Archive for the ‘Revue de presse’ Category.

Revue de presse santé psy – décembre 2017

 

« Les larmes de la schizophrénie »

La Croix

La Croix évoque un colloque sur la santé mentale qui vient de se dérouler à Paris, « pour parler notamment de schizophrénie et de cette stigmatisation ordinaire qui lui colle à la peau. Tous ces préjugés sur la dangerosité et la violence que véhiculent souvent les médias dès qu’un malade est impliqué dans un fait divers dramatique ».
« La surenchère de certains politiques persuadés qu’un terroriste en puissance se cache derrière chaque schizophrène. Sans que ni les uns ni les autres ne prennent toujours le temps de rappeler que seulement 0,2% des crimes sont commis par des personnes malades », 
observe le quotidien.
La Croix rend ainsi compte de ce colloque, 
« avec, sur scène, des psychiatres, un psychologue, des historiens, une anthropologue… Mais aussi une voix inédite et d’une force saisissante. La parole d’une malade. Ou plutôt d’une personne vivant avec une schizophrénie ».
Le quotidien cite Laurence Martin, qui 
« a parlé avec force de sa maladie, la schizophrénie, de la stigmatisation et des préjugés qu’elle combat » : « Oui, il y a de la violence chez certains schizophrènes. Mais la première violence, elle est d’abord contre nous-mêmes. 10% des schizophrènes meurent par suicide. Cela ne fait jamais les gros titres des journaux. Et vous risquez bien plus d’aimer un schizophrène qui se suicide que d’être tué par un schizophrène ».
Le journal explique que 
« Laurence Martin a 39 ans et vit à Namur en Belgique, où elle travaille dans une librairie. Depuis dix ans elle tient un blog dans lequel elle essaie de combattre les préjugés et le «discours ultra-sécuritaire» des politiques ».
La jeune femme indique : 
« Je me suis dit qu’il fallait que je fasse quelque chose pour la “cause”. Que je serais complice de cette stigmatisation si je me taisais. […] La schizophrénie est violente parce qu’elle balaie tout sur son passage. Elle écrase tout, elle réduit en miettes. Le monde, les autres, soi-même. La violence, c’est celle de l’angoisse, celle de la mort. C’est celle de l’obsession, de la durée, du temps. Les pensées qui ne lâchent pas, le délire qui tourne, qui ronge, qui frappe dans la tête. La violence de la durée et du temps. Parce qu’être en crise pendant des mois, des années, ça épuise, ça vide, ça tue. La violence, c’est celle du monde qui va trop vite, qui tourne comme une toupie, qui va trop fort, qui crie. La violence, c’est celle des larmes qu’on retient ».
La Croix poursuit : 
« Laurence Martin raconte qu’un jour elle a rencontré une élève infirmière. Durant son stage, on lui avait dit de ne pas s’occuper des patients schizophrènes, «de toute façon ils ne ressentent rien». Alors Laurence Martin évoque ces moments de crise où elle se coupait le poignet ».
Elle précise : 
« Ce n’est pas parce que je ne ressentais pas la douleur mais parce que cette douleur provoquait une diversion. Si je ne pouvais rien répondre à ce psychiatre qui pensait que mon seul problème était de ne pas savoir étudier, ce n’est pas parce que je n’avais rien à dire. C’est parce que je n’avais pas les mots à mettre sur la maladie. Et si j’avais peur de sortir, ce n’était pas par désintérêt pour le monde extérieur, mais parce que, une fois dans la rue, je me sentais envahie par les autres (…). Quand j’étais malade, c’est vrai que j’avais peur des gens mais j’attendais tout d’eux. J’espérais une parole, une main tendue ou que quelqu’un voie ma souffrance ».
Laurence Martin ajoute : 
« Je prends des neuroleptiques, je vis et je ne suis pas une plante verte. Je rigole, je me révolte, je râle, je suis contente, je suis malheureuse. Juste comme tout le monde ».

Date de publication : 5 Décembre 2017

« La méditation freine le vieillissement du cerveau »

La Croix

Denis Sergent observe dans La Croix : « La méditation permet-elle de mieux vieillir ? La question taraude les spécialistes depuis longtemps, d’autant plus que plusieurs personnalités la pratiquant plaident en ce sens ».
Le journaliste fait savoir qu’
« une première étude scientifique menée chez des personnes de plus de 65 ans donne un début de réponse positive ».
Il rappelle qu’
« avec l’âge survient une diminution progressive du volume cérébral et du métabolisme du glucose ayant pour conséquence un déclin des fonctions cognitives. Or ces changements physiologiques naturels peuvent être exacerbés par le stress et une mauvaise qualité de sommeil, deux paramètres par ailleurs considérés comme des facteurs de risques d’Alzheimer ».
Denis Sergent note donc que 
« pour étudier ce déclin, Gaël Chételat, neurobiologiste à l’Inserm à Caen, a lancé une étude pilote comparative en collaboration avec Antoine Lutz, neurobiologiste à Lyon ».
Gaël Chételat explique : 
« Nous avons sélectionné six «experts méditants» – dont le moine bouddhiste Matthieu Ricard – âgés en moyenne de 65 ans et pratiquant la méditation depuis longtemps et régulièrement (entre 15.000 et 30.000 heures chacun), selon différents courants traditionnels bouddhistes. Parallèlement, nous avons étudié 67 témoins non-méditants âgés de 65 ans ainsi qu’un groupe de 186 personnes, âgées de 20 à 87 ans, pour mesurer les effets classiques du vieillissement sur le cerveau ».
Le journaliste précise que 
« les chercheurs ont pratiqué un double examen du cerveau : l’un, anatomique, par IRM (imagerie par résonance magnétique), l’autre, fonctionnel, utilisant la tomographie par émission de positons (TEP) pour quantifier l’activité métabolique d’un organe ».
Gaël Chételat indique ainsi :
 « Nous avons mis en évidence des différences significatives au niveau du volume de la matière grise (constituée par les noyaux des neurones) et du métabolisme du glucose, le carburant énergétique du cerveau. Plus précisément, les images montrent que le cortex frontal est plus volumineux et/ou a un métabolisme plus élevé chez les personnes pratiquant la méditation que chez les témoins ».
« Ces premiers résultats suggèrent que la méditation pourrait réduire ou retarder de quelques années les effets néfastes de ces facteurs sur le cerveau et avoir un effet positif sur le vieillissement cérébral », 
remarque la neurobiologiste.
Denis Sergent indique que 
« les résultats de cette étude pilote devront toutefois être confirmés sur un échantillon plus large ».
Gaël Chételat ajoute que 
« nous allons maintenant nous attaquer à la compréhension des mécanismes mis en jeu en nous focalisant notamment sur le taux sanguin de cortisol, une hormone qui a un rôle prépondérant dans la réaction de stress, ainsi que sur l’activité des télomérases, enzymes jouant un rôle protecteur de l’extrémité des chromosomes ».
Le journaliste indique enfin que 
« l’équipe de neurobiologistes va intégrer une étude européenne de grande envergure qui vise à mieux comprendre les facteurs de vie qui déterminent le bien vieillir en testant les bienfaits d’entraînements mentaux à la méditation ou à l’apprentissage de l’anglais. À la recherche de volontaires, les chercheurs organisent une conférence le 16 janvier à Caen pour en recruter ».

Date de publication : 8 Décembre 2017

« Souffrance au travail : lancement d’un observatoire pour aider les praticiens hospitaliers »

Le Monde

Le Monde indique en effet que « face à la «dégradation des conditions de travail» à l’hôpital, l’organisation Action praticiens hôpital (APH), qui regroupe une dizaine de syndicats, a lancé […] son observatoire de la souffrance au travail. L’objectif est de mieux repérer et aider les professionnels touchés. soumis notamment à des pressions managériales de plus en plus fortes ».
Le journal explique qu’
« à travers un questionnaire détaillé accessible en ligne, l’organisation veut définir les raisons du mal-être ressenti par certains praticiens (médecins, dentistes, pharmaciens) et dresser une «cartographie régionale et nationale de situations» jugées «indésirables et évitables» ».
Jacques Trévidic, président d’APH, remarque ainsi que 
« certaines disciplines sont particulièrement touchées », évoquant les « urgentistes, les anesthésistes, les biologistes, les psychiatres ».
Nicole Smolski, présidente d’honneur, évoque en outre les 
« chirurgiens qui, aux yeux des directions, ne sont pas assez rentables. […] Dans certains établissements, on n’est plus loin de ce qui se passe à Lidl ou Amazon ».
Le Monde explique :
 « En cause, la «tarification à l’activité», un mode de financement des hôpitaux controversé, que veut revoir le gouvernement, mais aussi les «pressions managériales» de plus en plus fortes de «l’hôpital entreprise», ou encore les restructurations liées aux groupements hospitaliers de territoire ».
Le journal précise que 
« l’outil développé par APH s’appuie sur l’observatoire déjà mis en place à la fin de 2009 par le syndicat d’anesthésistes SNPHAR-E, mais il vise un public plus large, APH étant constitué de deux intersyndicales (Avenir Hospitalier et CPH) regroupant 14 syndicats et organisations ».
« Selon les données récoltées entre 2010 et 2015 (200 appels), «90% des causes de la souffrance déclarée ont pour point commun des conflits avec la hiérarchie, médicale ou administrative», la surcharge de travail étant une cause «fréquente mais pas systématique» », 
observe le quotidien.

Date de publication : 8 Décembre 2017

« L’effet placebo guérit-il vraiment ? »

Science et Vie

C’est ce que se demande Science et Vie, qui évoque « l’un des pouvoirs les plus extraordinaires de notre esprit sur notre corps : il suffit de faire croire à un malade qu’il prend un antalgique – alors qu’il s’agit d’une simple solution saline – pour que son cerveau déclenche la production de molécules aux effets antidouleur, comparables à ceux qu’aurait engendrés un véritable médicament ».
« Prodigieux : la suggestion psychologique provoque des conséquences biochimiques. Dans le cas de la douleur, la sécrétion de dopamine, un neuromédiateur mobilisé dans le circuit de la récompense », 
poursuit le magazine.
L’article souligne que 
« quand il s’agit d’apaiser la douleur, il suffit d’une attitude bienveillante et des gestes de soin pour que le patient se sente déjà mieux. Mais les médicaments, eux, doivent avoir un effet supérieur au simple effet placebo ».
Science et Vie s’interroge : 
« Quel est le secret de cet effet placebo, à l’incroyable pouvoir guérisseur ? Nul ne connaît précisément les mécanismes qui le sous-tendent, mais il semble agir initialement sur une partie du cortex préfrontal (impliqué dans l’attention). La croyance en l’efficacité du traitement pourrait détourner l’attention de la douleur pour la concentrer sur l’attente du soulagement ».
Le magazine rappelle que 
« la médecine a longtemps douté de l’existence d’un effet placebo, mis en évidence pour la première fois en 2002, grâce à l’imagerie cérébrale. Si les rouages de ce mécanisme psychobiologique restent mystérieux, il n’en demeure pas moins que c’est à des placebos que sont comparés les médicaments afin d’évaluer leur efficacité : s’ils ont un effet supérieur, c’est que leur principe est réellement actif ».
Science et Vie ajoute qu’
« au quotidien, l’effet placebo passe aussi bien par le baiser déposé par un parent sur le bobo d’un enfant, qui agit sur lui comme un médicament, que par l’attitude d’un médecin : qu’il se montre chaleureux et le patient se sent déjà mieux… En clair, il ne faut pas hésiter à jouer de cet effet car il fait partie intégrante ».

Date de publication : 13 Décembre 2017

« A Rennes, les soignants de l’hôpital psychiatrique en souffrance »

Le Monde

Cécile Bouanchaud note dans Le Monde que « depuis 6 semaines, des membres du personnel protestent contre la «dégradation des conditions d’accueil des patients» au centre hospitalier Guillaume-Régnier » à Rennes.
La journaliste observe que 
« dans cette structure hospitalière employant plus de 2000 personnes, «impossible de connaître le nombre de soignants en détresse», estime Jacques Meny, secrétaire du syndicat SUD-Santé pour l’établissement ».
Elle indique qu’
« un jour d’octobre, alors qu’un énième membre du personnel était venu faire part de ses idées noires, l’organisation syndicale a décidé d’«agir avant un drame, plutôt qu’après». Et le 6 novembre, plus d’une centaine de salariés ont commencé une grève, qui a été reconduite mardi 12 décembre, marquant la sixième semaine d’un mouvement par ailleurs renouvelé quasiment chaque année ».
Cécile Bouanchaud remarque en effet :
 « Demandez au personnel soignant ce qu’il pense des conditions de soins du CHGR, il résume ainsi la situation : aucun ne souhaiterait que lui ou l’un de ses «proches soit accueilli dans l’établissement». Tous savent ce qu’il se passe derrière ces «blocs de mal-être» qui accueillent 30.000 patients chaque année ».
La journaliste souligne que 
« les salariés dénoncent la «dégradation» de leurs conditions de travail, avec des conséquences sur «la prise en charge des patients». Selon le personnel, la liste illustrant ce «délitement» est longue, et dramatiquement ordinaire au sein des hôpitaux psychiatriques. Des mouvements de grève semblables ont d’ailleurs émergé ces derniers mois ».
Cécile Bouanchaud relève que 
« quelque 1400 signalements d’événements indésirables liés à des dysfonctionnements (violences, manque de lits, sous-effectifs) ont été adressés à la direction en 2016, selon SUD-Santé. D’après [Cécile, infirmière], ces passages à l’acte récurrents sont une façon d’exprimer un mal-être, lié aux conditions d’accueil matérielles et humaines indigentes ».
« «Nous n’avons plus le temps pour l’écoute», fait-elle savoir, évoquant les heures consacrées à «la gestion à flux tendus des lits» dans un hôpital qui en compte 802, ainsi que 20 chambres d’isolement », 
poursuit la journaliste.
Cécile Bouanchaud souligne ainsi que 
« tous les soignants interrogés ont déjà été confrontés à des situations où leurs patients n’avaient qu’«un lit pour deux». Comprendre que les malades sont régulièrement délogés au profit d’autres dont le «cas est plus grave» ».
Marine, infirmière, remarque que 
« les patients ont besoin d’un cadre extrêmement rassurant et on leur inflige l’inverse », évoquant « une absence de parcours de soins cohérent ». De son côté, Sébastien, médecin psychiatre, observe que les patients « subissent ce que personne n’accepterait de subir. […] Des patients venus en premiers soins se retrouvent avec des malades grabataires » ».
« D’autres sont «contentionnés toute la nuit», faute de personnel suffisant pour les surveiller. Sans compter le recours quasi systématique aux camisoles chimiques, des neuroleptiques puissants, qui rendent les malades amorphes », 
ajoute Cécile Bouanchaud.
La journaliste note que 
« selon Sophie, psychologue à l’hôpital, de telles situations se rencontrent seulement dans des établissements où les patients sont vulnérables : «Ils ne se plaignent pas, alors on s’en fout qu’ils souffrent.» Le personnel, lui, entretient une culpabilité tenace face à cette «déshumanisation de la psychiatrie». Si les soignants rencontrés évoquent leur «volonté de faire au mieux», c’est toujours avant d’aborder cet  idéal brisé», ce «sentiment de mal faire en permanence » et «de devoir s’excuser tout le temps» ».
« A cela s’ajoutent des difficultés endémiques dans le milieu de la santé publique, où les contrats précaires sont légion, et les salaires insuffisants : 1700 € net par mois pour Marine, infirmière depuis 13 ans, qui prend depuis peu des anxiolytiques pour dormir », 
relève Cécile Bouanchaud.
La journaliste indique en outre que «
 le directeur, Bernard Garin, qui n’a pas reçu les représentants syndicaux depuis le début du mouvement, assure que «la situation s’est améliorée» depuis un précédent mouvement de grève en 2013, qui avait permis l’ouverture de nouveaux lits. Selon lui, la solution passe surtout par «un suivi des malades en dehors de l’hôpital». M. Garin reconnaît toutefois que son établissement est bloqué dans un «carcan budgétaire» et espère que le ministère fera de la psychiatrie «une priorité en termes de moyens» ».
Cécile Bouanchaud rappelle que 
« la ministre de la Santé, Agnès Buzyn, a assuré qu’elle comptait lancer un «plan psychiatrie», et a débloqué 44 millions d’euros pour ces services, dont le budget est bloqué depuis des années. Le ministère assure que les détails de ce plan seront précisés en janvier 2018, ajoutant «être informé de la situation à l’hôpital de Rennes» ».

Date de publication : 14 Décembre 2017

« Vers la guérison de l’addiction au cannabis »

Le Point

C’est ce que titre Le Point, qui indique que « l’espoir est réel avec la mise au point, par une équipe dirigée par le Pr Piazza, d’un médicament actif contre cette dépendance fréquente ».
Anne Jeanblanc se penche ainsi sur 
« le médicament que viennent de mettre au point des chercheurs de Bordeaux Neurocampus et de la société Aelis Farma, créée pour l’occasion. Il est actuellement en test chez l’homme aux États-Unis et, si tout va bien, une mise sur le marché est envisageable d’ici à fin 2024 ».
La journaliste rappelle que 
« l’addiction est un sujet de recherche historique pour les neuroscientifiques bordelais. Dans un article publié dans la prestigieuse revue Science, il y a près de 30 ans, Michel Le Moal, Pier-Vincenzo Piazza et Hervé Simon ont démontré que, contrairement à une idée longtemps admise, toute personne qui persiste à consommer de la drogue ne devient pas accro.
Le Pr Piazza indique ainsi qu’«
 à la fin des années 90, les équipes du pôle de recherche de Bordeaux ont mis en évidence les mécanismes de vulnérabilité aux drogues ».
Anne Jeanblanc note qu’« 
il faudra ensuite plus de 10 ans pour les analyser et découvrir les clés de la toxicomanie. On sait désormais que l’usage de stupéfiants modifie la physiologie du cerveau, notamment la plasticité des synapses (zones de contact entre neurones). Dans 80% des cas, ce changement est temporaire. En revanche, la persistance de ce phénomène chez certains individus paraît responsable de la perte de contrôle de la consommation et l’addiction s’installe ».
La journaliste explique que 
« les équipes du Neurocentre Magendie, qui étudient spécifiquement les effets cérébraux du cannabis, ont découvert que son usage entraînait la production d’une molécule appelée prégnénolone, qui défend l’organisme contre les effets de cette drogue. Elle aurait pu être donnée pour soigner la dépendance si elle n’était pas si mal absorbée et rapidement dégradée par l’organisme ».
Anne Jeanblanc relève donc que 
« l’équipe a créé la société Aelis Farma, la première à avoir désormais développé un dérivé stable de la prégnénolone ».
Le Pr Piazza précise :
 « Ce composé, l’AEF0117, bloque uniquement les parties des synapses activées par le cannabis. Lors de tests, les animaux dépendants stoppent leur consommation dès la prise de la molécule. Sur un individu qui n’est pas sous cannabis, cette molécule n’a aucun effet, même à 1500 fois la dose efficace. Nous avons créé une nouvelle classe de médicament psychoactif dont le mécanisme d’action est unique dans la pharmacopée ! ».
La journaliste observe qu’
« un grand nombre de personnes pourraient en bénéficier notamment en France, où plus d’un jeune sur quatre déclare avoir consommé du cannabis au cours du dernier mois ».
Elle souligne en outre que 
« cette substance se banalise et que la teneur moyenne en THC (produit actif) dans les produits augmente, celle de la résine a triplé en 10 ans, note le Pr Piazza. Il ajoute que, entre 16 et 30 ans, les consommateurs quotidiens ont 5 fois plus de risques d’être au chômage et 10 fois moins de chances d’avoir un diplôme universitaire que les autres. Le besoin d’un traitement est donc criant ».

Date de publication : 15 Décembre 2017

« La méditation aide à mieux vieillir »

Les Echos

Yann Verdo note à son tour dans Les Echos qu’« une étude française met en lumière le fait que la méditation préserve notre cerveau des impacts du vieillissement et du déclin cognitif. Mais ce n’est pas son seul effet bénéfique sur notre corps… ».
Le journaliste rappelle que 
« les études scientifiques consacrées aux impacts de cette pratique sur la santé mentale et physique, de plus en plus nombreuses, tendent toutes à accréditer la thèse de son pouvoir bénéfique, bien au-delà même de ce qu’on aurait pu penser initialement ».
Il relève donc qu’une étude 
« conduite par la chercheuse de l’Inserm Gaël Chételat, récemment parue dans Scientific Reports et plus spécifiquement axée sur les effets de la méditation sur le vieillissement et son triste corollaire qu’est le déclin cognitif, vient de verser une nouvelle et importante pièce au dossier ».
Yann Verdo explique que 
« d’après les expériences menées depuis une quinzaine d’années sous la houlette de Christophe André à l’hôpital Sainte-Anne, où des patients dépressifs viennent effectuer des stages de méditation de 8 semaines et se soumettre avant et après à des batteries d’examens, il est acquis que la méditation a une vertu antidépressive certaine ».
« Initier à la méditation une personne psychologiquement fragile quant à la dépression limite considérablement le risque de rechute, autant que si elle était maintenue sous antidépresseurs ; il a même été établi que méditer 20 minutes par jour permettrait à des personnes ayant déjà connu deux épisodes dépressifs majeurs de diviser par deux le risque d’en refaire un troisième », 
relève le journaliste.
Il note en outre que
 « le déclin cognitif, qui peut dégénérer en démence, dont la forme principale reste la maladie d’Alzheimer, est accéléré par la dépression et les problèmes de sommeil, eux-mêmes favorisés par les émotions négatives et le stress. Méditer régulièrement aiderait-il les personnes âgées à mieux se prémunir contre ce cycle infernal ? ».
Yann Verdo indique que 
« les chercheurs de la plate-forme d’imagerie biomédicale Cyceron de Caen ont recruté six méditants experts, âgés de 65 ans en moyenne et affichant entre 15.000 et 30.000 heures de pratique au compteur (le célèbre moine bouddhiste Matthieu Ricard était l’un d’entre eux). Et ils ont comparé, par imagerie, le cerveau de ces seniors passés maîtres dans l’art de «faire le vide» en eux avec ceux de personnes du même âge n’ayant jamais médité ».
Le journaliste précise que 
« deux techniques d’imagerie ont été utilisées. L’IRM anatomique pour analyser la structure du cerveau en ses différentes aires, et la tomographie par émission de positons (TEP) pour observer son fonctionnement en temps réel, en mesurant la quantité de glucose (d’énergie) brûlée par les neurones ».
Il constate que
 « les résultats sont éloquents. Il apparaît en effet que les «experts» ont conservé de plus grands volumes de matière grise (sur le plan structurel) et présentent un métabolisme du glucose plus élevé (sur le plan fonctionnel) dans des régions cérébrales qui sont justement celles qui déclinent le plus avec l’âge, et qui sont impliquées dans l’attention, la conscience des sensations et des signaux internes du corps, mais aussi le contrôle et la régulation des émotions ».
Gaël Chételat souligne que 
« ces résultats montrent que la méditation permet chez ceux qui la pratiquent régulièrement de préserver des zones cérébrales spécifiquement visées par le déclin cognitif, ce qui suggère qu’elle réduit les risques de développer une maladie d’Alzheimer ou en recule l’âge d’apparition des premiers symptômes ».
Yann Verdo poursuit : « 
Même si les mécanismes biologiques sous-jacents restent encore en grande partie à expliquer, il ne fait guère de doute que la méditation a bel et bien un effet protecteur contre le vieillissement cognitif. Et même contre le vieillissement en général, si l’on en croit d’autres recherches menées outre-Atlantique ».

Date de publication : 18 Décembre 2017

« L’addiction aux réseaux sociaux, nouveau fléau de santé publique »

Les Echos

Les Echos note en effet que « de plus en plus de chercheurs alertent sur les effets inquiétants des réseaux sociaux sur le cerveau, et sur leurs dangers pour les adolescents. Facebook a reconnu la semaine dernière que la consommation de contenus, quand elle est passive, peut avoir un impact négatif sur le bien-être ».
Le journal évoque les travaux de l’Américaine Jean Twenge, professeur en psychologie à l’université de San Diego, qui 
« étudie les différences de santé mentale entre générations depuis 25 ans. Il y a 2 ans, elle a remarqué que les courbes de plusieurs paramètres qu’elle surveille régulièrement s’étaient effondrées depuis 2012 : la fréquence des rencontres entre jeunes, la proportion de lycéens possédant un permis de conduire, ayant déjà eu des relations sexuelles ou un simple rendez-vous. Dans le même temps, le pourcentage d’adolescents dépressifs, déclarant se sentir seuls et commettant des tentatives de suicide a atteint des sommets, explique-t-elle dans son livre « iGen », le surnom qu’elle donne à la génération née entre 1995 et 2012 ».
Les Echos indique que « celle-ci souffre de «la pire crise de santé mentale depuis des décennies», estime Jean Twenge. Et le coupable serait le smartphone. Les adolescents «scrolleraient» infiniment sur les réseaux sociaux, se renfermant sur eux-mêmes et souffrant de la comparaison avec leurs pairs qui mettent en scène leur quotidien sur Facebook ou Instagram ».
« Ils n’arriveraient même plus à se séparer de leurs portables la nuit, certains chercheurs parlant de «nomophobia» – pour «no mobile phobia». Un problème qui n’épargne pas les adultes, mais qui touche encore plus les jeunes ayant grandi avec un téléphone dans les mains », 
souligne le quotidien.
Le journal observe toutefois que «
 des peurs similaires sur l’effet des télévisions, des ordinateurs et des consoles de jeux vidéo ont été exprimées lors de leur arrivée dans les foyers. Et si la corrélation entre temps passé sur son smartphone et dépression existe, la causalité reste difficile à prouver : est-ce sa consultation qui affecte la santé mentale, ou les personnes déjà fragiles qui passent plus de temps en ligne ? ».
« Ce que les chercheurs commencent à pouvoir affirmer, c’est que les réseaux sociaux ont un effet sur le cerveau proche de certaines substances addictives, comme la cigarette. Ofir Turel, professeur en systèmes d’information à l’université de Californie, a prouvé que «l’usage excessif de Facebook est associé à des changements dans le circuit de la récompense». Car, contrairement à la télévision, les réseaux sociaux offrent des «récompenses variables» : l’utilisateur ne sait jamais combien de likes il va récolter ou sur quelles vidéos il va tomber », 
explique Les Echos.
Le quotidien ajoute que « 
d’autres chercheurs pointent l’influence négative des smartphones sur les capacités cognitives : une récente étude de l’université de Chicago montre que leur simple présence diminue la faculté à mémoriser, raisonner et résoudre de nouveaux problèmes ».
Les Echos relève en outre que « pendant longtemps, Facebook est resté silencieux sur ce sujet. Difficile pour lui d’admettre les dangers de ces fonctionnalités addictives, car elles sont au cœur de son business model : faire que les utilisateurs passent le maximum de temps sur sa plate-forme pour vendre le plus d’espaces publicitaires possible ».
« Mais le réseau social a dû faire face à une charge de plus en plus vive d’anciens responsables mettant en garde contre le «monstre» que Facebook avait créé. La critique la plus vive est venue mi-novembre de Chamath Palihapitiya, ancien vice-président de la société, lors d’un discours devant des étudiants à Stanford. «Nous avons créé des boucles déclenchant des réactions de court terme nourries à la dopamine qui sont en train de détruire le fonctionnement de la société», a-t-il déclaré, évoquant son «immense sentiment de culpabilité» et expliquant ne pas vouloir «mettre cette merde» dans les mains de ses enfants », 
remarque le journal.
Les Echos note que 
« Facebook s’est enfin décidé à réagir, en levant le voile sur les travaux d’une équipe de recherche dédiée à répondre à une question : «Est-ce que passer du temps sur les réseaux sociaux est mauvais pour nous ?» […] Leur conclusion ? L’outil est neutre – tout dépend de son utilisation. Certes, ils admettent les effets négatifs de la consommation passive de contenus. […] Mais les interactions avec des proches à travers des commentaires et des messages, ainsi que l’utilisation du réseau social pour se remémorer des souvenirs «améliorent le bien-être», affirment-ils ».

Date de publication : 20 Décembre 2017

« Quand une tumeur du cerveau entraîne hyper-religiosité et psychose »

Le Monde

Dans son blog pour Le Monde, Marc Gozlan relate « l’histoire d’une femme de 48 ans, sans antécédent psychiatrique, qui se présente de sa propre initiative dans le service de psychiatrie de l’hôpital universitaire de Berne (Suisse) car elle entend des voix lui ayant commandé de se suicider. Elle s’est infligée plusieurs coups de couteau dans la poitrine. Certaines plaies ont une profondeur de 7 cm. Cette femme déclare avoir commis son geste en signe de sacrifice religieux, des voix divines le lui ayant ordonné ».
Le journaliste explique qu’
« il y a 3 ans, cette patiente avait présenté des hallucinations auditives verbales qu’elle considérait d’origine céleste. De fait, dès l’âge de 13 ans, elle avait commencé à manifester de l’intérêt pour la spiritualité et à exprimer une grande dévotion. De grands élans spirituels se sont reproduits à trois autres reprises, quand elle avait 23, 32 et 41 ans ».
Marc Gozlan poursuit :
 « «A son admission à l’hôpital, cette quadragénaire présente un syndrome psychotique avec délire religieux grandiose», rapportent le Dr Sebastian Walther et ses collègues dans un article de la revue Frontiers in Psychiatry. […] La patiente ressent une tension extrême et un profond sentiment de sainteté. Les médecins notent un ralentissement psychomoteur et un blocage de la pensée formelle (pure, indépendante de l’action) ».
Le journaliste précise que 
« les hallucinations auditives sont fréquentes, à raison d’une par minute quand elles surviennent. Leur contenu est généralement de nature religieuse. […] La tonalité des voix est agréable. Selon les cas, il s’agit d’une injonction ou d’un dialogue avec la patiente. Un de ces phénomènes hallucinatoires a duré plusieurs heures ».
Il indique que 
« l’IRM cérébrale révèle chez cette patiente une lésion profonde dans l’hémisphère gauche, au niveau de la région postérieure du thalamus. Cette tumeur déborde à la fois dans une zone composée de substance blanche, appelée capsule interne, et dans une formation de substance grise, le putamen postérieur. Il s’agit selon toute vraisemblance d’une tumeur de croissance lente apparue au cours de l’adolescence ».
« De par sa localisation, elle désorganise l’ensemble des structures situées à proximité dont certaines entretiennent des connexions avec le cortex auditif, zone située dans le lobe temporal et qui analyse les informations sensorielles auditives. Par ailleurs, l’emplacement de la tumeur pourrait avoir un impact sur l’état émotionnel associé à une forte spiritualité », 
relève Marc Gozlan.
Le journaliste note qu’
« au total, cette patiente a donc connu, à partir de l’âge de 13 ans, quatre épisodes de forte religiosité, chacun survenant après un délai de 9 à 10 ans. Ceux-ci pourraient correspondre à des phases de croissance de la tumeur cérébrale, le dernier épisode psychotique s’accompagnant de symptômes persistants (hallucinations auditives verbales, délire spirituel) ».
Il ajoute que 
« l’image IRM est compatible avec un gliome de bas grade. Certaines malformations caverneuses peuvent cependant présenter des caractéristiques similaires (diagnostic différentiel potentiel) ».

Date de publication : 22 Décembre 2017

« La méthode suédoise pour survivre aux longues nuits d’hiver »

Le Figaro

C’est ce que titre Le Figaro, qui constate : « Voyages sous les tropiques, thérapie lumineuse, sport… Les Suédois rivalisent d’imagination pour échapper à l’obscurité nordique et à sa manifestation la plus grave, la dépression hivernale ».
Le journal observe ainsi :
 « Trois jeunes femmes en maillot de bain se balancent dans des hamacs. Face à elles, une plage qui s’ouvre sur un lagon. Elles ferment les yeux pour mieux sentir le souffle de chaud des alizés, un verre à la main. L’illusion est presque parfaite. Nous pourrions lézarder sous les tropiques, si l’on oublie que nous sommes à Stockholm, qu’il est 15 heures et qu’il fait déjà nuit. Le paysage n’est qu’une gigantesque carte postale collée sur le mur, et les alizés ont été savamment reconstitués avec un ventilateur… et trois projecteurs ».
Eilf Ohrling,
 « qui a ouvert ce centre de relaxation justement baptisé Nirvana », précise que « la température est de 30°C, et ces lampes vous apportent à la fois une lumière chaude et froide, avec des UV, comme si vous étiez à la plage. Dehors, il fait moins dix degrés, le soleil s’est couché, mais nous avons tous besoin de lumière pour vivre. Ici, les gens se sentent bien, ils oublient le stress, ils oublient l’hiver ».
Le Figaro souligne en effet qu’«
 à Stockholm, comme dans toutes les villes situées autour du 60e parallèle et au-delà, laisser passer l’hiver n’est pas une mince affaire. Dès le mois de novembre, et jusqu’à la toute fin janvier, la durée du jour est inférieure à 8 heures. Le 21 décembre, jour le plus court de l’année, elle tombe à 6 heures, avec un soleil qui se lève à peine au-dessus de la ligne d’horizon ».
Arne Lowden, professeur à l’université de Stockholm, observe en outre que 
« notre perception du jour est aussi affectée par la météo hivernale. Les nuages bas ou le brouillard dégradent la qualité de la lumière. La durée moyenne d’ensoleillement à Stockholm en hiver, c’est 30 heures par mois ».
Le quotidien relève que 
« selon une étude menée par ce spécialiste du stress, du sommeil et des rythmes circadiens, plus de 40% de cette population citadine ressent «une perturbation de l’humeur et une fatigue accrue» pendant l’hiver ».
Le Figaro constate que 
« les stratégies pour échapper à cette contrainte astronomique et géographique se multiplient. Des milliers de Suédois, dès les vacances de Noël, mettent le cap sur les tropiques. Cette année, les réservations de décembre étaient en augmentation de 12% par rapport à 2016 ».
« Ceux qui ont des moyens plus limités peuvent toujours aller au sud… de Stockholm. À 30 minutes de train, dans la ville de Södertälje, une arène couverte et chauffée abrite huit terrains de beachvolley, sur une immense étendue de sable fin », 
relève le journal.
Maria Maxine, conservatrice au musée Nordiska de Stockholm qui 
« a participé à l’organisation d’une grande exposition, baptisée «Nordic Lights», sur ce thème qui passionne ses concitoyens », remarque ainsi que « les Suédois ont passé des siècles à s’adapter à ces journées très courtes en hiver et très longues en été, cela a même forgé une grande partie de notre identité nationale. Jusqu’en 1850, la plupart des Suédois n’avaient que la lumière de leur cheminée pour s’éclairer, et encore on ne l’utilisait qu’une heure par jour pour économiser le bois ».
« Ce n’est pas un hasard si nous sommes le pays des trolls, des gobelins ou d’une multitude d’êtres maléfiques qui attirent les hommes dans la forêt. Les gens entendaient des bruits dans leur maison, dans l’obscurité, et racontaient des histoires. Toutes ces créatures ont disparu avec la généralisation de l’électricité, dans les années 1920 », 
relève la conservatrice.
Le Figaro note ainsi que 
« les Suédois, aujourd’hui, excellent dans l’art du luminaire. L’hiver, maisons et jardins sont savamment éclairés, alors que les bougies apportent une lumière tamisée dans les intérieurs ».
Le quotidien observe néanmoins que 
« passer 3 mois de l’année dans une obscurité relative reste une épreuve que certains n’arrivent pas à surmonter. Contrairement à l’idée reçue, le taux de suicide en Suède, qui s’élève à 12 pour 100.000 habitants, est à peine plus élevé que la moyenne européenne, et même inférieur au taux français (13 pour 100.000) ».
« Reste l’écueil de la dépression. […] Cette dépression hivernale, ou «seasonal affective disorder» (SAD), a été décrite au début des années 1980, aux États-Unis. Typique des hautes latitudes, elle n’existe pas sous l’équateur, mais touche en Suède 4% de la population, surtout les jeunes femmes », 
indique le journal.
Le Dr Ana-Lena Nordstrom, de l’hôpital universitaire d’Huddinge, remarque que 
« cela semble lié à la lumière et à son impact sur les rythmes biologiques. En plus des antidépresseurs classiques et de la psychothérapie, nous proposons aussi une thérapie par la lumière… Mais nous avons encore des doutes sur son efficacité. Les “light rooms”, en Suède, sont seulement utilisées pour la recherche ».
Le Figaro rappelle que 
« ces rythmes biologiques, ou circadiens, ont eu droit à un coup de projecteur cette année, grâce au prix Nobel reçu à Stockholm par trois chercheurs américains qui ont mis en évidence des mécanismes moléculaires et génétiques qui les régulent. Du côté de la recherche appliquée, en revanche, les travaux ne font que commencer ».
Le Pr Lowden précise qu’«
 en plus des traitements médicamenteux et de la prise de vitamine D, nous essayons de donner des conseils basiques. Le matin, il ne faut pas hésiter à allumer toutes les lumières de son domicile, pour bien signifier au cerveau que le temps du sommeil est révolu. La journée, s’il y a un rayon de soleil, sortez. Le soir, éloignez-vous des écrans ».
Le quotidien ajoute que 
« pour ceux qui se sentent glisser vers le gouffre de la dépression, il dispose même d’une arme secrète. Sur son bureau trône une paire de lunettes équipée de miroirs réfléchissants à la place des verres, sous lesquels sont fixées quatre lampes LED à forte intensité. À allumer chaque matin, allongé, pendant 20 minutes. Et si ça ne suffit pas ? ». Le Pr Lowden répond : « Dans ce cas, quittez le pays pendant quelques semaines. Partez ! ».

Date de publication : 22 Décembre 2017

 

 

Revue de presse santé psy – octobre 2017

« Modifier le cerveau pour restaurer la vue »

Les Echos

Yann Verdo observe dans Les Echos que l’Institut de la vision, « l’un des plus importants centres de recherche sur les maladies de la vision en Europe, basé à Paris et dirigé par le Pr José-Alain Sahel, […] se retrouve à la tête d’un consortium international visant à mettre en œuvre le projet CorticalSight, qui bénéficie d’une enveloppe de 25 millions de dollars sur 4 ans ».
« Son but ? Permettre à des aveugles dont le lien entre l’œil et le cerveau ne fonctionne plus de recouvrer la vue, en agissant directement sur les neurones du cortex visuel afin de court-circuiter le nerf optique défectueux », 
explique le journaliste.
Il relève que ce
 « projet, s’il débouchait, comme c’est son ambition, sur de premiers essais cliniques sur l’homme d’ici à 4 ans, pourrait à terme permettre de guérir les victimes d’un glaucome, deuxième cause de cécité dans le monde après la cataracte. Ainsi que les personnes ayant perdu la vue à la suite d’un diabète, première cause de cécité des moins de 50 ans ».
Yann Verdo indique qu’
« à la base du projet CorticalSight se trouve une technique d’exploration et de manipulation du cerveau en train de bouleverser le champ des neurosciences depuis qu’elle a émergé il y a une dizaine d’années : l’optogénétique ».
« Associant l’optique à la génétique, cette méthode consiste à modifier génétiquement certains neurones ciblés du cerveau afin de les rendre sensibles à la lumière ; cela fait, il devient possible de les activer (ou les inhiber) à l’aide d’un flash lumineux produit par une fibre optique ou par une grille de LED implantées dans le tissu cérébral, un peu comme si on les avait dotés d’un interrupteur marche/arrêt », 
explique le journaliste.
Il note que 
« l’application de cette technique révolutionnaire aux maladies de la vision n’est pas nouvelle. GenSight Biologics, un spin-off de l’Institut de la vision au cœur du projet CorticalSight, y travaille même depuis plusieurs années. Mais il s’est d’abord attaqué à une autre cause de cécité […] : la rétinite pigmentaire, une maladie génétique rare se traduisant par un rétrécissement progressif du champ visuel ».
« La différence – et elle est de taille – est que, dans cette maladie comme dans la DMLA, plus répandue, ce n’est pas le lien œil-cerveau qui est endommagé mais la rétine elle-même, ou plus précisément la fine couche de neurones qui se trouve sous les photorécepteurs de la rétine et qui sont couplés à ceux-ci », 
précise Yann Verdo.
Il relève que 
« GenSight est en passe de réussir à corriger cette maladie grâce à l’optogénétique », Serge Picaud, directeur de recherche à l’Inserm et membre du comité stratégique de l’Institut de la vision, indiquant : « Si le prochain essai clinique de GenSight montre que la technique fonctionne avec les neurones de l’œil, on aura toutes les raisons de penser qu’elle fonctionnera également avec ceux du cortex visuel ».

Date de publication : 2 Octobre 2017

 

« De la France à la Belgique, sur la route de l’euthanasie »

Le Parisien Libération

Le Parisien observe que « son cas, très médiatisé, a relancé le débat sur la fin de vie et mis en lumière un phénomène. Anne Bert, 59 ans, est morte hier matin en Belgique, où elle avait demandé une euthanasie. L’écrivaine, qui raconte dans un livre à paraître demain son combat contre la maladie incurable qui la rongeait, s’est résolue à cet ultime voyage, faute de solutions dans l’Hexagone ».
Le journal publie ainsi une enquête intitulée 
« De la France à la Belgique, sur la route de l’euthanasie », relevant : « Comme l’écrivaine Anne Bert, […] de plus en plus de Français franchissent la frontière pour que des médecins abrègent leurs souffrances. Des réseaux, discrets, les y aident ».
Le quotidien relève que 
« si aucun chiffre précis n’existe, les médecins belges n’étant pas tenus de transmettre la nationalité de leurs patients, notre enquête révèle l’existence de réseaux discrets qui épaulent bénévolement les malades dans toutes leurs démarches : de l’hébergement aux obsèques, en passant par la constitution de dossier ».
Le Parisien cite ainsi Claudette Pierret,
 « militante très engagée » de Meurthe-et-Moselle : « Je n’ai pas l’impression de faire le mal, bien au contraire ». Le journal continue : « «Aider des gens qui souffrent», c’est aussi le sentiment d’Yves de Locht, un des médecins bruxellois vers lesquels elle aiguille des malades ».
« Mais de l’autre côté de la frontière, il y a aussi des praticiens qui commencent à grogner et rechignent à s’occuper des demandes étrangères », 
note le journal. Il explique que « si des patients français se sont résolus à en passer par là, c’est que, dans l’Hexagone, la loi Leonetti-Claeys de février 2016 n’autorise qu’une «sédation profonde jusqu’au décès» et uniquement pour «les malades en phase terminale» ».
Le Dr Jean-Marie Faroudja, président de la section 
« éthique et déontologie » de l’Ordre des médecins, déclare : « Il peut y avoir des dérives dangereuses. Un médecin ne doit pas pouvoir donner délibérément la mort. C’est pour cela que nous sommes tout à fait contre toute forme d’euthanasie ».
Le Parisien indique que 
« pour l’heure, le gouvernement n’envisage pas de modifier la législation, considérée comme équilibrée ». « Il faudrait pourtant le faire. C’est un problème urgent », déclare pour sa part Jean-Luc Romero, président de l’ADMD (Association pour le droit de mourir dans la dignité).
Dans un article intitulé 
« Anne Bert, la fin d’un été », Libération indique également que « l’écrivaine, que la maladie de Charcot condamnait à une paralysie progressive, est morte lundi en Belgique après une euthanasie, comme elle l’avait souhaité ».
Le journal évoque son dernier livre, 
« Le Tout Dernier Eté », qui « aborde son mal et son choix » : « Des mots et des moments. Comme un journal que l’on tient pour la dernière fois, sans bruit, ni écho. Dans ce livre, Anne Bert se parle tout bas. On le sait, elle l’avait dit avec force au printemps dernier : atteinte de la maladie de Charcot, quand les symptômes seront trop lourds, elle voudra que cela s’arrête. C’est tout, rien d’autre que ce désir bien à elle ».
Libération remarque que 
« des médecins lui ont dit : «Je vous comprends, vous avez raison, mais je ne peux rien faire pour vous.» Ils ont tort : la dernière loi Claeys-Leonetti laisse un espace pour ces situations. Encore faut-il qu’ils prennent leurs responsabilités. Là, les médecins ne l’ont pas prise, et Anne Bert s’est décidée à partir en Belgique ».

Date de publication : 3 Octobre 2017

 

« Michel Jouvet, découvreur du « sommeil paradoxal », est mort »

La Croix

Denis Sergent annonce en effet dans La Croix : « Hasard du calendrier : alors qu’on attribuait lundi le prix Nobel de médecine à trois Américains pour leurs travaux sur l’horloge biologique et l’alternance éveil/sommeil, Michel Jouvet, médecin neurobiologiste, découvreur du sommeil paradoxal, décédait à Villeurbanne à l’âge de 91 ans. Or, ces travaux n’auraient peut-être jamais existé sans les découvertes de Michel Jouvet ».
Le journaliste rappelle que 
« le sommeil paradoxal, c’est une sorte de troisième état fonctionnel du cerveau. C’est en 1959, au retour d’une année dans le laboratoire de neurobiologie d’Horace Magoun en Californie, que Michel Jouvet met en évidence cette forme de sommeil chez le chat, animal modèle pour les recherches sur le sommeil et les rêves ».
« Pendant la plus grande partie du sommeil, hommes et animaux ont un sommeil dit lent, caractérisé par des ondes électroencéphalographiques (EEG) lentes. Mais intercalées entre ces longues périodes se glissent des séquences d’ondes rapides, et surtout de mouvements oculaires rapides (REM pour rapid eye movements,en anglais). Cela ressemble à une phase d’éveil, et pourtant l’animal est bel et bien endormi », 
poursuit Denis Sergent.
Michel Jouvet déclarait ainsi dans Le Point en 1984 : 
« C’est pourquoi j’ai parlé de sommeil paradoxal. Et on s’est très vite aperçu que cela correspondait au moment des rêves ».
Le journaliste relève que 
« cette découverte, qui allait faire le tour du monde, ouvrait une porte sur un domaine entièrement nouveau puisque auparavant, seuls deux états étaient censés exister, le sommeil et l’éveil ».
Denis Sergent indique par ailleurs que 
« Michel Jouvet a travaillé sur la caractérisation cérébrale de la mort. Ce qui lui vaudra de figurer parmi les scientifiques à l’origine du concept de «mort cérébrale», dont il a décrit les signes électroencéphalographiques dès 1959. Il s’intéresse également à l’éveil et à la façon de maintenir des hommes éveillés au moyen de molécules pharmacologiques ».
Le journaliste note que 
« le modafinil, qui interagit avec certains neurotransmetteurs dans notre cerveau, «reste aujourd’hui la plus efficace molécule pour traiter l’hypersomnie et la narcolepsie, deux pathologies du sommeil très invalidantes», rappelle l’Inserm ».

