas les ordres professionnels […] qui semblent pouvoir arranger les choses : mal jugés par les professionnels (75% d’entre eux pensent que leur ordre les représente mal), ils ne veillent à l’intérêt général que pour 59% du grand public, et pour 71% des sondés ils… protègent trop les privilèges corporatistes ! ».
La journaliste en profite pour rappeler que 
« la première mission des ordres médicaux telle que définie par le Code de la santé publique est pourtant, avant la défense des professionnels, de veiller «au maintien des principes de moralité, de probité, de com­pétence et de dévouement indispensables» à leur exercice ».
Soline Roy continue :
 « Pas sûr, par ailleurs, que les Français partagent les idées des soignants sur l’organisation du système de santé. […] Ainsi de la lutte contre les déserts médicaux : le grand public est globalement favorable aux pistes proposées (en particulier la mise en place de maisons de professionnels de santé et l’instauration de primes à l’installation pour lutter contre les déserts médicaux, plébiscitées par plus de 80% des sondés), là où les soignants se sont souvent montrés plus nuancés ».
« Autre piste ne faisant pas l’unanimité : le développement des «pratiques avancées», qui veut libérer de la tutelle du médecin un certain nombre d’actes médicaux. La vaccination par les infirmiers sans prescription médicale est ainsi une bonne solution pour une majorité des Français (69%) et plus encore des infirmiers (79%), tandis que les médecins sont plus timides (57% favorables) ; quant à la prescription de médicaments par ces mêmes infirmiers, elle est plébiscitée par 63% des Français et 85% des infirmiers, contre seulement 41% des médecins », 
relève la journaliste.
Elle note que ces
 « réticences n’ont pas échappé aux Français : pour 56% des sondés, les médecins «ont tendance à s’opposer systématiquement à tout changement»… Et le dialogue avec le ministère et les autorités de santé laisse nettement à désirer (il n’est jugé «bon» que par 46% des Français et 35% des soignants) ».

Date de publication : 12 novembre 2018

 

« Dans le cerveau des victimes du 13 novembre »

La Croix

Dans le cadre des commémorations des attentats du 13 novembre 2015, La Croix relève que « depuis deux ans, une étude biomédicale consacrée au trouble de stress post-traumatique se déroule à Caen. Les résultats de la phase 1 seront bientôt publiés ».
Flore Thomasset se penche ainsi sur les travaux de l’unité mixte de recherche associant l’Inserm, l’EPHE et l’Université de Caen-Normandie (« Neuropsychologie et Imagerie de la Mémoire Humaine »), 
et à « la première phase du programme de recherche « Remember ». Cette étude biomédicale, inédite par la taille de sa cohorte et sa durée – trois phases de tests en 2016, 2018 et 2021 – a un enjeu : comprendre le trouble de stress post-traumatique (TSPT), son évolution au fil des ans, ses répercussions sur la gestion des émotions et sur les interactions sociales ».
La journaliste explique que « pour les victimes, le TSPT est une souffrance et un handicap. Cette pathologie, qui se caractérise par des «intrusions» surgissant à l’esprit, replonge la victime dans son traumatisme, non pas avec la petite morsure des souvenirs du passé, mais avec la violence et le réalisme d’une scène au présent. Un bruit, une odeur et soudain, la personne revit le drame ».
Francis Eustache, neuropsychologue, directeur de l’unité de recherche, remarque ainsi : « Pourquoi certaines personnes arrivent à bloquer ces intrusions et pas d’autres ? Pourquoi certaines se relèvent-elles plus vite que d’autres ? Que se passe-t-il dans leur cerveau après le drame et dans les années qui suivent ? C’est ce que nous cherchons à comprendre ».
« Avec des heures de questionnaires psychopathologiques, de tests neuropsychologiques et une heure et demie d’IRM », 
indique Flore Thomasset.
La journaliste relève que « dans quelques mois, […] les premiers résultats de la phase 1 seront soumis aux revues scientifiques. On pourra alors comparer les trois groupes de la cohorte : les 80 Caennais extérieurs aux attentats, la soixantaine de victimes directes ayant développé un trouble de stress post-traumatique (TSPT) et la soixantaine d’autres victimes n’ayant pas développé ce syndrome ».
Elle note que « d’ores et déjà, les résultats de ce dernier groupe interpellent ». Mickaël Laisney, maître de conférences à l’École pratique des hautes études, remarque que « les victimes souffrant de TSPT présentent un défaut de contrôle de leur mémoire, par rapport au groupe témoin. On aurait pu penser que les victimes non-malades se situeraient entre les deux, tel un groupe intermédiaire, avec un retentissement modéré du traumatisme. Mais non : elles semblent sur-contrôler leur mémoire, présentant des connexions cérébrales plus intenses encore que le groupe témoin, comme si elles étaient capables d’une forme d’hyperrésilience ».
Le chercheur poursuit : « Cette capacité à inhiber très fort les souvenirs peut-elle entraîner des compensations différentes avec des effets négatifs dans la vie de tous les jours, comme l’inhibition d’autres émotions ou d’autres comportements ? Ce qui est sûr, c’est qu’il va falloir travailler sur ce groupe ».
Flore Thomasset observe en outre que « sur un plan psychologique, la nécessité de prendre en charge les patients souffrant de stress post-traumatique ne fait plus débat. […] Même si [Francis Eustache] manque de médecins pour prendre les patients en consultation et que la recherche se poursuit sur les modalités de traitement. ».
Mickaël Laisney ajoute : « Mais que fait-on pour les autres victimes ? Nos premiers résultats semblent montrer que les considérer comme “tirées d’affaire”, semblables aux non-exposés, n’est plus pertinent. […] Notre recherche pourrait permettre d’orienter les politiques de santé publique ».
Flore Thomasset souligne en outre que « depuis 3 ans, les témoignages de victimes montrent autant les fluctuations de leur état de santé que leur difficulté à accéder aux soins. Certains ont engagé un suivi psychologique tardif, prenant 2 ans après le drame les médicaments dont ils avaient cru pouvoir se passer ».
La journaliste note que « les résultats [de l’étude] pourraient, là encore, permettre de guider les patients vers la prise en charge la plus adaptée ».
La Croix s’interroge par ailleurs : « Qu’est-ce que les neurosciences peuvent apporter à la prise en charge du psychotraumatisme ? ».
Louis Jehel, chef du service de psychiatrie au CHU de Martinique et président de la Société française de psychotraumatologie, répond que « les découvertes des neurosciences mettent en lumière les mécanismes cérébraux en jeu dans le psychotrauma. Elles viennent consolider notre compréhension de celui-ci et soutenir la plupart des stratégies thérapeutiques déjà recommandées ».
Edouard Gentaz, directeur de recherche au CNRS et professeur à l’université de Genève, remarque pour sa aprt que « le psychotraumatisme est devenu un objet d’étude : toutes les disciplines peuvent apporter leur éclairage et c’est une bonne chose. Ainsi, les neurosciences peuvent nous aider à comprendre les bases cérébrales du trauma ».
« Mais les images du fonctionnement cérébral ne sont qu’un indicateur parmi d’autres de notre activité cognitive et affective. La relation entre ce qui se passe dans notre cerveau et notre comportement est extrêmement complexe et dépend de 1000 facteurs liés à notre histoire, notre personnalité, notre vie sociale… », 
poursuit le chercheur.

Date de publication : 13 novembre 2018

 

« Autisme : une étude remet en cause le modèle théorique dominant »

Les Echos

Les Echos remarque que « l’énigme de l’autisme ne semble pas près d’être résolue. A preuve, une dernière et remarquable étude d’imagerie cérébrale, parue dans la revue Brain et dont les résultats sont en opposition directe avec ceux des études précédentes ».
Le journal note que 
« les troubles du spectre autistique s’expliqueraient en réalité par une diminution de la connectivité neuronale entre zones cérébrales adjacentes, et non par une augmentation de cette même connectivité, comme on le pensait jusqu’ici ».
Le Pr Josselin Houenou, chercheur de l’Inserm et principal auteur de ce travail, précise toutefois que 
« ce modèle repose sur l’étude de populations pédiatriques hétérogènes […] et sur des méthodes de neuro-imagerie peu spécifiques ne permettant pas de mesurer avec fiabilité la connectivité ‘courte distance’ ».
Le quotidien explique que 
« pour pallier ce problème, les auteurs ont utilisé une innovation conçue à NeuroSpin et reposant sur l’IRM de diffusion, donnant une image plus précise de la connectique cérébrale ».
« Pratiqués sur des autistes adultes, les examens ont montré que l’altération des interactions sociales et de l’empathie était au contraire corrélée à une diminution de la connectivité dans plusieurs faisceaux courte distance », 
note Les Echos
Le journal conclut que «
 ces résultats obtenus sur des adultes doivent encore être confirmés par des études similaires réalisées sur des enfants ».

Date de publication : 19 novembre 2018

« Maltraitance des étudiantes infirmières : « Tu ne sers à rien ! Dépêche-toi ! » »

Libération

Dans Libération, Eric Favereau remarque : « Alors que les infirmières vont manifester un peu partout en France ce mardi, Raphaëlle Jean-Louis raconte dans un livre la maltraitance qu’elle a subie durant ses études. Symptôme d’une profession à bout ? ». (Diplôme délivré(e), parole affranchie d’une étudiante infirmière, Ed. Michalon)
Le journaliste explique que la jeune femme 
« vient de publier un témoignage sur son parcours d’étudiante infirmière, durant lequel elle a été confrontée à un certain sadisme de ses supposées formatrices. Et ce mardi, elle quitte de nouveau l’Orne où elle travaille dans un Ehpad pour manifester à Paris à l’appel de toutes les organisations soignantes qui s’alarment de l’absence de mesures à leur égard dans le dernier plan «Santé 2022» du gouvernement ».
Eric Favereau remarque ainsi que
 « le personnel soignant n’est pas franchement en forme. Les points noirs sont nombreux ; d’un point de vue financier, si l’on pouvait estimer qu’il y a 20 ans les infirmières hospitalières étaient correctement payées, aujourd’hui ce n’est plus le cas. Et vivre avec le salaire d’une infirmière dans une grande ville relève du défi ».
« Quant aux infirmières exerçant en libéral, elles sont parfois contraintes à un travail à la chaîne pour s’en sortir. Plus globalement, les conditions de travail se sont, de tous côtés, tendues », 
poursuit-il.
Raphaëlle Jean-Louis écrit dans une lettre ouverte au président de la République : «
 Ma question est simple, est-il possible d’augmenter l’effectif des soignants dans les établissements qui en ont besoin ? Que faut-il faire faire afin de sauver les êtres humains qui y travaillent et d’éviter les suicides ? ».
Eric Favereau préicse que 
« diplômée depuis 3 ans, elle a publié à l’automne un journal qu’elle avait tenu pendant ses études d’infirmière, journal de bord qui pointe la maltraitance de ces jeunes étudiantes par leurs formateurs. C’est un thème tabou. Durant leurs études, la troisième et dernière année est essentiellement constituée d’un stage où l’élève infirmière travaille sous le contrôle d’une diplômée. Bizarrement, ces relations dérapent fréquemment. Sadisme, petite vengeance, grande frustration ? Ou est-ce une sorte de maltraitance institutionnelle ? ».
L’infirmière écrit notamment :
 « Nous sommes dans la salle de soins, et nous préparons ensemble des poches qui sont à poser dans quelques minutes. L’infirmière observe ce que je fais. Même si je suis en troisième année, celle-ci doit toujours avoir un regard sur moi. Soudain, elle se place au-dessus de mon épaule et me hurle : « Plus vite, lis l’ordonnance ! Fais-moi le calcul… Allez de tête, tu ne sers à rien, vite ! Dépêche-toi ! »» ».
Eric Favereau indique que la jeune femme 
« sera finalement soutenue par une coordinatrice de son école d’infirmières quand elle dénoncera certaines pratiques. De fait, son histoire n’est pas exceptionnelle, et récemment un autre livre a pointé cette violence, à l’égard cette fois des étudiants en médecine quand ils sont en stage ».
Raphaëlle Jean-Louis remarque que 
« cette maltraitance, très souvent, est le reflet de l’abandon de l’Etat, face aux conditions actuelles des soignants. L’épuisement professionnel conduit à la maltraitance, voire au suicide… Notre métier est déjà difficile en soi… alors si les conditions de travail ne sont pas adaptées… ».

Date de publication : 20 novembre 2018

« Pressions, surcharge de travail, horaires : témoignages d’infirmiers « oubliés » »

Le Parisien Libération

Le Parisien revient sur les rassemblements d’infirmiers de ce mardi, « pour protester contre le manque de reconnaissance de leur travail dans la prochaine réforme de la santé ».
Le journal observe que 
« certains parlent des charges et pressions de la Sécu qui pèsent sur leurs épaules. D’autres disent leur fatigue après de longues amplitudes horaires. Tous […], en tout cas, parlent d’un besoin de reconnaissance de leur métier, alors que les négociations avec l’Assurance maladie pour la prochaine réforme de la santé sont à un point d’arrêt ».
Le quotidien livre des témoignages, dont celui de Thierry, 54 ans, qui 
« travaille en Meurthe-et-Moselle en tant qu’infirmier libéral depuis 29 ans. Ses longues journées de travail, qui commencent à 6 heures et se terminent à 21 heures, se divisent en trois temps. «Un tiers est consacré à la paperasse, un tiers en voiture, un tiers à soigner», résume-t-il ».
« Une division du temps qui épuise l’infirmier », 
note Le Parisien, l’infirmier indiquant : « On passe beaucoup de temps à faire de la paperasse, à courir après les ordonnances qui ne correspondent pas toujours aux réglementations de l’Assurance maladie ».
Le quotidien relève que 
« ce sont les personnes âgées qui composent la majorité des patients de Thierry ». Ce dernier observe : « Il faut leur dire ce qu’il faut manger ou non, suivre leur traitement, faire une éducation thérapeutique, ou encore s’occuper de leur toilette. Tous les infirmiers font ça tous les jours. Mais on ne parle pas de nous. C’est peut-être parce qu’on le fait gratuitement ».
« Selon Thierry, tout irait mieux s’il pouvait «travailler directement avec les médecins», ou si les infirmiers étaient plus impliqués dans les «consultations de télésanté», un système qui se développe de plus en plus pour pallier les manques dans les déserts médicaux », continue 
Le Parisien.
De son côté, Pauline, 21 ans, « 
en dernière année d’études dans un grand institut de soins infirmiers en région parisienne, a enchaîné les stages en milieu professionnel. Elle a vite déchanté, au point d’envisager de changer de voie professionnelle à la fin de son cursus », remarque le quotidien.
La jeune femme déclare ainsi : «
 Beaucoup de personnes de ma promotion ne veulent plus faire ce métier et j’en fais partie ».
Le journal explique :
 « La «surcharge considérable de travail», le «manque de personnel» constant, le «travail fourni extrêmement important et éprouvant physiquement psychologiquement» mais sans «aucune reconnaissance (notamment salariale)» pourraient avoir raison de l’étudiante et de ses camarades. Sans oublier les «horaires et rythmes intensifs» ».
Libération évoque aussi ces 
« blouses blanches et bleues dans la rue. Elles se disent «oubliées», «sacrifiées». Plus d’un millier de blouses ont manifesté en France mardi. […] Elles dénoncent le «mépris» du gouvernement », relève le journal.
Le quotidien note : «
 Qu’ils soient libéraux ou salariés, les 660.000 infirmiers (des femmes à plus de 80%) étaient invités à cesser le travail par une dizaine d’organisations remontées contre le plan santé présenté en septembre par l’exécutif, «trop centré sur les médecins» ».
« «C’est tout le contraire», s’est défendue la ministre de la Santé, Agnès Buzyn, pour qui cette réforme «décharge sur l’ensemble des professionnels de santé» le suivi des malades chroniques », 
poursuit Libération.
Le journal observe que « 
c’est la création de 4000 postes d’«assistants médicaux», à mi-chemin entre le secrétariat et le métier d’aide-soignante, qui a mis le feu aux poudres. «On invente des nouveaux métiers pour faire des choses qu’on fait déjà depuis de nombreuses années», s’est indignée, à Lille, Sandra Dupuis. Marie-Cécile Decker, qui travaille au bloc à l’hôpital de Mulhouse, demande, elle, que le ministère «entende que les gens s’épuisent au travail» ».

Date de publication : 21 novembre 2018

« La mort telle qu’elle n’avait jamais été vue »

Les Echos

Yann Verdo indique dans Les Echos qu’« une expérience réalisée dans une université berlinoise a permis de visualiser ce qui se passait dans le cerveau d’un mourant au moment fatidique. Et les résultats, inédits, sont étonnants. Cérébralement parlant, la mort est moins une extinction qu’un ultime embrasement électrique ».
Le journaliste explique que 
« dans une étude publiée par la revue Annals of Neurology qui a fait sensation – et qui fera sans doute date dans l’histoire encore toute récente de la thanatologie -, le professeur en neurologie expérimentale à l’université Charité de Berlin, Jens Dreier, détaille l’expérience extraordinaire à laquelle son équipe et lui se sont livrés sur neuf patients ».
« Ces neuf personnes, toutes entrées en soins intensifs à la suite de blessures cérébrales, faisaient l’objet d’un monitorage neurologique lourd, plus invasif qu’un simple électroencéphalogramme », 
indique Yann Verdo.
Stéphane Marinesco, responsable du Centre de recherche en neurosciences de Lyon, précise :
 « Il s’agit d’une technique non conventionnelle, qui permet d’enregistrer l’activité électrique du cerveau, y compris à de très basses fréquences, de l’ordre de 0,01 hertz ».
Yann Verdo explique ainsi que 
« les basses fréquences émises par le cerveau ont du mal à traverser le scalp, ce qui les rend indétectables aux appareils d’électroencéphalogramme dont les électrodes sont placées sur le cuir chevelu. Dans le système de monitorage dont étaient équipés les patients du service du Pr Dreier, les électrodes étaient placées à l’intérieur du crâne, et même sous la dure-mère, cette membrane rigide qui entoure le cerveau et la moelle épinière ».
« Cet accès aux très basses fréquences, correspondant à une activité électrique lente, a été la fenêtre qui a permis à Jens Dreier et son équipe de visualiser ce qui se passait dans le cerveau de personnes en train de mourir », 
note le journaliste.
Il ajoute que «
 pour leur expérience, les neuroscientifiques allemands ont simplement demandé aux familles, une fois devenu évident que le patient ne survivrait pas à son accident, l’autorisation de poursuivre l’enregistrement jusqu’au bout. Et même un peu au-delà du «bout», c’est-à-dire de la mort cérébrale, ce moment à partir duquel un classique électroencéphalogramme n’enregistre plus aucune activité cérébrale et que l’OMS considère comme le critère médico-légal du décès ».
Yann Verdo observe donc : «
 Qu’ont montré les enregistrements réalisés à la Charité de Berlin ? Quelque chose de tout à fait fascinant, jusque-là inédit, et qui devrait peut-être amener les spécialistes à reconsidérer leur définition du décès et de son moment exact ».
Il précise que 
« ce phénomène cérébral […] survient entre 2 et 5 minutes après l’ischémie, moment où les organes (dont le cerveau) ne sont plus alimentés en sang et donc en oxygène. Et il dure lui-même une petite dizaine de minutes. On peut l’assimiler à une sorte d’incendie électrique qui s’allume à un bout du cerveau et, de là, se propage à la vitesse de 50 microns par seconde dans tout l’encéphale avant de s’éteindre à l’autre bout, son œuvre de destruction accomplie. Les neuroscientifiques parlent de «vague de dépolarisation» ».
Yann Verdo explique que 
« pour maintenir le «potentiel de membrane» qui lui permet de communiquer avec ses voisins sous forme d’influx nerveux, un neurone a besoin d’énergie. Et donc d’être irrigué en permanence par le sang venu des artères qui lui apporte l’oxygène indispensable à la production de cette énergie sous forme d’adénosine triphosphate (ATP). Tout le travail de Jens Dreier a consisté à observer ce qui se passait pour les neurones une fois que, le cœur ayant cessé de battre et la pression artérielle étant tombée à zéro, ils n’étaient plus alimentés en oxygène ».
Stéphane Marinesco note que selon ce travail
, « les neurones se mettent alors en mode ‘économie d’énergie’ ». Yann Verdo précise que « pendant les 2 à 5 minutes séparant l’ischémie de l’apparition de la vague de dépolarisation, ils puisent dans leurs réserves d’ATP pour maintenir leur potentiel de membrane. Pendant cette phase intermédiaire, au cours de laquelle le cerveau est littéralement entre la vie et la mort, celui-ci ne subit encore aucune lésion irréversible : si l’apport en oxygène venait à être rétabli, il pourrait se remettre à fonctionner sans dommages majeurs ».
Le journaliste poursuit : «
 Mais cette résistance héroïque des cellules nerveuses a ses limites. A un moment donné, en l’un ou l’autre endroit du cerveau, un premier neurone «craque», c’est-à-dire qu’il dépolarise. Les stocks de potassium qui lui permettaient de maintenir son potentiel de membrane étant devenus inutiles, il les largue dans le milieu extra-cellulaire. Il agit de même avec ses stocks de glutamate, le principal neurotransmetteur excitateur du cerveau ».
Yann Verdo indique que 
« ce faisant, ce premier neurone initie une redoutable réaction en chaîne : le potassium et le glutamate par lui libérés atteignent un neurone voisin dont ils provoquent aussitôt la dépolarisation ; à son tour, ce deuxième neurone relâche ses stocks et provoque la dépolarisation d’un troisième, etc. ».
« Ainsi apparaît et se propage la vague de dépolarisation, correspondant à l’activité électrique lente enregistrée par le système de monitorage spécifique utilisé à la Charité de Berlin. Le «bouquet final» du cerveau sur le point de s’éteindre définitivement », 
remarque le journaliste.
Il ajoute : «
 L’embrasement final du cerveau mis en lumière par l’expérience de Jens Dreier est-il à l’origine de l’apparition de cette intense lumière blanche que les personnes ayant fait une expérience de mort imminente disent avoir vue briller au bout d’un mystérieux tunnel ? Cela, l’étude ne le dit pas. Mais l’hypothèse ne paraît pas indéfendable ».

Date de publication : 26 novembre 2018

« La psychiatrie en crise »

La Croix

Pierre Bienvault constate en effet dans La Croix que « dans de nombreux hôpitaux psychiatriques, les soignants se plaignent de leurs conditions de travail ».
Il cite René Navarette, infirmier en psychiatrie, représentant de la CGT à l’hôpital du Rouvray, près de Rouen :
 « En psychiatrie, on travaille sur l’humain. Et c’est sans doute pour cela que le soir, quand je rentre chez moi, j’ai comme une boule dans la gorge. J’ai le sentiment de ne pas avoir été un bon soignant. De ne pas m’être occupé de mes patients comme j’aurais voulu et dû le faire. Parce qu’à force de courir partout et tout le temps, on finit par se détourner de tout ce qui constitue notre éthique de soignant ».
Pierre Bienvault observe que 
« ces derniers mois, cet établissement est devenu la figure de proue de la crise de la psychiatrie en France. Le 21 mai dernier, après 2 mois de conflit, 7 soignants y ont entamé une grève de la faim. Finalement, le 8 juin, un accord a débouché sur la création d’une unité pour adolescents et de 30 postes ».
René Navarette indique ainsi 
: « On devrait avoir 20 postes cette année et 10 l’an prochain. Mais cela reste insuffisant puisqu’on demandait 50 postes ».
Pierre Bienvault relève que le 
« constat [est] partagé par de nombreux soignants qui, depuis des mois, un peu partout en France, multiplient les grèves ou les tribunes dans la presse pour réclamer des moyens supplémentaires ».
Le journaliste explique que 
« pour comprendre les racines du malaise, il faut remonter aux années 1960. Et au mouvement de «désinstitutionalisation» ou «désaliénation» qu’a alors connu la psychiatrie. Un virage majeur construit autour d’une idée forte et belle : faire sortir les malades des murs des asiles pour leur permettre de vivre au cœur de la cité ».
Il note que
 « désormais, plus de 8 patients sur 10 en psychiatrie sont suivis en ville. Sans jamais être hospitalisés, ou de manière ponctuelle. Le problème est que, dans beaucoup d’endroits, le système s’est engorgé avec des files d’attente à tous les niveaux ».
Pierre Bienvault remarque ainsi que selon Christelle Leclerc, infirmière CGT à l’hôpital Pinel d’Amiens
, « toute la chaîne de soins est sous tension ».
L’infirmière déclare : 
« Les CMP [centres médico-psychologiques] maintiennent à bout de bras des patients qui auraient besoin d’être hospitalisés. Mais quand leur situation ne présente pas un caractère d’urgence immédiat, on refuse souvent ces patients, faute d’avoir un lit disponible. Résultat, leur état s’aggrave et, quand ils reviennent, on finit par les prendre. Mais leur état est tel qu’ils restent parfois hospitalisés 3 mois alors que, si on avait pu les accueillir plus tôt, ils seraient peut-être restés seulement 15 jours ».
Le journaliste continue : 
« A-t-on fermé trop de lits en psychiatrie ? La question revient chez beaucoup de soignants. De fait, la «désaliénation» s’est accompagnée d’une réduction importante du nombre de lits d’hospitalisation ».
Jean-Pierre Salvarelli, chef de pôle à l’hôpital du Vinatier à Lyon, remarque ainsi qu’
« en 20 ans, on est passé de 130.000 à 50.000 lits alors que, dans le même temps, la demande de soins a explosé. Il y a 20 ans, on suivait 1 million de patients dans la psychiatrie publique. Aujourd’hui, on en est à 2 millions ».
« La psychiatrie est un peu victime de son succès. Même si la stigmatisation reste forte autour de la maladie mentale, de plus en plus de gens n’hésitent plus à aller à consulter, par exemple, pour des troubles du comportement ou des troubles anxio-dépressifs », 
note le spécialiste.
L’Igas observe pour sa part : «
 Il est inexact de parler d’un appauvrissement de la psychiatrie. […] Le nombre de psychiatres pour 100.000 habitants est passé de 15 en 1984 à 22 en 2016 ».
Le Pr Pierre-Michel Llorca, chef du service psychiatrie au CHU de Clermont-Ferrand, précise que 
« le problème, c’est aussi l’organisation des soins. Il faudrait suivre l’exemple de ce qui a été fait pour le cancer. Il y a 20 ans, les soins de cette maladie étaient largement éclatés en France. Mais, depuis, il y a eu plusieurs plans cancer ainsi que la création d’un grand institut qui a permis de coordonner la prévention, les soins et la recherche. L’enjeu majeur, est désormais d’avoir la même impulsion politique pour faire bouger les choses en psychiatrie ».

Date de publication : 27 novembre 2018

 

 

Revue de presse santé psy – octobre 2018

 

 

« Alcool et santé : attention aux abus »

Les Echos

Les Echos observe : « L’alcool mauvais pour la santé ? Pas si simple, répond le Pr Didier Raoult, qui passe en revue point par point ses effets positifs ou négatifs ».
Dans sa chronique pour le journal, le Pr Raoult remarque en effet que « nous assistons à un déchaînement de déclarations autour de l’alcool qui témoigne d’un regain récurrent de puritanisme ».
Il rappelle que « les conséquences de la consommation d’alcool sont multiples, dont l’ivresse, qui peut être associée aux accidents de la route, aux accidents domestiques et aux rixes, du fait de son effet désinhibant. L’alcool a aussi un effet contre l’angoisse, et l’on a montré récemment que ses récepteurs étaient proches de ceux des anxiolytiques ».
Le médecin relève en outre que « la consommation chronique d’alcool est associée à un certain nombre de pathologies atteignant le foie (cirrhose et cancer), mais c’est loin d’être le seul facteur déclenchant ces maladies. L’obésité et la consommation de fructose sont à l’origine de plus de cirrhoses et de cancers du foie aux Etats-Unis que l’alcool, et la principale cause de cirrhose et de cancer du foie dans le monde est liée aux infections par les virus des hépatites B. Par ailleurs, ces atteintes hépatiques peuvent aussi avoir une origine génétique (hémochromatose) ».
Le Pr Raoult souligne qu’« avec l’alcool, tout est question de quantité. Si une intoxication massive à l’alcool peut favoriser les démences, il est apparu clairement depuis 40 ans qu’une consommation modérée avait un effet préventif sur les pathologies cardio-vasculaires et les accidents vasculaires cérébraux. Il existe d’ailleurs un parallélisme frappant entre la consommation moyenne d’alcool d’un pays et la longévité de sa population : il se trouve que les pays où l’on consomme de l’alcool de façon régulière sont aussi ceux dans lesquels l’espérance de vie est la plus élevée ».
Le médecin ajoute que « cet écart s’explique par de multiples facteurs sans rapport avec la boisson, de la même manière que les pathologies liées à l’alcool sont elles-mêmes multifactorielles. Mais, si l’on compare de façon neutre les causes de mortalité associées à (et non pas causées par) l’alcool, entre les pays qui en consomment peu et ceux qui en consomment plus, on constatera que la surmortalité se retrouve seulement dans les pathologies liées à l’ivresse, inexistantes dans les pays où l’alcool est prohibé », conclut-il.

Date de publication : 15 octobre 2018

 

« Pas d’écrans avant 3 ans : un enjeu de santé pour Agnès Buzyn »

Le Figaro

Agnès Leclair relève qu’hier, « la ministre de la Santé, Agnès Buzyn, a reconnu qu’on ne pouvait ignorer les risques qui pesaient sur les tout-petits exposés aux écrans ».
La ministre a déclaré : 
« Les analyses ont démontré que la multiplication rapide des écrans, couplée à leur utilisation généralisée, quotidienne et souvent prolongée, peut avoir des conséquences sur le développement du cerveau des jeunes enfants, sur leur apprentissage des compétences fondamentales comme le langage ou encore sur leur capacité de concentration ».
Agnès Leclair note que 
« certaines analyses ont également pointé «des effets néfastes sur la santé physique des enfants» comme des «troubles du sommeil», des «troubles de la vision» ou des «risques d’obésité liés à la sédentarité», a ajouté Agnès Buzyn.
La journaliste observe qu’
« invitée par le Conseil supérieur de l’audiovisuel (CSA), qui fêtait les dix ans de sa campagne «pas d’écrans avant trois ans», la ministre en a salué la reconduction ». Agnès Buzyn a souligné : « Nous voyons aujourd’hui combien cette alerte était nécessaire et combien cet enjeu est toujours d’actualité ».
Agnès Leclair rappelle ainsi : 
« Tablette, smartphone, ordinateur… Les foyers comptent désormais cinq écrans en moyenne. Le CSA a édité une brochure de conseils sur leur utilisation par les enfants et les adolescents, qui sera distribuée chez les médecins, dans les centres de Protection maternelle et infantile (PMI) ou encore dans les crèches… ».
Agnès Buzyn a en outre évoqué 
« son souhait de muscler «les constats scientifiques rigoureux qui doivent nous guider sur la question des usages des écrans par les enfants». Une mission qu’elle a confiée cet été au Haut Conseil de la santé publique », indique la journaliste.

