Archive for the ‘Revue de presse’ Category.

Revue de presse santé psy – juin 2018

 

« Au bloc, un parfum d’hypnose »

Le Journal du Dimanche

Anne-Laure Barret fait savoir qu’en matière d’anesthésie, « une technique basée sur la diffusion d’odeurs agréables transforme des opérations douloureuses en expériences oniriques »
Marie-Annick Lallemand, anesthésiste de l’hôpital Cochin, praticienne de 48 ans réputée pour son sérieux, a fait « 
une étrange découverte » (…) : « Il a suffi d’une séance d’hypnose improvisée par une consœur pour la débarrasser des cauchemars qui la hantaient depuis un grave accident de parapente », raconte le journal. « Aucune magie blanche : les bénéfices de l’état hypnotique, pour apaiser l’angoisse, les douleurs chroniques ou durant une anesthésie locale, ont été établis par de nombreuses publications scientifiques, à commencer par celles de la pionnière belge Marie-Élisabeth Faymonville » précise-t-il.
« 
Le pari innovant du médecin de Cochin est d’avoir osé l’hypnose dans des « chirurgies profondes », sous anesthésie générale. Juste avant l’opération, en quelques vraies fausses questions rassurantes, Marie-Annick Lallemand, qui vient de décrocher un diplôme universitaire d’hypnose médicale, conduit le patient vers un état de dissociation. Une sorte de transe accélérée, atteinte en trois ou quatre minutes » explique la journaliste. « Pour obtenir cet état mental si particulier, mélange de relaxation et d’indifférence au monde extérieur dû à une stimulation sensorielle, l’anesthésiste a choisi de titiller l’odorat. L’injection d’un parfum dans le circuit alimentant le masque à oxygène capte l’attention du patient. L’odeur mystérieuse, déterminée en fonction de son passé (enfance à la campagne ou aux Antilles), l’accompagne tout au long de l’anesthésie générale » précise-t-elle.
« Contrairement aux autres sens, l’odorat ne dort jamais », justifie Marie-Annick Lallemand. « Sans surprise, l’hypnose, qui diminue les sensations douloureuses, lui a permis de réduire de moitié la quantité de produits anesthésiants » souligne le JDD.
Au réveil, la première question du malade n’est plus : 
« Comment s’est passée l’opération ? », mais :
« C’était de l’abricot ou de la vanille ? »,  s’amuse l’anesthésiste Son chef de service, le chirurgien Michaël Peyromaure trouve les « malades sereins après des opérations aussi lourdes » : « Ils prennent moins de médicaments antidouleur et sortent plus tôt, ce qui est excellent pour les finances de l’hôpital », confirme-t-il.
Marie-Annick Lallemand  a « 
inventé une technique inédite d’hypnose poétique, baudelairienne (l’idée folle a jailli à la lecture de L’Invitation au voyage) ou proustienne », résume la journaliste.
« Le parfum démultiplie les effets positifs de l’hypnose, remarque-telle. Les odeurs ont le pouvoir de nous transporter dans un autre temps et un autre lieu. Comme la fameuse madeleine, elles nous font vivre une expérience intime, une sorte de shoot de bonheur », explique l’anesthésiste.
« 
Inspirée par de récentes découvertes en génétique sur l’importance des récepteurs olfactifs et d’autres sur le rôle de l’odorat dans l’automédication chez les animaux, Marie-Annick Lallemand a prévu de tester, en consultation, différents parfums pour savoir s’il est possible de les adapter à la pathologie »,ajoute le journal.

Date de publication : 4 juin 2018

« Le défi du premier village Alzheimer »

Le Figaro

« À Dax, la construction de ce lieu unique, avec une approche non médicamenteuse, débute ce lundi », annonce Pauline Boyer. « C’est le rêve secret des familles : un établissement sans télévision allumée toute la journée, sans horaires de toilette et sans blouses blanches. Avec des résidents libres de leurs mouvements et multipliant les activités. Cet Ehpad (Établissement d’hébergement pour personnes âgées dépendantes) inédit ouvrira ses portes début 2020 », poursuit la journaliste.
« 
Le village landais sera organisé en quatre quartiers reproduisant des cadres de vie de la région (de type rural, forestier ou atlantique). Les 120 résidents seront regroupés au sein de maisonnées, en fonction de leurs goûts ou aptitudes : la musique, la cuisine, etc. La structure globale abritera une supérette, un salon de coiffure, une médiathèque, une salle de sport et même une petite ferme », détaille l’article. Le but : « recréer un cadre social familier,  maintenir la vie, coûte que coûte », résume Francis Lacoste, directeur de la solidarité départementale. « Encourager la part d’autonomie restante plutôt que gérer la dépendance, tout en offrant une sécurisation douce. Les soignants devront jouer le jeu social et gérer les différents « commerces » », explique la journaliste. « Ils devront être multitâches. Être autant des maîtres de maison que des infirmiers », souligne Francis Lacoste.
« 
Oublier la blouse blanche et l’approche médicamenteuse, donc. 120 bénévoles interviendront également pour organiser des activités. Le tout pour un tarif de 66 euros par jour et par résident. La promesse semble presque trop belle mais tous veulent y croire », indique Le Figaro.
« 
On espère que les patients seront moins contraints et angoissés, plus heureux. Le personnel soignant aussi. Les familles seront aussi plus détendues, moins dans la culpabilité. C’est une première, il y a tout à inventer, mais il faut tester, et réussir ! », s’enthousiasme Françoise Diris, présidente de l’association France Alzheimer Landes.
« 
Aux Pays-Bas, on dit que l’espérance de vie des patients de la structure de Weesp est plus grande que celle de ceux en Ehpad classique. Mais aucune étude n’est encore venue le prouver », remarque Le Figaro. « Le pari est donc aussi scientifique. Le professeur Jean-François Dartigues, neurologue au CHU de Bordeaux, fait partie du comité qui sera en charge de l’évaluation de la réussite du lieu. Pour lui (…), cette prise en charge « innovante » peut « marcher sur les troubles du comportement » », rapporte la journaliste. « Le fait de maintenir une vie sociale dans cette maladie est fondamental. Le cerveau est l’organe de la relation humaine… », explique-t-il.
« 
Dans ce village à 28,8 millions d’euros – majoritairement porté par le conseil départemental des Landes -, un Centre ressources sera également mis en place, avec un volet recherche associant de nombreux spécialistes français de la maladie et un volet formation et information, pour faire évoluer favorablement la connaissance et surtout le regard des citoyens sur la maladie d’Alzheimer », fait savoir Le Figaro. « Un défi presque aussi important que celui d’une prise en charge plus bienveillante des malades », conclut Pauline Boyer.

Date de publication : 4 juin 2018

« Autisme : une prise en charge encore trop coûteuse »

Le Figaro

C’est ce que titre Le Figaro, qui indique qu’« un rapport parlementaire, présenté [aujourd’hui] aux députés, recommande d’instaurer un annuaire des professionnels compétents en matière d’autisme ».
Le journal rappelle ainsi que 
« le 6 avril dernier, le gouvernement a lancé son 4ème plan autisme (2018-2022) – appelé Stratégie nationale pour l’Autisme – avec pour ambition de rattraper le retard français dans la prise en charge de ce handicap. Très attendu par les 700.000 personnes autistes vivant dans l’Hexagone et leurs familles, le plan vise, entre autres, à favoriser un diagnostic et une intervention précoce, à encourager l’inclusion des enfants autistes à l’école et à accélérer la recherche dans le domaine ».
Le quotidien s’interroge 
: « Ces mesures vont-elles assez loin ? Certaines non, selon [ce] rapport parlementaire qui formule 31 propositions ». Daniel Fasquelle, coauteur du rapport et député (LR), indique : « Le plan du gouvernement va dans la bonne direction. Mais nous souhaitons préciser et compléter certains points de cette stratégie ».
Le Figaro explique que 
« le rapport pointe un coût de la prise en charge trop élevé. Aujourd’hui, les familles doivent débourser en moyenne 3.000 € par an pour les soins de leur proche souffrant de troubles autistiques (transports, dépassements d’honoraires en libéral, acquisition de matériel pédagogique etc.), selon une enquête de la Cour des Comptes publiée fin janvier 2018 ».
Daniel Fasquelle remarque que 
« la prise en charge des enfants se fait en fonction des moyens financiers des parents et il n’existe donc pas d’égal accès aux soins en matière d’autisme ».
Le journal indique que 
« le plan du gouvernement prévoit «l’instauration d’un forfait d’intervention précoce», pour l’ensemble d’une classe d’âge (0 à 6 ans), pour financer entre autres des séances de psychomotricité et d’ergothérapie (accompagnement vers l’autonomie). Pas suffisant selon les auteurs du rapport ».
Florent Chapel, président d’Autisme Info service, note ainsi que 
« l’autisme ne s’arrête pas à l’âge de 6 ans. Que faire pour les personnes plus âgées ? Il faut imaginer un système de remboursement de la prise en charge tout au long de la vie ».
Le Figaro relève en outre que 
« les professionnels vers lesquels sont orientées les familles ne sont pas toujours compétents en matière d’autisme. Et pour cause : il n’existe pas de certification pour les professions paramédicales (psychologue, ergothérapeute, orthophoniste, etc.) qui travaillent avec les personnes autistes ».
« Le rapport recommande donc d’instaurer un annuaire, à destination des familles, des professionnels de santé compétents en matière d’autisme et respectant les recommandations de bonnes pratiques publiées par la Haute Autorité de Santé (HAS) », 
explique le quotidien.
Daniel Fasquelle ajoute qu’
« il faut également dresser une liste des formations initiales et continues pour les professions médicales et paramédicales, qui respectent ces recommandations de bonne pratique de la HAS ».
Le Figaro note enfin que 
« l’objectif du rapport parlementaire est affiché clairement : «en finir avec les offres de soins inspirées des approches psychanalytiques». Un volet que le plan autisme du gouvernement s’était bien gardé d’aborder ».

Date de publication : 6 juin 2018

« La psychiatrie publique proche du délabrement »

Libération

Eric Favereau observe dans Libération qu’« en annonçant en janvier des mesures pour la psychiatrie, la ministre des Solidarités et de la Santé, Agnès Buzyn, avait dressé un constat clair. Et pointé une urgence ». La ministre avait ainsi déclaré : « La psychiatrie ne sera plus le parent pauvre de la médecine. C’est une discipline qui s’est paupérisée et sur laquelle il n’y a pas eu un vrai investissement depuis des années ».
« Pourtant, les besoins sont en constante augmentation, parce que la société est de plus en plus dure, qu’il y a plus d’addictions, moins d’accompagnement des familles… En psychiatrie, il y a le pire et le meilleur », 
avait-elle ajouté.
Le journaliste relève que 
« 6 mois plus tard, c’est le pire qui rejaillit », évoquant un « décalage énorme entre les attentes des personnels et les réponses des autorités sanitaires ».
Eric Favereau souligne que 
« la psychiatrie publique va terriblement mal. Elle fait face à une crise profonde aux multiples causes. La plus concrète étant depuis les années 70 une «désinstutionnalisation» massive des patients, avec une réduction spectaculaire du nombre de lits ».
« En 40 ans, les malades sont en grande partie sortis de l’asile, et ce mouvement était largement justifié. Il n’empêche, les chiffres sont impressionnants. Le nombre de lits d’hospitalisation en psychiatrie dans les établissements de santé publics et privés est passé de 100.000 dans les années 70, à 78 328 en 1994, puis à 60 794 en 2002, et 57.000 en 2015 », 
explique le journaliste.
Il continue : «
 Les patients en psychiatrie sont aujourd’hui suivis le plus souvent dans le cadre d’une prise en charge ambulatoire : 76% des patients reçus au moins une fois dans l’année sont pris en charge exclusivement sous cette forme. En 2014, plus de 20 millions d’actes ont ainsi été réalisés, notamment dans les 3700 centres médico-psychologiques, considérés comme les pivots du dispositif ambulatoire. On l’oublie, mais jamais une discipline médicale n’avait connu un tel bouleversement. Et cela s’est fait sans beaucoup de ménagement. Les limites ont été manifestement franchies ».
Eric Favereau souligne qu’
« alors que la demande de soins en psychiatrie augmente régulièrement, il manque des lits partout en France. Les autorités de tutelle, arc-boutées sur des logiques budgétaires, ne veulent pas en ouvrir de nouveaux, imposant de fait des durées de séjour de plus en plus courtes aux malades mais aussi des conditions de travail de plus en plus difficiles au personnel ».
Il ajoute que 
« les équipes sont souvent épuisées, démoralisées, se devant de répondre à des consignes contradictoires. L’asile, devenu CHS (centre hospitalier spécialisé), est devenu souvent inhospitalier. Certains diront que l’hôpital psychiatrique en a gagné en «efficacité», mais le lieu est devenu dur, rude, sans chaleur, avec pour symptôme une multiplication récente des mesures de contention ou d’isolement ».
Le journaliste constate que 
« devant ce délabrement, les psychiatres ont déserté les hôpitaux publics pour aller dans le privé. Les personnels de santé, eux, se sont retrouvés encore plus en première ligne. Et cela sans formation particulière, le diplôme d’infirmier psychiatrique ayant entre-temps disparu. Il est de ce fait révélateur que les difficultés de l’hôpital de Rouvray aient entraîné une réaction désespérée du personnel de santé et en écho un relatif silence des médecins. Comme si ces derniers n’y croyaient déjà plus ».
Il observe ainsi qu’
« à l’hôpital psychiatrique du Rouvray [(Seine-Maritime], dans le cadre d’un mouvement social illimité du personnel, 8 soignants ne s’alimentent plus… Les grévistes dénoncent des conditions de travail déplorables et demandent 52 postes et une unité pour ados. Les négociations se poursuivront ce vendredi matin ».

Date de publication : 8 juin 2018

« Hypnose : les scientifiques ne se laissent pas endormir »

Libération

« L’Inserm a mené sa première évaluation sur l’hypnose en milieu médical. Le résultat est mitigé », révèle Libération.
« 
C’était, il y a deux ans, pour la première fois, l’Inserm (Institut national de la santé et de la recherche médicale) entreprenait une évaluation de la pratique de l’hypnose. Pour cela, les chercheurs ont travaillé sur toutes les études publiées, soit près de soixante essais cliniques », précise l’article.
« 
Premier enseignement, la pratique est très hétérogène. Le concept est mal défini, entre l’hypnose de cabaret ou de cirque pour épater le spectateur, l’autohypnose ou l’hypnose ericksonienne (approche thérapeutique souple basée sur les enseignements du psychiatre et psychologue américain Milton Erickson) », observe Libération. «On peut d’ailleurs se demander s’il est légitime de nommer tout cela avec le même mot», s’interroge l’Inserm.
« 
Mais surtout, est-ce que cela marche ? », se demande Libération. «Il y a un corpus assez solide autour de la prise en charge de la douleur et entre autres de la douleur en anesthésiologie […]. Un faisceau d’arguments indique, par exemple, une diminution de prises de médicaments en anesthésie quand la personne est sous hypnose », estime l’Inserm.
« 
Ainsi, pendant des examens de chirurgie et radiologie interventionnelle (extraction de dents de sagesse, biopsies mammaires, interventions transcatheter, etc.), le rapport indique que « bien que les études ne permettent pas de statuer sur une majorité des critères retenus (intensité douloureuse, anxiété, effets secondaires indésirables, ainsi que durée et coût de l’intervention), les résultats concordent sur la consommation de médicaments antalgiques ou sédatifs : grâce à l’hypnose, leur usage est réduit durant l’intervention»., rapporte l’article.
«C’est solide, bien documenté. En même tempsla douleur est un état compliqué », soulignent les chercheurs qui ont participé à cette évaluation. Ils citent en effet « l’exemple déroutant sur la douleur dans l’accouchement sous hypnose » : «Sur le moment, les femmes qui accouchent sous hypnose vont dire que leur douleur est la même, avec la même échelle d’intensité. Pourtant, ces mêmes femmes vont avoir un souvenir beaucoup plus léger de ce qu’elles ont pu souffrir lors de l’accouchement. Comme si la douleur avait été la même, mais que le vécu de la douleur n’était pas identique », racontent les chercheurs.
« On nous a raconté que lorsque l’anesthésiste commence à faire son travail avec la parturiente, tout le monde dans la salle d’accouchement se détend, est moins stressé, va mieux », note un des chercheurs, Bruno Falissard.
L’article évoque néanmoins « 
des éléments convaincants » : «Dans certaines indications, la littérature confirme ainsi l’intérêt thérapeutique de l’hypnose dans la prise en charge du syndrome du côlon irritable», précise le rapport. « Plus inattendu, l’Inserm a montré, dans son expertise, que l’hypnose n’est pas franchement concluante sur le sevrage tabagique, alors que nombreux sont ceux qui vantent cette méthode », souligne Libération.
« Dans le domaine de l’addiction ou de la psychiatrie, c’est là aussi une grosse déception, les études ne donnent rien. Or, en psychiatrie, historiquement, l’hypnose a été très utilisée et nous sommes confrontés à des collègues tout à fait raisonnables qui nous disent que cela fait extrêmement du bien à leurs patients. Aucune étude ne le confirme, pourtant », concluent les chercheur.

Date de publication : 15 juin 2018

« La parole des personnes schizophrènes se libère »

La Croix

C’est ce que constate La Croix, qui relève que « de plus en plus de malades se racontent sur des blogs. Pour sortir d’un trop long silence et briser les clichés ».
Pierre Bienvault évoque ainsi 
« une sorte de lame de fond : depuis quelques années, on assiste à une libération sans précédent de la parole des personnes vivant avec une schizophrénie ». Aude Caria, directrice du site spécialisé Psycom, remarque qu’« il y a de plus en plus de témoignages et de récits de vie sur des blogs, sur Facebook ou dans des forums. C’est un véritable fait social ».
« Un phénomène qui, selon elle, présente une certaine analogie avec les « romans d’asile » de la seconde moitié du XIXe siècle », 
note le journaliste. Aude Caria observe que « ces livres dénonçaient les conditions inhumaines des traitements psychiatriques. Et ils ont permis une prise de conscience du public et des politiques, ce qui a entraîné une remise en cause de la loi de 1838 sur l’internement ».
Pierre Bienvault continue : 
« Des malades qui se confient dans des blogs… L’événement pourrait sembler banal à une époque où tant de gens racontent sur le Net leur moindre petit souci de santé. Mais pour la psychiatrie, c’est presque un séisme ».
Tim Greacen, directeur du laboratoire de recherche de l’établissement public de santé mentale Maison-Blanche à Paris, remarque ainsi : 
« Cela fait tellement d’années que tout le monde parle à la place des malades. Les soignants, les professionnels, les familles. Avec une parole dont je ne remets pas en cause l’intérêt, ni la légitimité. Mais qui n’est pas la parole des personnes directement concernées ».
« C’est comme si ces malades avaient retrouvé une parole jusque-là discréditée par l’institution psychiatrique ou éteinte par le poids des tabous véhiculés par la société », 
continue Pierre Bienvault.
Laurence Martin, qui tient un blog, observe pour sa part qu’
« il y a une très forte infantilisation des patients en psychiatrie. Les médecins pensent que vous n’êtes pas capable de savoir ce qui est bien pour vous. Et donc encore moins de le dire ».
Emmanuelle Jouet, chercheuse en sciences de l’éducation à Maison-Blanche, relève que 
« ce très long silence des malades s’explique aussi par les représentations sociales de la folie et le discrédit quasi naturel de la parole du fou. Avec cette idée qu’on ne peut pas faire confiance ou juste entendre la parole d’une personne dont la raison dysfonctionne. Pendant longtemps, la parole du fou n’a été considérée comme audible que dans le cadre d’une relation duale avec un professionnel ».
Laurence Martin ajoute : 
« Grâce à mon blog, j’ai rencontré des gens dans la vie réelle, je suis allée à des conférences. Moi, la jeune fille muette, je suis devenue une femme qui parle, s’exprime, est écoutée ».
« Cela m’a aidée, le jour où j’ai parlé de ma maladie à tout le monde, d’avoir ce blog. Je savais que les gens pouvaient bien réagir, que j’avais une parole à porter, que tout ça n’était pas vain. Alors je pouvais me présenter comme schizophrène. Pas pour me réduire à une maladie, mais pour dire à mon entourage : voilà une schizophrène, c’est votre amie, votre collègue, n’ayez pas peur, laissez tomber vos préjugés, c’est juste moi », 
poursuit-elle.

Date de publication : 19 juin 2018

« La solitude nuit gravement à la santé »

Le Figaro

C’est ce que titre Le Figaro, qui indique que « lorsqu’elle n’est pas volontaire, la solitude peut doubler la mortalité après une hospitalisation en cardiologie. Un effet plus sensible chez les hommes ».
Le journal remarque ainsi : 
« Un cœur fragilisé serait-il plus vulnérable à l’isolement social ? Oui, mais de façon différente pour un homme et une femme, comme l’a remarqué Anne Vinggaard Christensen, une étudiante en doctorat de santé publique au centre de cardiologie de l’université de Copenhague (Rigshospitalet). Elle présentait des résultats étonnants le 9 juin dernier au Trinity College de Dublin en Irlande lors du congrès de la Société européenne de cardiologie (EuroHeartCare) ».
Le Figaro explique que 
« la chercheuse a repris les données de toutes les personnes hospitalisées entre avril 2013 et avril 2014 dans l’un des cinq centres de cardiologie du Danemark, dont le sien, soit plus de 13.000 personnes, âgées en moyenne de 65 ans ».
« La moitié avait été hospitalisée pour infarctus du myocarde et un tiers pour de l’arythmie cardiaque, le reste pour insuffisance cardiaque ou maladie des valves cardiaques. La majorité (70%) étaient des hommes », 
précise le quotidien.
Le Figaro note que 
« ceux qui vivaient seuls avaient 2 fois plus de risque de mourir que les autres dans l’année suivant leur sortie de l’hôpital. Un excès de risque [que la chercheuse] ne retrouve pas chez les femmes ! ».
Anne Vinggaard Christensen indique que 
« des recherches antérieures ont montré que les hommes utilisent principalement leur épouse comme premier support alors que les femmes ont souvent davantage de personnes support qui ne sont pas leurs époux, les hommes semblent donc plus dépendants que les femmes de la personne avec laquelle ils vivent ».
Le quotidien ajoute que 
« le plus étonnant est que la solitude ressentie double aussi la mortalité dans l’année suivant la sortie de l’hôpital et cette fois aussi bien pour les hommes que pour les femmes ».
Le journal explique : « Dans l’étude danoise, les patients devaient simplement répondre à la question suivante: «Est-ce qu’il arrive que vous soyez seul même lorsque vous préféreriez être avec d’autres personnes?» C’était «souvent» le cas pour 6% des hommes et 10% des femmes, et ça l’était «parfois» pour 17 % des hommes et 21 % des femmes ».

Anne Vinggaard Christensen remarque ainsi que 
« nous savions qu’il y avait une association entre un réseau social pauvre et la santé, mais la force de l’association nous a surpris ainsi que le doublement du risque de mortalité parmi ceux qui se sentent seuls ».
Le Figaro rappelle que 
« dans son livre Loneliness, Human nature and the need for social connection («Solitude, la nature humaine et le besoin de relations sociales», non traduit en français), John Cacioppo, neuroscientifique de l’université de Chicago […] insistait aussi sur l’impact de la solitude prolongée ».
Le chercheur écrivait :
 « La solitude n’altère pas seulement le comportement mais apparaît aussi lorsque l’on mesure les hormones de stress, l’immunité et la fonction cardiovasculaire. Au fil du temps, ces changements physiologiques s’aggravent de telle façon qu’ils précipitent dans la tombe des millions de gens ».
« Inquiétant lorsque l’on considère l’épidémie de solitude qui se développe aujourd’hui, surtout chez les seniors », 
remarque Le Figaro.

Date de publication : 20 juin 2018

« Quand la musique est bonne… pour le cerveau »

Le Monde

Pascale Santi note dans Le Monde que « si la musique adoucit les mœurs, ses effets vont bien au-delà. Depuis l’Antiquité, elle occupe une place à part, et ce dans toutes les sociétés et religions. Mais, depuis quelques années, «on est passé d’une pensée magique à un vrai savoir scientifique sur ses bienfaits, et cela, à chaque extrémité de la vie», souligne Emmanuel Bigand, directeur du Laboratoire d’étude de l’apprentissage et du développement (LEAD, CNRS) à l’université de Bourgogne et coordinateur de l’ouvrage Les Bienfaits de la musique sur le cerveau (Belin, 192 p., 18 €) ».
La journaliste relève ainsi que 
« chez le bébé, des études ont montré qu’elle agit comme un neurostimulant. Il mémorise les œuvres musicales in utero et peut même les reconnaître un an après sa naissance ».
Pascale Santi indique qu’«
 Emmanuel Bigand coordonne actuellement une étude financée par la Fondation de France, en collaboration avec la Philharmonie de Paris, chez des nourrissons à partir de 3 mois et suivis durant leurs trois années de crèche à Dijon et à Paris ».
« Lors d’ateliers d’environ 40 minutes, ils sont initiés au son et au rythme deux fois par semaine et encouragés à participer. Les séances sont filmées et décortiquées par Emmanuel Bigand », 
précise la journaliste.
Pascale Santi observe que 
« sans conteste, la musique est un moyen de capter leur attention et de créer une communication. Certains se lèvent, se synchronisent avec le rythme », Emmanuel Bigand précisant que « la musique met en place des schémas mentaux (macro-stimulus) qui permettent une meilleure appréhension du langage, de la lecture, et plus tard des facilités au cours préparatoire, on parle d’effets socio-cognitifs ».
La journaliste précise que 
« les découvertes les plus récentes montrent que la musique modifie les processus biochimiques du cerveau en renforçant la plasticité cérébrale. Ainsi, les violonistes ont un cortex moteur très développé dans l’hémisphère droit avec un plus grand nombre de synapses, car ils sollicitent beaucoup leur main gauche. Les pianistes présentent ce développement dans les deux hémisphères, en lien avec chaque main ».
Daniele Schon, directeur de recherche à l’Institut de neurosciences des systèmes (Inserm), ajoute que 
« la musique serait aussi capable d’optimiser la synchronisation entre populations neuronales, c’est-à-dire l’aspect rythmique de l’activité cérébrale, et permettre ainsi une meilleure communication et anticipation du flux d’information ».
Pascale Santi relève ainsi que 
« la pratique musicale permet «aux aires – auditives et motrices notamment – de mieux communiquer entre elles», poursuit le chercheur, également violoncelliste. Ses études ont montré qu’un enfant ayant des troubles du langage arrive à mieux reproduire une phrase lorsqu’elle est précédée par un rythme. Il va aussi être plus performant sur les tâches grammaticales. Daniele Schon compare la musique à de l’antirouille, un peu comme si on remettait de l’huile dans le moteur ».
Isabelle Peretz, titulaire d’une chaire de recherche en neurocognition de la musique à l’université de Montréal (Canada), à la tête du Laboratoire international de recherche sur le cerveau, la musique et le son (Brams), ajoute que «
 l’apprentissage de la musique sculpte le cerveau par différents mécanismes physiologiques, en termes de densité de neurones et de connexion entre eux, via les axones ».
Pascale Santi note par ailleurs qu’
« à un âge avancé, même lorsque les capacités cognitives sont altérées, la musique parvient à réveiller la mémoire et les émotions ».
Emmanuel Bigand résume : «
 Nous sommes convaincus en tant que scientifiques que l’activité musicale est au cœur de la sphère cognitive ».

Date de publication : 20 juin 2018

« L’addiction aux jeux vidéo devient officiellement une maladie »

La Croix Libération Le Figaro

La Croix fait savoir que « l’Organisation mondiale de la santé vient de mettre à jour sa classification internationale des maladies. Pour la première fois, l’addiction aux jeux vidéo y est considérée comme une maladie à part entière ».
Le journal retient ainsi que 
« comme la cocaïne ou les jeux d’argent, les jeux vidéo sont potentiellement addictifs, écrit pour la première fois l’OMS à l’occasion de la 11e mise à jour de sa classification internationale des maladies. L’organisation y reconnaît en effet officiellement l’existence d’un « trouble du jeu vidéo » ».
La Croix indique que 
« l’OMS ne bannit pas l’usage en tant que tel du jeu vidéo, qui séduit pas moins de 2,5 milliards d’adeptes dans le monde, mais l’abus de cet usage ».
Le quotidien précise : 
« Celui-ci se manifeste par une pratique extrême avec des conséquences négatives sur les «activités personnelles, familiales, sociales, éducatives, professionnelles, a détaillé Shekhar Saxena, directeur du département de la santé mentale et de la toxicomanie de l’OMS. La personne joue tellement que d’autres centres d’intérêt et activités sont délaissés, y compris le sommeil et les repas» ».
Le journal s’interroge :
 « Que représente ce phénomène en France ? », et cite Olivier Phan, pédopsychiatre et addictologue à la Fondation pour la santé des étudiants de France et la Croix-Rouge. Le spécialiste observe que « dans l’enquête Pelleas que nous avons menée en 2013-2015 en Île-de-France, 10% des 14 18 ans développent un usage addictif des jeux vidéo. Par ailleurs, 40% nous consultent pour une utilisation problématique des jeux vidéo ».
La Croix note que 
« le phénomène n’est donc pas rare et sa fréquence s’amplifie ». Le Dr Phan souligne ainsi que « depuis l’arrivée des jeux en ligne, les jeunes peuvent incarner un personnage et intégrer un univers virtuel. Ils acquièrent alors une reconnaissance de la part des autres joueurs avec le risque de s’accrocher à cette gratification ».
Le journal précise toutefois que 
« tous les jeunes ne seraient pas exposés de la même façon à ce risque », le médecin indiquant : « Il existe souvent une fragilité initiale. L’adolescent est alors plus sensible au besoin d’une reconnaissance qu’il n’obtient pas sur un plan scolaire ou familial, par exemple ».
La Croix souligne enfin que 
« la classification internationale des maladies de l’OMS a une valeur de référence pour les personnels soignants, mais aussi pour les pouvoirs publics ou les assureurs. […] Sur le plan de la recherche, ensuite, cette reconnaissance devrait permettre le lancement de nouvelles études sur les conséquences des jeux vidéo sur les adolescents et les enfants ».
Le Dr Phan ajoute qu’elle peut « soulager les parents qui vont comprendre qu’il y a quelque chose d’addictif dans la nature même des jeux vidéo et se permettront peut-être de venir consulter plus librement ».

De son côté, Libération remarque sur sa Une :
 « Jeux vidéo, c’est grave docteur ? », notant sur 3 pages que « l’OMS vient d’ajouter le «trouble du jeu vidéo» à sa liste d’addictions reconnues. L’industrie est vent debout, et les chercheurs très partagés ».
Le journal évoque ainsi 
« un point de sauvegarde pour les (vrais) addicts », expliquant qu’« en faisant entrer l’addiction aux jeux vidéo dans sa nouvelle liste des troubles mentaux, l’OMS a pris le risque de heurter les joueurs. La mesure vise pourtant à mieux définir un problème réel et à ainsi éviter bien des angoisses aux parents ».
Le quotidien précise que selon l’OMS, «
 «le trouble du jeu vidéo est caractérisé par un comportement persistant caractérisé par 1) la perte de contrôle sur le jeu ; 2) la priorité croissante accordée au jeu par rapport aux autres centre d’intérêt ; 3) la poursuite ou escalade de la pratique malgré des conséquences négatives». Une situation qui doit durer plus de 12 mois et avoir des répercussions sur la vie sociale, professionnelle, scolaire ou familiale ».
Libération souligne cependant qu’«
 on est loin du consensus concernant cette nouvelle pathologie. Une publication scientifique cosignée par de nombreux chercheurs, intitulée Une base scientifique faible pour les troubles du jeu : faisons preuve de prudence, conteste ainsi les conclusions de l’OMS. Pour eux, il est par exemple très compliqué d’isoler un trouble spécifique lié au jeu d’une pathologie préexistante comme la dépression ou l’anxiété ».
Dans un entretien, Joël Billieux, professeur associé en psychologie clinique à l’Université du Luxembourg, remarque : 
« Ce travail, auquel j’ai participé, est arrivé à la conclusion qu’il existait à ce jour assez de données scientifiques pour valider l’existence d’un trouble spécifique lié à l’utilisation excessive des jeux vidéo ».
Le spécialiste ajoute que « 
beaucoup de joueurs «passionnés» peuvent avoir une pratique intensive sans pour autant présenter une perte de contrôle ou des conséquences négatives sur les plans professionnel, social ou personnel », puis souligne : « Nous ne sommes pas du tout dans une approche médicamenteuse, même si on peut légitimement craindre que l’industrie pharmaceutique essaie de profiter à sa manière de l’effet d’annonce. Nous ne sommes même pas dans une logique d’abstinence, car nous connaissons l’importance des pratiques numériques dans la société et, sauf dans le cas d’une demande explicite, sortir complètement quelqu’un de ces activités peut poser plus de problèmes qu’en résoudre ».
« Nous travaillons donc pour permettre au patient de reprendre le contrôle sur sa pratique avec des traitements comme la thérapie cognitive et comportementale, ou les approches familiales incluant les proches »,
 indique le Pr Billieux.
Le Figaro titre pour sa part sur sa Une : « 
Addiction aux écrans : les parents appellent à l’aide », relevant sur 2 pages que « cette dépendance est devenue le premier motif d’inquiétude des familles, avant même la scolarité ».

Date de publication : 20 juin 2018

« Le burn-out n’est toujours pas classé en maladie professionnelle »

Le Figaro

C’est ce qu’observe Le Figaro, qui relève que « si aujourd’hui le burn-out n’est pas reconnu par les autorités médicales comme une pathologie, les maladies qu’il provoque sont en revanche bien identifiées : dépression, anxiété généralisée, stress post-traumatique… ».
Le quotidien souligne que 
« les troubles psychiques liés au travail sont de plus en plus nombreux et la bataille des chiffres fait rage. L’Académie de médecine les évalue à 400.000. L’Assurance-maladie révélait, elle, dans une étude publiée en début d’année, qu’ils avaient été multipliés par 5 en 7 ans. Mais elle n’en recensait que 10.000 en 2016. Et cette même année, 596 cas avaient été déposés comme maladies professionnelles ».
« La différence s’explique par le fait que ces troubles psychiques ne sont actuellement pas inscrits aux tableaux des maladies professionnelles. Pour être reconnus en tant que telles, des conditions particulières doivent être remplies : un lien direct et essentiel doit être établi entre le travail et la pathologie. Celle-ci doit en outre entraîner une incapacité permanente partielle (IPP) égale ou supérieure à 25% », 
précise Le Figaro.
Marie Pezé, docteur en psychologie, remarque que 
« c’est un parcours du combattant qui oblige le salarié à se battre, et lorsqu’il obtient gain de cause, il est indemnisé de façon forfaitaire, c’est-à-dire pas bien. Ce qui est dramatique lorsqu’on sait combien ces troubles psychiques abîment les cerveaux et les organismes des gens ».
Le journal relève en outre que 
« reconnaître le burn-out comme maladie professionnelle aurait un impact sur le coût du travail, dans la mesure où le taux de cotisation d’une entreprise dépend du nombre d’accidents du travail et de maladies professionnelles ».
Le quotidien rappelle qu’
« après Benoît Hamon en 2015, le député François Ruffin (LFI) avait déposé en début d’année une proposition de loi en ce sens. Rejetée par l’Assemblée nationale en février, elle visait à inverser la charge de la preuve, afin que ce soit aux employeurs de prouver que ces maladies ne résultaient pas de l’organisation du travail. Outre la reconnaissance du traumatisme subi, le texte prévoyait un remboursement à 100% des frais médicaux et une rente proportionnelle au dommage ».
Le Figaro de conclure :
 « Pour nombre d’acteurs, l’enjeu réside dans la prévention ».

Date de publication : 27 juin 2018

 

 

Revue de presse santé psy – mai 2018

 

« Psychiatrie : Saint-Egrève dans la nuit hospitalière »

Libération

Eric Favereau livre dans Libération un reportage à l’hôpital psychiatrique de Saint-Egrève, en Isère, « un parfait symptôme des limites des politiques publiques : on y retrouve un condensé des impasses actuelles avec d’un côté une volonté de fermer des lits à tous crins et de l’autre un manque de moyens criants. Et, au milieu, des professionnels de la santé qui désertent… ».
Le journaliste observe que 
« nous sommes pourtant dans un bel endroit, situé à la sortie de Grenoble, et lorsque le printemps y met du sien, le parc du centre hospitalier spécialisé (CHS) de Saint-Egrève est magnifique. Les malades ? On ne les voit guère : la plupart restent repliés à l’intérieur des bâtiments ».
« A l’entrée, de l’autre côté du porche, stationne la voiture du service accueil et garde. C’est un nouveau dispositif, avec deux infirmiers toujours disponibles et prêts à intervenir si un service se sent débordé par un patient », 
note Eric Favereau.
Il souligne que «
 la situation de l’hôpital de Saint-Egrève est emblématique des difficultés de l’hospitalisation publique en France : des consignes contradictoires, des slogans en guise de stratégie, des exigences impossibles à satisfaire et un certain mépris de la part des autorités sanitaires, qui soutiennent rarement le personnel ».
Giovanna Venturi-Maestri, la présidente de la Commission médicale d’établissement (CME), remarque ainsi : 
« Nous sommes dans une situation difficile, critique même. On peut parfois se sentir bien seul, mais je veux rester optimiste, je ne veux pas désespérer de la psychiatrie publique ».
Eric Favereau rappelle que 
« l’hôpital de Saint-Egrève a été marqué par le meurtre commis en novembre 2008 par l’un de ses patients, qui avait fugué à Grenoble pour acheter des cigarettes et qui avait poignardé un étudiant ».
« Les pouvoirs publics avaient alors promis des moyens… qui ne sont jamais arrivés. Dix ans plus tard, l’hôpital est toujours debout mais il se délite, doucement », 
observe le journaliste, qui constate que « les psychiatres désertent l’hôpital […]. Sur 120 postes, plus de 20% ne trouvent pas preneurs. Parallèlement, près de 90 psychiatres exercent en ville. Et ceux-là vivent plutôt bien ».
Eric Favereau ajoute que 
« le CHS de Saint-Egrève est supposé prendre en charge tous les patients atteints de troubles mentaux du département. Leur parcours est déterminé : lorsqu’il y a urgence, on doit se rendre aux urgences générales du CHU de Grenoble où il y a une permanence psychiatrique. Il revient ensuite aux urgences de juger s’il est nécessaire d’hospitaliser le patient, ce qui ne peut se faire qu’à Saint-Egrève ».
« Mais comment faire quand il n’y a pas de lits disponibles ? Les malades attendent. C’est l’enfer. Le CHU de Grenoble déborde, les urgences encore plus. Des patients peuvent passer ainsi plusieurs jours sur des brancards, dans les couloirs. Certes, un service de dix lits d’attente existe désormais à Saint-Egrève, mais il est toujours plein », 
poursuit-il.
Moustapha Bensaadi, à la tête du pôle des urgences, indique ainsi que 
« depuis plus d’un an, c’est vraiment dur. […] Près de 60 lits ont été fermés dans notre établissement. En même temps, on a dû accueillir le secteur de psychiatrie qui était localisé dans le CHU : il est venu à Saint-Egrève, mais sans les psychiatres, qui ont voulu rester au CHU. Donc cela a débouché sur une nouvelle fermeture de lits ».
Eric Favereau continue : 
« C’est le cercle vicieux : faute de psychiatres, on ferme des lits. Moins de lits signifie plus d’attente aux urgences du CHU, donc une mauvaise prise en charge… et ainsi de suite. […] Pour autant, la nouvelle directrice de l’hôpital de Saint-Egrève, Véronique Bourrachot, […] ne veut pas désespérer. Elle affirme qu’il faut être «patient» ».
La responsable déclare ainsi que 
« l’établissement est dans une période transitoire. Il faut être vigilant. Et cela prend du temps. […] Nous connaissons un afflux de patients, c’est exact, et il manque quelques lits sur l’établissement. J’envisage d’augmenter au moins d’une dizaine de lits qui sont aujourd’hui gelés ».
La directrice ajoute qu’
« il faut travailler sur l’attractivité, pour faire venir des médecins. J’ai constitué un groupe de travail avec de jeunes professionnels, avec des internes, pour travailler sur les profils de postes, sur des parcours professionnels, travailler sur des temps partiels. Il faut rester positif ».

Date de publication : 3 mai 2018

« Stress post-traumatique : l’ecstasy proposée comme traitement ajouté à une thérapie »

Sciences et Avenir

Sciences et Avenir note en effet que « la molécule de l’ecstasy, la MDMA, administrée de manière contrôlée pour accompagner une psychothérapie, peut avoir une certaine efficacité pour les soldats en état de stress post-traumatique (ESPT), suggèrent des chercheurs dans une étude parue […] dans The Lancet Psychiatry ».
« Une étude jugée intéressante par les spécialistes, bien qu’insuffisante pour généraliser la prise de MDMA chez les personnes souffrant d’ESPT », 
note le magazine.
Il explique que 
« 26 sujets ont suivi un protocole strictement encadré. Après trois premières séances de psychothérapie d’une heure et demie chacune, ils ont pris des doses plus ou moins fortes de MDMA (30 mg, 75 mg ou 125 mg selon) lors de deux séances de 8 heures chacune, spécialement adaptées ».
« Ni les médecins ni les patients ne savaient quelle dose ils prenaient. Ils ont ensuite été suivis de pendant les 12 mois suivants : une nuit en observation, une semaine d’entretiens téléphoniques, et un débriefing lors de trois nouvelles séances de psychothérapie d’une heure et demie », 
précise Sciences et Avenir.
Le magazine note que 
« les patients ayant pris les doses les plus fortes ont vu leurs symptômes de stress post-traumatique se réduire davantage. Ainsi, alors que les sujets avaient un score moyen au CAPS-IV (indicateur officiel de l’ESPT) de 87,4 points, ce dernier a diminué de 11 points dans le groupe contrôle prenant 30mg de MDMA par jour, de 58 points dans le groupe prenant 75mg/jour, et de 44 points pour ceux dont la dose quotidienne était de 125mg/jour ».
Il relève que 
« selon les auteurs, surpris que l’effet ne soit pas dépendant de la dose administrée, cela pourrait être un hasard statistique dû au peu de patients inclus dans l’étude, ou bien au fait que la dose de 75mg/jour se révèle être la dose optimale. Mais cela ne va pas sans inconvénients ».
Les auteurs soulignent en effet que 
« tous les groupes ont fait état d’effets négatifs apparus après le traitement [dont] angoisses, maux de tête, épuisement, tensions musculaires et insomnies ». « Mais seuls 5% des 80 effets indésirables rapportés par 20 des 26 patients étaient graves, comme par exemple une envie accrue de se suicider », continue Sciences et Avenir.
Le magazine ajoute que
 « l’étude a ses limites, reconnaissent ses auteurs. Un faible nombre de personnes y ont participé : 26, dont 22 anciens combattants, trois pompiers et un policier. Néanmoins, elle laisse penser que le traitement par la MDMA « est sûr et pourrait renforcer les bienfaits de la psychothérapie », a indiqué The Lancet ».
Dans un commentaire, Andrea Cipriani et Philip Cowen, professeurs de psychiatrie à Oxford, écrivent ainsi que 
« la demande non satisfaite de traitement contre le stress post-traumatique, particulièrement chez les anciens combattants et les personnels d’urgence, ne fait pas de doute. Cependant, la possibilité de généraliser la psychothérapie assistée par MDMA pour la psychiatrie plus ordinaire reste à établir ».

Date de publication : 4 mai 2018

« Cerveaux sans corps »

Les Echos

Les Echos remarque que « certaines expériences scientifiques soulèvent plus de questions éthiques que d’autres », et relate « celle menée par le neuroscientifique Nenad Sestan et son équipe, à l’université Yale aux Etats-Unis, [qui] fait partie de celles qui suscitent – et même électrisent – le débat ».
Le journal explique que 
« les chercheurs américains, dont les travaux n’ont pas encore fait l’objet d’un article en bonne et due forme dans une revue à comité de lecture, mais ont été décrits par la « MIT Technology Review », ont en effet réussi à maintenir en vie, pendant trente-six heures, les cerveaux de plus de cent cochons fraîchement décapités dans un abattoir ».
« Des cerveaux sans corps, dont des milliards de cellules nerveuses ont continué à fonctionner temporairement grâce à un appareillage complexe de pompes à oxygène et de poches de sang artificiel maintenu à la température corporelle », 
précise le quotidien.
Il ajoute : 
« Ce qui ne veut pas dire que ces cerveaux aient maintenu une forme de conscience – Nenad Sestan lui-même se dit persuadé du contraire. Il argue que cette expérimentation, dont il ne méconnaît pas la portée éthique, pourrait permettre des avancées thérapeutiques, notamment sur la façon de rétablir la microcirculation, c’est-à-dire l’oxygénation des petits vaisseaux sanguins. Le débat est ouvert », conclut Les Echos.

Date de publication : 7 mai 2018

« Une nouvelle piste contre la dépression résistante aux traitements »

Le Figaro

Damien Mascret indique en effet dans Le Figaro qu’« un biomarqueur intracellulaire pourrait prédire le risque de rechute et déboucher sur une nouvelle famille d’antidépresseurs », selon des travaux d’équipes françaises et canadiennes, membres du réseau de psychiatrie FondaMental, parus dans Nature Medicine.
Le Dr Eléni Tzavara (Inserm, Paris), qui a mené ce travail, précise : «
 Nous nous demandions pourquoi les antidépresseurs mettent 2 à 3 semaines avant d’agir et aussi pourquoi ils sont inefficaces chez un tiers des patients traités. On s’est dit qu’il fallait peut-être aller en amont des synapses […] et remonter au cœur de la cellule ».
Le Dr Raoul Belzeaux (AP-HM, Institut des neurosciences de la Timone), remarque que 
« la dépression est une maladie multifactorielle complexe. Elle peut être très génétique ou très environnementale, sachant que l’environnement agit sur l’expression du génome (épigénétique). La voie biologique intracellulaire que nous avons découverte est assez spécifique de la part biologique de la dépression ».
Le Dr Tzavara indique que 
« c’est un mécanisme qui n’a pas encore été décrit. Il y a une dizaine d’années, des chercheurs américains s’étaient intéressés à cette voie, mais ils avaient échoué, car ils n’avaient pas les outils suffisants ».
Damien Mascret explique : 
« Ils avaient envisagé l’ensemble d’une cascade biologique alors que la clé reposait sur la voie de la protéine Elk1 (facteur de transcription) ».
Le Pr Bruno Giros (CNRS, université McGill) ajoute : «
 Cette approche chirurgicale pourrait nous permettre d’éviter les effets indésirables des antidépresseurs classiques ».
Le journaliste note ainsi qu’« en utilisant la banque de cerveau Douglas-Bell Canada (BCDBC), son équipe a constaté que Elk1 était effectivement surexprimé dans l’hippocampe (zone impliquée dans les émotions) de 30 personnes en dépression qui s’étaient suicidées, alors que ça n’était pas le cas dans celui de 22 cerveaux témoins ».

Il ajoute qu’
« à Marseille et à Montréal, ce sont des patients qui ont ensuite été intégrés à l’étude ».
Le Dr Belzeaux note :
 « On arrive à mesurer l’activité de cette voie biologique par une prise de sang, raconte, ce qui permet de suivre les variations du biomarqueur en même temps que l’évolution de la dépression ».
Damien Mascret relève que 
« les chercheurs ont alors observé que la baisse de l’activité de Elk1 témoignait de l’amélioration des symptômes chez des patients sous traitement d’antidépresseurs et d’un risque de rechute lorsqu’elle restait élevée ».
Le Dr Tzavara souligne ainsi :
 « On sait qu’Elk1 est beaucoup modifiée par le stress, il va maintenant falloir voir si cette voie est impliquée dans la susceptibilité individuelle de développer une dépression ».
Le Dr Belzeaux ajoute : 
« C’est un système dynamique, l’hypothèse est qu’un traumatisme altère Elk1, mais si le système s’adapte grâce aux ressources psychologiques de la personne ou aux antidépresseurs, l’individu va surmonter l’adversité, en revanche, s’il ne s’adapte pas, ce sera très difficile de refaire fonctionner correctement cette voie ».
Damien Mascret indique que 
« dans des modèles animaux de la dépression, les chercheurs ont déjà pu vérifier l’implication de la voie Elk1, mais aussi qu’il était possible d’agir sur cette voie grâce à un peptide, qui a fait l’objet d’un brevet ».
Les Drs Belzeaux et Tzavara concluent : 
« Le médicament agit au cœur des neurones, ce qui devrait permettre d’être plus spécifique et d’agir plus rapidement que les antidépresseurs qui agissent à la surface des cellules et peut-être en adjuvant (en association aux antidépresseurs) ».

Date de publication : 9 mai 2018

« Alcoolisme féminin : un fléau sans modération »

Libération

C’est ce que titre Libération, qui constate que « les femmes boivent trop et de plus en plus mais les pouvoirs publics ne semblent pas s’en alarmer. Les conséquences sont pourtant encore plus graves pour elles que pour les hommes ».
Le journal cite le Pr Michel Reynaud, qui 
« a été un des précurseurs français de cette nouvelle discipline qu’était alors l’addictologie. Et pour lui, l’un des faits marquants de ces dernières années est l’alcoolisme au féminin ».
Le spécialiste remarque ainsi : 
« Entre un quart et un tiers de nos patients sont des femmes. Et le plus impressionnant est la banalisation : avant, lorsque des femmes buvaient, c’était honteux, et elles le faisaient de manière cachée. Ce n’est plus le cas. Il y a une normalisation sociale. Les femmes ont le droit de se saouler, de prendre une cuite. Cela ne choque plus personne ».
Le quotidien s’interroge :
 « Combien sont-elles à trop boire en France ? «Il n’existe aucune donnée fiable. Cela varie entre 500.000 et 1,5 million, dit le Pr Reynaud, remonté contre l’indigence des pouvoirs publics en la matière. Les nouvelles autorités sanitaires n’arrêtent pas de dire qu’il faut renverser l’ordre des priorités et mettre l’accent sur la prévention. Là, rien. Pas même des discours» ».
Libération rappelle notamment que 
« l’alcoolisme au féminin est particulier, différent de celui au masculin. Il touche plus particulièrement les classes aisées, alors que c’est l’inverse pour l’alcoolisme au masculin. Sur le plan de l’âge également, la consommation d’alcool n’est pas la même : chez les hommes, elle est la plus forte vers 18 ans, chez les femmes, autour de 27 ans ».
« Ces dernières associent plus souvent que les hommes consommation d’alcool et médicaments. Et lorsqu’apparaissent des symptômes physiques (comme les tremblements) liés à une consommation excessive d’alcool, les femmes vont se rendre plus rapidement chez le médecin… sans pour autant évoquer leur problème d’alcool. Les médecins prescrivent alors assez facilement des psychotropes, sans se demander si ces problèmes sont ou non liés à une addiction. Enfin, au niveau de la fréquence de consommation, les femmes qui consomment trop d’alcool le font d’ordinaire plus régulièrement que les hommes », continue le journal.
Il ajoute que « les femmes boivent de plus en plus. Cette tendance se retrouve un peu partout dans les pays développés », 
ou encore évoque une « consommation juvénile, massive et violente, [qui] diffère de l’alcoolisme des femmes adultes, qui se cachent souvent. Les causes sont multiples : certains l’expliquent par le stress, avec la «charge mentale» qui pèse sur ces femmes, lestées par le travail, la famille, et le reste ».
Libération ajoute que 
« face à l’alcoolisme, les femmes encourent des risques spécifiques. Bien évidemment, il y a le syndrome d’alcoolisation fœtale, lorsque la femme boit à outrance durant la grossesse, avec des conséquences gravissimes pour l’enfant. Mais ce n’est pas tout. Le cerveau, le cœur, et le foie des femmes se révèlent bien plus fragiles face à l’alcool ».
« Plus récemment, des chercheurs ont noté que l’alcool, consommé même en faible quantité, augmenterait les risques de cancer. Il favoriserait en particulier le cancer du sein, selon l’Institut national du cancer (Inca) », 
poursuit le quotidien.
Libération s’interroge :
 « Mais que font les pouvoirs publics ? », et observe que « la situation est totalement déséquilibrée. Les industriels de l’alcool dépensent 450 millions d’euros par an pour faire de la pub : 100 fois plus que les campagnes de prévention. Agnès Buzyn, la ministre de la Santé, le concède et souligne combien ce problème la préoccupe. Mais les freins, y compris autour d’elle, sont nombreux ».
Le Pr Reynaud souligne ainsi : 
« Les pouvoirs publics n’ont pas pris la mesure du problème. Ils sont en retard sur tout. Nous avons, par exemple, mené une enquête sur les représentations des consommations, il en ressort que les Français connaissent mieux et perçoivent mieux la dangerosité que les pouvoirs publics ».

