Psychologue Marseille 7ème - Vanessa Hartmann Escojido -Infopsycho

Revue de presse santé psy – janvier 2019

 

« « Filmer » le cerveau pour mieux comprendre le sommeil »

La Croix

Denis Sergent remarque dans La Croix : « Que se passe-t-il dans notre cerveau lorsque nous dormons ? ».
Le journaliste fait ainsi savoir que 
« des biophysiciens et des neurobiologistes (Inserm, ESPCI, CNRS et Sorbonne Université) ont réalisé les premiers films de l’ensemble du cerveau du rat pendant son sommeil en couplant la classique électroencéphalographie […] à une technique innovante d’imagerie par ultrasons ultrarapides (fUS) développée par Mickaël Tanter ».
Ce dernier, biophysicien, précise :
 « Cette approche permet de visualiser, avec une grande précision, les variations de flux sanguin liées à l’activité neuronale de l’ensemble du cerveau de rats éveillés et en mouvement ».
Denis Sergent note que 
« les chercheurs ont ainsi pu observer le fonctionnement du cerveau des rongeurs, notamment pendant la phase de sommeil paradoxal. […] Jusqu’ici, on pensait que le sommeil paradoxal était uniquement lié aux rêves et aux émotions. Mais de récentes études ont montré qu’il jouait également un rôle majeur dans la plasticité neuronale d’une zone située à peu près au centre du cerveau, l’hippocampe, une région cruciale pour la mémoire ».
Le journaliste relève ainsi que 
« le sommeil paradoxal est associé à une forte augmentation du débit sanguin dans le cerveau, se présentant sous forme de «vagues» qui atteignent d’abord les régions sous-corticales et se déplacent ensuite le long de l’hippocampe puis du cortex. Ces pics d’augmentation du débit sanguin pourraient être induits par un signal électrique dans l’hippocampe ».
Mickaël Tanter souligne que 
« ces premiers films du cerveau entier durant le sommeil paradoxal confirment l’intérêt des ultrasons neurofonctionnels pour la recherche fondamentale en neurosciences ».
Denis Sergent conclut qu’
« à l’heure actuelle, la technique par ultrasons reste difficile à appliquer chez l’être humain adulte, à la différence du nouveau-né. Ces résultats représentent néanmoins une avancée pour la compréhension du couplage entre activité électrique et vasculaire, un phénomène impliqué dans des maladies comme l’accident vasculaire cérébral (AVC) ou l’épilepsie ».

Date de publication : 8 janvier 2019

« Psychiatrie, un système sous contention »

Libération

C’est ce que titre Libération, qui constate dans une enquête que « la disparité territoriale en termes de prise en charge des malades et le nombre de postes vacants inquiètent les professionnels », et se penche sur quatre établissements français.
Eric Favereau remarque ainsi qu’
« en France, les malades mentaux sont souvent maltraités. Ou plus exactement, c’est la loterie. Le paysage de la psychiatrie publique est en effet comme un puzzle, éclaté, sans cohérence d’ensemble. Certaines zones territoriales – et équipes médicales – arrivent à fonctionner. D’autres se battent ou s’effondrent ».
« Pour le malade, c’est la grande incertitude dans la prise en charge, l’arbitraire parfois. On attache bien plus les patients dans l’Hexagone que dans les pays voisins. Et, depuis 20 ans, les chambres d’isolement se sont multipliées », 
poursuit le journaliste.
Eric Favereau publie des reportages au Havre, à Lyon, à Plouguernével (Côtes-d’Armor), ou encore à Saint-Etienne avec ses « 
urgences sous tension ». Le journaliste note que Jean-Claude Mazzini, ex-président de l’Unafam (Union des familles et amis de personnes malades et/ou handicapées psychiques) de la Loire, « n’en peut plus, il ne sait plus quoi faire : «Vous vous rendez compte, à Saint-Etienne, on ne prend plus en charge les nouveaux malades mentaux. Ou alors au compte-gouttes» ».
Le journaliste explique qu’«
 au centre médico-psychologique de la Charité (CMP, lieu névralgique où se tiennent toutes les consultations psy de la ville), il y a des files d’attente de 300 personnes. Et pendant tout l’automne, le lieu a refusé tout nouveau patient ».
Jean-Claude Mazzini souligne ainsi 
: « Quand on reçoit des familles, on ne sait quoi faire. Notre conseil est d’attendre, c’est terrible, on leur dit d’attendre que la crise vienne et que la crise soit violente. Et quand la crise est là, on leur dit d’aller aux urgences… Mais ce n’est pas une solution adaptée quand on voit l’état de ce service ».
Eric Favereau poursuit : 
« Les urgences psychiatriques au CHU de Saint-Etienne ? En mars, on s’en souvient, elles ont fait parler d’elles. La contrôleuse générale des lieux de privation de liberté, Adeline Hazan, publiait alors en urgence des recommandations, dénonçant les traitements inhumains que devaient supporter les malades, attachés pendant des jours dans des couloirs en attendant une hypothétique place dans un lieu d’hospitalisation ».
« Ils étaient mis systématiquement sur un brancard et contentionnés. «On n’a ni la place ni le temps, alors on attache.» Telles étaient les pratiques du service des urgences. La contrôleuse exigeait des changements immédiats, qu’a promis la direction du CHU. Dix mois plus tard, on attend toujours », 
remarque le journaliste.
Eric Favereau écrit ainsi que «
 la situation de la psychiatrie publique à Saint-Etienne reste problématique. Depuis plusieurs mois, tous les syndicats, regroupés dans un collectif («Psy Cause»), ont lancé symboliquement une grève illimitée. «Que voulez-vous qu’on fasse ? lâche un infirmier CGT. On se fait injurier par la direction, on nous a intimé l’ordre de ne pas parler à l’extérieur pour ne pas abîmer l’attractivité du CHU. Et le personnel est à bout». Une infirmière FO : «Comme on ne peut plus prendre de nouveaux malades, notre activité va baisser et on va dire que l’on est trop nombreux.» Cercle vicieux, logique désespérante, dialogue limité entre les professionnels de santé mentale et la direction ».
Dans un autre article intitulé 
« Psychiatrie : des malades délaissés, les syndicats remontés », le journaliste remarque : « L’année 2019, année de tous les dangers pour la psychiatrie française ? Assurément. Le secteur de la psychiatrie publique est mal en point comme jamais. Et les autorités donnent le sentiment de faire juste ce qu’il faut pour que cela n’implose pas complètement ».
Eric Favereau continue : 
« Malgré une enveloppe de 50 millions d’euros allouée en fin d’année par le ministère de la Santé à la psychiatrie, la situation dans les hôpitaux devient explosive. Au manque de moyens s’ajoute la montée en puissance des neurosciences ».

Date de publication : 9 janvier 2019

« Lyon : le Samu découvre les vertus de l’hypnose »

20 minutes

Le Point note en effet que « depuis 2 ans, le Samu 69 a intégré l’hypnose à sa panoplie de soins. Une résolution qui semble porter ses fruits », remarque le magazine, qui relaie une information parue dans 20 Minutes.
Le Point observe ainsi que 
« si l’hypnose souffre encore de nombreux clichés, certains professionnels de la santé ont su les dépasser ». Le magazine cite Pierre-Yves Gueugniaud, chef de service du Samu, qui « reconnaît qu’il n’a pas été conquis d’entrée de jeu ». Le praticien remarque : « Je me disais que cela allait nous faire perdre du temps lors de nos prises en charge pré-hospitalières ».
Le Point indique que l’urgentiste 
« a fini par se laisser convaincre. Si bien que la pratique est désormais entrée dans les mœurs du Samu 69. Médecins, ambulanciers, infirmiers, assistants de régulation médicale… De plus en plus de membres du personnel sont formés à l’hypnose, y compris les soignants en lien avec des enfants. Et cela semble porter ses fruits ».
Pierre-Yves Gueugniaud observe que 
« l’hypnose permet d’éviter les tensions, de calmer l’angoisse des patients ».
Le Point ajoute que 
« grâce à des interventions plus apaisées, le nombre de médicaments utilisés a même diminué ». Un infirmier du Samu lyonnais déclare : « Nous pouvons remettre un membre déplacé sans avoir à poser un cathéter ou à donner un médicament intraveineux contre la douleur ».
« Cerise sur le gâteau, le recours aux techniques d’hypnose ne coûte presque rien au Samu, hormis la formation du personnel. Un argument qui a fini de convaincre le chef de service », 
observe Le Point.

Date de publication : 10 janvier 2019

« La dépression se joue-t-elle aussi dans notre assiette ? »

Les Echos

Yann Verdo remarque en effet dans Les Echos : « L’alimentation serait-elle un facteur clef dans la lutte contre la dépression, cette maladie mentale étroitement liée à notre système immunitaire et à notre microbiote intestinal ? A la lumière des découvertes récentes sur le « deuxième cerveau », cette piste est de plus en plus étudiée. Et étayée ».
Le journaliste explique qu’
« une nouvelle étude sur la dépression […] doit prochainement paraître dans « La Presse médicale ». Réalisée par une équipe de chercheurs de l’université Aix-Marseille, elle montre que le taux de dépressions en France est passé de 6% dans les années 2000 à 8% dans les années 2010 ».
Guillaume Fond, coauteur, psychiatre et médecin de santé publique à l’hôpital de la Conception (AP-HM), souligne qu’
« une augmentation de deux points en dix ans ne peut pas être le fait du hasard ».
« En ligne de mire : tous les facteurs dépressogènes que recèlent notre environnement et notre mode de vie. Le stress, bien sûr, mais pas seulement, avertit le chercheur. La mauvaise qualité de notre alimentation jouerait aussi un rôle de premier plan dans cette inexorable montée des troubles dépressifs. Et cette même alimentation pourrait, si elle était mieux choisie, se révéler au contraire une puissante alliée dans la lutte contre cette maladie, en complément des traitements classiques par antidépresseurs », 
continue Yann Verdo.
Le journaliste relève que «
 le lien entre dépression et alimentation n’a a priori rien d’évident pour un non-spécialiste. Le trait d’union entre les deux est le système immunitaire. De plus en plus d’études sont venues montrer, ces dernières années, que la dépression entretenait un lien étroit avec cette réaction de défense immunitaire qu’est l’inflammation ».
« «Or, l’alimentation moderne est de plus en plus inflammatoire», explique Guillaume Fond, car de plus en plus riche en sucres raffinés et en graisses saturées, mais aussi de plus en plus pauvre en nutriments de régulation du métabolisme, comme les vitamines ou les acides gras essentiels, dont certains ont un effet anti-inflammatoire », 
note Yann Verdo.
Le journaliste rappelle notamment qu’
« en 2016, une étude parue dans l’American Journal of Psychiatry avait démontré les effets bénéfiques, sur la dépression, d’au moins trois substances disponibles sous forme de compléments alimentaires : une famille d’acides gras, les oméga-3, et deux vitamines, la vitamine D et le méthylfolate (une forme de la vitamine B9). Il a été prouvé que, pris en adjonction à un antidépresseur, ces nutriments réduisaient les symptômes dépressifs. Pourtant, du moins en France, les psychiatres sont encore rares à les prescrire systématiquement ».
Guillaume Fond déclare ainsi : « 
Il existe encore dans les esprits l’idée que les compléments alimentaires relèvent de la ‘médecine douce’, pour ne pas dire de la ‘médecine parallèle’. Pour la plupart des gens, prendre des vitamines est quelque chose qui ne peut pas faire de mal, mais qui ne constitue pas en soi un traitement. Mais notre regard change si l’on sait que la vitamine D est en réalité une hormone, et qu’elle joue un rôle dans le système immunitaire et les réactions inflammatoires ».
Yann Verdo relève en outre que 
« 95% de la sérotonine présente dans notre corps provient… de notre ventre ! Ces dernières décennies, les progrès de la biologie ont mis en lumière l’existence et le rôle complexe de ce qu’il est convenu d’appeler notre «deuxième cerveau» ».
« A la lumière de ces découvertes, on ne s’étonne plus que la clef de certaines maladies mentales puisse se trouver dans notre intestin. De fait, il apparaît que 90% de toutes les maladies connues ont un lien avec une perturbation du microbiote, que cette perturbation se range du côté des causes ou des effets. Est-il encore raisonnable de croire que les maladies mentales pourraient faire exception ? », 
poursuit le journaliste.
Il conclut : « 
L’alimentation, la composition de notre microbiote, mais aussi l’activité physique, qui toutes ont une influence sur notre statut inflammatoire, ne devraient donc pas être négligées dans le traitement de la dépression. Dans bien des pays, ces éléments font d’ailleurs partie de la «boîte à outils» du psychiatre. La France, à cet égard, a incontestablement un train de retard ».

Date de publication : 14 janvier 2019

« Prévenir les addictions chez les ados »

Le Parisien

C’est ce que titre Le Parisien, qui évoque les « idées reçues » sur le sujet, « alors que le nouveau plan du gouvernement se fixe comme premier objectif de protéger [les ados] «dès le plus jeune âge» », et cite l’addictologue Laurent Karila (hôpital Paul-Brousse, AP-HP). Il souligne que « les ados sont en péril. Il est grand temps de faire des addictions une cause nationale ».
Le spécialiste explique notamment que « nous ne sommes pas égaux face à l’addiction. Certains ont plus de prédispositions génétiques que d’autres. Cela a été montré très clairement pour l’alcool. Les facteurs génétiques entreraient au moins à hauteur de 40% ».
Le Parisien observe : « Quels gènes sont impliqués ? Les neurobiologistes y travaillent. Seule certitude : toutes les addictions liées à un produit ou à un comportement (surconsommation d’écrans, de sexe…) fonctionnent de la même manière : elles perturbent le système de récompense du cerveau »
Le quotidien relève en outre que « c’est entre la classe de 4e et 3e que la progression de consommation de cannabis est la plus forte… C’est aussi autour de 15 ans qu’on expérimente la première ivresse ».
« Pour contrer le fléau du binge drinking (beuverie express), les addictologues préconisent un accompagnement gradué par les parents : jusqu’à 15 ans, c’est d’accord pour les premières fiestas, mais sans alcool, et en présence d’un membre de la famille », 
continue le journal.
Le Parisien poursuit : « Une petite consommation est sans danger : faux ». Le Dr Karila indique ainsi que « tous les produits psychoactifs comportent un risque. Il est maintenant prouvé que le cannabis, chez des sujets souffrant de troubles psychiatriques préexistants, peut accélérer l’apparition de troubles bipolaires ou la schizophrénie ».
L’addictologue précise enfin que « si le cannabis est particulièrement dangereux à l’adolescence, c’est parce qu’à cette période le cerveau est en plein remodelage neuronal et hormonal ». Le journal note ainsi que « sur ces cerveaux, le THC [substance active] peut faire l’effet d’une mini-bombe ! Alors, si on s’inquiète, vite, on lui glisse l’adresse de l’une des quelque 500 consultations jeunes consommateurs (CJC) présentes au niveau de chaque département. Votre ado peut s’y rendre, seul ou accompagné. C’est anonyme et gratuit ».

Date de publication : 14 janvier 2019

 

« Fatigue chronique : un syndrome encore trop méconnu »

Le Figaro

Anne Prigent indique en effet dans Le Figaro : « Une fatigue qui dure depuis plusieurs mois, incapacité à récupérer grâce au sommeil, malaises et épuisement durable après un effort, des douleurs intenses dans les muscles et les articulations, de la fièvre, de l’hypotension…Tous ces signes cliniques sont ceux du syndrome de fatigue chronique ».
La journaliste note que 
« cette pathologie qui concernerait entre 150.000 et 300.000 personnes en France est encore trop souvent méconnue par les soignants eux-mêmes comme le rappelle une étude publiée le 10 janvier sur le site de la revue Emergency Medicine ».
Anne Prigent relève ainsi que
 « 42% des personnes souffrant d’un syndrome de fatigue chronique qui sont passées aux urgences affirment que leur plainte a été considérée comme psychosomatique, selon le sondage réalisé par une équipe de chercheurs de l’université de Georgetown (États-Unis) ».
La journaliste observe que 
« cette crainte de ne pas être pris au sérieux décourage les malades qui hésitent à avoir recours aux services d’urgence lorsqu’ils vont très mal. Dans l’étude américaine, 41% des personnes interrogées ne s’étaient pas rendues aux urgences alors qu’elles étaient victimes d’un malaise pour cette raison ou parce qu’elles pensaient que rien ne pouvait être fait pour les soulager ».
Le Pr Jean-Dominique de Korwin, responsable du service de médecine interne au CHU de Nancy et président du conseil scientifique de l’Association française du syndrome de fatigue chronique (AFSFC), remarque pour sa part que 
« s’il est vrai qu’on ne meurt pas d’un malaise post-effort, renoncer à faire appel aux urgences lorsqu’on se sent mal c’est aussi prendre le risque de ne pas diagnostiquer de véritables urgences vitales ».
Anne Prigent relève que 
« ces patients ont de quoi dérouter les médecins. Ils arrivent aux urgences avec des signes cliniques sévères comme des douleurs musculaires insupportables, de la tachycardie, une incapacité à tenir debout seuls… ».
« Mais lorsqu’on réalise des examens, on ne trouve rien », 
indique le Pr de Korwin. La journaliste note en effet que « pour le moment, il n’existe aucune anomalie biologique ou radiologique spécifique du syndrome de fatigue chronique. C’est pourquoi les patients qui s’en plaignent sont souvent perçus comme des malades imaginaires à qui l’on conseille d’aller consulter un psychiatre ».
Robert Schenck, président de l’AFSFC, souligne que 
« c’est une catastrophe pour ces malades qui ne relèvent en rien de la psychiatrie. Pourtant, bon nombre d’entre eux passent par la case psychiatre, ce qui engendre une errance diagnostique. Cette dernière dure en moyenne 4 à 5 ans ».
Anne Prigent ajoute que 
« l’origine de cette fatigue extrême demeure toujours inexpliquée et reste largement débattue au sein de la communauté médicale. Une théorie « psychosomatique » insiste sur la présence d’une fatigue mentale et d’une détresse psychique. Mais pour le Pr de Korwin la théorie la plus probable aujourd’hui est celle de la piste inflammatoire ou immunologique ».
Le Pr Patrick Chérin, médecin interniste à la Pitié-Salpêtrière à Paris, précise de son côté que 
« chez 30% des patients environ, on retrouve un stress post-traumatique au cours de l’enfance ».
La journaliste note enfin que «
 pour le moment, faute d’avoir identifié un ou plusieurs mécanismes pathologiques, les médecins n’ont pas grand-chose à proposer pour soulager les malades. La prise en charge repose sur des thérapies cognitivo-comportementales pour apprendre à gérer son énergie et éviter les malaises après l’effort ».
Le Pr Chérin ajoute qu’« 
il faut également mettre en place des stratégies pour continuer à bouger malgré la fatigue ».

Date de publication : 14 janvier 2019

« L’hypnose, une aide utile en intervention d’urgence »

Le Figaro

Le Figaro constate que « l’hypnose médicale a acquis ses lettres de noblesse. Principalement utilisée contre la douleur ou encore l’anxiété liée à un geste médical, l’hypnosédation, comme on l’appelle en médecine, s’est imposée, depuis plusieurs années déjà, au sein des hôpitaux et des salles d’opération ».
Le journal relève qu’
« aujourd’hui, elle investit un service hospitalier beaucoup plus inattendu. Celui des Samu. Dans ce domaine de l’urgence absolue, souvent vitale, rempli de bruit et d’agitation, la pratique de l’hypnose peut sembler complètement anachronique. Et pourtant, de Lille à Marseille en passant par Metz ou encore Lyon, de plus en plus de Samu se convertissent à cette pratique ».
Le Pr Pierre-Yves Gueugniaud, chef du service du Samu de Lyon, précise qu’
« on ne va pas utiliser l’hypnose chez un patient dans le coma ou en arrêt cardiaque. Mais lorsque les patients sont conscients, la douleur est présente dans plus de deux tiers des cas. L’hypnose peut alors avoir sa place ».
Le Figaro rappelle ainsi que 
« depuis 2017, la Société française de médecine d’urgence a listé les indications pouvant relever de l’hypnose. De la gestion du stress de la personne appelant le centre 15 jusqu’à la prise en charge de la douleur lors d’un accident de la route, le champ d’application est large ».
Le Dr Nazmine Guler, urgentiste au CHR de Metz-Thionville, observe :
 « Par exemple lors d’infarctus du myocarde, l’hypnose permet de soulager la douleur et d’éviter l’injection de morphine. De plus, toujours grâce à l’hypnose, le patient va diminuer sa tension et sa tachycardie ».
Le journal explique que 
« la mise en condition d’hypnose se fait dès le premier contact avec le patient. Dans l’idéal, dès l’appel au centre 15 ». Le Dr Vincent Brulin, urgentiste au Samu de Lille, indique ainsi que « dès le premier contact, la communication et le comportement vis-à-vis des patients doivent être positifs et bienveillants. Si je vous dis “n’ayez pas peur, je vais vous piquer, vous n’aurez pas mal”, vous retiendrez uniquement les mots peur, piquer et mal ».
« Les médecins formés à l’hypnose vont donc plutôt dire à la personne face à eux «rassurez-vous, je vais vous poser une perfusion et ce sera plus confortable». De la même façon, ils vont s’agenouiller pour être à la hauteur de la personne ou encore lui serrer la main et se présenter, même en situation d’urgence. Ensuite, en lui parlant, il s’agit d’amener le patient ailleurs, de l’éloigner de sa douleur… C’est l’hypnose conversationnelle », 
poursuit le quotidien.
Le Figaro note que «
 les enfants sont particulièrement réceptifs à l’hypnose. Plongé dans un match de foot à la télé ou dans un jeu sur sa Game Boy imaginaire, un enfant ne bronchera pas lorsqu’on lui posera une perfusion ».
Le quotidien ajoute que 
« les urgentistes convertis à l’hypnose en parlent avec enthousiasme. Ils mettent en avant son efficacité sur le stress des interventions, son action sur la consommation d’antalgiques ou encore la reconnaissance des patients. La méthode doit cependant faire ses preuves. Pour le moment, la littérature scientifique sur le sujet est en effet inexistante ».

Date de publication : 21 janvier 2019

« Les psychanalystes à l’heure du fake »

Libération

C’est ce que titre Libération, qui constate que « les remises en cause ont poussé de nombreux praticiens à s’exprimer pour défendre une discipline plus que jamais au cœur des problématiques les plus brûlantes de notre société ».
Le journal publie ainsi une tribune de Pascal-Henri Keller, professeur de psychopathologie clinique, université de Poitiers, et Patrick Landman, psychiatre, psychanalyste, et juriste.
Les deux auteurs écrivent notamment que 
« les mises en cause incessantes et injustifiées de leur discipline ont […] fait naître chez [les psychanalystes] le désir de se rassembler pour se faire entendre. Car ils savent que dans l’esprit du public et des décideurs politiques, la psychanalyse est le plus souvent attachée aux représentations fragmentaires et caricaturales générées par ces attaques permanentes. Ils savent aussi que leur discipline centenaire, considérée comme une source permanente de controverses, est pourtant partie prenante de la vie sociale, professionnelle et même privée, de leurs contemporains ».
Ils remarquent que 
« d’une façon générale, dans les domaines de la santé mentale et de la psychiatrie, de la médecine, de l’enseignement, de l’éducation, de l’information ou encore de la justice, les psychanalystes apportent sans contestation possible leur contribution, au bénéfice des professionnels concernés comme des usagers ».
Ils écrivent qu’
« à l’ère des fake news et en plein développement des fausses sciences, les psychanalystes rappellent que leur travail concerne la vérité du sujet dont la parole porte témoignage. Si la référence à la vérité n’exclut pas la critique, les reproches qui visent le plus souvent la psychanalyse relèvent plus du stéréotype et de l’idée reçue que de l’argumentation rigoureuse ».
« Ainsi, continuer à faire de l’inconscient freudien une croyance héritée du XIXe siècle dépassée par la science moderne résonne au XXIe comme un aveu d’ignorance. Non seulement, les psychanalystes contribuent à faire avancer la connaissance sur l’autisme, une pathologie identifiée au début du XXe, mais ils étudient désormais les phénomènes les plus contemporains : l’homoparentalité, le retrait social des jeunes ou hikikomori, ou encore la radicalisation islamique des adolescents », 
soulignent Pascal-Henri Keller et Patrick Landman.
Ils ajoutent : 
« Compte tenu de leur incessante activité dans ces différents domaines et soutenus par les chercheurs et scientifiques avec lesquels ils collaborent, les psychanalystes estiment avoir gagné le droit d’inscrire leurs travaux cliniques, non seulement dans le cadre de la recherche scientifique universitaire et académique, mais aussi dans l’ensemble du paysage culturel français ».

Date de publication : 21 janvier 2019

« Ils vont manifester pour une psychiatrie plus humaine »

La Croix

La Croix fait savoir qu’« une manifestation nationale de défense de la psychiatrie est organisée [aujourd’hui] à Paris pour réclamer les «moyens d’accueillir et de soigner dignement les patients» ».
« Voilà le message que viendront porter des responsables syndicaux mais aussi des représentants de collectifs qui, ces derniers mois, se sont créés un peu partout en France à l’occasion de conflits locaux, parfois très durs », 
continue le journal.
Christelle Leclerc, infirmière CGT à l’hôpital Pinel d’Amiens, souligne que 
« ces collectifs regroupent des soignants, syndiqués ou non, ainsi que des usagers, des citoyens. Peu importent les étiquettes. On est tous là pour défendre une psychiatrie plus humaine ».
La Croix explique en effet que 
« le collectif «Pinel en lutte» pourra témoigner que se mobiliser n’est pas inutile. Pendant plus de 7 mois, une partie du personnel de ce vaste établissement psychiatrique de la Somme a fait grève pour réclamer des moyens supplémentaires. Un conflit au long cours qui a pris fin mi-janvier par un protocole d’accord signé avec la direction de l’hôpital ».
Christelle Leclerc précise que 
« sur les 35 postes supplémentaires de soignants que nous réclamions, nous en avons obtenu 30. C’est une grande victoire ».
Le journal note ainsi : 
« Davantage de moyens humains pour «éviter que le soin ne soit vidé de son sens»… Voilà ce que réclament d’autres syndicats ou collectifs, parfois au prix d’opérations spectaculaires. En mai, 7 soignants de l’hôpital du Rouvray, près du Havre, se sont lancés dans une grève de la faim, interrompue 3 semaines plus tard après la conclusion d’un accord avec la direction prévoyant la création de 30 postes et d’une unité pour adolescents ».
Le quotidien s’interroge : 
« La santé mentale est-elle à ce point en déshérence budgétaire ? En 2017, un rapport de l’Inspection générale des affaires sociale (Igas) nuançait un peu ce constat. Il notait que, comparé aux autres pays européens, la France a un taux «relativement élevé» d’équipement en lits de psychiatrie ».
« «Il est inexact de parler d’un appauvrissement de la psychiatrie», indiquait ce rapport, en relevant que la dotation annuelle de financement (DAF) aux établissements a augmenté de 8,4% de 2009 à 2016. Mais cette DAF n’est pas toujours affectée comme il le faudrait. C’est le constat que font 120 psychiatres dans un courrier adressé en novembre à Agnès Buzyn, la ministre de la Santé », 
poursuit La Croix.
Le Pr Antoine Pelissolo, chef du service à l’hôpital Henri Mondor à Créteil, souligne ainsi que
 « dans certains endroits, cette dotation n’est pas intégralement attribuée aux services de psychiatrie. Des hôpitaux en tension financière piochent dans cette enveloppe pour soutenir d’autres services. […] Nos services sont débordés et le système craque de partout ».
Le Pr Pelissolo ajoute :
 « Nous avons de plus en plus de personnes en souffrance psychique qui ne peuvent pas vivre seules et ou n’ont plus d’hébergement. Et le problème est que cela peut prendre beaucoup de temps pour leur trouver une place dans un foyer ou une structure d’accueil spécialisés. Dans tous les services de psychiatrie, il y a au moins un tiers des lits destinés à recevoir des patients en situation de crise aiguë qui sont occupés par ces patients que nous gardons pour qu’ils ne se retrouvent pas à la rue ».

Date de publication : 22 janvier 2019

« L’hôpital psychiatrique est devenu uniquement un lieu de crise »

Libération

Libération note à son tour que « syndicats et collectifs de soignants, familles de patients, travailleurs sociaux se sont donné rendez-vous [hier à Paris], à l’occasion de la journée nationale de la psychiatrie », pour « témoigner […] de la dégradation de la prise en charge des patients en psychiatrie ».
Le journal relève notamment :
 « «Avant j’aimais mon métier, maintenant je suis écœurée. Avant j’étais payée pour soigner, maintenant je suis payée pour maltraiter. Aujourd’hui je dis stop», peut-on lire au dos de la blouse blanche de Nathalie, 45 ans, infirmière à l’hôpital psychiatrique d’Argenteuil depuis 18 ans. Une inscription qui reflète l’état d’esprit ambiant ».
Le quotidien souligne que 
« le manque de lits et d’effectifs est sur toutes les lèvres, des soignants aux familles des patients. Le nombre de lits de psychiatrie générale a diminué de 60% entre 1976 et 2016 selon l’Inspection générale des affaires sociales ».
Libération cite entre autres Linda, 55 ans, infirmière à Argenteuil, qui remarque : 
« L’hôpital psychiatrique est devenu uniquement un lieu de crise. Maintenant, pour être hospitalisé, il faut que les patients arrivent au stade de la crise ».
Le journal note ainsi : 
« Des manifestants observent que les patients qui arrivent sont dans un état de crise de plus en plus avancé et que les hospitalisations se font toujours plus sous contrainte. Et puis, à peine sortis, on les oriente vers un projet social sans penser à la phase de stabilisation ».
Le quotidien ajoute que 
« dans la foule, on croise deux psychologues (très peu représentés parmi les manifestants) qui exercent au centre hospitalier Sainte-Anne, à Paris : Esther, 39 ans, psychologue depuis 10 ans, et Lena, 59 ans, depuis 30 ans. Les deux regrettent que, de plus en plus, l’accent soit uniquement mis sur les neurosciences et appellent à une approche plurielle qui prenne en considération la singularité et l’histoire du patient ».
« Quant à la prise en charge, elles observent aussi que les patients sortent souvent avant d’être stabilisés et que, faute de temps et de soignants, la contention (l’entrave du patient) redevient un soin à part entière », 
remarque Libération.