Date de publication : 19 octobre 2018

« Mes démons vont ressurgir »

Le Parisien

Estelle Mari livre le témoignage d’Estelle, qui « à 28 ans, grâce au baclofène, (…) avait réussi à « se foutre de l’alcool », cette dépendance qui lui collait au corps depuis son adolescence festive ». La jeune femme « comme d’autres patients, n’est pas satisfaite de l’autorisation accordée au baclofène hier » et s’inquiète : «  Quelle va être la suite de ma vie ? Si on baisse mes doses, je le sais, mes démons vont ressurgir », affirme-t-elle.
« 
Après dix années d’espoir et de controverses, l’Agence du médicament (ANSM) a enfin autorisé la mise sur le marché de ce myorelaxant, à la base un décontractant musculaire, pour traiter l’alcoolisme mais… à dose réduite : pas plus de 80 mg par jour. Insuffisant pour Estelle, qui avale 300 mg au quotidien », explique la journaliste. « Une quantité vitale, le prix du bonheur », estime la malade. « Réduire sa dose ? Elle a déjà essayé, vite renoncé », poursuit l’article. « Je ne veux pas y penser, à chaque fois, mes tendances addictives revenaient. Mes médecins me répètent qu’on ne change pas une équipe qui gagne », répond-t-elle.
Selon Thomas Maës-Martin, président du collectif Baclohelp, qui regroupe des malades, des familles et des médecins : « 
plus de 40 000 patients prennent du baclofène en France, dont la moitié à 140 mg par jour, en moyenne ! Beaucoup ne pourront plus se soigner. Nous sommes sidérés, s’indigne-t-il. D’autant que ce produit qui était autorisé depuis 2014 grâce à une recommandation temporaire d’utilisation n’était jusque-là pas limité en quantité ».  « L’association compte riposter et attaquer cette décision devant le Conseil d’Etat », annonce Le Parisien.
« 
Ce médicament n’est pas anodin et doit être manié avec beaucoup de précautions. A plus de 180 mg par jour, le risque de décès est plus de deux fois supérieur aux autres traitements contre l’alcoolisme », explique l’ANSM.  « Ainsi le baclofène, qui sera vendu sous le nom de Baclocur, devra être prescrit en dernier recours. Mais, selon l’ANSM, les dosages pourront évoluer « en fonction des études à venir » », conclut Le Parisien.

Date de publication : 24 octobre 2018

« La psychiatrie française en déshérence »

Le Figaro

« Profession peu attractive, pathologies mal connues du grand public, manque de moyens… La psychiatrie s’enfonce dans la crise, et les mouvements dans les hôpitaux se multiplient », alerte Soline Roy dans Le Figaro
« 
Ça craque de partout », assure la journaliste. « À Amiens, l’hôpital Pinel s’enfonce dans la crise ; au Rouvray (Seine-Maritime), le personnel a obtenu l’ouverture de postes après une longue lutte, mais peine à recruter ; à Saint-Étienne, les médecins démissionnent les uns après les autres ; à Paris, les syndicats de trois hôpitaux psychiatriques, dont l’emblématique Sainte-Anne, protestent contre une fusion qui leur est imposée », détaille-t-elle.
Partout, les professionnels de la santé mentale « 
sont épuisés et n’ont pas les moyens de dispenser des soins de qualité. Quant aux malades, ils arrivent aux soins très tard, et l’accès aux traitements adaptés ne leur est pas toujours assuré », résume le Pr Marion Leboyer (responsable du pôle de psychiatrie et d’addictologie de l’hôpital de Créteil et directrice de la fondation FondaMental). « Elle est l’auteur, avec le Pr Pierre-Michel Llorca (CHU de Clermont-Ferrand), d’un ouvrage sans concession sur l’état de la psychiatrie française (Psychiatrie : l’état d’urgence, Fayard) », précise l’article.
« 
Depuis des années, les rapports s’accumulent et trois plans santé mentale (en 2001, 2005-2008 et 2011-2015) se sont succédé. Mais la situation continue à se dégrader », souligne Le Figaro.
« 
La psychiatrie publique est devenue un enfer. [Elle] ap­partient aujourd’hui aux gestion­naires, aux économistes de la santé, aux juges, aux laboratoires pharmaceutiques, aux professionnels du fait divers, aux politiques… Qu’on laisse une place à ceux qui en ont fait leur métier », s’écriait en juin le Dr Daniel Zagury, du centre psychiatrique du Bois de Bondy (Seine-Saint-Denis).
« 
Pour sortir les malades des hôpitaux, on a supprimé 50% des lits en 30 ans, sans que les moyens alloués au suivi en ambulatoire ne suivent », regrette le Dr Jacqueline Goltman, psychiatre et vice-présidente du syndicat de médecins UFML-S. « Obtenir un lit en urgence devient un défi », souligne la journaliste.
Tous constatent que
 « les patients arrivent au soin de plus en plus tard, avec une perte de chance d’autant plus inacceptable » que, « s’ils sont pris en charge assez tôt et reçoivent la bonne stratégie thérapeutique, on sait que toutes pathologies confondues, environ un tiers des patients va guérir, et un autre tiers ne gardera que des symptômes résiduels », précise le Pr Leboyer.
« 
Côté recherche, la situation n’est guère plus brillante. Des avancées significatives ont pourtant été faites sur la compréhension des maladies mentales, notamment leurs composantes génétiques et environnementales », poursuit Le Figaro. « «Nous sommes à la veille de très grands progrès», assure le Pr Leboyer. Mais en 2011, la Cour des comptes alertait sur «une sous-dotation persistante de la recherche» en psychiatrie. 2% seulement du budget public de la recherche en santé lui sont alloués, selon une étude de 2013, contre 7% en Grande-Bretagne et 16% aux États-Unis », rapporte la journaliste.
Par ailleurs, 
« la France ne dispose que de très peu de données pour objectiver le poids des maladies mentales, leur répartition géographique, les classes d’âge les plus sévèrement touchées ou l’influence des facteurs sociaux et environnementaux. De là à conclure que notre pays met en place des politiques dépourvues d’outils de pilotage fiables […], il n’y a qu’un pas », écrivent Marion Leboyer et Pierre-Michel Llorca.
« 
La France ne manque pas de spécialistes avec une moyenne de 22,8 psychiatres pour 100.000 habitants, bien plus que la moyenne des pays de l’OCDE (15,5). Mais cela cache d’importantes disparités territoriales : selon la Drees, la Vendée en compte ainsi 9,3 pour 100.000 habitants, lorsque Paris arbore un impressionnant 97,8 ! De plus, près de 30% des 12.591 praticiens recensés par l’Ordre des médecins en 2016 avaient plus de 60 ans. Du côté des étudiants, la psychiatrie fait partie des 5 disciplines les moins bien classées dans les choix des futurs internes (…). Et l’hôpital peine à recruter : plus de 28% des postes de praticien hospitalier n’avaient pas trouvé preneur en 2017 », rapporte Le Figaro.
« 
Du côté du grand public, la connaissance des maladies mentales est parcellaire et entachée de préjugés. Et la frontière est floue entre le psychiatre, qui est médecin, le psychanalyste dont la formation n’est pas sanctionnée par un diplôme d’État, le psychologue clinicien, et divers «psychothérapeutes» aux compétences mal connues. Grand flou également entre les techniques de soins proposées. Quant à la non-prise en charge des consultations auprès d’un psychologue par l’Assurance-maladie, elle bloque l’accès des moins aisés aux traitements », explique l’article.
« 
Le coût des pathologies psychiatriques mériterait pourtant que l’on s’y penche de plus près. Une étude publiée en 2012 par la fondation FondaMental et l’Unité de recherche clinique en économie de la santé (URC-Eco) l’estimait à 109 milliards d’euros (13,4 milliards pour les hospitalisations, consultations et médicaments, 6,3 pour le coût médico-social, 24,4 en pertes de productivité  et, enfin, 65 en perte de qualité de vie). De son côté, l’Assurance-maladie consacrait en 2016 quelque 23 milliards d’euros aux maladies psychiatriques et à la consommation de psychotropes, soit 15 % de ses dépenses totales », détaille la journalise. « Cela fait des maladies mentales le 1er poste par pathologies, devant les maladies cardio-vasculaires et les cancers », souligne-t-elle.
Concernant le plan santé présenté, mi-septembre, la ministre de la Santé, Agnès Buzyn : « 
C’est une politique des petits pas », déplore le Pr Leboyer, qui réclame pour la psychiatrie « l’équivalent de l’Inca pour le cancer ». « L’OMS estime qu’en 2020, les maladies mentales seront la première source de handicaps. C’est un enjeu du XXIe siècle ! », insiste le spécialiste.

Date de publication : 25 octobre 2018

« Les « fake news » peuvent-elles menacer votre santé ? »

Le Figaro

Le Figaro publie un texte de Caroline Faillet, « spécialiste du décodage de l’influence numérique », qui observe que les « fake news » « font l’objet d’un projet de loi en discussion à l’Assemblée. Mais au-delà du seul domaine politique, ces fausses nouvelles contaminent notre vie quotidienne, en particulier la santé où, à force de brouiller les pistes entre fausses peurs et vrais risques, elles peuvent avoir de graves conséquences ».
La spécialiste rappelle qu’
« en anglais, le terme ne désigne pas un article faux, au sens d’inexact, mais plutôt un faux article, une publication qui se fait passer pour un article de presse sans en être un. C’est le moyen préféré des pros de l’intox pour générer des revenus publicitaires, et plus la « fake news » est grossière et alarmiste, plus elle est lue, partagée et rémunératrice ».
Elle souligne : 
« Plus grave, certains chercheurs n’hésitent pas à enfreindre les règles scientifiques par pur intérêt : idéologique, pour défendre une cause ; de carrière, en vertu du fameux diktat «publish or perish» (publier ou mourir) ; financier, pour cautionner une association, un groupe industriel, une administration, un groupe de pression ; intellectuel, pour conforter ses propres publications tout en les sachant contestables ».
« C’est devenu d’autant plus facile que des éditeurs peu scrupuleux lancent sur le Web des revues prétendument scientifiques en accès libre qui, sous un nom à consonance scientifique, valident ces études bidon moyennant finances, au risque de créer la confusion avec les revues sérieuses. La recherche est aujourd’hui prise à son propre piège de course à la publication ; c’est à elle de réfléchir aux moyens de mettre un terme à des dérives qui risquent d’entacher pour longtemps l’expertise scientifique »,
 continue Caroline Faillet.
Elle indique que 
« les faussaires ont trouvé l’outil idéal de diffusion massive. Conçues pour capter notre attention, des plateformes comme Google, Facebook et Twitter se nourrissent de ces contenus en «prêt à partager» pour créer des communautés en rassemblant des personnes qui ne se reconnaissent plus dans le système ».
« Dans la santé, profitant du climat de défiance qui s’est installé entre le public et le corps médical, de véritables prédateurs manipulent ainsi les plus vulnérables. D’après l’INCa (Institut national du cancer), 60% des personnes traitées pour un cancer prennent des remèdes naturels en plus de leurs traitements. Et les 10 millions de malades chroniques, qui supportent mal des traitements contraignants à vie, sont des proies de choix pour des recettes alternatives et autres médecines parallèles », 
souligne la spécialiste.
Caroline Faillet remarque qu’« 
endiguer ces réseaux dans un système libre et ouvert par définition est illusoire. L’information n’est plus l’apanage des journalistes professionnels. Aujourd’hui, n’importe qui peut produire le contenu qu’il veut et s’arranger pour le faire référencer en tête des moteurs de recherche, loin devant les sites vitrines institutionnels que les internautes ne croiseront jamais en naviguant sur Internet. C’est aux experts et aux autorités sanitaires de s’approprier davantage les outils numériques pour contrer la désinformation en répondant réellement aux peurs et attentes du public ».
La spécialiste souligne en outre que 
« nous pouvons tous être manipulés, et les plus éduqués n’échappent pas aux « fake news », au point d’être souvent les premiers à relayer les discours de défiance envers la science. […] La résistance à l’intox exige un effort citoyen pour apprendre à retrouver l’esprit critique à travers la rhétorique et la dialectique. Il est urgent de réhabiliter dès le plus jeune âge l’éducation à ces matières, plus que jamais d’actualité dans cette nouvelle agora qu’est devenu le Web ».

Date de publication : 29 octobre 2018

 

 

Revue de presse santé psy – octobre 2018

« Alcool et santé : attention aux abus »

Les Echos

Les Echos observe : « L’alcool mauvais pour la santé ? Pas si simple, répond le Pr Didier Raoult, qui passe en revue point par point ses effets positifs ou négatifs ».
Dans sa chronique pour le journal, le Pr Raoult remarque en effet que « nous assistons à un déchaînement de déclarations autour de l’alcool qui témoigne d’un regain récurrent de puritanisme ».
Il rappelle que « les conséquences de la consommation d’alcool sont multiples, dont l’ivresse, qui peut être associée aux accidents de la route, aux accidents domestiques et aux rixes, du fait de son effet désinhibant. L’alcool a aussi un effet contre l’angoisse, et l’on a montré récemment que ses récepteurs étaient proches de ceux des anxiolytiques ».
Le médecin relève en outre que « la consommation chronique d’alcool est associée à un certain nombre de pathologies atteignant le foie (cirrhose et cancer), mais c’est loin d’être le seul facteur déclenchant ces maladies. L’obésité et la consommation de fructose sont à l’origine de plus de cirrhoses et de cancers du foie aux Etats-Unis que l’alcool, et la principale cause de cirrhose et de cancer du foie dans le monde est liée aux infections par les virus des hépatites B. Par ailleurs, ces atteintes hépatiques peuvent aussi avoir une origine génétique (hémochromatose) ».
Le Pr Raoult souligne qu’« avec l’alcool, tout est question de quantité. Si une intoxication massive à l’alcool peut favoriser les démences, il est apparu clairement depuis 40 ans qu’une consommation modérée avait un effet préventif sur les pathologies cardio-vasculaires et les accidents vasculaires cérébraux. Il existe d’ailleurs un parallélisme frappant entre la consommation moyenne d’alcool d’un pays et la longévité de sa population : il se trouve que les pays où l’on consomme de l’alcool de façon régulière sont aussi ceux dans lesquels l’espérance de vie est la plus élevée ».
Le médecin ajoute que « cet écart s’explique par de multiples facteurs sans rapport avec la boisson, de la même manière que les pathologies liées à l’alcool sont elles-mêmes multifactorielles. Mais, si l’on compare de façon neutre les causes de mortalité associées à (et non pas causées par) l’alcool, entre les pays qui en consomment peu et ceux qui en consomment plus, on constatera que la surmortalité se retrouve seulement dans les pathologies liées à l’ivresse, inexistantes dans les pays où l’alcool est prohibé », conclut-il.

Date de publication : 15 octobre 2018

 

« Pas d’écrans avant 3 ans : un enjeu de santé pour Agnès Buzyn »

Le Figaro

Agnès Leclair relève qu’hier, « la ministre de la Santé, Agnès Buzyn, a reconnu qu’on ne pouvait ignorer les risques qui pesaient sur les tout-petits exposés aux écrans ».
La ministre a déclaré : 
« Les analyses ont démontré que la multiplication rapide des écrans, couplée à leur utilisation généralisée, quotidienne et souvent prolongée, peut avoir des conséquences sur le développement du cerveau des jeunes enfants, sur leur apprentissage des compétences fondamentales comme le langage ou encore sur leur capacité de concentration ».
Agnès Leclair note que 
« certaines analyses ont également pointé «des effets néfastes sur la santé physique des enfants» comme des «troubles du sommeil», des «troubles de la vision» ou des «risques d’obésité liés à la sédentarité», a ajouté Agnès Buzyn.
La journaliste observe qu’
« invitée par le Conseil supérieur de l’audiovisuel (CSA), qui fêtait les dix ans de sa campagne «pas d’écrans avant trois ans», la ministre en a salué la reconduction ». Agnès Buzyn a souligné : « Nous voyons aujourd’hui combien cette alerte était nécessaire et combien cet enjeu est toujours d’actualité ».
Agnès Leclair rappelle ainsi : 
« Tablette, smartphone, ordinateur… Les foyers comptent désormais cinq écrans en moyenne. Le CSA a édité une brochure de conseils sur leur utilisation par les enfants et les adolescents, qui sera distribuée chez les médecins, dans les centres de Protection maternelle et infantile (PMI) ou encore dans les crèches… ».
Agnès Buzyn a en outre évoqué 
« son souhait de muscler «les constats scientifiques rigoureux qui doivent nous guider sur la question des usages des écrans par les enfants». Une mission qu’elle a confiée cet été au Haut Conseil de la santé publique », indique la journaliste.

Date de publication : 19 octobre 2018

« Mes démons vont ressurgir »

Le Parisien

Estelle Mari livre le témoignage d’Estelle, qui « à 28 ans, grâce au baclofène, (…) avait réussi à « se foutre de l’alcool », cette dépendance qui lui collait au corps depuis son adolescence festive ». La jeune femme « comme d’autres patients, n’est pas satisfaite de l’autorisation accordée au baclofène hier » et s’inquiète : «  Quelle va être la suite de ma vie ? Si on baisse mes doses, je le sais, mes démons vont ressurgir », affirme-t-elle.
« 
Après dix années d’espoir et de controverses, l’Agence du médicament (ANSM) a enfin autorisé la mise sur le marché de ce myorelaxant, à la base un décontractant musculaire, pour traiter l’alcoolisme mais… à dose réduite : pas plus de 80 mg par jour. Insuffisant pour Estelle, qui avale 300 mg au quotidien », explique la journaliste. « Une quantité vitale, le prix du bonheur », estime la malade. « Réduire sa dose ? Elle a déjà essayé, vite renoncé », poursuit l’article. « Je ne veux pas y penser, à chaque fois, mes tendances addictives revenaient. Mes médecins me répètent qu’on ne change pas une équipe qui gagne », répond-t-elle.
Selon Thomas Maës-Martin, président du collectif Baclohelp, qui regroupe des malades, des familles et des médecins : « 
plus de 40 000 patients prennent du baclofène en France, dont la moitié à 140 mg par jour, en moyenne ! Beaucoup ne pourront plus se soigner. Nous sommes sidérés, s’indigne-t-il. D’autant que ce produit qui était autorisé depuis 2014 grâce à une recommandation temporaire d’utilisation n’était jusque-là pas limité en quantité ».  « L’association compte riposter et attaquer cette décision devant le Conseil d’Etat », annonce Le Parisien.
« 
Ce médicament n’est pas anodin et doit être manié avec beaucoup de précautions. A plus de 180 mg par jour, le risque de décès est plus de deux fois supérieur aux autres traitements contre l’alcoolisme », explique l’ANSM.  « Ainsi le baclofène, qui sera vendu sous le nom de Baclocur, devra être prescrit en dernier recours. Mais, selon l’ANSM, les dosages pourront évoluer « en fonction des études à venir » », conclut Le Parisien.

Date de publication : 24 octobre 2018

« La psychiatrie française en déshérence »

Le Figaro

« Profession peu attractive, pathologies mal connues du grand public, manque de moyens… La psychiatrie s’enfonce dans la crise, et les mouvements dans les hôpitaux se multiplient », alerte Soline Roy dans Le Figaro
« 
Ça craque de partout », assure la journaliste. « À Amiens, l’hôpital Pinel s’enfonce dans la crise ; au Rouvray (Seine-Maritime), le personnel a obtenu l’ouverture de postes après une longue lutte, mais peine à recruter ; à Saint-Étienne, les médecins démissionnent les uns après les autres ; à Paris, les syndicats de trois hôpitaux psychiatriques, dont l’emblématique Sainte-Anne, protestent contre une fusion qui leur est imposée », détaille-t-elle.
Partout, les professionnels de la santé mentale « 
sont épuisés et n’ont pas les moyens de dispenser des soins de qualité. Quant aux malades, ils arrivent aux soins très tard, et l’accès aux traitements adaptés ne leur est pas toujours assuré », résume le Pr Marion Leboyer (responsable du pôle de psychiatrie et d’addictologie de l’hôpital de Créteil et directrice de la fondation FondaMental). « Elle est l’auteur, avec le Pr Pierre-Michel Llorca (CHU de Clermont-Ferrand), d’un ouvrage sans concession sur l’état de la psychiatrie française (Psychiatrie : l’état d’urgence, Fayard) », précise l’article.
« 
Depuis des années, les rapports s’accumulent et trois plans santé mentale (en 2001, 2005-2008 et 2011-2015) se sont succédé. Mais la situation continue à se dégrader », souligne Le Figaro.
« 
La psychiatrie publique est devenue un enfer. [Elle] ap­partient aujourd’hui aux gestion­naires, aux économistes de la santé, aux juges, aux laboratoires pharmaceutiques, aux professionnels du fait divers, aux politiques… Qu’on laisse une place à ceux qui en ont fait leur métier », s’écriait en juin le Dr Daniel Zagury, du centre psychiatrique du Bois de Bondy (Seine-Saint-Denis).
« 
Pour sortir les malades des hôpitaux, on a supprimé 50% des lits en 30 ans, sans que les moyens alloués au suivi en ambulatoire ne suivent », regrette le Dr Jacqueline Goltman, psychiatre et vice-présidente du syndicat de médecins UFML-S. « Obtenir un lit en urgence devient un défi », souligne la journaliste.
Tous constatent que
 « les patients arrivent au soin de plus en plus tard, avec une perte de chance d’autant plus inacceptable » que, « s’ils sont pris en charge assez tôt et reçoivent la bonne stratégie thérapeutique, on sait que toutes pathologies confondues, environ un tiers des patients va guérir, et un autre tiers ne gardera que des symptômes résiduels », précise le Pr Leboyer.
« 
Côté recherche, la situation n’est guère plus brillante. Des avancées significatives ont pourtant été faites sur la compréhension des maladies mentales, notamment leurs composantes génétiques et environnementales », poursuit Le Figaro. « «Nous sommes à la veille de très grands progrès», assure le Pr Leboyer. Mais en 2011, la Cour des comptes alertait sur «une sous-dotation persistante de la recherche» en psychiatrie. 2% seulement du budget public de la recherche en santé lui sont alloués, selon une étude de 2013, contre 7% en Grande-Bretagne et 16% aux États-Unis », rapporte la journaliste.
Par ailleurs, 
« la France ne dispose que de très peu de données pour objectiver le poids des maladies mentales, leur répartition géographique, les classes d’âge les plus sévèrement touchées ou l’influence des facteurs sociaux et environnementaux. De là à conclure que notre pays met en place des politiques dépourvues d’outils de pilotage fiables […], il n’y a qu’un pas », écrivent Marion Leboyer et Pierre-Michel Llorca.
« 
La France ne manque pas de spécialistes avec une moyenne de 22,8 psychiatres pour 100.000 habitants, bien plus que la moyenne des pays de l’OCDE (15,5). Mais cela cache d’importantes disparités territoriales : selon la Drees, la Vendée en compte ainsi 9,3 pour 100.000 habitants, lorsque Paris arbore un impressionnant 97,8 ! De plus, près de 30% des 12.591 praticiens recensés par l’Ordre des médecins en 2016 avaient plus de 60 ans. Du côté des étudiants, la psychiatrie fait partie des 5 disciplines les moins bien classées dans les choix des futurs internes (…). Et l’hôpital peine à recruter : plus de 28% des postes de praticien hospitalier n’avaient pas trouvé preneur en 2017 », rapporte Le Figaro.
« 
Du côté du grand public, la connaissance des maladies mentales est parcellaire et entachée de préjugés. Et la frontière est floue entre le psychiatre, qui est médecin, le psychanalyste dont la formation n’est pas sanctionnée par un diplôme d’État, le psychologue clinicien, et divers «psychothérapeutes» aux compétences mal connues. Grand flou également entre les techniques de soins proposées. Quant à la non-prise en charge des consultations auprès d’un psychologue par l’Assurance-maladie, elle bloque l’accès des moins aisés aux traitements », explique l’article.
« 
Le coût des pathologies psychiatriques mériterait pourtant que l’on s’y penche de plus près. Une étude publiée en 2012 par la fondation FondaMental et l’Unité de recherche clinique en économie de la santé (URC-Eco) l’estimait à 109 milliards d’euros (13,4 milliards pour les hospitalisations, consultations et médicaments, 6,3 pour le coût médico-social, 24,4 en pertes de productivité  et, enfin, 65 en perte de qualité de vie). De son côté, l’Assurance-maladie consacrait en 2016 quelque 23 milliards d’euros aux maladies psychiatriques et à la consommation de psychotropes, soit 15 % de ses dépenses totales », détaille la journalise. « Cela fait des maladies mentales le 1er poste par pathologies, devant les maladies cardio-vasculaires et les cancers », souligne-t-elle.
Concernant le plan santé présenté, mi-septembre, la ministre de la Santé, Agnès Buzyn : « 
C’est une politique des petits pas », déplore le Pr Leboyer, qui réclame pour la psychiatrie « l’équivalent de l’Inca pour le cancer ». « L’OMS estime qu’en 2020, les maladies mentales seront la première source de handicaps. C’est un enjeu du XXIe siècle ! », insiste le spécialiste.

Date de publication : 25 octobre 2018

« Les « fake news » peuvent-elles menacer votre santé ? »

Le Figaro

Le Figaro publie un texte de Caroline Faillet, « spécialiste du décodage de l’influence numérique », qui observe que les « fake news » « font l’objet d’un projet de loi en discussion à l’Assemblée. Mais au-delà du seul domaine politique, ces fausses nouvelles contaminent notre vie quotidienne, en particulier la santé où, à force de brouiller les pistes entre fausses peurs et vrais risques, elles peuvent avoir de graves conséquences ».
La spécialiste rappelle qu’
« en anglais, le terme ne désigne pas un article faux, au sens d’inexact, mais plutôt un faux article, une publication qui se fait passer pour un article de presse sans en être un. C’est le moyen préféré des pros de l’intox pour générer des revenus publicitaires, et plus la « fake news » est grossière et alarmiste, plus elle est lue, partagée et rémunératrice ».
Elle souligne : 
« Plus grave, certains chercheurs n’hésitent pas à enfreindre les règles scientifiques par pur intérêt : idéologique, pour défendre une cause ; de carrière, en vertu du fameux diktat «publish or perish» (publier ou mourir) ; financier, pour cautionner une association, un groupe industriel, une administration, un groupe de pression ; intellectuel, pour conforter ses propres publications tout en les sachant contestables ».
« C’est devenu d’autant plus facile que des éditeurs peu scrupuleux lancent sur le Web des revues prétendument scientifiques en accès libre qui, sous un nom à consonance scientifique, valident ces études bidon moyennant finances, au risque de créer la confusion avec les revues sérieuses. La recherche est aujourd’hui prise à son propre piège de course à la publication ; c’est à elle de réfléchir aux moyens de mettre un terme à des dérives qui risquent d’entacher pour longtemps l’expertise scientifique »,
 continue Caroline Faillet.
Elle indique que 
« les faussaires ont trouvé l’outil idéal de diffusion massive. Conçues pour capter notre attention, des plateformes comme Google, Facebook et Twitter se nourrissent de ces contenus en «prêt à partager» pour créer des communautés en rassemblant des personnes qui ne se reconnaissent plus dans le système ».
« Dans la santé, profitant du climat de défiance qui s’est installé entre le public et le corps médical, de véritables prédateurs manipulent ainsi les plus vulnérables. D’après l’INCa (Institut national du cancer), 60% des personnes traitées pour un cancer prennent des remèdes naturels en plus de leurs traitements. Et les 10 millions de malades chroniques, qui supportent mal des traitements contraignants à vie, sont des proies de choix pour des recettes alternatives et autres médecines parallèles », 
souligne la spécialiste.
Caroline Faillet remarque qu’« 
endiguer ces réseaux dans un système libre et ouvert par définition est illusoire. L’information n’est plus l’apanage des journalistes professionnels. Aujourd’hui, n’importe qui peut produire le contenu qu’il veut et s’arranger pour le faire référencer en tête des moteurs de recherche, loin devant les sites vitrines institutionnels que les internautes ne croiseront jamais en naviguant sur Internet. C’est aux experts et aux autorités sanitaires de s’approprier davantage les outils numériques pour contrer la désinformation en répondant réellement aux peurs et attentes du public ».
La spécialiste souligne en outre que 
« nous pouvons tous être manipulés, et les plus éduqués n’échappent pas aux « fake news », au point d’être souvent les premiers à relayer les discours de défiance envers la science. […] La résistance à l’intox exige un effort citoyen pour apprendre à retrouver l’esprit critique à travers la rhétorique et la dialectique. Il est urgent de réhabiliter dès le plus jeune âge l’éducation à ces matières, plus que jamais d’actualité dans cette nouvelle agora qu’est devenu le Web ».

Date de publication : 29 octobre 2018

 

 

Revue de presse santé psy – septembre 2018

« Première étude sur l’alcoolisation foetale »

Le Figaro

Damien Mascret observe dans Le Figaro qu’« en dépit de l’enjeu de santé publique que représente la prise d’alcool pendant la grossesse, notamment dans ses formes nouvelles d’ivresse aiguë (binge drinking), on ne disposait pas, jusqu’à récemment, de chiffres précis sur ce qui se passe en France. Mais Santé publique France a publié mardi des données d’hospitalisation portant sur la période 2006-2013 ».
François Bourdillon, directeur de l’organisme public, indique ainsi que 
« le syndrome d’alcoolisation fœtale est la première cause de handicap mental non génétique et d’inadaptation sociale de l’enfant en France, car l’alcool traverse le placenta et est toxique pour le bébé ».
Damien Mascret poursuit : «
 Selon les bases de données médico-administratives, on a diagnostiqué chez 3207 enfants un trouble causé par l’alcoolisation fœtale au cours de la période étudiée, «soit environ un enfant par jour», observe Nolwen Regnault, épidémiologiste et coordinatrice du programme de surveillance de la santé périnatale à Santé publique France, «et environ un par semaine avec un SAF», soit 452 enfants entre 2006 et 2013 ».
Le Dr Denis Lamblin, président de SAF France, « 
qui organise un Safthon (dons ouverts au 0800 119 120) les 8 et 9 septembre sur le modèle du Téléthon », précise que « ce sont des données a minima puisqu’elles ne concernent que le premier mois suivant l’accouchement, mais elles ont le mérite d’exister enfin. Et surtout, ce n’est que la partie émergée de l’iceberg, car cela ne prend en compte que les formes d’atteinte importantes, mais les formes moins marquées sont de véritables bombes à retardement qui explosent à l’âge scolaire : troubles de l’attention, des apprentissages, du comportement, difficultés d’adaptation sociale, manque d’autocontrôle, etc. ».
David Germanaud, neuropédiatre à l’hôpital Robert-Debré (Paris), remarque quant à lui que 
« c’est un risque majeur de perturbation du développement de l’enfant, et il n’a pas forcément la place qu’ont les autres [génétique et accidentel, NDLR] dans notre système de santé ».
Damien Mascret note que le spécialiste 
« plaide aussi pour un meilleur suivi des femmes ayant une consommation à risque pendant la grossesse ».
Le journaliste ajoute que 
« peut-être faudrait-il aussi briser le tabou qui entoure la consommation d’alcool lorsqu’une femme essaie d’avoir un enfant. La campagne «rappelle aux femmes qu’elles ont le libre choix de consommer de l’alcool mais que ça comporte des risques», fait valoir Caroline Marcel-Orzechowski, chargée de la campagne de Santé publique France ».
Il livre le témoignage de Caroline, qui 
« avait 19 ans lorsqu’elle a appris qu’elle était enceinte » : « J’étais jeune, je faisais la fête et je buvais jusqu’à une bouteille de whisky le week-end, on nous avait appris à l’école à enfiler une capote sur une banane mais personne n’a jamais pensé à nous mettre en garde contre l’alcool ».
Damien Mascret indique qu’«
 aujourd’hui, […] la fille de Caroline a 17 ans. Elle entre en terminale mais conserve des troubles importants qui nécessitent une organisation familiale sans faille et des aménagements scolaires ».
Le journaliste indique que Caroline 
« aimerait que le syndrome d’alcoolisation fœtale ne soit plus tabou et que le diagnostic soit posé plus tôt (seules les formes sévères sont repérées à la naissance). Elle voudrait surtout que les jeunes filles soient mieux informées qu’elle ne l’était ».