Date de publication : 9 mai 2018

« Vers un test pour détecter l’autisme dans les pupilles »

Sciences et Avenir

Sciences et Avenir note en effet : « Pourrait-on mettre au point un test diagnostique de l’autisme dès les premiers mois de vie ? C’est ce que suggèrent les résultats d’une étude suédoise au long cours dirigée par Terje Falck-Ytter de l’université d’Uppsala », qui vient de paraître dans Nature Communications.
Le magazine explique que 
« les chercheurs ont étudié les réflexes photomoteurs de bébés d’une dizaine de mois et ont ensuite suivi les enfants jusqu’à l’âge de 3 ans, à l’âge où le diagnostic d’autisme est effectivement posé. Ce réflexe correspond à la réponse de la pupille quand elle est exposée à des changements d’intensité lumineuse et la vitesse avec laquelle elle se contracte ou se dilate, gérant ainsi la quantité de lumière qui atteint la rétine ».
Sciences et Avenir retient que « l’étude […] révèle au moins trois choses essentielles. La première est que les enfants qui seront diagnostiqués autistes à l’âge de 3 ans auront, à l’âge de 9-10 mois, contracté leurs pupilles plus fortement que ceux qui ne seront pas atteints du syndrome. La deuxième est qu’il semble exister une corrélation entre la contraction de la pupille et la sévérité de l’atteinte autistique ».
« Enfin, la troisième est que la découverte des chercheurs suédois contredit les études antérieures, en établissant que chez les enfants après 3 ans, une fois donc le diagnostic d’autisme posé, le réflexe pupillaire est plus faible que celui d’enfants dans un groupe contrôle. Ce qui signifie que les autistes ont au début de leur vie un réflexe photomoteur plus vif que le reste de la population et que celui-ci s’inverse par la suite, devenant plus faible », 
remarque le magazine.
Il s’interroge :
 « Hypersensible au début de la vie, ce réflexe s’émousse-t-il donc par la suite d’avoir été trop sollicité ? ». Terje Falck-Ytter indique qu’« il est trop tôt pour répondre de manière aussi catégorique. Tout ce que nous voyons c’est que, par rapport à un groupe contrôle, les pupilles des autistes réagissent très fort à des stimuli lumineux en début de vie, puis très faiblement ».
Sciences et Avenir ajoute :
 « Ce travail peut-il être mis en relation avec l’une des caractéristiques des autistes qui est la difficulté à établir des contacts visuels avec d’autres personnes ? ».
Le chercheur suédois répond qu’«
 effectivement, nous avons trouvé des corrélations entre la contraction de la pupille et les difficultés de communication sociale qu’éprouvera le jeune enfant par la suite, y compris au niveau du contact visuel. […] C’est probablement un phénomène qui affecte tout le processus sensoriel et pas seulement la vision ».
Sciences et Avenir conclut que 
« pour l’instant, [Terje Falck-Ytter] estime être encore loin de pouvoir appliquer ces résultats à des tests diagnostiques à base d’un pupillomètre. Mais, dans le futur, il n’exclut pas l’idée d’utiliser cette méthode pour faciliter une détection précoce du syndrome ».

Date de publication : 11 mai 2018

« Pour vivre en bonne santé, riez ! »

Le Point

Le Point évoque le livre du Pr Gilbert Deray, chef du service de néphrologie de l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière (Paris), qui « retrace les bénéfices du rire dans la prévention comme dans la guérison de pathologies aussi graves que le diabète ou le cancer ».
Le magazine remarque ainsi : «
 On peut échapper à son destin génétique ! C’est ce qu’écrit et démontre le Pr Gilbert Deray dans un livre* passionnant où il fait état de moyens scientifiquement prouvés de vieillir en bonne santé. [Le praticien] rappelle que notre mode de vie et notre environnement ont un rôle bien supérieur à celui de nos gènes, qui ne comptent que pour 25% dans notre santé. Tout est donc possible grâce à l’épigénétique ».
« L’auteur détaille le rôle déterminant, sur la prévention et la guérison des maladies, de comportements aussi ordinaires que la lecture, l’écoute de la musique, l’exercice physique (modéré) ou encore l’alimentation. Et il insiste sur les bienfaits du rire », 
souligne Le Point.
Le magazine note que selon le médecin, 
« prendre en charge une maladie d’Alzheimer, un cancer, un infarctus du myocarde ou un diabète en ajoutant du rire au sein de l’ordonnance est une nécessité. D’ailleurs, il explique à ses patients qu’il est vital de retrouver le rire. Pour les convaincre, il leur montre l’IRM cérébrale d’une personne qui rit, «un feu d’artifice», et une autre d’un homme qui ne rit pas, «le noir total» ».
Le Point continue :
 « Le Pr Deray explique l’origine de ces bienfaits. D’abord sur les gènes. Selon les travaux d’une équipe japonaise, 15 gènes dont l’expression est activée par le rire sont également impliqués dans la réponse immunitaire. D’autres le sont dans le cycle des cellules, donc le risque de cancer, et dans les fonctions intellectuelles. «Cette modification de notre état épigénétique entraîne un cercle hormonal et immunitaire vertueux», peut-on lire. D’ailleurs, chez des patients opérés pour un cancer, la pratique de séances de rire augmente le nombre de certains globules blancs, les lymphocytes T tueurs, qui nous protègent contre les tumeurs et les infections ».
Le magazine explique que 
« le rire agit à différents niveaux dans les mécanismes de contrôle des maladies et du vieillissement. C’est pourquoi l’auteur juge urgent que l’on reconsidère sa place dans notre vie. C’est déjà le cas de la Fédération française de cardiologie et de l’American Heart Association, qui précisent que «rire vous aide à garder votre cœur en bonne santé». D’autres institutions, comme la renommée Mayo Clinic de Rochester (États-Unis), ont intégré le rire dans la prise en charge médicale des patients ».
Le Pr Deray regrette ainsi qu’« 
en France, en Europe, le rire comme instrument thérapeutique manque de considération en dehors des clowns thérapeutes pour les enfants hospitalisés ». « Sera-t-il pris au sérieux ? Il faut le souhaiter », conclut Le Point.

* Choisissez votre destin génétique, 
éd. Fayard, 406 pages, 20 euros

Date de publication : 11 mai 2018

« Le stress post-traumatique, une urgence sanitaire »

La Croix

C’est ce que titre La Croix, qui remarque que « les séquelles psychiques découlant d’une exposition à la violence sont mieux connues aujourd’hui. Mais les victimes restent encore peu prises en charge ».
Le journal revient sur 
« l’état de stress post-traumatique. « ESPT », dans le jargon médical. Trois symptômes le caractérisent : ceux qui en souffrent sont colonisés par des pensées récurrentes (souvenirs intrusifs, cauchemars), évitent tout ce qui pourrait leur rappeler le traumatisme et présentent des signes de tension constante ».
Le quotidien observe que 
« connue depuis des décennies, cette pathologie a longtemps été sous-diagnostiquée. Et, aujourd’hui encore, quand on parle «stress post-traumatique», on pense davantage aux GI de retour du Vietnam… qu’aux enfants battus. À tort. De nombreuses enquêtes de victimologie attestent de l’ampleur du phénomène et du profil varié des victimes », précisant que « les recherches se poursuivent autour de ce trouble encore en partie insaisissable ».
La Croix souligne ainsi que 
« si la prévalence de l’ESPT reste difficile à établir – tant les populations examinées diffèrent, tout comme les critères retenus –, on estime qu’environ 5% de la population a présenté, au cours de sa vie, un état de stress post-traumatique ».
« Ayant pris conscience de l’urgence sanitaire entourant cette pathologie, les pouvoirs publics promettent l’ouverture, d’ici à 2019, de dix unités dédiées à la prise en charge du psychotraumatisme », 
indique le journal.
La Croix rappelle en effet que 
« souffrir de l’ESPT, c’est présenter un risque accru de dépression, mais aussi d’addiction. C’est souvent aussi rencontrer des difficultés d’apprentissage, voire, dans certains cas, multiplier les conduites asociales ou les comportements à risque. Tout cela est parfaitement connu des spécialistes… Mais de qui d’autre ? De pas grand monde ».
Muriel Salmona, psychiatre, remarque ainsi : 
« Certaines victimes de stress post-traumatique s’isolent, d’autres versent dans la violence, d’autres présentent de graves retards cognitifs, mais, plutôt que de chercher le traumatisme à l’origine de cela, on le met sur le compte de leur personnalité, on les étiquette “psychotiques”. Bref, on les essentialise. Alors qu’au départ, il y a tout simplement une souffrance méconnue ».
Le quotidien indique que 
« l’urgence sanitaire est telle que le psychiatre et président de l’Institut de victimologie Gérard Lopez plaide pour un dépistage systématique des maltraitances ». Ce dernier souligne : « On interroge bien les patients sur leurs antécédents chirurgicaux ou allergiques, pourquoi pas sur les violences graves auxquelles ils ont déjà été exposés ».

Date de publication : 15 mai 2018

« Comment le sucre calme nos angoisses »

Le Figaro

C’est ce que titre Le Figaro, qui note : « Qui n’a jamais croqué un bonbon en cas de frustration ? Le sucre est promoteur de bien-être et d’apaisement, comme le confirment de multiples études ».
Aude Rambaud évoque un 
« effet biologique d’abord : sa consommation entraîne à la fois une augmentation de production de la sérotonine – hormone du bien-être et antidépresseur naturel – et une baisse de production de dopamine et de noradrénaline – hormones associées au stress ».
Le Dr Patrick Lemoine, psychiatre, observe ainsi que 
« les mécanismes sont parfaitement connus : quand le taux de sucre augmente dans le sang, l’insuline est libérée pour corriger ce pic. Or, elle favorise l’entrée de tryptophane dans le cerveau, un acide aminé qui participe à la synthèse de la sérotonine, et elle réduit le passage d’un autre acide aminé, la tyrosine, précurseur de la dopamine et de la noradrénaline ».
« Autant dire que sucre rime avec plaisir. Il aurait même un effet antalgique sans que l’on sache pourquoi et est recommandé chez le nourrisson avant de pratiquer un acte douloureux pour le calmer et l’apaiser », 
continue Aude Rambaud.
Le Pr Antoine Pelissolo, chef du service de psychiatrie à l’hôpital Albert-Chenevier (Créteil), précise :
 « Les individus sont en effet très sensibles au goût sucré, qui provoque du bien-être. Comme nous en avons besoin pour survivre, l’évolution a probablement fait en sorte que cet ingrédient soit une source très importante d’attractivité et de motivation afin que notre organisme fasse tout pour s’alimenter en sucre ».
Aude Rambaud aborde en outre 
« la dimension psychoaffective associée à cet aliment. Notre culture nous incite dès le plus jeune âge à le considérer comme un produit apaisant, réconfortant, comme une récompense ».
Le Pr Pelissolo relève ainsi qu’«
 il existe un lien fort entre alimentation et émotions et c’est particulièrement le cas du sucre. Il représente une valence positive qui permet de calmer des émotions négatives de peur, d’anxiété, de tristesse ».
La journaliste note de plus que 
« sa consommation est associée à des événements et des situations agréables, de partage et de convivialité ; des fêtes, des anniversaires. […] Le côté apaisant du sucre s’expliquerait également par son effet soporifique ».
Aude Rambaud explique que 
« des chercheurs ont montré en 2015 que le glucose favoriserait l’endormissement. Il agit directement sur le système de contrôle des fonctions de veille et de sommeil dans le cerveau en «éteignant» les neurones impliqués dans l’éveil et en activant ceux qui sont promoteurs du sommeil ».

Date de publication : 28 mai 2018

 

 

Revue de presse santé psy – avril 2018

 

« Le plan autisme du gouvernement mettra l’accent sur le diagnostic »

Le Monde

Le Monde indique qu’« à l’occasion de la Journée mondiale de sensibilisation à l’autisme [hier], la secrétaire d’Etat auprès du premier ministre, chargée des personnes handicapées, Sophie Cluzel, a énoncé […] l’une des ambitions du quatrième plan autisme, qui sera annoncé en «fin de semaine» ».
Elle a ainsi déclaré sur Europe 1 que 
« nous voulons pouvoir diagnostiquer les adultes qui ont des prises en charge qui ne sont pas adaptées, qui sont dans les hôpitaux psychiatriques où ils n’ont rien à faire ou alors dans des établissements médico-sociaux sans une bonne prise en charge parce que non diagnostiqués ».
Le Monde observe qu’
« «en matière de politique de l’autisme, la France n’est pas au niveau», reconnaissait récemment à l’Assemblée nationale la secrétaire d’Etat. Les familles concernées sont trop souvent exposées à un «parcours du combattant indigne de notre République», et «la France se trouve loin derrière de nombreux pays de l’OCDE en matière de recherche», soulignait-elle ».
Le quotidien note qu’
« en direction des adultes, Mme Cluzel a mis en avant l’«ambition» du gouvernement «sur le logement inclusif et sur le retour à l’emploi, parce qu’on se prive de talents colossaux en n’accompagnant pas les personnes avec autisme à l’emploi» ».
La secrétaire d’Etat a ajouté que ce nouveau plan autisme a pour but de 
« replacer la recherche au cœur de notre politique publique. […] La recherche en France n’est pas à la hauteur de ce que l’on peut attendre (…) la recherche fondamentale, mais surtout la recherche appliquée dans les méthodes n’est pas à la hauteur ».

Date de publication : 3 avril 2018

« Les couche-tard ont une mortalité plus élevée que les autres »

Sciences et Avenir

Sciences et Avenir indique en effet que « les « oiseaux de nuit », qui se couchent tard et ont du mal à émerger du lit le matin, ont un risque de mortalité plus élevé que les couche-tôt qui aiment se lever avec le soleil, selon une étude publiée […] dans Chronobiology International ».
Le magazine explique que ce travail,
 « qui a porté […] sur près d’un demi-million d’habitants du Royaume-Uni âgés de 38 à 73 ans, montre que les couche-tard ont un risque de décès, de toutes causes, de 10% plus élevé que les couche-tôt sur la période étudiée de six ans et demi ».
« Des études antérieures avaient souligné leurs taux plus élevés de maladies cardiovasculaires et de pathologies métaboliques comme le diabète. Mais cette recherche est la première à explorer le risque de mortalité, note l’Université de Surrey dans un communiqué », 
souligne Sciences et Avenir.
Malcolm von Schantz, professeur de chronobiologie à l’Université de Surrey, co-auteur de l’étude, déclare ainsi que 
« c’est un problème de santé publique qui ne peut plus être ignoré ». « Selon lui, les couche-tard devraient pouvoir bénéficier d’une plus grande flexibilité d’horaires de travail pour commencer et finir plus tard », note le mensuel.
Kristen Knutson (université Northwestern, à Chicago), autre co-auteure, ajoute : 
« Il se pourrait que les personnes couche-tard aient une horloge biologique interne qui ne correspond pas à leur environnement externe ».
Sciences et Avenir note de plus que 
« les couche-tard ont plus tendance à souffrir de troubles psychologiques, de diabète, de troubles neurologiques, gastro-intestinaux et respiratoires. Ils ont également davantage tendance à fumer, boire de l’alcool, consommer de la caféine et des drogues illégales ».
Le magazine s’interroge :
 « Est-ce qu’un couche-tard peut devenir un couche-tôt ? Selon les chercheurs, la génétique et l’environnement jouent un rôle approximativement égal sur notre tendance à être l’un ou l’autre ».
Kristen Knutson remarque ainsi :
 « Vous n’êtes pas condamnés. Sur une partie vous n’avez aucun contrôle et sur l’autre, vous pourriez en avoir ».
« Les chercheurs suggèrent de s’exposer à la lumière tôt le matin et non le soir. Il est aussi recommandé de se coucher à une heure régulière, de faire moins de choses tard et de passer la soirée avec le moins de personnes possible », 
précise Sciences et Avenir.

Date de publication : 13 avril 2018

« Risques liés à l’alcool : des médecins contre-attaquent »

Le Figaro

Le Figaro note en effet : « Instauration d’un prix plancher, taxe proportionnelle au degré d’alcool, encadrement plus strict de la publicité…Des médecins et experts de santé publique proposent 10 mesures pour limiter les dégâts de l’alcool ».
Le journal relève qu’
« après une première tribune publiée […] en mars visant à rappeler que le vin est aussi dangereux que n’importe quel alcool, 40 grands noms de la médecine et de la santé publique viennent de signer une nouvelle tribune. Cette fois, ils proposent aux autorités sanitaires dix mesures qu’ils jugent efficaces pour protéger des risques de l’alcool ».
Ces experts écrivent :
 « Nous ne sommes pas de ceux qui contestent que l’alcool, notamment le vin, fait partie de notre paysage, prennent-ils le soin de rappeler en préambule, (…) Mais nous témoignons de ses risques ».
Le Figaro rappelle ainsi que 
« chaque année, 49.000 personnes décèdent et 15.000 autres se voient diagnostiquer un cancer à cause de leur consommation d’alcool. Les boissons alcoolisées sont d’ailleurs le premier facteur d’hospitalisation en France (environ 580.000 patients pour un coût estimé à 2,6 milliards d’euros par an, selon la Cour des Comptes) ».
« L’alcoolisation maternelle est de surcroît la première cause évitable de retard mental de l’enfant. Bien que la situation se soit améliorée depuis les années 1960, la France reste l’un des pays ayant le plus fort niveau de consommation d’alcool au monde, avec un peu moins de 12 litres d’alcool pur par an et par habitant », 
ajoute le quotidien.
Le Figaro relève que 
« le gouvernement français a pour seul objectif d’augmenter la taille du pictogramme destiné à rappeler que les boissons alcoolisées sont contre-indiquées aux femmes enceintes. Le programme proposé par les signataires de la tribune est autrement plus musclé ».
« Ils commencent en douceur avec une première proposition consistant à ajouter sur les étiquettes la quantité de sucre, le nombre de calories ainsi que les grammes d’alcool contenus dans la boisson. L’objectif est d’aider les consommateurs à se repérer par rapport aux quantités maximales recommandées, fixées à 100 grammes par semaine, soit 10 verres standards », 
continue le journal.
Il indique que «
 les médecins proposent également de remplacer la mention «l’abus d’alcool est dangereux pour la santé» par «l’alcool est dangereux pour la santé» ». Le Pr Michel Reynaud, professeur de psychiatrie et d’addictologie, souligne en effet : « On le sait, l’alcool est nocif, même en petite quantité, notamment pour les gens souffrant de vulnérabilités. Certaines femmes ont plus de risque de développer un cancer du sein si elles boivent des boissons alcoolisées ».
Le Figaro ajoute que 
« très récemment, une étude a montré que le risque d’avoir certains cancers (œsophage, oropharynx et sein) augmente à partir de 10 grammes d’alcool par jour, soit l’équivalent d’un verre de vin ».
Le quotidien relève que 
« les médecins reviennent également à la charge sur l’épineuse question de la loi Évin. […] Les auteurs de la tribune demandent notamment d’interdire fermement la publicité directe et indirecte sur les supports habituels, mais aussi sur Internet et les réseaux sociaux ».
Le Pr Reynaud remarque : 
« Dans le domaine de l’alcool, la loi Évin a été démantelée, désarticulée, et les dispositions restantes ne sont pour la plupart pas appliquées, déplore. Nous souhaitons revenir à l’esprit initial de la loi, et ainsi protéger les consommateurs ciblés par les industriels du secteur, à savoir les jeunes et les femmes ».
Le Figaro note enfin que 
« la proposition la plus marquante est celle d’une taxe proportionnelle au contenu en grammes d’alcool, à laquelle s’ajoute un prix minimum de vente par unité d’alcool », puis relève que « l’idée d’une taxe n’est pas du goût de Vin et Société, le représentant de la filière viticole, qui indiquait dans un document adressé aux candidats à la présidence de la République en 2017 que «les pays fortement taxés sont parmi ceux qui connaissent le plus de phénomènes d’alcoolisation massive». Or certaines expériences ont au contraire démontré que la hausse des taxes entraîne une diminution de la consommation », continue le journal.

Date de publication : 19 avril 2018

« Les neurones se renouvellent-ils ? »

Le Figaro

C’est ce que se demande Le Figaro, qui constate que « les spécialistes continuent de débattre par publications scientifiques interposées sur la possibilité de fabriquer des neurones à l’âge adulte ».
Anne Prigent indique ainsi que 
« deux études récentes apportent des réponses contradictoires à cette question qui agite le monde scientifique depuis des décennies ». Elle explique que « la première, publiée en mars dans Nature, montre, en analysant post-mortem le cerveau de personnes à tout âge de la vie, que la neurogenèse s’interrompt après l’âge de 13 ans dans l’hippocampe ».
« Cette étude a douché l’enthousiasme des chercheurs qui, depuis une vingtaine d’années, accumulent les preuves de l’existence de la fabrication de neurones tout au long de la vie dans deux zones du cerveau : l’hippocampe, qui joue un rôle important dans la formation des souvenirs et la gestion des émotions, et le striatum, zone associée aux systèmes de la récompense et de la motivation », 
observe la journaliste.
Anne Prigent ajoute que 
« la seconde [étude], parue dans Cell Stem Cell en avril, conclut, à l’inverse, que les personnes âgées fabriqueraient autant de nouveaux neurones que des plus jeunes. Assiste-t-on à une nouvelle controverse dont le monde scientifique raffole ? ».
Le Pr Pierre-Marie Lledo, directeur du département de neuroscience à l’Institut Pasteur et au CNRS, remarque que 
« la controverse est saine en science, qui est l’art du questionnement. Et apporter une réponse, c’est souvent soulever plusieurs nouvelles questions ».
La journaliste explique ainsi que 
« la notion de neurogenèse efficace tout au long de la vie est plutôt récente. […] Il faudra attendre la fin des années 1990 pour que des études chez l’homme apportent la preuve d’une neurogenèse tardive chez l’homme ».
Le Pr Lledo note qu’
« il est encore difficile pour certains d’admettre que le cerveau continue à intégrer de nouveaux neurones. Leur principal argument étant qu’il est difficile de stocker de l’information en produisant de nouveaux neurones. Or, ces nouveaux neurones sont fabriqués dans des zones importantes, comme l’hippocampe, mais qui ne sont sans doute pas le lieu de stockage de la mémoire ».
Anne Prigent indique que 
« les travaux menés actuellement par son équipe pourraient expliquer ces derniers résultats contradictoires. En effet, l’analyse de facteurs sanguins suggère que ce processus de neurogenèse peut-être accéléré ou ralenti selon notre style de vie ».
« «La neurogenèse varie en fonction de l’activité métabolique et physique du sujet», affirme [le Pr Lledo]. Ainsi, une souris soumise à une restriction calorique verrait sa prolifération de neurones multipliée par trois ou quatre. De la même façon, ces facteurs sanguins diminuent naturellement avec l’âge, mais peuvent à nouveau s’exprimer lorsqu’on pratique une activité physique… », 
continue la journaliste.
Elle relève que «
 la quête de l’identification de la molécule sanguine responsable des effets rajeunissants a conduit l’équipe de Pierre-Marie Lledo à identifier le GDF11 comme facteur régénérant produit lors du jeûne ou d’une activité physique », puis conclut : « En attendant que le débat scientifique soit définitivement tranché, il est toujours possible de prendre soin de ses neurones, jeunes ou pas. […] En évitant la routine, en bougeant ou encore en évitant le stress et les psychotropes ».

Date de publication : 25 avril 2018

« Le taux d’autisme monte aux Etats-Unis, devenant un problème de santé publique « urgent » »

Le Monde

Le Monde constate en effet que « le taux d’autisme aux Etats-Unis devient un problème « urgent » de santé publique, alerte un rapport gouvernemental […]. Il a grimpé, pour atteindre un enfant sur 59, contre un enfant sur 68 selon de précédentes estimations ».
Le journal explique que 
« récoltées dans plusieurs Etats, les données proviennent des dossiers médicaux et d’éducation spéciale de 325.483 enfants qui avaient 8 ans en 2014. Bien que ces chiffres ne soient pas représentatifs du pays entier, les experts de la santé les considèrent comme une référence du taux d’autisme aux Etats-Unis ».
Le quotidien note ainsi que 
« ces troubles neuro-développementaux touchent 1,7% des enfants américains, contre 1,5% estimé précédemment, selon les centres américains de contrôle et de prévention des maladies (CDC). Les derniers chiffres sont «surprenants», a dit Walter Zahorodny, professeur associé de pédiatrie à l’école de médecine de Rutgers, dans le New Jersey, qui a mené l’étude dans cette région ».
Le Monde souligne que 
« la prévalence de l’autisme aux Etats-Unis était seulement de 1 sur 5000 en 1975 et n’a cessé de monter ces dernières années, augmentant de 150% depuis l’an 2000, ont ajouté les CDC. En 2014, les CDC avaient indiqué qu’un enfant américain sur 68 était autiste. Les chercheurs ne savent pas encore ce qui cause l’autisme ou pourquoi il semble augmenter ».
Le journal observe néanmoins que 
« ces changements dans la prévalence «pourraient être dus à une meilleure identification de l’autisme chez les populations minoritaires», selon les CDC qui notent malgré tout que «l’autisme reste plus susceptible d’être repéré chez les enfants blancs que chez les enfants noirs ou hispaniques». L’autisme est environ 4 fois plus courant chez les garçons que chez les filles ».
Le Monde ajoute que 
« certains facteurs semblent augmenter les risques, comme être né de parents âgés de plus de 30 ans, une maladie de la mère pendant la grossesse, des mutations génétiques ou une naissance avant 37 semaines de gestation. Il s’agit là de «vraies influences» mais «elles ne suffisent pas à expliquer le taux élevé de prévalence de l’autisme», selon M. Zahorodny ».
Le professeur de pédiatrie indique qu’
« il y a encore des risques non définis liés à l’environnement qui participent à cette augmentation significative, des facteurs qui pourraient affecter un enfant pendant son développement in utero ou liés à des complications à la naissance, ou à la période pendant laquelle il est nouveau-né. Nous avons besoin de davantage de recherche sur les déclencheurs non génétiques de l’autisme ».

Date de publication : 27 avril 2018

 

 

Revue de presse santé psy – mars 2108

 

« Psychiatrie : des « traitements inhumains » à l’hôpital de Saint-Etienne »

Le Monde Libération

Le Monde note en effet que « le Contrôleur des lieux de privation de liberté a saisi en urgence le gouvernement pour mettre fin à des violations de la dignité et des droits des patients ».
« Les termes de «traitement inhumain ou dégradant» se retrouvent aujourd’hui sous sa plume au sujet des conditions de vie de certaines personnes hospitalisées au pôle de psychiatrie du CHU de Saint-Etienne », 
explique le journal.
Le quotidien indique que 
« les constats établis lors d’une visite réalisée du 8 au 15 janvier […] sont édifiants. Faute de lits disponibles en psychiatrie, certains patients sont stockés au service des urgences. Au moment du passage du Contrôleur général, 5 patients relevant de la psychiatrie se trouvaient ainsi aux urgences générales du CHU depuis 3 ou 7 jours ».
Adeline Hazan, contrôleure générale, remarque qu’
« ils n’avaient pu ni se laver, ni se changer, ni avoir accès à leur téléphone portable ».
Le Monde observe qu’
« au total, les urgences de l’hôpital accueillaient, à la mi-janvier, 20 patients de psychiatrie, dont 13 étaient sur des brancards dans les couloirs. Sept personnes «faisaient l’objet de contentions au niveau des pieds et d’une ou des deux mains», qu’elles soient sous le régime de l’hospitalisation sans consentement ou en soins libres ».
Le quotidien souligne que 
« dans le service de psychiatrie (216 lits) de l’établissement de la Loire, la situation ne semble pas plus conforme au droit. «Une patiente non agitée mais souffrant de troubles compulsifs est ainsi placée en isolement dans sa chambre ordinaire depuis plusieurs mois, avec porte des toilettes fermée à clé et quatre sorties d’un quart d’heure autorisées par jour pour fumer», note l’autorité indépendante. En l’absence de «projet médical de pôle», l’hôpital recourt de manière abusive à «une pratique générale d’isolement et de contention» ».
Le Monde rappelle que 
« selon les règles publiées en mars 2017 par la Haute Autorité de santé, un patient susceptible d’être dangereux pour lui-même ou pour les autres ne devrait pas être enfermé plus de 12 heures et attaché plus de 6, même si des prolongations limitées sont possibles ».
« Au CHU de Saint-Etienne, l’isolement et la contention sont décidés «de manière fréquente» pour des durées de plusieurs jours », 
note le journal.
Adeline Hazan observe qu’« 
en matière de psychiatrie, le patient ne doit plus être un objet de soins, mais un sujet de droit ». Le quotidien relève qu’« elle dresse une liste de recommandations pour faire cesser «immédiatement» ces violations de la dignité et des droits des patients. Le ministère de la Santé, qui avait 3 semaines pour lui répondre avant publication au JO, ne l’a pas encore fait. En revanche le contrôleur a reçu un courrier du directeur de l’hôpital qui témoigne «d’une réelle volonté de changement» ».
Libération évoque également ces 
« «conditions indignes» au CHU de Saint-Etienne » : « Patients attachés, isolement abusif… Une visite des contrôleurs généraux des lieux de privation de liberté début janvier a révélé des pratiques «honteuses» qui se faisaient pourtant au grand jour. Des recommandations ont été transmises au ministère de la Santé », indique le journal.
Le quotidien remarque que « 
ce que décrivent les contrôleurs est ahurissant, d’autant plus qu’il a fallu le passage de ces experts pour que des personnes réagissent alors que ces pratiques se font au grand jour ».
Libération souligne que 
« dans ce CHU, la psychiatrie adulte est une discipline importante. Elle dispose de 216 lits, contre 14 lits et 64 places pour la pédopsychiatrie. Et il n’y a pas de manque criant de personnel. En tout cas, le parcours de soins se veut précis : en dehors des hospitalisations programmées, tous les patients sont pris en charge, au départ, par les urgences ».
« Seulement voilà, selon le rapport, «ce jour-là, les contrôleurs ont constaté la présence, aux urgences générales du CHU, de 20 patients relevant de la psychiatrie en attente de places. Treize de ces 20 patients attendaient, allongés sur des brancards dans les couloirs des urgences. Sept patients faisaient l’objet de contention au niveau des pieds et d’une ou des deux mains. Ces sept personnes se trouvaient aux urgences depuis des durées allant de 15 heures à 7 jours» », 
note le quotidien.
Libération relève : «
 Peut-être était-ce en raison de leur pathologie ou de leur dangerosité ? En aucun cas. «Aucun de ces patients ne présentait d’état d’agitation, certains demandant juste à pouvoir être détachés, sans véhémence, dans une forme de résignation et d’acceptation». Plus effrayante encore, l’indifférence ambiante : «Les contentions étaient visibles de toute personne circulant dans les couloirs des urgences […] Les entretiens avec les médecins et infirmiers, comme la délivrance des traitements, s’effectuaient sans aucune confidentialité» ».
Le journal continue : 
« Les urgences sont-elles un cas à part ? Négatif. Les contrôleurs découvrent des pratiques qui semblent être institutionnalisées. Ainsi, «toute personne admise en soins sans consentement est systématiquement placée sous contention». Sans aucune raison. Dans les services d’hospitalisation, rien ne va mieux, sans que nul ne s’en offusque. On voit «une pratique générale d’isolement et de contention dans les unités d’hospitalisation complète ne répondant pas aux exigences législatives et réglementaires» ».
« Certaines unités ont même mis au point des «périodes d’isolement régulières, de plusieurs semaines». Sans oublier ces patients, en hospitalisation libre, qui se retrouvent isolés et attachés, ce qui est totalement illégal », 
observe le quotidien.
Libération cite aussi Adeline Hazan, qui remarque :
 « Nous sommes désarçonnés. Car ce sont des équipes qui se sont montrées ouvertes, comme d’ailleurs la direction de l’hôpital. Dès qu’ont été débattues leurs pratiques, elles ont convenu que cela n’allait pas, et elles sont prêtes à les modifier rapidement ».

Date de publication : 1er mars 2018

« L’euthanasie revient sur le devant de la scène »

Le Parisien Le Monde La Croix

Le Parisien note en effet que « 156 députés, en majorité LREM, réclament une loi en faveur de l’aide active à mourir pour 2018, dans une tribune parue dans Le Monde. La bataille sur ce sujet sensible est repartie ».
Le journal observe ainsi :
 « «Sortir de l’hypocrisie», «droit au choix», «des malades implorent ce soulagement». Il était d’usage de rencontrer ces mots, appelant à une loi sur la fin de vie pouvant aller jusqu’à l’euthanasie active… chez les militants. Ce champ lexical est désormais employé par 156 députés. Soit plus du quart d’entre eux, pour la plupart issus de la majorité LREM-MoDem, dans une tribune […] intitulée «Euthanasie : allons plus loin avec une nouvelle loi» ».
Le Parisien rappelle que 
« cette alternative n’est actuellement pas possible en France pour les malades dont le pronostic vital est engagé à court terme et dont la souffrance est réfractaire aux traitements ».
Le quotidien précise ce que 
« prévoit, pour eux, la loi dite Leonetti-Clays de 2016 chargée de suppléer les manquements de la loi Leonetti de 2005. Associée à une analgésie qui supprime la sensibilité à la douleur, une sédation «profonde et continue» peut accompagner le patient jusqu’à la mort, après l’arrêt des traitements. C’est le «dormir avant de mourir pour ne pas souffrir» de l’ancien député LR, Jean Leonetti ».
Le Parisien ajoute : 
« L’aide active à mourir est-elle pour demain ? Le président de la République, Emmanuel Macron, ne s’est pas prononcé pour l’instant sur cette question ».
Dans un article intitulé 
« Fin de vie : 156 députés font pression pour une nouvelle loi », Le Monde s’interroge : « Y aura-t-il dans les 12 prochains mois une majorité suffisante à l’Assemblée nationale pour voter une loi autorisant une aide médicale active à mourir sous certaines conditions ? Deux ans après l’adoption de la loi Claeys-Leonetti instaurant un droit à la sédation profonde et continue pour les malades en phase terminale, le débat pourrait de nouveau avoir lieu dans l’Hémicycle avec un rapport de force inédit ».
Le quotidien explique ainsi que 
« 156 députés, dont 122 étiquetés La République en marche (LRM), demandent qu’une nouvelle loi soit adoptée «sans délai» ». Ils écrivent notamment qu’« il convient de donner aux malades en fin de vie la libre disposition de leur corps et, c’est essentiel, de leur destin. C’est pourquoi nous, députés issus d’horizons différents, proposons de légiférer en ce sens au cours de l’année 2018 ».
Olivia Grégoire, porte-parole du groupe LRM, observe de son côté : 
« Il y a beaucoup de parlementaires mobilisés, soit d’anciens professionnels de santé, infirmiers et médecins, soit des parlementaires qui ont vécu, comme moi, cette épreuve de vie douloureuse en accompagnant leurs proches ».
La Croix relate aussi cette 
« offensive des partisans de l’euthanasie à l’Assemblée ». Le journal évoque ainsi cette « tribune réclamant l’ouverture d’une «aide active à mourir» dans la loi française. Parmi ses signataires, l’ancien premier ministre Manuel Valls et 155 députés très majoritairement issus des rangs de LREM. «Il n’est plus raisonnable d’attendre davantage, d’observer sans réagir les souffrances physiques et psychiques de nombre de ces Français», peut-on y lire. Le texte […] a été élaboré par le député Jean-Louis Touraine (LREM), auteur d’une proposition de loi sur la fin de vie ».
Le quotidien note que le député 
« se défend de vouloir pousser l’exécutif à agir dans le sens qu’il souhaite. «La tribune n’a aucune intention de mettre la pression, mais de permettre aux gens de réfléchir», affirme-t-il. De son côté, le gouvernement temporise et renvoie à l’été. «Tant que les états généraux ne seront pas terminés, nous ne nous prononcerons pas», fait-on savoir dans l’entourage d’Agnès Buzyn. Dernièrement, la ministre de la Santé a plusieurs fois répété qu’elle ne souhaitait pas une nouvelle législation sur «un sujet éminemment compliqué» ».
La Croix observe par ailleurs que 
« les représentants du milieu des soins palliatifs ne cachent pas leur malaise » et cite notamment Marie-Dominique Trébuchet, vice-présidente de la Société française d’accompagnement et de soins palliatifs (Sfap), qui remarque que « ce texte est publié alors que la loi Claeys-Leonetti est loin d’être complètement mise en application. […] La pratique éthique n’est pas, comme le sous-entend le député Touraine, d’encadrer l’euthanasie, mais au contraire d’accompagner et de soulager les patients en fin de vie ».

Date de publication : 1er mars 2018

« La psychiatrie française est-elle « inhumaine » et « dégradante » ? »

La Croix

C’est la « question du jour » que pose La Croix. Le journal note en effet que « la contrôleuse générale des lieux de privation de liberté, Adeline Hazan, s’alarme […] des conditions «indignes» d’accueil des patients relevant de la psychiatrie au CHU de Saint-Étienne. Depuis plusieurs années, cette instance multiplie les alertes sur la psychiatrie ».
Adeline Hazan déclare ainsi :
 « Lors de notre visite, nous avons constaté la présence [aux urgences du CHU de Saint-Etienne] de 20 patients relevant de la psychiatrie : 13 d’entre eux étaient allongés sur des brancards, dont 7 étaient attachés au niveau des pieds et d’une ou deux mains. Cinq d’entre eux étaient aux urgences depuis plus de 3 jours et un depuis 7 jours. Ils n’avaient pas pu se laver ni se changer ni avoir accès à leur portable ».
« Ces patients ne présentaient pas d’agitation particulière, ce qui rend scandaleux ce recours à la contention, qui ne doit être utilisée qu’en cas de danger pour soi-même ou pour autrui. À la suite de notre signalement, la direction du CHU a réagi avec rapidité, sans nier la gravité des faits et en prenant des mesures pour y mettre un terme », 
indique la contrôleuse générale des lieux de privation de liberté.
Elle ajoute qu’«
 à ce jour, nos services ont visité environ 50% des hôpitaux psychiatriques en France. Tous ne sont pas confrontés à ces dérives. Mais, de manière générale, on constate une banalisation du recours à la contention ou de la mise à l’isolement des patients. Ces mesures peuvent se justifier dans certains cas mais de façon encadrée, contrôlée et limitée dans le temps. Or, trop souvent, on voit des équipes qui attachent ou qui isolent sans vraiment réaliser qu’il s’agit là de mesures attentatoires à la liberté ».
Adeline Hazan relève que « dans certains établissements, les chambres d’isolement ne sont pas équipées d’un bouton d’appel. Quand les patients veulent solliciter un soignant, ils tapent contre les murs ou, quand ils sont attachés, sont obligés de crier. Voilà bien des situations qui, comme pour ces patients de Saint-Étienne, sont inhumaines et dégradantes au sens de la Convention européenne des droits de l’homme. Et, oui, dans certains cas, les hôpitaux psychiatriques sont maltraitants ».

De son côté, Stéphane Bourcet, président de l’Intersyndicale de défense de la psychiatrie publique (Idepp), déclare que 
« nos pratiques sont très encadrées et visent à protéger les patients ».
Le responsable souligne que 
« les hôpitaux psychiatriques sont confrontés à un manque de moyens humains qui rend plus difficile la prise en charge des patients. […] La baisse des tarifs complique aussi notre travail. Mais on ne peut laisser dire que la psychiatrie est maltraitante ou inhumaine en France. Des dérives peuvent exister ici ou là mais, dans la très grande majorité des cas, les équipes travaillent dans le respect des droits et de la liberté des patients ».
Stéphane Bourcet ajoute :
 « Il faut en finir avec cette idée qu’on attacherait les patients pour le plaisir ou qu’on les mettrait à l’isolement par facilité. Aujourd’hui, la contention et l’isolement sont encadrés par une loi de janvier 2016 et par des recommandations de la Haute Autorité de santé (HAS). Ce sont des actes qui doivent être réalisés sur prescription médicale. Toute personne chez laquelle une contention est mise en place doit être réévaluée toutes les 6 heures. Et, pour une personne à l’isolement, c’est toutes les 12 heures ».
Il indique qu’
« il faut aussi comprendre que, dans certains cas, certaines pathologies peuvent donner lieu à des éclosions délirantes et hallucinatoires, avec des accès de violence parfois très difficiles à maîtriser ou stabiliser. Prendre en charge un patient qui souffre de psychose est parfois très complexe et il faut éviter de faire des raccourcis. Un patient qui crie ou qui tape, cela peut aussi s’expliquer par un état difficile à maîtriser ».
« Bien sûr, on peut toujours progresser. Mais, franchement, la psychiatrie aujourd’hui n’est plus celle que j’ai connue quand j’ai commencé mes études. […] Sur la mise en pyjama, là aussi on a avancé. Par le passé, cela pouvait faire partie de l’arsenal des soins. Aujourd’hui, c’est quelque chose qui appartient au passé », 
continue Stéphane Bourcet.

Date de publication : 2 mars 2018

« Hypocondriaques, soignez-vous »

Le Parisien

Le Parisien se penche sur l’hypocondrie : « Véritable pathologie, trop souvent moquée, elle se caractérise par «un souci exagéré de sa santé qui peut aller jusqu’au délire, lâche Michèle Declerck, psychologue et sophrologue, auteur de l’Hypocondrie (Ed. In Press), paru ce mois-ci. Les malades ont une vision apocalyptique de leur propre corps dont ils ne savent pas quel sort il va leur réserver» ».
Le journal s’interroge : 
« Combien sont-ils ? Difficile à dire. Une dernière étude Ifop Capital de 2014 avançait déjà un chiffre édifiant : près de 13% de la population française serait touchée ».
Michèle Declerck,
 « dont 75% des patients sont hypocondriaques », remarque qu’« on est presque tous préoccupés par notre santé, c’est un mal de société. Mais la plupart sont des hommes bien portants de 35 à 40 ans qui ont été surprotégés par leur mère. Evidemment, il y a plusieurs degrés ».
Le Parisien note ainsi que 
« l’hyper-fréquentation des cabinets médicaux doit alerter » et « explique comment sortir de cette spirale infernale ».
Le journal évoque 
« le sport comme diversion » : « L’hypocondriaque a une vision médicalisée de son corps. «L’effort permet, au contraire, de l’associer à la performance», explique Michèle Declerck. Mais aussi de détourner son attention de cet état d’hypervigilance. Une activité que recommande également le psychiatre Antoine Pelissolo, chef de service à l’hôpital Henri-Mondor, à Créteil ».
Ce dernier observe : «
 S’il voit qu’il est, par exemple, capable de courir, il aura une meilleure maîtrise de son corps. C’est un moyen de retrouver confiance en soi et de ne pas se sentir toujours vulnérable. ».
Le Parisien conseille en outre : 
« Fuyez Internet », notant que « les médecins le martèlent, la consultation des sites médicaux est un «grand pourvoyeur de malades», s’indigne Michèle Declerck, et les forums, «des pousse-au-crime». Un mal de tête devient le symptôme d’un AVC, une crampe à la jambe, d’une phlébite, à l’estomac, d’un ulcère. Ils entretiennent les hypocondriaques dans leur quête médicale, dans l’autodiagnostic et la hantise de la mort. Et répondent à leur fascination pour la médecine ».
Le quotidien relève que 
« Michèle Declerck conseille aussi d’éviter de lire les faits divers, sources de panique ». La psychologue remarque ainsi : « J’ai eu une recrudescence de consultations dans mon cabinet après la mort de Johnny et de France Gall. Forcément, les gens se disent : Comment une personne riche qui a les moyens de se soigner n’a pas pu être sauvée ? ».
Le journal conseille enfin :
 « Faites-vous aider », soulignant qu’« un médecin peut vous expliquer que les petits maux font partie du quotidien, que ce sont des signes normaux et non les symptômes d’une maladie grave. Les hypocondriaques ont souvent perdu un proche ou sont confrontés dans leur entourage à des pathologies lourdes, il faut donc les rassurer ».

Date de publication : 5 mars 2018

« La PMA ouverte à « toutes » ? »

La Croix

La Croix fait savoir que « pendant 3 semaines, [le journal] va examiner les questions qui seront débattues tout au long des états généraux de la bioéthique lancés en janvier par le Comité consultatif national d’éthique (CCNE) ».
Le quotidien évoque 
« la première d’entre elles, la PMA », relevant que « les enjeux de l’ouverture de la procréation médicalement assistée aux couples de femmes et aux femmes seules sont multiples, allant bien au-delà de la seule question de la procréation ».
Le journal remarque ainsi que 
« l’extension de la PMA aux couples de femmes et aux femmes seules est assurément l’un des sujets les plus débattus et emblématiques de la révision des lois de bioéthique qui doit être présentée à l’automne par le gouvernement. De fait, évoquer la légalisation de ce que les uns appellent «la PMA pour toutes» et les autres «la PMA sans père» fait figure de marqueur, car touchant à un certain nombre de paradigmes qui vont du rôle de la médecine à la place du père, en passant par la gratuité des produits du corps humain… ».
La Croix évoque notamment 
« le passage d’une médecine qui soigne à une médecine qui satisfait une demande d’enfant. La PMA est aujourd’hui uniquement accessible aux couples formés d’une femme et d’un homme pour pallier une infertilité pathologique ou pour éviter la transmission d’une maladie. L’étendre aux couples de femmes et aux célibataires revient à prendre en compte des critères «sociétaux», en dehors de toute demande médicale ».
Le journal cite le Dr Bertrand Galichon, président du Centre catholique des médecins français (CCMF), qui 
« craint une «instrumentalisation de la médecine» ». Il déclare : « On exigerait de la médecine qu’elle réponde à un désir, en évacuant toute notion de réparation. […] Nous passons peu à peu d’une obligation de moyens à une obligation de résultats : les médecins sont sommés d’obtenir des résultats quelles que soient la biologie du patient, son histoire, sa liberté ou sa personnalité ».
Nicolas Faget, porte-parole de l’Association des parents gays et lesbiens (APGL), indique quant à lui : 
« Il s’agit de réparer une infertilité sociale. Un couple de femmes est dans un état d’infertilité sociale et devrait donc pouvoir accéder à la technique d’assistance médicale à la procréation comme les couples hétérosexuels. C’est une question d’égalité ».
La Croix relève en outre que 
« pour nombre de juristes, l’ouverture de la PMA aux couples de femmes et aux femmes seules aurait surtout un impact sur la définition de la filiation », ou encore note que « l’ouverture de la PMA risque aussi d’avoir des conséquences concrètes. Les dons de sperme sont déjà insuffisants par rapport à la demande. Les couples recourant à une procréation assistée avec donneur doivent parfois attendre jusqu’à 18 mois. Si la pression s’accroît, la tentation sera forte de rémunérer ces dons, aujourd’hui régis par le principe de la gratuité ».
« Autre question : la PMA sera-t-elle remboursée aux couples de femmes et aux femmes seules, comme elle l’est aux autres couples ? », 
continue le journal.

Date de publication : 12 mars 2018

« Comment se balader en forêt améliore votre santé »

Le Parisien

Le Parisien remarque en effet : « Saviez-vous que se promener dans les bois peut être bon pour notre métabolisme ? C’est ce qu’explique le biologiste [japonais] Qing Li dans son nouveau livre. Celui qu’on présente au pays du Soleil Levant comme le pape des arbres publie « Shinrin Yoku »* (en français « les Bains de forêt »), un ouvrage grand public traduit en 35 langues ».
Le journal explique que 
« le scientifique y raconte comment lui et ses équipes ont prouvé que la fréquentation des arbres diminuait le taux de cortisol, un indicateur de stress, donnait un coup de fouet à notre système immunitaire et même augmentait les cellules tueuses (NK), ces protéines qui protègent notamment contre le cancer… ».
Le Parisien précise que 
« tout a commencé quand, en 1982, le ministre japonais de l’Agriculture lance un programme de recherche sur les « bains de forêt », un rituel de la culture nippone. Depuis, des centaines de cobayes ont vu leur sang, urine, temps de sommeil soupesés, décortiqués, analysés après des excursions au milieu des futaies tandis que les sites de soins fleurissaient au milieu des forêts l’archipel ».
Le journal s’interroge : 
« Comment les arbres peuvent-ils nous faire autant de bien ? Grâce aux huiles naturelles « phytoncides », répond le Pr Qing Li. Il s’agit de défenses naturelles que les grands végétaux libèrent « pour se protéger des bactéries et champignons ». […] On observe les premiers effets dès la première demi-heure en forêt. Qing Li conseille d’y passer au moins 2 heures par mois ».
Le Parisien note que 
« la thérapie par les arbres – ou sylvothérapie – n’est pas une nouveauté en France. […] Mais les forêts redeviennent à la mode ». Jean-Marie Desfossez, organisateur de cette version française de « Shirin Yoku », remarque ainsi : « Depuis un an, je vois un engouement que je n’avais pas anticipé. […] Peut-être que nous, humains, avons besoin de revenir à ce milieu qui nous a nourris et dans lequel nous avons évolué des millions d’années ».
Dans un entretien, le Pr Qing Li précise : 
« À travers nos recherches, nous avons montré que les arbres ont des effets mesurables sur la santé humaine. Pour le prouver, nous avons mis au point plusieurs expériences. Nous avons par exemple immergé 12 cobayes dans un bain de phytoncides (NDLR : les molécules émises par les arbres pour se défendre) pendant 3 jours. À la fin, tous les individus testés présentaient une activité de leurs cellules anticancer beaucoup plus importante. Et un niveau de toxine bien plus bas ».
Le biologiste ajoute que
 « les « bains de forêts » ne relèvent pas de la culture, mais de la science ! Ils peuvent être bénéfiques pour tous. D’ailleurs, d’autres pays que le Japon ont déjà ouvert des centres de sylvothérapie. C’est le cas en Chine, Corée, aux États-Unis ou en Finlande. Pourquoi pas en France ? ».
*« Shinrin Yoku, l’art et la science du bain de forêt », 
de Qing Li, First éditions, 320 p., 17,95 €.