Date de publication : 4 Octobre 2017

 

« Le passage à la cigarette électronique pourrait éviter des millions de morts »

Le Parisien Le Figaro

Le Parisien note en effet que « le passage généralisé des fumeurs du tabac à la cigarette électronique pourrait permettre de réduire d’un quart les morts liées au tabagisme aux Etats-Unis d’ici 2100, soit 6,6 millions de décès évités », selon une étude parue dans Tobacco Control.
Le journal remarque toutefois que 
« le débat sur les éventuels effets nocifs pour la santé de la cigarette électronique n’est toujours pas tranché, même si nombre de spécialistes soulignent que sa dangerosité est moindre que celle du tabac ».
Le quotidien explique que 
« les auteurs de l’étude […] se sont livrés à des projections selon deux scénarios. Dans le scénario le plus optimiste, ils sont partis de l’hypothèse que les risques liés aux cigarettes électroniques représentaient 5% de ceux du tabac, et que seule une minorité de gens continuerait à fumer de manière «traditionnelle» d’ici 2026 ».
« Dans cette hypothèse, les auteurs de l’étude estiment que 6,6 millions de morts pourraient être évitées d’ici 2100 aux Etats-Unis. Cela représente un quart des morts prévisibles (26,1 millions) si la situation reste telle qu’elle est aujourd’hui, où, chez les Américains, 19,3% des hommes et 14,1% des femmes fument », 
relève le quotidien.
Le Parisien ajoute que «
 dans le scénario pessimiste, les auteurs sont partis de l’hypothèse que les risques liés aux cigarettes électroniques représentaient 40% de ceux du tabac. Dans ce cas, c’est 1,6 million de vies qui seraient épargnées d’ici 2100 ».
Le journal rappelle toutefois que 
« l’usage de la cigarette électronique divise scientifiques et spécialistes de la lutte contre le tabagisme. Ses détracteurs craignent que son image plus sûre attire une nouvelle génération de fumeurs et qu’elle soit une porte d’entrée au tabac. Ses défenseurs estiment au contraire que, quels que soient les risques qu’elle présente via l’inhalation de vapeurs de liquides contenant de la nicotine, elle reste infiniment moins nocive que le tabac ».
Le Figaro relève également que selon cette étude américaine, 
« des millions de morts [seraient] évités avec la cigarette électronique ».
Le journal observe que 
« si l’innocuité de la cigarette électronique n’a pas encore été démontrée, les scientifiques pour l’heure s’accordent sur l’idée qu’elle est dans tous les cas de figure moins nocive que le tabac ».

Date de publication : 4 Octobre 2017

 

« L’âge des deux parents influe sur le patrimoine génétique des enfants »

Science et Vie

Science et Vie indique en effet qu’« une étude islandaise montre que l’âge des deux parents, surtout celui du père mais aussi celui de la mère, contribue à augmenter les mutations génétiques – heureusement bénignes – que l’on trouve chez leurs enfants ».
Le magazine précise que cette étude publiée dans 
Nature a été « menée par la société islandaise De Novo Genetics sur les génomes de 1548 insulaires, leurs parents et au moins un de leurs enfants ». Il explique ainsi : « En matière de patrimoine génétique, les dés sont pipés. Et certaines mutations génétiques, appelées néomutations – ou mutations de novo – apparaissent chez un individu sans même qu’aucun des parents ne les possède. Toutefois, on peut retrouver le parent qui en est à l’origine. C’est ce travail qu’ont effectué les scientifiques islandais ».
Science et Vie note que 
« sur les 108.778 néomutations qu’ils ont recensées parmi le groupe étudié, le parent d’origine a pu être déterminé pour un peu moins de la moitié. Résultat : la proportion de mutations imputables aux spermatozoïdes – qui augmente de 1,51 par année en plus du père – est prépondérante. Mais celles issues des ovules est loin d’être négligeable : 0,37 mutation supplémentaire par année en plus de la mère ».
Le magazine ajoute que 
« plus étonnant : ces changements, liés à l’âge, ne sont pas répartis uniformément dans l’ensemble du génome féminin. Dans une petite portion du génome (environ 10%), les néomutations provenant de la mère sont égales en nombre à celles du père. Sur le chromosome 8, elles sont carrément 50 fois plus nombreuses ! ».
Science et Vie conclut que 
« si cette étude ouvre une nouvelle voie de compréhension sur l’évolution humaine et sur certaines maladies rares, que les parents âgés se rassurent : les effets de ces mutations restent souvent imperceptibles à l’échelle de l’individu ».

Date de publication : 5 Octobre 2017

 

« La parole se libère autour des « violences » obstétricales »

La Croix

C’est ce que titre La Croix, qui note que « sorti [hier] en librairie, Le Livre noir de la gynécologie dénonce les maltraitances subies par des femmes lors de consultations ou actes médicaux. Face aux nombreux témoignages sur les réseaux sociaux, les médecins se sentent injustement accusés et affirment ne pas être des «bourreaux» ».
Le journal précise que 
« pour ces femmes, la première maltraitance vient souvent d’une parole autoritaire, infantilisante, paternaliste ou agressive ».
Pierre Bienvault observe ainsi : 
« C’est comme si, d’un seul coup, s’était libérée une parole trop longtemps retenue. Une colère enfouie et soudain remontée à la surface. «Quand j’y pense et que j’en parle, j’ai encore envie de pleurer 13 ans après», écrit sur Internet une femme en racontant son accouchement et les gestes brusques et douloureux d’un gynécologue sans «bienveillance» ».
Le journaliste relève que 
« ces mots sont lâchés dans l’anonymat des réseaux sociaux. Parfois après des années de silence et peut-être aussi de culpabilité et de honte. «Je suis allée pour la première fois chez le gynécologue avec ma mère à l’âge de 14 ans. Je souffrais de violentes migraines et mes règles étaient douloureuses», raconte une autre femme, qui n’a rien oublié de l’examen traumatisant et très invasif qui a suivi, alors que le médecin lui avait demandé de se dévêtir totalement, sans un mot d’explication. «J’ai 37 ans aujourd’hui et je ne vais jamais chez le gynécologue», ajoute-elle ».
Pierre Bienvault revient sur ce Livre noir de la gynécologie :
 « Un ouvrage signé Mélanie Déchalotte, journaliste indépendante et documentariste à France Culture. Au terme d’un travail de terrain et grâce au recueil de nombreux témoignages, l’auteur décortique le phénomène des «maltraitances gynécologiques et obstétricales» ».
« Un phénomène sur lequel, reconnaît-elle, «il n’existe aucune enquête scientifique fiable», mais qui donne lieu depuis des années à plusieurs prises de parole sur les réseaux sociaux. Ou dans les médias », 
continue le journaliste.
Pierre Bienvault évoque ainsi ces 
« violences obstétricales », « un terme très mal vécu par les médecins. «Stop au gynéco-bashing. Nous ne sommes pas des bourreaux», affirmait en septembre un texte signé par de nombreux jeunes gynécologues-obstétriciens. «Nous avons choisi ce métier pour aider les femmes, pas pour les maltraiter», explique une des signataires, le Dr Yaël Levy-Zauberman ».
Le journaliste indique que 
« cette jeune femme médecin, qui refuse le «paternalisme» des anciennes générations, affirme ne pas vivre dans une bulle ». La praticienne déclare : « Nous ne sommes pas insensibles aux témoignages de ces femmes. Mais sous ce terme de «violences», on met beaucoup de choses très différentes : des mauvaises pratiques médicales, des gestes chirurgicaux peut-être mal vécus ou mal expliqués mais nécessaires. À lire les témoignages, on recense aussi pas mal de comportements déplacés ou maladroits, mais pour lesquels il me semble excessif de parler de violences ».
Pierre Bienvault remarque que 
« ce terme ne choque pas Anne Evrard, du Collectif interassociatif autour de la naissance (Ciane) », qui indique : « Cela fait 10 ans que nous accompagnons des femmes dans des recours contre des maternités ou des soignants au sens large. Et ce qu’elles racontent relève d’un vrai traumatisme ».
Le journaliste relève que 
« pour ces femmes, la première maltraitance vient souvent d’une parole autoritaire, infantilisante, paternaliste ou agressive qui survient dans un moment de vulnérabilité psychologique ».
Anne Evrard déclare que 
« cette maltraitance existe dans toutes les spécialités médicales. Mais en gynécologie, c’est très particulier car c’est une médecine qui touche à l’intime et à la sexualité ».
Pierre Bienvault ajoute que 
« ce qui frappe Anne Evrard, c’est souvent l’incrédulité des soignants quand ils se retrouvent ainsi mis en cause ». La responsable observe : « On a parfois des recours dans des services ultra-performants sur le plan technique avec des soignants qui ne voient pas en quoi cela peut poser un problème de dire à une femme qui refuse la péridurale : “Tout à l’heure, tu feras ta chochotte et tu nous supplieras pour qu’on t’en fasse une”» ».
De son côté, Bertrand de Rochambeau, président du syndicat national des gynécologues-obstétriciens (Syngof), déclare : 
« Aujourd’hui, la société a changé et nos patientes ont des attentes que nous devons écouter. Mais nous ne pouvons laisser diffuser l’idée que tous les gynécologues se comportent aussi mal ».
« Le problème est que la souffrance de ces femmes est exploitée par un courant féministe un peu extrémiste, qui voudrait faire croire que ces femmes sont victimes d’un machisme médical. C’est oublier qu’aujourd’hui, le monde de la gynécologie-obstétrique est féminin à près de 70%. Et que dans la salle de naissance, il y a des sages-femmes, profession à 98% féminine », 
ajoute le praticien.

Date de publication : 6 Octobre 2017

 

« Violences sur mineurs : des conséquences sur le développement de leur cerveau »

Le Figaro

Le Figaro fait savoir qu’« une étude met en évidence des altérations cérébrales chez des victimes mineures d’abus physiques ou sexuelles. Elles seraient responsables de dommages psychopathologiques ».
Le journal relève que selon ce travail,
 « 5 à 15% des enfants occidentaux subissent des violences physiques ou sexuelles. Ces sévices peuvent favoriser le développement de dommages psychiatriques tels que des comportements agressifs, une forte impulsivité et anxiété, pouvant aller jusqu’à la dépression ou au suicide ».
Le quotidien explique ainsi que 
« pour la première fois des chercheurs du McGill Group for Suicide Study (Canada) ont révélé des altérations de cellules cérébrales qui seraient à l’origine de ces comportements chez les victimes. Leurs travaux sont publiés dans The American Journal of Psychiatry ».
Le Figaro indique que les chercheurs 
« ont disséqué et analysé 27 cerveaux de personnes ayant été en dépression ou qui se sont suicidées et qui avaient subi des violences avant leurs 15 ans. Ils les ont comparés à 26 cerveaux dits «sains» et à 25 autres ayant appartenu à une personne dépressive ou décédée suite à un suicide mais qui n’avaient jamais subi d’abus ».
Ils
 « ont constaté une altération des cellules nerveuses chargées de former les connexions entre neurones. La zone du cerveau concernée est chargée entre autres de réguler les fonctions cognitives et émotionnelles. Chez les mineurs victimes de violences elles auraient été endommagées lors de leur croissance. Ce phénomène cause des dommages structurels et fonctionnels du cerveau, entraînant des psychopathologies à long terme », relève le journal.
Le Figaro rappelle que
 « de précédentes études par IRM avaient pu démontrer des dommages significatifs au niveau de fibres de la matière blanche (moelle épinière et partie interne du cerveau). Cependant, ayant été effectuées sur des personnes vivantes, il était impossible de faire des analyses approfondies afin de connaître l’origine de ces altérations ».
Le journal conclut qu’« 
avec cette étude, les chercheurs ont pu découvrir les cellules et gènes qui sont source de pathologies psychiatriques durables chez les enfants maltraités ».

Date de publication : 6 Octobre 2017

 

Neurologie : « Les pouvoirs publics se préoccupent plus des personnes âgées que des jeunes »

Le Point

Le Point observe que « pour la troisième année consécutive, la santé se met en scène samedi au théâtre de l’Odéon (Paris) pour S3Odéon (pour Sciences, santé et société). Chercheurs, médecins, sociologues, économistes et patients disposeront de 7 minutes pour aborder des sujets qui ont suscité le débat, l’espoir, l’emballement médiatique ou la critique ».
Le magazine indique que 
« parmi eux [figure] le Pr Thomas Bourgeron, directeur de l’unité Génétique humaine et fonctions cognitives à l’Institut Pasteur, dont les travaux sur l’autisme sont reconnus dans le monde entier ».
Dans un entretien, il souligne que 
« l’autisme touche entre 300.000 et 500.000 personnes, mais ce chiffre ne tient pas compte de tous ceux qui souffrent de troubles plus ou moins reliés à cette maladie comme l’hyperactivité, la déficience intellectuelle et les TOC… ».
« Au total, cela représente 10% des enfants ! Il faut vraiment faire quelque chose pour eux et replacer l’autisme dans un continuum. Or les pouvoirs publics se préoccupent bien plus des personnes âgées et de neurodégénérescence que du sort de ces jeunes et des troubles du neuro-développement », 
observe le Pr Bourgeron
Le chercheur évoque les gènes impliqués dans l’autisme : 
« Les avancées sont énormes puisque plus de 200 gènes ont déjà été identifiés. Il n’y a vraiment plus qu’en France où l’on nie encore leur rôle. Qui plus est, certains de ces gènes ont une causalité très forte. Presque tous les porteurs souffrent d’autisme…, mais seuls quelques-uns présentent une déficience intellectuelle. […] Il faut comprendre pourquoi, avec les mêmes gènes, les enfants ne développent pas les mêmes troubles ».
Il souligne qu’« 
on commence à comprendre ce que font ces gènes. Ils participent à la connectivité dans le cerveau. […] Nous sommes en train de tester des molécules pour améliorer les fonctions cognitives, les aspects d’excès de sensorialité, comme chez les enfants hypersensibles aux sons (hyperacousiques). Des essais cliniques se mettent en place ».
Le chercheur voit cependant l’avenir
 « avec pessimisme face au manque de moyens dont nous disposons. Le 3e Plan autisme était doté de 500.000 € sur 4 ans. C’est presque offensant. Pour le 4e, on ne sait pas encore. Sans l’aide de fondations privées et de certaines familles de patients, je ne pourrai pas continuer les recherches ».
Il ajoute toutefois : 
« Mais aussi avec optimisme, car nous allons accueillir à l’Institut Pasteur la plus grande data base en Europe de patients autistes avec des données génétiques, d’imagerie… La mise en commun des données va permettre d’avancer plus vite ».

Date de publication : 6 Octobre 2017

 

« Les étranges vertus de la nuit blanche contre la dépression »

Le Figaro

Pauline Fréour note en effet dans Le Figaro que « l’efficacité de la privation de sommeil est prouvée en cas de dépression sévère, et la compréhension de ce phénomène pourrait ouvrir la piste à de nouveaux traitements ».
La journaliste relève que 
« ce traitement naturel résiste encore à la compréhension du monde médical, qui cherche comment l’optimiser », et indique que « pour faire le point sur les découvertes des dernières années, l’équipe du Pr Philip Gehrman (université de Pennsylvanie) a passé au crible 66 études sur la privation de sommeil en traitement de la dépression, y compris chez les personnes bipolaires ».
Pauline Fréour observe que 
« la méta-analyse publiée dans le Journal of Clinical Psychiatry confirme l’efficacité importante de la privation de sommeil pour réduire les symptômes de la dépression, chez environ un malade sur deux (44 à 50%). Autre avantage de la méthode : l’effet est immédiat ».
Le Pr Emmanuelle Corruble, chef du service de psychiatrie à l’hôpital Bicêtre (AP-HP), remarque ainsi : 
« Nous y avons parfois recours pour des patients très suicidaires, dont on craint qu’ils ne passent à l’acte dans les heures qui viennent et pour lesquels on a besoin d’une action très rapide ». Le Dr Pierre Geoffroy, psychiatre et médecin du sommeil (Hôpital Fernand Widal, Paris), souligne quant à lui que « l’effet est spectaculaire. Après une nuit de privation de sommeil, on peut améliorer une dépression sévère chez un patient mutique, qui ne se levait plus, contre 4 à 6 semaines avec un traitement antidépresseur classique ».
Pauline Fréour explique que 
« la privation de sommeil peut être totale (le patient ne dort pas du tout) ou partielle (il est réveillé au bout de quelques heures pour éviter l’entrée en sommeil paradoxal) avec une efficacité équivalente, selon la méta-analyse du Pr Gehrman. Simple en apparence, c’est en pratique difficile à mettre en place ». Le Dr Rémi Bation, psychiatre à l’Hôpital Lyon Sud, précise en effet qu’« il faut hospitaliser le patient 36 heures, le surveiller de près et disposer d’infirmières formées car leur rôle est déterminant pour maintenir le patient éveillé ».
Pauline Fréour relève que 
« la privation de sommeil est donc réservée à des cas très spécifiques. À l’hôpital psychiatrique du Vinatier à Lyon où le Dr Bation a exercé, ce traitement est proposé à des patients en échec thérapeutique ». Le psychiatre observe que « pour eux, l’étape suivante est l’électroconvulsivothérapie, anciennement appelée électrochocs. Mais l’attente pour être pris en charge étant un peu longue, on utilise la privation de sommeil pour les soulager temporairement, en alternant nuits de sommeil et nuits écourtées pendant deux semaines ».
La journaliste souligne en outre que 
« le revers de l’efficacité spectaculaire de la privation de sommeil est son caractère transitoire, car les bénéfices s’estompent dès que le patient recommence à dormir ».
Le Dr Geoffroy remarque qu’
« on ne sait pas exactement comment ça marche. L’une des hypothèses est que la nuit blanche réinitialiserait l’horloge biologique interne du patient, perturbée chez les patients déprimés ».
Le Pr Corruble note quant à elle : 
« Chez les personnes en dépression, certains phénomènes biologiques se manifestent prématurément, comme le pic de cortisol qui stimule l’organisme le matin et l’élévation matinale de la température. Ces patients se réveillent d’ailleurs très tôt avec des symptômes de dépression maximum, comme une forte anxiété ».
Pauline Fréour ajoute que « 
ces pistes de recherche conduisent à tenter de prolonger les bénéfices de la privation de sommeil avec de la luminothérapie. […] Certaines équipes ont aussi recours à la stimulation cérébrale magnétique ou à l’électroconvulsivothérapie et, bien sûr, aux médicaments antidépresseurs. Mais les résultats sont encore insatisfaisants et le Graal reste à découvrir ».

Date de publication : 9 Octobre 2017

 

« Psychiatrie : le nombre d’internements sans consentement en augmentation »

Le Figaro

Le Figaro constate que « selon une étude publiée en février 2017 dans la revue Questions d’économie de la Santé, plus de 92.000 personnes ont été hospitalisées au moins une fois sans leur accord en psychiatrie en 2015 en France. Soit environ 5% des 1,7 million de personnes suivies en psychiatrie la même année ».
« Une tendance à la hausse, puisque le nombre de personnes soignées contre leur gré a augmenté de 15% entre 2012 et 2015 », 
observe le quotidien, qui précise que « ces personnes étaient en majorité des hommes (60%), avec une moyenne d’âge de 43 ans. Près de la moitié souffrait de troubles schizophréniques ou psychotiques ».
Le Figaro rappelle qu’
« en France, le consentement du patient est indispensable à toute prise en charge thérapeutique. Mais cette disposition, inscrite au Code de la Santé Publique, connaît toutefois une exception : pour les personnes atteintes de troubles psychiatriques sévères affectant la conscience, le recours aux soins sans consentement est autorisé. L’hospitalisation forcée peut se faire sur la décision d’un représentant de l’État, s’il y a atteinte à la sûreté des personnes ou à l’ordre public, ou sur demande d’un tiers ».
Le quotidien ajoute qu’
« une loi de juillet 2011 a introduit un nouveau mode de placement appelé «admission en soins psychiatriques en cas de péril imminent», supposé favoriser l’accès aux soins des personnes isolées ou désocialisées. Le recours à cette mesure ne peut avoir lieu qu’en cas d’absence d’un proche et il doit être motivé par un certificat médical établi par un médecin extérieur à la structure d’accueil ».
Le journal constate que selon cette étude, 
« cette nouvelle mesure explique en partie l’augmentation importante du nombre d’internements forcés. Depuis sa mise en place en 2011, ce nombre a plus que doublé (8.500 personnes en 2012 contre 19.500 en 2015). Des chiffres qui témoignent d’une banalisation de cette procédure, même si sa fréquence varie grandement d’un hôpital à l’autre ».
Les auteurs s’interrogent :
 « Dans quelle mesure les soins pour péril imminent facilitent-ils l’accès aux soins dans des situations complexes et des contextes d’urgence ou portent-ils atteinte à la liberté des personnes par la simplification des procédures d’admission ? ».
Le Figaro relève que 
« le nombre d’internements réalisés à la demande d’un représentant de l’État a également augmenté, mais dans une moindre mesure (8% de plus entre 2012 et 2015). Quant au placement à la demande d’un tiers, il est resté constant sur cette période (près de 60.000 personnes concernées) ».
Le journal précise en outre que « la loi de juillet 2011 prévoit un contrôle obligatoire du juge des libertés et de la détention dans les 12 jours suivants l’hospitalisation complète. Selon le ministère de la Justice, 2.300 demandes d’annulation d’une mesure d’hospitalisation complète ou partielle ont été faites par le patient ou par ses proches au juge des libertés et de la détention en 2016. Pour 305 d’entre elles, la médicalisation contrainte a été annulée, ce qui représente 13% de ces demandes ».

Le Figaro évoque des 
« témoignages édifiants de personnes en bonne santé mentale qui ont été internées de force », et conclut que « pour éviter que de telles dérives aient lieu, les auteurs de l’étude demandent une évaluation des dispositions mises en place par la loi du 5 juillet 2011 et rappellent que «ces mesures au caractère exceptionnel doivent être proportionnelles au bénéfice attendu pour la personne» ».

Date de publication : 11 Octobre 2017

 

« On peut aider les chercheurs à comprendre l’autisme »

Le Parisien

Le Parisien observe que « le Pasteurdon – sorte de Téléthon de l’Institut Pasteur – se tient jusqu’à dimanche afin de faire avancer la recherche. Vos dons serviront à faire avancer la cause de cette maladie encore peu étudiée mais aussi à travailler sur les insectes, comme les moustiques, vecteurs de maladies, les microbes ou encore les neurones ».
Le journal se penche sur l’étude
 « Comprendre l’autisme », « nécessitant au moins 300.000 €, [qui] fait partie des projets sur lesquels chacun est invité à donner à partir d’aujourd’hui ».
Thomas Bourgeron, responsable de l’unité génétique de l’Institut Pasteur, indique ainsi que 
« la mutation de certains gènes joue sur la connectivité des neurones et peut entraîner des troubles autistiques plus ou moins sévères ».
Le Parisien note que le chercheur 
« pointe, alors que de récentes recherches mettaient en avant la piste des écrans pour expliquer certaines formes d’autisme, que, «pour l’instant, les études montrent que la composante génétique est très, très forte, même s’il ne faut exclure aucune hypothèse» ».
Le journal explique que 
« plusieurs «pistes thérapeutiques» sont dans le viseur des chercheurs pour le développement de traitements ».
Thomas Bourgeron précise :
 « Il y a différentes formes d’autisme. Certaines sont une maladie car elles sont associées à de l’épilepsie ou à des déficiences graves. Le développement de médicaments est très important. Pour d’autres formes, il faudra aussi que la société fasse preuve de tolérance et apprenne à vivre avec sa diversité neurologique ».

Date de publication : 12 Octobre 2017

 

« Peut-on voir la douleur dans le cerveau ? »

Le Figaro

Le Figaro observe que « la Journée mondiale de la douleur veut attirer l’attention du public sur les douleurs chroniques. Elles ne sont pas toujours faciles à évaluer ».
Damien Mascret remarque ainsi :
 « Lorsque quelqu’un se plaint d’avoir mal est-il possible d’utiliser l’imagerie cérébrale (IRM fonctionnelle, Pet-scan, EEG etc.) pour dépister les simulateurs ? C’est la question que se posent parfois la justice, lorsqu’elle est saisie, ou les assureurs, lorsqu’ils doivent payer ».
Le journaliste indique qu’«
 un groupe d’experts, incluant non seulement des praticiens mais aussi des juristes et des spécialistes de l’éthique médicale, a été mis en place par l’Association internationale pour l’étude de la douleur (IASP) pour y répondre, mais en ajoutant celle-ci : Si c’est possible, est-ce souhaitable ? ».
Damien Mascret note que ces experts
 « viennent de publier leurs conclusions après 2 ans de travail, dans Nature Reviews Neurology, et mettent en garde contre cette tentation techno-intrusive ». Ils écrivent ainsi : « Sur la base de ce que l’on sait aujourd’hui, l’imagerie cérébrale n’est pas suffisamment fiable pour être utilisée comme détecteur permettant d’appuyer ou de contredire ce que dit un individu ».
Le journaliste retient donc que 
« ces outils de visualisation de la douleur doivent rester des outils de recherche. Et le jour où les progrès le permettront ? Les experts craignent le pire : «La disponibilité d’un test le rendrait de facto incontournable dans la pratique, si non dans la loi» ».
Damien Mascret observe que 
« le développement d’un test est pourtant inéluctable. Car si chacun d’entre nous a une idée assez précise de ce qu’est la douleur, les choses se compliquent dès qu’il s’agit d’estimer celle qui est ressentie par quelqu’un d’autre. Ce qui peut être très ennuyeux en médecine ».
Le journaliste remarque qu’«
 en pratique, il suffit de poser la question. C’est d’ailleurs ce que font couramment les soignants, y compris en interrogeant les enfants grâce à des petits dessins de visages plus ou moins souriants ou grognons (échelle visuelle analogique). Mais l’idéal serait de disposer d’une mesure objective (indépendante du sujet), par exemple un capteur indiquant le niveau de douleur ressenti ».
Les experts estiment ainsi qu’
« un tel test serait particulièrement utile pour des personnes incapables de verbaliser (par exemple des enfants ou adultes qui sont handicapés, très jeunes ou déments), dans le cas où il y a un décalage entre le comportement d’une personne et ce qu’elle dit, et aussi pour personnaliser la prise en charge ».

Date de publication : 17 Octobre 2017

 

« Alzheimer dépisté dans sa phase invisible »

Le Figaro

Le Figaro évoque « une avancée considérable, un «saut technologique» dans la recherche sur la maladie d’Alzheimer que vient d’effectuer une équipe française (Inserm, CNRS, CEA, universités Paris-Sud et Paris-Descartes) ».
Le journal indique en effet que les chercheurs 
« ont «inventé» (au sens propre puisque des brevets ont été déposés) un nouveau modèle animal de la pathologie qui reproduit, pour la première fois de manière très fidèle, ce qui se passe chez l’homme, et ce dès les tout premiers stades invisibles de la maladie ».
Le quotidien souligne que 
« c’est tout le champ d’une compréhension accrue des mécanismes de son développement, d’essais de molécules correctrices et de dépistage précoce qui s’ouvre », selon cette étude parue dans Cerebral Cortex.
Le Figaro rappelle que la dégénérescence des neurones 
« est provoquée par deux facteurs : l’accumulation d’une protéine dite amyloïde bêta entre les neurones, qui perturbe les communications entre les cellules nerveuses ; et une deuxième protéine, Tau, qui adopte une forme modifiée (hyperphosphorylation), entraînant une fragilisation des neurones ».
Jérôme Braudeau, auteur principal de l’étude et directeur de la start-up AgenT, indique que 
« ce sont ces deux caractéristiques fondamentales de la maladie que notre modèle animal reproduit ».
Le chercheur explique :
 « Les animaux sont des rats, tous des clones, qui ne sont pas transgéniques. Quand ils ont 2 mois, on leur injecte le gène humain de surproduction de la protéine amyloïde bêta directement dans une petite zone du cerveau, l’hippocampe. Un mois plus tard, cette protéine commence à apparaître dans l’hippocampe ».
« Neuf mois plus tard, c’est la forme modifiée de la protéine Tau de l’animal qui commence à être produite, à peu près au moment où les premiers troubles de la mémoire se manifestent. À 30 mois (2,5 ans), les premiers dégâts irréversibles s’installent », 
indique Jérôme Braudeau.
Le Figaro note ainsi que 
« pas moins de 130 animaux (rats Wistar) ont été suivis et finalement sacrifiés à différents âges afin de pouvoir étudier leur cerveau », relevant que « jusqu’ici, on ne disposait que de modèles porteurs de l’une ou l’autre des protéines, et tout se jouait en quelques mois ».
Ronald Melki, directeur de recherche CNRS à l’Institut des neurosciences de Paris-Saclay, souligne que ce modèle animal 
« donne du temps au temps. Il reproduit la lenteur d’évolution de la maladie. On a vraiment besoin de ce type de modèle pour cibler des molécules thérapeutiques dans la phase silencieuse de la maladie. Car tout ce que l’on a testé l’a été sur des modèles animaux très imparfaits ou sur des personnes avec une dégénérescence déjà irréversible. Il faudra sans doute tout retester. Et j’aimerais savoir pourquoi seule la moitié des animaux présentent le phénomène avec la protéine Tau… ».
Le Figaro observe enfin :
 « Prochaine étape pour les créateurs d’AgenT, développer leur start-up […] en proposant une multitude de services employant leur modèle animal à destination des laboratoires de recherche, tant publics que privés, mais aussi poursuivre leurs propres recherches pour étudier dans le détail les premiers stades de la maladie ».
Jérôme Braudeau déclare ainsi :
 « Notre objectif est, d’ici à quelques années, de mettre au point un test sanguin diagnostique mais aussi prédictif. […] Nous pensons pouvoir caractériser la présence de marqueurs de la maladie même en l’absence de signes cliniques, dès 45-50 ans ».
« Reste que, comme pour d’autres maladies neurodégénératives incurables, faire l’annonce à quelqu’un qu’il est à fort risque ou que la maladie est déjà présente silencieusement, mérite réflexion, à commencer par «est-ce utile ?» », 
conclut le journal.

Date de publication : 19 Octobre 2017

 

« Une étude controversée sur l’origine de la dyslexie »

La Croix

Audrey Dufour indique dans La Croix qu’« une étude de deux physiciens de l’université de Rennes, publiée mercredi, assure que l’origine de la dyslexie se situe dans un défaut de l’œil. Une conclusion hâtive, aux dires de plusieurs professionnels ».
La journaliste relaie ainsi cette 
« information [qui] a fait les gros titres partout : l’origine de la dyslexie a été trouvée ! Selon des chercheurs de l’université de Rennes, la faute reviendrait à la fovéa, une minuscule zone du fond de l’œil où sont situés les cônes. Ces derniers sont des photorécepteurs de la lumière qui permettent de distinguer les couleurs. Chez les personnes sans trouble de la vision, il existe des cônes verts, rouges et bleus. Et au centre de la fovéa se trouve chez toutes les personnes une zone sans cônes bleus ».
Audrey Dufour explique que 
« pour Guy Ropars et Albert Le Floch, la forme de cette zone serait responsable de la dyslexie. Selon eux, chez les personnes dyslexiques, cette zone serait parfaitement ronde dans les deux yeux. Tandis que chez les non-dyslexiques, dans l’un des deux yeux, elle aurait une forme irrégulière ».
« Dans ce dernier cas, l’œil choisirait donc l’image la «mieux définie» et oublierait celle issue de la zone irrégulière. Au contraire, chez les dyslexiques, les deux images seraient considérées comme ayant la même «valeur» et la personne verrait l’image principale et l’image miroir avec la même intensité, ce qui entraînerait une confusion des lettres », 
relève la journaliste.
Elle constate cependant que 
« dans les faits, affirmer que la zone sans cônes bleus de la fovéa forme un cercle parfait est compliqué, que ce soit chez des individus dyslexiques ou non. De plus, la dyslexie est un trouble qui va plus loin que la simple confusion visuelle entre deux lettres comme un «b» et un «d», exemple rapporté dans l’étude ».
Florence Delteil, responsable du centre référent des troubles de l’apprentissage à l’hôpital du Kremlin-Bicêtre, souligne que 
« la dyslexie, ce n’est pas juste mal distinguer les lettres », tandis que Marianne Chatriot, pédiatre spécialisée dans les troubles d’apprentissage, remarque : « Jusqu’à 6 ans, tous les enfants confondent le “b ” et le “d ”, ce n’est pas un signe de dyslexie ! ».
Audrey Dufour ajoute que la pédiatre 
« rappelle aussi que la plupart des dyslexies sont phonétiques : les enfants vont confondre des sons proches et avoir du mal à associer son et syllabe ».
La journaliste note en outre que 
« le groupe de contrôle, c’est-à-dire les individus non dyslexiques dans l’étude, ne comprenait que 30 personnes ». Sylvie Chokron, directrice de recherches au CNRS et responsable de l’Unité fonctionnelle vision et cognition, observe ainsi que « pour affirmer que l’asymétrie est nécessaire à une bonne lecture, il faudrait être certain qu’il n’existe pas de bon lecteur avec absence d’asymétrie ».

Date de publication : 20 Octobre 2017

 

« Dépression de la ménopause : une prévention possible ? »

Le Figaro

Le Figaro observe : « Anxiété, fatigue, sautes d’humeur, les [femmes] cinquantenaires traversent un véritable orage émotionnel autour de la cinquantaine. Chez certaines, ce blues de la ménopause se transforme en véritable maladie ».
Le Pr Patrice Lopes, président du groupe d’étude sur la ménopause et le vieillissement hormonal, précise ainsi qu’
« entre 10 à 15% des femmes en préménopause souffriraient de dépression ».
Le quotidien explique que 
« les fluctuations hormonales importantes qui précèdent de quelques années l’arrêt des règles seraient en grande partie responsables de cet état. C’est pourquoi la dépression frapperait en priorité les femmes plus sensibles aux variations hormonales ».
« C’est-à-dire celles qui ont fait une dépression post-partum ou qui souffraient de syndrome dépressif prémenstruel », 
précise le Dr Gabriel André, gynécologue à Strasbourg. Le Pr Lopes souligne ainsi que « chez ces femmes à risque, le taux de dépression se situerait entre 30 et 50% ».
Le Figaro évoque le 
« principal responsable : le taux d’œstrogènes. L’effondrement de ces hormones qui interviennent dans la régulation de la température du corps est à l’origine du signe le plus connu de la ménopause : les bouffées de chaleur. Ces symptômes vasomoteurs favoriseraient la dépression ».
Le Pr Anne Gompel, gynécologue à l’hôpital Cochin (Paris), souligne que 
« les bouffées de chaleur et sueurs nocturnes concernent 75% des femmes. Mais pour 11% d’entre elles, ces épisodes sont particulièrement sévères et précoces. La principale conséquence est qu’elles dorment mal, sont épuisées, ce qui fait le lit de la dépression ».
Le Figaro observe que selon la praticienne, 
« l’impact de ces bouffées de chaleur est largement minimisé par la majorité des médecins. […] Par ailleurs, la baisse des oestrogènes va également diminuer la production de sérotonine, un neurotransmetteur impliqué dans l’humeur et les émotions ».
« Difficile, néanmoins, d’incriminer uniquement la fuite des hormones dans la survenue d’une maladie par essence multifactorielle. À cette période de la vie, les événements négatifs viennent souvent s’additionner aux bouleversements physiologiques », 
poursuit le quotidien.
Le journal fait savoir que 
« le congrès de la société américaine d’étude de la ménopause qui se déroulait mi-octobre à Cleveland s’est intéressé au traitement de ces dépressions du milieu de vie chez la femme. L’une des études présentées valide l’utilisation d’un traitement hormonal pour prévenir les dépressions survenant lors de la périménopause ».
Le Figaro explique que 
« les chercheurs ont démontré que l’administration d’œstrogènes par voie transdermique en début de transition ménopausique permettait de prévenir l’apparition de dépressions par rapport à l’administration d’un placebo ».
« Ce résultat n’étonne pas les spécialistes. L’administration d’hormones va en effet résoudre les troubles du climatère : bouffées de chaleur, fatigue, prise de poids, sécheresse vaginale. Avec, comme conséquence immédiate, une amélioration de la qualité de vie et de l’image de soi qui aura une influence positive sur l’humeur », 
continue le journal.
Il s’interroge : 
« Cette étude permettra-t-elle pour autant de redorer le blason des traitements hormonaux de la ménopause ? Rien n’est moins sûr. Elle pourrait, en revanche, apporter des arguments pour convaincre les femmes les plus handicapées par les troubles climatériques et qui ont déjà fait une dépression ».
« Même si […] instaurer un traitement hormonal en préménopause n’est pas facile en raison des fluctuations : les femmes peuvent être en hyper ou hypo-oestrogène. Par ailleurs, une fois la dépression déclarée, seuls les antidépresseurs seront efficaces », aj
oute le quotidien.
Le Dr Marie Tournier, psychiatre à l’hôpital Charles Perrens à Bordeaux, note néanmoins que 
« le traitement aux œstrogènes pourrait minimiser la dépression ou augmenter la réponse aux antidépresseurs ».

Date de publication : 23 Octobre 2017

 

« La médecine chinoise sort de l’ombre »

Le Parisien

Le Parisien relaie « une première en France ». Le journal indique qu’« hier, les assises nationales des médecines conventionnelles et chinoises se sont achevées à la faculté de médecine de Lyon. Objectif : réfléchir à une proposition de loi permettant de légaliser en 2018 un certain nombre de pratiques ».
Le quotidien note en effet que 
« pour l’instant, c’est le grand vide, un peu comme pour les ostéopathes naguère. Pourtant acupuncture, Qi Gong, massage Tuina ou pharmacopées venus de l’empire du Milieu comptent de plus en plus d’adeptes en France… ».
Le Parisien rappelle 
« les motifs de consultation les plus courants » : « Fatigue, douleurs chroniques, insomnie, tabagisme… La médecine chinoise considère la personne comme un tout, où psychisme, physiologie, diététique, flux d’énergie interagissent ».
Le journal relève que 
« même si elle compte encore des détracteurs, des praticiens s’en servent désormais pour améliorer la qualité de vie de leurs patients. Comme à la Pitié-Salpêtrière, à Paris, notamment en gynécologie obstétrique, mais aussi au CHRU de Lille où de l’acupuncture est proposée aux femmes enceintes ».

Date de publication : 23 Octobre 2017

 

« Agnès Buzyn réticente à faire évoluer la loi sur la fin de vie »

La Croix

La Croix remarque en effet : « C’est sa première prise de parole publique sur le sujet depuis qu’elle a pris ses fonctions de ministre de la santé. Agnès Buzyn s’est montrée réticente dimanche […] à l’adoption d’une nouvelle loi sur la fin de vie ».
La ministre de la Santé a déclaré : 
« Je préférerais que l’on travaille sur la base de la loi Claeys-Leonetti avant de relégiférer sur un sujet éminemment compliqué ».
Le quotidien ajoute que la ministre 
« s’est montrée également circonspecte quant à la législation belge qui ouvre l’euthanasie à des patients atteints par des «souffrances physiques ou psychiques constantes, insupportables et inapaisables» ».
Agnès Buzyn a remarqué :
 « À partir de quand décide-t-on effectivement qu’une personne est suffisamment malade à un moment X pour dire que l’on abrège sa vie ? C’est quoi une souffrance très profonde ? Est-ce que des gens qui font une dépression grave et dix tentatives de suicide, il faut abréger cette souffrance atroce d’une dépression grave ? Moi je me pose la question du curseur ».
La Croix note qu’
« il faudra aussi évaluer l’application de la loi Claeys-Leonetti sur le terrain, «notamment sur le sujet très particulier des maladies neurodégénératives», a ajouté Agnès Buzyn ».
Jean-François Delfraissy. président du CCNE (Comité consultatif national d’éthique), observe pour sa part qu’
« en théorie ce sujet ne figure pas [dans la révision de la loi sur la bioéthique prévue pour 2019], mais il est évident que si l’on interroge les Français, ils sont majoritairement favorables à ce que la loi évolue ».
La Croix rappelle que 
« c’est à son organisme que le gouvernement a confié l’organisation, au premier semestre 2018, des états généraux de la bioéthique. C’est également le CCNE qui proposera au gouvernement les thèmes à inclure dans la révision des lois ».

Date de publication : 24 Octobre 2017

 

« En fac de médecine, de l’«intégration» à l’«humiliation» »

Libération Le Monde

C’est ce que titre Libération, qui fait savoir qu’« une enquête a été ouverte sur des soupçons de bizutage au sein de l’université de Caen et le week-end d’intégration a été annulé. Les étudiants décrivent des défis dégradants et sexistes ».
Le journal observe ainsi :
 « Il y a des «règles», «des points», et un «gagnant», comme dans un jeu des plus classiques. Mais il y a aussi des témoignages faisant état de «scènes d’humiliation» ou «d’agressions sexuelles» ».
Le quotidien note que 
« deux syndicats étudiants, Sud Education Calvados et SL Caen, affirment, témoins à l’appui, qu’«un bizutage est organisé annuellement par la corporation des étudiants de médecine de Caen, particulièrement auprès des étudiants et étudiantes de deuxième année» ».
Libération rappelle que 
« le bizutage consiste, selon la loi, «à amener une personne, contre son gré ou non, à subir ou à commettre des actes humiliants ou dégradants ou à consommer de l’alcool de façon excessive, au cours d’une manifestation ou d’une réunion liée au milieu scolaire et/ou socio-éducatif». Il est puni de six mois de prison et 7500 € d’amende ».
Libération cite un 
« «exemple parmi d’autres», selon les syndicats de Caen, la liste des «commandements 2016-2017», dressé par la «Corpo», une association étudiante qui gère les soirées de l’université, à destination des élèves de deuxième année (L2). «Le principe […] : réaliser les actions pour avoir les points y correspondant», explique le document qui précise que ça se «joue» par équipe. Parmi les 69 «actions» qui permettent de faire grimper le score de son groupe, tout n’est pas répréhensible ni même gênant. On peut «payer un sandwich à un clochard» (5 points), «faire un don de sang pour le défi sang limite» (5 points) ».
« Mais dans la catégorie des actions qui rapportent gros (entre 40 et 50 points), on trouve : «Donner une fessée à trois inconnu(e)s dans la rue en criant « t’aimes bien ça coquiiiiiiine »», «photocopier ses seins à la Corpo», «faire un Jacquie et Michel» ou encore «se faire bifler par Rosy avec son gode». Ledit Rosy, selon le Monde, est un salarié de la Corpo d’une cinquantaine d’années, se présentant comme «un artiste explorant les rituels étudiants» », 
note le quotidien.
Il ajoute que Le Monde 
« décrit aussi des soirées d’intégration durant lesquelles «les plus chauds doivent ramper dans la merde, les tripes ou les viscères de poisson et manger de la pâtée pour chien» ou encore «s’échanger un poisson rouge vivant en s’embrassant, le dernier de la chaîne devant l’avaler». En réaction, la direction de l’université a annulé le week-end d’intégration qui devait se tenir les 28 et 29 octobre ».
Libération remarque que 
« ces week-ends, plus ou moins extrêmes, ont lieu dans la plupart des facs de médecine », et cite une ancienne étudiante de Lille : « Quand on passe en deuxième année, on ne connaît pas beaucoup de monde car il y a très peu de gens de la première année qui réussissent. On se met dans des groupes d’intégration où chacun a son parrain ou sa marraine. C’est un moyen de se faire des amis ».
Le quotidien poursuit :
 « Pendant une semaine, il y a donc les fameux défis et beaucoup de soirées qui débouchent sur le week-end d’intégration. «On commence à boire dès le début de la journée mais ce n’est pas forcé.» Rien d’ailleurs, selon elle, n’est imposé. Ni les flambys gobés sur les seins des étudiantes – elles peuvent demander que l’on réalise l’opération sur leur ventre – ni les séances de verres avalés cul sec sur un tourniquet ».
« Il y a bien des rumeurs – un étudiant aurait sodomisé un poulet l’année avant la sienne -, des actes de violence – un autre s’est vu «enfoncer une fourchette dans les fesses» l’année après la sienne -, mais généralement «c’est bon enfant» », 
continue Libération.
Le journal observe néanmoins que
 « chaque année offre son lot de faits divers sordides et certains récits décrivent ce qui s’apparente plutôt à un système. Se répètent, comme une tradition, les insultes et les défis humiliants et écœurants, le tout sur fond de sexisme. Il y a par exemple l’élection de «miss chaudasse» ».
Une étudiante déclare : 
« Il y a des femmes qui se font harceler, voire agresser sexuellement. …] Ce n’est pas secret pour les autres étudiants qui parfois assistent à la scène sans broncher. Mais il règne dans ce milieu un tel déni de considération des femmes et un tel système de protection des personnalités « populaires » de la promo ou des supérieurs, que c’est souvent la victime elle-même qui est blâmée dans ces cas-là ».
Emmanuelle Godeau, anthropologue et médecin, remarqueque 
« dès que l’internat a été créé, au début du XIXe siècle, des activités sont nées pour faire office de défouloir et se sont ritualisées. Ce sont des études pendant lesquelles on travaille sur des gens morts, nus. On est confrontés à des tabous qui s’expriment ensuite dans le groupe par des pratiques coutumières. Les étudiants aujourd’hui vont chercher dans ces rites qui participent à la construction symbolique du personnage du médecin ».
De son côté, Le Monde explique :
 « Le week-end d’intégration à la fac de médecine de Caen [a été] annulé en raison d’une enquête pour bizutage. […] La décision d’annulation a été prise après que la procureure de la République de Caen, Carole Etienne, a ouvert une enquête sur des soupçons de bizutage, lors du week-end de 2016 ».
« «Si les faits sont avérés, ils sont susceptibles d’être qualifiés pénalement», déclare-t-elle, précisant que les auditions ont commencé », 
indique le journal, qui note que « d’anciens étudiants témoignent d’un rituel d’initiation franchissant régulièrement la barrière de la légalité ».