Date de publication : 5 septembre 2018

« L’apprentissage de la musique modifie l’activité du cerveau »

Le Figaro

Pierre Kaldy note dans Le Figaro que « jouer d’un instrument de musique est un défi pour le cerveau, qui doit apprendre à associer aux sensations auditives et tactiles des gestes très précis. Les modifications cérébrales liées à cette prouesse ont pu être mises en évidence par des chercheurs canadiens de l’université McGill au Canada », selon des travaux parus dans les PNAS.
Le journaliste précise que 
« l’objectif des chercheurs était de voir les régions cérébrales impliquées lorsque l’on reproduit un son avec un instrument de musique ».
Indiana Wollman, chercheuse en neurosciences cognitives, premier auteur, explique ainsi : 
« Nous avons choisi le violoncelle, car le geste d’un instrumentiste à cordes a une influence continue et extrêmement fine sur la justesse de la note produite. Ceci nous permet d’analyser précisément les mécanismes mis en place par le cerveau pour intégrer les gestes et les sons ».
Pierre Kaldy indique qu’«
 une version miniature et non magnétique de l’instrument utilisable dans l’enceinte d’un appareil d’IRM a été mise au point avec l’aide du Français Thibaut Carpentier, chercheur à l’Ircam et médaille de cristal du CNRS 2018 ».
Le journaliste relève que 
« 13 volontaires sans culture musicale se sont prêtés au jeu. L’activité de leur cerveau a été visualisée à trois moments, d’abord lors d’une première écoute de sons joués au violoncelle, puis quand ils ont répété des morceaux au bout d’une et quatre semaines d’apprentissage du violoncelle ».
Il note que 
« lors de la première écoute, des aires auditives et prémotrices se sont activées dans le cerveau. Avec l’apprentissage, d’autres aires motrices sont entrées en jeu ainsi que celle de l’hippocampe qui intervient dans la mémorisation des morceaux. Le degré croissant de connexion entre les aires auditives et motrices a été mesuré, reflet d’une coordination toujours plus forte entre audition et motricité fine des doigts et des bras ».
Pierre Kaldy ajoute : 
« Plus surprenant, le degré d’activation d’une région cérébrale mesuré lors de la première écoute a permis de prédire la rapidité de la progression de l’apprentissage de l’instrument par la suite ».
Hervé Platel, chercheur en neuropsychologie à l’université de Caen-Normandie, souligne qu’« il s’agit de l’aire motrice supplémentaire du cortex moteur, une région clé du couplage entre écoute et activité motrice ».

Le journaliste retient que 
« si ces résultats sont confirmés à plus vaste échelle, l’aptitude innée d’un adulte à apprendre à jouer d’un instrument serait décelable par IRM en lui faisant écouter un air de musique joué avec cet instrument ».
« D’autres prédispositions à des aptitudes artistiques ou sportives, où les sensations non plus auditives mais visuelles ou spatiales sont couplées à des gestes très fins, pourraient également être recherchées dans le cerveau », 
poursuit-il.
Hervé Platel indique qu’
« il n’est pas exclu non plus que les aires associatives impliquées puissent être aussi stimulées par la vue d’autres personnes en train d’accomplir les bons gestes. Dans ce cas, montrer à des enfants comment s’entraînent des artistes ou des sportifs peut les aider dans leur apprentissage mais peut-être même révéler en eux des talents insoupçonnés ».

Date de publication : 10 septembre 2018

« Une drogue produit les mêmes effets que les expériences de mort imminente »

Le Figaro

Le Figaro indique en effet que la diméthyltryptamine (DMT), « puissante drogue psychédélique, produit les mêmes effets chez ses consommateurs que ceux ressentis lors des expériences de mort imminente. Cela ouvre des pistes vers la compréhension des mécanismes biologiques complexes à l’œuvre lors de la mort ».
Le journal explique que 
« des scientifiques, emmenés par Christopher Timmermann, du «groupe de recherche psychédélique» à l’Imperial College London au Royaume-Uni (qui étudie l’effet de ce type de drogues et leur utilisation médicale potentielle), ont voulu tester et comparer scientifiquement les expériences vécues par les consommateurs de DMT et les récits d’individus qui reviennent de véritables EMI ».
Le quotidien explique en quoi ont consisté ces travaux parus dans 
Frontiers in Psychology : « Les chercheurs ont administré successivement, à une semaine d’intervalle, un placebo puis une substance contenant de la DMT à 13 participants en bonne santé et les ont interrogés sur leur expérience. Les participants ne savaient pas quel composant leur était administré à quel moment ».
« Ils ont alors mesuré «l’ampleur» de l’expérience de mort imminente vécue par les individus en utilisant «l’échelle de Greyson». Cette dernière fut établie en 1983 par le psychiatre Bruce Greyson après une étude statistique portant sur 73 expériences de morts imminentes différentes. Il avait identifié 16 éléments régulièrement vécus par les patients dont il notait l’intensité entre 0 et 2 », 
précise Le Figaro.
Le journal constate que 
« 10 des 16 éléments de l’échelle de Greyson étaient beaucoup plus représentés dans les récits des participants lorsqu’on leur avait administré la drogue plutôt que le placebo. Entre autres : altération de la perception du temps, impression de tout comprendre, sentiment de paix, de joie, sensation d’harmonie ou de communion avec l’univers, vision d’une lumière brillante, pensées plus intenses, expérience de sortie hors du corps… ».
Le quotidien ajoute que 
« 6 «symptômes» n’ont pas spécialement été rapportés par les participants (expérience de perception extrasensorielle, bilan de vie, prémonition d’évènements futurs, pensées extrêmement rapides et vision de personnes décédées), mais ce sont aussi ceux qui sont le moins communs dans les véritables EMI ».
Le Figaro remarque que 
« le constat est saisissant et il est très tentant de penser que le cerveau produirait au moment de la mort une substance similaire à la DMT, au moins dans ses effets, ce qui expliquerait du coup pourquoi les personnes qui vivent une EMI rapportent souvent un ressenti similaire ».
Steven Laureys, neurologue au CHU de Liège et directeur du Coma Science Group, co-auteur de l’étude, souligne toutefois qu’
« il faut rester prudent ». Le journal relève que : « d’une part, la recherche présente quelques défauts : peu de participants, ordre dans lequel le placebo et la vraie drogue ont été administrés notamment. Mais il y a un problème plus profond ».
Le neurologue remarque ainsi : 
« Je suis régulièrement confronté à deux visions irréconciliables : celle selon laquelle on aurait enfin tout compris, que c’est tel ou tel produit chimique semblable à la DMT qui produirait ce type d’effets ; et celle qui dit au contraire que ce qu’il se passe après la mort restera à jamais un mystère insondable. Et je n’aime aucune des deux visions ! »
Les auteurs écrivent en outre qu’
« une meilleure compréhension de la psychologie et de la neurobiologie de la mort, pourrait permettre à l’homme de mieux appréhender ce phénomène et de mieux l’accepter ».

Date de publication : 12 septembre 2018

« Comment Disney et ses princesses «façonnent» les petites filles »

Le Figaro

C’est ce que titre Le Figaro, qui remarque : « Exposées à des déguisements de princesses Disney, des jeunes filles de 3 à 5 ans changent d’attitude, notamment vis-à-vis des garçons, ont observé des chercheurs américains. Une étude qui confirme les stéréotypes portés par de nombreux dessins animés du studio américain ».
Le journal observe ainsi que 
« les garçons se battent et accomplissent des exploits pendant que des filles, passives, rêvent de leurs princes. Les studios Disney, notamment, sont accusés de mettre en scène ces stéréotypes, qui influenceraient les enfants du monde entier ».
Le quotidien explique que 
« Beth Wiersma, une chercheuse de l’Université d’État du Dakota du Sud, a démontré en 2000 que les personnages féminins dans les films de Disney étaient beaucoup plus susceptibles d’exécuter des tâches ménagères que leurs homologues masculins, tandis qu’on retrouvait les hommes 6 fois plus souvent en position d’autorité. Elle s’était fondée pour cela sur l’analyse de 16 dessins animés sortis entre 1937 et 1995 ».
Le Figaro ajoute qu’
« en 2015, une étude publiée par Karen Eisenhauer, une chercheuse en linguistique, révélait que parmi les 11 dessins animés mettant en scène des princesses chez Disney, les filles parlent bien moins longtemps que les garçons (20% en moyenne) ».
Le journal note que 
« si ce constat est édifiant, il est difficile de quantifier l’impact que cela peut avoir sur les enfants. C’est le travail qu’ont entrepris deux chercheuses du Mount Holyoke College aux États-Unis. Elles ont publié dans la revue scientifique Sex Roles une étude qui visait à déterminer quels effets ont les images propagées par Disney sur la conception de la féminité chez 31 filles âgées de 3 à 5 ans ».
« Les participantes, dans les aires de jeux, se comportaient globalement de la même façon que les garçons, et se mélangeaient à eux. Mais dès l’introduction de costumes de princesses Disney, les filles ont adopté une attitude bien différente », 
relève le quotidien.
Le Figaro observe ainsi qu’
« une fois leurs déguisements revêtus, les petites filles se sont concentrées sur leur apparence physique et ont passé leur temps à rechercher des habits et accessoires pour faire en sorte de ressembler à leurs personnages préférés. «Elle est belle, j’aurais tellement aimé être comme elle» s’est désolé l’une des participantes. Une autre jeune fille ne pouvait pas conceptualiser d’autres moyens d’imiter sa princesse favorite, Belle, sinon de porter sa robe. Et lorsque la chercheuse lui a demandé ce qu’elle faisait ensuite, la question est restée sans réponse. En somme, ces enfants semblaient retenir de leurs dessins animés préférés que leur beauté est leur atout principal et que les biens matériels les rendent plus belles encore ».
Le journal souligne que 
« cette étude n’est certes pas parfaite d’un point de vue méthodologique (peu d’enfants étudiés notamment), mais elle soulève une problématique qu’il est difficile de nier. De tels stéréotypes ne manquent pas d’influencer d’une manière ou d’une autre les enfants, qui de plus regardent ces images à un âge où ils construisent leur identité sexuée ».
Les auteures écrivent toutefois que 
« les parents et les éducateurs ne devraient pas totalement éradiquer les dessins animés Disney du quotidien de leurs enfants. […] En les interdisant, les parents écartent toute possibilité de discussions avec leurs enfants sur le sujet des messages stéréotypés présents dans les médias, et ne peuvent plus envisager de les faire raisonner dessus ».
Le Figaro évoque enfin 
« des efforts prometteurs […] de Disney, ces dernières années, à mettre en scène des personnages qui échappent aux rôles qui leur sont normalement attribués ».

Date de publication : 14 septembre 2018

« Eteindre l’addiction au tabac dans le cerveau des fumeurs ? »

Les Echos

Les Echos se penche sur « une étude qui pourrait redonner de l’espoir à tous ceux qui n’arrivent pas à décrocher de la cigarette ».
Le journal observe que 
« si plus de 7 millions de personnes meurent chaque année du tabagisme, l’effet de la nicotine sur le cerveau des fumeurs est tel que les photos chocs et le prix faramineux des paquets ne suffisent pas toujours à se décider à arrêter. Mais tout serait changé si la science parvenait à bloquer l’action de la nicotine, qui est à l’origine de l’addiction. Et c’est peut-être ce qu’elle est sur le point de réaliser ».
Le quotidien indique ainsi qu’
« un résultat spectaculaire vient d’être obtenu sur des souris grâce à l’optogénétique, cette discipline au croisement de l’optique et de la génétique qui permet de décrypter ou de manipuler le cerveau à l’aide de la lumière ».
Les Echos explique que 
« dans l’étude parue dans « eLife », une équipe franco-américaine (associant côté français Inserm, CNRS et Sorbonne Université) a réussi à agir sur les récepteurs nicotiniques auxquels se lie la nicotine ».
« Comment ? En y accrochant un outil moléculaire sensible à la lumière faisant office de nano-interrupteur, et en introduisant une fibre optique dans le cerveau de la souris pour flasher celui-ci avec des lumières de différentes longueurs d’onde », 
continue le journal.
Il constate que «
 sous l’effet de la lumière violette, l’interrupteur se replie et empêche la nicotine de se fixer. Par là même, il empêche aussi les neurones de la dopamine, constituant le circuit de la récompense, d’augmenter leur activité électrique et de libérer leur neurotransmetteur, mécanisme cérébral à la base de l’addiction. Et l’effet est réversible : à la lumière bleue, le récepteur nicotinique repasse de « off » à « on » et les souris retrouvent leur goût pour la nicotine ! », conclut Les Echos.

Date de publication : 17 septembre 2018

« Santé mentale des enfants : « On est au bord de la catastrophe » »

Le Parisien

C’est ce que titre Le Parisien, qui observe : « Hyperactivité, autisme, troubles anxieux, anorexie, boulimie, schizophrénie. En France, près de 12,5% des enfants et ados sont en souffrance psychique ».
Le journal souligne que 
« si les chiffres restent vagues, trop peu réactualisés, le réseau européen des Défenseurs des enfants, lui, s’est penché, cette année, sur la santé mentale de ce public en France et en Europe et publie ce mercredi une enquête alarmante. […] Sa présidente, Geneviève Avenard, nous l’explique : la pédopsychiatrie est en grande difficulté. Et il y a, selon elle, urgence à agir ».
La Défenseure des enfants déclare ainsi qu’
« il y a en France une pénurie importante de pédopsychiatres, une profession très touchée par la réduction du numerus clausus. C’est le cas dans les cabinets et surtout à l’hôpital. La densité moyenne n’est que de 15 pédopsychiatres pour 100.000 jeunes de moins de 20 ans avec une grande inégalité territoriale ».
Elle souligne que 
« selon la direction générale de l’offre de soins, dix départements ne comptent aucun lit d’hospitalisation en psychiatrie pour les enfants et les adolescents ! Dans certaines zones, il n’y a même plus de spécialistes, ni d’enseignements chercheurs. Les futurs pédopsychiatres ne peuvent donc plus être formés ».
Geneviève Avenard constate ainsi que 
« certains [enfants] ne sont pas soignés à temps. A titre d’exemple, le délai pour obtenir un rendez-vous dans les centres médicaux psychopédagogiques, la première porte d’entrée des enfants, en situation de mal-être, est de plus de 6 mois. Cela crée de l’inquiétude et de l’insécurité pour des familles entières ».
« On se rend compte aussi que certains adolescents de 15-16 ans qui ont besoin d’être hospitalisés en psychiatrie se retrouvent dans les mêmes services que les adultes ! On le dénonce. Ce n’est pas leur place. Cette situation, similaire dans les autres pays européens, peut aggraver leur anxiété. Quand aura-t-on un sursaut ? On est au bord de la catastrophe », 
poursuit la Défenseure des enfants.
Elle évoque en outre 
« une augmentation de la prise de médicaments » : « Oui, c’est un gros problème. Nous n’avons pas de chiffres mais des tendances. Leur consommation chez les enfants a fortement augmenté. Je ne suis pas contre, ils sont utiles pour calmer les angoisses, lutter contre la dépression, l’hyperactivité, les troubles mentaux ».
« Mais c’est aussi la facilité. On ne veut pas que cette prise de médicaments se fasse au détriment d’une approche thérapeutique et éducative. Misons plutôt sur l’accompagnement. Cette hausse de prescription médicamenteuse doit être une alerte », 
déclare Geneviève Avenard.

Date de publication : 19 septembre 2018

« Santé au travail : la pénibilité recule, pas la fatigue nerveuse »

Le Parisien

Dans Le Parisien, Daniel Rosenweg relaie une « bonne nouvelle, la pénibilité [au travail] recule ». Le journaliste observe en effet que selon le dixième Baromètre Santé et qualité de vie au travail de l’assureur Malakoff-Méderic, « les salariés qui étaient 54% à juger leurs fonctions «physiquement fatigantes» en 2009 ne sont plus que 48% en 2018 ».
« Globalement, les salariés constatent moins de gestes répétitifs, de charges lourdes et de postures pénibles », 
note Daniel Rosenweg. Anne-Sophie Godon, directrice de l’innovation du groupe Malakoff-Méderic, remarque ainsi que « les entreprises ont fait des efforts de mécanisation et de prévention des risques, notamment dans les secteurs du BTP et de l’industrie ».
Le journaliste relève cependant que 
« le temps de transport reste un point difficile. Particulièrement en Ile-de-France où, selon l’étude, 56% des salariés passent plus d’une heure par jour dans le métro, leur voiture, contre un tiers en moyenne nationale ».
Il souligne en outre que 
« la tentation de se mettre en arrêt maladie, sans raison médicale avérée, traverse 29% des sondés, contre 21% en 2012. Les nouveaux modes de production restent sans effet sur la pression psychologique. Pour un salarié sur deux, celle-ci n’a pas baissé en dix ans ».
Daniel Rosenweg note par ailleurs que 
« 72% des sondés admettent que leur travail est «nerveusement fatigant» (4 points de plus qu’en 2009). Un constat qui invite les employeurs à réfléchir à des pistes d’amélioration, rendues d’autant plus nécessaires avec le recul du départ à la retraite : un salarié sur deux estime qu’il sera incapable de travailler au même rythme dans dix ans ».

Date de publication : 20 septembre 2018

« Le burn-out des médecins, un risque potentiel pour le patient »

Le Figaro

C’est ce que titre Le Figaro, qui relève que « les praticiens souffrant d’épuisement professionnel font bien plus d’erreurs que les autres, avec des conséquences qui peuvent être parfois graves ».
Le journal explique ainsi que 
« l’épuisement professionnel, outre le risque qu’il fait courir aux médecins (leur taux de suicide est 2,3 fois plus élevé que dans la population générale), peut aussi mettre le patient en péril ».
Le quotidien observe qu’
« une analyse de plusieurs études publiée dans le Journal of the American Medical Association conclut qu’un médecin en burn-out a deux fois plus de chance de mettre en danger la sécurité du patient. Ce peut être lié à une erreur de diagnostic ou thérapeutique ou encore à des effets indésirables liés aux soins ou aux médicaments… ».
Le Figaro précise que selon ce travail, 
« le burn-out des médecins entraîne deux fois plus souvent des soins de mauvaise qualité, par manque de professionnalisme. Le médecin surmené va notamment se montrer moins empathique, ne pas suivre les recommandations de bonne pratique ou ne pas donner d’information aux patients ».
« On imagine très bien les conséquences dramatiques de ces comportements à l’hôpital, dans un service de chirurgie. On a plus de mal à concevoir une véritable mise en danger en médecine générale », 
continue le journal.
Le Dr Marc Garcia, fondateur d’Inter-med
, « association qui prend en charge la santé des soignants du Gard », remarque que « si le médecin traitant est distrait, perdu dans ses pensées, il peut passer à côté d’un diagnostic mais cela reste exceptionnel ».
Le Figaro relève ainsi qu’
« une étude, menée en 2013 chez des médecins généralistes (sans qu’on sache s’ils étaient en burn-out ou pas), a montré que sur 475 événements indésirables liés aux soins, 7 seulement étaient cliniquement graves ».
Le quotidien observe cependant que 
« l’épuisement professionnel du médecin traitant peut affecter profondément la vie des patients. Le Pr Didier Truchot, psychologue, spécialiste du burn-out, avait mené il y a quelques années une expérience le démontrant. Il présentait aux médecins le cas d’une patiente âgée de 83 ans, sortant de l’hôpital après une fracture du col du fémur et vivant seule ».
« Dépendante pour plusieurs mois, il fallait lui trouver une solution adaptée. Mais cette patiente, persuadée d’être atteinte d’un cancer, demandait à multiplier les examens et ne suivait pas son traitement. Les médecins avaient le choix. Soit mettre en place des solutions pour un maintien à domicile, soit la diriger vers une maison de retraite médicalisée », 
indique le journal.
Le Pr Truchot remarque que «
 face à cette patiente plus difficile, les médecins avec un degré élevé de burn-out, choisissaient le placement en maison de retraite », ajoutant que « les médecins ne sont pas préparés à avoir des relations compliquées avec les patients agressifs, non observants, trop exigeants, qui arrivent en ayant fait leur diagnostic… ».
Le Figaro note que
 « les auteurs de l’étude suggèrent d’améliorer l’évaluation de la qualité des soins et la sécurité des patients. […] Mais les chercheurs américains insistent également sur la nécessité de prendre en compte le bien-être des médecins ».
Le Pr Éric Galam, enseignant de médecine générale, déclare ainsi :
 « Nous nous rendons enfin compte que la sécurité du patient et la prévention des accidents médicaux passent aussi par la prise en compte des soignants ».
« Une prise de conscience particulièrement nécessaire pour les jeunes médecins. En effet, 14% des étudiants et jeunes médecins déclarent avoir déjà eu des idées suicidaires, selon une enquête menée par l’Ordre des médecins en 2016 », 
rappelle Le Figaro.

Date de publication : 24 septembre 2018

Troubles du sommeil : « Pour beaucoup, ma maladie n’en est pas vraiment une »

Libération

Libération observe que « souvent négligées, les insomnies, hypersomnies et autres narcolepsies, qui touchent un Français sur trois, font l’objet de toutes les attentions au Centre du sommeil et de la vigilance de Paris. Et d’un ouvrage drôle et pédagogique de Matthew Walker ».
Le journal note ainsi :
 « On oublie que bien roupiller c’est la santé. C’est […] le message que martèle le Dr Matthew Walker. Vingt ans déjà que ce professeur de neurosciences et de psychologie à l’université de Berkeley (Californie) décortique les mécanismes à l’œuvre quand nous dormons. Le sommeil est même devenu pour lui une «obsession», qu’il entend faire partager avec le plus grand nombre ».
Libération souligne que 
« là où d’autres enjeux de santé publique tels que la nutrition, le tabagisme ou l’alcool font l’objet de vastes campagnes de prévention, la nécessité de bien dormir, elle, fait un peu figure de parent pauvre. Alors, avec humour et pédagogie, Walker rappelle les vertus de ce «fournisseur de santé universel» pour le corps comme pour l’esprit ».
Le médecin indique en effet qu’
« aucun aspect du corps humain n’est épargné par le mal incommodant et toxique que provoque le manque de sommeil ». « Et d’égrener les conséquences sur le poids, le diabète, la dépression ou encore les facultés de concentration. En France, environ une personne sur trois est concernée par des troubles du sommeil (insomnie, apnée du sommeil, hypersomnie, narcolepsie…) et nos nuits ont rétréci d’une heure et demie en cinquante ans, selon l’Institut national de la santé et de la recherche médicale. Ne serait-il pas temps de se réveiller ? », continue Libération.
Le Pr Damien Léger, responsable du Centre du sommeil et de la vigilance de l’Hôtel-Dieu (AP-HP), constate quant à lui : « 
C’est assez compliqué de convaincre les pouvoirs publics de s’attaquer à cette problématique. […] Les villes évoluent de telle manière que l’on voudrait que les nuits soient désormais semblables au jour. Or cela peut avoir des conséquences catastrophiques ».
Libération note ainsi qu’
« environ 7000 personnes consultent chaque année au sein de cette unité spécialisée située en plein cœur de Paris. Et 2000 y sont hospitalisées. Pendant 48 heures, leur activité, nocturne comme diurne, est passée au crible : rythme cardiaque et respiratoire, activité cérébrale, mouvements des paupières… ».
Le Pr Léger ajoute que 
« mal dormir peut s’apparenter à une profonde blessure », indiquant que cela peut « révéler d’autres difficultés, relatives aux risques psychosociaux, par exemple ».
Le journal cite des patients, dont Houria, 39 ans, qui déclare : 
« Je ne pouvais plus travailler, j’ai dû retourner chez mes parents, je me suis désociabilisée… Ma maladie a eu un impact dévastateur sur ma vie. Pourtant, pour beaucoup, ce n’est pas vraiment une maladie. […] Là, je me sens comme fracassée par dix trains. Je n’ai qu’une envie, c’est dormir. Pourtant, pour y arriver, il me faudrait au moins une anesthésie générale ».
Libération explique qu’«
 elle doit composer avec des électrodes placées sur son crâne et une forêt de fils reliés à un boîtier situé contre sa poitrine. A cinq reprises au cours de la journée, elle et les autres patients sont plongés dans des conditions favorables à la sieste. Et, comble du luxe, disposent d’un lit double, dans une chambre aux murs colorés et sans téléviseur ».
« Depuis le poste de soins, l’équipe analyse alors ce qui se trame, grâce à des caméras de vidéosurveillance et des capteurs qui donnent des courbes en temps réel, afin de mesurer notamment en combien de temps le patient sombre », 
relève le quotidien.
Le Pr Léger précise : «
 On accueille plusieurs centaines de personnes chaque année, trop souvent prises pour des paresseux. Or cette vision stigmatisante peut entraîner un retard de diagnostic ».

Date de publication : 24 septembre 2018

« La clause de conscience sur l’IVG à nouveau contestée »

La Croix

La Croix constate en effet qu’« une pétition circule sur Internet, exigeant «le retrait de la clause de conscience» des médecins pour les IVG. Les signataires estiment que celle-ci entrave l’accès à l’avortement en France ».
Le journal relève que 
« la ministre de la Santé a rejeté l’idée d’une éventuelle suppression de la clause de conscience, mais a dit vouloir s’assurer qu’il n’y a pas une augmentation du nombre de médecins qui la font valoir ».
La Croix remarque ainsi que 
« les récents propos de Bertrand de Rochambeau, président du Syndicat national des gynécologues obstétriciens (Syngof), ont réveillé une polémique devenue récurrente ces dernières années. La clause de conscience sur l’interruption volontaire de grossesse (IVG) empêche-t-elle les femmes d’avorter dans les territoires déjà en proie à une pénurie de médecins ? ».
Le médecin avait déclaré lors d’une interview :
 « Nous ne sommes pas là pour retirer des vies. En tant que médecin, personne ne pourra m’y forcer, la loi me protège et ma conscience aussi ».
Madeline Da Silva, adjointe au maire des Lilas (Seine-Saint-Denis), 
« à l’origine de la pétition » qui comptait dimanche plus de 47.000 signatures, remarque : « Cette déclaration n’a fait que mettre en lumière ce qui se passe aujourd’hui en France. Des femmes sont éloignées de la possibilité d’avoir recours à l’IVG à cause de cette clause. Si on veut que l’avortement soit enfin un droit réel, et non plus un droit à part, on doit imposer à la nouvelle génération de gynécologues un accès à la profession conditionné à l’acceptation de cette pratique ».
La Croix précise : «
 Il existe au moins un exemple d’hôpital public dans lequel les IVG ont été suspendues. L’hôpital du Bailleul, dans la Sarthe, ne fait plus d’avortements depuis janvier, en l’absence de praticiens acceptant de les réaliser ».
Le journal note que 
« cela fait en réalité quelques années que la controverse est sur la place publique. En 2013, le Haut Conseil à l’égalité entre les femmes et les hommes (HCE) a déjà préconisé dans un rapport la suppression de la clause de conscience spécifique à l’IVG. Une idée reprise dans des amendements au projet de loi sur la santé en 2015, finalement rejetés lors de la discussion ».
Le quotidien rappelle que 
« la clause de conscience est définie par plusieurs textes. Le principe général, inscrit dans l’article 47 du code de déontologie, affirme, sans mentionner d’actes précis, que «hors le cas d’urgence et celui où il manquerait à ses devoirs d’humanité, un médecin a le droit de refuser des soins pour des raisons professionnelles ou personnelles». Trois types d’actes sont toutefois visés par des clauses de conscience spécifiques, mentionnées dans le code de la santé publique : la stérilisation à visée contraceptive, la recherche sur les embryons et enfin l’IVG. Cette clause de conscience particulière date de la loi Veil de légalisation de l’avortement en 1975 ».
La Croix s’interroge : 
« Serait-il possible de supprimer la clause spécifique à l’IVG, sans toucher au cas général ? ». Aurélien Rissel, maître de conférences en droit privé, répond : « Selon moi ces deux textes sont autonomes, ils ont des domaines et des conditions d’application distincts ».
Bertrand Galichon, président du Centre catholique des médecins français (CCMF), remarque quant à lui que 
« cela risque de créer un précédent dangereux, surtout dans le contexte de la révision des lois de bioéthique, avec à terme le risque d’obliger les médecins à pratiquer la PMA ou le suicide assisté ». 
Et Israël Nisand, président du Collège national des gynécologues et obstétriciens français (CNGOF), déclare que 
« l’autonomie éthique du médecin est essentielle dans notre métier. Je ne suis pas contre supprimer la clause spécifique à l’avortement, mais cela ne servirait à rien puisqu’il resterait le cas général ». Le praticien ajoute que « le véritable problème pour l’accès à l’avortement en France est plutôt la baisse drastique des effectifs dans les hôpitaux ».

Date de publication : 24 septembre 2018

« Non, un homme âgé de 88 ans n’a pas subi une opération « à coeur ouvert uniquement grâce à l’hypnose » »

Libération

Sur son site et sous sa rubrique « checknews », Libération remarque : « Une opération du cœur sous hypnose ? L’information a été largement relayée ces derniers jours. […] Malheureusement, il y a beaucoup d’inexactitudes dans ces titres ».
Olivier Monod explique ainsi que 
« le premier média à sortir l’information est France Bleu Nord. Le patient […], 88 ans, vient de subir un remplacement d’une valve aortique. Concrètement, «l’opération nécessite une incision dans chacune de ses artères fémorales pour y introduire deux fils guides qui vont remonter tout le corps pour aller jusqu’au cœur et changer une valve aortique» précise France Bleu. Il ne s’agit en aucun cas d’une opération à cœur ouvert comme certains médias ont cru bon l’écrire ».
Le journaliste rappelle qu’
« une telle intervention s’effectue en anesthésie locale ou générale. Dans le cas d’une anesthésie locale, celle-ci s’effectue de deux manières. Le patient reçoit en perfusion de la morphine et des anxiolytiques pour le calmer sans l’endormir. Ensuite de la lidocaïne, un anesthésique local, est administré à l’endroit de l’incision (donc au niveau de l’aine dans notre cas) ».
Olivier Monod précise qu’
« ici l’hypnose a permis de se passer de la première étape (la perfusion de morphine et d’anxiolytique) mais la lidocaïne a bien été utilisée pour que le patient ne ressente pas l’incision. […] Il ne s’agit donc pas à proprement parler d’une opération «sans anesthésie» ».
Il ajoute que
 « cette opération reste une telle prouesse qui prouve encore un peu plus que l’hypnose permet, sous conditions, de se passer des médicaments puissants qui rendent les réveils postopératoires si difficiles. Une opération similaire s’était déroulée à Créteil en 2015 ».