Date de publication : 15 mars 2018

« Comment vaincre les insomnies »

Le Parisien

Le Parisien observe qu’« alors que la 18e Journée du sommeil se tient aujourd’hui, l’Institut qui est dédié à nos nuits (INSV pour Institut national du sommeil et de la vigilance) relève que 73% des Français se réveillent la nuit et alerte plus spécifiquement cette année sur le sommeil des jeunes ».
Le journal explique ainsi que 
« l’étude […] menée sur 1014 15-24 ans conclut que 88% s’estiment en manque de sommeil. La faute notamment aux écrans desquels ils ne décrochent pas, même une fois couchés ».
Joëlle Adrien, présidente de l’INSV, rappelle que 
« le cerveau opère en dormant un grand nettoyage, éliminant les déchets qui s’accumulent. S’il y a grève des éboueurs, le moteur s’encrasse. Une nuit sans dormir ça va, mais trop, cela créer des dégâts ».
« Sans compter qu’au-delà de la fatigue immédiate, d’une baisse de la réactivité, d’une irritabilité, le manque de sommeil a un vrai impact sur notre santé générale, rendant notre organisme moins résistant aux bactéries », 
ajoute le quotidien.
Le Parisien souligne qu’
« il existe pourtant des clés à tourner au quotidien pour tenter d’en finir avec les insomnies. Trois grands médecins spécialistes nous livrent cinq trucs et astuces pour faire redonner au sommeil la notion de plaisir et de sécurité qu’il mérite ».
Le quotidien évoque tout d’abord une 
« bonne température, mais [une] couette séparée ». Le Dr Adrien remarque ainsi qu’« il faut oser aborder le sujet, car une mauvaise cohabitation nocturne a un impact sur le sommeil ».
Le quotidien souligne que 
« la piste du «chacun sa couette», en vogue dans les pays nordiques «ne doit plus être taboue», renchérit François Duforez. Docteur en médecine du sport et du sommeil à l’Hôtel-Dieu (AP-HP), il insiste sur la nécessité de transformer la chambre à coucher en lieu «propice à un bon endormissement» ».
« Ne pas y loger ses animaux la nuit, avoir une bonne literie, retourner son réveil pour ne pas subir sa lumière, mettre un chiffon sur les écrans de veille, notamment s’ils sont bleus (créant ainsi des messages d’alerte au cerveau pour qu’il se réveille) et maintenir une température à 18-20° font partie des bons gestes à adopter », 
continue Le Parisien.
Il poursuit : 
« Insomnies riment avec stress, angoisse, sentiment d’insécurité personnel et/ou professionnel. La sophrologie est l’une des voies royales pour «maîtriser sa respiration et se concentrer sur des idées plaisantes», décrypte le Pr Damien Léger. Il la développe sous forme de cinq séances espacées d’une semaine au centre du sommeil et de la vigilance qu’il dirige à l’Hôtel-Dieu ».
Le Parisien conseille en outre de 
« respecter le «couvre-feu» digital ». Le Dr Adrien rappelle qu’« il ne faut pas dormir avec son portable, tablette, écran dans sa chambre, rappelle. Ils n’ont pas leur place dans le lit, fait pour dormir. Donner des indications contraires à son cerveau, c’est s’assurer une insomnie. Nous devons aussi nous imposer un couvre-feu digital une heure avant de se coucher ».
Le journal évoque le sport, 
« même le soir », relevant que « les spécialistes sont unanimes : pas de bon sommeil sans l’activité physique régulière qui va doper le cerveau. A faire si possible en plein air pour s’exposer à la lumière naturelle ».
Le quotidien conseille enfin 
« des sucres lents pour alimenter les rêves ». Le Pr Léger indique que « les glucides et sucres lents sont bons le soir, que ce soit des pâtes, du riz, des desserts, des bananes. Et n’oubliez pas de boire de l’eau ».

Date de publication : 16 mars 2018

« Autisme : vers un premier traitement ? »

Les Echos

Yann Verdo s’interroge dans Les Echos : « Un premier traitement contre l’autisme va-t-il bientôt voir le jour ? Yehezkel Ben-Ari y croit, et se démène pour y parvenir ».
Le journaliste explique qu’
« à 74 ans, ce neurobiologiste spécialiste des courants électriques circulant dans le cerveau, à l’état normal ou pathologique, a gardé l’ardeur de ses jeunes années dans son combat contre ce trouble du développement affectant, sous une forme ou sous une autre, un enfant sur 100 ».
Yann Verdo indique que 
« son arme s’appelle la bumétanide, un simple diurétique développé au début des années 1970 par les laboratoires Roche. Couramment utilisé pour réduire les œdèmes ou lutter contre l’hypertension, ce médicament semble avoir un impact positif sur les troubles du spectre autistique ».
« C’est du moins ce qu’il apparaît à la lecture d’une étude publiée le 26 février dans Nature Scientific Reports et réalisée en collaboration avec l’experte en imagerie cérébrale Nouchine Hadjikhani (Harvard Medical School) et le pédopsychiatre et neuroscientifique Eric Lemonnier (CHU de Limoges) », 
précise le journaliste.
Il explique que 
« dans cette expérience, il a été demandé à 8 autistes Asperger (capables de s’exprimer normalement) de fixer la région des yeux de visages humains (une croix centrée sur la pupille était censée les aider à focaliser leur regard sur ce point précis). Pendant qu’ils se livraient à cet exercice, Nouchine Hadjikhani les soumettait à un examen d’imagerie cérébrale. Dans le viseur de la radiologue, l’activité de l’amygdale, cette structure du système limbique jouant un rôle central dans les émotions, et notamment la peur ».
Yann Verdo relève que 
« les résultats ont été nets et conformes aux attentes des trois chercheurs : alors que chez les sujets du groupe contrôle ce « contact visuel forcé » entraînait une hyperactivation de l’amygdale, témoin de la peur qu’éprouvent les autistes à regarder quelqu’un dans les yeux, chez ceux qui avaient préalablement été traités pendant 10 mois à la bumétanide cette hyperactivation était nettement réduite. Le protocole a pu également mettre en évidence que ceux-ci, même lorsqu’ils n’étaient soumis à aucune contrainte, regardaient plus spontanément les autres dans les yeux ».
« Un progrès essentiel quand on sait que l’une des principales difficultés auxquelles se confrontent les autistes réside précisément dans cette peur du contact visuel », 
note le journaliste.
Il souligne que «
 cela fait bien longtemps que Yehezkel Ben-Ari et Eric Lemonnier explorent cette piste de la bumétanide, d’abord sur les animaux, puis sur les humains. Les deux hommes se sont d’ailleurs associés pour créer la société Neurochlore, une biotech dans laquelle les laboratoires Servier ont récemment décidé d’investir une vingtaine de millions d’euros ».
Yann Verdo relève que la biotech 
« va pouvoir lancer, en septembre prochain, un essai clinique de phase III – dernière étape avant la commercialisation – qui portera sur environ 400 enfants autistes recrutés dans 6 ou 7 pays européens et suivis dans une quarantaine de centres. Il devrait prendre «au moins 3 ans» avant de livrer ses résultats définitifs ».

Date de publication : 19 mars 2018

« Dans la tête d’un schizophrène »

La Croix

La Croix fait savoir que « l’Association des journées de la schizophrénie propose à travers un film de s’immerger dans la tête d’un malade pour mieux connaître, et éventuellement reconnaître chez un proche, les symptômes de ce trouble mental ».
Le journal remarque ainsi : 
« Antoine, âgé d’une vingtaine d’années, participe à un repas de famille. Il se présente comme un schizophrène qui a eu la chance d’être diagnostiqué assez tôt. Aujourd’hui, grâce aux traitements, il vit comme les autres, « joue au basket, fait du piano, sort avec ses copains ». Ces images introduisent le court film interactif Un repas de famille, mis en ligne par l’Association des journées de la schizophrénie ».
La Croix continue : 
« On découvre sur son ordinateur comment la schizophrénie altère la perception qu’a Antoine de son environnement. Ainsi, quand on maintient la barre « espace » appuyée, on se retrouve dans la tête d’un malade sans suivi thérapeutique, qui voit des personnages malveillants et dangereux pour lui ».
« Quand on relâche cette barre espace, on va dans la tête de celui qui bénéficie d’un traitement et qui décrit les tics, manies, travers et excès de sa famille de façon humoristique, et parfois tendre. À travers cette expérience immersive, on passe ainsi d’une ambiance assez apaisée à un contexte angoissant avec des images floues, saccadées et des couleurs irréelles », 
remarque le quotidien.
Nicolas Franck, psychiatre au centre hospitalier Le Vinatier, à Bron (Rhône), observe qu’
« avec ce film, on se met dans la perspective de la personne schizophrène et on observe le désarroi qui est le sien. Mais il reste impossible de dire ce qui se passe dans la tête d’une personne atteinte de cette maladie. C’est à elle de l’exprimer, car la schizophrénie a des causes multiples, qui provoquent des troubles divers ».
La Croix précise enfin que 
« l’objectif de cette campagne de sensibilisation est notamment de combattre les idées reçues », Nicolas Franck relevant que « la principale, c’est que ces personnes ne peuvent pas vivre normalement, et notamment ne peuvent pas travailler. C’est faux, car si on les accompagne, elles le peuvent ».

Date de publication : 19 mars 2018

 

« Le « déjà-rêvé », un mystérieux phénomène vécu par les épileptiques »

Sciences et Avenir

C’est ce que titre Sciences et Avenir, qui fait savoir que « des neuroscientifiques français ont étudié cette étrange expérience qui consiste à revivre un rêve en plein état de veille. A la fois similaire et très différent du fameux « déjà-vu » ».
Hugo Jalinière indique ainsi : « Revivre un rêve alors qu’on est éveillé, c’est la très étrange expérience que font certains épileptiques lorsqu’une crise se déclenche. A la fois proche et très différente du « déjà-vu » qui est une sensation subjective de familiarité vis-à-vis d’une situation objectivement nouvelle, le « déjà-rêvé » s’apparente lui à une réminiscence de rêve ».
« Ce phénomène est bien plus rare que le « déjà-vu » mais il fait partie de ces phénomènes cérébraux singuliers à même de nous éclairer sur le fonctionnement du cerveau. En l’occurrence, sur ce qu’il se passe dans celui des patients épileptiques », 
observe le journaliste.
Il explique qu’« une équipe de chercheurs français du CHU de Toulouse, du centre de recherche Cerveau et Cognition (CNRS) et de l’université de Nancy s’est attelée à proposer une classification des différents types de « déjà-rêvé » rapportés », selon une étude parue dans Brain Stimulation.
Jonathan Curot, premier auteur, remarque que « c’est un phénomène qui a longtemps été amalgamé avec le « déjà-vu ». Mais le déjà-vu est dépourvu de contenu mental, c’est une sensation de familiarité qui ne se traduit pas par des images dans la tête ».
Hugo Jalinière note qu’« au contraire, le « déjà-rêvé » peut se caractériser par une série d’images voire de sons : « les patients revoient ce qu’ils ont déjà rêvé lorsque leur crise se déclenche » ».
Le journaliste indique que « les chercheurs ont travaillé sur 42 cas de patients dont les expériences étaient déclenchées lors de stimulations électriques cérébrales appliquées en différents endroits de la région temporale interne du cerveau. Une procédure effectuée dans une logique d’évaluation des fonctions neurologiques avant une chirurgie ».
Il note que « les chercheurs ont établi trois entités bien distinctes en fonction de la phénoménologie du contenu mental qui survient ». Jonathan Curot précise : « On a d’abord le rêve très précis, qui s’apparente à un souvenir épisodique. Le patient est capable de dire que les images qui surgissent viennent d’un rêve qu’il a fait deux ou trois jours auparavant, et d’en relater des éléments narratifs précis ».
Hugo Jalinière ajoute qu’« une deuxième catégorie comprend les patients rapportant une réminiscence, « mais avec un contenu mental assez pauvre, lacunaire, et ne sachant pas précisément quand s’est déroulé le rêve, ni où il prenait lieu ». Enfin, il y a « l’état de rêve », c’est ce qui se rapproche le plus d’un « déjà-vu » : « les patients sont comme dans un rêve, mais sans contenu mental précis » ».
Jonathan Curot souligne que « ces phénomènes induits nous donnent beaucoup d’informations dans l’étude des processus à l’œuvre dans une crise d’épilepsie, il est important de mieux les caractériser. Ça peut conduire aussi d’autres médecins et chercheurs à mieux rechercher ce genre de phénomènes, mieux interroger les patients sur le vécu de leurs crises ».

Date de publication : 23 mars 2018

 

Fin de vie :« La grande difficulté des soignants face à la douleur des familles »

Le Figaro

Le Figaro publie un reportage à l’hôpital Necker-Enfants malades (Paris) et à l’hôpital Antoine-Béclère (Clamart), relevant : « Comment accompagner des parents qui vivent dans leur chair la souffrance de leur enfant malade ? Comment expliquer à des familles qui sont au désespoir et qui veulent croire à la poursuite de traitements que l’équipe médicale les juge inutiles et déraisonnables ? ».
Le Dr Laure de Saint Blanquat, pédiatre réanimateur à Necker, observe ainsi que 
« grâce à la médecine moderne, nous soignons et guérissons des enfants très malades, mais nous pouvons aussi provoquer d’importantes souffrances ».
Le journal remarque que 
« pourtant, dans ce service [de réanimation pédiatrique] aux murs et plafonds décorés de fresques féeriques, le tragique et la douleur se font presque oublier. À travers les alarmes des machines, on peut entendre des rires d’enfants qui jouent avec les magiciens et les clowns venus les divertir ».
« Si la grande majorité de ces petits patients quitteront l’hôpital en bonne santé, ce sont bien sûr les décès qui marquent les équipes soignantes. Surtout s’ils surviennent quand au fil du temps un climat de tension s’est installé avec les familles », 
continue Le Figaro.
Le Dr Véronique Fournier, responsable du Centre d’éthique clinique à l’hôpital Cochin, déclare qu’
« il y a 15 ans, tout le monde pensait qu’il fallait se protéger de l’acharnement thérapeutique des médecins. Aujourd’hui, ce sont les médecins qui demandent comment faire à des familles qui leur demandent de s’obstiner. Ces demandes sont marginales. Mais elles frappent tout de même tous les services de réanimation, pédiatrique et adulte ».
Le quotidien relève ainsi qu’
« en plein désarroi, les proches ont le sentiment que les équipes médicales n’ont pas tout tenté pour guérir leur enfant, époux ou mère. […] L’idée qu’il puisse s’agir d’euthanasie (la loi française l’interdit) peut alors se traduire en violences verbales, physiques, voire en menaces de mort ».
Le Dr de Saint Blanquat observe qu’
« il suffit parfois d’un seul mot pour tout faire basculer. Un jour, j’ai dit à un papa qu’un résultat d’examen était anormal. Il m’a dit que j’étais inhumaine et que je ferais mieux de changer de métier. C’est très difficile à encaisser même quand on sait que ce n’est pas dirigé contre nous ».
Le Dr Pierre Trouiller, chef de service de réanimation adulte à l’hôpital Antoine-Béclère, remarque pour sa part que 
« les infirmières et les aides-soignantes sont les premières à s’en prendre plein la figure. Elles ressentent physiquement la douleur des malades et celle des familles ».
Le Figaro relève ainsi : 
« Confidentes des familles, elles subissent de plein fouet les conséquences d’une relation qui s’est brisée avec le médecin. Une rupture qui traduit la douleur des parents face à l’indicible : la perte d’un enfant ».
Alisson, infirmière à Necker, déclare :
 « On est confrontées à l’ambivalence des parents. D’un côté, ils ne veulent plus nous voir dans la chambre de leur enfant, et de l’autre, ils veulent qu’on se précipite à son chevet lorsqu’une alarme retentit et scrutent ce que l’on fait »
Elle ajoute :
 « Quand nous décidons de limiter les traitements, nous décidons aussi de ne pas réanimer l’enfant en cas d’arrêt cardiaque, explique la jeune infirmière. Mais quand cela arrive, on est impuissants et totalement désarmés face à ces parents ».
Le journal souligne que 
« conscients que les personnels paramédicaux sont confrontés à cette souffrance, les services de Necker et d’Antoine-Béclère leur prêtent une oreille attentive. Infirmières et aides-soignantes ont leur place lors des discussions collégiales et participent aux entretiens avec les familles. […] Être uni et soudé est précieux pour ces deux équipes ».
Le Dr Trouiller indique qu’«
 on s’assure que la décision d’arrêt des traitements est consensuelle. Si elle ne l’est pas, on prend du temps pour réfléchir. Cette démarche permet de protéger le service. Avec la médiatisation de certaines affaires, nous appréhendons ces situations de conflit. Cela doit être une expérience très traumatisante pour un service ».
Le Figaro observe que 
« les services de Necker, comme de Béclère, n’ont jamais eu affaire à la justice mais la judiciarisation et le battage médiatique planent comme une épée de Damoclès. […] Mais comment éviter ces situations de désaccord extrême ? Tous les soignants répondent d’une seule voix : créer un lien de confiance et être transparent avec les familles ».

Date de publication : 30 mars 2018

 

 

Revue de presse santé psy – février 2018

 

« Le taux de suicide en forte baisse en France »

La Croix Le Monde

La Croix remarque que « le nombre de décès par suicide marque, en 2014, un recul de 26% par rapport à 2003. C’est ce qui ressort du troisième rapport de l’Observatoire national du suicide (ONS) publié le 5 février ».
« Selon cette instance, 8885 décès par suicide ont été enregistrés officiellement en 2014, ce qui représente tout de même près de 24 décès par jour », 
indique le quotidien.
Le journal souligne que
 « malgré l’embellie, ce chiffre reste donc alarmant et la France présente toujours l’un des taux de suicides les plus élevés d’Europe derrière les pays de l’Est, la Finlande et la Belgique ».
La Croix note que 
« de leur côté, dans un ouvrage réédité début février, les sociologues Christian Baudelot et Roger Establet montrent un recul du suicide depuis 30 ans. Cela tiendrait à la «démocratisation» de la prise d’antidépresseurs et à la «transformation sociale des maladies mentales, mieux acceptées» ».
« Les personnes souffrant de dépression et nourrissant des pensées suicidaires iraient plus facilement consulter un «psy» que par le passé et n’hésiteraient pas à se faire aider. Un point de vue que nuance toutefois l’ONS », 
relève le quotidien.
L’Observatoire remarque ainsi : 
« Il est difficile de déterminer le poids d’un facteur plutôt qu’un autre du fait que le suicide est multifactoriel. Un élément de connaissance important est que cette baisse est observée en France et dans la plupart des pays développés ».
La Croix note que 
« Michel Debout, médecin spécialiste reconnu du suicide, rappelle de son côté que la prise en compte du suicide par les politiques publiques est très récente. […] Reste que la France pourrait mieux faire, selon le médecin. Un effort accru devrait porter sur les publics les plus exposés, parmi lesquels les chômeurs. Une étude de la Fondation Jean-Jaurès de 2016 montrait ainsi que 20% des personnes en recherche d’emploi ont «pensé sérieusement au suicide» cette année-là, soit beaucoup plus que la moyenne ».
Le journal cite notamment Thérèse Hannier, présidente de l’association Phare enfants-parents :
 « Peut-être que, grâce aux médicaments, les passages à l’acte reculent. Il n’empêche que le mal-être profond reste répandu dans la société. La souffrance psychique ne recule pas. Afin de l’évaluer, il faudrait également prendre en compte, non seulement les tentatives de suicides et les troubles mentaux, mais aussi tous les comportements à risque suicidaire : dépendance à l’alcool, etc. ».
La Croix indique enfin que 
« la ministre de la Santé Agnès Buzyn a annoncé la création d’un numéro d’écoute spécifique pour les cas de détresse psychologiques et la systématisation d’un maintien du contact avec toutes les personnes ayant commis une tentative de suicide ».
Le Monde relève également que 
« le nombre de suicides continue de diminuer en France. Malgré cette baisse des suicides de – 26% en 2014 par rapport à 2003, la France reste au dixième rang sur trente-deux du nombre de personnes se donnant la mort en Europe ».
Le journal note que le rapport de l’Observatoire national du suicide 
« précise d’emblée que ce chiffre de 8885 suicides est sous-évalué de 10%, car il ne prend en compte que les décès officiellement enregistrés comme morts volontaires. En incluant ceux pour lesquels il existe une «très forte certitude», mais pas de certificat, on atteindrait pratiquement 10.000 décès, soit près de 3 fois le nombre de personnes tuées dans les accidents de la route (3384) en 2014 ».
Le quotidien poursuit : 
« Ces chiffres ne sont pas bons. Avec un taux de suicide de 14,9 pour 100.000 habitants en 2014, la France présente un des taux les plus élevés en Europe. Elle se situe au dixième rang sur 32, après la Finlande, la Belgique et la plupart des pays de l’Est. Le suicide représente d’ailleurs la deuxième cause de mortalité chez les 15-24 ans (16,2% des décès de cette tranche d’âge en 2014, après les accidents de circulation) ».
Jean-Marc Aubert, à la tête de la direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques, au ministère de la Santé, remarque toutefois : 
« La France a un moyen relativement précis de connaître le nombre de suicides, ce qui n’est pas le cas de tous les pays ».
Le Monde ajoute qu’
« afin d’améliorer la prévention et de faire diminuer le nombre de décès par suicide, Agnès Buzyn, a annoncé, le 26 janvier, lors d’un discours consacré à la psychiatrie, qu’elle allait étendre, ces 2 prochaines années, le dispositif pour recontacter les «suicidants» à leur sortie des urgences ou d’hospitalisation et mettre en place un numéro de secours pour les personnes en détresse psychique extrême ».

Date de publication : 6 Février 2018

« Prévenir la dépression, c’est possible »

Les Echos

Les Echos publie sous sa rubrique « idées & débats » un texte de Patrick Aubert, secrétaire du comité d’entreprise de CIC Est, Marc Willard, psychiatre, et Nicolas Thery|, président du Crédit Mutuel, qui soulignent que « prévenir la dépression, c’est possible ».
Les trois auteurs remarquent ainsi que 
« chaque année, la dépression tue 6.000 personnes, le double des tués sur la route : on estime, en effet, qu’elle est la cause des deux tiers des suicides. Sans aller jusqu’à une issue aussi dramatique, la maladie touche 20% de la population au cours de sa vie. Or c’est une maladie qui peut être soignée dans de bonnes conditions si elle est détectée à temps. Les entreprises et la médecine du travail ont donc un rôle décisif à jouer pour la combattre, comme elles l’ont fait dans le passé pour prévenir les maladies cardio-vasculaires ou les troubles musculo-squelettiques ».
Ils indiquent qu’
« au sein de CIC Est, filiale du groupe Crédit Mutuel CM11, le dialogue social et le soutien unanime des organisations syndicales ont permis de mettre en place une action concrète et efficace en ce domaine, qui est en train d’être reprise par le Crédit Mutuel Nord Europe. Quatre ans après son lancement, sa généralisation à tout le groupe Crédit Mutuel CM11 est envisagée ».
Ils expliquent ainsi que 
« cette action repose d’abord sur une sensibilisation des équipes de direction et des représentants syndicaux pour expliquer la maladie, montrer comment la dépression s’exprime dans un contexte professionnel et détailler les modalités de sa prise en charge. Cette étape est fondamentale pour sortir des débats aussi passionnés que conflictuels sur les conditions de travail, le burn-out ou le harcèlement : l’enjeu commun est de contribuer à la santé des salariés, sans a priori ».
Les trois responsables rappellent notamment que 
« la dépression relève d’un cadre médical : il appartient à la médecine du travail de participer à une meilleure prise en charge des salariés souffrant de dépression. Le harcèlement doit faire l’objet d’une lutte déterminée, dans un cadre disciplinaire et pénal : chaque signalement donne lieu à enquête commune d’un représentant de l’entreprise et d’un représentant du personnel, dans le respect des droits de chaque personne concernée ».
Ils continuent : « 
Pour ce qui concerne la prévention de la dépression, une fois passée la phase de sensibilisation, une détection systématique est mise en place : il est proposé à chaque salarié, qui reste libre de son choix, de remplir un questionnaire d’évaluation de la symptomatologie dépressive, fondé sur l’humeur des 7 derniers jours ».
« Ce questionnaire est géré sur un serveur extérieur à l’entreprise et le résultat n’est évidemment pas archivé. S’il fait apparaître une présomption de dépression, le médecin du travail ou le généraliste approfondit le diagnostic et peut orienter le salarié vers un médecin psychiatre. Tout ce processus se déroule dans le strict respect du secret médical », 
ajoutent-ils.
Ils concluent que 
« 4 ans après son lancement, nous pouvons aujourd’hui affirmer que cette action de prévention de la dépression dans l’entreprise est positive et efficace. Et nous avons la conviction qu’elle mériterait d’être étendue à d’autres entreprises… ».

Date de publication : 9 Février 2018

« Autisme, les signes pour anticiper le diagnostic au plus tôt »

La Croix

Pierre Bienvault note dans La Croix que « la Haute Autorité de santé (HAS) publie des recommandations sur le diagnostic précoce des enfants autistes. Elle invite les professionnels à ne pas mésestimer l’inquiétude de parents face à des troubles de l’enfant ».
Le journaliste remarque ainsi qu’
« en général, ce sont les parents qui en parlent en premier. «Docteur, on a l’impression que notre enfant n’est pas comme les autres, qu’il ne réagit pas comme il devrait…» Et bien souvent, pour rassurer, le généraliste ou le pédiatre dit que cela va passer en grandissant… ».
Pierre Bienvault indique cependant que 
« quand l’inquiétude [des parents] porte sur le développement de leur enfant, en particulier sur le langage ou les interactions sociales, elle doit être considérée comme «un signe d’alerte majeur» pour les professionnels ».
Le Pr Amaria Baghdadli (CHU de Montpellier), co-présidente du groupe de travail de la HAS, observe ainsi que le diagnostic des troubles neurodéveloppementaux 
« est souvent trop tardif, en moyenne entre 3 et 5 ans, alors qu’une intervention précoce et adaptée peut réduire les troubles du comportement et aider l’enfant à limiter ses difficultés relationnelles et scolaires ».
Pierre Bienvault ajoute qu’
« un autre signe d’alerte majeur, quel que soit l’âge de l’enfant, est une «régression des habiletés langagières ou relationnelles». Ensuite, les signaux peuvent varier. En dessous de 18 mois, il faut être attentif à certains signes : l’absence de babillage, de pointage à distance avec le doigt ou de certains gestes sociaux (faire coucou ou au revoir) ».
Le journaliste continue : 
« À partir de 18 mois, l’absence de mots doit interpeller, tout comme des difficultés au niveau de l’engagement relationnel (avec les parents ou les pairs), de la réactivité sociale (réponse au prénom) ou du langage réceptif (compréhension de consignes simples). Au-delà de 18 mois et jusqu’à l’adolescence, il faut tenir compte de certaines difficultés relationnelles : par exemple pour créer des liens amicaux, engager ou participer à une conversation, prendre des initiatives sociales (sorties, invitations…) ».
Pierre Bienvault précise que 
« ces signes, à eux seuls, ne signent pas un diagnostic mais doivent conduire le généraliste ou le pédiatre à faire une consultation dédiée. Si la suspicion d’autisme est confirmée, il adressera alors l’enfant vers une équipe spécialisée qui fera alors le diagnostic ».
Le journaliste relève que 
« la HAS invite aussi les professionnels à faire preuve de vigilance face au risque de repérage tardif des filles, celles-ci pouvant présenter des signes cliniques un peu différents de ceux des garçons ».
Le Pr Baghdadli souligne que 
« même si cela n’est pas une certitude, il semble possible que les filles présentent des symptômes plus “subtils” que les garçons avec moins de troubles de comportement ou de problème de communication ».
Pierre Bienvault note en outre que 
« la HAS publie aussi des recommandations pour améliorer l’autonomie, l’inclusion sociale et la qualité de vie des adultes autistes qui seraient entre 500.000 et 600.000 en France. Une population souvent oubliée ».

Date de publication : 19 Février 2018

« Autisme : favoriser un diagnostic précoce »

Le Figaro

Aurélie Franc note à son tour dans Le Figaro qu’« en France, le diagnostic d’un trouble du spectre de l’autisme (TSA) reste trop tardif : aux alentours de 3 à 5 ans. Pourtant, selon la Haute Autorité de santé (HAS), le diagnostic est possible «dès 18 mois» ».
« Face à ce constat, la HAS a publié […] de nouvelles recommandations de bonne pratique. Le but : repérer et diagnostiquer les troubles de l’autisme le plus tôt possible », 
indique la journaliste.
Elle rappelle que 
« les manifestations cliniques de ce trouble neurodéveloppemental (le terme de «psychose infantile» n’est désormais plus utilisé) sont hétérogènes : difficulté pour communiquer, affection des perceptions sensorielles ou encore occurrence de mouvements répétitifs. De plus, l’origine de ce trouble n’est (dans la plupart des cas) pas connue ».
Aurélie Franc note que 
« certains signes peuvent cependant alerter les parents ou les professionnels de la petite enfance (crèche, etc.) : absence de babillage à 12 mois et au-delà, absence de mots à 18 mois ou encore absence d’association de mots à 24 mois ».
La HAS remarque ainsi qu’
« aucun de ces signes pris de façon isolée n’a de valeur prédictive, mais l’association d’au moins deux signes nécessite un examen clinique approfondi du développement de l’enfant» »
Aurélie Franc ajoute que 
« plus généralement, la HAS considère comme un signe d’alerte l’«inquiétude des parents concernant le développement de la communication sociale et du langage des enfants» ».
Georgio Loiseau, président de l’association l’Oiseau bleu, 
« qui a participé à l’élaboration de ces recommandations », souligne que « cela donne un rôle central aux familles des enfants et cela fait en sorte que les professionnels les écoutent ».
La journaliste observe qu’
« une fois les premiers signes repérés, encore faut-il confirmer les soupçons avec l’établissement d’un diagnostic. Selon la HAS, les parents qui ont un doute doivent s’orienter vers un médecin (généraliste, pédiatre, etc.), à la disposition de qui la HAS a mis des outils d’aide au dépistage, comme des questionnaires, des protocoles médicaux. Le médecin pourra, ensuite, orienter la famille vers une équipe spécialisée comme une unité de pédopsychiatrie ou un centre médico-psycho-pédagogique (CMPP) pour une évaluation plus approfondie ».
Aurélie Franc relève toutefois que 
« ces équipes sont débordées : selon un rapport de la Cour des comptes de janvier, il fallait attendre «un peu plus de huit mois» en 2011 entre le premier contact avec un CMPP et le début du suivi. Dans les centres ressources autisme (CRA) sollicités normalement pour des cas complexes (troubles associés, désaccord concernant le diagnostic, troubles psychiatriques importants etc.), la situation n’est pas plus enviable. Le délai entre la réception de la demande par ces centres et la restitution du bilan atteignait en moyenne 446 jours (environ 15 mois) ».
« La HAS demande alors de «réduire les délais d’obtention d’un diagnostic». Elle rappelle en effet que «plus le diagnostic est posé tôt, plus les interventions pourront être mises en place précocement et aideront l’enfant dans son développement». Mais ces recommandations risquent d’être inutiles sans moyens supplémentaires… », 
continue la journaliste.

Date de publication : 20 Février 2018

« Les blessures morales du soldat mesurées »

Le Figaro

Le Figaro constate qu’« on ne mesure pas toujours les risques pris par les soldats, au-delà de leur intégrité physique. Les blessures morales ont ainsi longtemps été méconnues. D’abord parce qu’elles sont invisibles. Ensuite parce que le syndrome de stress post-traumatique est mieux connu. Depuis une quinzaine d’années, les psychiatres militaires s’efforcent pourtant de mieux définir cette entité qui accompagne souvent le syndrome de stress post-traumatique ».
Le Dr Harold Koening, professeur de psychiatrie et de sciences du comportement à l’université Duke (États-Unis), écrit ainsi dans le 
Journal of Religion & Health que « la blessure morale est un syndrome caractérisé par des symptômes de conflit intérieur psychologique et religieux ou spirituel ».
Le journal explique que le spécialiste 
« vient, avec ses collègues de plusieurs centres d’accueil de vétérans américains, d’établir un questionnaire reposant sur 45 questions destinées aux militaires, le Miss-M (Moral Injury Symptom Scale-Military Version) ».
Le Figaro rappelle que 
« les événements susceptibles de transgresser les codes moraux d’un soldat sont nombreux, sinon fréquents : tuer, exercer ou être témoin de violence, déshumaniser l’ennemi, assister à la violation de codes moraux par d’autres, ne pas pouvoir protéger (lors de certaines opérations strictement humanitaires notamment) ».
« C’est ainsi que le questionnaire Miss-M considère autant le «sentiment de honte éprouvé pour des actes que l’on a faits», que celui ressenti pour «des actes que l’on n’a pas faits» (alors qu’on aurait dû !), le fait d’être moralement perturbé par le fait d’avoir commis des actes violant son sens moral, comme celui d’avoir assisté à des actes immoraux, les sentiments de culpabilité, de trahison, la difficulté à se pardonner, à faire confiance, la perte de sens, l’autocondamnation (sentiment d’échec) et, enfin, la perte de la foi et les conflits religieux intérieurs », 
explique le journal.
Il note que «
 dans l’étude américaine, menée sur 373 vétérans et 54 militaires d’active, dont 69% ont été engagés au combat, près des trois quarts déclaraient que la religion était importante ou très importante pour eux. L’étude montre que les blessures morales ne sont pas rares ».
Les auteurs écrivent ainsi que 
« près de 90% des participants rapportaient un indice de gravité de 9 ou 10 (sur une échelle allant jusqu’à 10) pour au moins l’un des symptômes de blessure morale et 50% indiquaient ceci pour plus de 5 symptômes ».
Le Figaro indique que 
« les concepteurs espèrent que la prise en charge des blessures morales sera plus précoce grâce au questionnaire Miss-M, et que celui-ci permettra un meilleur suivi de l’évolution des soldats traités. Ils pensent aussi que la prise en charge pourra faciliter la récupération des syndromes de stress post-traumatique ».

Date de publication : 22 Février 2018

« Dix unités de soins pour les victimes de psychotraumatisme »

La Croix

C’est ce que titre La Croix, qui indique que « ces nouvelles unités pluridisciplinaires, qui devraient être bientôt dévoilées par Emmanuel Macron, prendront en charge les victimes de violences sexuelles autant que celles du terrorisme ».
Muriel Salmona, psychiatre, précise que 
« cela fait un an que l’on travaille sur le cahier des charges de ces structures. L’enjeu est de créer des structures pluridisciplinaires de prise en charge des victimes de psychotraumatisme, accessibles et surtout gratuites. Elles devront être un lieu sécurisé pour toutes les victimes de violences, d’agressions sexuelles, d’attentats… ».
La Croix observe que 
« même si ces unités sont aujourd’hui présentées dans le cadre de la lutte contre les violences sexuelles, ce sont bien les attaques de Paris en 2015 et de Nice en 2016 qui ont révélé au grand jour l’insuffisance de l’offre de soins sur le trauma ».
Muriel Salmona indique ainsi : 
« On a vu que l’urgence fonctionnait à peu près, mais que, sur le temps long, les victimes étaient dans une galère totale pour trouver des professionnels formés. Or quand on connaît l’impact majeur du psychotrauma sur la santé des personnes des années plus tard, on sait que mettre en place une prise en charge adaptée est une question de santé publique ».
Le journal note que 
« le cahier des charges prévoit que ces unités regrouperont une petite équipe de professionnels spécifiquement formés au trauma, des psychiatres et psychologues, mais aussi des médecins généralistes, des infirmiers, des assistantes sociales… », la psychiatre précisant : « L’enjeu est vraiment de proposer ce qu’on appelle une prise en charge holistique et gratuite », ajoutant que « que ces structures travailleront «en lien avec les centres hospitaliers» ».
La Croix note en outre que
 «  même si elles devraient être avant tout des lieux de soins, ces unités auront aussi une mission de recherche. Elles devront permettre de mieux connaître le psychotraumatisme et les prises en charge adaptées. Le futur centre national de ressources et de résilience, purement tourné vers la recherche et la formation, pourra s’appuyer sur le travail des unités, précise une source gouvernementale. Il devrait ouvrir à l’automne ».

Date de publication : 23 Février 2018

« La kétamine révolutionne la prise en charge de la dépression sévère »

Le Figaro

C’est ce que titre Le Figaro, qui note que « cette molécule donne des résultats spectaculaires chez les patients pour qui aucun traitement n’est efficace ».
Cécile Thibert explique que 
« c’est par hasard que les effets antidépresseurs de cette molécule mise au point dans les années 1960 ont été découverts il y a bientôt 20 ans. Une véritable révolution dans le monde de la psychiatrie, qui n’avait pas connu d’innovation thérapeutique dans la prise en charge de la maladie depuis près de 50 ans ».
Le Dr Pierre de Maricourt, chef de service de psychiatrie au centre hospitalier Sainte-Anne (Paris), précise que 
« les molécules commercialisées depuis les années 1950 ont quasiment toutes le même mécanisme d’action, ce n’est pas le cas de la kétamine ».
Cécile Thibert indique ainsi que 
« la kétamine se fixe sur des récepteurs neuronaux particuliers, les récepteurs NMDA au glutamate. Ce mode d’action lui confère des propriétés extraordinaires. Non seulement elle agit beaucoup plus vite que n’importe quel antidépresseur classique – en quelques heures contre 4 à 6 semaines -, mais elle se révèle aussi efficace chez des personnes souffrant de dépression résistante ».
La journaliste remarque toutefois que 
« pour l’heure, aucun pays n’autorise la kétamine dans le traitement de la dépression. L’unique moyen dont disposent les patients pour en recevoir consiste à prendre part à un protocole de recherche. L’un d’eux, mené par le laboratoire pharmaceutique Janssen, se déroule actuellement à l’hôpital Sainte-Anne sous la direction du Dr de Maricourt ».
Ce dernier explique 
: « Nous comparons l’efficacité de la kétamine – pour être précis, de la eskétamine, une molécule dont la structure est très proche de celle de la kétamine – en spray intranasal, à celle d’un placebo ».
Cécile Thibert ajoute qu’
« en parallèle, tous les participants à l’étude reçoivent un antidépresseur standard, afin d’éviter que certains n’aient pas de traitement du tout. Pour le moment, une cinquantaine de personnes ont reçu de la kétamine […], «à des doses 5 à 10 fois plus faibles que celles utilisées en anesthésie», précise le Dr de Maricourt ».
La journaliste souligne que 
« les résultats sont bons, voire très bons. Les études indiquent en effet que la kétamine est efficace dans 70 à 80% des cas. […] Des résultats très encourageants au regard de ceux affichés par les antidépresseurs classiques, efficaces dans seulement 30% des cas. La molécule a aussi l’avantage d’être bien tolérée par les patients ».
Le Dr de Maricourt précise qu’
« on constate généralement une augmentation de la pression artérielle et de la fréquence cardiaque dans les minutes qui suivent l’administration du médicament, mais ces effets s’arrêtent dans les deux heures, souligne. Certains patients présentent également des symptômes dissociatifs, comme des expériences de déréalisation ou de dépersonnalisation (l’effet recherché par les usagers récréatifs, NDRL). Mais, là aussi, c’est transitoire ».
Cécile Thibert évoque cependant 
« un problème de taille : l’action de la kétamine, bien que rapide et puissante, s’estompe au bout de quelques jours. «Ce n’est pas une molécule miracle», admet Pierre de Maricourt. Mais qu’importe, une première étape a été franchie ».
Le Dr Michaël Barde, psychiatre à la clinique du Château de Garches, précise :
 « Pour l’instant, nous n’avons pas encore trouvé la clé pour maintenir les effets de la kétamine. Mais ce n’est pas pour autant qu’il faut arrêter de chercher. Cette molécule représente une avancée extraordinaire car elle engendre un changement complet de paradigme dans le traitement de la dépression ».

Date de publication : 28 Février 2018

 

 

Revue de presse santé psy – janvier 2018

 

« Bouger pour ralentir le déclin cognitif »

Le Figaro

Le Figaro se penche sur le déclin cognitif léger : « Cette altération des facultés mentales est sans conséquences sur la vie quotidienne, mais elle peut annoncer la maladie d’Alzheimer. Néanmoins, le trouble cognitif léger n’est pas une fatalité ».
Le journal indique que 
« l’Académie américaine de neurologie recommande [dans Neurology] de pratiquer 150 minutes d’activité physique par semaine après 65 ans pour améliorer la mémoire ».
Ronald Petersen, responsable des recommandations et directeur du centre de recherche sur la maladie d’Alzheimer de la Mayo Clinic (États-Unis), remarque que 
« l’exercice physique régulier est connu depuis longtemps pour ses bienfaits pour la santé cardiaque, et aujourd’hui nous pouvons affirmer qu’il peut améliorer la mémoire des personnes atteintes de troubles cognitifs légers. Ce qui est bon pour votre cœur peut être bon pour votre cerveau »
Le Figaro explique ainsi : 
« Marche, course à pied, vélo… Le Dr Peterson encourage tous les seniors atteints de ce trouble à pratiquer une activité physique à raison de 150 minutes par semaine, soit le temps recommandé par les autorités internationales ».
Le médecin précise que 
« le niveau d’exercice doit être d’une intensité modérée pour permettre de tenir une conversation ».
« Les neurologues américains préconisent également les approches de stimulation cognitive. De la pratique des échecs à celle des mots croisés en passant par l’apprentissage d’une langue ou d’un instrument, tout ce qui peut nourrir le cerveau est bénéfique. La littérature scientifique montre aussi l’importance du maintien des liens sociaux », 
ajoute le quotidien.
Le Figaro observe en outre que «
 ces nouvelles recommandations soulignent qu’aucune thérapie médicamenteuse ne permet de ralentir le trouble cognitif léger. En revanche, les spécialistes pointent que certains traitements peuvent entraîner son apparition. Aussi, «les médecins devraient interrompre, dans la mesure du possible, les médicaments qui y contribuent», préconisent-ils ».
Le journal rappelle enfin qu’
« un peu moins d’une personne de 65 ans sur dix est affectée par ce trouble neurologique. Mais, à 85 ans, plus d’un tiers des seniors l’ont développé. Et plus de la moitié d’entre eux développeront la maladie d’Alzheimer ».
Le Dr Petersen écrit ainsi que
 « le vieillissement n’est pas un processus passif, nous pouvons agir en adoptant certains comportements. Cela pourrait vraiment faire une différence pour les individus et la société ».

Date de publication : 3 Janvier 2018

« Le manque de sommeil fait le lit d’Alzheimer »

Sciences et Avenir

Sciences et Avenir observe : « Et si le manque de sommeil favorisait la pathologie cérébrale en jeu dans la maladie d’Alzheimer ? C’est la conclusion d’une équipe de l’École de médecine de l’université Washington à Saint-Louis (États-Unis) publiée dans les Annales de neurologie ».
Le magazine rappelle que 
« l’une des caractéristiques de cette pathologie cérébrale est la présence dans le cerveau de plaques dites amyloïdes, formées par des agrégats de peptides bêta-amyloïdes produits par les neurones. Selon la théorie de « la cascade amyloïde » […], la synergie entre ces plaques et une autre protéine, la protéine tau phosphorylée, aboutirait à la dégénérescence des neurones chez le malade ».
Sciences et Avenir s’interroge : 
« Quel rôle joue le sommeil dans cette pathologie amyloïde cérébrale ? », et indique que « Randall Bateman […] et [ses] collègues de l’université Washington ont fait appel à 8 volontaires de 30 à 60 ans, sans problème de sommeil ni cognitifs. Chaque sujet pouvait, au hasard, faire une nuit normale, ne pas dormir, ou dormir avec un narcotique l’oxybate de sodium, qui augmente le sommeil à ondes lentes (le plus profond et récupérateur) ».
Le mensuel précise que 
« chaque scenario durait 36 heures pendant lesquelles les personnes étaient surveillées. Surtout, elles portaient un cathéter lombaire qui permettait de récolter régulièrement un peu de liquide céphalorachidien pour mesurer les taux de peptides bêta-amyloïdes présents ».
« Six mois plus tard, les 8 participants sont revenus expérimenter un des trois autres scénarios dans les mêmes circonstances. Quatre sur les 8 ont accompli les trois cas de figure », 
ajoute Sciences et Avenir.
Le magazine évoque des «
 résultats sans appel : les taux de peptide bêta-amyloïde chez les personnes privées de sommeil étaient de 25 à 30% plus élevés que ceux qui avaient dormi toute la nuit ! Quant à ceux qui avaient pris un narcotique, ils avaient des niveaux de bêta-amyloïde équivalents à ceux qui avaient dormi normalement. L’aide de médicaments n’apporte donc pas d’avantages pour un adulte en bonne santé sans problème pour dormir ».
Randall Bateman observe que 
« cette étude est la démonstration la plus claire chez l’homme que la perturbation du sommeil conduit à un risque accru de maladie d’Alzheimer par un mécanisme bêta-amyloïde ». « Et ce, à cause de la surproduction du peptide délétère pendant la phase de privation de sommeil », souligne le magazine.
Il note que 
« dans une précédente publication, ces mêmes chercheurs avaient déjà donné une explication probable du mécanisme. […] La production cérébrale de bêta-amyloïde suivrait un cycle circadien (jour/nuit). Le niveau de peptide bêta-amyloïde fluctue selon le cycle veille-sommeil. Les taux sont plus élevés durant l’éveil et baissent durant le sommeil. L’hypothèse avancée est que la production du peptide est liée à une activité neuronale plus élevée pendant l’éveil et baisse lorsque le cerveau s’endort, notamment lorsqu’il est en phase de sommeil profond ».
Sciences et Avenir relève ainsi que 
« chez les adultes âgés, la qualité du sommeil s’altère. Il devient plus fragmenté. De ce fait, l’activité métabolique du cerveau pendant la période de sommeil est plus élevée en comparaison d’adultes plus jeunes. La concentration de peptide bêta-amyloïde durant la période de sommeil ne baisse donc plus comme on pourrait s’y attendre, « ce qui promeut le dépôt d’amyloïde dans le cerveau, ce qui en retour perturbe encore plus le sommeil et élève le taux de ce peptide » ».
Le mensuel observe que 
« les chercheurs faisaient alors des recommandations : privilégier une période de sommeil entre 7 et 8 heures, éviter de fragmenter le sommeil en préservant une vraie alternance jour/nuit, consulter pour des troubles comme l’apnée du sommeil ».

Date de publication : 9 Janvier 2018

« Dépression post-partum : des risques précisés »

Le Figaro

Le Figaro rappelle que « la dépression post-partum survient dans les 6 mois après la naissance d’un enfant, et de 5 à 15% des femmes seraient concernées. Autant dire qu’il s’agirait de la complication la plus fréquente après un accouchement ! ».
Le journal indique cependant qu’
« une étude parue dans PLOS Medicine se veut rassurante pour les femmes sans antécédent psychiatrique. Pour elles, le risque serait plutôt de 0,6% ».
Le Pr Antoine Pelissolo, chef de service de psychiatrie à l’hôpital Henri-Mondor (Créteil), explique ainsi : 
« Les auteurs ont tenu compte des cas de dépression ayant fait l’objet de prescriptions d’antidépresseurs ou d’hospitalisation, ce qui exclut les situations dans lesquelles les femmes n’auraient pas consulté pour leur dépression ».
« Cela suggère qu’au moins 0,6% souffrent de dépression sévère après un accouchement mais que davantage présentent certainement des dépressions modérées ou légères n’ayant pas entraîné de prise en charge. Néanmoins, ce taux est faible et rassurant », 
poursuit le psychiatre.
Le Figaro explique que «
 les auteurs ont eu recours à des registres danois des naissances, des prescriptions de médicaments et enfin des hospitalisations. Ils ont ainsi pu constituer une cohorte de 457.317 femmes sans antécédent de dépression et ayant accouché d’un premier enfant ou plus entre 1996 et 2013. Elles étaient suivies jusqu’en 2014 et les auteurs ont disposé alors des cas de prescriptions d’antidépresseurs et d’hospitalisation pour dépression ».
« Mais si les auteurs n’ont relevé que 0,6% de dépressions post-partum chez ces mères, les autres résultats rappellent que cette maladie est tenace », 
observe le quotidien.
Il indique que 
« le suivi sur plusieurs années leur a permis d’évaluer la durée de traitement et le risque de récidive. Le bilan est éloquent : plus de 5% des femmes sont toujours sous antidépresseurs après 4 ans et le risque de nouvelle dépression est multiplié par plus de 6 pendant au moins 6 ans chez les mères ayant fait une dépression post-partum par rapport à celles qui n’ont pas d’antécédents ».
Le journal note qu’
« environ 13% des premières connaissaient un nouvel épisode dépressif contre seulement 1,8% des secondes. Quant au risque de récidive après une seconde grossesse, il est multiplié par 27 pour les femmes traitées par antidépresseurs après une première dépression et par 46 pour celles qui ont été hospitalisées ! Concrètement, 15% des premières rechutaient et 21% des secondes ».
Le Pr Pelissolo remarque ainsi : 
« Nous savons que la dépression est une maladie à rechutes, ces données le confirment, mais elles permettent de mieux évaluer ce risque pour améliorer le dépistage. Tout événement initial doit nous interpeller sur le risque de récidive ».
Le Figaro ajoute qu’il 
« reste à savoir comment lutter contre une première dépression post-partum, point de départ de cette possible cascade d’événements. Malheureusement il n’y a pas de recette miracle. De précédents travaux ont montré que les femmes en situation précaire, ayant une grossesse non désirée, seules, très jeunes ou encore prenant des stupéfiants avaient un risque accru de dépression, mais «ces facteurs expliqueraient à peine un tiers des dépressions», selon l’étude. Il y a aussi la génétique et, surtout, les modifications biologiques […] induites par la grossesse et l’accouchement ».

Date de publication : 10 Janvier 2018

« Quand l’hôpital devient un lieu de souffrance pour les soignants »

La Croix

Pierre Bienvault se penche dans La Croix sur un rapport qui « décrit de graves problèmes de souffrance au travail au CHU de Grenoble. Liée dans certains cas à des querelles parfois violentes entre médecins, cette souffrance est aussi provoquée par un management dicté par une «logique comptable et financière» ».
Le journaliste remarque ainsi : 
« C’était un jeune neurochirurgien pédiatrique de 36 ans qui, de l’avis général, était brillant et très investi dans son travail. Un «perfectionniste» qui, en novembre, s’est donné la mort sur son lieu de travail, au CHU de Grenoble. Selon une lettre qu’il a laissée, ce suicide aurait été lié à des motifs personnels ».
« «Il n’en reste pas moins que le choix du lieu a une signification», note un rapport rendu public lundi par le ministère de la santé. Selon ce rapport, cette mort brutale a «profondément traumatisé» les médecins et les équipes du CHU de Grenoble, où règne depuis plusieurs mois un climat très lourd, plusieurs médecins ayant dénoncé un harcèlement moral et de la souffrance au travail », 
observe Pierre Bienvault.
Le journaliste explique que 
« la ministre Agnès Buzyn a confié une mission à Édouard Couty, médiateur national chargé des hôpitaux. Au terme de ce travail, celui-ci livre un diagnostic sévère, décrivant des conflits aigus, dans certains services, entre des médecins en place depuis longtemps et de jeunes chefs de service venus de l’extérieur étayant le titre de professeurs. Le service de néphrologie est décrit comme «divisé», «balkanisé» et sans cohérence. Le service de réanimation est lui aussi en proie à des guerres intestines ».
Le document souligne : 
« Il est clair que ce conflit rejaillit sur la prise en charge des malades et sur l’ensemble des professionnels du service, cadres et infirmiers notamment, au point de cliver les équipes et de générer de la souffrance au travail », évoquant « une «communication de mauvaise qualité» entre le sommet et la base, qui «fait place à la rumeur dont l’effet est destructeur et délétère» ».
Pierre Bienvault note en outre que «
 les situations de conflits et de souffrance au travail constatées au CHU de Grenoble se retrouvent dans d’autres hôpitaux », et précise que « dans certains cas, ces situations sont liées à des conflits de pouvoir entre médecins ». Nicole Smolski, présidente d’honneur de l’intersyndicat Action praticiens hôpital (APH), remarque que « cela peut être très violent. On reçoit des témoignages de gens qui se retrouvent sans bureau et sans patient car les secrétaires ont reçu pour consigne de ne plus leur en adresser ».
Le Pr Philippe Halimi, chef du service de radiologie à l’hôpital Pompidou à Paris, indique pour sa part que 
« nombre de conflits sont alimentés par un management défaillant. Bien souvent, en cas de problème grave, le directeur finit par réunir le harcelé et le harceleur mais sans prendre position. Il leur demande juste d’arriver à s’entendre. C’est “un partout, la balle au centre”, et personne ne tranche. Résultat, les conflits se chronicisent et aboutissent à des situations humainement parfois dramatiques ».
Pierre Bienvault ajoute que 
« pour de nombreux observateurs, cette souffrance est surtout liée à l’instauration, à partir de 2007, de la tarification à l’activité (T2A) ». Marie Pezé, docteur en psychologie, psychanalyste et spécialiste de la souffrance au travail, déclare ainsi : « Avant à l’hôpital, on prodiguait des soins. Désormais, on “produit” des soins sur le modèle d’une entreprise, avec une logique uniquement financière et comptable. L’hôpital est devenu un lieu déshumanisé où les médecins sont poussés à être en compétition les uns avec les autres sans que le travail n’ait plus de sens ».
Le Pr Halimi ajoute que 
« contrairement à une idée reçue, les personnes harcelées ne sont pas des gens fragiles. Ce sont des gens très investis et qui se retrouvent face des situations d’une violence dont il est insupportable qu’elle survienne dans ce qui est avant tout un lieu de soins et d’attention à l’autre ».