Date de publication : 25 Octobre 2017

 

« Du sport, pour prévenir et soigner les idées noires »

Le Figaro

C’est ce que titre Le Figaro, qui rend compte des résultats de la « vaste étude HUNT (Health Study of Trondelag Country), menée dans la région du Nord-Trondelag en Norvège, et dont certains résultats sont publiés dans l’American Journal of Psychiatry ».
Le journal explique que «
 les chercheurs ont suivi près de 34.000 personnes ne présentant aucun problème de santé, aussi bien physique que mental. Durant la première phase, les experts ont recueilli les données concernant leur style de vie et leur pratique sportive ».
« Onze années plus tard, ces mêmes personnes se sont soumises à des tests psychologiques visant à déterminer s’ils présentaient ou non des signes de dépression ou d’anxiété. Les données ont été recoupées et analysées par les chercheurs »,
 indique le quotidien.
Le Figaro observe que selon ce travail, 
« 12% des futurs cas de dépression auraient pu être évités si les personnes avaient pratiqué au moins une heure de sport par semaine. Un minimum d’exercice physique régulier, peu importe l’intensité, suffirait donc à prévenir les dépressions, mais sans montrer d’effet sur le niveau d’anxiété. Ces résultats sont observés aussi bien pour les hommes que pour les femmes, peu importe l’âge ».
Le journal note ainsi que 
« le sport influe sur certaines parties de notre cerveau, celles-là mêmes qui sont stimulées par les médecins pour traiter certaines dépressions. La bonne santé physique, les bénéfices sociaux et l’estime de soi induits par la pratique du sport sont d’autres raisons avancées par les chercheurs pour expliquer ces résultats ».
Le Dr Gilles Bajeux, psychiatre à Paris, indique pour sa part que 
« les activités les plus compatibles avec cette maladie restent la marche, la natation et le vélo car très complètes et non brutales. Ces pratiques jouent un rôle au niveau chimique en activant les neuromédiateurs. Mais aussi au niveau psychologique en redonnant confiance au patient ».
Le Figaro souligne enfin que
 « l’activité physique se réduit de manière très importante dans les pays développés et cette sédentarité est jugée responsable de nombreux problèmes sanitaires. Les auteurs recommandent donc d’avoir au moins une heure d’activité sportive par semaine, ce qui entraînerait une diminution de 12% des cas de dépression ».

Date de publication : 27 Octobre 2017

 

« Il y a un « problème » de harcèlement sexuel à l’hôpital »

Le Monde

Le Monde note en effet que « le harcèlement sexuel est «un problème à l’hôpital», a reconnu [hier] le directeur général de l’Assistance publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP), Martin Hirsch. Une déclaration qui suit celle de la ministre de la Santé et ancienne médecin, Agnès Buzyn, qui a raconté dimanche avoir été victime de «comportements très déplacés» dans son travail ».
« Elle mentionnait notamment des chefs de service lui disant : «“Viens t’asseoir sur mes genoux”, des choses invraisemblables… qui faisaient rire tout le monde», a-t-elle dit », 
relève le journal.
Martin Hirsch a ainsi déclaré que «
 c’est un milieu (…) vulnérable entre le stress, les enjeux de pouvoir et les traditions qui font que (…) les acteurs ont toujours eu du mal à faire la frontière entre la plaisanterie lourdingue et ce qui est le harcèlement. J’espère que ce qui se passe aujourd’hui aidera à remettre une frontière bien claire et à éviter des comportements qui sont des comportements qui dépassent les limites et qui existent ».
Le Monde relève que 
« le directeur général de l’AP-HP a fait savoir avoir «encore la semaine dernière» dû suspendre un professionnel «a priori» accusé de harcèlement contre une jeune étudiante en médecine, précisant que «le conseil de discipline et le jugement viendront plus tard» ».
Martin Hirsch a ajouté :
 « Il y avait une époque où on disait que pour des raisons d’hygiène les infirmières devaient être nues sous les blouses mais que ça ne s’appliquait pas aux médecins qui pouvaient tout à fait être habillés, ce qui montre le type de rapport de domination qui pouvait exister ».
Le quotidien constate que 
« dans la foulée de l’affaire Weinstein, du nom du producteur américain visé par une série d’accusations d’agressions sexuelles, aucun milieu social ou professionnel n’échappe depuis plus d’une semaine à la multiplication des dénonciations de harcèlement et d’agression sexuelle subis par des femmes ».

Date de publication : 27 Octobre 2017

 

« Un traitement contre la calvitie sous haute surveillance »

Le Point

C’est ce que titre Le Point, qui indique que « la prise de finastéride contre la calvitie et l’hypertrophie de la prostate pourrait provoquer dépression, troubles de la sexualité et même suicide ».
Anne Jeanblanc relaie ainsi une « 
alerte de l’ANSM […] arrivée en fin de semaine dernière : «Finastéride : surveiller le risque de dépression et d’idées suicidaires». […] Les hommes – ce médicament leur est strictement réservé – en utilisent un peu moins de 30.000 unités par mois (une boîte équivaut à un mois de traitement) et cette consommation est stable depuis plusieurs années ».
La journaliste précise : 
« L’agence du médicament rappelle que, depuis la commercialisation de cette molécule en 1999, «des effets indésirables psychiatriques ont été signalés, suggérant un lien possible entre la prise de finastéride et une dépression ou des idées suicidaires» ».
« Le risque de dépression était par ailleurs déjà mentionné dans les documents d’information […] du finastéride 5 mg. […] Mais la pharmacovigilance a permis d’identifier relativement récemment des risques neuropsychiatriques. Une grande étude pharmaco-épidémiologique, publiée dans le JAMA Internal Medicine en mars, a mis en évidence un risque d’automutilation et de dépression, mais pas de suicide avec cette molécule », 
explique Anne Jeanblanc.
La journaliste relève qu’
« à la suite du dernier rapport européen de sécurité de ces spécialités, l’Agence européenne des médicaments (EMA) a donc demandé une modification des documents d’information pour les deux dosages, «afin d’avertir les professionnels de santé et les patients sur les risques de changements d’humeur, d’idées suicidaires et de dépression» ».
Anne Jeanblanc ajoute que 
« l’agence rappelle également qu’il est possible d’observer une persistance de troubles sexuels après l’arrêt d’un traitement par finastéride. Il peut s’agir d’une diminution de la libido, de troubles de l’érection et de troubles de l’éjaculation. Par ailleurs, des cas de cancers du sein ont été rapportés chez des hommes traités par ce médicament, ce qui est aussi mentionné dans les documents d’information ».

Date de publication : 31 Octobre 2017

 

 

Revue de presse santé psy – novembre 2017

 

« Mois sans tabac : le défi collectif est lancé »

Le Parisien

Le Parisien se penche sur l’opération « mois sans tabac », qui vient de commencer. Le journal constate que « des équipes se constituent pour relever le défi » et évoque le cas d’un couple de Seine-Maritime : « Ensemble, Anthony et Stéphanie ont commencé à fumer à 13 ans. Ensemble, ils arrêtent 20 ans plus tard ».
Stéphanie déclare ainsi : 
« Seule, je n’y arrive pas. Le faire tous les deux est très motivant et a vraiment du sens. […] Anthony est plus calme, j’attends de lui qu’il m’encourage, qu’il me dise que j’en suis capable, que je peux continuer à diminuer progressivement ma consommation ».
Le Parisien note que
 « comme eux, ils sont déjà près de 100.000 à s’être inscrits au défi collectif #MoisSansTabac, qui récidive tout novembre après son succès de l’an passé. Objectif : stopper 30 jours (et plus si affinité) en s’entraidant par la formation d’équipes, de binômes ou en cherchant de la motivation sur les réseaux sociaux créés pour l’opération ».
Le journal publie en outre un entretien avec le tabacologue Joseph Osman, président de l’Office français de santé au travail. Il souligne que former des équipes 
« est très positif car cela crée de la stimulation. Il y a quelques années, j’avais formé un groupe qui s’appelait «la quarantaine» : 40 quadras qui arrêtaient 40 jours. Environ un tiers a tenu. Mais le groupe ne doit pas empêcher de travailler sur ce qui, moi, personnellement, me pousse à fumer : gestion du stress, association à l’alcool… C’est la clé de la réussite. Le problème d’un mois sans tabac à plusieurs, c’est le 31e jour ».
Le tabacologue explique que 
« les substituts, type patchs, vont s’attaquer au besoin physique de nicotine mais il faut aussi briser la notion de rituels. Il y a dans le cerveau un réseau de neurones qui associent la cigarette au café, à un coup de fil, à l’ordinateur… Pour casser le réseau, on peut par exemple mettre la cigarette à la bouche mais ne pas l’allumer avant 2 minutes le premier jour, 3 le deuxième et ainsi de suite jusqu’à ne même plus penser à le faire. L’alliance des deux permet à 30-35% des fumeurs d’arrêter. Pour les nombreux autres, il faut comprendre avec un professionnel d’où vient l’attachement à la cigarette, qui est comme un véritable doudou ».

Date de publication : 2 Novembre 2017

« Le cerveau des astronautes modifié après les longs vols »

Le Figaro

Le Figaro note qu’« on connaît bien l’impact de l’apesanteur sur l’affaiblissement musculaire et la perte de calcium dans les os [des astronautes], mais les effets sur le système cardio-vasculaire et sur le cerveau restent assez mystérieux »
Le journal indique qu’
« une équipe de l’université médicale de Caroline du Sud aux États-Unis apporte un regard nouveau sur le sujet en publiant, dans le New England Journal of Medicine, une étude qui décrit des modifications de la forme du cerveau pour des astronautes qui font des séjours dans l’espace de plus de 3 mois ».
Le quotidien explique que 
« l’étude, financée par la Nasa, a permis l’analyse des images par résonance magnétique (IRM) du cerveau de 34 astronautes, faites avant et après chaque mission. Des examens réalisés en routine par l’agence spatiale américaine, dans le cadre du suivi médical de ses astronautes ».
Le Dr Donna Roberts (université médicale de Caroline du Sud), qui a mené ce travail, indique ainsi que 
« les astronautes ayant réalisé des longs séjours en orbite, en moyenne 3 mois, présentent des signes montrant que leur cerveau s’est déplacé vers le haut dans leur boîte crânienne ».
De son côté, le Pr Philippe Arbeille, spécialiste de médecine spatiale à la faculté de médecine de l’université de Tours, précise que ces travaux 
« s’inscrivent dans un important effort de recherche de la Nasa pour tenter de comprendre les effets des transferts de liquides corporels vers le haut lors des séjours en apesanteur. En l’absence de gravité qui tire tout vers le bas, une partie des fluides, tant dans les vaisseaux sanguins que dans la boîte crânienne, s’accumulent dans la partie supérieure du corps ».
« Une répartition anormale qui se traduit visuellement par des veines jugulaires très apparentes dans le cou des astronautes et des visages assez bouffis. L’augmentation de la pression dans le crâne et dans les globes oculaires est aussi suspectée de provoquer des troubles de la vision chez près de la moitié des astronautes », 
ajoute Le Figaro.
Le journal note que 
« ces mécanismes précis qui provoquent ces pertes d’acuité visuelle ne sont pas encore élucidés, mais Donna Roberts pense que les modifications de la forme du cerveau pourraient participer au phénomène. Elle a en effet observé que certaines femmes, qui, sur Terre, souffrent d’un syndrome d’hypertension intracrânienne idiopathique, ont elles aussi des pertes d’acuité visuelle », remarque le quotidien.

Date de publication : 2 Novembre 2017

« Le binge drinking détruit le cerveau des adolescents »

Le Point

Anne Jeanblanc note en effet dans Le Point que « les effets de ces « beuveries express » sont irréversibles, s’alarme un spécialiste, qui dénonce la responsabilité des lobbies et des politiques ».
La journaliste indique ainsi que le Pr Amine Benyamina, chef du service de psychiatrie et d’addictologie de l’hôpital Paul-Brousse (AP-HP), 
« lance un cri d’alarme. Il a publié en septembre Comment l’alcool détruit la jeunesse, un livre écrit avec la journaliste Marie-Pierre Samitier ».
Anne Jeanblanc explique qu’
« on est loin aujourd’hui de la tradition qui consistait à faire découvrir un bon vin aux jeunes gens ou à leur offrir leur première coupe de champagne lors d’un repas de famille, regrettent les auteurs. «Entre 13 et 25 ans, il faut en passer aujourd’hui de façon quasi incontournable par le rituel du binge drinking», donc de la «beuverie express» ».
La journaliste observe que «
 les conséquences commencent à être mieux connues alors que, pendant longtemps, les études ont essentiellement porté sur les lésions liées à une consommation excessive dans le cerveau des adultes, en général autour de 45 ans. Or, le cerveau des jeunes, dont la maturation se termine vers l’âge de 25 ans, est bien plus sensible aux effets de l’alcool, a fortiori quand il est ingéré en doses massives ».
Anne Jeanblanc souligne que 
« les quelques études qui ont porté plus spécifiquement sur les effets du «binge drinking» chez les 13-24 ans ont montré des modifications au niveau de l’organisation globale du cerveau avec, notamment, une moindre densité de la matière grise, une désorganisation des réseaux qui traitent les informations sensorielles et des modifications au sein de différentes structures dont le cortex préfrontal (qui joue un rôle important dans la mémorisation, les émotions et les troubles de l’humeur) ».
Dans leur ouvrage, les auteurs écrivent ainsi que 
« des zones du cerveau qui ont des fonctions fondamentales pour chaque être humain dans la cognition et la mémoire, points de repère et d’arrimage dans la vie sociale, sont donc atteintes par la consommation d’alcool », et évoquent une « culture de banalisation, qui nous fait fermer les yeux ».
Ils dénoncent en outre 
« certains lobbies qui déploient leur perversité jusqu’à rendre l’alcool encore plus attractif » et « les politiques qui favorisent des intérêts privés ». « Selon eux, une réponse politique s’impose. D’urgence », conclut Anne Jeanblanc.

Date de publication : 3 Novembre 2017

« Pour les somnambules, la marche, c’est automatique »

Science et Vie

Science et Vie constate que « même bien réveillés, les somnambules parviennent à marcher sans utiliser leur pleine conscience et seraient ainsi plus aptes à effectuer des tâches simultanées. C’est ce que viennent de démontrer des neuroscientifiques suisses », selon une parue dans Cell.
Le magazine observe ainsi : 
« Les scientifiques en rêvaient tout éveillés : expliquer les causes du somnambulisme. L’espoir est désormais permis grâce aux travaux d’une équipe de neuroscientifiques de l’École Polytechnique Fédérale de Lausanne, en Suisse ».
Science et Vie explique que les chercheurs ont mis 
« en lumière l’un des mécanismes liés à cette parasomnie (trouble du sommeil) : les somnambules possèdent de meilleurs automatismes de contrôle de leurs mouvements et parviennent à mieux dissocier conscience et locomotion ».
Le magazine précise que les auteurs 
« ont conçu une expérience qui fait appel à la réalité virtuelle et au motion-tracking (capture de mouvements). Vingt-deux volontaires, pour moitié somnambules, ont revêtu à tour de rôle une combinaison bardée de marqueurs optiques ».
« Des caméras infrarouges réparties aux quatre coins de la pièce capturaient ainsi leur déplacement : les cobayes avaient pour mission de marcher vers une cible projetée devant eux, afin d’y mener un double virtuel guidé par leurs propres pas », 
continue l’article.
Oliver Kannape, maître de conférence à l’Université du Lancashire central (Royaume-Uni), indique que 
« l’avatar, grandeur nature, copiait les mouvements en temps réel ». « Rien de plus simple lorsque le personnage suivait avec fidélité leur chemin réel. Mais les scientifiques introduisaient progressivement un décalage de 5° à 30° entre l’itinéraire du sujet et celui de son double. Mener à bien la mission nécessitait alors de dévier d’autant sa trajectoire en direction opposée. L’ensemble des participants y est parvenu avec succès », relève Science et Vie.
« En revanche, les résultats se sont avérés bien différents lorsque les volontaires avaient, en parallèle, à réaliser un exercice accaparant leurs fonctions cognitives : décompter de 7 en 7 à partir de 200. Les somnambules parvenaient tout aussi bien à accomplir leur déplacement, alors que leurs congénères dits «sains», ralentissaient et peinaient à compenser la trajectoire biaisée de leur double à l’écran », note le magazine.
Oliver Kannape indique que 
« chez la plupart des gens, surtout les plus âgés, effectuer deux tâches simultanées ralentit la marche ou peut même la stopper ».
Science et Vie observe ainsi que 
« capables d’exécuter des mouvements complexes comme la marche, sans pour autant disposer de leur pleines capacités cognitives, les somnambules seraient en quelque sorte plus «multitâches». Détecter simplement cette particularité pourrait donc désormais suffire au diagnostic de la maladie, qui nécessitait jusqu’alors de longues nuits de suivi en centres du sommeil ».
« Cette révélation ouvre en outre la voie à des études par imagerie cérébrale des réseaux neuronaux impliqués dans le somnambulisme. L’espoir, sans doute, de remonter un jour à ses origines physiologiques », 
observe le magazine.

Date de publication : 3 Novembre 2017

« Etre payé pour arrêter de fumer, ça existe »

Le Parisien

C’est ce que titre Le Parisien, qui explique : « Une prime de 750 $ (645 €) pour renoncer à fumer, cela vous motiverait ? «Et comment !» ont répondu les 352 participants à une étude américaine ».
Le journal indique que 
« les chercheurs du centre médical de Boston leur ont proposé un marché : 250 $ pour un arrêt de 6 mois, un bonus de 500 $ s’ils tenaient 6 mois supplémentaires. Les abstinents volontaires avaient également droit à des traitements de substitution à la nicotine et à un soutien psychologique ».
« Les résultats ont été jugés plutôt efficaces : 12% d’entre eux avaient cessé le tabac au bout de 6 mois contre moins de 2% dans le groupe qui n’avait pu compter que sur sa motivation… et une documentation expliquant comment trouver de l’aide », 
relève Le Parisien.
Le quotidien observe qu’
« en France, on attend l’an prochain les résultats d’une expérience lancée en 2016 auprès de femmes enceintes. Seize maternités leur proposent jusqu’à 300 € en bons d’achat pour abandonner le tabac. De quoi provoquer le déclic ? En Ecosse, cela avait marché pour 23% des fumeuses enceintes bénéficiant d’une récompense contre 9% de celles qui n’y avaient pas eu droit ».
Le Parisien note cependant que 
« faire accepter l’idée dans l’Hexagone risque d’être compliqué ». Jean-Pierre Couteron, président de Fédération Addiction, constate ainsi qu’« il y a eu un déferlement de réflexions hostiles sur cette initiative. Dans l’imaginaire, l’addict l’a bien cherché, alors le payer, il ne manquerait plus que cela ! ».
Le responsable souligne toutefois que 
« plus une personne est aidée dans sa démarche, plus celle-ci est couronnée de succès. L’argent est donc une bonne technique pour déclencher l’arrêt. Cela facilite la mise en route. On appelle cela la motivation positive, et elle a fait ses preuves ailleurs ».
Le journal évoque un 
« autre exemple de carotte : les 6 jours de congé offerts par une entreprise japonaise, Piala Inc., à ses clopeurs invétérés à condition qu’ils tiennent un an. «Nos bureaux sont au 29e étage, cela prend au moins dix minutes de descendre dans la salle fumeurs du rez-de-chaussée», justifie un porte-parole. Le programme, lancé le 1er septembre, commence à porter ses fruits. Quatre des 42 accros de l’entreprise de marketing ont déjà renoncé à leur dose de nicotine ».

Date de publication : 3 Novembre 2017

« Psoriasis : jusqu’à un tiers de bonheur en moins en France »

Sciences et Avenir

Sciences et Avenir remarque : « Peut-on quantifier la différence de bonheur entre une personne saine et malade ? En ce qui concerne le psoriasis, la réponse est oui : en France, on estime un bonheur réduit de 10% à 31% pour les malades sévères par rapport à la population générale ».
Le magazine explique que 
« ces résultats concernant 121.800 patients atteints de psoriasis ont été présentés à l’occasion de la Journée du mondiale psoriasis dimanche 29 octobre, suite à la publication d’une étude sur 184 pays réalisée par le Leo Institute (qui possède le laboratoire de dermatologie LEO Pharma) via l’application PsoHappy, en partenariat avec le Happiness Research Institute de Copenhague ».
Sciences et Avenir rappelle que le psoriasis est 
« à la fois cause et conséquence du stress », puis note que « le bonheur des malades du psoriasis n’est pas là où on l’attend ». L’article indique que « selon le Happiness Research Institute, le bonheur est un terme générique regroupant trois composantes : cognitive (bien-être global), affective (les émotions positives et négatives ressenties) et réalisatrice (l’accomplissement, le sens). C’est en se basant sur ces paramètres que le bonheur peut être évalué et quantifié ».
« De façon surprenante, les deux pays avec le meilleur « score de bonheur » des malades du psoriasis sont le Mexique et la Colombie, avec un résultat sensiblement identique à celui de la population générale (soit respectivement 6,8 et 6,68), indiquant que les malades de psoriasis ne s’y estiment pas moins heureux que les autres », 
observe le magazine.
Sciences et Avenir continue : 
« Au contraire, la Norvège et le Danemark, normalement les deux pays au plus haut niveau de bonheur au monde selon le World Happiness Report 2017 […], ont obtenu -20 et -25% de bonheur ressenti par les malades du psoriasis par rapport à la population générale ».
Meik Wiking, CEO du Happiness Research Institute, remarque qu’
« il est possible que ces résultats traduisent l’impact négatif de cette maladie chronique, échappant aux radars politiques propres à ces sociétés saines et heureuses, négligeant ainsi les personnes qui en souffrent ».
Le magazine ajoute que 
« pour étudier les freins au bonheur des patients atteints de psoriasis, les chercheurs ont noté leur ressenti sur l’application PsoHappy créée par le Leo Institute. Il a ainsi été établi que si le bonheur de la population générale dépend principalement de la qualité de la vie sociale, ce sont le stress, la solitude et l’incompréhension des professionnels de santé qui pèsent le plus sur les patients atteints de psoriasis.
Sciences et Avenir constate que 
« la France est le pays dans lequel les malades de psoriasis ressentent le plus de stress, devant le Royaume-Uni. De plus, les femmes sont les plus affectées avec -18,5% de bonheur contre -11,3% pour les hommes. Un résultat que Roberte Aubert [présidente de l’association de patients France Psoriasis] interprète comme la conséquence d’une pression sociale plus forte pour les femmes concernant leur apparence ».
L’article note par ailleurs que 
« 48% des patients atteints de psoriasis pensent que les professionnels de santé ne comprennent pas les répercussions du psoriasis sur leur bien-être. Ces patients affichent une diminution de bonheur de 21% par rapport à la population générale, contre seulement 3% pour les malades qui se sentent soutenus par leurs soignants ».
Roberte Aubert déclare ainsi : 
« ‘Soignez d’abord votre hypertension, le psoriasis ce n’est pas grave’, ce sont des phrases que nous entendons très souvent. Cela augmente le sentiment d’isolement ». Elle ajoute que « les chiffres de cette étude donnent une légitimité à des sentiments que nous exprimons déjà au quotidien, aujourd’hui, 70% d’entre nous expriment de la gêne, et un tiers de la honte vis-à-vis de la maladie ».
« Nous aimerions une grande campagne d’information au niveau national, notre maladie est chronique mais elle n’est pas contagieuse », 
poursuit la responsable.

Date de publication : 3 Novembre 2017

« Comment le sens des mots vient aux bébés »

Le Figaro

Pierre Kaldy indique que selon une étude menée à l’Institut Max Planck des sciences du cerveau et de la cognition à Leipzig en Allemagne, « chez les bébés, le sommeil joue un rôle crucial dans la formation du langage » et que « plusieurs mois avant de savoir parler, les bébés mémorisent pendant leur sommeil tout le vocabulaire nouveau auquel ils sont exposés ».
Le neuropsychologue à l’université libre de Bruxelles, Philippe Peigneux, indique que « 
l’objectif de cette étude intéressante était de déterminer comment le sommeil permet à un mot associé à une image de devenir un élément plus général du langage chez le nourrisson ».
Le journaliste explique que « 
pour vérifier ce nouvel apprentissage, les bébés ne parlant pas, l’équipe s’est servie d’un signal spécifique qui apparaît sur l’électroencéphalogramme (EEG) lorsqu’un mot appris concorde avec l’image présentée et marque l’apprentissage de cette relation. Le mot chien prononcé devant l’image d’un canari ne donnera pas le même signal que devant celle d’un dalmatien ».
Il ajoute que « 
chez une centaine de bébés âgés de 6 mois, les chercheurs dirigés par Manuela Friedrich ont découvert une capacité temporaire à associer un mot à une catégorie si les enfants pouvaient faire une sieste juste après leur apprentissage. Et plus surprenant encore, quand la sieste dépassait 45 minutes, cette association était liée à la présence sur leur EEG de fuseaux de sommeil, connus pour être impliqués dans la consolidation en mémoire ».
Philippe Peigneux précise notamment que « 
des mois avant de pouvoir parler, dans des conditions expérimentales bien précises, les bébés de 6 mois apparaissent donc capables de créer des catégories sémantiques, cette préparation peut expliquer pourquoi vers l’âge de 18 mois, la capacité à utiliser les mots explose chez l’enfant : celui-ci a enfin acquis un répertoire de mots généraux qui va lui permettre d’organiser progressivement sa pensée et son vocabulaire. »
Et pour Pierre Kaldy, « 
savoir que les bébés comprennent beaucoup de choses avant de maîtriser la parole ne surprendra aucun parent, mais c’est en grande partie durant leur sommeil que les bases du langage et de cette compréhension se construisent » et alors qu’« une fois le langage parlé maîtrisé, le sommeil apparaît moins indispensable à l’apprentissage du vocabulaire général et des idées, même s’il reste nécessaire à leur mémorisation à long terme ».
« 
Cela peut expliquer pourquoi au réveil des idées nouvelles ou plus claires peuvent nous venir à l’esprit et le fait qu’il est peut-être préférable, pour consolider tout apprentissage, d’éviter de passer du temps devant des écrans juste avant d’aller se coucher », conclut le journaliste.

Date de publication : 8 Novembre 2017

« La petite enfance sur de bons rails »

La Croix

« Tout se joue avant 6 ans. À l’époque, ce best-seller, paru en 1972, avait fait grand bruit. Son auteur, le psychologue américain Fitzhugh Dodson, y affirmait l’importance des premières années dans le développement de la personnalité de l’enfant. (…) Selon Dodson, le type et la nature des stimulations reçues par un jeune enfant déterminent en grande partie la suite de ses apprentissages » note France Lebreton dans on article où elle précise que « quatre décennies plus tard », « Nathalie Casso-Vicarini, présidente de l’association Ensemble pour l’éducation de la petite enfance, réactualise à sa manière la formule : « Tout ne se joue pas avant 6 ans mais beaucoup » ». 
La journaliste souligne que « 
les récentes découvertes dans le domaine des neurosciences sont passées par là » et que « si le vécu quotidien contribue à remodeler sans cesse le cerveau, aux différents stades de l’existence, 85% de la maturation cérébrale intervient dans les premières années ».
C’est pourquoi, et afin de « 
de sensibiliser le public à ces enjeux et à l’éducation bienveillante », « cette association a organisé une exposition itinérante, à bord d’un train qui s’arrête dans les gares de plusieurs villes de France. L’objectif étant d’aller à la rencontre des parents et professionnels de la petite enfance, pour leur permettre de connaître, d’expérimenter, de partager les savoirs et les bonnes pratiques éducatives ».
France Lebreton indique que
 « le train « petite enfance et parentalité » est composé de six wagons thématiques : Naître et tisser des liens, jouer et communiquer, bien vivre le quotidien, agir tôt, protéger l’enfant et ses droits, tout un village pour élever un enfant. Une centaine d’experts et de spécialistes interviendra au cours de plus de 100 conférences et ateliers ». (www.train-petite-enfance-parentalite.org)

Date de publication : 8 Novembre 2017

« Quand le coma éclaire la conscience »

Les Echos

Paul Molga note dans Les Echos qu’« en s’intéressant aux états de conscience altérés, les neurologues ont fait des découvertes surprenantes sur le fonctionnement de la pensée. Une nouvelle approche basée sur les interactions coeur-cerveau pourrait permettre d’affiner le diagnostic des comateux »
Stanislas Dehaene, directeur de l’unité de neuro-imagerie cognitive Inserm-CEA et titulaire de la chaire de psychologie cognitive expérimentale au Collège de France, indique ainsi qu’
« après plusieurs années de recherche, nous avons maintenant une idée assez claire des signatures de l’état cérébral ».
Paul Molga rappelle qu’
« au cours d’une journée, notre cerveau passe alternativement par plusieurs phases. Lorsqu’il est en éveil, il émet surtout des ondes rapides, dites bêta (de 12 à 30 Hz), voire ultrarapides (les ondes gamma situées vers 40 Hz) quand notre activité intellectuelle est intense ».
« Au repos, relaxé les yeux fermés, les ondes alpha (de 8 à 12 Hz) dominent et, quand on s’endort ou quand on médite, l’activité cérébrale ralentit encore pour se caler sur le rythme des ondes thêta (entre 4 et 8 Hz). Enfin, pendant le sommeil profond, la matière grise se met en mode veille, affichant un tracé d’à peine plus de 0,5 Hz », 
précise le journaliste.
Stanislas Dehaene fait savoir que 
« l’électroencéphalogramme d’une personne plongée dans le coma a la même signature que ces ondes delta. Dans cet état marqué par des amplitudes cérébrales lentes, les réflexes demeurent. Un patient peut par exemple réagir à un pincement ou à un son nouveau ».
« Mais est-il pour autant conscient ? », 
s’interroge Paul Molga, qui note que « l’imagerie cérébrale […] nous apprend que ces signes d’éveil apparents ne traduisent pas forcément une pensée. Le cerveau est certes actif, comme l’indique son activité électrique, mais il traite l’information sous forme de modules non connectés entre eux, signe que «l’embrasement cortical» qui trahit une pensée consciente n’y est pas ».
Le journaliste continue : 
« Ce que montrent les expériences sur la perception de stimuli subliminaux est révélateur : à l’échelle de moins d’une seconde (300 millisecondes), énormément d’opérations se déroulent de façon non consciente. Une image ou un mot inséré dans un film active effectivement des zones cérébrales, y compris dans le cortex frontal qui permet de décrypter le code orthographique ou visuel, et le sens du message. Mais l’effet est de courte durée, comme un feu de paille, et l’objet ne s’inscrit pas dans la mémoire ».
Stanislas Dehaene précise que 
« notre critère expérimental est la rapportabilité : une personne a eu accès à un épisode conscient si elle est en mesure de le rapporter. Quand on est conscient, on est potentiellement capable de rapporter l’information à laquelle on a eu accès. Dans le cas contraire, on perd tout contact avec l’expérience ».
Paul Molga indique que 
« c’est ce qui se produit dans le coma : stimulé, le cerveau s’allume et l’information est traitée. Puis l’activité retombe. Pour être conscientisée, la réaction doit être amplifiée, de façon à accéder à d’autres zones corticales. L’information est alors partagée et devient disponible pour être traitée, par exemple par la mise en mémoire ou l’engagement d’un dialogue ».
« On assiste alors à ce que les neuroscientifiques appellent un «effet de réverbération» qui fait naître la conscience : des échanges électriques se produisent, cohérents et stables, entre des zones éloignées du cerveau. Tout le contraire se produit dans le cerveau comateux : l’activité électrique est là, des échanges ont bien lieu, mais ils sont aléatoires et chaotiques », 
explique le journaliste.
Il ajoute que «
 les chercheurs commencent aussi à comprendre à quoi sert la conscience ». Stanislas Dehaene remarque ainsi que « dans certaines circonstances ou activités, comme la lecture, nous avons besoin d’un espace de partage de l’information. La conscience est précisément cet espace mental de partage et de délibération internes, potentiellement coupé du monde extérieur. Grâce à lui, on peut conserver des informations et les croiser, alors qu’elles ont disparu dans le monde extérieur ».
Paul Molga souligne que 
« comprendre la nature et les mécanismes de la conscience devrait permettre aux chercheurs de mieux évaluer le niveau d’altération de patients incapables de communiquer : sont-ils plongés dans un état végétatif dans lequel, pourtant éveillés, ils ne montrent aucun signe de conscience de ce qui les entoure […], ou enfermés dans un état de conscience minimale marqué par des épisodes végétatifs succédant à des signes diffus et temporaires de conscience ? ».
Le journaliste explique que 
« des chercheurs de l’Inserm ont utilisé une nouvelle approche pour le déterminer : ils explorent les interactions entre le cœur et le cerveau. En étudiant les données de 127 patients en état végétatif ou de conscience minimale, l’équipe de Jacobo Sitt basée à l’Institut du cerveau et de la moelle épinière à l’hôpital Pitié-Salpêtrière, a constaté que l’activité cardiaque était modulée par la perception d’une stimulation externe (auditive par exemple), mais uniquement chez les patients conscients ou minimalement conscients ».
« Elle en a tiré un test, décrit dans un article paru dans Annals of Neurology : il consiste à faire écouter des séquences sonores répétitives ponctuées de variations aléatoires. En combinant un test cardiaque et un EEG, les cliniciens analysent le rythme des battements cardiaques induits par ces perturbations. S’ils changent, c’est que le patient a conscience des bruits environnants », 
relève Paul Molga.

Date de publication : 13 Novembre 2017

« Tabac : une hausse des prix à l’efficacité contrastée »

La Croix

La Croix constate que « ce lundi, le prix du paquet de cigarettes va augmenter de 30 centimes. Ensuite, la hausse sera régulière jusqu’en 2020 où le paquet coûtera 10 €. Pour les médecins, la hausse des prix est l’arme la plus efficace pour faire chuter la consommation. Mais cela n’est pas automatique chez les fumeurs défavorisés, selon certains chercheurs ».
Le Pr Yves Martinet, président du Comité national contre le tabagisme (CNCT), déclare que 
« le paquet à 10 €, c’est évidemment une victoire même si, dans l’idéal, nous aurions souhaité des hausses plus fortes et plus rapprochées ».
Le journal évoque ainsi 
« le tournant amorcé par le premier plan cancer lancé en 2003 par Jacques Chirac. Avec une hausse de près de 40% en moins de 2 ans. Selon l’Alliance contre le tabac, 1,8 million de fumeurs avaient alors arrêté ».
Le quotidien relève qu’
« en juillet dernier, l’Organisation mondiale de la santé a elle aussi réaffirmé que la hausse des prix est le «moyen le plus efficace» pour réduire la consommation ». Le Pr Martinet déclare ainsi : « En moyenne, si on augmente le prix de 10%, on observe une baisse de 4% de la consommation. Et même de 6% chez les jeunes et les personnes défavorisées ».
La Croix note toutefois que 
« cette affirmation est nuancée par certains chercheurs ». Cécile Vuillermoz, doctorante en épidémiologie sociale, remarque qu’« en cas de hausse du prix, les plus précaires essaient de réduire le coût sans diminuer leur consommation en passant au tabac à rouler ou en achetant leurs cigarettes sur le marché noir. […] Avec l’augmentation des prix, le tabac pèse de plus en plus dans le budget des plus pauvres : les 10% des fumeurs les plus pauvres y consacraient 31% de leurs revenus en 2005 contre 25% en 2000 ».
Le journal cite en outre le sociologue et directeur de recherche à l’Inserm Patrick Peretti-Watel, qui 
« réfute l’idée que ce serait chez les plus pauvres que la hausse des prix serait la plus efficace ». Le chercheur observe : « Deux choses rendent très difficile l’arrêt du tabac : une forte dépendance et le fait de fumer pour gérer les problèmes du quotidien. Or, c’est dans les populations défavorisées que ces deux éléments sont les plus importants ».
Le sociologue ajoute :
 « Pour une bonne partie des catégories favorisées, le tabac sert surtout de support aux relations sociales. Et souvent, ce sont les plus riches qui arrêtent quand les prix augmentent. C’est moins difficile que pour les précaires, pour qui fumer est parfois ressenti comme le moyen de “tenir le coup au quotidien” ».
La Croix s’interroge :
 « Faut-il alors s’opposer à la hausse des prix du tabac en craignant que cela ne creuse encore davantage les inégalités sociales de santé ? ». Patrick Peretti-Watel répond : « Non, il faut juste que cela s’accompagne d’une large prévention. À l’étranger, un argument est souvent utilisé dans les campagnes, celui des économies réalisées. Prenons le cas des gens qui fument un paquet par jour. Quand il sera à 10 €, on pourra leur dire qu’on peut faire beaucoup de choses avec 3650 € par an ».

Date de publication : 13 Novembre 2017

Attentats : « Deux ans de souffrance et de renaissance »

Libération

Libération rappelle sur 4 pages : « 130 morts. 683 blessés. Le 13 novembre 2015, des terroristes ont tué au Stade de France, au Carillon, au Petit Cambodge, à la Bonne Bière, au Comptoir Voltaire, à la Belle Equipe, au Bataclan. Cette nuit-là, Paris était touché par la pire vague d’attentats de son histoire ».
Le journal s’interroge : 
« Comment s’en sortent ceux qui les ont subis directement ? », et livre les « paroles de victimes et témoins », dont Maëlle, 36 ans, blessée au visage et au bras au Bataclan.
Elle déclare notamment :
 « Au départ, pendant plusieurs semaines, j’ai été dans la sidération. Je me disais que c’était un cauchemar et que j’allais me réveiller. Mais au fur et à mesure que je retrouvais des sensations, et les douleurs insoutenables ne cessant jamais, j’ai compris que j’étais dans la vraie vie. J’ai été catapultée dans un monde, celui du soin intensif ».
« J’avais l’impression de n’être qu’un morceau de corps reconstitué sur lequel les médecins, les infirmières, les kinés allaient s’acharner, greffer os, peau, muscles, jusqu’à épuisement. En même temps, on noue un contact très particulier avec l’équipe soignante : on est complètement dépendant d’elle, même pour un verre d’eau… On n’est plus rien, on ne peut que penser ou faire des signes avec les yeux », 
poursuit la jeune femme
Elle ajoute :
 « Une des choses les plus compliquées à intégrer a été quand le chirurgien, 48 heures après, est venu m’annoncer qu’ils allaient faire leur possible, que cela allait durer au moins 2 ans et que je pourrais contacter des associations comme les Gueules cassées, créées après-guerre, si j’avais « besoin d’informations ». Mais où étais-je ? J’imaginais que la morphine me faisait trop d’effet et que j’allais me réveiller ».
Maëlle précise :
 « J’étais à la Pitié-Salpêtrière. J’ai eu à faire à une équipe très dévouée. En fait, l’ensemble du processus s’est apparenté à une naissance ou une renaissance, avec tout à réapprendre. Ça a été un travail d’équipe, grâce à ma famille plus que soudée et déterminée à y parvenir. […] Le parcours chirurgical est interminable. Là, entre le visage et le bras, j’en suis à environ 17 opérations. Sans compter la chirurgie esthétique reconstructrice postérieure, au minimum quatre ou cinq autres m’attendent cette année ».
« Celle que j’appréhende aujourd’hui constitue le dernier espoir de retrouver la mobilité de la partie gauche de mon visage. J’en ai très peur, car si elle ne fonctionne pas, je devrai faire aussi le deuil de mon visage. Elle consistera à m’ouvrir la tête pour prélever mon muscle temporal et l’implanter au niveau du zygomatique pour tenter de réanimer ma joue et ma lèvre, et les rendre mobile pour retrouver une esquisse de sourire. En revanche, elle ne limitera pas la douleur permanente de ma mâchoire, reconstruite avec mon péroné. J’ai déjà tellement été ouverte, prélevée, greffée, sur toutes les zones de mon corps – mis à part mon bras droit et ma jambe gauche. Je suis fatiguée de tous ces protocoles, imageries, rendez-vous et comptes rendus chirurgicaux quasi quotidiens », pour
suit-elle.
Libération livre en outre les propos de Patrick Aeberhard, 72 ans, cardiologue, cofondateur de Médecins du monde, qui remarque : «
 Ça fait deux ans, c’est toujours aussi émouvant. Ce soir-là, je sortais d’une sorte de réunion souvenir, après l’enterrement de mon ami André Glucksmann. Je rentrais chez moi. J’ai déboulé sur la place du Xe arrondissement où se trouve le café la Bonne Bière ».
Le médecin raconte : 
« J’ai vu des gens par terre. Je me suis précipité. J’ai d’abord cru à un règlement de comptes. Il était 21 h 30. J’ai vu une jeune femme qui avait reçu une balle dans la cuisse. Et un homme avec une fracture ouverte. Avec le boulanger du quartier, nous avons fait un garrot à la jeune blessée. […] Sur place, j’ai retrouvé mon ami le médecin anesthésiste Michel Bonnot. Il habite le quartier, il est venu aider ».
« L’endroit est devenu comme un hôpital de guerre. Les serviettes et les nappes ont servi à faire des garrots. On a sorti un type qui était coincé sous un amas de cadavres, sous le bar. On a tenté de rassurer les gens. […] Le Samu ne venait pas. Les pompiers étaient là, mais ils n’avaient rien dans leur estafette. J’ai été médecin humanitaire toute ma vie. Je suis allé en Afghanistan, au Liban, en Irak… […] Ce soir du 13 Novembre, c’était comme à Beyrouth lorsque nous avions monté un hôpital de fortune. On pataugeait dans le sang, il fallait colmater les plaies avec les moyens du bord », continue 
le praticien.
Patrick Aeberhard ajoute : 
« Nous avons compté cinq morts. Un an plus tard, lors de la première commémoration, le bilan était le même. Tous les blessés ont donc survécu. Un soulagement. Surtout quand on sait que le Samu n’est jamais venu. Ils ont été très insuffisants ce soir-là ».

Date de publication : 13 Novembre 2017

« L’intelligence artificielle aux portes de l’imagerie médicale »

Les Echos

Les Echos note en effet que « la radiologie sera l’un des premiers secteurs de la médecine bousculés par l’IA. Fabricants d’équipements, start-up et géants des technologies tels Google, Microsoft et IBM s’intéressent de près au sujet ».
Le journal observe ainsi : 
« Au congrès de San Jose, en Californie, où se réunissait le gratin mondial de l’imagerie médicale en mai dernier, Curtis Langlotz, professeur à Stanford, a raconté avoir reçu un e-mail d’un de ses étudiants lui demandant : «Je veux devenir radiologue, mais le métier est-il encore viable ?» L’anecdote […] en dit long sur les états d’âme de la profession ».
« Et, à l’image du tsunami qui s’annonce pour les constructeurs automobiles, le secteur de la radiologie doit lui aussi s’attendre à «un bouleversement colossal», estime le Pr Guy Vallancien, membre de l’Académie nationale de médecine qui suit de très près les avancées technologiques dans ce secteur. Selon lui cependant, on est loin d’une prise de conscience générale », 
indique le quotidien.
Le Pr Vallancien déclare ainsi que 
« 10 à 15% des praticiens ont compris ce qui les attendait, 25% sont réfractaires ou se disent ‘j’ai plus de 60 ans, cela ne me concernera pas’. Enfin, 60% ne savent pas très bien que penser et font le gros dos ».
Les Echos remarque que 
« personne ne mesure précisément l’ampleur de cette révolution. Mais un signe ne trompe pas. Les grands constructeurs […] mais aussi des géants des technologies comme IBM, Microsoft ou Google et de nombreuses start-up se sont jetés dans la bataille pour se positionner sur ce marché planétaire. En France, pour préparer le terrain, la Société Française de Radiologie (SFR) […] a lancé mi-octobre un groupe de travail chargé de réfléchir sur cette thématique, emboîtant le pas à l’American College of Technology (devenu American Business & Technology University) aux Etats-Unis ».
Le journal rappelle : «
 Rayons X, scanner, IRM… : la radiologie a certes toujours été à la pointe des évolutions technologiques. Depuis des années, les praticiens utilisent déjà des logiciels d’aide automatique au diagnostic. Ces algorithmes sont surtout utilisés dans le cadre d’examens des poumons, de mammographies ou de coloscopies virtuelles ».
Le Dr Jean-Philippe Masson, président de la Fédération nationale des médecins radiologues, remarque cependant que 
« concernant le poumon, la machine reconnaît 100% des taches. En revanche, pour les coloscopies virtuelles, on observe 90% de ‘faux positifs’ dans la détection des polypes, ce qui nous fait perdre du temps ».
Les Echos observe que 
« l’arrivée de l’intelligence artificielle dans le paysage annonce toutefois une rupture technologique majeure. Grâce au «machine learning assisté», l’une des principales facettes de l’IA, l’algorithme sera capable de reconnaître et d’interpréter des clichés mais aussi d’apprendre tout seul des «cas» en comparant une image aux milliers – voire aux millions – d’autres entrées dans sa base, et proposer un prédiagnostic. Un jour, il pourrait même livrer des pronostics ».
David Corcos, président de Philips France, déclare ainsi que 
« demain, on peut imaginer que le système combinera les clichés du patient avec son dossier médical, des données sociales ou comportementales ».
Le quotidien note que 
« sur un point, tout le monde est à peu près d’accord : l’IA sera un outil d’aide à la décision qui améliorera la prise en charge des patients. Entre le vieillissement de la population et le développement des maladies chroniques, le nombre d’actes d’imagerie médicale en France, 80 millions aujourd’hui, augmente chaque année d’environ 4%. Les algorithmes doivent aider les praticiens à gérer cette inflation d’examens qu’ils ont de plus en plus de difficultés à absorber ».
« Pour des tâches répétitives, le logiciel va augmenter la précision du diagnostic. Il sera capable de trier rapidement les images qui ne présentent aucune zone à problème, laissant plus de temps au radiologue pour se concentrer sur les cas complexes et la pathologie du patient. L’IA pourrait ainsi devenir un précieux allié dans les campagnes de dépistage de masse, comme la prévention du cancer du sein. Certains médecins pensent même que, dans certains cas, la machine fera mieux que l’homme, et réduira les risques d’erreur », 
continue le journal.
Le Pr Jean-Paul Beregi, chef du pôle radiologie-imagerie médicale au CHU de Nîmes, souligne néanmoins : 
« Un algorithme ne peut donner des renseignements que sur ce qu’il connaît. Par ailleurs, s’il réalise un calcul à partir de données qui ne sont pas justes, les résultats seront faussés ».
Les Echos ajoute que 
« l’existence même de l’IA en radiologie pose encore bien d’autres questions : celles du stockage, du transfert et de la sécurité des données. Ou encore celle tout aussi fondamentale de la responsabilité du diagnostic médical ».