Date de publication : 27 septembre 2018

« Cannabis : les jeunes fument plus dans le sud de la France »

Le Figaro

Agnès Leclair note dans Le Figaro que « le premier volet de l’enquête Escapad (Enquête sur la santé et les consommations lors de l’appel de préparation à la défense) de l’Observatoire français des drogues et toxicomanies (OFDT) menée en mars 2017 auprès de plus de 40.000 adolescents de 17 ans révélait un net recul de la consommation de ces substances psychoactives chez les jeunes, et en particulier pour le cannabis ».
La journaliste fait savoir que 
« le deuxième volet de cette enquête […] offre une photographie plus précise des habitudes des jeunes Français. Cette plongée dans les régions révèle en premier lieu une nette opposition Nord-Sud chez les consommateurs de cannabis sur le point d’entrer dans l’âge adulte ».
Agnès Leclair précise que
 « le Sud se distingue, en effet, à la fois par des usages réguliers ou élevés plus fréquents de ce produit et par une moindre baisse de son expérimentation par rapport au reste de la France. En Nouvelle-Aquitaine, par exemple, 44,7 % des adolescents déclarent avoir déjà fumé un joint au cours de leur vie. Un niveau d’expérimentation qui ne se retrouve pas dans le nord du pays, à l’exception de la Bretagne ».
Olivier Le Nézet, coauteur de ce travail, remarque : 
« On peut avancer l’hypothèse que la consommation de cannabis est plus élevée car la route des trafics de la résine de cannabis qui vient d’Espagne irrigue plusieurs de ces régions. Mais il faut aussi souligner que les disparités de consommation de cannabis sont relativement faibles sur l’ensemble du territoire. Il y a une homogénéisation de l’usage de ce produit. C’est également le cas pour le tabac ».
Le statisticien ajoute qu’«
 une présence plus importante de familles de CSP+ en Auvergne Rhône-Alpes peut aussi expliquer un usage de cannabis plus élevé chez les jeunes de ce territoire que dans les Hauts de France, moins favorisés économiquement ».
Agnès Leclair souligne que 
« la géographie de la consommation d’alcool est tout autre. À 17 ans, les habitués du «binge drinking», ou alcoolisations ponctuelles importantes répétées (API), sont plus nombreux sur l’arc Atlantique – en Bretagne, Pays de la Loire et Nouvelle-Aquitaine – que dans le reste de la France, exception faite de la Corse. Dans ces régions, plus d’un adolescent sur cinq déclare se livrer au moins trois fois par mois à ce genre de beuverie ».
Olivier Le Nézet déclare que 
« c’est un mode de consommation assez spécifique à ces régions. Le cas de la Bretagne est emblématique. C’est une région où il y a une forte culture de la fête chez les jeunes. Les sorties entre amis y sont plus fréquentes qu’ailleurs ».
La journaliste note en outre que 
« l’expérimentation et l’usage quotidien de tabac sont moins fréquents dans trois régions : l’Île de France, les Hauts de France et le Grand Est. L’Île-de-France se distingue d’ailleurs pour ses niveaux inférieurs de consommation pour tous les produits ».
Jean-Pierre Couteron, psychologue, observe que 
« ces différences régionales peuvent en partie s’expliquer par l’accessibilité des produits et les traditions culturelles mais ces cartes reflètent aussi la plus ou moins grande présence des outils de prévention et d’aide, comme les consultations jeunes consommateurs ou l’intervention précoce ».

Date de publication : 28 septembre 2018

 

 

 

Revue de presse santé psy – juillet 2018

 

« Quand la nature aide à vaincre le stress »

Le Figaro

C’est ce que titre Le Figaro, qui note dans son cahier « santé » que « toutes les occasions de connexion avec le vivant, animal ou végétal, sont génératrices de résilience ».
Le journal constate ainsi que les 
« initiatives de «connexion» à la nature se multiplient aujourd’hui. Si on y trouve le pire et le meilleur, cette tendance révèle à quel point les citadins affairés et sur-stimulés par Internet ont besoin de ce qui était simple bon sens jusque-là : passer du temps «outdoor» ».
Le quotidien cite notamment Laurent Tillon, chargé de mission à l’Office national des forêts, qui remarque que
 « depuis une dizaine d’années, sur les 600 millions de visites en forêts comptabilisées par an, nous sommes passés dans cette population de 80% de cadres de grandes entreprises en 2016 à plus de 91% aujourd’hui ».
Le responsable, auteur de Et si on écoutait la nature? (Éd. Payot), 
remarque : « La génération nouvelle a été élevée dans un regrettable oubli de la nature. Ils ont donc besoin de clés pour s’y reconnecter. Car lorsqu’on veut vraiment savourer celle-ci, il faut s’initier à la patience, à l’immobilité, à l’attention… Et c’est alors, beau cadeau entre tous, que des mésanges ou des rouges-gorges s’approchent au plus près de vous ! ».
Le Figaro note que 
« cette «attention délicate» générée par la fréquentation régulière du monde naturel, la psychologue Catherine Mercier ne peut que la confirmer. Depuis plus de 20 ans, cette passionnée de cheval a créé une société d’équithérapie (AI2C, accompagnement individualisé par le cheval situé en région rennaise) », notamment pour « la prise en charge des victimes ou des personnes en burn-out ».
La psychologue indique 
: « À un moment de ma pratique, je me suis rendu compte que la prise en charge psychologique traditionnelle par l’écoute et la parole atteignait ses limites. Avec des personnes qui ont du mal à reconnaître leurs émotions et disposent d’un stock lexical très pauvre, le contact avec l’animal vient réveiller la sensorialité, l’émotionnel, la conscience du corps… Le cheval reconnecte la personne à un moi authentique et à l’essentiel de la vie ».
Le journal publie en outre un entretien avec Marie Romanens, psychiatre et psychothérapeute, qui évoque 
« l’écopsychologie » et précise : « La nature ravive l’archaïque en l’homme. Cela peut donner le meilleur, un sentiment de bien-être, d’apaisement, l’impression d’être «nourri» et revivifié. Mais cela peut aussi générer une régression et une idéalisation massive donnant lieu à toutes sortes de dérives comme nous avons pu le constater dans quelques ateliers «d’immersion dans la nature». Peut s’ensuivre alors une coupure avec le réel. Car si la nature est belle, si elle prodigue de nombreuses ressources à l’humain, si elle est bénéfique à sa santé physique et psychique, elle peut aussi être destructrice et violente ».
« Ce qui importe est de maintenir un lien avec elle car la déconnexion dans laquelle nous vivons aujourd’hui tue le vivant. Quand notre existence est fondée sur une vision séparant l’homme de la nature, elle devient mortifère », 
souligne-t-elle.

Date de publication : 2 juillet 2018

« Quand le jeu de tête brouille le cerveau des footballeurs »

Le Figaro

Le Figaro constate que « de plus en plus d’études scientifiques suggèrent que le jeu de tête au football entraîne des anomalies cérébrales temporaires. Des troubles de la mémoire et de la concentration sont également constatés ».
Le journal explique en effet que 
« ce geste technique commence à inquiéter le monde médical. La littérature scientifique montre […] que les footballeurs jouant régulièrement avec leur tête ne sortent pas totalement indemnes du terrain. Le contact avec la balle provoquerait un léger traumatisme crânien, surnommé «sous-commotion cérébrale» par les experts ».
Le quotidien précise que 
« ce traumatisme mineur serait insuffisant pour entraîner une véritable commotion cérébrale caractérisée par des troubles de l’équilibre, des vomissements, une perte de connaissance ou encore des regards vides. Mais la répétition de ce geste, à l’entraînement et en match, provoquerait tout de même des blessures traumatiques cérébrales ».
Le Dr Jean-François Chermann, neurologue à Paris, observe ainsi que 
« des études ont montré qu’au-delà d’un certain seuil de «têtes», entre 1000 à 1500 par an, il est possible de voir des anomalies cérébrales grâce une IRM ultrasophistiquée. Des tests de rapidité, de mémoire visuelle ou verbale, ont également mis en évidence des petites anomalies ».
Le Figaro continue : 
« Selon les travaux scientifiques, ces effets cognitifs seraient transitoires. Mais une étude parue en mai dernier dans Frontiers in Neurology suggère qu’ils apparaissent après une très courte période de temps ».
Le neurologue Michael Lipton, professeur à la Faculté de médecine Albert Einstein et praticien au Centre médical Montefiore (États-Unis), qui 
« a étudié durant 2 semaines plus de 300 amateurs de football inscrits en club », souligne : « Nous pensions que les collisions entre joueurs seraient la principale cause de troubles cognitifs. En réalité, seul le jeu de tête a été associé à des altérations de la mémoire ou de l’attention, et cela en seulement deux semaines ».
Le quotidien ajoute qu’
« en 2016, une étude écossaise dans EBioMedicine avait mis en évidence une perte de mémoire de 41 à 67% après seulement 20 têtes. Des chercheurs de l’université de Bordeaux ont par ailleurs constaté en IRM de haute résolution une suractivation de certaines zones de cerveau chez des joueurs professionnels par rapport à des sportifs du même âge mais ne pratiquant pas de sport de contact ».
Le Pr Patrick Dehail, chef du service de Médecine Physique et de Réadaptation au Centre Hospitalier Universitaire (CHU) de Bordeaux, précise que 
« plus les joueurs faisaient des têtes lors des matchs, plus ces circuits cérébraux s’activaient plus qu’à la normale ».
Le Figaro note que 
« d’après les chercheurs bordelais, cette suractivation viendrait pallier des anomalies de l’activité cérébrale causées par des microtraumatismes répétitifs ». Le journal s’interroge : « Qu’en est-il sur le plus long terme ? Entrer en collision avec une balle arrivant à plus de 100 km/h des vingtaines de fois au cours d’une saison favorise-t-il l’apparition de maladies neurologiques ? ».
Le Dr Emmanuel Orhant, directeur médical de la Fédération française de football (FFF), souligne qu’
« aujourd’hui, on ne connaît pas les conséquences des sous-commotions. Et en l’absence de certitudes, il est hors de question de fermer les yeux sur le sujet. La commission médicale de l’UEFA a donc lancé en 2018 un projet de recherche dans les équipes juniors ».
Le Figaro ajoute que 
« le Dr Orhant recherche actuellement tous les joueurs de foot de 1e et 2ème divisions décédés depuis 1950 afin d’étudier les causes de leur mort. L’objectif : savoir si les footballeurs professionnels sont plus susceptibles de mourir de dégénérescence cérébrale, comme la maladie d’Alzheimer, ou l’encéphalopathie traumatique chronique retrouvée chez quasiment tous les joueurs de football américain de haut niveau, causée par les KO à répétition ».
« Il faudra ensuite prouver le lien de cause à effet entre ces pathologies et les commotions cérébrales pouvant être causées par la collision entre deux joueurs, ainsi que le lien avec les sous-commotions provoquées par le jeu de tête », 
poursuit le quotidien.
Il rappelle qu’« 
en France, la FFF mise sur la détection et le diagnostic rapide des commotions cérébrales. Dans les clubs professionnels, les médecins ont l’obligation de déclarer tous les cas. Les joueurs commotionnés doivent consulter l’un des 20 neurologues référents FFF et LFP [Ligue de Football Professionnel] dans les 3 jours. Une seconde visite doit être réalisée chez le même expert pour que le joueur puisse retourner sur le terrain. Un protocole mis en place cette année qui devrait sensibiliser les clubs amateurs, espère le directeur médical de la FFF ».

Date de publication : 16 juillet 2018

 

 

Revue de presse santé psy – juin 2018

 

« Au bloc, un parfum d’hypnose »

Le Journal du Dimanche

Anne-Laure Barret fait savoir qu’en matière d’anesthésie, « une technique basée sur la diffusion d’odeurs agréables transforme des opérations douloureuses en expériences oniriques »
Marie-Annick Lallemand, anesthésiste de l’hôpital Cochin, praticienne de 48 ans réputée pour son sérieux, a fait « 
une étrange découverte » (…) : « Il a suffi d’une séance d’hypnose improvisée par une consœur pour la débarrasser des cauchemars qui la hantaient depuis un grave accident de parapente », raconte le journal. « Aucune magie blanche : les bénéfices de l’état hypnotique, pour apaiser l’angoisse, les douleurs chroniques ou durant une anesthésie locale, ont été établis par de nombreuses publications scientifiques, à commencer par celles de la pionnière belge Marie-Élisabeth Faymonville » précise-t-il.
« 
Le pari innovant du médecin de Cochin est d’avoir osé l’hypnose dans des « chirurgies profondes », sous anesthésie générale. Juste avant l’opération, en quelques vraies fausses questions rassurantes, Marie-Annick Lallemand, qui vient de décrocher un diplôme universitaire d’hypnose médicale, conduit le patient vers un état de dissociation. Une sorte de transe accélérée, atteinte en trois ou quatre minutes » explique la journaliste. « Pour obtenir cet état mental si particulier, mélange de relaxation et d’indifférence au monde extérieur dû à une stimulation sensorielle, l’anesthésiste a choisi de titiller l’odorat. L’injection d’un parfum dans le circuit alimentant le masque à oxygène capte l’attention du patient. L’odeur mystérieuse, déterminée en fonction de son passé (enfance à la campagne ou aux Antilles), l’accompagne tout au long de l’anesthésie générale » précise-t-elle.
« Contrairement aux autres sens, l’odorat ne dort jamais », justifie Marie-Annick Lallemand. « Sans surprise, l’hypnose, qui diminue les sensations douloureuses, lui a permis de réduire de moitié la quantité de produits anesthésiants » souligne le JDD.
Au réveil, la première question du malade n’est plus : 
« Comment s’est passée l’opération ? », mais :
« C’était de l’abricot ou de la vanille ? »,  s’amuse l’anesthésiste Son chef de service, le chirurgien Michaël Peyromaure trouve les « malades sereins après des opérations aussi lourdes » : « Ils prennent moins de médicaments antidouleur et sortent plus tôt, ce qui est excellent pour les finances de l’hôpital », confirme-t-il.
Marie-Annick Lallemand  a « 
inventé une technique inédite d’hypnose poétique, baudelairienne (l’idée folle a jailli à la lecture de L’Invitation au voyage) ou proustienne », résume la journaliste.
« Le parfum démultiplie les effets positifs de l’hypnose, remarque-telle. Les odeurs ont le pouvoir de nous transporter dans un autre temps et un autre lieu. Comme la fameuse madeleine, elles nous font vivre une expérience intime, une sorte de shoot de bonheur », explique l’anesthésiste.
« 
Inspirée par de récentes découvertes en génétique sur l’importance des récepteurs olfactifs et d’autres sur le rôle de l’odorat dans l’automédication chez les animaux, Marie-Annick Lallemand a prévu de tester, en consultation, différents parfums pour savoir s’il est possible de les adapter à la pathologie »,ajoute le journal.

Date de publication : 4 juin 2018

« Le défi du premier village Alzheimer »

Le Figaro

« À Dax, la construction de ce lieu unique, avec une approche non médicamenteuse, débute ce lundi », annonce Pauline Boyer. « C’est le rêve secret des familles : un établissement sans télévision allumée toute la journée, sans horaires de toilette et sans blouses blanches. Avec des résidents libres de leurs mouvements et multipliant les activités. Cet Ehpad (Établissement d’hébergement pour personnes âgées dépendantes) inédit ouvrira ses portes début 2020 », poursuit la journaliste.
« 
Le village landais sera organisé en quatre quartiers reproduisant des cadres de vie de la région (de type rural, forestier ou atlantique). Les 120 résidents seront regroupés au sein de maisonnées, en fonction de leurs goûts ou aptitudes : la musique, la cuisine, etc. La structure globale abritera une supérette, un salon de coiffure, une médiathèque, une salle de sport et même une petite ferme », détaille l’article. Le but : « recréer un cadre social familier,  maintenir la vie, coûte que coûte », résume Francis Lacoste, directeur de la solidarité départementale. « Encourager la part d’autonomie restante plutôt que gérer la dépendance, tout en offrant une sécurisation douce. Les soignants devront jouer le jeu social et gérer les différents « commerces » », explique la journaliste. « Ils devront être multitâches. Être autant des maîtres de maison que des infirmiers », souligne Francis Lacoste.
« 
Oublier la blouse blanche et l’approche médicamenteuse, donc. 120 bénévoles interviendront également pour organiser des activités. Le tout pour un tarif de 66 euros par jour et par résident. La promesse semble presque trop belle mais tous veulent y croire », indique Le Figaro.
« 
On espère que les patients seront moins contraints et angoissés, plus heureux. Le personnel soignant aussi. Les familles seront aussi plus détendues, moins dans la culpabilité. C’est une première, il y a tout à inventer, mais il faut tester, et réussir ! », s’enthousiasme Françoise Diris, présidente de l’association France Alzheimer Landes.
« 
Aux Pays-Bas, on dit que l’espérance de vie des patients de la structure de Weesp est plus grande que celle de ceux en Ehpad classique. Mais aucune étude n’est encore venue le prouver », remarque Le Figaro. « Le pari est donc aussi scientifique. Le professeur Jean-François Dartigues, neurologue au CHU de Bordeaux, fait partie du comité qui sera en charge de l’évaluation de la réussite du lieu. Pour lui (…), cette prise en charge « innovante » peut « marcher sur les troubles du comportement » », rapporte la journaliste. « Le fait de maintenir une vie sociale dans cette maladie est fondamental. Le cerveau est l’organe de la relation humaine… », explique-t-il.
« 
Dans ce village à 28,8 millions d’euros – majoritairement porté par le conseil départemental des Landes -, un Centre ressources sera également mis en place, avec un volet recherche associant de nombreux spécialistes français de la maladie et un volet formation et information, pour faire évoluer favorablement la connaissance et surtout le regard des citoyens sur la maladie d’Alzheimer », fait savoir Le Figaro. « Un défi presque aussi important que celui d’une prise en charge plus bienveillante des malades », conclut Pauline Boyer.

Date de publication : 4 juin 2018

« Autisme : une prise en charge encore trop coûteuse »

Le Figaro

C’est ce que titre Le Figaro, qui indique qu’« un rapport parlementaire, présenté [aujourd’hui] aux députés, recommande d’instaurer un annuaire des professionnels compétents en matière d’autisme ».
Le journal rappelle ainsi que 
« le 6 avril dernier, le gouvernement a lancé son 4ème plan autisme (2018-2022) – appelé Stratégie nationale pour l’Autisme – avec pour ambition de rattraper le retard français dans la prise en charge de ce handicap. Très attendu par les 700.000 personnes autistes vivant dans l’Hexagone et leurs familles, le plan vise, entre autres, à favoriser un diagnostic et une intervention précoce, à encourager l’inclusion des enfants autistes à l’école et à accélérer la recherche dans le domaine ».
Le quotidien s’interroge 
: « Ces mesures vont-elles assez loin ? Certaines non, selon [ce] rapport parlementaire qui formule 31 propositions ». Daniel Fasquelle, coauteur du rapport et député (LR), indique : « Le plan du gouvernement va dans la bonne direction. Mais nous souhaitons préciser et compléter certains points de cette stratégie ».
Le Figaro explique que 
« le rapport pointe un coût de la prise en charge trop élevé. Aujourd’hui, les familles doivent débourser en moyenne 3.000 € par an pour les soins de leur proche souffrant de troubles autistiques (transports, dépassements d’honoraires en libéral, acquisition de matériel pédagogique etc.), selon une enquête de la Cour des Comptes publiée fin janvier 2018 ».
Daniel Fasquelle remarque que 
« la prise en charge des enfants se fait en fonction des moyens financiers des parents et il n’existe donc pas d’égal accès aux soins en matière d’autisme ».
Le journal indique que 
« le plan du gouvernement prévoit «l’instauration d’un forfait d’intervention précoce», pour l’ensemble d’une classe d’âge (0 à 6 ans), pour financer entre autres des séances de psychomotricité et d’ergothérapie (accompagnement vers l’autonomie). Pas suffisant selon les auteurs du rapport ».
Florent Chapel, président d’Autisme Info service, note ainsi que 
« l’autisme ne s’arrête pas à l’âge de 6 ans. Que faire pour les personnes plus âgées ? Il faut imaginer un système de remboursement de la prise en charge tout au long de la vie ».
Le Figaro relève en outre que 
« les professionnels vers lesquels sont orientées les familles ne sont pas toujours compétents en matière d’autisme. Et pour cause : il n’existe pas de certification pour les professions paramédicales (psychologue, ergothérapeute, orthophoniste, etc.) qui travaillent avec les personnes autistes ».
« Le rapport recommande donc d’instaurer un annuaire, à destination des familles, des professionnels de santé compétents en matière d’autisme et respectant les recommandations de bonnes pratiques publiées par la Haute Autorité de Santé (HAS) », 
explique le quotidien.
Daniel Fasquelle ajoute qu’
« il faut également dresser une liste des formations initiales et continues pour les professions médicales et paramédicales, qui respectent ces recommandations de bonne pratique de la HAS ».
Le Figaro note enfin que 
« l’objectif du rapport parlementaire est affiché clairement : «en finir avec les offres de soins inspirées des approches psychanalytiques». Un volet que le plan autisme du gouvernement s’était bien gardé d’aborder ».

Date de publication : 6 juin 2018

« La psychiatrie publique proche du délabrement »

Libération

Eric Favereau observe dans Libération qu’« en annonçant en janvier des mesures pour la psychiatrie, la ministre des Solidarités et de la Santé, Agnès Buzyn, avait dressé un constat clair. Et pointé une urgence ». La ministre avait ainsi déclaré : « La psychiatrie ne sera plus le parent pauvre de la médecine. C’est une discipline qui s’est paupérisée et sur laquelle il n’y a pas eu un vrai investissement depuis des années ».
« Pourtant, les besoins sont en constante augmentation, parce que la société est de plus en plus dure, qu’il y a plus d’addictions, moins d’accompagnement des familles… En psychiatrie, il y a le pire et le meilleur », 
avait-elle ajouté.
Le journaliste relève que 
« 6 mois plus tard, c’est le pire qui rejaillit », évoquant un « décalage énorme entre les attentes des personnels et les réponses des autorités sanitaires ».
Eric Favereau souligne que 
« la psychiatrie publique va terriblement mal. Elle fait face à une crise profonde aux multiples causes. La plus concrète étant depuis les années 70 une «désinstutionnalisation» massive des patients, avec une réduction spectaculaire du nombre de lits ».
« En 40 ans, les malades sont en grande partie sortis de l’asile, et ce mouvement était largement justifié. Il n’empêche, les chiffres sont impressionnants. Le nombre de lits d’hospitalisation en psychiatrie dans les établissements de santé publics et privés est passé de 100.000 dans les années 70, à 78 328 en 1994, puis à 60 794 en 2002, et 57.000 en 2015 », 
explique le journaliste.
Il continue : «
 Les patients en psychiatrie sont aujourd’hui suivis le plus souvent dans le cadre d’une prise en charge ambulatoire : 76% des patients reçus au moins une fois dans l’année sont pris en charge exclusivement sous cette forme. En 2014, plus de 20 millions d’actes ont ainsi été réalisés, notamment dans les 3700 centres médico-psychologiques, considérés comme les pivots du dispositif ambulatoire. On l’oublie, mais jamais une discipline médicale n’avait connu un tel bouleversement. Et cela s’est fait sans beaucoup de ménagement. Les limites ont été manifestement franchies ».
Eric Favereau souligne qu’
« alors que la demande de soins en psychiatrie augmente régulièrement, il manque des lits partout en France. Les autorités de tutelle, arc-boutées sur des logiques budgétaires, ne veulent pas en ouvrir de nouveaux, imposant de fait des durées de séjour de plus en plus courtes aux malades mais aussi des conditions de travail de plus en plus difficiles au personnel ».
Il ajoute que 
« les équipes sont souvent épuisées, démoralisées, se devant de répondre à des consignes contradictoires. L’asile, devenu CHS (centre hospitalier spécialisé), est devenu souvent inhospitalier. Certains diront que l’hôpital psychiatrique en a gagné en «efficacité», mais le lieu est devenu dur, rude, sans chaleur, avec pour symptôme une multiplication récente des mesures de contention ou d’isolement ».
Le journaliste constate que 
« devant ce délabrement, les psychiatres ont déserté les hôpitaux publics pour aller dans le privé. Les personnels de santé, eux, se sont retrouvés encore plus en première ligne. Et cela sans formation particulière, le diplôme d’infirmier psychiatrique ayant entre-temps disparu. Il est de ce fait révélateur que les difficultés de l’hôpital de Rouvray aient entraîné une réaction désespérée du personnel de santé et en écho un relatif silence des médecins. Comme si ces derniers n’y croyaient déjà plus ».
Il observe ainsi qu’
« à l’hôpital psychiatrique du Rouvray [(Seine-Maritime], dans le cadre d’un mouvement social illimité du personnel, 8 soignants ne s’alimentent plus… Les grévistes dénoncent des conditions de travail déplorables et demandent 52 postes et une unité pour ados. Les négociations se poursuivront ce vendredi matin ».

Date de publication : 8 juin 2018

« Hypnose : les scientifiques ne se laissent pas endormir »

Libération

« L’Inserm a mené sa première évaluation sur l’hypnose en milieu médical. Le résultat est mitigé », révèle Libération.
« 
C’était, il y a deux ans, pour la première fois, l’Inserm (Institut national de la santé et de la recherche médicale) entreprenait une évaluation de la pratique de l’hypnose. Pour cela, les chercheurs ont travaillé sur toutes les études publiées, soit près de soixante essais cliniques », précise l’article.
« 
Premier enseignement, la pratique est très hétérogène. Le concept est mal défini, entre l’hypnose de cabaret ou de cirque pour épater le spectateur, l’autohypnose ou l’hypnose ericksonienne (approche thérapeutique souple basée sur les enseignements du psychiatre et psychologue américain Milton Erickson) », observe Libération. «On peut d’ailleurs se demander s’il est légitime de nommer tout cela avec le même mot», s’interroge l’Inserm.
« 
Mais surtout, est-ce que cela marche ? », se demande Libération. «Il y a un corpus assez solide autour de la prise en charge de la douleur et entre autres de la douleur en anesthésiologie […]. Un faisceau d’arguments indique, par exemple, une diminution de prises de médicaments en anesthésie quand la personne est sous hypnose », estime l’Inserm.
« 
Ainsi, pendant des examens de chirurgie et radiologie interventionnelle (extraction de dents de sagesse, biopsies mammaires, interventions transcatheter, etc.), le rapport indique que « bien que les études ne permettent pas de statuer sur une majorité des critères retenus (intensité douloureuse, anxiété, effets secondaires indésirables, ainsi que durée et coût de l’intervention), les résultats concordent sur la consommation de médicaments antalgiques ou sédatifs : grâce à l’hypnose, leur usage est réduit durant l’intervention»., rapporte l’article.
«C’est solide, bien documenté. En même tempsla douleur est un état compliqué », soulignent les chercheurs qui ont participé à cette évaluation. Ils citent en effet « l’exemple déroutant sur la douleur dans l’accouchement sous hypnose » : «Sur le moment, les femmes qui accouchent sous hypnose vont dire que leur douleur est la même, avec la même échelle d’intensité. Pourtant, ces mêmes femmes vont avoir un souvenir beaucoup plus léger de ce qu’elles ont pu souffrir lors de l’accouchement. Comme si la douleur avait été la même, mais que le vécu de la douleur n’était pas identique », racontent les chercheurs.
« On nous a raconté que lorsque l’anesthésiste commence à faire son travail avec la parturiente, tout le monde dans la salle d’accouchement se détend, est moins stressé, va mieux », note un des chercheurs, Bruno Falissard.
L’article évoque néanmoins « 
des éléments convaincants » : «Dans certaines indications, la littérature confirme ainsi l’intérêt thérapeutique de l’hypnose dans la prise en charge du syndrome du côlon irritable», précise le rapport. « Plus inattendu, l’Inserm a montré, dans son expertise, que l’hypnose n’est pas franchement concluante sur le sevrage tabagique, alors que nombreux sont ceux qui vantent cette méthode », souligne Libération.
« Dans le domaine de l’addiction ou de la psychiatrie, c’est là aussi une grosse déception, les études ne donnent rien. Or, en psychiatrie, historiquement, l’hypnose a été très utilisée et nous sommes confrontés à des collègues tout à fait raisonnables qui nous disent que cela fait extrêmement du bien à leurs patients. Aucune étude ne le confirme, pourtant », concluent les chercheur.

Date de publication : 15 juin 2018

« La parole des personnes schizophrènes se libère »

La Croix

C’est ce que constate La Croix, qui relève que « de plus en plus de malades se racontent sur des blogs. Pour sortir d’un trop long silence et briser les clichés ».
Pierre Bienvault évoque ainsi 
« une sorte de lame de fond : depuis quelques années, on assiste à une libération sans précédent de la parole des personnes vivant avec une schizophrénie ». Aude Caria, directrice du site spécialisé Psycom, remarque qu’« il y a de plus en plus de témoignages et de récits de vie sur des blogs, sur Facebook ou dans des forums. C’est un véritable fait social ».
« Un phénomène qui, selon elle, présente une certaine analogie avec les « romans d’asile » de la seconde moitié du XIXe siècle », 
note le journaliste. Aude Caria observe que « ces livres dénonçaient les conditions inhumaines des traitements psychiatriques. Et ils ont permis une prise de conscience du public et des politiques, ce qui a entraîné une remise en cause de la loi de 1838 sur l’internement ».
Pierre Bienvault continue : 
« Des malades qui se confient dans des blogs… L’événement pourrait sembler banal à une époque où tant de gens racontent sur le Net leur moindre petit souci de santé. Mais pour la psychiatrie, c’est presque un séisme ».
Tim Greacen, directeur du laboratoire de recherche de l’établissement public de santé mentale Maison-Blanche à Paris, remarque ainsi : 
« Cela fait tellement d’années que tout le monde parle à la place des malades. Les soignants, les professionnels, les familles. Avec une parole dont je ne remets pas en cause l’intérêt, ni la légitimité. Mais qui n’est pas la parole des personnes directement concernées ».
« C’est comme si ces malades avaient retrouvé une parole jusque-là discréditée par l’institution psychiatrique ou éteinte par le poids des tabous véhiculés par la société », 
continue Pierre Bienvault.
Laurence Martin, qui tient un blog, observe pour sa part qu’
« il y a une très forte infantilisation des patients en psychiatrie. Les médecins pensent que vous n’êtes pas capable de savoir ce qui est bien pour vous. Et donc encore moins de le dire ».
Emmanuelle Jouet, chercheuse en sciences de l’éducation à Maison-Blanche, relève que 
« ce très long silence des malades s’explique aussi par les représentations sociales de la folie et le discrédit quasi naturel de la parole du fou. Avec cette idée qu’on ne peut pas faire confiance ou juste entendre la parole d’une personne dont la raison dysfonctionne. Pendant longtemps, la parole du fou n’a été considérée comme audible que dans le cadre d’une relation duale avec un professionnel ».
Laurence Martin ajoute : 
« Grâce à mon blog, j’ai rencontré des gens dans la vie réelle, je suis allée à des conférences. Moi, la jeune fille muette, je suis devenue une femme qui parle, s’exprime, est écoutée ».
« Cela m’a aidée, le jour où j’ai parlé de ma maladie à tout le monde, d’avoir ce blog. Je savais que les gens pouvaient bien réagir, que j’avais une parole à porter, que tout ça n’était pas vain. Alors je pouvais me présenter comme schizophrène. Pas pour me réduire à une maladie, mais pour dire à mon entourage : voilà une schizophrène, c’est votre amie, votre collègue, n’ayez pas peur, laissez tomber vos préjugés, c’est juste moi », 
poursuit-elle.