Date de publication : 10 Janvier 2018

« L’hôpital psychiatrique de Rennes s’enfonce dans le conflit »

Libération

Libération constate en effet : « Manque de postes, nombre de lits insuffisants, gardiennage des patients… Malgré l’annonce de nouveaux crédits, le personnel du centre psychiatrique Guillaume-Régnier poursuit sa grève pour qu’une amélioration significative de ses conditions de travail soit décidée ».
Le journal relève qu’
« en grève depuis le 7 novembre, le personnel du centre psychiatrique […] n’a guère été convaincu par l’annonce de nouveaux crédits – pour l’essentiel des fonds qui avaient été gelés – accordés par l’ARS (Agence régional de santé) et le ministère de la Santé ».
Libération observe que 
« près du brasero et du thermos de café qui servent de point de rassemblement devant l’accueil de l’établissement, le malaise est palpable. Et chacun décline son désarroi face à des conditions de travail dégradées et des dysfonctionnements récurrents ».
Le quotidien cite notamment Sarah, aide médico-psychologique de 27 ans, qui remarque qu’
« il y a une perte totale de sens du métier. On en est réduit à faire du gardiennage avec seulement le temps de s’occuper de la toilette et des repas des patients, alors qu’on voudrait tellement faire mieux. On repart du travail déprimés ».
Le journal note que 
« largement partagé, ce malaise serait à l’origine de multiples burn-out et de pulsions suicidaires exprimées par des salariés qui ont précisément conduit le syndicat à engager une mobilisation. Chacun consacre, selon ses possibilités, quelques heures ou une journée à la permanence du piquet de grève ».
Libération explique qu’«
 outre le manque de postes qui oblige certaines nuits des infirmiers à assurer seuls la veille sur des unités d’une vingtaine de patients – là où ils devraient être au moins deux –, le manque de lits et la suroccupation arrivent au premier rang des récriminations ».
Marion, aide-soignante, déclare ainsi : 
« Des patients sont parfois obligés de rester un jour supplémentaire en chambre d’isolement, une pièce carrelée totalement nue avec seulement une planche fixée au sol et un matelas, dans l’attente d’un lit disponible ».
Le quotidien relève que 
« les salariés mettent également en cause des méthodes de management qui pourraient s’apparenter à de «l’intimidation ou de la mise au placard», touchant particulièrement des personnes en contrats précaires, qui représenteraient environ 20% du personnel du centre psychiatrique rennais ».
Tugdual, infirmier, remarque : 
« Il y a un manque de communication flagrant avec le management. On nous dépossède de notre capacité à réfléchir. Dans mon service, les soignants sont sans cesse remplacés, comme si on voulait casser le travail d’équipe. Cela se répercute sur les patients qui ont besoin de repères ».
Libération observe que «
 face à ces difficultés, la direction se retranche derrière «le carcan budgétaire» qui limite ses marges de manœuvre. Pour l’heure, elle se félicite surtout des crédits qui viennent d’être alloués à l’établissement. Soit 520.000 € débloqués par l’ARS pour renforcer «l’offre de proximité en ambulatoire», «la qualité des soins» et le renforcement du personnel mobile de remplacement. A cette somme, s’ajoutent le dégel de 264.000 € par le ministère de la Santé et une augmentation de 84.000 € pour la dotation annuelle du centre hospitalier ».
« Début décembre, 500.000 € sur une enveloppe globale de 44 millions débloqués pour la psychiatrie par le ministère, ont également été alloués à Guillaume-Régnier. Au total, une somme plutôt conséquente. Pas sûr toutefois qu’elle réponde véritablement aux demandes exprimées à Rennes depuis 2 mois, mais aussi dans d’autres établissements de l’Hexagone », 
conclut le journal.

Date de publication : 11 Janvier 2018

« La prise en charge très diverse du stress post-traumatique »

Le Figaro

Le Figaro relève que « les premiers instants après un événement traumatique sont capitaux. Un constat aussi pertinent pour les soldats que les civils témoins de scènes violentes, comme un attentat ou même un accident grave ».
Le journal observe ainsi que 
« tous les experts s’accordent à dire que plus la prise en charge du stress lié au drame est précoce, plus le risque de développer une affection psychiatrique chronique, appelée état de stress post-traumatique (ESPT), est faible. Malgré ce consensus, les interventions préventives divergent selon les pays. Et pour cause : les données sur le sujet sont imparfaites ».
Sylvie Molenda, docteur en psychologie à la cellule d’urgence médicopsychologique (CUMP) de Lille, indique qu’
« il est très difficile de recueillir le consentement éclairé chez des personnes qui sont en état de choc, donc ce sont des études très compliquées et délicates à mettre en place ».
Le Figaro évoque les CUMP (cellules d’urgence médicopsychologique), 
« créées après l’attentat du RER Saint-Michel en 1995. Ces unités médicales psychiatriques se déplacent sur les lieux du drame et mettent en place «dès les premières heures des entretiens de “déchocage” où la parole du patient est libre», raconte Thierry Baubet, responsable de la consultation psychotraumatisme de l’hôpital Avicenne de Bobigny. […] Lorsque les patients rentrent chez eux (s’ils ne sont pas hospitalisés), un médecin les rappelle systématiquement pour évaluer l’évolution des symptômes et prendre, si besoin, rendez-vous ».
Le quotidien relève que 
« les pays anglo-saxons […] l’ESPT davantage grâce aux thérapies cognitives et comportementales (TCC) ». Sylvie Molenda remarque ainsi : « En France, nous sommes très en retard sur l’utilisation de ces thérapies ».
Le Figaro note en outre qu’«
 en Angleterre, les chercheurs étudient le rôle [du jeu vidéo] Tetris dans la prévention de l’ESPT. Ils ont ainsi montré que «la mémoire d’un événement traumatique se construit dans les heures qui suivent». En faisant jouer à ce jeu de blocs à imbriquer, les scientifiques ont supposé que la concentration sur un élément extérieur leur permettrait d’éviter de consolider les souvenirs du traumatisme. Et ils ont eu raison : «Chez les personnes qui ont joué, il y avait moins de souvenirs intrusifs et les analyses ont montré que le nombre d’intrusions diminuait plus rapidement», notent-ils ».
Le journal observe enfin que 
« les débats portent aussi sur l’utilisation de traitements médicamenteux dans la prévention de l’ESPT, notamment les bêtabloquants et les hormones, pour lesquelles des études sont en cours. En revanche, tous les experts s’accordent pour ne pas donner de benzodiazépines (anxiolytiques) ».
L’OMS a ainsi souligné en 2013 que 
« rien ne prouve qu’ils sont efficaces contre les symptômes de stress imputables à un traumatisme récent. Ils pourraient même allonger le temps nécessaire pour se remettre d’événements potentiellement traumatisants ».

Date de publication : 24 Janvier 2018

« Le sommeil, clé de l’efficacité du soldat »

Le Figaro

Damien Mascret observe dans Le Figaro que « les services de recherches médicales de l’armée ont évalué diverses méthodes pour lutter contre la fatigue ».
Le journaliste explique ainsi que 
« lorsqu’ils sont en opération, les militaires doivent faire preuve d’une vigilance et d’une efficacité accrues. Ce qui passe avant tout par un bon sommeil. Si tout le monde est familier du principe de la dette de sommeil, accumulée après plusieurs nuits trop courtes, un nouveau concept plus étonnant est apparu ces dernières années. Celui de la réserve de sommeil. Autre découverte, la possibilité d’approfondir les bénéfices d’une sieste grâce à des techniques d’hypnose et de relaxation ».
Damien Mascret relève que 
« la fatigue et la vigilance sont des domaines dans lesquels l’armée possède une expertise particulière, comme le montrent les travaux de l’Institut de recherche biomédicale des armées (Irba). En 2015, une étude dirigée par Mounir Chennaoui, chercheur et chef de l’unité fatigue et vigilance de l’Irba, montrait qu’il était possible de se constituer une réserve de sommeil quelques jours avant une nuit blanche ».
Le journaliste explique que 
« dans ce travail mené avec la collaboration de centres de recherche français (universités de Lyon et de Paris-Descartes) et canadien (université de Calgary), 14 hommes âgés de 26 à 37 ans ont participé à deux protocoles différents avant de devoir subir une nuit blanche et de réaliser divers tests. Les paramètres biologiques étaient enregistrés la nuit par polysomnographie (activité cérébrale, cardiaque et musculaire) »
Damien Mascret indique que 
« dans le protocole «sommeil habituel», ils devaient enchaîner 6 nuits au cours desquelles ils devaient rester au moins 8 heures au lit, en se couchant entre 22 h 30 et 23 heures et en se levant à 7 heures le lendemain. Pour la partie «sommeil rallongé», ils devaient cette fois enchaîner 6 nuits de 10 heures, avec un coucher vers 21 heures et un lever maintenu à 7 heures ».
Le journaliste constate qu’« 
après 6 nuits «rallongées», les individus étaient capables de mieux résister à la pression de sommeil qui croît au fil de la journée et bénéficiaient d’une meilleure attention qu’après des nuits habituelles. En outre, cette réserve de sommeil accumulée leur permettait de mieux résister à la nuit blanche et d’être plus performants aux tests subséquents ».
Damien Mascret évoque une 
« autre technique expérimentée par les militaires, celle de la «sieste optimisée». L’Irba et l’université Paris-Descartes en publient les résultats ce mois-ci dans la revue Industrial Health ».
Mounir Chennaoui explique : «
 Nous avons montré qu’une sieste associée à une suggestion hypnotique permettait une sieste plus profonde, explique, mais aussi qu’il était possible d’intégrer à cette sieste une dynamisation pour le réveil ». Le chercheur ajoute toutefois qu’« une sieste profonde ne remplace pas le sommeil ».

Date de publication : 24 Janvier 2018

« Les stéréotypes de genre jouent sur l’attitude des médecins comme des patients »

L’Obs

L’Obs remarque en effet qu’« en matière de santé, les hommes et les femmes ne sont pas logés à la même enseigne. Les chiffres parlent d’eux-mêmes : selon l’Insee, un garçon né en 2016 peut compter vivre 79 ans, quand une fille peut atteindre 85 ans. Pour autant, si les femmes vivent plus longtemps que les hommes, elles passeraient plus d’années qu’eux en mauvaise santé ».
« Une différence que les facteurs biologiques ne peuvent à eux seuls justifier, souligne finement Catherine Vidal, neurobiologiste et membre du comité d’éthique de l’Inserm. Dans un livre intitulé « Femmes et santé, encore une affaires d’hommes ? » qu’elle cosigne avec l’historienne Murielle Salle, la chercheuse explique en quoi les stéréotypes de genre influencent le monde médical et conduisent ainsi à des situations d’inégalité », 
fait savoir le magazine.
Dans un entretien, Catherine Vidal évoque 
« la précarité économique. Il faut quand même rappeler que 70% des travailleurs pauvres sont des femmes [chiffres de l’Insee, NDLR]. Elles ont des petites retraites, vivent souvent seules ou dans des familles monoparentales… Face à cette précarité, les femmes vont plus facilement renoncer aux soins ».
« Cela peut aussi s’accompagner d’une mauvaise hygiène de vie, d’une consommation d’alcool, du surpoids. Ajoutez à cela le fait que les femmes sont les premières victimes de violences et d’agressions sexuelles. Ces violences se répercutent sur leur santé morale et physique. Enfin, il y a le poids des stéréotypes de genre qui influencent encore nos pratiques médicales et la recherche », 
observe la neurobiologiste.
Elle souligne qu’
« historiquement les femmes sont plus attentives sur le plan de leur santé reproductive. Elles s’occupent aussi souvent de la santé des enfants. Elles ont donc moins de réticences à aller consulter que beaucoup d’hommes. Mais le recours va être différent selon l’âge : une personne avec des enfants en bas âge va être plus souvent en interaction avec le monde médical. Cela sera moins fréquent par la suite ».
Catherine Vidal note en outre : 
« Il y a des différences biologiques entre les hommes et les femmes, certes. Mais aussi des inégalités dans la prise en charge médicale et dans l’accès aux soins. Ces inégalités sont liées à des facteurs culturels et sociaux. Les stéréotypes liés au genre féminin ou masculin jouent sur l’attitude des médecins, comme des patients. Par exemple l’infarctus du myocarde reste sous-diagnostiqué chez les femmes car on considère que c’est une maladie d’homme stressé au travail ».
La spécialiste précise que 
« les hommes sont sous-diagnostiqués pour l’ostéoporose parce qu’elle est encore perçue comme une pathologie de femmes ménopausées. Pourtant un tiers des fractures de la hanche chez les hommes est liée à l’ostéoporose. On le voit aussi dans le cas de la dépression. Les symptômes classiques (pleurs, fatigue, tristesse, anxiété…), sont davantage exprimés par les femmes, à l’inverse des hommes qui sont censés être durs et stoïques ».
Et à la question 
« Comment promouvoir une médecine plus égalitaire ? », Catherine Vidal répond : « Il faut d’abord sensibiliser les étudiants en médecine, faire de la formation continue pour les médecins tout au long de leur carrière et alerter aussi les patients. L’idée c’est d’apprendre aux femmes à faire contrôler leur cœur et d’apprendre aux hommes à faire contrôler leur squelette ! On ne doit plus se focaliser de façon exclusive sur la notion de biologie mais repenser le genre dans la santé ».

Date de publication : 25 Janvier 2018

« Les psychiatres épuisés par leur environnement de travail »

Le Figaro

C’est ce que titre Le Figaro, qui indique que « selon une enquête, plus de la moitié des psychiatres travaillent dans des conditions émotionnelles difficiles ».
Le journal relève ainsi que 
« certains psychiatres sont eux-mêmes en détresse psychologique. La plupart d’entre eux seraient vulnérables au burn-out, selon une étude présentée […] lors du 16ème congrès de l’Encéphale à Paris, par le Dr Philippe Nuss, psychiatre à l’hôpital Saint-Antoine (Paris) ».
Le Figaro explique que 
« sur les 820 médecins qui ont répondu au questionnaire, 30% exercent en tant que psychiatres libéraux tandis que les autres travaillent à l’hôpital. «Ce qui est assez représentatif de l’état de la profession», assure le Dr David Gourion, psychiatre. En moyenne, ils déclarent travailler 44 heures par semaine, pour 53 consultations ».
Le quotidien note que 
« le Dr Nuss a posé les questions présentes dans le Copenhague Burn-out Inventory (CBI). Ce test «mesure la perception personnelle du sentiment d’épuisement, un des trois critères du burn-out». Les deux autres critères sont : un cynisme vis-à-vis du travail et la diminution de l’accomplissement personnel au travail. Avec le CBI, il est possible d’évaluer l’épuisement émotionnel dans sa dimension personnelle, professionnelle et relationnelle ».
Le Figaro indique qu’
« en fonction de leurs réponses, les participants ont été classés en trois grandes catégories : «pas à risque de burn-out», «vulnérable au burn-out» ou «en burn-out» ». Le Dr Nuss observe ainsi : « Nous avons remarqué qu’il y avait très peu d’épuisement émotionnel dans la relation avec le patient, mais plus de 50% des participants étaient en burn-out ou à vulnérables au burn-out dans leur situation personnelle ou professionnelle ».
Le journal remarque qu’«
 en recoupant les données, les chercheurs ont conclu que «la plupart des participants épuisés avaient estimé leur travail stressant. De même le nombre d’heures et le nombre de gardes avaient un impact sur les symptômes» ».
Le Figaro ajoute que 
« les chercheurs ont analysé les commentaires laissés sous les questionnaires ». Le Dr Gourion précise : « Après le mot travail et psychiatrie, les termes les plus utilisés étaient: «administration», «pression» et «stress». Quasiment tous les psychiatres écrivent qu’ils «adorent leur métier», mais c’est la surcharge de travail et le poids de l’administration qui est compliqué à vivre ».
Le quotidien évoque enfin un 
« corps médical en souffrance », relevant que « le corps médical tout entier exprime son mal-être. Une étude, publiée en juin 2017, faisait l’état de 28% de dépression chez les étudiants et jeunes médecins. Depuis quelques jours, des médecins ont lancé sur Twitter le hashtag #balancetonhosto pour dénoncer les conditions de travail dans les établissements de santé ».
Le journal rappelle que 
« depuis le 1er janvier 2018, l’Ordre national des médecins a lancé un numéro unique pour les médecins en difficulté. Le personnel de la plateforme sera lié par le secret professionnel. Le numéro est le : 0826 000 401 (gratuit) ».

Date de publication : 26 Janvier 2018

« Consommation de cocaïne : les chiffres qui tuent »

Le Parisien

C’est ce que titre Le Parisien, qui constate dans un dossier spécial que « le bilan sanitaire de la consommation de cocaïne dressé par l’Agence du médicament […] montre une augmentation alarmante des ravages de cette drogue ».
Le journal détaille les 
« résultats inquiétants » de cette enquête, expliquant que « ces 6 dernières années, le nombre d’intoxications à la cocaïne a été multiplié par 6, pour atteindre 416 en 2016. Et le nombre de cas graves (réanimation ou pronostic vital engagé) par 8 ! ».
Le quotidien ajoute que 
« quand cette drogue avait tué à 25 reprises en 2010, 44 personnes ont succombé en 2015, selon les dernières données disponibles. Un chiffre mortifère que nombre de professionnels s’attendent à voir rapidement dépassé ».
Le Parisien souligne ainsi : «
 Troubles délirants, douleurs thoraciques, troubles cardio-vasculaires… tous les signaux sont passés au rouge ». Nathalie Richard, de l’Agence nationale de sécurité des médicaments (ANSM), indique que « notre réseau nous a fait remonter une hausse des hospitalisations liées à la cocaïne. Nous avons alors lancé une enquête d’envergure nationale ».
Le Parisien remarque que 
« le nombre de consommateurs augmente, ce qui s’explique notamment par la baisse des prix dans les années 2000 et de la vente de petites quantités d’environ 20 € adaptée aux budgets serrés : selon l’Observatoire français des drogues et toxicomanies (OFDT), 2,2 millions de Français en ont déjà pris et 450.000 en consomment au moins une fois par an ».
« Mais la cocaïne, à l’effet stimulant, est surtout plus pure qu’avant, car la «qualité» du produit, très prisée, est désormais le premier des arguments marketing », 
observe le journal, qui ajoute : « Avec, à la clef, des effets sanitaires dramatiques pour les consommateurs. Plus encore que les produits de coupe, la cocaïne elle-même est plus nocive et peut entraîner dans les cas les plus graves un arrêt du cœur ».
Le Parisien publie un entretien avec le Pr Patrick Henry, cardiologue à l’hôpital Lariboisière (AP-HP), qui 
« s’apprête à lancer une vaste étude sur les effets de la cocaïne sur le cœur, financée par la Fondation Cœur & Recherche ».
Le médecin déclare que 
« depuis environ 2 ans, nous avons l’intuition que la prise de cocaïne augmente chez nos patients hospitalisés pour des problèmes cardiaques graves. Une première étude menée à Lariboisière sur 150 d’entre eux a montré que certains en avaient consommé. Qu’il s’agisse d’une population jeune, mais aussi de «soixante-huitards» ».
« Aujourd’hui, il existe encore très peu de travaux sur ce sujet, en France comme dans le monde. On a donc décidé de quantifier ce phénomène. […] Ce projet va nous permettre d’étudier 2500 patients en unité de soins intensifs, hospitalisés pour des problèmes cardiaques aigus dans dix centres de l’Hexagone au printemps et à l’automne », 
précise le cardiologue.
Le Pr Henry rappelle que la cocaïne «
 a une action directe sur les vaisseaux sanguins qui se ferment alors comme une huître. Jusqu’à un certain seuil, autour de 70% de rétractation, le patient ne sent rien. Puis, d’un coup, l’artère se spasme. Une partie du cœur n’est plus irriguée, ce qui entraîne une crise cardiaque ».
Il ajoute :
 « Le myocarde peut aussi s’accélérer, il répond comme s’il était énervé. Le rythme s’intensifie et entraîne une mort subite : le patient se sent mal, s’écroule, son cœur ne fonctionne plus. Seuls 20% s’en sortent. Plus la cocaïne est pure, plus le choc sur les artères est puissant, et plus elles se rétractent. Un rail suffit à provoquer un infarctus. Par ailleurs, la cocaïne peut abîmer le cœur à long terme ».
Le médecin constate en outre que la plupart des patients 
« ne connaissent pas les effets cardiovasculaires. Alors que les fumeurs savent que le tabac n’est pas bon pour leur santé, les consommateurs de cocaïne, eux, disent que «ce n’est pas bien». Ils parlent d’un point de vue moral et pensent plutôt que cette drogue favorise des problèmes psychiatriques ».
« Je vois 3 ou 4 fois par an des jeunes qui sont victimes d’une mort subite à cause de la cocaïne. Il y a 3 mois, un homme de 28 ans est arrivé dans mon service après en avoir consommé. Nous ne sommes pas parvenus à faire repartir son cœur et il est décédé quatre jours après. Ce phénomène est sous-estimé car certains décès liés à la cocaïne ne sont pas toujours identifiés », 
souligne le praticien.

Date de publication : 26 Janvier 2018

« Décrocher des somnifères ? Pourquoi pas une cure… »

Le Parisien

Le Parisien relève que « les anxiolytiques et hypnotiques sont très prisés des Français, qui se classent parmi les plus gros consommateurs européens derrière l’Espagne, avec 117 millions de boîtes vendues en 2015. Des chiffres que l’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) juge trop élevés, notamment en raison du risque de dépendance ».
Le journal indique ainsi que 
« l’Assurance maladie a signé un accord avec les établissements thermaux pour prendre en charge pour la première fois un programme dans le domaine de la prévention. Il s’agit du sevrage des psychotropes dont les cures seront ainsi en partie remboursées. Cette démarche devrait inciter davantage d’«addicts» à tenter de «décrocher»… ».
Le Dr Christiane Vaugeois
, « qui travaille avec les thermes d’Ussat-les-Bains, en Ariège, où sont proposées des cures pour décrocher des psychotropes », rappelle que « ces médicaments sont adictogènes. Lorsque la prescription ne dépasse pas 3 mois, il y a peu de risques ».
Le Parisien note cependant que 
« 14 à 15% des prescriptions (entre 2012 et 2014) faites par les médecins et les psychiatres dépassent cette durée. Le patient peut alors développer des signes de dépendance, comparable à celle envers la nicotine ».
Le journal explique donc que 
« le séjour thermal dure 21 jours (dont 18 de soins) et coûte environ 800 €, en plus de la nourriture et de l’hébergement qui restent aux frais du curiste ». Marie Blanque, directrice des thermes de Bagnères-de-Bigorre (Hautes-Pyrénées), précise : « Le patient est extrait de son quotidien pendant 3 semaines. Il est pris en charge par une équipe composée de médecins, infirmières, psychologues et sophrologues ».
Le Parisien note qu’
« avec eux, le curiste développe «les outils physiques et intellectuels pour gérer le manque et le besoin, explique le Pr Christian-François Roques, président du conseil scientifique de l’Association française pour la recherche thermale. Il marche et nage, il a du temps libre pour pratiquer une activité physique, ce qui lui permet de faire diminuer son anxiété» ».
Le Parisien ajoute que 
« si le remboursement partiel de ces cures va être proposé dès mars, c’est qu’elles obtiennent des résultats probants contre l’addiction, comme le démontre une étude commencée il y a 5 ans ».
Le Pr Roques indique ainsi que 
« sur 150 patients étudiés, 80% diminuent leur consommation ou arrêtent totalement de prendre des psychotropes ».

Date de publication : 29 Janvier 2018

« Les maisons de retraite, des lieux de « maltraitance » ? »

La Croix Le Figaro Le Monde

La Croix remarque en effet : « Les maisons de retraite en France sont-elles devenues des lieux de maltraitance ? Impossible de ne pas poser la question alors que se déroule le 30 janvier une vaste grève dans de nombreux établissements d’hébergement pour personnes âgées dépendantes (Ehpad) ».
Le journal explique que 
« ce débrayage de quelques heures, surtout symbolique, ne devrait pas avoir d’incidence sur les résidents. Le but est de mobiliser l’opinion pour réclamer davantage de moyens. Et aussi de témoigner de la souffrance assez largement inaudible des métiers du grand âge, aussi bien en établissement qu’au domicile ».
Le quotidien note ainsi que 
« devant micros et caméras, les soignantes en grève vont une nouvelle fois tenter d’attirer l’attention sur leurs conditions de travail. Et sur le sentiment de participer, bien malgré elles, à une sorte de «maltraitance institutionnelle». Une expression qui revient désormais en boucle, que ce soit à l’hôpital ou dans les Ehpad ».
La Croix cite notamment Marie-France, infirmière CGT en région parisienne : «
 Dans mon établissement, à l’étage des personnes en totale perte d’autonomie, les aides-soignantes sont obligées de faire les toilettes à la chaîne. Dix minutes, pas beaucoup plus, pour lever la personne, la laver, l’habiller et l’installer au fauteuil. […] Le relationnel ? C’est zéro. Alors oui, on peut parler de maltraitance ».
L’Association nationale des centres hospitaliers locaux et des hôpitaux de proximité a toutefois indiqué en décembre dernier 
: « Les médias consacrent depuis quelques mois une attention accrue aux Ehpad et à leur fonctionnement. Les reportages et les articles diffusés présentent l’exaspération des professionnels à travailler dans des conditions difficiles… On laisse entendre que ces établissements (surtout publics) deviennent des lieux de maltraitance perpétuelle. C’est une image abusive et injuste que l’on est en train d’ancrer dans l’opinion ».
Thierry Fillaut, directeur de l’hôpital du pays de Retz et qui gère cinq Ehpad, remarque pour sa part :
 « Ça veut dire quoi maltraitance institutionnelle ? Je dirige une institution qui n’organise pas la maltraitance. Oui, c’est vrai, il y a un décalage entre la réalité du terrain et ce qu’on lit dans tous les guides qu’on nous envoie sur les bonnes pratiques et la bientraitance. […] Ce que je vois au quotidien, c’est l’extraordinaire dévouement des personnels. […] On ne se rend pas bien compte du chemin parcouru. Moi, j’ai connu l’époque des hospices avec les dortoirs, les douches collectives et l’absence totale d’animation dans la journée ».
Pascal Champvert, directeur de l’Association des directeurs au service des personnes âgées (AD-PA), note quant à lui : 
« Je comprends que des soignants soient obligés d’utiliser des mots très forts pour dénoncer le fait que l’État ne leur donne pas les moyens de s’occuper correctement des personnes âgées ».
La Croix ajoute que 
« ce que dit la grève du 30 janvier, c’est aussi l’effet repoussoir que semblent désormais exercer ces métiers du grand âge, parmi les plus exposés aujourd’hui aux accidents du travail ».
Le Figaro constate aussi que 
« les Ehpad sont en grève [aujourd’hui]. Les personnels veulent dénoncer les mauvaises conditions de travail, qui se dégradent de plus en plus ».
Le journal note que 
« voilà des mois, voire des années, que les professionnels du secteur alertent sur les conditions de travail et d’accueil des personnes âgées qui se sont considérablement dégradées », et « fait le point sur les raisons de cette mobilisation inédite » : « un personnel soignant en sous-effectifs », « plus d’accidents de travail que dans le BTP », « des entrants toujours plus nombreux et plus dépendants », « une réforme du financement qui passe mal », et souligne que « d’ici à 2060 un citoyen sur 3 aura plus de 60 ans ».
Le Monde explique également que 
« le personnel des Ehpad se mobilise pour dénoncer ses conditions de travail. A l’appel d’une large intersyndicale, des débrayages dans des établissements pour personnes âgées et des rassemblements sont organisés sur tout le territoire. Ils se disent «cassés», «usés», «à bout» ».

Date de publication : 30 Janvier 2018

« Suicides, morts inexpliquées : malaise parmi les internes »

Libération

Eric Favereau note en effet dans Libération que « ces dernières semaines, comme en écho au malaise hospitalier, plusieurs jeunes internes se sont suicidés ou sont morts de façon inexpliquée ».
Le journaliste s’interroge : 
« Que se passe-t-il […] pour que ce monde plutôt préservé de l’hôpital semble aujourd’hui en proie à un mal-être parfois dramatique ? L’année dernière, on évoquait un nombre inquiétant de suicides au sein du personnel soignant. Depuis quelques mois, plusieurs suicides ou morts inexpliquées de jeunes internes sont à déplorer ».
« Comme le raconte la Revue du praticien, dans les derniers jours de décembre, Clara, jeune interne en médecine générale qui effectuait un stage à Mirande, s’est tuée en voiture, sur la RN21. «Sans que l’on puisse déterminer pourquoi la jeune femme de 26 ans a perdu, en fin d’après-midi, le contrôle de son véhicule.» Un accident resté sans explication à ce jour », 
remarque Eric Favereau.
Le journaliste continue : «
 Quelques jours plus tard, c’est à l’hôpital de Pontoise que les médecins des urgences prennent en charge un de leurs confrères qui s’est endormi sur l’autoroute, de retour d’une garde difficile. A Strasbourg, la semaine dernière, un interne de médecine générale de 25 ans s’effondre dans le service de gériatrie. La cause ? Un accident cardiaque, mais rien ne le laissait présager ».
« Enfin, ce week-end, l’Intersyndicale nationale des internes (Isni) révèle le suicide de Marine, interne en dermatologie dans un service réputé difficile à Paris », 
observe Eric Favereau.
Pierre Hamann, ancien président l’Association nationale des étudiants en médecine de France (Anemf), écrit dans un texte intitulé 
« Lettre pour Marine » : « C’est devenu une habitude pour nous, jeunes médecins, en formation, d’apprendre le suicide d’un confrère, d’une consœur, de nos collègues médicaux, paramédicaux dont l’encadrement des risques psychosociaux n’est pas à la hauteur ».
Eric Favereau note que ce week-end 
« s’est tenu le congrès des futurs généralistes de l’Intersyndicale nationale autonome représentative des internes de médecine générale (Isnar-IMG). Les risques psychosociaux ont concentré une bonne partie des débats ».
Maxence Pithon, président de l’Intersyndicale, a ainsi indiqué que 
« l’enquête santé mentale des jeunes et futurs médecins a mis en évidence des chiffres alarmants : deux tiers des répondants présentent une symptomatologie anxieuse et un quart rapporte des idées suicidaires », évoquant une « réglementation sur le temps de travail des internes qui est toujours loin d’être appliquée partout », ou « le rythme hebdomadaire, souvent supérieur à 48 heures ».
Le journaliste observe : 
« La situation est-elle à ce point tendue ? Sur ce dossier, les données manquent cruellement. La direction générale de la santé, qui suit entre autres l’épidémiologie des suicides dans le monde paysan, n’a aucune donnée sur les suicides dans le monde de la santé ».
Agnès Buzyn, ministre de la Santé, a déclaré aux jeunes généralistes : 
« Je veillerai à ce que vos inquiétudes, s’agissant du bien-être, de la santé mentale des étudiants, soient prises en compte. […] Je ferai tout pour que vos ressources matérielles soient suffisantes et surtout, pour que vos pairs, pour que votre hiérarchie vous soutiennent, en paroles et en actes ».
Eric Favereau cite en conclusion un directeur d’un groupe hospitalier parisien, qui note pour sa part :
 « Ce qui me trouble, c’est qu’hier, l’hôpital rassurait, voire protégeait les patients comme le personnel soignant ou médical. Aujourd’hui, ce n’est plus toujours le cas. L’hôpital est un peu comme la société : vulnérable ».

Date de publication : 30 Janvier 2018

 

 

Revue de presse santé psy – décembre 2017

 

« Les larmes de la schizophrénie »

La Croix

La Croix évoque un colloque sur la santé mentale qui vient de se dérouler à Paris, « pour parler notamment de schizophrénie et de cette stigmatisation ordinaire qui lui colle à la peau. Tous ces préjugés sur la dangerosité et la violence que véhiculent souvent les médias dès qu’un malade est impliqué dans un fait divers dramatique ».
« La surenchère de certains politiques persuadés qu’un terroriste en puissance se cache derrière chaque schizophrène. Sans que ni les uns ni les autres ne prennent toujours le temps de rappeler que seulement 0,2% des crimes sont commis par des personnes malades », 
observe le quotidien.
La Croix rend ainsi compte de ce colloque, 
« avec, sur scène, des psychiatres, un psychologue, des historiens, une anthropologue… Mais aussi une voix inédite et d’une force saisissante. La parole d’une malade. Ou plutôt d’une personne vivant avec une schizophrénie ».
Le quotidien cite Laurence Martin, qui 
« a parlé avec force de sa maladie, la schizophrénie, de la stigmatisation et des préjugés qu’elle combat » : « Oui, il y a de la violence chez certains schizophrènes. Mais la première violence, elle est d’abord contre nous-mêmes. 10% des schizophrènes meurent par suicide. Cela ne fait jamais les gros titres des journaux. Et vous risquez bien plus d’aimer un schizophrène qui se suicide que d’être tué par un schizophrène ».
Le journal explique que 
« Laurence Martin a 39 ans et vit à Namur en Belgique, où elle travaille dans une librairie. Depuis dix ans elle tient un blog dans lequel elle essaie de combattre les préjugés et le «discours ultra-sécuritaire» des politiques ».
La jeune femme indique : 
« Je me suis dit qu’il fallait que je fasse quelque chose pour la “cause”. Que je serais complice de cette stigmatisation si je me taisais. […] La schizophrénie est violente parce qu’elle balaie tout sur son passage. Elle écrase tout, elle réduit en miettes. Le monde, les autres, soi-même. La violence, c’est celle de l’angoisse, celle de la mort. C’est celle de l’obsession, de la durée, du temps. Les pensées qui ne lâchent pas, le délire qui tourne, qui ronge, qui frappe dans la tête. La violence de la durée et du temps. Parce qu’être en crise pendant des mois, des années, ça épuise, ça vide, ça tue. La violence, c’est celle du monde qui va trop vite, qui tourne comme une toupie, qui va trop fort, qui crie. La violence, c’est celle des larmes qu’on retient ».
La Croix poursuit : 
« Laurence Martin raconte qu’un jour elle a rencontré une élève infirmière. Durant son stage, on lui avait dit de ne pas s’occuper des patients schizophrènes, «de toute façon ils ne ressentent rien». Alors Laurence Martin évoque ces moments de crise où elle se coupait le poignet ».
Elle précise : 
« Ce n’est pas parce que je ne ressentais pas la douleur mais parce que cette douleur provoquait une diversion. Si je ne pouvais rien répondre à ce psychiatre qui pensait que mon seul problème était de ne pas savoir étudier, ce n’est pas parce que je n’avais rien à dire. C’est parce que je n’avais pas les mots à mettre sur la maladie. Et si j’avais peur de sortir, ce n’était pas par désintérêt pour le monde extérieur, mais parce que, une fois dans la rue, je me sentais envahie par les autres (…). Quand j’étais malade, c’est vrai que j’avais peur des gens mais j’attendais tout d’eux. J’espérais une parole, une main tendue ou que quelqu’un voie ma souffrance ».
Laurence Martin ajoute : 
« Je prends des neuroleptiques, je vis et je ne suis pas une plante verte. Je rigole, je me révolte, je râle, je suis contente, je suis malheureuse. Juste comme tout le monde ».

Date de publication : 5 Décembre 2017

« La méditation freine le vieillissement du cerveau »

La Croix

Denis Sergent observe dans La Croix : « La méditation permet-elle de mieux vieillir ? La question taraude les spécialistes depuis longtemps, d’autant plus que plusieurs personnalités la pratiquant plaident en ce sens ».
Le journaliste fait savoir qu’
« une première étude scientifique menée chez des personnes de plus de 65 ans donne un début de réponse positive ».
Il rappelle qu’
« avec l’âge survient une diminution progressive du volume cérébral et du métabolisme du glucose ayant pour conséquence un déclin des fonctions cognitives. Or ces changements physiologiques naturels peuvent être exacerbés par le stress et une mauvaise qualité de sommeil, deux paramètres par ailleurs considérés comme des facteurs de risques d’Alzheimer ».
Denis Sergent note donc que 
« pour étudier ce déclin, Gaël Chételat, neurobiologiste à l’Inserm à Caen, a lancé une étude pilote comparative en collaboration avec Antoine Lutz, neurobiologiste à Lyon ».
Gaël Chételat explique : 
« Nous avons sélectionné six «experts méditants» – dont le moine bouddhiste Matthieu Ricard – âgés en moyenne de 65 ans et pratiquant la méditation depuis longtemps et régulièrement (entre 15.000 et 30.000 heures chacun), selon différents courants traditionnels bouddhistes. Parallèlement, nous avons étudié 67 témoins non-méditants âgés de 65 ans ainsi qu’un groupe de 186 personnes, âgées de 20 à 87 ans, pour mesurer les effets classiques du vieillissement sur le cerveau ».
Le journaliste précise que 
« les chercheurs ont pratiqué un double examen du cerveau : l’un, anatomique, par IRM (imagerie par résonance magnétique), l’autre, fonctionnel, utilisant la tomographie par émission de positons (TEP) pour quantifier l’activité métabolique d’un organe ».
Gaël Chételat indique ainsi :
 « Nous avons mis en évidence des différences significatives au niveau du volume de la matière grise (constituée par les noyaux des neurones) et du métabolisme du glucose, le carburant énergétique du cerveau. Plus précisément, les images montrent que le cortex frontal est plus volumineux et/ou a un métabolisme plus élevé chez les personnes pratiquant la méditation que chez les témoins ».
« Ces premiers résultats suggèrent que la méditation pourrait réduire ou retarder de quelques années les effets néfastes de ces facteurs sur le cerveau et avoir un effet positif sur le vieillissement cérébral », 
remarque la neurobiologiste.
Denis Sergent indique que 
« les résultats de cette étude pilote devront toutefois être confirmés sur un échantillon plus large ».
Gaël Chételat ajoute que 
« nous allons maintenant nous attaquer à la compréhension des mécanismes mis en jeu en nous focalisant notamment sur le taux sanguin de cortisol, une hormone qui a un rôle prépondérant dans la réaction de stress, ainsi que sur l’activité des télomérases, enzymes jouant un rôle protecteur de l’extrémité des chromosomes ».
Le journaliste indique enfin que 
« l’équipe de neurobiologistes va intégrer une étude européenne de grande envergure qui vise à mieux comprendre les facteurs de vie qui déterminent le bien vieillir en testant les bienfaits d’entraînements mentaux à la méditation ou à l’apprentissage de l’anglais. À la recherche de volontaires, les chercheurs organisent une conférence le 16 janvier à Caen pour en recruter ».

Date de publication : 8 Décembre 2017

« Souffrance au travail : lancement d’un observatoire pour aider les praticiens hospitaliers »

Le Monde

Le Monde indique en effet que « face à la «dégradation des conditions de travail» à l’hôpital, l’organisation Action praticiens hôpital (APH), qui regroupe une dizaine de syndicats, a lancé […] son observatoire de la souffrance au travail. L’objectif est de mieux repérer et aider les professionnels touchés. soumis notamment à des pressions managériales de plus en plus fortes ».
Le journal explique qu’
« à travers un questionnaire détaillé accessible en ligne, l’organisation veut définir les raisons du mal-être ressenti par certains praticiens (médecins, dentistes, pharmaciens) et dresser une «cartographie régionale et nationale de situations» jugées «indésirables et évitables» ».
Jacques Trévidic, président d’APH, remarque ainsi que 
« certaines disciplines sont particulièrement touchées », évoquant les « urgentistes, les anesthésistes, les biologistes, les psychiatres ».
Nicole Smolski, présidente d’honneur, évoque en outre les 
« chirurgiens qui, aux yeux des directions, ne sont pas assez rentables. […] Dans certains établissements, on n’est plus loin de ce qui se passe à Lidl ou Amazon ».
Le Monde explique :
 « En cause, la «tarification à l’activité», un mode de financement des hôpitaux controversé, que veut revoir le gouvernement, mais aussi les «pressions managériales» de plus en plus fortes de «l’hôpital entreprise», ou encore les restructurations liées aux groupements hospitaliers de territoire ».
Le journal précise que 
« l’outil développé par APH s’appuie sur l’observatoire déjà mis en place à la fin de 2009 par le syndicat d’anesthésistes SNPHAR-E, mais il vise un public plus large, APH étant constitué de deux intersyndicales (Avenir Hospitalier et CPH) regroupant 14 syndicats et organisations ».
« Selon les données récoltées entre 2010 et 2015 (200 appels), «90% des causes de la souffrance déclarée ont pour point commun des conflits avec la hiérarchie, médicale ou administrative», la surcharge de travail étant une cause «fréquente mais pas systématique» », 
observe le quotidien.

Date de publication : 8 Décembre 2017

« L’effet placebo guérit-il vraiment ? »

Science et Vie

C’est ce que se demande Science et Vie, qui évoque « l’un des pouvoirs les plus extraordinaires de notre esprit sur notre corps : il suffit de faire croire à un malade qu’il prend un antalgique – alors qu’il s’agit d’une simple solution saline – pour que son cerveau déclenche la production de molécules aux effets antidouleur, comparables à ceux qu’aurait engendrés un véritable médicament ».
« Prodigieux : la suggestion psychologique provoque des conséquences biochimiques. Dans le cas de la douleur, la sécrétion de dopamine, un neuromédiateur mobilisé dans le circuit de la récompense », 
poursuit le magazine.
L’article souligne que 
« quand il s’agit d’apaiser la douleur, il suffit d’une attitude bienveillante et des gestes de soin pour que le patient se sente déjà mieux. Mais les médicaments, eux, doivent avoir un effet supérieur au simple effet placebo ».
Science et Vie s’interroge : 
« Quel est le secret de cet effet placebo, à l’incroyable pouvoir guérisseur ? Nul ne connaît précisément les mécanismes qui le sous-tendent, mais il semble agir initialement sur une partie du cortex préfrontal (impliqué dans l’attention). La croyance en l’efficacité du traitement pourrait détourner l’attention de la douleur pour la concentrer sur l’attente du soulagement ».
Le magazine rappelle que 
« la médecine a longtemps douté de l’existence d’un effet placebo, mis en évidence pour la première fois en 2002, grâce à l’imagerie cérébrale. Si les rouages de ce mécanisme psychobiologique restent mystérieux, il n’en demeure pas moins que c’est à des placebos que sont comparés les médicaments afin d’évaluer leur efficacité : s’ils ont un effet supérieur, c’est que leur principe est réellement actif ».
Science et Vie ajoute qu’
« au quotidien, l’effet placebo passe aussi bien par le baiser déposé par un parent sur le bobo d’un enfant, qui agit sur lui comme un médicament, que par l’attitude d’un médecin : qu’il se montre chaleureux et le patient se sent déjà mieux… En clair, il ne faut pas hésiter à jouer de cet effet car il fait partie intégrante ».

Date de publication : 13 Décembre 2017

« A Rennes, les soignants de l’hôpital psychiatrique en souffrance »

Le Monde

Cécile Bouanchaud note dans Le Monde que « depuis 6 semaines, des membres du personnel protestent contre la «dégradation des conditions d’accueil des patients» au centre hospitalier Guillaume-Régnier » à Rennes.
La journaliste observe que 
« dans cette structure hospitalière employant plus de 2000 personnes, «impossible de connaître le nombre de soignants en détresse», estime Jacques Meny, secrétaire du syndicat SUD-Santé pour l’établissement ».
Elle indique qu’
« un jour d’octobre, alors qu’un énième membre du personnel était venu faire part de ses idées noires, l’organisation syndicale a décidé d’«agir avant un drame, plutôt qu’après». Et le 6 novembre, plus d’une centaine de salariés ont commencé une grève, qui a été reconduite mardi 12 décembre, marquant la sixième semaine d’un mouvement par ailleurs renouvelé quasiment chaque année ».
Cécile Bouanchaud remarque en effet :
 « Demandez au personnel soignant ce qu’il pense des conditions de soins du CHGR, il résume ainsi la situation : aucun ne souhaiterait que lui ou l’un de ses «proches soit accueilli dans l’établissement». Tous savent ce qu’il se passe derrière ces «blocs de mal-être» qui accueillent 30.000 patients chaque année ».
La journaliste souligne que 
« les salariés dénoncent la «dégradation» de leurs conditions de travail, avec des conséquences sur «la prise en charge des patients». Selon le personnel, la liste illustrant ce «délitement» est longue, et dramatiquement ordinaire au sein des hôpitaux psychiatriques. Des mouvements de grève semblables ont d’ailleurs émergé ces derniers mois ».
Cécile Bouanchaud relève que 
« quelque 1400 signalements d’événements indésirables liés à des dysfonctionnements (violences, manque de lits, sous-effectifs) ont été adressés à la direction en 2016, selon SUD-Santé. D’après [Cécile, infirmière], ces passages à l’acte récurrents sont une façon d’exprimer un mal-être, lié aux conditions d’accueil matérielles et humaines indigentes ».
« «Nous n’avons plus le temps pour l’écoute», fait-elle savoir, évoquant les heures consacrées à «la gestion à flux tendus des lits» dans un hôpital qui en compte 802, ainsi que 20 chambres d’isolement », 
poursuit la journaliste.
Cécile Bouanchaud souligne ainsi que 
« tous les soignants interrogés ont déjà été confrontés à des situations où leurs patients n’avaient qu’«un lit pour deux». Comprendre que les malades sont régulièrement délogés au profit d’autres dont le «cas est plus grave» ».
Marine, infirmière, remarque que 
« les patients ont besoin d’un cadre extrêmement rassurant et on leur inflige l’inverse », évoquant « une absence de parcours de soins cohérent ». De son côté, Sébastien, médecin psychiatre, observe que les patients « subissent ce que personne n’accepterait de subir. […] Des patients venus en premiers soins se retrouvent avec des malades grabataires » ».
« D’autres sont «contentionnés toute la nuit», faute de personnel suffisant pour les surveiller. Sans compter le recours quasi systématique aux camisoles chimiques, des neuroleptiques puissants, qui rendent les malades amorphes », 
ajoute Cécile Bouanchaud.
La journaliste note que 
« selon Sophie, psychologue à l’hôpital, de telles situations se rencontrent seulement dans des établissements où les patients sont vulnérables : «Ils ne se plaignent pas, alors on s’en fout qu’ils souffrent.» Le personnel, lui, entretient une culpabilité tenace face à cette «déshumanisation de la psychiatrie». Si les soignants rencontrés évoquent leur «volonté de faire au mieux», c’est toujours avant d’aborder cet  idéal brisé», ce «sentiment de mal faire en permanence » et «de devoir s’excuser tout le temps» ».
« A cela s’ajoutent des difficultés endémiques dans le milieu de la santé publique, où les contrats précaires sont légion, et les salaires insuffisants : 1700 € net par mois pour Marine, infirmière depuis 13 ans, qui prend depuis peu des anxiolytiques pour dormir », 
relève Cécile Bouanchaud.
La journaliste indique en outre que «
 le directeur, Bernard Garin, qui n’a pas reçu les représentants syndicaux depuis le début du mouvement, assure que «la situation s’est améliorée» depuis un précédent mouvement de grève en 2013, qui avait permis l’ouverture de nouveaux lits. Selon lui, la solution passe surtout par «un suivi des malades en dehors de l’hôpital». M. Garin reconnaît toutefois que son établissement est bloqué dans un «carcan budgétaire» et espère que le ministère fera de la psychiatrie «une priorité en termes de moyens» ».
Cécile Bouanchaud rappelle que 
« la ministre de la Santé, Agnès Buzyn, a assuré qu’elle comptait lancer un «plan psychiatrie», et a débloqué 44 millions d’euros pour ces services, dont le budget est bloqué depuis des années. Le ministère assure que les détails de ce plan seront précisés en janvier 2018, ajoutant «être informé de la situation à l’hôpital de Rennes» ».

Date de publication : 14 Décembre 2017

« Vers la guérison de l’addiction au cannabis »

Le Point

C’est ce que titre Le Point, qui indique que « l’espoir est réel avec la mise au point, par une équipe dirigée par le Pr Piazza, d’un médicament actif contre cette dépendance fréquente ».
Anne Jeanblanc se penche ainsi sur 
« le médicament que viennent de mettre au point des chercheurs de Bordeaux Neurocampus et de la société Aelis Farma, créée pour l’occasion. Il est actuellement en test chez l’homme aux États-Unis et, si tout va bien, une mise sur le marché est envisageable d’ici à fin 2024 ».
La journaliste rappelle que 
« l’addiction est un sujet de recherche historique pour les neuroscientifiques bordelais. Dans un article publié dans la prestigieuse revue Science, il y a près de 30 ans, Michel Le Moal, Pier-Vincenzo Piazza et Hervé Simon ont démontré que, contrairement à une idée longtemps admise, toute personne qui persiste à consommer de la drogue ne devient pas accro.
Le Pr Piazza indique ainsi qu’«
 à la fin des années 90, les équipes du pôle de recherche de Bordeaux ont mis en évidence les mécanismes de vulnérabilité aux drogues ».
Anne Jeanblanc note qu’« 
il faudra ensuite plus de 10 ans pour les analyser et découvrir les clés de la toxicomanie. On sait désormais que l’usage de stupéfiants modifie la physiologie du cerveau, notamment la plasticité des synapses (zones de contact entre neurones). Dans 80% des cas, ce changement est temporaire. En revanche, la persistance de ce phénomène chez certains individus paraît responsable de la perte de contrôle de la consommation et l’addiction s’installe ».
La journaliste explique que 
« les équipes du Neurocentre Magendie, qui étudient spécifiquement les effets cérébraux du cannabis, ont découvert que son usage entraînait la production d’une molécule appelée prégnénolone, qui défend l’organisme contre les effets de cette drogue. Elle aurait pu être donnée pour soigner la dépendance si elle n’était pas si mal absorbée et rapidement dégradée par l’organisme ».
Anne Jeanblanc relève donc que 
« l’équipe a créé la société Aelis Farma, la première à avoir désormais développé un dérivé stable de la prégnénolone ».
Le Pr Piazza précise :
 « Ce composé, l’AEF0117, bloque uniquement les parties des synapses activées par le cannabis. Lors de tests, les animaux dépendants stoppent leur consommation dès la prise de la molécule. Sur un individu qui n’est pas sous cannabis, cette molécule n’a aucun effet, même à 1500 fois la dose efficace. Nous avons créé une nouvelle classe de médicament psychoactif dont le mécanisme d’action est unique dans la pharmacopée ! ».
La journaliste observe qu’
« un grand nombre de personnes pourraient en bénéficier notamment en France, où plus d’un jeune sur quatre déclare avoir consommé du cannabis au cours du dernier mois ».
Elle souligne en outre que 
« cette substance se banalise et que la teneur moyenne en THC (produit actif) dans les produits augmente, celle de la résine a triplé en 10 ans, note le Pr Piazza. Il ajoute que, entre 16 et 30 ans, les consommateurs quotidiens ont 5 fois plus de risques d’être au chômage et 10 fois moins de chances d’avoir un diplôme universitaire que les autres. Le besoin d’un traitement est donc criant ».