Date de publication : 23 janvier 2019

« Complexe comme un cerveau qui dort »

Les Echos

Yann Verdo observe dans Les Echos : « Qu’il s’agisse du sommeil profond ou du sommeil paradoxal, l’exploration de l’activité nocturne du cerveau n’en finit pas de nous révéler de nouvelles surprises. Notamment en ce qui concerne les liens du sommeil avec la mémoire ».
Le journaliste remarque ainsi que
 « tout récemment, une étude réalisée par une équipe associant des chercheurs du CNRS et de l’ENS Paris, et parue dans la revue Nature Human Behaviour […], est venue montrer à quel point le cerveau endormi restait attentif à son environnement ».
Yann Verdo explique que les auteurs 
« ont exposé des dormeurs à deux voix, très similaires sur le plan acoustique mais tenant des discours différents : l’une, un flot de mots ressemblant à du français mais en réalité dépourvus de toute signification ; l’autre, des textes cohérents et informatifs ».
« L’analyse réalisée grâce à l’imagerie cérébrale a permis de montrer que le cerveau des participants privilégiait le discours faisant du sens au détriment de l’autre. D’où le fait que l’annonce du nom de sa station puisse réveiller une personne « piquant du nez » dans le bus ou dans le métro, et lui permettre de descendre juste à temps… », 
observe le journaliste.
Il précise cependant que
 « cette capacité du cerveau endormi à continuer de discriminer les informations auditives en fonction de leur utilité ne vaut […] que durant le sommeil léger ».
Yann Verdo indique que 
« le sommeil profond a lui aussi ses curieuses spécificités, que diverses expériences ont peu à peu mises en lumière. Par exemple, […] il a été montré il y a dix ans, dans la revue Science, que si on demandait à un sujet de mémoriser l’emplacement de différents objets sur un échiquier, chaque objet étant associé à un son spécifique, puis qu’on lui faisait entendre certains de ces sons pendant qu’il était en sommeil profond, il se souvenait mieux, à son réveil, de la position des objets correspondants que des autres ! ».
Le neurobiologiste Robert Jaffard, professeur émérite à l’université de Bordeaux, indique ainsi : «
 Les études d’imagerie montrent que les réseaux neuronaux qui se sont activés, à l’état de veille, pour accomplir une tâche donnée […], se réactivent spontanément, à l’identique quoique de façon ‘compressée’ (accélérée dans le temps), durant le sommeil profond ».
« Comme si le cerveau, en sommeil profond, rejouait la scène en accéléré pour mieux se l’assimiler. Et les stimuli extérieurs, qu’ils soient auditifs ou olfactifs, peuvent déclencher ce processus »,
 continue Yann Verdo.
Le journaliste note enfin que 
« plus abondant en fin de nuit qu’à son commencement, le sommeil paradoxal, qui a été jusqu’à présent beaucoup moins étudié que le sommeil profond, demeure à bien des égards une énigme ».
Il évoque une étude publiée en décembre dans 
Nature Communications : « En utilisant une nouvelle technique d’imagerie par ultrasons ultrarapides appelée fUS (pour «functional ultrasounds»), une équipe du laboratoire Physique des ondes pour la médecine (Inserm/ESPCI) a pu, pour la première fois, «filmer» dans sa totalité le cerveau d’un rat endormi. Ces images, inédites par leur caractère à la fois global et très détaillé, ont permis de mettre en évidence la survenue, durant le sommeil paradoxal, d’un processus cérébral encore insoupçonné ».
« Cela commence par l’émission, par l’hippocampe, d’oscillations gamma à très haute fréquence. Ces oscillations précèdent, avec une régularité de métronome, de très fortes poussées vasculaires qui se propagent sous forme de vagues dans tout le cerveau, poussées au cours desquelles le débit sanguin va jusqu’à doubler par rapport à ce qu’il est durant la journée. Si les ondes gamma sont aussi présentes à l’état d’éveil, ces brusques et encore inexpliquées irruptions vasculaires, propres au sommeil paradoxal, lui ajoutent un mystère de plus », 
relève Yann Verdo.

Date de publication : 28 janvier 2019

« L’autisme, un trouble précoce du développement cérébral mieux compris »

Le Figaro

Damien Mascret évoque dans Le Figaro le quatrième plan national autisme (2018-2022), qui « affiche comme objectif de permettre, d’ici à 2021, l’insertion scolaire de tous les enfants atteints de TSA » (troubles du spectre autistique).
Le journaliste remarque ainsi : 
« Il y a une trentaine d’années, c’est sous les huées que le Pr Catherine Barthélémy, pédopsychiatre, présentait les découvertes d’anomalies neurobiologiques dans l’autisme. Jeudi dernier, ce sont des applaudissements nourris qui l’ont accompagnée à sa descente de la tribune du 17e congrès annuel de la psychiatrie française (L’Encéphale) à Paris ».
« Elle participait à une session consacrée aux nouvelles prises en charge de l’autisme, qui s’appuient sur l’approche neurologique qu’elle défend depuis longtemps », 
précise Damien Mascret.
Le journaliste indique notamment qu’
« en France, un enfant sur 100 présente un TSA, ce qui représente aujourd’hui 700.000 personnes vivant en France avec un tel handicap. Car le spectre est large et va de la personne avec autisme sévère (1% des TSA) qui n’a pas pu acquérir le langage (non-verbal) à l’autisme de haut niveau (dit Asperger) souvent capable de tenir une conversation, avec néanmoins une interprétation très littérale du langage ».
Damien Mascret relève en outre que 
« le 6 avril 2018, le premier ministre Édouard Philippe, en présentant le quatrième plan national autisme (2018-2022), annonçait un réel effort de 103 millions d’euros dédiés à la scolarisation stricto sensu, avec l’objectif ambitieux de permettre d’ici à 2021 l’insertion scolaire de tous les enfants atteints de TSA ».
« Le plan insiste aussi sur l’importance d’une intervention précoce », ajoute-t-il. Le Pr Barthélémy souligne ainsi que « le trouble du développement est extrêmement précoce, c’est pourquoi il doit être repéré dès la période périnatale pour permettre des interventions les plus précoces possible ».

La spécialiste observe cependant :
 « Comment sera financé le parcours précoce alors que le diagnostic ne pourra pas être posé avant 12-18 mois ? La question de l’ouverture des droits (en l’absence de diagnostic, NDLR) n’est pas anodine, il faut casser les verrous administratifs ».
« C’est tout l’enjeu du forfait d’intervention précoce en discussion. Espérons qu’il ne manque pas sa cible par excès de rigorisme médico-administratif », 
continue Damien Mascret.

Date de publication : 29 janvier 2019

« Pêcheurs, soignants, serveurs… les nouvelles victimes de la cocaïne »

La Croix

La Croix constate en effet que « la «blanche», longtemps réservée à une élite fortunée, touche désormais tous les milieux sociaux. Moins chère, consommée de façon assumée y compris au travail, elle n’a pourtant rien perdu de sa dangerosité ».
Le journal publie ainsi une 
« enquête sur une banalisation aussi alarmante que méconnue ». Il indique que « l’Observatoire français des drogues et des toxicomanies (OFDT) [relève], dans son dernier rapport, un quadruplement de la consommation en vingt ans. 5,6% des Français ont pris au moins une fois de la cocaïne dans leur vie ».
« La déclinaison par métier chamboule les idées reçues : artisans et commerçants arrivent en tête des consommateurs (7,2%), les ouvriers devancent les cadres (5,3% contre 4,9%) », 
poursuit La Croix.
Le quotidien cite notamment Bernard Le Floch, médecin généraliste et 
« auteur d’une étude sur la prise d’opiacés chez les marins pêcheurs, [qui] constate chez eux «une prévalence forte de toxicomanie». Parmi ses patients, il compte des professionnels dépendants au cannabis, à la cocaïne, à l’héroïne… ».
Le médecin remarque :
 « Quand j’ai commencé à exercer, on parlait surtout de l’alcool, mais on n’en voit plus beaucoup. La drogue l’a un peu remplacé chez les jeunes générations ».
« Une observation que confirme une étude du Service de santé des gens de mer, menée sur le littoral atlantique en 2013 : sur 1000 marins pêcheurs testés, 4,5% étaient positifs à la cocaïne, tous âges confondus. Le chiffre grimpe à 8% chez les moins de 35 ans », 
observe La Croix.
Le quotidien explique que 
« la hausse de la production colombienne a entraîné une reconfiguration du marché français. Pour écouler une marchandise devenue abondante, les trafiquants vont désormais «vers les usagers plutôt que l’inverse» afin de «faciliter l’achat par les usagers les plus précarisés», décrypte l’OFDT ».
La Croix poursuit :
 « Leur méthode consiste à «fractionner les unités de ventes au demi-gramme, au quart de gramme». Un billet de 20 € suffit désormais à se procurer de la « C ». Des SMS submergent les usagers de promotions de même que, depuis peu, des offres envoyées par Snapchat, application dont les messages disparaissent en quelques secondes ».
Le journal cite 
« Thomas, 36 ans dont vingt accro à la coke, «abstinent» depuis onze mois, [qui] a longtemps cumulé deux jobs : le jour, aide-soignant dans le service de réanimation d’un hôpital de la région marseillaise ; la nuit, surveillant dans un centre pour personnes handicapées. […] Obsédé par le «produit» de longue date, il sniffait toujours plus en travaillant ».
Il déclare : 
« Rien ne m’arrêtait. Pour aller aux cabinets, il me fallait une trace ; pour faire la toilette d’une mamie, il me fallait une trace ; pour une perfusion, il me fallait une trace. Tout était prétexte et, à chaque trait, je pensais au prochain ».
La Croix relève que 
« la cocaïne ronge son quotidien et son salaire : 800 € par semaine pour trois grammes reniflés chaque jour. Tout y passe, jusqu’au projet immobilier. «Très vite, le coup du crédit est tombé à l’eau et mon boulot de nuit m’a permis de payer ma consommation pour deux semaines.» Il se met alors à travailler plus… pour consommer plus ».
Le journal note qu’«
 à l’époque, sur quelque 25 membres de son service à l’hôpital, cinq consommaient de la cocaïne – trois aides-soignants, un interne et une infirmière –, parfois ensemble aux toilettes. Jusqu’au jour où un vol de cartes bleues précipite Thomas en prison pour un an. Aujourd’hui « clean », il est déterminé à le rester ».
La Croix publie en outre un entretien avec le Dr Laurent Karila, psychiatre spécialisé dans l’addictologie à l’hôpital Paul Brousse de Villejuif, selon qui 
« les pouvoirs publics n’alertent pas suffisamment sur la dangerosité de cette drogue ».
Le médecin précise que 
« l’impact de la cocaïne sur le cerveau n’a rien à voir d’un individu à l’autre. En fait, l’installation de l’addiction dépend de divers paramètres. Ils sont d’abord d’ordre psychologique : certains individus présentent une tendance plus marquée que d’autres à la dépression, aux troubles anxieux… Viennent ensuite les facteurs environnementaux : le stress au quotidien, le cadre dans lequel on a consommé la première, le fait d’être entouré ou non de consommateurs. Reste enfin, le terrain génétique, important lui aussi ».
Le Dr Karila ajoute :
 « Le plus souvent, la dépendance s’installe sournoisement. Au bout d’un an ou deux de consommation, des troubles cognitifs apparaissent : troubles de la mémoire, de l’attention. Mais c’est surtout une drogue très cardiotoxique. Elle est vasoconstrictrice et le risque, au moment d’une prise, c’est qu’une artère se trouve serrée trop fort et qu’une partie de l’organisme ne soit plus irriguée ».
« Une étude a récemment montré que, après un trait, un cocaïnomane a un risque 24 fois plus élevé que la moyenne de faire un infarctus dans l’heure qui suit. Et ce, qu’il s’agisse du millième trait ou du tout premier, c’est totalement aléatoire », 
souligne le psychiatre.
Il remarque que 
« les autorités insistent avant tout sur [les méfaits] du tabac et de l’alcool et elles ont raison puisqu’ils font, à eux deux, 130.000 victimes par an. On parle de plus en plus du cannabis, mais on fait trop peu sur la cocaïne. À tort, car c’est vraiment en train de devenir une drogue problématique ».

Date de publication : 30 janvier 2019

 

 

Revue de presse santé psy – décembre 2018

 

« Une récompense pour des recherches sur les mécanismes de la dépression »

Le Figaro

« Quand on considère la dépression, qui touche ou touchera un Français sur cinq au cours de sa vie, on ne pense pas spontanément à l’inflammation (…). Pourtant voilà plus de vingt ans qu’à la tête de l’équipe de recherche Nutrition et psycho-neuro-immunologie, le Dr Lucile Capuron, directeur de recherche à l’Inra de Bordeaux, explore et défriche ce territoire », indique Damien Mascret dans Le Figaro. « Elle vient de recevoir le prix Marcel-Dassault 2018 pour la recherche sur les maladies mentales, doté de 300 000 euros et attribué par le comité scientifique de la Fondation FondaMental avec un jury international », annonce-t-il.

« Nos travaux ont montré que l’inflammation participe à la survenue de la dépression. Nous savons aussi que la prise d’agents inflammatoires, de type interféron utilisé dans certains cancers ou hépatites, est responsable d’un épisode dépressif chez la moitié des patients », explique le Dr Capuron.

« Les travaux d’autres équipes ont aussi montré que l’inflammation était associée à une réponse diminuée aux antidépresseurs et qu’à l’inverse la prise d’anti-inflammatoires améliorait les symptômes de patients dépressifs qui avaient de l’inflammation », note le journal.

« Deux neurotransmetteurs jouent un rôle clé dans les mécanismes de la dépression : la sérotonine et la dopamine. Ils sont eux-mêmes fabriqués grâce à des acides aminés apportés par l’alimentation : le tryptophane pour la sérotonine ; la phénylalanine et la tyrosine pour la dopamine. Mais les chercheurs sont allés plus loin car ils se sont aperçus que deux enzymes jouaient un rôle dans la synthèse de ces deux neurotransmetteurs : l’IDO pour la sérotonine et le BH4 pour la dopamine », explique l’article.

« Le projet de recherche lancé par Lucile Capuron et son équipe a deux volets. Un premier volet d’observation chez l’homme, qui étudiera les liens entre la dépression, l’inflammation générale de l’organisme et les neurotransmetteurs de la sérotonine et de la dopamine, d’une part, l’impact sur les voies cérébrales sérotoninergiques et dopaminergiques en imagerie cérébrale, d’autre part », détaille-t-il. « Un second volet plus expérimental, chez l’animal. Lorsqu’ils présentent une inflammation, les animaux recevront soit des médicaments anti-inflammatoires ou des traitements ciblant spécifiquement les voies IDO et BHA, soit des compléments alimentaires riches en tryptophane et tyrosine pour rétablir les niveaux déficients d’acides aminés. Cela permettra d’évaluer la réponse thérapeutique », poursuit-t-il.

« C’est une étape majeure dans l’ère de la médecine de précision en psychiatrie. Nous allons mieux comprendre les mécanismes impliqués dans la dépression résistante et son expression clinique, identifier des mécanismes de résistance aux traitements standards et pouvoir définir des stratégies thérapeutiques ciblées et personnalisées basées sur la base du profil clinique et biologique du patient (prise de sang) », explique le Dr Lucile Capuron. Pour le Pr Marion Leboyer, directrice de FondaMental, « il faut aller plus loin » : « Nous sommes à l’aube de découvertes absolument majeures qui peuvent changer la vie des patients et nous avons tous les éléments (cohortes, études, investigateurs) pour mettre en place les recherches, il ne manque plus que les moyens sous la forme de partenariats public-privé », insiste-t-elle.

Date de publication : 5 décembre 2018

« Sous pression, les professionnels de santé souffrent de leur travail »

Le Parisien

« Surcharge de travail, patients exigeants voire agressifs, épuisement émotionnel, lourdeurs administratives… Les soignants souffrent » : « Un sondage montre à quel point leurs conditions de travail pèsent sur leur état de santé, surtout chez les infirmiers et les aides-soignants », révèle Soline Roydans Le Figaro.

La journaliste rappelle au préalable que « pour aller plus loin que les diverses plateformes d’écoute créées au fil du temps, l’Ordre des médecins et 7 associations d’aide aux soignants ont ainsi bâti un « Programme Aide Solidarité Soignant ». La ministre de la Santé, Agnès Buzyn, a, de son côté, lancé en juillet un Observatoire national pour la qualité de vie au travail des professionnels de santé ».

Selon le Carnet de santé Odoxa-MNH pour Le Figaro santé, France Info et Le Quotidien du médecin : « réalisé auprès de 6 078 professionnels de santé, dont 1 307 hospitaliers et 1 005 personnes représentatives de la population française de plus de 18 ans, ce sondage montre que les soignants ne sont pas en pleine forme et qu’ils ne sont pas toujours les mieux soignés », rapporte le journal.

« Ainsi, 35 % des professionnels de santé interrogés disent avoir été affectés par un problème de santé (hors maladie chronique) dans les deux derniers mois, contre seulement 21 % des Français. Aides-soignants et infirmiers sont les plus mal lotis (plus de 40 % disent avoir été malades, contre respectivement 28 et 26 % des médecins généralistes et des dentistes qui composent le bas du classement) », fait savoir l’article.

« Le sommeil des soignants interrogés ne semble pas de très bonne qualité : la moitié dit avoir des difficultés à dormir tous les jours ou plusieurs fois par semaine, aides-soignants et infirmiers étant là encore les plus exposés (36 et 29 % de mauvais dormeurs respectivement), de même que les hospitaliers (toutes professions confondues) », poursuit le journal. Il ajoute que « le fait que près de 60 % des professionnels de santé interrogés disent travailler le week-end, presque toujours ou régulièrement, ne doit pas être de nature à encourager leur repos… ». « Aides-soignants, infirmiers, sages-femmes et internes sont, sans surprise, les plus susceptibles de travailler le week-end (pour plus de 80 % d’entre eux) », précise-t-il.

« Lorsqu’ils sont malades, les soignants s’arrêtent de travailler moins souvent que les autres : ils disent n’avoir pris en moyenne que 7,5 jours d’arrêt de travail au cours des douze derniers mois, soit deux fois moins que les salariés français. Ces chiffres cachent cependant d’importantes disparités : si les hospitaliers prennent en moyenne autant de jours d’arrêt maladie que les Français, ceux qui travaillent en libéral disent ne s’être arrêtés que 3,5 jours en moyenne dans l’année précédente », souligne Le Figaro.

« Les soignants ne sont par ailleurs pas irréprochables quant à leurs comportements de santé, mais font cependant un peu mieux que la population générale. Ainsi, seuls 5 % des professionnels de santé interrogés disent boire de l’alcool quotidiennement et 76 % déclarent ne jamais fumer (selon les données 2017 de l’Institut de veille sanitaire, plus de la moitié des Français fume du tabac quotidiennement ou occasionnellement) », fait remarquer le journal. « Les infirmiers et aides-soignants sont les plus gros fumeurs, 20 % d’entre eux consommant du tabac tous les jours. Quant à l’activité sportive, elle est pratiquée par 65 % des soignants, avec une moyenne de 2,7 heures par semaine pour ceux qui disent pratiquer », note-t-il.
Le Figaro observe que « 
les médecins semblent mieux suivre certaines recommandations de santé publique : ils sont ainsi moins de 20 % à ne jamais se faire vacciner contre la grippe, quand d’autres professionnels pourtant eux aussi potentiellement en contact avec un public fragile ne se vaccinent que très peu (75 % des orthophonistes, 65 % des kinés, 64 % des aides-soignants et 59 % des infirmiers ne se vaccinent jamais) ».

« Les médecins sont aussi les plus enclins à l’auto-médication : alors que 82 % de l’ensemble des professionnels de santé ont un médecin référent, ce n’est le cas que de respectivement 44 et 38 % des médecins généralistes et spécialistes. (…) De même, à peine un quart des sondés dit avoir rencontré son médecin du travail dans les deux années précédentes, les libéraux n’étant même que… 4,7 % ! », conclut Le Figaro.

Date de publication : 10 décembre 2018

« Un passage en réanimation source d’anxiété et de dépression »

Le Figaro

« Réduire la sédation, les alarmes et la lumière contribue à soulager l’inconfort et le stress des malades »,indique DelphineChayet dans Le Figaro.

« Des mois plus tard, les patients qui ont séjourné dans un ser­vice de réanimation conservent dans bien des cas des signes de souffrance psychique. 46 % ont eu des symptômes d’anxiété, 40 % de dépression et 22 % de stress post-traumatique dans l’année qui a suivi leur hospitalisation, selon une étude britannique publiée en novembre dans la revue scientifique Critical Care », poursuit la journaliste. « La prise en compte de ce phénomène est d’autant plus importante que la dépression est associée, selon nos résultats, à une hausse du risque de mourir dans les deux ans », souligne l’auteur de cette recherche portant sur plus de 5 000 ex-patients. « Un enjeu dont les services de réanimation français ont pris conscience ces dernières années, conduisant à un changement des pratiques », souligne Le Figaro.

« Environ 150 000 personnes sont hospitalisées en « réa » chaque année. En détresse vitale, elles y sont admises en raison d’une défaillance de leurs organes –  cœur, poumons, rein – après une complication chirurgicale, une infection grave, un traumatisme, un arrêt cardiaque, une décompensation de leur maladie chronique, etc. Leur état exige une surveillance et des soins techniques ininterrompus », détaille le journal. « Nos malades ont souvent besoin du soutien d’une ventilation artificielle, par intubation ou masque. Ils ont des cathéters, des sondes, un monitoring permanent. Tout ce matériel peut être vécu comme une agression », souligne le Pr Marc Leone, anesthésiste-réanimateur à Marseille.

« Plongés dans un état de semi-conscience, ou dans le coma, certains ma­lades vont passer par un état typique de la réanimation : le delirium, qui les transporte dans un monde onirique », explique l’article. « Je me souviens surtout de bruits bizarres et de sensations très marquantes : le froid pendant un soin, le parfum de l’infirmier du soir. Et puis il y avait des corbeaux tout autour de mon lit », témoigne Halima, 60 ans, hospitalisée en 2016 après un malaise. « Ces visions tournent parfois au cauchemar et au sentiment de persécution. Elles laissent des traces », remarque Le Figaro.

« Les patients qui ont un delirium ont plus de risques de souffrir de stress post-traumatique par la suite », souligne le Pr Élie Azoulay, chef de service de médecine intensive et réanimation à l’hôpital Saint-Louis (Paris). « Fréquente, la perte de mémoire contribue aussi à fragiliser le patient », indique le journal.
« 
Ces symptômes, longtemps négligés, sont pris au sérieux depuis qu’une étude publiée il y a une quinzaine d’années a mis en évidence un lien entre leur survenue et le pronostic vital du patient », observe Le Figaro. « Cela nous a amenés à un remaniement profond de nos pratiques », témoigne le Dr Bernard Vigué, anesthésiste-réanimateur à l’hôpital Paris Sud (Le Kremlin-Bicêtre). « Alors qu’ils avaient pour habitude de plonger leurs malades dans le coma, espérant ainsi les protéger des souffrances liées à la médicalisation, les praticiens limitent aujourd’hui la sédation au minimum. La présence des familles, rassurante pour le patient, est encouragée. Un quart des services est maintenant ouvert tous les jours, 24 heures sur 24 », explique l’article. « Quand c’est possible, la rééducation physique commence le plus tôt possible, afin que les malades récupèrent plus vite. Enfin, d’énormes efforts sont portés sur la diminution des sources de stress dans ces unités où les soignants consacrent toute leur énergie à lutter contre la mort », ajoute-il.

« À l’hôpital de Chartres, le Dr Pierre Kalfon a ainsi recensé [pour pouvoir ensuite les réduire « de manière volontariste »] seize catégories de nuisances caractéristiques de la réanimation. L’omniprésence des machines et leur ronronnement, les alarmes, le manque de sommeil, la soif, le froid, l’excès de lumière, les entraves, l’incapacité à communiquer avec le monde extérieur… », fait savoir Le Figaro. « Nous cherchons à faire baisser la prévalence du trouble de stress post-traumatique », explique le médecin. « Une démarche que semblent valider les premiers résultats recueillis auprès de trente services de réanimation associés à cette recherche. Reste à étendre ces pratiques à toutes les unités », note la journaliste.

« Tout l’enjeu est de trouver un équi­libre entre le confort du patient et sa sécurité. Éteindre une alarme ou détacher un malade dont la vie est en jeu supposent de bien soupeser les risques », résume le Dr Bernard Vigué. « L’objectif est aussi de repérer les patients les plus à risque, afin de leur proposer une prise en charge dès la sortie de l’hôpital. On sait que des antécédents psychiatriques ou un terrain anxieux, de même que le stress généré par les problèmes de santé à l’origine de l’hospitalisation favorisent les séquelles psychiatriques », conclut Le Figaro.

Date de publication : 12 décembre 2018

 

Revue de presse santé psy – novembre 2018

 

« Intelligence artificielle, quelle place pour l’humain ? »

La Croix

La Croix publie un dossier sur l’intelligence artificielle, relevant qu’« en médecine, l’IA promet des diagnostics plus précis, des traitements plus personnalisés… au risque de faire perdre la main aux médecins ? ».
Le journal relève que 
« cette médecine du futur est déjà en partie là. Dans leur institut de radiologie, à Paris, le Dr Patrick Toubiana et ses confrères utilisent par exemple depuis 5 ans, pour les mammographies, iCad, un logiciel doté d’une intelligence artificielle ».
« La machine dépiste avec précision des tumeurs du sein parfois invisibles à l’œil nu. Ingénieurs et médecins alimentent, en amont, l’ordinateur en lui fournissant des milliers d’informations : des statistiques, radios, scanners, biopsies, montrant des anomalies malignes ou non. Un algorithme apprend ensuite à identifier les marqueurs pathogènes. La machine s’améliore à mesure qu’elle emmagasine. On appelle cela le «deep learning», ou «apprentissage profond» », 
explique La Croix.
« À la clé, une aide précieuse au diagnostic. Mais au-delà, les domaines d’application de l’IA, en santé, ressemblent à un champ des possibles, des logiciels de retranscription vocale aux robots de compagnie, en passant par les prothèses intelligentes ou encore la médecine préventive… Seulement, l’IA suscite aussi des craintes. Pourrait-elle se substituer à l’humain ? », continue le journal.
La Croix explique qu’«
 en mai 2018, la revue britannique Annals of Oncology annonçait qu’une équipe de chercheurs avait appris à un algorithme à distinguer des lésions de la peau. Les performances de la machine avaient été ensuite comparées à celles de médecins spécialistes. En moyenne, les dermatologues avaient identifié correctement 87% des mélanomes. La machine… 95%. Quid alors du médecin ? ».
Le Dr Jacques Lucas, vice-président du conseil national de l’Ordre des médecins, déclare qu’«
 il faudra toujours un humain pour vérifier, s’engager. Sinon, à qui la faute incomberait-elle, en cas d’erreur ? ».
Le journal relève qu’« 
il n’existe, pour l’heure, aucune législation propre aux machines. Or, l’un des risques majeurs pour le médecin, est la «délégation de responsabilité», confirme David Gruson, fondateur d’Ethik-IA, un collectif d’experts planchant sur une éthique de l’IA ».
Ce dernier remarque : «
 Si un algorithme émet un diagnostic basé sur 100.000 cas, avec un taux de certitude de 99%, quel est vraiment le pouvoir de décision qui reste au médecin ? Dans les faits, il garde la capacité de trancher. Le fera-t-il ? ».
Le quotidien indique qu’«
 aux États-Unis, la FDA a autorisé, en avril, la commercialisation d’un dispositif diagnostiquant les rétinites diabétiques… sans la validation d’un spécialiste. Pour le moment, en France, il existe un consensus qui veut que la décision finale doit incomber à un médecin ».
Le Dr Lucas souligne en outre que
 « le diagnostic est une chose. La prise en charge du malade en est une autre. Un algorithme est performant pour une tâche donnée. Si vous lui demandez de faire autre chose, il en est incapable. Or un patient n’est pas constitué que de symptômes, de taux, de statistiques. Il est un tout, que le médecin examine dans sa globalité ».
La Croix continue : «
 Il n’empêche. L’IA ouvre non seulement «des perspectives très prometteuses pour améliorer la qualité des soins» mais aussi pour «réduire les coûts» », selon le rapport sur l’intelligence artificielle rédigé par le mathématicien et député Cédric Villani.
Le quotidien relève que 
« la moitié des médecins estime qu’en 2030 les robots et l’intelligence artificielle feront partie de leur quotidien, constatait en octobre dernier, l’enquête «Le médecin de demain» publiée par la MACSF, la mutuelle des professionnels de santé. Pour 71% des médecins interrogés, l’IA permettra surtout moins d’erreurs ».
« Une chose semble toutefois acquise : le métier de médecin et, en amont, la formation vont devoir s’adapter », 
poursuit le journal. Le Dr Lucas observe que « les nouvelles générations maîtriseront mieux les outils numériques. En revanche, on constate que plus les étudiants gagnent en compétences, et plus leur degré d’empathie diminue ».
Pour le responsable, 
« le déploiement de l’intelligence artificielle sera aussi l’occasion de réapprendre «l’importance de la relation unissant l’équipe de soins à son patient» », ajoute La Croix.