Date de publication : 19 juin 2018

« La solitude nuit gravement à la santé »

Le Figaro

C’est ce que titre Le Figaro, qui indique que « lorsqu’elle n’est pas volontaire, la solitude peut doubler la mortalité après une hospitalisation en cardiologie. Un effet plus sensible chez les hommes ».
Le journal remarque ainsi : 
« Un cœur fragilisé serait-il plus vulnérable à l’isolement social ? Oui, mais de façon différente pour un homme et une femme, comme l’a remarqué Anne Vinggaard Christensen, une étudiante en doctorat de santé publique au centre de cardiologie de l’université de Copenhague (Rigshospitalet). Elle présentait des résultats étonnants le 9 juin dernier au Trinity College de Dublin en Irlande lors du congrès de la Société européenne de cardiologie (EuroHeartCare) ».
Le Figaro explique que 
« la chercheuse a repris les données de toutes les personnes hospitalisées entre avril 2013 et avril 2014 dans l’un des cinq centres de cardiologie du Danemark, dont le sien, soit plus de 13.000 personnes, âgées en moyenne de 65 ans ».
« La moitié avait été hospitalisée pour infarctus du myocarde et un tiers pour de l’arythmie cardiaque, le reste pour insuffisance cardiaque ou maladie des valves cardiaques. La majorité (70%) étaient des hommes », 
précise le quotidien.
Le Figaro note que 
« ceux qui vivaient seuls avaient 2 fois plus de risque de mourir que les autres dans l’année suivant leur sortie de l’hôpital. Un excès de risque [que la chercheuse] ne retrouve pas chez les femmes ! ».
Anne Vinggaard Christensen indique que 
« des recherches antérieures ont montré que les hommes utilisent principalement leur épouse comme premier support alors que les femmes ont souvent davantage de personnes support qui ne sont pas leurs époux, les hommes semblent donc plus dépendants que les femmes de la personne avec laquelle ils vivent ».
Le quotidien ajoute que 
« le plus étonnant est que la solitude ressentie double aussi la mortalité dans l’année suivant la sortie de l’hôpital et cette fois aussi bien pour les hommes que pour les femmes ».
Le journal explique : « Dans l’étude danoise, les patients devaient simplement répondre à la question suivante: «Est-ce qu’il arrive que vous soyez seul même lorsque vous préféreriez être avec d’autres personnes?» C’était «souvent» le cas pour 6% des hommes et 10% des femmes, et ça l’était «parfois» pour 17 % des hommes et 21 % des femmes ».

Anne Vinggaard Christensen remarque ainsi que 
« nous savions qu’il y avait une association entre un réseau social pauvre et la santé, mais la force de l’association nous a surpris ainsi que le doublement du risque de mortalité parmi ceux qui se sentent seuls ».
Le Figaro rappelle que 
« dans son livre Loneliness, Human nature and the need for social connection («Solitude, la nature humaine et le besoin de relations sociales», non traduit en français), John Cacioppo, neuroscientifique de l’université de Chicago […] insistait aussi sur l’impact de la solitude prolongée ».
Le chercheur écrivait :
 « La solitude n’altère pas seulement le comportement mais apparaît aussi lorsque l’on mesure les hormones de stress, l’immunité et la fonction cardiovasculaire. Au fil du temps, ces changements physiologiques s’aggravent de telle façon qu’ils précipitent dans la tombe des millions de gens ».
« Inquiétant lorsque l’on considère l’épidémie de solitude qui se développe aujourd’hui, surtout chez les seniors », 
remarque Le Figaro.

Date de publication : 20 juin 2018

« Quand la musique est bonne… pour le cerveau »

Le Monde

Pascale Santi note dans Le Monde que « si la musique adoucit les mœurs, ses effets vont bien au-delà. Depuis l’Antiquité, elle occupe une place à part, et ce dans toutes les sociétés et religions. Mais, depuis quelques années, «on est passé d’une pensée magique à un vrai savoir scientifique sur ses bienfaits, et cela, à chaque extrémité de la vie», souligne Emmanuel Bigand, directeur du Laboratoire d’étude de l’apprentissage et du développement (LEAD, CNRS) à l’université de Bourgogne et coordinateur de l’ouvrage Les Bienfaits de la musique sur le cerveau (Belin, 192 p., 18 €) ».
La journaliste relève ainsi que 
« chez le bébé, des études ont montré qu’elle agit comme un neurostimulant. Il mémorise les œuvres musicales in utero et peut même les reconnaître un an après sa naissance ».
Pascale Santi indique qu’«
 Emmanuel Bigand coordonne actuellement une étude financée par la Fondation de France, en collaboration avec la Philharmonie de Paris, chez des nourrissons à partir de 3 mois et suivis durant leurs trois années de crèche à Dijon et à Paris ».
« Lors d’ateliers d’environ 40 minutes, ils sont initiés au son et au rythme deux fois par semaine et encouragés à participer. Les séances sont filmées et décortiquées par Emmanuel Bigand », 
précise la journaliste.
Pascale Santi observe que 
« sans conteste, la musique est un moyen de capter leur attention et de créer une communication. Certains se lèvent, se synchronisent avec le rythme », Emmanuel Bigand précisant que « la musique met en place des schémas mentaux (macro-stimulus) qui permettent une meilleure appréhension du langage, de la lecture, et plus tard des facilités au cours préparatoire, on parle d’effets socio-cognitifs ».
La journaliste précise que 
« les découvertes les plus récentes montrent que la musique modifie les processus biochimiques du cerveau en renforçant la plasticité cérébrale. Ainsi, les violonistes ont un cortex moteur très développé dans l’hémisphère droit avec un plus grand nombre de synapses, car ils sollicitent beaucoup leur main gauche. Les pianistes présentent ce développement dans les deux hémisphères, en lien avec chaque main ».
Daniele Schon, directeur de recherche à l’Institut de neurosciences des systèmes (Inserm), ajoute que 
« la musique serait aussi capable d’optimiser la synchronisation entre populations neuronales, c’est-à-dire l’aspect rythmique de l’activité cérébrale, et permettre ainsi une meilleure communication et anticipation du flux d’information ».
Pascale Santi relève ainsi que 
« la pratique musicale permet «aux aires – auditives et motrices notamment – de mieux communiquer entre elles», poursuit le chercheur, également violoncelliste. Ses études ont montré qu’un enfant ayant des troubles du langage arrive à mieux reproduire une phrase lorsqu’elle est précédée par un rythme. Il va aussi être plus performant sur les tâches grammaticales. Daniele Schon compare la musique à de l’antirouille, un peu comme si on remettait de l’huile dans le moteur ».
Isabelle Peretz, titulaire d’une chaire de recherche en neurocognition de la musique à l’université de Montréal (Canada), à la tête du Laboratoire international de recherche sur le cerveau, la musique et le son (Brams), ajoute que «
 l’apprentissage de la musique sculpte le cerveau par différents mécanismes physiologiques, en termes de densité de neurones et de connexion entre eux, via les axones ».
Pascale Santi note par ailleurs qu’
« à un âge avancé, même lorsque les capacités cognitives sont altérées, la musique parvient à réveiller la mémoire et les émotions ».
Emmanuel Bigand résume : «
 Nous sommes convaincus en tant que scientifiques que l’activité musicale est au cœur de la sphère cognitive ».

Date de publication : 20 juin 2018

« L’addiction aux jeux vidéo devient officiellement une maladie »

La Croix Libération Le Figaro

La Croix fait savoir que « l’Organisation mondiale de la santé vient de mettre à jour sa classification internationale des maladies. Pour la première fois, l’addiction aux jeux vidéo y est considérée comme une maladie à part entière ».
Le journal retient ainsi que 
« comme la cocaïne ou les jeux d’argent, les jeux vidéo sont potentiellement addictifs, écrit pour la première fois l’OMS à l’occasion de la 11e mise à jour de sa classification internationale des maladies. L’organisation y reconnaît en effet officiellement l’existence d’un « trouble du jeu vidéo » ».
La Croix indique que 
« l’OMS ne bannit pas l’usage en tant que tel du jeu vidéo, qui séduit pas moins de 2,5 milliards d’adeptes dans le monde, mais l’abus de cet usage ».
Le quotidien précise : 
« Celui-ci se manifeste par une pratique extrême avec des conséquences négatives sur les «activités personnelles, familiales, sociales, éducatives, professionnelles, a détaillé Shekhar Saxena, directeur du département de la santé mentale et de la toxicomanie de l’OMS. La personne joue tellement que d’autres centres d’intérêt et activités sont délaissés, y compris le sommeil et les repas» ».
Le journal s’interroge :
 « Que représente ce phénomène en France ? », et cite Olivier Phan, pédopsychiatre et addictologue à la Fondation pour la santé des étudiants de France et la Croix-Rouge. Le spécialiste observe que « dans l’enquête Pelleas que nous avons menée en 2013-2015 en Île-de-France, 10% des 14 18 ans développent un usage addictif des jeux vidéo. Par ailleurs, 40% nous consultent pour une utilisation problématique des jeux vidéo ».
La Croix note que 
« le phénomène n’est donc pas rare et sa fréquence s’amplifie ». Le Dr Phan souligne ainsi que « depuis l’arrivée des jeux en ligne, les jeunes peuvent incarner un personnage et intégrer un univers virtuel. Ils acquièrent alors une reconnaissance de la part des autres joueurs avec le risque de s’accrocher à cette gratification ».
Le journal précise toutefois que 
« tous les jeunes ne seraient pas exposés de la même façon à ce risque », le médecin indiquant : « Il existe souvent une fragilité initiale. L’adolescent est alors plus sensible au besoin d’une reconnaissance qu’il n’obtient pas sur un plan scolaire ou familial, par exemple ».
La Croix souligne enfin que 
« la classification internationale des maladies de l’OMS a une valeur de référence pour les personnels soignants, mais aussi pour les pouvoirs publics ou les assureurs. […] Sur le plan de la recherche, ensuite, cette reconnaissance devrait permettre le lancement de nouvelles études sur les conséquences des jeux vidéo sur les adolescents et les enfants ».
Le Dr Phan ajoute qu’elle peut « soulager les parents qui vont comprendre qu’il y a quelque chose d’addictif dans la nature même des jeux vidéo et se permettront peut-être de venir consulter plus librement ».

De son côté, Libération remarque sur sa Une :
 « Jeux vidéo, c’est grave docteur ? », notant sur 3 pages que « l’OMS vient d’ajouter le «trouble du jeu vidéo» à sa liste d’addictions reconnues. L’industrie est vent debout, et les chercheurs très partagés ».
Le journal évoque ainsi 
« un point de sauvegarde pour les (vrais) addicts », expliquant qu’« en faisant entrer l’addiction aux jeux vidéo dans sa nouvelle liste des troubles mentaux, l’OMS a pris le risque de heurter les joueurs. La mesure vise pourtant à mieux définir un problème réel et à ainsi éviter bien des angoisses aux parents ».
Le quotidien précise que selon l’OMS, «
 «le trouble du jeu vidéo est caractérisé par un comportement persistant caractérisé par 1) la perte de contrôle sur le jeu ; 2) la priorité croissante accordée au jeu par rapport aux autres centre d’intérêt ; 3) la poursuite ou escalade de la pratique malgré des conséquences négatives». Une situation qui doit durer plus de 12 mois et avoir des répercussions sur la vie sociale, professionnelle, scolaire ou familiale ».
Libération souligne cependant qu’«
 on est loin du consensus concernant cette nouvelle pathologie. Une publication scientifique cosignée par de nombreux chercheurs, intitulée Une base scientifique faible pour les troubles du jeu : faisons preuve de prudence, conteste ainsi les conclusions de l’OMS. Pour eux, il est par exemple très compliqué d’isoler un trouble spécifique lié au jeu d’une pathologie préexistante comme la dépression ou l’anxiété ».
Dans un entretien, Joël Billieux, professeur associé en psychologie clinique à l’Université du Luxembourg, remarque : 
« Ce travail, auquel j’ai participé, est arrivé à la conclusion qu’il existait à ce jour assez de données scientifiques pour valider l’existence d’un trouble spécifique lié à l’utilisation excessive des jeux vidéo ».
Le spécialiste ajoute que « 
beaucoup de joueurs «passionnés» peuvent avoir une pratique intensive sans pour autant présenter une perte de contrôle ou des conséquences négatives sur les plans professionnel, social ou personnel », puis souligne : « Nous ne sommes pas du tout dans une approche médicamenteuse, même si on peut légitimement craindre que l’industrie pharmaceutique essaie de profiter à sa manière de l’effet d’annonce. Nous ne sommes même pas dans une logique d’abstinence, car nous connaissons l’importance des pratiques numériques dans la société et, sauf dans le cas d’une demande explicite, sortir complètement quelqu’un de ces activités peut poser plus de problèmes qu’en résoudre ».
« Nous travaillons donc pour permettre au patient de reprendre le contrôle sur sa pratique avec des traitements comme la thérapie cognitive et comportementale, ou les approches familiales incluant les proches »,
 indique le Pr Billieux.
Le Figaro titre pour sa part sur sa Une : « 
Addiction aux écrans : les parents appellent à l’aide », relevant sur 2 pages que « cette dépendance est devenue le premier motif d’inquiétude des familles, avant même la scolarité ».

Date de publication : 20 juin 2018

« Le burn-out n’est toujours pas classé en maladie professionnelle »

Le Figaro

C’est ce qu’observe Le Figaro, qui relève que « si aujourd’hui le burn-out n’est pas reconnu par les autorités médicales comme une pathologie, les maladies qu’il provoque sont en revanche bien identifiées : dépression, anxiété généralisée, stress post-traumatique… ».
Le quotidien souligne que 
« les troubles psychiques liés au travail sont de plus en plus nombreux et la bataille des chiffres fait rage. L’Académie de médecine les évalue à 400.000. L’Assurance-maladie révélait, elle, dans une étude publiée en début d’année, qu’ils avaient été multipliés par 5 en 7 ans. Mais elle n’en recensait que 10.000 en 2016. Et cette même année, 596 cas avaient été déposés comme maladies professionnelles ».
« La différence s’explique par le fait que ces troubles psychiques ne sont actuellement pas inscrits aux tableaux des maladies professionnelles. Pour être reconnus en tant que telles, des conditions particulières doivent être remplies : un lien direct et essentiel doit être établi entre le travail et la pathologie. Celle-ci doit en outre entraîner une incapacité permanente partielle (IPP) égale ou supérieure à 25% », 
précise Le Figaro.
Marie Pezé, docteur en psychologie, remarque que 
« c’est un parcours du combattant qui oblige le salarié à se battre, et lorsqu’il obtient gain de cause, il est indemnisé de façon forfaitaire, c’est-à-dire pas bien. Ce qui est dramatique lorsqu’on sait combien ces troubles psychiques abîment les cerveaux et les organismes des gens ».
Le journal relève en outre que 
« reconnaître le burn-out comme maladie professionnelle aurait un impact sur le coût du travail, dans la mesure où le taux de cotisation d’une entreprise dépend du nombre d’accidents du travail et de maladies professionnelles ».
Le quotidien rappelle qu’
« après Benoît Hamon en 2015, le député François Ruffin (LFI) avait déposé en début d’année une proposition de loi en ce sens. Rejetée par l’Assemblée nationale en février, elle visait à inverser la charge de la preuve, afin que ce soit aux employeurs de prouver que ces maladies ne résultaient pas de l’organisation du travail. Outre la reconnaissance du traumatisme subi, le texte prévoyait un remboursement à 100% des frais médicaux et une rente proportionnelle au dommage ».
Le Figaro de conclure :
 « Pour nombre d’acteurs, l’enjeu réside dans la prévention ».

Date de publication : 27 juin 2018

 

 

Revue de presse santé psy – mai 2018

 

« Psychiatrie : Saint-Egrève dans la nuit hospitalière »

Libération

Eric Favereau livre dans Libération un reportage à l’hôpital psychiatrique de Saint-Egrève, en Isère, « un parfait symptôme des limites des politiques publiques : on y retrouve un condensé des impasses actuelles avec d’un côté une volonté de fermer des lits à tous crins et de l’autre un manque de moyens criants. Et, au milieu, des professionnels de la santé qui désertent… ».
Le journaliste observe que 
« nous sommes pourtant dans un bel endroit, situé à la sortie de Grenoble, et lorsque le printemps y met du sien, le parc du centre hospitalier spécialisé (CHS) de Saint-Egrève est magnifique. Les malades ? On ne les voit guère : la plupart restent repliés à l’intérieur des bâtiments ».
« A l’entrée, de l’autre côté du porche, stationne la voiture du service accueil et garde. C’est un nouveau dispositif, avec deux infirmiers toujours disponibles et prêts à intervenir si un service se sent débordé par un patient », 
note Eric Favereau.
Il souligne que «
 la situation de l’hôpital de Saint-Egrève est emblématique des difficultés de l’hospitalisation publique en France : des consignes contradictoires, des slogans en guise de stratégie, des exigences impossibles à satisfaire et un certain mépris de la part des autorités sanitaires, qui soutiennent rarement le personnel ».
Giovanna Venturi-Maestri, la présidente de la Commission médicale d’établissement (CME), remarque ainsi : 
« Nous sommes dans une situation difficile, critique même. On peut parfois se sentir bien seul, mais je veux rester optimiste, je ne veux pas désespérer de la psychiatrie publique ».
Eric Favereau rappelle que 
« l’hôpital de Saint-Egrève a été marqué par le meurtre commis en novembre 2008 par l’un de ses patients, qui avait fugué à Grenoble pour acheter des cigarettes et qui avait poignardé un étudiant ».
« Les pouvoirs publics avaient alors promis des moyens… qui ne sont jamais arrivés. Dix ans plus tard, l’hôpital est toujours debout mais il se délite, doucement », 
observe le journaliste, qui constate que « les psychiatres désertent l’hôpital […]. Sur 120 postes, plus de 20% ne trouvent pas preneurs. Parallèlement, près de 90 psychiatres exercent en ville. Et ceux-là vivent plutôt bien ».
Eric Favereau ajoute que 
« le CHS de Saint-Egrève est supposé prendre en charge tous les patients atteints de troubles mentaux du département. Leur parcours est déterminé : lorsqu’il y a urgence, on doit se rendre aux urgences générales du CHU de Grenoble où il y a une permanence psychiatrique. Il revient ensuite aux urgences de juger s’il est nécessaire d’hospitaliser le patient, ce qui ne peut se faire qu’à Saint-Egrève ».
« Mais comment faire quand il n’y a pas de lits disponibles ? Les malades attendent. C’est l’enfer. Le CHU de Grenoble déborde, les urgences encore plus. Des patients peuvent passer ainsi plusieurs jours sur des brancards, dans les couloirs. Certes, un service de dix lits d’attente existe désormais à Saint-Egrève, mais il est toujours plein », 
poursuit-il.
Moustapha Bensaadi, à la tête du pôle des urgences, indique ainsi que 
« depuis plus d’un an, c’est vraiment dur. […] Près de 60 lits ont été fermés dans notre établissement. En même temps, on a dû accueillir le secteur de psychiatrie qui était localisé dans le CHU : il est venu à Saint-Egrève, mais sans les psychiatres, qui ont voulu rester au CHU. Donc cela a débouché sur une nouvelle fermeture de lits ».
Eric Favereau continue : 
« C’est le cercle vicieux : faute de psychiatres, on ferme des lits. Moins de lits signifie plus d’attente aux urgences du CHU, donc une mauvaise prise en charge… et ainsi de suite. […] Pour autant, la nouvelle directrice de l’hôpital de Saint-Egrève, Véronique Bourrachot, […] ne veut pas désespérer. Elle affirme qu’il faut être «patient» ».
La responsable déclare ainsi que 
« l’établissement est dans une période transitoire. Il faut être vigilant. Et cela prend du temps. […] Nous connaissons un afflux de patients, c’est exact, et il manque quelques lits sur l’établissement. J’envisage d’augmenter au moins d’une dizaine de lits qui sont aujourd’hui gelés ».
La directrice ajoute qu’
« il faut travailler sur l’attractivité, pour faire venir des médecins. J’ai constitué un groupe de travail avec de jeunes professionnels, avec des internes, pour travailler sur les profils de postes, sur des parcours professionnels, travailler sur des temps partiels. Il faut rester positif ».

Date de publication : 3 mai 2018

« Stress post-traumatique : l’ecstasy proposée comme traitement ajouté à une thérapie »

Sciences et Avenir

Sciences et Avenir note en effet que « la molécule de l’ecstasy, la MDMA, administrée de manière contrôlée pour accompagner une psychothérapie, peut avoir une certaine efficacité pour les soldats en état de stress post-traumatique (ESPT), suggèrent des chercheurs dans une étude parue […] dans The Lancet Psychiatry ».
« Une étude jugée intéressante par les spécialistes, bien qu’insuffisante pour généraliser la prise de MDMA chez les personnes souffrant d’ESPT », 
note le magazine.
Il explique que 
« 26 sujets ont suivi un protocole strictement encadré. Après trois premières séances de psychothérapie d’une heure et demie chacune, ils ont pris des doses plus ou moins fortes de MDMA (30 mg, 75 mg ou 125 mg selon) lors de deux séances de 8 heures chacune, spécialement adaptées ».
« Ni les médecins ni les patients ne savaient quelle dose ils prenaient. Ils ont ensuite été suivis de pendant les 12 mois suivants : une nuit en observation, une semaine d’entretiens téléphoniques, et un débriefing lors de trois nouvelles séances de psychothérapie d’une heure et demie », 
précise Sciences et Avenir.
Le magazine note que 
« les patients ayant pris les doses les plus fortes ont vu leurs symptômes de stress post-traumatique se réduire davantage. Ainsi, alors que les sujets avaient un score moyen au CAPS-IV (indicateur officiel de l’ESPT) de 87,4 points, ce dernier a diminué de 11 points dans le groupe contrôle prenant 30mg de MDMA par jour, de 58 points dans le groupe prenant 75mg/jour, et de 44 points pour ceux dont la dose quotidienne était de 125mg/jour ».
Il relève que 
« selon les auteurs, surpris que l’effet ne soit pas dépendant de la dose administrée, cela pourrait être un hasard statistique dû au peu de patients inclus dans l’étude, ou bien au fait que la dose de 75mg/jour se révèle être la dose optimale. Mais cela ne va pas sans inconvénients ».
Les auteurs soulignent en effet que 
« tous les groupes ont fait état d’effets négatifs apparus après le traitement [dont] angoisses, maux de tête, épuisement, tensions musculaires et insomnies ». « Mais seuls 5% des 80 effets indésirables rapportés par 20 des 26 patients étaient graves, comme par exemple une envie accrue de se suicider », continue Sciences et Avenir.
Le magazine ajoute que
 « l’étude a ses limites, reconnaissent ses auteurs. Un faible nombre de personnes y ont participé : 26, dont 22 anciens combattants, trois pompiers et un policier. Néanmoins, elle laisse penser que le traitement par la MDMA « est sûr et pourrait renforcer les bienfaits de la psychothérapie », a indiqué The Lancet ».
Dans un commentaire, Andrea Cipriani et Philip Cowen, professeurs de psychiatrie à Oxford, écrivent ainsi que 
« la demande non satisfaite de traitement contre le stress post-traumatique, particulièrement chez les anciens combattants et les personnels d’urgence, ne fait pas de doute. Cependant, la possibilité de généraliser la psychothérapie assistée par MDMA pour la psychiatrie plus ordinaire reste à établir ».

Date de publication : 4 mai 2018

« Cerveaux sans corps »

Les Echos

Les Echos remarque que « certaines expériences scientifiques soulèvent plus de questions éthiques que d’autres », et relate « celle menée par le neuroscientifique Nenad Sestan et son équipe, à l’université Yale aux Etats-Unis, [qui] fait partie de celles qui suscitent – et même électrisent – le débat ».
Le journal explique que 
« les chercheurs américains, dont les travaux n’ont pas encore fait l’objet d’un article en bonne et due forme dans une revue à comité de lecture, mais ont été décrits par la « MIT Technology Review », ont en effet réussi à maintenir en vie, pendant trente-six heures, les cerveaux de plus de cent cochons fraîchement décapités dans un abattoir ».
« Des cerveaux sans corps, dont des milliards de cellules nerveuses ont continué à fonctionner temporairement grâce à un appareillage complexe de pompes à oxygène et de poches de sang artificiel maintenu à la température corporelle », 
précise le quotidien.
Il ajoute : 
« Ce qui ne veut pas dire que ces cerveaux aient maintenu une forme de conscience – Nenad Sestan lui-même se dit persuadé du contraire. Il argue que cette expérimentation, dont il ne méconnaît pas la portée éthique, pourrait permettre des avancées thérapeutiques, notamment sur la façon de rétablir la microcirculation, c’est-à-dire l’oxygénation des petits vaisseaux sanguins. Le débat est ouvert », conclut Les Echos.

Date de publication : 7 mai 2018

« Une nouvelle piste contre la dépression résistante aux traitements »

Le Figaro

Damien Mascret indique en effet dans Le Figaro qu’« un biomarqueur intracellulaire pourrait prédire le risque de rechute et déboucher sur une nouvelle famille d’antidépresseurs », selon des travaux d’équipes françaises et canadiennes, membres du réseau de psychiatrie FondaMental, parus dans Nature Medicine.
Le Dr Eléni Tzavara (Inserm, Paris), qui a mené ce travail, précise : «
 Nous nous demandions pourquoi les antidépresseurs mettent 2 à 3 semaines avant d’agir et aussi pourquoi ils sont inefficaces chez un tiers des patients traités. On s’est dit qu’il fallait peut-être aller en amont des synapses […] et remonter au cœur de la cellule ».
Le Dr Raoul Belzeaux (AP-HM, Institut des neurosciences de la Timone), remarque que 
« la dépression est une maladie multifactorielle complexe. Elle peut être très génétique ou très environnementale, sachant que l’environnement agit sur l’expression du génome (épigénétique). La voie biologique intracellulaire que nous avons découverte est assez spécifique de la part biologique de la dépression ».
Le Dr Tzavara indique que 
« c’est un mécanisme qui n’a pas encore été décrit. Il y a une dizaine d’années, des chercheurs américains s’étaient intéressés à cette voie, mais ils avaient échoué, car ils n’avaient pas les outils suffisants ».
Damien Mascret explique : 
« Ils avaient envisagé l’ensemble d’une cascade biologique alors que la clé reposait sur la voie de la protéine Elk1 (facteur de transcription) ».
Le Pr Bruno Giros (CNRS, université McGill) ajoute : «
 Cette approche chirurgicale pourrait nous permettre d’éviter les effets indésirables des antidépresseurs classiques ».
Le journaliste note ainsi qu’« en utilisant la banque de cerveau Douglas-Bell Canada (BCDBC), son équipe a constaté que Elk1 était effectivement surexprimé dans l’hippocampe (zone impliquée dans les émotions) de 30 personnes en dépression qui s’étaient suicidées, alors que ça n’était pas le cas dans celui de 22 cerveaux témoins ».

Il ajoute qu’
« à Marseille et à Montréal, ce sont des patients qui ont ensuite été intégrés à l’étude ».
Le Dr Belzeaux note :
 « On arrive à mesurer l’activité de cette voie biologique par une prise de sang, raconte, ce qui permet de suivre les variations du biomarqueur en même temps que l’évolution de la dépression ».
Damien Mascret relève que 
« les chercheurs ont alors observé que la baisse de l’activité de Elk1 témoignait de l’amélioration des symptômes chez des patients sous traitement d’antidépresseurs et d’un risque de rechute lorsqu’elle restait élevée ».
Le Dr Tzavara souligne ainsi :
 « On sait qu’Elk1 est beaucoup modifiée par le stress, il va maintenant falloir voir si cette voie est impliquée dans la susceptibilité individuelle de développer une dépression ».
Le Dr Belzeaux ajoute : 
« C’est un système dynamique, l’hypothèse est qu’un traumatisme altère Elk1, mais si le système s’adapte grâce aux ressources psychologiques de la personne ou aux antidépresseurs, l’individu va surmonter l’adversité, en revanche, s’il ne s’adapte pas, ce sera très difficile de refaire fonctionner correctement cette voie ».
Damien Mascret indique que 
« dans des modèles animaux de la dépression, les chercheurs ont déjà pu vérifier l’implication de la voie Elk1, mais aussi qu’il était possible d’agir sur cette voie grâce à un peptide, qui a fait l’objet d’un brevet ».
Les Drs Belzeaux et Tzavara concluent : 
« Le médicament agit au cœur des neurones, ce qui devrait permettre d’être plus spécifique et d’agir plus rapidement que les antidépresseurs qui agissent à la surface des cellules et peut-être en adjuvant (en association aux antidépresseurs) ».