Date de publication : 15 Décembre 2017

« La méditation aide à mieux vieillir »

Les Echos

Yann Verdo note à son tour dans Les Echos qu’« une étude française met en lumière le fait que la méditation préserve notre cerveau des impacts du vieillissement et du déclin cognitif. Mais ce n’est pas son seul effet bénéfique sur notre corps… ».
Le journaliste rappelle que 
« les études scientifiques consacrées aux impacts de cette pratique sur la santé mentale et physique, de plus en plus nombreuses, tendent toutes à accréditer la thèse de son pouvoir bénéfique, bien au-delà même de ce qu’on aurait pu penser initialement ».
Il relève donc qu’une étude 
« conduite par la chercheuse de l’Inserm Gaël Chételat, récemment parue dans Scientific Reports et plus spécifiquement axée sur les effets de la méditation sur le vieillissement et son triste corollaire qu’est le déclin cognitif, vient de verser une nouvelle et importante pièce au dossier ».
Yann Verdo explique que 
« d’après les expériences menées depuis une quinzaine d’années sous la houlette de Christophe André à l’hôpital Sainte-Anne, où des patients dépressifs viennent effectuer des stages de méditation de 8 semaines et se soumettre avant et après à des batteries d’examens, il est acquis que la méditation a une vertu antidépressive certaine ».
« Initier à la méditation une personne psychologiquement fragile quant à la dépression limite considérablement le risque de rechute, autant que si elle était maintenue sous antidépresseurs ; il a même été établi que méditer 20 minutes par jour permettrait à des personnes ayant déjà connu deux épisodes dépressifs majeurs de diviser par deux le risque d’en refaire un troisième », 
relève le journaliste.
Il note en outre que
 « le déclin cognitif, qui peut dégénérer en démence, dont la forme principale reste la maladie d’Alzheimer, est accéléré par la dépression et les problèmes de sommeil, eux-mêmes favorisés par les émotions négatives et le stress. Méditer régulièrement aiderait-il les personnes âgées à mieux se prémunir contre ce cycle infernal ? ».
Yann Verdo indique que 
« les chercheurs de la plate-forme d’imagerie biomédicale Cyceron de Caen ont recruté six méditants experts, âgés de 65 ans en moyenne et affichant entre 15.000 et 30.000 heures de pratique au compteur (le célèbre moine bouddhiste Matthieu Ricard était l’un d’entre eux). Et ils ont comparé, par imagerie, le cerveau de ces seniors passés maîtres dans l’art de «faire le vide» en eux avec ceux de personnes du même âge n’ayant jamais médité ».
Le journaliste précise que 
« deux techniques d’imagerie ont été utilisées. L’IRM anatomique pour analyser la structure du cerveau en ses différentes aires, et la tomographie par émission de positons (TEP) pour observer son fonctionnement en temps réel, en mesurant la quantité de glucose (d’énergie) brûlée par les neurones ».
Il constate que
 « les résultats sont éloquents. Il apparaît en effet que les «experts» ont conservé de plus grands volumes de matière grise (sur le plan structurel) et présentent un métabolisme du glucose plus élevé (sur le plan fonctionnel) dans des régions cérébrales qui sont justement celles qui déclinent le plus avec l’âge, et qui sont impliquées dans l’attention, la conscience des sensations et des signaux internes du corps, mais aussi le contrôle et la régulation des émotions ».
Gaël Chételat souligne que 
« ces résultats montrent que la méditation permet chez ceux qui la pratiquent régulièrement de préserver des zones cérébrales spécifiquement visées par le déclin cognitif, ce qui suggère qu’elle réduit les risques de développer une maladie d’Alzheimer ou en recule l’âge d’apparition des premiers symptômes ».
Yann Verdo poursuit : « 
Même si les mécanismes biologiques sous-jacents restent encore en grande partie à expliquer, il ne fait guère de doute que la méditation a bel et bien un effet protecteur contre le vieillissement cognitif. Et même contre le vieillissement en général, si l’on en croit d’autres recherches menées outre-Atlantique ».

Date de publication : 18 Décembre 2017

« L’addiction aux réseaux sociaux, nouveau fléau de santé publique »

Les Echos

Les Echos note en effet que « de plus en plus de chercheurs alertent sur les effets inquiétants des réseaux sociaux sur le cerveau, et sur leurs dangers pour les adolescents. Facebook a reconnu la semaine dernière que la consommation de contenus, quand elle est passive, peut avoir un impact négatif sur le bien-être ».
Le journal évoque les travaux de l’Américaine Jean Twenge, professeur en psychologie à l’université de San Diego, qui 
« étudie les différences de santé mentale entre générations depuis 25 ans. Il y a 2 ans, elle a remarqué que les courbes de plusieurs paramètres qu’elle surveille régulièrement s’étaient effondrées depuis 2012 : la fréquence des rencontres entre jeunes, la proportion de lycéens possédant un permis de conduire, ayant déjà eu des relations sexuelles ou un simple rendez-vous. Dans le même temps, le pourcentage d’adolescents dépressifs, déclarant se sentir seuls et commettant des tentatives de suicide a atteint des sommets, explique-t-elle dans son livre « iGen », le surnom qu’elle donne à la génération née entre 1995 et 2012 ».
Les Echos indique que « celle-ci souffre de «la pire crise de santé mentale depuis des décennies», estime Jean Twenge. Et le coupable serait le smartphone. Les adolescents «scrolleraient» infiniment sur les réseaux sociaux, se renfermant sur eux-mêmes et souffrant de la comparaison avec leurs pairs qui mettent en scène leur quotidien sur Facebook ou Instagram ».
« Ils n’arriveraient même plus à se séparer de leurs portables la nuit, certains chercheurs parlant de «nomophobia» – pour «no mobile phobia». Un problème qui n’épargne pas les adultes, mais qui touche encore plus les jeunes ayant grandi avec un téléphone dans les mains », 
souligne le quotidien.
Le journal observe toutefois que «
 des peurs similaires sur l’effet des télévisions, des ordinateurs et des consoles de jeux vidéo ont été exprimées lors de leur arrivée dans les foyers. Et si la corrélation entre temps passé sur son smartphone et dépression existe, la causalité reste difficile à prouver : est-ce sa consultation qui affecte la santé mentale, ou les personnes déjà fragiles qui passent plus de temps en ligne ? ».
« Ce que les chercheurs commencent à pouvoir affirmer, c’est que les réseaux sociaux ont un effet sur le cerveau proche de certaines substances addictives, comme la cigarette. Ofir Turel, professeur en systèmes d’information à l’université de Californie, a prouvé que «l’usage excessif de Facebook est associé à des changements dans le circuit de la récompense». Car, contrairement à la télévision, les réseaux sociaux offrent des «récompenses variables» : l’utilisateur ne sait jamais combien de likes il va récolter ou sur quelles vidéos il va tomber », 
explique Les Echos.
Le quotidien ajoute que « 
d’autres chercheurs pointent l’influence négative des smartphones sur les capacités cognitives : une récente étude de l’université de Chicago montre que leur simple présence diminue la faculté à mémoriser, raisonner et résoudre de nouveaux problèmes ».
Les Echos relève en outre que « pendant longtemps, Facebook est resté silencieux sur ce sujet. Difficile pour lui d’admettre les dangers de ces fonctionnalités addictives, car elles sont au cœur de son business model : faire que les utilisateurs passent le maximum de temps sur sa plate-forme pour vendre le plus d’espaces publicitaires possible ».
« Mais le réseau social a dû faire face à une charge de plus en plus vive d’anciens responsables mettant en garde contre le «monstre» que Facebook avait créé. La critique la plus vive est venue mi-novembre de Chamath Palihapitiya, ancien vice-président de la société, lors d’un discours devant des étudiants à Stanford. «Nous avons créé des boucles déclenchant des réactions de court terme nourries à la dopamine qui sont en train de détruire le fonctionnement de la société», a-t-il déclaré, évoquant son «immense sentiment de culpabilité» et expliquant ne pas vouloir «mettre cette merde» dans les mains de ses enfants », 
remarque le journal.
Les Echos note que 
« Facebook s’est enfin décidé à réagir, en levant le voile sur les travaux d’une équipe de recherche dédiée à répondre à une question : «Est-ce que passer du temps sur les réseaux sociaux est mauvais pour nous ?» […] Leur conclusion ? L’outil est neutre – tout dépend de son utilisation. Certes, ils admettent les effets négatifs de la consommation passive de contenus. […] Mais les interactions avec des proches à travers des commentaires et des messages, ainsi que l’utilisation du réseau social pour se remémorer des souvenirs «améliorent le bien-être», affirment-ils ».

Date de publication : 20 Décembre 2017

« Quand une tumeur du cerveau entraîne hyper-religiosité et psychose »

Le Monde

Dans son blog pour Le Monde, Marc Gozlan relate « l’histoire d’une femme de 48 ans, sans antécédent psychiatrique, qui se présente de sa propre initiative dans le service de psychiatrie de l’hôpital universitaire de Berne (Suisse) car elle entend des voix lui ayant commandé de se suicider. Elle s’est infligée plusieurs coups de couteau dans la poitrine. Certaines plaies ont une profondeur de 7 cm. Cette femme déclare avoir commis son geste en signe de sacrifice religieux, des voix divines le lui ayant ordonné ».
Le journaliste explique qu’
« il y a 3 ans, cette patiente avait présenté des hallucinations auditives verbales qu’elle considérait d’origine céleste. De fait, dès l’âge de 13 ans, elle avait commencé à manifester de l’intérêt pour la spiritualité et à exprimer une grande dévotion. De grands élans spirituels se sont reproduits à trois autres reprises, quand elle avait 23, 32 et 41 ans ».
Marc Gozlan poursuit :
 « «A son admission à l’hôpital, cette quadragénaire présente un syndrome psychotique avec délire religieux grandiose», rapportent le Dr Sebastian Walther et ses collègues dans un article de la revue Frontiers in Psychiatry. […] La patiente ressent une tension extrême et un profond sentiment de sainteté. Les médecins notent un ralentissement psychomoteur et un blocage de la pensée formelle (pure, indépendante de l’action) ».
Le journaliste précise que 
« les hallucinations auditives sont fréquentes, à raison d’une par minute quand elles surviennent. Leur contenu est généralement de nature religieuse. […] La tonalité des voix est agréable. Selon les cas, il s’agit d’une injonction ou d’un dialogue avec la patiente. Un de ces phénomènes hallucinatoires a duré plusieurs heures ».
Il indique que 
« l’IRM cérébrale révèle chez cette patiente une lésion profonde dans l’hémisphère gauche, au niveau de la région postérieure du thalamus. Cette tumeur déborde à la fois dans une zone composée de substance blanche, appelée capsule interne, et dans une formation de substance grise, le putamen postérieur. Il s’agit selon toute vraisemblance d’une tumeur de croissance lente apparue au cours de l’adolescence ».
« De par sa localisation, elle désorganise l’ensemble des structures situées à proximité dont certaines entretiennent des connexions avec le cortex auditif, zone située dans le lobe temporal et qui analyse les informations sensorielles auditives. Par ailleurs, l’emplacement de la tumeur pourrait avoir un impact sur l’état émotionnel associé à une forte spiritualité », 
relève Marc Gozlan.
Le journaliste note qu’
« au total, cette patiente a donc connu, à partir de l’âge de 13 ans, quatre épisodes de forte religiosité, chacun survenant après un délai de 9 à 10 ans. Ceux-ci pourraient correspondre à des phases de croissance de la tumeur cérébrale, le dernier épisode psychotique s’accompagnant de symptômes persistants (hallucinations auditives verbales, délire spirituel) ».
Il ajoute que 
« l’image IRM est compatible avec un gliome de bas grade. Certaines malformations caverneuses peuvent cependant présenter des caractéristiques similaires (diagnostic différentiel potentiel) ».

Date de publication : 22 Décembre 2017

« La méthode suédoise pour survivre aux longues nuits d’hiver »

Le Figaro

C’est ce que titre Le Figaro, qui constate : « Voyages sous les tropiques, thérapie lumineuse, sport… Les Suédois rivalisent d’imagination pour échapper à l’obscurité nordique et à sa manifestation la plus grave, la dépression hivernale ».
Le journal observe ainsi :
 « Trois jeunes femmes en maillot de bain se balancent dans des hamacs. Face à elles, une plage qui s’ouvre sur un lagon. Elles ferment les yeux pour mieux sentir le souffle de chaud des alizés, un verre à la main. L’illusion est presque parfaite. Nous pourrions lézarder sous les tropiques, si l’on oublie que nous sommes à Stockholm, qu’il est 15 heures et qu’il fait déjà nuit. Le paysage n’est qu’une gigantesque carte postale collée sur le mur, et les alizés ont été savamment reconstitués avec un ventilateur… et trois projecteurs ».
Eilf Ohrling,
 « qui a ouvert ce centre de relaxation justement baptisé Nirvana », précise que « la température est de 30°C, et ces lampes vous apportent à la fois une lumière chaude et froide, avec des UV, comme si vous étiez à la plage. Dehors, il fait moins dix degrés, le soleil s’est couché, mais nous avons tous besoin de lumière pour vivre. Ici, les gens se sentent bien, ils oublient le stress, ils oublient l’hiver ».
Le Figaro souligne en effet qu’«
 à Stockholm, comme dans toutes les villes situées autour du 60e parallèle et au-delà, laisser passer l’hiver n’est pas une mince affaire. Dès le mois de novembre, et jusqu’à la toute fin janvier, la durée du jour est inférieure à 8 heures. Le 21 décembre, jour le plus court de l’année, elle tombe à 6 heures, avec un soleil qui se lève à peine au-dessus de la ligne d’horizon ».
Arne Lowden, professeur à l’université de Stockholm, observe en outre que 
« notre perception du jour est aussi affectée par la météo hivernale. Les nuages bas ou le brouillard dégradent la qualité de la lumière. La durée moyenne d’ensoleillement à Stockholm en hiver, c’est 30 heures par mois ».
Le quotidien relève que 
« selon une étude menée par ce spécialiste du stress, du sommeil et des rythmes circadiens, plus de 40% de cette population citadine ressent «une perturbation de l’humeur et une fatigue accrue» pendant l’hiver ».
Le Figaro constate que 
« les stratégies pour échapper à cette contrainte astronomique et géographique se multiplient. Des milliers de Suédois, dès les vacances de Noël, mettent le cap sur les tropiques. Cette année, les réservations de décembre étaient en augmentation de 12% par rapport à 2016 ».
« Ceux qui ont des moyens plus limités peuvent toujours aller au sud… de Stockholm. À 30 minutes de train, dans la ville de Södertälje, une arène couverte et chauffée abrite huit terrains de beachvolley, sur une immense étendue de sable fin », 
relève le journal.
Maria Maxine, conservatrice au musée Nordiska de Stockholm qui 
« a participé à l’organisation d’une grande exposition, baptisée «Nordic Lights», sur ce thème qui passionne ses concitoyens », remarque ainsi que « les Suédois ont passé des siècles à s’adapter à ces journées très courtes en hiver et très longues en été, cela a même forgé une grande partie de notre identité nationale. Jusqu’en 1850, la plupart des Suédois n’avaient que la lumière de leur cheminée pour s’éclairer, et encore on ne l’utilisait qu’une heure par jour pour économiser le bois ».
« Ce n’est pas un hasard si nous sommes le pays des trolls, des gobelins ou d’une multitude d’êtres maléfiques qui attirent les hommes dans la forêt. Les gens entendaient des bruits dans leur maison, dans l’obscurité, et racontaient des histoires. Toutes ces créatures ont disparu avec la généralisation de l’électricité, dans les années 1920 », 
relève la conservatrice.
Le Figaro note ainsi que 
« les Suédois, aujourd’hui, excellent dans l’art du luminaire. L’hiver, maisons et jardins sont savamment éclairés, alors que les bougies apportent une lumière tamisée dans les intérieurs ».
Le quotidien observe néanmoins que 
« passer 3 mois de l’année dans une obscurité relative reste une épreuve que certains n’arrivent pas à surmonter. Contrairement à l’idée reçue, le taux de suicide en Suède, qui s’élève à 12 pour 100.000 habitants, est à peine plus élevé que la moyenne européenne, et même inférieur au taux français (13 pour 100.000) ».
« Reste l’écueil de la dépression. […] Cette dépression hivernale, ou «seasonal affective disorder» (SAD), a été décrite au début des années 1980, aux États-Unis. Typique des hautes latitudes, elle n’existe pas sous l’équateur, mais touche en Suède 4% de la population, surtout les jeunes femmes », 
indique le journal.
Le Dr Ana-Lena Nordstrom, de l’hôpital universitaire d’Huddinge, remarque que 
« cela semble lié à la lumière et à son impact sur les rythmes biologiques. En plus des antidépresseurs classiques et de la psychothérapie, nous proposons aussi une thérapie par la lumière… Mais nous avons encore des doutes sur son efficacité. Les “light rooms”, en Suède, sont seulement utilisées pour la recherche ».
Le Figaro rappelle que 
« ces rythmes biologiques, ou circadiens, ont eu droit à un coup de projecteur cette année, grâce au prix Nobel reçu à Stockholm par trois chercheurs américains qui ont mis en évidence des mécanismes moléculaires et génétiques qui les régulent. Du côté de la recherche appliquée, en revanche, les travaux ne font que commencer ».
Le Pr Lowden précise qu’«
 en plus des traitements médicamenteux et de la prise de vitamine D, nous essayons de donner des conseils basiques. Le matin, il ne faut pas hésiter à allumer toutes les lumières de son domicile, pour bien signifier au cerveau que le temps du sommeil est révolu. La journée, s’il y a un rayon de soleil, sortez. Le soir, éloignez-vous des écrans ».
Le quotidien ajoute que 
« pour ceux qui se sentent glisser vers le gouffre de la dépression, il dispose même d’une arme secrète. Sur son bureau trône une paire de lunettes équipée de miroirs réfléchissants à la place des verres, sous lesquels sont fixées quatre lampes LED à forte intensité. À allumer chaque matin, allongé, pendant 20 minutes. Et si ça ne suffit pas ? ». Le Pr Lowden répond : « Dans ce cas, quittez le pays pendant quelques semaines. Partez ! ».

Date de publication : 22 Décembre 2017

 

 

Revue de presse santé psy – octobre 2017

« Modifier le cerveau pour restaurer la vue »

Les Echos

Yann Verdo observe dans Les Echos que l’Institut de la vision, « l’un des plus importants centres de recherche sur les maladies de la vision en Europe, basé à Paris et dirigé par le Pr José-Alain Sahel, […] se retrouve à la tête d’un consortium international visant à mettre en œuvre le projet CorticalSight, qui bénéficie d’une enveloppe de 25 millions de dollars sur 4 ans ».
« Son but ? Permettre à des aveugles dont le lien entre l’œil et le cerveau ne fonctionne plus de recouvrer la vue, en agissant directement sur les neurones du cortex visuel afin de court-circuiter le nerf optique défectueux », 
explique le journaliste.
Il relève que ce
 « projet, s’il débouchait, comme c’est son ambition, sur de premiers essais cliniques sur l’homme d’ici à 4 ans, pourrait à terme permettre de guérir les victimes d’un glaucome, deuxième cause de cécité dans le monde après la cataracte. Ainsi que les personnes ayant perdu la vue à la suite d’un diabète, première cause de cécité des moins de 50 ans ».
Yann Verdo indique qu’
« à la base du projet CorticalSight se trouve une technique d’exploration et de manipulation du cerveau en train de bouleverser le champ des neurosciences depuis qu’elle a émergé il y a une dizaine d’années : l’optogénétique ».
« Associant l’optique à la génétique, cette méthode consiste à modifier génétiquement certains neurones ciblés du cerveau afin de les rendre sensibles à la lumière ; cela fait, il devient possible de les activer (ou les inhiber) à l’aide d’un flash lumineux produit par une fibre optique ou par une grille de LED implantées dans le tissu cérébral, un peu comme si on les avait dotés d’un interrupteur marche/arrêt », 
explique le journaliste.
Il note que 
« l’application de cette technique révolutionnaire aux maladies de la vision n’est pas nouvelle. GenSight Biologics, un spin-off de l’Institut de la vision au cœur du projet CorticalSight, y travaille même depuis plusieurs années. Mais il s’est d’abord attaqué à une autre cause de cécité […] : la rétinite pigmentaire, une maladie génétique rare se traduisant par un rétrécissement progressif du champ visuel ».
« La différence – et elle est de taille – est que, dans cette maladie comme dans la DMLA, plus répandue, ce n’est pas le lien œil-cerveau qui est endommagé mais la rétine elle-même, ou plus précisément la fine couche de neurones qui se trouve sous les photorécepteurs de la rétine et qui sont couplés à ceux-ci », 
précise Yann Verdo.
Il relève que 
« GenSight est en passe de réussir à corriger cette maladie grâce à l’optogénétique », Serge Picaud, directeur de recherche à l’Inserm et membre du comité stratégique de l’Institut de la vision, indiquant : « Si le prochain essai clinique de GenSight montre que la technique fonctionne avec les neurones de l’œil, on aura toutes les raisons de penser qu’elle fonctionnera également avec ceux du cortex visuel ».

Date de publication : 2 Octobre 2017

 

« De la France à la Belgique, sur la route de l’euthanasie »

Le Parisien Libération

Le Parisien observe que « son cas, très médiatisé, a relancé le débat sur la fin de vie et mis en lumière un phénomène. Anne Bert, 59 ans, est morte hier matin en Belgique, où elle avait demandé une euthanasie. L’écrivaine, qui raconte dans un livre à paraître demain son combat contre la maladie incurable qui la rongeait, s’est résolue à cet ultime voyage, faute de solutions dans l’Hexagone ».
Le journal publie ainsi une enquête intitulée 
« De la France à la Belgique, sur la route de l’euthanasie », relevant : « Comme l’écrivaine Anne Bert, […] de plus en plus de Français franchissent la frontière pour que des médecins abrègent leurs souffrances. Des réseaux, discrets, les y aident ».
Le quotidien relève que 
« si aucun chiffre précis n’existe, les médecins belges n’étant pas tenus de transmettre la nationalité de leurs patients, notre enquête révèle l’existence de réseaux discrets qui épaulent bénévolement les malades dans toutes leurs démarches : de l’hébergement aux obsèques, en passant par la constitution de dossier ».
Le Parisien cite ainsi Claudette Pierret,
 « militante très engagée » de Meurthe-et-Moselle : « Je n’ai pas l’impression de faire le mal, bien au contraire ». Le journal continue : « «Aider des gens qui souffrent», c’est aussi le sentiment d’Yves de Locht, un des médecins bruxellois vers lesquels elle aiguille des malades ».
« Mais de l’autre côté de la frontière, il y a aussi des praticiens qui commencent à grogner et rechignent à s’occuper des demandes étrangères », 
note le journal. Il explique que « si des patients français se sont résolus à en passer par là, c’est que, dans l’Hexagone, la loi Leonetti-Claeys de février 2016 n’autorise qu’une «sédation profonde jusqu’au décès» et uniquement pour «les malades en phase terminale» ».
Le Dr Jean-Marie Faroudja, président de la section 
« éthique et déontologie » de l’Ordre des médecins, déclare : « Il peut y avoir des dérives dangereuses. Un médecin ne doit pas pouvoir donner délibérément la mort. C’est pour cela que nous sommes tout à fait contre toute forme d’euthanasie ».
Le Parisien indique que 
« pour l’heure, le gouvernement n’envisage pas de modifier la législation, considérée comme équilibrée ». « Il faudrait pourtant le faire. C’est un problème urgent », déclare pour sa part Jean-Luc Romero, président de l’ADMD (Association pour le droit de mourir dans la dignité).
Dans un article intitulé 
« Anne Bert, la fin d’un été », Libération indique également que « l’écrivaine, que la maladie de Charcot condamnait à une paralysie progressive, est morte lundi en Belgique après une euthanasie, comme elle l’avait souhaité ».
Le journal évoque son dernier livre, 
« Le Tout Dernier Eté », qui « aborde son mal et son choix » : « Des mots et des moments. Comme un journal que l’on tient pour la dernière fois, sans bruit, ni écho. Dans ce livre, Anne Bert se parle tout bas. On le sait, elle l’avait dit avec force au printemps dernier : atteinte de la maladie de Charcot, quand les symptômes seront trop lourds, elle voudra que cela s’arrête. C’est tout, rien d’autre que ce désir bien à elle ».
Libération remarque que 
« des médecins lui ont dit : «Je vous comprends, vous avez raison, mais je ne peux rien faire pour vous.» Ils ont tort : la dernière loi Claeys-Leonetti laisse un espace pour ces situations. Encore faut-il qu’ils prennent leurs responsabilités. Là, les médecins ne l’ont pas prise, et Anne Bert s’est décidée à partir en Belgique ».

Date de publication : 3 Octobre 2017

 

« Michel Jouvet, découvreur du « sommeil paradoxal », est mort »

La Croix

Denis Sergent annonce en effet dans La Croix : « Hasard du calendrier : alors qu’on attribuait lundi le prix Nobel de médecine à trois Américains pour leurs travaux sur l’horloge biologique et l’alternance éveil/sommeil, Michel Jouvet, médecin neurobiologiste, découvreur du sommeil paradoxal, décédait à Villeurbanne à l’âge de 91 ans. Or, ces travaux n’auraient peut-être jamais existé sans les découvertes de Michel Jouvet ».
Le journaliste rappelle que 
« le sommeil paradoxal, c’est une sorte de troisième état fonctionnel du cerveau. C’est en 1959, au retour d’une année dans le laboratoire de neurobiologie d’Horace Magoun en Californie, que Michel Jouvet met en évidence cette forme de sommeil chez le chat, animal modèle pour les recherches sur le sommeil et les rêves ».
« Pendant la plus grande partie du sommeil, hommes et animaux ont un sommeil dit lent, caractérisé par des ondes électroencéphalographiques (EEG) lentes. Mais intercalées entre ces longues périodes se glissent des séquences d’ondes rapides, et surtout de mouvements oculaires rapides (REM pour rapid eye movements,en anglais). Cela ressemble à une phase d’éveil, et pourtant l’animal est bel et bien endormi », 
poursuit Denis Sergent.
Michel Jouvet déclarait ainsi dans Le Point en 1984 : 
« C’est pourquoi j’ai parlé de sommeil paradoxal. Et on s’est très vite aperçu que cela correspondait au moment des rêves ».
Le journaliste relève que 
« cette découverte, qui allait faire le tour du monde, ouvrait une porte sur un domaine entièrement nouveau puisque auparavant, seuls deux états étaient censés exister, le sommeil et l’éveil ».
Denis Sergent indique par ailleurs que 
« Michel Jouvet a travaillé sur la caractérisation cérébrale de la mort. Ce qui lui vaudra de figurer parmi les scientifiques à l’origine du concept de «mort cérébrale», dont il a décrit les signes électroencéphalographiques dès 1959. Il s’intéresse également à l’éveil et à la façon de maintenir des hommes éveillés au moyen de molécules pharmacologiques ».
Le journaliste note que 
« le modafinil, qui interagit avec certains neurotransmetteurs dans notre cerveau, «reste aujourd’hui la plus efficace molécule pour traiter l’hypersomnie et la narcolepsie, deux pathologies du sommeil très invalidantes», rappelle l’Inserm ».

Date de publication : 4 Octobre 2017

 

« Le passage à la cigarette électronique pourrait éviter des millions de morts »

Le Parisien Le Figaro

Le Parisien note en effet que « le passage généralisé des fumeurs du tabac à la cigarette électronique pourrait permettre de réduire d’un quart les morts liées au tabagisme aux Etats-Unis d’ici 2100, soit 6,6 millions de décès évités », selon une étude parue dans Tobacco Control.
Le journal remarque toutefois que 
« le débat sur les éventuels effets nocifs pour la santé de la cigarette électronique n’est toujours pas tranché, même si nombre de spécialistes soulignent que sa dangerosité est moindre que celle du tabac ».
Le quotidien explique que 
« les auteurs de l’étude […] se sont livrés à des projections selon deux scénarios. Dans le scénario le plus optimiste, ils sont partis de l’hypothèse que les risques liés aux cigarettes électroniques représentaient 5% de ceux du tabac, et que seule une minorité de gens continuerait à fumer de manière «traditionnelle» d’ici 2026 ».
« Dans cette hypothèse, les auteurs de l’étude estiment que 6,6 millions de morts pourraient être évitées d’ici 2100 aux Etats-Unis. Cela représente un quart des morts prévisibles (26,1 millions) si la situation reste telle qu’elle est aujourd’hui, où, chez les Américains, 19,3% des hommes et 14,1% des femmes fument », 
relève le quotidien.
Le Parisien ajoute que «
 dans le scénario pessimiste, les auteurs sont partis de l’hypothèse que les risques liés aux cigarettes électroniques représentaient 40% de ceux du tabac. Dans ce cas, c’est 1,6 million de vies qui seraient épargnées d’ici 2100 ».
Le journal rappelle toutefois que 
« l’usage de la cigarette électronique divise scientifiques et spécialistes de la lutte contre le tabagisme. Ses détracteurs craignent que son image plus sûre attire une nouvelle génération de fumeurs et qu’elle soit une porte d’entrée au tabac. Ses défenseurs estiment au contraire que, quels que soient les risques qu’elle présente via l’inhalation de vapeurs de liquides contenant de la nicotine, elle reste infiniment moins nocive que le tabac ».
Le Figaro relève également que selon cette étude américaine, 
« des millions de morts [seraient] évités avec la cigarette électronique ».
Le journal observe que 
« si l’innocuité de la cigarette électronique n’a pas encore été démontrée, les scientifiques pour l’heure s’accordent sur l’idée qu’elle est dans tous les cas de figure moins nocive que le tabac ».

Date de publication : 4 Octobre 2017

 

« L’âge des deux parents influe sur le patrimoine génétique des enfants »

Science et Vie

Science et Vie indique en effet qu’« une étude islandaise montre que l’âge des deux parents, surtout celui du père mais aussi celui de la mère, contribue à augmenter les mutations génétiques – heureusement bénignes – que l’on trouve chez leurs enfants ».
Le magazine précise que cette étude publiée dans 
Nature a été « menée par la société islandaise De Novo Genetics sur les génomes de 1548 insulaires, leurs parents et au moins un de leurs enfants ». Il explique ainsi : « En matière de patrimoine génétique, les dés sont pipés. Et certaines mutations génétiques, appelées néomutations – ou mutations de novo – apparaissent chez un individu sans même qu’aucun des parents ne les possède. Toutefois, on peut retrouver le parent qui en est à l’origine. C’est ce travail qu’ont effectué les scientifiques islandais ».
Science et Vie note que 
« sur les 108.778 néomutations qu’ils ont recensées parmi le groupe étudié, le parent d’origine a pu être déterminé pour un peu moins de la moitié. Résultat : la proportion de mutations imputables aux spermatozoïdes – qui augmente de 1,51 par année en plus du père – est prépondérante. Mais celles issues des ovules est loin d’être négligeable : 0,37 mutation supplémentaire par année en plus de la mère ».
Le magazine ajoute que 
« plus étonnant : ces changements, liés à l’âge, ne sont pas répartis uniformément dans l’ensemble du génome féminin. Dans une petite portion du génome (environ 10%), les néomutations provenant de la mère sont égales en nombre à celles du père. Sur le chromosome 8, elles sont carrément 50 fois plus nombreuses ! ».
Science et Vie conclut que 
« si cette étude ouvre une nouvelle voie de compréhension sur l’évolution humaine et sur certaines maladies rares, que les parents âgés se rassurent : les effets de ces mutations restent souvent imperceptibles à l’échelle de l’individu ».

Date de publication : 5 Octobre 2017

 

« La parole se libère autour des « violences » obstétricales »

La Croix

C’est ce que titre La Croix, qui note que « sorti [hier] en librairie, Le Livre noir de la gynécologie dénonce les maltraitances subies par des femmes lors de consultations ou actes médicaux. Face aux nombreux témoignages sur les réseaux sociaux, les médecins se sentent injustement accusés et affirment ne pas être des «bourreaux» ».
Le journal précise que 
« pour ces femmes, la première maltraitance vient souvent d’une parole autoritaire, infantilisante, paternaliste ou agressive ».
Pierre Bienvault observe ainsi : 
« C’est comme si, d’un seul coup, s’était libérée une parole trop longtemps retenue. Une colère enfouie et soudain remontée à la surface. «Quand j’y pense et que j’en parle, j’ai encore envie de pleurer 13 ans après», écrit sur Internet une femme en racontant son accouchement et les gestes brusques et douloureux d’un gynécologue sans «bienveillance» ».
Le journaliste relève que 
« ces mots sont lâchés dans l’anonymat des réseaux sociaux. Parfois après des années de silence et peut-être aussi de culpabilité et de honte. «Je suis allée pour la première fois chez le gynécologue avec ma mère à l’âge de 14 ans. Je souffrais de violentes migraines et mes règles étaient douloureuses», raconte une autre femme, qui n’a rien oublié de l’examen traumatisant et très invasif qui a suivi, alors que le médecin lui avait demandé de se dévêtir totalement, sans un mot d’explication. «J’ai 37 ans aujourd’hui et je ne vais jamais chez le gynécologue», ajoute-elle ».
Pierre Bienvault revient sur ce Livre noir de la gynécologie :
 « Un ouvrage signé Mélanie Déchalotte, journaliste indépendante et documentariste à France Culture. Au terme d’un travail de terrain et grâce au recueil de nombreux témoignages, l’auteur décortique le phénomène des «maltraitances gynécologiques et obstétricales» ».
« Un phénomène sur lequel, reconnaît-elle, «il n’existe aucune enquête scientifique fiable», mais qui donne lieu depuis des années à plusieurs prises de parole sur les réseaux sociaux. Ou dans les médias », 
continue le journaliste.
Pierre Bienvault évoque ainsi ces 
« violences obstétricales », « un terme très mal vécu par les médecins. «Stop au gynéco-bashing. Nous ne sommes pas des bourreaux», affirmait en septembre un texte signé par de nombreux jeunes gynécologues-obstétriciens. «Nous avons choisi ce métier pour aider les femmes, pas pour les maltraiter», explique une des signataires, le Dr Yaël Levy-Zauberman ».
Le journaliste indique que 
« cette jeune femme médecin, qui refuse le «paternalisme» des anciennes générations, affirme ne pas vivre dans une bulle ». La praticienne déclare : « Nous ne sommes pas insensibles aux témoignages de ces femmes. Mais sous ce terme de «violences», on met beaucoup de choses très différentes : des mauvaises pratiques médicales, des gestes chirurgicaux peut-être mal vécus ou mal expliqués mais nécessaires. À lire les témoignages, on recense aussi pas mal de comportements déplacés ou maladroits, mais pour lesquels il me semble excessif de parler de violences ».
Pierre Bienvault remarque que 
« ce terme ne choque pas Anne Evrard, du Collectif interassociatif autour de la naissance (Ciane) », qui indique : « Cela fait 10 ans que nous accompagnons des femmes dans des recours contre des maternités ou des soignants au sens large. Et ce qu’elles racontent relève d’un vrai traumatisme ».
Le journaliste relève que 
« pour ces femmes, la première maltraitance vient souvent d’une parole autoritaire, infantilisante, paternaliste ou agressive qui survient dans un moment de vulnérabilité psychologique ».
Anne Evrard déclare que 
« cette maltraitance existe dans toutes les spécialités médicales. Mais en gynécologie, c’est très particulier car c’est une médecine qui touche à l’intime et à la sexualité ».
Pierre Bienvault ajoute que 
« ce qui frappe Anne Evrard, c’est souvent l’incrédulité des soignants quand ils se retrouvent ainsi mis en cause ». La responsable observe : « On a parfois des recours dans des services ultra-performants sur le plan technique avec des soignants qui ne voient pas en quoi cela peut poser un problème de dire à une femme qui refuse la péridurale : “Tout à l’heure, tu feras ta chochotte et tu nous supplieras pour qu’on t’en fasse une”» ».
De son côté, Bertrand de Rochambeau, président du syndicat national des gynécologues-obstétriciens (Syngof), déclare : 
« Aujourd’hui, la société a changé et nos patientes ont des attentes que nous devons écouter. Mais nous ne pouvons laisser diffuser l’idée que tous les gynécologues se comportent aussi mal ».
« Le problème est que la souffrance de ces femmes est exploitée par un courant féministe un peu extrémiste, qui voudrait faire croire que ces femmes sont victimes d’un machisme médical. C’est oublier qu’aujourd’hui, le monde de la gynécologie-obstétrique est féminin à près de 70%. Et que dans la salle de naissance, il y a des sages-femmes, profession à 98% féminine », 
ajoute le praticien.

Date de publication : 6 Octobre 2017

 

« Violences sur mineurs : des conséquences sur le développement de leur cerveau »

Le Figaro

Le Figaro fait savoir qu’« une étude met en évidence des altérations cérébrales chez des victimes mineures d’abus physiques ou sexuelles. Elles seraient responsables de dommages psychopathologiques ».
Le journal relève que selon ce travail,
 « 5 à 15% des enfants occidentaux subissent des violences physiques ou sexuelles. Ces sévices peuvent favoriser le développement de dommages psychiatriques tels que des comportements agressifs, une forte impulsivité et anxiété, pouvant aller jusqu’à la dépression ou au suicide ».
Le quotidien explique ainsi que 
« pour la première fois des chercheurs du McGill Group for Suicide Study (Canada) ont révélé des altérations de cellules cérébrales qui seraient à l’origine de ces comportements chez les victimes. Leurs travaux sont publiés dans The American Journal of Psychiatry ».
Le Figaro indique que les chercheurs 
« ont disséqué et analysé 27 cerveaux de personnes ayant été en dépression ou qui se sont suicidées et qui avaient subi des violences avant leurs 15 ans. Ils les ont comparés à 26 cerveaux dits «sains» et à 25 autres ayant appartenu à une personne dépressive ou décédée suite à un suicide mais qui n’avaient jamais subi d’abus ».
Ils
 « ont constaté une altération des cellules nerveuses chargées de former les connexions entre neurones. La zone du cerveau concernée est chargée entre autres de réguler les fonctions cognitives et émotionnelles. Chez les mineurs victimes de violences elles auraient été endommagées lors de leur croissance. Ce phénomène cause des dommages structurels et fonctionnels du cerveau, entraînant des psychopathologies à long terme », relève le journal.
Le Figaro rappelle que
 « de précédentes études par IRM avaient pu démontrer des dommages significatifs au niveau de fibres de la matière blanche (moelle épinière et partie interne du cerveau). Cependant, ayant été effectuées sur des personnes vivantes, il était impossible de faire des analyses approfondies afin de connaître l’origine de ces altérations ».
Le journal conclut qu’« 
avec cette étude, les chercheurs ont pu découvrir les cellules et gènes qui sont source de pathologies psychiatriques durables chez les enfants maltraités ».

Date de publication : 6 Octobre 2017

 

Neurologie : « Les pouvoirs publics se préoccupent plus des personnes âgées que des jeunes »

Le Point

Le Point observe que « pour la troisième année consécutive, la santé se met en scène samedi au théâtre de l’Odéon (Paris) pour S3Odéon (pour Sciences, santé et société). Chercheurs, médecins, sociologues, économistes et patients disposeront de 7 minutes pour aborder des sujets qui ont suscité le débat, l’espoir, l’emballement médiatique ou la critique ».
Le magazine indique que 
« parmi eux [figure] le Pr Thomas Bourgeron, directeur de l’unité Génétique humaine et fonctions cognitives à l’Institut Pasteur, dont les travaux sur l’autisme sont reconnus dans le monde entier ».
Dans un entretien, il souligne que 
« l’autisme touche entre 300.000 et 500.000 personnes, mais ce chiffre ne tient pas compte de tous ceux qui souffrent de troubles plus ou moins reliés à cette maladie comme l’hyperactivité, la déficience intellectuelle et les TOC… ».
« Au total, cela représente 10% des enfants ! Il faut vraiment faire quelque chose pour eux et replacer l’autisme dans un continuum. Or les pouvoirs publics se préoccupent bien plus des personnes âgées et de neurodégénérescence que du sort de ces jeunes et des troubles du neuro-développement », 
observe le Pr Bourgeron
Le chercheur évoque les gènes impliqués dans l’autisme : 
« Les avancées sont énormes puisque plus de 200 gènes ont déjà été identifiés. Il n’y a vraiment plus qu’en France où l’on nie encore leur rôle. Qui plus est, certains de ces gènes ont une causalité très forte. Presque tous les porteurs souffrent d’autisme…, mais seuls quelques-uns présentent une déficience intellectuelle. […] Il faut comprendre pourquoi, avec les mêmes gènes, les enfants ne développent pas les mêmes troubles ».
Il souligne qu’« 
on commence à comprendre ce que font ces gènes. Ils participent à la connectivité dans le cerveau. […] Nous sommes en train de tester des molécules pour améliorer les fonctions cognitives, les aspects d’excès de sensorialité, comme chez les enfants hypersensibles aux sons (hyperacousiques). Des essais cliniques se mettent en place ».
Le chercheur voit cependant l’avenir
 « avec pessimisme face au manque de moyens dont nous disposons. Le 3e Plan autisme était doté de 500.000 € sur 4 ans. C’est presque offensant. Pour le 4e, on ne sait pas encore. Sans l’aide de fondations privées et de certaines familles de patients, je ne pourrai pas continuer les recherches ».
Il ajoute toutefois : 
« Mais aussi avec optimisme, car nous allons accueillir à l’Institut Pasteur la plus grande data base en Europe de patients autistes avec des données génétiques, d’imagerie… La mise en commun des données va permettre d’avancer plus vite ».

Date de publication : 6 Octobre 2017

 

« Les étranges vertus de la nuit blanche contre la dépression »

Le Figaro

Pauline Fréour note en effet dans Le Figaro que « l’efficacité de la privation de sommeil est prouvée en cas de dépression sévère, et la compréhension de ce phénomène pourrait ouvrir la piste à de nouveaux traitements ».
La journaliste relève que 
« ce traitement naturel résiste encore à la compréhension du monde médical, qui cherche comment l’optimiser », et indique que « pour faire le point sur les découvertes des dernières années, l’équipe du Pr Philip Gehrman (université de Pennsylvanie) a passé au crible 66 études sur la privation de sommeil en traitement de la dépression, y compris chez les personnes bipolaires ».
Pauline Fréour observe que 
« la méta-analyse publiée dans le Journal of Clinical Psychiatry confirme l’efficacité importante de la privation de sommeil pour réduire les symptômes de la dépression, chez environ un malade sur deux (44 à 50%). Autre avantage de la méthode : l’effet est immédiat ».
Le Pr Emmanuelle Corruble, chef du service de psychiatrie à l’hôpital Bicêtre (AP-HP), remarque ainsi : 
« Nous y avons parfois recours pour des patients très suicidaires, dont on craint qu’ils ne passent à l’acte dans les heures qui viennent et pour lesquels on a besoin d’une action très rapide ». Le Dr Pierre Geoffroy, psychiatre et médecin du sommeil (Hôpital Fernand Widal, Paris), souligne quant à lui que « l’effet est spectaculaire. Après une nuit de privation de sommeil, on peut améliorer une dépression sévère chez un patient mutique, qui ne se levait plus, contre 4 à 6 semaines avec un traitement antidépresseur classique ».
Pauline Fréour explique que 
« la privation de sommeil peut être totale (le patient ne dort pas du tout) ou partielle (il est réveillé au bout de quelques heures pour éviter l’entrée en sommeil paradoxal) avec une efficacité équivalente, selon la méta-analyse du Pr Gehrman. Simple en apparence, c’est en pratique difficile à mettre en place ». Le Dr Rémi Bation, psychiatre à l’Hôpital Lyon Sud, précise en effet qu’« il faut hospitaliser le patient 36 heures, le surveiller de près et disposer d’infirmières formées car leur rôle est déterminant pour maintenir le patient éveillé ».
Pauline Fréour relève que 
« la privation de sommeil est donc réservée à des cas très spécifiques. À l’hôpital psychiatrique du Vinatier à Lyon où le Dr Bation a exercé, ce traitement est proposé à des patients en échec thérapeutique ». Le psychiatre observe que « pour eux, l’étape suivante est l’électroconvulsivothérapie, anciennement appelée électrochocs. Mais l’attente pour être pris en charge étant un peu longue, on utilise la privation de sommeil pour les soulager temporairement, en alternant nuits de sommeil et nuits écourtées pendant deux semaines ».
La journaliste souligne en outre que 
« le revers de l’efficacité spectaculaire de la privation de sommeil est son caractère transitoire, car les bénéfices s’estompent dès que le patient recommence à dormir ».
Le Dr Geoffroy remarque qu’
« on ne sait pas exactement comment ça marche. L’une des hypothèses est que la nuit blanche réinitialiserait l’horloge biologique interne du patient, perturbée chez les patients déprimés ».
Le Pr Corruble note quant à elle : 
« Chez les personnes en dépression, certains phénomènes biologiques se manifestent prématurément, comme le pic de cortisol qui stimule l’organisme le matin et l’élévation matinale de la température. Ces patients se réveillent d’ailleurs très tôt avec des symptômes de dépression maximum, comme une forte anxiété ».
Pauline Fréour ajoute que « 
ces pistes de recherche conduisent à tenter de prolonger les bénéfices de la privation de sommeil avec de la luminothérapie. […] Certaines équipes ont aussi recours à la stimulation cérébrale magnétique ou à l’électroconvulsivothérapie et, bien sûr, aux médicaments antidépresseurs. Mais les résultats sont encore insatisfaisants et le Graal reste à découvrir ».

Date de publication : 9 Octobre 2017

 

« Psychiatrie : le nombre d’internements sans consentement en augmentation »

Le Figaro

Le Figaro constate que « selon une étude publiée en février 2017 dans la revue Questions d’économie de la Santé, plus de 92.000 personnes ont été hospitalisées au moins une fois sans leur accord en psychiatrie en 2015 en France. Soit environ 5% des 1,7 million de personnes suivies en psychiatrie la même année ».
« Une tendance à la hausse, puisque le nombre de personnes soignées contre leur gré a augmenté de 15% entre 2012 et 2015 », 
observe le quotidien, qui précise que « ces personnes étaient en majorité des hommes (60%), avec une moyenne d’âge de 43 ans. Près de la moitié souffrait de troubles schizophréniques ou psychotiques ».
Le Figaro rappelle qu’
« en France, le consentement du patient est indispensable à toute prise en charge thérapeutique. Mais cette disposition, inscrite au Code de la Santé Publique, connaît toutefois une exception : pour les personnes atteintes de troubles psychiatriques sévères affectant la conscience, le recours aux soins sans consentement est autorisé. L’hospitalisation forcée peut se faire sur la décision d’un représentant de l’État, s’il y a atteinte à la sûreté des personnes ou à l’ordre public, ou sur demande d’un tiers ».
Le quotidien ajoute qu’
« une loi de juillet 2011 a introduit un nouveau mode de placement appelé «admission en soins psychiatriques en cas de péril imminent», supposé favoriser l’accès aux soins des personnes isolées ou désocialisées. Le recours à cette mesure ne peut avoir lieu qu’en cas d’absence d’un proche et il doit être motivé par un certificat médical établi par un médecin extérieur à la structure d’accueil ».
Le journal constate que selon cette étude, 
« cette nouvelle mesure explique en partie l’augmentation importante du nombre d’internements forcés. Depuis sa mise en place en 2011, ce nombre a plus que doublé (8.500 personnes en 2012 contre 19.500 en 2015). Des chiffres qui témoignent d’une banalisation de cette procédure, même si sa fréquence varie grandement d’un hôpital à l’autre ».
Les auteurs s’interrogent :
 « Dans quelle mesure les soins pour péril imminent facilitent-ils l’accès aux soins dans des situations complexes et des contextes d’urgence ou portent-ils atteinte à la liberté des personnes par la simplification des procédures d’admission ? ».
Le Figaro relève que 
« le nombre d’internements réalisés à la demande d’un représentant de l’État a également augmenté, mais dans une moindre mesure (8% de plus entre 2012 et 2015). Quant au placement à la demande d’un tiers, il est resté constant sur cette période (près de 60.000 personnes concernées) ».
Le journal précise en outre que « la loi de juillet 2011 prévoit un contrôle obligatoire du juge des libertés et de la détention dans les 12 jours suivants l’hospitalisation complète. Selon le ministère de la Justice, 2.300 demandes d’annulation d’une mesure d’hospitalisation complète ou partielle ont été faites par le patient ou par ses proches au juge des libertés et de la détention en 2016. Pour 305 d’entre elles, la médicalisation contrainte a été annulée, ce qui représente 13% de ces demandes ».

Le Figaro évoque des 
« témoignages édifiants de personnes en bonne santé mentale qui ont été internées de force », et conclut que « pour éviter que de telles dérives aient lieu, les auteurs de l’étude demandent une évaluation des dispositions mises en place par la loi du 5 juillet 2011 et rappellent que «ces mesures au caractère exceptionnel doivent être proportionnelles au bénéfice attendu pour la personne» ».

Date de publication : 11 Octobre 2017

 

« On peut aider les chercheurs à comprendre l’autisme »

Le Parisien

Le Parisien observe que « le Pasteurdon – sorte de Téléthon de l’Institut Pasteur – se tient jusqu’à dimanche afin de faire avancer la recherche. Vos dons serviront à faire avancer la cause de cette maladie encore peu étudiée mais aussi à travailler sur les insectes, comme les moustiques, vecteurs de maladies, les microbes ou encore les neurones ».
Le journal se penche sur l’étude
 « Comprendre l’autisme », « nécessitant au moins 300.000 €, [qui] fait partie des projets sur lesquels chacun est invité à donner à partir d’aujourd’hui ».
Thomas Bourgeron, responsable de l’unité génétique de l’Institut Pasteur, indique ainsi que 
« la mutation de certains gènes joue sur la connectivité des neurones et peut entraîner des troubles autistiques plus ou moins sévères ».
Le Parisien note que le chercheur 
« pointe, alors que de récentes recherches mettaient en avant la piste des écrans pour expliquer certaines formes d’autisme, que, «pour l’instant, les études montrent que la composante génétique est très, très forte, même s’il ne faut exclure aucune hypothèse» ».
Le journal explique que 
« plusieurs «pistes thérapeutiques» sont dans le viseur des chercheurs pour le développement de traitements ».
Thomas Bourgeron précise :
 « Il y a différentes formes d’autisme. Certaines sont une maladie car elles sont associées à de l’épilepsie ou à des déficiences graves. Le développement de médicaments est très important. Pour d’autres formes, il faudra aussi que la société fasse preuve de tolérance et apprenne à vivre avec sa diversité neurologique ».

Date de publication : 12 Octobre 2017

 

« Peut-on voir la douleur dans le cerveau ? »

Le Figaro

Le Figaro observe que « la Journée mondiale de la douleur veut attirer l’attention du public sur les douleurs chroniques. Elles ne sont pas toujours faciles à évaluer ».
Damien Mascret remarque ainsi :
 « Lorsque quelqu’un se plaint d’avoir mal est-il possible d’utiliser l’imagerie cérébrale (IRM fonctionnelle, Pet-scan, EEG etc.) pour dépister les simulateurs ? C’est la question que se posent parfois la justice, lorsqu’elle est saisie, ou les assureurs, lorsqu’ils doivent payer ».
Le journaliste indique qu’«
 un groupe d’experts, incluant non seulement des praticiens mais aussi des juristes et des spécialistes de l’éthique médicale, a été mis en place par l’Association internationale pour l’étude de la douleur (IASP) pour y répondre, mais en ajoutant celle-ci : Si c’est possible, est-ce souhaitable ? ».
Damien Mascret note que ces experts
 « viennent de publier leurs conclusions après 2 ans de travail, dans Nature Reviews Neurology, et mettent en garde contre cette tentation techno-intrusive ». Ils écrivent ainsi : « Sur la base de ce que l’on sait aujourd’hui, l’imagerie cérébrale n’est pas suffisamment fiable pour être utilisée comme détecteur permettant d’appuyer ou de contredire ce que dit un individu ».
Le journaliste retient donc que 
« ces outils de visualisation de la douleur doivent rester des outils de recherche. Et le jour où les progrès le permettront ? Les experts craignent le pire : «La disponibilité d’un test le rendrait de facto incontournable dans la pratique, si non dans la loi» ».
Damien Mascret observe que 
« le développement d’un test est pourtant inéluctable. Car si chacun d’entre nous a une idée assez précise de ce qu’est la douleur, les choses se compliquent dès qu’il s’agit d’estimer celle qui est ressentie par quelqu’un d’autre. Ce qui peut être très ennuyeux en médecine ».
Le journaliste remarque qu’«
 en pratique, il suffit de poser la question. C’est d’ailleurs ce que font couramment les soignants, y compris en interrogeant les enfants grâce à des petits dessins de visages plus ou moins souriants ou grognons (échelle visuelle analogique). Mais l’idéal serait de disposer d’une mesure objective (indépendante du sujet), par exemple un capteur indiquant le niveau de douleur ressenti ».
Les experts estiment ainsi qu’
« un tel test serait particulièrement utile pour des personnes incapables de verbaliser (par exemple des enfants ou adultes qui sont handicapés, très jeunes ou déments), dans le cas où il y a un décalage entre le comportement d’une personne et ce qu’elle dit, et aussi pour personnaliser la prise en charge ».