Date de publication : 13 Novembre 2017

« Y a-t-il des «faux» dyslexiques ? »

Le Parisien

C’est ce que se demande Le Parisien, qui note qu’« en dénonçant une «surmédicalisation» de la difficulté scolaire, le ministre de l’Education fait réagir ».
Le journal relève ainsi que 
« les parents, orientés par des enseignants, ou à leur propre initiative, seraient de plus en plus nombreux à consulter leur médecin pour obtenir une prescription d’orthophonie, ou à s’adresser à un praticien spécialisé «pour le motif que ça ne va pas à l’école», confie le pédopsychiatre Stéphane Clerget ».
Le ministre de l’Education nationale Jean-Michel Blanquer évoque une 
« surmédicalisation » de la difficulté scolaire : « Il n’est pas normal qu’on assiste à une telle inflation du besoin en orthophonie à l’école primaire. Il y a de vrais et de faux besoins en orthophonie, de vraies et de fausses dyslexies ».
« Dans le viseur, certaines méthodes pédagogiques utilisées pour entrer dans la lecture pourraient provoquer de la dyslexie », 
poursuit le quotidien.
Cécile Corrallini, secrétaire générale de la Fédération nationale des orthophonistes, réagit :
 « Il n’y a pas de vraie ou de fausse dyslexie : c’est un trouble qui se diagnostique et, même si davantage de personnes consultent, la proportion de personnes touchées dans la population n’est pas plus importante que par le passé ».
Le Parisien observe ainsi qu’
« à l’inverse du ministre de l’Education, elle plaide… pour que soient organisées de vastes campagnes de dépistage des troubles « dys », dès le début de la scolarité des enfants ».
Anne Partiot, vice-présidente de l’Association nationale des parents d’enfants dyslexiques, déclare quant à elle : 
« Je ne sais pas ce qu’est un faux dyslexique… En revanche, je sais que plus les familles, les orthophonistes et les enseignants travaillent main dans la main, mieux les enfants en difficulté réussissent ».
La responsable appelle à
 « ne pas opposer entre eux [l’école et les cabinets médicaux]. On ne devient pas dyslexique par la méthode de lecture qu’on étudie, pas plus qu’on ne devient myope à force de lire des mots écrits en rouge ou en bleu ».

Date de publication : 14 Novembre 2017

« Ces patients frappés d’amnésie après un stress intense »

Le Monde

Marc Gozlan observe dans son blog pour Le Monde : « Les films d’action et d’aventure, de même que les séries TV, raffolent de ce genre de scénario : une personne, souvent retrouvée errante, a oublié un pan entier de son passé, jusqu’à parfois ne plus savoir qui elle est ».
« Les spécialistes parlent d’amnésie dissociative (anciennement dénommée amnésie psychogène). Ce trouble de la mémoire survient dans un contexte de traumatisme psychique, mais pas toujours. Il ne s’accompagne d’aucune anomalie à l’imagerie cérébrale (scanner, IRM) », 
relève le journaliste.
Il ajoute que 
« l’amnésie est rétrograde en ce sens que la personne est subitement incapable de se souvenir d’expériences, d’évènements ou de situations qu’elle a personnellement vécus antérieurement au traumatisme psychique. L’amnésie dissociative est donc caractérisée par un blocage soudain de la récupération de souvenirs autobiographiques ayant précédé un traumatisme psychologique qui n’est pas toujours connu ».
Marc Gozlan remarque qu’«
 il est très rare qu’une série de cas d’amnésie dissociative soit publiée dans la littérature médicale. Une étude, parue en septembre 2017 dans la revue Brain, fait état de 53 cas examinés entre 1990 et 2008 au St Thomas’s Hospital de Londres par le Pr Michael Koperman et ses collègues. Il aura donc fallu près de 20 ans pour cumuler ces cas. On comptait trois hommes pour une femme ».
Le journaliste explique que 
« ces médecins ont analysé les différentes expressions de ce trouble de la mémoire, exploré son association avec certaines caractéristiques cliniques et psychosociales, et précisé le pronostic de ces patients amnésiques ».
« La première catégorie est composée de personnes ayant présenté une fugue « dissociative ». Elles ont erré dans la rue, « sans bagage », ne sachant pas où elles se trouvaient, ni pourquoi elles étaient là. L’une d’elles avaient parcouru près de 650 km durant 7 heures, entre Londres à Glasgow, un trajet dont elle n’avait aucun souvenir. Parmi les 16 cas rapportés, 14 avaient également perdu leur identité », 
poursuit-il.
Marc Gozlan précise que 
« la mémoire est dans tous les cas revenue dans un délai de 4 semaines, souvent au bout de quelques heures ou quelques jours. Lors de la fugue dissociative, l’amnésie englobe la totalité de la vie de la personne. Après récupération, le patient présente néanmoins une amnésie résiduelle (de 2 heures à 21 jours) couvrant uniquement la période de la fugue. Les patients fugueurs (âge moyen : 48 ans), admis au St Thomas’ Hospital, avaient souvent été retrouvés par la police dans les parcs du centre de Londres ou dans des gares après avoir voyagé ».
Le journaliste note que 
« le deuxième groupe décrit par les cliniciens londoniens comprend 16 patients (âge moyen : 40 ans) présentant après leur fugue une longue période d’amnésie rétrograde. Celle-ci nécessite un réapprentissage de l’identité perdue (dans 81% de cas). La perte de mémoire couvre une période d’au moins 6 mois mais peut englober la totalité de la vie. La mémoire antérograde, qui permet de fabriquer de nouveaux souvenirs à compter de l’événement traumatisant, est en revanche intacte ou très peu altérée ».
Marc Gozlan continue :
 « Les auteurs décrivent un troisième groupe de patients (âge moyen : 43 ans) chez lesquels on observe une amnésie rétrograde massive, mais pas de fugue. Là encore, il n’existe pas d’amnésie antérograde, le sujet étant capable d’acquérir de nouveaux souvenirs normalement ».
Le journaliste note que 
« le début de l’amnésie rétrograde est brutal, survenant le plus souvent après un accident neurologique mineur ou un traumatisme crânien dont l’importance est sans commune mesure avec la sévérité de la perte de mémoire. Dans ces cas, l’amnésie ne disparaît pas en 4 semaines. Lorsqu’il y a perte d’identité (62% de cas), celle-ci est transitoire. Mais celle-ci oblige néanmoins le patient à «réapprendre» qui il est. Dans 3 des 16 cas rapportés dans cette catégorie, une amnésie résiduelle d’une durée inférieure à 2 ans a été observée. Dans les autres cas, une amnésie couvrant la vie entière perdurait ».
Marc Gozlan indique enfin que 
« le quatrième groupe est composé de 5 patients (âge moyen : 46 ans) souffrant de «trous de mémoire» d’une durée de quelques heures à plusieurs jours. Deux personnes présentaient une seule période lacunaire tandis que trois autres souffraient de 2 à 5 trous de mémoire. Aucun des 3 patients décrits n’avait fugué ».
Le journaliste précise que 
« ces patients diffèrent du troisième groupe dans la mesure où leur perte de mémoire n’englobe pas une longue période de la vie mais couvre un incident ou un événement particulier. Les pertes de mémoire les plus courtes ont duré moins de 6 heures, tandis que les plus longues ont persisté jusqu’à 90 jours. Une perte d’identité n’a été observée que chez un seul des 5 patients ».
Marc Gozlan retient notamment que 
« l’analyse fait apparaître qu’une perte d’identité, une dépression ancienne ou actuelle, des problèmes familiaux ou relationnels, des difficultés financières ou des problèmes d’emploi, sont les facteurs le plus souvent associés à l’amnésie dissociative. Ces résultats sont en accord avec le constat souvent rapporté que cette dernière est fréquemment précédée par un facteur déclenchant de forte intensité émotionnelle ».

Date de publication : 16 Novembre 2017

« Plus de troubles cardiovasculaires après les attentats ? »

Le Figaro

Cécile Thibert s’interroge dans Le Figaro : « Les attentats sont-ils mauvais pour le cœur ? Peu après les attentats de janvier 2015 (Charlie Hebdo, Montrouge, magasin Hyper Casher), une clinique de Toulouse avait signalé une augmentation de 75% des hospitalisations pour maladies cardiovasculaires. Toutefois, une étude publiée […] par Santé Publique France montre que cette hausse ne se vérifie pas au niveau national ».
La journaliste indique ainsi que 
« les chercheurs ont passé au peigne fin les données des hôpitaux français enregistrées entre 2009 et 2016. Sur cette période, plus de 3,8 millions d’hospitalisations ont eu lieu pour syndrome coronarien aigu, infarctus du myocarde et accident vasculaire cérébral, dont environ 15% en Ile-de-France ».
« Une fois retranchées les variations habituelles, tel que l’effet saisonnier (plus d’hospitalisations en hiver), les chercheurs ont scruté d’éventuelles variations inhabituelles dans les jours suivants les attentats », 
poursuit Cécile Thibert.
Les auteurs indiquent que leur 
« étude n’a pas mis en évidence d’augmentation significative du nombre d’hospitalisations quotidiennes pour ces trois maladies dans les 15 jours ayant suivi les attentats de janvier et novembre 2015 et celui de juillet 2016, […] ni dans les zones géographiques où s’étaient produits les attentats, ni en dehors ».
La journaliste note que 
« selon eux, le stress généré par les attentats et leur suivi médiatique ne seraient «pas suffisants pour déclencher un événement cardiovasculaire aigu» », et s’interroge : « Comment expliquer ce résultat, totalement contradictoire à celui présenté par la clinique toulousaine ? ».
Les chercheurs écrivent que 
« compte tenu du faible nombre de patients hospitalisés dans cette étude (moins de 10 cas/jour en moyenne) et de l’approche essentiellement descriptive adoptée, ce résultat pourrait souffrir d’un manque de robustesse ».
Ils soulignent toutefois qu’
« un stress émotionnel aigu est un déclencheur reconnu de pathologies cardiovasculaires », et notent qu’« une augmentation de l’incidence et de la mortalité par maladies cardiovasculaires a déjà été rapportée dans diverses situations ayant généré un stress émotionnel aigu (catastrophes naturelles, événements sportifs majeurs, guerres ou attentats terroristes) ».

Date de publication : 16 Novembre 2017

« Un syndicat d’internes en médecine brise le « tabou » du sexisme à l’hôpital »

Le Monde

Le Monde indique en effet que « l’Intersyndicale nationale des internes [ISNI] a lancé, début septembre, un questionnaire en ligne. Quelque 3000 personnes y ont répondu, dont 75% de femmes ».
Le journal observe ainsi que 
« le sexisme en milieu hospitalier est un phénomène massif, omniprésent, et qui s’est banalisé. «C’est simple, je ne peux même pas me souvenir de la blague sexiste qui m’a le plus choquée. Il y en a tellement qu’on finit par ne plus relever», raconte cette étudiante en sixième année de 24 ans, en externat dans un grand hôpital parisien ».
Le Monde continue : 
« «Mon chef m’appelle “petite chienne”», raconte cette jeune externe en médecine de 23 ans. […] Une petite phrase qui fait mal, «sexiste et insultante comme on entend souvent dans les couloirs de l’hôpital», poursuit la jeune fille ».
Le quotidien indique que 
« subir le sexisme ou en être directement victime : c’est le quotidien de 86% des internes de médecine – hommes et femmes confondus. C’est une donnée que vient confirmer l’ISNI dans une enquête inédite ».
Le Monde explique que 
« le syndicat a voulu interroger les 30.000 jeunes internes pour quantifier leur expérience du sexisme et du harcèlement sexuel pendant leurs études : 2946 ont répondu à ce questionnaire, diffusé par les associations locales et sur les réseaux sociaux ».
« Parmi les répondants, 8,6% affirment avoir été victimes de harcèlement sexuel et 34% relèvent des «attitudes connotées», comme le contact physique ou le geste non désiré (65%), la simulation d’acte sexuel (9%), la demande insistante de relation sexuelle (14%) ou le chantage à connotation sexuelle (12%) », 
observe le journal.
Il souligne que «
 l’étude, bien que non représentative de la population des internes, confirme l’existence d’un climat pesant dans le monde médical et en particulier pour les étudiants, qu’ils soient infirmiers, médecins ou aides-soignants ».
Le Monde relève que 
« les étudiants évoquent souvent le huis clos du bloc opératoire comme lieu propice aux remarques sexistes et aux comportements les plus violents. L’ISNI relève que 24% du sexisme quotidien se déroule à cet endroit ».
Alizée Porto, 
« qui vient de terminer son internat en chirurgie et est à l’origine de cette enquête », souligne que « c’est un climat ambiant permanent qui existe depuis le début des études. En réalisant cette étude, j’ai été étonnée par le nombre de personnes qui ne se considèrent même plus victimes de sexisme tellement tout cela a été intégré et accepté. Le problème, c’est que le sexisme crée un climat qui conduit à accepter un geste déplacé qui prépare le terrain au harcèlement sexuel ».
Le Monde ajoute que 
« le rapport d’apprentissage entre étudiants et médecins aggrave les effets du sexisme », Thiziri Taibi, étudiante externe de 23 ans en sixième année à l’université Paris-V, remarquant : « Il est parfaitement illusoire, voire intellectuellement malhonnête, de croire qu’une anecdote grivoise isolée retranscrit ce qu’est le harcèlement à l’hôpital ».
Elle observe ainsi :
 « On se retrouve dans une double posture d’infériorité dans certaines situations, où le discours sexiste parfois se surajoute au statut d’étudiant en demande d’apprentissage. C’est la lassitude qui joue, on finit par laisser passer les réflexions dévalorisantes que toute profession adresserait à ses stagiaires, d’autres, misogynes, que toutes les femmes ont déjà pu entendre, et au bout de plusieurs mois… parfois arrive la réflexion de trop. Le patient qui vous prend pour l’infirmière lorsque vous entrez dans une pièce ou le médecin qui a oublié votre prénom et vous appelle “Bichette” peut suffire à vous faire perdre votre sang-froid dans ce contexte global de mésestime de soi ».
Le quotidien relève que 
« l’enquête montre […] que les auteurs de ces remarques ou de harcèlement sont majoritairement les médecins en position de «supériorité hiérarchique» de l’étudiant ».
Le Monde évoque une 
« autre conséquence concrète de cette culture du sexisme selon l’ISNI : l’influence sur la carrière ». Jérémie, 24 ans, remarque ainsi : « Mon stage actuel dans un SAMU d’un grand hôpital parisien est éprouvant. Je suis devenu le type pas drôle qui ne rit pas aux blagues sur le viol ou qui ne participe pas aux commentaires sur le physique de mes co-externes ».
Jean-Luc Dubois-Randé, président de la conférence des doyens des facultés de médecine et directeur de l’UFR de médecine de l’université Paris-Est Créteil Val-de-Marne (UPEC), souligne pour sa part : 
« Si nous voyons qu’un service fait l’objet de plaintes récurrentes, c’est un premier carton rouge, si c’est du harcèlement, c’est directement le conseil disciplinaire. Cela peut aussi aller jusqu’au boycott d’un service dans un hôpital où nous n’envoyons plus d’étudiants ».
Le journal note toutefois que selon le cardiologue
, « dans les services dits «problématiques», il faut parfois attendre un départ à la retraite pour que le climat s’apaise ».
Le Monde rappelle par ailleurs que 
« dans les facultés de médecine, des groupes de travail ou des associations d’étudiants commencent à faire évoluer le rapport de force avec le corps enseignant ».
Elsa Dechézeaux, étudiante en sixième année de médecine, indique ainsi :
 « J’ai l’impression que notre génération accepte de moins en moins le sexisme. Les chefs de service se plaignent de voir leurs blagues et leurs propos sexistes diffusés sur Twitter ou sur Payetablouse [site Internet qui recueille les témoignages sexistes du monde médical]. Peut-être que la crainte d’être de plus en plus exposé va changer la donne ».

Date de publication : 17 Novembre 2017

« Alzheimer : jouer pour ne pas oublier »

Les Echos

Les Echos remarque que « la science confirme ce que sait déjà la sagesse populaire : le cerveau est un muscle d’autant plus vigoureux qu’on le fait régulièrement travailler. Et la bonne nouvelle, c’est que ce précepte vaut même pour contrer la maladie d’Alzheimer. C’est ce que prouve une étude neurologique ambitieuse, conduite aux Etats-Unis 10 ans durant ».
Le journal explique que l’étude,
 « menée sur plus de 2.800 participants en bonne santé âgés de 74 ans au démarrage (il y a dix ans), dirigée par la chercheuse à l’université de Floride du Sud
Jerri Edwards, et publiée dans Alzheimer’s and Dementia, a consisté à faire jouer une partie d’entre eux, pendant un bref laps de temps de 5 semaines, à un jeu vidéo dont le but est d’identifier rapidement des objets apparaissant à l’écran ».

Le quotidien indique que 
« les participants soumis à cet exercice mental visant à tester et à doper les capacités de réaction et de mémorisation ont effectué une dizaine d’heures d’entraînement durant ces cinq semaines. Après quoi, leurs capacités cognitives ont été régulièrement mesurées tout au long des dix années et comparées à celles du groupe témoin ».
Les Echos retient ainsi que 
« le groupe des joueurs a bénéficié d’une réduction du risque de démence de près de 30% par rapport à celui des non-joueurs ».

Date de publication : 20 Novembre 2017

« Psychiatrie, de plus en plus de soins sans consentement »

La Croix

Pierre Bienvault s’interroge dans La Croix : « Peut-on priver une personne de sa liberté pour la soigner ? La question n’est certes pas nouvelle en psychiatrie. Mais elle prend désormais une acuité particulière face à des chiffres qui interpellent ».
Le journaliste constate en effet qu’
« en 2015, plus de 1,7 million de personnes, âgées de 16 ans ou plus, ont été suivies en France dans un établissement psychiatrique. Parmi elles, 92.000 ont été prises en charge sans leur consentement. Un chiffre en augmentation de 15% par rapport à 2012 ».
Magali Coldefy, maître de recherche à l’Institut de recherche et documentation en économie de la santé (Irdes), ajoute que 
« la tendance se poursuit puisqu’en 2016, on recensait 94.000 patients soignés sans leur consentement ».
Pierre Bienvault souligne que 
« c’est un vrai signal d’alarme. La France est-elle devenue un pays où la logique sécuritaire conduit à enfermer de plus en plus les personnes en souffrance psychique ? C’est la conviction de certains acteurs de la santé mentale ».
Le journaliste explique notamment que 
« pour comprendre cette hausse, il faut surtout revenir au tournant qu’a constitué la loi du 5 juillet 2011. Ce texte a d’abord instauré un contrôle systématique de la situation des patients par un juge, entraînant un autre changement majeur : la possibilité d’instaurer des soins sans consentement en «ambulatoire». Sans que la personne ne soit hospitalisée entre quatre murs ».
« En 2011, la mesure avait fait grincer des dents dans certains cercles de la psychiatrie, opposés à cette contrainte dans les soins de ville. «Une surveillance sociale planifiée», affirmaient des psychiatres. Mais le législateur avait choisi d’entendre les arguments de l’Union nationale de familles et amis de personnes malades et/ou handicapées psychiques (Unafam) qui plaidait de longue date pour cette innovation », 
poursuit Pierre Bienvault.
Le journaliste relève en effet que 
« des familles ne cachaient pas leur désarroi quand un de leurs proches refusait de prendre son traitement et voyait son état se dégrader. La seule solution était alors l’hospitalisation forcée. Une mesure parfois vécue comme trop radicale pour ces familles, juste désireuses que la continuité des soins puisse être assurée ».
Pierre Bienvault remarque que 
« depuis la loi de 2011, les soins sans consentement continuent de démarrer à l’hôpital. Néanmoins, au bout de 72 heures, le psychiatre peut décider que le patient continuera à être suivi, avec une certaine contrainte, mais à l’extérieur. Il établit alors un «programme de soins» qui peut prévoir l’obligation pour le patient d’avoir des consultations régulières en ville ».
Alain Monnier, administrateur de l’Unafam, précise qu’
« une fois par mois, un patient peut ainsi être tenu de venir en consultation pour recevoir son traitement par injection ».
Pierre Bienvault relève que 
« certes, la contrainte sur le patient n’est alors pas la même que celle pouvant être mise en œuvre dans un hôpital. […] Mais le patient sait que, s’il ne respecte pas son programme de soins, il risque de retourner en hospitalisation. Ce qu’il peut vivre comme une menace ».
Magali Coldefy indique que 
« c’est bien le développement important de ces soins ambulatoires qui constitue la principale explication à l’augmentation globale du nombre de personnes soignées sans leur consentement. Ces patients, en effet, sont inclus dans des programmes souvent assez longs dans la durée ».
Pierre Bienvault évoque en outre les 
« patients désocialisés et sans entourage proche. C’est d’abord pour eux que la loi de 2011 a introduit une troisième modalité : celle de soins psychiatriques en cas de péril imminent (SPI). Dans ce cas, ce n’est pas un tiers qui autorise les soins mais un médecin ».
Magali Coldefy observe que 
« cette nouvelle modalité a un peu explosé ces dernières années avec 21% des demandes de soins sans consentement en 2015 ».
Denys Robiliard, ancien député socialiste, auteur de rapports sur la psychiatrie, remarque que 
« dans certains cas, c’est bien parce que le patient est sans attache familiale ou désocialisé que le médecin signe le certificat. Mais on constate aussi une certaine banalisation de ce mode d’admission qui devrait rester exceptionnel ».

Date de publication : 21 Novembre 2017

« Psychiatrie : à Amiens, l’hôpital abandonné »

Libération

C’est ce que titre Libération, qui fait savoir que « depuis sa visite du centre Philippe-Pinel, la députée Barbara Pompili (LREM) sonne l’alerte contre les conséquences dramatiques pour les patients du manque de personnel ».
Eric Favereau explique ainsi que la députée 
« s’est rendue, il y a quelques jours, au centre hospitalier spécialisé Pinel d’Amiens, lieu où sont suivis et hospitalisés la plupart des malades mentaux de la Somme ».
« C’est un établissement important avec plus de 400 lits, planté sur un terrain de 30 hectares. Un de ces vieux hôpitaux psychiatriques comme on en a tant construits à la fin du XIXe siècle. Il porte le nom de Philippe Pinel, figure de la psychiatrie qui avait eu l’audace en 1795 de détacher les «aliénés» de leurs chaînes », 
explique le journaliste.
Eric Favereau souligne que
 « l’hôpital est aujourd’hui en crise. Ce n’est certes pas le seul en France, mais cela dure depuis des années. […] Des grèves et des pétitions se sont succédé, des motions ont été votées par la communauté des psychiatres. Rien n’y fait. L’hôpital coule, croulant sous les dettes : près de 11 millions d’euros. Les psychiatres le désertent : près de la moitié des postes restent vacants ».
Le journaliste relève notamment que 
« la maison d’arrêt d’Amiens qui dépend de cet établissement pour les questions de santé mentale dispose de 3 postes de psychiatres, mais 2 sont inoccupés. Comment prendre en charge des patients lourdement atteints alors que la présence humaine est essentielle ? Pour des raisons budgétaires, des postes d’infirmiers et d’aide-soignants ont également été supprimés. Certains jours, il n’y a que 2 infirmiers pour 25 patients. Les malades s’entassent dans des chambres individuelles où il y a souvent trois lits ».
Barbara Pompili a ainsi déclaré : 
« C’est une honte ! Un système aveugle est en train de nous faire revenir en arrière sur la manière dont nous traitons nos plus faibles. Nous devons d’urgence remettre du personnel auprès des malades. Nous devons d’urgence arrêter de faire des économies sur la psychiatrie. C’est une question de dignité humaine. C’est une question de civilisation. C’est une question essentielle pour notre société : celle de pouvoir se regarder en face ».
La députée a ajouté :
 « Ils ont d’abord besoin d’aide-soignants pour faire simplement le ménage. Dans certaines unités, ce sont les infirmiers et infirmières qui se chargent du nettoyage. […] Pour l’hôpital, on cumule les difficultés, il y a le manque d’attractivité, il y a la psychiatrie parent pauvre de la santé, il y a la crise en général. Un médecin me disait : « Si je pars, qui va rester ? » ».
Eric Favereau indique que la députée 
« a, depuis sa visite, écrit à la ministre de la Santé, prévenu l’Agence régionale de santé : «J’ai eu rendez-vous avec le Premier ministre, Edouard Philippe, il m’a dit qu’il avait connaissance du dossier.» Et selon la députée, il aurait eu une réaction ahurissante, précisant que «c’était la même situation chez lui au Havre» ».
Le journaliste note que 
« pour la petite histoire, en décembre 2015 la Haute Autorité de santé (HAS) a certifié après une inspection, comme le veut la loi, l’établissement d’Amiens conforme avec des «recommandations», ce qui est dans le jargon administratif une appréciation guère sévère ».
« Il était, notamment, demandé à ce Centre hospitalier spécialisé (CHS) de «mettre en œuvre et d’évaluer une politique de respect des droits des patients, en ciblant notamment la désignation de la personne de confiance et la traçabilité du consentement du patient». Juste des mots. On pourrait conseiller aux visiteurs de la HAS d’y retourner, car manifestement la situation ne s’est pas améliorée », 
conclut Eric Favereau.

Date de publication : 21 Novembre 2017

Psychiatrie : « Au sein des soins sans consentement »

Libération

Libération se penche sur « le nouveau documentaire de Raymond Depardon, «12 Jours», [qui] sort ce mercredi sur fond d’augmentation des hospitalisations forcées en France. Le symptôme d’un inquiétant virage sécuritaire dans le monde de la santé ».
Le journal note ainsi :
 « Il ne se souvient plus trop de son passage devant le juge. «Pouf», marmonne-t-il. L’homme se tait, puis se reprend. Il aurait préféré raconter comment, aux urgences de l’hôpital Pompidou, ils l’ont attaché, puis piqué. Depuis – cela fait 3 semaines -, il attend de sortir ».
Le patient déclare : 
« Ce n’est pas tant qu’ils m’hospitalisent contre moi qui me gêne, c’est après, cela ne va pas. On s’ennuie tellement », un autre indiquant : « Je leur en veux pas, sauf au psychiatre. J’étais rentré libre, j’aurais dû en sortir libre ». Un autre observe : « Le juge ? C’est la première fois que ça m’arrive. J’y suis allé ce matin. Je l’ai vu au tribunal. C’était pour leur sauver la face à eux, les médecins, ça sert à valider leur décision, qu’ils ne soient pas abusifs ».
Libération relaie ainsi ces 
« histoires parmi tant d’autres, recueillies ces dernières semaines. Avec en toile de fond, un chiffre qui peut faire frémir : l’an dernier en France, ce sont près de 100.000 patients qui ont été hospitalisés en psychiatrie sans leur consentement. 92.000 personnes enfermées contre leur gré, parfois pour quelques jours, d’autres fois pendant plusieurs semaines. Soit 12.000 de plus qu’en 2012 ».
Le quotidien souligne que 
« cette hausse sensible fait suite à une augmentation encore plus forte entre 2006 et 2011, atteignant presque les 50%. Au total, depuis dix ans, on peut parler d’un doublement de ces hospitalisations sans consentement. Et parallèlement, durant cette même période, on a constaté une multiplication des pratiques d’isolement et de contention ».
Le journal observe ainsi que 
« la psychiatrie publique est de plus en plus marquée du sceau de la sécurité. On enferme, on attache, alors qu’il y a 30 ans ces pratiques avaient disparu. La législation française sur les soins sans consentement a été modifiée par la loi du 5 juillet 2011. Comme une nécessité, y sont réaffirmés les droits des personnes, et pour cela la loi a introduit deux mesures phares : l’intervention du juge des libertés et de la détention dans le contrôle de l’administration des soins sans consentement ; et l’obligation pour celui-ci de donner dans les douze jours son aval à toute hospitalisation sans consentement, lors d’une audience publique qui a désormais lieu à l’hôpital ».
« Autre innovation importante, la possibilité de soins ambulatoires obligatoires : la personne n’est plus hospitalisée mais elle a l’obligation de suivre chez elle un programme avec un contrôle régulier à l’hôpital », 
continue Libération.

Date de publication : 29 Novembre 2017

« La moitié des Français se plaignent d’être stressés »

Le Figaro

Le Figaro observe que « contrairement à une idée reçue, le stress n’est pas le fruit amer de la vie moderne. Il est avant tout la conséquence d’un mécanisme cérébral primitif de réaction face au danger. Que certains modes de vie le favorisent est en revanche indéniable. Pour l’homme préhistorique, la vision d’un tigre à dents de sabre à l’approche était sans doute source de stress. Pour l’homme moderne, la sonnerie d’un téléphone peut parfois faire le même effet ».
Le journal rappelle qu’
« un signal d’alerte, quel qu’il soit, déclenche la sécrétion d’hormones (adrénaline, cortisol) qui libèrent immédiatement de l’énergie (sous forme de sucre) dans le flux sanguin. Celui-ci est redirigé préférentiellement vers les gros muscles pour nous permettre de combattre ou de fuir. L’hésitation entre les deux comportements peut parfois conduire à un blocage tel un lapin pris dans les phares d’une voiture. Dans les trois cas, le stress prolongé peut avoir des conséquences importantes sur la santé, physique et mentale. Ce qui semble le cas pour un nombre considérable de Français ».
Le Figaro indique ainsi que 
« selon l’analyse du cabinet Stimulus, spécialisé en bien-être et santé au travail, portant sur plus de 32.000 salariés interrogés dans 39 entreprises, un quart d’entre eux subit un stress intense ».
« Une autre enquête, OpinionWay, présentée il y a quelques jours au Festival de la communication santé de Deauville, montre que c’est aussi le cas d’un Français sur dix âgé de plus de 18 ans. Chiffre auquel il faut ajouter 4 personnes sur 10 se disant «assez stressées». Soit 1 Français sur 2 touché par le stress », 
relève le quotidien.
Il souligne : «
 Plus inquiétant encore, 38% des Français estiment que leur stress a plutôt augmenté ces dernières années (12% qu’il a diminué) ».
Le Dr Stéphane Locret, directeur du collège scientifique du groupe Ramsay Générale de santé, qui a commandé l’enquête OpinionWay, observe que 
« les jeunes générations sont plus stressées qu’autrefois : 46% des 24-34 ans disent que leur niveau de stress a augmenté ces 3 dernières années contre 30% des plus de 65 ans ».
Le Figaro continue : 
« À long terme, 83% des Français estiment que le stress a des conséquences sur leur santé. Selon eux c’est d’abord sur le sommeil que retentit le stress (pour 54% des gens), devant les répercussions sur le comportement (40%) mais aussi sur la vie de famille et/ou la vie de couple (26%) ».

Date de publication : 29 Novembre 2017

Parole de victimes : « Les médecins devraient interroger leurs patients »

La Croix

La Croix consacre sa rubrique « débats » à « la libération de la parole des victimes, en particulier de viols, de violences et de harcèlement sexuel ». Le journal publie notamment un texte du psychiatre Gérard Lopez, qui estime que « les médecins devraient interroger leurs patients ».
Le psychiatre écrit ainsi : «
 On ne peut que se féliciter de la libération de la parole ayant suivi l’affaire Weinstein. Reste à savoir ce qu’il en sortira en termes de santé publique. Car en parallèle du traitement judiciaire à réserver à ces dossiers, il faut porter une politique beaucoup plus volontariste en faveur des victimes, notamment auprès des médecins ».
« Je plaide pour qu’ils interrogent systématiquement leurs patients afin de savoir s’ils ont eux-mêmes été victimes de violences physiques, sexuelles ou psychologiques. Les professionnels ayant choisi de le faire disent qu’un patient sur trois répond positivement à cette question. Les violences, notamment celles commises dans la sphère privée, constituent un problème de santé publique majeur ! Il est incompréhensible, sachant cela, qu’on n’encourage pas davantage la prise de parole des victimes », 
observe Gérard Lopez.
Le psychiatre souligne en effet que 
« verbaliser le traumatisme subi est un premier pas vers la reconstruction. Comment voulez-vous qu’une victime qui n’a jamais pu s’en confier puisse faire un lien entre le traumatisme subi et les troubles psychiques éventuellement développés par la suite ? C’est impossible. Il est par ailleurs établi qu’une victime présente un risque beaucoup plus élevé que la moyenne d’attenter à ses jours, de développer des addictions, de verser dans la délinquance, etc. ».
Gérard Lopez précise toutefois que 
« dans les faits, les choses ne sont pas si simples. Car nombre de victimes renâclent à s’exprimer. Revenir sur ce qu’elles ont enduré réactive une douleur insoutenable pour certaines. Aux praticiens, dès lors, de s’adapter et d’être créatifs dans leur prise en charge. […] Pour toutes ces raisons, je plaide pour qu’on développe massivement le secteur de la psycho-traumatologie en France. Et ce, afin de proposer des thérapies spécialisées en fonction des traumatismes et du profil des victimes ».

Date de publication : 30 Novembre 2017

 

 

Revue de presse santé psy – septembre 2017

 

« Iseult, la machine à décortiquer le cerveau »

Les Echos

Yann Verdo observe dans Les Echos que « les neurologues de Neurospin, à Saclay, viennent de prendre possession de l’aimant qui équipera l’IRM le plus puissant jamais construit pour étudier le cerveau humain ».
Le journaliste indique que grâce à Iseult, 
« ils vont pouvoir accélérer et approfondir leur exploration du cerveau humain ».
Il explique ainsi que 
« basé au centre CEA de Paris-Saclay, cet IRM surpuissant vient de voir livrer et installer sa pièce maîtresse, un immense aimant cylindrique de 5 mètres de long et 5 mètres de diamètre pesant 132 tonnes ».
« Percé en son centre d’un trou circulaire de 90 cm de diamètre assez grand pour accueillir une tête humaine, il génère un champ magnétique d’une intensité de 11,7 teslas, soit 220.000 fois le champ magnétique terrestre. Par comparaison, les IRM classiques équipant nos hôpitaux ne produisent qu’un champ de 1,5 ou, au mieux, 3 teslas », 
précise Yann Verdo.
Denis Le Bihan, physicien et médecin neuroradiologue, directeur de l’institut Neurospin, déclare :
 « Quand j’ai lancé ce qui allait devenir le projet Iseult en 2001, tout le monde m’a pris pour un fou. Aujourd’hui, je constate avec plaisir que les Américains, les Sud-Coréens, les Chinois et les Allemands ont décidé de se doter à leur tour d’un équipement similaire ».
Yann Verdo souligne que « cette course à la puissance magnétique n’est évidemment pas gratuite. Plus l’intensité du champ magnétique est élevée, plus l’IRM est sensible et meilleure est la résolution de l’image obtenue ».

Denis Le Bihan précise ainsi qu’
« avec un IRM classique, on a une résolution spatiale de l’ordre du millimètre : la taille d’un grain de riz. Avec Iseult, on passe au dixième de millimètre, soit l’épaisseur de deux cheveux ».
Yann Verdo note que 
« cette résolution d’une centaine de microns, dite «mésoscopique», est encore insuffisante pour discerner un par un les neurones, comme cela est possible avec les appareils à 17 teslas utilisés sur les petits animaux ».
« Mais ce n’est pas ce que les scientifiques de Neurospin ont voulu. Pour aller plus loin dans leur compréhension du fonctionnement du cerveau humain, en voir les neurones individuellement n’était ni nécessaire ni souhaitable. En revanche, la résolution mésoscopique d’un dixième de millimètre (ou 100 microns) est le «zoom» idéal pour observer la façon dont des assemblées de quelques centaines, voire quelques milliers de neurones s’organisent dans l’espace et s’interconnectent. Et là est la clef, pensent les neurologues, de ce qu’ils nomment le «code neural» », 
continue le journaliste.
Il explique en outre que «
 sur le front des maladies neurodégénératives, l’un des espoirs [des chercheurs] est de parvenir à établir un diagnostic plus précoce d’Alzheimer. […] Les maladies psychiatriques, telles que la schizophrénie ou l’autisme, pourraient elles aussi bénéficier des avancées de la recherche promises par le nouvel instrument ».

Date de publication : 4 Septembre 2017

« N’oublions pas Alzheimer »

Le Parisien Le Figaro

C’est ce que titre Le Parisien, qui observe qu’« en ce mois de septembre, la Fondation pour la recherche médicale (FRM) se mobilise et lance un appel aux dons. Dans l’Hexagone, 900.000 Français, surtout après 65 ans, souffrent de cette pathologie qui détruit les neurones ».
Le quotidien ajoute que 
« les médecins le rappellent, il est indispensable de consulter pour ne pas se tromper ».
Le Parisien rappelle tout d’abord les symptômes 
: « Le malade présente des troubles de la mémoire. S’il ne se souvient pas d’un nom d’actrice, pas d’inquiétude, mais s’il ne retrouve pas celui de ses petits-enfants, cette absence peut être un premier indice. Certains n’arrivent plus à effectuer les tâches quotidiennes comme les courses. […] Des difficultés d’orientation, de repères spatio-temporels peuvent aussi apparaître ainsi que des troubles du comportement : dépression, agitation, agressivité ».
Le quotidien remarque : 
« Quel médecin faut-il consulter ? D’abord son médecin généraliste. Il fera le test du MMS (le Mini Mental Score) ou de Folstein, basé sur 30 questions. […] En cas de doute, il orientera son patient vers une clinique de la mémoire. […] Si le diagnostic est confirmé, le neurologue fixera une série de rendez-vous à son patient, tous les 6 mois en moyenne ».
Le journal livre les propos du Pr Philippe Amouyel (CHU de Lille), qui remarque 
« Une fois, un mari est venu avec sa femme en consultation. Il m’a dit : Quelque chose ne va pas. Son épouse était très bonne cuisinière mais, depuis 6 mois, elle ne faisait plus que des pâtes. Après examen, elle souffrait effectivement d’Alzheimer ».
Le Parisien poursuit : 
« Peut-on retarder l’âge d’apparition de la maladie ? Et comment ? », et indique qu’« il est possible de limiter les symptômes de cette maladie neurodégénérative en respectant quelques règles finalement assez simples. D’abord grâce à une activité physique : marchez, sortez votre chien. Adoptez le régime méditerranéen, passez à l’huile d’olive ».
Le quotidien ajoute : « 
Lisez, stimulez votre cerveau avec des mots croisés, du tricot, du bricolage et du jardinage. Et puis, si vous êtes proche de personnes âgées, entourez-les et veillez à prendre régulièrement de leurs nouvelles et à ne pas les laisser trop souvent seuls ».
Le Figaro aborde également le sujet, titrant : « 
Alzheimer ou autre démence : pourquoi et quand faut-il savoir ? ». Le journal souligne ainsi qu’« il faut pouvoir mieux adapter la prise en charge au type de trouble ».
Le Pr Yannick Béjot, chef du service de neurologie générale, vasculaire et dégénérative du CHU de Dijon, explique qu’«
 il est important d’établir si des troubles neuro-cognitifs sont liés à la maladie d’Alzheimer ou à une autre pathologie neuro-dégénérative, même s’il n’existe pas encore de médicament pour la traiter ».
Le journal précise en effet que 
« ces troubles n’affectent pas les mêmes zones du cerveau ni les mêmes processus neurologiques : il faut donc adapter la prise en charge aux déficits spécifiques que les patients rencontrent dans chaque cas ».
« Ainsi, la maladie d’Alzheimer se révèle le plus souvent par des troubles de la mémoire, alors que la démence fronto-temporale affecte d’abord le comportement. À moyen terme, établir un diagnostic précoce permet de mieux connaître ces pathologies et, à long terme, il est indispensable pour mettre au point et administrer des médicaments efficaces pour chacune d’entre elles, spécifiquement 
», continue Le Figaro.
Le journal souligne que « 
l’intérêt de la recherche pour cette pathologie est évident et ses mécanismes commencent à s’éclaircir. Les troubles neurologiques qu’elle provoque sont liés à l’accumulation dans le cerveau de deux types de molécules, les protéines bêta amyloïdes et les protéines tau, qui bloquent le fonctionnement des neurones qu’elles investissent et finissent par les «étouffer» ».
Le quotidien relève toutefois que 
« les protéines amyloïdes sont aujourd’hui la principale cible thérapeutique des laboratoires et, si certaines molécules ont réussi à enrayer leur accumulation, aucune n’a encore pu montrer d’effet sur les symptômes ».
Le Figaro publie en outre un texte intitulé « 
L’immunomodulation, un espoir pour Alzheimer ? », de Guillaume Dorothée, chercheur à l’unité Inserm UMRS 938 dans l’équipe « Système immunitaire, neuro-inflammation et maladies neurodégénératives ».
Le chercheur remarque : 
« Et si notre propre système immunitaire pouvait contribuer à rétablir les fonctions cognitives, dont la mémoire ? C’est l’espoir généré par les résultats de notre groupe de recherches dans un projet mené en collaboration avec l’Institut du cerveau et de la moelle épinière ».
Guillaume Dorothée indique que « 
depuis ces 15 dernières années, les essais cliniques d’immunothérapie menés contre la maladie d’Alzheimer ont cherché à éliminer ou neutraliser spécifiquement les protéines pathologiques responsables des lésions, afin de protéger les neurones. Malheureusement, aucun résultat satisfaisant n’a encore été obtenu à l’heure actuelle ».
Le chercheur précise : «
 L’approche que nous développons est basée sur une stratégie d’immunomodulation. Il ne s’agit pas de cibler directement les protéines pathologiques responsables des lésions, mais de moduler le système immunitaire pour réorienter de manière bénéfique la réponse neuro-inflammatoire qui se développe dans le cerveau au cours de la maladie et contribue à son évolution ».
« Nous avons pu mettre en évidence qu’une population particulière de cellules immunitaires régule les mécanismes neuro-inflammatoires se développant au cours de la maladie. Nos travaux récents menés chez la souris montrent que l’amplification de ces cellules à l’aide de faibles doses d’interleukine-2, une molécule également du système immunitaire, module certains aspects de la réponse inflammatoire dans le cerveau et retarde la survenue des troubles de la mémoire, sans lien direct avec l’élimination des protéines pathogènes »,
 explique-t-il.
Guillaume Dorothée indique que « 
notre objectif est de mettre en place un essai clinique chez l’homme pour tester l’efficacité de cette approche ».

Date de publication : 4 Septembre 2017

« L’ecstasy testé comme médicament contre le stress post-traumatique »

Le Figaro

Le Figaro s’interroge : « Après le débat sur le cannabis thérapeutique, maintenant l’ecstasy ? ». Le journal observe en effet que « cette drogue récréative, la 3,4-methylenedioxymethamphetamine (MDMA), ou ecstasy, ne sera peut-être plus illégale pour longtemps. Depuis le 16 août, La Food and drug administration (FDA) [aux Etats-Unis] l’a désignée comme “thérapie révolutionnaire” pour les troubles de stress post-traumatique (TSPT) ».
« Elle a également donné le feu vert au passage en essai clinique de phase III de cette drogue pour cet usage, la dernière phase nécessaire avant l’autorisation d’un médicament », 
indique le quotidien.
Le Figaro rappelle que 
« le trouble de stress post-traumatique est un état chronique qui survient en réaction à un événement traumatisant. […] Cet état implique des troubles de la mémoire, qui se manifestent notamment par des «intrusions» : des pensées, des images qui s’imposent à la personne ».
Le journal explique que 
« des études suggèrent que la MDMA peut atténuer la réponse émotionnelle liée à ces flashs de mémoire. Ainsi, cela permet de reparler de l’événement, de travailler dessus sans déclencher de panique ».
Le quotidien note que 
« des études proposant la MDMA comme traitement ont été financées par la Multidisciplinary Association for Psychedelic Studies (MAPS), une organisation à but non lucratif qui vise à légaliser les substances psychédéliques et le cannabis, pour des usages médicaux, «culturels» ou «spirituels» ».
« Le traitement proposé consiste donc en une série de sessions de psychothérapies dont certaines se font sous MDMA, afin de diminuer petit à petit la panique ressentie à l’évocation de l’événement. Les résultats de phase II n’ont pas été publiés mais ont convaincu la FDA », 
relève Le Figaro.
Il explique que «
 107 participants ayant souffert de TSTP pendant une moyenne de 17,8 ans ont été traités. Un an plus tard, 67% n’avaient plus de TSTP, contre 23% dans le groupe contrôle, qui a suivi une psychothérapie avec prise de placebos ».
Le Pr Bruno Millet, psychiatre à l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière, précise que 
« la MDMA agit sur les neurones modulateurs principalement impliqués dans le TSTP, il n’est donc pas étonnant qu’il y ait un effet ».
Le Figaro indique que 
« la MAPS et la FDA se sont mises d’accord sur les modalités de l’étude de phase III, qui inclura entre 200 et 300 participants. Le plus compliqué est maintenant de lever les fonds pour l’étude de phase III. Jusque-là, la MAPS a levé 12,75 millions de dollars, soit la moitié de la somme nécessaire ».
« Ce qui ne l’empêche pas d’être ambitieuse : la MAPS n’a pour l’instant pas conduit d’étude en Europe mais projette de commencer des discussions avec l’Agence européenne du médicament (EMA) », 
ajoute le quotidien.
Le Figaro relève en outre qu’
« un traitement fonctionnant sur le même principe est à déjà à l’essai dans 14 centres hospitaliers français, sous la direction du Pr Bruno Millet et du Pr Alain Brunet, un spécialiste canadien du traumatisme ».
Le journal précise que 
« dans cette étude appelée «Paris MEM», le propranolol, un anti-hypertenseur, est testé pour ses effets atténuant la charge émotionnelle des souvenirs traumatiques. Les patients commencent par écrire un compte rendu qui raconte l’événement traumatisant et ce qu’ils ont ressenti. Puis, ils suivent 6 séances de psychothérapies, chacune se déroulant une heure après avoir pris la molécule ».
« Au bout du traitement, certains ne se reconnaissent plus dans ce premier récit : le traumatisme est devenu un simple mauvais souvenir. Ce groupe est comparé à un groupe uniquement sous psychothérapie, et à un groupe sous «traitement classique», c’est-à-dire sous antidépresseurs. Jusque-là, 180 patients ont été recrutés », 
indique Le Figaro.
Le Dr François Ducrocq, responsable national adjoint de la cellule d’urgence médico-psychologique (CUMP) et qui participe à ce travail, remarque que 
« les résultats sont très positifs. L’avancée majeure, c’est que jusque-là nous étions cantonnés aux antidépresseurs, avec 12 à 18 mois de traitement. De plus, avec le propranolol, il n’y a pas de risques d’addiction ».
Le psychiatre ajoute qu’
« il est évident que le traitement de première intention c’est la psychothérapie. Et s’il y a un quelque chose de certain, c’est que même s’il s’avère efficace, ce traitement à la MDMA n’entrera dans la pratique courante du jour au lendemain ».