Date de publication : 9 mai 2018

« Alcoolisme féminin : un fléau sans modération »

Libération

C’est ce que titre Libération, qui constate que « les femmes boivent trop et de plus en plus mais les pouvoirs publics ne semblent pas s’en alarmer. Les conséquences sont pourtant encore plus graves pour elles que pour les hommes ».
Le journal cite le Pr Michel Reynaud, qui 
« a été un des précurseurs français de cette nouvelle discipline qu’était alors l’addictologie. Et pour lui, l’un des faits marquants de ces dernières années est l’alcoolisme au féminin ».
Le spécialiste remarque ainsi : 
« Entre un quart et un tiers de nos patients sont des femmes. Et le plus impressionnant est la banalisation : avant, lorsque des femmes buvaient, c’était honteux, et elles le faisaient de manière cachée. Ce n’est plus le cas. Il y a une normalisation sociale. Les femmes ont le droit de se saouler, de prendre une cuite. Cela ne choque plus personne ».
Le quotidien s’interroge :
 « Combien sont-elles à trop boire en France ? «Il n’existe aucune donnée fiable. Cela varie entre 500.000 et 1,5 million, dit le Pr Reynaud, remonté contre l’indigence des pouvoirs publics en la matière. Les nouvelles autorités sanitaires n’arrêtent pas de dire qu’il faut renverser l’ordre des priorités et mettre l’accent sur la prévention. Là, rien. Pas même des discours» ».
Libération rappelle notamment que 
« l’alcoolisme au féminin est particulier, différent de celui au masculin. Il touche plus particulièrement les classes aisées, alors que c’est l’inverse pour l’alcoolisme au masculin. Sur le plan de l’âge également, la consommation d’alcool n’est pas la même : chez les hommes, elle est la plus forte vers 18 ans, chez les femmes, autour de 27 ans ».
« Ces dernières associent plus souvent que les hommes consommation d’alcool et médicaments. Et lorsqu’apparaissent des symptômes physiques (comme les tremblements) liés à une consommation excessive d’alcool, les femmes vont se rendre plus rapidement chez le médecin… sans pour autant évoquer leur problème d’alcool. Les médecins prescrivent alors assez facilement des psychotropes, sans se demander si ces problèmes sont ou non liés à une addiction. Enfin, au niveau de la fréquence de consommation, les femmes qui consomment trop d’alcool le font d’ordinaire plus régulièrement que les hommes », continue le journal.
Il ajoute que « les femmes boivent de plus en plus. Cette tendance se retrouve un peu partout dans les pays développés », 
ou encore évoque une « consommation juvénile, massive et violente, [qui] diffère de l’alcoolisme des femmes adultes, qui se cachent souvent. Les causes sont multiples : certains l’expliquent par le stress, avec la «charge mentale» qui pèse sur ces femmes, lestées par le travail, la famille, et le reste ».
Libération ajoute que 
« face à l’alcoolisme, les femmes encourent des risques spécifiques. Bien évidemment, il y a le syndrome d’alcoolisation fœtale, lorsque la femme boit à outrance durant la grossesse, avec des conséquences gravissimes pour l’enfant. Mais ce n’est pas tout. Le cerveau, le cœur, et le foie des femmes se révèlent bien plus fragiles face à l’alcool ».
« Plus récemment, des chercheurs ont noté que l’alcool, consommé même en faible quantité, augmenterait les risques de cancer. Il favoriserait en particulier le cancer du sein, selon l’Institut national du cancer (Inca) », 
poursuit le quotidien.
Libération s’interroge :
 « Mais que font les pouvoirs publics ? », et observe que « la situation est totalement déséquilibrée. Les industriels de l’alcool dépensent 450 millions d’euros par an pour faire de la pub : 100 fois plus que les campagnes de prévention. Agnès Buzyn, la ministre de la Santé, le concède et souligne combien ce problème la préoccupe. Mais les freins, y compris autour d’elle, sont nombreux ».
Le Pr Reynaud souligne ainsi : 
« Les pouvoirs publics n’ont pas pris la mesure du problème. Ils sont en retard sur tout. Nous avons, par exemple, mené une enquête sur les représentations des consommations, il en ressort que les Français connaissent mieux et perçoivent mieux la dangerosité que les pouvoirs publics ».

Date de publication : 9 mai 2018

« Vers un test pour détecter l’autisme dans les pupilles »

Sciences et Avenir

Sciences et Avenir note en effet : « Pourrait-on mettre au point un test diagnostique de l’autisme dès les premiers mois de vie ? C’est ce que suggèrent les résultats d’une étude suédoise au long cours dirigée par Terje Falck-Ytter de l’université d’Uppsala », qui vient de paraître dans Nature Communications.
Le magazine explique que 
« les chercheurs ont étudié les réflexes photomoteurs de bébés d’une dizaine de mois et ont ensuite suivi les enfants jusqu’à l’âge de 3 ans, à l’âge où le diagnostic d’autisme est effectivement posé. Ce réflexe correspond à la réponse de la pupille quand elle est exposée à des changements d’intensité lumineuse et la vitesse avec laquelle elle se contracte ou se dilate, gérant ainsi la quantité de lumière qui atteint la rétine ».
Sciences et Avenir retient que « l’étude […] révèle au moins trois choses essentielles. La première est que les enfants qui seront diagnostiqués autistes à l’âge de 3 ans auront, à l’âge de 9-10 mois, contracté leurs pupilles plus fortement que ceux qui ne seront pas atteints du syndrome. La deuxième est qu’il semble exister une corrélation entre la contraction de la pupille et la sévérité de l’atteinte autistique ».
« Enfin, la troisième est que la découverte des chercheurs suédois contredit les études antérieures, en établissant que chez les enfants après 3 ans, une fois donc le diagnostic d’autisme posé, le réflexe pupillaire est plus faible que celui d’enfants dans un groupe contrôle. Ce qui signifie que les autistes ont au début de leur vie un réflexe photomoteur plus vif que le reste de la population et que celui-ci s’inverse par la suite, devenant plus faible », 
remarque le magazine.
Il s’interroge :
 « Hypersensible au début de la vie, ce réflexe s’émousse-t-il donc par la suite d’avoir été trop sollicité ? ». Terje Falck-Ytter indique qu’« il est trop tôt pour répondre de manière aussi catégorique. Tout ce que nous voyons c’est que, par rapport à un groupe contrôle, les pupilles des autistes réagissent très fort à des stimuli lumineux en début de vie, puis très faiblement ».
Sciences et Avenir ajoute :
 « Ce travail peut-il être mis en relation avec l’une des caractéristiques des autistes qui est la difficulté à établir des contacts visuels avec d’autres personnes ? ».
Le chercheur suédois répond qu’«
 effectivement, nous avons trouvé des corrélations entre la contraction de la pupille et les difficultés de communication sociale qu’éprouvera le jeune enfant par la suite, y compris au niveau du contact visuel. […] C’est probablement un phénomène qui affecte tout le processus sensoriel et pas seulement la vision ».
Sciences et Avenir conclut que 
« pour l’instant, [Terje Falck-Ytter] estime être encore loin de pouvoir appliquer ces résultats à des tests diagnostiques à base d’un pupillomètre. Mais, dans le futur, il n’exclut pas l’idée d’utiliser cette méthode pour faciliter une détection précoce du syndrome ».

Date de publication : 11 mai 2018

« Pour vivre en bonne santé, riez ! »

Le Point

Le Point évoque le livre du Pr Gilbert Deray, chef du service de néphrologie de l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière (Paris), qui « retrace les bénéfices du rire dans la prévention comme dans la guérison de pathologies aussi graves que le diabète ou le cancer ».
Le magazine remarque ainsi : «
 On peut échapper à son destin génétique ! C’est ce qu’écrit et démontre le Pr Gilbert Deray dans un livre* passionnant où il fait état de moyens scientifiquement prouvés de vieillir en bonne santé. [Le praticien] rappelle que notre mode de vie et notre environnement ont un rôle bien supérieur à celui de nos gènes, qui ne comptent que pour 25% dans notre santé. Tout est donc possible grâce à l’épigénétique ».
« L’auteur détaille le rôle déterminant, sur la prévention et la guérison des maladies, de comportements aussi ordinaires que la lecture, l’écoute de la musique, l’exercice physique (modéré) ou encore l’alimentation. Et il insiste sur les bienfaits du rire », 
souligne Le Point.
Le magazine note que selon le médecin, 
« prendre en charge une maladie d’Alzheimer, un cancer, un infarctus du myocarde ou un diabète en ajoutant du rire au sein de l’ordonnance est une nécessité. D’ailleurs, il explique à ses patients qu’il est vital de retrouver le rire. Pour les convaincre, il leur montre l’IRM cérébrale d’une personne qui rit, «un feu d’artifice», et une autre d’un homme qui ne rit pas, «le noir total» ».
Le Point continue :
 « Le Pr Deray explique l’origine de ces bienfaits. D’abord sur les gènes. Selon les travaux d’une équipe japonaise, 15 gènes dont l’expression est activée par le rire sont également impliqués dans la réponse immunitaire. D’autres le sont dans le cycle des cellules, donc le risque de cancer, et dans les fonctions intellectuelles. «Cette modification de notre état épigénétique entraîne un cercle hormonal et immunitaire vertueux», peut-on lire. D’ailleurs, chez des patients opérés pour un cancer, la pratique de séances de rire augmente le nombre de certains globules blancs, les lymphocytes T tueurs, qui nous protègent contre les tumeurs et les infections ».
Le magazine explique que 
« le rire agit à différents niveaux dans les mécanismes de contrôle des maladies et du vieillissement. C’est pourquoi l’auteur juge urgent que l’on reconsidère sa place dans notre vie. C’est déjà le cas de la Fédération française de cardiologie et de l’American Heart Association, qui précisent que «rire vous aide à garder votre cœur en bonne santé». D’autres institutions, comme la renommée Mayo Clinic de Rochester (États-Unis), ont intégré le rire dans la prise en charge médicale des patients ».
Le Pr Deray regrette ainsi qu’« 
en France, en Europe, le rire comme instrument thérapeutique manque de considération en dehors des clowns thérapeutes pour les enfants hospitalisés ». « Sera-t-il pris au sérieux ? Il faut le souhaiter », conclut Le Point.

* Choisissez votre destin génétique, 
éd. Fayard, 406 pages, 20 euros

Date de publication : 11 mai 2018

« Le stress post-traumatique, une urgence sanitaire »

La Croix

C’est ce que titre La Croix, qui remarque que « les séquelles psychiques découlant d’une exposition à la violence sont mieux connues aujourd’hui. Mais les victimes restent encore peu prises en charge ».
Le journal revient sur 
« l’état de stress post-traumatique. « ESPT », dans le jargon médical. Trois symptômes le caractérisent : ceux qui en souffrent sont colonisés par des pensées récurrentes (souvenirs intrusifs, cauchemars), évitent tout ce qui pourrait leur rappeler le traumatisme et présentent des signes de tension constante ».
Le quotidien observe que 
« connue depuis des décennies, cette pathologie a longtemps été sous-diagnostiquée. Et, aujourd’hui encore, quand on parle «stress post-traumatique», on pense davantage aux GI de retour du Vietnam… qu’aux enfants battus. À tort. De nombreuses enquêtes de victimologie attestent de l’ampleur du phénomène et du profil varié des victimes », précisant que « les recherches se poursuivent autour de ce trouble encore en partie insaisissable ».
La Croix souligne ainsi que 
« si la prévalence de l’ESPT reste difficile à établir – tant les populations examinées diffèrent, tout comme les critères retenus –, on estime qu’environ 5% de la population a présenté, au cours de sa vie, un état de stress post-traumatique ».
« Ayant pris conscience de l’urgence sanitaire entourant cette pathologie, les pouvoirs publics promettent l’ouverture, d’ici à 2019, de dix unités dédiées à la prise en charge du psychotraumatisme », 
indique le journal.
La Croix rappelle en effet que 
« souffrir de l’ESPT, c’est présenter un risque accru de dépression, mais aussi d’addiction. C’est souvent aussi rencontrer des difficultés d’apprentissage, voire, dans certains cas, multiplier les conduites asociales ou les comportements à risque. Tout cela est parfaitement connu des spécialistes… Mais de qui d’autre ? De pas grand monde ».
Muriel Salmona, psychiatre, remarque ainsi : 
« Certaines victimes de stress post-traumatique s’isolent, d’autres versent dans la violence, d’autres présentent de graves retards cognitifs, mais, plutôt que de chercher le traumatisme à l’origine de cela, on le met sur le compte de leur personnalité, on les étiquette “psychotiques”. Bref, on les essentialise. Alors qu’au départ, il y a tout simplement une souffrance méconnue ».
Le quotidien indique que 
« l’urgence sanitaire est telle que le psychiatre et président de l’Institut de victimologie Gérard Lopez plaide pour un dépistage systématique des maltraitances ». Ce dernier souligne : « On interroge bien les patients sur leurs antécédents chirurgicaux ou allergiques, pourquoi pas sur les violences graves auxquelles ils ont déjà été exposés ».

Date de publication : 15 mai 2018

« Comment le sucre calme nos angoisses »

Le Figaro

C’est ce que titre Le Figaro, qui note : « Qui n’a jamais croqué un bonbon en cas de frustration ? Le sucre est promoteur de bien-être et d’apaisement, comme le confirment de multiples études ».
Aude Rambaud évoque un 
« effet biologique d’abord : sa consommation entraîne à la fois une augmentation de production de la sérotonine – hormone du bien-être et antidépresseur naturel – et une baisse de production de dopamine et de noradrénaline – hormones associées au stress ».
Le Dr Patrick Lemoine, psychiatre, observe ainsi que 
« les mécanismes sont parfaitement connus : quand le taux de sucre augmente dans le sang, l’insuline est libérée pour corriger ce pic. Or, elle favorise l’entrée de tryptophane dans le cerveau, un acide aminé qui participe à la synthèse de la sérotonine, et elle réduit le passage d’un autre acide aminé, la tyrosine, précurseur de la dopamine et de la noradrénaline ».
« Autant dire que sucre rime avec plaisir. Il aurait même un effet antalgique sans que l’on sache pourquoi et est recommandé chez le nourrisson avant de pratiquer un acte douloureux pour le calmer et l’apaiser », 
continue Aude Rambaud.
Le Pr Antoine Pelissolo, chef du service de psychiatrie à l’hôpital Albert-Chenevier (Créteil), précise :
 « Les individus sont en effet très sensibles au goût sucré, qui provoque du bien-être. Comme nous en avons besoin pour survivre, l’évolution a probablement fait en sorte que cet ingrédient soit une source très importante d’attractivité et de motivation afin que notre organisme fasse tout pour s’alimenter en sucre ».
Aude Rambaud aborde en outre 
« la dimension psychoaffective associée à cet aliment. Notre culture nous incite dès le plus jeune âge à le considérer comme un produit apaisant, réconfortant, comme une récompense ».
Le Pr Pelissolo relève ainsi qu’«
 il existe un lien fort entre alimentation et émotions et c’est particulièrement le cas du sucre. Il représente une valence positive qui permet de calmer des émotions négatives de peur, d’anxiété, de tristesse ».
La journaliste note de plus que 
« sa consommation est associée à des événements et des situations agréables, de partage et de convivialité ; des fêtes, des anniversaires. […] Le côté apaisant du sucre s’expliquerait également par son effet soporifique ».
Aude Rambaud explique que 
« des chercheurs ont montré en 2015 que le glucose favoriserait l’endormissement. Il agit directement sur le système de contrôle des fonctions de veille et de sommeil dans le cerveau en «éteignant» les neurones impliqués dans l’éveil et en activant ceux qui sont promoteurs du sommeil ».

Date de publication : 28 mai 2018

 

 

Revue de presse santé psy – avril 2018

 

« Le plan autisme du gouvernement mettra l’accent sur le diagnostic »

Le Monde

Le Monde indique qu’« à l’occasion de la Journée mondiale de sensibilisation à l’autisme [hier], la secrétaire d’Etat auprès du premier ministre, chargée des personnes handicapées, Sophie Cluzel, a énoncé […] l’une des ambitions du quatrième plan autisme, qui sera annoncé en «fin de semaine» ».
Elle a ainsi déclaré sur Europe 1 que 
« nous voulons pouvoir diagnostiquer les adultes qui ont des prises en charge qui ne sont pas adaptées, qui sont dans les hôpitaux psychiatriques où ils n’ont rien à faire ou alors dans des établissements médico-sociaux sans une bonne prise en charge parce que non diagnostiqués ».
Le Monde observe qu’
« «en matière de politique de l’autisme, la France n’est pas au niveau», reconnaissait récemment à l’Assemblée nationale la secrétaire d’Etat. Les familles concernées sont trop souvent exposées à un «parcours du combattant indigne de notre République», et «la France se trouve loin derrière de nombreux pays de l’OCDE en matière de recherche», soulignait-elle ».
Le quotidien note qu’
« en direction des adultes, Mme Cluzel a mis en avant l’«ambition» du gouvernement «sur le logement inclusif et sur le retour à l’emploi, parce qu’on se prive de talents colossaux en n’accompagnant pas les personnes avec autisme à l’emploi» ».
La secrétaire d’Etat a ajouté que ce nouveau plan autisme a pour but de 
« replacer la recherche au cœur de notre politique publique. […] La recherche en France n’est pas à la hauteur de ce que l’on peut attendre (…) la recherche fondamentale, mais surtout la recherche appliquée dans les méthodes n’est pas à la hauteur ».

Date de publication : 3 avril 2018

« Les couche-tard ont une mortalité plus élevée que les autres »

Sciences et Avenir

Sciences et Avenir indique en effet que « les « oiseaux de nuit », qui se couchent tard et ont du mal à émerger du lit le matin, ont un risque de mortalité plus élevé que les couche-tôt qui aiment se lever avec le soleil, selon une étude publiée […] dans Chronobiology International ».
Le magazine explique que ce travail,
 « qui a porté […] sur près d’un demi-million d’habitants du Royaume-Uni âgés de 38 à 73 ans, montre que les couche-tard ont un risque de décès, de toutes causes, de 10% plus élevé que les couche-tôt sur la période étudiée de six ans et demi ».
« Des études antérieures avaient souligné leurs taux plus élevés de maladies cardiovasculaires et de pathologies métaboliques comme le diabète. Mais cette recherche est la première à explorer le risque de mortalité, note l’Université de Surrey dans un communiqué », 
souligne Sciences et Avenir.
Malcolm von Schantz, professeur de chronobiologie à l’Université de Surrey, co-auteur de l’étude, déclare ainsi que 
« c’est un problème de santé publique qui ne peut plus être ignoré ». « Selon lui, les couche-tard devraient pouvoir bénéficier d’une plus grande flexibilité d’horaires de travail pour commencer et finir plus tard », note le mensuel.
Kristen Knutson (université Northwestern, à Chicago), autre co-auteure, ajoute : 
« Il se pourrait que les personnes couche-tard aient une horloge biologique interne qui ne correspond pas à leur environnement externe ».
Sciences et Avenir note de plus que 
« les couche-tard ont plus tendance à souffrir de troubles psychologiques, de diabète, de troubles neurologiques, gastro-intestinaux et respiratoires. Ils ont également davantage tendance à fumer, boire de l’alcool, consommer de la caféine et des drogues illégales ».
Le magazine s’interroge :
 « Est-ce qu’un couche-tard peut devenir un couche-tôt ? Selon les chercheurs, la génétique et l’environnement jouent un rôle approximativement égal sur notre tendance à être l’un ou l’autre ».
Kristen Knutson remarque ainsi :
 « Vous n’êtes pas condamnés. Sur une partie vous n’avez aucun contrôle et sur l’autre, vous pourriez en avoir ».
« Les chercheurs suggèrent de s’exposer à la lumière tôt le matin et non le soir. Il est aussi recommandé de se coucher à une heure régulière, de faire moins de choses tard et de passer la soirée avec le moins de personnes possible », 
précise Sciences et Avenir.

Date de publication : 13 avril 2018

« Risques liés à l’alcool : des médecins contre-attaquent »

Le Figaro

Le Figaro note en effet : « Instauration d’un prix plancher, taxe proportionnelle au degré d’alcool, encadrement plus strict de la publicité…Des médecins et experts de santé publique proposent 10 mesures pour limiter les dégâts de l’alcool ».
Le journal relève qu’
« après une première tribune publiée […] en mars visant à rappeler que le vin est aussi dangereux que n’importe quel alcool, 40 grands noms de la médecine et de la santé publique viennent de signer une nouvelle tribune. Cette fois, ils proposent aux autorités sanitaires dix mesures qu’ils jugent efficaces pour protéger des risques de l’alcool ».
Ces experts écrivent :
 « Nous ne sommes pas de ceux qui contestent que l’alcool, notamment le vin, fait partie de notre paysage, prennent-ils le soin de rappeler en préambule, (…) Mais nous témoignons de ses risques ».
Le Figaro rappelle ainsi que 
« chaque année, 49.000 personnes décèdent et 15.000 autres se voient diagnostiquer un cancer à cause de leur consommation d’alcool. Les boissons alcoolisées sont d’ailleurs le premier facteur d’hospitalisation en France (environ 580.000 patients pour un coût estimé à 2,6 milliards d’euros par an, selon la Cour des Comptes) ».
« L’alcoolisation maternelle est de surcroît la première cause évitable de retard mental de l’enfant. Bien que la situation se soit améliorée depuis les années 1960, la France reste l’un des pays ayant le plus fort niveau de consommation d’alcool au monde, avec un peu moins de 12 litres d’alcool pur par an et par habitant », 
ajoute le quotidien.
Le Figaro relève que 
« le gouvernement français a pour seul objectif d’augmenter la taille du pictogramme destiné à rappeler que les boissons alcoolisées sont contre-indiquées aux femmes enceintes. Le programme proposé par les signataires de la tribune est autrement plus musclé ».
« Ils commencent en douceur avec une première proposition consistant à ajouter sur les étiquettes la quantité de sucre, le nombre de calories ainsi que les grammes d’alcool contenus dans la boisson. L’objectif est d’aider les consommateurs à se repérer par rapport aux quantités maximales recommandées, fixées à 100 grammes par semaine, soit 10 verres standards », 
continue le journal.
Il indique que «
 les médecins proposent également de remplacer la mention «l’abus d’alcool est dangereux pour la santé» par «l’alcool est dangereux pour la santé» ». Le Pr Michel Reynaud, professeur de psychiatrie et d’addictologie, souligne en effet : « On le sait, l’alcool est nocif, même en petite quantité, notamment pour les gens souffrant de vulnérabilités. Certaines femmes ont plus de risque de développer un cancer du sein si elles boivent des boissons alcoolisées ».
Le Figaro ajoute que 
« très récemment, une étude a montré que le risque d’avoir certains cancers (œsophage, oropharynx et sein) augmente à partir de 10 grammes d’alcool par jour, soit l’équivalent d’un verre de vin ».
Le quotidien relève que 
« les médecins reviennent également à la charge sur l’épineuse question de la loi Évin. […] Les auteurs de la tribune demandent notamment d’interdire fermement la publicité directe et indirecte sur les supports habituels, mais aussi sur Internet et les réseaux sociaux ».
Le Pr Reynaud remarque : 
« Dans le domaine de l’alcool, la loi Évin a été démantelée, désarticulée, et les dispositions restantes ne sont pour la plupart pas appliquées, déplore. Nous souhaitons revenir à l’esprit initial de la loi, et ainsi protéger les consommateurs ciblés par les industriels du secteur, à savoir les jeunes et les femmes ».
Le Figaro note enfin que 
« la proposition la plus marquante est celle d’une taxe proportionnelle au contenu en grammes d’alcool, à laquelle s’ajoute un prix minimum de vente par unité d’alcool », puis relève que « l’idée d’une taxe n’est pas du goût de Vin et Société, le représentant de la filière viticole, qui indiquait dans un document adressé aux candidats à la présidence de la République en 2017 que «les pays fortement taxés sont parmi ceux qui connaissent le plus de phénomènes d’alcoolisation massive». Or certaines expériences ont au contraire démontré que la hausse des taxes entraîne une diminution de la consommation », continue le journal.

Date de publication : 19 avril 2018

« Les neurones se renouvellent-ils ? »

Le Figaro

C’est ce que se demande Le Figaro, qui constate que « les spécialistes continuent de débattre par publications scientifiques interposées sur la possibilité de fabriquer des neurones à l’âge adulte ».
Anne Prigent indique ainsi que 
« deux études récentes apportent des réponses contradictoires à cette question qui agite le monde scientifique depuis des décennies ». Elle explique que « la première, publiée en mars dans Nature, montre, en analysant post-mortem le cerveau de personnes à tout âge de la vie, que la neurogenèse s’interrompt après l’âge de 13 ans dans l’hippocampe ».
« Cette étude a douché l’enthousiasme des chercheurs qui, depuis une vingtaine d’années, accumulent les preuves de l’existence de la fabrication de neurones tout au long de la vie dans deux zones du cerveau : l’hippocampe, qui joue un rôle important dans la formation des souvenirs et la gestion des émotions, et le striatum, zone associée aux systèmes de la récompense et de la motivation », 
observe la journaliste.
Anne Prigent ajoute que 
« la seconde [étude], parue dans Cell Stem Cell en avril, conclut, à l’inverse, que les personnes âgées fabriqueraient autant de nouveaux neurones que des plus jeunes. Assiste-t-on à une nouvelle controverse dont le monde scientifique raffole ? ».
Le Pr Pierre-Marie Lledo, directeur du département de neuroscience à l’Institut Pasteur et au CNRS, remarque que 
« la controverse est saine en science, qui est l’art du questionnement. Et apporter une réponse, c’est souvent soulever plusieurs nouvelles questions ».
La journaliste explique ainsi que 
« la notion de neurogenèse efficace tout au long de la vie est plutôt récente. […] Il faudra attendre la fin des années 1990 pour que des études chez l’homme apportent la preuve d’une neurogenèse tardive chez l’homme ».
Le Pr Lledo note qu’
« il est encore difficile pour certains d’admettre que le cerveau continue à intégrer de nouveaux neurones. Leur principal argument étant qu’il est difficile de stocker de l’information en produisant de nouveaux neurones. Or, ces nouveaux neurones sont fabriqués dans des zones importantes, comme l’hippocampe, mais qui ne sont sans doute pas le lieu de stockage de la mémoire ».
Anne Prigent indique que 
« les travaux menés actuellement par son équipe pourraient expliquer ces derniers résultats contradictoires. En effet, l’analyse de facteurs sanguins suggère que ce processus de neurogenèse peut-être accéléré ou ralenti selon notre style de vie ».
« «La neurogenèse varie en fonction de l’activité métabolique et physique du sujet», affirme [le Pr Lledo]. Ainsi, une souris soumise à une restriction calorique verrait sa prolifération de neurones multipliée par trois ou quatre. De la même façon, ces facteurs sanguins diminuent naturellement avec l’âge, mais peuvent à nouveau s’exprimer lorsqu’on pratique une activité physique… », 
continue la journaliste.
Elle relève que «
 la quête de l’identification de la molécule sanguine responsable des effets rajeunissants a conduit l’équipe de Pierre-Marie Lledo à identifier le GDF11 comme facteur régénérant produit lors du jeûne ou d’une activité physique », puis conclut : « En attendant que le débat scientifique soit définitivement tranché, il est toujours possible de prendre soin de ses neurones, jeunes ou pas. […] En évitant la routine, en bougeant ou encore en évitant le stress et les psychotropes ».

Date de publication : 25 avril 2018

« Le taux d’autisme monte aux Etats-Unis, devenant un problème de santé publique « urgent » »

Le Monde

Le Monde constate en effet que « le taux d’autisme aux Etats-Unis devient un problème « urgent » de santé publique, alerte un rapport gouvernemental […]. Il a grimpé, pour atteindre un enfant sur 59, contre un enfant sur 68 selon de précédentes estimations ».
Le journal explique que 
« récoltées dans plusieurs Etats, les données proviennent des dossiers médicaux et d’éducation spéciale de 325.483 enfants qui avaient 8 ans en 2014. Bien que ces chiffres ne soient pas représentatifs du pays entier, les experts de la santé les considèrent comme une référence du taux d’autisme aux Etats-Unis ».
Le quotidien note ainsi que 
« ces troubles neuro-développementaux touchent 1,7% des enfants américains, contre 1,5% estimé précédemment, selon les centres américains de contrôle et de prévention des maladies (CDC). Les derniers chiffres sont «surprenants», a dit Walter Zahorodny, professeur associé de pédiatrie à l’école de médecine de Rutgers, dans le New Jersey, qui a mené l’étude dans cette région ».
Le Monde souligne que 
« la prévalence de l’autisme aux Etats-Unis était seulement de 1 sur 5000 en 1975 et n’a cessé de monter ces dernières années, augmentant de 150% depuis l’an 2000, ont ajouté les CDC. En 2014, les CDC avaient indiqué qu’un enfant américain sur 68 était autiste. Les chercheurs ne savent pas encore ce qui cause l’autisme ou pourquoi il semble augmenter ».
Le journal observe néanmoins que 
« ces changements dans la prévalence «pourraient être dus à une meilleure identification de l’autisme chez les populations minoritaires», selon les CDC qui notent malgré tout que «l’autisme reste plus susceptible d’être repéré chez les enfants blancs que chez les enfants noirs ou hispaniques». L’autisme est environ 4 fois plus courant chez les garçons que chez les filles ».
Le Monde ajoute que 
« certains facteurs semblent augmenter les risques, comme être né de parents âgés de plus de 30 ans, une maladie de la mère pendant la grossesse, des mutations génétiques ou une naissance avant 37 semaines de gestation. Il s’agit là de «vraies influences» mais «elles ne suffisent pas à expliquer le taux élevé de prévalence de l’autisme», selon M. Zahorodny ».
Le professeur de pédiatrie indique qu’
« il y a encore des risques non définis liés à l’environnement qui participent à cette augmentation significative, des facteurs qui pourraient affecter un enfant pendant son développement in utero ou liés à des complications à la naissance, ou à la période pendant laquelle il est nouveau-né. Nous avons besoin de davantage de recherche sur les déclencheurs non génétiques de l’autisme ».