Date de publication : 17 Octobre 2017

 

« Alzheimer dépisté dans sa phase invisible »

Le Figaro

Le Figaro évoque « une avancée considérable, un «saut technologique» dans la recherche sur la maladie d’Alzheimer que vient d’effectuer une équipe française (Inserm, CNRS, CEA, universités Paris-Sud et Paris-Descartes) ».
Le journal indique en effet que les chercheurs 
« ont «inventé» (au sens propre puisque des brevets ont été déposés) un nouveau modèle animal de la pathologie qui reproduit, pour la première fois de manière très fidèle, ce qui se passe chez l’homme, et ce dès les tout premiers stades invisibles de la maladie ».
Le quotidien souligne que 
« c’est tout le champ d’une compréhension accrue des mécanismes de son développement, d’essais de molécules correctrices et de dépistage précoce qui s’ouvre », selon cette étude parue dans Cerebral Cortex.
Le Figaro rappelle que la dégénérescence des neurones 
« est provoquée par deux facteurs : l’accumulation d’une protéine dite amyloïde bêta entre les neurones, qui perturbe les communications entre les cellules nerveuses ; et une deuxième protéine, Tau, qui adopte une forme modifiée (hyperphosphorylation), entraînant une fragilisation des neurones ».
Jérôme Braudeau, auteur principal de l’étude et directeur de la start-up AgenT, indique que 
« ce sont ces deux caractéristiques fondamentales de la maladie que notre modèle animal reproduit ».
Le chercheur explique :
 « Les animaux sont des rats, tous des clones, qui ne sont pas transgéniques. Quand ils ont 2 mois, on leur injecte le gène humain de surproduction de la protéine amyloïde bêta directement dans une petite zone du cerveau, l’hippocampe. Un mois plus tard, cette protéine commence à apparaître dans l’hippocampe ».
« Neuf mois plus tard, c’est la forme modifiée de la protéine Tau de l’animal qui commence à être produite, à peu près au moment où les premiers troubles de la mémoire se manifestent. À 30 mois (2,5 ans), les premiers dégâts irréversibles s’installent », 
indique Jérôme Braudeau.
Le Figaro note ainsi que 
« pas moins de 130 animaux (rats Wistar) ont été suivis et finalement sacrifiés à différents âges afin de pouvoir étudier leur cerveau », relevant que « jusqu’ici, on ne disposait que de modèles porteurs de l’une ou l’autre des protéines, et tout se jouait en quelques mois ».
Ronald Melki, directeur de recherche CNRS à l’Institut des neurosciences de Paris-Saclay, souligne que ce modèle animal 
« donne du temps au temps. Il reproduit la lenteur d’évolution de la maladie. On a vraiment besoin de ce type de modèle pour cibler des molécules thérapeutiques dans la phase silencieuse de la maladie. Car tout ce que l’on a testé l’a été sur des modèles animaux très imparfaits ou sur des personnes avec une dégénérescence déjà irréversible. Il faudra sans doute tout retester. Et j’aimerais savoir pourquoi seule la moitié des animaux présentent le phénomène avec la protéine Tau… ».
Le Figaro observe enfin :
 « Prochaine étape pour les créateurs d’AgenT, développer leur start-up […] en proposant une multitude de services employant leur modèle animal à destination des laboratoires de recherche, tant publics que privés, mais aussi poursuivre leurs propres recherches pour étudier dans le détail les premiers stades de la maladie ».
Jérôme Braudeau déclare ainsi :
 « Notre objectif est, d’ici à quelques années, de mettre au point un test sanguin diagnostique mais aussi prédictif. […] Nous pensons pouvoir caractériser la présence de marqueurs de la maladie même en l’absence de signes cliniques, dès 45-50 ans ».
« Reste que, comme pour d’autres maladies neurodégénératives incurables, faire l’annonce à quelqu’un qu’il est à fort risque ou que la maladie est déjà présente silencieusement, mérite réflexion, à commencer par «est-ce utile ?» », 
conclut le journal.

Date de publication : 19 Octobre 2017

 

« Une étude controversée sur l’origine de la dyslexie »

La Croix

Audrey Dufour indique dans La Croix qu’« une étude de deux physiciens de l’université de Rennes, publiée mercredi, assure que l’origine de la dyslexie se situe dans un défaut de l’œil. Une conclusion hâtive, aux dires de plusieurs professionnels ».
La journaliste relaie ainsi cette 
« information [qui] a fait les gros titres partout : l’origine de la dyslexie a été trouvée ! Selon des chercheurs de l’université de Rennes, la faute reviendrait à la fovéa, une minuscule zone du fond de l’œil où sont situés les cônes. Ces derniers sont des photorécepteurs de la lumière qui permettent de distinguer les couleurs. Chez les personnes sans trouble de la vision, il existe des cônes verts, rouges et bleus. Et au centre de la fovéa se trouve chez toutes les personnes une zone sans cônes bleus ».
Audrey Dufour explique que 
« pour Guy Ropars et Albert Le Floch, la forme de cette zone serait responsable de la dyslexie. Selon eux, chez les personnes dyslexiques, cette zone serait parfaitement ronde dans les deux yeux. Tandis que chez les non-dyslexiques, dans l’un des deux yeux, elle aurait une forme irrégulière ».
« Dans ce dernier cas, l’œil choisirait donc l’image la «mieux définie» et oublierait celle issue de la zone irrégulière. Au contraire, chez les dyslexiques, les deux images seraient considérées comme ayant la même «valeur» et la personne verrait l’image principale et l’image miroir avec la même intensité, ce qui entraînerait une confusion des lettres », 
relève la journaliste.
Elle constate cependant que 
« dans les faits, affirmer que la zone sans cônes bleus de la fovéa forme un cercle parfait est compliqué, que ce soit chez des individus dyslexiques ou non. De plus, la dyslexie est un trouble qui va plus loin que la simple confusion visuelle entre deux lettres comme un «b» et un «d», exemple rapporté dans l’étude ».
Florence Delteil, responsable du centre référent des troubles de l’apprentissage à l’hôpital du Kremlin-Bicêtre, souligne que 
« la dyslexie, ce n’est pas juste mal distinguer les lettres », tandis que Marianne Chatriot, pédiatre spécialisée dans les troubles d’apprentissage, remarque : « Jusqu’à 6 ans, tous les enfants confondent le “b ” et le “d ”, ce n’est pas un signe de dyslexie ! ».
Audrey Dufour ajoute que la pédiatre 
« rappelle aussi que la plupart des dyslexies sont phonétiques : les enfants vont confondre des sons proches et avoir du mal à associer son et syllabe ».
La journaliste note en outre que 
« le groupe de contrôle, c’est-à-dire les individus non dyslexiques dans l’étude, ne comprenait que 30 personnes ». Sylvie Chokron, directrice de recherches au CNRS et responsable de l’Unité fonctionnelle vision et cognition, observe ainsi que « pour affirmer que l’asymétrie est nécessaire à une bonne lecture, il faudrait être certain qu’il n’existe pas de bon lecteur avec absence d’asymétrie ».

Date de publication : 20 Octobre 2017

 

« Dépression de la ménopause : une prévention possible ? »

Le Figaro

Le Figaro observe : « Anxiété, fatigue, sautes d’humeur, les [femmes] cinquantenaires traversent un véritable orage émotionnel autour de la cinquantaine. Chez certaines, ce blues de la ménopause se transforme en véritable maladie ».
Le Pr Patrice Lopes, président du groupe d’étude sur la ménopause et le vieillissement hormonal, précise ainsi qu’
« entre 10 à 15% des femmes en préménopause souffriraient de dépression ».
Le quotidien explique que 
« les fluctuations hormonales importantes qui précèdent de quelques années l’arrêt des règles seraient en grande partie responsables de cet état. C’est pourquoi la dépression frapperait en priorité les femmes plus sensibles aux variations hormonales ».
« C’est-à-dire celles qui ont fait une dépression post-partum ou qui souffraient de syndrome dépressif prémenstruel », 
précise le Dr Gabriel André, gynécologue à Strasbourg. Le Pr Lopes souligne ainsi que « chez ces femmes à risque, le taux de dépression se situerait entre 30 et 50% ».
Le Figaro évoque le 
« principal responsable : le taux d’œstrogènes. L’effondrement de ces hormones qui interviennent dans la régulation de la température du corps est à l’origine du signe le plus connu de la ménopause : les bouffées de chaleur. Ces symptômes vasomoteurs favoriseraient la dépression ».
Le Pr Anne Gompel, gynécologue à l’hôpital Cochin (Paris), souligne que 
« les bouffées de chaleur et sueurs nocturnes concernent 75% des femmes. Mais pour 11% d’entre elles, ces épisodes sont particulièrement sévères et précoces. La principale conséquence est qu’elles dorment mal, sont épuisées, ce qui fait le lit de la dépression ».
Le Figaro observe que selon la praticienne, 
« l’impact de ces bouffées de chaleur est largement minimisé par la majorité des médecins. […] Par ailleurs, la baisse des oestrogènes va également diminuer la production de sérotonine, un neurotransmetteur impliqué dans l’humeur et les émotions ».
« Difficile, néanmoins, d’incriminer uniquement la fuite des hormones dans la survenue d’une maladie par essence multifactorielle. À cette période de la vie, les événements négatifs viennent souvent s’additionner aux bouleversements physiologiques », 
poursuit le quotidien.
Le journal fait savoir que 
« le congrès de la société américaine d’étude de la ménopause qui se déroulait mi-octobre à Cleveland s’est intéressé au traitement de ces dépressions du milieu de vie chez la femme. L’une des études présentées valide l’utilisation d’un traitement hormonal pour prévenir les dépressions survenant lors de la périménopause ».
Le Figaro explique que 
« les chercheurs ont démontré que l’administration d’œstrogènes par voie transdermique en début de transition ménopausique permettait de prévenir l’apparition de dépressions par rapport à l’administration d’un placebo ».
« Ce résultat n’étonne pas les spécialistes. L’administration d’hormones va en effet résoudre les troubles du climatère : bouffées de chaleur, fatigue, prise de poids, sécheresse vaginale. Avec, comme conséquence immédiate, une amélioration de la qualité de vie et de l’image de soi qui aura une influence positive sur l’humeur », 
continue le journal.
Il s’interroge : 
« Cette étude permettra-t-elle pour autant de redorer le blason des traitements hormonaux de la ménopause ? Rien n’est moins sûr. Elle pourrait, en revanche, apporter des arguments pour convaincre les femmes les plus handicapées par les troubles climatériques et qui ont déjà fait une dépression ».
« Même si […] instaurer un traitement hormonal en préménopause n’est pas facile en raison des fluctuations : les femmes peuvent être en hyper ou hypo-oestrogène. Par ailleurs, une fois la dépression déclarée, seuls les antidépresseurs seront efficaces », aj
oute le quotidien.
Le Dr Marie Tournier, psychiatre à l’hôpital Charles Perrens à Bordeaux, note néanmoins que 
« le traitement aux œstrogènes pourrait minimiser la dépression ou augmenter la réponse aux antidépresseurs ».

Date de publication : 23 Octobre 2017

 

« La médecine chinoise sort de l’ombre »

Le Parisien

Le Parisien relaie « une première en France ». Le journal indique qu’« hier, les assises nationales des médecines conventionnelles et chinoises se sont achevées à la faculté de médecine de Lyon. Objectif : réfléchir à une proposition de loi permettant de légaliser en 2018 un certain nombre de pratiques ».
Le quotidien note en effet que 
« pour l’instant, c’est le grand vide, un peu comme pour les ostéopathes naguère. Pourtant acupuncture, Qi Gong, massage Tuina ou pharmacopées venus de l’empire du Milieu comptent de plus en plus d’adeptes en France… ».
Le Parisien rappelle 
« les motifs de consultation les plus courants » : « Fatigue, douleurs chroniques, insomnie, tabagisme… La médecine chinoise considère la personne comme un tout, où psychisme, physiologie, diététique, flux d’énergie interagissent ».
Le journal relève que 
« même si elle compte encore des détracteurs, des praticiens s’en servent désormais pour améliorer la qualité de vie de leurs patients. Comme à la Pitié-Salpêtrière, à Paris, notamment en gynécologie obstétrique, mais aussi au CHRU de Lille où de l’acupuncture est proposée aux femmes enceintes ».

Date de publication : 23 Octobre 2017

 

« Agnès Buzyn réticente à faire évoluer la loi sur la fin de vie »

La Croix

La Croix remarque en effet : « C’est sa première prise de parole publique sur le sujet depuis qu’elle a pris ses fonctions de ministre de la santé. Agnès Buzyn s’est montrée réticente dimanche […] à l’adoption d’une nouvelle loi sur la fin de vie ».
La ministre de la Santé a déclaré : 
« Je préférerais que l’on travaille sur la base de la loi Claeys-Leonetti avant de relégiférer sur un sujet éminemment compliqué ».
Le quotidien ajoute que la ministre 
« s’est montrée également circonspecte quant à la législation belge qui ouvre l’euthanasie à des patients atteints par des «souffrances physiques ou psychiques constantes, insupportables et inapaisables» ».
Agnès Buzyn a remarqué :
 « À partir de quand décide-t-on effectivement qu’une personne est suffisamment malade à un moment X pour dire que l’on abrège sa vie ? C’est quoi une souffrance très profonde ? Est-ce que des gens qui font une dépression grave et dix tentatives de suicide, il faut abréger cette souffrance atroce d’une dépression grave ? Moi je me pose la question du curseur ».
La Croix note qu’
« il faudra aussi évaluer l’application de la loi Claeys-Leonetti sur le terrain, «notamment sur le sujet très particulier des maladies neurodégénératives», a ajouté Agnès Buzyn ».
Jean-François Delfraissy. président du CCNE (Comité consultatif national d’éthique), observe pour sa part qu’
« en théorie ce sujet ne figure pas [dans la révision de la loi sur la bioéthique prévue pour 2019], mais il est évident que si l’on interroge les Français, ils sont majoritairement favorables à ce que la loi évolue ».
La Croix rappelle que 
« c’est à son organisme que le gouvernement a confié l’organisation, au premier semestre 2018, des états généraux de la bioéthique. C’est également le CCNE qui proposera au gouvernement les thèmes à inclure dans la révision des lois ».

Date de publication : 24 Octobre 2017

 

« En fac de médecine, de l’«intégration» à l’«humiliation» »

Libération Le Monde

C’est ce que titre Libération, qui fait savoir qu’« une enquête a été ouverte sur des soupçons de bizutage au sein de l’université de Caen et le week-end d’intégration a été annulé. Les étudiants décrivent des défis dégradants et sexistes ».
Le journal observe ainsi :
 « Il y a des «règles», «des points», et un «gagnant», comme dans un jeu des plus classiques. Mais il y a aussi des témoignages faisant état de «scènes d’humiliation» ou «d’agressions sexuelles» ».
Le quotidien note que 
« deux syndicats étudiants, Sud Education Calvados et SL Caen, affirment, témoins à l’appui, qu’«un bizutage est organisé annuellement par la corporation des étudiants de médecine de Caen, particulièrement auprès des étudiants et étudiantes de deuxième année» ».
Libération rappelle que 
« le bizutage consiste, selon la loi, «à amener une personne, contre son gré ou non, à subir ou à commettre des actes humiliants ou dégradants ou à consommer de l’alcool de façon excessive, au cours d’une manifestation ou d’une réunion liée au milieu scolaire et/ou socio-éducatif». Il est puni de six mois de prison et 7500 € d’amende ».
Libération cite un 
« «exemple parmi d’autres», selon les syndicats de Caen, la liste des «commandements 2016-2017», dressé par la «Corpo», une association étudiante qui gère les soirées de l’université, à destination des élèves de deuxième année (L2). «Le principe […] : réaliser les actions pour avoir les points y correspondant», explique le document qui précise que ça se «joue» par équipe. Parmi les 69 «actions» qui permettent de faire grimper le score de son groupe, tout n’est pas répréhensible ni même gênant. On peut «payer un sandwich à un clochard» (5 points), «faire un don de sang pour le défi sang limite» (5 points) ».
« Mais dans la catégorie des actions qui rapportent gros (entre 40 et 50 points), on trouve : «Donner une fessée à trois inconnu(e)s dans la rue en criant « t’aimes bien ça coquiiiiiiine »», «photocopier ses seins à la Corpo», «faire un Jacquie et Michel» ou encore «se faire bifler par Rosy avec son gode». Ledit Rosy, selon le Monde, est un salarié de la Corpo d’une cinquantaine d’années, se présentant comme «un artiste explorant les rituels étudiants» », 
note le quotidien.
Il ajoute que Le Monde 
« décrit aussi des soirées d’intégration durant lesquelles «les plus chauds doivent ramper dans la merde, les tripes ou les viscères de poisson et manger de la pâtée pour chien» ou encore «s’échanger un poisson rouge vivant en s’embrassant, le dernier de la chaîne devant l’avaler». En réaction, la direction de l’université a annulé le week-end d’intégration qui devait se tenir les 28 et 29 octobre ».
Libération remarque que 
« ces week-ends, plus ou moins extrêmes, ont lieu dans la plupart des facs de médecine », et cite une ancienne étudiante de Lille : « Quand on passe en deuxième année, on ne connaît pas beaucoup de monde car il y a très peu de gens de la première année qui réussissent. On se met dans des groupes d’intégration où chacun a son parrain ou sa marraine. C’est un moyen de se faire des amis ».
Le quotidien poursuit :
 « Pendant une semaine, il y a donc les fameux défis et beaucoup de soirées qui débouchent sur le week-end d’intégration. «On commence à boire dès le début de la journée mais ce n’est pas forcé.» Rien d’ailleurs, selon elle, n’est imposé. Ni les flambys gobés sur les seins des étudiantes – elles peuvent demander que l’on réalise l’opération sur leur ventre – ni les séances de verres avalés cul sec sur un tourniquet ».
« Il y a bien des rumeurs – un étudiant aurait sodomisé un poulet l’année avant la sienne -, des actes de violence – un autre s’est vu «enfoncer une fourchette dans les fesses» l’année après la sienne -, mais généralement «c’est bon enfant» », 
continue Libération.
Le journal observe néanmoins que
 « chaque année offre son lot de faits divers sordides et certains récits décrivent ce qui s’apparente plutôt à un système. Se répètent, comme une tradition, les insultes et les défis humiliants et écœurants, le tout sur fond de sexisme. Il y a par exemple l’élection de «miss chaudasse» ».
Une étudiante déclare : 
« Il y a des femmes qui se font harceler, voire agresser sexuellement. …] Ce n’est pas secret pour les autres étudiants qui parfois assistent à la scène sans broncher. Mais il règne dans ce milieu un tel déni de considération des femmes et un tel système de protection des personnalités « populaires » de la promo ou des supérieurs, que c’est souvent la victime elle-même qui est blâmée dans ces cas-là ».
Emmanuelle Godeau, anthropologue et médecin, remarqueque 
« dès que l’internat a été créé, au début du XIXe siècle, des activités sont nées pour faire office de défouloir et se sont ritualisées. Ce sont des études pendant lesquelles on travaille sur des gens morts, nus. On est confrontés à des tabous qui s’expriment ensuite dans le groupe par des pratiques coutumières. Les étudiants aujourd’hui vont chercher dans ces rites qui participent à la construction symbolique du personnage du médecin ».
De son côté, Le Monde explique :
 « Le week-end d’intégration à la fac de médecine de Caen [a été] annulé en raison d’une enquête pour bizutage. […] La décision d’annulation a été prise après que la procureure de la République de Caen, Carole Etienne, a ouvert une enquête sur des soupçons de bizutage, lors du week-end de 2016 ».
« «Si les faits sont avérés, ils sont susceptibles d’être qualifiés pénalement», déclare-t-elle, précisant que les auditions ont commencé », 
indique le journal, qui note que « d’anciens étudiants témoignent d’un rituel d’initiation franchissant régulièrement la barrière de la légalité ».

Date de publication : 25 Octobre 2017

 

« Du sport, pour prévenir et soigner les idées noires »

Le Figaro

C’est ce que titre Le Figaro, qui rend compte des résultats de la « vaste étude HUNT (Health Study of Trondelag Country), menée dans la région du Nord-Trondelag en Norvège, et dont certains résultats sont publiés dans l’American Journal of Psychiatry ».
Le journal explique que «
 les chercheurs ont suivi près de 34.000 personnes ne présentant aucun problème de santé, aussi bien physique que mental. Durant la première phase, les experts ont recueilli les données concernant leur style de vie et leur pratique sportive ».
« Onze années plus tard, ces mêmes personnes se sont soumises à des tests psychologiques visant à déterminer s’ils présentaient ou non des signes de dépression ou d’anxiété. Les données ont été recoupées et analysées par les chercheurs »,
 indique le quotidien.
Le Figaro observe que selon ce travail, 
« 12% des futurs cas de dépression auraient pu être évités si les personnes avaient pratiqué au moins une heure de sport par semaine. Un minimum d’exercice physique régulier, peu importe l’intensité, suffirait donc à prévenir les dépressions, mais sans montrer d’effet sur le niveau d’anxiété. Ces résultats sont observés aussi bien pour les hommes que pour les femmes, peu importe l’âge ».
Le journal note ainsi que 
« le sport influe sur certaines parties de notre cerveau, celles-là mêmes qui sont stimulées par les médecins pour traiter certaines dépressions. La bonne santé physique, les bénéfices sociaux et l’estime de soi induits par la pratique du sport sont d’autres raisons avancées par les chercheurs pour expliquer ces résultats ».
Le Dr Gilles Bajeux, psychiatre à Paris, indique pour sa part que 
« les activités les plus compatibles avec cette maladie restent la marche, la natation et le vélo car très complètes et non brutales. Ces pratiques jouent un rôle au niveau chimique en activant les neuromédiateurs. Mais aussi au niveau psychologique en redonnant confiance au patient ».
Le Figaro souligne enfin que
 « l’activité physique se réduit de manière très importante dans les pays développés et cette sédentarité est jugée responsable de nombreux problèmes sanitaires. Les auteurs recommandent donc d’avoir au moins une heure d’activité sportive par semaine, ce qui entraînerait une diminution de 12% des cas de dépression ».

Date de publication : 27 Octobre 2017

 

« Il y a un « problème » de harcèlement sexuel à l’hôpital »

Le Monde

Le Monde note en effet que « le harcèlement sexuel est «un problème à l’hôpital», a reconnu [hier] le directeur général de l’Assistance publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP), Martin Hirsch. Une déclaration qui suit celle de la ministre de la Santé et ancienne médecin, Agnès Buzyn, qui a raconté dimanche avoir été victime de «comportements très déplacés» dans son travail ».
« Elle mentionnait notamment des chefs de service lui disant : «“Viens t’asseoir sur mes genoux”, des choses invraisemblables… qui faisaient rire tout le monde», a-t-elle dit », 
relève le journal.
Martin Hirsch a ainsi déclaré que «
 c’est un milieu (…) vulnérable entre le stress, les enjeux de pouvoir et les traditions qui font que (…) les acteurs ont toujours eu du mal à faire la frontière entre la plaisanterie lourdingue et ce qui est le harcèlement. J’espère que ce qui se passe aujourd’hui aidera à remettre une frontière bien claire et à éviter des comportements qui sont des comportements qui dépassent les limites et qui existent ».
Le Monde relève que 
« le directeur général de l’AP-HP a fait savoir avoir «encore la semaine dernière» dû suspendre un professionnel «a priori» accusé de harcèlement contre une jeune étudiante en médecine, précisant que «le conseil de discipline et le jugement viendront plus tard» ».
Martin Hirsch a ajouté :
 « Il y avait une époque où on disait que pour des raisons d’hygiène les infirmières devaient être nues sous les blouses mais que ça ne s’appliquait pas aux médecins qui pouvaient tout à fait être habillés, ce qui montre le type de rapport de domination qui pouvait exister ».
Le quotidien constate que 
« dans la foulée de l’affaire Weinstein, du nom du producteur américain visé par une série d’accusations d’agressions sexuelles, aucun milieu social ou professionnel n’échappe depuis plus d’une semaine à la multiplication des dénonciations de harcèlement et d’agression sexuelle subis par des femmes ».

Date de publication : 27 Octobre 2017

 

« Un traitement contre la calvitie sous haute surveillance »

Le Point

C’est ce que titre Le Point, qui indique que « la prise de finastéride contre la calvitie et l’hypertrophie de la prostate pourrait provoquer dépression, troubles de la sexualité et même suicide ».
Anne Jeanblanc relaie ainsi une « 
alerte de l’ANSM […] arrivée en fin de semaine dernière : «Finastéride : surveiller le risque de dépression et d’idées suicidaires». […] Les hommes – ce médicament leur est strictement réservé – en utilisent un peu moins de 30.000 unités par mois (une boîte équivaut à un mois de traitement) et cette consommation est stable depuis plusieurs années ».
La journaliste précise : 
« L’agence du médicament rappelle que, depuis la commercialisation de cette molécule en 1999, «des effets indésirables psychiatriques ont été signalés, suggérant un lien possible entre la prise de finastéride et une dépression ou des idées suicidaires» ».
« Le risque de dépression était par ailleurs déjà mentionné dans les documents d’information […] du finastéride 5 mg. […] Mais la pharmacovigilance a permis d’identifier relativement récemment des risques neuropsychiatriques. Une grande étude pharmaco-épidémiologique, publiée dans le JAMA Internal Medicine en mars, a mis en évidence un risque d’automutilation et de dépression, mais pas de suicide avec cette molécule », 
explique Anne Jeanblanc.
La journaliste relève qu’
« à la suite du dernier rapport européen de sécurité de ces spécialités, l’Agence européenne des médicaments (EMA) a donc demandé une modification des documents d’information pour les deux dosages, «afin d’avertir les professionnels de santé et les patients sur les risques de changements d’humeur, d’idées suicidaires et de dépression» ».
Anne Jeanblanc ajoute que 
« l’agence rappelle également qu’il est possible d’observer une persistance de troubles sexuels après l’arrêt d’un traitement par finastéride. Il peut s’agir d’une diminution de la libido, de troubles de l’érection et de troubles de l’éjaculation. Par ailleurs, des cas de cancers du sein ont été rapportés chez des hommes traités par ce médicament, ce qui est aussi mentionné dans les documents d’information ».

Date de publication : 31 Octobre 2017

 

 

Revue de presse santé psy – novembre 2017

 

« Mois sans tabac : le défi collectif est lancé »

Le Parisien

Le Parisien se penche sur l’opération « mois sans tabac », qui vient de commencer. Le journal constate que « des équipes se constituent pour relever le défi » et évoque le cas d’un couple de Seine-Maritime : « Ensemble, Anthony et Stéphanie ont commencé à fumer à 13 ans. Ensemble, ils arrêtent 20 ans plus tard ».
Stéphanie déclare ainsi : 
« Seule, je n’y arrive pas. Le faire tous les deux est très motivant et a vraiment du sens. […] Anthony est plus calme, j’attends de lui qu’il m’encourage, qu’il me dise que j’en suis capable, que je peux continuer à diminuer progressivement ma consommation ».
Le Parisien note que
 « comme eux, ils sont déjà près de 100.000 à s’être inscrits au défi collectif #MoisSansTabac, qui récidive tout novembre après son succès de l’an passé. Objectif : stopper 30 jours (et plus si affinité) en s’entraidant par la formation d’équipes, de binômes ou en cherchant de la motivation sur les réseaux sociaux créés pour l’opération ».
Le journal publie en outre un entretien avec le tabacologue Joseph Osman, président de l’Office français de santé au travail. Il souligne que former des équipes 
« est très positif car cela crée de la stimulation. Il y a quelques années, j’avais formé un groupe qui s’appelait «la quarantaine» : 40 quadras qui arrêtaient 40 jours. Environ un tiers a tenu. Mais le groupe ne doit pas empêcher de travailler sur ce qui, moi, personnellement, me pousse à fumer : gestion du stress, association à l’alcool… C’est la clé de la réussite. Le problème d’un mois sans tabac à plusieurs, c’est le 31e jour ».
Le tabacologue explique que 
« les substituts, type patchs, vont s’attaquer au besoin physique de nicotine mais il faut aussi briser la notion de rituels. Il y a dans le cerveau un réseau de neurones qui associent la cigarette au café, à un coup de fil, à l’ordinateur… Pour casser le réseau, on peut par exemple mettre la cigarette à la bouche mais ne pas l’allumer avant 2 minutes le premier jour, 3 le deuxième et ainsi de suite jusqu’à ne même plus penser à le faire. L’alliance des deux permet à 30-35% des fumeurs d’arrêter. Pour les nombreux autres, il faut comprendre avec un professionnel d’où vient l’attachement à la cigarette, qui est comme un véritable doudou ».

Date de publication : 2 Novembre 2017

« Le cerveau des astronautes modifié après les longs vols »

Le Figaro

Le Figaro note qu’« on connaît bien l’impact de l’apesanteur sur l’affaiblissement musculaire et la perte de calcium dans les os [des astronautes], mais les effets sur le système cardio-vasculaire et sur le cerveau restent assez mystérieux »
Le journal indique qu’
« une équipe de l’université médicale de Caroline du Sud aux États-Unis apporte un regard nouveau sur le sujet en publiant, dans le New England Journal of Medicine, une étude qui décrit des modifications de la forme du cerveau pour des astronautes qui font des séjours dans l’espace de plus de 3 mois ».
Le quotidien explique que 
« l’étude, financée par la Nasa, a permis l’analyse des images par résonance magnétique (IRM) du cerveau de 34 astronautes, faites avant et après chaque mission. Des examens réalisés en routine par l’agence spatiale américaine, dans le cadre du suivi médical de ses astronautes ».
Le Dr Donna Roberts (université médicale de Caroline du Sud), qui a mené ce travail, indique ainsi que 
« les astronautes ayant réalisé des longs séjours en orbite, en moyenne 3 mois, présentent des signes montrant que leur cerveau s’est déplacé vers le haut dans leur boîte crânienne ».
De son côté, le Pr Philippe Arbeille, spécialiste de médecine spatiale à la faculté de médecine de l’université de Tours, précise que ces travaux 
« s’inscrivent dans un important effort de recherche de la Nasa pour tenter de comprendre les effets des transferts de liquides corporels vers le haut lors des séjours en apesanteur. En l’absence de gravité qui tire tout vers le bas, une partie des fluides, tant dans les vaisseaux sanguins que dans la boîte crânienne, s’accumulent dans la partie supérieure du corps ».
« Une répartition anormale qui se traduit visuellement par des veines jugulaires très apparentes dans le cou des astronautes et des visages assez bouffis. L’augmentation de la pression dans le crâne et dans les globes oculaires est aussi suspectée de provoquer des troubles de la vision chez près de la moitié des astronautes », 
ajoute Le Figaro.
Le journal note que 
« ces mécanismes précis qui provoquent ces pertes d’acuité visuelle ne sont pas encore élucidés, mais Donna Roberts pense que les modifications de la forme du cerveau pourraient participer au phénomène. Elle a en effet observé que certaines femmes, qui, sur Terre, souffrent d’un syndrome d’hypertension intracrânienne idiopathique, ont elles aussi des pertes d’acuité visuelle », remarque le quotidien.

Date de publication : 2 Novembre 2017

« Le binge drinking détruit le cerveau des adolescents »

Le Point

Anne Jeanblanc note en effet dans Le Point que « les effets de ces « beuveries express » sont irréversibles, s’alarme un spécialiste, qui dénonce la responsabilité des lobbies et des politiques ».
La journaliste indique ainsi que le Pr Amine Benyamina, chef du service de psychiatrie et d’addictologie de l’hôpital Paul-Brousse (AP-HP), 
« lance un cri d’alarme. Il a publié en septembre Comment l’alcool détruit la jeunesse, un livre écrit avec la journaliste Marie-Pierre Samitier ».
Anne Jeanblanc explique qu’
« on est loin aujourd’hui de la tradition qui consistait à faire découvrir un bon vin aux jeunes gens ou à leur offrir leur première coupe de champagne lors d’un repas de famille, regrettent les auteurs. «Entre 13 et 25 ans, il faut en passer aujourd’hui de façon quasi incontournable par le rituel du binge drinking», donc de la «beuverie express» ».
La journaliste observe que «
 les conséquences commencent à être mieux connues alors que, pendant longtemps, les études ont essentiellement porté sur les lésions liées à une consommation excessive dans le cerveau des adultes, en général autour de 45 ans. Or, le cerveau des jeunes, dont la maturation se termine vers l’âge de 25 ans, est bien plus sensible aux effets de l’alcool, a fortiori quand il est ingéré en doses massives ».
Anne Jeanblanc souligne que 
« les quelques études qui ont porté plus spécifiquement sur les effets du «binge drinking» chez les 13-24 ans ont montré des modifications au niveau de l’organisation globale du cerveau avec, notamment, une moindre densité de la matière grise, une désorganisation des réseaux qui traitent les informations sensorielles et des modifications au sein de différentes structures dont le cortex préfrontal (qui joue un rôle important dans la mémorisation, les émotions et les troubles de l’humeur) ».
Dans leur ouvrage, les auteurs écrivent ainsi que 
« des zones du cerveau qui ont des fonctions fondamentales pour chaque être humain dans la cognition et la mémoire, points de repère et d’arrimage dans la vie sociale, sont donc atteintes par la consommation d’alcool », et évoquent une « culture de banalisation, qui nous fait fermer les yeux ».
Ils dénoncent en outre 
« certains lobbies qui déploient leur perversité jusqu’à rendre l’alcool encore plus attractif » et « les politiques qui favorisent des intérêts privés ». « Selon eux, une réponse politique s’impose. D’urgence », conclut Anne Jeanblanc.

Date de publication : 3 Novembre 2017

« Pour les somnambules, la marche, c’est automatique »

Science et Vie

Science et Vie constate que « même bien réveillés, les somnambules parviennent à marcher sans utiliser leur pleine conscience et seraient ainsi plus aptes à effectuer des tâches simultanées. C’est ce que viennent de démontrer des neuroscientifiques suisses », selon une parue dans Cell.
Le magazine observe ainsi : 
« Les scientifiques en rêvaient tout éveillés : expliquer les causes du somnambulisme. L’espoir est désormais permis grâce aux travaux d’une équipe de neuroscientifiques de l’École Polytechnique Fédérale de Lausanne, en Suisse ».
Science et Vie explique que les chercheurs ont mis 
« en lumière l’un des mécanismes liés à cette parasomnie (trouble du sommeil) : les somnambules possèdent de meilleurs automatismes de contrôle de leurs mouvements et parviennent à mieux dissocier conscience et locomotion ».
Le magazine précise que les auteurs 
« ont conçu une expérience qui fait appel à la réalité virtuelle et au motion-tracking (capture de mouvements). Vingt-deux volontaires, pour moitié somnambules, ont revêtu à tour de rôle une combinaison bardée de marqueurs optiques ».
« Des caméras infrarouges réparties aux quatre coins de la pièce capturaient ainsi leur déplacement : les cobayes avaient pour mission de marcher vers une cible projetée devant eux, afin d’y mener un double virtuel guidé par leurs propres pas », 
continue l’article.
Oliver Kannape, maître de conférence à l’Université du Lancashire central (Royaume-Uni), indique que 
« l’avatar, grandeur nature, copiait les mouvements en temps réel ». « Rien de plus simple lorsque le personnage suivait avec fidélité leur chemin réel. Mais les scientifiques introduisaient progressivement un décalage de 5° à 30° entre l’itinéraire du sujet et celui de son double. Mener à bien la mission nécessitait alors de dévier d’autant sa trajectoire en direction opposée. L’ensemble des participants y est parvenu avec succès », relève Science et Vie.
« En revanche, les résultats se sont avérés bien différents lorsque les volontaires avaient, en parallèle, à réaliser un exercice accaparant leurs fonctions cognitives : décompter de 7 en 7 à partir de 200. Les somnambules parvenaient tout aussi bien à accomplir leur déplacement, alors que leurs congénères dits «sains», ralentissaient et peinaient à compenser la trajectoire biaisée de leur double à l’écran », note le magazine.
Oliver Kannape indique que 
« chez la plupart des gens, surtout les plus âgés, effectuer deux tâches simultanées ralentit la marche ou peut même la stopper ».
Science et Vie observe ainsi que 
« capables d’exécuter des mouvements complexes comme la marche, sans pour autant disposer de leur pleines capacités cognitives, les somnambules seraient en quelque sorte plus «multitâches». Détecter simplement cette particularité pourrait donc désormais suffire au diagnostic de la maladie, qui nécessitait jusqu’alors de longues nuits de suivi en centres du sommeil ».
« Cette révélation ouvre en outre la voie à des études par imagerie cérébrale des réseaux neuronaux impliqués dans le somnambulisme. L’espoir, sans doute, de remonter un jour à ses origines physiologiques », 
observe le magazine.

Date de publication : 3 Novembre 2017

« Etre payé pour arrêter de fumer, ça existe »

Le Parisien

C’est ce que titre Le Parisien, qui explique : « Une prime de 750 $ (645 €) pour renoncer à fumer, cela vous motiverait ? «Et comment !» ont répondu les 352 participants à une étude américaine ».
Le journal indique que 
« les chercheurs du centre médical de Boston leur ont proposé un marché : 250 $ pour un arrêt de 6 mois, un bonus de 500 $ s’ils tenaient 6 mois supplémentaires. Les abstinents volontaires avaient également droit à des traitements de substitution à la nicotine et à un soutien psychologique ».
« Les résultats ont été jugés plutôt efficaces : 12% d’entre eux avaient cessé le tabac au bout de 6 mois contre moins de 2% dans le groupe qui n’avait pu compter que sur sa motivation… et une documentation expliquant comment trouver de l’aide », 
relève Le Parisien.
Le quotidien observe qu’
« en France, on attend l’an prochain les résultats d’une expérience lancée en 2016 auprès de femmes enceintes. Seize maternités leur proposent jusqu’à 300 € en bons d’achat pour abandonner le tabac. De quoi provoquer le déclic ? En Ecosse, cela avait marché pour 23% des fumeuses enceintes bénéficiant d’une récompense contre 9% de celles qui n’y avaient pas eu droit ».
Le Parisien note cependant que 
« faire accepter l’idée dans l’Hexagone risque d’être compliqué ». Jean-Pierre Couteron, président de Fédération Addiction, constate ainsi qu’« il y a eu un déferlement de réflexions hostiles sur cette initiative. Dans l’imaginaire, l’addict l’a bien cherché, alors le payer, il ne manquerait plus que cela ! ».
Le responsable souligne toutefois que 
« plus une personne est aidée dans sa démarche, plus celle-ci est couronnée de succès. L’argent est donc une bonne technique pour déclencher l’arrêt. Cela facilite la mise en route. On appelle cela la motivation positive, et elle a fait ses preuves ailleurs ».
Le journal évoque un 
« autre exemple de carotte : les 6 jours de congé offerts par une entreprise japonaise, Piala Inc., à ses clopeurs invétérés à condition qu’ils tiennent un an. «Nos bureaux sont au 29e étage, cela prend au moins dix minutes de descendre dans la salle fumeurs du rez-de-chaussée», justifie un porte-parole. Le programme, lancé le 1er septembre, commence à porter ses fruits. Quatre des 42 accros de l’entreprise de marketing ont déjà renoncé à leur dose de nicotine ».

Date de publication : 3 Novembre 2017

« Psoriasis : jusqu’à un tiers de bonheur en moins en France »

Sciences et Avenir

Sciences et Avenir remarque : « Peut-on quantifier la différence de bonheur entre une personne saine et malade ? En ce qui concerne le psoriasis, la réponse est oui : en France, on estime un bonheur réduit de 10% à 31% pour les malades sévères par rapport à la population générale ».
Le magazine explique que 
« ces résultats concernant 121.800 patients atteints de psoriasis ont été présentés à l’occasion de la Journée du mondiale psoriasis dimanche 29 octobre, suite à la publication d’une étude sur 184 pays réalisée par le Leo Institute (qui possède le laboratoire de dermatologie LEO Pharma) via l’application PsoHappy, en partenariat avec le Happiness Research Institute de Copenhague ».
Sciences et Avenir rappelle que le psoriasis est 
« à la fois cause et conséquence du stress », puis note que « le bonheur des malades du psoriasis n’est pas là où on l’attend ». L’article indique que « selon le Happiness Research Institute, le bonheur est un terme générique regroupant trois composantes : cognitive (bien-être global), affective (les émotions positives et négatives ressenties) et réalisatrice (l’accomplissement, le sens). C’est en se basant sur ces paramètres que le bonheur peut être évalué et quantifié ».
« De façon surprenante, les deux pays avec le meilleur « score de bonheur » des malades du psoriasis sont le Mexique et la Colombie, avec un résultat sensiblement identique à celui de la population générale (soit respectivement 6,8 et 6,68), indiquant que les malades de psoriasis ne s’y estiment pas moins heureux que les autres », 
observe le magazine.
Sciences et Avenir continue : 
« Au contraire, la Norvège et le Danemark, normalement les deux pays au plus haut niveau de bonheur au monde selon le World Happiness Report 2017 […], ont obtenu -20 et -25% de bonheur ressenti par les malades du psoriasis par rapport à la population générale ».
Meik Wiking, CEO du Happiness Research Institute, remarque qu’
« il est possible que ces résultats traduisent l’impact négatif de cette maladie chronique, échappant aux radars politiques propres à ces sociétés saines et heureuses, négligeant ainsi les personnes qui en souffrent ».
Le magazine ajoute que 
« pour étudier les freins au bonheur des patients atteints de psoriasis, les chercheurs ont noté leur ressenti sur l’application PsoHappy créée par le Leo Institute. Il a ainsi été établi que si le bonheur de la population générale dépend principalement de la qualité de la vie sociale, ce sont le stress, la solitude et l’incompréhension des professionnels de santé qui pèsent le plus sur les patients atteints de psoriasis.
Sciences et Avenir constate que 
« la France est le pays dans lequel les malades de psoriasis ressentent le plus de stress, devant le Royaume-Uni. De plus, les femmes sont les plus affectées avec -18,5% de bonheur contre -11,3% pour les hommes. Un résultat que Roberte Aubert [présidente de l’association de patients France Psoriasis] interprète comme la conséquence d’une pression sociale plus forte pour les femmes concernant leur apparence ».
L’article note par ailleurs que 
« 48% des patients atteints de psoriasis pensent que les professionnels de santé ne comprennent pas les répercussions du psoriasis sur leur bien-être. Ces patients affichent une diminution de bonheur de 21% par rapport à la population générale, contre seulement 3% pour les malades qui se sentent soutenus par leurs soignants ».
Roberte Aubert déclare ainsi : 
« ‘Soignez d’abord votre hypertension, le psoriasis ce n’est pas grave’, ce sont des phrases que nous entendons très souvent. Cela augmente le sentiment d’isolement ». Elle ajoute que « les chiffres de cette étude donnent une légitimité à des sentiments que nous exprimons déjà au quotidien, aujourd’hui, 70% d’entre nous expriment de la gêne, et un tiers de la honte vis-à-vis de la maladie ».
« Nous aimerions une grande campagne d’information au niveau national, notre maladie est chronique mais elle n’est pas contagieuse », 
poursuit la responsable.

Date de publication : 3 Novembre 2017

« Comment le sens des mots vient aux bébés »

Le Figaro

Pierre Kaldy indique que selon une étude menée à l’Institut Max Planck des sciences du cerveau et de la cognition à Leipzig en Allemagne, « chez les bébés, le sommeil joue un rôle crucial dans la formation du langage » et que « plusieurs mois avant de savoir parler, les bébés mémorisent pendant leur sommeil tout le vocabulaire nouveau auquel ils sont exposés ».
Le neuropsychologue à l’université libre de Bruxelles, Philippe Peigneux, indique que « 
l’objectif de cette étude intéressante était de déterminer comment le sommeil permet à un mot associé à une image de devenir un élément plus général du langage chez le nourrisson ».
Le journaliste explique que « 
pour vérifier ce nouvel apprentissage, les bébés ne parlant pas, l’équipe s’est servie d’un signal spécifique qui apparaît sur l’électroencéphalogramme (EEG) lorsqu’un mot appris concorde avec l’image présentée et marque l’apprentissage de cette relation. Le mot chien prononcé devant l’image d’un canari ne donnera pas le même signal que devant celle d’un dalmatien ».
Il ajoute que « 
chez une centaine de bébés âgés de 6 mois, les chercheurs dirigés par Manuela Friedrich ont découvert une capacité temporaire à associer un mot à une catégorie si les enfants pouvaient faire une sieste juste après leur apprentissage. Et plus surprenant encore, quand la sieste dépassait 45 minutes, cette association était liée à la présence sur leur EEG de fuseaux de sommeil, connus pour être impliqués dans la consolidation en mémoire ».
Philippe Peigneux précise notamment que « 
des mois avant de pouvoir parler, dans des conditions expérimentales bien précises, les bébés de 6 mois apparaissent donc capables de créer des catégories sémantiques, cette préparation peut expliquer pourquoi vers l’âge de 18 mois, la capacité à utiliser les mots explose chez l’enfant : celui-ci a enfin acquis un répertoire de mots généraux qui va lui permettre d’organiser progressivement sa pensée et son vocabulaire. »
Et pour Pierre Kaldy, « 
savoir que les bébés comprennent beaucoup de choses avant de maîtriser la parole ne surprendra aucun parent, mais c’est en grande partie durant leur sommeil que les bases du langage et de cette compréhension se construisent » et alors qu’« une fois le langage parlé maîtrisé, le sommeil apparaît moins indispensable à l’apprentissage du vocabulaire général et des idées, même s’il reste nécessaire à leur mémorisation à long terme ».
« 
Cela peut expliquer pourquoi au réveil des idées nouvelles ou plus claires peuvent nous venir à l’esprit et le fait qu’il est peut-être préférable, pour consolider tout apprentissage, d’éviter de passer du temps devant des écrans juste avant d’aller se coucher », conclut le journaliste.

Date de publication : 8 Novembre 2017

« La petite enfance sur de bons rails »

La Croix

« Tout se joue avant 6 ans. À l’époque, ce best-seller, paru en 1972, avait fait grand bruit. Son auteur, le psychologue américain Fitzhugh Dodson, y affirmait l’importance des premières années dans le développement de la personnalité de l’enfant. (…) Selon Dodson, le type et la nature des stimulations reçues par un jeune enfant déterminent en grande partie la suite de ses apprentissages » note France Lebreton dans on article où elle précise que « quatre décennies plus tard », « Nathalie Casso-Vicarini, présidente de l’association Ensemble pour l’éducation de la petite enfance, réactualise à sa manière la formule : « Tout ne se joue pas avant 6 ans mais beaucoup » ». 
La journaliste souligne que « 
les récentes découvertes dans le domaine des neurosciences sont passées par là » et que « si le vécu quotidien contribue à remodeler sans cesse le cerveau, aux différents stades de l’existence, 85% de la maturation cérébrale intervient dans les premières années ».
C’est pourquoi, et afin de « 
de sensibiliser le public à ces enjeux et à l’éducation bienveillante », « cette association a organisé une exposition itinérante, à bord d’un train qui s’arrête dans les gares de plusieurs villes de France. L’objectif étant d’aller à la rencontre des parents et professionnels de la petite enfance, pour leur permettre de connaître, d’expérimenter, de partager les savoirs et les bonnes pratiques éducatives ».
France Lebreton indique que
 « le train « petite enfance et parentalité » est composé de six wagons thématiques : Naître et tisser des liens, jouer et communiquer, bien vivre le quotidien, agir tôt, protéger l’enfant et ses droits, tout un village pour élever un enfant. Une centaine d’experts et de spécialistes interviendra au cours de plus de 100 conférences et ateliers ». (www.train-petite-enfance-parentalite.org)

Date de publication : 8 Novembre 2017

« Quand le coma éclaire la conscience »

Les Echos

Paul Molga note dans Les Echos qu’« en s’intéressant aux états de conscience altérés, les neurologues ont fait des découvertes surprenantes sur le fonctionnement de la pensée. Une nouvelle approche basée sur les interactions coeur-cerveau pourrait permettre d’affiner le diagnostic des comateux »
Stanislas Dehaene, directeur de l’unité de neuro-imagerie cognitive Inserm-CEA et titulaire de la chaire de psychologie cognitive expérimentale au Collège de France, indique ainsi qu’
« après plusieurs années de recherche, nous avons maintenant une idée assez claire des signatures de l’état cérébral ».
Paul Molga rappelle qu’
« au cours d’une journée, notre cerveau passe alternativement par plusieurs phases. Lorsqu’il est en éveil, il émet surtout des ondes rapides, dites bêta (de 12 à 30 Hz), voire ultrarapides (les ondes gamma situées vers 40 Hz) quand notre activité intellectuelle est intense ».
« Au repos, relaxé les yeux fermés, les ondes alpha (de 8 à 12 Hz) dominent et, quand on s’endort ou quand on médite, l’activité cérébrale ralentit encore pour se caler sur le rythme des ondes thêta (entre 4 et 8 Hz). Enfin, pendant le sommeil profond, la matière grise se met en mode veille, affichant un tracé d’à peine plus de 0,5 Hz », 
précise le journaliste.
Stanislas Dehaene fait savoir que 
« l’électroencéphalogramme d’une personne plongée dans le coma a la même signature que ces ondes delta. Dans cet état marqué par des amplitudes cérébrales lentes, les réflexes demeurent. Un patient peut par exemple réagir à un pincement ou à un son nouveau ».
« Mais est-il pour autant conscient ? », 
s’interroge Paul Molga, qui note que « l’imagerie cérébrale […] nous apprend que ces signes d’éveil apparents ne traduisent pas forcément une pensée. Le cerveau est certes actif, comme l’indique son activité électrique, mais il traite l’information sous forme de modules non connectés entre eux, signe que «l’embrasement cortical» qui trahit une pensée consciente n’y est pas ».
Le journaliste continue : 
« Ce que montrent les expériences sur la perception de stimuli subliminaux est révélateur : à l’échelle de moins d’une seconde (300 millisecondes), énormément d’opérations se déroulent de façon non consciente. Une image ou un mot inséré dans un film active effectivement des zones cérébrales, y compris dans le cortex frontal qui permet de décrypter le code orthographique ou visuel, et le sens du message. Mais l’effet est de courte durée, comme un feu de paille, et l’objet ne s’inscrit pas dans la mémoire ».
Stanislas Dehaene précise que 
« notre critère expérimental est la rapportabilité : une personne a eu accès à un épisode conscient si elle est en mesure de le rapporter. Quand on est conscient, on est potentiellement capable de rapporter l’information à laquelle on a eu accès. Dans le cas contraire, on perd tout contact avec l’expérience ».
Paul Molga indique que 
« c’est ce qui se produit dans le coma : stimulé, le cerveau s’allume et l’information est traitée. Puis l’activité retombe. Pour être conscientisée, la réaction doit être amplifiée, de façon à accéder à d’autres zones corticales. L’information est alors partagée et devient disponible pour être traitée, par exemple par la mise en mémoire ou l’engagement d’un dialogue ».
« On assiste alors à ce que les neuroscientifiques appellent un «effet de réverbération» qui fait naître la conscience : des échanges électriques se produisent, cohérents et stables, entre des zones éloignées du cerveau. Tout le contraire se produit dans le cerveau comateux : l’activité électrique est là, des échanges ont bien lieu, mais ils sont aléatoires et chaotiques », 
explique le journaliste.
Il ajoute que «
 les chercheurs commencent aussi à comprendre à quoi sert la conscience ». Stanislas Dehaene remarque ainsi que « dans certaines circonstances ou activités, comme la lecture, nous avons besoin d’un espace de partage de l’information. La conscience est précisément cet espace mental de partage et de délibération internes, potentiellement coupé du monde extérieur. Grâce à lui, on peut conserver des informations et les croiser, alors qu’elles ont disparu dans le monde extérieur ».
Paul Molga souligne que 
« comprendre la nature et les mécanismes de la conscience devrait permettre aux chercheurs de mieux évaluer le niveau d’altération de patients incapables de communiquer : sont-ils plongés dans un état végétatif dans lequel, pourtant éveillés, ils ne montrent aucun signe de conscience de ce qui les entoure […], ou enfermés dans un état de conscience minimale marqué par des épisodes végétatifs succédant à des signes diffus et temporaires de conscience ? ».
Le journaliste explique que 
« des chercheurs de l’Inserm ont utilisé une nouvelle approche pour le déterminer : ils explorent les interactions entre le cœur et le cerveau. En étudiant les données de 127 patients en état végétatif ou de conscience minimale, l’équipe de Jacobo Sitt basée à l’Institut du cerveau et de la moelle épinière à l’hôpital Pitié-Salpêtrière, a constaté que l’activité cardiaque était modulée par la perception d’une stimulation externe (auditive par exemple), mais uniquement chez les patients conscients ou minimalement conscients ».
« Elle en a tiré un test, décrit dans un article paru dans Annals of Neurology : il consiste à faire écouter des séquences sonores répétitives ponctuées de variations aléatoires. En combinant un test cardiaque et un EEG, les cliniciens analysent le rythme des battements cardiaques induits par ces perturbations. S’ils changent, c’est que le patient a conscience des bruits environnants », 
relève Paul Molga.