Date de publication : 5 Septembre 2017

« Le sexisme est profondément ancré dans le cerveau »

Sciences et Avenir

C’est que titre Sciences et Avenir, qui indique que « des scientifiques ont étudié les zones cérébrales impliquées dans le traitement des stéréotypes de genre ».
Le magazine explique ainsi que 
« des chercheurs italiens, de l’Université de Milan-Bicocca, ont étudié le cerveau de 15 étudiants confrontés à des stéréotypes de genre afin de trouver des marqueurs électrophysiologiques communs. Leurs résultats, publiés dans Neuroscience, montrent que le cerveau traite ces informations bien plus en profondeur que ce que l’on aurait pu penser ».
Sciences et Avenir observe que 
« les scientifiques ont enregistré l’activité électrique cérébrale (via l’électroencéphalogramme ou l’EEG) de volontaires confrontés à la lecture de 240 affirmations violant ou non des stéréotypes de genre. Poncifs tant masculins (« perdre sa pipe en sortant de la classe de danse classique ») que féminins (« en changeant l’huile du moteur, elle s’est tachée ») ».
« Bien que l’âge moyen des cobayes – 24 ans – puisse laisser penser qu’ils seraient davantage affranchis des théories du genre, l’expérience a montré qu’ils ont traité cela comme des erreurs linguistiques ou de syntaxe, dont les règles sont enracinées depuis l’enfance », 
note l’article.
Sciences et Avenir précise que
 « la région cérébrale la plus impliquée dans le traitement de ces informations est le gyrus frontal moyen. La jonction temporo-pariétale et les gyrus temporaux supérieur et moyen sont également engagés. Reste à savoir de quelle façon le cerveau pourrait se débarrasser de ces dogmes et en intégrer de nouveaux », conclut le magazine.


« Maladies psychiques, la violence des stéréotypes »

La Croix

Pierre Bienvault constate en effet dans La Croix : « Le poids des mots… Et la violence des stéréotypes. Mardi 5 septembre, le quotidien La Provence a publié une enquête sur le manque de moyens dévolus au suivi des personnes atteintes de maladies psychiatriques. Un dossier complet et bien documenté mais annoncé à la une du journal avec un titre sidérant ».
« 
«Les barjots, les schizos et les autres… Comment la société les gère». Ce titre, auquel n’ont pas contribué les auteurs du dossier, suscite une vive émotion dans les associations », relève le journaliste.
Il évoque ainsi l’association Promesses,
 « qui réunit des familles et des personnes touchées par la schizophrénie » : « Cela fait plusieurs années que cette association se bat contre la stigmatisation. C’est avec cet objectif qu’elle a mené en 2015 une étude sur «l’image de la schizophrénie à travers son traitement médiatique» ».
Pierre Bienvault explique que 
« conduite par l’Observatoire de la société et de la consommation (Obosco), cette enquête a consisté à décortiquer tous les usages des mots «schizophrénie» ou «schizophrènes» dans quatre quotidiens nationaux – dont La Croix –, trois hebdomadaires et la presse régionale. La façon dont les journaux parlent de la maladie n’est en effet pas anodine ».
L’étude remarque ainsi que 
« le corpus médiatique, en tant que reflet et influenceur de l’opinion publique, tient un rôle structurant dans l’acceptation et l’intégration sociale de la pathologie ».
Pierre Bienvault relève que 
« nombre d’articles évoquent la schizophrénie à l’occasion de faits divers. «L’analyse du contenu des articles judiciaires montre la construction assez systématique d’une “image du monstre”, ou comment la violence d’un meurtrier se confond avec une caractéristique supposée de la schizophrénie», indique l’étude, en rappelant que seulement 0,2% des crimes sont commis par des personnes atteintes de schizophrénie ».
Le journaliste ajoute que 
« très souvent, le terme «schizophrénie» est utilisé dans un sens métaphorique pour évoquer la contradiction, l’ambivalence ou une personne tenant un double discours. Cela est particulièrement fréquent dans les rubriques politiques ».
L’étude souligne que 
« dire qu’un État ou un homme politique est schizophrène ou schizophrénique introduit toujours l’idée d’un doute sur le comportement constaté (…). Le portrait social de la schizophrénie s’en trouve d’autant plus déformé puisque cela laisse à penser qu’il y aurait peut-être, dans le fond, une possibilité de contrôle de la part de la personne qualifiée de schizophrène. Ce qui est une contre-vérité absolue par rapport à la réalité (…) d’un trouble neuronal sévère, subi, dont la personne atteinte n’a aucune maîtrise ».

Date de publication : 7 Septembre 2017

« Il joue du saxophone pendant son opération du cerveau »

Le Figaro

Cécile Thibert note dans Le Figaro que « pour s’assurer de ne pas abîmer les zones du cerveau impliquées dans la pratique musicale, des chirurgiens ont demandé à un musicien de jouer du saxophone pendant son opération ».
La journaliste rappelle en effet qu’
« en matière de chirurgie cérébrale, il est de plus en plus fréquent pour les médecins d’opérer des patients éveillés. D’abord endormis le temps d’accéder à la tumeur, ils sont ensuite réveillés et soumis à des tests moteurs ou de langage. Par ce moyen, le chirurgien est capable de connaître immédiatement l’impact du moindre geste sur le cerveau de son patient ».
« C’est cette technique qui a été utilisée pour opérer Dan Fabbio, un musicien professionnel résidant aux États-Unis » 
selon un article paru cet été dans Current Biologyindique Cécile Thibert.
Elle explique qu’
« en 2015, alors qu’il est âgé de 25 ans, le jeune homme se trouve pris de vertiges et de nausées. Il se rend à l’hôpital où les médecins lui découvrent une excroissance au niveau du cerveau. Le diagnostic tombe : Dan a une tumeur. Heureusement, celle-ci se révèle être bénigne et située dans une zone facilement accessible. Un seul problème subsiste : la tumeur de Dan est localisée dans une région connue pour jouer un rôle important dans la pratique de la musique ».
Cécile Thibert souligne que 
« les enjeux de l’opération sont de taille : si les médecins altèrent cette région en retirant la tumeur, Dan risque de ne plus jamais pouvoir jouer de musique. Ils ont alors l’idée de demander à Dan de jouer du saxophone pendant son opération ».
« Avec l’aide d’une enseignante en musique, ils élaborent une série de tests musicaux destinés à évaluer la pratique du jeune homme sur la musique qui sera retenue pour son opération », 
poursuit-elle.
La journaliste relève qu’«
 un autre défi de taille attend alors Dan et l’équipe médicale : comment l’instrumentiste à vent peut-il jouer du saxophone dans une position allongée où les poumons sont comprimés ? En outre, de profondes inspirations pourraient avoir pour conséquence de faire bouger le cerveau pendant l’opération. Trop risqué, selon les chirurgiens ».
« Une solution est finalement trouvée : Dan interprétera une mélodie populaire coréenne ne réclamant que de courtes inspirations. Au cours de l’opération, les médecins vérifient que la zone impliquée dans la musique n’est pas perturbée par les incisions qu’ils réalisent », 
observe Cécile Thibert.
Elle précise enfin que «
 quelques mois seulement après son opération, Dan a récupéré la totalité de ses capacités et a pu reprendre ses activités musicales ».

Date de publication : 11 Septembre 2017

« Une maladie du sang pourrait être à l’origine de la légende du vampire »

Le Figaro

C’est ce que titre Le Figaro, relevant : « Avoir besoin de sang, ne sortir que la nuit, craindre la lumière… ce sont les caractéristiques du vampire. […] Mais pas que : ces symptômes évoquent une maladie existante, la protoporphyrie érythropoïétique (PPE) ».
Le journal fait savoir qu’
« une équipe franco-américaine a identifié une mutation génétique impliquée dans cette maladie, dans une étude publiée dans le journal Proceedings of the National Academy of Sciences (PNAS) ».
Le Figaro remarque ainsi que 
« les porphyries constituent un groupe de 8 maladies héréditaires du sang, qui se présentent sous des formes différentes. Elles ont en commun d’être des défauts du processus de fabrication de l’heme, qui permet de fixer le fer dans l’hémoglobine (la protéine qui transporte l’oxygène). C’est la liaison entre l’heme et le fer qui donne au sang sa couleur écarlate ».
Le quotidien observe que 
« l’une de ces porphyries pourrait être responsable du mythe du vampire : la protoporphyrie érythropoïétique (PPE). Cette maladie est la porphyrie la plus courante, commençant durant l’enfance ».
Le Dr Barry Paw, co-auteur de l’étude, indique que 
« les personnes atteintes de PPE ont une anémie chronique, ce qui les rend très fatigués et très pâles ».
Le Figaro précise que 
« la peau des malades devient très sensible à la lumière. Pas au point de les transformer en tas de cendres, mais tout de même : «Même un jour nuageux, il y a suffisamment d’UV pour provoquer chez les malades des cloques et une défiguration des parties exposées, comme le nez et les oreilles» ».
Le journal évoque les 
« recommandations » : « Rester à l’intérieur pendant la journée, et recevoir des transfusions sanguines riches en heme, pour limiter les symptômes. Il est possible qu’à une époque, boire du sang animal et sortir uniquement la nuit aient servi de traitement à cette maladie et auraient pu participer à la légende des vampires », ajoute le quotidien.
Le Figaro se penche en outre sur le 
« mécanisme de la maladie » : « L’heme est le fruit d’un processus qui a lieu principalement dans le foie et la moelle osseuse. Durant celui-ci, des composants appelés protoporphyrines vont être transformés en heme. Des causes génétiques peuvent rendre ce processus défectueux dans plusieurs de ses points clefs, provoquant l’accumulation de ces protoporphyrines. Dans le cas de la PPE, c’est la protoporphyrine IX s’accumule dans le sang, et parfois le foie ».
« Or, quand la protoporphyrine IX est exposée à la lumière, elle produit des composés chimiques qui endommagent les cellules environnantes. La conséquence : des gonflements, des douleurs très fortes, une rougeur de la peau, voire des cloques après exposition au soleil, même protégé derrière la vitre d’une fenêtre », 
constate le journal.
Le Figaro note enfin que
 « si certaines causes génétiques avaient d’ores et déjà été découvertes, certains cas de PPE restaient inexpliqués. Grâce à un séquençage génétique de membres d’une famille du nord de la France avec une PPE de ce type, l’équipe de Paw a découvert la cause : une mutation d’un gène appelé CLPX ».
Le journal conclut que 
« les chercheurs espèrent que la découverte de la mutation permettra peut-être de trouver des moyens de la corriger ».

Date de publication : 11 Septembre 2017

« Entre acceptation et refus, l’accueil de la maladie »

La Croix

Dans sa chronique pour La Croix, Danielle Moysse, chercheuse, associée à l’IRIS, au CNRS et à l’EHESS, pose la question : « Est-ce le refus ou l’acceptation d’une maladie ou d’un handicap qui permet de l’affronter avec le plus de bonheur ? » et s’empresse de préciser : « Par ces mots, je ne demande pas si ces situations font éprouver un sentiment de réjouissance, mais quel est le moyen de prendre les choses au mieux ».
Elle poursuit : « 
Malades ou accidentés ne choisissent généralement pas telle ou telle attitude. La manière d’être initiale, face à une situation difficile, est, la plupart du temps, un raidissement réflexe. Bien des diagnostics médicaux sont ainsi frappés de suspicion par ceux qui les reçoivent ».
Pour Danielle Moyse, il y a « 
un incroyable, voire un impossible, de la maladie ou du handicap, comme de la mort ». Elle indique que, « souvent, le malade oscille donc d’abord entre déni, refus et révolte. Ceux qui se révoltent contre l’hypothèse qu’ils ne retrouveront pas toutes leurs facultés ne rejettent pas seulement le handicap ou la maladie, mais la réduction de leur personne à ces états, voire à ces manques. Refuser d’être «malade» ou « handicapé », c’est affirmer l’intégrité de sa personne, au-delà de toute assignation à une catégorie médicale ».
Elle livre le témoignage de Nicole Bordeleau, qui suite à l’annonce de sa maladie, « 
voyant que le «pourquoi» était une impasse », « avait commencé à se demander : «Comment ?» Comment allait-elle faire pour travailler, payer ses traites, etc. ? ».
Pour Nicole Bordeleau,
 « c’était un premier pas, mais il lui fallait aller plus loin. Car Nicole avait mis sa vie en suspens, la rejetant à la période incertaine de sa guérison, jusqu’au moment où elle fut frappée par cette évidence, qui devait constituer le titre magnifique du livre qui a eu grand succès au Québec, dont elle est originaire : Vivre, c’est guérir ! (Éd. de l’Homme) ».
Danielle Moysse évoque la philosophe Anne-Lyse Chabert, elle-même frappée par une maladie neurologique invalidante et auteure de « 
Comment transformer le handicap (Ed Erès) », qui note pour sa part : « Il me semble qu’il ne s’agit pas vraiment d’accepter ou de refuser la maladie, mais de l’accueillir, d’accepter de se mettre en rapport avec ce qui est… Pour avancer aussi en affrontant, car sinon, c’est un verrou indébloquable ! ».
En conclusion, Danielle Moysse indique que la véritable question serait peut-être plutôt : 
« Comment réintroduire du mouvement dans une vie soudain brisée dans son élan ? ».

Date de publication : 12 Septembre 2017

« Antidépresseurs et grossesse : quel risque ? »

Le Figaro

Anne Prigent remarque dans Le Figaro que « souvent diagnostiqué dans l’enfance, le déficit intellectuel toucherait entre 0,7 et 2% de la population. Parmi les causes connues, la prise de certains médicaments antiépileptiques, et notamment du valproate de sodium, est bien démontrée. Mais est-ce que la prise d’antidépresseurs pendant la grossesse peut également être un facteur de risque ? ».
La journaliste fait savoir que 
« c’est la question à laquelle ont souhaité répondre les chercheurs de l’université de médecine Mount Sinai à New York. Pour étudier leur hypothèse, ils se sont penchés sur une cohorte de 179.000 enfants nés en Suède en 2006 et 2007 ».
Anne Prigent explique que les chercheurs 
« ont comparé un groupe de 4.000 de ces enfants exposés à des antidépresseurs et autres médicaments psychotropes pendant la grossesse à un groupe de plus de 23.000 enfants dont les mères, diagnostiquées dépressives ou anxieuses, n’ont pas été traitées par antidépresseurs pendant la grossesse ».
Elle note que «
 leur conclusion, publiée sur le site de Jama Psychiatry, est rassurante : il n’existe aucun lien entre la prise d’antidépresseurs et psychotropes pendant la grossesse et l’apparition d’un déficit intellectuel ».
Les chercheurs écrivent ainsi que 
« le léger surrisque observé est principalement lié à l’âge des parents ou au trouble psychiatrique sous-jacent dont souffre la mère ».
Le Pr Antoine Pelissolo, psychiatre au CHU de Créteil, observe pour sa part que 
« les effets possibles sur le développement du nourrisson sont une interrogation fréquente chez les femmes sous antidépresseurs qui souhaitent avoir un enfant. Cette étude va apaiser une de leurs craintes potentielles ».

Date de publication : 13 Septembre 2017

« Cancer : le maintien dans l’emploi est-il souhaitable ? »

Le Figaro

C‘est ce que titre Le Figaro, qui relève que « lorsqu’un salarié apprend qu’il a un cancer, à la question du traitement médical de sa maladie peuvent s’ajouter des inquiétudes sur l’avenir de son travail. Et malheureusement, ces inquiétudes sont parfois légitimes. Selon Cancer@Work, un club d’entreprises qui milite pour une meilleure intégration de la maladie, la survenue d’un cancer multiplie actuellement par trois la probabilité de se retrouver au chômage pour le salarié «par rapport à une situation sans cancer» ».
Le journal remarque cependant que
 « l’entreprise, l’Assurance maladie tout comme le salarié auraient intérêt à ce que ce dernier demeure à son poste, que ce soit en tiers-temps, à mi-temps ou en deux-tiers temps. C’est le résultat d’une étude menée par des économistes, sous la direction de Nicolas Bouzou, qui s’intéressent à la situation des 140.000 salariés par an à être diagnostiqués d’un cancer ».
Les auteurs écrivent ainsi qu’
« à partir du moment où l’employé atteint d’un cancer peut effectuer au moins un tiers-temps, et même dans l’hypothèse d’une baisse durable de sa productivité, il est plus rentable pour l’entreprise de le conserver à son poste plutôt que de le licencier et de former un nouvel employé ».
Le Figaro précise en effet que
 « le licenciement coûterait 7323 € à l’entreprise, tandis que cette dernière gagnerait 2276 € à partir du moment où le salarié reste en tiers-temps ».
Le journal continue : 
« Pour le salarié, le maintien dans l’emploi «est financièrement plus confortable que le chômage grâce à l’indemnité compensatoire versée par l’Assurance maladie et qui lui permet de conserver son niveau de revenus pendant un an». Pour les comptes publics c’est également un avantage à partir du moment où le salarié réalise un mi-temps ».
« Selon les calculs des économistes, cela coûte 4577 € aux finances publiques l’année suivant le diagnostic de garder un salarié en tiers-temps, contre un gain de 106 € et de 4788 € respectivement si un mi-temps ou un tiers-temps est aménagé », 
note le quotidien.
Le Figaro observe en outre que
 « lors de la période de traitement (qui dure en moyenne 4 mois, après le diagnostic), il est intéressant économiquement pour les trois parties, selon l’étude, de maintenir le salarié en temps partiel, s’il le souhaite. D’après l’Institut national contre le cancer, près de 77% des personnes sous traitement seraient en mesure de travailler ».
Le quotidien souligne enfin qu’«
 au-delà de l’aspect économique, le maintien en emploi est socialement valorisant pour les personnes atteintes de cancer ».

Date de publication : 13 Septembre 2017

« Alzheimer, une maladie qui fait peur aux Français »

La Croix

C’est ce que titre La Croix, qui fait savoir que « selon un sondage réalisé pour La Croix, Notre Temps et la Fondation pour la recherche sur Alzheimer, Alzheimer est la deuxième maladie la plus crainte des Français, derrière le cancer ».
Pierre Bienvault observe ainsi : 
« Quelle est la maladie dont l’issue vous ferait le plus peur si vous en étiez atteint un jour ? Quand on leur pose la question, les Français citent la maladie d’Alzheimer en deuxième position, avec 20% des réponses. Juste derrière le cancer (38%) et à égalité avec l’accident vasculaire cérébral (20%). Et ils sont 66% à dire qu’ils ont peur d’être un jour atteint par cette maladie neurodégénérative ».
Le Dr Olivier de Ladoucette, psychiatre et gériatre, président de la Fondation pour la recherche sur Alzheimer, remarque que 
« les Français ont bien compris qu’avec le vieillissement de la population, cette maladie va prendre une place croissante dans les années à venir. Or, il existe un décalage énorme entre la peur que suscite cette maladie et le niveau d’engagement public et privé pour la recherche. Aujourd’hui, nous avons 8 fois moins de fonds alloués sur Alzheimer que sur le cancer ».
Pierre Bienvault constate que 
« 55% des Français disent avoir le sentiment d’être mal informés sur la maladie, 61% sur les symptômes, mais aussi sur les professionnels de santé à consulter en cas de suspicion (66%) ou sur les moyens existants pour la diagnostiquer (70%) ».
« L’enquête montre aussi que seule une petite minorité des Français sait qu’il existe plusieurs formes d’Alzheimer (45%) ou qu’il est possible de réaliser un diagnostic précoce de la maladie (42%) », 
continue le journaliste.
Il note en outre :
 « Les traitements existants permettent-ils de ralentir l’évolution de la maladie ? Ils sont 30% à penser que c’est vrai et 29% à penser que c’est faux, les autres ne sachant pas. Ces opinions assez partagées reflètent bien le clivage au sein des médecins à propos des médicaments anti-Alzheimer ».
Pierre Bienvault rappelle qu’«
 en octobre 2016, la Haute Autorité de santé (HAS) a estimé qu’ils avaient un «intérêt médical insuffisant pour justifier leur prise en charge par la solidarité nationale». Mais la ministre de la Santé de l’époque, Marisol Touraine, avait décidé de maintenir à 100% le remboursement de ces produits ».
« Au grand dam des généralistes qui, globalement, les jugent inefficaces et non dénués d’effets secondaires. Alors que, de leur côté, les neurologues et les gériatres défendent plutôt les médicaments », 
relève le journaliste.
Le Dr de Ladoucette déclare ainsi que 
« leurs résultats ne sont certes pas spectaculaires mais quand on les arrête, les familles nous disent souvent que leur proche va moins bien. Ces médicaments n’améliorent pas les performances du patient mais freinent son déclin cognitif. En outre, c’est parce qu’ils existent que les familles amènent leur proche en consultation, ce qui permet de mettre en place une prise en charge médico-sociale élargie ».
Pierre Bienvault souligne enfin que 
« les Français sont confiants sur la recherche, estimant à 76% que celle-ci va faire des progrès «très importants» dans les 10 prochaines années pour développer des médicaments permettant de ralentir la progression de la maladie ».
Le Pr Bruno Dubois, neurologue à la Pitié-Salpêtrière et directeur scientifique de la fondation, remarque : «
 Même s’il faut rester prudent, nous avons des espoirs solides. Ces espoirs reposent sur le développement de médicaments qui pourraient bloquer les lésions de la maladie plusieurs années avant l’apparition des premiers symptômes ».
La Croix se penche en outre sur 
« les signes méconnus d’Alzheimer », rappelant que « si la perte de mémoire est le signe le plus connu de la maladie, les troubles du comportement, de l’humeur et l’agressivité peuvent aussi la définir. Un état souvent mal vécu par les proches ».

Date de publication : 19 Septembre 2017

« Le débat sur l’euthanasie relancé par un livre et une nouvelle proposition de loi »

Le Figaro

C’est ce qu’observe Le Figaro, qui note dans ses pages « société » qu’« instaurée il y a moins de 2 ans, la loi sur la fin de vie prévoit pourtant la sédation profonde jusqu’au décès ».
Le journal relève ainsi qu’«
 un plaidoyer pour l’euthanasie relance le débat. Ce plaidoyer, c’est celui d’Anne Bert, une romancière de 59 ans atteinte de la maladie de Charcot, qui a décidé d’interpeller les politiques et de raconter dans un livre son projet d’aller se faire euthanasier en Belgique ».
« En parallèle, une nouvelle proposition de loi sur la fin de vie «dans la dignité» visant à instaurer une «aide médicalisée active à mourir» a été déposée à l’Assemblée nationale par le député LREM (ex-PS) Jean-Louis Touraine », 
indique le quotidien.
Le député déclare :
 « Il s’agit de répondre à la demande de malades, de plus en plus nombreux aujourd’hui avec les progrès de la médecine, qui ne veulent pas prolonger leur phase de fin de vie et veulent mettre un terme à des souffrances physiques ou psychiques insupportables ».
Le Figaro indique notamment que 
« cette demande serait instruite par un collège de 3 médecins «afin d’en apprécier le caractère libre, éclairé, réfléchi et explicite». L’assistance médicalisée active à mourir «doit pouvoir être réalisée soit par le patient lui-même et en présence du médecin, soit par le médecin», suggère le texte ».
« Du côté du gouvernement, aucun signe n’a cependant été donné en faveur d’une légalisation de l’euthanasie ou du suicide assisté. Le sujet ne figure pas dans le programme de campagne d’Emmanuel Macron. La ministre de la Santé, Agnès Buzyn, estime pour sa part qu’il faut d’abord évaluer la façon dont la récente loi Leonetti/Claeys sur la fin de vie a été mise en œuvre avant de remettre le sujet sur la table », 
observe le quotidien.
Le Figaro publie un entretien avec Anne Bert, qui 
« raconte son choix d’aller se faire euthanasier en Belgique pour ne pas se laisser «emmurer vivante» par la maladie de Charcot ». Elle déclare : « Mon livre est moins militant, plus intime, mais je m’adresse aux citoyens pour briser le tabou sur la fin de vie, la mort et la manière dont on l’envisage. Je l’ai écrit pour interroger, inciter à aller plus loin dans la réflexion. […] Tous les malades en fin de vie ne réclament pas l’euthanasie mais ils veulent avoir le choix ».
Le journal relève en outre que 
« de nombreux malades [sont] «indignés» par cette médiatisation ». Christine Tabuenca, directrice générale de l’association Arsla (Association pour la recherche sur la SLA), déclare que « cela renvoie [aux patients] une image négative et ultime de la maladie alors que la grande majorité d’entre eux ne pense ni à l’euthanasie ni au suicide, qu’ils sont au contraire dans l’espoir et la vie, dans le combat, qu’ils profitent du présent et font tout pour compenser la perte d’autonomie ».
Le Figaro remarque enfin que 
« pour Bernard Devalois, qui dirige le service de médecine palliative de l’hôpital de Pontoise, la maladie de Charcot fait précisément partie des maladies où la nouvelle loi sur la fin de vie s’applique ».
« Les patients «peuvent demander à être débranchés (du respirateur artificiel, NDLR) et à être sédatés en fin de vie pour ne pas souffrir avant de mourir », explique-t-il. La demande d’Anne Bert, selon lui, relève plutôt de la demande de suicide assisté que d’euthanasie », 
conclut le journal.

Date de publication : 19 Septembre 2017

« Stimuler le système immunitaire, une piste pour traiter Alzheimer ? »

Le Figaro

A l’occasion de la Journée mondiale de la maladie d’Alzheimer, Le Figaro publie un texte de Guillaume Dorothée, chercheur à l’Inserm, qui « étudie la possibilité d’utiliser le système immunitaire contre les mécanismes qui sous-tendent la maladie d’Alzheimer ».
Le chercheur écrit ainsi :
 « Et si notre propre système immunitaire pouvait contribuer à rétablir les fonctions cognitives, dont la mémoire ? C’est l’espoir généré par les résultats de notre groupe de recherches dans un projet mené en collaboration avec l’Institut du cerveau et de la moelle épinière, ICM ».
Guillaume Dorothée explique que 
« traiter une maladie en agissant sur notre propre système de défense, le système immunitaire, c’est le concept de l’immunothérapie. […] Stimuler sélectivement certains acteurs du système immunitaire peut le rendre à nouveau capable de répondre efficacement aux éléments qui nous mettent en danger. Ce type de traitement pourrait également représenter un réel espoir pour les maladies neurodégénératives, en particulier la maladie d’Alzheimer ».
Le chercheur indique que 
« cette maladie se caractérise par une lente dégénérescence des neurones, résultat de la progression de deux types de lésions dues à l’accumulation de protéines pathologiques : d’une part, un peptide entraînant la formation de «plaques amyloïdes» et, d’autre part, des formes anormales de la protéine Tau s’agrégeant dans les neurones ».
Il explique que
 « depuis ces 15 dernières années, les essais cliniques d’immunothérapie menés contre la maladie d’Alzheimer ont cherché à éliminer ou neutraliser spécifiquement les protéines pathologiques responsables des lésions, afin de protéger les neurones. Malheureusement, aucun résultat satisfaisant n’a encore été obtenu à l’heure actuelle ».
Guillaume Dorothée souligne que 
« les choses s’avèrent effectivement plus complexes dans la maladie d’Alzheimer. […] L’approche que nous développons est basée sur une stratégie d’immunomodulation. Il ne s’agit pas de cibler directement les protéines pathologiques responsables des lésions, mais de moduler le système immunitaire pour réorienter de manière bénéfique la réponse neuro-inflammatoire qui se développe dans le cerveau au cours de la maladie et contribue à son évolution ».
Le chercheur précise ainsi : 
« Nous avons pu mettre en évidence qu’une population particulière de cellules immunitaires régule les mécanismes neuro-inflammatoires se développant au cours de la maladie. Nos travaux récents menés chez la souris montrent que l’amplification de ces cellules à l’aide de faibles doses d’interleukine-2, une molécule également du système immunitaire, module certains aspects de la réponse inflammatoire dans le cerveau et retarde la survenue des troubles de la mémoire, sans lien direct avec l’élimination des protéines pathogènes ».
Il ajoute que 
« notre objectif est de mettre en place un essai clinique chez l’homme pour tester l’efficacité de cette approche. L’injection d’interleukine-2 à faibles doses a déjà été testée dans différents protocoles cliniques, notamment dans les greffes de moelle osseuse, le diabète auto-immun ou encore le lupus, et est bien tolérée chez les patients. Cette approche apparaît donc comme une nouvelle piste thérapeutique prometteuse dans la maladie d’Alzheimer », conclut Guillaume Dorothée.

Date de publication : 21 Septembre 2017

« Le cortisol est-il un bon indicateur de stress ? »

La Croix

Denis Sergent fait savoir dans La Croix que « des chercheurs français et autrichiens viennent de montrer [dans Plos One] que, contrairement à ce qu’on pensait, un taux bas de cortisol sanguin chez le cheval trahit un état de «stress chronique». Ce résultat pourrait aussi valoir pour les autres mammifères dont l’homme ».
Le journaliste rappelle en effet que 
« le cortisol sanguin est généralement considéré comme «l’hormone du stress» car son taux augmente lors d’un «stress aigu». Pourtant, son lien avec le «stress chronique», c’est-à-dire un état de détresse prolongé dans le temps, est moins clair ».
Denis Sergent explique que 
« des chercheurs du laboratoire Éthologie animale et humaine (CNRS-Universités de Rennes et de Caen) menés par Martine Hausberger et de l’Institut de recherche en santé, environnement et travail (Inserm-Université de Rennes), en collaboration avec l’université vétérinaire de Vienne, révèlent ainsi qu’un état chronique de mal-être est associé à un taux de cortisol plus bas chez des chevaux adultes observés dans leurs conditions de vie habituelles ».
Le journaliste précise que 
« les chercheurs ont étudié 59 chevaux adultes (44 hongres et 15 juments) de trois centres équestres dans leurs conditions de vie habituelles : hébergement dans des boxes individuels (restriction spatiale et sociale) et travail avec des cavaliers inexpérimentés – autant de facteurs de stress potentiels qui, répétés, peuvent induire un état de mal-être chronique ».
Denis Sergent indique que les chercheurs 
« ont recensé différents indicateurs comportementaux et sanitaires de bien – ou mal-être de ces animaux. […] Ils ont mesuré leur taux de cortisol à la fois à partir de prélèvements sanguins et de fèces. Ces chevaux, qui étaient dans ces conditions depuis au moins un an au moment de l’étude, ont ainsi été suivis pendant plusieurs semaines ».
Le journaliste constate que 
« de manière surprenante, les chevaux en état de mal-être (oreilles en arrière, problèmes de dos, anémie, c’est-à-dire une carence de globules rouges ou d’hémoglobine dans le sang), se sont révélés avoir un taux de cortisol plus faible que les autres chevaux ».
« Ces résultats rejoignent des observations précédentes de l’équipe d’éthologie qui avaient révélé un taux anormalement bas de cortisol chez des chevaux présentant un «syndrome dépressif», c’est-à-dire une attitude apathique, combinant périodes d’immobilité, prostration et absence de réactivité à l’environnement », 
poursuit-il.
Martine Hausberger remarque ainsi que 
« ce résultat peut sembler contre-intuitif, mais pourrait s’expliquer par une usure du système face à un stress suffisamment long et intense. Au bout de combien de temps ce phénomène s’installe-t-il ? C’est l’une des questions auxquelles nous allons maintenant nous attacher. Cette étude montre en tout cas que le cortisol ne devrait pas être utilisé comme un indicateur absolu de stress ou de mal-être ».
Denis Sergent relève qu’
« en effet, un fort taux de cortisol peut aller de pair avec le «stress positif» qui pousse à se dépasser. À l’inverse, un faible taux n’est pas forcément le signe d’animaux non stressés. En dessous d’une certaine valeur, il y aurait au contraire matière à s’inquiéter ».

Date de publication : 21 Septembre 2017

« Des mots face à la maladie de Charcot »

La Croix

Pierre Bienvault note à son tour dans La Croix que « le débat autour du livre d’Anne Bert semble avoir libéré la parole autour d’une maladie souvent oubliée, et qui n’intéresse guère les médias ».
Le journaliste remarque ainsi :
 « C’est comme si d’un seul coup, la parole s’était libérée sur cette maladie aussi terrible qu’incurable. «Je voudrais apporter un témoignage au moment où l’on parle de la maladie de Charcot», écrit Sophie dans un message adressé à La Croix. «En 2006, ma mère est décédée à 55 ans des suites d’une sclérose latérale amyotrophique (SLA)», précise cette lectrice, en joignant deux textes écrits par sa mère. «Elle s’appelait Catherine. Tous les jours ma grand-mère lui apportait La Croix, et tournait patiemment chaque page» ».
Pierre Bienvault relate ces 
« deux textes sur la vie avec cette maladie neurodégénérative, qui provoque une paralysie progressive des muscles. «La dépendance, c’est plus qu’infantilisant. On n’a plus d’intimité», écrivait Catherine, en ajoutant que cela ne l’empêchait pas de penser ».
Elle ajoutait ainsi : 
« J’ai beau rire ou pleurer pour des riens, ne pas pouvoir dire tout ce que je ressens, je peux lire la tristesse, la colère, l’impatience, la joie ou l’émotion sur le visage de ceux qui m’entourent. J’ai beau voir s’élever des murs de plus en plus hauts autour de moi chaque jour, je me sens malgré tout bien vivante ».
Le journaliste rappelle qu’
« en France, chaque année, on recense 8000 nouveaux cas de SLA. Une maladie rare, orpheline, qui n’intéresse guère les médias. Sauf quand, subitement, elle se met à «faire l’actu». Comme en 2014, avec le Ice Bucket Challenge. Un défi un peu potache, devenu totalement viral sur Internet. […] Une belle tranche de rigolade qui ne disait rien de ce que vivaient les malades. Mais les médecins et les associations s’en contentèrent, éberlués des 100 millions de dollars alors recueillis aux États-Unis contre la maladie ».
« Aujourd’hui, plus personne ne se verse d’eau sur la tête. Et la SLA est retournée dans l’oubli. Jusqu’à la médiatisation autour du livre d’Anne Bert, cette écrivain qui souhaite aller finir sa vie en Belgique en ayant recours à l’euthanasie », 
relève Pierre Bienvault.
Le journaliste indique que 
« ces derniers jours, d’autres malades ont témoigné pour dire qu’ils feraient un autre choix. Sans vraiment critiquer Anne Bert. Juste pour parler de leur vie à eux et de la façon dont ils ont envie de la terminer ».
Pierre Bienvault évoque ainsi le courrier de Marie-Caroline : 
« Le message, là encore, d’une fille pour parler de sa mère. Des années après. Un mail pour raconter l’histoire de Marie Sey, une professeure de lettres, décédée en 2001 d’une SLA. Et qui a écrit un livre sur son histoire ».
« Dans cet ouvrage, l’enseignante décrit des soignants admirables et humains, mais aussi une médecine parfois abrupte et brutale. Elle parle de ce neurologue qui, sur un «ton d’une absolue neutralité, (lui) donna proprement le coup de grâce» : «Dans 6 mois, votre bras droit sera atteint, puis 6 mois après une jambe, encore 6 mois et ce sera l’autre jambe. C’est une maladie embêtante.» », 
continue le journaliste.
Marie Sey écrit ainsi :
 « L’hôpital, une île de solitude et de silence. […] Silence glacial de l’examen, où le médecin ne prête pas plus attention à la patiente qu’il transforme en fakir que s’il travaillait sur un morceau détaché du corps ou sur une dissection. Silence convenu du spécialiste qui ne daigne pas répondre à la malade, présupposée être une arriérée mentale, et prend une tangente provisoire à la fois évasive, supérieure et confortable ».

Date de publication : 26 Septembre 2017

« Stimulé, un patient dans un « état végétatif » récupère une conscience minimale »

Le Monde

C’est ce que titre Le Monde, qui explique : « Il était plongé depuis 15 ans dans un état «d’éveil non répondant», souvent encore nommé «état végétatif». Cet homme, aujourd’hui âgé de 35 ans, a récupéré un état de conscience minimale. Comment ? Grâce à une intervention neurochirurgicale : la stimulation électrique répétée d’un nerf crânien, le nerf vague ».
Le journal indique que 
« ce résultat, publié […] dans Current Biology, a été obtenu par une équipe lyonnaise, associant l’Institut des sciences cognitives-Marc Jeannerod (CNRS – université de Lyon) et les Hospices civils de Lyon ».
Le Monde observe que
 « ce résultat ne manquera pas de raviver un âpre débat médical, scientifique, philosophique et éthique. Quel pronostic livrer, chez un patient qui présente un trouble grave de la conscience ? Avec quelle fiabilité ? Quelle prise en charge lui offrir ? Pour quelle qualité de vie, et dans quel espoir ? ».
Le Pr Lionel Naccache, de l’Institut du cerveau et de la moelle épinière (ICM, hôpital de la Pitié-Salpêtrière) à Paris, réagit :
 « Cette avancée très importante ouvre une nouvelle piste thérapeutique pour des patients à l’état de conscience altéré ».
Le quotidien cite Angela Sirigu, coauteure de ce travail, qui explique :
 « Nous avons voulu explorer les effets de la stimulation du nerf vague chez ce patient : nous avons discuté avec sa famille et obtenu l’accord de celle-ci, ainsi que celui du comité d’éthique ».
Le Monde s’interroge : 
« Mais pourquoi le nerf vague ? Il innerve un territoire très étendu, qui comprend les poumons, le cœur, l’intestin… Mais, surtout, ses terminaisons pénètrent dans le tronc cérébral, à la base du cerveau, pour y stimuler la «formation réticulée». Or, cette structure est un élément critique de la conscience : c’est un système d’allumage et d’éveil ».
Le journal précise que 
« les équipes lyonnaises […] ont implanté une électrode dans le cou de ce patient, à proximité de l’artère carotide gauche, pour stimuler le nerf vague gauche. Celle-ci a été reliée, sous la peau, à un générateur d’impulsions électriques implanté sous la clavicule. Jour et nuit, une stimulation de 30 hertz a été appliquée, par cycles de 30 secondes, suivies de 5 minutes d’arrêt. Les auteurs ont progressivement augmenté l’intensité ».
« Résultat : pas d’effets immédiats. Mais, après un mois de cette stimulation, une double amélioration était observée. Le patient suivait des yeux un objet et il se conformait à des ordres simples, ce qu’il ne faisait pas auparavant », 
note le quotidien.
Le Monde relève outre que 
« l’enregistrement de l’activité du cerveau a révélé des changements importants. L’électroencéphalographie a retrouvé chez ce patient une «signature» spécifique d’un état de conscience minimale, précédemment découverte dans les groupes de Stanislas Dehaene et Lionel Naccache. Et le PET scan a révélé une augmentation de l’activité métabolique du cerveau, dans des régions du cortex comme dans des régions plus profondes ».
Le journal poursuit : 
« La stimulation du nerf vague pourra-t-elle améliorer de façon durable la plasticité cérébrale, même après l’arrêt de la stimulation ? Qui seront les patients qui pourront en bénéficier ? «Tous ne pourront pas y répondre», estime le Pr Steven Laureys [à la tête du GIGA-Consciousness de Liège (Belgique)]. Impossible à ce stade d’extrapoler ».
Le Monde ajoute que 
« la découverte conduit à s’interroger sur la notion «d’amélioration» d’un état de conscience, dès lors qu’elle permet à un patient de prendre conscience de la gravité de son état ». Angela Sirigu observe que « c’est une vraie question. Pour moi, le principal enjeu est de poursuivre l’amélioration, au-delà d’un état de conscience minimale, chez certains patients ».
« La technique pourrait-elle aussi redonner à certains patients un pouvoir décisionnel ? Pourrait-elle leur permettre de dire, à leurs proches et aux médecins, s’ils veulent – ou non – une poursuite de leurs soins ? Vertigineuse question », 
continue le journal.

Date de publication : 26 Septembre 2017

« Il existe un lien entre rêves agités et maladie de Parkinson »

Le Point

Le Point publie un dossier intitulé « Dormez bien », rappelant que « le sommeil est vital pour la santé, la concentration, la mémoire et même la réussite ». Le magazine évoque « les dernières découvertes de la science » et publie notamment un entretien avec le Dr Isabelle Arnulf, directrice de l’unité des pathologies du sommeil à la Pitié-Salpêtrière et chercheuse à l’Institut du cerveau et de la moelle épinière.
La spécialiste
 « mène une expérience sur les cycles du sommeil » et déclare qu’« il existe un lien entre rêves agités et maladie de Parkinson ».
Le Dr Arnulf explique ce que sont 
« rêves agités » : « C’est un trouble comportemental pendant le sommeil paradoxal qui conduit à extérioriser violemment les cauchemars – qui constituent les trois quarts des rêves. Coups de pied, coups de poing, cris, insultes, chutes…, ces dormeurs se blessent ou blessent fréquemment leur conjoint ».
« Heureusement, ce trouble ne touche que 0,5 à 1% de la population. Mais, après 60 ans, le chiffre passe à 8%. Nous avons identifié une lésion au niveau du tronc cérébral chez les rêveurs agités. Celle-ci fait sauter le verrou qui inhibe nos mouvements dans le sommeil paradoxal. Ce trouble peut être soigné facilement. Malheureusement, nos travaux ont montré que la moitié des personnes affectées développaient une maladie de Parkinson dans les 7 ans », 
indique la neurologue.
Le Point demande ainsi : 
« Les rêves agités seraient-ils le premier signe de neurodégénérescence de cette maladie ? ». Le Dr Arnulf répond : « Chez les plus de 50 ans, oui. Et ils doivent rapidement aller voir un neurologue. Les psys – parfois consultés en premier – doivent identifier ces signaux et nous adresser leurs patients. Les plus jeunes souffrent plus probablement de terreurs nocturnes ou de somnambulisme ».
Elle remarque que 
« les premiers résultats ne tomberont que dans 3 ou 4 ans, mais les laboratoires acceptent désormais les dormeurs agités dans leurs cohortes. Pour ces personnes, qui ne sont pas encore diagnostiquées Parkinson, tous les espoirs sont permis ».
La spécialiste ajoute que pour les autres patients,
 « on progresse aussi ! Presque tous les parkinsoniens font des rêves agités. Or ces personnes incapables de bouger ou de parler le jour ont des gestes et des paroles incroyablement précis lorsqu’elles rêvent ! Comme si la maladie était guérie de manière transitoire. Nous avons identifié une voie cérébrale non parasitée par la maladie, reste à savoir comment la réactiver pendant l’éveil ».

Date de publication : 28 Septembre 2017

 

 

Revue de presse santé psy – juillet 2017

 

« Burn-out, dépression, suicide : la médecine est-elle pathogène ? »

La Croix

La Croix publie dans son cahier « sciences & éthique » un texte du Dr Anne-Laure Boch, neurochirurgienne, praticienne hospitalière, docteur en philosophie, qui s’interroge : « Burn-out, dépression, suicide : la médecine est-elle pathogène ? ».
La praticienne note en effet qu’
« à l’initiative de l’intersyndicale nationale des internes, plusieurs syndicats représentant les jeunes et futurs médecins ont réalisé une enquête sur la santé mentale des jeunes médecins. Menée par autoquestionnaire sur des étudiants, des internes et des chefs de clinique, l’enquête a concerné 21.768 répondants ».
Elle souligne que 
« les résultats sont inquiétants. L’anxiété affecte 66% des sondés, la dépression 28%, les idées suicidaires 24% dont 6% dans le mois précédant l’enquête. Ces chiffres corroborent ceux d’autres études, effectuées sur des médecins plus âgés : selon le conseil de l’Ordre, près de 8% des décès des médecins en activité sont dus à un suicide, soit 2 fois plus que dans la population générale. Quant au burn-out, il menace 30% des médecins, et même 40% des chirurgiens ! ».
Le Dr Boch remarque qu’
« il y a certainement des causes essentielles, qui tiennent au contact quotidien avec des personnes en détresse physique, morale ou sociale. […] Mais le stress professionnel a aussi des causes conjoncturelles, liées aux conditions d’exercice de la médecine, qui se dégradent actuellement. Éparpillement des tâches, tensions dans les équipes, harcèlement moral, absence de reconnaissance sociale, pression administrative… ».
La praticienne observe ainsi que 
« parmi les facteurs possibles, l’enquête pointe en particulier la surcharge horaire, responsable de fatigue, voire d’épuisement. 46% des internes et chefs de clinique ne peuvent pas respecter le repos de sécurité après leurs gardes. Plus de 40% d’entre eux déclarent travailler entre 49 et 60 heures par semaine, 28% entre 61 et 80 heures et 5% plus de 80 heures. Quant aux étudiants des premier et deuxième cycles, «rescapés» du concours de première année, ils endurent un cursus « placé sous le signe de la souffrance» ».
Anne-Laure Boch s’interroge :
 « Est-il bien nécessaire d’infliger de tels tourments pour former de bons médecins ? N’est-ce pas plutôt contre-productif ? La perte d’efficience au travail menace ceux qui craquent sous la pression. Et c’est bien ce que les pouvoirs publics redoutent, non sans cynisme. La souffrance au travail n’est-elle un problème que parce que les professionnels exténués cessent, tôt ou tard, «d’en faire trop» ? Ou parce qu’ils ont plus de risques de commettre des erreurs ? ».
« Mais qu’on se rassure : une étude menée chez des médecins généralistes en proie au burn-out montre non seulement qu’ils ne font pas plus d’erreurs que les autres, mais même qu’ils sont plus attentifs aux problèmes psycho­logiques de leurs patients ! De là à conclure que le burn-out du médecin peut profiter au malade… », continue 
la praticienne.
Elle conclut que
 « ce triste tableau est symptomatique de la société de consommation où les intérêts du travailleur sont sacrifiés à ceux du client. Pour que le client (ici le patient) soit roi, il faut paraît-il que le travailleur (le producteur de soins, c’est-à-dire le médecin) soit esclave. À charge pour lui de se rattraper dans un autre secteur de sa vie, quand il s’installera à son tour dans le rôle de client ».