Date de publication : 6 novembre 2018

« Les soignants sont très aimés mais pas toujours compris »

Le Figaro

Soline Roy remarque dans Le Figaro : « Infirmiers, sages-femmes, aides-soignants, kinés, médecins, pharmaciens et dentistes, réjouissez-vous : les Français vous aiment, à en croire le Baromètre santé 360 Odoxa-NEHS-Asip Santé-Orange Healthcare »
« Ce qui ne veut pas dire qu’ils vous comprennent toujours ni qu’ils partagent vos opinions sur le système de soins… », 
relève la journaliste.
Elle explique ainsi que
 « réalisé par Internet auprès de 3003 Européens (dont 996 Français) représentatifs des populations française, anglaise, espagnole, allemande et italienne, ainsi que 697 professionnels de santé dont 591 exercent en libéral, le sondage dresse un portrait élogieux des professions libérales de santé. Mais dessine un dialogue plus difficile quant aux moyens d’organiser le système de soins et de corriger ses défauts ».
Soline Roy retient que 
« les Français aiment leurs soignants : certes, le prestige de ces professions s’étiole, mais 91% des sondés ont une bonne opinion de ceux qui les soignent. Les relations des soignants avec leurs patients, et entre les soignants, sont globalement jugées bonnes par les Français comme par les libéraux eux-mêmes ».
« Une dissonance apparaît néanmoins sur la perception des relations des médecins spécialistes avec les autres soignants : elle est jugée bonne par 82% des Français, mais par seulement 64% des soignants eux-mêmes », 
continue la journaliste.
Elle ajoute que «
 les éloges sont unanimes pour les infirmiers, jugés compétents, courageux, sympathiques et à l’écoute des patients par plus de 90% des sondés. Le portrait des médecins et pharmaciens est plus nuancé : globalement dotés des mêmes qualités que les infirmiers, ils sont aussi plus volontiers jugés «corporatistes» (par 70% et 76% des sondés respectivement), «conservateurs» (66% et 72%) ou «avant tout motivés par l’argent» (43% et 65%, contre seulement 21% pour les infirmiers) ».
Soline Roy observe que 
« ce ne sont pas les ordres professionnels […] qui semblent pouvoir arranger les choses : mal jugés par les professionnels (75% d’entre eux pensent que leur ordre les représente mal), ils ne veillent à l’intérêt général que pour 59% du grand public, et pour 71% des sondés ils… protègent trop les privilèges corporatistes ! ».
La journaliste en profite pour rappeler que 
« la première mission des ordres médicaux telle que définie par le Code de la santé publique est pourtant, avant la défense des professionnels, de veiller «au maintien des principes de moralité, de probité, de com­pétence et de dévouement indispensables» à leur exercice ».
Soline Roy continue :
 « Pas sûr, par ailleurs, que les Français partagent les idées des soignants sur l’organisation du système de santé. […] Ainsi de la lutte contre les déserts médicaux : le grand public est globalement favorable aux pistes proposées (en particulier la mise en place de maisons de professionnels de santé et l’instauration de primes à l’installation pour lutter contre les déserts médicaux, plébiscitées par plus de 80% des sondés), là où les soignants se sont souvent montrés plus nuancés ».
« Autre piste ne faisant pas l’unanimité : le développement des «pratiques avancées», qui veut libérer de la tutelle du médecin un certain nombre d’actes médicaux. La vaccination par les infirmiers sans prescription médicale est ainsi une bonne solution pour une majorité des Français (69%) et plus encore des infirmiers (79%), tandis que les médecins sont plus timides (57% favorables) ; quant à la prescription de médicaments par ces mêmes infirmiers, elle est plébiscitée par 63% des Français et 85% des infirmiers, contre seulement 41% des médecins », 
relève la journaliste.
Elle note que ces
 « réticences n’ont pas échappé aux Français : pour 56% des sondés, les médecins «ont tendance à s’opposer systématiquement à tout changement»… Et le dialogue avec le ministère et les autorités de santé laisse nettement à désirer (il n’est jugé «bon» que par 46% des Français et 35% des soignants) ».

Date de publication : 12 novembre 2018

 

« Dans le cerveau des victimes du 13 novembre »

La Croix

Dans le cadre des commémorations des attentats du 13 novembre 2015, La Croix relève que « depuis deux ans, une étude biomédicale consacrée au trouble de stress post-traumatique se déroule à Caen. Les résultats de la phase 1 seront bientôt publiés ».
Flore Thomasset se penche ainsi sur les travaux de l’unité mixte de recherche associant l’Inserm, l’EPHE et l’Université de Caen-Normandie (« Neuropsychologie et Imagerie de la Mémoire Humaine »), 
et à « la première phase du programme de recherche « Remember ». Cette étude biomédicale, inédite par la taille de sa cohorte et sa durée – trois phases de tests en 2016, 2018 et 2021 – a un enjeu : comprendre le trouble de stress post-traumatique (TSPT), son évolution au fil des ans, ses répercussions sur la gestion des émotions et sur les interactions sociales ».
La journaliste explique que « pour les victimes, le TSPT est une souffrance et un handicap. Cette pathologie, qui se caractérise par des «intrusions» surgissant à l’esprit, replonge la victime dans son traumatisme, non pas avec la petite morsure des souvenirs du passé, mais avec la violence et le réalisme d’une scène au présent. Un bruit, une odeur et soudain, la personne revit le drame ».
Francis Eustache, neuropsychologue, directeur de l’unité de recherche, remarque ainsi : « Pourquoi certaines personnes arrivent à bloquer ces intrusions et pas d’autres ? Pourquoi certaines se relèvent-elles plus vite que d’autres ? Que se passe-t-il dans leur cerveau après le drame et dans les années qui suivent ? C’est ce que nous cherchons à comprendre ».
« Avec des heures de questionnaires psychopathologiques, de tests neuropsychologiques et une heure et demie d’IRM », 
indique Flore Thomasset.
La journaliste relève que « dans quelques mois, […] les premiers résultats de la phase 1 seront soumis aux revues scientifiques. On pourra alors comparer les trois groupes de la cohorte : les 80 Caennais extérieurs aux attentats, la soixantaine de victimes directes ayant développé un trouble de stress post-traumatique (TSPT) et la soixantaine d’autres victimes n’ayant pas développé ce syndrome ».
Elle note que « d’ores et déjà, les résultats de ce dernier groupe interpellent ». Mickaël Laisney, maître de conférences à l’École pratique des hautes études, remarque que « les victimes souffrant de TSPT présentent un défaut de contrôle de leur mémoire, par rapport au groupe témoin. On aurait pu penser que les victimes non-malades se situeraient entre les deux, tel un groupe intermédiaire, avec un retentissement modéré du traumatisme. Mais non : elles semblent sur-contrôler leur mémoire, présentant des connexions cérébrales plus intenses encore que le groupe témoin, comme si elles étaient capables d’une forme d’hyperrésilience ».
Le chercheur poursuit : « Cette capacité à inhiber très fort les souvenirs peut-elle entraîner des compensations différentes avec des effets négatifs dans la vie de tous les jours, comme l’inhibition d’autres émotions ou d’autres comportements ? Ce qui est sûr, c’est qu’il va falloir travailler sur ce groupe ».
Flore Thomasset observe en outre que « sur un plan psychologique, la nécessité de prendre en charge les patients souffrant de stress post-traumatique ne fait plus débat. […] Même si [Francis Eustache] manque de médecins pour prendre les patients en consultation et que la recherche se poursuit sur les modalités de traitement. ».
Mickaël Laisney ajoute : « Mais que fait-on pour les autres victimes ? Nos premiers résultats semblent montrer que les considérer comme “tirées d’affaire”, semblables aux non-exposés, n’est plus pertinent. […] Notre recherche pourrait permettre d’orienter les politiques de santé publique ».
Flore Thomasset souligne en outre que « depuis 3 ans, les témoignages de victimes montrent autant les fluctuations de leur état de santé que leur difficulté à accéder aux soins. Certains ont engagé un suivi psychologique tardif, prenant 2 ans après le drame les médicaments dont ils avaient cru pouvoir se passer ».
La journaliste note que « les résultats [de l’étude] pourraient, là encore, permettre de guider les patients vers la prise en charge la plus adaptée ».
La Croix s’interroge par ailleurs : « Qu’est-ce que les neurosciences peuvent apporter à la prise en charge du psychotraumatisme ? ».
Louis Jehel, chef du service de psychiatrie au CHU de Martinique et président de la Société française de psychotraumatologie, répond que « les découvertes des neurosciences mettent en lumière les mécanismes cérébraux en jeu dans le psychotrauma. Elles viennent consolider notre compréhension de celui-ci et soutenir la plupart des stratégies thérapeutiques déjà recommandées ».
Edouard Gentaz, directeur de recherche au CNRS et professeur à l’université de Genève, remarque pour sa aprt que « le psychotraumatisme est devenu un objet d’étude : toutes les disciplines peuvent apporter leur éclairage et c’est une bonne chose. Ainsi, les neurosciences peuvent nous aider à comprendre les bases cérébrales du trauma ».
« Mais les images du fonctionnement cérébral ne sont qu’un indicateur parmi d’autres de notre activité cognitive et affective. La relation entre ce qui se passe dans notre cerveau et notre comportement est extrêmement complexe et dépend de 1000 facteurs liés à notre histoire, notre personnalité, notre vie sociale… », 
poursuit le chercheur.

Date de publication : 13 novembre 2018

 

« Autisme : une étude remet en cause le modèle théorique dominant »

Les Echos

Les Echos remarque que « l’énigme de l’autisme ne semble pas près d’être résolue. A preuve, une dernière et remarquable étude d’imagerie cérébrale, parue dans la revue Brain et dont les résultats sont en opposition directe avec ceux des études précédentes ».
Le journal note que 
« les troubles du spectre autistique s’expliqueraient en réalité par une diminution de la connectivité neuronale entre zones cérébrales adjacentes, et non par une augmentation de cette même connectivité, comme on le pensait jusqu’ici ».
Le Pr Josselin Houenou, chercheur de l’Inserm et principal auteur de ce travail, précise toutefois que 
« ce modèle repose sur l’étude de populations pédiatriques hétérogènes […] et sur des méthodes de neuro-imagerie peu spécifiques ne permettant pas de mesurer avec fiabilité la connectivité ‘courte distance’ ».
Le quotidien explique que 
« pour pallier ce problème, les auteurs ont utilisé une innovation conçue à NeuroSpin et reposant sur l’IRM de diffusion, donnant une image plus précise de la connectique cérébrale ».
« Pratiqués sur des autistes adultes, les examens ont montré que l’altération des interactions sociales et de l’empathie était au contraire corrélée à une diminution de la connectivité dans plusieurs faisceaux courte distance », 
note Les Echos
Le journal conclut que «
 ces résultats obtenus sur des adultes doivent encore être confirmés par des études similaires réalisées sur des enfants ».

Date de publication : 19 novembre 2018

« Maltraitance des étudiantes infirmières : « Tu ne sers à rien ! Dépêche-toi ! » »

Libération

Dans Libération, Eric Favereau remarque : « Alors que les infirmières vont manifester un peu partout en France ce mardi, Raphaëlle Jean-Louis raconte dans un livre la maltraitance qu’elle a subie durant ses études. Symptôme d’une profession à bout ? ». (Diplôme délivré(e), parole affranchie d’une étudiante infirmière, Ed. Michalon)
Le journaliste explique que la jeune femme 
« vient de publier un témoignage sur son parcours d’étudiante infirmière, durant lequel elle a été confrontée à un certain sadisme de ses supposées formatrices. Et ce mardi, elle quitte de nouveau l’Orne où elle travaille dans un Ehpad pour manifester à Paris à l’appel de toutes les organisations soignantes qui s’alarment de l’absence de mesures à leur égard dans le dernier plan «Santé 2022» du gouvernement ».
Eric Favereau remarque ainsi que
 « le personnel soignant n’est pas franchement en forme. Les points noirs sont nombreux ; d’un point de vue financier, si l’on pouvait estimer qu’il y a 20 ans les infirmières hospitalières étaient correctement payées, aujourd’hui ce n’est plus le cas. Et vivre avec le salaire d’une infirmière dans une grande ville relève du défi ».
« Quant aux infirmières exerçant en libéral, elles sont parfois contraintes à un travail à la chaîne pour s’en sortir. Plus globalement, les conditions de travail se sont, de tous côtés, tendues », 
poursuit-il.
Raphaëlle Jean-Louis écrit dans une lettre ouverte au président de la République : «
 Ma question est simple, est-il possible d’augmenter l’effectif des soignants dans les établissements qui en ont besoin ? Que faut-il faire faire afin de sauver les êtres humains qui y travaillent et d’éviter les suicides ? ».
Eric Favereau préicse que 
« diplômée depuis 3 ans, elle a publié à l’automne un journal qu’elle avait tenu pendant ses études d’infirmière, journal de bord qui pointe la maltraitance de ces jeunes étudiantes par leurs formateurs. C’est un thème tabou. Durant leurs études, la troisième et dernière année est essentiellement constituée d’un stage où l’élève infirmière travaille sous le contrôle d’une diplômée. Bizarrement, ces relations dérapent fréquemment. Sadisme, petite vengeance, grande frustration ? Ou est-ce une sorte de maltraitance institutionnelle ? ».
L’infirmière écrit notamment :
 « Nous sommes dans la salle de soins, et nous préparons ensemble des poches qui sont à poser dans quelques minutes. L’infirmière observe ce que je fais. Même si je suis en troisième année, celle-ci doit toujours avoir un regard sur moi. Soudain, elle se place au-dessus de mon épaule et me hurle : « Plus vite, lis l’ordonnance ! Fais-moi le calcul… Allez de tête, tu ne sers à rien, vite ! Dépêche-toi ! »» ».
Eric Favereau indique que la jeune femme 
« sera finalement soutenue par une coordinatrice de son école d’infirmières quand elle dénoncera certaines pratiques. De fait, son histoire n’est pas exceptionnelle, et récemment un autre livre a pointé cette violence, à l’égard cette fois des étudiants en médecine quand ils sont en stage ».
Raphaëlle Jean-Louis remarque que 
« cette maltraitance, très souvent, est le reflet de l’abandon de l’Etat, face aux conditions actuelles des soignants. L’épuisement professionnel conduit à la maltraitance, voire au suicide… Notre métier est déjà difficile en soi… alors si les conditions de travail ne sont pas adaptées… ».

Date de publication : 20 novembre 2018

« Pressions, surcharge de travail, horaires : témoignages d’infirmiers « oubliés » »

Le Parisien Libération

Le Parisien revient sur les rassemblements d’infirmiers de ce mardi, « pour protester contre le manque de reconnaissance de leur travail dans la prochaine réforme de la santé ».
Le journal observe que 
« certains parlent des charges et pressions de la Sécu qui pèsent sur leurs épaules. D’autres disent leur fatigue après de longues amplitudes horaires. Tous […], en tout cas, parlent d’un besoin de reconnaissance de leur métier, alors que les négociations avec l’Assurance maladie pour la prochaine réforme de la santé sont à un point d’arrêt ».
Le quotidien livre des témoignages, dont celui de Thierry, 54 ans, qui 
« travaille en Meurthe-et-Moselle en tant qu’infirmier libéral depuis 29 ans. Ses longues journées de travail, qui commencent à 6 heures et se terminent à 21 heures, se divisent en trois temps. «Un tiers est consacré à la paperasse, un tiers en voiture, un tiers à soigner», résume-t-il ».
« Une division du temps qui épuise l’infirmier », 
note Le Parisien, l’infirmier indiquant : « On passe beaucoup de temps à faire de la paperasse, à courir après les ordonnances qui ne correspondent pas toujours aux réglementations de l’Assurance maladie ».
Le quotidien relève que 
« ce sont les personnes âgées qui composent la majorité des patients de Thierry ». Ce dernier observe : « Il faut leur dire ce qu’il faut manger ou non, suivre leur traitement, faire une éducation thérapeutique, ou encore s’occuper de leur toilette. Tous les infirmiers font ça tous les jours. Mais on ne parle pas de nous. C’est peut-être parce qu’on le fait gratuitement ».
« Selon Thierry, tout irait mieux s’il pouvait «travailler directement avec les médecins», ou si les infirmiers étaient plus impliqués dans les «consultations de télésanté», un système qui se développe de plus en plus pour pallier les manques dans les déserts médicaux », continue 
Le Parisien.
De son côté, Pauline, 21 ans, « 
en dernière année d’études dans un grand institut de soins infirmiers en région parisienne, a enchaîné les stages en milieu professionnel. Elle a vite déchanté, au point d’envisager de changer de voie professionnelle à la fin de son cursus », remarque le quotidien.
La jeune femme déclare ainsi : «
 Beaucoup de personnes de ma promotion ne veulent plus faire ce métier et j’en fais partie ».
Le journal explique :
 « La «surcharge considérable de travail», le «manque de personnel» constant, le «travail fourni extrêmement important et éprouvant physiquement psychologiquement» mais sans «aucune reconnaissance (notamment salariale)» pourraient avoir raison de l’étudiante et de ses camarades. Sans oublier les «horaires et rythmes intensifs» ».
Libération évoque aussi ces 
« blouses blanches et bleues dans la rue. Elles se disent «oubliées», «sacrifiées». Plus d’un millier de blouses ont manifesté en France mardi. […] Elles dénoncent le «mépris» du gouvernement », relève le journal.
Le quotidien note : «
 Qu’ils soient libéraux ou salariés, les 660.000 infirmiers (des femmes à plus de 80%) étaient invités à cesser le travail par une dizaine d’organisations remontées contre le plan santé présenté en septembre par l’exécutif, «trop centré sur les médecins» ».
« «C’est tout le contraire», s’est défendue la ministre de la Santé, Agnès Buzyn, pour qui cette réforme «décharge sur l’ensemble des professionnels de santé» le suivi des malades chroniques », 
poursuit Libération.
Le journal observe que « 
c’est la création de 4000 postes d’«assistants médicaux», à mi-chemin entre le secrétariat et le métier d’aide-soignante, qui a mis le feu aux poudres. «On invente des nouveaux métiers pour faire des choses qu’on fait déjà depuis de nombreuses années», s’est indignée, à Lille, Sandra Dupuis. Marie-Cécile Decker, qui travaille au bloc à l’hôpital de Mulhouse, demande, elle, que le ministère «entende que les gens s’épuisent au travail» ».

Date de publication : 21 novembre 2018

« La mort telle qu’elle n’avait jamais été vue »

Les Echos

Yann Verdo indique dans Les Echos qu’« une expérience réalisée dans une université berlinoise a permis de visualiser ce qui se passait dans le cerveau d’un mourant au moment fatidique. Et les résultats, inédits, sont étonnants. Cérébralement parlant, la mort est moins une extinction qu’un ultime embrasement électrique ».
Le journaliste explique que 
« dans une étude publiée par la revue Annals of Neurology qui a fait sensation – et qui fera sans doute date dans l’histoire encore toute récente de la thanatologie -, le professeur en neurologie expérimentale à l’université Charité de Berlin, Jens Dreier, détaille l’expérience extraordinaire à laquelle son équipe et lui se sont livrés sur neuf patients ».
« Ces neuf personnes, toutes entrées en soins intensifs à la suite de blessures cérébrales, faisaient l’objet d’un monitorage neurologique lourd, plus invasif qu’un simple électroencéphalogramme », 
indique Yann Verdo.
Stéphane Marinesco, responsable du Centre de recherche en neurosciences de Lyon, précise :
 « Il s’agit d’une technique non conventionnelle, qui permet d’enregistrer l’activité électrique du cerveau, y compris à de très basses fréquences, de l’ordre de 0,01 hertz ».
Yann Verdo explique ainsi que 
« les basses fréquences émises par le cerveau ont du mal à traverser le scalp, ce qui les rend indétectables aux appareils d’électroencéphalogramme dont les électrodes sont placées sur le cuir chevelu. Dans le système de monitorage dont étaient équipés les patients du service du Pr Dreier, les électrodes étaient placées à l’intérieur du crâne, et même sous la dure-mère, cette membrane rigide qui entoure le cerveau et la moelle épinière ».
« Cet accès aux très basses fréquences, correspondant à une activité électrique lente, a été la fenêtre qui a permis à Jens Dreier et son équipe de visualiser ce qui se passait dans le cerveau de personnes en train de mourir », 
note le journaliste.
Il ajoute que «
 pour leur expérience, les neuroscientifiques allemands ont simplement demandé aux familles, une fois devenu évident que le patient ne survivrait pas à son accident, l’autorisation de poursuivre l’enregistrement jusqu’au bout. Et même un peu au-delà du «bout», c’est-à-dire de la mort cérébrale, ce moment à partir duquel un classique électroencéphalogramme n’enregistre plus aucune activité cérébrale et que l’OMS considère comme le critère médico-légal du décès ».
Yann Verdo observe donc : «
 Qu’ont montré les enregistrements réalisés à la Charité de Berlin ? Quelque chose de tout à fait fascinant, jusque-là inédit, et qui devrait peut-être amener les spécialistes à reconsidérer leur définition du décès et de son moment exact ».
Il précise que 
« ce phénomène cérébral […] survient entre 2 et 5 minutes après l’ischémie, moment où les organes (dont le cerveau) ne sont plus alimentés en sang et donc en oxygène. Et il dure lui-même une petite dizaine de minutes. On peut l’assimiler à une sorte d’incendie électrique qui s’allume à un bout du cerveau et, de là, se propage à la vitesse de 50 microns par seconde dans tout l’encéphale avant de s’éteindre à l’autre bout, son œuvre de destruction accomplie. Les neuroscientifiques parlent de «vague de dépolarisation» ».
Yann Verdo explique que 
« pour maintenir le «potentiel de membrane» qui lui permet de communiquer avec ses voisins sous forme d’influx nerveux, un neurone a besoin d’énergie. Et donc d’être irrigué en permanence par le sang venu des artères qui lui apporte l’oxygène indispensable à la production de cette énergie sous forme d’adénosine triphosphate (ATP). Tout le travail de Jens Dreier a consisté à observer ce qui se passait pour les neurones une fois que, le cœur ayant cessé de battre et la pression artérielle étant tombée à zéro, ils n’étaient plus alimentés en oxygène ».
Stéphane Marinesco note que selon ce travail
, « les neurones se mettent alors en mode ‘économie d’énergie’ ». Yann Verdo précise que « pendant les 2 à 5 minutes séparant l’ischémie de l’apparition de la vague de dépolarisation, ils puisent dans leurs réserves d’ATP pour maintenir leur potentiel de membrane. Pendant cette phase intermédiaire, au cours de laquelle le cerveau est littéralement entre la vie et la mort, celui-ci ne subit encore aucune lésion irréversible : si l’apport en oxygène venait à être rétabli, il pourrait se remettre à fonctionner sans dommages majeurs ».
Le journaliste poursuit : «
 Mais cette résistance héroïque des cellules nerveuses a ses limites. A un moment donné, en l’un ou l’autre endroit du cerveau, un premier neurone «craque», c’est-à-dire qu’il dépolarise. Les stocks de potassium qui lui permettaient de maintenir son potentiel de membrane étant devenus inutiles, il les largue dans le milieu extra-cellulaire. Il agit de même avec ses stocks de glutamate, le principal neurotransmetteur excitateur du cerveau ».
Yann Verdo indique que 
« ce faisant, ce premier neurone initie une redoutable réaction en chaîne : le potassium et le glutamate par lui libérés atteignent un neurone voisin dont ils provoquent aussitôt la dépolarisation ; à son tour, ce deuxième neurone relâche ses stocks et provoque la dépolarisation d’un troisième, etc. ».
« Ainsi apparaît et se propage la vague de dépolarisation, correspondant à l’activité électrique lente enregistrée par le système de monitorage spécifique utilisé à la Charité de Berlin. Le «bouquet final» du cerveau sur le point de s’éteindre définitivement », 
remarque le journaliste.
Il ajoute : «
 L’embrasement final du cerveau mis en lumière par l’expérience de Jens Dreier est-il à l’origine de l’apparition de cette intense lumière blanche que les personnes ayant fait une expérience de mort imminente disent avoir vue briller au bout d’un mystérieux tunnel ? Cela, l’étude ne le dit pas. Mais l’hypothèse ne paraît pas indéfendable ».

Date de publication : 26 novembre 2018

« La psychiatrie en crise »

La Croix

Pierre Bienvault constate en effet dans La Croix que « dans de nombreux hôpitaux psychiatriques, les soignants se plaignent de leurs conditions de travail ».
Il cite René Navarette, infirmier en psychiatrie, représentant de la CGT à l’hôpital du Rouvray, près de Rouen :
 « En psychiatrie, on travaille sur l’humain. Et c’est sans doute pour cela que le soir, quand je rentre chez moi, j’ai comme une boule dans la gorge. J’ai le sentiment de ne pas avoir été un bon soignant. De ne pas m’être occupé de mes patients comme j’aurais voulu et dû le faire. Parce qu’à force de courir partout et tout le temps, on finit par se détourner de tout ce qui constitue notre éthique de soignant ».
Pierre Bienvault observe que 
« ces derniers mois, cet établissement est devenu la figure de proue de la crise de la psychiatrie en France. Le 21 mai dernier, après 2 mois de conflit, 7 soignants y ont entamé une grève de la faim. Finalement, le 8 juin, un accord a débouché sur la création d’une unité pour adolescents et de 30 postes ».
René Navarette indique ainsi 
: « On devrait avoir 20 postes cette année et 10 l’an prochain. Mais cela reste insuffisant puisqu’on demandait 50 postes ».
Pierre Bienvault relève que le 
« constat [est] partagé par de nombreux soignants qui, depuis des mois, un peu partout en France, multiplient les grèves ou les tribunes dans la presse pour réclamer des moyens supplémentaires ».
Le journaliste explique que 
« pour comprendre les racines du malaise, il faut remonter aux années 1960. Et au mouvement de «désinstitutionalisation» ou «désaliénation» qu’a alors connu la psychiatrie. Un virage majeur construit autour d’une idée forte et belle : faire sortir les malades des murs des asiles pour leur permettre de vivre au cœur de la cité ».
Il note que
 « désormais, plus de 8 patients sur 10 en psychiatrie sont suivis en ville. Sans jamais être hospitalisés, ou de manière ponctuelle. Le problème est que, dans beaucoup d’endroits, le système s’est engorgé avec des files d’attente à tous les niveaux ».
Pierre Bienvault remarque ainsi que selon Christelle Leclerc, infirmière CGT à l’hôpital Pinel d’Amiens
, « toute la chaîne de soins est sous tension ».
L’infirmière déclare : 
« Les CMP [centres médico-psychologiques] maintiennent à bout de bras des patients qui auraient besoin d’être hospitalisés. Mais quand leur situation ne présente pas un caractère d’urgence immédiat, on refuse souvent ces patients, faute d’avoir un lit disponible. Résultat, leur état s’aggrave et, quand ils reviennent, on finit par les prendre. Mais leur état est tel qu’ils restent parfois hospitalisés 3 mois alors que, si on avait pu les accueillir plus tôt, ils seraient peut-être restés seulement 15 jours ».
Le journaliste continue : 
« A-t-on fermé trop de lits en psychiatrie ? La question revient chez beaucoup de soignants. De fait, la «désaliénation» s’est accompagnée d’une réduction importante du nombre de lits d’hospitalisation ».
Jean-Pierre Salvarelli, chef de pôle à l’hôpital du Vinatier à Lyon, remarque ainsi qu’
« en 20 ans, on est passé de 130.000 à 50.000 lits alors que, dans le même temps, la demande de soins a explosé. Il y a 20 ans, on suivait 1 million de patients dans la psychiatrie publique. Aujourd’hui, on en est à 2 millions ».
« La psychiatrie est un peu victime de son succès. Même si la stigmatisation reste forte autour de la maladie mentale, de plus en plus de gens n’hésitent plus à aller à consulter, par exemple, pour des troubles du comportement ou des troubles anxio-dépressifs », 
note le spécialiste.
L’Igas observe pour sa part : «
 Il est inexact de parler d’un appauvrissement de la psychiatrie. […] Le nombre de psychiatres pour 100.000 habitants est passé de 15 en 1984 à 22 en 2016 ».
Le Pr Pierre-Michel Llorca, chef du service psychiatrie au CHU de Clermont-Ferrand, précise que 
« le problème, c’est aussi l’organisation des soins. Il faudrait suivre l’exemple de ce qui a été fait pour le cancer. Il y a 20 ans, les soins de cette maladie étaient largement éclatés en France. Mais, depuis, il y a eu plusieurs plans cancer ainsi que la création d’un grand institut qui a permis de coordonner la prévention, les soins et la recherche. L’enjeu majeur, est désormais d’avoir la même impulsion politique pour faire bouger les choses en psychiatrie ».

Date de publication : 27 novembre 2018

 

 

Revue de presse santé psy – octobre 2018

 

 

« Alcool et santé : attention aux abus »

Les Echos

Les Echos observe : « L’alcool mauvais pour la santé ? Pas si simple, répond le Pr Didier Raoult, qui passe en revue point par point ses effets positifs ou négatifs ».
Dans sa chronique pour le journal, le Pr Raoult remarque en effet que « nous assistons à un déchaînement de déclarations autour de l’alcool qui témoigne d’un regain récurrent de puritanisme ».
Il rappelle que « les conséquences de la consommation d’alcool sont multiples, dont l’ivresse, qui peut être associée aux accidents de la route, aux accidents domestiques et aux rixes, du fait de son effet désinhibant. L’alcool a aussi un effet contre l’angoisse, et l’on a montré récemment que ses récepteurs étaient proches de ceux des anxiolytiques ».
Le médecin relève en outre que « la consommation chronique d’alcool est associée à un certain nombre de pathologies atteignant le foie (cirrhose et cancer), mais c’est loin d’être le seul facteur déclenchant ces maladies. L’obésité et la consommation de fructose sont à l’origine de plus de cirrhoses et de cancers du foie aux Etats-Unis que l’alcool, et la principale cause de cirrhose et de cancer du foie dans le monde est liée aux infections par les virus des hépatites B. Par ailleurs, ces atteintes hépatiques peuvent aussi avoir une origine génétique (hémochromatose) ».
Le Pr Raoult souligne qu’« avec l’alcool, tout est question de quantité. Si une intoxication massive à l’alcool peut favoriser les démences, il est apparu clairement depuis 40 ans qu’une consommation modérée avait un effet préventif sur les pathologies cardio-vasculaires et les accidents vasculaires cérébraux. Il existe d’ailleurs un parallélisme frappant entre la consommation moyenne d’alcool d’un pays et la longévité de sa population : il se trouve que les pays où l’on consomme de l’alcool de façon régulière sont aussi ceux dans lesquels l’espérance de vie est la plus élevée ».
Le médecin ajoute que « cet écart s’explique par de multiples facteurs sans rapport avec la boisson, de la même manière que les pathologies liées à l’alcool sont elles-mêmes multifactorielles. Mais, si l’on compare de façon neutre les causes de mortalité associées à (et non pas causées par) l’alcool, entre les pays qui en consomment peu et ceux qui en consomment plus, on constatera que la surmortalité se retrouve seulement dans les pathologies liées à l’ivresse, inexistantes dans les pays où l’alcool est prohibé », conclut-il.

Date de publication : 15 octobre 2018

 

« Pas d’écrans avant 3 ans : un enjeu de santé pour Agnès Buzyn »

Le Figaro

Agnès Leclair relève qu’hier, « la ministre de la Santé, Agnès Buzyn, a reconnu qu’on ne pouvait ignorer les risques qui pesaient sur les tout-petits exposés aux écrans ».
La ministre a déclaré : 
« Les analyses ont démontré que la multiplication rapide des écrans, couplée à leur utilisation généralisée, quotidienne et souvent prolongée, peut avoir des conséquences sur le développement du cerveau des jeunes enfants, sur leur apprentissage des compétences fondamentales comme le langage ou encore sur leur capacité de concentration ».
Agnès Leclair note que 
« certaines analyses ont également pointé «des effets néfastes sur la santé physique des enfants» comme des «troubles du sommeil», des «troubles de la vision» ou des «risques d’obésité liés à la sédentarité», a ajouté Agnès Buzyn.
La journaliste observe qu’
« invitée par le Conseil supérieur de l’audiovisuel (CSA), qui fêtait les dix ans de sa campagne «pas d’écrans avant trois ans», la ministre en a salué la reconduction ». Agnès Buzyn a souligné : « Nous voyons aujourd’hui combien cette alerte était nécessaire et combien cet enjeu est toujours d’actualité ».
Agnès Leclair rappelle ainsi : 
« Tablette, smartphone, ordinateur… Les foyers comptent désormais cinq écrans en moyenne. Le CSA a édité une brochure de conseils sur leur utilisation par les enfants et les adolescents, qui sera distribuée chez les médecins, dans les centres de Protection maternelle et infantile (PMI) ou encore dans les crèches… ».
Agnès Buzyn a en outre évoqué 
« son souhait de muscler «les constats scientifiques rigoureux qui doivent nous guider sur la question des usages des écrans par les enfants». Une mission qu’elle a confiée cet été au Haut Conseil de la santé publique », indique la journaliste.