Date de publication : 13 Novembre 2017

« Tabac : une hausse des prix à l’efficacité contrastée »

La Croix

La Croix constate que « ce lundi, le prix du paquet de cigarettes va augmenter de 30 centimes. Ensuite, la hausse sera régulière jusqu’en 2020 où le paquet coûtera 10 €. Pour les médecins, la hausse des prix est l’arme la plus efficace pour faire chuter la consommation. Mais cela n’est pas automatique chez les fumeurs défavorisés, selon certains chercheurs ».
Le Pr Yves Martinet, président du Comité national contre le tabagisme (CNCT), déclare que 
« le paquet à 10 €, c’est évidemment une victoire même si, dans l’idéal, nous aurions souhaité des hausses plus fortes et plus rapprochées ».
Le journal évoque ainsi 
« le tournant amorcé par le premier plan cancer lancé en 2003 par Jacques Chirac. Avec une hausse de près de 40% en moins de 2 ans. Selon l’Alliance contre le tabac, 1,8 million de fumeurs avaient alors arrêté ».
Le quotidien relève qu’
« en juillet dernier, l’Organisation mondiale de la santé a elle aussi réaffirmé que la hausse des prix est le «moyen le plus efficace» pour réduire la consommation ». Le Pr Martinet déclare ainsi : « En moyenne, si on augmente le prix de 10%, on observe une baisse de 4% de la consommation. Et même de 6% chez les jeunes et les personnes défavorisées ».
La Croix note toutefois que 
« cette affirmation est nuancée par certains chercheurs ». Cécile Vuillermoz, doctorante en épidémiologie sociale, remarque qu’« en cas de hausse du prix, les plus précaires essaient de réduire le coût sans diminuer leur consommation en passant au tabac à rouler ou en achetant leurs cigarettes sur le marché noir. […] Avec l’augmentation des prix, le tabac pèse de plus en plus dans le budget des plus pauvres : les 10% des fumeurs les plus pauvres y consacraient 31% de leurs revenus en 2005 contre 25% en 2000 ».
Le journal cite en outre le sociologue et directeur de recherche à l’Inserm Patrick Peretti-Watel, qui 
« réfute l’idée que ce serait chez les plus pauvres que la hausse des prix serait la plus efficace ». Le chercheur observe : « Deux choses rendent très difficile l’arrêt du tabac : une forte dépendance et le fait de fumer pour gérer les problèmes du quotidien. Or, c’est dans les populations défavorisées que ces deux éléments sont les plus importants ».
Le sociologue ajoute :
 « Pour une bonne partie des catégories favorisées, le tabac sert surtout de support aux relations sociales. Et souvent, ce sont les plus riches qui arrêtent quand les prix augmentent. C’est moins difficile que pour les précaires, pour qui fumer est parfois ressenti comme le moyen de “tenir le coup au quotidien” ».
La Croix s’interroge :
 « Faut-il alors s’opposer à la hausse des prix du tabac en craignant que cela ne creuse encore davantage les inégalités sociales de santé ? ». Patrick Peretti-Watel répond : « Non, il faut juste que cela s’accompagne d’une large prévention. À l’étranger, un argument est souvent utilisé dans les campagnes, celui des économies réalisées. Prenons le cas des gens qui fument un paquet par jour. Quand il sera à 10 €, on pourra leur dire qu’on peut faire beaucoup de choses avec 3650 € par an ».

Date de publication : 13 Novembre 2017

Attentats : « Deux ans de souffrance et de renaissance »

Libération

Libération rappelle sur 4 pages : « 130 morts. 683 blessés. Le 13 novembre 2015, des terroristes ont tué au Stade de France, au Carillon, au Petit Cambodge, à la Bonne Bière, au Comptoir Voltaire, à la Belle Equipe, au Bataclan. Cette nuit-là, Paris était touché par la pire vague d’attentats de son histoire ».
Le journal s’interroge : 
« Comment s’en sortent ceux qui les ont subis directement ? », et livre les « paroles de victimes et témoins », dont Maëlle, 36 ans, blessée au visage et au bras au Bataclan.
Elle déclare notamment :
 « Au départ, pendant plusieurs semaines, j’ai été dans la sidération. Je me disais que c’était un cauchemar et que j’allais me réveiller. Mais au fur et à mesure que je retrouvais des sensations, et les douleurs insoutenables ne cessant jamais, j’ai compris que j’étais dans la vraie vie. J’ai été catapultée dans un monde, celui du soin intensif ».
« J’avais l’impression de n’être qu’un morceau de corps reconstitué sur lequel les médecins, les infirmières, les kinés allaient s’acharner, greffer os, peau, muscles, jusqu’à épuisement. En même temps, on noue un contact très particulier avec l’équipe soignante : on est complètement dépendant d’elle, même pour un verre d’eau… On n’est plus rien, on ne peut que penser ou faire des signes avec les yeux », 
poursuit la jeune femme
Elle ajoute :
 « Une des choses les plus compliquées à intégrer a été quand le chirurgien, 48 heures après, est venu m’annoncer qu’ils allaient faire leur possible, que cela allait durer au moins 2 ans et que je pourrais contacter des associations comme les Gueules cassées, créées après-guerre, si j’avais « besoin d’informations ». Mais où étais-je ? J’imaginais que la morphine me faisait trop d’effet et que j’allais me réveiller ».
Maëlle précise :
 « J’étais à la Pitié-Salpêtrière. J’ai eu à faire à une équipe très dévouée. En fait, l’ensemble du processus s’est apparenté à une naissance ou une renaissance, avec tout à réapprendre. Ça a été un travail d’équipe, grâce à ma famille plus que soudée et déterminée à y parvenir. […] Le parcours chirurgical est interminable. Là, entre le visage et le bras, j’en suis à environ 17 opérations. Sans compter la chirurgie esthétique reconstructrice postérieure, au minimum quatre ou cinq autres m’attendent cette année ».
« Celle que j’appréhende aujourd’hui constitue le dernier espoir de retrouver la mobilité de la partie gauche de mon visage. J’en ai très peur, car si elle ne fonctionne pas, je devrai faire aussi le deuil de mon visage. Elle consistera à m’ouvrir la tête pour prélever mon muscle temporal et l’implanter au niveau du zygomatique pour tenter de réanimer ma joue et ma lèvre, et les rendre mobile pour retrouver une esquisse de sourire. En revanche, elle ne limitera pas la douleur permanente de ma mâchoire, reconstruite avec mon péroné. J’ai déjà tellement été ouverte, prélevée, greffée, sur toutes les zones de mon corps – mis à part mon bras droit et ma jambe gauche. Je suis fatiguée de tous ces protocoles, imageries, rendez-vous et comptes rendus chirurgicaux quasi quotidiens », pour
suit-elle.
Libération livre en outre les propos de Patrick Aeberhard, 72 ans, cardiologue, cofondateur de Médecins du monde, qui remarque : «
 Ça fait deux ans, c’est toujours aussi émouvant. Ce soir-là, je sortais d’une sorte de réunion souvenir, après l’enterrement de mon ami André Glucksmann. Je rentrais chez moi. J’ai déboulé sur la place du Xe arrondissement où se trouve le café la Bonne Bière ».
Le médecin raconte : 
« J’ai vu des gens par terre. Je me suis précipité. J’ai d’abord cru à un règlement de comptes. Il était 21 h 30. J’ai vu une jeune femme qui avait reçu une balle dans la cuisse. Et un homme avec une fracture ouverte. Avec le boulanger du quartier, nous avons fait un garrot à la jeune blessée. […] Sur place, j’ai retrouvé mon ami le médecin anesthésiste Michel Bonnot. Il habite le quartier, il est venu aider ».
« L’endroit est devenu comme un hôpital de guerre. Les serviettes et les nappes ont servi à faire des garrots. On a sorti un type qui était coincé sous un amas de cadavres, sous le bar. On a tenté de rassurer les gens. […] Le Samu ne venait pas. Les pompiers étaient là, mais ils n’avaient rien dans leur estafette. J’ai été médecin humanitaire toute ma vie. Je suis allé en Afghanistan, au Liban, en Irak… […] Ce soir du 13 Novembre, c’était comme à Beyrouth lorsque nous avions monté un hôpital de fortune. On pataugeait dans le sang, il fallait colmater les plaies avec les moyens du bord », continue 
le praticien.
Patrick Aeberhard ajoute : 
« Nous avons compté cinq morts. Un an plus tard, lors de la première commémoration, le bilan était le même. Tous les blessés ont donc survécu. Un soulagement. Surtout quand on sait que le Samu n’est jamais venu. Ils ont été très insuffisants ce soir-là ».

Date de publication : 13 Novembre 2017

« L’intelligence artificielle aux portes de l’imagerie médicale »

Les Echos

Les Echos note en effet que « la radiologie sera l’un des premiers secteurs de la médecine bousculés par l’IA. Fabricants d’équipements, start-up et géants des technologies tels Google, Microsoft et IBM s’intéressent de près au sujet ».
Le journal observe ainsi : 
« Au congrès de San Jose, en Californie, où se réunissait le gratin mondial de l’imagerie médicale en mai dernier, Curtis Langlotz, professeur à Stanford, a raconté avoir reçu un e-mail d’un de ses étudiants lui demandant : «Je veux devenir radiologue, mais le métier est-il encore viable ?» L’anecdote […] en dit long sur les états d’âme de la profession ».
« Et, à l’image du tsunami qui s’annonce pour les constructeurs automobiles, le secteur de la radiologie doit lui aussi s’attendre à «un bouleversement colossal», estime le Pr Guy Vallancien, membre de l’Académie nationale de médecine qui suit de très près les avancées technologiques dans ce secteur. Selon lui cependant, on est loin d’une prise de conscience générale », 
indique le quotidien.
Le Pr Vallancien déclare ainsi que 
« 10 à 15% des praticiens ont compris ce qui les attendait, 25% sont réfractaires ou se disent ‘j’ai plus de 60 ans, cela ne me concernera pas’. Enfin, 60% ne savent pas très bien que penser et font le gros dos ».
Les Echos remarque que 
« personne ne mesure précisément l’ampleur de cette révolution. Mais un signe ne trompe pas. Les grands constructeurs […] mais aussi des géants des technologies comme IBM, Microsoft ou Google et de nombreuses start-up se sont jetés dans la bataille pour se positionner sur ce marché planétaire. En France, pour préparer le terrain, la Société Française de Radiologie (SFR) […] a lancé mi-octobre un groupe de travail chargé de réfléchir sur cette thématique, emboîtant le pas à l’American College of Technology (devenu American Business & Technology University) aux Etats-Unis ».
Le journal rappelle : «
 Rayons X, scanner, IRM… : la radiologie a certes toujours été à la pointe des évolutions technologiques. Depuis des années, les praticiens utilisent déjà des logiciels d’aide automatique au diagnostic. Ces algorithmes sont surtout utilisés dans le cadre d’examens des poumons, de mammographies ou de coloscopies virtuelles ».
Le Dr Jean-Philippe Masson, président de la Fédération nationale des médecins radiologues, remarque cependant que 
« concernant le poumon, la machine reconnaît 100% des taches. En revanche, pour les coloscopies virtuelles, on observe 90% de ‘faux positifs’ dans la détection des polypes, ce qui nous fait perdre du temps ».
Les Echos observe que 
« l’arrivée de l’intelligence artificielle dans le paysage annonce toutefois une rupture technologique majeure. Grâce au «machine learning assisté», l’une des principales facettes de l’IA, l’algorithme sera capable de reconnaître et d’interpréter des clichés mais aussi d’apprendre tout seul des «cas» en comparant une image aux milliers – voire aux millions – d’autres entrées dans sa base, et proposer un prédiagnostic. Un jour, il pourrait même livrer des pronostics ».
David Corcos, président de Philips France, déclare ainsi que 
« demain, on peut imaginer que le système combinera les clichés du patient avec son dossier médical, des données sociales ou comportementales ».
Le quotidien note que 
« sur un point, tout le monde est à peu près d’accord : l’IA sera un outil d’aide à la décision qui améliorera la prise en charge des patients. Entre le vieillissement de la population et le développement des maladies chroniques, le nombre d’actes d’imagerie médicale en France, 80 millions aujourd’hui, augmente chaque année d’environ 4%. Les algorithmes doivent aider les praticiens à gérer cette inflation d’examens qu’ils ont de plus en plus de difficultés à absorber ».
« Pour des tâches répétitives, le logiciel va augmenter la précision du diagnostic. Il sera capable de trier rapidement les images qui ne présentent aucune zone à problème, laissant plus de temps au radiologue pour se concentrer sur les cas complexes et la pathologie du patient. L’IA pourrait ainsi devenir un précieux allié dans les campagnes de dépistage de masse, comme la prévention du cancer du sein. Certains médecins pensent même que, dans certains cas, la machine fera mieux que l’homme, et réduira les risques d’erreur », 
continue le journal.
Le Pr Jean-Paul Beregi, chef du pôle radiologie-imagerie médicale au CHU de Nîmes, souligne néanmoins : 
« Un algorithme ne peut donner des renseignements que sur ce qu’il connaît. Par ailleurs, s’il réalise un calcul à partir de données qui ne sont pas justes, les résultats seront faussés ».
Les Echos ajoute que 
« l’existence même de l’IA en radiologie pose encore bien d’autres questions : celles du stockage, du transfert et de la sécurité des données. Ou encore celle tout aussi fondamentale de la responsabilité du diagnostic médical ».

Date de publication : 13 Novembre 2017

« Y a-t-il des «faux» dyslexiques ? »

Le Parisien

C’est ce que se demande Le Parisien, qui note qu’« en dénonçant une «surmédicalisation» de la difficulté scolaire, le ministre de l’Education fait réagir ».
Le journal relève ainsi que 
« les parents, orientés par des enseignants, ou à leur propre initiative, seraient de plus en plus nombreux à consulter leur médecin pour obtenir une prescription d’orthophonie, ou à s’adresser à un praticien spécialisé «pour le motif que ça ne va pas à l’école», confie le pédopsychiatre Stéphane Clerget ».
Le ministre de l’Education nationale Jean-Michel Blanquer évoque une 
« surmédicalisation » de la difficulté scolaire : « Il n’est pas normal qu’on assiste à une telle inflation du besoin en orthophonie à l’école primaire. Il y a de vrais et de faux besoins en orthophonie, de vraies et de fausses dyslexies ».
« Dans le viseur, certaines méthodes pédagogiques utilisées pour entrer dans la lecture pourraient provoquer de la dyslexie », 
poursuit le quotidien.
Cécile Corrallini, secrétaire générale de la Fédération nationale des orthophonistes, réagit :
 « Il n’y a pas de vraie ou de fausse dyslexie : c’est un trouble qui se diagnostique et, même si davantage de personnes consultent, la proportion de personnes touchées dans la population n’est pas plus importante que par le passé ».
Le Parisien observe ainsi qu’
« à l’inverse du ministre de l’Education, elle plaide… pour que soient organisées de vastes campagnes de dépistage des troubles « dys », dès le début de la scolarité des enfants ».
Anne Partiot, vice-présidente de l’Association nationale des parents d’enfants dyslexiques, déclare quant à elle : 
« Je ne sais pas ce qu’est un faux dyslexique… En revanche, je sais que plus les familles, les orthophonistes et les enseignants travaillent main dans la main, mieux les enfants en difficulté réussissent ».
La responsable appelle à
 « ne pas opposer entre eux [l’école et les cabinets médicaux]. On ne devient pas dyslexique par la méthode de lecture qu’on étudie, pas plus qu’on ne devient myope à force de lire des mots écrits en rouge ou en bleu ».

Date de publication : 14 Novembre 2017

« Ces patients frappés d’amnésie après un stress intense »

Le Monde

Marc Gozlan observe dans son blog pour Le Monde : « Les films d’action et d’aventure, de même que les séries TV, raffolent de ce genre de scénario : une personne, souvent retrouvée errante, a oublié un pan entier de son passé, jusqu’à parfois ne plus savoir qui elle est ».
« Les spécialistes parlent d’amnésie dissociative (anciennement dénommée amnésie psychogène). Ce trouble de la mémoire survient dans un contexte de traumatisme psychique, mais pas toujours. Il ne s’accompagne d’aucune anomalie à l’imagerie cérébrale (scanner, IRM) », 
relève le journaliste.
Il ajoute que 
« l’amnésie est rétrograde en ce sens que la personne est subitement incapable de se souvenir d’expériences, d’évènements ou de situations qu’elle a personnellement vécus antérieurement au traumatisme psychique. L’amnésie dissociative est donc caractérisée par un blocage soudain de la récupération de souvenirs autobiographiques ayant précédé un traumatisme psychologique qui n’est pas toujours connu ».
Marc Gozlan remarque qu’«
 il est très rare qu’une série de cas d’amnésie dissociative soit publiée dans la littérature médicale. Une étude, parue en septembre 2017 dans la revue Brain, fait état de 53 cas examinés entre 1990 et 2008 au St Thomas’s Hospital de Londres par le Pr Michael Koperman et ses collègues. Il aura donc fallu près de 20 ans pour cumuler ces cas. On comptait trois hommes pour une femme ».
Le journaliste explique que 
« ces médecins ont analysé les différentes expressions de ce trouble de la mémoire, exploré son association avec certaines caractéristiques cliniques et psychosociales, et précisé le pronostic de ces patients amnésiques ».
« La première catégorie est composée de personnes ayant présenté une fugue « dissociative ». Elles ont erré dans la rue, « sans bagage », ne sachant pas où elles se trouvaient, ni pourquoi elles étaient là. L’une d’elles avaient parcouru près de 650 km durant 7 heures, entre Londres à Glasgow, un trajet dont elle n’avait aucun souvenir. Parmi les 16 cas rapportés, 14 avaient également perdu leur identité », 
poursuit-il.
Marc Gozlan précise que 
« la mémoire est dans tous les cas revenue dans un délai de 4 semaines, souvent au bout de quelques heures ou quelques jours. Lors de la fugue dissociative, l’amnésie englobe la totalité de la vie de la personne. Après récupération, le patient présente néanmoins une amnésie résiduelle (de 2 heures à 21 jours) couvrant uniquement la période de la fugue. Les patients fugueurs (âge moyen : 48 ans), admis au St Thomas’ Hospital, avaient souvent été retrouvés par la police dans les parcs du centre de Londres ou dans des gares après avoir voyagé ».
Le journaliste note que 
« le deuxième groupe décrit par les cliniciens londoniens comprend 16 patients (âge moyen : 40 ans) présentant après leur fugue une longue période d’amnésie rétrograde. Celle-ci nécessite un réapprentissage de l’identité perdue (dans 81% de cas). La perte de mémoire couvre une période d’au moins 6 mois mais peut englober la totalité de la vie. La mémoire antérograde, qui permet de fabriquer de nouveaux souvenirs à compter de l’événement traumatisant, est en revanche intacte ou très peu altérée ».
Marc Gozlan continue :
 « Les auteurs décrivent un troisième groupe de patients (âge moyen : 43 ans) chez lesquels on observe une amnésie rétrograde massive, mais pas de fugue. Là encore, il n’existe pas d’amnésie antérograde, le sujet étant capable d’acquérir de nouveaux souvenirs normalement ».
Le journaliste note que 
« le début de l’amnésie rétrograde est brutal, survenant le plus souvent après un accident neurologique mineur ou un traumatisme crânien dont l’importance est sans commune mesure avec la sévérité de la perte de mémoire. Dans ces cas, l’amnésie ne disparaît pas en 4 semaines. Lorsqu’il y a perte d’identité (62% de cas), celle-ci est transitoire. Mais celle-ci oblige néanmoins le patient à «réapprendre» qui il est. Dans 3 des 16 cas rapportés dans cette catégorie, une amnésie résiduelle d’une durée inférieure à 2 ans a été observée. Dans les autres cas, une amnésie couvrant la vie entière perdurait ».
Marc Gozlan indique enfin que 
« le quatrième groupe est composé de 5 patients (âge moyen : 46 ans) souffrant de «trous de mémoire» d’une durée de quelques heures à plusieurs jours. Deux personnes présentaient une seule période lacunaire tandis que trois autres souffraient de 2 à 5 trous de mémoire. Aucun des 3 patients décrits n’avait fugué ».
Le journaliste précise que 
« ces patients diffèrent du troisième groupe dans la mesure où leur perte de mémoire n’englobe pas une longue période de la vie mais couvre un incident ou un événement particulier. Les pertes de mémoire les plus courtes ont duré moins de 6 heures, tandis que les plus longues ont persisté jusqu’à 90 jours. Une perte d’identité n’a été observée que chez un seul des 5 patients ».
Marc Gozlan retient notamment que 
« l’analyse fait apparaître qu’une perte d’identité, une dépression ancienne ou actuelle, des problèmes familiaux ou relationnels, des difficultés financières ou des problèmes d’emploi, sont les facteurs le plus souvent associés à l’amnésie dissociative. Ces résultats sont en accord avec le constat souvent rapporté que cette dernière est fréquemment précédée par un facteur déclenchant de forte intensité émotionnelle ».

Date de publication : 16 Novembre 2017

« Plus de troubles cardiovasculaires après les attentats ? »

Le Figaro

Cécile Thibert s’interroge dans Le Figaro : « Les attentats sont-ils mauvais pour le cœur ? Peu après les attentats de janvier 2015 (Charlie Hebdo, Montrouge, magasin Hyper Casher), une clinique de Toulouse avait signalé une augmentation de 75% des hospitalisations pour maladies cardiovasculaires. Toutefois, une étude publiée […] par Santé Publique France montre que cette hausse ne se vérifie pas au niveau national ».
La journaliste indique ainsi que 
« les chercheurs ont passé au peigne fin les données des hôpitaux français enregistrées entre 2009 et 2016. Sur cette période, plus de 3,8 millions d’hospitalisations ont eu lieu pour syndrome coronarien aigu, infarctus du myocarde et accident vasculaire cérébral, dont environ 15% en Ile-de-France ».
« Une fois retranchées les variations habituelles, tel que l’effet saisonnier (plus d’hospitalisations en hiver), les chercheurs ont scruté d’éventuelles variations inhabituelles dans les jours suivants les attentats », 
poursuit Cécile Thibert.
Les auteurs indiquent que leur 
« étude n’a pas mis en évidence d’augmentation significative du nombre d’hospitalisations quotidiennes pour ces trois maladies dans les 15 jours ayant suivi les attentats de janvier et novembre 2015 et celui de juillet 2016, […] ni dans les zones géographiques où s’étaient produits les attentats, ni en dehors ».
La journaliste note que 
« selon eux, le stress généré par les attentats et leur suivi médiatique ne seraient «pas suffisants pour déclencher un événement cardiovasculaire aigu» », et s’interroge : « Comment expliquer ce résultat, totalement contradictoire à celui présenté par la clinique toulousaine ? ».
Les chercheurs écrivent que 
« compte tenu du faible nombre de patients hospitalisés dans cette étude (moins de 10 cas/jour en moyenne) et de l’approche essentiellement descriptive adoptée, ce résultat pourrait souffrir d’un manque de robustesse ».
Ils soulignent toutefois qu’
« un stress émotionnel aigu est un déclencheur reconnu de pathologies cardiovasculaires », et notent qu’« une augmentation de l’incidence et de la mortalité par maladies cardiovasculaires a déjà été rapportée dans diverses situations ayant généré un stress émotionnel aigu (catastrophes naturelles, événements sportifs majeurs, guerres ou attentats terroristes) ».

Date de publication : 16 Novembre 2017

« Un syndicat d’internes en médecine brise le « tabou » du sexisme à l’hôpital »

Le Monde

Le Monde indique en effet que « l’Intersyndicale nationale des internes [ISNI] a lancé, début septembre, un questionnaire en ligne. Quelque 3000 personnes y ont répondu, dont 75% de femmes ».
Le journal observe ainsi que 
« le sexisme en milieu hospitalier est un phénomène massif, omniprésent, et qui s’est banalisé. «C’est simple, je ne peux même pas me souvenir de la blague sexiste qui m’a le plus choquée. Il y en a tellement qu’on finit par ne plus relever», raconte cette étudiante en sixième année de 24 ans, en externat dans un grand hôpital parisien ».
Le Monde continue : 
« «Mon chef m’appelle “petite chienne”», raconte cette jeune externe en médecine de 23 ans. […] Une petite phrase qui fait mal, «sexiste et insultante comme on entend souvent dans les couloirs de l’hôpital», poursuit la jeune fille ».
Le quotidien indique que 
« subir le sexisme ou en être directement victime : c’est le quotidien de 86% des internes de médecine – hommes et femmes confondus. C’est une donnée que vient confirmer l’ISNI dans une enquête inédite ».
Le Monde explique que 
« le syndicat a voulu interroger les 30.000 jeunes internes pour quantifier leur expérience du sexisme et du harcèlement sexuel pendant leurs études : 2946 ont répondu à ce questionnaire, diffusé par les associations locales et sur les réseaux sociaux ».
« Parmi les répondants, 8,6% affirment avoir été victimes de harcèlement sexuel et 34% relèvent des «attitudes connotées», comme le contact physique ou le geste non désiré (65%), la simulation d’acte sexuel (9%), la demande insistante de relation sexuelle (14%) ou le chantage à connotation sexuelle (12%) », 
observe le journal.
Il souligne que «
 l’étude, bien que non représentative de la population des internes, confirme l’existence d’un climat pesant dans le monde médical et en particulier pour les étudiants, qu’ils soient infirmiers, médecins ou aides-soignants ».
Le Monde relève que 
« les étudiants évoquent souvent le huis clos du bloc opératoire comme lieu propice aux remarques sexistes et aux comportements les plus violents. L’ISNI relève que 24% du sexisme quotidien se déroule à cet endroit ».
Alizée Porto, 
« qui vient de terminer son internat en chirurgie et est à l’origine de cette enquête », souligne que « c’est un climat ambiant permanent qui existe depuis le début des études. En réalisant cette étude, j’ai été étonnée par le nombre de personnes qui ne se considèrent même plus victimes de sexisme tellement tout cela a été intégré et accepté. Le problème, c’est que le sexisme crée un climat qui conduit à accepter un geste déplacé qui prépare le terrain au harcèlement sexuel ».
Le Monde ajoute que 
« le rapport d’apprentissage entre étudiants et médecins aggrave les effets du sexisme », Thiziri Taibi, étudiante externe de 23 ans en sixième année à l’université Paris-V, remarquant : « Il est parfaitement illusoire, voire intellectuellement malhonnête, de croire qu’une anecdote grivoise isolée retranscrit ce qu’est le harcèlement à l’hôpital ».
Elle observe ainsi :
 « On se retrouve dans une double posture d’infériorité dans certaines situations, où le discours sexiste parfois se surajoute au statut d’étudiant en demande d’apprentissage. C’est la lassitude qui joue, on finit par laisser passer les réflexions dévalorisantes que toute profession adresserait à ses stagiaires, d’autres, misogynes, que toutes les femmes ont déjà pu entendre, et au bout de plusieurs mois… parfois arrive la réflexion de trop. Le patient qui vous prend pour l’infirmière lorsque vous entrez dans une pièce ou le médecin qui a oublié votre prénom et vous appelle “Bichette” peut suffire à vous faire perdre votre sang-froid dans ce contexte global de mésestime de soi ».
Le quotidien relève que 
« l’enquête montre […] que les auteurs de ces remarques ou de harcèlement sont majoritairement les médecins en position de «supériorité hiérarchique» de l’étudiant ».
Le Monde évoque une 
« autre conséquence concrète de cette culture du sexisme selon l’ISNI : l’influence sur la carrière ». Jérémie, 24 ans, remarque ainsi : « Mon stage actuel dans un SAMU d’un grand hôpital parisien est éprouvant. Je suis devenu le type pas drôle qui ne rit pas aux blagues sur le viol ou qui ne participe pas aux commentaires sur le physique de mes co-externes ».
Jean-Luc Dubois-Randé, président de la conférence des doyens des facultés de médecine et directeur de l’UFR de médecine de l’université Paris-Est Créteil Val-de-Marne (UPEC), souligne pour sa part : 
« Si nous voyons qu’un service fait l’objet de plaintes récurrentes, c’est un premier carton rouge, si c’est du harcèlement, c’est directement le conseil disciplinaire. Cela peut aussi aller jusqu’au boycott d’un service dans un hôpital où nous n’envoyons plus d’étudiants ».
Le journal note toutefois que selon le cardiologue
, « dans les services dits «problématiques», il faut parfois attendre un départ à la retraite pour que le climat s’apaise ».
Le Monde rappelle par ailleurs que 
« dans les facultés de médecine, des groupes de travail ou des associations d’étudiants commencent à faire évoluer le rapport de force avec le corps enseignant ».
Elsa Dechézeaux, étudiante en sixième année de médecine, indique ainsi :
 « J’ai l’impression que notre génération accepte de moins en moins le sexisme. Les chefs de service se plaignent de voir leurs blagues et leurs propos sexistes diffusés sur Twitter ou sur Payetablouse [site Internet qui recueille les témoignages sexistes du monde médical]. Peut-être que la crainte d’être de plus en plus exposé va changer la donne ».

Date de publication : 17 Novembre 2017

« Alzheimer : jouer pour ne pas oublier »

Les Echos

Les Echos remarque que « la science confirme ce que sait déjà la sagesse populaire : le cerveau est un muscle d’autant plus vigoureux qu’on le fait régulièrement travailler. Et la bonne nouvelle, c’est que ce précepte vaut même pour contrer la maladie d’Alzheimer. C’est ce que prouve une étude neurologique ambitieuse, conduite aux Etats-Unis 10 ans durant ».
Le journal explique que l’étude,
 « menée sur plus de 2.800 participants en bonne santé âgés de 74 ans au démarrage (il y a dix ans), dirigée par la chercheuse à l’université de Floride du Sud
Jerri Edwards, et publiée dans Alzheimer’s and Dementia, a consisté à faire jouer une partie d’entre eux, pendant un bref laps de temps de 5 semaines, à un jeu vidéo dont le but est d’identifier rapidement des objets apparaissant à l’écran ».

Le quotidien indique que 
« les participants soumis à cet exercice mental visant à tester et à doper les capacités de réaction et de mémorisation ont effectué une dizaine d’heures d’entraînement durant ces cinq semaines. Après quoi, leurs capacités cognitives ont été régulièrement mesurées tout au long des dix années et comparées à celles du groupe témoin ».
Les Echos retient ainsi que 
« le groupe des joueurs a bénéficié d’une réduction du risque de démence de près de 30% par rapport à celui des non-joueurs ».

Date de publication : 20 Novembre 2017

« Psychiatrie, de plus en plus de soins sans consentement »

La Croix

Pierre Bienvault s’interroge dans La Croix : « Peut-on priver une personne de sa liberté pour la soigner ? La question n’est certes pas nouvelle en psychiatrie. Mais elle prend désormais une acuité particulière face à des chiffres qui interpellent ».
Le journaliste constate en effet qu’
« en 2015, plus de 1,7 million de personnes, âgées de 16 ans ou plus, ont été suivies en France dans un établissement psychiatrique. Parmi elles, 92.000 ont été prises en charge sans leur consentement. Un chiffre en augmentation de 15% par rapport à 2012 ».
Magali Coldefy, maître de recherche à l’Institut de recherche et documentation en économie de la santé (Irdes), ajoute que 
« la tendance se poursuit puisqu’en 2016, on recensait 94.000 patients soignés sans leur consentement ».
Pierre Bienvault souligne que 
« c’est un vrai signal d’alarme. La France est-elle devenue un pays où la logique sécuritaire conduit à enfermer de plus en plus les personnes en souffrance psychique ? C’est la conviction de certains acteurs de la santé mentale ».
Le journaliste explique notamment que 
« pour comprendre cette hausse, il faut surtout revenir au tournant qu’a constitué la loi du 5 juillet 2011. Ce texte a d’abord instauré un contrôle systématique de la situation des patients par un juge, entraînant un autre changement majeur : la possibilité d’instaurer des soins sans consentement en «ambulatoire». Sans que la personne ne soit hospitalisée entre quatre murs ».
« En 2011, la mesure avait fait grincer des dents dans certains cercles de la psychiatrie, opposés à cette contrainte dans les soins de ville. «Une surveillance sociale planifiée», affirmaient des psychiatres. Mais le législateur avait choisi d’entendre les arguments de l’Union nationale de familles et amis de personnes malades et/ou handicapées psychiques (Unafam) qui plaidait de longue date pour cette innovation », 
poursuit Pierre Bienvault.
Le journaliste relève en effet que 
« des familles ne cachaient pas leur désarroi quand un de leurs proches refusait de prendre son traitement et voyait son état se dégrader. La seule solution était alors l’hospitalisation forcée. Une mesure parfois vécue comme trop radicale pour ces familles, juste désireuses que la continuité des soins puisse être assurée ».
Pierre Bienvault remarque que 
« depuis la loi de 2011, les soins sans consentement continuent de démarrer à l’hôpital. Néanmoins, au bout de 72 heures, le psychiatre peut décider que le patient continuera à être suivi, avec une certaine contrainte, mais à l’extérieur. Il établit alors un «programme de soins» qui peut prévoir l’obligation pour le patient d’avoir des consultations régulières en ville ».
Alain Monnier, administrateur de l’Unafam, précise qu’
« une fois par mois, un patient peut ainsi être tenu de venir en consultation pour recevoir son traitement par injection ».
Pierre Bienvault relève que 
« certes, la contrainte sur le patient n’est alors pas la même que celle pouvant être mise en œuvre dans un hôpital. […] Mais le patient sait que, s’il ne respecte pas son programme de soins, il risque de retourner en hospitalisation. Ce qu’il peut vivre comme une menace ».
Magali Coldefy indique que 
« c’est bien le développement important de ces soins ambulatoires qui constitue la principale explication à l’augmentation globale du nombre de personnes soignées sans leur consentement. Ces patients, en effet, sont inclus dans des programmes souvent assez longs dans la durée ».
Pierre Bienvault évoque en outre les 
« patients désocialisés et sans entourage proche. C’est d’abord pour eux que la loi de 2011 a introduit une troisième modalité : celle de soins psychiatriques en cas de péril imminent (SPI). Dans ce cas, ce n’est pas un tiers qui autorise les soins mais un médecin ».
Magali Coldefy observe que 
« cette nouvelle modalité a un peu explosé ces dernières années avec 21% des demandes de soins sans consentement en 2015 ».
Denys Robiliard, ancien député socialiste, auteur de rapports sur la psychiatrie, remarque que 
« dans certains cas, c’est bien parce que le patient est sans attache familiale ou désocialisé que le médecin signe le certificat. Mais on constate aussi une certaine banalisation de ce mode d’admission qui devrait rester exceptionnel ».

Date de publication : 21 Novembre 2017

« Psychiatrie : à Amiens, l’hôpital abandonné »

Libération

C’est ce que titre Libération, qui fait savoir que « depuis sa visite du centre Philippe-Pinel, la députée Barbara Pompili (LREM) sonne l’alerte contre les conséquences dramatiques pour les patients du manque de personnel ».
Eric Favereau explique ainsi que la députée 
« s’est rendue, il y a quelques jours, au centre hospitalier spécialisé Pinel d’Amiens, lieu où sont suivis et hospitalisés la plupart des malades mentaux de la Somme ».
« C’est un établissement important avec plus de 400 lits, planté sur un terrain de 30 hectares. Un de ces vieux hôpitaux psychiatriques comme on en a tant construits à la fin du XIXe siècle. Il porte le nom de Philippe Pinel, figure de la psychiatrie qui avait eu l’audace en 1795 de détacher les «aliénés» de leurs chaînes », 
explique le journaliste.
Eric Favereau souligne que
 « l’hôpital est aujourd’hui en crise. Ce n’est certes pas le seul en France, mais cela dure depuis des années. […] Des grèves et des pétitions se sont succédé, des motions ont été votées par la communauté des psychiatres. Rien n’y fait. L’hôpital coule, croulant sous les dettes : près de 11 millions d’euros. Les psychiatres le désertent : près de la moitié des postes restent vacants ».
Le journaliste relève notamment que 
« la maison d’arrêt d’Amiens qui dépend de cet établissement pour les questions de santé mentale dispose de 3 postes de psychiatres, mais 2 sont inoccupés. Comment prendre en charge des patients lourdement atteints alors que la présence humaine est essentielle ? Pour des raisons budgétaires, des postes d’infirmiers et d’aide-soignants ont également été supprimés. Certains jours, il n’y a que 2 infirmiers pour 25 patients. Les malades s’entassent dans des chambres individuelles où il y a souvent trois lits ».
Barbara Pompili a ainsi déclaré : 
« C’est une honte ! Un système aveugle est en train de nous faire revenir en arrière sur la manière dont nous traitons nos plus faibles. Nous devons d’urgence remettre du personnel auprès des malades. Nous devons d’urgence arrêter de faire des économies sur la psychiatrie. C’est une question de dignité humaine. C’est une question de civilisation. C’est une question essentielle pour notre société : celle de pouvoir se regarder en face ».
La députée a ajouté :
 « Ils ont d’abord besoin d’aide-soignants pour faire simplement le ménage. Dans certaines unités, ce sont les infirmiers et infirmières qui se chargent du nettoyage. […] Pour l’hôpital, on cumule les difficultés, il y a le manque d’attractivité, il y a la psychiatrie parent pauvre de la santé, il y a la crise en général. Un médecin me disait : « Si je pars, qui va rester ? » ».
Eric Favereau indique que la députée 
« a, depuis sa visite, écrit à la ministre de la Santé, prévenu l’Agence régionale de santé : «J’ai eu rendez-vous avec le Premier ministre, Edouard Philippe, il m’a dit qu’il avait connaissance du dossier.» Et selon la députée, il aurait eu une réaction ahurissante, précisant que «c’était la même situation chez lui au Havre» ».
Le journaliste note que 
« pour la petite histoire, en décembre 2015 la Haute Autorité de santé (HAS) a certifié après une inspection, comme le veut la loi, l’établissement d’Amiens conforme avec des «recommandations», ce qui est dans le jargon administratif une appréciation guère sévère ».
« Il était, notamment, demandé à ce Centre hospitalier spécialisé (CHS) de «mettre en œuvre et d’évaluer une politique de respect des droits des patients, en ciblant notamment la désignation de la personne de confiance et la traçabilité du consentement du patient». Juste des mots. On pourrait conseiller aux visiteurs de la HAS d’y retourner, car manifestement la situation ne s’est pas améliorée », 
conclut Eric Favereau.

Date de publication : 21 Novembre 2017

Psychiatrie : « Au sein des soins sans consentement »

Libération

Libération se penche sur « le nouveau documentaire de Raymond Depardon, «12 Jours», [qui] sort ce mercredi sur fond d’augmentation des hospitalisations forcées en France. Le symptôme d’un inquiétant virage sécuritaire dans le monde de la santé ».
Le journal note ainsi :
 « Il ne se souvient plus trop de son passage devant le juge. «Pouf», marmonne-t-il. L’homme se tait, puis se reprend. Il aurait préféré raconter comment, aux urgences de l’hôpital Pompidou, ils l’ont attaché, puis piqué. Depuis – cela fait 3 semaines -, il attend de sortir ».
Le patient déclare : 
« Ce n’est pas tant qu’ils m’hospitalisent contre moi qui me gêne, c’est après, cela ne va pas. On s’ennuie tellement », un autre indiquant : « Je leur en veux pas, sauf au psychiatre. J’étais rentré libre, j’aurais dû en sortir libre ». Un autre observe : « Le juge ? C’est la première fois que ça m’arrive. J’y suis allé ce matin. Je l’ai vu au tribunal. C’était pour leur sauver la face à eux, les médecins, ça sert à valider leur décision, qu’ils ne soient pas abusifs ».
Libération relaie ainsi ces 
« histoires parmi tant d’autres, recueillies ces dernières semaines. Avec en toile de fond, un chiffre qui peut faire frémir : l’an dernier en France, ce sont près de 100.000 patients qui ont été hospitalisés en psychiatrie sans leur consentement. 92.000 personnes enfermées contre leur gré, parfois pour quelques jours, d’autres fois pendant plusieurs semaines. Soit 12.000 de plus qu’en 2012 ».
Le quotidien souligne que 
« cette hausse sensible fait suite à une augmentation encore plus forte entre 2006 et 2011, atteignant presque les 50%. Au total, depuis dix ans, on peut parler d’un doublement de ces hospitalisations sans consentement. Et parallèlement, durant cette même période, on a constaté une multiplication des pratiques d’isolement et de contention ».
Le journal observe ainsi que 
« la psychiatrie publique est de plus en plus marquée du sceau de la sécurité. On enferme, on attache, alors qu’il y a 30 ans ces pratiques avaient disparu. La législation française sur les soins sans consentement a été modifiée par la loi du 5 juillet 2011. Comme une nécessité, y sont réaffirmés les droits des personnes, et pour cela la loi a introduit deux mesures phares : l’intervention du juge des libertés et de la détention dans le contrôle de l’administration des soins sans consentement ; et l’obligation pour celui-ci de donner dans les douze jours son aval à toute hospitalisation sans consentement, lors d’une audience publique qui a désormais lieu à l’hôpital ».
« Autre innovation importante, la possibilité de soins ambulatoires obligatoires : la personne n’est plus hospitalisée mais elle a l’obligation de suivre chez elle un programme avec un contrôle régulier à l’hôpital », 
continue Libération.

Date de publication : 29 Novembre 2017

« La moitié des Français se plaignent d’être stressés »

Le Figaro

Le Figaro observe que « contrairement à une idée reçue, le stress n’est pas le fruit amer de la vie moderne. Il est avant tout la conséquence d’un mécanisme cérébral primitif de réaction face au danger. Que certains modes de vie le favorisent est en revanche indéniable. Pour l’homme préhistorique, la vision d’un tigre à dents de sabre à l’approche était sans doute source de stress. Pour l’homme moderne, la sonnerie d’un téléphone peut parfois faire le même effet ».
Le journal rappelle qu’
« un signal d’alerte, quel qu’il soit, déclenche la sécrétion d’hormones (adrénaline, cortisol) qui libèrent immédiatement de l’énergie (sous forme de sucre) dans le flux sanguin. Celui-ci est redirigé préférentiellement vers les gros muscles pour nous permettre de combattre ou de fuir. L’hésitation entre les deux comportements peut parfois conduire à un blocage tel un lapin pris dans les phares d’une voiture. Dans les trois cas, le stress prolongé peut avoir des conséquences importantes sur la santé, physique et mentale. Ce qui semble le cas pour un nombre considérable de Français ».
Le Figaro indique ainsi que 
« selon l’analyse du cabinet Stimulus, spécialisé en bien-être et santé au travail, portant sur plus de 32.000 salariés interrogés dans 39 entreprises, un quart d’entre eux subit un stress intense ».
« Une autre enquête, OpinionWay, présentée il y a quelques jours au Festival de la communication santé de Deauville, montre que c’est aussi le cas d’un Français sur dix âgé de plus de 18 ans. Chiffre auquel il faut ajouter 4 personnes sur 10 se disant «assez stressées». Soit 1 Français sur 2 touché par le stress », 
relève le quotidien.
Il souligne : «
 Plus inquiétant encore, 38% des Français estiment que leur stress a plutôt augmenté ces dernières années (12% qu’il a diminué) ».
Le Dr Stéphane Locret, directeur du collège scientifique du groupe Ramsay Générale de santé, qui a commandé l’enquête OpinionWay, observe que 
« les jeunes générations sont plus stressées qu’autrefois : 46% des 24-34 ans disent que leur niveau de stress a augmenté ces 3 dernières années contre 30% des plus de 65 ans ».
Le Figaro continue : 
« À long terme, 83% des Français estiment que le stress a des conséquences sur leur santé. Selon eux c’est d’abord sur le sommeil que retentit le stress (pour 54% des gens), devant les répercussions sur le comportement (40%) mais aussi sur la vie de famille et/ou la vie de couple (26%) ».

Date de publication : 29 Novembre 2017

Parole de victimes : « Les médecins devraient interroger leurs patients »

La Croix

La Croix consacre sa rubrique « débats » à « la libération de la parole des victimes, en particulier de viols, de violences et de harcèlement sexuel ». Le journal publie notamment un texte du psychiatre Gérard Lopez, qui estime que « les médecins devraient interroger leurs patients ».
Le psychiatre écrit ainsi : «
 On ne peut que se féliciter de la libération de la parole ayant suivi l’affaire Weinstein. Reste à savoir ce qu’il en sortira en termes de santé publique. Car en parallèle du traitement judiciaire à réserver à ces dossiers, il faut porter une politique beaucoup plus volontariste en faveur des victimes, notamment auprès des médecins ».
« Je plaide pour qu’ils interrogent systématiquement leurs patients afin de savoir s’ils ont eux-mêmes été victimes de violences physiques, sexuelles ou psychologiques. Les professionnels ayant choisi de le faire disent qu’un patient sur trois répond positivement à cette question. Les violences, notamment celles commises dans la sphère privée, constituent un problème de santé publique majeur ! Il est incompréhensible, sachant cela, qu’on n’encourage pas davantage la prise de parole des victimes », 
observe Gérard Lopez.
Le psychiatre souligne en effet que 
« verbaliser le traumatisme subi est un premier pas vers la reconstruction. Comment voulez-vous qu’une victime qui n’a jamais pu s’en confier puisse faire un lien entre le traumatisme subi et les troubles psychiques éventuellement développés par la suite ? C’est impossible. Il est par ailleurs établi qu’une victime présente un risque beaucoup plus élevé que la moyenne d’attenter à ses jours, de développer des addictions, de verser dans la délinquance, etc. ».
Gérard Lopez précise toutefois que 
« dans les faits, les choses ne sont pas si simples. Car nombre de victimes renâclent à s’exprimer. Revenir sur ce qu’elles ont enduré réactive une douleur insoutenable pour certaines. Aux praticiens, dès lors, de s’adapter et d’être créatifs dans leur prise en charge. […] Pour toutes ces raisons, je plaide pour qu’on développe massivement le secteur de la psycho-traumatologie en France. Et ce, afin de proposer des thérapies spécialisées en fonction des traumatismes et du profil des victimes ».

Date de publication : 30 Novembre 2017

 

 

Revue de presse santé psy – septembre 2017

 

« Iseult, la machine à décortiquer le cerveau »

Les Echos

Yann Verdo observe dans Les Echos que « les neurologues de Neurospin, à Saclay, viennent de prendre possession de l’aimant qui équipera l’IRM le plus puissant jamais construit pour étudier le cerveau humain ».
Le journaliste indique que grâce à Iseult, 
« ils vont pouvoir accélérer et approfondir leur exploration du cerveau humain ».
Il explique ainsi que 
« basé au centre CEA de Paris-Saclay, cet IRM surpuissant vient de voir livrer et installer sa pièce maîtresse, un immense aimant cylindrique de 5 mètres de long et 5 mètres de diamètre pesant 132 tonnes ».
« Percé en son centre d’un trou circulaire de 90 cm de diamètre assez grand pour accueillir une tête humaine, il génère un champ magnétique d’une intensité de 11,7 teslas, soit 220.000 fois le champ magnétique terrestre. Par comparaison, les IRM classiques équipant nos hôpitaux ne produisent qu’un champ de 1,5 ou, au mieux, 3 teslas », 
précise Yann Verdo.
Denis Le Bihan, physicien et médecin neuroradiologue, directeur de l’institut Neurospin, déclare :
 « Quand j’ai lancé ce qui allait devenir le projet Iseult en 2001, tout le monde m’a pris pour un fou. Aujourd’hui, je constate avec plaisir que les Américains, les Sud-Coréens, les Chinois et les Allemands ont décidé de se doter à leur tour d’un équipement similaire ».
Yann Verdo souligne que « cette course à la puissance magnétique n’est évidemment pas gratuite. Plus l’intensité du champ magnétique est élevée, plus l’IRM est sensible et meilleure est la résolution de l’image obtenue ».

Denis Le Bihan précise ainsi qu’
« avec un IRM classique, on a une résolution spatiale de l’ordre du millimètre : la taille d’un grain de riz. Avec Iseult, on passe au dixième de millimètre, soit l’épaisseur de deux cheveux ».
Yann Verdo note que 
« cette résolution d’une centaine de microns, dite «mésoscopique», est encore insuffisante pour discerner un par un les neurones, comme cela est possible avec les appareils à 17 teslas utilisés sur les petits animaux ».
« Mais ce n’est pas ce que les scientifiques de Neurospin ont voulu. Pour aller plus loin dans leur compréhension du fonctionnement du cerveau humain, en voir les neurones individuellement n’était ni nécessaire ni souhaitable. En revanche, la résolution mésoscopique d’un dixième de millimètre (ou 100 microns) est le «zoom» idéal pour observer la façon dont des assemblées de quelques centaines, voire quelques milliers de neurones s’organisent dans l’espace et s’interconnectent. Et là est la clef, pensent les neurologues, de ce qu’ils nomment le «code neural» », 
continue le journaliste.
Il explique en outre que «
 sur le front des maladies neurodégénératives, l’un des espoirs [des chercheurs] est de parvenir à établir un diagnostic plus précoce d’Alzheimer. […] Les maladies psychiatriques, telles que la schizophrénie ou l’autisme, pourraient elles aussi bénéficier des avancées de la recherche promises par le nouvel instrument ».

