Archive for the ‘Revue de presse’ Category.

Revue de presse santé psy – juillet 2017

 

« Burn-out, dépression, suicide : la médecine est-elle pathogène ? »

La Croix

La Croix publie dans son cahier « sciences & éthique » un texte du Dr Anne-Laure Boch, neurochirurgienne, praticienne hospitalière, docteur en philosophie, qui s’interroge : « Burn-out, dépression, suicide : la médecine est-elle pathogène ? ».
La praticienne note en effet qu’
« à l’initiative de l’intersyndicale nationale des internes, plusieurs syndicats représentant les jeunes et futurs médecins ont réalisé une enquête sur la santé mentale des jeunes médecins. Menée par autoquestionnaire sur des étudiants, des internes et des chefs de clinique, l’enquête a concerné 21.768 répondants ».
Elle souligne que 
« les résultats sont inquiétants. L’anxiété affecte 66% des sondés, la dépression 28%, les idées suicidaires 24% dont 6% dans le mois précédant l’enquête. Ces chiffres corroborent ceux d’autres études, effectuées sur des médecins plus âgés : selon le conseil de l’Ordre, près de 8% des décès des médecins en activité sont dus à un suicide, soit 2 fois plus que dans la population générale. Quant au burn-out, il menace 30% des médecins, et même 40% des chirurgiens ! ».
Le Dr Boch remarque qu’
« il y a certainement des causes essentielles, qui tiennent au contact quotidien avec des personnes en détresse physique, morale ou sociale. […] Mais le stress professionnel a aussi des causes conjoncturelles, liées aux conditions d’exercice de la médecine, qui se dégradent actuellement. Éparpillement des tâches, tensions dans les équipes, harcèlement moral, absence de reconnaissance sociale, pression administrative… ».
La praticienne observe ainsi que 
« parmi les facteurs possibles, l’enquête pointe en particulier la surcharge horaire, responsable de fatigue, voire d’épuisement. 46% des internes et chefs de clinique ne peuvent pas respecter le repos de sécurité après leurs gardes. Plus de 40% d’entre eux déclarent travailler entre 49 et 60 heures par semaine, 28% entre 61 et 80 heures et 5% plus de 80 heures. Quant aux étudiants des premier et deuxième cycles, «rescapés» du concours de première année, ils endurent un cursus « placé sous le signe de la souffrance» ».
Anne-Laure Boch s’interroge :
 « Est-il bien nécessaire d’infliger de tels tourments pour former de bons médecins ? N’est-ce pas plutôt contre-productif ? La perte d’efficience au travail menace ceux qui craquent sous la pression. Et c’est bien ce que les pouvoirs publics redoutent, non sans cynisme. La souffrance au travail n’est-elle un problème que parce que les professionnels exténués cessent, tôt ou tard, «d’en faire trop» ? Ou parce qu’ils ont plus de risques de commettre des erreurs ? ».
« Mais qu’on se rassure : une étude menée chez des médecins généralistes en proie au burn-out montre non seulement qu’ils ne font pas plus d’erreurs que les autres, mais même qu’ils sont plus attentifs aux problèmes psycho­logiques de leurs patients ! De là à conclure que le burn-out du médecin peut profiter au malade… », continue 
la praticienne.
Elle conclut que
 « ce triste tableau est symptomatique de la société de consommation où les intérêts du travailleur sont sacrifiés à ceux du client. Pour que le client (ici le patient) soit roi, il faut paraît-il que le travailleur (le producteur de soins, c’est-à-dire le médecin) soit esclave. À charge pour lui de se rattraper dans un autre secteur de sa vie, quand il s’installera à son tour dans le rôle de client ».

Date de publication : 4 Juillet 2017

« Une séquence de «Fort Boyard» émeut les associations de malades mentaux »

Libération

Libération note en effet que « dans le premier épisode de la saison du jeu télé de France 2, l’épreuve «l’Asile» a déclenché l’émoi dans le milieu de la santé mentale, qui juge la caricature grossière et le propos psychophobe ».
Le journal explique que 
« les règles de «l’Asile» sont en effet particulières : le candidat se retrouve dans un sas, où l’animateur Passe-Muraille lui enfile une camisole de force. Comme à un fou furieux. Sur le vêtement sont accrochées plusieurs petites balles blanches et rouges. Le candidat se positionne alors sur une porte à bascule automatique, qui l’envoie directement dans une salle capitonnée fortement éclairée, avec uniquement des caméras de surveillance ».
« Pour ressortir du lieu, une cellule qui ressemble fortement à une chambre d’isolement d’un service psychiatrique, le candidat doit se secouer, se contorsionner et se frotter contre les murs, afin de décrocher les balles rouges présentes sur sa camisole. Lorsqu’il y parvient, il doit saisir avec la bouche chacune des balles rouges tombées au sol afin de les placer dans des tuyaux répartis à différents endroits de la cellule », 
note le quotidien.
Libération cite un membre d’une association de malades mentaux, qui remarque : 
« Dans cette salle capitonnée sans porte de sortie, les candidats deviennent fous rapidement ». « Image effrayante de la folie et des fous, devenus des pantins ridicules », poursuit le journal.
Le quotidien note que
 « depuis quelques jours, circule une pétition demandant l’arrêt de cette épreuve. Plus de 1000 personnes l’ont signée, ainsi que plusieurs associations de malades mentaux », et publie des extraits du blog de Joan, animateur du site Comme des fous, « très actif pour demander la suppression de cette séquence ».
Il écrit notamment :
 « Je refuse de fermer les yeux sur cette épreuve initialement nommée « l’Asile » où les candidats sont mis sous camisole de force dans une cellule capitonnée avec des inscriptions aux murs du plus mauvais effet : « no future », « help », « SOS », « why ? » En tant qu’usager de la psychiatrie, il est très difficile d’être audible auprès des médias et c’est aussi pour cela que j’ai créé mon propre site. Puisque les médias ne parlent jamais de folie, ni du handicap psychique, sauf sous l’angle des faits divers, c’est de notre responsabilité de porter le sujet sur la place publique ».
« L’épreuve de Fort Boyard a le mérite de cristalliser toutes les représentations négatives de la folie véhiculées par le cinéma et les médias depuis plus de 50 ans. Elle nous donne l’opportunité de parler d’un sujet tabou qui reste souvent cantonné aux murs des hôpitaux et sur lequel la société dans son ensemble préfère fermer les yeux. Mais c’est quand même une claque quand on découvre pour la première fois cette séquence de Fort Boyard. Parce qu’elle stigmatise ouvertement la psychiatrie. Mais surtout parce que c’est une discrimination d’une partie de la population sur le service public », 
continue le jeune homme.

Date de publication : 5 Juillet 2017

« Le valproate interdit aux femmes enceintes bipolaires »

Le Figaro

Le Figaro fait savoir que « les médicaments à base de valproate utilisés en psychiatrie – Dépakote et Dépamide – sont désormais interdits aux femmes enceintes bipolaires pour éviter les risques de malformations et de troubles du développement de leur enfant », selon une décision de l’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM).
Le journal précise que 
« ces médicaments sont uniquement destinés à traiter les troubles bipolaires. Le valproate de sodium est également utilisé pour soigner l’épilepsie sous le nom de Dépakine. Sous cette forme, il peut encore être délivré aux femmes enceintes pour lesquelles il n’existe pas d’alternative médicamenteuse efficace ou bien tolérée ».
Le Dr Dominique Martin, directeur général de l’ANSM, souligne ainsi que 
« dans le cas des troubles bipolaires, il y a toujours une alternative de traitement au valproate pendant la grossesse, alors que dans l’épilepsie, il y a des cas où l’on ne peut pas s’en passer ».
Le Figaro rappelle que
 « pris pendant une grossesse, le valproate augmente de 10% les risques de malformations congénitales et jusqu’à 30 ou 40% les risques de trouble neuro-développemental chez l’enfant à naître ».
Le quotidien ajoute que 
« l’ANSM a annoncé que Dépakote et Dépamide étaient désormais également contre-indiqués chez les patientes bipolaires en âge de procréer et n’ayant pas une contraception efficace. Toutes ces mesures s’appliquent à partir [d’aujourd’hui] ».
Le Figaro précise que 
« chez les patientes bipolaires en âge de procréer, un test de grossesse, sur prélèvement sanguin effectué en laboratoire, sera dorénavant obligatoire avant de commencer le traitement prescrit par un psychiatre. Le médecin devra s’assurer que la patiente dispose d’une «contraception efficace» (stérilet ou autre). La vérification du fait que la femme n’est pas enceinte devra ensuite se faire régulièrement en cours de traitement ».
« Chez ces femmes, Dépakote et Dépamide ne pourront de toute façon être prescrits qu’en dernier recours, en cas d’inefficacité des autres traitements ou d’intolérance de la part des patientes », 
relève le quotidien.
Le journal note en outre que 
« la mention «Dépakote» ou «Dépamide + grossesse = interdit» et un pictogramme représentant une femme enceinte entourée par un rond rouge barré figureront sur les boîtes de ces médicaments. Ces avertissements seront accompagnés de la mention «Ne pas utiliser chez les femmes en âge de procréer et sans contraception efficace, ou enceintes» ».

Date de publication : 7 Juillet 2017

« Autisme, un quatrième plan… et enfin du concret ? »

Libération

Dans Libération, Eric Favereau observe que « les pouvoirs publics adorent s’engager sur l’autisme, mais cet engagement a été jusqu’ici souvent limité ». Le journaliste rappelle que « lors de la campagne, le candidat Macron a eu des mots forts », déclarant : « Ce sera l’une des priorités de mon quinquennat, parce qu’aujourd’hui il y a des dizaines de milliers de nos concitoyens qui sont sans solution, livrés à eux-mêmes, à un quotidien auquel on n’apporte aucune réponse ».
Eric Favereau évoque donc 
« la réunion de lancement [hier à l’Elysée] du quatrième plan autisme, présidée par Emmanuel Macron, en présence de la ministre de la Santé, Agnès Buzyn, de la secrétaire d’Etat en charge des Personnes handicapées, Sophie Cluzel… et de Brigitte Macron. Ce plan doit prendre le relais du précédent qui, pour 2013-2017, avait été doté de 205 millions d’euros ».
Le journaliste relève qu’
« avant de quitter son ministère, Marisol Touraine avait rendu public un rapport de l’Inspection générale des affaires sociales (Igas) sur l’autisme en France, lequel dressait un bilan très mitigé. La prise en charge a été longtemps marquée par des clivages profonds entre ceux qui voient dans ce trouble la manifestation d’un handicap, et ceux qui mettent en avant l’aspect psychique ».
« Aujourd’hui, aux yeux de tous, il s’agit d’un trouble du neurodéveloppement qui apparaît dans les toutes premières années de la vie. Il se manifeste par des difficultés à établir des liens sociaux, mais aussi par des troubles comportementaux plus ou moins sévères. Tout le monde considère que les causes sont multifactorielles, certains insistant néanmoins sur l’importance du facteur génétique », 
observe Eric Favereau.
Le journaliste continue : «
 L’Igas rappelle d’abord que les données épidémiologiques sont faibles, et souvent les chiffres annoncés sont démesurés, évoquant parfois 600.000 cas en France. La Haute Autorité de santé parle d’un cas sur 150 naissances. Ce qui signifierait qu’environ 100.000 des moins de 20 ans seraient atteints ».
« Deuxième constat, la prise en charge est délicate, douloureuse, et souvent très inégalitaire selon les lieux de résidence. Quant au pilotage au niveau régional, il a été rendu difficile par les réorganisations territoriales », 
observe Eric Favereau.
Le journaliste souligne que 
« le plus inquiétant reste l’éclatement des prises en charge de l’autisme, avec «des résultats très hétérogènes». Aujourd’hui, note l’Igas, c’est le désordre. On échoue «à mettre en œuvre un repérage des troubles du neurodéveloppement en proximité. […] Les parcours des familles demeurent très heurtés dans un paysage éducatif, sanitaire, social et médico-social éclaté» ».
Eric Favereau note donc qu’
« afin «d’éviter le gâchis humain actuel», «le quatrième plan autisme doit être résolument opérationnel», insiste l’Unapei, association de personnes handicapées mentales et de leurs familles. «La santé, la scolarisation, la vie sociale, le logement, le travail doivent être adaptés», conclut l’association, souhaitant un «financement à la hauteur des enjeux» ».

Date de publication : 7 Juillet 2017

« L’activité physique ne semble pas réduire le risque de démence »

Le Figaro

Damien Mascret relaie dans Le Figaro « une mauvaise nouvelle pour ceux qui espéraient réduire leur risque de maladie d’Alzheimer ou autres types de démence (déclin des fonctions cognitives) grâce à l’activité physique ».
Le journaliste fait savoir que 
« les résultats de l’étude «Whitehall II», lancée en Angleterre à la fin des années 1980, montrent qu’il n’en est rien. L’analyse publiée dans le British Medical Journal révèle en revanche un phénomène inattendu qui pourrait expliquer pourquoi les chercheurs se sont fourvoyés depuis des années : les futurs malades ont tendance à réduire spontanément leurs activités physiques dans les années qui précédent le diagnostic ».
Séverine Sabia, chercheuse Inserm au Centre de recherche en épidémiologie et santé des populations (CESP) et principal auteur, indique ainsi : 
« Les données scientifiques étaient discordantes mais nous avions remarqué que les études qui montraient un effet protecteur de l’activité physique par rapport au risque de démence étaient généralement de durée inférieure à dix ans ».
Damien Mascret parle d’
« un délai un peu court pour estimer le poids des facteurs protecteurs dans une maladie, qui selon les neurologues débute au niveau cellulaire des décennies avant l’apparition des premiers symptômes ».
Séverine Sabia relève en outre que 
« bien souvent les personnes étaient interrogées assez tardivement sur leur niveau d’activité physique, parfois même à l’âge où survient habituellement la maladie. […] Grâce à l’étude Whitehall nous avions la chance d’avoir des données sur près de trois décennies ».
Le Pr Philippe Amouyel, professeur d’épidémiologie au CHU de Lille et directeur de la fondation Plan Alzheimer, réagit : «
 C’est en effet une étude de référence, basée sur le suivi de plus de 10.000 fonctionnaires de Londres âgés de 35 à 55 ans au début de l’étude ». Il ajoute que « cette nouvelle analyse est excellente, mais le fait qu’il s’agit d’une population sélectionnée et d’un niveau d’éducation élevé peut tout de même introduire un petit biais ».
Séverine Sabia indique qu’
« il y a quelques années, l’University College avait montré que si la population des fonctionnaires de l’étude Whitehall avait en effet un peu moins de comportements à risque pour la santé que les autres, les associations avec le risque cardiovasculaire allaient cependant dans le même sens que pour le reste de la population ».
Damien Mascret explique que 
« si les épidémiologistes s’intéressent d’aussi près au profil cardiovasculaire dans les recherches sur la démence, c’est pour une bonne raison ». Le Pr Jacques Blacher, cardiologue et chef du Centre de diagnostic et de thérapeutique de l’Hôtel-Dieu (AP-HP), précise ainsi que « l’hypertension artérielle (HTA) est un facteur de risque de démence démontré. […] Il est dommage que les analyses statistiques par ailleurs très sophistiquées et robustes n’aient pas tenu compte du niveau précis de pression artérielle, mais simplement de l’existence ou non d’une HTA ».
Séverine Sabia souligne donc que 
« l’activité physique a tendance à décliner de façon accélérée dans les 9 années qui précèdent le diagnostic de démence ».
« Un signal qu’il conviendrait donc d’ajouter désormais à d’autres modifications précoces déjà identifiées, comme l’augmentation des troubles de la mémoire, des difficultés dans la vie quotidienne ou encore la survenue de dépressions », 
continue Damien Mascret.
Le Pr Bruno Dubois, chef du service des maladies cognitives et comportementales à La Pitié-Salpêtrière (AP-HP), observe quant à lui que 
« cette étude est un peu décevante car on avait l’impression d’agir favorablement sur le vieillissement cognitif en améliorant les facteurs de risque cardiovasculaire, mais il n’en reste pas moins que l’activité physique est essentielle pour l’espérance de vie et la qualité de vie ».
Il ajoute : 
« Il y avait une vision un peu angélique à penser qu’il suffisait de faire du sport pour éviter la maladie d’Alzheimer. Or il y a des lésions très particulières de vieillissement neuronal pathologique ».
Séverine Sabia évoque en outre 
« une hypothèse [qu’elle] ne peut écarter » : « Il faut vivre assez longtemps pour pouvoir développer une démence, mais si les patients sont décédés trop tôt, on ne pourra pas voir d’effet protecteur de l’activité physique ». Damien Mascret ajoute que « le nombre de démences dans l’étude n’est finalement que de 329 et à cette échelle un petit effet bénéfique aurait pu passer inaperçu ».

Date de publication : 12 Juillet 2017

« Le détournement des médicaments à base de codéine par les adolescents et jeunes adultes inquiète »

Le Monde

Le Monde constate que « de plus en plus d’adolescents consomment du purple drank, autrement appelé codé-sprite, lean, syzzurp, un cocktail euphorisant et qui «fait planer». De la codéine, utilisée en sirop (Euphon, Néo-Codion…) ou en comprimé comme le Codoliprane, diluée dans du soda, et détournée pour se droguer. De la grenadine ou des bonbons sont parfois ajoutés ».
L’ANSM souligne ainsi que 
« le nombre de cas graves est en augmentation depuis septembre 2015. Depuis janvier, cinq cas d’intoxication ont été répertoriés dont deux décès d’adolescents ».
Le journal relève que 
« ce mélange est parfois associé à un antihistaminique, pour contrer les effets secondaires de la codéine (nausées, démangeaisons). Des produits en accès libre à la pharmacie, même pour les mineurs, puisque aucun texte n’interdit la vente de médicaments aux moins de 18 ans ».
Dans une note publiée hier, l’Observatoire français des drogues et des toxicomanies précise :
 « Repérées pour la première fois en 2013, des demandes suspectes de délivrance de codéinés, des cas d’abus voire de dépendance chez des adolescents et jeunes adultes ont continué de faire l’objet de signalements avec une multiplication de cas à partir de 2015. […] La question est suffisamment importante pour qu’on décide de rendre publique cette synthèse qui témoigne de la visibilité croissante de ces pratiques ».
Le Monde précise que 
« cette note recense les informations des 8 sites locaux du dispositif «Tendances récentes et nouvelles drogues» (Trend), qui vise à rendre compte des phénomènes émergents. «On a pu constater sur le terrain l’extension du phénomène depuis 2013», explique le médecin de santé publique Agnès Cadet-Taïrou, qui pilote ce dispositif ».
Le journal relève ainsi que 
« des boîtes de ces médicaments ont par exemple été trouvées dans les poubelles de camping sur la côte Aquitaine en 2015. Et des détournements de la consommation ont été signalés depuis à Paris, Lyon, Marseille et Rennes. Dans les fils de discussion les plus populaires sur Internet, des recettes et échanges de «bons plans» circulent ».
Le quotidien ajoute : 
« Fait marquant, cette vogue touche essentiellement «un public jeune et inséré, lycéens, étudiants, jeunes actifs», explique Agnès Cadet-Taïrou. Loin des rave-parties mais plutôt dans des soirées « entre potes». Ces mélanges sont souvent associés à de l’alcool, selon l’OFDT, et peuvent aussi devenir une alternative pour ceux qui n’en consomment pas, y compris pour des raisons culturelles. Filles et garçons en sont adeptes ».
Le Monde souligne en outre que 
« les alertes viennent en continu du terrain, des pharmaciens d’abord, qui pour certains refusent de vendre ces médicaments à des adolescents, parfois des mineurs de 14 ou 15 ans. «L’un vient chercher un sirop contre la toux, l’autre arrive peu de temps après pour demander un antihistaminique, prétextant une allergie», relate un pharmacien marseillais ».
Gilles Bonnefond, président de l’Union des syndicats de pharmaciens d’officine, précise : 
« Nous avons averti toutes les pharmacies sur le risque de mésusage grâce au dispositif d’alerte du dossier pharmaceutique ».
Le journal note par ailleurs qu’
« alors que les premiers signalements ont été rapportés au réseau d’addictovigilance de l’ANSM en 2013, l’Agence avait adressé en mars 2016 une mise en garde. Difficile pour autant de savoir combien de jeunes consomment du purple drank. Des études sont en cours à l’OFDT ».
« Une concomitance de signaux qui a conduit le ministère de la Santé à se saisir du dossier. Il devrait annoncer prochainement la restriction de l’accès à ces médicaments codéinés, en les vendant uniquement sur ordonnance. Une des deux solutions proposées par la commission des stupéfiants et psychotropes de l’ANSM, le 29 juin, l’autre étant l’interdiction de vente aux mineurs, ce qui nécessite un texte de loi », 
poursuit Le Monde.
Le quotidien souligne en effet que 
« comme pour toutes les drogues, les jeunes n’ont pas forcément conscience des dangers, et encore moins dans ce cas puisqu’il s’agit de médicaments. […] Une altération du sommeil, des problèmes de transit, des démangeaisons sont souvent rapportés. Plus grave, des passages aux urgences allant jusqu’à l’overdose. De même, l’association codéine et paracétamol peut, à dose élevée, être toxique et endommager le foie ».

Date de publication : 12 Juillet 2017

Automutilation : des adolescents plus vulnérables à l’âge adulte

Automutilation : des adolescents plus vulnérables à l'âge adultePar Mme Aude Rambaud (Boulogne)[Déclaration de liens d’intérêts]

Les adolescents qui s’automutilent présentent plus souvent des problèmes mentaux et sociaux à l’âge adulte. Néanmoins après de multiples ajustements sur les risques accrus associés à cette période de la vie, seul le risque de consommation hebdomadaire de cannabis à l’âge de 35 ans est resté significativement associé. Ces travaux sont parus dans The Lancet Child and Adolescent Health.

Les adolescents qui pratiquent l’automutilation sont plus exposés à des problèmes psychosociaux à l’âge adulte mais après de nombreux ajustements, seul le risque de consommation hebdomadaire de cannabis à l’âge de 35 ans est resté significativement associé à l’automutilation à l’adolescence.
Ces risques psychosociaux accrus sont donc davantage corrélés aux risques de maladies mentales et de comportements à risque accrus à l’adolescence. C’est ce que montre une étude parue dans The Lancet Child and Adolescent Health et qui apporte de précieuses informations sur le devenir de ces patients à priori vulnérables.
Ces travaux ont été menés à l’aide de la cohorte 
Victorian Adolescent Health : 1802 adolescents issus de 44 établissements scolaires dans la ville de Victoria en Australie ont été interrogés sur une éventuelle pratique d’automutilation, et cela à plusieurs reprises au cours de l’adolescence. L’étude a démarré en 1992 et s’est achevée en 2014 par une évaluation des comportements psychiques et sociaux de ces jeunes devenus adultes.
Les résultats montrent que 8% des participants s’étaient automutilés au moins une fois au cours de l’adolescence et qu’ils souffraient davantage de problèmes sociaux, mentaux et addictifs à l’âge adulte que ceux qui ne s’étaient pas adonnés à cette pratique à l‘adolescence.
Le risque relatif de chômage était augmenté de 34%, celui de problèmes financiers de 88%, celui de dépression de 61%, celui d’anxiété de 92%, celui d’usage de drogue de type amphétamines ou encore cannabis de 36% à 39%, le risque de consommation quotidienne de tabac était doublé et celui de dépendance tabagique augmenté de 72%. Quant au risque de dépendance au cannabis, il était presque triplé.
Néanmoins, après ajustement sur les troubles mentaux associés à l’adolescence ou encore sur le risque de pratiques à risque augmenté à cet âge, les associations précédentes s’étaient toutes atténuées. Seul le risque de consommation hebdomadaire de cannabis à 35 ans est resté significativement associé à l’automutilation à l’adolescence.

Référence :
Dr Rohan Borschmann 
et al.
20-year outcomes in adolescents who self-harm: a population-based cohort study
The Lancet Child and Adolescent Health 2017 DOI: http://dx.doi.org/10.1016/S2352-4642(17)30007-X
[Retrouvez l’abstract en ligne]

Date de publication : 19 Juillet 2017

« Traitement de l’alcoolisme : l’agence du médicament interdit le baclofène à hautes doses »

Le Monde

Le Monde observe que « l’agence du médicament (ANSM) a annoncé mardi 25 juillet avoir divisé par 3 la dose maximale de baclofène pouvant être administrée pour traiter l’alcoolisme, «compte tenu du risque accru d’hospitalisation et de décès» lié à l’utilisation à haute dose de ce médicament ».
Le journal rappelle que 
« le baclofène est un relaxant musculaire prescrit depuis une quarantaine d’années, mais autorisé depuis 2014 seulement pour traiter la dépendance à l’alcool, alors qu’il était déjà utilisé par des dizaines de milliers de patients à ces fins ».
« Le médicament était autorisé pour des doses pouvant aller jusqu’à 300 mg/jour, dans le cadre d’une recommandation temporaire d’utilisation (RTU). L’ANSM abaisse cette dose maximale à 80 mg par jour, tout en soulignant que la réduction doit être «progressive» », 
note le quotidien.
Le Monde relève en outre que 
« début juillet, l’ANSM a publié une étude réalisée entre 2009 et 2015 sur les patients traités au baclofène, et estimant qu’au-delà de 180 mg/jour, le risque d’hospitalisation augmentait fortement (de l’ordre de 50%), ainsi que celui de mourir, par rapport aux traitements contre l’alcoolisme disposant d’une autorisation de mise sur le marché ».

Date de publication : 26 Juillet 2017

« Une puce dans le cerveau pour retrouver la vue et l’audition »

Sciences et Avenir

Sciences & Avenir fait savoir que « des ingénieurs américains de l’Université Rice, dans le Texas, planchent sur un projet très ambitieux : une puce électronique implantable dans le cerveau et capable de restaurer la vue ou l’audition ».
Le magazine observe que 
« pour le développer, la somme se chiffre forcément en millions de dollars… Heureusement pour ces scientifiques, la DARPA (l’Agence américaine pour les projets de recherche avancée de défense) vient de leur octroyer 4 millions de dollars sur 4 ans ».
Sciences & Avenir précise qu’
« encore au stade de prototype, la puce s’implantera au niveau du cortex, la couche la plus externe du cerveau, afin de stimuler des milliers, voire des millions de neurones. Contenant des dizaines d’électrodes, cet implant sera capable de recevoir les informations visuelles et auditives et de les transmettre directement aux zones du cerveau capables de les traiter ».
L’article observe qu’«
 implanter des électrodes pour stimuler certaines zones du cerveau, le principe n’est pas nouveau : nommé « stimulation cérébrale profonde », il est notamment utilisé dans le traitement de la maladie de Parkinson. Mais « ce sont des systèmes à seulement 16 électrodes, bien trop limités pour restaurer la vue ou l’audition », explique Jacob Robinson, qui fait partie du projet intitulé FlatScope ».
Le magazine ajoute qu’
« à cette puce devrait être intégré un microscope miniature, développé par une autre équipe de l’Université Rice. Pendant que FlatScope sera activé, ce microscope observera et enregistrera l’activité cérébrale de l’organe qui demeure encore très mystérieux pour les neuroscientifiques ».
« Là encore, le projet est ambitieux : il consiste à observer plus d’un million de neurones simultanément ! Le système devra posséder des centaines d’électrodes, et les neurones devront être rendus visibles grâce à des protéines bioluminescentes », 
relève Sciences & Avenir.
Ashok Veeraraghavan, co-auteur du projet, indique que 
« comme le microscope enregistrera des images en 3D, nous pourrons voir la surface du cerveau mais aussi une certaine profondeur. À ce stade nous ne connaissons pas encore les limites mais nous espérons voir au moins au-delà de 500 microns ».

Date de publication : 27 Juillet 2017

 

Revue de presse santé psy – juin 2017

 

« Les psychotropes et les affections mentales coûtent de plus en plus »

Le Parisien s’interroge : « Les Français seraient-ils anormalement sujets aux pathologies mentales (dépressions et autres troubles plus profonds) ? L’étude que vient de réaliser la CNAM à partir des soins qu’elle rembourse fait en tout cas froid dans le dos et confirme l’existence d’un réel et profond mal-être dans la population ».
Le journal remarque ainsi que 
« sur les 133,6 Mds€ de soins remboursés en 2015, l’assurance maladie en a consacré… 19,3 aux traitements psychiatriques et aux psychotropes. C’est plus que pour le traitement des cancers (14,1 Mds€) ou celui du diabète (6,8 Mds€). Si l’on fait une projection sur les autres régimes obligatoires (MSA, RSI…), le coût de la prise en charge des psychotropes et des traitements psychiatriques atteint 22,5 Mds€ chaque année en France pour ces pathologies souvent passées sous silence ».
Christelle Gastaldi-Ménager, du département des études sur les pathologies, indique que 
« ce chiffre nous a surpris par son ampleur ». Le quotidien relève que la CNAM « n’avance pas de causes. Mais on peut imaginer que la crise sociale et économique traversée depuis 2008 a fait son œuvre ».
Le Parisien constate ainsi que 
« sur les 57 millions d’assurés au régime général, 1,8 million ont reçu des soins en 2015 pour «maladies psychiatriques», selon l’étude. Il faut également considérer les 5,3 millions de consommateurs de psychotropes. Sur l’ensemble des régimes, ils sont 6 millions. La situation semble s’aggraver, selon le Dr Ayden Tajahmady, adjoint à la direction des études et des statistiques de la Cnam », qui a déclaré qu’« entre 2012 et 2015, la dépense a augmenté de 1,3 Md€ ».
Le quotidien relève en outre que 
« la CNAM fait une projection à 2020 des pathologies des Français. S’agissant des malades psychiatriques et consommateurs d’antidépresseurs et anxiolytiques, leur nombre va encore grimper de 11%, soit 246.000 cas supplémentaires. Essentiellement du fait du vieillissement et de l’augmentation de la population française ».
Le Parisien souligne enfin que 
« cette étude a aussi permis de constater une prise en charge centrée en France sur le médicament, a contrario de nos voisins qui remboursent mieux les psychothérapies. Une expérimentation va donc être lancée au second semestre 2017 sur trois territoires. Elle visera les patients dépressifs légers qui bénéficieront de la prise en charge de psychothérapies assurées par des psychologues cliniciens, et non des médecins psychiatres (déjà en partie pris en charge) ».

Date de publication : 1 Juin 2017

« Le réchauffement perturbe le sommeil »

« Un degré de plus causerait 110 millions de mauvaises nuits par an aux Américains », révèle Le Monde.
« 
L’influence de la température sur la qualité du sommeil est largement détaillée dans une étude parue le 26 mai dans la revue Science Advances. Une équipe de chercheurs de grandes universités américaines a analysé des questionnaires adressés à 765.000 de leurs concitoyens, interrogés sur la qualité de leur sommeil entre 2002 et 2011, couplés à des données sur les températures nocturnes. Ils ont noté une corrélation entre forte température et manque de sommeil, plus marquée encore en été », explique l’article.
« Une avancée sur le plan épidémiologique », selon le Pr Damien Léger, chef de service au Centre du sommeil de l’Hôtel-Dieu, à Paris. « L’étude précise qu’avec un degré de plus qu’à l’accoutumée, on passerait trois mauvaises nuits supplémentaires sur une période d’un mois, rapportées à 100 personnes. Sur un an, une telle hausse se traduirait par 110 millions de nuits altérées en plus aux Etats-Unis », résume l’article.
« Un peu moins de 20 degrés, c’est la température idéale pour la nuit », rappelle le Dr Léger. « Lorsqu’il fait trop chaud, le cerveau ne parvient plus à réguler sa température seul en phase de sommeil. avec un effet direct sur la continuité et la profondeur du sommeil : « Notre système nerveux enclenche notre réveil pour que la régulation de la température du cerveau s’opère »,  explique le Dr Sylvie Royant-Parola, à la tête du Réseau Morphée, qui vient en aide aux personnes souffrant de troubles du sommeil. « Ce qui n’est pas sans conséquence. La récupération psychologique est optimale entre 2  heures et 5  heures du matin. Les nuits de moins de six heures provoqueraient un  » état de stress permanent « , responsable de l’explosion de pathologies comme les accidents vasculaires cérébraux ou le diabète », souligne l’article.
« 
Les personnes âgées et les enfants sont les premiers concernés. Leur thermorégulation n’est pas aussi performante que celle d’un adulte en pleine forme », met en garde le journal.
« 
L’étude met aussi l’accent sur  » les individus gagnant le moins bien leur vie « , qui n’ont pas les moyens d’acheter un climatiseur. Du fait de ce réchauffement climatique, leur situation va se révéler être un  » enjeu majeur « , selon le Dr Alain Muzet. Membre de la Société française de recherche et médecine du sommeil », rapporte l’article. Il juge qu’en période de canicule, « la mortalité monte principalement à cause de l’incapacité de certains à réguler leur température dans leur sommeil ». « L’enjeu consistera, dans les années à venir, à rafraîchir davantage les lieux de couchage, et non pas les lieux de vie », ajoute le médecin.
Le Monde révèle que « 
depuis 1950, on observe un réchauffement nocturne deux fois plus rapide qu’en journée. Le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat, dans son dernier rapport (2014) estimait que si les émissions de gaz à effet de serre se poursuivaient au rythme actuel, la température moyenne pourrait augmenter de près de 5  degrés d’ici à 2100 ». « Ce qui pourrait provoquer quatorze nuits supplémentaires de mauvais sommeil par mois, rapportées à 100  personnes, selon l’étude de Science Advances, qui s’inquiète des impacts sanitaires et sociaux », alerte le journal. « Il existe des façons toutes simples pour assurer son sommeil à moindre coût » mouiller les rideaux, placer des bassines d’eau dans la pièce ou une douche froide avant d’aller se coucher… », rappelle le Dr Sylvie Royant-Parola en conclusion.

Date de publication : 7 Juin 2017

« Reconnaissance des visages : le code cérébral déchiffré »

« Chez le macaque, 205 neurones suffisent pour identifier fidèlement un visage humain », révèle Le Monde. Des chercheurs américains viennent de  » cracker  » le code de la reconnaissance des visages. Comment ? En s’introduisant dans les réseaux de neurones du cerveau de macaques, tels des pirates informatiques. Premier constat : non, il n’existe pas de  » cellules du visage de la grand-mère « . Autrement dit, aucun neurone n’est dévolu à la reconnaissance d’une personne donnée – votre grand-mère, par exemple », explique-t-il.
La Pr Doris Tsao, biologiste à Caltech (California Institute of Technology) affirme :
 « Nous avons découvert que le code neuronal de la reconnaissance des visages est très simpleNous sommes maintenant capables de reconstruire le visage que regarde un singe à partir de l’activité électrique de seulement 205 neurones, dans son cerveau ». Cette découverte « pourrait inspirer des algorithmes intelligents de reconnaissance des visages », estime-t-elle.
« La méthodologie de cette étude est extrêmement élégante », s’enthousiasme Paolo Bartolomeo, de l’Institut du cerveau et de la mœlle épinière (ICM) à Paris. « Comme nous, les singes reconnaissent très bien les visages humains. L’imagerie cérébrale (l’IRM fonctionnelle) a permis d’identifier les régions de leur cerveau responsables de cette mystérieuse capacité », explique l’article. « Chez le singe comme chez l’homme, cette faculté dépend de plusieurs petits réseaux de neurones, répartis sur cinq ou six régions très proches, à la base du cerveau », précise Paolo Bartolomeo.
A partir d’« 
un panel de 200 visages réels, issus d’une base de données », « les chercheurs ont ensuite construit des visages artificiels aux paramètres précisément quantifiés, dans cet espace à 50 dimensions. Puis ils les ont présentés à des macaques, tout en enregistrant l’activité électrique individuelle des neurones des régions concernées, à l’aide d’électrodes insérées dans le cerveau. Résultat : les différents visages qui activaient un même neurone partageaient tous un trait commun, sur une des 50 dimensions : par exemple, la distance entre les deux pupilles », détaille l’article.
« 
Ensuite, les auteurs ont développé un algorithme de reconstruction des visages, à partir des seules réponses électriques des neurones. Puis ils ont comparé les visages ainsi reconstruits et les photos présentées aux singes : la ressemblance était quasi parfaite ! Là réside la clé d’accès à ce code : chaque  » neurone des visages  » ne fait que mesurer un paramètre, dans une des 50 dimensions, mais reste aveugle à tout autre trait du visage », explique le journal..
Et chez l’homme ? 
« Les processus ne sont probablement pas très différents. La grande différence avec le singe, c’est que, chez l’homme, les régions de reconnaissance des visages sont un peu latéralisées à gauche. Elles ont été chassées par la région de la lecture, qui est très proche », répond Paolo Bartolomeo.
« 
Les travaux de Doris Tsao permettront-ils de mieux comprendre l’origine de déficiences touchant certaines personnes rigoureusement incapables de reconnaître les visages (…)  à la suite d’un AVC qui lèse ces régions, d’une maladie d’Alzheimer, d’un trouble neuro-développemental ? », s’interroge le journal. « Une personne atteinte ne reconnaît pas son propre reflet dans un miroir. Elle est incapable d’effectuer une analyse globale des traits d’un visage. Mais certains développent des stratégies compensatoires en se focalisant sur la démarche, la voix… »,  indique Fiora Martinelli, neuropsychologue à la Fondation Rotchschild à Paris.