Date de publication : 19 octobre 2018

« Mes démons vont ressurgir »

Le Parisien

Estelle Mari livre le témoignage d’Estelle, qui « à 28 ans, grâce au baclofène, (…) avait réussi à « se foutre de l’alcool », cette dépendance qui lui collait au corps depuis son adolescence festive ». La jeune femme « comme d’autres patients, n’est pas satisfaite de l’autorisation accordée au baclofène hier » et s’inquiète : «  Quelle va être la suite de ma vie ? Si on baisse mes doses, je le sais, mes démons vont ressurgir », affirme-t-elle.
« 
Après dix années d’espoir et de controverses, l’Agence du médicament (ANSM) a enfin autorisé la mise sur le marché de ce myorelaxant, à la base un décontractant musculaire, pour traiter l’alcoolisme mais… à dose réduite : pas plus de 80 mg par jour. Insuffisant pour Estelle, qui avale 300 mg au quotidien », explique la journaliste. « Une quantité vitale, le prix du bonheur », estime la malade. « Réduire sa dose ? Elle a déjà essayé, vite renoncé », poursuit l’article. « Je ne veux pas y penser, à chaque fois, mes tendances addictives revenaient. Mes médecins me répètent qu’on ne change pas une équipe qui gagne », répond-t-elle.
Selon Thomas Maës-Martin, président du collectif Baclohelp, qui regroupe des malades, des familles et des médecins : « 
plus de 40 000 patients prennent du baclofène en France, dont la moitié à 140 mg par jour, en moyenne ! Beaucoup ne pourront plus se soigner. Nous sommes sidérés, s’indigne-t-il. D’autant que ce produit qui était autorisé depuis 2014 grâce à une recommandation temporaire d’utilisation n’était jusque-là pas limité en quantité ».  « L’association compte riposter et attaquer cette décision devant le Conseil d’Etat », annonce Le Parisien.
« 
Ce médicament n’est pas anodin et doit être manié avec beaucoup de précautions. A plus de 180 mg par jour, le risque de décès est plus de deux fois supérieur aux autres traitements contre l’alcoolisme », explique l’ANSM.  « Ainsi le baclofène, qui sera vendu sous le nom de Baclocur, devra être prescrit en dernier recours. Mais, selon l’ANSM, les dosages pourront évoluer « en fonction des études à venir » », conclut Le Parisien.

Date de publication : 24 octobre 2018

« La psychiatrie française en déshérence »

Le Figaro

« Profession peu attractive, pathologies mal connues du grand public, manque de moyens… La psychiatrie s’enfonce dans la crise, et les mouvements dans les hôpitaux se multiplient », alerte Soline Roy dans Le Figaro
« 
Ça craque de partout », assure la journaliste. « À Amiens, l’hôpital Pinel s’enfonce dans la crise ; au Rouvray (Seine-Maritime), le personnel a obtenu l’ouverture de postes après une longue lutte, mais peine à recruter ; à Saint-Étienne, les médecins démissionnent les uns après les autres ; à Paris, les syndicats de trois hôpitaux psychiatriques, dont l’emblématique Sainte-Anne, protestent contre une fusion qui leur est imposée », détaille-t-elle.
Partout, les professionnels de la santé mentale « 
sont épuisés et n’ont pas les moyens de dispenser des soins de qualité. Quant aux malades, ils arrivent aux soins très tard, et l’accès aux traitements adaptés ne leur est pas toujours assuré », résume le Pr Marion Leboyer (responsable du pôle de psychiatrie et d’addictologie de l’hôpital de Créteil et directrice de la fondation FondaMental). « Elle est l’auteur, avec le Pr Pierre-Michel Llorca (CHU de Clermont-Ferrand), d’un ouvrage sans concession sur l’état de la psychiatrie française (Psychiatrie : l’état d’urgence, Fayard) », précise l’article.
« 
Depuis des années, les rapports s’accumulent et trois plans santé mentale (en 2001, 2005-2008 et 2011-2015) se sont succédé. Mais la situation continue à se dégrader », souligne Le Figaro.
« 
La psychiatrie publique est devenue un enfer. [Elle] ap­partient aujourd’hui aux gestion­naires, aux économistes de la santé, aux juges, aux laboratoires pharmaceutiques, aux professionnels du fait divers, aux politiques… Qu’on laisse une place à ceux qui en ont fait leur métier », s’écriait en juin le Dr Daniel Zagury, du centre psychiatrique du Bois de Bondy (Seine-Saint-Denis).
« 
Pour sortir les malades des hôpitaux, on a supprimé 50% des lits en 30 ans, sans que les moyens alloués au suivi en ambulatoire ne suivent », regrette le Dr Jacqueline Goltman, psychiatre et vice-présidente du syndicat de médecins UFML-S. « Obtenir un lit en urgence devient un défi », souligne la journaliste.
Tous constatent que
 « les patients arrivent au soin de plus en plus tard, avec une perte de chance d’autant plus inacceptable » que, « s’ils sont pris en charge assez tôt et reçoivent la bonne stratégie thérapeutique, on sait que toutes pathologies confondues, environ un tiers des patients va guérir, et un autre tiers ne gardera que des symptômes résiduels », précise le Pr Leboyer.
« 
Côté recherche, la situation n’est guère plus brillante. Des avancées significatives ont pourtant été faites sur la compréhension des maladies mentales, notamment leurs composantes génétiques et environnementales », poursuit Le Figaro. « «Nous sommes à la veille de très grands progrès», assure le Pr Leboyer. Mais en 2011, la Cour des comptes alertait sur «une sous-dotation persistante de la recherche» en psychiatrie. 2% seulement du budget public de la recherche en santé lui sont alloués, selon une étude de 2013, contre 7% en Grande-Bretagne et 16% aux États-Unis », rapporte la journaliste.
Par ailleurs, 
« la France ne dispose que de très peu de données pour objectiver le poids des maladies mentales, leur répartition géographique, les classes d’âge les plus sévèrement touchées ou l’influence des facteurs sociaux et environnementaux. De là à conclure que notre pays met en place des politiques dépourvues d’outils de pilotage fiables […], il n’y a qu’un pas », écrivent Marion Leboyer et Pierre-Michel Llorca.
« 
La France ne manque pas de spécialistes avec une moyenne de 22,8 psychiatres pour 100.000 habitants, bien plus que la moyenne des pays de l’OCDE (15,5). Mais cela cache d’importantes disparités territoriales : selon la Drees, la Vendée en compte ainsi 9,3 pour 100.000 habitants, lorsque Paris arbore un impressionnant 97,8 ! De plus, près de 30% des 12.591 praticiens recensés par l’Ordre des médecins en 2016 avaient plus de 60 ans. Du côté des étudiants, la psychiatrie fait partie des 5 disciplines les moins bien classées dans les choix des futurs internes (…). Et l’hôpital peine à recruter : plus de 28% des postes de praticien hospitalier n’avaient pas trouvé preneur en 2017 », rapporte Le Figaro.
« 
Du côté du grand public, la connaissance des maladies mentales est parcellaire et entachée de préjugés. Et la frontière est floue entre le psychiatre, qui est médecin, le psychanalyste dont la formation n’est pas sanctionnée par un diplôme d’État, le psychologue clinicien, et divers «psychothérapeutes» aux compétences mal connues. Grand flou également entre les techniques de soins proposées. Quant à la non-prise en charge des consultations auprès d’un psychologue par l’Assurance-maladie, elle bloque l’accès des moins aisés aux traitements », explique l’article.
« 
Le coût des pathologies psychiatriques mériterait pourtant que l’on s’y penche de plus près. Une étude publiée en 2012 par la fondation FondaMental et l’Unité de recherche clinique en économie de la santé (URC-Eco) l’estimait à 109 milliards d’euros (13,4 milliards pour les hospitalisations, consultations et médicaments, 6,3 pour le coût médico-social, 24,4 en pertes de productivité  et, enfin, 65 en perte de qualité de vie). De son côté, l’Assurance-maladie consacrait en 2016 quelque 23 milliards d’euros aux maladies psychiatriques et à la consommation de psychotropes, soit 15 % de ses dépenses totales », détaille la journalise. « Cela fait des maladies mentales le 1er poste par pathologies, devant les maladies cardio-vasculaires et les cancers », souligne-t-elle.
Concernant le plan santé présenté, mi-septembre, la ministre de la Santé, Agnès Buzyn : « 
C’est une politique des petits pas », déplore le Pr Leboyer, qui réclame pour la psychiatrie « l’équivalent de l’Inca pour le cancer ». « L’OMS estime qu’en 2020, les maladies mentales seront la première source de handicaps. C’est un enjeu du XXIe siècle ! », insiste le spécialiste.

Date de publication : 25 octobre 2018

« Les « fake news » peuvent-elles menacer votre santé ? »

Le Figaro

Le Figaro publie un texte de Caroline Faillet, « spécialiste du décodage de l’influence numérique », qui observe que les « fake news » « font l’objet d’un projet de loi en discussion à l’Assemblée. Mais au-delà du seul domaine politique, ces fausses nouvelles contaminent notre vie quotidienne, en particulier la santé où, à force de brouiller les pistes entre fausses peurs et vrais risques, elles peuvent avoir de graves conséquences ».
La spécialiste rappelle qu’
« en anglais, le terme ne désigne pas un article faux, au sens d’inexact, mais plutôt un faux article, une publication qui se fait passer pour un article de presse sans en être un. C’est le moyen préféré des pros de l’intox pour générer des revenus publicitaires, et plus la « fake news » est grossière et alarmiste, plus elle est lue, partagée et rémunératrice ».
Elle souligne : 
« Plus grave, certains chercheurs n’hésitent pas à enfreindre les règles scientifiques par pur intérêt : idéologique, pour défendre une cause ; de carrière, en vertu du fameux diktat «publish or perish» (publier ou mourir) ; financier, pour cautionner une association, un groupe industriel, une administration, un groupe de pression ; intellectuel, pour conforter ses propres publications tout en les sachant contestables ».
« C’est devenu d’autant plus facile que des éditeurs peu scrupuleux lancent sur le Web des revues prétendument scientifiques en accès libre qui, sous un nom à consonance scientifique, valident ces études bidon moyennant finances, au risque de créer la confusion avec les revues sérieuses. La recherche est aujourd’hui prise à son propre piège de course à la publication ; c’est à elle de réfléchir aux moyens de mettre un terme à des dérives qui risquent d’entacher pour longtemps l’expertise scientifique »,
 continue Caroline Faillet.
Elle indique que 
« les faussaires ont trouvé l’outil idéal de diffusion massive. Conçues pour capter notre attention, des plateformes comme Google, Facebook et Twitter se nourrissent de ces contenus en «prêt à partager» pour créer des communautés en rassemblant des personnes qui ne se reconnaissent plus dans le système ».
« Dans la santé, profitant du climat de défiance qui s’est installé entre le public et le corps médical, de véritables prédateurs manipulent ainsi les plus vulnérables. D’après l’INCa (Institut national du cancer), 60% des personnes traitées pour un cancer prennent des remèdes naturels en plus de leurs traitements. Et les 10 millions de malades chroniques, qui supportent mal des traitements contraignants à vie, sont des proies de choix pour des recettes alternatives et autres médecines parallèles », 
souligne la spécialiste.
Caroline Faillet remarque qu’« 
endiguer ces réseaux dans un système libre et ouvert par définition est illusoire. L’information n’est plus l’apanage des journalistes professionnels. Aujourd’hui, n’importe qui peut produire le contenu qu’il veut et s’arranger pour le faire référencer en tête des moteurs de recherche, loin devant les sites vitrines institutionnels que les internautes ne croiseront jamais en naviguant sur Internet. C’est aux experts et aux autorités sanitaires de s’approprier davantage les outils numériques pour contrer la désinformation en répondant réellement aux peurs et attentes du public ».
La spécialiste souligne en outre que 
« nous pouvons tous être manipulés, et les plus éduqués n’échappent pas aux « fake news », au point d’être souvent les premiers à relayer les discours de défiance envers la science. […] La résistance à l’intox exige un effort citoyen pour apprendre à retrouver l’esprit critique à travers la rhétorique et la dialectique. Il est urgent de réhabiliter dès le plus jeune âge l’éducation à ces matières, plus que jamais d’actualité dans cette nouvelle agora qu’est devenu le Web ».

Date de publication : 29 octobre 2018

 

 

Revue de presse santé psy – octobre 2018

« Alcool et santé : attention aux abus »

Les Echos

Les Echos observe : « L’alcool mauvais pour la santé ? Pas si simple, répond le Pr Didier Raoult, qui passe en revue point par point ses effets positifs ou négatifs ».
Dans sa chronique pour le journal, le Pr Raoult remarque en effet que « nous assistons à un déchaînement de déclarations autour de l’alcool qui témoigne d’un regain récurrent de puritanisme ».
Il rappelle que « les conséquences de la consommation d’alcool sont multiples, dont l’ivresse, qui peut être associée aux accidents de la route, aux accidents domestiques et aux rixes, du fait de son effet désinhibant. L’alcool a aussi un effet contre l’angoisse, et l’on a montré récemment que ses récepteurs étaient proches de ceux des anxiolytiques ».
Le médecin relève en outre que « la consommation chronique d’alcool est associée à un certain nombre de pathologies atteignant le foie (cirrhose et cancer), mais c’est loin d’être le seul facteur déclenchant ces maladies. L’obésité et la consommation de fructose sont à l’origine de plus de cirrhoses et de cancers du foie aux Etats-Unis que l’alcool, et la principale cause de cirrhose et de cancer du foie dans le monde est liée aux infections par les virus des hépatites B. Par ailleurs, ces atteintes hépatiques peuvent aussi avoir une origine génétique (hémochromatose) ».
Le Pr Raoult souligne qu’« avec l’alcool, tout est question de quantité. Si une intoxication massive à l’alcool peut favoriser les démences, il est apparu clairement depuis 40 ans qu’une consommation modérée avait un effet préventif sur les pathologies cardio-vasculaires et les accidents vasculaires cérébraux. Il existe d’ailleurs un parallélisme frappant entre la consommation moyenne d’alcool d’un pays et la longévité de sa population : il se trouve que les pays où l’on consomme de l’alcool de façon régulière sont aussi ceux dans lesquels l’espérance de vie est la plus élevée ».
Le médecin ajoute que « cet écart s’explique par de multiples facteurs sans rapport avec la boisson, de la même manière que les pathologies liées à l’alcool sont elles-mêmes multifactorielles. Mais, si l’on compare de façon neutre les causes de mortalité associées à (et non pas causées par) l’alcool, entre les pays qui en consomment peu et ceux qui en consomment plus, on constatera que la surmortalité se retrouve seulement dans les pathologies liées à l’ivresse, inexistantes dans les pays où l’alcool est prohibé », conclut-il.

Date de publication : 15 octobre 2018

 

« Pas d’écrans avant 3 ans : un enjeu de santé pour Agnès Buzyn »

Le Figaro

Agnès Leclair relève qu’hier, « la ministre de la Santé, Agnès Buzyn, a reconnu qu’on ne pouvait ignorer les risques qui pesaient sur les tout-petits exposés aux écrans ».
La ministre a déclaré : 
« Les analyses ont démontré que la multiplication rapide des écrans, couplée à leur utilisation généralisée, quotidienne et souvent prolongée, peut avoir des conséquences sur le développement du cerveau des jeunes enfants, sur leur apprentissage des compétences fondamentales comme le langage ou encore sur leur capacité de concentration ».
Agnès Leclair note que 
« certaines analyses ont également pointé «des effets néfastes sur la santé physique des enfants» comme des «troubles du sommeil», des «troubles de la vision» ou des «risques d’obésité liés à la sédentarité», a ajouté Agnès Buzyn.
La journaliste observe qu’
« invitée par le Conseil supérieur de l’audiovisuel (CSA), qui fêtait les dix ans de sa campagne «pas d’écrans avant trois ans», la ministre en a salué la reconduction ». Agnès Buzyn a souligné : « Nous voyons aujourd’hui combien cette alerte était nécessaire et combien cet enjeu est toujours d’actualité ».
Agnès Leclair rappelle ainsi : 
« Tablette, smartphone, ordinateur… Les foyers comptent désormais cinq écrans en moyenne. Le CSA a édité une brochure de conseils sur leur utilisation par les enfants et les adolescents, qui sera distribuée chez les médecins, dans les centres de Protection maternelle et infantile (PMI) ou encore dans les crèches… ».
Agnès Buzyn a en outre évoqué 
« son souhait de muscler «les constats scientifiques rigoureux qui doivent nous guider sur la question des usages des écrans par les enfants». Une mission qu’elle a confiée cet été au Haut Conseil de la santé publique », indique la journaliste.

Date de publication : 19 octobre 2018

« Mes démons vont ressurgir »

Le Parisien

Estelle Mari livre le témoignage d’Estelle, qui « à 28 ans, grâce au baclofène, (…) avait réussi à « se foutre de l’alcool », cette dépendance qui lui collait au corps depuis son adolescence festive ». La jeune femme « comme d’autres patients, n’est pas satisfaite de l’autorisation accordée au baclofène hier » et s’inquiète : «  Quelle va être la suite de ma vie ? Si on baisse mes doses, je le sais, mes démons vont ressurgir », affirme-t-elle.
« 
Après dix années d’espoir et de controverses, l’Agence du médicament (ANSM) a enfin autorisé la mise sur le marché de ce myorelaxant, à la base un décontractant musculaire, pour traiter l’alcoolisme mais… à dose réduite : pas plus de 80 mg par jour. Insuffisant pour Estelle, qui avale 300 mg au quotidien », explique la journaliste. « Une quantité vitale, le prix du bonheur », estime la malade. « Réduire sa dose ? Elle a déjà essayé, vite renoncé », poursuit l’article. « Je ne veux pas y penser, à chaque fois, mes tendances addictives revenaient. Mes médecins me répètent qu’on ne change pas une équipe qui gagne », répond-t-elle.
Selon Thomas Maës-Martin, président du collectif Baclohelp, qui regroupe des malades, des familles et des médecins : « 
plus de 40 000 patients prennent du baclofène en France, dont la moitié à 140 mg par jour, en moyenne ! Beaucoup ne pourront plus se soigner. Nous sommes sidérés, s’indigne-t-il. D’autant que ce produit qui était autorisé depuis 2014 grâce à une recommandation temporaire d’utilisation n’était jusque-là pas limité en quantité ».  « L’association compte riposter et attaquer cette décision devant le Conseil d’Etat », annonce Le Parisien.
« 
Ce médicament n’est pas anodin et doit être manié avec beaucoup de précautions. A plus de 180 mg par jour, le risque de décès est plus de deux fois supérieur aux autres traitements contre l’alcoolisme », explique l’ANSM.  « Ainsi le baclofène, qui sera vendu sous le nom de Baclocur, devra être prescrit en dernier recours. Mais, selon l’ANSM, les dosages pourront évoluer « en fonction des études à venir » », conclut Le Parisien.

Date de publication : 24 octobre 2018

« La psychiatrie française en déshérence »

Le Figaro

« Profession peu attractive, pathologies mal connues du grand public, manque de moyens… La psychiatrie s’enfonce dans la crise, et les mouvements dans les hôpitaux se multiplient », alerte Soline Roy dans Le Figaro
« 
Ça craque de partout », assure la journaliste. « À Amiens, l’hôpital Pinel s’enfonce dans la crise ; au Rouvray (Seine-Maritime), le personnel a obtenu l’ouverture de postes après une longue lutte, mais peine à recruter ; à Saint-Étienne, les médecins démissionnent les uns après les autres ; à Paris, les syndicats de trois hôpitaux psychiatriques, dont l’emblématique Sainte-Anne, protestent contre une fusion qui leur est imposée », détaille-t-elle.
Partout, les professionnels de la santé mentale « 
sont épuisés et n’ont pas les moyens de dispenser des soins de qualité. Quant aux malades, ils arrivent aux soins très tard, et l’accès aux traitements adaptés ne leur est pas toujours assuré », résume le Pr Marion Leboyer (responsable du pôle de psychiatrie et d’addictologie de l’hôpital de Créteil et directrice de la fondation FondaMental). « Elle est l’auteur, avec le Pr Pierre-Michel Llorca (CHU de Clermont-Ferrand), d’un ouvrage sans concession sur l’état de la psychiatrie française (Psychiatrie : l’état d’urgence, Fayard) », précise l’article.
« 
Depuis des années, les rapports s’accumulent et trois plans santé mentale (en 2001, 2005-2008 et 2011-2015) se sont succédé. Mais la situation continue à se dégrader », souligne Le Figaro.
« 
La psychiatrie publique est devenue un enfer. [Elle] ap­partient aujourd’hui aux gestion­naires, aux économistes de la santé, aux juges, aux laboratoires pharmaceutiques, aux professionnels du fait divers, aux politiques… Qu’on laisse une place à ceux qui en ont fait leur métier », s’écriait en juin le Dr Daniel Zagury, du centre psychiatrique du Bois de Bondy (Seine-Saint-Denis).
« 
Pour sortir les malades des hôpitaux, on a supprimé 50% des lits en 30 ans, sans que les moyens alloués au suivi en ambulatoire ne suivent », regrette le Dr Jacqueline Goltman, psychiatre et vice-présidente du syndicat de médecins UFML-S. « Obtenir un lit en urgence devient un défi », souligne la journaliste.
Tous constatent que
 « les patients arrivent au soin de plus en plus tard, avec une perte de chance d’autant plus inacceptable » que, « s’ils sont pris en charge assez tôt et reçoivent la bonne stratégie thérapeutique, on sait que toutes pathologies confondues, environ un tiers des patients va guérir, et un autre tiers ne gardera que des symptômes résiduels », précise le Pr Leboyer.
« 
Côté recherche, la situation n’est guère plus brillante. Des avancées significatives ont pourtant été faites sur la compréhension des maladies mentales, notamment leurs composantes génétiques et environnementales », poursuit Le Figaro. « «Nous sommes à la veille de très grands progrès», assure le Pr Leboyer. Mais en 2011, la Cour des comptes alertait sur «une sous-dotation persistante de la recherche» en psychiatrie. 2% seulement du budget public de la recherche en santé lui sont alloués, selon une étude de 2013, contre 7% en Grande-Bretagne et 16% aux États-Unis », rapporte la journaliste.
Par ailleurs, 
« la France ne dispose que de très peu de données pour objectiver le poids des maladies mentales, leur répartition géographique, les classes d’âge les plus sévèrement touchées ou l’influence des facteurs sociaux et environnementaux. De là à conclure que notre pays met en place des politiques dépourvues d’outils de pilotage fiables […], il n’y a qu’un pas », écrivent Marion Leboyer et Pierre-Michel Llorca.
« 
La France ne manque pas de spécialistes avec une moyenne de 22,8 psychiatres pour 100.000 habitants, bien plus que la moyenne des pays de l’OCDE (15,5). Mais cela cache d’importantes disparités territoriales : selon la Drees, la Vendée en compte ainsi 9,3 pour 100.000 habitants, lorsque Paris arbore un impressionnant 97,8 ! De plus, près de 30% des 12.591 praticiens recensés par l’Ordre des médecins en 2016 avaient plus de 60 ans. Du côté des étudiants, la psychiatrie fait partie des 5 disciplines les moins bien classées dans les choix des futurs internes (…). Et l’hôpital peine à recruter : plus de 28% des postes de praticien hospitalier n’avaient pas trouvé preneur en 2017 », rapporte Le Figaro.
« 
Du côté du grand public, la connaissance des maladies mentales est parcellaire et entachée de préjugés. Et la frontière est floue entre le psychiatre, qui est médecin, le psychanalyste dont la formation n’est pas sanctionnée par un diplôme d’État, le psychologue clinicien, et divers «psychothérapeutes» aux compétences mal connues. Grand flou également entre les techniques de soins proposées. Quant à la non-prise en charge des consultations auprès d’un psychologue par l’Assurance-maladie, elle bloque l’accès des moins aisés aux traitements », explique l’article.
« 
Le coût des pathologies psychiatriques mériterait pourtant que l’on s’y penche de plus près. Une étude publiée en 2012 par la fondation FondaMental et l’Unité de recherche clinique en économie de la santé (URC-Eco) l’estimait à 109 milliards d’euros (13,4 milliards pour les hospitalisations, consultations et médicaments, 6,3 pour le coût médico-social, 24,4 en pertes de productivité  et, enfin, 65 en perte de qualité de vie). De son côté, l’Assurance-maladie consacrait en 2016 quelque 23 milliards d’euros aux maladies psychiatriques et à la consommation de psychotropes, soit 15 % de ses dépenses totales », détaille la journalise. « Cela fait des maladies mentales le 1er poste par pathologies, devant les maladies cardio-vasculaires et les cancers », souligne-t-elle.
Concernant le plan santé présenté, mi-septembre, la ministre de la Santé, Agnès Buzyn : « 
C’est une politique des petits pas », déplore le Pr Leboyer, qui réclame pour la psychiatrie « l’équivalent de l’Inca pour le cancer ». « L’OMS estime qu’en 2020, les maladies mentales seront la première source de handicaps. C’est un enjeu du XXIe siècle ! », insiste le spécialiste.

Date de publication : 25 octobre 2018

« Les « fake news » peuvent-elles menacer votre santé ? »

Le Figaro

Le Figaro publie un texte de Caroline Faillet, « spécialiste du décodage de l’influence numérique », qui observe que les « fake news » « font l’objet d’un projet de loi en discussion à l’Assemblée. Mais au-delà du seul domaine politique, ces fausses nouvelles contaminent notre vie quotidienne, en particulier la santé où, à force de brouiller les pistes entre fausses peurs et vrais risques, elles peuvent avoir de graves conséquences ».
La spécialiste rappelle qu’
« en anglais, le terme ne désigne pas un article faux, au sens d’inexact, mais plutôt un faux article, une publication qui se fait passer pour un article de presse sans en être un. C’est le moyen préféré des pros de l’intox pour générer des revenus publicitaires, et plus la « fake news » est grossière et alarmiste, plus elle est lue, partagée et rémunératrice ».
Elle souligne : 
« Plus grave, certains chercheurs n’hésitent pas à enfreindre les règles scientifiques par pur intérêt : idéologique, pour défendre une cause ; de carrière, en vertu du fameux diktat «publish or perish» (publier ou mourir) ; financier, pour cautionner une association, un groupe industriel, une administration, un groupe de pression ; intellectuel, pour conforter ses propres publications tout en les sachant contestables ».
« C’est devenu d’autant plus facile que des éditeurs peu scrupuleux lancent sur le Web des revues prétendument scientifiques en accès libre qui, sous un nom à consonance scientifique, valident ces études bidon moyennant finances, au risque de créer la confusion avec les revues sérieuses. La recherche est aujourd’hui prise à son propre piège de course à la publication ; c’est à elle de réfléchir aux moyens de mettre un terme à des dérives qui risquent d’entacher pour longtemps l’expertise scientifique »,
 continue Caroline Faillet.
Elle indique que 
« les faussaires ont trouvé l’outil idéal de diffusion massive. Conçues pour capter notre attention, des plateformes comme Google, Facebook et Twitter se nourrissent de ces contenus en «prêt à partager» pour créer des communautés en rassemblant des personnes qui ne se reconnaissent plus dans le système ».
« Dans la santé, profitant du climat de défiance qui s’est installé entre le public et le corps médical, de véritables prédateurs manipulent ainsi les plus vulnérables. D’après l’INCa (Institut national du cancer), 60% des personnes traitées pour un cancer prennent des remèdes naturels en plus de leurs traitements. Et les 10 millions de malades chroniques, qui supportent mal des traitements contraignants à vie, sont des proies de choix pour des recettes alternatives et autres médecines parallèles », 
souligne la spécialiste.
Caroline Faillet remarque qu’« 
endiguer ces réseaux dans un système libre et ouvert par définition est illusoire. L’information n’est plus l’apanage des journalistes professionnels. Aujourd’hui, n’importe qui peut produire le contenu qu’il veut et s’arranger pour le faire référencer en tête des moteurs de recherche, loin devant les sites vitrines institutionnels que les internautes ne croiseront jamais en naviguant sur Internet. C’est aux experts et aux autorités sanitaires de s’approprier davantage les outils numériques pour contrer la désinformation en répondant réellement aux peurs et attentes du public ».
La spécialiste souligne en outre que 
« nous pouvons tous être manipulés, et les plus éduqués n’échappent pas aux « fake news », au point d’être souvent les premiers à relayer les discours de défiance envers la science. […] La résistance à l’intox exige un effort citoyen pour apprendre à retrouver l’esprit critique à travers la rhétorique et la dialectique. Il est urgent de réhabiliter dès le plus jeune âge l’éducation à ces matières, plus que jamais d’actualité dans cette nouvelle agora qu’est devenu le Web ».