Date de publication : 4 Septembre 2017

« N’oublions pas Alzheimer »

Le Parisien Le Figaro

C’est ce que titre Le Parisien, qui observe qu’« en ce mois de septembre, la Fondation pour la recherche médicale (FRM) se mobilise et lance un appel aux dons. Dans l’Hexagone, 900.000 Français, surtout après 65 ans, souffrent de cette pathologie qui détruit les neurones ».
Le quotidien ajoute que 
« les médecins le rappellent, il est indispensable de consulter pour ne pas se tromper ».
Le Parisien rappelle tout d’abord les symptômes 
: « Le malade présente des troubles de la mémoire. S’il ne se souvient pas d’un nom d’actrice, pas d’inquiétude, mais s’il ne retrouve pas celui de ses petits-enfants, cette absence peut être un premier indice. Certains n’arrivent plus à effectuer les tâches quotidiennes comme les courses. […] Des difficultés d’orientation, de repères spatio-temporels peuvent aussi apparaître ainsi que des troubles du comportement : dépression, agitation, agressivité ».
Le quotidien remarque : 
« Quel médecin faut-il consulter ? D’abord son médecin généraliste. Il fera le test du MMS (le Mini Mental Score) ou de Folstein, basé sur 30 questions. […] En cas de doute, il orientera son patient vers une clinique de la mémoire. […] Si le diagnostic est confirmé, le neurologue fixera une série de rendez-vous à son patient, tous les 6 mois en moyenne ».
Le journal livre les propos du Pr Philippe Amouyel (CHU de Lille), qui remarque 
« Une fois, un mari est venu avec sa femme en consultation. Il m’a dit : Quelque chose ne va pas. Son épouse était très bonne cuisinière mais, depuis 6 mois, elle ne faisait plus que des pâtes. Après examen, elle souffrait effectivement d’Alzheimer ».
Le Parisien poursuit : 
« Peut-on retarder l’âge d’apparition de la maladie ? Et comment ? », et indique qu’« il est possible de limiter les symptômes de cette maladie neurodégénérative en respectant quelques règles finalement assez simples. D’abord grâce à une activité physique : marchez, sortez votre chien. Adoptez le régime méditerranéen, passez à l’huile d’olive ».
Le quotidien ajoute : « 
Lisez, stimulez votre cerveau avec des mots croisés, du tricot, du bricolage et du jardinage. Et puis, si vous êtes proche de personnes âgées, entourez-les et veillez à prendre régulièrement de leurs nouvelles et à ne pas les laisser trop souvent seuls ».
Le Figaro aborde également le sujet, titrant : « 
Alzheimer ou autre démence : pourquoi et quand faut-il savoir ? ». Le journal souligne ainsi qu’« il faut pouvoir mieux adapter la prise en charge au type de trouble ».
Le Pr Yannick Béjot, chef du service de neurologie générale, vasculaire et dégénérative du CHU de Dijon, explique qu’«
 il est important d’établir si des troubles neuro-cognitifs sont liés à la maladie d’Alzheimer ou à une autre pathologie neuro-dégénérative, même s’il n’existe pas encore de médicament pour la traiter ».
Le journal précise en effet que 
« ces troubles n’affectent pas les mêmes zones du cerveau ni les mêmes processus neurologiques : il faut donc adapter la prise en charge aux déficits spécifiques que les patients rencontrent dans chaque cas ».
« Ainsi, la maladie d’Alzheimer se révèle le plus souvent par des troubles de la mémoire, alors que la démence fronto-temporale affecte d’abord le comportement. À moyen terme, établir un diagnostic précoce permet de mieux connaître ces pathologies et, à long terme, il est indispensable pour mettre au point et administrer des médicaments efficaces pour chacune d’entre elles, spécifiquement 
», continue Le Figaro.
Le journal souligne que « 
l’intérêt de la recherche pour cette pathologie est évident et ses mécanismes commencent à s’éclaircir. Les troubles neurologiques qu’elle provoque sont liés à l’accumulation dans le cerveau de deux types de molécules, les protéines bêta amyloïdes et les protéines tau, qui bloquent le fonctionnement des neurones qu’elles investissent et finissent par les «étouffer» ».
Le quotidien relève toutefois que 
« les protéines amyloïdes sont aujourd’hui la principale cible thérapeutique des laboratoires et, si certaines molécules ont réussi à enrayer leur accumulation, aucune n’a encore pu montrer d’effet sur les symptômes ».
Le Figaro publie en outre un texte intitulé « 
L’immunomodulation, un espoir pour Alzheimer ? », de Guillaume Dorothée, chercheur à l’unité Inserm UMRS 938 dans l’équipe « Système immunitaire, neuro-inflammation et maladies neurodégénératives ».
Le chercheur remarque : 
« Et si notre propre système immunitaire pouvait contribuer à rétablir les fonctions cognitives, dont la mémoire ? C’est l’espoir généré par les résultats de notre groupe de recherches dans un projet mené en collaboration avec l’Institut du cerveau et de la moelle épinière ».
Guillaume Dorothée indique que « 
depuis ces 15 dernières années, les essais cliniques d’immunothérapie menés contre la maladie d’Alzheimer ont cherché à éliminer ou neutraliser spécifiquement les protéines pathologiques responsables des lésions, afin de protéger les neurones. Malheureusement, aucun résultat satisfaisant n’a encore été obtenu à l’heure actuelle ».
Le chercheur précise : «
 L’approche que nous développons est basée sur une stratégie d’immunomodulation. Il ne s’agit pas de cibler directement les protéines pathologiques responsables des lésions, mais de moduler le système immunitaire pour réorienter de manière bénéfique la réponse neuro-inflammatoire qui se développe dans le cerveau au cours de la maladie et contribue à son évolution ».
« Nous avons pu mettre en évidence qu’une population particulière de cellules immunitaires régule les mécanismes neuro-inflammatoires se développant au cours de la maladie. Nos travaux récents menés chez la souris montrent que l’amplification de ces cellules à l’aide de faibles doses d’interleukine-2, une molécule également du système immunitaire, module certains aspects de la réponse inflammatoire dans le cerveau et retarde la survenue des troubles de la mémoire, sans lien direct avec l’élimination des protéines pathogènes »,
 explique-t-il.
Guillaume Dorothée indique que « 
notre objectif est de mettre en place un essai clinique chez l’homme pour tester l’efficacité de cette approche ».

Date de publication : 4 Septembre 2017

« L’ecstasy testé comme médicament contre le stress post-traumatique »

Le Figaro

Le Figaro s’interroge : « Après le débat sur le cannabis thérapeutique, maintenant l’ecstasy ? ». Le journal observe en effet que « cette drogue récréative, la 3,4-methylenedioxymethamphetamine (MDMA), ou ecstasy, ne sera peut-être plus illégale pour longtemps. Depuis le 16 août, La Food and drug administration (FDA) [aux Etats-Unis] l’a désignée comme “thérapie révolutionnaire” pour les troubles de stress post-traumatique (TSPT) ».
« Elle a également donné le feu vert au passage en essai clinique de phase III de cette drogue pour cet usage, la dernière phase nécessaire avant l’autorisation d’un médicament », 
indique le quotidien.
Le Figaro rappelle que 
« le trouble de stress post-traumatique est un état chronique qui survient en réaction à un événement traumatisant. […] Cet état implique des troubles de la mémoire, qui se manifestent notamment par des «intrusions» : des pensées, des images qui s’imposent à la personne ».
Le journal explique que 
« des études suggèrent que la MDMA peut atténuer la réponse émotionnelle liée à ces flashs de mémoire. Ainsi, cela permet de reparler de l’événement, de travailler dessus sans déclencher de panique ».
Le quotidien note que 
« des études proposant la MDMA comme traitement ont été financées par la Multidisciplinary Association for Psychedelic Studies (MAPS), une organisation à but non lucratif qui vise à légaliser les substances psychédéliques et le cannabis, pour des usages médicaux, «culturels» ou «spirituels» ».
« Le traitement proposé consiste donc en une série de sessions de psychothérapies dont certaines se font sous MDMA, afin de diminuer petit à petit la panique ressentie à l’évocation de l’événement. Les résultats de phase II n’ont pas été publiés mais ont convaincu la FDA », 
relève Le Figaro.
Il explique que «
 107 participants ayant souffert de TSTP pendant une moyenne de 17,8 ans ont été traités. Un an plus tard, 67% n’avaient plus de TSTP, contre 23% dans le groupe contrôle, qui a suivi une psychothérapie avec prise de placebos ».
Le Pr Bruno Millet, psychiatre à l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière, précise que 
« la MDMA agit sur les neurones modulateurs principalement impliqués dans le TSTP, il n’est donc pas étonnant qu’il y ait un effet ».
Le Figaro indique que 
« la MAPS et la FDA se sont mises d’accord sur les modalités de l’étude de phase III, qui inclura entre 200 et 300 participants. Le plus compliqué est maintenant de lever les fonds pour l’étude de phase III. Jusque-là, la MAPS a levé 12,75 millions de dollars, soit la moitié de la somme nécessaire ».
« Ce qui ne l’empêche pas d’être ambitieuse : la MAPS n’a pour l’instant pas conduit d’étude en Europe mais projette de commencer des discussions avec l’Agence européenne du médicament (EMA) », 
ajoute le quotidien.
Le Figaro relève en outre qu’
« un traitement fonctionnant sur le même principe est à déjà à l’essai dans 14 centres hospitaliers français, sous la direction du Pr Bruno Millet et du Pr Alain Brunet, un spécialiste canadien du traumatisme ».
Le journal précise que 
« dans cette étude appelée «Paris MEM», le propranolol, un anti-hypertenseur, est testé pour ses effets atténuant la charge émotionnelle des souvenirs traumatiques. Les patients commencent par écrire un compte rendu qui raconte l’événement traumatisant et ce qu’ils ont ressenti. Puis, ils suivent 6 séances de psychothérapies, chacune se déroulant une heure après avoir pris la molécule ».
« Au bout du traitement, certains ne se reconnaissent plus dans ce premier récit : le traumatisme est devenu un simple mauvais souvenir. Ce groupe est comparé à un groupe uniquement sous psychothérapie, et à un groupe sous «traitement classique», c’est-à-dire sous antidépresseurs. Jusque-là, 180 patients ont été recrutés », 
indique Le Figaro.
Le Dr François Ducrocq, responsable national adjoint de la cellule d’urgence médico-psychologique (CUMP) et qui participe à ce travail, remarque que 
« les résultats sont très positifs. L’avancée majeure, c’est que jusque-là nous étions cantonnés aux antidépresseurs, avec 12 à 18 mois de traitement. De plus, avec le propranolol, il n’y a pas de risques d’addiction ».
Le psychiatre ajoute qu’
« il est évident que le traitement de première intention c’est la psychothérapie. Et s’il y a un quelque chose de certain, c’est que même s’il s’avère efficace, ce traitement à la MDMA n’entrera dans la pratique courante du jour au lendemain ».

Date de publication : 5 Septembre 2017

« Le sexisme est profondément ancré dans le cerveau »

Sciences et Avenir

C’est que titre Sciences et Avenir, qui indique que « des scientifiques ont étudié les zones cérébrales impliquées dans le traitement des stéréotypes de genre ».
Le magazine explique ainsi que 
« des chercheurs italiens, de l’Université de Milan-Bicocca, ont étudié le cerveau de 15 étudiants confrontés à des stéréotypes de genre afin de trouver des marqueurs électrophysiologiques communs. Leurs résultats, publiés dans Neuroscience, montrent que le cerveau traite ces informations bien plus en profondeur que ce que l’on aurait pu penser ».
Sciences et Avenir observe que 
« les scientifiques ont enregistré l’activité électrique cérébrale (via l’électroencéphalogramme ou l’EEG) de volontaires confrontés à la lecture de 240 affirmations violant ou non des stéréotypes de genre. Poncifs tant masculins (« perdre sa pipe en sortant de la classe de danse classique ») que féminins (« en changeant l’huile du moteur, elle s’est tachée ») ».
« Bien que l’âge moyen des cobayes – 24 ans – puisse laisser penser qu’ils seraient davantage affranchis des théories du genre, l’expérience a montré qu’ils ont traité cela comme des erreurs linguistiques ou de syntaxe, dont les règles sont enracinées depuis l’enfance », 
note l’article.
Sciences et Avenir précise que
 « la région cérébrale la plus impliquée dans le traitement de ces informations est le gyrus frontal moyen. La jonction temporo-pariétale et les gyrus temporaux supérieur et moyen sont également engagés. Reste à savoir de quelle façon le cerveau pourrait se débarrasser de ces dogmes et en intégrer de nouveaux », conclut le magazine.


« Maladies psychiques, la violence des stéréotypes »

La Croix

Pierre Bienvault constate en effet dans La Croix : « Le poids des mots… Et la violence des stéréotypes. Mardi 5 septembre, le quotidien La Provence a publié une enquête sur le manque de moyens dévolus au suivi des personnes atteintes de maladies psychiatriques. Un dossier complet et bien documenté mais annoncé à la une du journal avec un titre sidérant ».
« 
«Les barjots, les schizos et les autres… Comment la société les gère». Ce titre, auquel n’ont pas contribué les auteurs du dossier, suscite une vive émotion dans les associations », relève le journaliste.
Il évoque ainsi l’association Promesses,
 « qui réunit des familles et des personnes touchées par la schizophrénie » : « Cela fait plusieurs années que cette association se bat contre la stigmatisation. C’est avec cet objectif qu’elle a mené en 2015 une étude sur «l’image de la schizophrénie à travers son traitement médiatique» ».
Pierre Bienvault explique que 
« conduite par l’Observatoire de la société et de la consommation (Obosco), cette enquête a consisté à décortiquer tous les usages des mots «schizophrénie» ou «schizophrènes» dans quatre quotidiens nationaux – dont La Croix –, trois hebdomadaires et la presse régionale. La façon dont les journaux parlent de la maladie n’est en effet pas anodine ».
L’étude remarque ainsi que 
« le corpus médiatique, en tant que reflet et influenceur de l’opinion publique, tient un rôle structurant dans l’acceptation et l’intégration sociale de la pathologie ».
Pierre Bienvault relève que 
« nombre d’articles évoquent la schizophrénie à l’occasion de faits divers. «L’analyse du contenu des articles judiciaires montre la construction assez systématique d’une “image du monstre”, ou comment la violence d’un meurtrier se confond avec une caractéristique supposée de la schizophrénie», indique l’étude, en rappelant que seulement 0,2% des crimes sont commis par des personnes atteintes de schizophrénie ».
Le journaliste ajoute que 
« très souvent, le terme «schizophrénie» est utilisé dans un sens métaphorique pour évoquer la contradiction, l’ambivalence ou une personne tenant un double discours. Cela est particulièrement fréquent dans les rubriques politiques ».
L’étude souligne que 
« dire qu’un État ou un homme politique est schizophrène ou schizophrénique introduit toujours l’idée d’un doute sur le comportement constaté (…). Le portrait social de la schizophrénie s’en trouve d’autant plus déformé puisque cela laisse à penser qu’il y aurait peut-être, dans le fond, une possibilité de contrôle de la part de la personne qualifiée de schizophrène. Ce qui est une contre-vérité absolue par rapport à la réalité (…) d’un trouble neuronal sévère, subi, dont la personne atteinte n’a aucune maîtrise ».

Date de publication : 7 Septembre 2017

« Il joue du saxophone pendant son opération du cerveau »

Le Figaro

Cécile Thibert note dans Le Figaro que « pour s’assurer de ne pas abîmer les zones du cerveau impliquées dans la pratique musicale, des chirurgiens ont demandé à un musicien de jouer du saxophone pendant son opération ».
La journaliste rappelle en effet qu’
« en matière de chirurgie cérébrale, il est de plus en plus fréquent pour les médecins d’opérer des patients éveillés. D’abord endormis le temps d’accéder à la tumeur, ils sont ensuite réveillés et soumis à des tests moteurs ou de langage. Par ce moyen, le chirurgien est capable de connaître immédiatement l’impact du moindre geste sur le cerveau de son patient ».
« C’est cette technique qui a été utilisée pour opérer Dan Fabbio, un musicien professionnel résidant aux États-Unis » 
selon un article paru cet été dans Current Biologyindique Cécile Thibert.
Elle explique qu’
« en 2015, alors qu’il est âgé de 25 ans, le jeune homme se trouve pris de vertiges et de nausées. Il se rend à l’hôpital où les médecins lui découvrent une excroissance au niveau du cerveau. Le diagnostic tombe : Dan a une tumeur. Heureusement, celle-ci se révèle être bénigne et située dans une zone facilement accessible. Un seul problème subsiste : la tumeur de Dan est localisée dans une région connue pour jouer un rôle important dans la pratique de la musique ».
Cécile Thibert souligne que 
« les enjeux de l’opération sont de taille : si les médecins altèrent cette région en retirant la tumeur, Dan risque de ne plus jamais pouvoir jouer de musique. Ils ont alors l’idée de demander à Dan de jouer du saxophone pendant son opération ».
« Avec l’aide d’une enseignante en musique, ils élaborent une série de tests musicaux destinés à évaluer la pratique du jeune homme sur la musique qui sera retenue pour son opération », 
poursuit-elle.
La journaliste relève qu’«
 un autre défi de taille attend alors Dan et l’équipe médicale : comment l’instrumentiste à vent peut-il jouer du saxophone dans une position allongée où les poumons sont comprimés ? En outre, de profondes inspirations pourraient avoir pour conséquence de faire bouger le cerveau pendant l’opération. Trop risqué, selon les chirurgiens ».
« Une solution est finalement trouvée : Dan interprétera une mélodie populaire coréenne ne réclamant que de courtes inspirations. Au cours de l’opération, les médecins vérifient que la zone impliquée dans la musique n’est pas perturbée par les incisions qu’ils réalisent », 
observe Cécile Thibert.
Elle précise enfin que «
 quelques mois seulement après son opération, Dan a récupéré la totalité de ses capacités et a pu reprendre ses activités musicales ».

Date de publication : 11 Septembre 2017

« Une maladie du sang pourrait être à l’origine de la légende du vampire »

Le Figaro

C’est ce que titre Le Figaro, relevant : « Avoir besoin de sang, ne sortir que la nuit, craindre la lumière… ce sont les caractéristiques du vampire. […] Mais pas que : ces symptômes évoquent une maladie existante, la protoporphyrie érythropoïétique (PPE) ».
Le journal fait savoir qu’
« une équipe franco-américaine a identifié une mutation génétique impliquée dans cette maladie, dans une étude publiée dans le journal Proceedings of the National Academy of Sciences (PNAS) ».
Le Figaro remarque ainsi que 
« les porphyries constituent un groupe de 8 maladies héréditaires du sang, qui se présentent sous des formes différentes. Elles ont en commun d’être des défauts du processus de fabrication de l’heme, qui permet de fixer le fer dans l’hémoglobine (la protéine qui transporte l’oxygène). C’est la liaison entre l’heme et le fer qui donne au sang sa couleur écarlate ».
Le quotidien observe que 
« l’une de ces porphyries pourrait être responsable du mythe du vampire : la protoporphyrie érythropoïétique (PPE). Cette maladie est la porphyrie la plus courante, commençant durant l’enfance ».
Le Dr Barry Paw, co-auteur de l’étude, indique que 
« les personnes atteintes de PPE ont une anémie chronique, ce qui les rend très fatigués et très pâles ».
Le Figaro précise que 
« la peau des malades devient très sensible à la lumière. Pas au point de les transformer en tas de cendres, mais tout de même : «Même un jour nuageux, il y a suffisamment d’UV pour provoquer chez les malades des cloques et une défiguration des parties exposées, comme le nez et les oreilles» ».
Le journal évoque les 
« recommandations » : « Rester à l’intérieur pendant la journée, et recevoir des transfusions sanguines riches en heme, pour limiter les symptômes. Il est possible qu’à une époque, boire du sang animal et sortir uniquement la nuit aient servi de traitement à cette maladie et auraient pu participer à la légende des vampires », ajoute le quotidien.
Le Figaro se penche en outre sur le 
« mécanisme de la maladie » : « L’heme est le fruit d’un processus qui a lieu principalement dans le foie et la moelle osseuse. Durant celui-ci, des composants appelés protoporphyrines vont être transformés en heme. Des causes génétiques peuvent rendre ce processus défectueux dans plusieurs de ses points clefs, provoquant l’accumulation de ces protoporphyrines. Dans le cas de la PPE, c’est la protoporphyrine IX s’accumule dans le sang, et parfois le foie ».
« Or, quand la protoporphyrine IX est exposée à la lumière, elle produit des composés chimiques qui endommagent les cellules environnantes. La conséquence : des gonflements, des douleurs très fortes, une rougeur de la peau, voire des cloques après exposition au soleil, même protégé derrière la vitre d’une fenêtre », 
constate le journal.
Le Figaro note enfin que
 « si certaines causes génétiques avaient d’ores et déjà été découvertes, certains cas de PPE restaient inexpliqués. Grâce à un séquençage génétique de membres d’une famille du nord de la France avec une PPE de ce type, l’équipe de Paw a découvert la cause : une mutation d’un gène appelé CLPX ».
Le journal conclut que 
« les chercheurs espèrent que la découverte de la mutation permettra peut-être de trouver des moyens de la corriger ».

Date de publication : 11 Septembre 2017

« Entre acceptation et refus, l’accueil de la maladie »

La Croix

Dans sa chronique pour La Croix, Danielle Moysse, chercheuse, associée à l’IRIS, au CNRS et à l’EHESS, pose la question : « Est-ce le refus ou l’acceptation d’une maladie ou d’un handicap qui permet de l’affronter avec le plus de bonheur ? » et s’empresse de préciser : « Par ces mots, je ne demande pas si ces situations font éprouver un sentiment de réjouissance, mais quel est le moyen de prendre les choses au mieux ».
Elle poursuit : « 
Malades ou accidentés ne choisissent généralement pas telle ou telle attitude. La manière d’être initiale, face à une situation difficile, est, la plupart du temps, un raidissement réflexe. Bien des diagnostics médicaux sont ainsi frappés de suspicion par ceux qui les reçoivent ».
Pour Danielle Moyse, il y a « 
un incroyable, voire un impossible, de la maladie ou du handicap, comme de la mort ». Elle indique que, « souvent, le malade oscille donc d’abord entre déni, refus et révolte. Ceux qui se révoltent contre l’hypothèse qu’ils ne retrouveront pas toutes leurs facultés ne rejettent pas seulement le handicap ou la maladie, mais la réduction de leur personne à ces états, voire à ces manques. Refuser d’être «malade» ou « handicapé », c’est affirmer l’intégrité de sa personne, au-delà de toute assignation à une catégorie médicale ».
Elle livre le témoignage de Nicole Bordeleau, qui suite à l’annonce de sa maladie, « 
voyant que le «pourquoi» était une impasse », « avait commencé à se demander : «Comment ?» Comment allait-elle faire pour travailler, payer ses traites, etc. ? ».
Pour Nicole Bordeleau,
 « c’était un premier pas, mais il lui fallait aller plus loin. Car Nicole avait mis sa vie en suspens, la rejetant à la période incertaine de sa guérison, jusqu’au moment où elle fut frappée par cette évidence, qui devait constituer le titre magnifique du livre qui a eu grand succès au Québec, dont elle est originaire : Vivre, c’est guérir ! (Éd. de l’Homme) ».
Danielle Moysse évoque la philosophe Anne-Lyse Chabert, elle-même frappée par une maladie neurologique invalidante et auteure de « 
Comment transformer le handicap (Ed Erès) », qui note pour sa part : « Il me semble qu’il ne s’agit pas vraiment d’accepter ou de refuser la maladie, mais de l’accueillir, d’accepter de se mettre en rapport avec ce qui est… Pour avancer aussi en affrontant, car sinon, c’est un verrou indébloquable ! ».
En conclusion, Danielle Moysse indique que la véritable question serait peut-être plutôt : 
« Comment réintroduire du mouvement dans une vie soudain brisée dans son élan ? ».

Date de publication : 12 Septembre 2017

« Antidépresseurs et grossesse : quel risque ? »

Le Figaro

Anne Prigent remarque dans Le Figaro que « souvent diagnostiqué dans l’enfance, le déficit intellectuel toucherait entre 0,7 et 2% de la population. Parmi les causes connues, la prise de certains médicaments antiépileptiques, et notamment du valproate de sodium, est bien démontrée. Mais est-ce que la prise d’antidépresseurs pendant la grossesse peut également être un facteur de risque ? ».
La journaliste fait savoir que 
« c’est la question à laquelle ont souhaité répondre les chercheurs de l’université de médecine Mount Sinai à New York. Pour étudier leur hypothèse, ils se sont penchés sur une cohorte de 179.000 enfants nés en Suède en 2006 et 2007 ».
Anne Prigent explique que les chercheurs 
« ont comparé un groupe de 4.000 de ces enfants exposés à des antidépresseurs et autres médicaments psychotropes pendant la grossesse à un groupe de plus de 23.000 enfants dont les mères, diagnostiquées dépressives ou anxieuses, n’ont pas été traitées par antidépresseurs pendant la grossesse ».
Elle note que «
 leur conclusion, publiée sur le site de Jama Psychiatry, est rassurante : il n’existe aucun lien entre la prise d’antidépresseurs et psychotropes pendant la grossesse et l’apparition d’un déficit intellectuel ».
Les chercheurs écrivent ainsi que 
« le léger surrisque observé est principalement lié à l’âge des parents ou au trouble psychiatrique sous-jacent dont souffre la mère ».
Le Pr Antoine Pelissolo, psychiatre au CHU de Créteil, observe pour sa part que 
« les effets possibles sur le développement du nourrisson sont une interrogation fréquente chez les femmes sous antidépresseurs qui souhaitent avoir un enfant. Cette étude va apaiser une de leurs craintes potentielles ».

Date de publication : 13 Septembre 2017

« Cancer : le maintien dans l’emploi est-il souhaitable ? »

Le Figaro

C‘est ce que titre Le Figaro, qui relève que « lorsqu’un salarié apprend qu’il a un cancer, à la question du traitement médical de sa maladie peuvent s’ajouter des inquiétudes sur l’avenir de son travail. Et malheureusement, ces inquiétudes sont parfois légitimes. Selon Cancer@Work, un club d’entreprises qui milite pour une meilleure intégration de la maladie, la survenue d’un cancer multiplie actuellement par trois la probabilité de se retrouver au chômage pour le salarié «par rapport à une situation sans cancer» ».
Le journal remarque cependant que
 « l’entreprise, l’Assurance maladie tout comme le salarié auraient intérêt à ce que ce dernier demeure à son poste, que ce soit en tiers-temps, à mi-temps ou en deux-tiers temps. C’est le résultat d’une étude menée par des économistes, sous la direction de Nicolas Bouzou, qui s’intéressent à la situation des 140.000 salariés par an à être diagnostiqués d’un cancer ».
Les auteurs écrivent ainsi qu’
« à partir du moment où l’employé atteint d’un cancer peut effectuer au moins un tiers-temps, et même dans l’hypothèse d’une baisse durable de sa productivité, il est plus rentable pour l’entreprise de le conserver à son poste plutôt que de le licencier et de former un nouvel employé ».
Le Figaro précise en effet que
 « le licenciement coûterait 7323 € à l’entreprise, tandis que cette dernière gagnerait 2276 € à partir du moment où le salarié reste en tiers-temps ».
Le journal continue : 
« Pour le salarié, le maintien dans l’emploi «est financièrement plus confortable que le chômage grâce à l’indemnité compensatoire versée par l’Assurance maladie et qui lui permet de conserver son niveau de revenus pendant un an». Pour les comptes publics c’est également un avantage à partir du moment où le salarié réalise un mi-temps ».
« Selon les calculs des économistes, cela coûte 4577 € aux finances publiques l’année suivant le diagnostic de garder un salarié en tiers-temps, contre un gain de 106 € et de 4788 € respectivement si un mi-temps ou un tiers-temps est aménagé », 
note le quotidien.
Le Figaro observe en outre que
 « lors de la période de traitement (qui dure en moyenne 4 mois, après le diagnostic), il est intéressant économiquement pour les trois parties, selon l’étude, de maintenir le salarié en temps partiel, s’il le souhaite. D’après l’Institut national contre le cancer, près de 77% des personnes sous traitement seraient en mesure de travailler ».
Le quotidien souligne enfin qu’«
 au-delà de l’aspect économique, le maintien en emploi est socialement valorisant pour les personnes atteintes de cancer ».

Date de publication : 13 Septembre 2017

« Alzheimer, une maladie qui fait peur aux Français »

La Croix

C’est ce que titre La Croix, qui fait savoir que « selon un sondage réalisé pour La Croix, Notre Temps et la Fondation pour la recherche sur Alzheimer, Alzheimer est la deuxième maladie la plus crainte des Français, derrière le cancer ».
Pierre Bienvault observe ainsi : 
« Quelle est la maladie dont l’issue vous ferait le plus peur si vous en étiez atteint un jour ? Quand on leur pose la question, les Français citent la maladie d’Alzheimer en deuxième position, avec 20% des réponses. Juste derrière le cancer (38%) et à égalité avec l’accident vasculaire cérébral (20%). Et ils sont 66% à dire qu’ils ont peur d’être un jour atteint par cette maladie neurodégénérative ».
Le Dr Olivier de Ladoucette, psychiatre et gériatre, président de la Fondation pour la recherche sur Alzheimer, remarque que 
« les Français ont bien compris qu’avec le vieillissement de la population, cette maladie va prendre une place croissante dans les années à venir. Or, il existe un décalage énorme entre la peur que suscite cette maladie et le niveau d’engagement public et privé pour la recherche. Aujourd’hui, nous avons 8 fois moins de fonds alloués sur Alzheimer que sur le cancer ».
Pierre Bienvault constate que 
« 55% des Français disent avoir le sentiment d’être mal informés sur la maladie, 61% sur les symptômes, mais aussi sur les professionnels de santé à consulter en cas de suspicion (66%) ou sur les moyens existants pour la diagnostiquer (70%) ».
« L’enquête montre aussi que seule une petite minorité des Français sait qu’il existe plusieurs formes d’Alzheimer (45%) ou qu’il est possible de réaliser un diagnostic précoce de la maladie (42%) », 
continue le journaliste.
Il note en outre :
 « Les traitements existants permettent-ils de ralentir l’évolution de la maladie ? Ils sont 30% à penser que c’est vrai et 29% à penser que c’est faux, les autres ne sachant pas. Ces opinions assez partagées reflètent bien le clivage au sein des médecins à propos des médicaments anti-Alzheimer ».
Pierre Bienvault rappelle qu’«
 en octobre 2016, la Haute Autorité de santé (HAS) a estimé qu’ils avaient un «intérêt médical insuffisant pour justifier leur prise en charge par la solidarité nationale». Mais la ministre de la Santé de l’époque, Marisol Touraine, avait décidé de maintenir à 100% le remboursement de ces produits ».
« Au grand dam des généralistes qui, globalement, les jugent inefficaces et non dénués d’effets secondaires. Alors que, de leur côté, les neurologues et les gériatres défendent plutôt les médicaments », 
relève le journaliste.
Le Dr de Ladoucette déclare ainsi que 
« leurs résultats ne sont certes pas spectaculaires mais quand on les arrête, les familles nous disent souvent que leur proche va moins bien. Ces médicaments n’améliorent pas les performances du patient mais freinent son déclin cognitif. En outre, c’est parce qu’ils existent que les familles amènent leur proche en consultation, ce qui permet de mettre en place une prise en charge médico-sociale élargie ».
Pierre Bienvault souligne enfin que 
« les Français sont confiants sur la recherche, estimant à 76% que celle-ci va faire des progrès «très importants» dans les 10 prochaines années pour développer des médicaments permettant de ralentir la progression de la maladie ».
Le Pr Bruno Dubois, neurologue à la Pitié-Salpêtrière et directeur scientifique de la fondation, remarque : «
 Même s’il faut rester prudent, nous avons des espoirs solides. Ces espoirs reposent sur le développement de médicaments qui pourraient bloquer les lésions de la maladie plusieurs années avant l’apparition des premiers symptômes ».
La Croix se penche en outre sur 
« les signes méconnus d’Alzheimer », rappelant que « si la perte de mémoire est le signe le plus connu de la maladie, les troubles du comportement, de l’humeur et l’agressivité peuvent aussi la définir. Un état souvent mal vécu par les proches ».

Date de publication : 19 Septembre 2017

« Le débat sur l’euthanasie relancé par un livre et une nouvelle proposition de loi »

Le Figaro

C’est ce qu’observe Le Figaro, qui note dans ses pages « société » qu’« instaurée il y a moins de 2 ans, la loi sur la fin de vie prévoit pourtant la sédation profonde jusqu’au décès ».
Le journal relève ainsi qu’«
 un plaidoyer pour l’euthanasie relance le débat. Ce plaidoyer, c’est celui d’Anne Bert, une romancière de 59 ans atteinte de la maladie de Charcot, qui a décidé d’interpeller les politiques et de raconter dans un livre son projet d’aller se faire euthanasier en Belgique ».
« En parallèle, une nouvelle proposition de loi sur la fin de vie «dans la dignité» visant à instaurer une «aide médicalisée active à mourir» a été déposée à l’Assemblée nationale par le député LREM (ex-PS) Jean-Louis Touraine », 
indique le quotidien.
Le député déclare :
 « Il s’agit de répondre à la demande de malades, de plus en plus nombreux aujourd’hui avec les progrès de la médecine, qui ne veulent pas prolonger leur phase de fin de vie et veulent mettre un terme à des souffrances physiques ou psychiques insupportables ».
Le Figaro indique notamment que 
« cette demande serait instruite par un collège de 3 médecins «afin d’en apprécier le caractère libre, éclairé, réfléchi et explicite». L’assistance médicalisée active à mourir «doit pouvoir être réalisée soit par le patient lui-même et en présence du médecin, soit par le médecin», suggère le texte ».
« Du côté du gouvernement, aucun signe n’a cependant été donné en faveur d’une légalisation de l’euthanasie ou du suicide assisté. Le sujet ne figure pas dans le programme de campagne d’Emmanuel Macron. La ministre de la Santé, Agnès Buzyn, estime pour sa part qu’il faut d’abord évaluer la façon dont la récente loi Leonetti/Claeys sur la fin de vie a été mise en œuvre avant de remettre le sujet sur la table », 
observe le quotidien.
Le Figaro publie un entretien avec Anne Bert, qui 
« raconte son choix d’aller se faire euthanasier en Belgique pour ne pas se laisser «emmurer vivante» par la maladie de Charcot ». Elle déclare : « Mon livre est moins militant, plus intime, mais je m’adresse aux citoyens pour briser le tabou sur la fin de vie, la mort et la manière dont on l’envisage. Je l’ai écrit pour interroger, inciter à aller plus loin dans la réflexion. […] Tous les malades en fin de vie ne réclament pas l’euthanasie mais ils veulent avoir le choix ».
Le journal relève en outre que 
« de nombreux malades [sont] «indignés» par cette médiatisation ». Christine Tabuenca, directrice générale de l’association Arsla (Association pour la recherche sur la SLA), déclare que « cela renvoie [aux patients] une image négative et ultime de la maladie alors que la grande majorité d’entre eux ne pense ni à l’euthanasie ni au suicide, qu’ils sont au contraire dans l’espoir et la vie, dans le combat, qu’ils profitent du présent et font tout pour compenser la perte d’autonomie ».
Le Figaro remarque enfin que 
« pour Bernard Devalois, qui dirige le service de médecine palliative de l’hôpital de Pontoise, la maladie de Charcot fait précisément partie des maladies où la nouvelle loi sur la fin de vie s’applique ».
« Les patients «peuvent demander à être débranchés (du respirateur artificiel, NDLR) et à être sédatés en fin de vie pour ne pas souffrir avant de mourir », explique-t-il. La demande d’Anne Bert, selon lui, relève plutôt de la demande de suicide assisté que d’euthanasie », 
conclut le journal.

Date de publication : 19 Septembre 2017

« Stimuler le système immunitaire, une piste pour traiter Alzheimer ? »

Le Figaro

A l’occasion de la Journée mondiale de la maladie d’Alzheimer, Le Figaro publie un texte de Guillaume Dorothée, chercheur à l’Inserm, qui « étudie la possibilité d’utiliser le système immunitaire contre les mécanismes qui sous-tendent la maladie d’Alzheimer ».
Le chercheur écrit ainsi :
 « Et si notre propre système immunitaire pouvait contribuer à rétablir les fonctions cognitives, dont la mémoire ? C’est l’espoir généré par les résultats de notre groupe de recherches dans un projet mené en collaboration avec l’Institut du cerveau et de la moelle épinière, ICM ».
Guillaume Dorothée explique que 
« traiter une maladie en agissant sur notre propre système de défense, le système immunitaire, c’est le concept de l’immunothérapie. […] Stimuler sélectivement certains acteurs du système immunitaire peut le rendre à nouveau capable de répondre efficacement aux éléments qui nous mettent en danger. Ce type de traitement pourrait également représenter un réel espoir pour les maladies neurodégénératives, en particulier la maladie d’Alzheimer ».
Le chercheur indique que 
« cette maladie se caractérise par une lente dégénérescence des neurones, résultat de la progression de deux types de lésions dues à l’accumulation de protéines pathologiques : d’une part, un peptide entraînant la formation de «plaques amyloïdes» et, d’autre part, des formes anormales de la protéine Tau s’agrégeant dans les neurones ».
Il explique que
 « depuis ces 15 dernières années, les essais cliniques d’immunothérapie menés contre la maladie d’Alzheimer ont cherché à éliminer ou neutraliser spécifiquement les protéines pathologiques responsables des lésions, afin de protéger les neurones. Malheureusement, aucun résultat satisfaisant n’a encore été obtenu à l’heure actuelle ».
Guillaume Dorothée souligne que 
« les choses s’avèrent effectivement plus complexes dans la maladie d’Alzheimer. […] L’approche que nous développons est basée sur une stratégie d’immunomodulation. Il ne s’agit pas de cibler directement les protéines pathologiques responsables des lésions, mais de moduler le système immunitaire pour réorienter de manière bénéfique la réponse neuro-inflammatoire qui se développe dans le cerveau au cours de la maladie et contribue à son évolution ».
Le chercheur précise ainsi : 
« Nous avons pu mettre en évidence qu’une population particulière de cellules immunitaires régule les mécanismes neuro-inflammatoires se développant au cours de la maladie. Nos travaux récents menés chez la souris montrent que l’amplification de ces cellules à l’aide de faibles doses d’interleukine-2, une molécule également du système immunitaire, module certains aspects de la réponse inflammatoire dans le cerveau et retarde la survenue des troubles de la mémoire, sans lien direct avec l’élimination des protéines pathogènes ».
Il ajoute que 
« notre objectif est de mettre en place un essai clinique chez l’homme pour tester l’efficacité de cette approche. L’injection d’interleukine-2 à faibles doses a déjà été testée dans différents protocoles cliniques, notamment dans les greffes de moelle osseuse, le diabète auto-immun ou encore le lupus, et est bien tolérée chez les patients. Cette approche apparaît donc comme une nouvelle piste thérapeutique prometteuse dans la maladie d’Alzheimer », conclut Guillaume Dorothée.

Date de publication : 21 Septembre 2017

« Le cortisol est-il un bon indicateur de stress ? »

La Croix

Denis Sergent fait savoir dans La Croix que « des chercheurs français et autrichiens viennent de montrer [dans Plos One] que, contrairement à ce qu’on pensait, un taux bas de cortisol sanguin chez le cheval trahit un état de «stress chronique». Ce résultat pourrait aussi valoir pour les autres mammifères dont l’homme ».
Le journaliste rappelle en effet que 
« le cortisol sanguin est généralement considéré comme «l’hormone du stress» car son taux augmente lors d’un «stress aigu». Pourtant, son lien avec le «stress chronique», c’est-à-dire un état de détresse prolongé dans le temps, est moins clair ».
Denis Sergent explique que 
« des chercheurs du laboratoire Éthologie animale et humaine (CNRS-Universités de Rennes et de Caen) menés par Martine Hausberger et de l’Institut de recherche en santé, environnement et travail (Inserm-Université de Rennes), en collaboration avec l’université vétérinaire de Vienne, révèlent ainsi qu’un état chronique de mal-être est associé à un taux de cortisol plus bas chez des chevaux adultes observés dans leurs conditions de vie habituelles ».
Le journaliste précise que 
« les chercheurs ont étudié 59 chevaux adultes (44 hongres et 15 juments) de trois centres équestres dans leurs conditions de vie habituelles : hébergement dans des boxes individuels (restriction spatiale et sociale) et travail avec des cavaliers inexpérimentés – autant de facteurs de stress potentiels qui, répétés, peuvent induire un état de mal-être chronique ».
Denis Sergent indique que les chercheurs 
« ont recensé différents indicateurs comportementaux et sanitaires de bien – ou mal-être de ces animaux. […] Ils ont mesuré leur taux de cortisol à la fois à partir de prélèvements sanguins et de fèces. Ces chevaux, qui étaient dans ces conditions depuis au moins un an au moment de l’étude, ont ainsi été suivis pendant plusieurs semaines ».
Le journaliste constate que 
« de manière surprenante, les chevaux en état de mal-être (oreilles en arrière, problèmes de dos, anémie, c’est-à-dire une carence de globules rouges ou d’hémoglobine dans le sang), se sont révélés avoir un taux de cortisol plus faible que les autres chevaux ».
« Ces résultats rejoignent des observations précédentes de l’équipe d’éthologie qui avaient révélé un taux anormalement bas de cortisol chez des chevaux présentant un «syndrome dépressif», c’est-à-dire une attitude apathique, combinant périodes d’immobilité, prostration et absence de réactivité à l’environnement », 
poursuit-il.
Martine Hausberger remarque ainsi que 
« ce résultat peut sembler contre-intuitif, mais pourrait s’expliquer par une usure du système face à un stress suffisamment long et intense. Au bout de combien de temps ce phénomène s’installe-t-il ? C’est l’une des questions auxquelles nous allons maintenant nous attacher. Cette étude montre en tout cas que le cortisol ne devrait pas être utilisé comme un indicateur absolu de stress ou de mal-être ».
Denis Sergent relève qu’
« en effet, un fort taux de cortisol peut aller de pair avec le «stress positif» qui pousse à se dépasser. À l’inverse, un faible taux n’est pas forcément le signe d’animaux non stressés. En dessous d’une certaine valeur, il y aurait au contraire matière à s’inquiéter ».

Date de publication : 21 Septembre 2017

« Des mots face à la maladie de Charcot »

La Croix

Pierre Bienvault note à son tour dans La Croix que « le débat autour du livre d’Anne Bert semble avoir libéré la parole autour d’une maladie souvent oubliée, et qui n’intéresse guère les médias ».
Le journaliste remarque ainsi :
 « C’est comme si d’un seul coup, la parole s’était libérée sur cette maladie aussi terrible qu’incurable. «Je voudrais apporter un témoignage au moment où l’on parle de la maladie de Charcot», écrit Sophie dans un message adressé à La Croix. «En 2006, ma mère est décédée à 55 ans des suites d’une sclérose latérale amyotrophique (SLA)», précise cette lectrice, en joignant deux textes écrits par sa mère. «Elle s’appelait Catherine. Tous les jours ma grand-mère lui apportait La Croix, et tournait patiemment chaque page» ».
Pierre Bienvault relate ces 
« deux textes sur la vie avec cette maladie neurodégénérative, qui provoque une paralysie progressive des muscles. «La dépendance, c’est plus qu’infantilisant. On n’a plus d’intimité», écrivait Catherine, en ajoutant que cela ne l’empêchait pas de penser ».
Elle ajoutait ainsi : 
« J’ai beau rire ou pleurer pour des riens, ne pas pouvoir dire tout ce que je ressens, je peux lire la tristesse, la colère, l’impatience, la joie ou l’émotion sur le visage de ceux qui m’entourent. J’ai beau voir s’élever des murs de plus en plus hauts autour de moi chaque jour, je me sens malgré tout bien vivante ».
Le journaliste rappelle qu’
« en France, chaque année, on recense 8000 nouveaux cas de SLA. Une maladie rare, orpheline, qui n’intéresse guère les médias. Sauf quand, subitement, elle se met à «faire l’actu». Comme en 2014, avec le Ice Bucket Challenge. Un défi un peu potache, devenu totalement viral sur Internet. […] Une belle tranche de rigolade qui ne disait rien de ce que vivaient les malades. Mais les médecins et les associations s’en contentèrent, éberlués des 100 millions de dollars alors recueillis aux États-Unis contre la maladie ».
« Aujourd’hui, plus personne ne se verse d’eau sur la tête. Et la SLA est retournée dans l’oubli. Jusqu’à la médiatisation autour du livre d’Anne Bert, cette écrivain qui souhaite aller finir sa vie en Belgique en ayant recours à l’euthanasie », 
relève Pierre Bienvault.
Le journaliste indique que 
« ces derniers jours, d’autres malades ont témoigné pour dire qu’ils feraient un autre choix. Sans vraiment critiquer Anne Bert. Juste pour parler de leur vie à eux et de la façon dont ils ont envie de la terminer ».
Pierre Bienvault évoque ainsi le courrier de Marie-Caroline : 
« Le message, là encore, d’une fille pour parler de sa mère. Des années après. Un mail pour raconter l’histoire de Marie Sey, une professeure de lettres, décédée en 2001 d’une SLA. Et qui a écrit un livre sur son histoire ».
« Dans cet ouvrage, l’enseignante décrit des soignants admirables et humains, mais aussi une médecine parfois abrupte et brutale. Elle parle de ce neurologue qui, sur un «ton d’une absolue neutralité, (lui) donna proprement le coup de grâce» : «Dans 6 mois, votre bras droit sera atteint, puis 6 mois après une jambe, encore 6 mois et ce sera l’autre jambe. C’est une maladie embêtante.» », 
continue le journaliste.
Marie Sey écrit ainsi :
 « L’hôpital, une île de solitude et de silence. […] Silence glacial de l’examen, où le médecin ne prête pas plus attention à la patiente qu’il transforme en fakir que s’il travaillait sur un morceau détaché du corps ou sur une dissection. Silence convenu du spécialiste qui ne daigne pas répondre à la malade, présupposée être une arriérée mentale, et prend une tangente provisoire à la fois évasive, supérieure et confortable ».

Date de publication : 26 Septembre 2017

« Stimulé, un patient dans un « état végétatif » récupère une conscience minimale »

Le Monde

C’est ce que titre Le Monde, qui explique : « Il était plongé depuis 15 ans dans un état «d’éveil non répondant», souvent encore nommé «état végétatif». Cet homme, aujourd’hui âgé de 35 ans, a récupéré un état de conscience minimale. Comment ? Grâce à une intervention neurochirurgicale : la stimulation électrique répétée d’un nerf crânien, le nerf vague ».
Le journal indique que 
« ce résultat, publié […] dans Current Biology, a été obtenu par une équipe lyonnaise, associant l’Institut des sciences cognitives-Marc Jeannerod (CNRS – université de Lyon) et les Hospices civils de Lyon ».
Le Monde observe que
 « ce résultat ne manquera pas de raviver un âpre débat médical, scientifique, philosophique et éthique. Quel pronostic livrer, chez un patient qui présente un trouble grave de la conscience ? Avec quelle fiabilité ? Quelle prise en charge lui offrir ? Pour quelle qualité de vie, et dans quel espoir ? ».
Le Pr Lionel Naccache, de l’Institut du cerveau et de la moelle épinière (ICM, hôpital de la Pitié-Salpêtrière) à Paris, réagit :
 « Cette avancée très importante ouvre une nouvelle piste thérapeutique pour des patients à l’état de conscience altéré ».
Le quotidien cite Angela Sirigu, coauteure de ce travail, qui explique :
 « Nous avons voulu explorer les effets de la stimulation du nerf vague chez ce patient : nous avons discuté avec sa famille et obtenu l’accord de celle-ci, ainsi que celui du comité d’éthique ».
Le Monde s’interroge : 
« Mais pourquoi le nerf vague ? Il innerve un territoire très étendu, qui comprend les poumons, le cœur, l’intestin… Mais, surtout, ses terminaisons pénètrent dans le tronc cérébral, à la base du cerveau, pour y stimuler la «formation réticulée». Or, cette structure est un élément critique de la conscience : c’est un système d’allumage et d’éveil ».
Le journal précise que 
« les équipes lyonnaises […] ont implanté une électrode dans le cou de ce patient, à proximité de l’artère carotide gauche, pour stimuler le nerf vague gauche. Celle-ci a été reliée, sous la peau, à un générateur d’impulsions électriques implanté sous la clavicule. Jour et nuit, une stimulation de 30 hertz a été appliquée, par cycles de 30 secondes, suivies de 5 minutes d’arrêt. Les auteurs ont progressivement augmenté l’intensité ».
« Résultat : pas d’effets immédiats. Mais, après un mois de cette stimulation, une double amélioration était observée. Le patient suivait des yeux un objet et il se conformait à des ordres simples, ce qu’il ne faisait pas auparavant », 
note le quotidien.
Le Monde relève outre que 
« l’enregistrement de l’activité du cerveau a révélé des changements importants. L’électroencéphalographie a retrouvé chez ce patient une «signature» spécifique d’un état de conscience minimale, précédemment découverte dans les groupes de Stanislas Dehaene et Lionel Naccache. Et le PET scan a révélé une augmentation de l’activité métabolique du cerveau, dans des régions du cortex comme dans des régions plus profondes ».
Le journal poursuit : 
« La stimulation du nerf vague pourra-t-elle améliorer de façon durable la plasticité cérébrale, même après l’arrêt de la stimulation ? Qui seront les patients qui pourront en bénéficier ? «Tous ne pourront pas y répondre», estime le Pr Steven Laureys [à la tête du GIGA-Consciousness de Liège (Belgique)]. Impossible à ce stade d’extrapoler ».
Le Monde ajoute que 
« la découverte conduit à s’interroger sur la notion «d’amélioration» d’un état de conscience, dès lors qu’elle permet à un patient de prendre conscience de la gravité de son état ». Angela Sirigu observe que « c’est une vraie question. Pour moi, le principal enjeu est de poursuivre l’amélioration, au-delà d’un état de conscience minimale, chez certains patients ».
« La technique pourrait-elle aussi redonner à certains patients un pouvoir décisionnel ? Pourrait-elle leur permettre de dire, à leurs proches et aux médecins, s’ils veulent – ou non – une poursuite de leurs soins ? Vertigineuse question », 
continue le journal.

Date de publication : 26 Septembre 2017

« Il existe un lien entre rêves agités et maladie de Parkinson »

Le Point

Le Point publie un dossier intitulé « Dormez bien », rappelant que « le sommeil est vital pour la santé, la concentration, la mémoire et même la réussite ». Le magazine évoque « les dernières découvertes de la science » et publie notamment un entretien avec le Dr Isabelle Arnulf, directrice de l’unité des pathologies du sommeil à la Pitié-Salpêtrière et chercheuse à l’Institut du cerveau et de la moelle épinière.
La spécialiste
 « mène une expérience sur les cycles du sommeil » et déclare qu’« il existe un lien entre rêves agités et maladie de Parkinson ».
Le Dr Arnulf explique ce que sont 
« rêves agités » : « C’est un trouble comportemental pendant le sommeil paradoxal qui conduit à extérioriser violemment les cauchemars – qui constituent les trois quarts des rêves. Coups de pied, coups de poing, cris, insultes, chutes…, ces dormeurs se blessent ou blessent fréquemment leur conjoint ».
« Heureusement, ce trouble ne touche que 0,5 à 1% de la population. Mais, après 60 ans, le chiffre passe à 8%. Nous avons identifié une lésion au niveau du tronc cérébral chez les rêveurs agités. Celle-ci fait sauter le verrou qui inhibe nos mouvements dans le sommeil paradoxal. Ce trouble peut être soigné facilement. Malheureusement, nos travaux ont montré que la moitié des personnes affectées développaient une maladie de Parkinson dans les 7 ans », 
indique la neurologue.
Le Point demande ainsi : 
« Les rêves agités seraient-ils le premier signe de neurodégénérescence de cette maladie ? ». Le Dr Arnulf répond : « Chez les plus de 50 ans, oui. Et ils doivent rapidement aller voir un neurologue. Les psys – parfois consultés en premier – doivent identifier ces signaux et nous adresser leurs patients. Les plus jeunes souffrent plus probablement de terreurs nocturnes ou de somnambulisme ».
Elle remarque que 
« les premiers résultats ne tomberont que dans 3 ou 4 ans, mais les laboratoires acceptent désormais les dormeurs agités dans leurs cohortes. Pour ces personnes, qui ne sont pas encore diagnostiquées Parkinson, tous les espoirs sont permis ».
La spécialiste ajoute que pour les autres patients,
 « on progresse aussi ! Presque tous les parkinsoniens font des rêves agités. Or ces personnes incapables de bouger ou de parler le jour ont des gestes et des paroles incroyablement précis lorsqu’elles rêvent ! Comme si la maladie était guérie de manière transitoire. Nous avons identifié une voie cérébrale non parasitée par la maladie, reste à savoir comment la réactiver pendant l’éveil ».

Date de publication : 28 Septembre 2017