Date de publication : 7 Juin 2017

« Méditez, c’est le pied ! »

Le Parisien observe que « le monde du travail est générateur de stress. Et pas qu’un peu. Selon l’OMS, on en encaisse plus de 50 épisodes par jour alors que notre organisme est fait pour en gérer 4 à 5 par semaine seulement ! ».
« La solution pour tenir le coup ? Pouvoir débrancher quelques instants, y compris au bureau. Débrancher ou plutôt «se rebrancher avec soi-même» selon l’expression fétiche de la sophrologue Lucie Frapsauce qui vient de lancer une application, Mindful Attitude, en partenariat avec la Fondation MMA des entrepreneurs du futur », 
indique le journal.
Il explique que 
« l’appli propose 40 séances de méditation de pleine conscience qui durent de 5 à 20 minutes chacune, adaptées au monde du travail, pour lâcher prise, que l’on soit à la machine à café ou devant son ordinateur, avant une évaluation professionnelle ou une prise de parole en public. Il suffit de mettre ses oreillettes et de se laisser guider par la voix dans le smartphone ».
Le Parisien note que 
« depuis 2014, [Lucie Frapsauce] intervient dans les entreprises, où la pratique de la méditation de pleine conscience est de plus en plus tendance, notamment lors de séminaires ». La sophrologue déclare que « ces exercices sont accessibles à tous du moment qu’on soit partant. Ils font prendre conscience de ce que l’on ressent à une époque où l’on fait plus confiance à sa montre connectée qu’à son propre corps pour savoir si on a bien dormi ».
Le quotidien ajoute que 
« ce n’est pas seulement la dernière marotte en vogue. Il est désormais prouvé, grâce aux neurosciences, que «la méditation modifie l’activité cérébrale, agissant sur notre cerveau, comme le sport agit sur nos muscles», assure Lucie Frapsauce ».
« D’ailleurs, dans un rapport daté du mois de mars, la Haute Autorité de santé (HAS) vient de reconnaître sa pertinence pour la prise en charge du burn-out «sans recours systématique aux antidépresseurs» », 
relève le journal.
Le Parisien indique ainsi que 
« la HAS s’appuie sur 7 études montrant que le recours à cette technique «diminue significativement le burn-out.» L’une d’elles, publiée l’an dernier et réalisée auprès de professionnels de soins, mesure d’autres effets positifs : 95% des personnes voient leur stress diminuer, l’anxiété baisse pour 91% d’entre elles et 100% ressentent une augmentation de leur bien-être ».
Lucie Frapsauce ajoute que 
« cela permet de se poser dans l’œil du cyclone quand tout s’agite autour de vous, prendre le temps de recharger les batteries avant d’y retourner, apaisé et plus efficace. Cela agit aussi sur la capacité d’attention et la prise de décision. Dans dix ans, méditer au boulot sera aussi commun que faire son footing ! ».

Date de publication : 12 Juin 2017

« Le sommeil des éléphants aidera-t-il à traiter l’insomnie humaine ? »

Anne Jeanblanc remarque en effet dans Le Point : « On pourrait imaginer que les éléphants dorment d’un sommeil de plomb. Or il n’en est rien. Le site du Journal du CNRS nous apprend que le plus gros des animaux terrestres actuels serait le plus petit dormeur de tous les mammifères, avec environ 2 heures par jour ».
« Les femelles sont même capables de rester éveillées pendant environ 46 heures, en demeurant très actives. Ensuite, elles ne semblent pas avoir besoin de récupérer. Selon le docteur en neurosciences (Institut des neurosciences Paris-Saclay) et chercheuse post-doctorante à l’université d’Edimbourg, Alexandra Gros, qui signe l’article, une telle découverte pourrait permettre aux scientifiques d’envisager de nouvelles stratégies pour aider les humains qui souffrent d’insomnie », 
note la journaliste.
Anne Jeanblanc relate ainsi ces travaux 
« de scientifiques de l’université de Witwatersrand (Afrique du Sud), qui ont suivi pendant 35 jours deux éléphantes du parc national de Chobe, au Botswana. Ils ont implanté sous la peau de leur trompe un actimètre, afin de quantifier leurs mouvements et de déterminer leurs phases de sommeil ».
« Le suivi de ces deux gros «cobayes» a montré que leur durée de sommeil était bien inférieure à celle mesurée auparavant sur des animaux en captivité, qui n’ont à rechercher ni eau ni nourriture et qui sont à l’abri de tout prédateur », 
indique la journaliste.
Elle précise que «
 le sommeil de ces éléphantes se décompose en plusieurs séquences. Il y a une phase principale d’environ 1 heure et plusieurs autres d’environ 20 minutes, survenant surtout avant la phase principale, ainsi que de courtes siestes. Le plus souvent, elles dorment debout. Elles ne se couchent que tous les 3 à 4 jours. Cela ne permet pas d’accéder au sommeil paradoxal, considéré essentiel pour la récupération cérébrale ainsi que pour la consolidation mnésique ».
Alexandra Gros indique que chez l’homme,
 « le sommeil polyphasique n’est pas rare chez les personnes âgées et il est plus fréquent dans certaines pathologies neuronales comme les démences ».
« Son étude, chez l’animal qui l’utilise, pourrait permettre de mieux comprendre ce type de sommeil et notamment ses effets positifs et/ou négatifs sur les fonctions cognitives et physiques qui restent à ce jour inconnus », 
souligne la spécialiste.

Date de publication : 22 Juin 2017

« Un médicament pourrait-il soulager la douleur des ruptures amoureuses ? »

Le Figaro remarque en effet que « deux chercheurs canadiens considèrent la séparation comme un stress post-traumatique, et réfléchissent à un traitement pour en diminuer la douleur ».
Le journal évoque ainsi les travaux de 
« Michelle Lonergan, doctorante en psychiatrie à l’Université McGill à Montréal, assistée de son directeur de thèse Alain Brunet, qui travaille depuis 2015 sur le stress post-traumatique des survivants des attentats de Paris. Tous deux sont rattachés à l’Institut Douglas, centre québecois spécialisé dans la recherche en santé mentale ».
Le Figaro explique que 
« l’expérience, qu’Alain Brunet […] juge «satisfaisante», réunit 40 personnes sentimentalement blessées. Lors d’une première phase, toutes se sont vues administrer un médicament pour le traitement des traumatismes, le propanolol, connu pour avoir fait ses preuves sur les militaires victimes de stress post-traumatique. Lors d’une seconde phase, des entretiens avec un psychologue sont entamés. La procédure s’étale sur 6 semaines ».
Alain Brunet observe que 
« c’est vraiment la naissance d’une nouvelle thérapeutique : soigner les problèmes en les considérant comme troubles émotionnels et montrer que plusieurs types de pathologies comme les phobies ou le deuil peuvent être soignés en diminuant la force émotionnelle d’un souvenir ».
Le Figaro explique ainsi que 
« les douleurs des ruptures amoureuses surviennent car elles touchent à la mémoire émotionnelle. La thérapeutique permet de réduire la pression issue d’un souvenir, qu’il soit positif ou négatif ».
Alain Brunet indique que «
 le stress post-traumatique (SPT) peut avoir pour origine des troubles différents, comme un deuil pathologique – ce que j’ai pu observer dans mon travail avec les victimes d’attentats – ou un trouble de réajustement à l’image d’une rupture amoureuse. Assimiler cette dernière à un SPT n’est pas un fait nouveau. […] Nous avons voulu élargir la thérapeutique et considérer les chagrins d’amour comme une forme d’abandon et de rupture violente ».
Le journal précise cependant qu’
« il ne doit pas y avoir de généralisation du phénomène, puisque tout dépend de la sensibilité et des ancrages précédents ». La psychanalyste Florence Lautrédou remarque ainsi qu’« une petite fille ayant subi un traumatisme dans sa jeunesse a plus de risques de développer un véritable stress post-traumatique. Il est important de comprendre la personne pour lui prescrire un traitement approprié ».
Le Figaro ajoute que 
« les recherches préconisent la prise de propanolol en une dose unique, à raison d’un miligramme par kilo ». Alain Brunet note qu’« il est important de ne pas assimiler la prise du médicament à un anti-dépresseur. C’est la juxtaposition du travail avec le psychologue et du médicament qui importe. Il faut déclencher le souvenir via l’intervention du professionnel pour enclencher l’effet du propanolol. Enfin, le traitement stoppe le retour du souvenir à son niveau émotionnel maximum ».
Florence Lautrédou observe pour sa part que 
« d’autres techniques plus légères suffisent, comme l’hypnose ou la thérapie EMDR. Et quand le traitement s’arrête, qu’en est-il ? Le manque peut se rétablir et certains symptômes se réactivent, d’où l’intérêt de bien maîtriser les doses et de juxtaposer le propanolol et le travail du psychologue ».
Le Figaro note que 
« l’étude se termine à l’automne prochain, et les deux chercheurs canadiens espèrent une officialisation de la méthode. Depuis 18 mois, Alain Brunet effectue des aller-retours entre la France et le Canada », le chercheur indiquant que « déjà plus de 160 cliniciens ont été formés dans une vingtaine de centres ».

Date de publication : 29 Juin 2017

 

 

Revue de presse santé psy – mai 2017

 

« De la MDMA pour guérir les traumatismes ? »

Sciences et Avenir

Sciences et Avenir note en effet que « l’état de stress post-traumatique […] pourrait bientôt avoir un nouveau traitement. Les propriétés psychédéliques de la MDMA sont en passe de décrocher une autorisation de mise sur le marché aux Etats-Unis. Associé à la psychothérapie, la drogue pourrait multiplier par 3 les chances de guérison ».
Le magazine explique que 
« depuis plusieurs dizaines d’années, des chercheurs soupçonnent la MDMA, aussi appelée ecstasy, d’aider les patients à modérer les crises, voire guérir le traumatisme. De là à développer un traitement contre l’ESPT ? ».
« La Multidisciplinary Association for Psychedelic Studies (MAPS) n’en a jamais été aussi proche. L’organisation finance une étude sur une combinaison de psychothérapie et de 3,4-methylenedioxymethamphetamine, la fameuse MDMA », 
indique Sciences et Avenir.
Le magazine précise qu’en avril dernier, 
« à la conférence Psychedelic Science 2017 d’Oakland, en Californie, les chercheurs ont annoncé les résultats de leur essai clinique entamé en 2014. Après une première étape qui avait montré la bonne tolérance à la molécule, cette phase 2, portant sur 107 patients, avait pour objectif de tester l’efficacité sur des sujets malades ».
Sciences et Avenir relève qu’
« après un an, plus de 67% des patients sont guéris. Le traitement est associé à une psychothérapie dont l’enjeu était de provoquer les souvenirs pour vaincre la peur. Objectif : diminuer la réponse émotionnelle provoquée par la réminiscence des événements traumatiques. Pour le placebo (toujours combiné avec la prise en charge psychologique), le taux de guérison est presque trois fois moins important (23%) ».
Le psychiatre Michael Mithoefer, responsable de ce travail, a déclaré que 
« les résultats avec la MDMA sont bien meilleurs que tout ce que j’avais vu jusqu’à présent. Il semblerait qu’elle ait aidé les participants à assimiler leurs peurs, sans chercher à les éviter physiquement ou émotionnellement ».
Il a précisé que 
« la MDMA procure un environnement rassurant où le changement peut se produire. La drogue affecte les réseaux neuronaux de sorte que l’expérience vécue par le patient ne soit plus dominée par la peur ».
Sciences et Avenir note toutefois qu’
« avant que la drogue ne devienne médicament, elle doit encore passer deux phases d’essais cliniques, dont une étude d’efficacité face à un placebo. La FDA, qui a eu accès aux résultats de l’étude dès novembre 2016, a donné son feu vert. L’équipe prépare en ce moment des thérapeutes américains et israéliens à accomplir cette prise en charge globale hors du commun. Car l’effet de la drogue dure entre 5 et 8 heures, pendant lesquelles le patient doit être guidé à travers ses peurs et « mis à l’aise » ».
Le magazine rappelle en outre que 
« la MDMA est classée stupéfiant par l’agence antidrogue américaine (DEA), avec un « haut risque de dépendance et aucun bienfait médical avéré ». Une possible application médicale se rapproche à grands pas. Mais malgré ses promesses thérapeutiques, l’ecstasy reste mortelle ».

Date de publication : 4 Mai 2017

« Des psy pour les ados : une expérimentation lancée pour 4 ans »

L'Express La Croix

L’Express remarque : « Comment faire pour que les enfants et adolescents en souffrance psychique puissent bénéficier d’un suivi précoce ? Un décret, paru au Journal officiel, va permettre des expérimentations dans plusieurs villes et départements visant à améliorer la prise en charge des jeunes de 11 à 21 ans ».
Le magazine explique en effet que 
« les médecins traitants, les pédiatres, les médecins scolaires pourront prescrire à ces jeunes des consultations de psychologues libéraux qui seront remboursées par la Sécurité sociale, dans la limite d’un forfait de 12 séances ».
L’Express relève que 
« cette expérimentation nécessite le consentement exprès et éclairé du jeune ou des titulaires de l’autorité parentale. L’adolescent peut demander à changer de psychologue en cours d’expérimentation ».
Le magazine ajoute : 
« « Les jeunes présentant des troubles psychiatriques ou des signes de crise suicidaire sont exclus de l’expérimentation et orientés vers les soins spécialisés », précise le décret publié dimanche. Les psychologues libéraux devront adhérer à la charte de cette expérimentation prévue pour durer 4 ans. La coordination du dispositif sera assurée par la Maison des adolescents du territoire concerné ».
L’Express indique qu’
« en Ile-de-France, l’expérimentation sera menée dans les communes de Trappes et des Mureaux dans les Yvelines. Ainsi que dans celles de Garges-lès-Gonesse, Sarcelles, Goussainville et Villiers-le-Bel dans le Val-d’Oise. […] Les départements de Loire-Atlantique, du Maine-et-Loire, de la Meuse, des Vosges, des Ardennes et du Haut-Rhin participeront aussi à ces expérimentations ».
L’article rappelle qu’
« en 2014, un étude de l’Unicef avait démontré que plus d’un tiers des jeunes Français, et un adolescent de plus de 15 ans sur deux, étaient en souffrance psychologique. Le fait d’être une fille, la peur de l’échec scolaire et le harcèlement sur les réseaux sociaux augmentent les risques ».
La Croix note également, en bref, qu’
« un décret paru hier va permettre aux médecins traitants, pédiatres et médecins scolaires de prescrire aux jeunes de 11 à 21 ans en souffrance psychique des consultations de psychologues libéraux qui seront remboursées par la Sécurité sociale, dans la limite d’un forfait de 12 séances ».

Date de publication : 10 Mai 2017

« Ils ont mis en boite un cerveau parkinsonien ! »

Science et Vie

C’est ce que titre Science et Vie, qui fait savoir que « des chercheurs ont « cultivé » des réseaux de neurones de patients parkinsoniens et observé les oscillations à l’origine des tremblements physiques, avant de tester une drogue pour les atténuer. Un nouvel outil pour la recherche de traitements ».
Le magazine explique ainsi :
 « Par une manipulation à l’extrême pointe de l’ingénierie génétique, des chercheurs de l’université de Buffalo (New York) ont réussi à cultiver et reproduire dans une boite de pétri un tissu de neurones… atteints de la maladie de Parkinson ».
« Ils ont alors pu mesurer directement le phénomène d’oscillation neuronale à l’origine des tremblements physiques des malades, et mesuré l’effet positif d’un traitement contre ces oscillations à base de dopamine », 
précise l’article.
Science et Vie souligne que 
« le principal [résultat de ce travail paru dans Cell Reports] est d’avoir pu reproduire artificiellement un pseudo-cerveau parkinsonien, ce qui ouvre la voie à un tout nouvel outil « in vitro » d’étude de la maladie et de recherche de nouveaux traitements ».
« Et bien sûr, les briques de cette invention sont les fameuses cellules souches pluripotentes (CSP), qui peuvent être transformées par les chercheurs en n’importe quel type de cellule à l’aide d’une programmation par signaux chimiques (communication cellulaire) », 
poursuit le magazine.
Il explique que 
« les chercheurs ont utilisé la technique des cellules souches pluripotentes induites (CSPi), soit cette extraordinaire manipulation qui, en partant par exemple de cellules de peau d’un patient atteint de Parkinson, les fait « régresser » au stade de cellule souche puis les reprogramme pour devenir des neurones. Concrètement, les chercheurs ont produit de neurones à partir de la peau de trois patients atteints de Parkinson et de trois patients sains ».
Science et Vie constate que 
« les neurones induits des cellules de peau des patients, une trentaine cultivée durant 100 jours avant d’arriver au stade mature, ont alors montré durant 20 à 30 minutes cette tendance anormale à tirer collectivement et rythmiquement des salves d’influx, qui sont autant de bégaiements empêchant une communication efficace entre le cerveau et le corps ».
Le magazine souligne ainsi que 
« si depuis des années les neurochirurgiens ont observé et mesuré « in vivo » ce phénomène, qui émerge dans les ganglions de la base (ou noyaux gris centraux ou noyaux de la base) à cause d’une mutation génétique altérant les récepteurs de dopamine, ce système de Parkinson-en-boîte permet enfin d’affiner les mesures et d’expérimenter à tout va sans se préoccuper du risque sur un patient ».

Date de publication : 10 Mai 2017

« L’explosion des troubles chez les tout-petits surexposés aux écrans »

Le Figaro

Le Figaro fait savoir qu’« à l’heure des tablettes pour bébés et des enfants élevés au smartphone, un médecin de PMI alerte sur ces comportements «ressemblant à des symptômes autistiques» chez les enfants trop confrontés aux écrans. Son constat de terrain, partagé par d’autres professionnels de la petite enfance, fait également polémique ».
Le journal observe ainsi :
 « Ils ont l’âge des premiers babillages, du cheval à bascule, des empilements de cubes… et déjà un smartphone à la main. Dans le train, en voiture, dans les salles d’attente, plus personne ne s’étonne de ces bambins plongés dans le téléphone portable de papa ou maman, tapotant l’écran tactile avec la même dextérité qu’un adulte ».
« Comme Sofiane qui a eu sa première tablette à 18 mois. Sans elle, l’enfant refuse de se mettre à table ou bien de s’endormir, au coucher. En regardant ces petites vidéos, Sofiane a «appris» quelques mots anglais. Pour la plus grande fierté de ses parents. Mais à l’école, il n’y a pas de tablette. À son arrivée en maternelle, son institutrice s’est inquiétée car le petit garçon ne répondait pas à son prénom et regardait dans le vide. Il acceptait difficilement de rester assis à côté de ses camarades. Et sans un adulte à ses côtés pour guider ses gestes, Sofiane ne participait pas à la moindre activité », 
relève le quotidien.
Le Dr Anne-Lise Ducanda, médecin de la protection maternelle et infantile (PMI) de l’Essonne, parle d’«
 enfant-écran » : « La plupart des enfants qui me sont adressés passent au moins 6 heures par jour devant des écrans. Certains n’arrivent pas à parler, à encastrer trois cubes ou encore à tenir leur crayon ».
Le Figaro explique 
que « ce médecin, qui examine chaque année des centaines d’enfants de moins de 5 ans, notamment à la demande des crèches et des écoles maternelles, estime que le nombre de tout-petits avec un profil similaire a explosé ces 5 dernières années. Des enfants qui présentent des retards de développement, des troubles de la relation, du langage et du comportement ».
La praticienne souligne qu’
« en 2003, 35 enfants en difficulté m’étaient signalés par les écoles sur 1000 élèves de maternelle en petite et moyenne section de l’Essonne. Depuis un an et demi, on m’en a déjà signalé 210 en grande difficulté. Toutes les semaines, je suis sollicitée pour de nouveaux cas. À force d’en voir, j’ai fini par faire le lien avec leur consommation d’écrans », ajoutant que « les troubles sont plus graves qu’il y a 15 ans et disparaissent dans la majorité des cas quand les parents arrivent à “déconnecter” leurs enfants ».
Le journal rappelle en effet :
 « «Pas d’écran avant 3 ans» : le précepte est pourtant bien connu depuis la campagne lancée en 2009 par le Conseil supérieur de l’audiovisuel et régulièrement reprise. Mais à l’heure où plus de 4 Français sur 10 sont équipés de tablettes et où 65% possèdent un smartphone, la recommandation semble oubliée. Selon une enquête sur les jeunes enfants et les écrans menée par l’Association française de pédiatrie ambulatoire (Afpa) fin 2016, près d’un enfant de moins de 3 ans sur deux (47%) utilise des écrans interactifs ».
Le Dr Ducanda poursuit :
 « L’écran, c’est la tétine d’aujourd’hui. Pourquoi les parents se passeraient des écrans pour “calmer” leur enfant alors que personne ne les a mis en garde ? Ils sont rassurés, car leurs enfants ne regardent que des programmes qui leur sont destinés ou des petites applications dites “éducatives” pour apprendre les couleurs ou l’anglais. Ils s’émerveillent de leur habileté et pensent que plus tôt on initie les bébés aux outils numériques, mieux ils seront armés pour le futur ».
Le Figaro indique que 
« face à un phénomène qu’elle qualifie de «massif», elle a décidé de tirer la sonnette d’alarme en postant une vidéo sur YouTube sur les conséquences de la surexposition des plus jeunes aux outils numériques et à la télévision. Mis en ligne en mars dernier, ce film d’avertissement austère a été déjà vu plus de 21.000 fois. Si le constat n’est pas scientifique, l’expérience de terrain interpelle. Dans la foulée, de nombreux professionnels de la petite enfance l’ont contactée pour évoquer leurs propres observations ».
De son côté, Franck Ramus, directeur de recherches au CNRS au sein du laboratoire de sciences cognitives et psycholinguistiques, souligne que 
« ces constats n’ont pas la même valeur que des études épidémiologiques. Ce médecin de PMI est en contact avec une fraction de la population qui n’est pas forcément représentative et en tire des conclusions générales. Il ne faut pas oublier qu’une très forte exposition aux écrans est corrélée au niveau socio-économique des familles. Il faut aussi prendre en compte les conditions de vie, la manière dont parents et enfants interagissent. Quel est l’impact spécifique des écrans sur le développement ? C’est une question à laquelle il n’est pas si facile de répondre ».

Date de publication : 17 Mai 2017

« Burn-out : mieux comprendre l’épuisement professionnel »

Le Figaro

C’est ce que titre Le Figaro, qui indique dans son cahier « santé » que « la Haute Autorité de santé émet, à destination des médecins, de nouvelles recommandations pour mieux repérer les travailleurs en souffrance ».
Damien Mascret remarque ainsi : 
« «Sujet à débat et à controverse, le syndrome d’épuisement professionnel peut avoir des conséquences graves sur la vie des personnes et nécessite une prise en charge médicale.» C’est ainsi que la Haute Autorité de santé (HAS) explique la publication d’une «fiche mémo» destinée aux médecins pour les aider à repérer et à prendre en charge le burn-out ».
Le journaliste note que 
« la HAS adopte une définition consensuelle », l’organisme indiquant que « le syndrome d’épuisement professionnel, équivalent en français du terme anglais burn-out, se traduit par un épuisement physique, émotionnel et mental qui résulte d’un investissement prolongé dans des situations de travail exigeantes sur le plan émotionnel ».
Damien Mascret rappelle que 
« l’année dernière, l’Académie de médecine avait avoué son impuissance à définir clairement ce qu’était le burn-out, mais, dans le même avis, les sages avaient surtout insisté pour que cette souffrance au travail soit mieux étudiée et prise en charge, maladie ou pas ».
« Car si le syndrome n’est pas reconnu par les deux grandes classifications internationales des maladies mentales, la CIM de l’OMS et le DSM américain, il n’en répond pas moins à un ensemble de caractéristiques identifiables », 
souligne le journaliste.
Il ajoute que «
 l’Académie de médecine avait aussi plaidé pour que le sujet ne soit pas confiné au ministère du Travail. […] Le résultat est donc la fiche mémo publiée ce 22 mai ».
Damien Mascret évoque 
« un focus intéressant axé sur l’accompagnement du retour au travail. Un moment toujours délicat après l’arrêt de travail de plusieurs semaines qui est généralement l’un des piliers de la prise en charge ».
La HAS indique qu’
« il est recommandé d’organiser une visite de préreprise avec le médecin du travail, à l’initiative du patient, du médecin traitant ou du médecin-conseil des organismes de Sécurité sociale, à tout moment pendant l’arrêt. Celle-ci peut être répétée ».
Le journaliste continue : 
« Avant d’en arriver là, il faut bien sûr repérer le travailleur en burn-out. Manquer d’énergie pour accomplir son travail, avoir des problèmes de concentration, manquer de «disponibilité» au travail, y être facilement irritable, tout cela peut signer un épuisement émotionnel. C’est d’ailleurs ce qui explique que le burn-out soit plus fréquent chez les soignants. La HAS insiste à juste titre sur cette population chez qui fut initialement identifié le burn-out ».
La HAS observe ainsi que 
« les professionnels de santé en activité ou en formation sont exposés au risque d’épuisement professionnel, étant donné la pénibilité de leur travail, que ce soit pour des causes intrinsèques liées à la nature même de l’activité médicale (confrontation avec la souffrance et la mort, prises en charge impliquant l’entrée dans l’intimité des patients, etc.) ou des causes extrinsèques (charge et organisation du travail, etc.) ».
Damien Mascret remarque qu’il est 
« difficile d’agir sur les causes intrinsèques, mais il est dommage que les pouvoirs publics n’aient toujours pas entrepris un programme d’action sur les causes extrinsèques. Il est vrai que les ministres de la Santé qui se succèdent avenue Duquesne ont une grille de lecture essentiellement budgétaire qui laisse peu de place à l’humain ».
Le journaliste relève cependant qu’
« une initiative favorable à la santé mentale des travailleurs pourrait venir du premier gouvernement d’Emmanuel Macron. Agnès Buzyn, la nouvelle ministre des Solidarités et de la Santé, était il y a quelques jours encore à la tête de la HAS et a supervisé la recommandation qui vient de sortir ».
« Quant à la ministre du Travail, Muriel Pénicaud, elle cosignait en 2010 un rapport remis au premier ministre qui rappelait que «la santé des salariés ne s’externalise pas, c’est d’abord l’affaire des managers» », 
note Damien Mascret.

Date de publication : 22 Mai 2017

« Burn-out : les bonnes pratiques médicales »

Les Echos

Les Echos note à son tour qu’hier, « les médecins ont pu prendre connaissance des recommandations de la Haute autorité de santé (HAS) pour traiter le burn-out chez leurs patients. Le syndrome d’épuisement professionnel n’est pas reconnu comme une maladie, mais in fine ce sont les professionnels de santé qui prennent en charge ses conséquences sur la santé physique, émotionnelle et mentale ».
Le journal retient que selon la HAS,
 « l’analyse du poste et des conditions de travail est indispensable, et le médecin traitant doit parler avec le médecin du travail (avec l’accord du patient) ». Le quotidien ajoute que « la HAS énumère les facteurs de risques psycho-sociaux : intensité du travail (y compris objectifs irréalistes), confrontation à la souffrance ou à la mort, manque d’autonomie, relations dans le travail, conflit de valeurs, insécurité de l’emploi ».
Les Echos observe que 
« les préconisations de la HAS sont frappées au coin du bon sens. Elles ne sont toutefois pas inutiles, alors que 200 médecins sont poursuivis devant les instances ordinales par des entreprises, pour avoir écrit que la santé d’un salarié s’était dégradée du fait de ses conditions de travail. La HAS souligne la toxicité croissante du monde professionnel, et légitime l’intervention des médecins ».
L’instance relève ainsi que 
« l’évolution des conditions et des organisations de travail est associée à une prévalence croissante des facteurs de risque psycho-sociaux susceptibles de porter atteinte à la santé à la fois physique et mentale ».
Le Dr Claude Leicher, président de MG France, indique quant à lui : 
« On voit du burn-out régulièrement, ce sont des excès de travail ou des relations délétères, souvent chez des cadres intermédiaires ou supérieurs. On sait faire, il faut soustraire les gens à la pression ».
Le quotidien ajoute que 
« la HAS privilégie les arrêts de travail aux anti-dépresseurs ». Claude Leicher note toutefois que « le problème c’est plutôt la reconnaissance par les entreprises des facteurs d’agression ».
Les Echos relève en effet que « les victimes sont considérées comme trop faibles pour supporter la pression, alors qu’en réalité c’est souvent l’organisation qui meurtrit et qui détruit ses propres salariés ».

Date de publication : 23 Mai 2017

« Faut-il vraiment se priver de tout plaisir pour rester en bonne santé ? »

Le Point

Le Point publie un texte de Laurent Chambaud, médecin et inspecteur général des affaires sociales, directeur de l’École des hautes études en santé publique (EHESP), qui « plaide pour « une autre manière de voir l’éducation à la santé » ».
Le médecin remarque ainsi que 
« les prescriptions venant des autorités publiques pleuvent sur les individus sous forme d’interdits ou de bons comportements à adopter impérativement s’ils sont décidés à rester en bonne santé. Aussi le mot «prévention» est synonyme, dans l’esprit de beaucoup, de privation, de restriction et d’obligation ».
« On peut penser que l’accumulation des messages d’alerte finit, à la longue, par devenir contre-productive. Voire même oppressante, donc nocive pour la santé ! Plutôt que de bannir le plaisir de nos vies, ne pourrait-on pas imaginer une autre façon de préserver notre bien-être ? », 
remarque le responsable.
Laurent Chambaud observe ainsi que 
« les campagnes sont souvent alarmistes, parfois volontairement choquantes, comme les images sur les paquets de cigarettes (par exemple, le pied d’un cadavre à la morgue) ou certaines vidéos-chocs de la prévention routière. Plus rarement, elles utilisent des ressorts positifs, comme la campagne de 2014 contre les accidents de la route. Intitulée «On a tous une bonne raison de rester vivants», elle met en scène les relations entre parents et enfants – ou celles de couple – qui méritent d’être préservées ».
Le médecin constate qu’
« en plus des autorités publiques, les magazines et les sites Internet prodiguent eux-mêmes d’innombrables conseils visant à aider chacun dans sa quête d’une santé et d’une jeunesse éternelle, nouveau Graal des sociétés modernes. Ainsi, il vaudrait mieux éviter le lait, manger sans gluten, consommer des oméga 3 plutôt que des oméga 6, se tenir à distance de toute onde radio-électrique, ne pas réutiliser une bouteille en plastique pour boire. Chaque jour apporte son «conseil santé», souvent étayé par un médecin aux titres universitaires variés et, parfois, fantaisistes ».
Laurent Chambaud relève en outre que 
« des applications pour téléphone permettent d’analyser de façon «scientifique» la manière dont nous nous alimentons et corrigent notre régime. Notre manière de conduire sera bientôt analysée en temps réel. Chaque risque pourra donc être combattu à l’aide d’une application censée nous aider à adapter notre comportement ».
Le praticien souligne qu’
« il existe une autre manière de voir l’éducation à la santé, différente d’une vision moralisatrice et normalisatrice où les experts, sur la base d’études épidémiologiques, mais aussi de leurs propres valeurs, décident de ce qui est bon ou mauvais pour la population, tentant d’influer sur ses comportements pour renforcer les uns et éradiquer les autres. Cette approche différente vise, dans ses principes, à l’autonomie et au renforcement des capacités des individus, leur «empowerment» pour reprendre un terme anglais difficile à traduire ».
Laurent Chambaud explique ainsi :
 « Réinventer la prévention, c’est d’abord réintroduire la notion de plaisir dans les messages de santé publique. La récente campagne «Moi(s) sans tabac» est une bonne illustration de cette approche, car elle a joué avant tout sur l’émulation collective et le renforcement positif autour de l’engagement pris par l’ex-fumeur ».
« De nouveaux travaux de recherche seront nécessaires pour répondre à de nombreuses interrogations. Par exemple, le plaisir dans la vie est-il le préalable à des comportements favorables à la santé, ou est-ce l’inverse ? Et comment atteindre les jeunes, pour qui transgresser les règles fait partie de leur construction en tant qu’adultes ? », 
poursuit-il, estimant que « la prévention doit devenir un objet de débat et de construction collective impliquant les citoyens. Cela implique que les experts mettent à disposition de tous leurs connaissances sur un sujet, mais aussi leurs interrogations ».

Date de publication : 23 Mai 2017

« Faux médecin psychiatre pendant un an »

Le Parisien

Le Parisien fait savoir qu’« un médecin imaginaire a été mis en examen le 5 mai dernier par un juge d’instruction d’Evreux (Eure) pour exercice illégal de la médecine et usurpation de diplôme, avant d’être écroué ».
Le journal explique qu’
« embauché depuis 14 mois, ce Congolais de 31 ans a été interpellé, le matin du 3 mai à Evreux, alors qu’il assurait sa garde aux urgences psychiatriques du nouvel hôpital de Navarre, par les enquêteurs de la sûreté départementale de l’Eure ».
Le quotidien relève qu’
« en février 2016, l’imposteur est parvenu à se faire embaucher à l’hôpital sur la base d’un diplôme provenant d’une université roumaine ». Sophie Monier, présidente du comité médical d’établissement, indique que « cet homme ne s’est jamais fait remarquer. Il faut comprendre qu’il assurait des gardes de 24 heures aux urgences. Les patients lui étaient présentés pour qu’il pose un diagnostic. Et à l’issue de cette rencontre, les malades rentraient chez eux, étaient admis à l’hôpital ou orienté vers les centres médico-sociaux du département ».
La direction souligne pour sa part que 
« s’il lui est arrivé de prescrire des médicaments, cela n’a eu aucune conséquence car les équipes qui ont pris en charge les patients ont pu corriger ses erreurs ». Le Parisien note ainsi que « l’hôpital a repris les dossiers de 500 patients que le faux psychiatre a rencontrés durant 14 mois et aucune plainte n’a été formulée à ce jour ».
Le journal précise que 
« c’est la CPAM du Rhône qui a découvert le pot aux roses. Le faux médecin avait été condamné en 2014 par le tribunal correctionnel de Lyon pour exercice illégal de la profession d’infirmier, et la CPAM a découvert alors, en souhaitant récupérer l’argent de ses dommages et intérêts, que le suspect exerçait comme médecin psychiatre à Evreux. Lors de la perquisition menée à son domicile […], les enquêteurs ont mis la main sur de faux documents, de faux diplômes et de faux tampons ».
Le quotidien poursuit : 
« «C’est un véritable escroc qui cumulait son salaire de 3000 € à l’hôpital avec le RSA qu’il percevait depuis septembre 2015», assure une source proche de l’affaire. Durant sa garde à vue, le faux psychiatre a nié en bloc, arguant du fait qu’un cousin congolais aurait usurpé son identité ».

Date de publication : 30 Mai 2017

 

 

Revue de presse santé psy – avril 2017

 

03 04 2017

« Une IRM pour diagnostiquer l’autisme avant l’âge d’un an »

Le Figaro

Le Figaro fait savoir que « les premiers signes cliniques du développement de l’autisme seraient visibles par IRM avant l’âge d’un an, c’est-à-dire avant le début des symptômes comportementaux », selon une étude américaine parue dans Nature.
Le journal explique que 
« la surface et le volume du cerveau des bébés autistes auraient une taille supérieure par rapport aux enfants ayant un développement normal. Grâce à des examens par Imagerie par résonance magnétique, […] cette différence pourrait permettre de diagnostiquer l’autisme avant l’apparition des symptômes comportementaux, qui commencent à être visibles aux alentours de 2 ans ».
Le quotidien indique ainsi que
 « les 148 enfants participant à cette étude ont été répartis en deux groupes : le premier comprenait 106 enfants qui avaient un haut risque de développer un autisme, du fait d’antécédents familiaux. Dans le second groupe (contrôle), 42 enfants présentaient un faible risque familial. Chaque enfant a passé à la fois des tests IRM à 6, 12 et 24 mois, et des tests comportementaux à 24 mois ».
Le Figaro relève que
 « chez 15 enfants du 1er groupe qui ont fini par développer une forme d’autisme, les chercheurs ont observé que la surface du cerveau était significativement plus étendue entre 6 et 12 mois ».
Le quotidien ajoute qu’« 
à 24 mois, ces mêmes enfants présentaient un volume global du cerveau plus important ainsi que des symptômes comportementaux. Chez les 91 autres, la surface du cerveau n’était pas plus étendue et les enfants n’ont finalement pas développé de symptômes comportementaux. Idem pour les enfants du groupe contrôle ».
Les auteurs écrivent que 
« cela suggère qu’il y a tout d’abord une hyperexpansion de la surface corticale, qui est un événement précoce menant à la surcroissance du cerveau et à des déficits autistes émergents ».
Le Figaro ajoute que 
« les chercheurs ont essayé de voir si, grâce à des modélisations mathématiques, il était possible de calculer, à l’âge d’un an, le risque pour l’enfant de devenir autiste. Dans près de 90% des cas, ils ont réussi à prévoir, en fonction des résultats de l’IRM, du sexe de l’enfant et de ses antécédents familiaux, si le bébé allait développer une forme d’autisme ».
Les chercheurs précisent toutefois que 
« cet algorithme décrit dans ce papier, nécessitera d’être répliqué pour être considéré comme un outil clinique ».
Charles Laïdi, interne en psychiatrie, rattaché à l’Unité Inserm (U955) et membre de la fondation FondaMental, réagit :
 « Cette étude représente un espoir pour améliorer la prise en charge des jeunes patients. Elle ne se cantonne pas simplement à reproduire un diagnostic qui aurait pu être fait par une équipe de pédopsychiatrie. L’IRM pourrait permettre de prévoir beaucoup plus tôt quels enfants peuvent développer des troubles ».
Il ajoute que 
« cela pourrait permettre d’envisager des interventions thérapeutiques précoces, à un âge où le cerveau a une très grande plasticité et où les déficits sociaux de l’autisme ne se sont pas encore totalement installés ».