Date de publication : 29 octobre 2018

 

 

Revue de presse santé psy – septembre 2018

« Première étude sur l’alcoolisation foetale »

Le Figaro

Damien Mascret observe dans Le Figaro qu’« en dépit de l’enjeu de santé publique que représente la prise d’alcool pendant la grossesse, notamment dans ses formes nouvelles d’ivresse aiguë (binge drinking), on ne disposait pas, jusqu’à récemment, de chiffres précis sur ce qui se passe en France. Mais Santé publique France a publié mardi des données d’hospitalisation portant sur la période 2006-2013 ».
François Bourdillon, directeur de l’organisme public, indique ainsi que 
« le syndrome d’alcoolisation fœtale est la première cause de handicap mental non génétique et d’inadaptation sociale de l’enfant en France, car l’alcool traverse le placenta et est toxique pour le bébé ».
Damien Mascret poursuit : «
 Selon les bases de données médico-administratives, on a diagnostiqué chez 3207 enfants un trouble causé par l’alcoolisation fœtale au cours de la période étudiée, «soit environ un enfant par jour», observe Nolwen Regnault, épidémiologiste et coordinatrice du programme de surveillance de la santé périnatale à Santé publique France, «et environ un par semaine avec un SAF», soit 452 enfants entre 2006 et 2013 ».
Le Dr Denis Lamblin, président de SAF France, « 
qui organise un Safthon (dons ouverts au 0800 119 120) les 8 et 9 septembre sur le modèle du Téléthon », précise que « ce sont des données a minima puisqu’elles ne concernent que le premier mois suivant l’accouchement, mais elles ont le mérite d’exister enfin. Et surtout, ce n’est que la partie émergée de l’iceberg, car cela ne prend en compte que les formes d’atteinte importantes, mais les formes moins marquées sont de véritables bombes à retardement qui explosent à l’âge scolaire : troubles de l’attention, des apprentissages, du comportement, difficultés d’adaptation sociale, manque d’autocontrôle, etc. ».
David Germanaud, neuropédiatre à l’hôpital Robert-Debré (Paris), remarque quant à lui que 
« c’est un risque majeur de perturbation du développement de l’enfant, et il n’a pas forcément la place qu’ont les autres [génétique et accidentel, NDLR] dans notre système de santé ».
Damien Mascret note que le spécialiste 
« plaide aussi pour un meilleur suivi des femmes ayant une consommation à risque pendant la grossesse ».
Le journaliste ajoute que 
« peut-être faudrait-il aussi briser le tabou qui entoure la consommation d’alcool lorsqu’une femme essaie d’avoir un enfant. La campagne «rappelle aux femmes qu’elles ont le libre choix de consommer de l’alcool mais que ça comporte des risques», fait valoir Caroline Marcel-Orzechowski, chargée de la campagne de Santé publique France ».
Il livre le témoignage de Caroline, qui 
« avait 19 ans lorsqu’elle a appris qu’elle était enceinte » : « J’étais jeune, je faisais la fête et je buvais jusqu’à une bouteille de whisky le week-end, on nous avait appris à l’école à enfiler une capote sur une banane mais personne n’a jamais pensé à nous mettre en garde contre l’alcool ».
Damien Mascret indique qu’«
 aujourd’hui, […] la fille de Caroline a 17 ans. Elle entre en terminale mais conserve des troubles importants qui nécessitent une organisation familiale sans faille et des aménagements scolaires ».
Le journaliste indique que Caroline 
« aimerait que le syndrome d’alcoolisation fœtale ne soit plus tabou et que le diagnostic soit posé plus tôt (seules les formes sévères sont repérées à la naissance). Elle voudrait surtout que les jeunes filles soient mieux informées qu’elle ne l’était ».

Date de publication : 5 septembre 2018

« L’apprentissage de la musique modifie l’activité du cerveau »

Le Figaro

Pierre Kaldy note dans Le Figaro que « jouer d’un instrument de musique est un défi pour le cerveau, qui doit apprendre à associer aux sensations auditives et tactiles des gestes très précis. Les modifications cérébrales liées à cette prouesse ont pu être mises en évidence par des chercheurs canadiens de l’université McGill au Canada », selon des travaux parus dans les PNAS.
Le journaliste précise que 
« l’objectif des chercheurs était de voir les régions cérébrales impliquées lorsque l’on reproduit un son avec un instrument de musique ».
Indiana Wollman, chercheuse en neurosciences cognitives, premier auteur, explique ainsi : 
« Nous avons choisi le violoncelle, car le geste d’un instrumentiste à cordes a une influence continue et extrêmement fine sur la justesse de la note produite. Ceci nous permet d’analyser précisément les mécanismes mis en place par le cerveau pour intégrer les gestes et les sons ».
Pierre Kaldy indique qu’«
 une version miniature et non magnétique de l’instrument utilisable dans l’enceinte d’un appareil d’IRM a été mise au point avec l’aide du Français Thibaut Carpentier, chercheur à l’Ircam et médaille de cristal du CNRS 2018 ».
Le journaliste relève que 
« 13 volontaires sans culture musicale se sont prêtés au jeu. L’activité de leur cerveau a été visualisée à trois moments, d’abord lors d’une première écoute de sons joués au violoncelle, puis quand ils ont répété des morceaux au bout d’une et quatre semaines d’apprentissage du violoncelle ».
Il note que 
« lors de la première écoute, des aires auditives et prémotrices se sont activées dans le cerveau. Avec l’apprentissage, d’autres aires motrices sont entrées en jeu ainsi que celle de l’hippocampe qui intervient dans la mémorisation des morceaux. Le degré croissant de connexion entre les aires auditives et motrices a été mesuré, reflet d’une coordination toujours plus forte entre audition et motricité fine des doigts et des bras ».
Pierre Kaldy ajoute : 
« Plus surprenant, le degré d’activation d’une région cérébrale mesuré lors de la première écoute a permis de prédire la rapidité de la progression de l’apprentissage de l’instrument par la suite ».
Hervé Platel, chercheur en neuropsychologie à l’université de Caen-Normandie, souligne qu’« il s’agit de l’aire motrice supplémentaire du cortex moteur, une région clé du couplage entre écoute et activité motrice ».

Le journaliste retient que 
« si ces résultats sont confirmés à plus vaste échelle, l’aptitude innée d’un adulte à apprendre à jouer d’un instrument serait décelable par IRM en lui faisant écouter un air de musique joué avec cet instrument ».
« D’autres prédispositions à des aptitudes artistiques ou sportives, où les sensations non plus auditives mais visuelles ou spatiales sont couplées à des gestes très fins, pourraient également être recherchées dans le cerveau », 
poursuit-il.
Hervé Platel indique qu’
« il n’est pas exclu non plus que les aires associatives impliquées puissent être aussi stimulées par la vue d’autres personnes en train d’accomplir les bons gestes. Dans ce cas, montrer à des enfants comment s’entraînent des artistes ou des sportifs peut les aider dans leur apprentissage mais peut-être même révéler en eux des talents insoupçonnés ».

Date de publication : 10 septembre 2018

« Une drogue produit les mêmes effets que les expériences de mort imminente »

Le Figaro

Le Figaro indique en effet que la diméthyltryptamine (DMT), « puissante drogue psychédélique, produit les mêmes effets chez ses consommateurs que ceux ressentis lors des expériences de mort imminente. Cela ouvre des pistes vers la compréhension des mécanismes biologiques complexes à l’œuvre lors de la mort ».
Le journal explique que 
« des scientifiques, emmenés par Christopher Timmermann, du «groupe de recherche psychédélique» à l’Imperial College London au Royaume-Uni (qui étudie l’effet de ce type de drogues et leur utilisation médicale potentielle), ont voulu tester et comparer scientifiquement les expériences vécues par les consommateurs de DMT et les récits d’individus qui reviennent de véritables EMI ».
Le quotidien explique en quoi ont consisté ces travaux parus dans 
Frontiers in Psychology : « Les chercheurs ont administré successivement, à une semaine d’intervalle, un placebo puis une substance contenant de la DMT à 13 participants en bonne santé et les ont interrogés sur leur expérience. Les participants ne savaient pas quel composant leur était administré à quel moment ».
« Ils ont alors mesuré «l’ampleur» de l’expérience de mort imminente vécue par les individus en utilisant «l’échelle de Greyson». Cette dernière fut établie en 1983 par le psychiatre Bruce Greyson après une étude statistique portant sur 73 expériences de morts imminentes différentes. Il avait identifié 16 éléments régulièrement vécus par les patients dont il notait l’intensité entre 0 et 2 », 
précise Le Figaro.
Le journal constate que 
« 10 des 16 éléments de l’échelle de Greyson étaient beaucoup plus représentés dans les récits des participants lorsqu’on leur avait administré la drogue plutôt que le placebo. Entre autres : altération de la perception du temps, impression de tout comprendre, sentiment de paix, de joie, sensation d’harmonie ou de communion avec l’univers, vision d’une lumière brillante, pensées plus intenses, expérience de sortie hors du corps… ».
Le quotidien ajoute que 
« 6 «symptômes» n’ont pas spécialement été rapportés par les participants (expérience de perception extrasensorielle, bilan de vie, prémonition d’évènements futurs, pensées extrêmement rapides et vision de personnes décédées), mais ce sont aussi ceux qui sont le moins communs dans les véritables EMI ».
Le Figaro remarque que 
« le constat est saisissant et il est très tentant de penser que le cerveau produirait au moment de la mort une substance similaire à la DMT, au moins dans ses effets, ce qui expliquerait du coup pourquoi les personnes qui vivent une EMI rapportent souvent un ressenti similaire ».
Steven Laureys, neurologue au CHU de Liège et directeur du Coma Science Group, co-auteur de l’étude, souligne toutefois qu’
« il faut rester prudent ». Le journal relève que : « d’une part, la recherche présente quelques défauts : peu de participants, ordre dans lequel le placebo et la vraie drogue ont été administrés notamment. Mais il y a un problème plus profond ».
Le neurologue remarque ainsi : 
« Je suis régulièrement confronté à deux visions irréconciliables : celle selon laquelle on aurait enfin tout compris, que c’est tel ou tel produit chimique semblable à la DMT qui produirait ce type d’effets ; et celle qui dit au contraire que ce qu’il se passe après la mort restera à jamais un mystère insondable. Et je n’aime aucune des deux visions ! »
Les auteurs écrivent en outre qu’
« une meilleure compréhension de la psychologie et de la neurobiologie de la mort, pourrait permettre à l’homme de mieux appréhender ce phénomène et de mieux l’accepter ».

Date de publication : 12 septembre 2018

« Comment Disney et ses princesses «façonnent» les petites filles »

Le Figaro

C’est ce que titre Le Figaro, qui remarque : « Exposées à des déguisements de princesses Disney, des jeunes filles de 3 à 5 ans changent d’attitude, notamment vis-à-vis des garçons, ont observé des chercheurs américains. Une étude qui confirme les stéréotypes portés par de nombreux dessins animés du studio américain ».
Le journal observe ainsi que 
« les garçons se battent et accomplissent des exploits pendant que des filles, passives, rêvent de leurs princes. Les studios Disney, notamment, sont accusés de mettre en scène ces stéréotypes, qui influenceraient les enfants du monde entier ».
Le quotidien explique que 
« Beth Wiersma, une chercheuse de l’Université d’État du Dakota du Sud, a démontré en 2000 que les personnages féminins dans les films de Disney étaient beaucoup plus susceptibles d’exécuter des tâches ménagères que leurs homologues masculins, tandis qu’on retrouvait les hommes 6 fois plus souvent en position d’autorité. Elle s’était fondée pour cela sur l’analyse de 16 dessins animés sortis entre 1937 et 1995 ».
Le Figaro ajoute qu’
« en 2015, une étude publiée par Karen Eisenhauer, une chercheuse en linguistique, révélait que parmi les 11 dessins animés mettant en scène des princesses chez Disney, les filles parlent bien moins longtemps que les garçons (20% en moyenne) ».
Le journal note que 
« si ce constat est édifiant, il est difficile de quantifier l’impact que cela peut avoir sur les enfants. C’est le travail qu’ont entrepris deux chercheuses du Mount Holyoke College aux États-Unis. Elles ont publié dans la revue scientifique Sex Roles une étude qui visait à déterminer quels effets ont les images propagées par Disney sur la conception de la féminité chez 31 filles âgées de 3 à 5 ans ».
« Les participantes, dans les aires de jeux, se comportaient globalement de la même façon que les garçons, et se mélangeaient à eux. Mais dès l’introduction de costumes de princesses Disney, les filles ont adopté une attitude bien différente », 
relève le quotidien.
Le Figaro observe ainsi qu’
« une fois leurs déguisements revêtus, les petites filles se sont concentrées sur leur apparence physique et ont passé leur temps à rechercher des habits et accessoires pour faire en sorte de ressembler à leurs personnages préférés. «Elle est belle, j’aurais tellement aimé être comme elle» s’est désolé l’une des participantes. Une autre jeune fille ne pouvait pas conceptualiser d’autres moyens d’imiter sa princesse favorite, Belle, sinon de porter sa robe. Et lorsque la chercheuse lui a demandé ce qu’elle faisait ensuite, la question est restée sans réponse. En somme, ces enfants semblaient retenir de leurs dessins animés préférés que leur beauté est leur atout principal et que les biens matériels les rendent plus belles encore ».
Le journal souligne que 
« cette étude n’est certes pas parfaite d’un point de vue méthodologique (peu d’enfants étudiés notamment), mais elle soulève une problématique qu’il est difficile de nier. De tels stéréotypes ne manquent pas d’influencer d’une manière ou d’une autre les enfants, qui de plus regardent ces images à un âge où ils construisent leur identité sexuée ».
Les auteures écrivent toutefois que 
« les parents et les éducateurs ne devraient pas totalement éradiquer les dessins animés Disney du quotidien de leurs enfants. […] En les interdisant, les parents écartent toute possibilité de discussions avec leurs enfants sur le sujet des messages stéréotypés présents dans les médias, et ne peuvent plus envisager de les faire raisonner dessus ».
Le Figaro évoque enfin 
« des efforts prometteurs […] de Disney, ces dernières années, à mettre en scène des personnages qui échappent aux rôles qui leur sont normalement attribués ».

Date de publication : 14 septembre 2018

« Eteindre l’addiction au tabac dans le cerveau des fumeurs ? »

Les Echos

Les Echos se penche sur « une étude qui pourrait redonner de l’espoir à tous ceux qui n’arrivent pas à décrocher de la cigarette ».
Le journal observe que 
« si plus de 7 millions de personnes meurent chaque année du tabagisme, l’effet de la nicotine sur le cerveau des fumeurs est tel que les photos chocs et le prix faramineux des paquets ne suffisent pas toujours à se décider à arrêter. Mais tout serait changé si la science parvenait à bloquer l’action de la nicotine, qui est à l’origine de l’addiction. Et c’est peut-être ce qu’elle est sur le point de réaliser ».
Le quotidien indique ainsi qu’
« un résultat spectaculaire vient d’être obtenu sur des souris grâce à l’optogénétique, cette discipline au croisement de l’optique et de la génétique qui permet de décrypter ou de manipuler le cerveau à l’aide de la lumière ».
Les Echos explique que 
« dans l’étude parue dans « eLife », une équipe franco-américaine (associant côté français Inserm, CNRS et Sorbonne Université) a réussi à agir sur les récepteurs nicotiniques auxquels se lie la nicotine ».
« Comment ? En y accrochant un outil moléculaire sensible à la lumière faisant office de nano-interrupteur, et en introduisant une fibre optique dans le cerveau de la souris pour flasher celui-ci avec des lumières de différentes longueurs d’onde », 
continue le journal.
Il constate que «
 sous l’effet de la lumière violette, l’interrupteur se replie et empêche la nicotine de se fixer. Par là même, il empêche aussi les neurones de la dopamine, constituant le circuit de la récompense, d’augmenter leur activité électrique et de libérer leur neurotransmetteur, mécanisme cérébral à la base de l’addiction. Et l’effet est réversible : à la lumière bleue, le récepteur nicotinique repasse de « off » à « on » et les souris retrouvent leur goût pour la nicotine ! », conclut Les Echos.

Date de publication : 17 septembre 2018

« Santé mentale des enfants : « On est au bord de la catastrophe » »

Le Parisien

C’est ce que titre Le Parisien, qui observe : « Hyperactivité, autisme, troubles anxieux, anorexie, boulimie, schizophrénie. En France, près de 12,5% des enfants et ados sont en souffrance psychique ».
Le journal souligne que 
« si les chiffres restent vagues, trop peu réactualisés, le réseau européen des Défenseurs des enfants, lui, s’est penché, cette année, sur la santé mentale de ce public en France et en Europe et publie ce mercredi une enquête alarmante. […] Sa présidente, Geneviève Avenard, nous l’explique : la pédopsychiatrie est en grande difficulté. Et il y a, selon elle, urgence à agir ».
La Défenseure des enfants déclare ainsi qu’
« il y a en France une pénurie importante de pédopsychiatres, une profession très touchée par la réduction du numerus clausus. C’est le cas dans les cabinets et surtout à l’hôpital. La densité moyenne n’est que de 15 pédopsychiatres pour 100.000 jeunes de moins de 20 ans avec une grande inégalité territoriale ».
Elle souligne que 
« selon la direction générale de l’offre de soins, dix départements ne comptent aucun lit d’hospitalisation en psychiatrie pour les enfants et les adolescents ! Dans certaines zones, il n’y a même plus de spécialistes, ni d’enseignements chercheurs. Les futurs pédopsychiatres ne peuvent donc plus être formés ».
Geneviève Avenard constate ainsi que 
« certains [enfants] ne sont pas soignés à temps. A titre d’exemple, le délai pour obtenir un rendez-vous dans les centres médicaux psychopédagogiques, la première porte d’entrée des enfants, en situation de mal-être, est de plus de 6 mois. Cela crée de l’inquiétude et de l’insécurité pour des familles entières ».
« On se rend compte aussi que certains adolescents de 15-16 ans qui ont besoin d’être hospitalisés en psychiatrie se retrouvent dans les mêmes services que les adultes ! On le dénonce. Ce n’est pas leur place. Cette situation, similaire dans les autres pays européens, peut aggraver leur anxiété. Quand aura-t-on un sursaut ? On est au bord de la catastrophe », 
poursuit la Défenseure des enfants.
Elle évoque en outre 
« une augmentation de la prise de médicaments » : « Oui, c’est un gros problème. Nous n’avons pas de chiffres mais des tendances. Leur consommation chez les enfants a fortement augmenté. Je ne suis pas contre, ils sont utiles pour calmer les angoisses, lutter contre la dépression, l’hyperactivité, les troubles mentaux ».
« Mais c’est aussi la facilité. On ne veut pas que cette prise de médicaments se fasse au détriment d’une approche thérapeutique et éducative. Misons plutôt sur l’accompagnement. Cette hausse de prescription médicamenteuse doit être une alerte », 
déclare Geneviève Avenard.

Date de publication : 19 septembre 2018

« Santé au travail : la pénibilité recule, pas la fatigue nerveuse »

Le Parisien

Dans Le Parisien, Daniel Rosenweg relaie une « bonne nouvelle, la pénibilité [au travail] recule ». Le journaliste observe en effet que selon le dixième Baromètre Santé et qualité de vie au travail de l’assureur Malakoff-Méderic, « les salariés qui étaient 54% à juger leurs fonctions «physiquement fatigantes» en 2009 ne sont plus que 48% en 2018 ».
« Globalement, les salariés constatent moins de gestes répétitifs, de charges lourdes et de postures pénibles », 
note Daniel Rosenweg. Anne-Sophie Godon, directrice de l’innovation du groupe Malakoff-Méderic, remarque ainsi que « les entreprises ont fait des efforts de mécanisation et de prévention des risques, notamment dans les secteurs du BTP et de l’industrie ».
Le journaliste relève cependant que 
« le temps de transport reste un point difficile. Particulièrement en Ile-de-France où, selon l’étude, 56% des salariés passent plus d’une heure par jour dans le métro, leur voiture, contre un tiers en moyenne nationale ».
Il souligne en outre que 
« la tentation de se mettre en arrêt maladie, sans raison médicale avérée, traverse 29% des sondés, contre 21% en 2012. Les nouveaux modes de production restent sans effet sur la pression psychologique. Pour un salarié sur deux, celle-ci n’a pas baissé en dix ans ».
Daniel Rosenweg note par ailleurs que 
« 72% des sondés admettent que leur travail est «nerveusement fatigant» (4 points de plus qu’en 2009). Un constat qui invite les employeurs à réfléchir à des pistes d’amélioration, rendues d’autant plus nécessaires avec le recul du départ à la retraite : un salarié sur deux estime qu’il sera incapable de travailler au même rythme dans dix ans ».

Date de publication : 20 septembre 2018

« Le burn-out des médecins, un risque potentiel pour le patient »

Le Figaro

C’est ce que titre Le Figaro, qui relève que « les praticiens souffrant d’épuisement professionnel font bien plus d’erreurs que les autres, avec des conséquences qui peuvent être parfois graves ».
Le journal explique ainsi que 
« l’épuisement professionnel, outre le risque qu’il fait courir aux médecins (leur taux de suicide est 2,3 fois plus élevé que dans la population générale), peut aussi mettre le patient en péril ».
Le quotidien observe qu’
« une analyse de plusieurs études publiée dans le Journal of the American Medical Association conclut qu’un médecin en burn-out a deux fois plus de chance de mettre en danger la sécurité du patient. Ce peut être lié à une erreur de diagnostic ou thérapeutique ou encore à des effets indésirables liés aux soins ou aux médicaments… ».
Le Figaro précise que selon ce travail, 
« le burn-out des médecins entraîne deux fois plus souvent des soins de mauvaise qualité, par manque de professionnalisme. Le médecin surmené va notamment se montrer moins empathique, ne pas suivre les recommandations de bonne pratique ou ne pas donner d’information aux patients ».
« On imagine très bien les conséquences dramatiques de ces comportements à l’hôpital, dans un service de chirurgie. On a plus de mal à concevoir une véritable mise en danger en médecine générale », 
continue le journal.
Le Dr Marc Garcia, fondateur d’Inter-med
, « association qui prend en charge la santé des soignants du Gard », remarque que « si le médecin traitant est distrait, perdu dans ses pensées, il peut passer à côté d’un diagnostic mais cela reste exceptionnel ».
Le Figaro relève ainsi qu’
« une étude, menée en 2013 chez des médecins généralistes (sans qu’on sache s’ils étaient en burn-out ou pas), a montré que sur 475 événements indésirables liés aux soins, 7 seulement étaient cliniquement graves ».
Le quotidien observe cependant que 
« l’épuisement professionnel du médecin traitant peut affecter profondément la vie des patients. Le Pr Didier Truchot, psychologue, spécialiste du burn-out, avait mené il y a quelques années une expérience le démontrant. Il présentait aux médecins le cas d’une patiente âgée de 83 ans, sortant de l’hôpital après une fracture du col du fémur et vivant seule ».
« Dépendante pour plusieurs mois, il fallait lui trouver une solution adaptée. Mais cette patiente, persuadée d’être atteinte d’un cancer, demandait à multiplier les examens et ne suivait pas son traitement. Les médecins avaient le choix. Soit mettre en place des solutions pour un maintien à domicile, soit la diriger vers une maison de retraite médicalisée », 
indique le journal.
Le Pr Truchot remarque que «
 face à cette patiente plus difficile, les médecins avec un degré élevé de burn-out, choisissaient le placement en maison de retraite », ajoutant que « les médecins ne sont pas préparés à avoir des relations compliquées avec les patients agressifs, non observants, trop exigeants, qui arrivent en ayant fait leur diagnostic… ».
Le Figaro note que
 « les auteurs de l’étude suggèrent d’améliorer l’évaluation de la qualité des soins et la sécurité des patients. […] Mais les chercheurs américains insistent également sur la nécessité de prendre en compte le bien-être des médecins ».
Le Pr Éric Galam, enseignant de médecine générale, déclare ainsi :
 « Nous nous rendons enfin compte que la sécurité du patient et la prévention des accidents médicaux passent aussi par la prise en compte des soignants ».
« Une prise de conscience particulièrement nécessaire pour les jeunes médecins. En effet, 14% des étudiants et jeunes médecins déclarent avoir déjà eu des idées suicidaires, selon une enquête menée par l’Ordre des médecins en 2016 », 
rappelle Le Figaro.

Date de publication : 24 septembre 2018

Troubles du sommeil : « Pour beaucoup, ma maladie n’en est pas vraiment une »

Libération

Libération observe que « souvent négligées, les insomnies, hypersomnies et autres narcolepsies, qui touchent un Français sur trois, font l’objet de toutes les attentions au Centre du sommeil et de la vigilance de Paris. Et d’un ouvrage drôle et pédagogique de Matthew Walker ».
Le journal note ainsi :
 « On oublie que bien roupiller c’est la santé. C’est […] le message que martèle le Dr Matthew Walker. Vingt ans déjà que ce professeur de neurosciences et de psychologie à l’université de Berkeley (Californie) décortique les mécanismes à l’œuvre quand nous dormons. Le sommeil est même devenu pour lui une «obsession», qu’il entend faire partager avec le plus grand nombre ».
Libération souligne que 
« là où d’autres enjeux de santé publique tels que la nutrition, le tabagisme ou l’alcool font l’objet de vastes campagnes de prévention, la nécessité de bien dormir, elle, fait un peu figure de parent pauvre. Alors, avec humour et pédagogie, Walker rappelle les vertus de ce «fournisseur de santé universel» pour le corps comme pour l’esprit ».
Le médecin indique en effet qu’
« aucun aspect du corps humain n’est épargné par le mal incommodant et toxique que provoque le manque de sommeil ». « Et d’égrener les conséquences sur le poids, le diabète, la dépression ou encore les facultés de concentration. En France, environ une personne sur trois est concernée par des troubles du sommeil (insomnie, apnée du sommeil, hypersomnie, narcolepsie…) et nos nuits ont rétréci d’une heure et demie en cinquante ans, selon l’Institut national de la santé et de la recherche médicale. Ne serait-il pas temps de se réveiller ? », continue Libération.
Le Pr Damien Léger, responsable du Centre du sommeil et de la vigilance de l’Hôtel-Dieu (AP-HP), constate quant à lui : « 
C’est assez compliqué de convaincre les pouvoirs publics de s’attaquer à cette problématique. […] Les villes évoluent de telle manière que l’on voudrait que les nuits soient désormais semblables au jour. Or cela peut avoir des conséquences catastrophiques ».
Libération note ainsi qu’
« environ 7000 personnes consultent chaque année au sein de cette unité spécialisée située en plein cœur de Paris. Et 2000 y sont hospitalisées. Pendant 48 heures, leur activité, nocturne comme diurne, est passée au crible : rythme cardiaque et respiratoire, activité cérébrale, mouvements des paupières… ».
Le Pr Léger ajoute que 
« mal dormir peut s’apparenter à une profonde blessure », indiquant que cela peut « révéler d’autres difficultés, relatives aux risques psychosociaux, par exemple ».
Le journal cite des patients, dont Houria, 39 ans, qui déclare : 
« Je ne pouvais plus travailler, j’ai dû retourner chez mes parents, je me suis désociabilisée… Ma maladie a eu un impact dévastateur sur ma vie. Pourtant, pour beaucoup, ce n’est pas vraiment une maladie. […] Là, je me sens comme fracassée par dix trains. Je n’ai qu’une envie, c’est dormir. Pourtant, pour y arriver, il me faudrait au moins une anesthésie générale ».
Libération explique qu’«
 elle doit composer avec des électrodes placées sur son crâne et une forêt de fils reliés à un boîtier situé contre sa poitrine. A cinq reprises au cours de la journée, elle et les autres patients sont plongés dans des conditions favorables à la sieste. Et, comble du luxe, disposent d’un lit double, dans une chambre aux murs colorés et sans téléviseur ».
« Depuis le poste de soins, l’équipe analyse alors ce qui se trame, grâce à des caméras de vidéosurveillance et des capteurs qui donnent des courbes en temps réel, afin de mesurer notamment en combien de temps le patient sombre », 
relève le quotidien.
Le Pr Léger précise : «
 On accueille plusieurs centaines de personnes chaque année, trop souvent prises pour des paresseux. Or cette vision stigmatisante peut entraîner un retard de diagnostic ».

Date de publication : 24 septembre 2018

« La clause de conscience sur l’IVG à nouveau contestée »

La Croix

La Croix constate en effet qu’« une pétition circule sur Internet, exigeant «le retrait de la clause de conscience» des médecins pour les IVG. Les signataires estiment que celle-ci entrave l’accès à l’avortement en France ».
Le journal relève que 
« la ministre de la Santé a rejeté l’idée d’une éventuelle suppression de la clause de conscience, mais a dit vouloir s’assurer qu’il n’y a pas une augmentation du nombre de médecins qui la font valoir ».
La Croix remarque ainsi que 
« les récents propos de Bertrand de Rochambeau, président du Syndicat national des gynécologues obstétriciens (Syngof), ont réveillé une polémique devenue récurrente ces dernières années. La clause de conscience sur l’interruption volontaire de grossesse (IVG) empêche-t-elle les femmes d’avorter dans les territoires déjà en proie à une pénurie de médecins ? ».
Le médecin avait déclaré lors d’une interview :
 « Nous ne sommes pas là pour retirer des vies. En tant que médecin, personne ne pourra m’y forcer, la loi me protège et ma conscience aussi ».
Madeline Da Silva, adjointe au maire des Lilas (Seine-Saint-Denis), 
« à l’origine de la pétition » qui comptait dimanche plus de 47.000 signatures, remarque : « Cette déclaration n’a fait que mettre en lumière ce qui se passe aujourd’hui en France. Des femmes sont éloignées de la possibilité d’avoir recours à l’IVG à cause de cette clause. Si on veut que l’avortement soit enfin un droit réel, et non plus un droit à part, on doit imposer à la nouvelle génération de gynécologues un accès à la profession conditionné à l’acceptation de cette pratique ».
La Croix précise : «
 Il existe au moins un exemple d’hôpital public dans lequel les IVG ont été suspendues. L’hôpital du Bailleul, dans la Sarthe, ne fait plus d’avortements depuis janvier, en l’absence de praticiens acceptant de les réaliser ».
Le journal note que 
« cela fait en réalité quelques années que la controverse est sur la place publique. En 2013, le Haut Conseil à l’égalité entre les femmes et les hommes (HCE) a déjà préconisé dans un rapport la suppression de la clause de conscience spécifique à l’IVG. Une idée reprise dans des amendements au projet de loi sur la santé en 2015, finalement rejetés lors de la discussion ».
Le quotidien rappelle que 
« la clause de conscience est définie par plusieurs textes. Le principe général, inscrit dans l’article 47 du code de déontologie, affirme, sans mentionner d’actes précis, que «hors le cas d’urgence et celui où il manquerait à ses devoirs d’humanité, un médecin a le droit de refuser des soins pour des raisons professionnelles ou personnelles». Trois types d’actes sont toutefois visés par des clauses de conscience spécifiques, mentionnées dans le code de la santé publique : la stérilisation à visée contraceptive, la recherche sur les embryons et enfin l’IVG. Cette clause de conscience particulière date de la loi Veil de légalisation de l’avortement en 1975 ».
La Croix s’interroge : 
« Serait-il possible de supprimer la clause spécifique à l’IVG, sans toucher au cas général ? ». Aurélien Rissel, maître de conférences en droit privé, répond : « Selon moi ces deux textes sont autonomes, ils ont des domaines et des conditions d’application distincts ».
Bertrand Galichon, président du Centre catholique des médecins français (CCMF), remarque quant à lui que 
« cela risque de créer un précédent dangereux, surtout dans le contexte de la révision des lois de bioéthique, avec à terme le risque d’obliger les médecins à pratiquer la PMA ou le suicide assisté ». 
Et Israël Nisand, président du Collège national des gynécologues et obstétriciens français (CNGOF), déclare que 
« l’autonomie éthique du médecin est essentielle dans notre métier. Je ne suis pas contre supprimer la clause spécifique à l’avortement, mais cela ne servirait à rien puisqu’il resterait le cas général ». Le praticien ajoute que « le véritable problème pour l’accès à l’avortement en France est plutôt la baisse drastique des effectifs dans les hôpitaux ».