Date de publication : 27 avril 2018

 

 

Revue de presse santé psy – mars 2108

 

« Psychiatrie : des « traitements inhumains » à l’hôpital de Saint-Etienne »

Le Monde Libération

Le Monde note en effet que « le Contrôleur des lieux de privation de liberté a saisi en urgence le gouvernement pour mettre fin à des violations de la dignité et des droits des patients ».
« Les termes de «traitement inhumain ou dégradant» se retrouvent aujourd’hui sous sa plume au sujet des conditions de vie de certaines personnes hospitalisées au pôle de psychiatrie du CHU de Saint-Etienne », 
explique le journal.
Le quotidien indique que 
« les constats établis lors d’une visite réalisée du 8 au 15 janvier […] sont édifiants. Faute de lits disponibles en psychiatrie, certains patients sont stockés au service des urgences. Au moment du passage du Contrôleur général, 5 patients relevant de la psychiatrie se trouvaient ainsi aux urgences générales du CHU depuis 3 ou 7 jours ».
Adeline Hazan, contrôleure générale, remarque qu’
« ils n’avaient pu ni se laver, ni se changer, ni avoir accès à leur téléphone portable ».
Le Monde observe qu’
« au total, les urgences de l’hôpital accueillaient, à la mi-janvier, 20 patients de psychiatrie, dont 13 étaient sur des brancards dans les couloirs. Sept personnes «faisaient l’objet de contentions au niveau des pieds et d’une ou des deux mains», qu’elles soient sous le régime de l’hospitalisation sans consentement ou en soins libres ».
Le quotidien souligne que 
« dans le service de psychiatrie (216 lits) de l’établissement de la Loire, la situation ne semble pas plus conforme au droit. «Une patiente non agitée mais souffrant de troubles compulsifs est ainsi placée en isolement dans sa chambre ordinaire depuis plusieurs mois, avec porte des toilettes fermée à clé et quatre sorties d’un quart d’heure autorisées par jour pour fumer», note l’autorité indépendante. En l’absence de «projet médical de pôle», l’hôpital recourt de manière abusive à «une pratique générale d’isolement et de contention» ».
Le Monde rappelle que 
« selon les règles publiées en mars 2017 par la Haute Autorité de santé, un patient susceptible d’être dangereux pour lui-même ou pour les autres ne devrait pas être enfermé plus de 12 heures et attaché plus de 6, même si des prolongations limitées sont possibles ».
« Au CHU de Saint-Etienne, l’isolement et la contention sont décidés «de manière fréquente» pour des durées de plusieurs jours », 
note le journal.
Adeline Hazan observe qu’« 
en matière de psychiatrie, le patient ne doit plus être un objet de soins, mais un sujet de droit ». Le quotidien relève qu’« elle dresse une liste de recommandations pour faire cesser «immédiatement» ces violations de la dignité et des droits des patients. Le ministère de la Santé, qui avait 3 semaines pour lui répondre avant publication au JO, ne l’a pas encore fait. En revanche le contrôleur a reçu un courrier du directeur de l’hôpital qui témoigne «d’une réelle volonté de changement» ».
Libération évoque également ces 
« «conditions indignes» au CHU de Saint-Etienne » : « Patients attachés, isolement abusif… Une visite des contrôleurs généraux des lieux de privation de liberté début janvier a révélé des pratiques «honteuses» qui se faisaient pourtant au grand jour. Des recommandations ont été transmises au ministère de la Santé », indique le journal.
Le quotidien remarque que « 
ce que décrivent les contrôleurs est ahurissant, d’autant plus qu’il a fallu le passage de ces experts pour que des personnes réagissent alors que ces pratiques se font au grand jour ».
Libération souligne que 
« dans ce CHU, la psychiatrie adulte est une discipline importante. Elle dispose de 216 lits, contre 14 lits et 64 places pour la pédopsychiatrie. Et il n’y a pas de manque criant de personnel. En tout cas, le parcours de soins se veut précis : en dehors des hospitalisations programmées, tous les patients sont pris en charge, au départ, par les urgences ».
« Seulement voilà, selon le rapport, «ce jour-là, les contrôleurs ont constaté la présence, aux urgences générales du CHU, de 20 patients relevant de la psychiatrie en attente de places. Treize de ces 20 patients attendaient, allongés sur des brancards dans les couloirs des urgences. Sept patients faisaient l’objet de contention au niveau des pieds et d’une ou des deux mains. Ces sept personnes se trouvaient aux urgences depuis des durées allant de 15 heures à 7 jours» », 
note le quotidien.
Libération relève : «
 Peut-être était-ce en raison de leur pathologie ou de leur dangerosité ? En aucun cas. «Aucun de ces patients ne présentait d’état d’agitation, certains demandant juste à pouvoir être détachés, sans véhémence, dans une forme de résignation et d’acceptation». Plus effrayante encore, l’indifférence ambiante : «Les contentions étaient visibles de toute personne circulant dans les couloirs des urgences […] Les entretiens avec les médecins et infirmiers, comme la délivrance des traitements, s’effectuaient sans aucune confidentialité» ».
Le journal continue : 
« Les urgences sont-elles un cas à part ? Négatif. Les contrôleurs découvrent des pratiques qui semblent être institutionnalisées. Ainsi, «toute personne admise en soins sans consentement est systématiquement placée sous contention». Sans aucune raison. Dans les services d’hospitalisation, rien ne va mieux, sans que nul ne s’en offusque. On voit «une pratique générale d’isolement et de contention dans les unités d’hospitalisation complète ne répondant pas aux exigences législatives et réglementaires» ».
« Certaines unités ont même mis au point des «périodes d’isolement régulières, de plusieurs semaines». Sans oublier ces patients, en hospitalisation libre, qui se retrouvent isolés et attachés, ce qui est totalement illégal », 
observe le quotidien.
Libération cite aussi Adeline Hazan, qui remarque :
 « Nous sommes désarçonnés. Car ce sont des équipes qui se sont montrées ouvertes, comme d’ailleurs la direction de l’hôpital. Dès qu’ont été débattues leurs pratiques, elles ont convenu que cela n’allait pas, et elles sont prêtes à les modifier rapidement ».

Date de publication : 1er mars 2018

« L’euthanasie revient sur le devant de la scène »

Le Parisien Le Monde La Croix

Le Parisien note en effet que « 156 députés, en majorité LREM, réclament une loi en faveur de l’aide active à mourir pour 2018, dans une tribune parue dans Le Monde. La bataille sur ce sujet sensible est repartie ».
Le journal observe ainsi :
 « «Sortir de l’hypocrisie», «droit au choix», «des malades implorent ce soulagement». Il était d’usage de rencontrer ces mots, appelant à une loi sur la fin de vie pouvant aller jusqu’à l’euthanasie active… chez les militants. Ce champ lexical est désormais employé par 156 députés. Soit plus du quart d’entre eux, pour la plupart issus de la majorité LREM-MoDem, dans une tribune […] intitulée «Euthanasie : allons plus loin avec une nouvelle loi» ».
Le Parisien rappelle que 
« cette alternative n’est actuellement pas possible en France pour les malades dont le pronostic vital est engagé à court terme et dont la souffrance est réfractaire aux traitements ».
Le quotidien précise ce que 
« prévoit, pour eux, la loi dite Leonetti-Clays de 2016 chargée de suppléer les manquements de la loi Leonetti de 2005. Associée à une analgésie qui supprime la sensibilité à la douleur, une sédation «profonde et continue» peut accompagner le patient jusqu’à la mort, après l’arrêt des traitements. C’est le «dormir avant de mourir pour ne pas souffrir» de l’ancien député LR, Jean Leonetti ».
Le Parisien ajoute : 
« L’aide active à mourir est-elle pour demain ? Le président de la République, Emmanuel Macron, ne s’est pas prononcé pour l’instant sur cette question ».
Dans un article intitulé 
« Fin de vie : 156 députés font pression pour une nouvelle loi », Le Monde s’interroge : « Y aura-t-il dans les 12 prochains mois une majorité suffisante à l’Assemblée nationale pour voter une loi autorisant une aide médicale active à mourir sous certaines conditions ? Deux ans après l’adoption de la loi Claeys-Leonetti instaurant un droit à la sédation profonde et continue pour les malades en phase terminale, le débat pourrait de nouveau avoir lieu dans l’Hémicycle avec un rapport de force inédit ».
Le quotidien explique ainsi que 
« 156 députés, dont 122 étiquetés La République en marche (LRM), demandent qu’une nouvelle loi soit adoptée «sans délai» ». Ils écrivent notamment qu’« il convient de donner aux malades en fin de vie la libre disposition de leur corps et, c’est essentiel, de leur destin. C’est pourquoi nous, députés issus d’horizons différents, proposons de légiférer en ce sens au cours de l’année 2018 ».
Olivia Grégoire, porte-parole du groupe LRM, observe de son côté : 
« Il y a beaucoup de parlementaires mobilisés, soit d’anciens professionnels de santé, infirmiers et médecins, soit des parlementaires qui ont vécu, comme moi, cette épreuve de vie douloureuse en accompagnant leurs proches ».
La Croix relate aussi cette 
« offensive des partisans de l’euthanasie à l’Assemblée ». Le journal évoque ainsi cette « tribune réclamant l’ouverture d’une «aide active à mourir» dans la loi française. Parmi ses signataires, l’ancien premier ministre Manuel Valls et 155 députés très majoritairement issus des rangs de LREM. «Il n’est plus raisonnable d’attendre davantage, d’observer sans réagir les souffrances physiques et psychiques de nombre de ces Français», peut-on y lire. Le texte […] a été élaboré par le député Jean-Louis Touraine (LREM), auteur d’une proposition de loi sur la fin de vie ».
Le quotidien note que le député 
« se défend de vouloir pousser l’exécutif à agir dans le sens qu’il souhaite. «La tribune n’a aucune intention de mettre la pression, mais de permettre aux gens de réfléchir», affirme-t-il. De son côté, le gouvernement temporise et renvoie à l’été. «Tant que les états généraux ne seront pas terminés, nous ne nous prononcerons pas», fait-on savoir dans l’entourage d’Agnès Buzyn. Dernièrement, la ministre de la Santé a plusieurs fois répété qu’elle ne souhaitait pas une nouvelle législation sur «un sujet éminemment compliqué» ».
La Croix observe par ailleurs que 
« les représentants du milieu des soins palliatifs ne cachent pas leur malaise » et cite notamment Marie-Dominique Trébuchet, vice-présidente de la Société française d’accompagnement et de soins palliatifs (Sfap), qui remarque que « ce texte est publié alors que la loi Claeys-Leonetti est loin d’être complètement mise en application. […] La pratique éthique n’est pas, comme le sous-entend le député Touraine, d’encadrer l’euthanasie, mais au contraire d’accompagner et de soulager les patients en fin de vie ».

Date de publication : 1er mars 2018

« La psychiatrie française est-elle « inhumaine » et « dégradante » ? »

La Croix

C’est la « question du jour » que pose La Croix. Le journal note en effet que « la contrôleuse générale des lieux de privation de liberté, Adeline Hazan, s’alarme […] des conditions «indignes» d’accueil des patients relevant de la psychiatrie au CHU de Saint-Étienne. Depuis plusieurs années, cette instance multiplie les alertes sur la psychiatrie ».
Adeline Hazan déclare ainsi :
 « Lors de notre visite, nous avons constaté la présence [aux urgences du CHU de Saint-Etienne] de 20 patients relevant de la psychiatrie : 13 d’entre eux étaient allongés sur des brancards, dont 7 étaient attachés au niveau des pieds et d’une ou deux mains. Cinq d’entre eux étaient aux urgences depuis plus de 3 jours et un depuis 7 jours. Ils n’avaient pas pu se laver ni se changer ni avoir accès à leur portable ».
« Ces patients ne présentaient pas d’agitation particulière, ce qui rend scandaleux ce recours à la contention, qui ne doit être utilisée qu’en cas de danger pour soi-même ou pour autrui. À la suite de notre signalement, la direction du CHU a réagi avec rapidité, sans nier la gravité des faits et en prenant des mesures pour y mettre un terme », 
indique la contrôleuse générale des lieux de privation de liberté.
Elle ajoute qu’«
 à ce jour, nos services ont visité environ 50% des hôpitaux psychiatriques en France. Tous ne sont pas confrontés à ces dérives. Mais, de manière générale, on constate une banalisation du recours à la contention ou de la mise à l’isolement des patients. Ces mesures peuvent se justifier dans certains cas mais de façon encadrée, contrôlée et limitée dans le temps. Or, trop souvent, on voit des équipes qui attachent ou qui isolent sans vraiment réaliser qu’il s’agit là de mesures attentatoires à la liberté ».
Adeline Hazan relève que « dans certains établissements, les chambres d’isolement ne sont pas équipées d’un bouton d’appel. Quand les patients veulent solliciter un soignant, ils tapent contre les murs ou, quand ils sont attachés, sont obligés de crier. Voilà bien des situations qui, comme pour ces patients de Saint-Étienne, sont inhumaines et dégradantes au sens de la Convention européenne des droits de l’homme. Et, oui, dans certains cas, les hôpitaux psychiatriques sont maltraitants ».

De son côté, Stéphane Bourcet, président de l’Intersyndicale de défense de la psychiatrie publique (Idepp), déclare que 
« nos pratiques sont très encadrées et visent à protéger les patients ».
Le responsable souligne que 
« les hôpitaux psychiatriques sont confrontés à un manque de moyens humains qui rend plus difficile la prise en charge des patients. […] La baisse des tarifs complique aussi notre travail. Mais on ne peut laisser dire que la psychiatrie est maltraitante ou inhumaine en France. Des dérives peuvent exister ici ou là mais, dans la très grande majorité des cas, les équipes travaillent dans le respect des droits et de la liberté des patients ».
Stéphane Bourcet ajoute :
 « Il faut en finir avec cette idée qu’on attacherait les patients pour le plaisir ou qu’on les mettrait à l’isolement par facilité. Aujourd’hui, la contention et l’isolement sont encadrés par une loi de janvier 2016 et par des recommandations de la Haute Autorité de santé (HAS). Ce sont des actes qui doivent être réalisés sur prescription médicale. Toute personne chez laquelle une contention est mise en place doit être réévaluée toutes les 6 heures. Et, pour une personne à l’isolement, c’est toutes les 12 heures ».
Il indique qu’
« il faut aussi comprendre que, dans certains cas, certaines pathologies peuvent donner lieu à des éclosions délirantes et hallucinatoires, avec des accès de violence parfois très difficiles à maîtriser ou stabiliser. Prendre en charge un patient qui souffre de psychose est parfois très complexe et il faut éviter de faire des raccourcis. Un patient qui crie ou qui tape, cela peut aussi s’expliquer par un état difficile à maîtriser ».
« Bien sûr, on peut toujours progresser. Mais, franchement, la psychiatrie aujourd’hui n’est plus celle que j’ai connue quand j’ai commencé mes études. […] Sur la mise en pyjama, là aussi on a avancé. Par le passé, cela pouvait faire partie de l’arsenal des soins. Aujourd’hui, c’est quelque chose qui appartient au passé », 
continue Stéphane Bourcet.

Date de publication : 2 mars 2018

« Hypocondriaques, soignez-vous »

Le Parisien

Le Parisien se penche sur l’hypocondrie : « Véritable pathologie, trop souvent moquée, elle se caractérise par «un souci exagéré de sa santé qui peut aller jusqu’au délire, lâche Michèle Declerck, psychologue et sophrologue, auteur de l’Hypocondrie (Ed. In Press), paru ce mois-ci. Les malades ont une vision apocalyptique de leur propre corps dont ils ne savent pas quel sort il va leur réserver» ».
Le journal s’interroge : 
« Combien sont-ils ? Difficile à dire. Une dernière étude Ifop Capital de 2014 avançait déjà un chiffre édifiant : près de 13% de la population française serait touchée ».
Michèle Declerck,
 « dont 75% des patients sont hypocondriaques », remarque qu’« on est presque tous préoccupés par notre santé, c’est un mal de société. Mais la plupart sont des hommes bien portants de 35 à 40 ans qui ont été surprotégés par leur mère. Evidemment, il y a plusieurs degrés ».
Le Parisien note ainsi que 
« l’hyper-fréquentation des cabinets médicaux doit alerter » et « explique comment sortir de cette spirale infernale ».
Le journal évoque 
« le sport comme diversion » : « L’hypocondriaque a une vision médicalisée de son corps. «L’effort permet, au contraire, de l’associer à la performance», explique Michèle Declerck. Mais aussi de détourner son attention de cet état d’hypervigilance. Une activité que recommande également le psychiatre Antoine Pelissolo, chef de service à l’hôpital Henri-Mondor, à Créteil ».
Ce dernier observe : «
 S’il voit qu’il est, par exemple, capable de courir, il aura une meilleure maîtrise de son corps. C’est un moyen de retrouver confiance en soi et de ne pas se sentir toujours vulnérable. ».
Le Parisien conseille en outre : 
« Fuyez Internet », notant que « les médecins le martèlent, la consultation des sites médicaux est un «grand pourvoyeur de malades», s’indigne Michèle Declerck, et les forums, «des pousse-au-crime». Un mal de tête devient le symptôme d’un AVC, une crampe à la jambe, d’une phlébite, à l’estomac, d’un ulcère. Ils entretiennent les hypocondriaques dans leur quête médicale, dans l’autodiagnostic et la hantise de la mort. Et répondent à leur fascination pour la médecine ».
Le quotidien relève que 
« Michèle Declerck conseille aussi d’éviter de lire les faits divers, sources de panique ». La psychologue remarque ainsi : « J’ai eu une recrudescence de consultations dans mon cabinet après la mort de Johnny et de France Gall. Forcément, les gens se disent : Comment une personne riche qui a les moyens de se soigner n’a pas pu être sauvée ? ».
Le journal conseille enfin :
 « Faites-vous aider », soulignant qu’« un médecin peut vous expliquer que les petits maux font partie du quotidien, que ce sont des signes normaux et non les symptômes d’une maladie grave. Les hypocondriaques ont souvent perdu un proche ou sont confrontés dans leur entourage à des pathologies lourdes, il faut donc les rassurer ».

Date de publication : 5 mars 2018

« La PMA ouverte à « toutes » ? »

La Croix

La Croix fait savoir que « pendant 3 semaines, [le journal] va examiner les questions qui seront débattues tout au long des états généraux de la bioéthique lancés en janvier par le Comité consultatif national d’éthique (CCNE) ».
Le quotidien évoque 
« la première d’entre elles, la PMA », relevant que « les enjeux de l’ouverture de la procréation médicalement assistée aux couples de femmes et aux femmes seules sont multiples, allant bien au-delà de la seule question de la procréation ».
Le journal remarque ainsi que 
« l’extension de la PMA aux couples de femmes et aux femmes seules est assurément l’un des sujets les plus débattus et emblématiques de la révision des lois de bioéthique qui doit être présentée à l’automne par le gouvernement. De fait, évoquer la légalisation de ce que les uns appellent «la PMA pour toutes» et les autres «la PMA sans père» fait figure de marqueur, car touchant à un certain nombre de paradigmes qui vont du rôle de la médecine à la place du père, en passant par la gratuité des produits du corps humain… ».
La Croix évoque notamment 
« le passage d’une médecine qui soigne à une médecine qui satisfait une demande d’enfant. La PMA est aujourd’hui uniquement accessible aux couples formés d’une femme et d’un homme pour pallier une infertilité pathologique ou pour éviter la transmission d’une maladie. L’étendre aux couples de femmes et aux célibataires revient à prendre en compte des critères «sociétaux», en dehors de toute demande médicale ».
Le journal cite le Dr Bertrand Galichon, président du Centre catholique des médecins français (CCMF), qui 
« craint une «instrumentalisation de la médecine» ». Il déclare : « On exigerait de la médecine qu’elle réponde à un désir, en évacuant toute notion de réparation. […] Nous passons peu à peu d’une obligation de moyens à une obligation de résultats : les médecins sont sommés d’obtenir des résultats quelles que soient la biologie du patient, son histoire, sa liberté ou sa personnalité ».
Nicolas Faget, porte-parole de l’Association des parents gays et lesbiens (APGL), indique quant à lui : 
« Il s’agit de réparer une infertilité sociale. Un couple de femmes est dans un état d’infertilité sociale et devrait donc pouvoir accéder à la technique d’assistance médicale à la procréation comme les couples hétérosexuels. C’est une question d’égalité ».
La Croix relève en outre que 
« pour nombre de juristes, l’ouverture de la PMA aux couples de femmes et aux femmes seules aurait surtout un impact sur la définition de la filiation », ou encore note que « l’ouverture de la PMA risque aussi d’avoir des conséquences concrètes. Les dons de sperme sont déjà insuffisants par rapport à la demande. Les couples recourant à une procréation assistée avec donneur doivent parfois attendre jusqu’à 18 mois. Si la pression s’accroît, la tentation sera forte de rémunérer ces dons, aujourd’hui régis par le principe de la gratuité ».
« Autre question : la PMA sera-t-elle remboursée aux couples de femmes et aux femmes seules, comme elle l’est aux autres couples ? », 
continue le journal.

Date de publication : 12 mars 2018

« Comment se balader en forêt améliore votre santé »

Le Parisien

Le Parisien remarque en effet : « Saviez-vous que se promener dans les bois peut être bon pour notre métabolisme ? C’est ce qu’explique le biologiste [japonais] Qing Li dans son nouveau livre. Celui qu’on présente au pays du Soleil Levant comme le pape des arbres publie « Shinrin Yoku »* (en français « les Bains de forêt »), un ouvrage grand public traduit en 35 langues ».
Le journal explique que 
« le scientifique y raconte comment lui et ses équipes ont prouvé que la fréquentation des arbres diminuait le taux de cortisol, un indicateur de stress, donnait un coup de fouet à notre système immunitaire et même augmentait les cellules tueuses (NK), ces protéines qui protègent notamment contre le cancer… ».
Le Parisien précise que 
« tout a commencé quand, en 1982, le ministre japonais de l’Agriculture lance un programme de recherche sur les « bains de forêt », un rituel de la culture nippone. Depuis, des centaines de cobayes ont vu leur sang, urine, temps de sommeil soupesés, décortiqués, analysés après des excursions au milieu des futaies tandis que les sites de soins fleurissaient au milieu des forêts l’archipel ».
Le journal s’interroge : 
« Comment les arbres peuvent-ils nous faire autant de bien ? Grâce aux huiles naturelles « phytoncides », répond le Pr Qing Li. Il s’agit de défenses naturelles que les grands végétaux libèrent « pour se protéger des bactéries et champignons ». […] On observe les premiers effets dès la première demi-heure en forêt. Qing Li conseille d’y passer au moins 2 heures par mois ».
Le Parisien note que 
« la thérapie par les arbres – ou sylvothérapie – n’est pas une nouveauté en France. […] Mais les forêts redeviennent à la mode ». Jean-Marie Desfossez, organisateur de cette version française de « Shirin Yoku », remarque ainsi : « Depuis un an, je vois un engouement que je n’avais pas anticipé. […] Peut-être que nous, humains, avons besoin de revenir à ce milieu qui nous a nourris et dans lequel nous avons évolué des millions d’années ».
Dans un entretien, le Pr Qing Li précise : 
« À travers nos recherches, nous avons montré que les arbres ont des effets mesurables sur la santé humaine. Pour le prouver, nous avons mis au point plusieurs expériences. Nous avons par exemple immergé 12 cobayes dans un bain de phytoncides (NDLR : les molécules émises par les arbres pour se défendre) pendant 3 jours. À la fin, tous les individus testés présentaient une activité de leurs cellules anticancer beaucoup plus importante. Et un niveau de toxine bien plus bas ».
Le biologiste ajoute que
 « les « bains de forêts » ne relèvent pas de la culture, mais de la science ! Ils peuvent être bénéfiques pour tous. D’ailleurs, d’autres pays que le Japon ont déjà ouvert des centres de sylvothérapie. C’est le cas en Chine, Corée, aux États-Unis ou en Finlande. Pourquoi pas en France ? ».
*« Shinrin Yoku, l’art et la science du bain de forêt », 
de Qing Li, First éditions, 320 p., 17,95 €.

Date de publication : 15 mars 2018

« Comment vaincre les insomnies »

Le Parisien

Le Parisien observe qu’« alors que la 18e Journée du sommeil se tient aujourd’hui, l’Institut qui est dédié à nos nuits (INSV pour Institut national du sommeil et de la vigilance) relève que 73% des Français se réveillent la nuit et alerte plus spécifiquement cette année sur le sommeil des jeunes ».
Le journal explique ainsi que 
« l’étude […] menée sur 1014 15-24 ans conclut que 88% s’estiment en manque de sommeil. La faute notamment aux écrans desquels ils ne décrochent pas, même une fois couchés ».
Joëlle Adrien, présidente de l’INSV, rappelle que 
« le cerveau opère en dormant un grand nettoyage, éliminant les déchets qui s’accumulent. S’il y a grève des éboueurs, le moteur s’encrasse. Une nuit sans dormir ça va, mais trop, cela créer des dégâts ».
« Sans compter qu’au-delà de la fatigue immédiate, d’une baisse de la réactivité, d’une irritabilité, le manque de sommeil a un vrai impact sur notre santé générale, rendant notre organisme moins résistant aux bactéries », 
ajoute le quotidien.
Le Parisien souligne qu’
« il existe pourtant des clés à tourner au quotidien pour tenter d’en finir avec les insomnies. Trois grands médecins spécialistes nous livrent cinq trucs et astuces pour faire redonner au sommeil la notion de plaisir et de sécurité qu’il mérite ».
Le quotidien évoque tout d’abord une 
« bonne température, mais [une] couette séparée ». Le Dr Adrien remarque ainsi qu’« il faut oser aborder le sujet, car une mauvaise cohabitation nocturne a un impact sur le sommeil ».
Le quotidien souligne que 
« la piste du «chacun sa couette», en vogue dans les pays nordiques «ne doit plus être taboue», renchérit François Duforez. Docteur en médecine du sport et du sommeil à l’Hôtel-Dieu (AP-HP), il insiste sur la nécessité de transformer la chambre à coucher en lieu «propice à un bon endormissement» ».
« Ne pas y loger ses animaux la nuit, avoir une bonne literie, retourner son réveil pour ne pas subir sa lumière, mettre un chiffon sur les écrans de veille, notamment s’ils sont bleus (créant ainsi des messages d’alerte au cerveau pour qu’il se réveille) et maintenir une température à 18-20° font partie des bons gestes à adopter », 
continue Le Parisien.
Il poursuit : 
« Insomnies riment avec stress, angoisse, sentiment d’insécurité personnel et/ou professionnel. La sophrologie est l’une des voies royales pour «maîtriser sa respiration et se concentrer sur des idées plaisantes», décrypte le Pr Damien Léger. Il la développe sous forme de cinq séances espacées d’une semaine au centre du sommeil et de la vigilance qu’il dirige à l’Hôtel-Dieu ».
Le Parisien conseille en outre de 
« respecter le «couvre-feu» digital ». Le Dr Adrien rappelle qu’« il ne faut pas dormir avec son portable, tablette, écran dans sa chambre, rappelle. Ils n’ont pas leur place dans le lit, fait pour dormir. Donner des indications contraires à son cerveau, c’est s’assurer une insomnie. Nous devons aussi nous imposer un couvre-feu digital une heure avant de se coucher ».
Le journal évoque le sport, 
« même le soir », relevant que « les spécialistes sont unanimes : pas de bon sommeil sans l’activité physique régulière qui va doper le cerveau. A faire si possible en plein air pour s’exposer à la lumière naturelle ».
Le quotidien conseille enfin 
« des sucres lents pour alimenter les rêves ». Le Pr Léger indique que « les glucides et sucres lents sont bons le soir, que ce soit des pâtes, du riz, des desserts, des bananes. Et n’oubliez pas de boire de l’eau ».

Date de publication : 16 mars 2018

« Autisme : vers un premier traitement ? »

Les Echos

Yann Verdo s’interroge dans Les Echos : « Un premier traitement contre l’autisme va-t-il bientôt voir le jour ? Yehezkel Ben-Ari y croit, et se démène pour y parvenir ».
Le journaliste explique qu’
« à 74 ans, ce neurobiologiste spécialiste des courants électriques circulant dans le cerveau, à l’état normal ou pathologique, a gardé l’ardeur de ses jeunes années dans son combat contre ce trouble du développement affectant, sous une forme ou sous une autre, un enfant sur 100 ».
Yann Verdo indique que 
« son arme s’appelle la bumétanide, un simple diurétique développé au début des années 1970 par les laboratoires Roche. Couramment utilisé pour réduire les œdèmes ou lutter contre l’hypertension, ce médicament semble avoir un impact positif sur les troubles du spectre autistique ».
« C’est du moins ce qu’il apparaît à la lecture d’une étude publiée le 26 février dans Nature Scientific Reports et réalisée en collaboration avec l’experte en imagerie cérébrale Nouchine Hadjikhani (Harvard Medical School) et le pédopsychiatre et neuroscientifique Eric Lemonnier (CHU de Limoges) », 
précise le journaliste.
Il explique que 
« dans cette expérience, il a été demandé à 8 autistes Asperger (capables de s’exprimer normalement) de fixer la région des yeux de visages humains (une croix centrée sur la pupille était censée les aider à focaliser leur regard sur ce point précis). Pendant qu’ils se livraient à cet exercice, Nouchine Hadjikhani les soumettait à un examen d’imagerie cérébrale. Dans le viseur de la radiologue, l’activité de l’amygdale, cette structure du système limbique jouant un rôle central dans les émotions, et notamment la peur ».
Yann Verdo relève que 
« les résultats ont été nets et conformes aux attentes des trois chercheurs : alors que chez les sujets du groupe contrôle ce « contact visuel forcé » entraînait une hyperactivation de l’amygdale, témoin de la peur qu’éprouvent les autistes à regarder quelqu’un dans les yeux, chez ceux qui avaient préalablement été traités pendant 10 mois à la bumétanide cette hyperactivation était nettement réduite. Le protocole a pu également mettre en évidence que ceux-ci, même lorsqu’ils n’étaient soumis à aucune contrainte, regardaient plus spontanément les autres dans les yeux ».
« Un progrès essentiel quand on sait que l’une des principales difficultés auxquelles se confrontent les autistes réside précisément dans cette peur du contact visuel », 
note le journaliste.
Il souligne que «
 cela fait bien longtemps que Yehezkel Ben-Ari et Eric Lemonnier explorent cette piste de la bumétanide, d’abord sur les animaux, puis sur les humains. Les deux hommes se sont d’ailleurs associés pour créer la société Neurochlore, une biotech dans laquelle les laboratoires Servier ont récemment décidé d’investir une vingtaine de millions d’euros ».
Yann Verdo relève que la biotech 
« va pouvoir lancer, en septembre prochain, un essai clinique de phase III – dernière étape avant la commercialisation – qui portera sur environ 400 enfants autistes recrutés dans 6 ou 7 pays européens et suivis dans une quarantaine de centres. Il devrait prendre «au moins 3 ans» avant de livrer ses résultats définitifs ».

Date de publication : 19 mars 2018

« Dans la tête d’un schizophrène »

La Croix

La Croix fait savoir que « l’Association des journées de la schizophrénie propose à travers un film de s’immerger dans la tête d’un malade pour mieux connaître, et éventuellement reconnaître chez un proche, les symptômes de ce trouble mental ».
Le journal remarque ainsi : 
« Antoine, âgé d’une vingtaine d’années, participe à un repas de famille. Il se présente comme un schizophrène qui a eu la chance d’être diagnostiqué assez tôt. Aujourd’hui, grâce aux traitements, il vit comme les autres, « joue au basket, fait du piano, sort avec ses copains ». Ces images introduisent le court film interactif Un repas de famille, mis en ligne par l’Association des journées de la schizophrénie ».
La Croix continue : 
« On découvre sur son ordinateur comment la schizophrénie altère la perception qu’a Antoine de son environnement. Ainsi, quand on maintient la barre « espace » appuyée, on se retrouve dans la tête d’un malade sans suivi thérapeutique, qui voit des personnages malveillants et dangereux pour lui ».
« Quand on relâche cette barre espace, on va dans la tête de celui qui bénéficie d’un traitement et qui décrit les tics, manies, travers et excès de sa famille de façon humoristique, et parfois tendre. À travers cette expérience immersive, on passe ainsi d’une ambiance assez apaisée à un contexte angoissant avec des images floues, saccadées et des couleurs irréelles », 
remarque le quotidien.
Nicolas Franck, psychiatre au centre hospitalier Le Vinatier, à Bron (Rhône), observe qu’
« avec ce film, on se met dans la perspective de la personne schizophrène et on observe le désarroi qui est le sien. Mais il reste impossible de dire ce qui se passe dans la tête d’une personne atteinte de cette maladie. C’est à elle de l’exprimer, car la schizophrénie a des causes multiples, qui provoquent des troubles divers ».
La Croix précise enfin que 
« l’objectif de cette campagne de sensibilisation est notamment de combattre les idées reçues », Nicolas Franck relevant que « la principale, c’est que ces personnes ne peuvent pas vivre normalement, et notamment ne peuvent pas travailler. C’est faux, car si on les accompagne, elles le peuvent ».