 

06 04 2017

« Sabrina, internée et attachée de force »

Le Parisien

Le Parisien indique sur une double page qu’« une ex-anorexique dépose un recours contre l’hôpital Paul-Guiraud de Villejuif pour «traitements inhumains». L’isolement et la contention sont encore trop répandus, s’insurge la Haute Autorité de santé ».
Le journal livre ainsi les propos de Sabrina, 36 ans : 
« «J’ai toujours la cicatrice», murmure-t-elle, le regard froncé. Son poignet gauche porte encore les marques de contention, trace indélébile de son année de psychiatrie à l’hôpital Paul-Guiraud de Villejuif (Val-de-Marne). C’était il y a dix ans. Pourtant, la jeune femme […] n’a jamais oublié ses conditions d’hospitalisation, semblables, dit-elle, à «un emprisonnement» ».
Le quotidien relève qu’
« elle vient de déposer un recours pour «traitements inhumains et dégradants» contre l’établissement devant le tribunal administratif de Melun. «Contre une forme de psychiatrie», insiste-t-elle ». Son avocat, Raphaël Mayet, déclare : « La France doit évoluer. Les taux d’isolement sont 2 à 3 fois supérieurs aux pays voisins ».
Le Parisien explique qu’«
 à l’époque, Sabrina, brillante étudiante en marketing et athlète de haut niveau, est internée sans son consentement, à 25 ans, à la demande de son père. Après un régime, elle s’est enfoncée dans la spirale de l’anorexie. Et pèse 30 kg, parfois 27 ».
« A son arrivée, en juillet 2006, à Paul-Guiraud, Sabrina partage une chambre double. Mais elle refuse de guérir, se montre ingérable. Elle ne reprend pas de poids. Le médecin remplaçant s’agace. «Il a dit pyjama et chambre d’observation d’un ton froid» », 
note le journal.
Le quotidien indique ainsi que 
« c’est l’isolement. Des infirmiers l’emmènent dans une petite pièce aux murs blancs. Un pot, un lit, rien d’autre, «comme dans les années 1950». Elle y passera un an, avec peu de sorties. Sans heure ni conscience du temps, juste avec le cliquetis de la sonde nasogastrique qui la nourrit ».
Le Parisien souligne que 
« si la jeune femme ne remet pas en cause son hospitalisation – «ma vie était en jeu» – elle fustige un rapport de force permanent. Surtout les moments où 5 infirmiers l’attachent au lit avec des sangles. La scène se répète, et dure à chaque fois «un, deux jours» ». Sabrina précise : « J’avais encore arraché ma sonde. Je me suis sentie tellement humiliée. […] On ne m’a jamais rien expliqué ».
Le journal note qu’
« au bout d’un an, Sabrina atteint les 48 kg et peut sortir. Mais la nuit, dans ses cauchemars, elle entend encore les hurlements des patients, revoit les infirmiers agressés à coups de chaises. «Les soignants souffrent aussi», concède-t-elle. Plusieurs psychothérapies la tirent enfin d’affaire », ajoutant que la jeune femme publie en mai un livre sur son expérience (« Troubles alimentaires : mieux comprendre pour mieux guérir », Ed. La Providence).
Le Parisien cite un responsable de l’hôpital psychiatrique Paul-Guiraud, qui réagit : «
 Nous ne sommes pas au courant de ce recours. Jusqu’à présent nous n’avions aucun contentieux avec cette patiente. C’est quelqu’un de très courageux ».
Le journal rappelle en outre que 
« la Haute autorité de santé (HAS) a formulé le 20 mars des recommandations pour encadrer les pratiques d’isolement et de contention dans les hôpitaux psychiatriques ».
Le Dr Cédric Grouchka explique :
 « Notre rôle, à la HAS, n’est pas de prendre position. On est là pour aider les professionnels à améliorer leurs pratiques. Mais, de toute évidence, ce cas ne correspond pas à nos recommandations. En France, 400.000 personnes sont hospitalisées chaque année dans des établissements et services psychiatriques. On estime que 25.000 à 28.000 personnes sont concernées par les mesures d’isolement, soit une hausse de 27% en 5 ans. C’est trop ».
Concernant la contention, le médecin remarque : 
« On a quelques études parcellaires mais on ne sait rien de précis. On manque de données. Des signaux montrent toutefois que cette pratique est également en augmentation. Il faut absolument limiter ces mesures. D’ailleurs, les professionnels de santé eux-mêmes nous disent parfois qu’ils sont démunis ».
Le Dr Grouchka explique : 
« On donne des repères concrets même s’il s’agit d’un sujet difficile qui concerne à la fois le respect des libertés individuelles, la dignité et la sécurité des personnes : pas plus de 12 heures d’affilée pour l’isolement, 6 heures pour la contention, avec toujours une explication donnée au patient, une prescription et des visites médicales. Ces mesures doivent être appliquées uniquement aux malades hospitalisés sans consentement et en dernier recours ».
Il ajoute qu’
« en aucun cas le manque de personnel ne peut être un prétexte pour priver quelqu’un de liberté. Il faut limiter les abus, les différences des méthodes utilisées. L’isolement et la contention sont des mesures de soin, de thérapie, qu’on applique uniquement lorsque les professionnels ont tout essayé. Uniquement si le patient a un épisode de violence et qu’il présente un danger immédiat grave. Je ne dis pas qu’il n’y a pas de problème : une baisse des effectifs, un manque de place dans les locaux… On peut en avoir conscience, mais c’est aux pouvoirs publics d’agir ».
Dans un autre entretien, un infirmier psychiatrique observe que 
« l’isolement et la contention ne sont pas une punition mais un soin. On utilise parfois ces pratiques en prévention. Mais on a souvent la main lourde ».
« Avant, on pouvait être 10-15 pour maîtriser un seul homme, désormais, on doit chercher des renforts dans tous les services même pour donner un repas. Nous sommes aussi moins bien formés depuis la suppression du statut d’infirmier psychiatrique en 1992. On travaille parfois la peur au ventre, certains collègues se plaignent de patients ingérables. Les médecins choisissent alors de les mettre à l’isolement pour être tranquilles », 
ajoute-t-il.

 

« Sous-diagnostiquée, la dépression est aussi sous-traitée »

Le Figaro

Martine Lochouarn se penche dans Le Figaro sur la dépression, « une des maladies les plus fréquentes, au nom si banalisé qu’on oublie parfois ce qu’il signifie vraiment ».
La journaliste souligne qu’
« en France, une personne sur dix souffre au cours de sa vie d’un épisode dépressif caractérisé – une dépression vraie – qui peut être unique ou récidiver. Et environ 30% des patients en médecine générale présentent à un moment un ou plusieurs symptômes dépressifs : ceux cités, mais aussi fatigue matinale, troubles du sommeil, troubles alimentaires, sentiment de culpabilité, difficulté à se concentrer, idées noires… ».
Le Pr Pierre-Michel Llorca, psychiatre (CHU Clermont-Ferrand), explique que 
« pour le médecin, parmi les symptômes de la dépression, deux ont une sensibilité et une spécificité telles que leur présence continue pendant plus de 15 jours suffit à repérer de façon fiable une authentique dépression : l’humeur dépressive, c’est-à-dire la tristesse que rien n’arrive à distraire, et l’anhédonie, la perte de la capacité à éprouver du plaisir avec ce que l’on aime faire en temps normal ».
Le Pr Christophe Lançon, psychiatre (hôpital Sainte-Marguerite, Marseille), indique pour sa part qu’
« il est important de consulter alors son médecin en raison des conséquences possibles de la dépression. On sait qu’un suicide sur deux survient chez quelqu’un qui fait ou a fait une dépression. Même si la dépression n’est pas directement responsable du suicide, elle est un facteur de risque important qu’on peut réduire en la soignant ».
Martine Lochouarn souligne en outre que 
« des facteurs de vulnérabilité au suicide permettent de repérer un risque accru de passage à l’acte », le Pr Philippe Courtet, psychiatre au CHU de Montpellier, indiquant : « Une tentative de suicide antérieure ou des antécédents familiaux de suicide, la maltraitance précoce augmentent ce risque et doivent être recherchés. Plus le risque est imminent et le soutien de l’entourage faible, plus le médecin aura tendance à hospitaliser ».
La journaliste remarque ainsi que 
« mieux former les médecins généralistes au diagnostic, à l’évaluation de la gravité et au traitement de la dépression est efficace dans la prévention du suicide ». Elle constate que « la dépression reste cependant très sous-diagnostiquée, et pas uniquement en médecine générale ».
Le Pr Llorca explique que 
« dans des maladies inflammatoires comme la sclérose en plaques ou les rhumatismes, la dépression, beaucoup plus fréquente, semble favorisée par l’inflammation chronique. Un événement de vie grave comme un infarctus peut déclencher une dépression qui est un facteur de moins bon pronostic d’évolution de l’infarctus. Des cardiologues américains prescrivent d’ailleurs à titre préventif des antidépresseurs après un infarctus. […] Il faudrait systématiser la détection de la dépression dans ces pathologies graves ».
Martine Lochouarn ajoute que 
« la dépression est aussi sous-traitée. Si l’intensité de la dépression le justifie, le médecin peut prescrire un antidépresseur choisi en priorité parmi ceux qui ont le moins d’effets secondaires notamment comme les inhibiteurs de recapture de la sérotonine. Mais il faut suivre de près les malades en début de traitement, et commencer à faibles doses pour réduire ces effets secondaires ».
Le Pr Llorca souligne qu’
« il n’y a pas d’outil pour prédire si un patient va mieux répondre à tel ou tel antidépresseur et le choix reste assez empirique. Souvent, la dose ou la durée de prescription sont insuffisantes. […] Il est irréaliste de demander à un patient d’attendre 4 à 6 semaines avant une amélioration. Il faudrait pouvoir réévaluer le traitement après 3 ou 4 jours pour mieux adapter les doses ».

Date de publication : 7 Avril 2017

« Mémoire : le cerveau livre ses secrets »

Les Echos

Paul Molga remarque dans Les Echos : « Elon Musk prendra-t-il de vitesse les chercheurs en neurosciences comme il l’a fait dans le transport et l’aérospatial ? Sa nouvelle société Neurolink y compte bien : d’ici à 5 ans, estime le milliardaire fantasque, sa nouvelle équipe sera capable de connecter les neurones humains à de l’intelligence artificielle pour limiter les symptômes de maladies neuro-dégénératives et fournir à une nouvelle génération d’hommes augmentés de meilleures performances intellectuelles et des capacités de mémorisation accrues ».
Le journaliste explique que 
« la start-up a recruté plusieurs experts, notamment dans le domaine des électrodes flexibles, qui doivent plancher sur les «dentelles de neurones» imaginés par l’auteur de science-fiction Iain Banks. Il y a un peu moins de 2 ans, une équipe de chimistes conduite par le Pr Charles Lieber de l’université Harvard a confirmé la faisabilité de cette maille électronique ».
Paul Molga indique que 
« le dispositif expérimental submicronique qu’ils décrivent dans Nature Nanotechnology – une sorte de filet de pêche lancé sur le cortex – a été directement injecté dans le cerveau de souris et colonisé par les cellules neuronales. Celles-ci ont ainsi formé de nouvelles connexions qu’il a été possible d’activer par un dispositif externe auquel le système interne était relié ».
Le journaliste note qu’
« appliquées au cerveau humain, ces interfaces ne rendraient pas plus intelligent, mais elles pourraient permettre par exemple de sauvegarder nos souvenirs sur un disque dur externe, imaginent les chercheurs ».
Paul Molga fait savoir que 
« l’agence américaine de recherche pour l’armée, la Darpa (Defense Advanced Research Projects Agency), a, elle aussi, mesuré l’avantage procuré par l’implantation d’électrodes dans plusieurs centres de la mémoire à l’occasion d’un programme malicieusement baptisé « RAM », pour « restauration active memory » (restauration active de la mémoire) ».
Le journaliste explique que 
« 12 volontaires ont participé à cette expérience et les résultats indiquent qu’il a été possible de « lire » les processus neuronaux impliqués dans la formation d’un souvenir, et même d’améliorer l’acte de réminiscence en envoyant des stimulations électriques à des groupes spécifiques de neurones au moment de la mémorisation ».
« L’étape suivante doit permettre à la Darpa de tester l’apprentissage de nouvelles compétences à partir de l’enregistrement de signaux de l’activité cérébrale, comme Neo apprenant le kung-fu en quelques minutes dans le film « Matrix », grâce à un programme chargé dans son cerveau », 
relève Paul Molga.
Il souligne qu’
« on est cependant encore loin de ce scénario. Car les scientifiques commencent à peine à comprendre comment fonctionne la mécanique des souvenirs ». Le journaliste indique qu’« un pas crucial a été franchi par des chercheurs des universités de Leicester et de Californie. Dans une étude publiée par la revue Neuron, ils décrivent comment ils sont parvenus à détecter l’activité de certains neurones au moment de la mémorisation. […] Conclusion des chercheurs : non seulement le processus de mémorisation est quasi instantané, mais les capacités de stockage du cerveau sont énormes ».

Date de publication : 10 Avril 2017

« Surdité : quand le cerveau oublie sa capacité d’écoute »

Le Figaro

Le Figaro observe que « devenir sourd à l’âge adulte est un handicap majeur. Se détourner de l’oral pour se concentrer sur l’écrit l’aggrave ».
Le journal indique qu’
« une étude publiée dans Nature Communications montre comment les connexions du cerveau délaissent petit à petit le décryptage du message de parole délivré par oral, en faveur de la lecture. Et comment, dans ce cas, la pose d’une prothèse électronique (un implant cochléaire) pour aider les patients à réentendre peut avoir une efficacité décevante ».
Le Figaro explique ainsi que 
« ces implants […] sont désormais fréquemment proposés aux adultes concernés. Et la technique s’est petit à petit améliorée. Mais cet usage de plus en plus répandu a fait apparaître un taux d’échec de 5 à 10%. Pourquoi ? C’est ce que Diane Lazard, chirurgienne ORL à l’Institut Vernes à Paris, et Anne-Lise Giraud, neuroscientifique à la faculté de médecine de l’université de Genève, ont cherché à expliquer ».
Le quotidien remarque que les deux spécialistes ont 
« mis au point […] un test s’appuyant sur l’appariement, dans une liste écrite, de couples de mots rimant entre eux. Pour les identifier, il fallait donc que les patients fassent appel à leur mémoire des sons. «Pour certains mots, nous avons même modifié l’orthographe afin de rendre la tâche phonologique plus difficile», explique Diane Lazard, qui donne comme exemple les mots «Afrikenne» et «Meccicaine» ».
Le Figaro précise qu’
« ont été testées 18 personnes sourdes, dont 11 faisaient parallèlement l’objet d’un IRM pour suivre les réseaux du cerveau et 17 autres servaient de groupe témoin. […] Les deux scientifiques se sont alors rendu compte que certaines personnes sourdes exécutaient les tâches plus vite et avec le même succès que les personnes «entendantes». Mais, paradoxalement, cela n’était pas très bon signe. Ces super-lecteurs faisaient en effet partie de ceux chez qui les implants cochléaires fonctionnaient mal ».
Le journal relève ainsi que 
« chez ces personnes-là, le cerveau s’est restructuré autour de la lecture au détriment de la compréhension orale, ce qui, au final, devient un handicap ». Anne-Lise Giraud souligne que « le cerveau, ce sont des territoires en compétition. Si certains d’entre eux sont moins stimulés, les adjacents vont s’emparer de l’espace libéré ».
Le Figaro note que 
« l’important, selon les chercheuses, est donc, autant que faire se peut, d’apprendre à lire sur les lèvres au fur et à mesure que la surdité gagne «ou de favoriser tout ce qui permet d’entretenir la mémoire auditive avec les sons environnementaux, tels que les bruits de portes, les alertes, les sons paralinguistiques… afin d’entretenir les circuits», commente Diane Lazard ».
« Reste à savoir, pour ceux chez qui les implants ne fonctionnent pas, si la situation est réversible. […] Le sujet d’une prochaine étude, sachant que 2% de la population devient sourde profonde à l’âge adulte », 
observe le journal.

Date de publication : 12 Avril 2017

« Les médicaments anti-Alzheimer vont continuer à être remboursés »

La Croix

Pierre Bienvault note en effet dans La Croix que « Marisol Touraine confirme sa volonté de ne pas toucher, du moins dans l’immédiat, à ces médicaments pourtant jugés insuffisants par la Haute autorité de santé (HAS). Le ministère de la Santé précise dans [un] communiqué que leur déremboursement peut «entraîner une perte de chance pour les patients» ».
Le journaliste relève que 
« cela fait plusieurs années que les médicaments contre la maladie d’Alzheimer suscitent un débat dans le monde la santé. Globalement, les généralistes voient plutôt d’un mauvais œil la prescription de ces molécules qui, estiment-ils, ne servent pas à grand-chose et ne sont pas dénués d’effets secondaires ».
« Mais les médecins spécialistes, en particulier les neurologues et les gériatres, sont eux plutôt favorables à la délivrance de ces traitements estimant qu’ils peuvent apporter un bénéfice à certains patients, tout en les inscrivant dans une prise en charge globale », 
explique Pierre Bienvault.
Il rappelle en outre qu’«
 en octobre 2016, la HAS a jugé que ces médicaments avaient un «intérêt médical insuffisant». Ce qui, en principe, aurait dû conduire Marisol Touraine à prononcer leur déremboursement. Mais la ministre a d’abord annoncé que, dans l’immédiat, ces produits allaient continuer à être remboursés ».
Elle avait ainsi déclaré : «
 Je veux mettre en place un protocole de soins élaboré par les scientifiques en lien avec les associations ».
Pierre Bienvault ajoute que 
« la ministre a demandé un rapport à Michel Clanet, professeur de neurologie au CHU de Toulouse et président du comité de suivi du Plan maladies neuro-dégénératives 2014-2019. Et ce rapport ne plaide pas vraiment pour la fin de la prise en charge de ces molécules par l’assurance-maladie ».
Le texte indique notamment que 
« le déremboursement de ces médicaments sera probablement à l’origine d’une perte de chance pour certains patients, en particulier ceux qui sont atteints d’une démence à corps de Lewy avec troubles comportementaux ».
Le journaliste note que 
« selon ce document, si le déremboursement devait malgré tout être instauré, l’économie potentielle pour la «Sécu» serait de 90 millions d’euros. Un chiffre estimé à partir des ventes réalisées en 2015. Au passage, le rapport note que ces médicaments sont un peu en perte de vitesse. En 2015, ils étaient prescrits à 26% des patients ayant une maladie d’Alzheimer ou des syndromes apparentés contre 31% deux ans plus tôt ».
Pierre Bienvault explique qu’
« en s’appuyant sur le rapport, Marisol Touraine annonce certaines mesures pour mieux accompagner les malades. À partir du 1er novembre seront mises en place des consultations de médecine générale pour informer les patients et définir un traitement face à une maladie neurodégénérative. Les médecins toucheront 60 € pour ces consultations ».
Le ministère fait ainsi savoir qu’
« à cette même date, les médecins généralistes pourront réaliser jusqu’à trois « visites longues » annuelles au domicile des personnes souffrant de la maladie d’Alzheimer à un tarif de 70 € ».
« Tout en précisant que ce n’est qu’au terme de la mise en œuvre de ces mesures que la question du maintien ou non du remboursement des médicaments «pourra se poser». Bref aux calendes grecques », 
observe Pierre Bienvault.
La Croix livre en outre la réaction du Dr Claude Leicher, président du syndicat de généralistes MG-France, qui déclare entre autres que 
« ces médicaments n’ont jamais fait la preuve de leur efficacité et ils ont des effets secondaires qui ne sont pas anodins, notamment sur le plan cardiovasculaire. Et je pense que Marisol Touraine prend une grosse responsabilité en ne suivant pas la HAS sur ce dossier ».
« Cette responsabilité est aussi celle des médecins qui continuent à prescrire ces molécules. Un jour, on pourra très bien avoir un patient qui va décéder d’un problème cardiovasculaire. Et personne ne pourra dire que le risque n’était pas connu », 
observe le praticien.

Date de publication : 13 Avril 2017

« Suicide : des mesures adaptées pour améliorer sa prévention »

Le Point

Anne Jeanblanc constate dans Le Point que « chaque année, en France, 10.000 personnes mettent fin à leur jour et près de 200.000 autres commettent une tentative de suicide (TS), selon l’Observatoire national du suicide. Et environ 3% de ces individus sont des récidivistes. Cette proportion est l’une des plus élevées en Europe ».
La journaliste fait savoir que «
 pour tenter de mieux cerner le profil socio-démographique et clinique des patients admis aux urgences après un tel geste, les équipes du groupement hospitalier Paris Psychiatrie & Neurosciences (17e et 18e arrondissement) et du service des urgences de l’hôpital Bichat-Claude Bernard (AP-HP) ont réalisé une étude dont les résultats viennent d’être publiés dans la revue Psychiatry Research ».
Anne Jeanblanc observe en effet qu’
« environ 80% des personnes ayant commis une tentative de suicide sont vues aux urgences. Et pourtant, aucun travail n’avait été mené jusqu’à présent au sein d’un tel service parisien ».
La journaliste relève que 
« les chercheurs ont distingué deux groupes de patients parmi les 168 volontaires inclus (dont deux tiers de femmes). On trouve, d’une part, les récidivistes (51%), qui ont été comparés aux primo-suicidants, et, d’autre part, les personnes bien décidées à mourir (36%) qui ont été comparées à celles désireuses de lancer un appel à l’aide, de témoigner un besoin de soins, de repos, de mise à distance ou d’adresser un message à leur entourage ».
Elle indique que 
« les auteurs n’ont pas trouvé d’association entre la récidive et la volonté de mourir. Ils suggèrent même que ces deux groupes de patients pourraient être traités différemment ».
Anne Jeanblanc note que 
« sans surprise, les récidivistes sont plus nombreux que les «primo-suicidants» à avoir déjà bénéficié d’une prise en charge psychiatrique ou psychologique au cours des six derniers mois et d’une hospitalisation en psychiatrie ».
« Les patients désireux de mettre fin à leurs jours rapportaient plus d’idées suicidaires au cours du mois précédant le passage à l’acte. Après leur séjour aux urgences, ils étaient plus souvent hospitalisés en psychiatrie que suivis en ambulatoire », 
continue la journaliste.
Elle ajoute que «
 les auteurs précisent que ces résultats demandent à être répliqués de manière plus large, «mais qu’ils témoignent d’ores et déjà de la nécessité de ne pas considérer les patients suicidants comme un groupe homogène, tant dans les études épidémiologiques que dans la mise en place de stratégies de prévention» ».
Concernant ce dernier point, Anne Jeanblanc évoque 
« le dispositif VigilanS, destiné aux patients des Hauts-de-France ayant déjà été hospitalisés pour une TS, [qui] a permis d’éviter près de 10% de décès. C’est ce qu’a annoncé début mars la Fédération régionale de recherche en santé mentale ».
La journaliste explique qu’«
 il s’agit d’une veille post-hospitalière pendant au moins six mois. Après un passage à l’acte, les services qui ont pris en charge le patient en urgence signalent sa sortie au dispositif VigilanS et lui remettent une «carte ressource» sur laquelle figure un numéro d’appel d’urgence gratuit. Le médecin traitant et/ou le psychiatre référent du patient en sont informés. Les personnes sont ensuite recontactées selon différentes modalités, par téléphone, SMS ou «cartes postales» ».
« Si au bout de six mois, la situation est toujours difficile, une nouvelle veille de six mois est mise en place. Selon les chiffres disponibles, qui recensent 39% des décès par suicide dans le Nord-Pas-de-Calais, les spécialistes notent une diminution de 29 décès par an entre la période 2012-2014 et 2015-2016 », 
relève Anne Jeanblanc.

Date de publication : 14 Avril 2017

« Comment éviter de mettre un temps fou à se réveiller ? »

Science et Vie

C’est la question que pose Science et Vie, qui répond : « Simple : il faut se réveiller au cours d’une phase de sommeil léger. C’est-à-dire en fin ou en tout début de cycle de sommeil, car à ce moment-là, le corps est dans un état proche de la veille. Sachant que chaque cycle dure entre une heure trente et deux heures, le calcul est assez vite fait ».
Le magazine note toutefois qu’il 
« reste à surmonter ce que les spécialistes appellent l’inertie du sommeil. Soit la période de réactivation de l’organisme. Un temps de chauffe, en quelque sorte, qui peut être très bref chez certains, ou durer jusqu’à… 45 minutes chez d’autres ».
Science et Vie précise que 
« cette période de latence peut néanmoins être raccourcie en s’exposant, dès l’éveil, à la lumière du jour ou à une lumière artificielle assez intense pour re-synchroniser l’horloge biologique. D’ailleurs, il existe aussi des simulateurs d’aube, sortes de réveil par la lumière, qui favorisent ce phénomène ».
Le magazine précise en outre, si besoin était, que 
« pour parachever le réveil, la consommation de caféine ou de théine, ainsi qu’un apport alimentaire en glucides, énergétiques, sont les bienvenus ».

Date de publication : 14 Avril 2017

« De meilleures conditions de fin de vie »

La Croix

Dans le cadre des « enjeux de la présidentielle », La Croix rappelle que « le «mal-mourir» n’a pas disparu en France, alors que plusieurs textes salués pour leur pertinence ont été votés depuis 1999. Au-delà de la loi, l’enjeu est d’élargir l’accès aux soins palliatifs, notamment à domicile ».
Marine Lamoureux remarque ainsi : «
 Apaiser. Ainsi pourrait-on résumer l’enjeu du prochain quinquennat en matière de fin de vie. Apaiser les craintes des Français qui abordent le crépuscule de leur vie et veulent voir respectées leurs volontés ; apaiser les personnes atteintes de maladies incurables, qui ne veulent connaître ni souffrances, ni acharnement ; et bien sûr, apaiser les proches qui les accompagnent et envisagent aussi leur propre mort ».
La journaliste observe que 
« pour relever ce défi, le futur chef de l’État pourra s’appuyer sur une nouvelle loi, votée en février 2016 après 4 ans de réflexion et un travail transpartisan mené par deux députés de bords différents – le socialiste Alain Claeys et le républicain Jean Leonetti ».
« Un texte qui vise à rassurer en renforçant les droits des malades : il rend les directives anticipées contraignantes, afin d’être sûr que le médecin les appliquera le moment venu, et crée un droit à la sédation «profonde et continue jusqu’au décès» à certaines conditions, lorsque le patient est en phase terminale », 
poursuit Marine Lamoureux.
Elle souligne que «
 la loi ne suffira pas, à elle seule, à améliorer les conditions de fin de vie des Français », et cite Jean Leonetti : « Avec Alain Claeys, nous l’avons dit dès le départ : pour que ce texte ne soit pas vain, les pouvoirs publics devront agir dans deux directions : porter la loi, c’est-à-dire informer largement les citoyens de son contenu, et développer les soins palliatifs ».
Marine Lamoureux note donc que 
« deux campagnes d’information ont été lancées ces derniers mois, l’une à destination des professionnels de santé, l’autre du grand public autour du thème : «La fin de vie, et si on en parlait ?» ; quant au plan national de développement des soins palliatifs, interrompu en 2012, il a été réactivé par Marisol Touraine, la ministre de la Santé, pour la période 2015-2018 et doté de 190 millions d’euros. À charge pour la nouvelle présidence de poursuivre l’effort ».
La journaliste observe que 
« les besoins sont réels. Dans un rapport de 2015, la Cour des comptes jugeait «l’accès aux soins palliatifs encore très insuffisant» alors qu’en vertu de la loi du 24 juin 1999, «toute personne malade dont l’état le requiert» y a droit. Sans pouvoir fournir de chiffres globaux, – alors inexistants –, la Cour signalait ainsi qu’en 2009, un tiers seulement des patients décédés à l’hôpital en court séjour avaient bénéficié des soins palliatifs auxquels ils avaient droit ».
Marine Lamoureux relève en outre que «
 la plupart des candidats à la présidentielle promettent de mettre l’accent sur les soins palliatifs, à l’instar de François Fillon, de Benoît Hamon, de Marine Le Pen ou encore de Jean-Luc Mélenchon. Ces derniers, en revanche, se déchirent sur la nécessité ou non de légaliser l’euthanasie ».

Date de publication : 19 Avril 2017

« Comment nos ancêtres autistes ont joué un rôle clé dans l’évolution »

Le Point

Le Point publie un article de Penny Spikins, archéologue à l’université de York (Royaume-Uni), qui remarque que « dire d’une personne qu’elle est autiste, c’est aussi évoquer ses dons particuliers, ses compétences exceptionnelles : une mémoire phénoménale, un don artistique, des capacités mathématiques extraordinaires, une capacité surprenante à distinguer les détails… ».
« Car en dépit de toutes les histoires alarmistes évoquant une «épidémie d’autisme», les personnes touchées par l’une ou l’autre caractéristique du spectre autistique sont aussi des personnes qui apportent quantité de qualités et de compétences – à la fois techniques et sociales – au travail et ailleurs », 
observe la spécialiste.
Penny Spikins note en outre que 
« nous savons grâce à la recherche génétique que l’autisme et les traits autistiques font partie de la nature humaine depuis très longtemps. Des études prouvent que certains gènes clés liés à l’autisme font partie de l’héritage génétique qui nous vient des singes, avant la «séparation» qui nous a mis sur le chemin de l’espèce humaine. D’autres gènes liés à l’autisme sont plus récents en termes d’évolution – bien qu’ils aient tout de même plus de 100.000 ans ».
L’archéologue remarque que 
« la recherche démontre également que l’autisme – dans la plupart des cas – est hautement héréditaire. Bien qu’un tiers des cas d’autisme puisse se rapporter à une apparence d’«erreurs génétiques» ou de mutations génétiques spontanées, il arrive fréquemment qu’une même famille soit concernée par plusieurs cas d’autisme. Et pour beaucoup de ces familles, cette particularité présente plutôt des avantages ».
Penny Spikins écrit ainsi que 
« nos ancêtres autistes ont joué un rôle déterminant dans les groupes sociaux au fil de l’évolution humaine, grâce à leurs talents exceptionnels et à leurs compétences particulières ».
Elle poursuit : 
« Il y a plusieurs milliers d’années, les personnes atteintes de traits autistiques étaient non seulement bien intégrées dans la société, mais elles étaient aussi très respectées. Beaucoup d’autistes sont dotés d’une mémoire exceptionnelle, d’une perception plus fine en termes de vision, de goût et d’odorat et, dans certains contextes, d’une meilleure compréhension de la nature, par exemple en ce qui concerne le comportement animal ».
« Comme leurs qualités, à cette époque, pouvaient s’exprimer au sein de la communauté, ces spécialistes ont pu prendre leur place. Et il est fort probable qu’ils sont devenus des ressources vitales pour la survie du groupe », 
observe la spécialiste.
L’archéologue remarque que des 
« preuves de cette spécialisation associée à des traits autistes nous viennent de l’art pariétal, proche des créations actuelles de certains artistes autistes de talent. C’est le cas des peintures de la grotte Chauvet, dans le sud de la France, qui comptent parmi les peintures figuratives de ce type les mieux préservées ».
« Ces peintures sont particulièrement réalistes et démontrent des qualités de mémoire remarquables, une grande minutie et aussi une tendance à s’attacher aux détails d’une scène plutôt qu’à la considérer dans son ensemble. Autant de marqueurs des traits autistiques que l’on retrouve chez de grands artistes qui ne sont pas autistes, mais qui sont plus répandus encore chez les grands artistes autistes », 
continue Penny Spikins.
Elle ajoute :
 « Malheureusement, malgré la foule de preuves disponibles, l’archéologie et l’histoire des origines de l’homme ont mis du temps à prendre en compte cette réalité. La diversité des personnalités ne fait jamais partie du tableau, quand nous reconstituons les débuts de l’histoire de l’humanité. […] Étant donné l’état de nos connaissances, il est temps de reconnaître ce que l’autisme a apporté aux origines de l’humanité ».

Date de publication : 20 Avril 2017

 

 

Revue de presse santé psy – mars 2017

02 03 2017

« La cocaïne aide les sportifs à restreindre le champ de leur pensée »

Libération

 

Libération observe que « l’arrestation le week-end dernier de deux rugbymen évoluant dans le Top 14 pour détention et achat de cocaïne rappelle l’importance de la consommation de drogues dans le sport pro », et livre un entretien avec le Dr William Lowenstein, président de SOS Addictions, qui « explique les tenants de ces pratiques et la manière d’y répondre ».
Le Dr Lowenstein souligne ainsi que 
« contrairement à un mythe, les sportifs ne sont pas protégés et ils sont peut-être même plus vulnérables que d’autres populations. […] Les adolescents consomment du cannabis parce que cette substance répond à leur cerveau d’adolescent, par exemple en atténuant certains troubles du sommeil. De même, en tant que neuro-excitant, la cocaïne répond à un cerveau de sportif, car elle lui donne l’illusion qu’il est champion du monde, voire de la galaxie. Il est le meilleur, il bouffe les autres et son règne n’a pas de fin… ».
Le médecin précise que 
« l’effet est dopant, mais ce n’est pas l’usage recherché. […] C’est plutôt une question de mode de vie… La molécule de la cocaïne présente une durée de vie trop courte. Imagine-t-on un tennisman s’absenter tous les quarts d’heure pour se recharger en cocaïne ? Pas vraiment… Par ailleurs, la molécule est trop facilement détectable au contrôle antidopage ».
Le Dr Lowenstein ajoute qu’
« en rendant le cerveau hyper instinctif et hyper réactif, la cocaïne aide les sportifs à restreindre le champ de leur pensée. Ce qui accompagne leurs nombreuses obsessions : la répétition du geste, le nombre parfait de calories dans l’alimentation, les dates de compétition, les secondes et millisecondes… La cocaïne soutient le mythe du «toujours plus» ».
Il indique en outre que 
« la proportion de sportifs malades d’addictions est assez élevée, si on s’en réfère à une étude que nous avons menée en 1999, commanditée par le ministère de la Jeunesse et des Sports, qui visait à connaître les conduites à risques des jeunes en milieu sportif. Nous avions recueilli 1111 réponses chez des sujets dépendants à l’alcool, à l’héroïne, à la cocaïne et traités par des centres spécialisés. 13,9% des sujets interrogés pratiquaient du sport au moins 2 heures par semaine et 7,4% ont été inscrits dans des sections sport-études ».

03 03 2017

 

« Humiliation, exploitation… le calvaire des étudiants à l’hôpital »

Le Monde

 

Le Monde note à son tour qu’« une centaine d’élèves infirmiers, aides-soignants ou internes en médecine dénoncent dans un livre les «violences gratuites» infligées par leur hiérarchie ».
Le journal relève ainsi 
: « Humiliation, déshumanisation, exploitation… La formation des soignants à l’hôpital peut parfois ressembler à une «descente aux enfers». C’est cette maltraitance au cœur d’un lieu pourtant consacré aux soins qu’ont accepté de raconter une centaine d’élèves infirmiers, aides-soignants ou internes en médecine dans Omerta à l’hôpital (éd. Michalon), de Valérie Auslender, médecin généraliste attachée à Sciences Po », indique Le Monde.
Le quotidien explique que 
« de façon anonyme, tous exposent la façon dont ils ont pu se voir interdire d’aller aux toilettes, de s’asseoir ou de déjeuner, comment ils ont été victimes de harcèlement moral, d’abus de pouvoir, de violences verbales ou physiques, ou encore de sexisme ».
Le Monde cite ainsi cet ouvrage :
 « «Les violences en stage, on n’en parle même plus après quelques années, ça fait partie du tout, du pack “études de médecine” et de toutes les épreuves que ça comprend», témoigne une interne en médecine, qui dénonce les «violences gratuites» exercées par la hiérarchie. […] Un médecin généraliste se souvient de l’un de ses stages d’internat comme d’un «milieu de travail hostile», où il avait «peur et dégoût» à se rendre le matin ».
Le quotidien précise que 
« tous les étudiants en santé n’ont pas été confrontés à de telles situations de souffrance, aiguës et destructrices. […] Mais dans le secteur, l’existence de telles situations – même minoritaires – ne semble étonner personne ».
Valérie Auslender souligne ainsi que 
« ces témoignages ne peuvent avoir de valeur généralisatrice, car ces violences n’ont pour l’instant jamais fait l’objet de véritables enquêtes chiffrées d’envergure mais ils sont symptomatiques de la souffrance des soignants due à la dégradation de leurs conditions de travail ».
Le Monde relève néanmoins qu’
« en 2015, plus de 85% des étudiants infirmiers qualifiaient de «violentes» les relations avec les équipes encadrantes, rappelle Clément Gautier, président de la Fédération nationale des étudiants en soins infirmiers, syndicat qui avait mené ce sondage auprès de 3500 étudiants infirmiers. En cause, selon lui, un «manque de formation des tuteurs de stage dans les hôpitaux», qui est venu s’ajouter à des conditions de travail déjà dégradées ».
Le journal note que 
« la parole est plus retenue du côté des directeurs d’institut de formation en soins infirmiers et pour les aides-soignants dont sont issus ces étudiants ». Florence Girard, directrice de l’établissement d’Ussel (Corrèze) et présidente de l’Association nationale des directeurs d’école paramédicale, déclare que « ces situations n’arrivent pas si souvent que cela ».
« Reste qu’il n’est pas toujours facile pour l’étudiant de témoigner quand les équipes encadrantes doivent valider, à la fin du stage, les compétences acquises… », 
observe Le Monde, qui remarque que « la situation des étudiants en médecine n’est pas plus enviable ».
Olivier Le Pennetier, président de l’Intersyndicat national des internes, indique ainsi que 
« l’internat repose beaucoup sur le compagnonnage et le donnant-donnant. Ceux qui peuvent exercer ces pressions psychologiques sont aussi ceux qui vont leur apprendre leur métier ».
Le Monde observe qu’
« ayant eux-mêmes connu ces très fortes charges de travail lorsqu’ils étaient internes, certains chefs de service reconnaissent parfois sous-évaluer le phénomène ». Didier Samuel, chef du service d’hépatologie à l’hôpital Paul-Brousse et doyen de la faculté de médecine de Paris-Sud, remarque que « nous avons connu des services avec des patrons tout-puissants qui se comportaient comme Dieu sur Terre, une charge de travail monumentale et des horaires déments ».
Le journal rappelle en outre qu’
« une enquête sur l’état de santé des étudiants et jeunes médecins publiée par le Conseil national de l’Ordre des médecins, en juin 2016, a en partie permis de révéler l’ampleur du problème côté internes. Alors que leur temps de travail à l’hôpital est désormais théoriquement plafonné à 48 heures par semaine, plus de la moitié (56%) des 4000 internes ayant répondu au questionnaire disait dépasser ce plafond hebdomadaire. Près d’un quart (23,5%) d’entre eux jugeait […] leur état de santé mauvais ou moyen, et 14% reconnaissaient avoir déjà eu des pensées suicidaires ».
Le Dr Rémi Salomon, de la commission médicale d’établissement de l’AP-HP, souligne toutefois : 
« La bonne nouvelle, c’est que l’on parle plus qu’avant de la qualité de vie au travail ». Le Monde ajoute que « parmi les pistes d’amélioration envisagées, il estime qu’«il faudrait que les chefs de service aient une formation au management au moment de leur nomination» ».
« Une formation qui figure au programme de la «stratégie nationale d’amélioration de la qualité de vie au travail» à l’hôpital annoncée par la ministre de la Santé, Marisol Touraine, en décembre 2016. Un plan qui pourrait vite montrer ses limites au regard de l’impact des économies demandées chaque année au secteur », 
conclut le journal.