Date de publication : 24 septembre 2018

« Non, un homme âgé de 88 ans n’a pas subi une opération « à coeur ouvert uniquement grâce à l’hypnose » »

Libération

Sur son site et sous sa rubrique « checknews », Libération remarque : « Une opération du cœur sous hypnose ? L’information a été largement relayée ces derniers jours. […] Malheureusement, il y a beaucoup d’inexactitudes dans ces titres ».
Olivier Monod explique ainsi que 
« le premier média à sortir l’information est France Bleu Nord. Le patient […], 88 ans, vient de subir un remplacement d’une valve aortique. Concrètement, «l’opération nécessite une incision dans chacune de ses artères fémorales pour y introduire deux fils guides qui vont remonter tout le corps pour aller jusqu’au cœur et changer une valve aortique» précise France Bleu. Il ne s’agit en aucun cas d’une opération à cœur ouvert comme certains médias ont cru bon l’écrire ».
Le journaliste rappelle qu’
« une telle intervention s’effectue en anesthésie locale ou générale. Dans le cas d’une anesthésie locale, celle-ci s’effectue de deux manières. Le patient reçoit en perfusion de la morphine et des anxiolytiques pour le calmer sans l’endormir. Ensuite de la lidocaïne, un anesthésique local, est administré à l’endroit de l’incision (donc au niveau de l’aine dans notre cas) ».
Olivier Monod précise qu’
« ici l’hypnose a permis de se passer de la première étape (la perfusion de morphine et d’anxiolytique) mais la lidocaïne a bien été utilisée pour que le patient ne ressente pas l’incision. […] Il ne s’agit donc pas à proprement parler d’une opération «sans anesthésie» ».
Il ajoute que
 « cette opération reste une telle prouesse qui prouve encore un peu plus que l’hypnose permet, sous conditions, de se passer des médicaments puissants qui rendent les réveils postopératoires si difficiles. Une opération similaire s’était déroulée à Créteil en 2015 ».

Date de publication : 27 septembre 2018

« Cannabis : les jeunes fument plus dans le sud de la France »

Le Figaro

Agnès Leclair note dans Le Figaro que « le premier volet de l’enquête Escapad (Enquête sur la santé et les consommations lors de l’appel de préparation à la défense) de l’Observatoire français des drogues et toxicomanies (OFDT) menée en mars 2017 auprès de plus de 40.000 adolescents de 17 ans révélait un net recul de la consommation de ces substances psychoactives chez les jeunes, et en particulier pour le cannabis ».
La journaliste fait savoir que 
« le deuxième volet de cette enquête […] offre une photographie plus précise des habitudes des jeunes Français. Cette plongée dans les régions révèle en premier lieu une nette opposition Nord-Sud chez les consommateurs de cannabis sur le point d’entrer dans l’âge adulte ».
Agnès Leclair précise que
 « le Sud se distingue, en effet, à la fois par des usages réguliers ou élevés plus fréquents de ce produit et par une moindre baisse de son expérimentation par rapport au reste de la France. En Nouvelle-Aquitaine, par exemple, 44,7 % des adolescents déclarent avoir déjà fumé un joint au cours de leur vie. Un niveau d’expérimentation qui ne se retrouve pas dans le nord du pays, à l’exception de la Bretagne ».
Olivier Le Nézet, coauteur de ce travail, remarque : 
« On peut avancer l’hypothèse que la consommation de cannabis est plus élevée car la route des trafics de la résine de cannabis qui vient d’Espagne irrigue plusieurs de ces régions. Mais il faut aussi souligner que les disparités de consommation de cannabis sont relativement faibles sur l’ensemble du territoire. Il y a une homogénéisation de l’usage de ce produit. C’est également le cas pour le tabac ».
Le statisticien ajoute qu’«
 une présence plus importante de familles de CSP+ en Auvergne Rhône-Alpes peut aussi expliquer un usage de cannabis plus élevé chez les jeunes de ce territoire que dans les Hauts de France, moins favorisés économiquement ».
Agnès Leclair souligne que 
« la géographie de la consommation d’alcool est tout autre. À 17 ans, les habitués du «binge drinking», ou alcoolisations ponctuelles importantes répétées (API), sont plus nombreux sur l’arc Atlantique – en Bretagne, Pays de la Loire et Nouvelle-Aquitaine – que dans le reste de la France, exception faite de la Corse. Dans ces régions, plus d’un adolescent sur cinq déclare se livrer au moins trois fois par mois à ce genre de beuverie ».
Olivier Le Nézet déclare que 
« c’est un mode de consommation assez spécifique à ces régions. Le cas de la Bretagne est emblématique. C’est une région où il y a une forte culture de la fête chez les jeunes. Les sorties entre amis y sont plus fréquentes qu’ailleurs ».
La journaliste note en outre que 
« l’expérimentation et l’usage quotidien de tabac sont moins fréquents dans trois régions : l’Île de France, les Hauts de France et le Grand Est. L’Île-de-France se distingue d’ailleurs pour ses niveaux inférieurs de consommation pour tous les produits ».
Jean-Pierre Couteron, psychologue, observe que 
« ces différences régionales peuvent en partie s’expliquer par l’accessibilité des produits et les traditions culturelles mais ces cartes reflètent aussi la plus ou moins grande présence des outils de prévention et d’aide, comme les consultations jeunes consommateurs ou l’intervention précoce ».

Date de publication : 28 septembre 2018

 

 

 

Revue de presse santé psy – juillet 2018

 

« Quand la nature aide à vaincre le stress »

Le Figaro

C’est ce que titre Le Figaro, qui note dans son cahier « santé » que « toutes les occasions de connexion avec le vivant, animal ou végétal, sont génératrices de résilience ».
Le journal constate ainsi que les 
« initiatives de «connexion» à la nature se multiplient aujourd’hui. Si on y trouve le pire et le meilleur, cette tendance révèle à quel point les citadins affairés et sur-stimulés par Internet ont besoin de ce qui était simple bon sens jusque-là : passer du temps «outdoor» ».
Le quotidien cite notamment Laurent Tillon, chargé de mission à l’Office national des forêts, qui remarque que
 « depuis une dizaine d’années, sur les 600 millions de visites en forêts comptabilisées par an, nous sommes passés dans cette population de 80% de cadres de grandes entreprises en 2016 à plus de 91% aujourd’hui ».
Le responsable, auteur de Et si on écoutait la nature? (Éd. Payot), 
remarque : « La génération nouvelle a été élevée dans un regrettable oubli de la nature. Ils ont donc besoin de clés pour s’y reconnecter. Car lorsqu’on veut vraiment savourer celle-ci, il faut s’initier à la patience, à l’immobilité, à l’attention… Et c’est alors, beau cadeau entre tous, que des mésanges ou des rouges-gorges s’approchent au plus près de vous ! ».
Le Figaro note que 
« cette «attention délicate» générée par la fréquentation régulière du monde naturel, la psychologue Catherine Mercier ne peut que la confirmer. Depuis plus de 20 ans, cette passionnée de cheval a créé une société d’équithérapie (AI2C, accompagnement individualisé par le cheval situé en région rennaise) », notamment pour « la prise en charge des victimes ou des personnes en burn-out ».
La psychologue indique 
: « À un moment de ma pratique, je me suis rendu compte que la prise en charge psychologique traditionnelle par l’écoute et la parole atteignait ses limites. Avec des personnes qui ont du mal à reconnaître leurs émotions et disposent d’un stock lexical très pauvre, le contact avec l’animal vient réveiller la sensorialité, l’émotionnel, la conscience du corps… Le cheval reconnecte la personne à un moi authentique et à l’essentiel de la vie ».
Le journal publie en outre un entretien avec Marie Romanens, psychiatre et psychothérapeute, qui évoque 
« l’écopsychologie » et précise : « La nature ravive l’archaïque en l’homme. Cela peut donner le meilleur, un sentiment de bien-être, d’apaisement, l’impression d’être «nourri» et revivifié. Mais cela peut aussi générer une régression et une idéalisation massive donnant lieu à toutes sortes de dérives comme nous avons pu le constater dans quelques ateliers «d’immersion dans la nature». Peut s’ensuivre alors une coupure avec le réel. Car si la nature est belle, si elle prodigue de nombreuses ressources à l’humain, si elle est bénéfique à sa santé physique et psychique, elle peut aussi être destructrice et violente ».
« Ce qui importe est de maintenir un lien avec elle car la déconnexion dans laquelle nous vivons aujourd’hui tue le vivant. Quand notre existence est fondée sur une vision séparant l’homme de la nature, elle devient mortifère », 
souligne-t-elle.

Date de publication : 2 juillet 2018

« Quand le jeu de tête brouille le cerveau des footballeurs »

Le Figaro

Le Figaro constate que « de plus en plus d’études scientifiques suggèrent que le jeu de tête au football entraîne des anomalies cérébrales temporaires. Des troubles de la mémoire et de la concentration sont également constatés ».
Le journal explique en effet que 
« ce geste technique commence à inquiéter le monde médical. La littérature scientifique montre […] que les footballeurs jouant régulièrement avec leur tête ne sortent pas totalement indemnes du terrain. Le contact avec la balle provoquerait un léger traumatisme crânien, surnommé «sous-commotion cérébrale» par les experts ».
Le quotidien précise que 
« ce traumatisme mineur serait insuffisant pour entraîner une véritable commotion cérébrale caractérisée par des troubles de l’équilibre, des vomissements, une perte de connaissance ou encore des regards vides. Mais la répétition de ce geste, à l’entraînement et en match, provoquerait tout de même des blessures traumatiques cérébrales ».
Le Dr Jean-François Chermann, neurologue à Paris, observe ainsi que 
« des études ont montré qu’au-delà d’un certain seuil de «têtes», entre 1000 à 1500 par an, il est possible de voir des anomalies cérébrales grâce une IRM ultrasophistiquée. Des tests de rapidité, de mémoire visuelle ou verbale, ont également mis en évidence des petites anomalies ».
Le Figaro continue : 
« Selon les travaux scientifiques, ces effets cognitifs seraient transitoires. Mais une étude parue en mai dernier dans Frontiers in Neurology suggère qu’ils apparaissent après une très courte période de temps ».
Le neurologue Michael Lipton, professeur à la Faculté de médecine Albert Einstein et praticien au Centre médical Montefiore (États-Unis), qui 
« a étudié durant 2 semaines plus de 300 amateurs de football inscrits en club », souligne : « Nous pensions que les collisions entre joueurs seraient la principale cause de troubles cognitifs. En réalité, seul le jeu de tête a été associé à des altérations de la mémoire ou de l’attention, et cela en seulement deux semaines ».
Le quotidien ajoute qu’
« en 2016, une étude écossaise dans EBioMedicine avait mis en évidence une perte de mémoire de 41 à 67% après seulement 20 têtes. Des chercheurs de l’université de Bordeaux ont par ailleurs constaté en IRM de haute résolution une suractivation de certaines zones de cerveau chez des joueurs professionnels par rapport à des sportifs du même âge mais ne pratiquant pas de sport de contact ».
Le Pr Patrick Dehail, chef du service de Médecine Physique et de Réadaptation au Centre Hospitalier Universitaire (CHU) de Bordeaux, précise que 
« plus les joueurs faisaient des têtes lors des matchs, plus ces circuits cérébraux s’activaient plus qu’à la normale ».
Le Figaro note que 
« d’après les chercheurs bordelais, cette suractivation viendrait pallier des anomalies de l’activité cérébrale causées par des microtraumatismes répétitifs ». Le journal s’interroge : « Qu’en est-il sur le plus long terme ? Entrer en collision avec une balle arrivant à plus de 100 km/h des vingtaines de fois au cours d’une saison favorise-t-il l’apparition de maladies neurologiques ? ».
Le Dr Emmanuel Orhant, directeur médical de la Fédération française de football (FFF), souligne qu’
« aujourd’hui, on ne connaît pas les conséquences des sous-commotions. Et en l’absence de certitudes, il est hors de question de fermer les yeux sur le sujet. La commission médicale de l’UEFA a donc lancé en 2018 un projet de recherche dans les équipes juniors ».
Le Figaro ajoute que 
« le Dr Orhant recherche actuellement tous les joueurs de foot de 1e et 2ème divisions décédés depuis 1950 afin d’étudier les causes de leur mort. L’objectif : savoir si les footballeurs professionnels sont plus susceptibles de mourir de dégénérescence cérébrale, comme la maladie d’Alzheimer, ou l’encéphalopathie traumatique chronique retrouvée chez quasiment tous les joueurs de football américain de haut niveau, causée par les KO à répétition ».
« Il faudra ensuite prouver le lien de cause à effet entre ces pathologies et les commotions cérébrales pouvant être causées par la collision entre deux joueurs, ainsi que le lien avec les sous-commotions provoquées par le jeu de tête », 
poursuit le quotidien.
Il rappelle qu’« 
en France, la FFF mise sur la détection et le diagnostic rapide des commotions cérébrales. Dans les clubs professionnels, les médecins ont l’obligation de déclarer tous les cas. Les joueurs commotionnés doivent consulter l’un des 20 neurologues référents FFF et LFP [Ligue de Football Professionnel] dans les 3 jours. Une seconde visite doit être réalisée chez le même expert pour que le joueur puisse retourner sur le terrain. Un protocole mis en place cette année qui devrait sensibiliser les clubs amateurs, espère le directeur médical de la FFF ».

Date de publication : 16 juillet 2018

 

 

Revue de presse santé psy – juin 2018

 

« Au bloc, un parfum d’hypnose »

Le Journal du Dimanche

Anne-Laure Barret fait savoir qu’en matière d’anesthésie, « une technique basée sur la diffusion d’odeurs agréables transforme des opérations douloureuses en expériences oniriques »
Marie-Annick Lallemand, anesthésiste de l’hôpital Cochin, praticienne de 48 ans réputée pour son sérieux, a fait « 
une étrange découverte » (…) : « Il a suffi d’une séance d’hypnose improvisée par une consœur pour la débarrasser des cauchemars qui la hantaient depuis un grave accident de parapente », raconte le journal. « Aucune magie blanche : les bénéfices de l’état hypnotique, pour apaiser l’angoisse, les douleurs chroniques ou durant une anesthésie locale, ont été établis par de nombreuses publications scientifiques, à commencer par celles de la pionnière belge Marie-Élisabeth Faymonville » précise-t-il.
« 
Le pari innovant du médecin de Cochin est d’avoir osé l’hypnose dans des « chirurgies profondes », sous anesthésie générale. Juste avant l’opération, en quelques vraies fausses questions rassurantes, Marie-Annick Lallemand, qui vient de décrocher un diplôme universitaire d’hypnose médicale, conduit le patient vers un état de dissociation. Une sorte de transe accélérée, atteinte en trois ou quatre minutes » explique la journaliste. « Pour obtenir cet état mental si particulier, mélange de relaxation et d’indifférence au monde extérieur dû à une stimulation sensorielle, l’anesthésiste a choisi de titiller l’odorat. L’injection d’un parfum dans le circuit alimentant le masque à oxygène capte l’attention du patient. L’odeur mystérieuse, déterminée en fonction de son passé (enfance à la campagne ou aux Antilles), l’accompagne tout au long de l’anesthésie générale » précise-t-elle.
« Contrairement aux autres sens, l’odorat ne dort jamais », justifie Marie-Annick Lallemand. « Sans surprise, l’hypnose, qui diminue les sensations douloureuses, lui a permis de réduire de moitié la quantité de produits anesthésiants » souligne le JDD.
Au réveil, la première question du malade n’est plus : 
« Comment s’est passée l’opération ? », mais :
« C’était de l’abricot ou de la vanille ? »,  s’amuse l’anesthésiste Son chef de service, le chirurgien Michaël Peyromaure trouve les « malades sereins après des opérations aussi lourdes » : « Ils prennent moins de médicaments antidouleur et sortent plus tôt, ce qui est excellent pour les finances de l’hôpital », confirme-t-il.
Marie-Annick Lallemand  a « 
inventé une technique inédite d’hypnose poétique, baudelairienne (l’idée folle a jailli à la lecture de L’Invitation au voyage) ou proustienne », résume la journaliste.
« Le parfum démultiplie les effets positifs de l’hypnose, remarque-telle. Les odeurs ont le pouvoir de nous transporter dans un autre temps et un autre lieu. Comme la fameuse madeleine, elles nous font vivre une expérience intime, une sorte de shoot de bonheur », explique l’anesthésiste.
« 
Inspirée par de récentes découvertes en génétique sur l’importance des récepteurs olfactifs et d’autres sur le rôle de l’odorat dans l’automédication chez les animaux, Marie-Annick Lallemand a prévu de tester, en consultation, différents parfums pour savoir s’il est possible de les adapter à la pathologie »,ajoute le journal.

Date de publication : 4 juin 2018

« Le défi du premier village Alzheimer »

Le Figaro

« À Dax, la construction de ce lieu unique, avec une approche non médicamenteuse, débute ce lundi », annonce Pauline Boyer. « C’est le rêve secret des familles : un établissement sans télévision allumée toute la journée, sans horaires de toilette et sans blouses blanches. Avec des résidents libres de leurs mouvements et multipliant les activités. Cet Ehpad (Établissement d’hébergement pour personnes âgées dépendantes) inédit ouvrira ses portes début 2020 », poursuit la journaliste.
« 
Le village landais sera organisé en quatre quartiers reproduisant des cadres de vie de la région (de type rural, forestier ou atlantique). Les 120 résidents seront regroupés au sein de maisonnées, en fonction de leurs goûts ou aptitudes : la musique, la cuisine, etc. La structure globale abritera une supérette, un salon de coiffure, une médiathèque, une salle de sport et même une petite ferme », détaille l’article. Le but : « recréer un cadre social familier,  maintenir la vie, coûte que coûte », résume Francis Lacoste, directeur de la solidarité départementale. « Encourager la part d’autonomie restante plutôt que gérer la dépendance, tout en offrant une sécurisation douce. Les soignants devront jouer le jeu social et gérer les différents « commerces » », explique la journaliste. « Ils devront être multitâches. Être autant des maîtres de maison que des infirmiers », souligne Francis Lacoste.
« 
Oublier la blouse blanche et l’approche médicamenteuse, donc. 120 bénévoles interviendront également pour organiser des activités. Le tout pour un tarif de 66 euros par jour et par résident. La promesse semble presque trop belle mais tous veulent y croire », indique Le Figaro.
« 
On espère que les patients seront moins contraints et angoissés, plus heureux. Le personnel soignant aussi. Les familles seront aussi plus détendues, moins dans la culpabilité. C’est une première, il y a tout à inventer, mais il faut tester, et réussir ! », s’enthousiasme Françoise Diris, présidente de l’association France Alzheimer Landes.
« 
Aux Pays-Bas, on dit que l’espérance de vie des patients de la structure de Weesp est plus grande que celle de ceux en Ehpad classique. Mais aucune étude n’est encore venue le prouver », remarque Le Figaro. « Le pari est donc aussi scientifique. Le professeur Jean-François Dartigues, neurologue au CHU de Bordeaux, fait partie du comité qui sera en charge de l’évaluation de la réussite du lieu. Pour lui (…), cette prise en charge « innovante » peut « marcher sur les troubles du comportement » », rapporte la journaliste. « Le fait de maintenir une vie sociale dans cette maladie est fondamental. Le cerveau est l’organe de la relation humaine… », explique-t-il.
« 
Dans ce village à 28,8 millions d’euros – majoritairement porté par le conseil départemental des Landes -, un Centre ressources sera également mis en place, avec un volet recherche associant de nombreux spécialistes français de la maladie et un volet formation et information, pour faire évoluer favorablement la connaissance et surtout le regard des citoyens sur la maladie d’Alzheimer », fait savoir Le Figaro. « Un défi presque aussi important que celui d’une prise en charge plus bienveillante des malades », conclut Pauline Boyer.

Date de publication : 4 juin 2018

« Autisme : une prise en charge encore trop coûteuse »

Le Figaro

C’est ce que titre Le Figaro, qui indique qu’« un rapport parlementaire, présenté [aujourd’hui] aux députés, recommande d’instaurer un annuaire des professionnels compétents en matière d’autisme ».
Le journal rappelle ainsi que 
« le 6 avril dernier, le gouvernement a lancé son 4ème plan autisme (2018-2022) – appelé Stratégie nationale pour l’Autisme – avec pour ambition de rattraper le retard français dans la prise en charge de ce handicap. Très attendu par les 700.000 personnes autistes vivant dans l’Hexagone et leurs familles, le plan vise, entre autres, à favoriser un diagnostic et une intervention précoce, à encourager l’inclusion des enfants autistes à l’école et à accélérer la recherche dans le domaine ».
Le quotidien s’interroge 
: « Ces mesures vont-elles assez loin ? Certaines non, selon [ce] rapport parlementaire qui formule 31 propositions ». Daniel Fasquelle, coauteur du rapport et député (LR), indique : « Le plan du gouvernement va dans la bonne direction. Mais nous souhaitons préciser et compléter certains points de cette stratégie ».
Le Figaro explique que 
« le rapport pointe un coût de la prise en charge trop élevé. Aujourd’hui, les familles doivent débourser en moyenne 3.000 € par an pour les soins de leur proche souffrant de troubles autistiques (transports, dépassements d’honoraires en libéral, acquisition de matériel pédagogique etc.), selon une enquête de la Cour des Comptes publiée fin janvier 2018 ».
Daniel Fasquelle remarque que 
« la prise en charge des enfants se fait en fonction des moyens financiers des parents et il n’existe donc pas d’égal accès aux soins en matière d’autisme ».
Le journal indique que 
« le plan du gouvernement prévoit «l’instauration d’un forfait d’intervention précoce», pour l’ensemble d’une classe d’âge (0 à 6 ans), pour financer entre autres des séances de psychomotricité et d’ergothérapie (accompagnement vers l’autonomie). Pas suffisant selon les auteurs du rapport ».
Florent Chapel, président d’Autisme Info service, note ainsi que 
« l’autisme ne s’arrête pas à l’âge de 6 ans. Que faire pour les personnes plus âgées ? Il faut imaginer un système de remboursement de la prise en charge tout au long de la vie ».
Le Figaro relève en outre que 
« les professionnels vers lesquels sont orientées les familles ne sont pas toujours compétents en matière d’autisme. Et pour cause : il n’existe pas de certification pour les professions paramédicales (psychologue, ergothérapeute, orthophoniste, etc.) qui travaillent avec les personnes autistes ».
« Le rapport recommande donc d’instaurer un annuaire, à destination des familles, des professionnels de santé compétents en matière d’autisme et respectant les recommandations de bonnes pratiques publiées par la Haute Autorité de Santé (HAS) », 
explique le quotidien.
Daniel Fasquelle ajoute qu’
« il faut également dresser une liste des formations initiales et continues pour les professions médicales et paramédicales, qui respectent ces recommandations de bonne pratique de la HAS ».
Le Figaro note enfin que 
« l’objectif du rapport parlementaire est affiché clairement : «en finir avec les offres de soins inspirées des approches psychanalytiques». Un volet que le plan autisme du gouvernement s’était bien gardé d’aborder ».

Date de publication : 6 juin 2018

« La psychiatrie publique proche du délabrement »

Libération

Eric Favereau observe dans Libération qu’« en annonçant en janvier des mesures pour la psychiatrie, la ministre des Solidarités et de la Santé, Agnès Buzyn, avait dressé un constat clair. Et pointé une urgence ». La ministre avait ainsi déclaré : « La psychiatrie ne sera plus le parent pauvre de la médecine. C’est une discipline qui s’est paupérisée et sur laquelle il n’y a pas eu un vrai investissement depuis des années ».
« Pourtant, les besoins sont en constante augmentation, parce que la société est de plus en plus dure, qu’il y a plus d’addictions, moins d’accompagnement des familles… En psychiatrie, il y a le pire et le meilleur », 
avait-elle ajouté.
Le journaliste relève que 
« 6 mois plus tard, c’est le pire qui rejaillit », évoquant un « décalage énorme entre les attentes des personnels et les réponses des autorités sanitaires ».
Eric Favereau souligne que 
« la psychiatrie publique va terriblement mal. Elle fait face à une crise profonde aux multiples causes. La plus concrète étant depuis les années 70 une «désinstutionnalisation» massive des patients, avec une réduction spectaculaire du nombre de lits ».
« En 40 ans, les malades sont en grande partie sortis de l’asile, et ce mouvement était largement justifié. Il n’empêche, les chiffres sont impressionnants. Le nombre de lits d’hospitalisation en psychiatrie dans les établissements de santé publics et privés est passé de 100.000 dans les années 70, à 78 328 en 1994, puis à 60 794 en 2002, et 57.000 en 2015 », 
explique le journaliste.
Il continue : «
 Les patients en psychiatrie sont aujourd’hui suivis le plus souvent dans le cadre d’une prise en charge ambulatoire : 76% des patients reçus au moins une fois dans l’année sont pris en charge exclusivement sous cette forme. En 2014, plus de 20 millions d’actes ont ainsi été réalisés, notamment dans les 3700 centres médico-psychologiques, considérés comme les pivots du dispositif ambulatoire. On l’oublie, mais jamais une discipline médicale n’avait connu un tel bouleversement. Et cela s’est fait sans beaucoup de ménagement. Les limites ont été manifestement franchies ».
Eric Favereau souligne qu’
« alors que la demande de soins en psychiatrie augmente régulièrement, il manque des lits partout en France. Les autorités de tutelle, arc-boutées sur des logiques budgétaires, ne veulent pas en ouvrir de nouveaux, imposant de fait des durées de séjour de plus en plus courtes aux malades mais aussi des conditions de travail de plus en plus difficiles au personnel ».
Il ajoute que 
« les équipes sont souvent épuisées, démoralisées, se devant de répondre à des consignes contradictoires. L’asile, devenu CHS (centre hospitalier spécialisé), est devenu souvent inhospitalier. Certains diront que l’hôpital psychiatrique en a gagné en «efficacité», mais le lieu est devenu dur, rude, sans chaleur, avec pour symptôme une multiplication récente des mesures de contention ou d’isolement ».
Le journaliste constate que 
« devant ce délabrement, les psychiatres ont déserté les hôpitaux publics pour aller dans le privé. Les personnels de santé, eux, se sont retrouvés encore plus en première ligne. Et cela sans formation particulière, le diplôme d’infirmier psychiatrique ayant entre-temps disparu. Il est de ce fait révélateur que les difficultés de l’hôpital de Rouvray aient entraîné une réaction désespérée du personnel de santé et en écho un relatif silence des médecins. Comme si ces derniers n’y croyaient déjà plus ».
Il observe ainsi qu’
« à l’hôpital psychiatrique du Rouvray [(Seine-Maritime], dans le cadre d’un mouvement social illimité du personnel, 8 soignants ne s’alimentent plus… Les grévistes dénoncent des conditions de travail déplorables et demandent 52 postes et une unité pour ados. Les négociations se poursuivront ce vendredi matin ».

Date de publication : 8 juin 2018

« Hypnose : les scientifiques ne se laissent pas endormir »

Libération

« L’Inserm a mené sa première évaluation sur l’hypnose en milieu médical. Le résultat est mitigé », révèle Libération.
« 
C’était, il y a deux ans, pour la première fois, l’Inserm (Institut national de la santé et de la recherche médicale) entreprenait une évaluation de la pratique de l’hypnose. Pour cela, les chercheurs ont travaillé sur toutes les études publiées, soit près de soixante essais cliniques », précise l’article.
« 
Premier enseignement, la pratique est très hétérogène. Le concept est mal défini, entre l’hypnose de cabaret ou de cirque pour épater le spectateur, l’autohypnose ou l’hypnose ericksonienne (approche thérapeutique souple basée sur les enseignements du psychiatre et psychologue américain Milton Erickson) », observe Libération. «On peut d’ailleurs se demander s’il est légitime de nommer tout cela avec le même mot», s’interroge l’Inserm.
« 
Mais surtout, est-ce que cela marche ? », se demande Libération. «Il y a un corpus assez solide autour de la prise en charge de la douleur et entre autres de la douleur en anesthésiologie […]. Un faisceau d’arguments indique, par exemple, une diminution de prises de médicaments en anesthésie quand la personne est sous hypnose », estime l’Inserm.
« 
Ainsi, pendant des examens de chirurgie et radiologie interventionnelle (extraction de dents de sagesse, biopsies mammaires, interventions transcatheter, etc.), le rapport indique que « bien que les études ne permettent pas de statuer sur une majorité des critères retenus (intensité douloureuse, anxiété, effets secondaires indésirables, ainsi que durée et coût de l’intervention), les résultats concordent sur la consommation de médicaments antalgiques ou sédatifs : grâce à l’hypnose, leur usage est réduit durant l’intervention»., rapporte l’article.
«C’est solide, bien documenté. En même tempsla douleur est un état compliqué », soulignent les chercheurs qui ont participé à cette évaluation. Ils citent en effet « l’exemple déroutant sur la douleur dans l’accouchement sous hypnose » : «Sur le moment, les femmes qui accouchent sous hypnose vont dire que leur douleur est la même, avec la même échelle d’intensité. Pourtant, ces mêmes femmes vont avoir un souvenir beaucoup plus léger de ce qu’elles ont pu souffrir lors de l’accouchement. Comme si la douleur avait été la même, mais que le vécu de la douleur n’était pas identique », racontent les chercheurs.
« On nous a raconté que lorsque l’anesthésiste commence à faire son travail avec la parturiente, tout le monde dans la salle d’accouchement se détend, est moins stressé, va mieux », note un des chercheurs, Bruno Falissard.
L’article évoque néanmoins « 
des éléments convaincants » : «Dans certaines indications, la littérature confirme ainsi l’intérêt thérapeutique de l’hypnose dans la prise en charge du syndrome du côlon irritable», précise le rapport. « Plus inattendu, l’Inserm a montré, dans son expertise, que l’hypnose n’est pas franchement concluante sur le sevrage tabagique, alors que nombreux sont ceux qui vantent cette méthode », souligne Libération.
« Dans le domaine de l’addiction ou de la psychiatrie, c’est là aussi une grosse déception, les études ne donnent rien. Or, en psychiatrie, historiquement, l’hypnose a été très utilisée et nous sommes confrontés à des collègues tout à fait raisonnables qui nous disent que cela fait extrêmement du bien à leurs patients. Aucune étude ne le confirme, pourtant », concluent les chercheur.