Date de publication : 19 mars 2018

 

« Le « déjà-rêvé », un mystérieux phénomène vécu par les épileptiques »

Sciences et Avenir

C’est ce que titre Sciences et Avenir, qui fait savoir que « des neuroscientifiques français ont étudié cette étrange expérience qui consiste à revivre un rêve en plein état de veille. A la fois similaire et très différent du fameux « déjà-vu » ».
Hugo Jalinière indique ainsi : « Revivre un rêve alors qu’on est éveillé, c’est la très étrange expérience que font certains épileptiques lorsqu’une crise se déclenche. A la fois proche et très différente du « déjà-vu » qui est une sensation subjective de familiarité vis-à-vis d’une situation objectivement nouvelle, le « déjà-rêvé » s’apparente lui à une réminiscence de rêve ».
« Ce phénomène est bien plus rare que le « déjà-vu » mais il fait partie de ces phénomènes cérébraux singuliers à même de nous éclairer sur le fonctionnement du cerveau. En l’occurrence, sur ce qu’il se passe dans celui des patients épileptiques », 
observe le journaliste.
Il explique qu’« une équipe de chercheurs français du CHU de Toulouse, du centre de recherche Cerveau et Cognition (CNRS) et de l’université de Nancy s’est attelée à proposer une classification des différents types de « déjà-rêvé » rapportés », selon une étude parue dans Brain Stimulation.
Jonathan Curot, premier auteur, remarque que « c’est un phénomène qui a longtemps été amalgamé avec le « déjà-vu ». Mais le déjà-vu est dépourvu de contenu mental, c’est une sensation de familiarité qui ne se traduit pas par des images dans la tête ».
Hugo Jalinière note qu’« au contraire, le « déjà-rêvé » peut se caractériser par une série d’images voire de sons : « les patients revoient ce qu’ils ont déjà rêvé lorsque leur crise se déclenche » ».
Le journaliste indique que « les chercheurs ont travaillé sur 42 cas de patients dont les expériences étaient déclenchées lors de stimulations électriques cérébrales appliquées en différents endroits de la région temporale interne du cerveau. Une procédure effectuée dans une logique d’évaluation des fonctions neurologiques avant une chirurgie ».
Il note que « les chercheurs ont établi trois entités bien distinctes en fonction de la phénoménologie du contenu mental qui survient ». Jonathan Curot précise : « On a d’abord le rêve très précis, qui s’apparente à un souvenir épisodique. Le patient est capable de dire que les images qui surgissent viennent d’un rêve qu’il a fait deux ou trois jours auparavant, et d’en relater des éléments narratifs précis ».
Hugo Jalinière ajoute qu’« une deuxième catégorie comprend les patients rapportant une réminiscence, « mais avec un contenu mental assez pauvre, lacunaire, et ne sachant pas précisément quand s’est déroulé le rêve, ni où il prenait lieu ». Enfin, il y a « l’état de rêve », c’est ce qui se rapproche le plus d’un « déjà-vu » : « les patients sont comme dans un rêve, mais sans contenu mental précis » ».
Jonathan Curot souligne que « ces phénomènes induits nous donnent beaucoup d’informations dans l’étude des processus à l’œuvre dans une crise d’épilepsie, il est important de mieux les caractériser. Ça peut conduire aussi d’autres médecins et chercheurs à mieux rechercher ce genre de phénomènes, mieux interroger les patients sur le vécu de leurs crises ».

Date de publication : 23 mars 2018

 

Fin de vie :« La grande difficulté des soignants face à la douleur des familles »

Le Figaro

Le Figaro publie un reportage à l’hôpital Necker-Enfants malades (Paris) et à l’hôpital Antoine-Béclère (Clamart), relevant : « Comment accompagner des parents qui vivent dans leur chair la souffrance de leur enfant malade ? Comment expliquer à des familles qui sont au désespoir et qui veulent croire à la poursuite de traitements que l’équipe médicale les juge inutiles et déraisonnables ? ».
Le Dr Laure de Saint Blanquat, pédiatre réanimateur à Necker, observe ainsi que 
« grâce à la médecine moderne, nous soignons et guérissons des enfants très malades, mais nous pouvons aussi provoquer d’importantes souffrances ».
Le journal remarque que 
« pourtant, dans ce service [de réanimation pédiatrique] aux murs et plafonds décorés de fresques féeriques, le tragique et la douleur se font presque oublier. À travers les alarmes des machines, on peut entendre des rires d’enfants qui jouent avec les magiciens et les clowns venus les divertir ».
« Si la grande majorité de ces petits patients quitteront l’hôpital en bonne santé, ce sont bien sûr les décès qui marquent les équipes soignantes. Surtout s’ils surviennent quand au fil du temps un climat de tension s’est installé avec les familles », 
continue Le Figaro.
Le Dr Véronique Fournier, responsable du Centre d’éthique clinique à l’hôpital Cochin, déclare qu’
« il y a 15 ans, tout le monde pensait qu’il fallait se protéger de l’acharnement thérapeutique des médecins. Aujourd’hui, ce sont les médecins qui demandent comment faire à des familles qui leur demandent de s’obstiner. Ces demandes sont marginales. Mais elles frappent tout de même tous les services de réanimation, pédiatrique et adulte ».
Le quotidien relève ainsi qu’
« en plein désarroi, les proches ont le sentiment que les équipes médicales n’ont pas tout tenté pour guérir leur enfant, époux ou mère. […] L’idée qu’il puisse s’agir d’euthanasie (la loi française l’interdit) peut alors se traduire en violences verbales, physiques, voire en menaces de mort ».
Le Dr de Saint Blanquat observe qu’
« il suffit parfois d’un seul mot pour tout faire basculer. Un jour, j’ai dit à un papa qu’un résultat d’examen était anormal. Il m’a dit que j’étais inhumaine et que je ferais mieux de changer de métier. C’est très difficile à encaisser même quand on sait que ce n’est pas dirigé contre nous ».
Le Dr Pierre Trouiller, chef de service de réanimation adulte à l’hôpital Antoine-Béclère, remarque pour sa part que 
« les infirmières et les aides-soignantes sont les premières à s’en prendre plein la figure. Elles ressentent physiquement la douleur des malades et celle des familles ».
Le Figaro relève ainsi : 
« Confidentes des familles, elles subissent de plein fouet les conséquences d’une relation qui s’est brisée avec le médecin. Une rupture qui traduit la douleur des parents face à l’indicible : la perte d’un enfant ».
Alisson, infirmière à Necker, déclare :
 « On est confrontées à l’ambivalence des parents. D’un côté, ils ne veulent plus nous voir dans la chambre de leur enfant, et de l’autre, ils veulent qu’on se précipite à son chevet lorsqu’une alarme retentit et scrutent ce que l’on fait »
Elle ajoute :
 « Quand nous décidons de limiter les traitements, nous décidons aussi de ne pas réanimer l’enfant en cas d’arrêt cardiaque, explique la jeune infirmière. Mais quand cela arrive, on est impuissants et totalement désarmés face à ces parents ».
Le journal souligne que 
« conscients que les personnels paramédicaux sont confrontés à cette souffrance, les services de Necker et d’Antoine-Béclère leur prêtent une oreille attentive. Infirmières et aides-soignantes ont leur place lors des discussions collégiales et participent aux entretiens avec les familles. […] Être uni et soudé est précieux pour ces deux équipes ».
Le Dr Trouiller indique qu’«
 on s’assure que la décision d’arrêt des traitements est consensuelle. Si elle ne l’est pas, on prend du temps pour réfléchir. Cette démarche permet de protéger le service. Avec la médiatisation de certaines affaires, nous appréhendons ces situations de conflit. Cela doit être une expérience très traumatisante pour un service ».
Le Figaro observe que 
« les services de Necker, comme de Béclère, n’ont jamais eu affaire à la justice mais la judiciarisation et le battage médiatique planent comme une épée de Damoclès. […] Mais comment éviter ces situations de désaccord extrême ? Tous les soignants répondent d’une seule voix : créer un lien de confiance et être transparent avec les familles ».

Date de publication : 30 mars 2018

 

 

Revue de presse santé psy – février 2018

 

« Le taux de suicide en forte baisse en France »

La Croix Le Monde

La Croix remarque que « le nombre de décès par suicide marque, en 2014, un recul de 26% par rapport à 2003. C’est ce qui ressort du troisième rapport de l’Observatoire national du suicide (ONS) publié le 5 février ».
« Selon cette instance, 8885 décès par suicide ont été enregistrés officiellement en 2014, ce qui représente tout de même près de 24 décès par jour », 
indique le quotidien.
Le journal souligne que
 « malgré l’embellie, ce chiffre reste donc alarmant et la France présente toujours l’un des taux de suicides les plus élevés d’Europe derrière les pays de l’Est, la Finlande et la Belgique ».
La Croix note que 
« de leur côté, dans un ouvrage réédité début février, les sociologues Christian Baudelot et Roger Establet montrent un recul du suicide depuis 30 ans. Cela tiendrait à la «démocratisation» de la prise d’antidépresseurs et à la «transformation sociale des maladies mentales, mieux acceptées» ».
« Les personnes souffrant de dépression et nourrissant des pensées suicidaires iraient plus facilement consulter un «psy» que par le passé et n’hésiteraient pas à se faire aider. Un point de vue que nuance toutefois l’ONS », 
relève le quotidien.
L’Observatoire remarque ainsi : 
« Il est difficile de déterminer le poids d’un facteur plutôt qu’un autre du fait que le suicide est multifactoriel. Un élément de connaissance important est que cette baisse est observée en France et dans la plupart des pays développés ».
La Croix note que 
« Michel Debout, médecin spécialiste reconnu du suicide, rappelle de son côté que la prise en compte du suicide par les politiques publiques est très récente. […] Reste que la France pourrait mieux faire, selon le médecin. Un effort accru devrait porter sur les publics les plus exposés, parmi lesquels les chômeurs. Une étude de la Fondation Jean-Jaurès de 2016 montrait ainsi que 20% des personnes en recherche d’emploi ont «pensé sérieusement au suicide» cette année-là, soit beaucoup plus que la moyenne ».
Le journal cite notamment Thérèse Hannier, présidente de l’association Phare enfants-parents :
 « Peut-être que, grâce aux médicaments, les passages à l’acte reculent. Il n’empêche que le mal-être profond reste répandu dans la société. La souffrance psychique ne recule pas. Afin de l’évaluer, il faudrait également prendre en compte, non seulement les tentatives de suicides et les troubles mentaux, mais aussi tous les comportements à risque suicidaire : dépendance à l’alcool, etc. ».
La Croix indique enfin que 
« la ministre de la Santé Agnès Buzyn a annoncé la création d’un numéro d’écoute spécifique pour les cas de détresse psychologiques et la systématisation d’un maintien du contact avec toutes les personnes ayant commis une tentative de suicide ».
Le Monde relève également que 
« le nombre de suicides continue de diminuer en France. Malgré cette baisse des suicides de – 26% en 2014 par rapport à 2003, la France reste au dixième rang sur trente-deux du nombre de personnes se donnant la mort en Europe ».
Le journal note que le rapport de l’Observatoire national du suicide 
« précise d’emblée que ce chiffre de 8885 suicides est sous-évalué de 10%, car il ne prend en compte que les décès officiellement enregistrés comme morts volontaires. En incluant ceux pour lesquels il existe une «très forte certitude», mais pas de certificat, on atteindrait pratiquement 10.000 décès, soit près de 3 fois le nombre de personnes tuées dans les accidents de la route (3384) en 2014 ».
Le quotidien poursuit : 
« Ces chiffres ne sont pas bons. Avec un taux de suicide de 14,9 pour 100.000 habitants en 2014, la France présente un des taux les plus élevés en Europe. Elle se situe au dixième rang sur 32, après la Finlande, la Belgique et la plupart des pays de l’Est. Le suicide représente d’ailleurs la deuxième cause de mortalité chez les 15-24 ans (16,2% des décès de cette tranche d’âge en 2014, après les accidents de circulation) ».
Jean-Marc Aubert, à la tête de la direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques, au ministère de la Santé, remarque toutefois : 
« La France a un moyen relativement précis de connaître le nombre de suicides, ce qui n’est pas le cas de tous les pays ».
Le Monde ajoute qu’
« afin d’améliorer la prévention et de faire diminuer le nombre de décès par suicide, Agnès Buzyn, a annoncé, le 26 janvier, lors d’un discours consacré à la psychiatrie, qu’elle allait étendre, ces 2 prochaines années, le dispositif pour recontacter les «suicidants» à leur sortie des urgences ou d’hospitalisation et mettre en place un numéro de secours pour les personnes en détresse psychique extrême ».

Date de publication : 6 Février 2018

« Prévenir la dépression, c’est possible »

Les Echos

Les Echos publie sous sa rubrique « idées & débats » un texte de Patrick Aubert, secrétaire du comité d’entreprise de CIC Est, Marc Willard, psychiatre, et Nicolas Thery|, président du Crédit Mutuel, qui soulignent que « prévenir la dépression, c’est possible ».
Les trois auteurs remarquent ainsi que 
« chaque année, la dépression tue 6.000 personnes, le double des tués sur la route : on estime, en effet, qu’elle est la cause des deux tiers des suicides. Sans aller jusqu’à une issue aussi dramatique, la maladie touche 20% de la population au cours de sa vie. Or c’est une maladie qui peut être soignée dans de bonnes conditions si elle est détectée à temps. Les entreprises et la médecine du travail ont donc un rôle décisif à jouer pour la combattre, comme elles l’ont fait dans le passé pour prévenir les maladies cardio-vasculaires ou les troubles musculo-squelettiques ».
Ils indiquent qu’
« au sein de CIC Est, filiale du groupe Crédit Mutuel CM11, le dialogue social et le soutien unanime des organisations syndicales ont permis de mettre en place une action concrète et efficace en ce domaine, qui est en train d’être reprise par le Crédit Mutuel Nord Europe. Quatre ans après son lancement, sa généralisation à tout le groupe Crédit Mutuel CM11 est envisagée ».
Ils expliquent ainsi que 
« cette action repose d’abord sur une sensibilisation des équipes de direction et des représentants syndicaux pour expliquer la maladie, montrer comment la dépression s’exprime dans un contexte professionnel et détailler les modalités de sa prise en charge. Cette étape est fondamentale pour sortir des débats aussi passionnés que conflictuels sur les conditions de travail, le burn-out ou le harcèlement : l’enjeu commun est de contribuer à la santé des salariés, sans a priori ».
Les trois responsables rappellent notamment que 
« la dépression relève d’un cadre médical : il appartient à la médecine du travail de participer à une meilleure prise en charge des salariés souffrant de dépression. Le harcèlement doit faire l’objet d’une lutte déterminée, dans un cadre disciplinaire et pénal : chaque signalement donne lieu à enquête commune d’un représentant de l’entreprise et d’un représentant du personnel, dans le respect des droits de chaque personne concernée ».
Ils continuent : « 
Pour ce qui concerne la prévention de la dépression, une fois passée la phase de sensibilisation, une détection systématique est mise en place : il est proposé à chaque salarié, qui reste libre de son choix, de remplir un questionnaire d’évaluation de la symptomatologie dépressive, fondé sur l’humeur des 7 derniers jours ».
« Ce questionnaire est géré sur un serveur extérieur à l’entreprise et le résultat n’est évidemment pas archivé. S’il fait apparaître une présomption de dépression, le médecin du travail ou le généraliste approfondit le diagnostic et peut orienter le salarié vers un médecin psychiatre. Tout ce processus se déroule dans le strict respect du secret médical », 
ajoutent-ils.
Ils concluent que 
« 4 ans après son lancement, nous pouvons aujourd’hui affirmer que cette action de prévention de la dépression dans l’entreprise est positive et efficace. Et nous avons la conviction qu’elle mériterait d’être étendue à d’autres entreprises… ».

Date de publication : 9 Février 2018

« Autisme, les signes pour anticiper le diagnostic au plus tôt »

La Croix

Pierre Bienvault note dans La Croix que « la Haute Autorité de santé (HAS) publie des recommandations sur le diagnostic précoce des enfants autistes. Elle invite les professionnels à ne pas mésestimer l’inquiétude de parents face à des troubles de l’enfant ».
Le journaliste remarque ainsi qu’
« en général, ce sont les parents qui en parlent en premier. «Docteur, on a l’impression que notre enfant n’est pas comme les autres, qu’il ne réagit pas comme il devrait…» Et bien souvent, pour rassurer, le généraliste ou le pédiatre dit que cela va passer en grandissant… ».
Pierre Bienvault indique cependant que 
« quand l’inquiétude [des parents] porte sur le développement de leur enfant, en particulier sur le langage ou les interactions sociales, elle doit être considérée comme «un signe d’alerte majeur» pour les professionnels ».
Le Pr Amaria Baghdadli (CHU de Montpellier), co-présidente du groupe de travail de la HAS, observe ainsi que le diagnostic des troubles neurodéveloppementaux 
« est souvent trop tardif, en moyenne entre 3 et 5 ans, alors qu’une intervention précoce et adaptée peut réduire les troubles du comportement et aider l’enfant à limiter ses difficultés relationnelles et scolaires ».
Pierre Bienvault ajoute qu’
« un autre signe d’alerte majeur, quel que soit l’âge de l’enfant, est une «régression des habiletés langagières ou relationnelles». Ensuite, les signaux peuvent varier. En dessous de 18 mois, il faut être attentif à certains signes : l’absence de babillage, de pointage à distance avec le doigt ou de certains gestes sociaux (faire coucou ou au revoir) ».
Le journaliste continue : 
« À partir de 18 mois, l’absence de mots doit interpeller, tout comme des difficultés au niveau de l’engagement relationnel (avec les parents ou les pairs), de la réactivité sociale (réponse au prénom) ou du langage réceptif (compréhension de consignes simples). Au-delà de 18 mois et jusqu’à l’adolescence, il faut tenir compte de certaines difficultés relationnelles : par exemple pour créer des liens amicaux, engager ou participer à une conversation, prendre des initiatives sociales (sorties, invitations…) ».
Pierre Bienvault précise que 
« ces signes, à eux seuls, ne signent pas un diagnostic mais doivent conduire le généraliste ou le pédiatre à faire une consultation dédiée. Si la suspicion d’autisme est confirmée, il adressera alors l’enfant vers une équipe spécialisée qui fera alors le diagnostic ».
Le journaliste relève que 
« la HAS invite aussi les professionnels à faire preuve de vigilance face au risque de repérage tardif des filles, celles-ci pouvant présenter des signes cliniques un peu différents de ceux des garçons ».
Le Pr Baghdadli souligne que 
« même si cela n’est pas une certitude, il semble possible que les filles présentent des symptômes plus “subtils” que les garçons avec moins de troubles de comportement ou de problème de communication ».
Pierre Bienvault note en outre que 
« la HAS publie aussi des recommandations pour améliorer l’autonomie, l’inclusion sociale et la qualité de vie des adultes autistes qui seraient entre 500.000 et 600.000 en France. Une population souvent oubliée ».

Date de publication : 19 Février 2018

« Autisme : favoriser un diagnostic précoce »

Le Figaro

Aurélie Franc note à son tour dans Le Figaro qu’« en France, le diagnostic d’un trouble du spectre de l’autisme (TSA) reste trop tardif : aux alentours de 3 à 5 ans. Pourtant, selon la Haute Autorité de santé (HAS), le diagnostic est possible «dès 18 mois» ».
« Face à ce constat, la HAS a publié […] de nouvelles recommandations de bonne pratique. Le but : repérer et diagnostiquer les troubles de l’autisme le plus tôt possible », 
indique la journaliste.
Elle rappelle que 
« les manifestations cliniques de ce trouble neurodéveloppemental (le terme de «psychose infantile» n’est désormais plus utilisé) sont hétérogènes : difficulté pour communiquer, affection des perceptions sensorielles ou encore occurrence de mouvements répétitifs. De plus, l’origine de ce trouble n’est (dans la plupart des cas) pas connue ».
Aurélie Franc note que 
« certains signes peuvent cependant alerter les parents ou les professionnels de la petite enfance (crèche, etc.) : absence de babillage à 12 mois et au-delà, absence de mots à 18 mois ou encore absence d’association de mots à 24 mois ».
La HAS remarque ainsi qu’
« aucun de ces signes pris de façon isolée n’a de valeur prédictive, mais l’association d’au moins deux signes nécessite un examen clinique approfondi du développement de l’enfant» »
Aurélie Franc ajoute que 
« plus généralement, la HAS considère comme un signe d’alerte l’«inquiétude des parents concernant le développement de la communication sociale et du langage des enfants» ».
Georgio Loiseau, président de l’association l’Oiseau bleu, 
« qui a participé à l’élaboration de ces recommandations », souligne que « cela donne un rôle central aux familles des enfants et cela fait en sorte que les professionnels les écoutent ».
La journaliste observe qu’
« une fois les premiers signes repérés, encore faut-il confirmer les soupçons avec l’établissement d’un diagnostic. Selon la HAS, les parents qui ont un doute doivent s’orienter vers un médecin (généraliste, pédiatre, etc.), à la disposition de qui la HAS a mis des outils d’aide au dépistage, comme des questionnaires, des protocoles médicaux. Le médecin pourra, ensuite, orienter la famille vers une équipe spécialisée comme une unité de pédopsychiatrie ou un centre médico-psycho-pédagogique (CMPP) pour une évaluation plus approfondie ».
Aurélie Franc relève toutefois que 
« ces équipes sont débordées : selon un rapport de la Cour des comptes de janvier, il fallait attendre «un peu plus de huit mois» en 2011 entre le premier contact avec un CMPP et le début du suivi. Dans les centres ressources autisme (CRA) sollicités normalement pour des cas complexes (troubles associés, désaccord concernant le diagnostic, troubles psychiatriques importants etc.), la situation n’est pas plus enviable. Le délai entre la réception de la demande par ces centres et la restitution du bilan atteignait en moyenne 446 jours (environ 15 mois) ».
« La HAS demande alors de «réduire les délais d’obtention d’un diagnostic». Elle rappelle en effet que «plus le diagnostic est posé tôt, plus les interventions pourront être mises en place précocement et aideront l’enfant dans son développement». Mais ces recommandations risquent d’être inutiles sans moyens supplémentaires… », 
continue la journaliste.

Date de publication : 20 Février 2018

« Les blessures morales du soldat mesurées »

Le Figaro

Le Figaro constate qu’« on ne mesure pas toujours les risques pris par les soldats, au-delà de leur intégrité physique. Les blessures morales ont ainsi longtemps été méconnues. D’abord parce qu’elles sont invisibles. Ensuite parce que le syndrome de stress post-traumatique est mieux connu. Depuis une quinzaine d’années, les psychiatres militaires s’efforcent pourtant de mieux définir cette entité qui accompagne souvent le syndrome de stress post-traumatique ».
Le Dr Harold Koening, professeur de psychiatrie et de sciences du comportement à l’université Duke (États-Unis), écrit ainsi dans le 
Journal of Religion & Health que « la blessure morale est un syndrome caractérisé par des symptômes de conflit intérieur psychologique et religieux ou spirituel ».
Le journal explique que le spécialiste 
« vient, avec ses collègues de plusieurs centres d’accueil de vétérans américains, d’établir un questionnaire reposant sur 45 questions destinées aux militaires, le Miss-M (Moral Injury Symptom Scale-Military Version) ».
Le Figaro rappelle que 
« les événements susceptibles de transgresser les codes moraux d’un soldat sont nombreux, sinon fréquents : tuer, exercer ou être témoin de violence, déshumaniser l’ennemi, assister à la violation de codes moraux par d’autres, ne pas pouvoir protéger (lors de certaines opérations strictement humanitaires notamment) ».
« C’est ainsi que le questionnaire Miss-M considère autant le «sentiment de honte éprouvé pour des actes que l’on a faits», que celui ressenti pour «des actes que l’on n’a pas faits» (alors qu’on aurait dû !), le fait d’être moralement perturbé par le fait d’avoir commis des actes violant son sens moral, comme celui d’avoir assisté à des actes immoraux, les sentiments de culpabilité, de trahison, la difficulté à se pardonner, à faire confiance, la perte de sens, l’autocondamnation (sentiment d’échec) et, enfin, la perte de la foi et les conflits religieux intérieurs », 
explique le journal.
Il note que «
 dans l’étude américaine, menée sur 373 vétérans et 54 militaires d’active, dont 69% ont été engagés au combat, près des trois quarts déclaraient que la religion était importante ou très importante pour eux. L’étude montre que les blessures morales ne sont pas rares ».
Les auteurs écrivent ainsi que 
« près de 90% des participants rapportaient un indice de gravité de 9 ou 10 (sur une échelle allant jusqu’à 10) pour au moins l’un des symptômes de blessure morale et 50% indiquaient ceci pour plus de 5 symptômes ».
Le Figaro indique que 
« les concepteurs espèrent que la prise en charge des blessures morales sera plus précoce grâce au questionnaire Miss-M, et que celui-ci permettra un meilleur suivi de l’évolution des soldats traités. Ils pensent aussi que la prise en charge pourra faciliter la récupération des syndromes de stress post-traumatique ».

Date de publication : 22 Février 2018

« Dix unités de soins pour les victimes de psychotraumatisme »

La Croix

C’est ce que titre La Croix, qui indique que « ces nouvelles unités pluridisciplinaires, qui devraient être bientôt dévoilées par Emmanuel Macron, prendront en charge les victimes de violences sexuelles autant que celles du terrorisme ».
Muriel Salmona, psychiatre, précise que 
« cela fait un an que l’on travaille sur le cahier des charges de ces structures. L’enjeu est de créer des structures pluridisciplinaires de prise en charge des victimes de psychotraumatisme, accessibles et surtout gratuites. Elles devront être un lieu sécurisé pour toutes les victimes de violences, d’agressions sexuelles, d’attentats… ».
La Croix observe que 
« même si ces unités sont aujourd’hui présentées dans le cadre de la lutte contre les violences sexuelles, ce sont bien les attaques de Paris en 2015 et de Nice en 2016 qui ont révélé au grand jour l’insuffisance de l’offre de soins sur le trauma ».
Muriel Salmona indique ainsi : 
« On a vu que l’urgence fonctionnait à peu près, mais que, sur le temps long, les victimes étaient dans une galère totale pour trouver des professionnels formés. Or quand on connaît l’impact majeur du psychotrauma sur la santé des personnes des années plus tard, on sait que mettre en place une prise en charge adaptée est une question de santé publique ».
Le journal note que 
« le cahier des charges prévoit que ces unités regrouperont une petite équipe de professionnels spécifiquement formés au trauma, des psychiatres et psychologues, mais aussi des médecins généralistes, des infirmiers, des assistantes sociales… », la psychiatre précisant : « L’enjeu est vraiment de proposer ce qu’on appelle une prise en charge holistique et gratuite », ajoutant que « que ces structures travailleront «en lien avec les centres hospitaliers» ».
La Croix note en outre que
 «  même si elles devraient être avant tout des lieux de soins, ces unités auront aussi une mission de recherche. Elles devront permettre de mieux connaître le psychotraumatisme et les prises en charge adaptées. Le futur centre national de ressources et de résilience, purement tourné vers la recherche et la formation, pourra s’appuyer sur le travail des unités, précise une source gouvernementale. Il devrait ouvrir à l’automne ».

Date de publication : 23 Février 2018

« La kétamine révolutionne la prise en charge de la dépression sévère »

Le Figaro

C’est ce que titre Le Figaro, qui note que « cette molécule donne des résultats spectaculaires chez les patients pour qui aucun traitement n’est efficace ».
Cécile Thibert explique que 
« c’est par hasard que les effets antidépresseurs de cette molécule mise au point dans les années 1960 ont été découverts il y a bientôt 20 ans. Une véritable révolution dans le monde de la psychiatrie, qui n’avait pas connu d’innovation thérapeutique dans la prise en charge de la maladie depuis près de 50 ans ».
Le Dr Pierre de Maricourt, chef de service de psychiatrie au centre hospitalier Sainte-Anne (Paris), précise que 
« les molécules commercialisées depuis les années 1950 ont quasiment toutes le même mécanisme d’action, ce n’est pas le cas de la kétamine ».
Cécile Thibert indique ainsi que 
« la kétamine se fixe sur des récepteurs neuronaux particuliers, les récepteurs NMDA au glutamate. Ce mode d’action lui confère des propriétés extraordinaires. Non seulement elle agit beaucoup plus vite que n’importe quel antidépresseur classique – en quelques heures contre 4 à 6 semaines -, mais elle se révèle aussi efficace chez des personnes souffrant de dépression résistante ».
La journaliste remarque toutefois que 
« pour l’heure, aucun pays n’autorise la kétamine dans le traitement de la dépression. L’unique moyen dont disposent les patients pour en recevoir consiste à prendre part à un protocole de recherche. L’un d’eux, mené par le laboratoire pharmaceutique Janssen, se déroule actuellement à l’hôpital Sainte-Anne sous la direction du Dr de Maricourt ».
Ce dernier explique 
: « Nous comparons l’efficacité de la kétamine – pour être précis, de la eskétamine, une molécule dont la structure est très proche de celle de la kétamine – en spray intranasal, à celle d’un placebo ».
Cécile Thibert ajoute qu’
« en parallèle, tous les participants à l’étude reçoivent un antidépresseur standard, afin d’éviter que certains n’aient pas de traitement du tout. Pour le moment, une cinquantaine de personnes ont reçu de la kétamine […], «à des doses 5 à 10 fois plus faibles que celles utilisées en anesthésie», précise le Dr de Maricourt ».
La journaliste souligne que 
« les résultats sont bons, voire très bons. Les études indiquent en effet que la kétamine est efficace dans 70 à 80% des cas. […] Des résultats très encourageants au regard de ceux affichés par les antidépresseurs classiques, efficaces dans seulement 30% des cas. La molécule a aussi l’avantage d’être bien tolérée par les patients ».
Le Dr de Maricourt précise qu’
« on constate généralement une augmentation de la pression artérielle et de la fréquence cardiaque dans les minutes qui suivent l’administration du médicament, mais ces effets s’arrêtent dans les deux heures, souligne. Certains patients présentent également des symptômes dissociatifs, comme des expériences de déréalisation ou de dépersonnalisation (l’effet recherché par les usagers récréatifs, NDRL). Mais, là aussi, c’est transitoire ».
Cécile Thibert évoque cependant 
« un problème de taille : l’action de la kétamine, bien que rapide et puissante, s’estompe au bout de quelques jours. «Ce n’est pas une molécule miracle», admet Pierre de Maricourt. Mais qu’importe, une première étape a été franchie ».
Le Dr Michaël Barde, psychiatre à la clinique du Château de Garches, précise :
 « Pour l’instant, nous n’avons pas encore trouvé la clé pour maintenir les effets de la kétamine. Mais ce n’est pas pour autant qu’il faut arrêter de chercher. Cette molécule représente une avancée extraordinaire car elle engendre un changement complet de paradigme dans le traitement de la dépression ».

Date de publication : 28 Février 2018