 

 

09 03 2017

« Le manque de sommeil pourrait modifier le cerveau des adolescents »

Le Figaro

 

C’est ce qu’indique Le Figaro, qui relève que « mesuré par IRM, le volume du cerveau de 177 élèves de 14 ans semble réduit dans certaines zones ».
Le journal observe en effet :
 « Anaïs et Annette ont 14 ans, mais pas le même profil de sommeil. En semaine, elles se couchent toutes les deux aux alentours de 22 heures et se lèvent vers 7h30, mais le week-end, si Annette garde ce rythme de couchage en s’accordant 2 heures de plus de sommeil, Anaïs, elle, s’endort plus tard, vers 23h30, et se lève autour de 10h30 ».
« À lire les résultats du «Scientific reports» de Nature […], Anaïs risque d’avoir un cerveau plus petit que celui d’Annette. Même si, contrairement à ce qu’ont observé les chercheurs de l’unité Neuro-imagerie et psychiatrie de l’Inserm à l’origine de ce travail, ses résultats scolaires n’en pâtissent pas », 
note Le Figaro.
Le journal explique ainsi qu’«
 en étudiant par imagerie le cerveau d’adolescents de 14 ans, Jean-Luc Martinot et ses collègues se sont aperçus qu’il existait une relation entre les habitudes de sommeil, la structure du cerveau et les résultats scolaires ».
Le chercheur précise :
 « Nous avons utilisé la morphométrie par IRM pour mesurer la volumétrie de différentes zones du cerveau de 177 adolescents, d’une même classe d’âge, à qui nous avons également fait remplir des questionnaires portant notamment sur les habitudes de sommeil ».
Il indique que 
« tout d’abord, on observe un décalage entre les heures de coucher et de lever dans la semaine (22h30-7h06 en moyenne) et le week-end (23h30- 9h45). […] Nous avons été surpris de voir que ce décalage dans les heures de lever s’accompagnait d’une diminution du volume de plusieurs régions du cerveau, notamment frontales et cingulaires, qui jouent un rôle important pour l’attention, la concentration et la régulation des émotions ».
Le Figaro ajoute que «
 près de la moitié de l’impact sur les performances scolaires est liée aux variations de volume cérébral dues aux heures de coucher tardives du week-end. Ajouté aux rythmes scolaires qui obligent les ados à se lever tôt en semaine alors que leur rythme biologique les inclinerait à se lever plus tard, voilà qui pèse sur les performances ».
Le journal s’interroge : 
« Est-ce une simple association ou existe-t-il un lien de causalité ? ». Le Pr Clifford Saper, professeur de neurologie et de neurosciences à la Harvard Medical School (États-Unis), remarque qu’« il est impossible de trancher à partir d’un échantillon comme celui-ci. Par exemple, les enfants qui ont eu moins de sommeil et des réductions de certaines régions cérébrales prennent-ils des drogues ou boivent-ils plus d’alcool que les autres (l’alcool en particulier peut temporairement réduire le tissu cérébral) ? ».
Le spécialiste ajoute :
 « Est-ce le manque de sommeil qui a causé la perte du volume cérébral dans ces régions ? Ou le manque de développement de ces zones conduit-il à des choix de vie moins sains, y compris moins de sommeil (et peut-être prendre des drogues ou de l’alcool) ? ».
Le Figaro note qu’
« en attendant, Jean-Luc Martinot conseille aux parents de veiller sur le sommeil de leurs ados : «À 14 ans, le cerveau est clairement encore en train de se développer et il est très sensible aux influences extérieures» ».
Le Pr Saper remarque en outre que
 « ce travail nécessitera un suivi attentif car des études utilisant la morphométrie basée sur le voxel (petit volume cubique, NDLR) n’ont pas toujours été reproduites avec succès. […] On voudrait voir un deuxième échantillon indépendant de cas qui montrent les mêmes caractéristiques pour être sûrs que les résultats étaient valides ».

09 03 2017

 

Que conseille la littérature comme conduites à tenir pour l’évaluation et le traitement de la dépression et de l’anxiété dans la maladie de Parkinson ?

 

Harold MourasPar le Dr Harold Mouras (EA 7273 – Centre de Recherche en Psychologie, Université de Picardie Jules-Verne – Amiens) [Déclaration de liens d’intérêts]
Article commenté :
Guidelines for dementia or Parkinson’s disease with depression or anxiety: a systematic review
Goodarzi Z, Mele B, Guo S et al.
BMC Neurol. 2016 ; 16(1):244.

► Retrouvez l’abstract en ligne

La dépression et l’anxiété demeurent sous-diagnostiquées et sous-traitées dans les maladies neurologiques et notamment dans la maladie de Parkinson.
Le but de cette revue exhaustive de la littérature était de fournir une synthèse de la plus grande qualité des conduites à tenir pour l’identification et le traitement de l’anxiété et de la dépression. Le but était aussi d’essayer d’identifier en quoi il était possible d’améliorer ces conduites à tenir.
 
Grâce à une vaste recherche de la littérature scientifique associée, les auteurs ont identifié un certain nombre d’études, qui ont été ensuite soumises à 4 experts indépendants et dont les consignes concernant les conduites à tenir ont été extraites.
Sur 8121 publications identifiées, 31 articles passèrent les stricts critères de cette revue mais seuls 17 furent de qualité suffisante pour être finalement incluses. 
 
Les principaux aspects mis en évidence furent les suivants : 
– un certain manque de recommandations concernant le diagnostic ou le traitement de la dépression dans la maladie de Parkinson avec notamment des remarques concernant les effets inverses que pourraient avoir les médicaments utilisés dans le traitement de l’anxiété pour les patients atteints de maladie de Parkinson. Il s’agit pour les auteurs d’une question de recherche majeure à combler dans les prochaines années ;
– une plus grande mention des recommandations concernant la dépression avec cependant une certaine variabilité dans celles-ci. Il apparait clairement que le dépistage de la dépression avec un outil validé dans la maladie de Parkinson est recommandé. Les recommandations concernant les approches thérapeutiques non-médicamenteuses sont peu nombreuses, expliquant notamment l’insuffisance de démonstration de l’efficacité des approches psychothérapeutiques ou par TMS par exemple. Certaines études peu nombreuses encore soulignent un effet potentiel des thérapies cognitives. La prise en charge pharmacologique est recommandée mais il y a cependant peu d’évidence quant au choix de la substance.
 
Finalement, les auteurs soulignent la faiblesse des recommandations émises dans la littérature pour la maladie de Parkinson en comparaison de celles qu’il est possible de trouver pour les démences.

 

10 03 2017

« Une enzyme contenue dans la caféine agit contre la démence »

Le Parisien

 

Le Parisien note en effet que « la caféine stimule une enzyme qui protège le cerveau du déclin cognitif, indique une étude publiée dans Scientific Reports, ayant identifié 24 composés capables de réduire le développement des maladies neurodégénératives ».
Le journal précise que 
« cette enzyme, baptisée NMNAT2, joue à la fois un rôle de protectrice des neurones contre le stress et combat les protéines tau, impliquées dans l’accumulation des plaques dans le cerveau, caractéristiques de la maladie d’Alzheimer et d’autres pathologies neurodégénératives ».
Le quotidien rappelle que 
« 2 tasses par jour auraient un effet neuroprotecteur, selon de précédentes études », et explique que « pour confirmer cet effet « caféine », les chercheurs [de l’Université de l’Indiana] ont administré le breuvage à des souris génétiquement modifiées pour produire des niveaux inférieurs de NMNAT2. Ils ont constaté que ces souris se mettaient à produire les mêmes niveaux de cette enzyme que les souris normales ».
« Parmi les autres composés stimulant l’enzyme, on trouve le Rolipram, un médicament antidépresseur des années 1990, qui pourrait constituer une piste intéressante de traitement selon les chercheurs. La ziprasidone, la cantharidine, la wortmannine et l’acide rétinoïque (dérivé de la vitamine A) semblent également faire leurs preuves, mais de manière moins efficace », 
note Le Parisien.
Il ajoute que «
 ces travaux pourraient donner lieu au développement de médicaments permettant d’augmenter les niveaux de NMNAT2 dans le cerveau, créant « un blocus chimique contre les troubles neurodégénératifs », conclut Lu Hui-Chen, auteur de l’étude ».

13 03 2017

 

« Alzheimer : à l’avant-garde de la recherche »

Les Echos

 

Yann Verdo remarque dans Les Echos : « Et si la recherche en neurobiologie accouchait enfin d’une molécule capable de ralentir voire bloquer l’évolution de ce fléau qu’est la maladie d’Alzheimer ? Alors que démarre ce lundi l’édition 2017 de la Semaine du cerveau, cette perspective, si elle relève encore de la spéculation, n’est peut-être plus si lointaine ».
Le journaliste observe ainsi que 
« comme souvent en science biomédicale, les pistes suivies semblent prometteuses, les progrès récents significatifs, mais le chemin restant à parcourir encore semé d’embûches ».
Yann Verdo rappelle que la maladie 
« se caractérise, biologiquement parlant, par la présence dans le cerveau de deux types d’agrégats de protéines, les protéines bêta-amyloïdes et les protéines tau ».
Le journaliste explique que 
« les travaux de l’anatomiste allemand Heiko Braak dans les décennies 1980 et 1990 ont montré que ces agrégats se forment d’abord dans une structure du cerveau jouant un rôle essentiel dans la mémoire, l’hippocampe. Puis, de là, ils se propagent de proche en proche et finissent par coloniser tout le cerveau ».
« Directeur de recherche CNRS à l’Institut des neurosciences de Paris Saclay, Ronald Melki et son équipe étudient de près ce mécanisme de propagation. Un rouage essentiel en est un processus appelé «l’amplification» », 
continue Yann Verdo.
Il précise que «
 quand un neurone finit par mourir, il relâche son contenu d’agrégats de protéines tau ; ceux-ci vont se fragmenter en agrégats plus petits qui pourront à leur tour cristalliser les protéines solubles en suspension autour d’eux avant de partir « infecter » un maximum de neurones situés dans le voisinage. On retrouve ce phénomène de contamination de proche en proche pour les protéines bêta-amyloïdes, même s’il se déroule de manière plus linéaire ».
Yann Verdo note qu’
« un merveilleux moyen de lutter contre la maladie serait d’entraver, voire de rendre impossible ce processus d’amplification. […] Ces « chaperons moléculaires », sur lesquels travaille l’équipe de Ronald Melki, ont la propriété de changer les propriétés de surface des agrégats protéiques, de telle sorte qu’ils ne peuvent plus continuer d’agréger les protéines solubles présentes autour d’eux : le processus d’amplification s’arrête ».
Le journaliste observe que 
« les chercheurs de l’Institut des neuro­sciences de Paris Saclay n’en sont encore qu’au stade des cultures cellulaires, mais ils espèrent pouvoir tester d’ici un an leurs candidats chaperons sur des souris dont le cerveau présente les mêmes agrégats et lésions que les malades d’Alzheimer ».
Yann Verdo relève que 
« cette étape a déjà été franchie par une autre classe de molécules, les anticorps dits « conformationnels », dont le fonctionnement est un peu différent – et encore imparfaitement compris – mais l’effet, similaire ».
Il indique que 
« de tels anticorps ont été injectés dans des souris « alzheimerisées ». Les chercheurs ont pu constater que, sur ces animaux, ils ralentissaient voire bloquaient la progression de la maladie. Mais quand les mêmes molécules ont été administrées à des hommes et des femmes malades, le traitement est resté sans effet sur leurs symptômes ».
Bruno Dubois, professeur à l’UPMC, de l’Institut du cerveau et de la moelle épinière, remarque :
 « Si ces molécules n’ont pas eu l’effet escompté, c’est peut-être parce qu’elles ont été données à des stades trop avancés de la maladie, quand le cerveau est déjà irréversiblement désorganisé ».
Yann Verdo constate par ailleurs que 
« la piste des agrégats protéiques n’est pas la seule suivie. Mécanicienne des fluides à Toulouse, Sylvie Lorthois s’intéresse, elle, à la circulation sanguine, qui joue à l’intérieur de notre cerveau un rôle essentiel puisqu’elle apporte aux neurones nutriments et oxygène, et élimine les déchets. Les biologistes ont depuis longtemps remarqué que, dans la maladie d’Alzheimer, le réseau se modifie ».

15 03 2017

 

« On dort mal à trop contrôler son sommeil »

Le Figaro

 

C’est ce que titre Le Figaro, qui note que « les objets connectés évaluant le sommeil manquent de fiabilité et risquent de pousser vers une quête excessive du «bien dormir» ».
Le journal remarque ainsi : 
« À 27 ans, Sabine dort mal. Son «capteur» de sommeil, autrement dit l’objet connecté qui analyse ses mouvements nocturnes, un bracelet Fitbit, confirme son impression en montrant de nombreux épisodes d’agitation et une efficacité globale du sommeil qui atteint péniblement 60% ».
« Une consultation spécialisée et un enregistrement en laboratoire du sommeil confirment un syndrome des jambes sans repos (agitation et besoin irrépressible de remuer les jambes), bien connu pour perturber le sommeil, mais rien d’anormal sur le plan respiratoire ou sur les phases de sommeil », 
indique le quotidien.
Le Figaro relève qu’
« après 2 mois de traitements médicamenteux, le syndrome des jambes sans repos s’est amélioré mais Sabine continue de se plaindre d’un sommeil agité et non récupérateur. Un «mauvais sommeil » confirmé par son petit appareil. Mais cette fois encore le nouvel enregistrement nocturne de la qualité du sommeil, effectué en laboratoire au 5e mois, confirme une bonne qualité de sommeil. Insuffisant toutefois pour rassurer la patiente : «Alors pourquoi mon Fitbit me dit-il le contraire?», répond-elle à son médecin ».
Le journal explique que 
« le Pr Kelly Glazer Baron et ses collègues de l’université Northwestern de Chicago (États-Unis), qui viennent de publier ce cas et deux autres dans le Journal of Clinical Sleep Medicine, proposent le terme nouveau d’orthosomnie pour qualifier cette quête d’un sommeil tellement parfait qu’elle en devient obsessionnelle ».
Le Dr Nicolas Postel-Vinay, fondateur du site www.automesure.com, remarque que 
« la plupart du temps, lorsque les gens utilisent ce type d’appareil, c’est en réalité pour être rassurés. […] Le problème, c’est que pour le sommeil ces appareils sont imparfaits et lorsque les résultats ne sont pas bons, ils sont impossibles à interpréter pour les consommateurs ».
Le Figaro souligne en outre que 
« ces appareils échappent à toute validation médicale », le Dr Postel-Vinay relevant que « contrairement aux appareils de mesure de la glycémie ou de la pression artérielle qui sont des dispositifs médicaux et pour lesquels des normes existent, il n’y a rien de tel pour le sommeil ».
Le journal rappelle ainsi que 
« le sommeil est un phénomène complexe, plus difficile à quantifier qu’on ne le croit ».
Le Dr Frédéric Le Guillou, pneumologue et auteur d’un mémoire de Sciences Po sur l’apport de la télémédecine dans l’apnée du sommeil, observe que 
« plus de 50% des objets connectés n’ont pas de mentions légales et parmi ceux qui revendiquent un bénéfice sanitaire à peine un quart ont été développés avec au moins un professionnel de santé dans l’équipe. Tous ces objets ou applications n’ont d’intérêt que s’ils sont intégrés à des organisations de soins structurés ».
Le Pr Pierre Philip, qui dirige l’unité Sanpsy (sommeil, attention et neuropsychiatrie) du CNRS, relève pour sa part que 
« le problème, ce n’est pas tant l’appareil que l’usage qu’on en fait », ajoutant que « l’intelligence artificielle des capteurs de sommeil n’est pas si intelligente que ça !, en tout cas loin encore de celle d’un professionnel de santé ».
Le chercheur souligne néanmoins que 
« les gens qui s’engagent dans la quantification de soi sont des gens qui sont soucieux de leur santé ».

« Quand la parentalité augmente l’espérance de vie »

 

La Croix Le Parisien

 

La Croix fait savoir que « le fait d’avoir des enfants est susceptible d’allonger l’espérance de vie, affirme […] le Journal of Epidemiology and Community Health. Cette revue médicale britannique publie l’étude d’une équipe de chercheurs suédois, conduite par le Dr Karen Modig de l’Institut Karolinska de Stockholm, et réalisée à grande échelle en Suède, sur plus de 1,4 million de personnes nées entre 1911 et 1925 ».
Le journal note que selon cette étude
, « l’espérance de vie à 60 ans était supérieure de près de 2 ans, parmi les individus étudiés, chez les parents ayant eu au moins un enfant par rapport à celle des adultes restés sans enfant. Ces travaux mettent les hommes à l’honneur avec un gain d’espérance de vie de 1,8 année, contre 1,5 année pour les femmes ».
La Croix précise en effet qu’
« à l’âge de 80 ans, les pères d’au moins un enfant disposaient d’une espérance de vie de 7,7 années contre 7 années pour les hommes sans enfant. Parallèlement, les mères octogénaires obtiennent un gain de vie de 9,5 années contre 8,9 pour les femmes de 80 ans sans enfant. Le sexe de l’enfant, précisent les scientifiques, n’a aucun impact sur l’espérance de vie de leurs parents ».
La Croix relève ainsi que 
« les parents adopteraient des comportements plus sains à cause de leurs enfants, ce qui augmente considérablement leur espérance de vie, estiment les auteurs de l’étude. Ils mettent aussi en avant le fait que les adultes âgés ayant des enfants bénéficient du soutien que leur apporte leur progéniture, particulièrement les filles qui jouent un rôle important ».
Les auteurs soulignent que 
« le besoin de soutien social des membres de la famille peut, en revanche, augmenter lorsque les parents vieillissent car la maladie devient plus fréquente avec l’âge, et la capacité à s’autogérer peut diminuer ».
Le quotidien ajoute que selon cette étude, 
« les femmes gardent une espérance de vie supérieure aux hommes, qu’elles aient eu des enfants ou non. Ainsi, l’espérance des mères de famille, à 60 ans, est de 24,6 années contre 23,1 années pour les femmes sans enfant. Elle n’est que de 20,2 années pour les hommes avec enfants, et 18,4 années pour les hommes sans enfant ».
Le Parisien relève également que selon cette étude suédoise,
 « même si on les accuse souvent de nous donner des cheveux blancs, avoir des enfants augmente l’espérance de vie. C’est particulièrement vrai pour les pères ».

17 03 2017

 

« Alzheimer : se servir des odeurs pour tenter de réactiver la mémoire »

Le Figaro

 

C’est ce qu’indique Le Figaro, qui relève que « bien qu’ils ne soient que préliminaires, les résultats présentés au 3e congrès Olfaction&Perspectives (Isipca, Paris) sont très encourageants : «Les odeurs sont particulièrement efficaces pour raviver des souvenirs et de plus il s’agit d’affects positifs», note [Désirée Lopis, doctorante en psychologie à l’université Paris-X]. De quoi stimuler dans les établissements le développement des ateliers de stimulation sensoriels, pour entretenir ou réveiller la mémoire assoupie ».
La chercheure explique que 
« dans la maladie d’Alzheimer il y a une plus grande difficulté à identifier les odeurs et à les discriminer, mais nous avons voulu vérifier si pour ces malades le recours aux odeurs pouvait effectivement aider à la réminiscence des souvenirs ».
Le Figaro rappelle ainsi que 
« même sans Alzheimer, le vieillissement est la première cause de diminution des performances de l’odorat. […] Mais nous ne sommes pas tous égaux devant les odeurs car il y a d’énormes variations individuelles, et nous ne sentons pas forcément la même odeur que notre voisin ! ».
Christian Margot, chimiste, directeur du groupe de perception humaine de la division de recherche de Firmenich, à Genève, souligne en effet que 
« pour certains composés chimiques dont on fait varier la concentration, on s’aperçoit que les seuils de détection peuvent varier de 1 à 100 selon les personnes ».
« Il existe même des déficiences olfactives partielles, dont le porteur n’est pas forcément conscient : «C’est le cas de l’isobutanal caractéristique de l’odeur de malt. Un individu sur trois ne peut pas le sentir», expliquent Hanns Hatt et Regine Dee [dans « La Chimie de l’amour » (CNRS édition, 2008)]. Ce qui est trompeur c’est que ces individus peuvent reconnaître «leur» odeur de malt «car celui-ci est composé d’un ensemble d’arômes» », 
indique le journal.
Les deux auteurs précisent que
 « près d’un cinquième des êtres humains ne peuvent pas sentir la pyrroline, une odeur typique du sperme, et presque la moitié sont insensibles à l’androstérone, présente dans la sueur et l’urine ». Le quotidien évoque en outre la molécule de salicylate de benzyle, « l’un des ingrédients utilisé dans les ambres solaires pour évoquer l’odeur de la plage ». Christian Margot fait savoir que « 30% de la population est “aveugle” à cette molécule ».
Par ailleurs, Le Figaro se penche sur 
« la perte d’odorat, un handicap rare et méconnu », rappelant que « de nombreux facteurs, maladies ou traumatismes, peuvent rendre incapable de percevoir les odeurs et les goûts ». « C’est sans aucun doute le sens le plus injustement négligé. […] L’isolement social, le repli sur soi, la dépression ne sont pas loin dans un monde devenu fantomatique, gris, factice », remarque le journal.
Le quotidien précise que 
« les agressions sur les voies olfactives ne sont pas que mécaniques. Des pertes d’odorat persistantes ont été décrites après des infections virales, des chimiothérapies ou même des traumatismes affectifs. Avec peu de solutions proposées ». Le Dr Arnaud Aubert, du département de psychologie et neurosciences de l’université de Tours (Emospin), a ainsi observé lors du congrès Olfaction&Perspectives que « la recherche sur l’olfaction, c’est le parent pauvre de la recherche sensorielle ».
Le Figaro souligne que 
« l’anosmie représente pourtant un handicap majeur dans la vie quotidienne », et cite Bernard Perroud, 55 ans, « devenu anosmique il y a dix ans, à la suite d’un traumatisme crânien » : « On ne perd pas que l’odorat, on perd aussi le goût. Aujourd’hui, je considère que manger, c’est un soin et, une fois que c’est passé, je me dis, c’est fini, c’est bien. […] Les médecins me disaient d’essayer de me souvenir des odeurs, mais c’était trop douloureux, depuis que j’ai décidé d’oublier les odeurs, je vais mieux ».

17 03 2017

 

« Alcoolisme : des études prouvent l’efficacité du baclofène »

Le Parisien

 

Le Parisien indique en effet que « de nouvelles études démontrent les effets positifs de ce médicament pour traiter l’alcoolo-dépendance chez les gros buveurs ». Le journal observe que « ces conclusions […] contrastent avec une étude de la revue European Neuropsychopharmacology, qui estimait qu’il n’y avait «pas de preuves» de son efficacité ».
Le quotidien explique que 
« les derniers résultats de ces études, Alpadir et Bacloville, ont été dévoilés à l’occasion des journées annuelles de la Société Française d’Alcoologie organisées à Paris. Ils confirment les premiers résultats présentés en 2016 lors du congrès mondial d’alcoologie à Berlin ».
Le Parisien note ainsi que 
« les résultats définitifs de l’étude Bacloville, promue par l’Assistance Publique des hôpitaux de Paris (AP-HP), confirment «un effet positif» du baclofène à fortes doses sur la réduction de la consommation d’alcool au bout d’un an de traitement ».
Il précise que 
« l’essai, réalisé sans sélection, ni sevrage préalables, a inclus de mai 2012 à juin 2013, 320 patients âgés de 18 à 65 ans, suivis par des médecins généralistes. Il s’agissait de malades «tout venant, comme en vie réelle, parmi lesquels des dépressifs, des usagers de drogues ou des patients atteints de cirrhose», rappelle le Pr Philippe Jaury, coordonnateur de cet essai ».
« Les résultats […] confirment le succès du traitement – abstinence ou réduction de la consommation jusqu’à un niveau médicalement correct (chez 56,8% des patients traités contre 36,5% chez ceux recevant un placebo) », 
relève le quotidien. Le Pr Jaury souligne qu’« il s’agit de résultats très intéressants, voire exceptionnels, quand on sait qu’un Français meurt toutes les 12 minutes à cause de l’alcool ».
Le Parisien ajoute que 
« d’une durée de 7 mois, l’étude Alpadir, a également inclus 320 patients répartis par tirage au sort en deux groupes (158 sous baclofène à la dose de 180 mg/jour et 162 sous placebo). Aucun problème grave n’a été relevé, mais les participants avaient été sélectionnés pour écarter les plus atteints (cirrhose avancée…) ou ceux ayant des antécédents suicidaires ou prenant des drogues ».
Le journal constate que 
« pour l’abstinence, l’objectif principal de l’étude, l’efficacité du baclofène n’était pas supérieure à celle du placebo, confirme [le Pr Michel Reynaud, président du Fonds Actions Addictions], vraisemblablement parce que les attentes des patients étaient plus tournées vers une diminution de la consommation ».
Le quotidien note que 
« la baisse de consommation observée était plus importante dans le groupe traité par baclofène et encore plus marquée chez les buveurs à haut risque (plus de 4 verres/jour pour les femmes, plus de 6 pour les hommes) ». Le Pr Reynaud indique ainsi que « des buveurs de 12 verres/jour sont passés à 3 verres avec le baclofène contre 4,5 avec le placebo. […] Ce médicament apporte un plus dans l’arsenal thérapeutique » contre l’alcoolo-dépendance.
Le Parisien ajoute que 
« des analyses ont porté notamment sur la tolérance et l’innocuité du traitement. On retrouve dans les deux études, des effets indésirables, connus, plus fréquents avec le baclofène (insomnie, somnolence et dépression), soit 44% avec le baclofène comparés à 31% sous placebo dans l’étude Bacloville ».

21 03 2017

 

« Peut-on vraiment soigner avec le cannabis ? »

La Croix

 

C’est ce que se demande La Croix, qui évoque le sujet dans son cahier « sciences et éthique ». Le journal aborde la « prudence française » : « En 2014, les autorités ont autorisé le Sativex, un médicament destiné à certains patients atteints de sclérose en plaques. Mais faute d’un accord sur le prix, ce médicament n’est toujours pas commercialisé ».
Le quotidien s’interroge 
: « Le Sativex pourra-il un jour arriver dans les pharmacies françaises ? ». « A ce stade, tout semble bloqué », répond Christophe Vandeputte, directeur général de la branche française du laboratoire pharmaceutique espagnol Almirall, « qui fabrique ce médicament à base de cannabis, le tout premier autorisé en France ».
Le journal précise que « 
si la commercialisation [du Sativex] est aujourd’hui bloquée, c’est qu’aucun accord n’a encore été trouvé entre la firme et les autorités sur son prix et son remboursement. La Haute Autorité de santé (HAS) a jugé «faible» le service médical rendu (SMR) du médicament. En conséquence, le ministère ne veut pas payer le prix fort ».
La Croix explique que 
« quand on parle de cannabis thérapeutique, on fait souvent la confusion entre deux situations. La première concerne des personnes atteintes de certaines maladies (cancer, sida, myopathie…) qui revendiquent le droit de pouvoir fumer du cannabis, en affirmant que cela soulage certains de leurs symptômes. Une revendication à laquelle s’opposent toujours les pouvoirs publics en France. La deuxième situation concerne les médicaments fabriqués à partir de dérivés de cannabis ».
Le journal livre donc les propos du Pr François Chast, chef du service pharmacologie-toxicologie de l’hôpital Necker (Paris) : «
 Il faudrait bannir cette expression de «cannabis thérapeutique». Il en va du cannabis comme de l’opium. Aujourd’hui, contre certaines douleurs aiguës ou chroniques, on utilise des médicaments contenant des dérivés de l’opium, comme la morphine. Mais on ne va pas ouvrir des fumeries d’opium pour soigner ces douleurs. C’est la même chose pour le cannabis. Je ne pense qu’on puisse soigner en faisant fumer des joints. Parce que le cannabis, consommé de cette manière, peut être toxique et dangereux pour la santé ».
Le spécialiste souligne que « 
ce qui prime en médecine, c’est l’évaluation scientifique. Et il n’y a pas d’évaluation solide démontrant l’intérêt thérapeutique du cannabis fumé. En revanche, je ne suis pas opposé aux médicaments contenant des substances dérivées du cannabis. S’ils ont prouvé leur efficacité, il n’y a aucune raison de s’en priver ».
Le Pr Chast indique qu’«
 il y a deux domaines où ces médicaments semblent avoir un intérêt : le traitement de certaines douleurs chez les patients atteints de sclérose en plaques ou de certaines épilepsies rares de l’enfant. En général, les médicaments à base de cannabis sont utiles dans des niches thérapeutiques où il existe aussi d’autres traitements possibles ».
De son côté, le Pr Amine Benyamina, président de la Fédération française d’addictologie, chef du département de psychiatrie-addictologie à l’hôpital Paul-Brousse (Villejuif), remarque qu’«
 il existe une importante littérature scientifique internationale concernant l’intérêt, démontré ou possible, des médicaments à base de dérivés de cannabis. […] Des études montrent aussi l’intérêt de dérivés du cannabis pour redonner de l’appétit à des malades du sida ou du cancer ou pour limiter les nausées ou les vomissements ».
« Les détracteurs de ces médicaments affirment souvent qu’ils ne sont pas plus efficaces que des produits déjà existants. Ce qui est faux. Chez certains patients cachectiques ou polymédiqués, on voit un effet avec le cannabis qu’on n’observe pas avec les autres médicaments 
», indique le praticien.
Il estime qu’« 
il faudrait pouvoir explorer davantage les pistes thérapeutiques ouvertes par ces dérivés du cannabis en faisant des essais cliniques sur des patients bien ciblés. Le problème est qu’il existe encore des résistances en France, car dès qu’on parle de cannabis, tout devient très passionnel. Un certain courant de la médecine continue à agiter des peurs injustifiées. Alors qu’il est absurde de s’opposer à des médicaments pour des raisons idéologiques ».
Dans un reportage, La Croix constate en outre qu’« 
Israël mise sur le cannabis médicinal. Convaincu des vertus médicales de la plante, le pays est à la pointe de la recherche dans ce domaine. Espérant des retombées financières à l’exportation ».

 

 

24 03 2017

« L’ADN d’un embryon humain a été corrigé »

Le Figaro

 

Pierre Kaldy annonce dans Le Figaro que « des embryons humains issus d’une cellule porteuse d’une mutation génétique ont, pour la première fois, pu être génétiquement corrigés, [selon] une étude menée par des chercheurs chinois à l’université de médecine de Canton ».
Le journaliste explique que selon ce travail paru dans 
Molecular Genetics and Genomics, « les mutations ciblées, à l’origine de deux types d’anémie, la thalassémie bêta et le favisme, ont pu être réparées grâce à la technique de chirurgie du génome CRISPR-Cas9 au stade zygote (tout premier stade de développement de l’embryon, avec une seule cellule issue de la fusion de l’ovule et du spermatozoïde) ».
« La technique s’est avérée assez précise et efficace pour ne modifier que respectivement quatre ou une «lettre» sur les 3,2 milliards que compte notre ADN. Les embryons, détruits au bout de 2 jours, avaient été produits pour la circonstance avec le consentement éclairé de candidats à une FIV et l’accord du comité d’éthique local », 
indique Pierre Kaldy
Ignacio Anegon, directeur de recherche au Centre de recherche en transplantation et en immunologie de l’Inserm à Nantes, réagit :
 « Ce travail est bien fait et montre le potentiel extraordinaire que pourrait avoir cette technique pour étudier le développement précoce de l’embryon humain ».
Pierre Kaldy ajoute que l’étude 
« montre aussi qu’une nouvelle étape vient d’être franchie pour que l’homme puisse un jour modifier précisément son propre génome ».
Le journaliste rappelle qu’
« en 2015, puis en 2016, des tentatives de réécriture de l’ADN avec l’enzyme Cas9 avaient été publiées par deux autres équipes chinoises. Dans les deux cas, elles portaient sur des embryons humains non viables et leurs résultats avaient été médiocres. […] Les résultats obtenus par [cette] troisième équipe chinoise montrent que les obstacles sont en partie levés avec une réparation très efficace d’une mutation sur les gènes de l’hémoglobine bêta et de l’enzyme G6PD ».
Pierre Kaldy précise ainsi que 
« dans le premier cas, un embryon sur quatre testés a eu certaines de ses cellules corrigées, alors que dans le second un embryon sur les deux testés a d’emblée été corrigé. Mieux, dans ce dernier embryon, la séquence complète du génome de ses cellules n’a pas permis de trouver de modifications génétiques par l’enzyme Cas9 de cibles comparables ».
Le journaliste observe enfin qu’
« actuellement, les pays autorisant des modifications génétiques d’embryons humains à des fins de recherche se limitent à la Chine, au Royaume-Uni, à la Suède, au Japon et aux États-Unis ».
Ignacio Anegon souligne toutefois qu’
« une application clinique est encore loin d’être envisageable, car même si une mutation est supprimée avec la Cas9, rien ne peut garantir à l’heure actuelle que le reste de l’ADN sera vraiment resté intact et que la modification sera bien héritée par toutes les cellules de l’organisme ».

27 03 2017

 

« La reconnaissance faciale pour détecter des maladies »

Le Point

 

Le Point fait savoir que « des généticiens ont utilisé un système de reconnaissance faciale pour repérer une maladie génétique rare. Une avancée qui pourrait améliorer le dépistage ».
Le magazine explique ainsi qu’
« une équipe de généticiens du National Human Genome Research Institute (NHGRI) a testé cette technologie pour détecter une maladie génétique rare, sur des patients afro-américains, latinos, et sino-américains ».
L’article précise que 
« cette pathologie, connue sous le nom de syndrome DiGeorge, peut être responsable de nombreuses complications comme des malformations cardiaques, des anomalies de la partie supérieure de la bouche, ou des problèmes d’apprentissage. La maladie est particulièrement difficile à diagnostiquer ».
Le Point note que 
« les médecins du NHGRI ont fait subir un test de reconnaissance faciale à 156 patients atteints du syndrome et à des sujets non atteints. En se basant sur 126 caractéristiques faciales différentes, la technologie a su distinguer 96,6% des cas ».
Le magazine relève que 
« ce n’est pas la première fois que l’équipe de chercheurs utilise la reconnaissance faciale. Cet outil avait déjà été testé en 2016 sur la trisomie 21 et le sera prochainement sur les syndromes de Williams et de Noonan ».
« L’objectif des médecins est en fait de récolter des données sur les caractéristiques physiques des maladies pour enrichir l’atlas des malformations humaines au sein des populations diverses, créé en 2016, pour aider les médecins dans leur diagnostic », 
souligne Le Point.

28 03 2017

 

« Faut-il élargir l’accès à la PMA ? »

La Croix

 

C’est ce que se demande La Croix, qui note dans son cahier « sciences & éthique » que « des voix s’élèvent pour demander l’accès à la procréation médicalement assistée des couples de femmes et des célibataires. Avec quelles implications ? ».
Marine Lamoureux remarque qu’
« à l’approche de la présidentielle, la question est relancée. Plusieurs candidats promettent ainsi d’aller au bout de la logique mise en œuvre par la loi Taubira, en permettant aux couples de lesbiennes et aux célibataires de solliciter un don de sperme ».
« Parallèlement, 200 médecins et biologistes ont signé un manifeste dans lequel ils reconnaissent avoir aidé des couples «dans leur projet d’enfant dont la réalisation n’est pas possible en France». Dans ce texte, lancé par le gynécologue-obstétricien René Frydman, ils estiment que «le don de sperme pour une femme célibataire (sans préjuger de son mode relationnel actuel ou futur, homo ou hétéro) est une (…) interdiction qui (…) paraît devoir être levée» », 
explique la journaliste.
Marine Lamoureux relève en outre qu’
« attendu au printemps, un avis du Comité consultatif national d’éthique (CCNE) – promis de longue date mais sans cesse repoussé – doit venir éclairer la réflexion. S’il n’est que consultatif, et ne devrait pas trancher totalement, il pèsera sans conteste dans le débat très tendu qui traverse la société française sur ces questions de bioéthique, dont les répercussions profondes sont loin d’être anodines ».
La journaliste évoque notamment 
« les arguments avancés pour une évolution de la loi », relevant que « dans un livre paru en janvier, René Frydman détaille les grands axes préalablement posés dans le manifeste. […] Le médecin considère que l’ouverture de la PMA doit s’inscrire dans un vaste «plan de lutte contre l’infertilité», incluant d’autres évolutions législatives (comme la possibilité pour les femmes de faire congeler leurs ovocytes ou, pour les couples, de recourir plus facilement au diagnostic préimplantatoire) ».
Marine Lamoureux note que 
« la demande, émanant de médecins, peut sembler paradoxale : car élargir l’accès de la PMA à toutes les femmes revient, de fait, à abandonner le critère de l’infertilité médicale ».
« À l’heure actuelle, la loi de bioéthique est très claire : «L’assistance médicale à la procréation a pour objet de remédier à l’infertilité d’un couple. (…) Le caractère pathologique de l’infertilité doit être médicalement diagnostiqué», disent les textes. Or, René Frydman et ses confrères veulent aussi pouvoir répondre à «l’infertilité sociétale», autrement dit, l’incapacité d’enfanter non pas en raison d’une pathologie mais bien d’un mode de vie, célibat, homosexualité, etc. », 
relève la journaliste.
Le député LR Jean Leonetti, 
« médecin et inspirateur des dernières lois de bioéthique », déclare que « le médecin est dans l’action, il aspire à mettre en œuvre une technique lorsque celle-ci existe et lui permet de venir en aide à la personne qui souffre en face de lui ».
Il remarque toutefois que 
« d’une part, le médecin ne peut être le régulateur de ses propres pratiques ; d’autre part, il répond à une demande individuelle mais sa réponse engage les valeurs collectives d’une société ».
Marine Lamoureux souligne par ailleurs que 
« ces aspirations font peu de cas d’une question centrale : peut-on priver de manière délibérée un enfant d’une partie de son ascendance et de sa généalogie ? En donnant ses gamètes pour permettre une PMA, le donneur de sperme, qui ne prétend aucunement être un père, ne donne pas un simple matériau biologique pour autant… ».