Date de publication : 4 Juillet 2017

« Une séquence de «Fort Boyard» émeut les associations de malades mentaux »

Libération

Libération note en effet que « dans le premier épisode de la saison du jeu télé de France 2, l’épreuve «l’Asile» a déclenché l’émoi dans le milieu de la santé mentale, qui juge la caricature grossière et le propos psychophobe ».
Le journal explique que 
« les règles de «l’Asile» sont en effet particulières : le candidat se retrouve dans un sas, où l’animateur Passe-Muraille lui enfile une camisole de force. Comme à un fou furieux. Sur le vêtement sont accrochées plusieurs petites balles blanches et rouges. Le candidat se positionne alors sur une porte à bascule automatique, qui l’envoie directement dans une salle capitonnée fortement éclairée, avec uniquement des caméras de surveillance ».
« Pour ressortir du lieu, une cellule qui ressemble fortement à une chambre d’isolement d’un service psychiatrique, le candidat doit se secouer, se contorsionner et se frotter contre les murs, afin de décrocher les balles rouges présentes sur sa camisole. Lorsqu’il y parvient, il doit saisir avec la bouche chacune des balles rouges tombées au sol afin de les placer dans des tuyaux répartis à différents endroits de la cellule », 
note le quotidien.
Libération cite un membre d’une association de malades mentaux, qui remarque : 
« Dans cette salle capitonnée sans porte de sortie, les candidats deviennent fous rapidement ». « Image effrayante de la folie et des fous, devenus des pantins ridicules », poursuit le journal.
Le quotidien note que
 « depuis quelques jours, circule une pétition demandant l’arrêt de cette épreuve. Plus de 1000 personnes l’ont signée, ainsi que plusieurs associations de malades mentaux », et publie des extraits du blog de Joan, animateur du site Comme des fous, « très actif pour demander la suppression de cette séquence ».
Il écrit notamment :
 « Je refuse de fermer les yeux sur cette épreuve initialement nommée « l’Asile » où les candidats sont mis sous camisole de force dans une cellule capitonnée avec des inscriptions aux murs du plus mauvais effet : « no future », « help », « SOS », « why ? » En tant qu’usager de la psychiatrie, il est très difficile d’être audible auprès des médias et c’est aussi pour cela que j’ai créé mon propre site. Puisque les médias ne parlent jamais de folie, ni du handicap psychique, sauf sous l’angle des faits divers, c’est de notre responsabilité de porter le sujet sur la place publique ».
« L’épreuve de Fort Boyard a le mérite de cristalliser toutes les représentations négatives de la folie véhiculées par le cinéma et les médias depuis plus de 50 ans. Elle nous donne l’opportunité de parler d’un sujet tabou qui reste souvent cantonné aux murs des hôpitaux et sur lequel la société dans son ensemble préfère fermer les yeux. Mais c’est quand même une claque quand on découvre pour la première fois cette séquence de Fort Boyard. Parce qu’elle stigmatise ouvertement la psychiatrie. Mais surtout parce que c’est une discrimination d’une partie de la population sur le service public », 
continue le jeune homme.

Date de publication : 5 Juillet 2017

« Le valproate interdit aux femmes enceintes bipolaires »

Le Figaro

Le Figaro fait savoir que « les médicaments à base de valproate utilisés en psychiatrie – Dépakote et Dépamide – sont désormais interdits aux femmes enceintes bipolaires pour éviter les risques de malformations et de troubles du développement de leur enfant », selon une décision de l’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM).
Le journal précise que 
« ces médicaments sont uniquement destinés à traiter les troubles bipolaires. Le valproate de sodium est également utilisé pour soigner l’épilepsie sous le nom de Dépakine. Sous cette forme, il peut encore être délivré aux femmes enceintes pour lesquelles il n’existe pas d’alternative médicamenteuse efficace ou bien tolérée ».
Le Dr Dominique Martin, directeur général de l’ANSM, souligne ainsi que 
« dans le cas des troubles bipolaires, il y a toujours une alternative de traitement au valproate pendant la grossesse, alors que dans l’épilepsie, il y a des cas où l’on ne peut pas s’en passer ».
Le Figaro rappelle que
 « pris pendant une grossesse, le valproate augmente de 10% les risques de malformations congénitales et jusqu’à 30 ou 40% les risques de trouble neuro-développemental chez l’enfant à naître ».
Le quotidien ajoute que 
« l’ANSM a annoncé que Dépakote et Dépamide étaient désormais également contre-indiqués chez les patientes bipolaires en âge de procréer et n’ayant pas une contraception efficace. Toutes ces mesures s’appliquent à partir [d’aujourd’hui] ».
Le Figaro précise que 
« chez les patientes bipolaires en âge de procréer, un test de grossesse, sur prélèvement sanguin effectué en laboratoire, sera dorénavant obligatoire avant de commencer le traitement prescrit par un psychiatre. Le médecin devra s’assurer que la patiente dispose d’une «contraception efficace» (stérilet ou autre). La vérification du fait que la femme n’est pas enceinte devra ensuite se faire régulièrement en cours de traitement ».
« Chez ces femmes, Dépakote et Dépamide ne pourront de toute façon être prescrits qu’en dernier recours, en cas d’inefficacité des autres traitements ou d’intolérance de la part des patientes », 
relève le quotidien.
Le journal note en outre que 
« la mention «Dépakote» ou «Dépamide + grossesse = interdit» et un pictogramme représentant une femme enceinte entourée par un rond rouge barré figureront sur les boîtes de ces médicaments. Ces avertissements seront accompagnés de la mention «Ne pas utiliser chez les femmes en âge de procréer et sans contraception efficace, ou enceintes» ».

Date de publication : 7 Juillet 2017

« Autisme, un quatrième plan… et enfin du concret ? »

Libération

Dans Libération, Eric Favereau observe que « les pouvoirs publics adorent s’engager sur l’autisme, mais cet engagement a été jusqu’ici souvent limité ». Le journaliste rappelle que « lors de la campagne, le candidat Macron a eu des mots forts », déclarant : « Ce sera l’une des priorités de mon quinquennat, parce qu’aujourd’hui il y a des dizaines de milliers de nos concitoyens qui sont sans solution, livrés à eux-mêmes, à un quotidien auquel on n’apporte aucune réponse ».
Eric Favereau évoque donc 
« la réunion de lancement [hier à l’Elysée] du quatrième plan autisme, présidée par Emmanuel Macron, en présence de la ministre de la Santé, Agnès Buzyn, de la secrétaire d’Etat en charge des Personnes handicapées, Sophie Cluzel… et de Brigitte Macron. Ce plan doit prendre le relais du précédent qui, pour 2013-2017, avait été doté de 205 millions d’euros ».
Le journaliste relève qu’
« avant de quitter son ministère, Marisol Touraine avait rendu public un rapport de l’Inspection générale des affaires sociales (Igas) sur l’autisme en France, lequel dressait un bilan très mitigé. La prise en charge a été longtemps marquée par des clivages profonds entre ceux qui voient dans ce trouble la manifestation d’un handicap, et ceux qui mettent en avant l’aspect psychique ».
« Aujourd’hui, aux yeux de tous, il s’agit d’un trouble du neurodéveloppement qui apparaît dans les toutes premières années de la vie. Il se manifeste par des difficultés à établir des liens sociaux, mais aussi par des troubles comportementaux plus ou moins sévères. Tout le monde considère que les causes sont multifactorielles, certains insistant néanmoins sur l’importance du facteur génétique », 
observe Eric Favereau.
Le journaliste continue : «
 L’Igas rappelle d’abord que les données épidémiologiques sont faibles, et souvent les chiffres annoncés sont démesurés, évoquant parfois 600.000 cas en France. La Haute Autorité de santé parle d’un cas sur 150 naissances. Ce qui signifierait qu’environ 100.000 des moins de 20 ans seraient atteints ».
« Deuxième constat, la prise en charge est délicate, douloureuse, et souvent très inégalitaire selon les lieux de résidence. Quant au pilotage au niveau régional, il a été rendu difficile par les réorganisations territoriales », 
observe Eric Favereau.
Le journaliste souligne que 
« le plus inquiétant reste l’éclatement des prises en charge de l’autisme, avec «des résultats très hétérogènes». Aujourd’hui, note l’Igas, c’est le désordre. On échoue «à mettre en œuvre un repérage des troubles du neurodéveloppement en proximité. […] Les parcours des familles demeurent très heurtés dans un paysage éducatif, sanitaire, social et médico-social éclaté» ».
Eric Favereau note donc qu’
« afin «d’éviter le gâchis humain actuel», «le quatrième plan autisme doit être résolument opérationnel», insiste l’Unapei, association de personnes handicapées mentales et de leurs familles. «La santé, la scolarisation, la vie sociale, le logement, le travail doivent être adaptés», conclut l’association, souhaitant un «financement à la hauteur des enjeux» ».

Date de publication : 7 Juillet 2017

« L’activité physique ne semble pas réduire le risque de démence »

Le Figaro

Damien Mascret relaie dans Le Figaro « une mauvaise nouvelle pour ceux qui espéraient réduire leur risque de maladie d’Alzheimer ou autres types de démence (déclin des fonctions cognitives) grâce à l’activité physique ».
Le journaliste fait savoir que 
« les résultats de l’étude «Whitehall II», lancée en Angleterre à la fin des années 1980, montrent qu’il n’en est rien. L’analyse publiée dans le British Medical Journal révèle en revanche un phénomène inattendu qui pourrait expliquer pourquoi les chercheurs se sont fourvoyés depuis des années : les futurs malades ont tendance à réduire spontanément leurs activités physiques dans les années qui précédent le diagnostic ».
Séverine Sabia, chercheuse Inserm au Centre de recherche en épidémiologie et santé des populations (CESP) et principal auteur, indique ainsi : 
« Les données scientifiques étaient discordantes mais nous avions remarqué que les études qui montraient un effet protecteur de l’activité physique par rapport au risque de démence étaient généralement de durée inférieure à dix ans ».
Damien Mascret parle d’
« un délai un peu court pour estimer le poids des facteurs protecteurs dans une maladie, qui selon les neurologues débute au niveau cellulaire des décennies avant l’apparition des premiers symptômes ».
Séverine Sabia relève en outre que 
« bien souvent les personnes étaient interrogées assez tardivement sur leur niveau d’activité physique, parfois même à l’âge où survient habituellement la maladie. […] Grâce à l’étude Whitehall nous avions la chance d’avoir des données sur près de trois décennies ».
Le Pr Philippe Amouyel, professeur d’épidémiologie au CHU de Lille et directeur de la fondation Plan Alzheimer, réagit : «
 C’est en effet une étude de référence, basée sur le suivi de plus de 10.000 fonctionnaires de Londres âgés de 35 à 55 ans au début de l’étude ». Il ajoute que « cette nouvelle analyse est excellente, mais le fait qu’il s’agit d’une population sélectionnée et d’un niveau d’éducation élevé peut tout de même introduire un petit biais ».
Séverine Sabia indique qu’
« il y a quelques années, l’University College avait montré que si la population des fonctionnaires de l’étude Whitehall avait en effet un peu moins de comportements à risque pour la santé que les autres, les associations avec le risque cardiovasculaire allaient cependant dans le même sens que pour le reste de la population ».
Damien Mascret explique que 
« si les épidémiologistes s’intéressent d’aussi près au profil cardiovasculaire dans les recherches sur la démence, c’est pour une bonne raison ». Le Pr Jacques Blacher, cardiologue et chef du Centre de diagnostic et de thérapeutique de l’Hôtel-Dieu (AP-HP), précise ainsi que « l’hypertension artérielle (HTA) est un facteur de risque de démence démontré. […] Il est dommage que les analyses statistiques par ailleurs très sophistiquées et robustes n’aient pas tenu compte du niveau précis de pression artérielle, mais simplement de l’existence ou non d’une HTA ».
Séverine Sabia souligne donc que 
« l’activité physique a tendance à décliner de façon accélérée dans les 9 années qui précèdent le diagnostic de démence ».
« Un signal qu’il conviendrait donc d’ajouter désormais à d’autres modifications précoces déjà identifiées, comme l’augmentation des troubles de la mémoire, des difficultés dans la vie quotidienne ou encore la survenue de dépressions », 
continue Damien Mascret.
Le Pr Bruno Dubois, chef du service des maladies cognitives et comportementales à La Pitié-Salpêtrière (AP-HP), observe quant à lui que 
« cette étude est un peu décevante car on avait l’impression d’agir favorablement sur le vieillissement cognitif en améliorant les facteurs de risque cardiovasculaire, mais il n’en reste pas moins que l’activité physique est essentielle pour l’espérance de vie et la qualité de vie ».
Il ajoute : 
« Il y avait une vision un peu angélique à penser qu’il suffisait de faire du sport pour éviter la maladie d’Alzheimer. Or il y a des lésions très particulières de vieillissement neuronal pathologique ».
Séverine Sabia évoque en outre 
« une hypothèse [qu’elle] ne peut écarter » : « Il faut vivre assez longtemps pour pouvoir développer une démence, mais si les patients sont décédés trop tôt, on ne pourra pas voir d’effet protecteur de l’activité physique ». Damien Mascret ajoute que « le nombre de démences dans l’étude n’est finalement que de 329 et à cette échelle un petit effet bénéfique aurait pu passer inaperçu ».

Date de publication : 12 Juillet 2017

« Le détournement des médicaments à base de codéine par les adolescents et jeunes adultes inquiète »

Le Monde

Le Monde constate que « de plus en plus d’adolescents consomment du purple drank, autrement appelé codé-sprite, lean, syzzurp, un cocktail euphorisant et qui «fait planer». De la codéine, utilisée en sirop (Euphon, Néo-Codion…) ou en comprimé comme le Codoliprane, diluée dans du soda, et détournée pour se droguer. De la grenadine ou des bonbons sont parfois ajoutés ».
L’ANSM souligne ainsi que 
« le nombre de cas graves est en augmentation depuis septembre 2015. Depuis janvier, cinq cas d’intoxication ont été répertoriés dont deux décès d’adolescents ».
Le journal relève que 
« ce mélange est parfois associé à un antihistaminique, pour contrer les effets secondaires de la codéine (nausées, démangeaisons). Des produits en accès libre à la pharmacie, même pour les mineurs, puisque aucun texte n’interdit la vente de médicaments aux moins de 18 ans ».
Dans une note publiée hier, l’Observatoire français des drogues et des toxicomanies précise :
 « Repérées pour la première fois en 2013, des demandes suspectes de délivrance de codéinés, des cas d’abus voire de dépendance chez des adolescents et jeunes adultes ont continué de faire l’objet de signalements avec une multiplication de cas à partir de 2015. […] La question est suffisamment importante pour qu’on décide de rendre publique cette synthèse qui témoigne de la visibilité croissante de ces pratiques ».
Le Monde précise que 
« cette note recense les informations des 8 sites locaux du dispositif «Tendances récentes et nouvelles drogues» (Trend), qui vise à rendre compte des phénomènes émergents. «On a pu constater sur le terrain l’extension du phénomène depuis 2013», explique le médecin de santé publique Agnès Cadet-Taïrou, qui pilote ce dispositif ».
Le journal relève ainsi que 
« des boîtes de ces médicaments ont par exemple été trouvées dans les poubelles de camping sur la côte Aquitaine en 2015. Et des détournements de la consommation ont été signalés depuis à Paris, Lyon, Marseille et Rennes. Dans les fils de discussion les plus populaires sur Internet, des recettes et échanges de «bons plans» circulent ».
Le quotidien ajoute : 
« Fait marquant, cette vogue touche essentiellement «un public jeune et inséré, lycéens, étudiants, jeunes actifs», explique Agnès Cadet-Taïrou. Loin des rave-parties mais plutôt dans des soirées « entre potes». Ces mélanges sont souvent associés à de l’alcool, selon l’OFDT, et peuvent aussi devenir une alternative pour ceux qui n’en consomment pas, y compris pour des raisons culturelles. Filles et garçons en sont adeptes ».
Le Monde souligne en outre que 
« les alertes viennent en continu du terrain, des pharmaciens d’abord, qui pour certains refusent de vendre ces médicaments à des adolescents, parfois des mineurs de 14 ou 15 ans. «L’un vient chercher un sirop contre la toux, l’autre arrive peu de temps après pour demander un antihistaminique, prétextant une allergie», relate un pharmacien marseillais ».
Gilles Bonnefond, président de l’Union des syndicats de pharmaciens d’officine, précise : 
« Nous avons averti toutes les pharmacies sur le risque de mésusage grâce au dispositif d’alerte du dossier pharmaceutique ».
Le journal note par ailleurs qu’
« alors que les premiers signalements ont été rapportés au réseau d’addictovigilance de l’ANSM en 2013, l’Agence avait adressé en mars 2016 une mise en garde. Difficile pour autant de savoir combien de jeunes consomment du purple drank. Des études sont en cours à l’OFDT ».
« Une concomitance de signaux qui a conduit le ministère de la Santé à se saisir du dossier. Il devrait annoncer prochainement la restriction de l’accès à ces médicaments codéinés, en les vendant uniquement sur ordonnance. Une des deux solutions proposées par la commission des stupéfiants et psychotropes de l’ANSM, le 29 juin, l’autre étant l’interdiction de vente aux mineurs, ce qui nécessite un texte de loi », 
poursuit Le Monde.
Le quotidien souligne en effet que 
« comme pour toutes les drogues, les jeunes n’ont pas forcément conscience des dangers, et encore moins dans ce cas puisqu’il s’agit de médicaments. […] Une altération du sommeil, des problèmes de transit, des démangeaisons sont souvent rapportés. Plus grave, des passages aux urgences allant jusqu’à l’overdose. De même, l’association codéine et paracétamol peut, à dose élevée, être toxique et endommager le foie ».

Date de publication : 12 Juillet 2017

Automutilation : des adolescents plus vulnérables à l’âge adulte

Automutilation : des adolescents plus vulnérables à l'âge adultePar Mme Aude Rambaud (Boulogne)[Déclaration de liens d’intérêts]

Les adolescents qui s’automutilent présentent plus souvent des problèmes mentaux et sociaux à l’âge adulte. Néanmoins après de multiples ajustements sur les risques accrus associés à cette période de la vie, seul le risque de consommation hebdomadaire de cannabis à l’âge de 35 ans est resté significativement associé. Ces travaux sont parus dans The Lancet Child and Adolescent Health.

Les adolescents qui pratiquent l’automutilation sont plus exposés à des problèmes psychosociaux à l’âge adulte mais après de nombreux ajustements, seul le risque de consommation hebdomadaire de cannabis à l’âge de 35 ans est resté significativement associé à l’automutilation à l’adolescence.
Ces risques psychosociaux accrus sont donc davantage corrélés aux risques de maladies mentales et de comportements à risque accrus à l’adolescence. C’est ce que montre une étude parue dans The Lancet Child and Adolescent Health et qui apporte de précieuses informations sur le devenir de ces patients à priori vulnérables.
Ces travaux ont été menés à l’aide de la cohorte 
Victorian Adolescent Health : 1802 adolescents issus de 44 établissements scolaires dans la ville de Victoria en Australie ont été interrogés sur une éventuelle pratique d’automutilation, et cela à plusieurs reprises au cours de l’adolescence. L’étude a démarré en 1992 et s’est achevée en 2014 par une évaluation des comportements psychiques et sociaux de ces jeunes devenus adultes.
Les résultats montrent que 8% des participants s’étaient automutilés au moins une fois au cours de l’adolescence et qu’ils souffraient davantage de problèmes sociaux, mentaux et addictifs à l’âge adulte que ceux qui ne s’étaient pas adonnés à cette pratique à l‘adolescence.
Le risque relatif de chômage était augmenté de 34%, celui de problèmes financiers de 88%, celui de dépression de 61%, celui d’anxiété de 92%, celui d’usage de drogue de type amphétamines ou encore cannabis de 36% à 39%, le risque de consommation quotidienne de tabac était doublé et celui de dépendance tabagique augmenté de 72%. Quant au risque de dépendance au cannabis, il était presque triplé.
Néanmoins, après ajustement sur les troubles mentaux associés à l’adolescence ou encore sur le risque de pratiques à risque augmenté à cet âge, les associations précédentes s’étaient toutes atténuées. Seul le risque de consommation hebdomadaire de cannabis à 35 ans est resté significativement associé à l’automutilation à l’adolescence.

Référence :
Dr Rohan Borschmann 
et al.
20-year outcomes in adolescents who self-harm: a population-based cohort study
The Lancet Child and Adolescent Health 2017 DOI: http://dx.doi.org/10.1016/S2352-4642(17)30007-X
[Retrouvez l’abstract en ligne]

Date de publication : 19 Juillet 2017

« Traitement de l’alcoolisme : l’agence du médicament interdit le baclofène à hautes doses »

Le Monde

Le Monde observe que « l’agence du médicament (ANSM) a annoncé mardi 25 juillet avoir divisé par 3 la dose maximale de baclofène pouvant être administrée pour traiter l’alcoolisme, «compte tenu du risque accru d’hospitalisation et de décès» lié à l’utilisation à haute dose de ce médicament ».
Le journal rappelle que 
« le baclofène est un relaxant musculaire prescrit depuis une quarantaine d’années, mais autorisé depuis 2014 seulement pour traiter la dépendance à l’alcool, alors qu’il était déjà utilisé par des dizaines de milliers de patients à ces fins ».
« Le médicament était autorisé pour des doses pouvant aller jusqu’à 300 mg/jour, dans le cadre d’une recommandation temporaire d’utilisation (RTU). L’ANSM abaisse cette dose maximale à 80 mg par jour, tout en soulignant que la réduction doit être «progressive» », 
note le quotidien.
Le Monde relève en outre que 
« début juillet, l’ANSM a publié une étude réalisée entre 2009 et 2015 sur les patients traités au baclofène, et estimant qu’au-delà de 180 mg/jour, le risque d’hospitalisation augmentait fortement (de l’ordre de 50%), ainsi que celui de mourir, par rapport aux traitements contre l’alcoolisme disposant d’une autorisation de mise sur le marché ».

Date de publication : 26 Juillet 2017

« Une puce dans le cerveau pour retrouver la vue et l’audition »

Sciences et Avenir

Sciences & Avenir fait savoir que « des ingénieurs américains de l’Université Rice, dans le Texas, planchent sur un projet très ambitieux : une puce électronique implantable dans le cerveau et capable de restaurer la vue ou l’audition ».
Le magazine observe que 
« pour le développer, la somme se chiffre forcément en millions de dollars… Heureusement pour ces scientifiques, la DARPA (l’Agence américaine pour les projets de recherche avancée de défense) vient de leur octroyer 4 millions de dollars sur 4 ans ».
Sciences & Avenir précise qu’
« encore au stade de prototype, la puce s’implantera au niveau du cortex, la couche la plus externe du cerveau, afin de stimuler des milliers, voire des millions de neurones. Contenant des dizaines d’électrodes, cet implant sera capable de recevoir les informations visuelles et auditives et de les transmettre directement aux zones du cerveau capables de les traiter ».
L’article observe qu’«
 implanter des électrodes pour stimuler certaines zones du cerveau, le principe n’est pas nouveau : nommé « stimulation cérébrale profonde », il est notamment utilisé dans le traitement de la maladie de Parkinson. Mais « ce sont des systèmes à seulement 16 électrodes, bien trop limités pour restaurer la vue ou l’audition », explique Jacob Robinson, qui fait partie du projet intitulé FlatScope ».
Le magazine ajoute qu’
« à cette puce devrait être intégré un microscope miniature, développé par une autre équipe de l’Université Rice. Pendant que FlatScope sera activé, ce microscope observera et enregistrera l’activité cérébrale de l’organe qui demeure encore très mystérieux pour les neuroscientifiques ».
« Là encore, le projet est ambitieux : il consiste à observer plus d’un million de neurones simultanément ! Le système devra posséder des centaines d’électrodes, et les neurones devront être rendus visibles grâce à des protéines bioluminescentes », 
relève Sciences & Avenir.
Ashok Veeraraghavan, co-auteur du projet, indique que 
« comme le microscope enregistrera des images en 3D, nous pourrons voir la surface du cerveau mais aussi une certaine profondeur. À ce stade nous ne connaissons pas encore les limites mais nous espérons voir au moins au-delà de 500 microns ».

Date de publication : 27 Juillet 2017

 

Revue de presse santé psy – juin 2017

 

« Les psychotropes et les affections mentales coûtent de plus en plus »

Le Parisien s’interroge : « Les Français seraient-ils anormalement sujets aux pathologies mentales (dépressions et autres troubles plus profonds) ? L’étude que vient de réaliser la CNAM à partir des soins qu’elle rembourse fait en tout cas froid dans le dos et confirme l’existence d’un réel et profond mal-être dans la population ».
Le journal remarque ainsi que 
« sur les 133,6 Mds€ de soins remboursés en 2015, l’assurance maladie en a consacré… 19,3 aux traitements psychiatriques et aux psychotropes. C’est plus que pour le traitement des cancers (14,1 Mds€) ou celui du diabète (6,8 Mds€). Si l’on fait une projection sur les autres régimes obligatoires (MSA, RSI…), le coût de la prise en charge des psychotropes et des traitements psychiatriques atteint 22,5 Mds€ chaque année en France pour ces pathologies souvent passées sous silence ».
Christelle Gastaldi-Ménager, du département des études sur les pathologies, indique que 
« ce chiffre nous a surpris par son ampleur ». Le quotidien relève que la CNAM « n’avance pas de causes. Mais on peut imaginer que la crise sociale et économique traversée depuis 2008 a fait son œuvre ».
Le Parisien constate ainsi que 
« sur les 57 millions d’assurés au régime général, 1,8 million ont reçu des soins en 2015 pour «maladies psychiatriques», selon l’étude. Il faut également considérer les 5,3 millions de consommateurs de psychotropes. Sur l’ensemble des régimes, ils sont 6 millions. La situation semble s’aggraver, selon le Dr Ayden Tajahmady, adjoint à la direction des études et des statistiques de la Cnam », qui a déclaré qu’« entre 2012 et 2015, la dépense a augmenté de 1,3 Md€ ».
Le quotidien relève en outre que 
« la CNAM fait une projection à 2020 des pathologies des Français. S’agissant des malades psychiatriques et consommateurs d’antidépresseurs et anxiolytiques, leur nombre va encore grimper de 11%, soit 246.000 cas supplémentaires. Essentiellement du fait du vieillissement et de l’augmentation de la population française ».
Le Parisien souligne enfin que 
« cette étude a aussi permis de constater une prise en charge centrée en France sur le médicament, a contrario de nos voisins qui remboursent mieux les psychothérapies. Une expérimentation va donc être lancée au second semestre 2017 sur trois territoires. Elle visera les patients dépressifs légers qui bénéficieront de la prise en charge de psychothérapies assurées par des psychologues cliniciens, et non des médecins psychiatres (déjà en partie pris en charge) ».

Date de publication : 1 Juin 2017

« Le réchauffement perturbe le sommeil »

« Un degré de plus causerait 110 millions de mauvaises nuits par an aux Américains », révèle Le Monde.
« 
L’influence de la température sur la qualité du sommeil est largement détaillée dans une étude parue le 26 mai dans la revue Science Advances. Une équipe de chercheurs de grandes universités américaines a analysé des questionnaires adressés à 765.000 de leurs concitoyens, interrogés sur la qualité de leur sommeil entre 2002 et 2011, couplés à des données sur les températures nocturnes. Ils ont noté une corrélation entre forte température et manque de sommeil, plus marquée encore en été », explique l’article.
« Une avancée sur le plan épidémiologique », selon le Pr Damien Léger, chef de service au Centre du sommeil de l’Hôtel-Dieu, à Paris. « L’étude précise qu’avec un degré de plus qu’à l’accoutumée, on passerait trois mauvaises nuits supplémentaires sur une période d’un mois, rapportées à 100 personnes. Sur un an, une telle hausse se traduirait par 110 millions de nuits altérées en plus aux Etats-Unis », résume l’article.
« Un peu moins de 20 degrés, c’est la température idéale pour la nuit », rappelle le Dr Léger. « Lorsqu’il fait trop chaud, le cerveau ne parvient plus à réguler sa température seul en phase de sommeil. avec un effet direct sur la continuité et la profondeur du sommeil : « Notre système nerveux enclenche notre réveil pour que la régulation de la température du cerveau s’opère »,  explique le Dr Sylvie Royant-Parola, à la tête du Réseau Morphée, qui vient en aide aux personnes souffrant de troubles du sommeil. « Ce qui n’est pas sans conséquence. La récupération psychologique est optimale entre 2  heures et 5  heures du matin. Les nuits de moins de six heures provoqueraient un  » état de stress permanent « , responsable de l’explosion de pathologies comme les accidents vasculaires cérébraux ou le diabète », souligne l’article.
« 
Les personnes âgées et les enfants sont les premiers concernés. Leur thermorégulation n’est pas aussi performante que celle d’un adulte en pleine forme », met en garde le journal.
« 
L’étude met aussi l’accent sur  » les individus gagnant le moins bien leur vie « , qui n’ont pas les moyens d’acheter un climatiseur. Du fait de ce réchauffement climatique, leur situation va se révéler être un  » enjeu majeur « , selon le Dr Alain Muzet. Membre de la Société française de recherche et médecine du sommeil », rapporte l’article. Il juge qu’en période de canicule, « la mortalité monte principalement à cause de l’incapacité de certains à réguler leur température dans leur sommeil ». « L’enjeu consistera, dans les années à venir, à rafraîchir davantage les lieux de couchage, et non pas les lieux de vie », ajoute le médecin.
Le Monde révèle que « 
depuis 1950, on observe un réchauffement nocturne deux fois plus rapide qu’en journée. Le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat, dans son dernier rapport (2014) estimait que si les émissions de gaz à effet de serre se poursuivaient au rythme actuel, la température moyenne pourrait augmenter de près de 5  degrés d’ici à 2100 ». « Ce qui pourrait provoquer quatorze nuits supplémentaires de mauvais sommeil par mois, rapportées à 100  personnes, selon l’étude de Science Advances, qui s’inquiète des impacts sanitaires et sociaux », alerte le journal. « Il existe des façons toutes simples pour assurer son sommeil à moindre coût » mouiller les rideaux, placer des bassines d’eau dans la pièce ou une douche froide avant d’aller se coucher… », rappelle le Dr Sylvie Royant-Parola en conclusion.

Date de publication : 7 Juin 2017

« Reconnaissance des visages : le code cérébral déchiffré »

« Chez le macaque, 205 neurones suffisent pour identifier fidèlement un visage humain », révèle Le Monde. Des chercheurs américains viennent de  » cracker  » le code de la reconnaissance des visages. Comment ? En s’introduisant dans les réseaux de neurones du cerveau de macaques, tels des pirates informatiques. Premier constat : non, il n’existe pas de  » cellules du visage de la grand-mère « . Autrement dit, aucun neurone n’est dévolu à la reconnaissance d’une personne donnée – votre grand-mère, par exemple », explique-t-il.
La Pr Doris Tsao, biologiste à Caltech (California Institute of Technology) affirme :
 « Nous avons découvert que le code neuronal de la reconnaissance des visages est très simpleNous sommes maintenant capables de reconstruire le visage que regarde un singe à partir de l’activité électrique de seulement 205 neurones, dans son cerveau ». Cette découverte « pourrait inspirer des algorithmes intelligents de reconnaissance des visages », estime-t-elle.
« La méthodologie de cette étude est extrêmement élégante », s’enthousiasme Paolo Bartolomeo, de l’Institut du cerveau et de la mœlle épinière (ICM) à Paris. « Comme nous, les singes reconnaissent très bien les visages humains. L’imagerie cérébrale (l’IRM fonctionnelle) a permis d’identifier les régions de leur cerveau responsables de cette mystérieuse capacité », explique l’article. « Chez le singe comme chez l’homme, cette faculté dépend de plusieurs petits réseaux de neurones, répartis sur cinq ou six régions très proches, à la base du cerveau », précise Paolo Bartolomeo.
A partir d’« 
un panel de 200 visages réels, issus d’une base de données », « les chercheurs ont ensuite construit des visages artificiels aux paramètres précisément quantifiés, dans cet espace à 50 dimensions. Puis ils les ont présentés à des macaques, tout en enregistrant l’activité électrique individuelle des neurones des régions concernées, à l’aide d’électrodes insérées dans le cerveau. Résultat : les différents visages qui activaient un même neurone partageaient tous un trait commun, sur une des 50 dimensions : par exemple, la distance entre les deux pupilles », détaille l’article.
« 
Ensuite, les auteurs ont développé un algorithme de reconstruction des visages, à partir des seules réponses électriques des neurones. Puis ils ont comparé les visages ainsi reconstruits et les photos présentées aux singes : la ressemblance était quasi parfaite ! Là réside la clé d’accès à ce code : chaque  » neurone des visages  » ne fait que mesurer un paramètre, dans une des 50 dimensions, mais reste aveugle à tout autre trait du visage », explique le journal..
Et chez l’homme ? 
« Les processus ne sont probablement pas très différents. La grande différence avec le singe, c’est que, chez l’homme, les régions de reconnaissance des visages sont un peu latéralisées à gauche. Elles ont été chassées par la région de la lecture, qui est très proche », répond Paolo Bartolomeo.
« 
Les travaux de Doris Tsao permettront-ils de mieux comprendre l’origine de déficiences touchant certaines personnes rigoureusement incapables de reconnaître les visages (…)  à la suite d’un AVC qui lèse ces régions, d’une maladie d’Alzheimer, d’un trouble neuro-développemental ? », s’interroge le journal. « Une personne atteinte ne reconnaît pas son propre reflet dans un miroir. Elle est incapable d’effectuer une analyse globale des traits d’un visage. Mais certains développent des stratégies compensatoires en se focalisant sur la démarche, la voix… »,  indique Fiora Martinelli, neuropsychologue à la Fondation Rotchschild à Paris.

Date de publication : 7 Juin 2017

« Méditez, c’est le pied ! »

Le Parisien observe que « le monde du travail est générateur de stress. Et pas qu’un peu. Selon l’OMS, on en encaisse plus de 50 épisodes par jour alors que notre organisme est fait pour en gérer 4 à 5 par semaine seulement ! ».
« La solution pour tenir le coup ? Pouvoir débrancher quelques instants, y compris au bureau. Débrancher ou plutôt «se rebrancher avec soi-même» selon l’expression fétiche de la sophrologue Lucie Frapsauce qui vient de lancer une application, Mindful Attitude, en partenariat avec la Fondation MMA des entrepreneurs du futur », 
indique le journal.
Il explique que 
« l’appli propose 40 séances de méditation de pleine conscience qui durent de 5 à 20 minutes chacune, adaptées au monde du travail, pour lâcher prise, que l’on soit à la machine à café ou devant son ordinateur, avant une évaluation professionnelle ou une prise de parole en public. Il suffit de mettre ses oreillettes et de se laisser guider par la voix dans le smartphone ».
Le Parisien note que 
« depuis 2014, [Lucie Frapsauce] intervient dans les entreprises, où la pratique de la méditation de pleine conscience est de plus en plus tendance, notamment lors de séminaires ». La sophrologue déclare que « ces exercices sont accessibles à tous du moment qu’on soit partant. Ils font prendre conscience de ce que l’on ressent à une époque où l’on fait plus confiance à sa montre connectée qu’à son propre corps pour savoir si on a bien dormi ».
Le quotidien ajoute que 
« ce n’est pas seulement la dernière marotte en vogue. Il est désormais prouvé, grâce aux neurosciences, que «la méditation modifie l’activité cérébrale, agissant sur notre cerveau, comme le sport agit sur nos muscles», assure Lucie Frapsauce ».
« D’ailleurs, dans un rapport daté du mois de mars, la Haute Autorité de santé (HAS) vient de reconnaître sa pertinence pour la prise en charge du burn-out «sans recours systématique aux antidépresseurs» », 
relève le journal.
Le Parisien indique ainsi que 
« la HAS s’appuie sur 7 études montrant que le recours à cette technique «diminue significativement le burn-out.» L’une d’elles, publiée l’an dernier et réalisée auprès de professionnels de soins, mesure d’autres effets positifs : 95% des personnes voient leur stress diminuer, l’anxiété baisse pour 91% d’entre elles et 100% ressentent une augmentation de leur bien-être ».
Lucie Frapsauce ajoute que 
« cela permet de se poser dans l’œil du cyclone quand tout s’agite autour de vous, prendre le temps de recharger les batteries avant d’y retourner, apaisé et plus efficace. Cela agit aussi sur la capacité d’attention et la prise de décision. Dans dix ans, méditer au boulot sera aussi commun que faire son footing ! ».

Date de publication : 12 Juin 2017

« Le sommeil des éléphants aidera-t-il à traiter l’insomnie humaine ? »

Anne Jeanblanc remarque en effet dans Le Point : « On pourrait imaginer que les éléphants dorment d’un sommeil de plomb. Or il n’en est rien. Le site du Journal du CNRS nous apprend que le plus gros des animaux terrestres actuels serait le plus petit dormeur de tous les mammifères, avec environ 2 heures par jour ».
« Les femelles sont même capables de rester éveillées pendant environ 46 heures, en demeurant très actives. Ensuite, elles ne semblent pas avoir besoin de récupérer. Selon le docteur en neurosciences (Institut des neurosciences Paris-Saclay) et chercheuse post-doctorante à l’université d’Edimbourg, Alexandra Gros, qui signe l’article, une telle découverte pourrait permettre aux scientifiques d’envisager de nouvelles stratégies pour aider les humains qui souffrent d’insomnie », 
note la journaliste.
Anne Jeanblanc relate ainsi ces travaux 
« de scientifiques de l’université de Witwatersrand (Afrique du Sud), qui ont suivi pendant 35 jours deux éléphantes du parc national de Chobe, au Botswana. Ils ont implanté sous la peau de leur trompe un actimètre, afin de quantifier leurs mouvements et de déterminer leurs phases de sommeil ».
« Le suivi de ces deux gros «cobayes» a montré que leur durée de sommeil était bien inférieure à celle mesurée auparavant sur des animaux en captivité, qui n’ont à rechercher ni eau ni nourriture et qui sont à l’abri de tout prédateur », 
indique la journaliste.
Elle précise que «
 le sommeil de ces éléphantes se décompose en plusieurs séquences. Il y a une phase principale d’environ 1 heure et plusieurs autres d’environ 20 minutes, survenant surtout avant la phase principale, ainsi que de courtes siestes. Le plus souvent, elles dorment debout. Elles ne se couchent que tous les 3 à 4 jours. Cela ne permet pas d’accéder au sommeil paradoxal, considéré essentiel pour la récupération cérébrale ainsi que pour la consolidation mnésique ».
Alexandra Gros indique que chez l’homme,
 « le sommeil polyphasique n’est pas rare chez les personnes âgées et il est plus fréquent dans certaines pathologies neuronales comme les démences ».
« Son étude, chez l’animal qui l’utilise, pourrait permettre de mieux comprendre ce type de sommeil et notamment ses effets positifs et/ou négatifs sur les fonctions cognitives et physiques qui restent à ce jour inconnus », 
souligne la spécialiste.

Date de publication : 22 Juin 2017

« Un médicament pourrait-il soulager la douleur des ruptures amoureuses ? »

Le Figaro remarque en effet que « deux chercheurs canadiens considèrent la séparation comme un stress post-traumatique, et réfléchissent à un traitement pour en diminuer la douleur ».
Le journal évoque ainsi les travaux de 
« Michelle Lonergan, doctorante en psychiatrie à l’Université McGill à Montréal, assistée de son directeur de thèse Alain Brunet, qui travaille depuis 2015 sur le stress post-traumatique des survivants des attentats de Paris. Tous deux sont rattachés à l’Institut Douglas, centre québecois spécialisé dans la recherche en santé mentale ».
Le Figaro explique que 
« l’expérience, qu’Alain Brunet […] juge «satisfaisante», réunit 40 personnes sentimentalement blessées. Lors d’une première phase, toutes se sont vues administrer un médicament pour le traitement des traumatismes, le propanolol, connu pour avoir fait ses preuves sur les militaires victimes de stress post-traumatique. Lors d’une seconde phase, des entretiens avec un psychologue sont entamés. La procédure s’étale sur 6 semaines ».
Alain Brunet observe que 
« c’est vraiment la naissance d’une nouvelle thérapeutique : soigner les problèmes en les considérant comme troubles émotionnels et montrer que plusieurs types de pathologies comme les phobies ou le deuil peuvent être soignés en diminuant la force émotionnelle d’un souvenir ».
Le Figaro explique ainsi que 
« les douleurs des ruptures amoureuses surviennent car elles touchent à la mémoire émotionnelle. La thérapeutique permet de réduire la pression issue d’un souvenir, qu’il soit positif ou négatif ».
Alain Brunet indique que «
 le stress post-traumatique (SPT) peut avoir pour origine des troubles différents, comme un deuil pathologique – ce que j’ai pu observer dans mon travail avec les victimes d’attentats – ou un trouble de réajustement à l’image d’une rupture amoureuse. Assimiler cette dernière à un SPT n’est pas un fait nouveau. […] Nous avons voulu élargir la thérapeutique et considérer les chagrins d’amour comme une forme d’abandon et de rupture violente ».
Le journal précise cependant qu’
« il ne doit pas y avoir de généralisation du phénomène, puisque tout dépend de la sensibilité et des ancrages précédents ». La psychanalyste Florence Lautrédou remarque ainsi qu’« une petite fille ayant subi un traumatisme dans sa jeunesse a plus de risques de développer un véritable stress post-traumatique. Il est important de comprendre la personne pour lui prescrire un traitement approprié ».
Le Figaro ajoute que 
« les recherches préconisent la prise de propanolol en une dose unique, à raison d’un miligramme par kilo ». Alain Brunet note qu’« il est important de ne pas assimiler la prise du médicament à un anti-dépresseur. C’est la juxtaposition du travail avec le psychologue et du médicament qui importe. Il faut déclencher le souvenir via l’intervention du professionnel pour enclencher l’effet du propanolol. Enfin, le traitement stoppe le retour du souvenir à son niveau émotionnel maximum ».
Florence Lautrédou observe pour sa part que 
« d’autres techniques plus légères suffisent, comme l’hypnose ou la thérapie EMDR. Et quand le traitement s’arrête, qu’en est-il ? Le manque peut se rétablir et certains symptômes se réactivent, d’où l’intérêt de bien maîtriser les doses et de juxtaposer le propanolol et le travail du psychologue ».
Le Figaro note que 
« l’étude se termine à l’automne prochain, et les deux chercheurs canadiens espèrent une officialisation de la méthode. Depuis 18 mois, Alain Brunet effectue des aller-retours entre la France et le Canada », le chercheur indiquant que « déjà plus de 160 cliniciens ont été formés dans une vingtaine de centres ».

Date de publication : 29 Juin 2017

 

 

Revue de presse santé psy – mai 2017

 

« De la MDMA pour guérir les traumatismes ? »

Sciences et Avenir

Sciences et Avenir note en effet que « l’état de stress post-traumatique […] pourrait bientôt avoir un nouveau traitement. Les propriétés psychédéliques de la MDMA sont en passe de décrocher une autorisation de mise sur le marché aux Etats-Unis. Associé à la psychothérapie, la drogue pourrait multiplier par 3 les chances de guérison ».
Le magazine explique que 
« depuis plusieurs dizaines d’années, des chercheurs soupçonnent la MDMA, aussi appelée ecstasy, d’aider les patients à modérer les crises, voire guérir le traumatisme. De là à développer un traitement contre l’ESPT ? ».
« La Multidisciplinary Association for Psychedelic Studies (MAPS) n’en a jamais été aussi proche. L’organisation finance une étude sur une combinaison de psychothérapie et de 3,4-methylenedioxymethamphetamine, la fameuse MDMA », 
indique Sciences et Avenir.
Le magazine précise qu’en avril dernier, 
« à la conférence Psychedelic Science 2017 d’Oakland, en Californie, les chercheurs ont annoncé les résultats de leur essai clinique entamé en 2014. Après une première étape qui avait montré la bonne tolérance à la molécule, cette phase 2, portant sur 107 patients, avait pour objectif de tester l’efficacité sur des sujets malades ».
Sciences et Avenir relève qu’
« après un an, plus de 67% des patients sont guéris. Le traitement est associé à une psychothérapie dont l’enjeu était de provoquer les souvenirs pour vaincre la peur. Objectif : diminuer la réponse émotionnelle provoquée par la réminiscence des événements traumatiques. Pour le placebo (toujours combiné avec la prise en charge psychologique), le taux de guérison est presque trois fois moins important (23%) ».
Le psychiatre Michael Mithoefer, responsable de ce travail, a déclaré que 
« les résultats avec la MDMA sont bien meilleurs que tout ce que j’avais vu jusqu’à présent. Il semblerait qu’elle ait aidé les participants à assimiler leurs peurs, sans chercher à les éviter physiquement ou émotionnellement ».
Il a précisé que 
« la MDMA procure un environnement rassurant où le changement peut se produire. La drogue affecte les réseaux neuronaux de sorte que l’expérience vécue par le patient ne soit plus dominée par la peur ».
Sciences et Avenir note toutefois qu’
« avant que la drogue ne devienne médicament, elle doit encore passer deux phases d’essais cliniques, dont une étude d’efficacité face à un placebo. La FDA, qui a eu accès aux résultats de l’étude dès novembre 2016, a donné son feu vert. L’équipe prépare en ce moment des thérapeutes américains et israéliens à accomplir cette prise en charge globale hors du commun. Car l’effet de la drogue dure entre 5 et 8 heures, pendant lesquelles le patient doit être guidé à travers ses peurs et « mis à l’aise » ».
Le magazine rappelle en outre que 
« la MDMA est classée stupéfiant par l’agence antidrogue américaine (DEA), avec un « haut risque de dépendance et aucun bienfait médical avéré ». Une possible application médicale se rapproche à grands pas. Mais malgré ses promesses thérapeutiques, l’ecstasy reste mortelle ».