Date de publication : 15 juin 2018

« La parole des personnes schizophrènes se libère »

La Croix

C’est ce que constate La Croix, qui relève que « de plus en plus de malades se racontent sur des blogs. Pour sortir d’un trop long silence et briser les clichés ».
Pierre Bienvault évoque ainsi 
« une sorte de lame de fond : depuis quelques années, on assiste à une libération sans précédent de la parole des personnes vivant avec une schizophrénie ». Aude Caria, directrice du site spécialisé Psycom, remarque qu’« il y a de plus en plus de témoignages et de récits de vie sur des blogs, sur Facebook ou dans des forums. C’est un véritable fait social ».
« Un phénomène qui, selon elle, présente une certaine analogie avec les « romans d’asile » de la seconde moitié du XIXe siècle », 
note le journaliste. Aude Caria observe que « ces livres dénonçaient les conditions inhumaines des traitements psychiatriques. Et ils ont permis une prise de conscience du public et des politiques, ce qui a entraîné une remise en cause de la loi de 1838 sur l’internement ».
Pierre Bienvault continue : 
« Des malades qui se confient dans des blogs… L’événement pourrait sembler banal à une époque où tant de gens racontent sur le Net leur moindre petit souci de santé. Mais pour la psychiatrie, c’est presque un séisme ».
Tim Greacen, directeur du laboratoire de recherche de l’établissement public de santé mentale Maison-Blanche à Paris, remarque ainsi : 
« Cela fait tellement d’années que tout le monde parle à la place des malades. Les soignants, les professionnels, les familles. Avec une parole dont je ne remets pas en cause l’intérêt, ni la légitimité. Mais qui n’est pas la parole des personnes directement concernées ».
« C’est comme si ces malades avaient retrouvé une parole jusque-là discréditée par l’institution psychiatrique ou éteinte par le poids des tabous véhiculés par la société », 
continue Pierre Bienvault.
Laurence Martin, qui tient un blog, observe pour sa part qu’
« il y a une très forte infantilisation des patients en psychiatrie. Les médecins pensent que vous n’êtes pas capable de savoir ce qui est bien pour vous. Et donc encore moins de le dire ».
Emmanuelle Jouet, chercheuse en sciences de l’éducation à Maison-Blanche, relève que 
« ce très long silence des malades s’explique aussi par les représentations sociales de la folie et le discrédit quasi naturel de la parole du fou. Avec cette idée qu’on ne peut pas faire confiance ou juste entendre la parole d’une personne dont la raison dysfonctionne. Pendant longtemps, la parole du fou n’a été considérée comme audible que dans le cadre d’une relation duale avec un professionnel ».
Laurence Martin ajoute : 
« Grâce à mon blog, j’ai rencontré des gens dans la vie réelle, je suis allée à des conférences. Moi, la jeune fille muette, je suis devenue une femme qui parle, s’exprime, est écoutée ».
« Cela m’a aidée, le jour où j’ai parlé de ma maladie à tout le monde, d’avoir ce blog. Je savais que les gens pouvaient bien réagir, que j’avais une parole à porter, que tout ça n’était pas vain. Alors je pouvais me présenter comme schizophrène. Pas pour me réduire à une maladie, mais pour dire à mon entourage : voilà une schizophrène, c’est votre amie, votre collègue, n’ayez pas peur, laissez tomber vos préjugés, c’est juste moi », 
poursuit-elle.

Date de publication : 19 juin 2018

« La solitude nuit gravement à la santé »

Le Figaro

C’est ce que titre Le Figaro, qui indique que « lorsqu’elle n’est pas volontaire, la solitude peut doubler la mortalité après une hospitalisation en cardiologie. Un effet plus sensible chez les hommes ».
Le journal remarque ainsi : 
« Un cœur fragilisé serait-il plus vulnérable à l’isolement social ? Oui, mais de façon différente pour un homme et une femme, comme l’a remarqué Anne Vinggaard Christensen, une étudiante en doctorat de santé publique au centre de cardiologie de l’université de Copenhague (Rigshospitalet). Elle présentait des résultats étonnants le 9 juin dernier au Trinity College de Dublin en Irlande lors du congrès de la Société européenne de cardiologie (EuroHeartCare) ».
Le Figaro explique que 
« la chercheuse a repris les données de toutes les personnes hospitalisées entre avril 2013 et avril 2014 dans l’un des cinq centres de cardiologie du Danemark, dont le sien, soit plus de 13.000 personnes, âgées en moyenne de 65 ans ».
« La moitié avait été hospitalisée pour infarctus du myocarde et un tiers pour de l’arythmie cardiaque, le reste pour insuffisance cardiaque ou maladie des valves cardiaques. La majorité (70%) étaient des hommes », 
précise le quotidien.
Le Figaro note que 
« ceux qui vivaient seuls avaient 2 fois plus de risque de mourir que les autres dans l’année suivant leur sortie de l’hôpital. Un excès de risque [que la chercheuse] ne retrouve pas chez les femmes ! ».
Anne Vinggaard Christensen indique que 
« des recherches antérieures ont montré que les hommes utilisent principalement leur épouse comme premier support alors que les femmes ont souvent davantage de personnes support qui ne sont pas leurs époux, les hommes semblent donc plus dépendants que les femmes de la personne avec laquelle ils vivent ».
Le quotidien ajoute que 
« le plus étonnant est que la solitude ressentie double aussi la mortalité dans l’année suivant la sortie de l’hôpital et cette fois aussi bien pour les hommes que pour les femmes ».
Le journal explique : « Dans l’étude danoise, les patients devaient simplement répondre à la question suivante: «Est-ce qu’il arrive que vous soyez seul même lorsque vous préféreriez être avec d’autres personnes?» C’était «souvent» le cas pour 6% des hommes et 10% des femmes, et ça l’était «parfois» pour 17 % des hommes et 21 % des femmes ».

Anne Vinggaard Christensen remarque ainsi que 
« nous savions qu’il y avait une association entre un réseau social pauvre et la santé, mais la force de l’association nous a surpris ainsi que le doublement du risque de mortalité parmi ceux qui se sentent seuls ».
Le Figaro rappelle que 
« dans son livre Loneliness, Human nature and the need for social connection («Solitude, la nature humaine et le besoin de relations sociales», non traduit en français), John Cacioppo, neuroscientifique de l’université de Chicago […] insistait aussi sur l’impact de la solitude prolongée ».
Le chercheur écrivait :
 « La solitude n’altère pas seulement le comportement mais apparaît aussi lorsque l’on mesure les hormones de stress, l’immunité et la fonction cardiovasculaire. Au fil du temps, ces changements physiologiques s’aggravent de telle façon qu’ils précipitent dans la tombe des millions de gens ».
« Inquiétant lorsque l’on considère l’épidémie de solitude qui se développe aujourd’hui, surtout chez les seniors », 
remarque Le Figaro.

Date de publication : 20 juin 2018

« Quand la musique est bonne… pour le cerveau »

Le Monde

Pascale Santi note dans Le Monde que « si la musique adoucit les mœurs, ses effets vont bien au-delà. Depuis l’Antiquité, elle occupe une place à part, et ce dans toutes les sociétés et religions. Mais, depuis quelques années, «on est passé d’une pensée magique à un vrai savoir scientifique sur ses bienfaits, et cela, à chaque extrémité de la vie», souligne Emmanuel Bigand, directeur du Laboratoire d’étude de l’apprentissage et du développement (LEAD, CNRS) à l’université de Bourgogne et coordinateur de l’ouvrage Les Bienfaits de la musique sur le cerveau (Belin, 192 p., 18 €) ».
La journaliste relève ainsi que 
« chez le bébé, des études ont montré qu’elle agit comme un neurostimulant. Il mémorise les œuvres musicales in utero et peut même les reconnaître un an après sa naissance ».
Pascale Santi indique qu’«
 Emmanuel Bigand coordonne actuellement une étude financée par la Fondation de France, en collaboration avec la Philharmonie de Paris, chez des nourrissons à partir de 3 mois et suivis durant leurs trois années de crèche à Dijon et à Paris ».
« Lors d’ateliers d’environ 40 minutes, ils sont initiés au son et au rythme deux fois par semaine et encouragés à participer. Les séances sont filmées et décortiquées par Emmanuel Bigand », 
précise la journaliste.
Pascale Santi observe que 
« sans conteste, la musique est un moyen de capter leur attention et de créer une communication. Certains se lèvent, se synchronisent avec le rythme », Emmanuel Bigand précisant que « la musique met en place des schémas mentaux (macro-stimulus) qui permettent une meilleure appréhension du langage, de la lecture, et plus tard des facilités au cours préparatoire, on parle d’effets socio-cognitifs ».
La journaliste précise que 
« les découvertes les plus récentes montrent que la musique modifie les processus biochimiques du cerveau en renforçant la plasticité cérébrale. Ainsi, les violonistes ont un cortex moteur très développé dans l’hémisphère droit avec un plus grand nombre de synapses, car ils sollicitent beaucoup leur main gauche. Les pianistes présentent ce développement dans les deux hémisphères, en lien avec chaque main ».
Daniele Schon, directeur de recherche à l’Institut de neurosciences des systèmes (Inserm), ajoute que 
« la musique serait aussi capable d’optimiser la synchronisation entre populations neuronales, c’est-à-dire l’aspect rythmique de l’activité cérébrale, et permettre ainsi une meilleure communication et anticipation du flux d’information ».
Pascale Santi relève ainsi que 
« la pratique musicale permet «aux aires – auditives et motrices notamment – de mieux communiquer entre elles», poursuit le chercheur, également violoncelliste. Ses études ont montré qu’un enfant ayant des troubles du langage arrive à mieux reproduire une phrase lorsqu’elle est précédée par un rythme. Il va aussi être plus performant sur les tâches grammaticales. Daniele Schon compare la musique à de l’antirouille, un peu comme si on remettait de l’huile dans le moteur ».
Isabelle Peretz, titulaire d’une chaire de recherche en neurocognition de la musique à l’université de Montréal (Canada), à la tête du Laboratoire international de recherche sur le cerveau, la musique et le son (Brams), ajoute que «
 l’apprentissage de la musique sculpte le cerveau par différents mécanismes physiologiques, en termes de densité de neurones et de connexion entre eux, via les axones ».
Pascale Santi note par ailleurs qu’
« à un âge avancé, même lorsque les capacités cognitives sont altérées, la musique parvient à réveiller la mémoire et les émotions ».
Emmanuel Bigand résume : «
 Nous sommes convaincus en tant que scientifiques que l’activité musicale est au cœur de la sphère cognitive ».

Date de publication : 20 juin 2018

« L’addiction aux jeux vidéo devient officiellement une maladie »

La Croix Libération Le Figaro

La Croix fait savoir que « l’Organisation mondiale de la santé vient de mettre à jour sa classification internationale des maladies. Pour la première fois, l’addiction aux jeux vidéo y est considérée comme une maladie à part entière ».
Le journal retient ainsi que 
« comme la cocaïne ou les jeux d’argent, les jeux vidéo sont potentiellement addictifs, écrit pour la première fois l’OMS à l’occasion de la 11e mise à jour de sa classification internationale des maladies. L’organisation y reconnaît en effet officiellement l’existence d’un « trouble du jeu vidéo » ».
La Croix indique que 
« l’OMS ne bannit pas l’usage en tant que tel du jeu vidéo, qui séduit pas moins de 2,5 milliards d’adeptes dans le monde, mais l’abus de cet usage ».
Le quotidien précise : 
« Celui-ci se manifeste par une pratique extrême avec des conséquences négatives sur les «activités personnelles, familiales, sociales, éducatives, professionnelles, a détaillé Shekhar Saxena, directeur du département de la santé mentale et de la toxicomanie de l’OMS. La personne joue tellement que d’autres centres d’intérêt et activités sont délaissés, y compris le sommeil et les repas» ».
Le journal s’interroge :
 « Que représente ce phénomène en France ? », et cite Olivier Phan, pédopsychiatre et addictologue à la Fondation pour la santé des étudiants de France et la Croix-Rouge. Le spécialiste observe que « dans l’enquête Pelleas que nous avons menée en 2013-2015 en Île-de-France, 10% des 14 18 ans développent un usage addictif des jeux vidéo. Par ailleurs, 40% nous consultent pour une utilisation problématique des jeux vidéo ».
La Croix note que 
« le phénomène n’est donc pas rare et sa fréquence s’amplifie ». Le Dr Phan souligne ainsi que « depuis l’arrivée des jeux en ligne, les jeunes peuvent incarner un personnage et intégrer un univers virtuel. Ils acquièrent alors une reconnaissance de la part des autres joueurs avec le risque de s’accrocher à cette gratification ».
Le journal précise toutefois que 
« tous les jeunes ne seraient pas exposés de la même façon à ce risque », le médecin indiquant : « Il existe souvent une fragilité initiale. L’adolescent est alors plus sensible au besoin d’une reconnaissance qu’il n’obtient pas sur un plan scolaire ou familial, par exemple ».
La Croix souligne enfin que 
« la classification internationale des maladies de l’OMS a une valeur de référence pour les personnels soignants, mais aussi pour les pouvoirs publics ou les assureurs. […] Sur le plan de la recherche, ensuite, cette reconnaissance devrait permettre le lancement de nouvelles études sur les conséquences des jeux vidéo sur les adolescents et les enfants ».
Le Dr Phan ajoute qu’elle peut « soulager les parents qui vont comprendre qu’il y a quelque chose d’addictif dans la nature même des jeux vidéo et se permettront peut-être de venir consulter plus librement ».

De son côté, Libération remarque sur sa Une :
 « Jeux vidéo, c’est grave docteur ? », notant sur 3 pages que « l’OMS vient d’ajouter le «trouble du jeu vidéo» à sa liste d’addictions reconnues. L’industrie est vent debout, et les chercheurs très partagés ».
Le journal évoque ainsi 
« un point de sauvegarde pour les (vrais) addicts », expliquant qu’« en faisant entrer l’addiction aux jeux vidéo dans sa nouvelle liste des troubles mentaux, l’OMS a pris le risque de heurter les joueurs. La mesure vise pourtant à mieux définir un problème réel et à ainsi éviter bien des angoisses aux parents ».
Le quotidien précise que selon l’OMS, «
 «le trouble du jeu vidéo est caractérisé par un comportement persistant caractérisé par 1) la perte de contrôle sur le jeu ; 2) la priorité croissante accordée au jeu par rapport aux autres centre d’intérêt ; 3) la poursuite ou escalade de la pratique malgré des conséquences négatives». Une situation qui doit durer plus de 12 mois et avoir des répercussions sur la vie sociale, professionnelle, scolaire ou familiale ».
Libération souligne cependant qu’«
 on est loin du consensus concernant cette nouvelle pathologie. Une publication scientifique cosignée par de nombreux chercheurs, intitulée Une base scientifique faible pour les troubles du jeu : faisons preuve de prudence, conteste ainsi les conclusions de l’OMS. Pour eux, il est par exemple très compliqué d’isoler un trouble spécifique lié au jeu d’une pathologie préexistante comme la dépression ou l’anxiété ».
Dans un entretien, Joël Billieux, professeur associé en psychologie clinique à l’Université du Luxembourg, remarque : 
« Ce travail, auquel j’ai participé, est arrivé à la conclusion qu’il existait à ce jour assez de données scientifiques pour valider l’existence d’un trouble spécifique lié à l’utilisation excessive des jeux vidéo ».
Le spécialiste ajoute que « 
beaucoup de joueurs «passionnés» peuvent avoir une pratique intensive sans pour autant présenter une perte de contrôle ou des conséquences négatives sur les plans professionnel, social ou personnel », puis souligne : « Nous ne sommes pas du tout dans une approche médicamenteuse, même si on peut légitimement craindre que l’industrie pharmaceutique essaie de profiter à sa manière de l’effet d’annonce. Nous ne sommes même pas dans une logique d’abstinence, car nous connaissons l’importance des pratiques numériques dans la société et, sauf dans le cas d’une demande explicite, sortir complètement quelqu’un de ces activités peut poser plus de problèmes qu’en résoudre ».
« Nous travaillons donc pour permettre au patient de reprendre le contrôle sur sa pratique avec des traitements comme la thérapie cognitive et comportementale, ou les approches familiales incluant les proches »,
 indique le Pr Billieux.
Le Figaro titre pour sa part sur sa Une : « 
Addiction aux écrans : les parents appellent à l’aide », relevant sur 2 pages que « cette dépendance est devenue le premier motif d’inquiétude des familles, avant même la scolarité ».

Date de publication : 20 juin 2018

« Le burn-out n’est toujours pas classé en maladie professionnelle »

Le Figaro

C’est ce qu’observe Le Figaro, qui relève que « si aujourd’hui le burn-out n’est pas reconnu par les autorités médicales comme une pathologie, les maladies qu’il provoque sont en revanche bien identifiées : dépression, anxiété généralisée, stress post-traumatique… ».
Le quotidien souligne que 
« les troubles psychiques liés au travail sont de plus en plus nombreux et la bataille des chiffres fait rage. L’Académie de médecine les évalue à 400.000. L’Assurance-maladie révélait, elle, dans une étude publiée en début d’année, qu’ils avaient été multipliés par 5 en 7 ans. Mais elle n’en recensait que 10.000 en 2016. Et cette même année, 596 cas avaient été déposés comme maladies professionnelles ».
« La différence s’explique par le fait que ces troubles psychiques ne sont actuellement pas inscrits aux tableaux des maladies professionnelles. Pour être reconnus en tant que telles, des conditions particulières doivent être remplies : un lien direct et essentiel doit être établi entre le travail et la pathologie. Celle-ci doit en outre entraîner une incapacité permanente partielle (IPP) égale ou supérieure à 25% », 
précise Le Figaro.
Marie Pezé, docteur en psychologie, remarque que 
« c’est un parcours du combattant qui oblige le salarié à se battre, et lorsqu’il obtient gain de cause, il est indemnisé de façon forfaitaire, c’est-à-dire pas bien. Ce qui est dramatique lorsqu’on sait combien ces troubles psychiques abîment les cerveaux et les organismes des gens ».
Le journal relève en outre que 
« reconnaître le burn-out comme maladie professionnelle aurait un impact sur le coût du travail, dans la mesure où le taux de cotisation d’une entreprise dépend du nombre d’accidents du travail et de maladies professionnelles ».
Le quotidien rappelle qu’
« après Benoît Hamon en 2015, le député François Ruffin (LFI) avait déposé en début d’année une proposition de loi en ce sens. Rejetée par l’Assemblée nationale en février, elle visait à inverser la charge de la preuve, afin que ce soit aux employeurs de prouver que ces maladies ne résultaient pas de l’organisation du travail. Outre la reconnaissance du traumatisme subi, le texte prévoyait un remboursement à 100% des frais médicaux et une rente proportionnelle au dommage ».
Le Figaro de conclure :
 « Pour nombre d’acteurs, l’enjeu réside dans la prévention ».

Date de publication : 27 juin 2018

 

 

Revue de presse santé psy – mai 2018

 

« Psychiatrie : Saint-Egrève dans la nuit hospitalière »

Libération

Eric Favereau livre dans Libération un reportage à l’hôpital psychiatrique de Saint-Egrève, en Isère, « un parfait symptôme des limites des politiques publiques : on y retrouve un condensé des impasses actuelles avec d’un côté une volonté de fermer des lits à tous crins et de l’autre un manque de moyens criants. Et, au milieu, des professionnels de la santé qui désertent… ».
Le journaliste observe que 
« nous sommes pourtant dans un bel endroit, situé à la sortie de Grenoble, et lorsque le printemps y met du sien, le parc du centre hospitalier spécialisé (CHS) de Saint-Egrève est magnifique. Les malades ? On ne les voit guère : la plupart restent repliés à l’intérieur des bâtiments ».
« A l’entrée, de l’autre côté du porche, stationne la voiture du service accueil et garde. C’est un nouveau dispositif, avec deux infirmiers toujours disponibles et prêts à intervenir si un service se sent débordé par un patient », 
note Eric Favereau.
Il souligne que «
 la situation de l’hôpital de Saint-Egrève est emblématique des difficultés de l’hospitalisation publique en France : des consignes contradictoires, des slogans en guise de stratégie, des exigences impossibles à satisfaire et un certain mépris de la part des autorités sanitaires, qui soutiennent rarement le personnel ».
Giovanna Venturi-Maestri, la présidente de la Commission médicale d’établissement (CME), remarque ainsi : 
« Nous sommes dans une situation difficile, critique même. On peut parfois se sentir bien seul, mais je veux rester optimiste, je ne veux pas désespérer de la psychiatrie publique ».
Eric Favereau rappelle que 
« l’hôpital de Saint-Egrève a été marqué par le meurtre commis en novembre 2008 par l’un de ses patients, qui avait fugué à Grenoble pour acheter des cigarettes et qui avait poignardé un étudiant ».
« Les pouvoirs publics avaient alors promis des moyens… qui ne sont jamais arrivés. Dix ans plus tard, l’hôpital est toujours debout mais il se délite, doucement », 
observe le journaliste, qui constate que « les psychiatres désertent l’hôpital […]. Sur 120 postes, plus de 20% ne trouvent pas preneurs. Parallèlement, près de 90 psychiatres exercent en ville. Et ceux-là vivent plutôt bien ».
Eric Favereau ajoute que 
« le CHS de Saint-Egrève est supposé prendre en charge tous les patients atteints de troubles mentaux du département. Leur parcours est déterminé : lorsqu’il y a urgence, on doit se rendre aux urgences générales du CHU de Grenoble où il y a une permanence psychiatrique. Il revient ensuite aux urgences de juger s’il est nécessaire d’hospitaliser le patient, ce qui ne peut se faire qu’à Saint-Egrève ».
« Mais comment faire quand il n’y a pas de lits disponibles ? Les malades attendent. C’est l’enfer. Le CHU de Grenoble déborde, les urgences encore plus. Des patients peuvent passer ainsi plusieurs jours sur des brancards, dans les couloirs. Certes, un service de dix lits d’attente existe désormais à Saint-Egrève, mais il est toujours plein », 
poursuit-il.
Moustapha Bensaadi, à la tête du pôle des urgences, indique ainsi que 
« depuis plus d’un an, c’est vraiment dur. […] Près de 60 lits ont été fermés dans notre établissement. En même temps, on a dû accueillir le secteur de psychiatrie qui était localisé dans le CHU : il est venu à Saint-Egrève, mais sans les psychiatres, qui ont voulu rester au CHU. Donc cela a débouché sur une nouvelle fermeture de lits ».
Eric Favereau continue : 
« C’est le cercle vicieux : faute de psychiatres, on ferme des lits. Moins de lits signifie plus d’attente aux urgences du CHU, donc une mauvaise prise en charge… et ainsi de suite. […] Pour autant, la nouvelle directrice de l’hôpital de Saint-Egrève, Véronique Bourrachot, […] ne veut pas désespérer. Elle affirme qu’il faut être «patient» ».
La responsable déclare ainsi que 
« l’établissement est dans une période transitoire. Il faut être vigilant. Et cela prend du temps. […] Nous connaissons un afflux de patients, c’est exact, et il manque quelques lits sur l’établissement. J’envisage d’augmenter au moins d’une dizaine de lits qui sont aujourd’hui gelés ».
La directrice ajoute qu’
« il faut travailler sur l’attractivité, pour faire venir des médecins. J’ai constitué un groupe de travail avec de jeunes professionnels, avec des internes, pour travailler sur les profils de postes, sur des parcours professionnels, travailler sur des temps partiels. Il faut rester positif ».

Date de publication : 3 mai 2018

« Stress post-traumatique : l’ecstasy proposée comme traitement ajouté à une thérapie »

Sciences et Avenir

Sciences et Avenir note en effet que « la molécule de l’ecstasy, la MDMA, administrée de manière contrôlée pour accompagner une psychothérapie, peut avoir une certaine efficacité pour les soldats en état de stress post-traumatique (ESPT), suggèrent des chercheurs dans une étude parue […] dans The Lancet Psychiatry ».
« Une étude jugée intéressante par les spécialistes, bien qu’insuffisante pour généraliser la prise de MDMA chez les personnes souffrant d’ESPT », 
note le magazine.
Il explique que 
« 26 sujets ont suivi un protocole strictement encadré. Après trois premières séances de psychothérapie d’une heure et demie chacune, ils ont pris des doses plus ou moins fortes de MDMA (30 mg, 75 mg ou 125 mg selon) lors de deux séances de 8 heures chacune, spécialement adaptées ».
« Ni les médecins ni les patients ne savaient quelle dose ils prenaient. Ils ont ensuite été suivis de pendant les 12 mois suivants : une nuit en observation, une semaine d’entretiens téléphoniques, et un débriefing lors de trois nouvelles séances de psychothérapie d’une heure et demie », 
précise Sciences et Avenir.
Le magazine note que 
« les patients ayant pris les doses les plus fortes ont vu leurs symptômes de stress post-traumatique se réduire davantage. Ainsi, alors que les sujets avaient un score moyen au CAPS-IV (indicateur officiel de l’ESPT) de 87,4 points, ce dernier a diminué de 11 points dans le groupe contrôle prenant 30mg de MDMA par jour, de 58 points dans le groupe prenant 75mg/jour, et de 44 points pour ceux dont la dose quotidienne était de 125mg/jour ».
Il relève que 
« selon les auteurs, surpris que l’effet ne soit pas dépendant de la dose administrée, cela pourrait être un hasard statistique dû au peu de patients inclus dans l’étude, ou bien au fait que la dose de 75mg/jour se révèle être la dose optimale. Mais cela ne va pas sans inconvénients ».
Les auteurs soulignent en effet que 
« tous les groupes ont fait état d’effets négatifs apparus après le traitement [dont] angoisses, maux de tête, épuisement, tensions musculaires et insomnies ». « Mais seuls 5% des 80 effets indésirables rapportés par 20 des 26 patients étaient graves, comme par exemple une envie accrue de se suicider », continue Sciences et Avenir.
Le magazine ajoute que
 « l’étude a ses limites, reconnaissent ses auteurs. Un faible nombre de personnes y ont participé : 26, dont 22 anciens combattants, trois pompiers et un policier. Néanmoins, elle laisse penser que le traitement par la MDMA « est sûr et pourrait renforcer les bienfaits de la psychothérapie », a indiqué The Lancet ».
Dans un commentaire, Andrea Cipriani et Philip Cowen, professeurs de psychiatrie à Oxford, écrivent ainsi que 
« la demande non satisfaite de traitement contre le stress post-traumatique, particulièrement chez les anciens combattants et les personnels d’urgence, ne fait pas de doute. Cependant, la possibilité de généraliser la psychothérapie assistée par MDMA pour la psychiatrie plus ordinaire reste à établir ».

Date de publication : 4 mai 2018

« Cerveaux sans corps »

Les Echos

Les Echos remarque que « certaines expériences scientifiques soulèvent plus de questions éthiques que d’autres », et relate « celle menée par le neuroscientifique Nenad Sestan et son équipe, à l’université Yale aux Etats-Unis, [qui] fait partie de celles qui suscitent – et même électrisent – le débat ».
Le journal explique que 
« les chercheurs américains, dont les travaux n’ont pas encore fait l’objet d’un article en bonne et due forme dans une revue à comité de lecture, mais ont été décrits par la « MIT Technology Review », ont en effet réussi à maintenir en vie, pendant trente-six heures, les cerveaux de plus de cent cochons fraîchement décapités dans un abattoir ».
« Des cerveaux sans corps, dont des milliards de cellules nerveuses ont continué à fonctionner temporairement grâce à un appareillage complexe de pompes à oxygène et de poches de sang artificiel maintenu à la température corporelle », 
précise le quotidien.
Il ajoute : 
« Ce qui ne veut pas dire que ces cerveaux aient maintenu une forme de conscience – Nenad Sestan lui-même se dit persuadé du contraire. Il argue que cette expérimentation, dont il ne méconnaît pas la portée éthique, pourrait permettre des avancées thérapeutiques, notamment sur la façon de rétablir la microcirculation, c’est-à-dire l’oxygénation des petits vaisseaux sanguins. Le débat est ouvert », conclut Les Echos.

Date de publication : 7 mai 2018

« Une nouvelle piste contre la dépression résistante aux traitements »

Le Figaro

Damien Mascret indique en effet dans Le Figaro qu’« un biomarqueur intracellulaire pourrait prédire le risque de rechute et déboucher sur une nouvelle famille d’antidépresseurs », selon des travaux d’équipes françaises et canadiennes, membres du réseau de psychiatrie FondaMental, parus dans Nature Medicine.
Le Dr Eléni Tzavara (Inserm, Paris), qui a mené ce travail, précise : «
 Nous nous demandions pourquoi les antidépresseurs mettent 2 à 3 semaines avant d’agir et aussi pourquoi ils sont inefficaces chez un tiers des patients traités. On s’est dit qu’il fallait peut-être aller en amont des synapses […] et remonter au cœur de la cellule ».
Le Dr Raoul Belzeaux (AP-HM, Institut des neurosciences de la Timone), remarque que 
« la dépression est une maladie multifactorielle complexe. Elle peut être très génétique ou très environnementale, sachant que l’environnement agit sur l’expression du génome (épigénétique). La voie biologique intracellulaire que nous avons découverte est assez spécifique de la part biologique de la dépression ».
Le Dr Tzavara indique que 
« c’est un mécanisme qui n’a pas encore été décrit. Il y a une dizaine d’années, des chercheurs américains s’étaient intéressés à cette voie, mais ils avaient échoué, car ils n’avaient pas les outils suffisants ».
Damien Mascret explique : 
« Ils avaient envisagé l’ensemble d’une cascade biologique alors que la clé reposait sur la voie de la protéine Elk1 (facteur de transcription) ».
Le Pr Bruno Giros (CNRS, université McGill) ajoute : «
 Cette approche chirurgicale pourrait nous permettre d’éviter les effets indésirables des antidépresseurs classiques ».
Le journaliste note ainsi qu’« en utilisant la banque de cerveau Douglas-Bell Canada (BCDBC), son équipe a constaté que Elk1 était effectivement surexprimé dans l’hippocampe (zone impliquée dans les émotions) de 30 personnes en dépression qui s’étaient suicidées, alors que ça n’était pas le cas dans celui de 22 cerveaux témoins ».

Il ajoute qu’
« à Marseille et à Montréal, ce sont des patients qui ont ensuite été intégrés à l’étude ».
Le Dr Belzeaux note :
 « On arrive à mesurer l’activité de cette voie biologique par une prise de sang, raconte, ce qui permet de suivre les variations du biomarqueur en même temps que l’évolution de la dépression ».
Damien Mascret relève que 
« les chercheurs ont alors observé que la baisse de l’activité de Elk1 témoignait de l’amélioration des symptômes chez des patients sous traitement d’antidépresseurs et d’un risque de rechute lorsqu’elle restait élevée ».
Le Dr Tzavara souligne ainsi :
 « On sait qu’Elk1 est beaucoup modifiée par le stress, il va maintenant falloir voir si cette voie est impliquée dans la susceptibilité individuelle de développer une dépression ».
Le Dr Belzeaux ajoute : 
« C’est un système dynamique, l’hypothèse est qu’un traumatisme altère Elk1, mais si le système s’adapte grâce aux ressources psychologiques de la personne ou aux antidépresseurs, l’individu va surmonter l’adversité, en revanche, s’il ne s’adapte pas, ce sera très difficile de refaire fonctionner correctement cette voie ».
Damien Mascret indique que 
« dans des modèles animaux de la dépression, les chercheurs ont déjà pu vérifier l’implication de la voie Elk1, mais aussi qu’il était possible d’agir sur cette voie grâce à un peptide, qui a fait l’objet d’un brevet ».
Les Drs Belzeaux et Tzavara concluent : 
« Le médicament agit au cœur des neurones, ce qui devrait permettre d’être plus spécifique et d’agir plus rapidement que les antidépresseurs qui agissent à la surface des cellules et peut-être en adjuvant (en association aux antidépresseurs) ».