« Le syndrome qui empêche de dormir »

 

Le Parisien

 

Le Parisien se penche sur « une pathologie qui rend fous les patients. Une fois dans leur lit, impossible de dormir. Seule solution, rester debout. Le syndrome des jambes sans repos, mal connu des médecins et ignoré du grand public, touche 8% des Français ; 2% des patients souffrent d’une forme sévère », note le journal.
Le quotidien fait savoir que 
« des neurologues alertent » sur ce syndrome, indiquant que « la Société française de recherche et médecine du sommeil (SFRMS) veut sensibiliser sur cette affection «fréquente» ».
Le Parisien rappelle qu’
« également nommé maladie de Willis et Ekbom, ce syndrome correspond à un «besoin impérieux de bouger les jambes», généralement associé à des fourmillements, des brûlures dans les mollets, parfois les cuisses et même les avant-bras, dès qu’ils sont immobiles ».
Le Dr Laurène Leclair-Visonneau, neurologue au CHU de Nantes, souligne qu’
« il existe aussi chez les enfants, ils décrivent alors une impression de soda dans les jambes ».
Le journal remarque que 
« les signes apparaissent exclusivement la nuit ou s’aggravent le soir avec un pic vers minuit. Les malades ne dorment en moyenne que 4 heures et demie à 6 heures ».
Le Parisien précise que 
« deux facteurs seraient à l’origine de ces symptômes : une insuffisance en fer dans l’organisme et un manque de dopamine, une des molécules qui transmet les informations entre les neurones dans certaines régions du cerveau ».
Le quotidien relève en outre qu’
« il existe deux formes de ce syndrome : l’une intervient avant 35-45 ans et l’autre, plus tardive, est souvent associée à d’autres maladies comme Parkinson ou une insuffisance rénale. Dans tous les cas, les conséquences sur la vie des patients sont innombrables. Augmentation des risques cardiovasculaires, troubles de la concentration, dépression, hyperactivité chez l’enfant… ».
Le Parisien constate toutefois que 
« les médecins ont encore du mal à diagnostiquer ce trouble ». Le Dr Leclair-Visonneau observe que « ce n’est pourtant pas une pathologie nouvelle. La première description remonte à 1685 ».
Le journal précise en effet que 
« cette pathologie peut s’atténuer et réapparaître en fonction des périodes, sans raison apparente. Les médicaments ne fonctionnent pas toujours et doivent être bien dosés sinon ils peuvent aggraver les symptômes. En attendant, la recherche n’avance pas ».
Le Pr Yves Dauvilliers, spécialiste des troubles du sommeil au CHRU de Montpellier, déclare que «
 c’est un scandale ! Il n’y a aucun développement médical innovant aujourd’hui, cela pose problème. Et les médicaments ne sont pas remboursés ».
Le Dr Leclair-Visonneau ajoute que 
« la Haute Autorité de santé sous-entend que ce syndrome n’est pas une vraie maladie ».
« Du coup, cette année, les neurologues de la SFRMS s’apprêtent à publier une note pour tenter de mieux sensibiliser leurs confrères sur la prise en charge de ce syndrome », 
continue Le Parisien.
Le quotidien livre en outre les propos de Robert Parisot, 66 ans, président de l’Association France Ekbom (AFE),
 « atteint depuis 15 ans » mais pour qui « il faudra presque 5 ans pour poser un diagnostic ». L’homme évoque « des décharges électriques toutes les 20 secondes. […] Les premiers temps, je faisais les cent pas autour de ma résidence. […] Il m’est arrivé de passer 41 heures sans m’asseoir ni m’allonger. […] Le syndrome des jambes sans repos est un mot qui fait rire. Mais ne pas dormir rend fou ».
Le Parisien précise que 
« les bénévoles [de l’AFE] lui recommandent un neurologue de l’Hôtel-Dieu, à Paris. Après plusieurs années d’errance médicale, ce professeur lui donne enfin des médicaments efficaces ».

29 03 2017

 

« Totalement paralysé, il réussit à se servir de son bras grâce à des implants cérébraux »

Le Parisien Le Figaro

 

Le Parisien indique en effet que « près de dix ans après un accident de vélo, un Américain paralysé à partir des épaules peut à nouveau utiliser son bras et sa main droite pour boire ou manger, grâce à une nouvelle neuroprothèse saluée comme une « première » médicale par des chercheurs » dans The Lancet.
Le journal explique que 
« cette avancée remarquable […] dépend d’un dispositif qui contourne la lésion de la colonne vertébrale en utilisant des fils, des électrodes et des logiciels informatiques pour reconnecter son cerveau et les muscles de son bras paralysé ».
Le quotidien précise que 
« le patient âgé de 56 ans, Bill Kochevar, tétraplégique, blessé au niveau de la 4e vertèbre cervicale, a deux boîtiers sur la tête et 192 micro-électrodes implantées chirurgicalement dans son cerveau, qui enregistrent les signaux que sa matière grise envoie lorsqu’il imagine bouger le bras et la main ».
« Avec ce dispositif expérimental, ses muscles reçoivent des instructions par le biais de 36 électrodes implantées dans son bras et son avant-bras : il peut ainsi l’utiliser pour boire une gorgée de café, se gratter le nez et manger de la purée de pommes de terre », 
poursuit Le Parisien.
Il ajoute que le patient,
 « qui a reçu ses implants intracérébraux fin 2014, est en outre équipé d’un bras mobile de support, également sous le contrôle de son cerveau, qui l’aide à surmonter la gravité qui l’empêcherait de lever le bras pour que sa main puisse saisir la fourchette et la tasse ».
Le Parisien relève que 
« cette étude est « innovante », c’est la première fois que l’on fait état d’une personne exécutant des mouvements fonctionnels, multi-articulations (main, coude, épaule, ndlr) avec un membre paralysé grâce à une neuroprothèse motrice, souligne Steve Perlmutter (Université de Washington) dans un commentaire publié avec l’article ».
Le spécialiste note toutefois que 
« ce traitement n’est pas prêt d’être utilisé en dehors du laboratoire. […] Sans l’interface cerveau-machine, il était incapable d’effectuer des mouvements utiles ». Le Parisien indique en outre que « les mouvements sont encore lents et approximatifs, écrit [Steve Perlmutter] en pointant les nombreux obstacles qu’il reste à surmonter en matière de neuroprothèses dont la miniaturisation de dispositifs qui devront être aussi suffisamment bon marché et robustes pour être largement accessibles ».
Le Figaro relève également qu’
« une équipe américaine a permis à un patient totalement paralysé de réaliser des gestes complexes, par le truchement d’un réseau d’électrodes et d’un ordinateur décryptant les messages cérébraux ».
Le journal explique notamment que 
« le patient a dû réaliser «en vrai» des tâches fonctionnelles : attraper une tasse de café puis en boire le contenu avec une paille (réussi 463 jours après l’implantation) ; et prendre, avec une fourchette, de la purée dans une assiette avant de la porter à sa bouche (717 jours après) ».
Les chercheurs américains évoquent ainsi des actions 
« représentatives des mouvements nécessaires pour réaliser une large gamme de tâches, ce qui suggère que davantage d’activités fonctionnelles sont réalisables avec ce système ».
Le Figaro note que 
« les gestes, bien sûr, manquent de fluidité. Ils exigent aussi que le patient ne perde pas son bras de vue : la paralysie l’a privé de sensations au niveau des membres, il n’a donc plus la possibilité de savoir à quel point du mouvement est son bras, sauf à le regarder ».
Le quotidien souligne lui aussi que cette technologie 
« est encore trop imposante et complexe à mettre en œuvre pour être utilisée ailleurs qu’en laboratoire. Mais c’est une «preuve de concept» que le système fonctionne ».

30 03 2017

 

« Troubles bipolaires : l’hérédité en cause »

Le Figaro

 

Dans le cadre de la Journée mondiale des troubles bipolaires, le 29 mars, Le Figaro rappelle que « les troubles bipolaires, qui touchent près de 1% de la population française, sont fortement héréditaires. Si les deux parents sont atteints, l’enfant a un risque sur deux de développer la maladie ».
Le Dr Stéphane Jamain, de l’Institut Mondor de recherche biomédicale de Créteil (Inserm), déclare ainsi : 
« On estime que les facteurs génétiques contribuent pour 60% à l’apparition des troubles bipolaires. Plusieurs études ont montré que les mêmes gènes peuvent être impliqués dans plusieurs pathologies psychiatriques ».
Le Figaro indique que le chercheur et son équipe 
« sont actuellement en train de décrypter l’ADN de personnes avec un trouble bipolaire et celui de personnes avec une schizophrénie ». Le Dr Jamain précise que « le but est de redéfinir la cartographie des maladies psychiatriques à partir de marqueurs génétiques, et non plus seulement sur la base d’un entretien clinique ».
Le journal s’interroge : 
« A quoi servent les gènes identifiés ? », ce à quoi le chercheur répond : « Il s’agit notamment de gènes qui codent des molécules ayant un rôle essentiel dans la fonction des neurones ».
« D’autres sont responsables du bon fonctionnement des circuits de neurotransmetteurs tels que la dopamine, la sérotonine ou encore le glutamate », 
ajoute le quotidien.
Le Dr Daniel Souery, psychiatre au centre Psypluriel à Bruxelles, relève quant à lui qu’
« il est communément admis que l’origine des troubles bipolaires réside dans des anomalies de structure et de fonctionnement de circuits cérébraux impliqués dans le contrôle et la gestion des émotions ».
Le Figaro souligne toutefois que 
« les gènes ne sont pas les seuls responsables. Des événements survenant très tôt dans la vie de l’individu ont également un poids important dans le déclenchement de troubles bipolaires ».
Le Dr Bruno Etain, médecin psychiatre responsable du centre expert trouble bipolaire Fernand-Widal (AP-HP), indique ainsi que 
« des études montrent que les personnes qui ont été exposées à des traumatismes dans l’enfance sont plus vulnérables. Attention, nous ne concluons pas que les parents de personnes souffrant de bipolarité ont été maltraitants ! ».
Le quotidien relève que 
« la période entre la fin de l’adolescence et le début de l’âge adulte est également déterminante. Le trouble bipolaire apparaît pratiquement toujours avant 30 ans, aux alentours de 25 ans ».
Le Dr Etain ajoute qu’
« entre un tiers et la moitié des jeunes patients qui entrent dans la maladie sont des consommateurs réguliers de cannabis ou d’alcool ».
Le Figaro remarque que 
« d’autres études ont montré que les personnes ayant un sommeil irrégulier pendant l’adolescence ont un risque plus important de développer des troubles bipolaires. Enfin, il est clairement établi que le stress et l’anxiété, même mineurs, participent au déclenchement de la maladie ».

 

Revue de presse santé psy – février 2017

 

01 02 2017

Anxiété et dépression soupçonnées d’augmenter le risque de certains cancers

Anxiété et dépression soupçonnées d'augmenter le risque de certains cancersPar Mme Aude Rambaud (Boulogne)[Déclaration de liens d’intérêts]

Anxiété et dépression sont associées à une augmentation du risque de cancer et notamment dans certaines régions comme la prostate, le pancréas ou encore le sang. C’est ce que montre une étude parue dans le BMJ.

Anxiété et dépression semblent avoir un pouvoir prédictif sur le site de survenue d’un cancer. C’est ce que montre une étude parue dans le BMJ. Les auteurs ont analysé les données de 16 cohortes anglaises et écossaises dont les suivis prospectifs ont débuté entre 1994 et 2008.
Elles comptaient 163.363 hommes et femmes de plus de 16 ans au moment de l’inclusion qui ne présentaient pas de cancer et rapportaient eux-mêmes leur état psychologique en utilisant l’échelle GHQ-12 (general health questionnaire). En moyenne, ces personnes ont été suivies 9,5 ans pendant lesquels 4353 personnes sont décédées par cancer.
A chaque fois, les auteurs recherchaient la localisation cancéreuse. Ils ont constaté que par rapport aux personnes présentant la meilleure santé psychologique avec un score GHQ-12 compris entre 0 et 6, le taux de mortalité par cancer était significativement plus élevé chez les personnes souffrant de stress, anxiété ou encore dépression (score de 7 à 12) avec une hausse du risque relatif de 32% y compris pour les cancers non associés au tabagisme (+45%).
Le risque relatif de cancer colorectal était également plus élevé (+84%), mais également celui des cancers de la prostate (X2,42), pancréas (x2,76), de l’œsophage (x2,59) et enfin la leucémie (x3,86).

Référence :
G David Batty 
et al.
Psychological distress in relation to site specific cancer mortality: pooling of unpublished data from 16 prospective cohort studies

 

07 02 2017

Le Figaro , Le Parisien , Libération

 

« Nouveau suicide à l’hôpital Georges-Pompidou »

 

Le Figaro indique en effet qu’« un nouveau suicide a eu lieu dimanche soir au sein de l’HEGP, où un jeune infirmier s’est défenestré. Il faisait partie de l’équipe de suppléance, formée de personnels non affectés à des services mais qui «tournent» selon les besoins ».

Le journal note qu’« il ne devait pas travailler ce soir-là, mais il est venu à l’HEGP, a enfilé sa blouse avant de rejoindre le 8e étage. Là, il a passé un appel à sa compagne avant de se jeter dans le vide. Il laisse deux enfants en bas âge ».

L’AP-HP fait savoir qu’« une enquête est diligentée par la direction de l’hôpital européen Georges-Pompidou et la cellule d’analyse des suicides est saisie, en lien avec les représentants du CHSCT» (comité d’hygiène, de sécurité et des conditions de travail).

Le Figaro remarque que « ce suicide intervient alors que la directrice de l’établissement, Anne Costa, très critiquée pour ses méthodes de management par toute une partie de l’HEGP, doit quitter cette semaine Pompidou pour rejoindre Ambroise-Paré. Elle doit être remplacée par la directrice de Robert-Debré, Stéphanie Decoopman ».

Le quotidien ajoute que « ce suicide à Pompidou intervient quasiment 14 mois après celui du Pr Jean-Louis Megnien. Le cardiologue de 54 ans, père de cinq enfants, s’était défenestré du 7e étage le 17 décembre 2015. Régulièrement et depuis au moins 2 ans, il faisait état d’un harcèlement, de maltraitances et de vexations de la part de sa hiérarchie directe […] et de la directrice ».

Le Figaro rappelle notamment que « la ministre de la Santé, Marisol Touraine, avait saisi l’Inspection générale des affaires sociales (Igas). Cette dernière avait pointé des manquements dans le traitement du conflit qui a conduit au geste du professeur, parmi lesquels «l’absence de signalement» sur sa souffrance. Mais l’Igas n’a pas rendu public ce rapport, considérant que le document était «non publiable au sens de la loi» ».

Le journal cite un membre du siège de l’AP, qui déclare : « Pour le moment, tout le monde est atterré, la communauté médicale est sens dessus dessous. C’est terrible. Après le suicide de Mégnien, c’est très lourd. C’est dur pour tout le monde. On est tous atteint. C’est vraiment difficile cet hôpital et pourtant il est tout neuf, ultramoderne avec des équipes de haut niveau. Il va falloir prendre des mesures de sécurité ».

Et un salarié de l’AP « qui va lancer une procédure de harcèlement contre la direction générale de l’AP-HP », remarque : « C’est fou. Je suis bouleversé. J’espère que nous ne sommes pas dans une série de type France Telecom. Il y a un problème gravissime et totalement inédit dans cette maison, Pompidou en est un peu l’emblème ».

De son côté, Libération s’interroge : « Y aurait-il comme une malédiction ? », et remarque que « même si, selon le Parisien, il ne serait pas motivé par des raisons d’ordre professionnel, ce suicide fait écho à celui qui avait secoué l’établissement, le 17 décembre 2015 ».

Le journal observe en outre que « le drame survenu dans la nuit de dimanche à lundi intervient également après les suicides de plusieurs infirmiers cet été qui ont fortement touché la communauté soignante. Et qui avaient conduit Marisol Touraine à lancer un «un plan pour l’amélioration de la qualité de vie au travail des hospitaliers» ».

Le Parisien relate également ce « suicide [qui] rouvre les plaies à Pompidou », et observe que « l’établissement où exerçait depuis 12 ans ce père de deux enfants est aussi célèbre pour ses pôles d’excellence que pour ses guerres des chefs et l’éreintement de ses soignants. Une situation que dénoncent ses personnels depuis déjà longtemps ».

Le journal revient aussi sur le suicide du Pr Megnien et note que « 14 mois après ce drame, ni les préconisations de l’Igas ni celles de la commission d’analyse des suicides, pas plus que la «stratégie nationale sur l’amélioration de la qualité de vie au travail» de la ministre Marisol Touraine, n’ont apaisé le mal-être ».

« Même si beaucoup évoquent des problèmes familiaux, pour les collègues et les syndicats, ce geste désespéré a rouvert les plaies », continue Le Parisien.
08 02 2017

« Lancement d’un projet d’intelligence artificielle contre le cancer »

Le Parisien

Le Parisien annonce que « la société française Oncodesign, sous-traitant de l’industrie biopharmaceutique pour la partie recherche, va bénéficier d’une aide de 7,7 millions d’euros du Programme d’investissements d’avenir (PIA) pour développer des solutions d’intelligence artificielle contre le cancer ».
Le journal explique ainsi que 
« le projet OncoSNIPE, doté d’un budget total de 12 millions d’euros, va faire appel à des solutions « bio-informatiques » comme l’intelligence artificielle pour identifier et caractériser des patients résistants aux traitements anti-cancéreux, selon le communiqué commun d’Oncodesign et de Bpifrance ».
« Le but sera d' »orienter la recherche et le développement de solutions thérapeutiques spécifiques » pour ces patients, en ciblant les cancers du sein, du pancréas et du poumon, où les résistances aux traitements actuels peuvent être particulièrement élevées », 
note Le Parisien.
Le quotidien précise que 
« d’une durée de 4 ans, le projet sera piloté par Oncodesign mais comprend trois autres partenaires industriels : la société d’intelligence artificielle italienne Expert System, le groupe lyonnais de services numériques Sword et Acobiom, développeur d’outils de diagnostic pour la médecine personnalisée, basé à Montpellier ».
Le Parisien ajoute que 
« trois institutions vont également participer au projet : les Hôpitaux universitaires de Strasbourg et les centres régionaux de lutte contre le cancer de Dijon et de Marseille.
Ces partenaires académiques devront prendre en charge plus de 800 patients dans le cadre de l’étude ».


10 02 2017

Le Figaro

 

« Suicide du cardiologue de Pompidou : un «homicide involontaire» »

 

Le Figaro annonce en effet que « l’inspection du travail a conclu à un «homicide involontaire» pour le suicide du Pr Mégnien en décembre 2015. Elle met en cause la direction de l’hôpital et vient de saisir le procureur de la République ».

Anne Jouan revient sur les circonstances du drame et explique que « l’inspection du travail avait diligenté deux enquêteurs sur place. Ils ont longuement interrogé tous les collègues du Pr Mégnien. […] Leur rapport est sans appel : le cardiologue a bien été victime de harcèlement moral ayant conduit au suicide. Ils concluent à un «homicide involontaire» ».

La journaliste souligne que « le rapport des deux inspecteurs met directement en cause la directrice de l’hôpital, Anne Costa, qui s’apprête à quitter ses fonctions à Pompidou pour rejoindre Ambroise-Paré ».

« En raison de la violence des faits observés, l’inspection du travail a fait, le 17 janvier dernier, un signalement au procureur de la République de Paris dans le cadre d’un article 40. Ce dernier note que «toute autorité constituée, tout officier public ou fonctionnaire qui, dans l’exercice de ses fonctions, acquiert la connaissance d’un crime ou d’un délit est tenu d’en donner avis sans délai au procureur de la République et de transmettre à ce magistrat tous les renseignements, procès-verbaux et actes qui y sont relatifs» », relève Anne Jouan.

La journaliste observe qu’« après le suicide du Pr Mégnien, l’administration avait voulu rejeter la faute sur les problèmes personnels rencontrés par le médecin, notamment le fait que sa femme vivait à l’étranger, à Boston ».

Un inspecteur du travail précise ainsi que « c’est un classique des employeurs. Ils utilisent toutes les confidences faites par les salariés à leurs collègues ou à la hiérarchie pour pouvoir dire qu’il s’agissait d’une personne fragile. Ces difficultés sont censées amoindrir les causes du suicide ».

Anne Jouan remarque que « cet argument resservi en début de semaine. Dimanche soir, Emmanuel, un infirmier de 35 ans se jetait par la fenêtre du 8e étage de Pompidou. Le lundi, exactement 12 heures plus tard, un chef de service important de l’hôpital nous appelait pour nous dire : «Il s’est suicidé pour des motifs personnels.» ».

« A l’AP-HP, une journée d’enquête suffit donc pour expliquer qu’un infirmier mette fin à ses jours en prenant pour cela le soin de venir sur son lieu de travail alors qu’il n’était pas d’astreinte », note la journaliste.

Elle s’interroge : « La ministre de la Santé […] rendra-t-elle enfin public le rapport de l’Inspection générale des affaires sociales (Igas) réalisé sur le suicide du Pr Mégnien ? Quel a été le rôle du directeur général de l’AP-HP, Martin Hirsch, dans cette affaire, lui qui était informé des difficultés du médecin ? Depuis avril, une information judiciaire est ouverte pour harcèlement moral. Aucune mise en examen n’a pour le moment été prononcée ».
13 02 2017

« Alcoolisme : les mécanismes se précisent »

Les Echos

Paul Molga remarque dans Les Echos : « Reçoit-on l’alcoolisme en héritage ? Au moins en partie, viennent de confirmer des chercheurs du Texas South Medical Center de Dallas ».
Le journaliste explique que 
« leur étude publiée dans PNAS, la revue de l’Académie nationale des sciences américaine, vient de mettre en évidence le rôle très particulier joué par le gène bêta-klotho (ou KLB), responsable de la synthèse de la protéine du même nom ».
Il rappelle que 
« les chercheurs connaissent bien cette protéine : c’est un des constituants d’un récepteur neuronal impliqué dans notre appétence vis-à-vis des produits sucrés. Lorsque le gène KLB fonctionne correctement, le cerveau comprend les ordres de modération adressés par le foie via la sécrétion dans le sang d’une protéine spécifique, nommée FGF21. Mais sa forme mutante déforme le message hépatique, ont constaté les chercheurs américains en analysant le profil génétique de 105.000 buveurs ».
Paul Molga indique ainsi que 
« des tests réalisés sur des souris privées du gène KLB confirment ce mécanisme. L’équipe leur a donné le choix entre de l’eau ou de l’alcool. Les mammifères génétiquement modifiés ont préféré les boissons à base d’éthanol, qu’ils ont consommées en plus grande quantité, même quand ils avaient reçu l’hormone FGF21 en injection ».
Les auteurs écrivent : 
« Nous avons désormais une bonne idée de la voie de signalisation de l’appétence à l’alcool, ce qui ouvre des perspectives pharmacologiques prometteuses », le journaliste précisant que « le segment d’ADN variant serait en effet présent chez 40% de la population ».
Paul Molga note que 
« l’hypothèse génétique dans la dépendance à l’alcool n’est pas nouvelle », et souligne que « l’étude du Texas South Medical Center est la première à confirmer cette piste en étiquetant précisément un gène. Mais est-il le seul responsable de la dépendance alcoolique ? ».
Bertrand Nalpas, directeur de recherche à l’Inserm, déclare que
 « c’est un élément parmi d’autres facteurs, biologiques, environnementaux et psycho-sociaux ».
Le journaliste ajoute que 
« des travaux relatés l’été dernier dans la revue PloS Genetics et émanant de chercheurs de l’université de l’Indiana et de l’université Purdue suggèrent que les principales voies de régulation de la consommation d’alcool impliquent en réalité un groupe de 930 gènes entraînant chacun de petits effets. «Leur combinaison augmente le désir de boire», concluaient les auteurs ».
Paul Molga observe que 
« l’hérédité transmet pourtant une protection naturelle contre nos dérapages : un circuit neuronal spécifique qui attribue aux informations reçues par notre organisme des valeurs de plaisir ou de rejet qui déclenchent la réponse chimique ».
« Un type de neurone en particulier, le récepteur dopaminergiques D1, tient un rôle important dans ce mécanisme qui manipule nos humeurs. Il organise les données fournies par d’autres régions périphériques […] et commande à l’hypothalamus d’adresser des messages chimiques aux deux entités du système neurovégétatif : le système sympathique qui réagit aux agressions par l’intermédiaire de la noradrénaline, l’hormone du stress réveillant nos muscles, nos organes et nos réactions primaires (sudation, frisson, accélération du rythme cardiaque…) ; et le système parasympathique qui préserve l’équilibre corporel en modérant la tempête émotionnelle à coups d’acétylcholine, un autre puissant messager chimique », 
rappelle le journaliste.
Il relève qu’«
 un carburant fait fonctionner cette subtile mécanique du plaisir : la dopamine, un des neurotransmetteurs les mieux baptisés. Responsable de la dépendance psychique, c’est elle qui fait que plus une personne est exposée à l’alcool, plus elle a envie d’en retrouver la saveur ».
Paul Molga indique en outre que 
« des chercheurs de l’Université du Texas viennent de montrer que, à forte dose, l’alcool pouvait remodeler cet héritage génétique. De précédentes recherches ont montré que l’alcoolisme pouvait modifier la structure des neurones épineux moyens présents dans une zone du cerveau impliquée dans la prise de décision. Leurs travaux incriminent cette fois un autre récepteur dopaminergique, D2, qui inhibe habituellement le désir d’alcool ».
Jun Wang, principal auteur de ce travail publié dans la revue
 Biological Psychiatry, explique que « D2 se désactive en cas d’excès de consommation répétés ». Le journaliste note que « cela pourrait expliquer le succès des sessions de beuverie express (« binge drinking ») chez les jeunes, interprète le chercheur. L’alcool inhibe les « bons » neurones (D2), active leurs antagonistes (D1) et pousse à une consommation sans limites. Des cocktails – médicamenteux ceux-là – pourraient faire le contraire ».
Paul Molga relève par ailleurs que 
« le baclofène, prescrit en France depuis plusieurs années pour décrocher de la dépendance à l’alcool, est de plus en plus contesté. En décembre, lors du congrès des sociétés internationales de recherche biomédicales sur l’alcoolisme, les résultats de deux enquêtes épidémiologiques ont jeté un pavé dans la mare. Elles observaient chacune 320 patients alcoolo-dépendants ».
« La première, Alpadir, a conclu à l’absence d’effet significatif du baclofène par rapport à un placebo. La seconde, Bacloville, a montré une différence de 20% entre les deux groupes, mais peu des patients traités au baclofène sont parvenus à arrêter », 
remarque le journaliste, qui observe que « de plus en plus de spécialistes des addictions rechignent donc à prescrire cette molécule ».

15 02 2017

« Un lien entre accouchement accéléré et dépression »

Le Figaro

Cécile Thibert remarque dans Le Figaro : « Un sentiment de culpabilité, une tendance à se replier sur soi, des pensées morbides… Ce triste tableau est le lot de 13% des jeunes accouchées en France. […] La dépression du post-partum est une véritable maladie dont l’origine est mal connue ».
La journaliste indique que 
« des chercheurs de la faculté de médecine du Massachusetts (États-Unis) ont tenté d’identifier le rôle joué par l’oxytocine, une hormone parfois administrée aux femmes pour accélérer le travail ou prévenir le risque d’hémorragie ».
Cécile Thibert note en effet que 
« depuis 2011, plusieurs études ont mis en évidence un lien entre dépression avant l’accouchement et faible concentration en ocytocine naturelle dans le sang des futures mamans. Les auteurs de cette nouvelle étude ont donc émis l’hypothèse que l’injection d’oxytocine synthétique durant l’accouchement pourrait prévenir le risque de dépression ».
« Contre toute attente, ce n’est pas ce qu’ils ont découvert. Leurs résultats, publiés dans Depression and Anxiety, montrent que les femmes ayant reçu une injection d’oxytocine pendant leur accouchement ont 35% de risque supplémentaire de faire une dépression, par rapport aux autres », 
remarque la journaliste.
Cécile Thibert précise que 
« parmi les 46.732 femmes incluses dans l’étude, celles présentant des antécédents de troubles psychiques exposées à de l’oxytocine étaient même légèrement plus à risque que les femmes en bonne santé mentale non exposées (36% contre 32%) ».
Les auteurs écrivent ainsi que ces 
« données démontrent que l’administration d’oxytocine synthétique pendant le travail a un impact négatif sur l’humeur dans les mois après l’accouchement », « bien que les mécanismes d’action qui sous-tendent ce phénomène ne soient pas élucidés », poursuit la journaliste.
Le Dr Emmanuel Simon, gynécologue obstétricien au CHRU de Tours, remarque toutefois que 
« le niveau de preuves reste faible, l’étude ne permet pas d’établir un lien de causalité. De nombreux facteurs pouvant jouer sur la dépression n’ont pas été pris en compte, tels que le mode d’accouchement ou la situation affective de la femme ».
Cécile Thibert indique cependant que 
« le Dr Simon et ses collègues sont sur le point de publier des travaux similaires menés auprès de 400 femmes », le spécialiste annonçant : « Nos résultats suggèrent que plus les femmes reçoivent d’oxytocine, plus elles sont susceptibles de connaître un état dépressif ».
Laurent Gaucher, sage-femme aux Hospices civils de Lyon, remarque pour sa part que «
 ces données nous alertent une fois de plus sur le fait que l’oxytocine n’est pas une molécule anodine, et donc qu’il faut l’utiliser avec parcimonie. Cependant, elle reste indispensable pour décoller le placenta après l’accouchement et éviter ainsi les hémorragies placentaires. Dans les autres indications, il faut peser le pour et le contre ».

 

16 02 2017

« Les chiffres affolants des soins psy sans consentement »

Libération

Eric Favereau relaie dans Libération l’étude de la démographe Magali Coldefy sur « les soins sans consentement en psychiatrie », parue dans la revue de l’Institut de recherche et de documentation en économie de la santé, qui « montre une augmentation constante des hospitalisations, mais aussi des traitements à domicile obligatoires, autorisés depuis 2011 ».
Le journaliste note ainsi sur une double page que 
« près de 100.000 patients ont été hospitalisés en psychiatrie sans leur consentement l’an dernier en France. Le chiffre est énorme : 92.000 patients, exactement, enfermés contre leur gré, parfois quelques jours, d’autres fois plusieurs semaines. Soit 12.000 de plus qu’en 2012 ».
Eric Favereau observe que ce 
« travail est saisissant, l’évolution inquiétante. On assiste en effet à une hausse sensible entre 2012 et 2016, mais qui fait suite à une augmentation encore plus forte entre 2006 et 2011, atteignant presque les 50% ».
Il souligne que «
 depuis dix ans, on peut parler d’un doublement de ces hospitalisations sans consentement. Et parallèlement, […] on constate une multiplication des pratiques d’isolement et de contention. Que se passe-t-il donc derrière les murs de nos établissements psychiatriques ? La question des liens entre la liberté et la santé mentale se pose de façon insistante ».
Eric Favereau rappelle ce que
 « dit la loi » : « La psychiatrie est une exception. On l’oublie, mais le consentement est la règle d’or du soin. On ne soigne que librement. C’est la condition indispensable à toute prise en charge thérapeutique. Néanmoins, la législation française prévoit, «en cas de troubles psychiatriques sévères affectant la conscience et le besoin de soins, le recours aux soins sans consentement afin de prévenir le préjudice pour le patient de l’absence de soins» ».
Le journaliste note que 
« la législation française sur les soins sans consentement a été modifiée par la loi du 5 juillet 2011. Y sont réaffirmés les droits des personnes prises en charge dans ces conditions. Et la loi a introduit deux mesures phares : l’intervention du juge des libertés et de la détention dans le contrôle de l’administration des soins sans consentement ; celui-ci, dans les 12 jours, doit donner son aval à cette décision ».
« Autre mesure importante, la possibilité, non plus d’une hospitalisation, mais de soins ambulatoires obligatoires : la personne n’est plus internée, mais elle a l’obligation de suivre chez elle un programme de soins avec un suivi régulier à l’hôpital », 
poursuit Eric Favereau.
Il explique 
« qui sont les personnes visées » : « En 2015, plus de 1,7 million de personnes âgées de 16 ans ou plus ont été prises en charge dans les établissements de santé publics et privés de soins psychiatriques, dont 92.000 sans leur consentement, comme l’a calculé Magali Coldefy : «81.000 ont été hospitalisées au moins une fois à temps plein dans l’année, soit une augmentation de 11% par rapport à 2012.» Autre donnée : «Alors qu’en 2012, 4,8% des patients étaient suivis sans leur consentement, ils représentent 5,4 % des patients en 2015» ».
La démographe précise que 
« les personnes ayant reçu un diagnostic de troubles schizophréniques ou psychotiques représentent près de la moitié des personnes prises en charge sans consentement […]. Les troubles bipolaires (11%) et de la personnalité (8%) sont également plus fréquents chez les personnes prises en charge sans leur consentement ».
Eric Favereau note qu’
« au moins deux raisons expliquent cette hausse constante. D’abord, il y a «l’extension des modalités de prise en charge sans consentement aux soins ambulatoires et à temps partiel». On peut contraindre au traitement à domicile, et non plus seulement à l’hospitalisation. Ainsi, en 2015, près de 37.000 personnes ont eu des soins ambulatoires obligatoires, soit 40% des personnes ayant reçu un traitement sans consentement ».
« L’autre facteur est l’apparition d’un nouveau mode de placement, avec l’admission en soins psychiatriques pour péril imminent (SPI) : le patient arrive aux urgences et le personnel, plutôt que de chercher un tiers pour éventuellement l’hospitaliser, va le rediriger directement en psychiatrie, sans son consentement. Pour ce faire, il suffit de deux certificats médicaux », 
explique le journaliste.
Il relève que «
 selon la démographe, la banalisation du recours aux SPI par les professionnels s’explique par le fait qu’il s’agit d’une procédure plus simple et moins lourde ». Magali Coldefy remarque qu’« initialement destinée aux personnes désocialisées ou isolées pour lesquelles il était difficile de recueillir la demande d’un tiers, cette mesure connaît une montée en charge qui dépasse la procédure d’exception ».
Eric Favereau aborde enfin 
« les grandes variations en fonction des régions. On observe des taux qui varient dans un rapport de 1 à 10 selon les départements. […] Plusieurs facteurs expliquent ces disparités. Certains tiennent à l’offre de soins. […] Reste que l’importance de ces disparités est surtout due aux caractéristiques socio-économiques des territoires concernés ».

 

« Anorexie : stop aux défis maigreur »

Le Parisien

Le Parisien note en effet que « des médecins s’inquiètent de différents challenges, relevés par des jeunes filles, qui font l’apologie de la minceur extrême… mais qui peuvent déclencher la maladie ».
Le journal constate ainsi :
 « Test de la page A4, écart entre les cuisses… Au centre de référence des troubles alimentaires de Lyon, Sylvain Iceta, médecin psychiatre, praticien hospitalier, et Bérénice Segrestin, médecin nutritionniste, ont détricoté ces «challenges» du Net et expliquent comment ils sont une «porte d’entrée» dans l’anorexie pour les femmes qui ont un terrain favorable », rappelant qu’« en France, 230.000 personnes souffrent de cette maladie ».
Le Parisien explique que 
« le #A4Challenge consiste à réussir à cacher sa taille derrière une feuille A4, orientée à la verticale. Si rien ne dépasse, on est considéré comme mince. Très en vogue en 2016, ce défi, venu de Chine sur les réseaux sociaux, alerte les médecins. Il nécessite un tour de taille de 50 cm, soit «une taille enfant», assure Sylvain Iceta, ou «un poids de 47 kg pour 1,70 m» ».
Le spécialiste souligne que 
« c’est dangereux. Ce genre de défi peut déclencher la maladie anorexique chez les personnes vulnérables ».
Le journal remarque que 
« la question du ventre est omniprésente chez les anorexiques qui cherchent à supprimer ce lien avec la féminité. Elles se trouvent toujours trop grosses, c’est ce qu’on appelle la dysmorphophobie ». Bérénice Segrestin ajoute que « dans notre société, les abdomens ultraplats sont valorisés, notamment après un accouchement ».
Le Parisien relève que 
« ces deux spécialistes des troubles alimentaires redoutent encore plus le #collarbonechallenge, apparu sur le Net en février 2015, et le #thigh gap, l’écart entre les cuisses, en 2013 ».
« Le premier consiste à faire tenir le plus de pièces dans le creux des clavicules et le second à avoir le plus grand écart entre ses cuisses, genoux collés, ce qui induit une perte de graisse et de muscles. Des jeux qui entrent en résonance exacte avec les obsessions des anorexiques. Elles surveillent sans cesse ces parties du corps pour vérifier qu’elles progressent dans la perte de poids », 
explique le journal.
Il ajoute que 
« cette apologie relayée par des stars sur les réseaux sociaux ou en évoquant des régimes drastiques, est «délétère» », Sylvain Iceta remarquant qu’« elles sont censées être des modèles, aider les femmes à s’épanouir. Nous, derrière, on doit tout reconstruire à l’hôpital ».

 

« Le burn-out toujours en mal de reconnaissance »

Les Echos Le Figaro La Croix

Les Echos indique que « la question du burn-out revient au Parlement. Les députés Yves Censi (LR) et Gérard Sebaoun (PS) l’ont remis à l’agenda parlementaire en présentant mercredi à la commission des Affaires sociales leur rapport d’information sur le syndrome d’épuisement professionnel ».
Le journal remarque en effet que 
« Santé Publique France évoque 30.000 personnes touchées entre 2007 et 2012. L’Académie de médecine parle plutôt de 100.000 en 2016… Sans parler des 3,2 millions de salariés «en risque», d’après une étude menée par le cabinet Technologia en 2014 ».
« Or les assurés sociaux qui s’épuisent au travail ont souvent du mal à faire reconnaître leur burn-out comme maladie professionnelle. En 2015, seuls 418 cas de «maladies psychiques liées au travail» ont pu bénéficier de la prise en charge à 100% de leurs soins pour maladie professionnelle, plus une rente dépendant de leur taux d’incapacité. Même si ce chiffre a été multiplié par 5 en 4 ans, il reste très faible », 
souligne Les Echos.
Le quotidien observe :
 « Faut-il donc inscrire par décret le syndrome d’épuisement professionnel au tableau des maladies professionnelles ? A terme, pourquoi pas. Mais aujourd’hui, personne ne sait comment faire pour fixer une liste limitative de travaux susceptibles de provoquer cette maladie. Dans l’immédiat, la mission d’information privilégie la voie parallèle : l’examen des dossiers par l’une des 26 commissions régionales aptes à reconnaître une maladie professionnelle au cas par cas ».
Les Echos remarque toutefois qu’
« il faut d’abord être frappé d’un taux d’incapacité permanente partielle (IPP) d’au moins 25%. Or seules 1% des incapacités reconnues concernent des pathologies psychiques ».
« Les députés proposent donc une expérimentation : le seuil d’IPP serait réduit à 10%, voire éliminé. S’il disparaît, […] le délai moyen d’examen par les commissions risque de bondir de 3 mois à 2 ans. C’est pourquoi ils demandent également un doublement des moyens des commissions les plus sollicitées, comme celles d’Ile-de-France ou d’Occitanie. Encore faudrait-il pouvoir recruter suffisamment de médecins experts », 
continue le journal.
Les Echos indique en outre que 
« le rapport préconise la création d’un centre national de référence sur le burn-out, comme pour la grippe. Alors que 200 médecins sont poursuivis devant les juridictions ordinales par des entreprises pour avoir écrit noir sur blanc que la santé d’un salarié s’était dégradée du fait de ses conditions de travail, il est proposé de modifier le code déontologique de la profession, afin de garantir cette latitude aux médecins du travail. Mais il faudra une loi pour cela ».
De son côté, La Croix relève que le burn-out est «
 mal défini et mal pris en charge », et note aussi qu’« une mission parlementaire propose de créer un centre national de référence sur le syndrome d’épuisement professionnel. Le but affiché : mieux cerner ce phénomène, pour mieux le prendre en charge ».
Le journal observe que «
 les tentatives parlementaires de le faire reconnaître comme maladie professionnelle ont échoué jusqu’à présent. Et la mission parlementaire n’a pas permis non plus d’«apporter de réponses définitives» ».
« 
Le rapporteur de la mission, Gérard Sebaoun, et son président Yves Censi (LR) proposent donc de créer un centre national de référence consacré à cette forme de souffrance au travail, qui fait l’objet pour le moment de travaux dispersés entre plusieurs instituts et qui, selon eux, continue «de résister à une définition claire et incontestable» », relève La Croix.
Le quotidien explique que « 
les députés plaident pour le renforcement de la prévention par une série de mesures : intégrer la prévention des risques psychosociaux dans la négociation annuelle obligatoire (NAO) dans l’entreprise ; favoriser la mise en place d’un réseau de salariés formés à la vigilance contre ces risques ».
« Mais aussi améliorer la formation des futurs dirigeants à la prise en compte du risque de burn-out ou rendre impossibles les poursuites disciplinaires intentées par des employeurs contre des médecins du travail ayant fait le lien entre des cas de souffrance au travail et l’activité professionnelle d’un patient 
», précise le journal.
Le Figaro indique également qu’« 
une mission parlementaire a proposé 27 mesures pour reconnaître et «mieux cerner la réalité» du burn-out, ou syndrome d’épuisement professionnel ».
Le remarque entre autres que « 
les députés souhaitent aussi créer un site web et une application associée à destination des professionnels afin de faciliter la compréhension et la prise en charge de ce mal-être. Ils suggèrent également d’obliger les managers à effectuer un stage parmi les salariés, sur le modèle des «stages ouvriers», afin de se rendre compte de leurs conditions de travail ».