Date de publication : 4 Mai 2017

« Des psy pour les ados : une expérimentation lancée pour 4 ans »

L'Express La Croix

L’Express remarque : « Comment faire pour que les enfants et adolescents en souffrance psychique puissent bénéficier d’un suivi précoce ? Un décret, paru au Journal officiel, va permettre des expérimentations dans plusieurs villes et départements visant à améliorer la prise en charge des jeunes de 11 à 21 ans ».
Le magazine explique en effet que 
« les médecins traitants, les pédiatres, les médecins scolaires pourront prescrire à ces jeunes des consultations de psychologues libéraux qui seront remboursées par la Sécurité sociale, dans la limite d’un forfait de 12 séances ».
L’Express relève que 
« cette expérimentation nécessite le consentement exprès et éclairé du jeune ou des titulaires de l’autorité parentale. L’adolescent peut demander à changer de psychologue en cours d’expérimentation ».
Le magazine ajoute : 
« « Les jeunes présentant des troubles psychiatriques ou des signes de crise suicidaire sont exclus de l’expérimentation et orientés vers les soins spécialisés », précise le décret publié dimanche. Les psychologues libéraux devront adhérer à la charte de cette expérimentation prévue pour durer 4 ans. La coordination du dispositif sera assurée par la Maison des adolescents du territoire concerné ».
L’Express indique qu’
« en Ile-de-France, l’expérimentation sera menée dans les communes de Trappes et des Mureaux dans les Yvelines. Ainsi que dans celles de Garges-lès-Gonesse, Sarcelles, Goussainville et Villiers-le-Bel dans le Val-d’Oise. […] Les départements de Loire-Atlantique, du Maine-et-Loire, de la Meuse, des Vosges, des Ardennes et du Haut-Rhin participeront aussi à ces expérimentations ».
L’article rappelle qu’
« en 2014, un étude de l’Unicef avait démontré que plus d’un tiers des jeunes Français, et un adolescent de plus de 15 ans sur deux, étaient en souffrance psychologique. Le fait d’être une fille, la peur de l’échec scolaire et le harcèlement sur les réseaux sociaux augmentent les risques ».
La Croix note également, en bref, qu’
« un décret paru hier va permettre aux médecins traitants, pédiatres et médecins scolaires de prescrire aux jeunes de 11 à 21 ans en souffrance psychique des consultations de psychologues libéraux qui seront remboursées par la Sécurité sociale, dans la limite d’un forfait de 12 séances ».

Date de publication : 10 Mai 2017

« Ils ont mis en boite un cerveau parkinsonien ! »

Science et Vie

C’est ce que titre Science et Vie, qui fait savoir que « des chercheurs ont « cultivé » des réseaux de neurones de patients parkinsoniens et observé les oscillations à l’origine des tremblements physiques, avant de tester une drogue pour les atténuer. Un nouvel outil pour la recherche de traitements ».
Le magazine explique ainsi :
 « Par une manipulation à l’extrême pointe de l’ingénierie génétique, des chercheurs de l’université de Buffalo (New York) ont réussi à cultiver et reproduire dans une boite de pétri un tissu de neurones… atteints de la maladie de Parkinson ».
« Ils ont alors pu mesurer directement le phénomène d’oscillation neuronale à l’origine des tremblements physiques des malades, et mesuré l’effet positif d’un traitement contre ces oscillations à base de dopamine », 
précise l’article.
Science et Vie souligne que 
« le principal [résultat de ce travail paru dans Cell Reports] est d’avoir pu reproduire artificiellement un pseudo-cerveau parkinsonien, ce qui ouvre la voie à un tout nouvel outil « in vitro » d’étude de la maladie et de recherche de nouveaux traitements ».
« Et bien sûr, les briques de cette invention sont les fameuses cellules souches pluripotentes (CSP), qui peuvent être transformées par les chercheurs en n’importe quel type de cellule à l’aide d’une programmation par signaux chimiques (communication cellulaire) », 
poursuit le magazine.
Il explique que 
« les chercheurs ont utilisé la technique des cellules souches pluripotentes induites (CSPi), soit cette extraordinaire manipulation qui, en partant par exemple de cellules de peau d’un patient atteint de Parkinson, les fait « régresser » au stade de cellule souche puis les reprogramme pour devenir des neurones. Concrètement, les chercheurs ont produit de neurones à partir de la peau de trois patients atteints de Parkinson et de trois patients sains ».
Science et Vie constate que 
« les neurones induits des cellules de peau des patients, une trentaine cultivée durant 100 jours avant d’arriver au stade mature, ont alors montré durant 20 à 30 minutes cette tendance anormale à tirer collectivement et rythmiquement des salves d’influx, qui sont autant de bégaiements empêchant une communication efficace entre le cerveau et le corps ».
Le magazine souligne ainsi que 
« si depuis des années les neurochirurgiens ont observé et mesuré « in vivo » ce phénomène, qui émerge dans les ganglions de la base (ou noyaux gris centraux ou noyaux de la base) à cause d’une mutation génétique altérant les récepteurs de dopamine, ce système de Parkinson-en-boîte permet enfin d’affiner les mesures et d’expérimenter à tout va sans se préoccuper du risque sur un patient ».

Date de publication : 10 Mai 2017

« L’explosion des troubles chez les tout-petits surexposés aux écrans »

Le Figaro

Le Figaro fait savoir qu’« à l’heure des tablettes pour bébés et des enfants élevés au smartphone, un médecin de PMI alerte sur ces comportements «ressemblant à des symptômes autistiques» chez les enfants trop confrontés aux écrans. Son constat de terrain, partagé par d’autres professionnels de la petite enfance, fait également polémique ».
Le journal observe ainsi :
 « Ils ont l’âge des premiers babillages, du cheval à bascule, des empilements de cubes… et déjà un smartphone à la main. Dans le train, en voiture, dans les salles d’attente, plus personne ne s’étonne de ces bambins plongés dans le téléphone portable de papa ou maman, tapotant l’écran tactile avec la même dextérité qu’un adulte ».
« Comme Sofiane qui a eu sa première tablette à 18 mois. Sans elle, l’enfant refuse de se mettre à table ou bien de s’endormir, au coucher. En regardant ces petites vidéos, Sofiane a «appris» quelques mots anglais. Pour la plus grande fierté de ses parents. Mais à l’école, il n’y a pas de tablette. À son arrivée en maternelle, son institutrice s’est inquiétée car le petit garçon ne répondait pas à son prénom et regardait dans le vide. Il acceptait difficilement de rester assis à côté de ses camarades. Et sans un adulte à ses côtés pour guider ses gestes, Sofiane ne participait pas à la moindre activité », 
relève le quotidien.
Le Dr Anne-Lise Ducanda, médecin de la protection maternelle et infantile (PMI) de l’Essonne, parle d’«
 enfant-écran » : « La plupart des enfants qui me sont adressés passent au moins 6 heures par jour devant des écrans. Certains n’arrivent pas à parler, à encastrer trois cubes ou encore à tenir leur crayon ».
Le Figaro explique 
que « ce médecin, qui examine chaque année des centaines d’enfants de moins de 5 ans, notamment à la demande des crèches et des écoles maternelles, estime que le nombre de tout-petits avec un profil similaire a explosé ces 5 dernières années. Des enfants qui présentent des retards de développement, des troubles de la relation, du langage et du comportement ».
La praticienne souligne qu’
« en 2003, 35 enfants en difficulté m’étaient signalés par les écoles sur 1000 élèves de maternelle en petite et moyenne section de l’Essonne. Depuis un an et demi, on m’en a déjà signalé 210 en grande difficulté. Toutes les semaines, je suis sollicitée pour de nouveaux cas. À force d’en voir, j’ai fini par faire le lien avec leur consommation d’écrans », ajoutant que « les troubles sont plus graves qu’il y a 15 ans et disparaissent dans la majorité des cas quand les parents arrivent à “déconnecter” leurs enfants ».
Le journal rappelle en effet :
 « «Pas d’écran avant 3 ans» : le précepte est pourtant bien connu depuis la campagne lancée en 2009 par le Conseil supérieur de l’audiovisuel et régulièrement reprise. Mais à l’heure où plus de 4 Français sur 10 sont équipés de tablettes et où 65% possèdent un smartphone, la recommandation semble oubliée. Selon une enquête sur les jeunes enfants et les écrans menée par l’Association française de pédiatrie ambulatoire (Afpa) fin 2016, près d’un enfant de moins de 3 ans sur deux (47%) utilise des écrans interactifs ».
Le Dr Ducanda poursuit :
 « L’écran, c’est la tétine d’aujourd’hui. Pourquoi les parents se passeraient des écrans pour “calmer” leur enfant alors que personne ne les a mis en garde ? Ils sont rassurés, car leurs enfants ne regardent que des programmes qui leur sont destinés ou des petites applications dites “éducatives” pour apprendre les couleurs ou l’anglais. Ils s’émerveillent de leur habileté et pensent que plus tôt on initie les bébés aux outils numériques, mieux ils seront armés pour le futur ».
Le Figaro indique que 
« face à un phénomène qu’elle qualifie de «massif», elle a décidé de tirer la sonnette d’alarme en postant une vidéo sur YouTube sur les conséquences de la surexposition des plus jeunes aux outils numériques et à la télévision. Mis en ligne en mars dernier, ce film d’avertissement austère a été déjà vu plus de 21.000 fois. Si le constat n’est pas scientifique, l’expérience de terrain interpelle. Dans la foulée, de nombreux professionnels de la petite enfance l’ont contactée pour évoquer leurs propres observations ».
De son côté, Franck Ramus, directeur de recherches au CNRS au sein du laboratoire de sciences cognitives et psycholinguistiques, souligne que 
« ces constats n’ont pas la même valeur que des études épidémiologiques. Ce médecin de PMI est en contact avec une fraction de la population qui n’est pas forcément représentative et en tire des conclusions générales. Il ne faut pas oublier qu’une très forte exposition aux écrans est corrélée au niveau socio-économique des familles. Il faut aussi prendre en compte les conditions de vie, la manière dont parents et enfants interagissent. Quel est l’impact spécifique des écrans sur le développement ? C’est une question à laquelle il n’est pas si facile de répondre ».

Date de publication : 17 Mai 2017

« Burn-out : mieux comprendre l’épuisement professionnel »

Le Figaro

C’est ce que titre Le Figaro, qui indique dans son cahier « santé » que « la Haute Autorité de santé émet, à destination des médecins, de nouvelles recommandations pour mieux repérer les travailleurs en souffrance ».
Damien Mascret remarque ainsi : 
« «Sujet à débat et à controverse, le syndrome d’épuisement professionnel peut avoir des conséquences graves sur la vie des personnes et nécessite une prise en charge médicale.» C’est ainsi que la Haute Autorité de santé (HAS) explique la publication d’une «fiche mémo» destinée aux médecins pour les aider à repérer et à prendre en charge le burn-out ».
Le journaliste note que 
« la HAS adopte une définition consensuelle », l’organisme indiquant que « le syndrome d’épuisement professionnel, équivalent en français du terme anglais burn-out, se traduit par un épuisement physique, émotionnel et mental qui résulte d’un investissement prolongé dans des situations de travail exigeantes sur le plan émotionnel ».
Damien Mascret rappelle que 
« l’année dernière, l’Académie de médecine avait avoué son impuissance à définir clairement ce qu’était le burn-out, mais, dans le même avis, les sages avaient surtout insisté pour que cette souffrance au travail soit mieux étudiée et prise en charge, maladie ou pas ».
« Car si le syndrome n’est pas reconnu par les deux grandes classifications internationales des maladies mentales, la CIM de l’OMS et le DSM américain, il n’en répond pas moins à un ensemble de caractéristiques identifiables », 
souligne le journaliste.
Il ajoute que «
 l’Académie de médecine avait aussi plaidé pour que le sujet ne soit pas confiné au ministère du Travail. […] Le résultat est donc la fiche mémo publiée ce 22 mai ».
Damien Mascret évoque 
« un focus intéressant axé sur l’accompagnement du retour au travail. Un moment toujours délicat après l’arrêt de travail de plusieurs semaines qui est généralement l’un des piliers de la prise en charge ».
La HAS indique qu’
« il est recommandé d’organiser une visite de préreprise avec le médecin du travail, à l’initiative du patient, du médecin traitant ou du médecin-conseil des organismes de Sécurité sociale, à tout moment pendant l’arrêt. Celle-ci peut être répétée ».
Le journaliste continue : 
« Avant d’en arriver là, il faut bien sûr repérer le travailleur en burn-out. Manquer d’énergie pour accomplir son travail, avoir des problèmes de concentration, manquer de «disponibilité» au travail, y être facilement irritable, tout cela peut signer un épuisement émotionnel. C’est d’ailleurs ce qui explique que le burn-out soit plus fréquent chez les soignants. La HAS insiste à juste titre sur cette population chez qui fut initialement identifié le burn-out ».
La HAS observe ainsi que 
« les professionnels de santé en activité ou en formation sont exposés au risque d’épuisement professionnel, étant donné la pénibilité de leur travail, que ce soit pour des causes intrinsèques liées à la nature même de l’activité médicale (confrontation avec la souffrance et la mort, prises en charge impliquant l’entrée dans l’intimité des patients, etc.) ou des causes extrinsèques (charge et organisation du travail, etc.) ».
Damien Mascret remarque qu’il est 
« difficile d’agir sur les causes intrinsèques, mais il est dommage que les pouvoirs publics n’aient toujours pas entrepris un programme d’action sur les causes extrinsèques. Il est vrai que les ministres de la Santé qui se succèdent avenue Duquesne ont une grille de lecture essentiellement budgétaire qui laisse peu de place à l’humain ».
Le journaliste relève cependant qu’
« une initiative favorable à la santé mentale des travailleurs pourrait venir du premier gouvernement d’Emmanuel Macron. Agnès Buzyn, la nouvelle ministre des Solidarités et de la Santé, était il y a quelques jours encore à la tête de la HAS et a supervisé la recommandation qui vient de sortir ».
« Quant à la ministre du Travail, Muriel Pénicaud, elle cosignait en 2010 un rapport remis au premier ministre qui rappelait que «la santé des salariés ne s’externalise pas, c’est d’abord l’affaire des managers» », 
note Damien Mascret.

Date de publication : 22 Mai 2017

« Burn-out : les bonnes pratiques médicales »

Les Echos

Les Echos note à son tour qu’hier, « les médecins ont pu prendre connaissance des recommandations de la Haute autorité de santé (HAS) pour traiter le burn-out chez leurs patients. Le syndrome d’épuisement professionnel n’est pas reconnu comme une maladie, mais in fine ce sont les professionnels de santé qui prennent en charge ses conséquences sur la santé physique, émotionnelle et mentale ».
Le journal retient que selon la HAS,
 « l’analyse du poste et des conditions de travail est indispensable, et le médecin traitant doit parler avec le médecin du travail (avec l’accord du patient) ». Le quotidien ajoute que « la HAS énumère les facteurs de risques psycho-sociaux : intensité du travail (y compris objectifs irréalistes), confrontation à la souffrance ou à la mort, manque d’autonomie, relations dans le travail, conflit de valeurs, insécurité de l’emploi ».
Les Echos observe que 
« les préconisations de la HAS sont frappées au coin du bon sens. Elles ne sont toutefois pas inutiles, alors que 200 médecins sont poursuivis devant les instances ordinales par des entreprises, pour avoir écrit que la santé d’un salarié s’était dégradée du fait de ses conditions de travail. La HAS souligne la toxicité croissante du monde professionnel, et légitime l’intervention des médecins ».
L’instance relève ainsi que 
« l’évolution des conditions et des organisations de travail est associée à une prévalence croissante des facteurs de risque psycho-sociaux susceptibles de porter atteinte à la santé à la fois physique et mentale ».
Le Dr Claude Leicher, président de MG France, indique quant à lui : 
« On voit du burn-out régulièrement, ce sont des excès de travail ou des relations délétères, souvent chez des cadres intermédiaires ou supérieurs. On sait faire, il faut soustraire les gens à la pression ».
Le quotidien ajoute que 
« la HAS privilégie les arrêts de travail aux anti-dépresseurs ». Claude Leicher note toutefois que « le problème c’est plutôt la reconnaissance par les entreprises des facteurs d’agression ».
Les Echos relève en effet que « les victimes sont considérées comme trop faibles pour supporter la pression, alors qu’en réalité c’est souvent l’organisation qui meurtrit et qui détruit ses propres salariés ».

Date de publication : 23 Mai 2017

« Faut-il vraiment se priver de tout plaisir pour rester en bonne santé ? »

Le Point

Le Point publie un texte de Laurent Chambaud, médecin et inspecteur général des affaires sociales, directeur de l’École des hautes études en santé publique (EHESP), qui « plaide pour « une autre manière de voir l’éducation à la santé » ».
Le médecin remarque ainsi que 
« les prescriptions venant des autorités publiques pleuvent sur les individus sous forme d’interdits ou de bons comportements à adopter impérativement s’ils sont décidés à rester en bonne santé. Aussi le mot «prévention» est synonyme, dans l’esprit de beaucoup, de privation, de restriction et d’obligation ».
« On peut penser que l’accumulation des messages d’alerte finit, à la longue, par devenir contre-productive. Voire même oppressante, donc nocive pour la santé ! Plutôt que de bannir le plaisir de nos vies, ne pourrait-on pas imaginer une autre façon de préserver notre bien-être ? », 
remarque le responsable.
Laurent Chambaud observe ainsi que 
« les campagnes sont souvent alarmistes, parfois volontairement choquantes, comme les images sur les paquets de cigarettes (par exemple, le pied d’un cadavre à la morgue) ou certaines vidéos-chocs de la prévention routière. Plus rarement, elles utilisent des ressorts positifs, comme la campagne de 2014 contre les accidents de la route. Intitulée «On a tous une bonne raison de rester vivants», elle met en scène les relations entre parents et enfants – ou celles de couple – qui méritent d’être préservées ».
Le médecin constate qu’
« en plus des autorités publiques, les magazines et les sites Internet prodiguent eux-mêmes d’innombrables conseils visant à aider chacun dans sa quête d’une santé et d’une jeunesse éternelle, nouveau Graal des sociétés modernes. Ainsi, il vaudrait mieux éviter le lait, manger sans gluten, consommer des oméga 3 plutôt que des oméga 6, se tenir à distance de toute onde radio-électrique, ne pas réutiliser une bouteille en plastique pour boire. Chaque jour apporte son «conseil santé», souvent étayé par un médecin aux titres universitaires variés et, parfois, fantaisistes ».
Laurent Chambaud relève en outre que 
« des applications pour téléphone permettent d’analyser de façon «scientifique» la manière dont nous nous alimentons et corrigent notre régime. Notre manière de conduire sera bientôt analysée en temps réel. Chaque risque pourra donc être combattu à l’aide d’une application censée nous aider à adapter notre comportement ».
Le praticien souligne qu’
« il existe une autre manière de voir l’éducation à la santé, différente d’une vision moralisatrice et normalisatrice où les experts, sur la base d’études épidémiologiques, mais aussi de leurs propres valeurs, décident de ce qui est bon ou mauvais pour la population, tentant d’influer sur ses comportements pour renforcer les uns et éradiquer les autres. Cette approche différente vise, dans ses principes, à l’autonomie et au renforcement des capacités des individus, leur «empowerment» pour reprendre un terme anglais difficile à traduire ».
Laurent Chambaud explique ainsi :
 « Réinventer la prévention, c’est d’abord réintroduire la notion de plaisir dans les messages de santé publique. La récente campagne «Moi(s) sans tabac» est une bonne illustration de cette approche, car elle a joué avant tout sur l’émulation collective et le renforcement positif autour de l’engagement pris par l’ex-fumeur ».
« De nouveaux travaux de recherche seront nécessaires pour répondre à de nombreuses interrogations. Par exemple, le plaisir dans la vie est-il le préalable à des comportements favorables à la santé, ou est-ce l’inverse ? Et comment atteindre les jeunes, pour qui transgresser les règles fait partie de leur construction en tant qu’adultes ? », 
poursuit-il, estimant que « la prévention doit devenir un objet de débat et de construction collective impliquant les citoyens. Cela implique que les experts mettent à disposition de tous leurs connaissances sur un sujet, mais aussi leurs interrogations ».

Date de publication : 23 Mai 2017

« Faux médecin psychiatre pendant un an »

Le Parisien

Le Parisien fait savoir qu’« un médecin imaginaire a été mis en examen le 5 mai dernier par un juge d’instruction d’Evreux (Eure) pour exercice illégal de la médecine et usurpation de diplôme, avant d’être écroué ».
Le journal explique qu’
« embauché depuis 14 mois, ce Congolais de 31 ans a été interpellé, le matin du 3 mai à Evreux, alors qu’il assurait sa garde aux urgences psychiatriques du nouvel hôpital de Navarre, par les enquêteurs de la sûreté départementale de l’Eure ».
Le quotidien relève qu’
« en février 2016, l’imposteur est parvenu à se faire embaucher à l’hôpital sur la base d’un diplôme provenant d’une université roumaine ». Sophie Monier, présidente du comité médical d’établissement, indique que « cet homme ne s’est jamais fait remarquer. Il faut comprendre qu’il assurait des gardes de 24 heures aux urgences. Les patients lui étaient présentés pour qu’il pose un diagnostic. Et à l’issue de cette rencontre, les malades rentraient chez eux, étaient admis à l’hôpital ou orienté vers les centres médico-sociaux du département ».
La direction souligne pour sa part que 
« s’il lui est arrivé de prescrire des médicaments, cela n’a eu aucune conséquence car les équipes qui ont pris en charge les patients ont pu corriger ses erreurs ». Le Parisien note ainsi que « l’hôpital a repris les dossiers de 500 patients que le faux psychiatre a rencontrés durant 14 mois et aucune plainte n’a été formulée à ce jour ».
Le journal précise que 
« c’est la CPAM du Rhône qui a découvert le pot aux roses. Le faux médecin avait été condamné en 2014 par le tribunal correctionnel de Lyon pour exercice illégal de la profession d’infirmier, et la CPAM a découvert alors, en souhaitant récupérer l’argent de ses dommages et intérêts, que le suspect exerçait comme médecin psychiatre à Evreux. Lors de la perquisition menée à son domicile […], les enquêteurs ont mis la main sur de faux documents, de faux diplômes et de faux tampons ».
Le quotidien poursuit : 
« «C’est un véritable escroc qui cumulait son salaire de 3000 € à l’hôpital avec le RSA qu’il percevait depuis septembre 2015», assure une source proche de l’affaire. Durant sa garde à vue, le faux psychiatre a nié en bloc, arguant du fait qu’un cousin congolais aurait usurpé son identité ».

Date de publication : 30 Mai 2017

 

 

Revue de presse santé psy – avril 2017

 

03 04 2017

« Une IRM pour diagnostiquer l’autisme avant l’âge d’un an »

Le Figaro

Le Figaro fait savoir que « les premiers signes cliniques du développement de l’autisme seraient visibles par IRM avant l’âge d’un an, c’est-à-dire avant le début des symptômes comportementaux », selon une étude américaine parue dans Nature.
Le journal explique que 
« la surface et le volume du cerveau des bébés autistes auraient une taille supérieure par rapport aux enfants ayant un développement normal. Grâce à des examens par Imagerie par résonance magnétique, […] cette différence pourrait permettre de diagnostiquer l’autisme avant l’apparition des symptômes comportementaux, qui commencent à être visibles aux alentours de 2 ans ».
Le quotidien indique ainsi que
 « les 148 enfants participant à cette étude ont été répartis en deux groupes : le premier comprenait 106 enfants qui avaient un haut risque de développer un autisme, du fait d’antécédents familiaux. Dans le second groupe (contrôle), 42 enfants présentaient un faible risque familial. Chaque enfant a passé à la fois des tests IRM à 6, 12 et 24 mois, et des tests comportementaux à 24 mois ».
Le Figaro relève que
 « chez 15 enfants du 1er groupe qui ont fini par développer une forme d’autisme, les chercheurs ont observé que la surface du cerveau était significativement plus étendue entre 6 et 12 mois ».
Le quotidien ajoute qu’« 
à 24 mois, ces mêmes enfants présentaient un volume global du cerveau plus important ainsi que des symptômes comportementaux. Chez les 91 autres, la surface du cerveau n’était pas plus étendue et les enfants n’ont finalement pas développé de symptômes comportementaux. Idem pour les enfants du groupe contrôle ».
Les auteurs écrivent que 
« cela suggère qu’il y a tout d’abord une hyperexpansion de la surface corticale, qui est un événement précoce menant à la surcroissance du cerveau et à des déficits autistes émergents ».
Le Figaro ajoute que 
« les chercheurs ont essayé de voir si, grâce à des modélisations mathématiques, il était possible de calculer, à l’âge d’un an, le risque pour l’enfant de devenir autiste. Dans près de 90% des cas, ils ont réussi à prévoir, en fonction des résultats de l’IRM, du sexe de l’enfant et de ses antécédents familiaux, si le bébé allait développer une forme d’autisme ».
Les chercheurs précisent toutefois que 
« cet algorithme décrit dans ce papier, nécessitera d’être répliqué pour être considéré comme un outil clinique ».
Charles Laïdi, interne en psychiatrie, rattaché à l’Unité Inserm (U955) et membre de la fondation FondaMental, réagit :
 « Cette étude représente un espoir pour améliorer la prise en charge des jeunes patients. Elle ne se cantonne pas simplement à reproduire un diagnostic qui aurait pu être fait par une équipe de pédopsychiatrie. L’IRM pourrait permettre de prévoir beaucoup plus tôt quels enfants peuvent développer des troubles ».
Il ajoute que 
« cela pourrait permettre d’envisager des interventions thérapeutiques précoces, à un âge où le cerveau a une très grande plasticité et où les déficits sociaux de l’autisme ne se sont pas encore totalement installés ».

 

06 04 2017

« Sabrina, internée et attachée de force »

Le Parisien

Le Parisien indique sur une double page qu’« une ex-anorexique dépose un recours contre l’hôpital Paul-Guiraud de Villejuif pour «traitements inhumains». L’isolement et la contention sont encore trop répandus, s’insurge la Haute Autorité de santé ».
Le journal livre ainsi les propos de Sabrina, 36 ans : 
« «J’ai toujours la cicatrice», murmure-t-elle, le regard froncé. Son poignet gauche porte encore les marques de contention, trace indélébile de son année de psychiatrie à l’hôpital Paul-Guiraud de Villejuif (Val-de-Marne). C’était il y a dix ans. Pourtant, la jeune femme […] n’a jamais oublié ses conditions d’hospitalisation, semblables, dit-elle, à «un emprisonnement» ».
Le quotidien relève qu’
« elle vient de déposer un recours pour «traitements inhumains et dégradants» contre l’établissement devant le tribunal administratif de Melun. «Contre une forme de psychiatrie», insiste-t-elle ». Son avocat, Raphaël Mayet, déclare : « La France doit évoluer. Les taux d’isolement sont 2 à 3 fois supérieurs aux pays voisins ».
Le Parisien explique qu’«
 à l’époque, Sabrina, brillante étudiante en marketing et athlète de haut niveau, est internée sans son consentement, à 25 ans, à la demande de son père. Après un régime, elle s’est enfoncée dans la spirale de l’anorexie. Et pèse 30 kg, parfois 27 ».
« A son arrivée, en juillet 2006, à Paul-Guiraud, Sabrina partage une chambre double. Mais elle refuse de guérir, se montre ingérable. Elle ne reprend pas de poids. Le médecin remplaçant s’agace. «Il a dit pyjama et chambre d’observation d’un ton froid» », 
note le journal.
Le quotidien indique ainsi que 
« c’est l’isolement. Des infirmiers l’emmènent dans une petite pièce aux murs blancs. Un pot, un lit, rien d’autre, «comme dans les années 1950». Elle y passera un an, avec peu de sorties. Sans heure ni conscience du temps, juste avec le cliquetis de la sonde nasogastrique qui la nourrit ».
Le Parisien souligne que 
« si la jeune femme ne remet pas en cause son hospitalisation – «ma vie était en jeu» – elle fustige un rapport de force permanent. Surtout les moments où 5 infirmiers l’attachent au lit avec des sangles. La scène se répète, et dure à chaque fois «un, deux jours» ». Sabrina précise : « J’avais encore arraché ma sonde. Je me suis sentie tellement humiliée. […] On ne m’a jamais rien expliqué ».
Le journal note qu’
« au bout d’un an, Sabrina atteint les 48 kg et peut sortir. Mais la nuit, dans ses cauchemars, elle entend encore les hurlements des patients, revoit les infirmiers agressés à coups de chaises. «Les soignants souffrent aussi», concède-t-elle. Plusieurs psychothérapies la tirent enfin d’affaire », ajoutant que la jeune femme publie en mai un livre sur son expérience (« Troubles alimentaires : mieux comprendre pour mieux guérir », Ed. La Providence).
Le Parisien cite un responsable de l’hôpital psychiatrique Paul-Guiraud, qui réagit : «
 Nous ne sommes pas au courant de ce recours. Jusqu’à présent nous n’avions aucun contentieux avec cette patiente. C’est quelqu’un de très courageux ».
Le journal rappelle en outre que 
« la Haute autorité de santé (HAS) a formulé le 20 mars des recommandations pour encadrer les pratiques d’isolement et de contention dans les hôpitaux psychiatriques ».
Le Dr Cédric Grouchka explique :
 « Notre rôle, à la HAS, n’est pas de prendre position. On est là pour aider les professionnels à améliorer leurs pratiques. Mais, de toute évidence, ce cas ne correspond pas à nos recommandations. En France, 400.000 personnes sont hospitalisées chaque année dans des établissements et services psychiatriques. On estime que 25.000 à 28.000 personnes sont concernées par les mesures d’isolement, soit une hausse de 27% en 5 ans. C’est trop ».
Concernant la contention, le médecin remarque : 
« On a quelques études parcellaires mais on ne sait rien de précis. On manque de données. Des signaux montrent toutefois que cette pratique est également en augmentation. Il faut absolument limiter ces mesures. D’ailleurs, les professionnels de santé eux-mêmes nous disent parfois qu’ils sont démunis ».
Le Dr Grouchka explique : 
« On donne des repères concrets même s’il s’agit d’un sujet difficile qui concerne à la fois le respect des libertés individuelles, la dignité et la sécurité des personnes : pas plus de 12 heures d’affilée pour l’isolement, 6 heures pour la contention, avec toujours une explication donnée au patient, une prescription et des visites médicales. Ces mesures doivent être appliquées uniquement aux malades hospitalisés sans consentement et en dernier recours ».
Il ajoute qu’
« en aucun cas le manque de personnel ne peut être un prétexte pour priver quelqu’un de liberté. Il faut limiter les abus, les différences des méthodes utilisées. L’isolement et la contention sont des mesures de soin, de thérapie, qu’on applique uniquement lorsque les professionnels ont tout essayé. Uniquement si le patient a un épisode de violence et qu’il présente un danger immédiat grave. Je ne dis pas qu’il n’y a pas de problème : une baisse des effectifs, un manque de place dans les locaux… On peut en avoir conscience, mais c’est aux pouvoirs publics d’agir ».
Dans un autre entretien, un infirmier psychiatrique observe que 
« l’isolement et la contention ne sont pas une punition mais un soin. On utilise parfois ces pratiques en prévention. Mais on a souvent la main lourde ».
« Avant, on pouvait être 10-15 pour maîtriser un seul homme, désormais, on doit chercher des renforts dans tous les services même pour donner un repas. Nous sommes aussi moins bien formés depuis la suppression du statut d’infirmier psychiatrique en 1992. On travaille parfois la peur au ventre, certains collègues se plaignent de patients ingérables. Les médecins choisissent alors de les mettre à l’isolement pour être tranquilles », 
ajoute-t-il.

 

« Sous-diagnostiquée, la dépression est aussi sous-traitée »

Le Figaro

Martine Lochouarn se penche dans Le Figaro sur la dépression, « une des maladies les plus fréquentes, au nom si banalisé qu’on oublie parfois ce qu’il signifie vraiment ».
La journaliste souligne qu’
« en France, une personne sur dix souffre au cours de sa vie d’un épisode dépressif caractérisé – une dépression vraie – qui peut être unique ou récidiver. Et environ 30% des patients en médecine générale présentent à un moment un ou plusieurs symptômes dépressifs : ceux cités, mais aussi fatigue matinale, troubles du sommeil, troubles alimentaires, sentiment de culpabilité, difficulté à se concentrer, idées noires… ».
Le Pr Pierre-Michel Llorca, psychiatre (CHU Clermont-Ferrand), explique que 
« pour le médecin, parmi les symptômes de la dépression, deux ont une sensibilité et une spécificité telles que leur présence continue pendant plus de 15 jours suffit à repérer de façon fiable une authentique dépression : l’humeur dépressive, c’est-à-dire la tristesse que rien n’arrive à distraire, et l’anhédonie, la perte de la capacité à éprouver du plaisir avec ce que l’on aime faire en temps normal ».
Le Pr Christophe Lançon, psychiatre (hôpital Sainte-Marguerite, Marseille), indique pour sa part qu’
« il est important de consulter alors son médecin en raison des conséquences possibles de la dépression. On sait qu’un suicide sur deux survient chez quelqu’un qui fait ou a fait une dépression. Même si la dépression n’est pas directement responsable du suicide, elle est un facteur de risque important qu’on peut réduire en la soignant ».
Martine Lochouarn souligne en outre que 
« des facteurs de vulnérabilité au suicide permettent de repérer un risque accru de passage à l’acte », le Pr Philippe Courtet, psychiatre au CHU de Montpellier, indiquant : « Une tentative de suicide antérieure ou des antécédents familiaux de suicide, la maltraitance précoce augmentent ce risque et doivent être recherchés. Plus le risque est imminent et le soutien de l’entourage faible, plus le médecin aura tendance à hospitaliser ».
La journaliste remarque ainsi que 
« mieux former les médecins généralistes au diagnostic, à l’évaluation de la gravité et au traitement de la dépression est efficace dans la prévention du suicide ». Elle constate que « la dépression reste cependant très sous-diagnostiquée, et pas uniquement en médecine générale ».
Le Pr Llorca explique que 
« dans des maladies inflammatoires comme la sclérose en plaques ou les rhumatismes, la dépression, beaucoup plus fréquente, semble favorisée par l’inflammation chronique. Un événement de vie grave comme un infarctus peut déclencher une dépression qui est un facteur de moins bon pronostic d’évolution de l’infarctus. Des cardiologues américains prescrivent d’ailleurs à titre préventif des antidépresseurs après un infarctus. […] Il faudrait systématiser la détection de la dépression dans ces pathologies graves ».
Martine Lochouarn ajoute que 
« la dépression est aussi sous-traitée. Si l’intensité de la dépression le justifie, le médecin peut prescrire un antidépresseur choisi en priorité parmi ceux qui ont le moins d’effets secondaires notamment comme les inhibiteurs de recapture de la sérotonine. Mais il faut suivre de près les malades en début de traitement, et commencer à faibles doses pour réduire ces effets secondaires ».
Le Pr Llorca souligne qu’
« il n’y a pas d’outil pour prédire si un patient va mieux répondre à tel ou tel antidépresseur et le choix reste assez empirique. Souvent, la dose ou la durée de prescription sont insuffisantes. […] Il est irréaliste de demander à un patient d’attendre 4 à 6 semaines avant une amélioration. Il faudrait pouvoir réévaluer le traitement après 3 ou 4 jours pour mieux adapter les doses ».

Date de publication : 7 Avril 2017

« Mémoire : le cerveau livre ses secrets »

Les Echos

Paul Molga remarque dans Les Echos : « Elon Musk prendra-t-il de vitesse les chercheurs en neurosciences comme il l’a fait dans le transport et l’aérospatial ? Sa nouvelle société Neurolink y compte bien : d’ici à 5 ans, estime le milliardaire fantasque, sa nouvelle équipe sera capable de connecter les neurones humains à de l’intelligence artificielle pour limiter les symptômes de maladies neuro-dégénératives et fournir à une nouvelle génération d’hommes augmentés de meilleures performances intellectuelles et des capacités de mémorisation accrues ».
Le journaliste explique que 
« la start-up a recruté plusieurs experts, notamment dans le domaine des électrodes flexibles, qui doivent plancher sur les «dentelles de neurones» imaginés par l’auteur de science-fiction Iain Banks. Il y a un peu moins de 2 ans, une équipe de chimistes conduite par le Pr Charles Lieber de l’université Harvard a confirmé la faisabilité de cette maille électronique ».
Paul Molga indique que 
« le dispositif expérimental submicronique qu’ils décrivent dans Nature Nanotechnology – une sorte de filet de pêche lancé sur le cortex – a été directement injecté dans le cerveau de souris et colonisé par les cellules neuronales. Celles-ci ont ainsi formé de nouvelles connexions qu’il a été possible d’activer par un dispositif externe auquel le système interne était relié ».
Le journaliste note qu’
« appliquées au cerveau humain, ces interfaces ne rendraient pas plus intelligent, mais elles pourraient permettre par exemple de sauvegarder nos souvenirs sur un disque dur externe, imaginent les chercheurs ».
Paul Molga fait savoir que 
« l’agence américaine de recherche pour l’armée, la Darpa (Defense Advanced Research Projects Agency), a, elle aussi, mesuré l’avantage procuré par l’implantation d’électrodes dans plusieurs centres de la mémoire à l’occasion d’un programme malicieusement baptisé « RAM », pour « restauration active memory » (restauration active de la mémoire) ».
Le journaliste explique que 
« 12 volontaires ont participé à cette expérience et les résultats indiquent qu’il a été possible de « lire » les processus neuronaux impliqués dans la formation d’un souvenir, et même d’améliorer l’acte de réminiscence en envoyant des stimulations électriques à des groupes spécifiques de neurones au moment de la mémorisation ».
« L’étape suivante doit permettre à la Darpa de tester l’apprentissage de nouvelles compétences à partir de l’enregistrement de signaux de l’activité cérébrale, comme Neo apprenant le kung-fu en quelques minutes dans le film « Matrix », grâce à un programme chargé dans son cerveau », 
relève Paul Molga.
Il souligne qu’
« on est cependant encore loin de ce scénario. Car les scientifiques commencent à peine à comprendre comment fonctionne la mécanique des souvenirs ». Le journaliste indique qu’« un pas crucial a été franchi par des chercheurs des universités de Leicester et de Californie. Dans une étude publiée par la revue Neuron, ils décrivent comment ils sont parvenus à détecter l’activité de certains neurones au moment de la mémorisation. […] Conclusion des chercheurs : non seulement le processus de mémorisation est quasi instantané, mais les capacités de stockage du cerveau sont énormes ».

Date de publication : 10 Avril 2017

« Surdité : quand le cerveau oublie sa capacité d’écoute »

Le Figaro

Le Figaro observe que « devenir sourd à l’âge adulte est un handicap majeur. Se détourner de l’oral pour se concentrer sur l’écrit l’aggrave ».
Le journal indique qu’
« une étude publiée dans Nature Communications montre comment les connexions du cerveau délaissent petit à petit le décryptage du message de parole délivré par oral, en faveur de la lecture. Et comment, dans ce cas, la pose d’une prothèse électronique (un implant cochléaire) pour aider les patients à réentendre peut avoir une efficacité décevante ».
Le Figaro explique ainsi que 
« ces implants […] sont désormais fréquemment proposés aux adultes concernés. Et la technique s’est petit à petit améliorée. Mais cet usage de plus en plus répandu a fait apparaître un taux d’échec de 5 à 10%. Pourquoi ? C’est ce que Diane Lazard, chirurgienne ORL à l’Institut Vernes à Paris, et Anne-Lise Giraud, neuroscientifique à la faculté de médecine de l’université de Genève, ont cherché à expliquer ».
Le quotidien remarque que les deux spécialistes ont 
« mis au point […] un test s’appuyant sur l’appariement, dans une liste écrite, de couples de mots rimant entre eux. Pour les identifier, il fallait donc que les patients fassent appel à leur mémoire des sons. «Pour certains mots, nous avons même modifié l’orthographe afin de rendre la tâche phonologique plus difficile», explique Diane Lazard, qui donne comme exemple les mots «Afrikenne» et «Meccicaine» ».
Le Figaro précise qu’
« ont été testées 18 personnes sourdes, dont 11 faisaient parallèlement l’objet d’un IRM pour suivre les réseaux du cerveau et 17 autres servaient de groupe témoin. […] Les deux scientifiques se sont alors rendu compte que certaines personnes sourdes exécutaient les tâches plus vite et avec le même succès que les personnes «entendantes». Mais, paradoxalement, cela n’était pas très bon signe. Ces super-lecteurs faisaient en effet partie de ceux chez qui les implants cochléaires fonctionnaient mal ».
Le journal relève ainsi que 
« chez ces personnes-là, le cerveau s’est restructuré autour de la lecture au détriment de la compréhension orale, ce qui, au final, devient un handicap ». Anne-Lise Giraud souligne que « le cerveau, ce sont des territoires en compétition. Si certains d’entre eux sont moins stimulés, les adjacents vont s’emparer de l’espace libéré ».
Le Figaro note que 
« l’important, selon les chercheuses, est donc, autant que faire se peut, d’apprendre à lire sur les lèvres au fur et à mesure que la surdité gagne «ou de favoriser tout ce qui permet d’entretenir la mémoire auditive avec les sons environnementaux, tels que les bruits de portes, les alertes, les sons paralinguistiques… afin d’entretenir les circuits», commente Diane Lazard ».
« Reste à savoir, pour ceux chez qui les implants ne fonctionnent pas, si la situation est réversible. […] Le sujet d’une prochaine étude, sachant que 2% de la population devient sourde profonde à l’âge adulte », 
observe le journal.

Date de publication : 12 Avril 2017

« Les médicaments anti-Alzheimer vont continuer à être remboursés »

La Croix

Pierre Bienvault note en effet dans La Croix que « Marisol Touraine confirme sa volonté de ne pas toucher, du moins dans l’immédiat, à ces médicaments pourtant jugés insuffisants par la Haute autorité de santé (HAS). Le ministère de la Santé précise dans [un] communiqué que leur déremboursement peut «entraîner une perte de chance pour les patients» ».
Le journaliste relève que 
« cela fait plusieurs années que les médicaments contre la maladie d’Alzheimer suscitent un débat dans le monde la santé. Globalement, les généralistes voient plutôt d’un mauvais œil la prescription de ces molécules qui, estiment-ils, ne servent pas à grand-chose et ne sont pas dénués d’effets secondaires ».
« Mais les médecins spécialistes, en particulier les neurologues et les gériatres, sont eux plutôt favorables à la délivrance de ces traitements estimant qu’ils peuvent apporter un bénéfice à certains patients, tout en les inscrivant dans une prise en charge globale », 
explique Pierre Bienvault.
Il rappelle en outre qu’«
 en octobre 2016, la HAS a jugé que ces médicaments avaient un «intérêt médical insuffisant». Ce qui, en principe, aurait dû conduire Marisol Touraine à prononcer leur déremboursement. Mais la ministre a d’abord annoncé que, dans l’immédiat, ces produits allaient continuer à être remboursés ».
Elle avait ainsi déclaré : «
 Je veux mettre en place un protocole de soins élaboré par les scientifiques en lien avec les associations ».
Pierre Bienvault ajoute que 
« la ministre a demandé un rapport à Michel Clanet, professeur de neurologie au CHU de Toulouse et président du comité de suivi du Plan maladies neuro-dégénératives 2014-2019. Et ce rapport ne plaide pas vraiment pour la fin de la prise en charge de ces molécules par l’assurance-maladie ».
Le texte indique notamment que 
« le déremboursement de ces médicaments sera probablement à l’origine d’une perte de chance pour certains patients, en particulier ceux qui sont atteints d’une démence à corps de Lewy avec troubles comportementaux ».
Le journaliste note que 
« selon ce document, si le déremboursement devait malgré tout être instauré, l’économie potentielle pour la «Sécu» serait de 90 millions d’euros. Un chiffre estimé à partir des ventes réalisées en 2015. Au passage, le rapport note que ces médicaments sont un peu en perte de vitesse. En 2015, ils étaient prescrits à 26% des patients ayant une maladie d’Alzheimer ou des syndromes apparentés contre 31% deux ans plus tôt ».
Pierre Bienvault explique qu’
« en s’appuyant sur le rapport, Marisol Touraine annonce certaines mesures pour mieux accompagner les malades. À partir du 1er novembre seront mises en place des consultations de médecine générale pour informer les patients et définir un traitement face à une maladie neurodégénérative. Les médecins toucheront 60 € pour ces consultations ».
Le ministère fait ainsi savoir qu’
« à cette même date, les médecins généralistes pourront réaliser jusqu’à trois « visites longues » annuelles au domicile des personnes souffrant de la maladie d’Alzheimer à un tarif de 70 € ».
« Tout en précisant que ce n’est qu’au terme de la mise en œuvre de ces mesures que la question du maintien ou non du remboursement des médicaments «pourra se poser». Bref aux calendes grecques », 
observe Pierre Bienvault.
La Croix livre en outre la réaction du Dr Claude Leicher, président du syndicat de généralistes MG-France, qui déclare entre autres que 
« ces médicaments n’ont jamais fait la preuve de leur efficacité et ils ont des effets secondaires qui ne sont pas anodins, notamment sur le plan cardiovasculaire. Et je pense que Marisol Touraine prend une grosse responsabilité en ne suivant pas la HAS sur ce dossier ».
« Cette responsabilité est aussi celle des médecins qui continuent à prescrire ces molécules. Un jour, on pourra très bien avoir un patient qui va décéder d’un problème cardiovasculaire. Et personne ne pourra dire que le risque n’était pas connu », 
observe le praticien.