Date de publication : 9 mai 2018

« Alcoolisme féminin : un fléau sans modération »

Libération

C’est ce que titre Libération, qui constate que « les femmes boivent trop et de plus en plus mais les pouvoirs publics ne semblent pas s’en alarmer. Les conséquences sont pourtant encore plus graves pour elles que pour les hommes ».
Le journal cite le Pr Michel Reynaud, qui 
« a été un des précurseurs français de cette nouvelle discipline qu’était alors l’addictologie. Et pour lui, l’un des faits marquants de ces dernières années est l’alcoolisme au féminin ».
Le spécialiste remarque ainsi : 
« Entre un quart et un tiers de nos patients sont des femmes. Et le plus impressionnant est la banalisation : avant, lorsque des femmes buvaient, c’était honteux, et elles le faisaient de manière cachée. Ce n’est plus le cas. Il y a une normalisation sociale. Les femmes ont le droit de se saouler, de prendre une cuite. Cela ne choque plus personne ».
Le quotidien s’interroge :
 « Combien sont-elles à trop boire en France ? «Il n’existe aucune donnée fiable. Cela varie entre 500.000 et 1,5 million, dit le Pr Reynaud, remonté contre l’indigence des pouvoirs publics en la matière. Les nouvelles autorités sanitaires n’arrêtent pas de dire qu’il faut renverser l’ordre des priorités et mettre l’accent sur la prévention. Là, rien. Pas même des discours» ».
Libération rappelle notamment que 
« l’alcoolisme au féminin est particulier, différent de celui au masculin. Il touche plus particulièrement les classes aisées, alors que c’est l’inverse pour l’alcoolisme au masculin. Sur le plan de l’âge également, la consommation d’alcool n’est pas la même : chez les hommes, elle est la plus forte vers 18 ans, chez les femmes, autour de 27 ans ».
« Ces dernières associent plus souvent que les hommes consommation d’alcool et médicaments. Et lorsqu’apparaissent des symptômes physiques (comme les tremblements) liés à une consommation excessive d’alcool, les femmes vont se rendre plus rapidement chez le médecin… sans pour autant évoquer leur problème d’alcool. Les médecins prescrivent alors assez facilement des psychotropes, sans se demander si ces problèmes sont ou non liés à une addiction. Enfin, au niveau de la fréquence de consommation, les femmes qui consomment trop d’alcool le font d’ordinaire plus régulièrement que les hommes », continue le journal.
Il ajoute que « les femmes boivent de plus en plus. Cette tendance se retrouve un peu partout dans les pays développés », 
ou encore évoque une « consommation juvénile, massive et violente, [qui] diffère de l’alcoolisme des femmes adultes, qui se cachent souvent. Les causes sont multiples : certains l’expliquent par le stress, avec la «charge mentale» qui pèse sur ces femmes, lestées par le travail, la famille, et le reste ».
Libération ajoute que 
« face à l’alcoolisme, les femmes encourent des risques spécifiques. Bien évidemment, il y a le syndrome d’alcoolisation fœtale, lorsque la femme boit à outrance durant la grossesse, avec des conséquences gravissimes pour l’enfant. Mais ce n’est pas tout. Le cerveau, le cœur, et le foie des femmes se révèlent bien plus fragiles face à l’alcool ».
« Plus récemment, des chercheurs ont noté que l’alcool, consommé même en faible quantité, augmenterait les risques de cancer. Il favoriserait en particulier le cancer du sein, selon l’Institut national du cancer (Inca) », 
poursuit le quotidien.
Libération s’interroge :
 « Mais que font les pouvoirs publics ? », et observe que « la situation est totalement déséquilibrée. Les industriels de l’alcool dépensent 450 millions d’euros par an pour faire de la pub : 100 fois plus que les campagnes de prévention. Agnès Buzyn, la ministre de la Santé, le concède et souligne combien ce problème la préoccupe. Mais les freins, y compris autour d’elle, sont nombreux ».
Le Pr Reynaud souligne ainsi : 
« Les pouvoirs publics n’ont pas pris la mesure du problème. Ils sont en retard sur tout. Nous avons, par exemple, mené une enquête sur les représentations des consommations, il en ressort que les Français connaissent mieux et perçoivent mieux la dangerosité que les pouvoirs publics ».

Date de publication : 9 mai 2018

« Vers un test pour détecter l’autisme dans les pupilles »

Sciences et Avenir

Sciences et Avenir note en effet : « Pourrait-on mettre au point un test diagnostique de l’autisme dès les premiers mois de vie ? C’est ce que suggèrent les résultats d’une étude suédoise au long cours dirigée par Terje Falck-Ytter de l’université d’Uppsala », qui vient de paraître dans Nature Communications.
Le magazine explique que 
« les chercheurs ont étudié les réflexes photomoteurs de bébés d’une dizaine de mois et ont ensuite suivi les enfants jusqu’à l’âge de 3 ans, à l’âge où le diagnostic d’autisme est effectivement posé. Ce réflexe correspond à la réponse de la pupille quand elle est exposée à des changements d’intensité lumineuse et la vitesse avec laquelle elle se contracte ou se dilate, gérant ainsi la quantité de lumière qui atteint la rétine ».
Sciences et Avenir retient que « l’étude […] révèle au moins trois choses essentielles. La première est que les enfants qui seront diagnostiqués autistes à l’âge de 3 ans auront, à l’âge de 9-10 mois, contracté leurs pupilles plus fortement que ceux qui ne seront pas atteints du syndrome. La deuxième est qu’il semble exister une corrélation entre la contraction de la pupille et la sévérité de l’atteinte autistique ».
« Enfin, la troisième est que la découverte des chercheurs suédois contredit les études antérieures, en établissant que chez les enfants après 3 ans, une fois donc le diagnostic d’autisme posé, le réflexe pupillaire est plus faible que celui d’enfants dans un groupe contrôle. Ce qui signifie que les autistes ont au début de leur vie un réflexe photomoteur plus vif que le reste de la population et que celui-ci s’inverse par la suite, devenant plus faible », 
remarque le magazine.
Il s’interroge :
 « Hypersensible au début de la vie, ce réflexe s’émousse-t-il donc par la suite d’avoir été trop sollicité ? ». Terje Falck-Ytter indique qu’« il est trop tôt pour répondre de manière aussi catégorique. Tout ce que nous voyons c’est que, par rapport à un groupe contrôle, les pupilles des autistes réagissent très fort à des stimuli lumineux en début de vie, puis très faiblement ».
Sciences et Avenir ajoute :
 « Ce travail peut-il être mis en relation avec l’une des caractéristiques des autistes qui est la difficulté à établir des contacts visuels avec d’autres personnes ? ».
Le chercheur suédois répond qu’«
 effectivement, nous avons trouvé des corrélations entre la contraction de la pupille et les difficultés de communication sociale qu’éprouvera le jeune enfant par la suite, y compris au niveau du contact visuel. […] C’est probablement un phénomène qui affecte tout le processus sensoriel et pas seulement la vision ».
Sciences et Avenir conclut que 
« pour l’instant, [Terje Falck-Ytter] estime être encore loin de pouvoir appliquer ces résultats à des tests diagnostiques à base d’un pupillomètre. Mais, dans le futur, il n’exclut pas l’idée d’utiliser cette méthode pour faciliter une détection précoce du syndrome ».

Date de publication : 11 mai 2018

« Pour vivre en bonne santé, riez ! »

Le Point

Le Point évoque le livre du Pr Gilbert Deray, chef du service de néphrologie de l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière (Paris), qui « retrace les bénéfices du rire dans la prévention comme dans la guérison de pathologies aussi graves que le diabète ou le cancer ».
Le magazine remarque ainsi : «
 On peut échapper à son destin génétique ! C’est ce qu’écrit et démontre le Pr Gilbert Deray dans un livre* passionnant où il fait état de moyens scientifiquement prouvés de vieillir en bonne santé. [Le praticien] rappelle que notre mode de vie et notre environnement ont un rôle bien supérieur à celui de nos gènes, qui ne comptent que pour 25% dans notre santé. Tout est donc possible grâce à l’épigénétique ».
« L’auteur détaille le rôle déterminant, sur la prévention et la guérison des maladies, de comportements aussi ordinaires que la lecture, l’écoute de la musique, l’exercice physique (modéré) ou encore l’alimentation. Et il insiste sur les bienfaits du rire », 
souligne Le Point.
Le magazine note que selon le médecin, 
« prendre en charge une maladie d’Alzheimer, un cancer, un infarctus du myocarde ou un diabète en ajoutant du rire au sein de l’ordonnance est une nécessité. D’ailleurs, il explique à ses patients qu’il est vital de retrouver le rire. Pour les convaincre, il leur montre l’IRM cérébrale d’une personne qui rit, «un feu d’artifice», et une autre d’un homme qui ne rit pas, «le noir total» ».
Le Point continue :
 « Le Pr Deray explique l’origine de ces bienfaits. D’abord sur les gènes. Selon les travaux d’une équipe japonaise, 15 gènes dont l’expression est activée par le rire sont également impliqués dans la réponse immunitaire. D’autres le sont dans le cycle des cellules, donc le risque de cancer, et dans les fonctions intellectuelles. «Cette modification de notre état épigénétique entraîne un cercle hormonal et immunitaire vertueux», peut-on lire. D’ailleurs, chez des patients opérés pour un cancer, la pratique de séances de rire augmente le nombre de certains globules blancs, les lymphocytes T tueurs, qui nous protègent contre les tumeurs et les infections ».
Le magazine explique que 
« le rire agit à différents niveaux dans les mécanismes de contrôle des maladies et du vieillissement. C’est pourquoi l’auteur juge urgent que l’on reconsidère sa place dans notre vie. C’est déjà le cas de la Fédération française de cardiologie et de l’American Heart Association, qui précisent que «rire vous aide à garder votre cœur en bonne santé». D’autres institutions, comme la renommée Mayo Clinic de Rochester (États-Unis), ont intégré le rire dans la prise en charge médicale des patients ».
Le Pr Deray regrette ainsi qu’« 
en France, en Europe, le rire comme instrument thérapeutique manque de considération en dehors des clowns thérapeutes pour les enfants hospitalisés ». « Sera-t-il pris au sérieux ? Il faut le souhaiter », conclut Le Point.

* Choisissez votre destin génétique, 
éd. Fayard, 406 pages, 20 euros

Date de publication : 11 mai 2018

« Le stress post-traumatique, une urgence sanitaire »

La Croix

C’est ce que titre La Croix, qui remarque que « les séquelles psychiques découlant d’une exposition à la violence sont mieux connues aujourd’hui. Mais les victimes restent encore peu prises en charge ».
Le journal revient sur 
« l’état de stress post-traumatique. « ESPT », dans le jargon médical. Trois symptômes le caractérisent : ceux qui en souffrent sont colonisés par des pensées récurrentes (souvenirs intrusifs, cauchemars), évitent tout ce qui pourrait leur rappeler le traumatisme et présentent des signes de tension constante ».
Le quotidien observe que 
« connue depuis des décennies, cette pathologie a longtemps été sous-diagnostiquée. Et, aujourd’hui encore, quand on parle «stress post-traumatique», on pense davantage aux GI de retour du Vietnam… qu’aux enfants battus. À tort. De nombreuses enquêtes de victimologie attestent de l’ampleur du phénomène et du profil varié des victimes », précisant que « les recherches se poursuivent autour de ce trouble encore en partie insaisissable ».
La Croix souligne ainsi que 
« si la prévalence de l’ESPT reste difficile à établir – tant les populations examinées diffèrent, tout comme les critères retenus –, on estime qu’environ 5% de la population a présenté, au cours de sa vie, un état de stress post-traumatique ».
« Ayant pris conscience de l’urgence sanitaire entourant cette pathologie, les pouvoirs publics promettent l’ouverture, d’ici à 2019, de dix unités dédiées à la prise en charge du psychotraumatisme », 
indique le journal.
La Croix rappelle en effet que 
« souffrir de l’ESPT, c’est présenter un risque accru de dépression, mais aussi d’addiction. C’est souvent aussi rencontrer des difficultés d’apprentissage, voire, dans certains cas, multiplier les conduites asociales ou les comportements à risque. Tout cela est parfaitement connu des spécialistes… Mais de qui d’autre ? De pas grand monde ».
Muriel Salmona, psychiatre, remarque ainsi : 
« Certaines victimes de stress post-traumatique s’isolent, d’autres versent dans la violence, d’autres présentent de graves retards cognitifs, mais, plutôt que de chercher le traumatisme à l’origine de cela, on le met sur le compte de leur personnalité, on les étiquette “psychotiques”. Bref, on les essentialise. Alors qu’au départ, il y a tout simplement une souffrance méconnue ».
Le quotidien indique que 
« l’urgence sanitaire est telle que le psychiatre et président de l’Institut de victimologie Gérard Lopez plaide pour un dépistage systématique des maltraitances ». Ce dernier souligne : « On interroge bien les patients sur leurs antécédents chirurgicaux ou allergiques, pourquoi pas sur les violences graves auxquelles ils ont déjà été exposés ».

Date de publication : 15 mai 2018

« Comment le sucre calme nos angoisses »

Le Figaro

C’est ce que titre Le Figaro, qui note : « Qui n’a jamais croqué un bonbon en cas de frustration ? Le sucre est promoteur de bien-être et d’apaisement, comme le confirment de multiples études ».
Aude Rambaud évoque un 
« effet biologique d’abord : sa consommation entraîne à la fois une augmentation de production de la sérotonine – hormone du bien-être et antidépresseur naturel – et une baisse de production de dopamine et de noradrénaline – hormones associées au stress ».
Le Dr Patrick Lemoine, psychiatre, observe ainsi que 
« les mécanismes sont parfaitement connus : quand le taux de sucre augmente dans le sang, l’insuline est libérée pour corriger ce pic. Or, elle favorise l’entrée de tryptophane dans le cerveau, un acide aminé qui participe à la synthèse de la sérotonine, et elle réduit le passage d’un autre acide aminé, la tyrosine, précurseur de la dopamine et de la noradrénaline ».
« Autant dire que sucre rime avec plaisir. Il aurait même un effet antalgique sans que l’on sache pourquoi et est recommandé chez le nourrisson avant de pratiquer un acte douloureux pour le calmer et l’apaiser », 
continue Aude Rambaud.
Le Pr Antoine Pelissolo, chef du service de psychiatrie à l’hôpital Albert-Chenevier (Créteil), précise :
 « Les individus sont en effet très sensibles au goût sucré, qui provoque du bien-être. Comme nous en avons besoin pour survivre, l’évolution a probablement fait en sorte que cet ingrédient soit une source très importante d’attractivité et de motivation afin que notre organisme fasse tout pour s’alimenter en sucre ».
Aude Rambaud aborde en outre 
« la dimension psychoaffective associée à cet aliment. Notre culture nous incite dès le plus jeune âge à le considérer comme un produit apaisant, réconfortant, comme une récompense ».
Le Pr Pelissolo relève ainsi qu’«
 il existe un lien fort entre alimentation et émotions et c’est particulièrement le cas du sucre. Il représente une valence positive qui permet de calmer des émotions négatives de peur, d’anxiété, de tristesse ».
La journaliste note de plus que 
« sa consommation est associée à des événements et des situations agréables, de partage et de convivialité ; des fêtes, des anniversaires. […] Le côté apaisant du sucre s’expliquerait également par son effet soporifique ».
Aude Rambaud explique que 
« des chercheurs ont montré en 2015 que le glucose favoriserait l’endormissement. Il agit directement sur le système de contrôle des fonctions de veille et de sommeil dans le cerveau en «éteignant» les neurones impliqués dans l’éveil et en activant ceux qui sont promoteurs du sommeil ».

Date de publication : 28 mai 2018

 

 

Revue de presse santé psy – avril 2018

 

« Le plan autisme du gouvernement mettra l’accent sur le diagnostic »

Le Monde

Le Monde indique qu’« à l’occasion de la Journée mondiale de sensibilisation à l’autisme [hier], la secrétaire d’Etat auprès du premier ministre, chargée des personnes handicapées, Sophie Cluzel, a énoncé […] l’une des ambitions du quatrième plan autisme, qui sera annoncé en «fin de semaine» ».
Elle a ainsi déclaré sur Europe 1 que 
« nous voulons pouvoir diagnostiquer les adultes qui ont des prises en charge qui ne sont pas adaptées, qui sont dans les hôpitaux psychiatriques où ils n’ont rien à faire ou alors dans des établissements médico-sociaux sans une bonne prise en charge parce que non diagnostiqués ».
Le Monde observe qu’
« «en matière de politique de l’autisme, la France n’est pas au niveau», reconnaissait récemment à l’Assemblée nationale la secrétaire d’Etat. Les familles concernées sont trop souvent exposées à un «parcours du combattant indigne de notre République», et «la France se trouve loin derrière de nombreux pays de l’OCDE en matière de recherche», soulignait-elle ».
Le quotidien note qu’
« en direction des adultes, Mme Cluzel a mis en avant l’«ambition» du gouvernement «sur le logement inclusif et sur le retour à l’emploi, parce qu’on se prive de talents colossaux en n’accompagnant pas les personnes avec autisme à l’emploi» ».
La secrétaire d’Etat a ajouté que ce nouveau plan autisme a pour but de 
« replacer la recherche au cœur de notre politique publique. […] La recherche en France n’est pas à la hauteur de ce que l’on peut attendre (…) la recherche fondamentale, mais surtout la recherche appliquée dans les méthodes n’est pas à la hauteur ».

Date de publication : 3 avril 2018

« Les couche-tard ont une mortalité plus élevée que les autres »

Sciences et Avenir

Sciences et Avenir indique en effet que « les « oiseaux de nuit », qui se couchent tard et ont du mal à émerger du lit le matin, ont un risque de mortalité plus élevé que les couche-tôt qui aiment se lever avec le soleil, selon une étude publiée […] dans Chronobiology International ».
Le magazine explique que ce travail,
 « qui a porté […] sur près d’un demi-million d’habitants du Royaume-Uni âgés de 38 à 73 ans, montre que les couche-tard ont un risque de décès, de toutes causes, de 10% plus élevé que les couche-tôt sur la période étudiée de six ans et demi ».
« Des études antérieures avaient souligné leurs taux plus élevés de maladies cardiovasculaires et de pathologies métaboliques comme le diabète. Mais cette recherche est la première à explorer le risque de mortalité, note l’Université de Surrey dans un communiqué », 
souligne Sciences et Avenir.
Malcolm von Schantz, professeur de chronobiologie à l’Université de Surrey, co-auteur de l’étude, déclare ainsi que 
« c’est un problème de santé publique qui ne peut plus être ignoré ». « Selon lui, les couche-tard devraient pouvoir bénéficier d’une plus grande flexibilité d’horaires de travail pour commencer et finir plus tard », note le mensuel.
Kristen Knutson (université Northwestern, à Chicago), autre co-auteure, ajoute : 
« Il se pourrait que les personnes couche-tard aient une horloge biologique interne qui ne correspond pas à leur environnement externe ».
Sciences et Avenir note de plus que 
« les couche-tard ont plus tendance à souffrir de troubles psychologiques, de diabète, de troubles neurologiques, gastro-intestinaux et respiratoires. Ils ont également davantage tendance à fumer, boire de l’alcool, consommer de la caféine et des drogues illégales ».
Le magazine s’interroge :
 « Est-ce qu’un couche-tard peut devenir un couche-tôt ? Selon les chercheurs, la génétique et l’environnement jouent un rôle approximativement égal sur notre tendance à être l’un ou l’autre ».
Kristen Knutson remarque ainsi :
 « Vous n’êtes pas condamnés. Sur une partie vous n’avez aucun contrôle et sur l’autre, vous pourriez en avoir ».
« Les chercheurs suggèrent de s’exposer à la lumière tôt le matin et non le soir. Il est aussi recommandé de se coucher à une heure régulière, de faire moins de choses tard et de passer la soirée avec le moins de personnes possible », 
précise Sciences et Avenir.

Date de publication : 13 avril 2018

« Risques liés à l’alcool : des médecins contre-attaquent »

Le Figaro

Le Figaro note en effet : « Instauration d’un prix plancher, taxe proportionnelle au degré d’alcool, encadrement plus strict de la publicité…Des médecins et experts de santé publique proposent 10 mesures pour limiter les dégâts de l’alcool ».
Le journal relève qu’
« après une première tribune publiée […] en mars visant à rappeler que le vin est aussi dangereux que n’importe quel alcool, 40 grands noms de la médecine et de la santé publique viennent de signer une nouvelle tribune. Cette fois, ils proposent aux autorités sanitaires dix mesures qu’ils jugent efficaces pour protéger des risques de l’alcool ».
Ces experts écrivent :
 « Nous ne sommes pas de ceux qui contestent que l’alcool, notamment le vin, fait partie de notre paysage, prennent-ils le soin de rappeler en préambule, (…) Mais nous témoignons de ses risques ».
Le Figaro rappelle ainsi que 
« chaque année, 49.000 personnes décèdent et 15.000 autres se voient diagnostiquer un cancer à cause de leur consommation d’alcool. Les boissons alcoolisées sont d’ailleurs le premier facteur d’hospitalisation en France (environ 580.000 patients pour un coût estimé à 2,6 milliards d’euros par an, selon la Cour des Comptes) ».
« L’alcoolisation maternelle est de surcroît la première cause évitable de retard mental de l’enfant. Bien que la situation se soit améliorée depuis les années 1960, la France reste l’un des pays ayant le plus fort niveau de consommation d’alcool au monde, avec un peu moins de 12 litres d’alcool pur par an et par habitant », 
ajoute le quotidien.
Le Figaro relève que 
« le gouvernement français a pour seul objectif d’augmenter la taille du pictogramme destiné à rappeler que les boissons alcoolisées sont contre-indiquées aux femmes enceintes. Le programme proposé par les signataires de la tribune est autrement plus musclé ».
« Ils commencent en douceur avec une première proposition consistant à ajouter sur les étiquettes la quantité de sucre, le nombre de calories ainsi que les grammes d’alcool contenus dans la boisson. L’objectif est d’aider les consommateurs à se repérer par rapport aux quantités maximales recommandées, fixées à 100 grammes par semaine, soit 10 verres standards », 
continue le journal.
Il indique que «
 les médecins proposent également de remplacer la mention «l’abus d’alcool est dangereux pour la santé» par «l’alcool est dangereux pour la santé» ». Le Pr Michel Reynaud, professeur de psychiatrie et d’addictologie, souligne en effet : « On le sait, l’alcool est nocif, même en petite quantité, notamment pour les gens souffrant de vulnérabilités. Certaines femmes ont plus de risque de développer un cancer du sein si elles boivent des boissons alcoolisées ».
Le Figaro ajoute que 
« très récemment, une étude a montré que le risque d’avoir certains cancers (œsophage, oropharynx et sein) augmente à partir de 10 grammes d’alcool par jour, soit l’équivalent d’un verre de vin ».
Le quotidien relève que 
« les médecins reviennent également à la charge sur l’épineuse question de la loi Évin. […] Les auteurs de la tribune demandent notamment d’interdire fermement la publicité directe et indirecte sur les supports habituels, mais aussi sur Internet et les réseaux sociaux ».
Le Pr Reynaud remarque : 
« Dans le domaine de l’alcool, la loi Évin a été démantelée, désarticulée, et les dispositions restantes ne sont pour la plupart pas appliquées, déplore. Nous souhaitons revenir à l’esprit initial de la loi, et ainsi protéger les consommateurs ciblés par les industriels du secteur, à savoir les jeunes et les femmes ».
Le Figaro note enfin que 
« la proposition la plus marquante est celle d’une taxe proportionnelle au contenu en grammes d’alcool, à laquelle s’ajoute un prix minimum de vente par unité d’alcool », puis relève que « l’idée d’une taxe n’est pas du goût de Vin et Société, le représentant de la filière viticole, qui indiquait dans un document adressé aux candidats à la présidence de la République en 2017 que «les pays fortement taxés sont parmi ceux qui connaissent le plus de phénomènes d’alcoolisation massive». Or certaines expériences ont au contraire démontré que la hausse des taxes entraîne une diminution de la consommation », continue le journal.

Date de publication : 19 avril 2018

« Les neurones se renouvellent-ils ? »

Le Figaro

C’est ce que se demande Le Figaro, qui constate que « les spécialistes continuent de débattre par publications scientifiques interposées sur la possibilité de fabriquer des neurones à l’âge adulte ».
Anne Prigent indique ainsi que 
« deux études récentes apportent des réponses contradictoires à cette question qui agite le monde scientifique depuis des décennies ». Elle explique que « la première, publiée en mars dans Nature, montre, en analysant post-mortem le cerveau de personnes à tout âge de la vie, que la neurogenèse s’interrompt après l’âge de 13 ans dans l’hippocampe ».
« Cette étude a douché l’enthousiasme des chercheurs qui, depuis une vingtaine d’années, accumulent les preuves de l’existence de la fabrication de neurones tout au long de la vie dans deux zones du cerveau : l’hippocampe, qui joue un rôle important dans la formation des souvenirs et la gestion des émotions, et le striatum, zone associée aux systèmes de la récompense et de la motivation », 
observe la journaliste.
Anne Prigent ajoute que 
« la seconde [étude], parue dans Cell Stem Cell en avril, conclut, à l’inverse, que les personnes âgées fabriqueraient autant de nouveaux neurones que des plus jeunes. Assiste-t-on à une nouvelle controverse dont le monde scientifique raffole ? ».
Le Pr Pierre-Marie Lledo, directeur du département de neuroscience à l’Institut Pasteur et au CNRS, remarque que 
« la controverse est saine en science, qui est l’art du questionnement. Et apporter une réponse, c’est souvent soulever plusieurs nouvelles questions ».
La journaliste explique ainsi que 
« la notion de neurogenèse efficace tout au long de la vie est plutôt récente. […] Il faudra attendre la fin des années 1990 pour que des études chez l’homme apportent la preuve d’une neurogenèse tardive chez l’homme ».
Le Pr Lledo note qu’
« il est encore difficile pour certains d’admettre que le cerveau continue à intégrer de nouveaux neurones. Leur principal argument étant qu’il est difficile de stocker de l’information en produisant de nouveaux neurones. Or, ces nouveaux neurones sont fabriqués dans des zones importantes, comme l’hippocampe, mais qui ne sont sans doute pas le lieu de stockage de la mémoire ».
Anne Prigent indique que 
« les travaux menés actuellement par son équipe pourraient expliquer ces derniers résultats contradictoires. En effet, l’analyse de facteurs sanguins suggère que ce processus de neurogenèse peut-être accéléré ou ralenti selon notre style de vie ».
« «La neurogenèse varie en fonction de l’activité métabolique et physique du sujet», affirme [le Pr Lledo]. Ainsi, une souris soumise à une restriction calorique verrait sa prolifération de neurones multipliée par trois ou quatre. De la même façon, ces facteurs sanguins diminuent naturellement avec l’âge, mais peuvent à nouveau s’exprimer lorsqu’on pratique une activité physique… », 
continue la journaliste.
Elle relève que «
 la quête de l’identification de la molécule sanguine responsable des effets rajeunissants a conduit l’équipe de Pierre-Marie Lledo à identifier le GDF11 comme facteur régénérant produit lors du jeûne ou d’une activité physique », puis conclut : « En attendant que le débat scientifique soit définitivement tranché, il est toujours possible de prendre soin de ses neurones, jeunes ou pas. […] En évitant la routine, en bougeant ou encore en évitant le stress et les psychotropes ».

Date de publication : 25 avril 2018

« Le taux d’autisme monte aux Etats-Unis, devenant un problème de santé publique « urgent » »

Le Monde

Le Monde constate en effet que « le taux d’autisme aux Etats-Unis devient un problème « urgent » de santé publique, alerte un rapport gouvernemental […]. Il a grimpé, pour atteindre un enfant sur 59, contre un enfant sur 68 selon de précédentes estimations ».
Le journal explique que 
« récoltées dans plusieurs Etats, les données proviennent des dossiers médicaux et d’éducation spéciale de 325.483 enfants qui avaient 8 ans en 2014. Bien que ces chiffres ne soient pas représentatifs du pays entier, les experts de la santé les considèrent comme une référence du taux d’autisme aux Etats-Unis ».
Le quotidien note ainsi que 
« ces troubles neuro-développementaux touchent 1,7% des enfants américains, contre 1,5% estimé précédemment, selon les centres américains de contrôle et de prévention des maladies (CDC). Les derniers chiffres sont «surprenants», a dit Walter Zahorodny, professeur associé de pédiatrie à l’école de médecine de Rutgers, dans le New Jersey, qui a mené l’étude dans cette région ».
Le Monde souligne que 
« la prévalence de l’autisme aux Etats-Unis était seulement de 1 sur 5000 en 1975 et n’a cessé de monter ces dernières années, augmentant de 150% depuis l’an 2000, ont ajouté les CDC. En 2014, les CDC avaient indiqué qu’un enfant américain sur 68 était autiste. Les chercheurs ne savent pas encore ce qui cause l’autisme ou pourquoi il semble augmenter ».
Le journal observe néanmoins que 
« ces changements dans la prévalence «pourraient être dus à une meilleure identification de l’autisme chez les populations minoritaires», selon les CDC qui notent malgré tout que «l’autisme reste plus susceptible d’être repéré chez les enfants blancs que chez les enfants noirs ou hispaniques». L’autisme est environ 4 fois plus courant chez les garçons que chez les filles ».
Le Monde ajoute que 
« certains facteurs semblent augmenter les risques, comme être né de parents âgés de plus de 30 ans, une maladie de la mère pendant la grossesse, des mutations génétiques ou une naissance avant 37 semaines de gestation. Il s’agit là de «vraies influences» mais «elles ne suffisent pas à expliquer le taux élevé de prévalence de l’autisme», selon M. Zahorodny ».
Le professeur de pédiatrie indique qu’
« il y a encore des risques non définis liés à l’environnement qui participent à cette augmentation significative, des facteurs qui pourraient affecter un enfant pendant son développement in utero ou liés à des complications à la naissance, ou à la période pendant laquelle il est nouveau-né. Nous avons besoin de davantage de recherche sur les déclencheurs non génétiques de l’autisme ».

Date de publication : 27 avril 2018