 

17 02 2017

Maladie d’Alzheimer, la thérapie occupationnelle fait ses preuves

Maladie d'Alzheimer, la thérapie occupationnelle fait ses preuvesPar Mme Aude Rambaud (Boulogne)[Déclaration de liens d’intérêts]

La thérapie occupationnelle, une thérapie brève à domicile destinée aux patients atteints de démence, peut ralentir la perte d’autonomie et réduire les troubles du comportement. C’est ce que montre une étude parue dans le Journal of Alzheimer’s Disease.

Stimuler certaines activités de personnes atteintes de démence ou maintenir leur autonomie de manière sécurisée et efficace en tenant compte de leurs habitudes de vie et de leur environnement. Tel est le concept de la thérapie occupationnelle.
Basée sur l’intervention d’ergothérapeutes, de psychomotriciens et d’assistants de soins en gérontologie (Équipes Spécialisées Alzheimer ESA), la prise en charge a lieu à domicile sur prescription médicale. Son efficacité vient d’être confirmée dans des conditions de soins de routine.
Dans cette étude, 421 patients atteints de démence (MMSE moyen = 17.3) ayant été dirigés vers des ESA par leur médecin ont été suivis pendant six mois. Les chercheurs ont évalué leur état clinique au début et à la fin de l’intervention (trois mois) puis encore trois mois après, à l’aide de différents questionnaires et évaluations (Mini-Mental State Examination, Disability Assessment in Dementia, Neuropsychiatric Inventory Questionnaire, qualité de vie du patient (EQ 5D-VAS), charge des aidants (score de Zarit) et quantité des soins).
Les résultats montrent que les performances cognitives des patients sont restées stables au cours des six mois ainsi que l’autonomie fonctionnelle au cours des trois mois d’intervention. Elle s’est ensuite malheureusement dégradée. Les troubles comportementaux ont eux diminué pendant la thérapie puis sont restés stables, tout comme la charge des aidants. Quant à la qualité de vie des patients, elle s’est améliorée pendant l’intervention mais s’est dégradée ensuite.
Les personnes récemment diagnostiquées étaient celles qui tiraient le plus grand bénéfice de cette prise en charge, sous-entendant qu’elles seraient une cible privilégiée pour cette thérapie. Cette dernière est conçue comme une intervention à court terme, mais les avantages sur le long terme et les conséquences d’un arrêt de la prise en charge restent à évaluer.

Référence :
Pimouguet Clément 
et al.
Benefits of Occupational Therapy in Dementia Patients: Findings from a Real-World Observational Study
Journal of Alzheimer’s Disease, vol. 56, no. 2, pp. 509-517, 2017

« Des chercheurs ont trouvé une piste pour un médicament anti-fatigue »

Science et Vie

Science et Vie explique en effet que « des chercheurs américains, italiens et néerlandais sont sur la piste d’un médicament contre la fatigue physique. Ils se sont intéressés à l’interleukine 37 (ou IL-37), une molécule naturellement produite par le système immunitaire, en cas d’inflammation provoquée par une infection ou une maladie chronique ».
« Chez la souris, ils ont observé que les performances physiques, lors d’un test d’endurance, diminuent d’environ 25% si l’on provoque une inflammation, mais que l’injection d’IL-37 annule cet effet, et rétablit des performances comparables à celles des souris indemnes », 
relève Science et Vie, qui relaie ces travaux parus dans PNAS.
Le magazine ajoute que «
 les chercheurs ont ensuite traité des souris saines sur plusieurs jours avec l’IL-37, et ont comparé leur endurance à celle de souris saines non traitées. Le résultat est spectaculaire : le temps passé à courir sur un tapis roulant était augmenté de 102 % dès le 2ème jour, et de 326% au 8ème jour ! ».
Science et Vie remarque qu’
« au-delà des propriétés anti-inflammatoires déjà connues de l’IL-37, les chercheurs ont montré que cette cytokine induisait des modifications métaboliques importantes. En particulier, elle participe à la protection anti-oxydante et améliore le rendement respiratoire des cellules musculaires ».
L’article souligne en outre que 
« ces résultats sont prometteurs pour les personnes souffrant de pathologies chroniques telles que la polyarthrite rhumatoïde ou le cancer, pour qui la fatigue est une composante souvent très handicapante de leur maladie ».

 

20 02 2017

Etats-Unis : « Des scientifiques plaident pour le droit de modifier le génome héréditaire humain »

La Croix

Denis Sergent note en effet dans La Croix que « des médecins, biologistes et ingénieurs de l’Académie des sciences des États-Unis plaident pour la recherche et l’application à la population de la manipulation de gènes portant sur les cellules reproductrices. Ils relancent un débat d’ordre éthique ».
Le journaliste rappelle que 
« pour l’heure, il est interdit à tout chercheur américain d’utiliser des fonds fédéraux pour créer ou modifier un embryon humain afin d’y modifier son hérédité ».
Denis Sergent explique que 
« les chercheurs partent d’un constat : la nouvelle et très efficace technique d’édition génomique (couramment appelée Crispr-cas9) fait actuellement l’objet de nombreux essais cliniques avec des cellules somatiques, comme les cellules du cœur, des muscles, du foie… ».
Le journaliste précise que 
« cette technique découverte par Emmanuelle Charpentier et Jennifer Doudna en 2011 consiste à ajouter, enlever ou remplacer des gènes pour éliminer des maladies graves. Ces modifications visent à corriger un ou des gènes d’une personne malade, et ne concernent pas sa descendance ».
Denis Sergent indique que 
« les scientifiques plaident pour étendre des essais au moyen de cette technique sur des cellules germinales (qui donneront ovules et spermatozoïdes), issues des premiers stades embryonnaires, entraînant par définition une transmission de génération en génération, conduisant à une modification de l’espèce humaine ».
« Certes, les chercheurs notent que si la technique est au point pour traiter des cellules malades que l’on peut extraire momentanément de l’organisme du patient (comme les cellules mères des globules blancs et rouges de la moelle osseuse), elle n’est pas encore maîtrisée pour les autres types de cellules », 
observe le journaliste.
Il ajoute que 
« les scientifiques assurent que, à ce jour, il n’est pas question de transférer des embryons génétiquement corrigés dans l’utérus d’une femme ».
Denis Sergent se penche sur 
« les implications éthiques » : « Les chercheurs assurent que ces modifications génétiques seront mises en œuvre uniquement «pour traiter ou prévenir des maladies graves». Toutefois, «parlant au départ de prévention et de guérison de maladies génétiques graves, ils extrapolent et introduisent la notion floue de “promotion du bien-être humain”», observe Marie-Jo Thiel, médecin et professeur d’éthique à l’université de Strasbourg ».
« Ce qui ouvre la porte à «l’homme augmenté», à l’eugénisme, voire au transhumanisme. En tout cas à une humanité inéquitable, l’accès à la «médecine de l’augmentation» étant réservée à quelques privilégiés », 
remarque le journaliste.
Il souligne que «
 les chercheurs affirment que rien ne sera possible si l’opinion publique n’est pas d’accord. Pour trancher, ils suggèrent la tenue d’une consultation publique avant «d’autoriser des essais cliniques d’édition du génome germinal pour tout autre objectif que le traitement ou la prévention de pathologies ou d’infirmités» ».

 

« La fin de vie, il faut y songer… »

Le Parisien Libération

Le Parisien observe que « la fin de vie… personne n’a vraiment envie d’en parler. Et pourtant, il peut être bien utile d’y réfléchir. Notamment depuis que, en prolongement de la loi Leonetti de 2005, de nouveaux droits ont été accordés aux personnes en fin de vie par la loi de février 2016 ».
« Ils invitent notamment à la rédaction de directives anticipées, permettant à chacun de dire, de son vivant, s’il souhaite limiter ou arrêter les traitements qu’il pourrait recevoir en fin de vie, s’il devenait incapable d’exprimer sa volonté », 
rappelle le journal.
Le Parisien indique ainsi qu’
« une campagne d’information pour inciter les Français à faire part de leurs volontés à leurs proches est lancée aujourd’hui », car « peu connaissent leurs droits ».
Le quotidien explique que cette 
« campagne de communication grand public (après celle menée auprès des médecins en décembre) est présentée aujourd’hui par la ministre de la Santé, Marisol Touraine. Très peu de Français écrivent des consignes. Or, sans elles, difficile de trancher les cas les plus épineux ».
Le ministère souligne que 
« cette campagne permettra à chaque Français de mieux connaître ses droits et d’aborder le sujet sereinement avec les professionnels de santé mais aussi avec ses proches ».
Le Parisien note en outre que 
« cette communication intervient à un moment où des divergences se font entendre sur ce thème ultrasensible, en cette année présidentielle. Benoît Hamon, pour le PS, mais aussi Jean-Luc Mélenchon, pour la France insoumise, veulent aller plus loin dans le droit à mourir. François Fillon, à droite, mais aussi une partie de la gauche s’y refusent ».
Jean Leonetti, député LR et médecin qui 
« a été largement consulté pour l’écriture de cette loi », remarque que « sur cette question ultra-complexe de la fin de vie, l’équilibre d’un texte est difficile à trouver. Celui-ci a le mérite d’être à l’équilibre entre les différents courants de pensée et d’avoir fait consensus à l’Assemblée. Je souhaite bonne chance à ceux qui veulent l’améliorer ».
Le quotidien observe que 
« des cas tels que celui de Vincent Lambert, tétraplégique plongé dans un état de conscience minimal et dont le cas déchire sa famille, illustrent l’aspect parfois insoluble de ces questions… Et prouve que la nouvelle loi ne règle pas tous les problèmes ».
Libération évoque aussi le sujet, titrant : 
« Directives anticipées : un débat en phrases finales ».
Le quotidien rappelle sur une double page que 
« la loi permet à toute personne de rédiger d’avance ses souhaits de prise en charge médicale si elle n’est plus en état de donner son avis. Elle les écrit, les donne à son médecin traitant ou à une personne de confiance. Le texte est évidemment libre : certains vont mettre en avant leur volonté de ne pas être réanimés s’ils n’ont plus de conscience, d’autres au contraire peuvent insister sur la poursuite des soins les plus actifs possible ».
« En France, ce dispositif existe formellement depuis près de dix ans. Il a été renforcé l’année dernière dans la loi dite Claeys-Leonetti : désormais, le médecin est tenu de le respecter, sauf si la demande de la personne est en opposition avec les bonnes pratiques médicales », 
relève le journal.
Libération ajoute qu’il 
« reste une question. Rédiger ou pas des directives anticipées ? Aujourd’hui, peu de personnes le font, alors que dans d’autres pays, comme en Allemagne, la pratique est beaucoup plus répandue. Ne pas dire est aussi une liberté », et indique avoir « demandé à diverses personnalités quelles dispositions elles ont prises ».
Ainsi, Marie de Hennezel, psychologue, observe : « 
Je me méfie beaucoup des écrits, je reste sur mes gardes. Et puis il y a comme un vice de forme : pour les personnes âgées, il est impossible d’appliquer les directives anticipées, car c’est compliqué de les recueillir. Leur demander d’en écrire ? Elles vivent, logiquement, cette demande comme quelque chose de très violent. Je crois beaucoup plus en la personne de confiance ».
De son côté, Didier Sicard, ancien président du Comité national d’éthique, remarque : « 
Les directives anticipées ne m’apparaissent pas d’une utilité folle. Leur usage dépend de situations assez rares, de situations embarrassantes, complexes, à peine 1 ou 2% des situations réelles. Il n’empêche, il est important symboliquement qu’elles existent et que l’on puisse en écrire ».
« En France aujourd’hui, à peine 1% des personnes en ont écrit, alors que dans d’autres pays c’est près de 20%. Pourquoi ? C’est un acte citoyen, et cela m’agace quand j’entends des médecins dire qu’ils ne veulent pas être contraints par ces directives, cela fait pourtant pleinement partie des droits des malades »,
 ajoute-t-il.
Nicolas Revel, directeur de l’Assurance maladie, relève quant à lui : «
 Avoir rendu les directives anticipées opposables constitue une belle avancée, un vrai pas en avant. Que faire ? Que dire ? Quoi écrire ? C’est à chacun de se projeter dans ces cas de figure… […] Les médecins ont un rôle important pour aider le patient à clarifier ce qu’il pense ».

 

23 02 2017

Le Figaro

 

« La musique agit dans le cerveau comme une drogue »

 

Anne Prigent indique en effet dans Le Figaro que « des chercheurs de l’Université McGill à Montréal ont montré que les opioïdes interviennent directement sur le plaisir musical, selon une étude publiée dans Scientific Reports ».

La journaliste explique que « l’équipe du Pr Daniel Levitin a bloqué de façon sélective et temporaire les opioïdes cérébraux à l’aide de la naltrexone, un médicament prescrit dans les dépendances à l’alcool ou aux opiacés. Les chercheurs ont ensuite mesuré les réponses à la musique chez les participants ».

« Ils ont découvert que même l’écoute de leurs morceaux préférés, quel que soit leur style musical, ne déclenchait plus aucune sensation de plaisir chez ces derniers. En créant cette anhédonie musicale, heureusement temporaire, les chercheurs peuvent en conclure que les opioïdes endogènes sont essentiels pour éprouver des émotions positives et négatives avec la musique, qui utilise les voies de la récompense connues pour la nourriture, la drogue et le plaisir sexuel », relève Anne Prigent.

Le Pr Levitin observe ainsi : « Les impressions qu’ont ressenties les sujets et dont ils nous ont fait part après l’expérience étaient fascinantes. L’un d’entre eux nous a dit: “Je sais qu’il s’agit de ma chanson favorite, mais je ne ressens pas la même chose que d’habitude en l’écoutant.” Un autre nous a affirmé : “C’est une belle chanson, mais elle ne vient pas me chercher.”» ».

La journaliste s’interroge : « Comment un tel mécanisme s’est mis en place avec la musique ? ». Salah El Mestikawy, chercheur en neurosciences au CNRS, remarque que « le lien entre circuit de la récompense et musique est multiple et complexe. Simple hypothèse personnelle, mais, comme le fonctionnement du cerveau est en partie électrique, on peut imaginer que la musique entre en résonance avec les oscillations de ce dernier ».

Le Dr Laurent Karila, psychiatre à l’hôpital Paul-Brousse à Villejuif et porte-parole de SOS Addiction, indique quant à lui que « chez les fans de metal [dérivé du hard rock], cette dimension “addiction” est très présente. Mais avec les côtés uniquement positifs. L’envie irrépressible d’écouter du son est contrôlée… ».
24 02 2017

Le Parisien

 

« Contre la migraine, l’antidépresseur n’est pas miraculeux »

 

Aline Gérard s’interroge dans Le Parisien : « Comment venir à bout de votre migraine quand les antalgiques classiques s’avèrent inefficaces ? Pas forcément avec des antidépresseurs. […] Les médecins sont nuancés sur l’intérêt de leur prescription pour ce motif ».

La journaliste indique en effet qu’« il n’existe que très peu de preuves scientifiques montrant qu’ils peuvent terrasser une céphalée tenace ou vous permettre d’en finir avec les nuits blanches, alerte une étude publiée dans The British Medical Journal (BMJ) ».

Aline Gérard explique qu’« en se penchant sur plus de 102.000 ordonnances établies par 185 médecins de famille, entre 2003 et 2014, ces auteurs ont découvert que dans près d’un cas sur trois les antidépresseurs sont prescrits pour un tout autre motif que la dépression : la douleur, la migraine ou l’insomnie ».

« Or, seulement 16% de ces prescriptions «hors indication» étaient étayées par des publications scientifiques, remarque l’étude. Les antidépresseurs seraient-ils utilisés à toutes les sauces, à tort et à travers ? », observe la journaliste.

Jenna Wong, épidémiologiste à l’université MCGill de Montréal (Canada) et auteur de ce travail, répond : « Pas sûr. Les usages hors indications ne sont pas nécessairement fautifs. Il peut y avoir des données empiriques publiées, mais qui n’ont pas été encore prises en compte par les autorités médicales. Ou, alors, il peut s’agir d’une utilisation qui n’intéresse pas les laboratoires pharmaceutiques. Finalement, un médecin peut avoir entendu parler de cette utilisation par un collègue ou avoir constaté avec des patients qu’elle semblait fonctionner ».

Aline Gérard souligne que pour la spécialiste, « il est urgent que l’on se penche sérieusement sur les bénéfices et les risques de ces prescriptions «hors pistes». Car, en France aussi, la prescription de pilules du bonheur est assez fréquente en cas de migraine ou d’insomnie ».

La journaliste rappelle ainsi qu’« en France, la prescription d’antidépresseurs est assez fréquente pour soigner migraines et insomnies », et note que « certains antidépresseurs (pas tous) ont un effet antidouleur. Encore faut-il que les médecins prescripteurs puissent y retrouver clairement leur latin ! ».
28 02 2017

 

« La souffrance ordinaire des étudiants en santé »

La Croix

Pierre Bienvault fait savoir que « dans un livre, « Omerta à l’hôpital » [Éditions Michalon], qui sort ce jeudi 2 mars, plus d’une centaine d’élèves infirmières, aides-soignantes ou d’étudiants en médecine dénoncent les maltraitances vécues durant leur formation ».
Le journaliste observe en effet que 
« les étudiants dans les professions de la santé sont souvent victimes d’importantes pressions et charges de travail. Une succession de mots de souffrance et d’humiliations ».
Il cite ainsi cet ouvrage : 
«Ce n’est pas normal d’en arriver à pleurer systématiquement avant d’aller en stage, de vomir de stress pour une évaluation, de servir de punching-ball à certaines infirmières mal lunées», écrit une étudiante infirmière. «Je ne voulais plus vivre dans ce monde de dingues. Je pleurais tous les jours quasiment. J’ai failli me foutre en l’air en voiture sur l’autoroute plusieurs fois», dit une interne en radiologie. « Les violences en stage, on n’en parle même plus après quelques années. Ça fait partie du tout, du pack “études de médecine” », témoigne une autre interne ».
Pierre Bienvault explique qu’
« attachée à Sciences-Po, l’auteur [Valérie Auslender, médecin généraliste] a lancé en 2015 un appel sur les réseaux sociaux et dans plusieurs médias pour recueillir le témoignage d’étudiants en souffrance. En un an, elle a recueilli 130 récits d’aides-soignantes, d’élèves infirmières, d’étudiants en médecine, de kinés, d’ambulanciers… ».
Le journaliste évoque 
« la chronique d’une souffrance ordinaire, banalisée, quasi institutionnelle. Et comme reproduite de génération en génération par un système censé enseigner le soin et l’attention à l’autre ».
Pierre Bienvault précise qu’
« il s’agit certes là d’étudiants ayant répondu à une enquête ciblée. Tous les futurs médecins ou infirmières ne subissent pas au quotidien les mêmes violences verbales, sexistes ou psychologiques. Mais on aurait tort de n’y voir que des récits isolés ».
Le journaliste rappelle entre autres qu’
« en juin dernier, une enquête du conseil de l’Ordre, menée auprès de 8000 étudiants et jeunes médecins, constatait l’existence d’une souffrance «avérée». Avec 14% des étudiants ou jeunes médecins déclarant avoir déjà eu des idées suicidaires ».
Il indique en outre que le Dr Auslender 
« a choisi de faire réagir diverses personnalités à ces témoignages ».
Le Pr Didier Sicard, ancien président du Comité national d’éthique, remarque ainsi que 
« l’hôpital est un lieu étrange. Emblème du soin, de la relation humaine, de ce qui reste d’humanisme dans notre société, il peut soudain se révéler un lieu de barbarie et de maltraitance. Celles-ci restent cachées aux yeux des observateurs ».
Tandis que Céline Lefève, maître de conférences en philosophie de la médecine, 
« note que la relation pédagogique est vécue au «seul prisme d’une relation hiérarchique, elle-même réduite à une relation de domination». La détresse des étudiants provient du fait que «tout le monde sait» que leurs formations incluent des violences et que l’organisation hospitalière repose sur leur corvéabilité », poursuit Pierre Bienvault.

 

Revue de presse santé psy – janvier 2017

 

06 01 2017

 

« La pollution accroît le risque de démence »

Le Monde Le Figaro

Paul Benkimoun note dans Le Monde que « le fait de vivre à moins de 50 m d’une voie de circulation importante augmenterait de 7% le risque de développer une démence. Le risque serait accru de 4% pour un rayon de 50 à 100 m ».
Le journaliste relaie ainsi les résultats d’une étude nord-américaine menée par le Dr Hong Chen (Public Health Ontario, Canada) et parue dans le 
Lancet. Il explique que « selon cette enquête qui a pris en compte les données d’une population de plus de 6 millions de résidents de l’Ontario sur une période de 11 ans, entre 7% et 11% des cas de démence pourraient être attribués à un domicile situé à moins de 50 m d’un axe routier majeur ».
« Les chercheurs ont également trouvé une association entre la survenue d’une démence et une exposition à long terme à deux polluants liés au trafic routier bien connus, le dioxyde d’azote (NO2) et les particules fines. […] Cependant, ces deux facteurs ne sauraient expliquer à eux seuls l’élévation du risque, selon le Dr Hong Chen et ses collègues », 
indique Paul Benkimoun.
Le journaliste rappelle que «
 des recherches ont montré que les polluants atmosphériques et les gaz d’échappement des moteurs diesel induisent un stress oxydatif et une neuro-inflammation des cellules du cerveau constituant la première défense immunitaire active du système nerveux central ».
Paul Benkimoun ajoute que
 « quelques études épidémiologiques ont également trouvé un lien entre la pollution atmosphérique et sonore et le déclin cognitif, ainsi que l’augmentation de l’incidence des maladies d’Alzheimer et de Parkinson. L’exposition au trafic routier pourrait ainsi jouer un rôle dans plusieurs processus neurodégénératifs ».
Le journaliste précise que
 « l’équipe nord-américaine s’est focalisée sur trois pathologies neurodégénératives : démence, maladie de Parkinson et sclérose en plaques. [Ils] ont rassemblé les données de deux populations résidant dans la province canadienne de l’Ontario au 1er avril 2001 et indemnes des trois maladies : l’ensemble des personnes âgées de 20 à 50 ans (pour la partie concernant la sclérose en plaques, puisque c’est la tranche d’âge où cette maladie débute et se développe), soit 4,4 millions d’individus, et l’ensemble des adultes de 55 à 85 ans, soit 2,2 millions de personnes (pour les démences et la maladie de Parkinson) ».
Paul Benkimoun note que
 « la proximité du domicile avec un axe routier important a été déterminée pour chaque individu par le code postal de son lieu de résidence. […] Un indicateur relativement précis [mais qui] reste cependant un indicateur imparfait. Il ne renseigne pas sur les expositions sur le lieu de travail et les trajets domicile-travail ».
Le journaliste constate qu’«
 entre 2001 et 2012, un peu moins de 250.000 cas de démence, près de 32.000 cas de maladie de Parkinson et un peu plus de 9.000 individus atteints de sclérose en plaques ont été dénombrés dans la population étudiée ».
Ray Copes (Public Health Ontario, Canada) indique : 
« Nous avons trouvé une relation entre le trafic routier et la survenue d’une démence, mais pas avec la maladie de Parkinson ou la sclérose en plaques, ce qui laisse penser qu’il se passe quelque chose de différent dans le cas des démences ».
« De plus, il existe un gradient dans l’effet : plus quelqu’un vit à proximité des routes principales, plus il présente un risque élevé de démence. Nous avons ainsi trouvé une spécificité pour la démence et un phénomène évoquant une relation entre une dose croissante et un effet observé plus marqué », 
précise le chercheur.
Paul Benkimoun note par ailleurs que «
 l’augmentation du risque pour les personnes les plus exposées car vivant dans un rayon de 50 m autour d’un grand axe routier apparaît faible (+ 7%) ». Ray Copes souligne que « si cela n’est pas beaucoup à l’échelle individuelle, la population exposée est importante (20% de la population étudiée vit dans la zone la plus à risque) et les démences affectent déjà une population importante (plus de 10% des 75-84 ans). Des millions de personnes sont concernées par ce phénomène ».
De son côté, le Pr William Dab (épidémiologiste, Conservatoire national des arts et métiers, Paris) remarque : « 
La difficulté est que le fait de vivre à proximité de grands axes routiers est associé à énormément de caractéristiques sociales, professionnelles, nutritionnelles, éducatives, etc. Au sein de ces facteurs, qu’est-ce qui crée un complexe éventuellement causal ? ». Il ajoute que « l’association est robuste, mais il est prématuré de tirer une conclusion définitive. Cette étude soulève une hypothèse. Il convient maintenant de la tester ».
Le Figaro évoque pour sa part « 
un lien fragile entre pollution et démence », relevant lui aussi qu’« une étude constate une hausse de risque près des grands axes routiers, sans prouver un lien de cause à effet ».
Le journal livre la réaction du Pr Bruno Dubois, spécialiste de la maladie d’Alzheimer et chef de service à la Pitié-Salpêtrière (Paris, AP-HP), qui souligne que les auteurs «
 n’ont pas démontré qu’il y avait une atteinte des neurones du cerveau. Ils montrent qu’il y a une atteinte du fonctionnement du cerveau ».
Le Pr Philippe Amouyel (CHU de Lille), professeur de santé publique et directeur du laboratoire d’excellence (LabEx Distalz), remarque quant à lui que «
 les auteurs observent un gradient de risque à mesure que l’on habite de plus en plus près d’un gros axe de circulation, ce qui conforte la probabilité qu’il existe bien une légère augmentation du risque de développer une démence ».
Le Figaro livre aussi les propos du Pr William Dab, qui observe que « 
c’est une bonne étude, faite par une équipe remarquable, qui soulève l’hypothèse d’un lien entre le lieu d’habitation et le risque de démence, mais conclure que les polluants en sont la cause serait vraiment prématuré. C’est tout sauf évident ».
Il souligne que « 
d’une part, on ne connaît pas le lieu de travail des habitants, ce qui peut renforcer ou diminuer l’exposition. D’autre part, le fait d’habiter quelque part est une sorte de marqueur de condition de vie qui ne reflète pas que l’exposition à la pollution atmosphérique ».


09 01 2017

« Combien de dépressifs dans les cockpits ? »

Le Figaro

C’est ce que se demande Le Figaro, qui observe qu’« une étude américaine a montré que 12% des pilotes d’avion étaient dépressifs et que 4% avaient des pensées suicidaires ».
Cécile Thibert remarque ainsi que 
« près de 2 ans après le crash d’un Airbus A320 de la Germanwings, intentionnellement provoqué par le copilote de l’appareil, Andreas Lubitz, l’évaluation de la santé mentale des pilotes de ligne est plus que jamais au cœur des préoccupations. Pour la première fois, des chercheurs de l’École de santé publique de Harvard ont dressé un bilan ».
Le Figaro explique qu’
« entre avril et décembre 2015, ils ont envoyé par courrier électronique un questionnaire anonyme à près de 3.500 pilotes professionnels de 50 nationalités. Leurs résultats, publiés en décembre dans la revue Environmental Health, montrent que, sur les 1.848 répondants, 12,6% (233) sont dépressifs ».
« Un chiffre élevé : 5% de plus que la proportion de personnes âgées de 20 à 75 ans ayant connu un épisode dépressif en 2010 en France. Par ailleurs, les chercheurs ont constaté que 4,1% d’entre eux avaient eu des pensées suicidaires dans les 2 semaines avant l’enquête », 
relève le journal.
Le Pr Henri Marotte, «
 en charge d’examiner les dossiers sensibles au sein du Conseil médical de l’aéronautique civile », précise : « Les pilotes ne sont pas davantage sujets à des troubles psychiatriques ou psychologiques que le reste de la population. […] Il faut arriver à les dépister suffisamment tôt et éviter qu’ils échappent au radar ».
De son côté, Eric Héraud, porte-parole de la Direction Générale de l’Aviation Civile, souligne que 
« les pilotes sont mieux surveillés médicalement que la population normale, certaines maladies sont prises en charge plus précocement et peuvent ainsi être mieux traitées ».
Le Figaro remarque qu’
« en France, 2 à 3 pilotes sont déclarés inaptes tous les mois par ce Conseil pour des motifs psychiatriques. Un chiffre qui représente, sur une période de un an, 0,5% au plus des 7300 pilotes actuellement en activité. Si pour certains cette interdiction conduit à un arrêt définitif de leur activité, ceux dont l’état de santé s’améliore peuvent envisager de revoler, sous réserve de la validation des médecins experts ».
Le journal s’interroge : 
« Qu’en est-il de ceux qui passent entre les mailles du filet ? ». Patrick Magisson, membre de la commission technique du Syndicat national des pilotes de ligne, déclare ainsi que « de nombreux pilotes cachent leurs problèmes pour ne pas courir le risque de se voir retirer leur licence, et donc de perdre leur métier ».
Le Figaro indique que 
« pour les médecins experts, le repérage des individus à risque s’avère délicat », le Pr Marotte relevant que « c’est le problème de la médecine déclarative : elle repose sur la bonne foi des gens. […] Récemment, j’ai vu un homme déclaré inapte définitif en raison d’une pathologie cérébrale dont il avait eu connaissance en 2001. Pendant toutes ces années, il l’avait cachée ».
Le quotidien ajoute que 
« certains pilotes préfèrent également dissimuler la prise d’un traitement ou ne pas se soigner du tout. C’est ce qu’ont révélé les données d’une entreprise américaine de conseil aux pilotes (l’Aviation Medicine Advisory Service), qui, entre 1992 et 1997, a reçu 1200 appels de pilotes dépressifs. Parmi eux, 60% avaient alors déclaré refuser de se soigner et 15% avaient annoncé leur intention de prendre des médicaments sans le déclarer ».
Le Figaro évoque un 
« autre obstacle pour les médecins : l’étanchéité du système ». Le Pr Marotte explique qu’« Andreas Lubitz n’avait pas déclaré à ses médecins traitants qu’il était pilote, et il n’avait pas dit aux médecins agréés qu’il était malade. Est-ce que la santé des pilotes devrait faire partie des levers du secret professionnel ? Ce n’est pas aux médecins d’en décider mais aux législateurs ! ».
Le journal souligne enfin qu’«
 à la Commission européenne, une modification du règlement est en cours et devrait mettre en place des tests surprises de drogue et d’alcool pour les pilotes et l’obligation pour les compagnies aériennes de s’assurer que tous les pilotes aient accès à une cellule de soutien psychologique en cas de besoin. Autre changement prévu : l’instauration d’une évaluation psychologique avant embauche des pilotes, qui n’est actuellement pas obligatoire ».
Le quotidien ajoute que 
« pour le Pr Marotte, responsable de l’enseignement de la médecine aérospatiale à l’université Paris Descartes, la plus importante de ces réformes à venir est l’enrichissement de la formation des médecins experts en matière de psychiatrie ».


11 01 2017

« Le somnifère Stilnox bientôt prescrit comme un stupéfiant »

Le Monde

Le Monde fait savoir que « le zolpidem, hypnotique plus connu sous le nom de Stilnox, va voir son accès restreint, selon le « Journal officiel » du 10 janvier ».
Le journal note ainsi qu’
« effectuée en cas d’insomnie sévère, la prescription du zolpidem […] va bientôt être plus strictement encadrée. Un arrêté du ministère de la santé […] lui applique pour partie la réglementation des stupéfiants ».
« La décision est justifiée par le «risque de pharmacodépendance, d’abus et d’usage détourné», selon les termes de l’arrêté. Dans 90 jours, les patients devront se munir d’une ordonnance sécurisée pour s’en procurer », 
retient Le Monde.
Le quotidien précise que ces ordonnances,
 « imprimées sur un papier spécial plus difficile à falsifier, indiquent la posologie exacte précisée par le médecin. Elles devraient empêcher les consommateurs dépendants d’aller voir différents médecins pour s’en faire prescrire plusieurs fois ».
Le Monde ajoute que 
« l’objectif des autorités sanitaires est de limiter le nombre de prescriptions. L’Agence nationale de sécurité du médicament estime qu’en 2012, 22 millions de boîtes de zolpidem ont été vendues en France. Certains patients vont voir des médecins différents, en multipliant les ordonnances pour pouvoir se procurer plus de boîtes du médicament ».
Le journal observe que 
« le zolpidem fait encourir aux patients un risque de dépendance. […] Les patients recherchent les effets relaxants, et paradoxalement dopants, du produit. Certains d’entre eux arrivent à en consommer jusqu’à une dizaine au cours de la journée. Ce médicament est aussi utilisé par les usagers réguliers de drogue, qui se l’injectent ou le sniffent. Les toxicomanes coupent parfois l’héroïne avec du zolpidem, pour amortir l’inconfort de la descente ».
Le Monde livre la réaction d’Isabelle Adenot, présidente de l’Ordre national des pharmaciens, qui 
« comprend mal cette décision sanitaire. Elle aimerait la voir étendue aux médicaments semblables au Stilnox. Pour elle, l’encadrement des prescriptions devrait également s’appliquer aux autres benzodiazépines ».

 

Revue de presse santé psy – décembre 2016

 

05 12 16

« Le Royaume-Uni autorise les bébés à trois parents »

Le Journal du Dimanche

La journaliste Anne-Laure Barret révèle dans le Journal du Dimanche que « le Royaume-Uni devrait donner son feu vert à des essais cliniques pour concevoir des bébés à trois parents. Objectif : permettre à une femme porteuse d’une anomalie génétique d’être la mère biologique de l’enfant ».  Elle rappelle qu’« un petit garçon conçu au Mexique par fécondation in vitro (FIV) à partir de l’ADN d’un homme et celui de deux femmes est né au mois d’avril(…) ».
« 
Pour l’instant, seul le Royaume-Uni a autorisé en théorie cette pratique controversée et un feu vert pour des essais cliniques, prélude à des grossesses, pourrait y être donné le 15 décembre », poursuit-elle. « Selon un tel protocole, la mère porteuse d’une maladie mitochondriale transmet à son bébé les gènes non mutés contenus dans le noyau de ses cellules (ADN nucléaire) mais pas ceux, beaucoup plus rares, qui se trouvent dans les mitochondries (ADN mitochondrial), les centrales énergétiques des cellules. Ces quelques gènes-là sont apportés par une donneuse, le « troisième parent » », explique l’article.
« 
On extrait l’ADN nucléaire de l’ovule de la mère et on l’introduit, avec le sperme du père, dans l’ovule sans noyau de la donneuse dont le génome mitochondrial est sain », précise le biologiste de la reproduction Samir Hamamah, du CHU de Montpellier. Mais, cela « comporte plus de risques que de bénéfices, car l’ADN porteur des mutations n’est pas totalement éliminé », poursuit le spécialiste. « Une étude publiée (…) dans la revue Nature suggère de contourner la difficulté en choisissant une donneuse dont l’ADN mitochondrial est « compatible » avec celui de la mère », note le JDD. Il observe que « Samir Hamamah, toujours prompt à dénoncer le retard français en matière d’assistance à la reproduction, accueille cette nouvelle avec scepticisme ».
« 
La médecine offre déjà une solution à ces femmes : le don d’ovocytes. Certes elles ne transmettent pas leur patrimoine génétique mais elles portent l’enfant conçu avec le sperme de leur mari. Les Anglo-Saxons sacralisent trop le tout-biologique », estime en effet le professeur.

 

« Quand dépression rime avec inflammation »

Les Echos

« S’intéressant aux liens entre système immunitaire et maladies mentales, l’immuno-psychiatrie engrange des résultats prometteurs dans la lutte contre la dépression », révèle le journaliste Yann Verdo dans Les Echos.
« 
Trouble mental le plus répandu dans les sociétés occidentales, étroitement lié à la précarité et à la solitude de la vie moderne, la dépression peut, à bon droit, être qualifié de « mal du siècle ». Et pourtant, face à ce fléau dont les ravages vont sans cesse croissant, la recherche en psychiatrie semble faire du surplace », poursuit l’article.
« Depuis la découverte des premiers antidépresseurs, au début des années 1950, les effets secondaires de cette classe de médicaments ont été sensiblement maîtrisés, mais sans ou avec peu de progrès en termes d’efficacité », confirme Raphaël Gaillard, professeur de psychiatrie à l’université Paris-Descartes et chef de pôle à l’hôpital Sainte-Anne.
« 
Pratiquement toutes les molécules développées par l’industrie pharmaceutique jusqu’ici ont visé à augmenter dans le cerveau le taux d’un seul et unique neurotransmetteur (…), la sérotonine. Or les médecins constatent qu’un tiers des malades ne répondent tout simplement pas à cette classe de psychotropes développée et proposée par tous les laboratoires. Et, d’année en année, cette proportion ne diminue pas », souligne l’article.
Mais « 
depuis quelques années, un secteur de la psychiatrie encore très largement méconnu (et sous-financé), l’immuno-psychiatrie, est en train d’accumuler les résultats prometteurs », indique le journal. « Depuis les travaux précurseurs, en France, du neurobiologiste Robert Dantzer sur la souris, il est désormais quasiment sûr que certaines dépressions sont liées à une réaction de défense immunitaire bien connue : l’inflammation », précise Les Echos. Raphaël Gaillard cite en exemple: « Quand [la grippe] vous cloue au lit et que l’inflammation est maximale, la personne grippée développe ce que nous appelons un « comportement-maladie » (« sickness behavior » en anglais), qui se caractérise par un certain nombre de symptômes communs avec la dépression : elle n’a plus envie de rien, n’éprouve plus aucun plaisir aux choses qui normalement lui en procurent, est globalement ralentie, etc. ».
« 
Pendant longtemps, ce lien entre inflammation et dépression est resté ignoré, car l’inflammation dont il s’agit (…) [est] de très faible intensité – les spécialistes disent « de bas grade » -, peu virulente donc, mais persistante (elle peut durer toute une vie, avec des pics et des creux). Il a fallu attendre que l’on soit capable de la détecter, par exemple en mesurant de très fines variations de ce marqueur de l’inflammation qu’est la protéine C réactive (ou CRP), pour pouvoir bâtir des hypothèses solides. Les récentes avancées techniques ont rendu cela possible, et les processus biochimiques à la base de l’association inflammation-dépression sont de mieux en mieux connus », explique l’article.
« 
Plutôt qu’aux neurones, qui en constituent le « processeur », l’immuno-psychiatrie s’intéresse au « système de sécurité » du cerveau, c’est-à-dire à ses cellules immunitaires », résume-t-il. « Dans une étude récente publiée dans « Molecular Psychiatry », Raphaël Gaillard et son équipe, (…), se sont intéressés à la mastocytose, une maladie orpheline qui consiste en la prolifération de cellules immunitaires jouant un rôle important dans l’allergie, les mastocytes », or « une étude précédente avait montré que 50 % des malades de la mastocytose souffrent également de dépression », souligne l’article. « Ce n’est nullement un hasard. L’article de « Molecular Psychiatry » établit clairement le lien entre l’hyperactivité des mastocytes et les symptômes dépressifs en mettant en évidence, chez les malades présentant ces symptômes, un taux élevé d’acide quinolinique, un composé organique neurotoxique. Il a également été montré que si l’on administrait à ces patients de la kétamine, un anesthésique diminuant les effets délétères de l’acide quinolinique sur le cerveau, les symptômes dépressifs s’estompaient », poursuit-il.
Le journal note que « 
les psychiatres s’intéressent de près [aux] cytokines ». « Ce sont les messagères du système immunitaire, certaines servant à déclencher l’alarme qui conduira à l’inflammation (cytokines pro-inflammatoires), d’autres à stopper cette même alarme (cytokines anti-inflammatoires). Il en existe quatre sortes principales : l’interféron, le facteur de nécrose tumorale ou TNF, l’interleukine 1 béta (IL1 béta) et l’interleukine 6 (IL6) »,  explique-t-il. « Une méta-analyse parue (…) dans « Acta Psychiatrica Scandinavica » a repassé au peigne fin toutes les études existantes au sujet de l’IL1 béta, qui est le premier signal déclencheur de l’inflammation au niveau cérébral. Ses conclusions ne laissent aucun doute : il existe des liens très étroits entre des taux augmentés d’IL1 dans le sang et le déclenchement d’une dépression », indique l’article.
« 
Traquer les traces d’une éventuelle inflammation de bas grade chez les dépressifs venant consulter un psychiatre ne constitue pas encore un examen de routine, mais on peut espérer que ce sera le cas dans un proche avenir. Tout comme on peut espérer que de nombreux médicaments connus – à commencer par de simples anti-inflammatoires tels que l’aspirine, mais aussi des anticorps anticytokines – se verront délivrer une autorisation de mise sur le marché pour le traitement de la dépression », se réjouit-il. « En attendant le jour où sera développé un premier vaccin préventif contre la dépression – une idée récemment émise par Robert Dantzer lui-même -, tout ou partie des 30 % de laissés-pour-compte de cette terrible maladie pourraient bientôt connaître à leur tour un soulagement à leurs maux », conclut Les Echos.
Concernant les chiffres de la dépression, Le journal précise qu’
« à l’échelle planétaire, près de 350 millions de personnes de tous âges souffrent de dépression. Les femmes sont deux fois plus touchées que les hommes ». « Les psychiatres estiment qu’une personne sur cinq fera, à un moment ou un autre de sa vie, un épisode dépressif caractérisé », ajoute-t-il. « La dépression devrait devenir d’ici à 2020 la deuxième cause de mortalité et de handicap dans le monde », estime l’OMS, « qui en a fait le thème de la prochaine Journée mondiale de la santé, le 7 avril 2017 », souligne le journal.

 

06 12 2016

« Autisme : des députés LR relancent la guerre contre les psys »

Libération

Libération revient sur la proposition de loi déposée par le député Les Républicains Daniel Fasquelle « qui interdirait toute pratique psychanalytique dans la prise en charge de l’autisme ». « Le projet, porté par 93 parlementaires (dont Laurent Wauquiez et Nathalie Kosciusko-Morizet), sera débattu le 8 décembre à l’Assemblée », précise l’article. Le journal évoque des réponses du « milieu psy » : «Non à la science d’Etat», «attaque inadmissible contre la liberté du médecin».
« 
De fait, en matière de prise en charge de l’autisme, on aurait pu espérer un peu de calme, tant les difficultés sont nombreuses, les douleurs fortes et les malentendus fréquents », souligne l’article.
« 
Daniel Fasquelle s’appuie, voire détourne, les recommandations de la Haute Autorité de santé (HAS), qui en 2012 avait noté que les pratiques psychothérapeutiques n’avaient pas montré «un niveau de preuve suffisant dans la prise en charge de l’autisme (…). La HAS recommandait plutôt les thérapies comportementales. A l’époque, ce fut un tollé », explique-t-il. « Selon Daniel Fasquelle, qui a fait de la lutte contre la psychanalyse son cheval de bataille, il faut s’en tenir strictement aux conclusions de la HAS et, en déduit-il, supprimer toute subvention à la psychothérapie », résume Libération.
Pour le pédopsychiatre Bernard Golse (hôpital Necker), 
«cette interférence du politique dans le contenu du soin est inconcevable vis-à-vis de la protection des libertés, et ceci d’autant plus qu’il n’existe aucun consensus et aucune solution générale quant à la prise en charge de l’autisme». « Si ce projet passe, les autistes ne pourront plus bénéficier de thérapies par la parole, ou de thérapies de groupe comme l’équithérapie, l’art-thérapie, etc. Et les parents ne pourront plus venir parler de leurs difficultés. Pour l’heure, le gouvernement se tait devant cette nouvelle polémique », conclut Libération.

 

« Un plan contre le malaise des soignants »

Le Parisien Le Figaro

« Des infirmières à bout de souffle, des pontes de la médecine qui se disent maltraités par leur hiérarchie… Face à la souffrance des soignants — ils sont deux millions en France  —, la ministre de la Santé a présenté hier sa stratégie pour améliorer leur qualité de vie à l’hôpital », indique la journaliste Florence Méréo dans Le Parisien.
Elle précise que la ministre a réaffirmé « 
[sa] détermination à prendre soin de ceux qui nous soignent », et évoqué « 30 M€ sur trois ans pour généraliser dans chaque groupement hospitalier de territoire les services de santé au travail ». Objectif : « Comprendre : des équipes de psychologues, assistants sociaux… afin que chaque soignant puisse bénéficier d’une prise en charge médicale et psychologique sur son lieu de travail ». A cette proposition de « généraliser les psys », Nathalie Depoire, présidente de la Coordination nationale infirmière (CNI) répond qu’« il y a un problème de faisabilité, L’enveloppe est beaucoup trop petite pour répondre aux attentes de terrain ».
« 
Un médiateur » [national, « prochainement » nommé, [et] épaulé par des médiateurs régionaux]  traitera « les situations de conflit, de tensions » au sein de l’hôpital. Il pourra proposer un changement d’orientation, une réorganisation de services », explicite Marisol Touraine.
« 
C’est une bonne chose car trop de conflits se terminent par une judiciarisation qui dure des années. Mais il manque clairement un volet répressif. Il n’y a pas dans le plan de volonté de sanctionner les personnes responsables de la souffrance au travail », estime Philippe Halimi, le président de l’association Jean-Louis Mégnien qui lutte contre le harcèlement à l’hôpital public.
La journalise rappelle que « 
le 26 novembre, « le Parisien » – « Aujourd’hui en France » avait publié la carte de la maltraitance établie à partir des 200 signalements de médecins qui s’étaient déclarés harcelés auprès de l’association ».
Autre mesure évoquée par l’article, « 
un observatoire national » qui sera « installé début 2017 » et «  présidé par un expert en risques psychosociaux ». « Sa mission : repérer les dysfonctionnements et proposer des solutions », précise la journaliste. « Autre nouveauté après que cinq infirmiers se sont donné la mort cet été : les suicides et les tentatives devront obligatoirement être signalés « afin d’en analyser les causes » », souligne-t-elle.
« 
Pour l’instant, il y a trop d’affichage, pas assez de concret. Mobilisés il y a un mois, les professionnels pourraient de nouveau descendre dans la rue « dès début 2017 », estime Nathalie Depoire. « C’est vraiment l’emplâtre sur une jambe de bois. Ce sont des mesures très incantatoires dont on ne sait pas si elles seront tenues avec les échéances électorales. On ne peut pas parler de qualité de vie si on n’y met pas les moyens et si on n’arrête pas les suppressions de lits et d’effectifs », abonde Patrick Bourdillon, délégué CGT Santé. « Avec, en conséquence, des urgences saturées par de simples grippes et bronchiolites », note Le Parisien.
« 
Les autres syndicats restent prudents », indique la journaliste. « Un espace se dessine, on a au moins l’impression d’être entendus », note Max-André Doppia, président de l’intersyndicale Avenir hospitalier, qui représente les praticiens. « Le bilan est mitigé. Il y a des éléments pertinents, importants, mais on s’interroge sur la cohérence du projet et les moyens qui seront donnés aux établissements, où la priorité reste de répondre aux objectifs financiers » juge Nathalie Depoire, présidente de la Coordination nationale infirmière.
Pour la journaliste Marie-Cécile du Figaro qui titre « Infirmières : le plan a minima de Touraine »,
« 
Les syndicats n’y croient plus ». Même si l’article évoque « une concertation [qui] s’ouvrira avec les organisations syndicales pour « adapter le régime indemnitaire et mieux valoriser » les astreintes. Bref, pour augmenter les salaires », « pour les syndicats, le compte n’y est pas. Et de loin », souligne-t-elle. Elle rapporte en conclusion que « l’intersyndicale CGT-FO-Sud a boycotté la réunion qui suivait les annonces de la ministre, « parce que ces semblants de réponse ne sont pas satisfaisants et que les vrais problèmes ne sont pas posés, notamment la fin des suppressions d’effectifs ou l’arrêt de la mise en œuvre des GHT » », selon Luc Delrue, secrétaire fédéral FO Santé.

 

08 12 2016

« Dépakine : les bipolaires, les oubliées du scandale sanitaire »

L’Obs

L’Obs publie une enquête sur ce « médicament commercialisé par Sanofi [qui] a été prescrit à des milliers de femmes épileptiques durant leur grossesse, mettant en danger la santé de l’enfant à naître. En psychiatrie, un « cousin » du traitement est toujours utilisé pour soigner les bipolaires ».
Le magazine remarque ainsi :
 « On connaissait « l’affaire Dépakine », du nom de cet antiépileptique que de nombreuses femmes enceintes ont pris, et continuent de prendre pour certaines, sans savoir que ce médicament fait courir un risque de handicap physique et mental parfois gravissime à leur enfant à naître ».
« On sait moins en revanche que ce scandale sanitaire concerne autant, ou presque, de femmes bipolaires, celles qui prennent du Dépakote, un régulateur de l’humeur fabriqué avec la même molécule que la Dépakine : le valproate de sodium », 
explique L’Obs.
L’hebdomadaire indique en effet qu’
« entre 2007 et 2014, parmi les femmes enceintes sous valproate, 57% étaient épileptiques et 43%, bipolaires, selon les chiffres de la Caisse Nationale d’Assurance maladie. Il ne s’agit donc pas de « l’affaire Dépakine », mais de « l’affaire Dépakine et Dépakote », qui concerne dès lors bien plus de femmes et d’enfants ».
L’Obs souligne que 
« pourtant, […] à l’époque, nombre d’experts ont lancé l’alerte : l’information sur la toxicité potentielle du valproate sur le fœtus ne parvient pas aux médecins de ville en général et aux psychiatres en particulier ».
« Hélas, aucune suite n’a été donnée à ces signalements de première importance. Pas étonnant quand on sait que les « responsables » alors aux postes-clé de la pharmacovigilance au sein de l’Agence du médicament (ex-Afssaps, aujourd’hui ANSM), ceux qui auraient dû agir, sont ceux-là mêmes qui ont été remerciés pour incompétence dans l’après-Médiator », 
continue le magazine.

« Les députés relancent le débat sur l’autisme »

La Croix

Pierre Bienvault fait savoir dans La Croix que « l’Assemblée nationale examine aujourd’hui une «résolution» qui appelle à des «poursuites pénales» contre les médecins utilisant la psychanalyse face à l’autisme ». Il observe que « ce texte déclenche une vive indignation chez les professionnels concernés », et note qu’« en France, les méthodes éducatives et comportementales, préconisées par les pouvoirs publics, restent peu diffusées ».
Le journaliste explique ainsi que le député (Les Républicains) Daniel Fasquelle 
« va présenter […] une proposition de résolution explosive. Co-signée par une centaine de députés de son camp, ce texte invite le gouvernement à «fermement condamner et interdire les pratiques psychanalytiques sous toutes leurs formes dans la prise en charge de l’autisme» ».
Le député déclare : «
 J’ai découvert ce problème en 2010. J’ai regardé les données scientifiques, écouté des familles. Et je trouve inacceptable qu’on finance des méthodes qui n’ont jamais fait la preuve de leur efficacité. C’est un scandale sanitaire ».
Pierre Bienvault poursuit : «
 Autre petite bombe, le texte demande au gouvernement «de faire systématiquement engager la responsabilité pénale des professionnels de santé qui s’opposent aux avancées scientifiques et commettent des erreurs médicales en matière d’autisme» ».
Le journaliste relève que 
« sans surprise, la planète «psy» est en ébullition. «L’empêchement de penser, donc de créer, pour les patients, pour les professionnels, et pour les familles, est une atteinte à la démocratie et à la culture», proclame le collectif des 39. Une colère partagée par l’Union syndicale de la psychiatrie (USP) », celle-ci remarquant qu’« il ne peut et il ne doit pas y avoir de doctrine scientifique d’État et, corollaire, de doctrine psychothérapique d’État ! ».
Pierre Bienvault précise que 
« pour comprendre ce débat, il faut remonter à la prise de position de la Haute Autorité de santé (HAS). En 2012, cette instance avait recommandé les méthodes comportementales et éducatives largement utilisées dans les pays anglo-saxons. Et défendues par plusieurs associations de familles, qui rejettent de manière parfois très virulente les approches psychanalytiques, historiquement très implantées en France ».
« Tout en restant prudente, la HAS avait classé dans les interventions «non consensuelles» les approches psychanalytiques. Selon ses experts, «l’absence de données sur leur efficacité et la divergence des avis exprimés ne permettent pas de conclure à la pertinence» de ces interventions. Depuis, le gouvernement s’efforce de promouvoir les méthodes éducatives et comportementales », 
rappelle le journaliste.
Le député Daniel Fasquelle déclare toutefois que 
« cela ne va pas assez vite. Les méthodes psychanalytiques ne marchent pas. Il faut arrêter de les rembourser ». De son côté, le Pr Daniel Golse, pédopsychiatre à l’hôpital Necker, remarque : « Ce député dévoie les recommandations de la HAS. Celle-ci n’a jamais demandé l’interdiction de la psychanalyse ».
« Ces méthodes éducatives, je les utilise. Mais dans certains cas, il faut les associer à une psychothérapie. Pas pour rechercher la cause de l’autisme ni culpabiliser les parents. Le but est de comprendre les angoisses de l’enfant et de l’aider à desserrer ses mécanismes de défense pour qu’il puisse profiter au mieux de ses compétences », 
poursuit le médecin.

 

15 12 2016

« Un psy condamné pour un patient meurtrier »

Libération La Croix

Libération relate « une affaire rarissime en France qui risque de secouer le milieu de la santé mentale : la condamnation d’un psychiatre pour des actes commis par un patient ».
Le journal annonce en effet qu’
« à l’issue du procès du Dr Lekhraj Gujadhur, poursuivi pour homicide involontaire après le meurtre d’un passant en 2008 par un de ses malades atteint de schizophrénie, le jugement du tribunal correctionnel de Grenoble est tombé mercredi : 18 mois de prison avec sursis ».
« L’établissement psychiatrique où travaillait ce médecin à Saint-Egrève (Isère) a été relaxé. Le médecin condamné va faire appel de sa condamnation », 
poursuit le quotidien.
Libération rappelle que « 
le meurtre commis à Grenoble, fin 2008, avait frappé les esprits. Nicolas Sarkozy, alors président, avait dénoncé ce fait divers et s’était alarmé de ceux qui renvoyaient ce crime à la fatalité. Il posait brutalement la question de la dangerosité potentielle de certains patients ».
Le journal explique que 
« le 1er novembre 2008, Jean-Pierre Guillaud, 56 ans, atteint de psychose délirante depuis près de quatre décennies et déjà auteur d’agressions à l’arme blanche, mais autorisé à des sorties non surveillées dans le parc de l’établissement, s’était échappé de l’hôpital. Il avait pris le car pour le centre de Grenoble et avait tué un étudiant, Luc Meunier, 26 ans ».
Le quotidien note que 
« l’instruction avait montré une prise en charge sans aucune cohérence de ce patient, par à-coups, le malade errant entre différents services et hôpitaux pendant des années. Peu avant les faits, alors qu’il était hospitalisé, celui-ci n’avait rencontré aucun médecin. L’avocat du psychiatre avait argumenté que ce qui s’était passé était de l’ordre d’un accident médical ».
Libération cite un psychiatre hospitalier, qui déclare que 
« ce jugement est lourd de dérives. On ne peut pas prévoir. Laisser croire que l’on peut éliminer tous les risques est un leurre. Il y a des choses qui nous échappent ».
La Croix relève également, sur quelques lignes, que 
« le psychiatre d’un malade mental meurtrier [a été] condamné […] à 18 mois de prison avec sursis par le tribunal correctionnel de Grenoble ».
Le journal souligne que 
« cette condamnation au pénal est une première en France pour un praticien hospitalier – en 2012, une psychiatre libérale avait écopé de la même peine pour des faits similaires ».

16 12 2016

« Un psychiatre doit-il être tenu responsable des actes de son patient ? »

La Croix

C’est ce que se demande Pierre Bienvault, qui note dans La Croix que « le tribunal correctionnel de Grenoble a condamné à 18 mois de prison avec sursis un psychiatre dont le patient, schizophrène, s’était échappé avant de commettre un meurtre en 2008. Une décision «incompréhensible» pour son avocat tandis que, du côté de la famille de la victime, on évoque les «fautes caractérisées» du médecin ».
Me Jean-Yves Balestas, l’avocat du médecin, déclare ainsi : 
« Avec cette condamnation, la justice envoie un message très clair à tous les psychiatres : ’’enfermez tous vos patients schizophrènes pour ne pas prendre le moindre risque’’». Tandis que Me Hervé Gerbi, l’avocat de la famille de la victime, remarque : « Il ne faut pas tirer des enseignements concernant toute une profession. Le tribunal a juste estimé que ce praticien avait commis des manquements graves et des fautes caractérisées ».
Pierre Bienvault revient sur ce 
« drame au retentissement national » et note qu’« au final, la justice avait renvoyé devant le tribunal un seul médecin : le Dr Lekhraj Gujadhur, en charge du pavillon où était hospitalisé Jean-Pierre Guillaud », le patient schizophrène.
L’avocat du praticien déclare : 
« On reproche à mon client de l’avoir laissé sortir dans le parc. Mais il faut savoir qu’il bénéficiait d’une autorisation du préfet pour sortir de l’hôpital une fois par semaine. C’est donc bien le signe qu’il n’était pas jugé immédiatement dangereux ».
L’avocat de la famille de la victime remarque quant à lui :
 « Alors qu’il était son médecin référent, le Dr Gujadhur n’a, en 2 ans, jamais eu le moindre entretien clinique avec ce patient qui était placé en hospitalisation d’office à la suite de deux agressions pour lesquelles il avait déclaré irresponsable pénalement. Le Dr Gujadhur avait confié son suivi à une médecin stagiaire qui, 3 jours avant le drame, l’avait alerté sur une aggravation de son état. Il était en état de décompensation et avait montré des pulsions meurtrières ».
Pierre Bienvault note enfin qu’
« en 2012, une psychiatre libérale avait été condamnée à de la prison avec sursis à Marseille dans une affaire similaire, avant d’être relaxée en appel pour cause de prescription des faits. À l’époque, cette affaire avait suscité un très large mouvement de soutien du monde de la psychiatrie qui, cette fois, se montre plus discret dans son soutien au Dr Gujadhur ».

 

20 12 2016

« Alzheimer, une enquête inédite sur la tutelle »

La Croix

Pierre Bienvault fait savoir que « selon une enquête, 38% des mesures de protection prises par les juges des tutelles concernent des personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer ».
Le journaliste indique que 
« la mesure vise surtout à protéger une personne qui ne peut plus gérer son budget ou assurer la vente d’un bien, mais le juge peut aussi décider de l’entrée en maison de retraite ou retirer le droit de vote de la personne ».
Pierre Bienvault rend ainsi compte de cette 
« enquête sur les juges de tutelle qui vient d’être rendue publique par la Fondation Médéric Alzheimer. Le sujet est majeur ». Fabrice Gzil, responsable du pôle recherche de la Fondation, remarque qu’« on estime que 260.000 personnes atteintes de cette maladie font l’objet d’une protection juridique, soit environ 30% de l’ensemble des personnes vivant avec cette maladie ».
Le journaliste précise qu’« 
au total, 182 juges des tutelles ont répondu à l’enquête. […] Premier constat : parmi l’ensemble des mesures prises par ces magistrats, 38% concernent des personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer. Dans la quasi-totalité des cas, la demande de protection vient de la famille. Principalement pour trois motifs : la personne malade n’est plus capable de gérer son budget, elle ne peut plus assurer seule la vente d’un bien et il y a un désaccord sur son lieu de vie, entre le maintien à domicile ou la maison de retraite ».
Pierre Bienvault indique que 
« chaque fois que c’est possible, le juge choisit un tuteur dans la famille. Mais ce n’est pas toujours simple. Car l’aidant le plus proche peut se retrouver dans une situation d’épuisement qui l’empêche d’exercer cette mission. Dans ce cas, un mandataire extérieur peut être désigné ».
Brigitte Huon, vice-présidente de France Alzheimer, remarque cependant que 
« parfois, les décisions ne sont pas comprises. Je connais le cas d’une femme qui accueillait sa mère chez elle. Le tuteur a pris la décision de la placer en maison de retraite sans demander l’avis de la mère, ni de la fille ».
Pierre Bienvault relève qu’
« en cas de conflit familial, c’est parfois le juge, au final, qui choisit le lieu de vie de la personne. Dans l’enquête, les magistrats disent que c’est la décision qui leur pose le plus de problèmes éthiques ».
Le journaliste continue :
 « Avant de rendre leur décision, moins de la moitié des juges auditionnent la personne. En général, ils suivent l’avis du médecin expert, celui-ci estimant que l’intéressé n’est pas en mesure d’être entendu. Quand l’audition a lieu, elle est parfois constructive, parfois moins ».
Un magistrat note ainsi que 
« les malades ne sont pas préparés, ils sont angoissés par la présence d’inconnus, choqués par le bouleversement de leur quotidien que représente une audition », un autre relevant que « la vulnérabilité des malades d’Alzheimer peut «les conduire à répondre oui systématiquement aux questions du juge» ».
Pierre Bienvault observe en outre que 
« la tutelle, ce n’est pas seulement décider de la vente d’une maison. C’est aussi, parfois, prendre des mesures qui touchent très directement la vie de la personne. Ainsi, un juge peut retirer le droit de vote ». Anne Caron-Déglise, présidente de la cour d’appel de Versailles, remarque que « depuis, la loi du 5 mars 2007, pour retirer le droit de vote, il faut un avis motivé du médecin. Or, bien souvent, le praticien fait cette préconisation sans rien motiver ».
Enfin, Olivier Saint-Jean, responsable du service de gériatrie de l’hôpital Pompidou (Paris), souligne que 
« faire un certificat dans une procédure de tutelle est difficile. Le médecin n’a pas le droit de recevoir en expertise ses propres patients. Il reçoit donc des personnes qu’il ne connaît pas et dont le dossier médical est plus ou moins complet. Il doit se fonder sur l’examen clinique ».
Le praticien explique que « 
pour évaluer les fonctions de mémoire ou de langage, nous avons des outils cliniques qui marchent très bien. Mais pas pour apprécier, via un seul entretien, la capacité de la personne à continuer à prendre des décisions pour elle-même ».

 

 

« La grossesse induit des changements dans le cerveau de la mère »

Le Parisien

Le Parisien note en effet que « la grossesse entraîne d’importantes modifications dans le cerveau, qui persistent pendant au moins 2 ans après et permettraient de préparer la mère aux exigences de la prise en charge du bébé », selon une étude espagnole.
Le journal précise que
 « ces changements dans la structure et la fonction cérébrale, se produisent dans les régions qui sont impliquées dans les interactions sociales comme la perception et l’interprétation des désirs, des émotions, des intentions et de l’humeur d’autrui ou de soi-même, d’après la revue spécialisée Nature Neurosciences où paraissent les travaux des chercheurs ».
Le Parisien explique qu’
« Elseline Hoekzema (unité de recherche en sciences cognitives, département de psychiatrie et médecine légale à l’Université de Barcelone, Espagne) et ses collègues ont analysé à l’aide d’examens d’imagerie, avant et après l’accouchement, 25 femmes, devenues mères pour la première fois, afin de caractériser les changements structurels induits par la grossesse dans la matière grise de leurs cerveaux ».
« Par comparaison avec les cerveaux de 19 pères, 17 hommes sans enfants et 20 femmes n’ayant jamais accouché, les femmes dont c’était le premier enfant, ont présenté une matière grise réduite dans les régions associées aux aptitudes sociales. Ce sont des aptitudes qui présentent des déficiences dans certaines pathologies ou handicap, comme la schizophrénie et l’autisme », 
relève le quotidien.
Il note que 
« les auteurs ont observé une augmentation de l’activité neurale dans certaines de ces régions cérébrales modifiées par la grossesse lorsqu’ils ont montré aux mères des photos de leurs propres nourrissons ».
Le Parisien ajoute qu’
« une séance d’imagerie de suivi a permis de constater que presque toutes ces réductions de matière grise étaient maintenues chez les mères dont c’était le premier enfant près de deux ans après l’accouchement, à l’exception d’une récupération partielle du volume de la matière grise dans l’hippocampe, région associée avec la mémoire ».
Le journal observe que selon les auteurs, 
« ces changements peuvent préparer une femme aux exigences sociales d’une maternité imminente. Ce modèle de changements structurels pourrait être, en outre, utilisé pour distinguer les cerveaux des femmes qui ont finalement accouché de celles qui ne l’ont pas fait, ainsi que pour prédire la qualité de l’attachement des mères à leurs nourrissons dans la période post-partum ».

 

 

Revue de presse santé psy – novembre 2016

 

02 11 2016

« Traitement expérimental prometteur contre Alzheimer »

Le Parisien

Le Parisien annonce en effet qu’« un traitement expérimental contre la maladie d’Alzheimer s’est révélé potentiellement prometteur et sans effets toxiques, selon les résultats d’un petit essai clinique » parus dans Science Translational Medicine. Le quotidien ajoute que l’étude « a ouvert la voie à deux essais cliniques plus étendus qui sont en cours avec près de 3.000 participants ».
Le journal rappelle que 
« dans la maladie d’Alzheimer, une dégénérescence neurologique incurable liée au vieillissement, ces protéines forment des plaques en s’agglutinant, ce qui altère le fonctionnement des neurones, affectant les capacités cognitives dont notamment la mémoire ».
Le Parisien explique donc qu’
« une molécule, appelée verubecestat, développée par les laboratoires américains Merck, réduit la présence de protéines toxiques beta-amyloïdes dans le cerveau en bloquant une enzyme appelée BACE1 ».
Le quotidien note que 
« les 32 participants […] souffraient de la maladie d’Alzheimer à des stades précoces et modérément avancés. Contrairement aux autres molécules neutralisant l’enzyme BACE1 développées et testées précédemment, la verubecestat n’est pas toxique.  Elle n’a ainsi pas provoqué d’effets secondaires hépatiques et neurologiques sévères ».
Le Parisien précise que 
« les chercheurs ont mesuré les effets de cette molécule et constaté qu’une ou plusieurs doses de verubecestat pouvaient abaisser les niveaux nocifs de bêta-amyloïde. Ces mêmes chercheurs avaient précédemment observé qu’une seule dose de cette molécule réduisait les taux de cette protéine chez des rats et des singes sans toxicité ».
Il ajoute que 
« les deux essais cliniques internationaux en cours, dits de phase 3, pour évaluer l’efficacité clinique du verubecestat seront terminés en juillet 2017. Si les résultats sont probants, ce traitement sous forme de comprimés pourrait être mis sur le marché d’ici 2 à 3 ans ».
Le quotidien relève par ailleurs que 
« deux autres molécules permettant de réduire les plaques amyloïdes, – le solanezumab, des laboratoires américains Eli Lilly, et l’aducanumab, de la firme Biogen Inc -, font également l’objet d’essais cliniques de phase 3, dernière étape avant la mise sur marché. Mais leur mécanisme d’action diffère. Il s’agit d’anticorps destinés à déclencher une réaction immunologique contre la protéine bêta-amyloïde ».

 

04 11 2016

« Ce qu’il faut savoir pour aider les autres à avoir un enfant »

Le Parisien

C’est ce que titre Le Parisien, qui constate que « pour la 3ème Journée nationale de l’infertilité organisée aujourd’hui par l’association Maia et le magazine « Famili Magicmaman », tous les regards sont tournés vers les potentiels donneurs de gamètes ».
Le journal explique ainsi que cette Journée « 
veut sensibiliser d’éventuels donneurs et donneuses de gamètes », rappelant qu’« en France, selon l’Agence de biomédecine, 3 000 couples sont actuellement dans l’attente pour pouvoir entreprendre une assistance médicale à la procréation (AMP). En 2014, 245 donneurs et 501 donneuses ont permis la naissance de 1 326 enfants ».
Le Parisien en profite pour s’interroger : 
« Il faut déjà être parent pour donner ses gamètes ? FAUX. Mais c’était vrai il n’y a pas si longtemps. Pour encourager une augmentation du nombre de donneuses et de donneurs, le ministère de la Santé, par un décret du 15 octobre 2015, a autorisé le don des personnes n’ayant jamais eu d’enfant ».
Le journal note ainsi que « 
depuis 5 ans, le don d’ovocytes a augmenté de plus de 40% et celui de spermatozoïdes est resté stable. Pour répondre aux besoins des couples touchés par l’infertilité, il faudrait recruter 300 nouveaux donneurs et 900 donneuses de plus ».
Le quotidien rappelle en outre que
 « chez les hommes aussi il y a une limite d’âge (45 ans) au-delà de laquelle le don de spermatozoïdes n’est plus accepté », ou encore souligne que « même si la question de la levée de l’anonymat est posée par des associations d’enfants nés du don, en France, il est toujours anonyme. Un enfant issu d’un don ne peut pas connaître l’identité de la personne qui a permis sa naissance, sauf en cas de nécessité thérapeutique ».

07 11 2016

 

« Le mal-être des jeunes au cœur d’une bataille entre les ‘psys’ »

La Croix

Pierre Bienvault note à son tour dans La Croix que « l’Assemblée nationale vient de voter une expérimentation visant à permettre à des psychologues de ville de recevoir des jeunes de 6 à 21 ans avec un remboursement de la Sécurité sociale ».
Il indique que 
« ce projet est destiné à favoriser une prise en charge rapide de jeunes en situation de mal-être. Mais il suscite la fronde des psychiatres, qui estiment que les psychologues n’ont pas la formation nécessaire pour assumer cette mission ».
Pierre Bienvault remarque ainsi que 
« c’est une bataille qui promet d’être rude entre psychologues et psychiatres. «Un combat corporatiste», disent les uns. «Une volonté de mieux prendre en charge de jeunes patients», rétorquent les autres ».
Michèle Delaunay, députée PS de Gironde et rapporteure du texte à l’Assemblée nationale, précise que 
« notre but n’est pas d’opposer les professions entre elles. Nous souhaitons trouver une solution au problème des listes d’attente souvent très longues en psychiatrie de l’enfant et de l’adolescent ».
Pierre Bienvault rappelle que 
« selon un rapport de 2013 du député PS Denys Robiliard, 500.000 enfants sont suivis chaque année en pédopsychiatrie. Un chiffre qui a doublé en 15 ans. Dans une immense majorité, la prise en charge de ces jeunes se fait dans des centres médico-psychologiques (CMP). Les enfants et les ados peuvent aussi être accueillis dans des centres médico-psycho-pédagogiques (CMPP) ou dans des maisons des adolescents, structures apparues au milieu des années 2000. Dans ces trois lieux, il est possible de consulter un psychologue sans rien payer ».
« Le problème est que ces lieux restent difficiles d’accès. Selon le rapport Robiliard, dans 55% des secteurs, le délai minium d’attente est d’un mois pour une première consultation avec un médecin de CMP », 
note le journaliste.
Pierre Bienvault relève donc que 
« l’expérimentation doit démarrer au 1er janvier pour 4 ans dans 3 régions : Île-de-France, Pays de la Loire et Grand Est. Au départ, les jeunes devront être vus par un généraliste ou un médecin scolaire ».
Michèle Delaunay indique que 
« c’est ce médecin qui décidera de l’orientation du patient. S’il diagnostique ou soupçonne un trouble psychiatrique, des risques suicidaires ou des symptômes psychotiques, le jeune sera orienté vers un psychiatre ».
« Si le médecin repère une simple souffrance psychique, il pourra adresser le patient vers un psychologue clinicien libéral. La « Sécu » financera alors un forfait de 10 séances pour le jeune et de deux séances pour les titulaires de l’autorité parentale », 
poursuit le journaliste.
Jacques Borgy, secrétaire général du Syndicat national des psychologues, déclare : 
« Beaucoup de familles n’ont pas les moyens de financer des séances en libéral. […] Nous avons une formation en psychopathologie qui nous permet de faire des diagnostics et de prendre en charge des pathologies qui ne nécessitent pas la délivrance de médicaments. Et nous sommes capables d’orienter vers le psychiatre tous les patients qui le nécessitent ».
Le Dr Jacques Bensoussan, président du Syndicat des psychiatres français, remarque quant à lui :
 « C’est la santé de jeunes qui est menacée. Nous n’avons rien contre les psychologues. Nous leur adressons régulièrement des patients, mais à partir d’un diagnostic qui doit continuer à être posé par un psychiatre. L’adolescence est une période cruciale où l’on voit apparaître des pathologies graves ».
Pierre Bienvault ajoute que «
 pour Michèle Delaunay, le but de l’expérimentation est aussi de mieux identifier le rôle que peuvent jouer les différents professionnels », la députée indiquant : « On veut simplement adresser de façon plus ciblée aux psychiatres des jeunes avec des pathologies relevant de leur expertise. Et pas des ados avec un simple mal-être ».

07 11 2016

« Schizophrène meurtrier : sursis requis contre un psychiatre »

Le Parisien Libération

Le Parisien constate qu’« il y a presque 8 ans, un schizophrène poignardait au hasard un étudiant : 18 mois de prison avec sursis ont été requis mardi devant le tribunal correctionnel de Grenoble contre le médecin qui avait la charge du malade et une amende de 100.000 € avec sursis contre l’hôpital psychiatrique ».
Le journal observe que 
« l’affaire a été mise en délibéré au 14 décembre, au terme d’une audience où les échanges avec le praticien hospitalier, le Dr Lekhraj Gujadhur, poursuivi pour homicide involontaire – une première en France au pénal -, ont été laborieux ».
Le Parisien évoque ainsi 
« le surréaliste témoignage [du] psychiatre », notant que le praticien « poursuivi pour avoir laissé s’échapper un dangereux schizophrène devenu meurtrier a raconté à la barre qu’il n’avait jamais vu son patient. […] Ainsi, à l’en croire, ce médecin ne connaissait même pas le passé, pourtant jalonné d’agressions, du meurtrier, Jean-Pierre Guillaud, schizophrène réputé dangereux ».
Le quotidien note cependant qu’
« au sein de l’hôpital de Saint-Egrève, parmi les infirmières, tout le monde semblait connaître la dangerosité du schizophrène ».
Le Parisien revient sur ce drame, rappelant que 
« le 12 novembre 2008, Jean-Pierre Guillaud, 56 ans, atteint de psychose délirante chronique depuis près de quatre décennies et déjà auteur d’agressions à l’arme blanche, s’enfuit sans difficulté du Centre hospitalier de Saint-Egrève (Isère). Il prend le car pour le centre de Grenoble à une dizaine de kilomètres, achète un couteau et tue le premier venu, Luc Meunier, 26 ans, qui finissait un doctorat en génie mécanique ».
Le Parisien indique que 
« le procureur Olivier Nagabbo a retenu la faute caractérisée à l’encontre du médecin, maintenant septuagénaire et à la retraite. « Ce n’est pas la psychiatrie qui est jugée mais la désinvolture et le désintérêt du Dr Gujadhur qui a failli à sa mission », a estimé le magistrat. Il a aussi souligné que le praticien, exerçant depuis 1974 à Saint-Egrève, n’avait pas pris connaissance du dossier de ce patient dangereux en hospitalisation d’office depuis 2 ans ».
Libération indique également qu’
« un psychiatre et un hôpital [sont] jugés pour homicide involontaire à Grenoble. […] C’est une procédure inédite en France. Il y a bien eu une affaire similaire à Marseille : une psychiatre avait été condamnée en 2012 à de la prison avec sursis. Mais la cour d’appel d’Aix-en-Provence avait abandonné les poursuites en 2014 pour cause de prescription des faits et la psychiatre exerçait en libéral ».
Le journal observe en outre que 
« cette procédure renvoie aussi à un contexte particulier. Nicolas Sarkozy, président de la République au moment des faits, avait rebondi sur ce fait divers et tapé du poing sur la table […], dans un discours à l’hôpital d’Antony. Lançant un plan de «sécurisation des hôpitaux psychiatriques» ».
« Ce fait divers et la réaction présidentielle avaient donné une justification publique à un glissement généralisé des pratiques d’enfermement dans les hôpitaux psychiatriques. Pour autant, Nicolas Sarkozy n’avait pas tort sur toute la ligne. Notamment quand il affirmait «que la fatalité avait bon dos» »,
continue Libération.


« Des électrodes pour rendre le cerveau plus performant »

Le Figaro

Pauline Fréour évoque dans Le Figaro les résultats d’une étude de l’US Air Force, parue dans Frontiers in Human Neuroscience, « visant à tester l’efficacité de la stimulation électrique transcrânienne (TDCS) sur des volontaires en bonne santé. L’enjeu ? Permettre à des personnes soumises à plusieurs tâches simultanées de maintenir un niveau d’attention élevé ».
La journaliste explique ainsi qu’
« une vingtaine de militaires trentenaires de la base aérienne de Wright-Patterson, dans l’Ohio, ont été équipés d’une électrode sur la tête, au niveau du cortex préfrontal dorsolatéral gauche, région du cerveau qui participe à la prise de décision, à la mémoire de travail et à l’attention ».
« La moitié recevait un courant de basse intensité (2 milliampères) pendant 30 minutes tout en se soumettant à des tests simulant la complexité du travail d’un pilote d’avion ou de drone qui doit en même temps suivre un signal, écouter des consignes, être attentif à ce qui se passe à l’extérieur et prendre des initiatives. L’autre groupe ne recevait qu’une stimulation électrique de 30 secondes au début du test, puis plus rien », 
précise Pauline Fréour.
La journaliste constate que 
« les membres du premier groupe voyaient leur capacité à traiter plusieurs informations simultanées s’améliorer significativement par rapport à l’autre groupe », et s’interroge : « Effet durable ? ».
Le Pr Emmanuel Haffen (université de Franche-Comté) remarque que 
« ces résultats concordent avec des expériences déjà conduites qui montrent une amélioration des performances cognitives lors de la stimulation de cette région cérébrale ».
Il explique que 
« le courant active de façon plus importante le réseau de neurones impliqué dans les facultés d’attention, ce qui permet d’en inhiber d’autres qui pourraient être des facteurs de perturbation ».
Pauline Fréour souligne toutefois que 
« des questions subsistent ». Le Pr Emmanuel Poulet (CHU de Lyon) relève ainsi qu’« outre le petit nombre de volontaires qui réduit la force statistique des conclusions, l’étude ne permet pas de savoir si l’effet observé sera durable après la stimulation ».
Le Pr Haffen ajoute quant à lui que 
« globalement, la TDCS n’induit pas d’effets indésirables notables ». La journaliste note cependant que « ces observations sont issues d’essais thérapeutiques sur des personnes malades, où l’exposition est réduite au maximum (pas plus de deux séances par jour, des séries limitées) ».
Elle poursuit : 
« À ce jour, la TDCS fait l’objet d’essais dans quelques domaines prometteurs : la dépression, la schizophrénie, certains troubles alimentaires ou addictions, la récupération après un AVC ».
« Mais ces électrodes, faciles à bricoler par soi-même, sont aussi utilisées depuis quelques années par des particuliers pour améliorer leurs performances à l’école ou aux jeux vidéo. Et là, l’usage, tant en intensité qu’en durée, n’est pas du tout régulé », 
note Pauline Fréour.

 

10 11 2016

« Des singes retrouvent le contrôle de leurs membres paralysés »

Le Parisien

Le Parisien fait savoir que « des singes ont recouvré le contrôle de leurs membres inférieurs paralysés grâce à un système composé de deux implants, qui agissent comme une passerelle court-circuitant la lésion de la moelle épinière », selon un article paru dans Nature.
Grégoire Courtine, professeur en neurosciences de l’École polytechnique fédérale de Lausanne (Suisse), a indiqué que 
« « c’est la première fois qu’une neurotechnologie » permet à des singes partiellement paralysés, de remarcher ».
Le Parisien ajoute qu’
« une étude clinique de faisabilité a commencé à l’hôpital universitaire de Lausanne (CHUV) afin de tester ce système chez les personnes atteintes d’une lésion de la moelle épinière ».
Le quotidien explique ainsi qu’«
 en juin 2015, deux singes, en l’occurrence des macaques rhésus, partiellement paralysés à la suite d’une lésion de la moelle épinière, ont recouvré le contrôle d’un membre inférieur grâce à un système appelé « interface cerveau-moelle épinière », composé de deux implants reliés entre eux par un système sans fil. ».
« L’un des implants est fixé dans le cerveau et sert à enregistrer et décoder les intentions motrices, et l’autre est fixé sous la lésion et transmet les mouvements commandés par le cerveau », 
précise Le Parisien. Il note que « l’un des singes a retrouvé une partie de l’usage de sa patte paralysée dès la première semaine suivant la pose des implants, sans aucune thérapie. Le deuxième singe a eu besoin de 2 semaines pour arriver au même résultat ».
Erwan Bezard (université de Bordeaux), 
« qui a supervisé les expériences sur les primates », a précisé que« le primate a pu marcher immédiatement, dès que l’interface cerveau-moelle épinière a été activée. Aucune physiothérapie ni entraînement n’ont été nécessaires ».
Jocelyne Bloch, neurochirurgienne à l’hôpital universitaire de Lausanne, a pour sa part indiqué :
 « Le lien entre le décodage du cerveau et la stimulation de la moelle épinière de manière à ce que cette communication existe est complètement nouveau. […] Pour la première fois, je peux m’imaginer un patient complètement paralysé être capable de remuer ses jambes grâce à l’interface cerveau-moelle épinière ».


14 11 2016

« Des chercheurs se penchent sur la mémoire du 13 novembre »

La Croix

La Croix révèle que « 150 chercheurs, historiens, neurologues et sociologues, [réunis dans le programme « 13 Novembre », coordonné par le CNRS et l’Inserm, vont étudier la mémoire des attentats, celle des rescapes comme celle des citoyens plus éloignes de l’événement ». « Une recherche interdisciplinaire inédite, pilotée par l’historien ­Denis Peschanski et le neuropsychologue Francis Eustache », souligne le journal.
« L’idée générale est de voir comment à partir d’un événement traumatique, le souvenir se construit au fil du temps, sans jamais s’effacer complètement mais en se modifiant en fonction du contexte qui concerne la personne : sa vie personnelle, professionnelle mais aussi le monde social qui l’entoureC’est un processus très subtil », explique Francis Eustache.  
« Ce sont l’articulation et les interactions entre mémoire individuelle et mémoire collective qui intéressent les chercheurs », analyse La Croix. « Mille entretiens filmés ont été réalisés. Les personnes ont été réparties en quatre groupes : les survivants, proches des victimes et intervenants sur les lieux, les habitants des quartiers visés, ceux des quartiers périphériques et enfin ceux de différentes villes de province. Elles seront réinterrogées après deux, cinq et dix ans », détaille l’article.
 « L’idée est de suivre l’évolution des mémoires en distinguant l’évolution du vécu traumatique – pour le premier cercle des témoins directs – du souvenir des personnes plus éloignées », précise le neurologue
En effet, l’évolution des souvenirs de ces deux catégories de personnes est 
« presque diamétralement opposée », poursuit-il. Pour les victimes directes, le « souvenir traumatique reste comme une espèce de kyste » : « Le stress aigu vécu au moment où le cerveau encode l’information fait qu’il ne s’intègre pas normalement à la mémoire. Il reste au présent et revient en boucle », explique le spécialiste. « C’est le syndrome de stress post-traumatique », résume La Croix.
« 
À l’inverse, pour les personnes plus éloignées, si le souvenir du moment où on apprend la nouvelle reste vif – chacun se souvient de ce qu’il faisait quand il a eu connaissance des attaques », note le journal. « Il s’agit d’une photographie non pas de l’événement lui-même mais de son contexte, explique le neurologue. Le souvenir de l’événement lui-même “vit sa vie”, si je puis dire, il rentre dans notre mémoire, est contextualisé, s’intègre à nos connaissances », explique le neurologue.  
Ainsi, il « se retrouve modifié par notre évolution mais aussi par le récit qu’en font les autres autour de nous, par les médias ou les politiques (points sur lesquels l’INA a été associé) », souligne La Croix.
Quel est l’enjeu de ces recherches ? 
« Le programme intéresse la recherche fondamentale, l’histoire et la sociologie bien sûr, mais aussi la psychologie ou la neuropsychologie. Une étude biomédicale sera en effet conduite sur 180 des 1 000 personnes, avec des applications diverses », répond le journal.
« L’enjeu est de mieux connaître le syndrome de stress post-traumatique, très peu étudié en France. Il s’agira de comprendre les mécanismes qui conduisent au syndrome et ceux qui le compensent. C’est déterminant pour aider les victimes », conclut le neuropsychologue. « L’impact des prises en charge psychiatriques et psychologiques pourra ainsi être analysé, en partenariat avec l’AP-HP et l’Agence nationale de santé publique », ajoute La Croix.

16 11 2016

« Sciences : du bon usage de l’échec »

Le Figaro

« La moitié des molécules testées lors d’essais cliniques ne sont jamais mises sur le marché, et 60% de ces échecs ne donnent jamais lieu à publication. Une perte d’informations regrettable, voire risquée pour les volontaires de futurs essais. Des chercheurs en viennent à créer des revues pour valoriser les « résultats négatifs » de la science », fait savoir Soline Roy dans Le Figaro.
En matière de recherche scientifique et de développement de médicaments, « 
l’échec devrait y être une force motrice, l’ignorance une vertu supérieure… », remarque-t-elle. Un point de vue partagé par Stuart Firestein, enseignant en neurosciences et directeur du département de biologie à l’université Columbia (New York).  « Dans un laboratoire de recherche, une expérience qui rate, c’est une hypothèse invalidée. Donc une réponse à la question que se posait l’expérimentateur », poursuit la journaliste.
« 
Seuls les scientifiques comprennent la valeur de l’échec. Elle n’est jamais enseignée à l’école, ce qui donne à la plupart des gens une image déformée de la science. Mais on tire souvent plus de leçons d’une erreur que d’un résultat d’expérience concluant, et l’échec est la source des plus grandes découvertes ! », assène Stuart Firestein. « Encore faut-il savoir que l’échec a eu lieu ! Or, en matière de recherche médicale, les résultats des essais thérapeutiques négatifs ne sont que trop peu publiés », confirme une étude publiée par des chercheurs de l’université d’Harvard (États-Unis) dans la revue Jama Internal Medicine.
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Les auteurs ont passé en revue les résultats de 640 essais cliniques de phase 3 (…), organisés pour tester de nouvelles thérapeutiques entre 1998 et 2008. Plus de la moitié d’entre eux (344, soit 54%) n’ont pas donné lieu à commercialisation de la molécule testée, principalement à cause d’un manque d’efficacité (pour 57% des thérapeutiques qui n’ont pas été mises sur le marché), de problèmes de sécurité, en particulier des effets secondaires graves (17%), ou pour raisons commerciales (22%). Or seuls 40% de ces 344 échecs (soit 138) ont fait l’objet d’une publication relue par les pairs dans une revue spécialisée », détaille l’article.
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Une perte d’information dommageable [que] regrettent les auteurs : même lorsque l’agent testé ne démontre pas son efficacité ou sa sécurité, les essais menés génèrent une information précieuse », rapporte Le Figaro. « Outre l’éthique, l’argent aussi plaide pour la publication des échecs, y compris ceux des recherches menées in vitro ou sur l’animal », note la journaliste. « En biologie, une année de travaux coûte en moyenne 60 000 euros (…). Ce n’est pas négligeable, et cela mérite de ne pas dupliquer la même expérience pour rien », écrivent dans The Conversation les chercheurs en biologie, Rémi Thomasson (Université Paris-Descartes) et Antoine Muchir (Université Pierre-et-Marie-Curie).
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Pour mettre fin au gâchis, ils viennent de créer Negative Results, une revue en ligne « exclusivement dédiée » aux travaux de recherche de biologie du vivant ayant abouti à des résultats négatifs », précise l’article.
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Lorsque nous élaborons une hypothèse, on le fait à partir des données déjà existantes. Mais il nous manque une grosse part des résultats, et l’on risque de tester des hypothèses déjà invalidées par d’autres. Les cartes routières indiquent bien les culs-de-sac, on n’oblige pas les conducteurs à tous les tester pour s’apercevoir qu’ils ne débouchent sur rien ! Publier les résultats négatifs, c’est permettre aux chercheurs de travailler avec les deux yeux ouverts », explique Rémi Thomasson.
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Un médicament inefficace dans un domaine ou dangereux chez certains patients, peut par exemple être exploité « dans de nouvelles indications », stipulent les auteurs de la publication du Jama Internal Medicine. Ils citent ainsi « l’exemple de la thalidomide : utilisé à partir des années 1950 pour le traitement des nausées des femmes enceintes, ce médicament fut retiré du marché à cause de gravissimes effets tératogènes… avant de connaître une nouvelle vie contre la lèpre ou le myélome multiple ».
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Tout publier permet d’avoir une vision globale de ce qui existe sur une molécule », estime Rémi Thomasson. « Le mouvement pro-résultats négatifs est « en plein essor » », se réjouit Stuart Firestein. AllTrials, une initiative conjointe menée par le chercheur britannique Ben Goldacre et plusieurs revues ou organismes scientifiques, a ainsi lancé un appel pour que « tous les essais cliniques passés et présents soient enregistrés, leurs protocoles et résumés des résultats publiés », indique Le Figaro.
« 
Les autorités sanitaires progressent vers la transparence : aux États-Unis, un registre public recense depuis 2007 tous les essais cliniques autorisés, et une loi fédérale oblige à rapporter tous les résultats des essais menés sur le territoire américain ; l’Agence européenne du médicament a entrepris en octobre de publier l’ensemble des résultats livrés par les laboratoires dans leurs demandes d’autorisation de commercialisation », souligne le journal.
« Mais les promoteurs des essais ne jouent pas tous le jeu. Depuis fin octobre, un « trials tracker » mis au point par les créateurs d’AllTrials recense les essais cliniques enregistrés aux États-Unis et dont les résultats ont été publiés au moins partiellement. Et le décompte laisse pantois : sur 25 927 études achevées entre janvier 2006 et 2014, plus de 11 700, 45% du total, n’ont jamais fait l’objet d’une publication ! », révèle-t-il.
« 
L’industrie pharmaceutique est loin d’être le plus mauvais élève. Ainsi, GlaxoSmithKline, plus gros « contributeur » avec 809 essais enregistrés, n’affiche « que » 22,6% de résultats non publiés ; Shire en compte 0% pour 96 essais enregistrés. Les institutions publiques, elles, sont loin d’être exemplaires : le National Cancer Institute américain, troisième plus gros promoteur avec 558 essais cliniques enregistrés, affiche un piètre score de 34,8% de résultats manquants… », explique l’article.
« Les grandes revues scientifiques « commencent à prendre conscience de l’intérêt des résultats négatifs », estime Rémi Thomasson. « Notamment parce qu’elles se rendent compte que dans la course à la publication qui conditionne l’obtention de subventions de recherche, « de plus en plus de chercheurs s’orientent vers la triche, et modifient un peu leurs résultats pour qu’ils ne soient pas négatifs » », conclut Le Figaro.

 

28 11 2016

« Stress au réveil, ce n’est pas une fatalité »

Le Parisien

Le Parisien observe sous sa rubrique « santé » que « les Français sont les champions européens du stress. Et ce dès le matin. Comment combattre ce fléau ? ».
Le journal indique en effet que 
« selon une étude européenne [réalisée par le cabinet de recrutement PageGroup], près de 40% des Français se disent anxieux dès que le réveil sonne. Et les conséquences sur la santé sont nombreuses : maux de dos, troubles intestinaux, prise de poids et un risque plus important d’AVC ».
Le Parisien conseille notamment :
 « Préparez des nuits relaxantes. Pour être sûr de bien vous reposer, voici quelques règles fondamentales. Ne laissez pas vos volets ouverts. «La clarté modifie les rythmes biologiques», assure Jean-Claude Delgenes, fondateur et directeur de Technologia, cabinet d’expertise des risques professionnels. Baissez le radiateur à 17 ou 18°C. Attention, une pièce surchauffée empêche l’organisme de bien se régénérer ».
Le journal continue : 
« Eloignez les portables de votre table de nuit à cause des champs électromagnétiques. Et, surtout, «rangez vos ordinateurs à partir de 20 heures», conseille le fondateur de Technologia ».
Le quotidien évoque en outre 
« une technique de détente très efficace. Si, une fois au lit, vous commencez à penser aux transports bondés ou à votre réunion de 16 heures, mettez-vous à compter de 100 à 0. Respirez lentement et imaginez-vous descendre à l’intérieur de vous-même. C’est une méthode pour se recentrer ».
« Une fois arrivé à 0, visualisez un événement qui vous angoisse, par exemple un entretien d’embauche prévu le lendemain. Imaginez le recruteur qui se montre grincheux et hostile. Puis votre aisance à l’oral, votre bonhomie commencent à le détendre. Il est alors séduit par votre candidature. Cette projection heureuse permet d’endiguer le stress, qui se traduit par la peur de ne pas y arriver », 
explique Le Parisien.
Le journal relève en outre que selon ce sondage
, « cette anxiété ne faiblit pas, une fois sur la route. 56% des Français estiment les transports en commun «très stressants». Près de 85% d’entre eux s’inquiètent des potentiels problèmes techniques, pannes et ralentissements sur leur trajet. L’affluence est aussi un facteur clé du stress suivi de la contrainte des horaires, de la saleté et des incivilités ».
Le journal souligne enfin que
 « la question du bien-être au bureau a longtemps été ignorée dans l’Hexagone ». Le psychiatre Patrick Légeron, fondateur de Stimulus, cabinet d’experts de la santé au travail, constate ainsi que « les Danois ont signé leur premier accord pour sensibiliser et dépister le stress au travail en 1977, les Français en 2008. Il faut attendre une vague de suicides pour s’intéresser aux problèmes, on anticipe peu ».

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Revue de presse santé psy – octobre 2016

 

07 10 16

« Plongée dans la pouponnière de neurones »

Le Parisien

Le Parisien indique qu’« un labo financé par le Pasteurdon, qui dure jusqu’à dimanche, travaille sur le cerveau, capable de régénérer des neurones tout au long de la vie. Passionnant ».
Le journal explique ainsi que le cerveau 
« ne se «contente» pas d’abriter 100 milliards de neurones, capables de tisser 1 000 à 10 000 connexions entre eux. Il abrite aussi une extraordinaire pouponnière, qui ne cesse de produire de nouveaux neurones… tout au long de votre vie. Aussi réjouissant que porteur d’espoir thérapeutique et encore troublant pour les chercheurs de l’équipe de Pierre-Marie Lledo à l’unité perception et mémoire de l’Institut Pasteur ».
Le quotidien relève que 
« ce laboratoire […] a mis cette zone encore inconnue en lumière il y a 13 ans. […] Depuis, de gros progrès ont été faits. On sait que le cerveau est doué d’une extraordinaire plasticité : capable de tisser de nouveaux circuits pour compenser les dégâts d’une lésion, par exemple. Mais il est «difficile de comprendre un organe aussi complexe quand on n’a que… notre propre cerveau pour le faire», sourit le jeune chercheur Gabriel Lepousez ».
Le Parisien remarque qu’
« il a fallu l’aide d’ordinateurs surpuissants, la conjonction de la physique — optique — et de la génétique pour que les chercheurs voyagent plus profondément dans le cerveau, qui n’est définitivement pas constitué que des neurones qui se sont formés au stade de l’embryon mais est capable de neurogenèse ».
Gabriel Lepousez indique en effet qu’
« à l’âge de 50 ans, votre hippocampe est ainsi entièrement constitué de neurones qui se sont créés à l’âge adulte, à partir de cellules souches ».
Le journal note que 
« le même processus de neurogenèse crée en permanence de nouveaux neurones qui vont migrer vers le bulbe olfactif et s’y intégrer en créant des connexions. Pour se développer et s’installer, ces néoneurones, comme les ont baptisés les chercheurs, n’aiment rien tant que la nouveauté, l’apprentissage, l’activité physique, mais pas le stress à l’excès. Le rêve serait de pouvoir un jour conduire ces cellules de jouvence inespérées vers d’autres zones du cerveau, où elles pourraient réparer des lésions ».
Gabriel Lepousez relève qu’«
 on arrive bien à les conduire ailleurs que dans l’hippocampe ou le bulbe olfactif, mais pour l’instant, arrivés à destination, ils s’autodétruisent », Le Parisien ajoutant que le chercheur est « bien déterminé à élucider pourquoi ».

 

11 10 16

« La salle de consommation de drogue ouvre à Paris »

La Croix Le Figaro

La Croix indique que « la ministre de la Santé, Marisol Touraine et la maire de Paris Anne Hidalgo doivent inaugurer aujourd’hui la première salle de consommation « à moindre risque » en France ».
Le journal rappelle que 
« lancé à titre expérimental et très controversé, ce projet vise à réduire les risques sanitaires en permettant à des toxicomanes de s’injecter leurs produits avec du matériel stérile ».
Le quotidien explique que 
« pour les promoteurs du projet, le terme de salle de «shoot», utilisé par les opposants et les médias, revient à dénaturer cette initiative. Ils préfèrent parler de salle «de consommation à moindre risque» ».
« Cette nouvelle structure sera installée sur un espace de 450 m2 en rez-de-chaussée de l’hôpital Lariboisière dans le 10e arrondissement de Paris. Elle sera gérée par l’association Gaïa, spécialisée dans la réduction des risques. La salle sera ouverte de 12 heures à 20 heures 7 jours sur 7. À son arrivée, l’usager présentera le produit qu’il souhaite consommer », 
ajoute La Croix.
Le journal cite Jean-Pierre Lhomme, président de Gaïa et membre du conseil d’administration de Médecins du monde, qui indique que 
« durant son passage, il pourra rencontrer un médecin ou une assistante sociale. L’objectif est de lui proposer un accompagnement pour l’engager dans un processus de sevrage ou de substitution pour sortir de la toxicomanie s’il le souhaite ».
La Croix rappelle que « pour Marisol Touraine, [l’objectif] est d’éviter les infections, les surdoses mortelles et les autres complications sanitaires des usagers les plus marginalisés, «précarisés et en rupture avec le système de santé». Aujourd’hui, ces salles existent dans plus de 90 villes en Europe et dans le monde ».

Le quotidien cite en outre Philippe Goujon, député Les Républicains (LR) de Paris, qui déclare quant à lui que le projet 
« s’inspire du modèle anglo-saxon, qui consiste à accompagner les toxicomanes dans leur dépendance au lieu de les en délivrer, consentant en quelque sorte à leur autodestruction, à l’opposé de la conception humaniste française qui vise à essayer de les sortir de leur enfer quotidien ».
Le Figaro évoque également cette 
« ouverture d’une première «salle de shoot» à Paris », relevant que « les opposants au projet dénoncent une brèche menant à la légalisation des drogues ».
Le journal cite Jean-Pierre Couteron, président de Fédération Addiction, qui indique que «
 les personnes qui fréquenteront la salle de consommation pourront rencontrer de manière informelle des travailleurs sociaux, infirmiers ou médecins, éducateurs. Le but, c’est de nouer des relations de confiance, de leur proposer des aides. Cet outil, c’est le chaînon manquant dans notre politique de réduction des risques pour des personnes en grande précarité et en difficulté, toute une catégorie de consommateurs qui tournent en rond dans le quartier et dans le dispositif de soin ».
« Un discours inaudible pour les opposants au projet, politiques, riverains ou associations, qui ont bataillé ferme, dans l’Hémicycle ou encore au Conseil d’État pour empêcher cette expérimentation »,
observe le quotidien.

14 10 16

« La réalité virtuelle va former les urgentistes au stress d’un attentat »

Les Echos

Les Echos note en effet que « l’armée et les pompiers de Paris participent activement au développement d’un simulateur inédit, baptisé Victeams, dont le premier démonstrateur sera livré à la fin 2016 ».
Le journal explique que 
« bientôt, un simple casque de réalité virtuelle permettra aux 50 médecins-anesthésistes-réanimateurs de la Brigade de sapeurs-pompiers de Paris (BSPP), de se former aux situations les plus stressantes : diriger un poste médical avancé où sont conduites en extrême urgence les victimes d’une catastrophe ou d’un attentat ».
Le Dr Stéphane Dubourdieu, responsable de la formation des équipes médicales à la BSPP, remarque que
« la majorité des erreurs médicales proviennent d’une mauvaise transmission d’informations entre les personnels qui prennent successivement en charge un patient. Cet environnement virtuel permettra de tester le leadership et la résistance au stress de nos médecins urgentistes ».
Les Echos précise que 
« les compétences médicales seront aussi vérifiées : chacun devra s’assurer que les bons soins auront été dispensés, malgré des médecins et des infirmiers virtuels, plus ou moins aidants ».
Domitile Lourdeaux, à l’origine du projet, indique que 
« les personnages virtuels seront autonomes : ils s’adapteront aux ordres des apprenants, mais pourront aussi commettre des erreurs au niveau des soins ou mal répercuter les informations qu’ils devront transmettre ».
Le journal observe :
 « Enseignante-chercheuse en informatique à l’Heudiasyc, un laboratoire mixte entre le CNRS et l’Université de technologie de Compiègne (UTC), elle a aussi fédéré autour de Victeams le Laboratoire d’informatique pour la mécanique et les sciences de l’ingénieur (LIMSI-CNRS), le CEA-List, l’Institut de recherche biomédicale des armées (IRBA) et l’Ecole du Val de Grâce, le service de santé des armées. Sans oublier Reviatech, une start-up de Compiègne qui est chargée du développement et de l’intégration logicielle, particulièrement complexes dans ce cas de figure ».
Le quotidien précise enfin que 
« ce projet, qui bénéficie d’un budget de 2,8 millions d’euros sur 4 ans, est financé par l’Agence nationale de la recherche (ANR), la Direction générale de l’armement (DGA), la région Picardie et le Fonds européen de développement économique régional (Feder) ».

19 10 16

« Le malaise s’accroît à l’hôpital »

Le Parisien

C’est ce que titre Le Parisien, qui consacre une double page aux « hôpitaux au bord de la crise de nerfs »,relevant que « l’endettement des hôpitaux publics a triplé en dix ans. Il s’élevait à plus de 30 Mds€ fin 2014 ».
Le journal note en effet que 
« l’hôpital semble au bord de l’explosion. Les patients subissent les conséquences de réorganisations importantes », et indique qu’« un collectif d’hospitaliers et de patients lance en grande pompe aujourd’hui un manifeste «Santé 2017», pour «engager les candidats à la présidentielle à mettre la santé au cœur de leur programme» ».
Le Parisien continue : «
 Le Mouvement de défense de l’hôpital public (MDHP) qui s’apprête, en guise de «cri d’alarme», à relancer sa charte pour une santé solidaire. Un professeur parisien de renom de l’hôpital Cochin qui ouvre les portes de son service pour exprimer son mal-être face à des patients qu’il a l’impression de «laisser sur le carreau». A l’hôpital public, le malaise n’en finit pas de grandir ».
Le quotidien ajoute que
 « la violente agression révélée hier de médecins urgentistes à Tourcoing (Nord) par des patients ne va pas améliorer une situation déjà tendue. De même, les violences contre les médecins continuent à augmenter, selon les chiffres du Conseil de l’Ordre publiés hier ». « Mais, paradoxalement, c’est avant tout pour les personnes qu’ils soignent que les professionnels de santé disent exprimer leur inquiétude », souligne le journal.
Le Pr André Grimaldi, diabétologue à la Pitié-Salpêtrière (Paris), président du MDHP, déclare ainsi que
 « la course folle à la réforme nous met dans des situations ubuesques où il faut à tout prix mutualiser les moyens pour faire des économies. Qui trinque ? Les patients. On les fait sortir plus vite pour récupérer des lits, on ne leur donne pas le personnel nécessaire. Même le vocabulaire a changé. On ne parle plus de projet de service mais de business plan, on ne dit plus qu’on doit être serviable mais rentable ».
Le Parisien note qu’
« au ministère de la Santé, l’entourage de Marisol Touraine assure prendre «très au sérieux» chaque situation de tension ». Le ministère observe toutefois que « l’hôpital, fleuron de nos services publics, reconnu dans le monde entier, n’est pas une réalité uniforme. […] Nous avons renforcé ses moyens tout en ayant conscience qu’il doit faire face à des besoins qui augmentent du fait du vieillissement de la population et de la progression des pathologies chroniques ».
Le quotidien relève ainsi que 
« depuis 2012, insiste le ministère, 10 Mds€ y ont été injectés, 26.000 postes d’infirmières créés… », mais cite Carine, infirmière à Marseille, qui « n’a pas vu les renforts arriver » : « Nous sommes obligées de revenir pendant nos congés, restons l’après-midi même quand on est de matin. Tout le monde est fatigué ».
Enfin, Le Parisien, qui publie en outre un reportage au service urologie de l’hôpital Cochin, à Paris 
(« Un jour ordinaire à Cochin »), observe qu’« alors que le projet de loi de financement 2017 de la Sécurité sociale (PLFSS) vient d’être adopté, les médecins ont déjà affirmé leur opposition au texte, jugeant qu’il prévoit de nouvelles coupes ».

 

21 10 16

« Certains facteurs environnementaux peuvent accroître le risque de démence »

Le Parisien

Le Parisien fait savoir qu’« une nouvelle analyse de la recherche sur la démence a permis d’établir une liste de facteurs environnementaux quotidiens pouvant accroître le risque de développer la maladie »,selon un article paru sur le site de la revue BMC Geriatrics.
Le journal indique qu’
« une équipe de l’université d’Édimbourg [Ecosse] a analysé 60 études préalablement menées sur la démence, afin de déceler les facteurs indiquant un lien au moins modéré avec l’augmentation du risque de développer la maladie ».
Le quotidien note en effet que 
« plusieurs facteurs génétiques et de mode de vie, tels que la tension artérielle, le fait de fumer, le diabète, l’obésité et un faible niveau d’éducation sont déjà connus pour être associés à la démence. Mais, tous ensemble, ils n’expliquent que deux tiers des risques ».
Le Parisien explique que selon cette étude
, « le manque de vitamine D […] était très fortement associé au développement de la maladie, tout comme l’exposition à la pollution de l’air et à certaines familles de pesticides ».
« Un niveau excessif de minéraux dans l’eau consommée est peut-être également susceptible d’être associé à la démence, bien que les résultats à ce sujet soient mitigés », ajoute 
le quotidien.
Le journal relève que «
 les chercheurs ont aussi noté que les études analysées variaient tant en ampleur qu’en qualité, et que, par conséquent, des recherches supplémentaires étaient nécessaires afin de confirmer les associations découvertes. Ils suggèrent que la recherche se concentre désormais sur la sélection de facteurs de risque au moins modéré que leur analyse a pu établir ».
Le Dr Tom Russ, de l’Alzheimer Scotland Dementia Research Centre
, « un centre de recherche sur la démence et la maladie d’Alzheimer qui est partenaire de l’université d’Édimbourg », a indiqué que« notre but ultime est de prévenir ou de retarder le début de l’apparition des symptômes de démence. Les facteurs de risque environnementaux sont un nouveau domaine qu’il est important de prendre en compte, surtout parce que nous pouvons faire quelque chose à leur sujet ».

24 10 16

 

« Les médicaments anti-Alzheimer pourraient être déremboursés »

La Croix

La Croix s’interroge à son tour : « Les médicaments anti­Alzheimer vont-ils cesser d’être remboursés ? La réponse appartient à Marisol Touraine, qui dispose désormais d’un avis tranché de la Haute Autorité de santé (HAS). […] Cet avis estime que ces médicaments ont un «intérêt médical insuffisant pour justifier leur prise en charge par la solidarité nationale» ».
Le journal rappelle qu’«
 il existe 4 médicaments pris en charge à 100% pour les patients dont la maladie d’Alzheimer est reconnue comme une affection de longue durée (ALD). Ils concernent 30.000 à 40.000 personnes selon l’association France Alzheimer qui s’inquiète de l’avis de la HAS. Ces 4 médicaments font l’objet depuis plusieurs années d’un vif débat ».
« Globalement, les médecins spécialistes, en particulier les neurologues, défendent plutôt ces traitements. Tout en reconnaissant qu’ils ne modifient pas l’évolution de la maladie à long terme, ces praticiens estiment qu’ils peuvent avoir un intérêt réel chez certains patients », 
note le quotidien.
Un praticien remarque ainsi que 
« cela permet surtout d’inscrire les malades dans une prise en charge plus globale. S’ils pensent que les médicaments ne servent à rien, ils n’iront plus chez leur médecin et seront encore plus isolés ».
La Croix observe cependant que 
« le problème est que ces neurologues, souvent très présents dans les médias, ont en général des liens d’intérêts très étroits avec les firmes qui fabriquent les molécules. Ce qui fragilise un peu leur prise de position. De leur côté, les généralistes estiment que ces produits, non dénués d’effets secondaires, n’ont jamais fait la preuve de leur efficacité ».
Le journal cite l’
« avis cinglant » de la HAS : « Les données nouvelles confirment que l’efficacité des médicaments (…) est, au mieux, modeste. Elle est établie uniquement à court terme, essentiellement sur les troubles cognitifs, dans des études cliniques versus placebo dont la pertinence clinique et la transposabilité en vie réelle ne sont pas assurées ».
« Reste à savoir si Marisol Touraine va annoncer la fin du remboursement. En règle générale, le gouvernement suit la HAS mais il est déjà arrivé par le passé qu’il s’oppose au déremboursement de certains médicaments estimant que cela aurait été socialement inopportun. Et politiquement délicat »,
relève La Croix.

 

27 10 16

 

« Alzheimer : le remboursement maintenu »

Le Parisien

Le Parisien indique en effet sur quelques lignes que « ce ne sera pas pour cette fois ».
Le journal note que « 
bien que la Haute autorité de santé ait dégradé la note des 4 médicaments utilisés contre la maladie d’Alzheimer dont l’efficacité est jugée faible et ne justifie plus, selon elle, leur remboursement, la ministre de la Santé, Marisol Touraine, a écarté hier sur RTL la possibilité d’un déremboursement de l’Aricept, de l’Ebixa, de l’Exelon et du Reminyl ».
Le quotidien précise que selon la ministre, « 
cette prise en charge sera maintenue en attendant «la mise en place d’un protocole de soins élaboré par les scientifiques en lien avec les associations de patients» ».
« De quoi satisfaire l’association France Alzheimer. Trois cent cinquante mille patients utilisent ces médicaments remboursés à 15% », 
relève Le Parisien.

 

28 10 16

« Soulager la douleur d’un membre fantôme grâce à une interface cerveau-machine »

Le Monde

Paul Benkimoun indique dans Le Monde que « dans une étude publiée […] dans Nature Communications, une équipe nippo-britannique dirigée par Takufumi Yanagisawa (université d’Osaka) propose un mécanisme explicatif et une approche thérapeutique non médicamenteuse » contre le « syndrome du membre fantôme », consécutif à une amputation.
Le journaliste note que 
« l’explication la plus souvent avancée met en cause la réorganisation – le « recâblage » – de la partie du cortex cérébral où sont traités les signaux sensoriels et qui commande la motricité. Il y aurait une discordance entre le mouvement et la perception qu’en a l’individu. La présence de bourgeons des fibres nerveuses sectionnées au niveau du moignon accentuerait l’hypersensibilité et la douleur ».
Paul Benkimoun relève que 
« le mécanisme avancé par [les auteurs] met plutôt en avant des faux contacts ou des courts-circuits dans les zones du cortex cérébral associées à la sensibilité et à la motricité. Les chercheurs estiment qu’il est possible de réparer cette perturbation afin de soulager la douleur du membre fantôme ».
Le journaliste explique qu’
« ils ont utilisé une interface cerveau-machine : un système de liaison directe entre le cerveau et un ordinateur à partir duquel il est possible de contrôler un appareil, en l’occurrence une neuroprothèse robotique de main ».
Paul Benkimoun note ainsi que 
« 10 patients souffrant d’un membre fantôme au niveau du bras ou de l’avant-bras ont participé à l’étude. Neuf d’entre eux n’étaient pas amputés mais avaient eu un arrachement des nerfs au niveau de l’aisselle (« avulsion du plexus brachial »), ce qui signifie que leur bras et main sont toujours là, même s’ils sont paralysés et privés de leurs afférences nerveuses. La question de la présence ou non du membre réel n’est pas discutée dans l’article ».
Il ajoute que «
 les patients faisaient face à un écran d’ordinateur montrant l’image de la main artificielle dont ils suivaient les mouvements en temps réel ».
Les chercheurs écrivent donc :
 « Nous montrons que les patients restaurent partiellement la fonction de la main concernée en utilisant à sa place la main prothétique ».
Le journaliste remarque qu’
« on s’attendrait théoriquement à ce que cet apprentissage réussi s’accompagne d’une réduction de la douleur en raison des modifications plastiques dans l’activité du cortex cérébral. […] Or, l’apprentissage accroît au contraire la douleur, vraisemblablement parce qu’il entraîne une augmentation significative d’informations sur le mouvement dans le cortex sensori-moteur et renforce la représentation du membre fantôme ».
Les auteurs précisent toutefois que 
« l’apprentissage au cours duquel le contrôle de la prothèse est associé à la représentation mentale de la main indemne diminue la douleur, avec moins d’informations sur les mouvements de la main fantôme ».
Paul Benkimoun conclut que 
« cette technique non invasive de neurofeedback (neuro-rétroaction) pourrait constituer «un nouveau traitement potentiel pour les douleurs du membre fantôme», estiment les auteurs. Pour Angela Sirigu [directrice de l’Institut de science cognitive Marc-Jeannerod, département neuroscience (CNRS-université Lyon-I)], elle semble cependant «une technique lourde qui demande pas mal d’expertise car pour l’entraînement il est nécessaire de recourir à des enregistrements électroencéphalographiques (EEG) et aux techniques de neurofeedback» ».