Date de publication : 13 Avril 2017

« Suicide : des mesures adaptées pour améliorer sa prévention »

Le Point

Anne Jeanblanc constate dans Le Point que « chaque année, en France, 10.000 personnes mettent fin à leur jour et près de 200.000 autres commettent une tentative de suicide (TS), selon l’Observatoire national du suicide. Et environ 3% de ces individus sont des récidivistes. Cette proportion est l’une des plus élevées en Europe ».
La journaliste fait savoir que «
 pour tenter de mieux cerner le profil socio-démographique et clinique des patients admis aux urgences après un tel geste, les équipes du groupement hospitalier Paris Psychiatrie & Neurosciences (17e et 18e arrondissement) et du service des urgences de l’hôpital Bichat-Claude Bernard (AP-HP) ont réalisé une étude dont les résultats viennent d’être publiés dans la revue Psychiatry Research ».
Anne Jeanblanc observe en effet qu’
« environ 80% des personnes ayant commis une tentative de suicide sont vues aux urgences. Et pourtant, aucun travail n’avait été mené jusqu’à présent au sein d’un tel service parisien ».
La journaliste relève que 
« les chercheurs ont distingué deux groupes de patients parmi les 168 volontaires inclus (dont deux tiers de femmes). On trouve, d’une part, les récidivistes (51%), qui ont été comparés aux primo-suicidants, et, d’autre part, les personnes bien décidées à mourir (36%) qui ont été comparées à celles désireuses de lancer un appel à l’aide, de témoigner un besoin de soins, de repos, de mise à distance ou d’adresser un message à leur entourage ».
Elle indique que 
« les auteurs n’ont pas trouvé d’association entre la récidive et la volonté de mourir. Ils suggèrent même que ces deux groupes de patients pourraient être traités différemment ».
Anne Jeanblanc note que 
« sans surprise, les récidivistes sont plus nombreux que les «primo-suicidants» à avoir déjà bénéficié d’une prise en charge psychiatrique ou psychologique au cours des six derniers mois et d’une hospitalisation en psychiatrie ».
« Les patients désireux de mettre fin à leurs jours rapportaient plus d’idées suicidaires au cours du mois précédant le passage à l’acte. Après leur séjour aux urgences, ils étaient plus souvent hospitalisés en psychiatrie que suivis en ambulatoire », 
continue la journaliste.
Elle ajoute que «
 les auteurs précisent que ces résultats demandent à être répliqués de manière plus large, «mais qu’ils témoignent d’ores et déjà de la nécessité de ne pas considérer les patients suicidants comme un groupe homogène, tant dans les études épidémiologiques que dans la mise en place de stratégies de prévention» ».
Concernant ce dernier point, Anne Jeanblanc évoque 
« le dispositif VigilanS, destiné aux patients des Hauts-de-France ayant déjà été hospitalisés pour une TS, [qui] a permis d’éviter près de 10% de décès. C’est ce qu’a annoncé début mars la Fédération régionale de recherche en santé mentale ».
La journaliste explique qu’«
 il s’agit d’une veille post-hospitalière pendant au moins six mois. Après un passage à l’acte, les services qui ont pris en charge le patient en urgence signalent sa sortie au dispositif VigilanS et lui remettent une «carte ressource» sur laquelle figure un numéro d’appel d’urgence gratuit. Le médecin traitant et/ou le psychiatre référent du patient en sont informés. Les personnes sont ensuite recontactées selon différentes modalités, par téléphone, SMS ou «cartes postales» ».
« Si au bout de six mois, la situation est toujours difficile, une nouvelle veille de six mois est mise en place. Selon les chiffres disponibles, qui recensent 39% des décès par suicide dans le Nord-Pas-de-Calais, les spécialistes notent une diminution de 29 décès par an entre la période 2012-2014 et 2015-2016 », 
relève Anne Jeanblanc.

Date de publication : 14 Avril 2017

« Comment éviter de mettre un temps fou à se réveiller ? »

Science et Vie

C’est la question que pose Science et Vie, qui répond : « Simple : il faut se réveiller au cours d’une phase de sommeil léger. C’est-à-dire en fin ou en tout début de cycle de sommeil, car à ce moment-là, le corps est dans un état proche de la veille. Sachant que chaque cycle dure entre une heure trente et deux heures, le calcul est assez vite fait ».
Le magazine note toutefois qu’il 
« reste à surmonter ce que les spécialistes appellent l’inertie du sommeil. Soit la période de réactivation de l’organisme. Un temps de chauffe, en quelque sorte, qui peut être très bref chez certains, ou durer jusqu’à… 45 minutes chez d’autres ».
Science et Vie précise que 
« cette période de latence peut néanmoins être raccourcie en s’exposant, dès l’éveil, à la lumière du jour ou à une lumière artificielle assez intense pour re-synchroniser l’horloge biologique. D’ailleurs, il existe aussi des simulateurs d’aube, sortes de réveil par la lumière, qui favorisent ce phénomène ».
Le magazine précise en outre, si besoin était, que 
« pour parachever le réveil, la consommation de caféine ou de théine, ainsi qu’un apport alimentaire en glucides, énergétiques, sont les bienvenus ».

Date de publication : 14 Avril 2017

« De meilleures conditions de fin de vie »

La Croix

Dans le cadre des « enjeux de la présidentielle », La Croix rappelle que « le «mal-mourir» n’a pas disparu en France, alors que plusieurs textes salués pour leur pertinence ont été votés depuis 1999. Au-delà de la loi, l’enjeu est d’élargir l’accès aux soins palliatifs, notamment à domicile ».
Marine Lamoureux remarque ainsi : «
 Apaiser. Ainsi pourrait-on résumer l’enjeu du prochain quinquennat en matière de fin de vie. Apaiser les craintes des Français qui abordent le crépuscule de leur vie et veulent voir respectées leurs volontés ; apaiser les personnes atteintes de maladies incurables, qui ne veulent connaître ni souffrances, ni acharnement ; et bien sûr, apaiser les proches qui les accompagnent et envisagent aussi leur propre mort ».
La journaliste observe que 
« pour relever ce défi, le futur chef de l’État pourra s’appuyer sur une nouvelle loi, votée en février 2016 après 4 ans de réflexion et un travail transpartisan mené par deux députés de bords différents – le socialiste Alain Claeys et le républicain Jean Leonetti ».
« Un texte qui vise à rassurer en renforçant les droits des malades : il rend les directives anticipées contraignantes, afin d’être sûr que le médecin les appliquera le moment venu, et crée un droit à la sédation «profonde et continue jusqu’au décès» à certaines conditions, lorsque le patient est en phase terminale », 
poursuit Marine Lamoureux.
Elle souligne que «
 la loi ne suffira pas, à elle seule, à améliorer les conditions de fin de vie des Français », et cite Jean Leonetti : « Avec Alain Claeys, nous l’avons dit dès le départ : pour que ce texte ne soit pas vain, les pouvoirs publics devront agir dans deux directions : porter la loi, c’est-à-dire informer largement les citoyens de son contenu, et développer les soins palliatifs ».
Marine Lamoureux note donc que 
« deux campagnes d’information ont été lancées ces derniers mois, l’une à destination des professionnels de santé, l’autre du grand public autour du thème : «La fin de vie, et si on en parlait ?» ; quant au plan national de développement des soins palliatifs, interrompu en 2012, il a été réactivé par Marisol Touraine, la ministre de la Santé, pour la période 2015-2018 et doté de 190 millions d’euros. À charge pour la nouvelle présidence de poursuivre l’effort ».
La journaliste observe que 
« les besoins sont réels. Dans un rapport de 2015, la Cour des comptes jugeait «l’accès aux soins palliatifs encore très insuffisant» alors qu’en vertu de la loi du 24 juin 1999, «toute personne malade dont l’état le requiert» y a droit. Sans pouvoir fournir de chiffres globaux, – alors inexistants –, la Cour signalait ainsi qu’en 2009, un tiers seulement des patients décédés à l’hôpital en court séjour avaient bénéficié des soins palliatifs auxquels ils avaient droit ».
Marine Lamoureux relève en outre que «
 la plupart des candidats à la présidentielle promettent de mettre l’accent sur les soins palliatifs, à l’instar de François Fillon, de Benoît Hamon, de Marine Le Pen ou encore de Jean-Luc Mélenchon. Ces derniers, en revanche, se déchirent sur la nécessité ou non de légaliser l’euthanasie ».

Date de publication : 19 Avril 2017

« Comment nos ancêtres autistes ont joué un rôle clé dans l’évolution »

Le Point

Le Point publie un article de Penny Spikins, archéologue à l’université de York (Royaume-Uni), qui remarque que « dire d’une personne qu’elle est autiste, c’est aussi évoquer ses dons particuliers, ses compétences exceptionnelles : une mémoire phénoménale, un don artistique, des capacités mathématiques extraordinaires, une capacité surprenante à distinguer les détails… ».
« Car en dépit de toutes les histoires alarmistes évoquant une «épidémie d’autisme», les personnes touchées par l’une ou l’autre caractéristique du spectre autistique sont aussi des personnes qui apportent quantité de qualités et de compétences – à la fois techniques et sociales – au travail et ailleurs », 
observe la spécialiste.
Penny Spikins note en outre que 
« nous savons grâce à la recherche génétique que l’autisme et les traits autistiques font partie de la nature humaine depuis très longtemps. Des études prouvent que certains gènes clés liés à l’autisme font partie de l’héritage génétique qui nous vient des singes, avant la «séparation» qui nous a mis sur le chemin de l’espèce humaine. D’autres gènes liés à l’autisme sont plus récents en termes d’évolution – bien qu’ils aient tout de même plus de 100.000 ans ».
L’archéologue remarque que 
« la recherche démontre également que l’autisme – dans la plupart des cas – est hautement héréditaire. Bien qu’un tiers des cas d’autisme puisse se rapporter à une apparence d’«erreurs génétiques» ou de mutations génétiques spontanées, il arrive fréquemment qu’une même famille soit concernée par plusieurs cas d’autisme. Et pour beaucoup de ces familles, cette particularité présente plutôt des avantages ».
Penny Spikins écrit ainsi que 
« nos ancêtres autistes ont joué un rôle déterminant dans les groupes sociaux au fil de l’évolution humaine, grâce à leurs talents exceptionnels et à leurs compétences particulières ».
Elle poursuit : 
« Il y a plusieurs milliers d’années, les personnes atteintes de traits autistiques étaient non seulement bien intégrées dans la société, mais elles étaient aussi très respectées. Beaucoup d’autistes sont dotés d’une mémoire exceptionnelle, d’une perception plus fine en termes de vision, de goût et d’odorat et, dans certains contextes, d’une meilleure compréhension de la nature, par exemple en ce qui concerne le comportement animal ».
« Comme leurs qualités, à cette époque, pouvaient s’exprimer au sein de la communauté, ces spécialistes ont pu prendre leur place. Et il est fort probable qu’ils sont devenus des ressources vitales pour la survie du groupe », 
observe la spécialiste.
L’archéologue remarque que des 
« preuves de cette spécialisation associée à des traits autistes nous viennent de l’art pariétal, proche des créations actuelles de certains artistes autistes de talent. C’est le cas des peintures de la grotte Chauvet, dans le sud de la France, qui comptent parmi les peintures figuratives de ce type les mieux préservées ».
« Ces peintures sont particulièrement réalistes et démontrent des qualités de mémoire remarquables, une grande minutie et aussi une tendance à s’attacher aux détails d’une scène plutôt qu’à la considérer dans son ensemble. Autant de marqueurs des traits autistiques que l’on retrouve chez de grands artistes qui ne sont pas autistes, mais qui sont plus répandus encore chez les grands artistes autistes », 
continue Penny Spikins.
Elle ajoute :
 « Malheureusement, malgré la foule de preuves disponibles, l’archéologie et l’histoire des origines de l’homme ont mis du temps à prendre en compte cette réalité. La diversité des personnalités ne fait jamais partie du tableau, quand nous reconstituons les débuts de l’histoire de l’humanité. […] Étant donné l’état de nos connaissances, il est temps de reconnaître ce que l’autisme a apporté aux origines de l’humanité ».

Date de publication : 20 Avril 2017

 

 

Revue de presse santé psy – mars 2017

02 03 2017

« La cocaïne aide les sportifs à restreindre le champ de leur pensée »

Libération

 

Libération observe que « l’arrestation le week-end dernier de deux rugbymen évoluant dans le Top 14 pour détention et achat de cocaïne rappelle l’importance de la consommation de drogues dans le sport pro », et livre un entretien avec le Dr William Lowenstein, président de SOS Addictions, qui « explique les tenants de ces pratiques et la manière d’y répondre ».
Le Dr Lowenstein souligne ainsi que 
« contrairement à un mythe, les sportifs ne sont pas protégés et ils sont peut-être même plus vulnérables que d’autres populations. […] Les adolescents consomment du cannabis parce que cette substance répond à leur cerveau d’adolescent, par exemple en atténuant certains troubles du sommeil. De même, en tant que neuro-excitant, la cocaïne répond à un cerveau de sportif, car elle lui donne l’illusion qu’il est champion du monde, voire de la galaxie. Il est le meilleur, il bouffe les autres et son règne n’a pas de fin… ».
Le médecin précise que 
« l’effet est dopant, mais ce n’est pas l’usage recherché. […] C’est plutôt une question de mode de vie… La molécule de la cocaïne présente une durée de vie trop courte. Imagine-t-on un tennisman s’absenter tous les quarts d’heure pour se recharger en cocaïne ? Pas vraiment… Par ailleurs, la molécule est trop facilement détectable au contrôle antidopage ».
Le Dr Lowenstein ajoute qu’
« en rendant le cerveau hyper instinctif et hyper réactif, la cocaïne aide les sportifs à restreindre le champ de leur pensée. Ce qui accompagne leurs nombreuses obsessions : la répétition du geste, le nombre parfait de calories dans l’alimentation, les dates de compétition, les secondes et millisecondes… La cocaïne soutient le mythe du «toujours plus» ».
Il indique en outre que 
« la proportion de sportifs malades d’addictions est assez élevée, si on s’en réfère à une étude que nous avons menée en 1999, commanditée par le ministère de la Jeunesse et des Sports, qui visait à connaître les conduites à risques des jeunes en milieu sportif. Nous avions recueilli 1111 réponses chez des sujets dépendants à l’alcool, à l’héroïne, à la cocaïne et traités par des centres spécialisés. 13,9% des sujets interrogés pratiquaient du sport au moins 2 heures par semaine et 7,4% ont été inscrits dans des sections sport-études ».

03 03 2017

 

« Humiliation, exploitation… le calvaire des étudiants à l’hôpital »

Le Monde

 

Le Monde note à son tour qu’« une centaine d’élèves infirmiers, aides-soignants ou internes en médecine dénoncent dans un livre les «violences gratuites» infligées par leur hiérarchie ».
Le journal relève ainsi 
: « Humiliation, déshumanisation, exploitation… La formation des soignants à l’hôpital peut parfois ressembler à une «descente aux enfers». C’est cette maltraitance au cœur d’un lieu pourtant consacré aux soins qu’ont accepté de raconter une centaine d’élèves infirmiers, aides-soignants ou internes en médecine dans Omerta à l’hôpital (éd. Michalon), de Valérie Auslender, médecin généraliste attachée à Sciences Po », indique Le Monde.
Le quotidien explique que 
« de façon anonyme, tous exposent la façon dont ils ont pu se voir interdire d’aller aux toilettes, de s’asseoir ou de déjeuner, comment ils ont été victimes de harcèlement moral, d’abus de pouvoir, de violences verbales ou physiques, ou encore de sexisme ».
Le Monde cite ainsi cet ouvrage :
 « «Les violences en stage, on n’en parle même plus après quelques années, ça fait partie du tout, du pack “études de médecine” et de toutes les épreuves que ça comprend», témoigne une interne en médecine, qui dénonce les «violences gratuites» exercées par la hiérarchie. […] Un médecin généraliste se souvient de l’un de ses stages d’internat comme d’un «milieu de travail hostile», où il avait «peur et dégoût» à se rendre le matin ».
Le quotidien précise que 
« tous les étudiants en santé n’ont pas été confrontés à de telles situations de souffrance, aiguës et destructrices. […] Mais dans le secteur, l’existence de telles situations – même minoritaires – ne semble étonner personne ».
Valérie Auslender souligne ainsi que 
« ces témoignages ne peuvent avoir de valeur généralisatrice, car ces violences n’ont pour l’instant jamais fait l’objet de véritables enquêtes chiffrées d’envergure mais ils sont symptomatiques de la souffrance des soignants due à la dégradation de leurs conditions de travail ».
Le Monde relève néanmoins qu’
« en 2015, plus de 85% des étudiants infirmiers qualifiaient de «violentes» les relations avec les équipes encadrantes, rappelle Clément Gautier, président de la Fédération nationale des étudiants en soins infirmiers, syndicat qui avait mené ce sondage auprès de 3500 étudiants infirmiers. En cause, selon lui, un «manque de formation des tuteurs de stage dans les hôpitaux», qui est venu s’ajouter à des conditions de travail déjà dégradées ».
Le journal note que 
« la parole est plus retenue du côté des directeurs d’institut de formation en soins infirmiers et pour les aides-soignants dont sont issus ces étudiants ». Florence Girard, directrice de l’établissement d’Ussel (Corrèze) et présidente de l’Association nationale des directeurs d’école paramédicale, déclare que « ces situations n’arrivent pas si souvent que cela ».
« Reste qu’il n’est pas toujours facile pour l’étudiant de témoigner quand les équipes encadrantes doivent valider, à la fin du stage, les compétences acquises… », 
observe Le Monde, qui remarque que « la situation des étudiants en médecine n’est pas plus enviable ».
Olivier Le Pennetier, président de l’Intersyndicat national des internes, indique ainsi que 
« l’internat repose beaucoup sur le compagnonnage et le donnant-donnant. Ceux qui peuvent exercer ces pressions psychologiques sont aussi ceux qui vont leur apprendre leur métier ».
Le Monde observe qu’
« ayant eux-mêmes connu ces très fortes charges de travail lorsqu’ils étaient internes, certains chefs de service reconnaissent parfois sous-évaluer le phénomène ». Didier Samuel, chef du service d’hépatologie à l’hôpital Paul-Brousse et doyen de la faculté de médecine de Paris-Sud, remarque que « nous avons connu des services avec des patrons tout-puissants qui se comportaient comme Dieu sur Terre, une charge de travail monumentale et des horaires déments ».
Le journal rappelle en outre qu’
« une enquête sur l’état de santé des étudiants et jeunes médecins publiée par le Conseil national de l’Ordre des médecins, en juin 2016, a en partie permis de révéler l’ampleur du problème côté internes. Alors que leur temps de travail à l’hôpital est désormais théoriquement plafonné à 48 heures par semaine, plus de la moitié (56%) des 4000 internes ayant répondu au questionnaire disait dépasser ce plafond hebdomadaire. Près d’un quart (23,5%) d’entre eux jugeait […] leur état de santé mauvais ou moyen, et 14% reconnaissaient avoir déjà eu des pensées suicidaires ».
Le Dr Rémi Salomon, de la commission médicale d’établissement de l’AP-HP, souligne toutefois : 
« La bonne nouvelle, c’est que l’on parle plus qu’avant de la qualité de vie au travail ». Le Monde ajoute que « parmi les pistes d’amélioration envisagées, il estime qu’«il faudrait que les chefs de service aient une formation au management au moment de leur nomination» ».
« Une formation qui figure au programme de la «stratégie nationale d’amélioration de la qualité de vie au travail» à l’hôpital annoncée par la ministre de la Santé, Marisol Touraine, en décembre 2016. Un plan qui pourrait vite montrer ses limites au regard de l’impact des économies demandées chaque année au secteur », 
conclut le journal.

 

 

09 03 2017

« Le manque de sommeil pourrait modifier le cerveau des adolescents »

Le Figaro

 

C’est ce qu’indique Le Figaro, qui relève que « mesuré par IRM, le volume du cerveau de 177 élèves de 14 ans semble réduit dans certaines zones ».
Le journal observe en effet :
 « Anaïs et Annette ont 14 ans, mais pas le même profil de sommeil. En semaine, elles se couchent toutes les deux aux alentours de 22 heures et se lèvent vers 7h30, mais le week-end, si Annette garde ce rythme de couchage en s’accordant 2 heures de plus de sommeil, Anaïs, elle, s’endort plus tard, vers 23h30, et se lève autour de 10h30 ».
« À lire les résultats du «Scientific reports» de Nature […], Anaïs risque d’avoir un cerveau plus petit que celui d’Annette. Même si, contrairement à ce qu’ont observé les chercheurs de l’unité Neuro-imagerie et psychiatrie de l’Inserm à l’origine de ce travail, ses résultats scolaires n’en pâtissent pas », 
note Le Figaro.
Le journal explique ainsi qu’«
 en étudiant par imagerie le cerveau d’adolescents de 14 ans, Jean-Luc Martinot et ses collègues se sont aperçus qu’il existait une relation entre les habitudes de sommeil, la structure du cerveau et les résultats scolaires ».
Le chercheur précise :
 « Nous avons utilisé la morphométrie par IRM pour mesurer la volumétrie de différentes zones du cerveau de 177 adolescents, d’une même classe d’âge, à qui nous avons également fait remplir des questionnaires portant notamment sur les habitudes de sommeil ».
Il indique que 
« tout d’abord, on observe un décalage entre les heures de coucher et de lever dans la semaine (22h30-7h06 en moyenne) et le week-end (23h30- 9h45). […] Nous avons été surpris de voir que ce décalage dans les heures de lever s’accompagnait d’une diminution du volume de plusieurs régions du cerveau, notamment frontales et cingulaires, qui jouent un rôle important pour l’attention, la concentration et la régulation des émotions ».
Le Figaro ajoute que «
 près de la moitié de l’impact sur les performances scolaires est liée aux variations de volume cérébral dues aux heures de coucher tardives du week-end. Ajouté aux rythmes scolaires qui obligent les ados à se lever tôt en semaine alors que leur rythme biologique les inclinerait à se lever plus tard, voilà qui pèse sur les performances ».
Le journal s’interroge : 
« Est-ce une simple association ou existe-t-il un lien de causalité ? ». Le Pr Clifford Saper, professeur de neurologie et de neurosciences à la Harvard Medical School (États-Unis), remarque qu’« il est impossible de trancher à partir d’un échantillon comme celui-ci. Par exemple, les enfants qui ont eu moins de sommeil et des réductions de certaines régions cérébrales prennent-ils des drogues ou boivent-ils plus d’alcool que les autres (l’alcool en particulier peut temporairement réduire le tissu cérébral) ? ».
Le spécialiste ajoute :
 « Est-ce le manque de sommeil qui a causé la perte du volume cérébral dans ces régions ? Ou le manque de développement de ces zones conduit-il à des choix de vie moins sains, y compris moins de sommeil (et peut-être prendre des drogues ou de l’alcool) ? ».
Le Figaro note qu’
« en attendant, Jean-Luc Martinot conseille aux parents de veiller sur le sommeil de leurs ados : «À 14 ans, le cerveau est clairement encore en train de se développer et il est très sensible aux influences extérieures» ».
Le Pr Saper remarque en outre que
 « ce travail nécessitera un suivi attentif car des études utilisant la morphométrie basée sur le voxel (petit volume cubique, NDLR) n’ont pas toujours été reproduites avec succès. […] On voudrait voir un deuxième échantillon indépendant de cas qui montrent les mêmes caractéristiques pour être sûrs que les résultats étaient valides ».

09 03 2017

 

Que conseille la littérature comme conduites à tenir pour l’évaluation et le traitement de la dépression et de l’anxiété dans la maladie de Parkinson ?

 

Harold MourasPar le Dr Harold Mouras (EA 7273 – Centre de Recherche en Psychologie, Université de Picardie Jules-Verne – Amiens) [Déclaration de liens d’intérêts]
Article commenté :
Guidelines for dementia or Parkinson’s disease with depression or anxiety: a systematic review
Goodarzi Z, Mele B, Guo S et al.
BMC Neurol. 2016 ; 16(1):244.

► Retrouvez l’abstract en ligne

La dépression et l’anxiété demeurent sous-diagnostiquées et sous-traitées dans les maladies neurologiques et notamment dans la maladie de Parkinson.
Le but de cette revue exhaustive de la littérature était de fournir une synthèse de la plus grande qualité des conduites à tenir pour l’identification et le traitement de l’anxiété et de la dépression. Le but était aussi d’essayer d’identifier en quoi il était possible d’améliorer ces conduites à tenir.
 
Grâce à une vaste recherche de la littérature scientifique associée, les auteurs ont identifié un certain nombre d’études, qui ont été ensuite soumises à 4 experts indépendants et dont les consignes concernant les conduites à tenir ont été extraites.
Sur 8121 publications identifiées, 31 articles passèrent les stricts critères de cette revue mais seuls 17 furent de qualité suffisante pour être finalement incluses. 
 
Les principaux aspects mis en évidence furent les suivants : 
– un certain manque de recommandations concernant le diagnostic ou le traitement de la dépression dans la maladie de Parkinson avec notamment des remarques concernant les effets inverses que pourraient avoir les médicaments utilisés dans le traitement de l’anxiété pour les patients atteints de maladie de Parkinson. Il s’agit pour les auteurs d’une question de recherche majeure à combler dans les prochaines années ;
– une plus grande mention des recommandations concernant la dépression avec cependant une certaine variabilité dans celles-ci. Il apparait clairement que le dépistage de la dépression avec un outil validé dans la maladie de Parkinson est recommandé. Les recommandations concernant les approches thérapeutiques non-médicamenteuses sont peu nombreuses, expliquant notamment l’insuffisance de démonstration de l’efficacité des approches psychothérapeutiques ou par TMS par exemple. Certaines études peu nombreuses encore soulignent un effet potentiel des thérapies cognitives. La prise en charge pharmacologique est recommandée mais il y a cependant peu d’évidence quant au choix de la substance.
 
Finalement, les auteurs soulignent la faiblesse des recommandations émises dans la littérature pour la maladie de Parkinson en comparaison de celles qu’il est possible de trouver pour les démences.

 

10 03 2017

« Une enzyme contenue dans la caféine agit contre la démence »

Le Parisien

 

Le Parisien note en effet que « la caféine stimule une enzyme qui protège le cerveau du déclin cognitif, indique une étude publiée dans Scientific Reports, ayant identifié 24 composés capables de réduire le développement des maladies neurodégénératives ».
Le journal précise que 
« cette enzyme, baptisée NMNAT2, joue à la fois un rôle de protectrice des neurones contre le stress et combat les protéines tau, impliquées dans l’accumulation des plaques dans le cerveau, caractéristiques de la maladie d’Alzheimer et d’autres pathologies neurodégénératives ».
Le quotidien rappelle que 
« 2 tasses par jour auraient un effet neuroprotecteur, selon de précédentes études », et explique que « pour confirmer cet effet « caféine », les chercheurs [de l’Université de l’Indiana] ont administré le breuvage à des souris génétiquement modifiées pour produire des niveaux inférieurs de NMNAT2. Ils ont constaté que ces souris se mettaient à produire les mêmes niveaux de cette enzyme que les souris normales ».
« Parmi les autres composés stimulant l’enzyme, on trouve le Rolipram, un médicament antidépresseur des années 1990, qui pourrait constituer une piste intéressante de traitement selon les chercheurs. La ziprasidone, la cantharidine, la wortmannine et l’acide rétinoïque (dérivé de la vitamine A) semblent également faire leurs preuves, mais de manière moins efficace », 
note Le Parisien.
Il ajoute que «
 ces travaux pourraient donner lieu au développement de médicaments permettant d’augmenter les niveaux de NMNAT2 dans le cerveau, créant « un blocus chimique contre les troubles neurodégénératifs », conclut Lu Hui-Chen, auteur de l’étude ».

13 03 2017

 

« Alzheimer : à l’avant-garde de la recherche »

Les Echos

 

Yann Verdo remarque dans Les Echos : « Et si la recherche en neurobiologie accouchait enfin d’une molécule capable de ralentir voire bloquer l’évolution de ce fléau qu’est la maladie d’Alzheimer ? Alors que démarre ce lundi l’édition 2017 de la Semaine du cerveau, cette perspective, si elle relève encore de la spéculation, n’est peut-être plus si lointaine ».
Le journaliste observe ainsi que 
« comme souvent en science biomédicale, les pistes suivies semblent prometteuses, les progrès récents significatifs, mais le chemin restant à parcourir encore semé d’embûches ».
Yann Verdo rappelle que la maladie 
« se caractérise, biologiquement parlant, par la présence dans le cerveau de deux types d’agrégats de protéines, les protéines bêta-amyloïdes et les protéines tau ».
Le journaliste explique que 
« les travaux de l’anatomiste allemand Heiko Braak dans les décennies 1980 et 1990 ont montré que ces agrégats se forment d’abord dans une structure du cerveau jouant un rôle essentiel dans la mémoire, l’hippocampe. Puis, de là, ils se propagent de proche en proche et finissent par coloniser tout le cerveau ».
« Directeur de recherche CNRS à l’Institut des neurosciences de Paris Saclay, Ronald Melki et son équipe étudient de près ce mécanisme de propagation. Un rouage essentiel en est un processus appelé «l’amplification» », 
continue Yann Verdo.
Il précise que «
 quand un neurone finit par mourir, il relâche son contenu d’agrégats de protéines tau ; ceux-ci vont se fragmenter en agrégats plus petits qui pourront à leur tour cristalliser les protéines solubles en suspension autour d’eux avant de partir « infecter » un maximum de neurones situés dans le voisinage. On retrouve ce phénomène de contamination de proche en proche pour les protéines bêta-amyloïdes, même s’il se déroule de manière plus linéaire ».
Yann Verdo note qu’
« un merveilleux moyen de lutter contre la maladie serait d’entraver, voire de rendre impossible ce processus d’amplification. […] Ces « chaperons moléculaires », sur lesquels travaille l’équipe de Ronald Melki, ont la propriété de changer les propriétés de surface des agrégats protéiques, de telle sorte qu’ils ne peuvent plus continuer d’agréger les protéines solubles présentes autour d’eux : le processus d’amplification s’arrête ».
Le journaliste observe que 
« les chercheurs de l’Institut des neuro­sciences de Paris Saclay n’en sont encore qu’au stade des cultures cellulaires, mais ils espèrent pouvoir tester d’ici un an leurs candidats chaperons sur des souris dont le cerveau présente les mêmes agrégats et lésions que les malades d’Alzheimer ».
Yann Verdo relève que 
« cette étape a déjà été franchie par une autre classe de molécules, les anticorps dits « conformationnels », dont le fonctionnement est un peu différent – et encore imparfaitement compris – mais l’effet, similaire ».
Il indique que 
« de tels anticorps ont été injectés dans des souris « alzheimerisées ». Les chercheurs ont pu constater que, sur ces animaux, ils ralentissaient voire bloquaient la progression de la maladie. Mais quand les mêmes molécules ont été administrées à des hommes et des femmes malades, le traitement est resté sans effet sur leurs symptômes ».
Bruno Dubois, professeur à l’UPMC, de l’Institut du cerveau et de la moelle épinière, remarque :
 « Si ces molécules n’ont pas eu l’effet escompté, c’est peut-être parce qu’elles ont été données à des stades trop avancés de la maladie, quand le cerveau est déjà irréversiblement désorganisé ».
Yann Verdo constate par ailleurs que 
« la piste des agrégats protéiques n’est pas la seule suivie. Mécanicienne des fluides à Toulouse, Sylvie Lorthois s’intéresse, elle, à la circulation sanguine, qui joue à l’intérieur de notre cerveau un rôle essentiel puisqu’elle apporte aux neurones nutriments et oxygène, et élimine les déchets. Les biologistes ont depuis longtemps remarqué que, dans la maladie d’Alzheimer, le réseau se modifie ».

15 03 2017

 

« On dort mal à trop contrôler son sommeil »

Le Figaro

 

C’est ce que titre Le Figaro, qui note que « les objets connectés évaluant le sommeil manquent de fiabilité et risquent de pousser vers une quête excessive du «bien dormir» ».
Le journal remarque ainsi : 
« À 27 ans, Sabine dort mal. Son «capteur» de sommeil, autrement dit l’objet connecté qui analyse ses mouvements nocturnes, un bracelet Fitbit, confirme son impression en montrant de nombreux épisodes d’agitation et une efficacité globale du sommeil qui atteint péniblement 60% ».
« Une consultation spécialisée et un enregistrement en laboratoire du sommeil confirment un syndrome des jambes sans repos (agitation et besoin irrépressible de remuer les jambes), bien connu pour perturber le sommeil, mais rien d’anormal sur le plan respiratoire ou sur les phases de sommeil », 
indique le quotidien.
Le Figaro relève qu’
« après 2 mois de traitements médicamenteux, le syndrome des jambes sans repos s’est amélioré mais Sabine continue de se plaindre d’un sommeil agité et non récupérateur. Un «mauvais sommeil » confirmé par son petit appareil. Mais cette fois encore le nouvel enregistrement nocturne de la qualité du sommeil, effectué en laboratoire au 5e mois, confirme une bonne qualité de sommeil. Insuffisant toutefois pour rassurer la patiente : «Alors pourquoi mon Fitbit me dit-il le contraire?», répond-elle à son médecin ».
Le journal explique que 
« le Pr Kelly Glazer Baron et ses collègues de l’université Northwestern de Chicago (États-Unis), qui viennent de publier ce cas et deux autres dans le Journal of Clinical Sleep Medicine, proposent le terme nouveau d’orthosomnie pour qualifier cette quête d’un sommeil tellement parfait qu’elle en devient obsessionnelle ».
Le Dr Nicolas Postel-Vinay, fondateur du site www.automesure.com, remarque que 
« la plupart du temps, lorsque les gens utilisent ce type d’appareil, c’est en réalité pour être rassurés. […] Le problème, c’est que pour le sommeil ces appareils sont imparfaits et lorsque les résultats ne sont pas bons, ils sont impossibles à interpréter pour les consommateurs ».
Le Figaro souligne en outre que 
« ces appareils échappent à toute validation médicale », le Dr Postel-Vinay relevant que « contrairement aux appareils de mesure de la glycémie ou de la pression artérielle qui sont des dispositifs médicaux et pour lesquels des normes existent, il n’y a rien de tel pour le sommeil ».
Le journal rappelle ainsi que 
« le sommeil est un phénomène complexe, plus difficile à quantifier qu’on ne le croit ».
Le Dr Frédéric Le Guillou, pneumologue et auteur d’un mémoire de Sciences Po sur l’apport de la télémédecine dans l’apnée du sommeil, observe que 
« plus de 50% des objets connectés n’ont pas de mentions légales et parmi ceux qui revendiquent un bénéfice sanitaire à peine un quart ont été développés avec au moins un professionnel de santé dans l’équipe. Tous ces objets ou applications n’ont d’intérêt que s’ils sont intégrés à des organisations de soins structurés ».
Le Pr Pierre Philip, qui dirige l’unité Sanpsy (sommeil, attention et neuropsychiatrie) du CNRS, relève pour sa part que 
« le problème, ce n’est pas tant l’appareil que l’usage qu’on en fait », ajoutant que « l’intelligence artificielle des capteurs de sommeil n’est pas si intelligente que ça !, en tout cas loin encore de celle d’un professionnel de santé ».
Le chercheur souligne néanmoins que 
« les gens qui s’engagent dans la quantification de soi sont des gens qui sont soucieux de leur santé ».

« Quand la parentalité augmente l’espérance de vie »

 

La Croix Le Parisien

 

La Croix fait savoir que « le fait d’avoir des enfants est susceptible d’allonger l’espérance de vie, affirme […] le Journal of Epidemiology and Community Health. Cette revue médicale britannique publie l’étude d’une équipe de chercheurs suédois, conduite par le Dr Karen Modig de l’Institut Karolinska de Stockholm, et réalisée à grande échelle en Suède, sur plus de 1,4 million de personnes nées entre 1911 et 1925 ».
Le journal note que selon cette étude
, « l’espérance de vie à 60 ans était supérieure de près de 2 ans, parmi les individus étudiés, chez les parents ayant eu au moins un enfant par rapport à celle des adultes restés sans enfant. Ces travaux mettent les hommes à l’honneur avec un gain d’espérance de vie de 1,8 année, contre 1,5 année pour les femmes ».
La Croix précise en effet qu’
« à l’âge de 80 ans, les pères d’au moins un enfant disposaient d’une espérance de vie de 7,7 années contre 7 années pour les hommes sans enfant. Parallèlement, les mères octogénaires obtiennent un gain de vie de 9,5 années contre 8,9 pour les femmes de 80 ans sans enfant. Le sexe de l’enfant, précisent les scientifiques, n’a aucun impact sur l’espérance de vie de leurs parents ».
La Croix relève ainsi que 
« les parents adopteraient des comportements plus sains à cause de leurs enfants, ce qui augmente considérablement leur espérance de vie, estiment les auteurs de l’étude. Ils mettent aussi en avant le fait que les adultes âgés ayant des enfants bénéficient du soutien que leur apporte leur progéniture, particulièrement les filles qui jouent un rôle important ».
Les auteurs soulignent que 
« le besoin de soutien social des membres de la famille peut, en revanche, augmenter lorsque les parents vieillissent car la maladie devient plus fréquente avec l’âge, et la capacité à s’autogérer peut diminuer ».
Le quotidien ajoute que selon cette étude, 
« les femmes gardent une espérance de vie supérieure aux hommes, qu’elles aient eu des enfants ou non. Ainsi, l’espérance des mères de famille, à 60 ans, est de 24,6 années contre 23,1 années pour les femmes sans enfant. Elle n’est que de 20,2 années pour les hommes avec enfants, et 18,4 années pour les hommes sans enfant ».
Le Parisien relève également que selon cette étude suédoise,
 « même si on les accuse souvent de nous donner des cheveux blancs, avoir des enfants augmente l’espérance de vie. C’est particulièrement vrai pour les pères ».

17 03 2017

 

« Alzheimer : se servir des odeurs pour tenter de réactiver la mémoire »

Le Figaro

 

C’est ce qu’indique Le Figaro, qui relève que « bien qu’ils ne soient que préliminaires, les résultats présentés au 3e congrès Olfaction&Perspectives (Isipca, Paris) sont très encourageants : «Les odeurs sont particulièrement efficaces pour raviver des souvenirs et de plus il s’agit d’affects positifs», note [Désirée Lopis, doctorante en psychologie à l’université Paris-X]. De quoi stimuler dans les établissements le développement des ateliers de stimulation sensoriels, pour entretenir ou réveiller la mémoire assoupie ».
La chercheure explique que 
« dans la maladie d’Alzheimer il y a une plus grande difficulté à identifier les odeurs et à les discriminer, mais nous avons voulu vérifier si pour ces malades le recours aux odeurs pouvait effectivement aider à la réminiscence des souvenirs ».
Le Figaro rappelle ainsi que 
« même sans Alzheimer, le vieillissement est la première cause de diminution des performances de l’odorat. […] Mais nous ne sommes pas tous égaux devant les odeurs car il y a d’énormes variations individuelles, et nous ne sentons pas forcément la même odeur que notre voisin ! ».
Christian Margot, chimiste, directeur du groupe de perception humaine de la division de recherche de Firmenich, à Genève, souligne en effet que 
« pour certains composés chimiques dont on fait varier la concentration, on s’aperçoit que les seuils de détection peuvent varier de 1 à 100 selon les personnes ».
« Il existe même des déficiences olfactives partielles, dont le porteur n’est pas forcément conscient : «C’est le cas de l’isobutanal caractéristique de l’odeur de malt. Un individu sur trois ne peut pas le sentir», expliquent Hanns Hatt et Regine Dee [dans « La Chimie de l’amour » (CNRS édition, 2008)]. Ce qui est trompeur c’est que ces individus peuvent reconnaître «leur» odeur de malt «car celui-ci est composé d’un ensemble d’arômes» », 
indique le journal.
Les deux auteurs précisent que
 « près d’un cinquième des êtres humains ne peuvent pas sentir la pyrroline, une odeur typique du sperme, et presque la moitié sont insensibles à l’androstérone, présente dans la sueur et l’urine ». Le quotidien évoque en outre la molécule de salicylate de benzyle, « l’un des ingrédients utilisé dans les ambres solaires pour évoquer l’odeur de la plage ». Christian Margot fait savoir que « 30% de la population est “aveugle” à cette molécule ».
Par ailleurs, Le Figaro se penche sur 
« la perte d’odorat, un handicap rare et méconnu », rappelant que « de nombreux facteurs, maladies ou traumatismes, peuvent rendre incapable de percevoir les odeurs et les goûts ». « C’est sans aucun doute le sens le plus injustement négligé. […] L’isolement social, le repli sur soi, la dépression ne sont pas loin dans un monde devenu fantomatique, gris, factice », remarque le journal.
Le quotidien précise que 
« les agressions sur les voies olfactives ne sont pas que mécaniques. Des pertes d’odorat persistantes ont été décrites après des infections virales, des chimiothérapies ou même des traumatismes affectifs. Avec peu de solutions proposées ». Le Dr Arnaud Aubert, du département de psychologie et neurosciences de l’université de Tours (Emospin), a ainsi observé lors du congrès Olfaction&Perspectives que « la recherche sur l’olfaction, c’est le parent pauvre de la recherche sensorielle ».
Le Figaro souligne que 
« l’anosmie représente pourtant un handicap majeur dans la vie quotidienne », et cite Bernard Perroud, 55 ans, « devenu anosmique il y a dix ans, à la suite d’un traumatisme crânien » : « On ne perd pas que l’odorat, on perd aussi le goût. Aujourd’hui, je considère que manger, c’est un soin et, une fois que c’est passé, je me dis, c’est fini, c’est bien. […] Les médecins me disaient d’essayer de me souvenir des odeurs, mais c’était trop douloureux, depuis que j’ai décidé d’oublier les odeurs, je vais mieux ».

17 03 2017

 

« Alcoolisme : des études prouvent l’efficacité du baclofène »

Le Parisien

 

Le Parisien indique en effet que « de nouvelles études démontrent les effets positifs de ce médicament pour traiter l’alcoolo-dépendance chez les gros buveurs ». Le journal observe que « ces conclusions […] contrastent avec une étude de la revue European Neuropsychopharmacology, qui estimait qu’il n’y avait «pas de preuves» de son efficacité ».
Le quotidien explique que 
« les derniers résultats de ces études, Alpadir et Bacloville, ont été dévoilés à l’occasion des journées annuelles de la Société Française d’Alcoologie organisées à Paris. Ils confirment les premiers résultats présentés en 2016 lors du congrès mondial d’alcoologie à Berlin ».
Le Parisien note ainsi que 
« les résultats définitifs de l’étude Bacloville, promue par l’Assistance Publique des hôpitaux de Paris (AP-HP), confirment «un effet positif» du baclofène à fortes doses sur la réduction de la consommation d’alcool au bout d’un an de traitement ».
Il précise que 
« l’essai, réalisé sans sélection, ni sevrage préalables, a inclus de mai 2012 à juin 2013, 320 patients âgés de 18 à 65 ans, suivis par des médecins généralistes. Il s’agissait de malades «tout venant, comme en vie réelle, parmi lesquels des dépressifs, des usagers de drogues ou des patients atteints de cirrhose», rappelle le Pr Philippe Jaury, coordonnateur de cet essai ».
« Les résultats […] confirment le succès du traitement – abstinence ou réduction de la consommation jusqu’à un niveau médicalement correct (chez 56,8% des patients traités contre 36,5% chez ceux recevant un placebo) », 
relève le quotidien. Le Pr Jaury souligne qu’« il s’agit de résultats très intéressants, voire exceptionnels, quand on sait qu’un Français meurt toutes les 12 minutes à cause de l’alcool ».
Le Parisien ajoute que 
« d’une durée de 7 mois, l’étude Alpadir, a également inclus 320 patients répartis par tirage au sort en deux groupes (158 sous baclofène à la dose de 180 mg/jour et 162 sous placebo). Aucun problème grave n’a été relevé, mais les participants avaient été sélectionnés pour écarter les plus atteints (cirrhose avancée…) ou ceux ayant des antécédents suicidaires ou prenant des drogues ».
Le journal constate que 
« pour l’abstinence, l’objectif principal de l’étude, l’efficacité du baclofène n’était pas supérieure à celle du placebo, confirme [le Pr Michel Reynaud, président du Fonds Actions Addictions], vraisemblablement parce que les attentes des patients étaient plus tournées vers une diminution de la consommation ».
Le quotidien note que 
« la baisse de consommation observée était plus importante dans le groupe traité par baclofène et encore plus marquée chez les buveurs à haut risque (plus de 4 verres/jour pour les femmes, plus de 6 pour les hommes) ». Le Pr Reynaud indique ainsi que « des buveurs de 12 verres/jour sont passés à 3 verres avec le baclofène contre 4,5 avec le placebo. […] Ce médicament apporte un plus dans l’arsenal thérapeutique » contre l’alcoolo-dépendance.
Le Parisien ajoute que 
« des analyses ont porté notamment sur la tolérance et l’innocuité du traitement. On retrouve dans les deux études, des effets indésirables, connus, plus fréquents avec le baclofène (insomnie, somnolence et dépression), soit 44% avec le baclofène comparés à 31% sous placebo dans l’étude Bacloville ».

21 03 2017

 

« Peut-on vraiment soigner avec le cannabis ? »

La Croix

 

C’est ce que se demande La Croix, qui évoque le sujet dans son cahier « sciences et éthique ». Le journal aborde la « prudence française » : « En 2014, les autorités ont autorisé le Sativex, un médicament destiné à certains patients atteints de sclérose en plaques. Mais faute d’un accord sur le prix, ce médicament n’est toujours pas commercialisé ».
Le quotidien s’interroge 
: « Le Sativex pourra-il un jour arriver dans les pharmacies françaises ? ». « A ce stade, tout semble bloqué », répond Christophe Vandeputte, directeur général de la branche française du laboratoire pharmaceutique espagnol Almirall, « qui fabrique ce médicament à base de cannabis, le tout premier autorisé en France ».
Le journal précise que « 
si la commercialisation [du Sativex] est aujourd’hui bloquée, c’est qu’aucun accord n’a encore été trouvé entre la firme et les autorités sur son prix et son remboursement. La Haute Autorité de santé (HAS) a jugé «faible» le service médical rendu (SMR) du médicament. En conséquence, le ministère ne veut pas payer le prix fort ».
La Croix explique que 
« quand on parle de cannabis thérapeutique, on fait souvent la confusion entre deux situations. La première concerne des personnes atteintes de certaines maladies (cancer, sida, myopathie…) qui revendiquent le droit de pouvoir fumer du cannabis, en affirmant que cela soulage certains de leurs symptômes. Une revendication à laquelle s’opposent toujours les pouvoirs publics en France. La deuxième situation concerne les médicaments fabriqués à partir de dérivés de cannabis ».
Le journal livre donc les propos du Pr François Chast, chef du service pharmacologie-toxicologie de l’hôpital Necker (Paris) : «
 Il faudrait bannir cette expression de «cannabis thérapeutique». Il en va du cannabis comme de l’opium. Aujourd’hui, contre certaines douleurs aiguës ou chroniques, on utilise des médicaments contenant des dérivés de l’opium, comme la morphine. Mais on ne va pas ouvrir des fumeries d’opium pour soigner ces douleurs. C’est la même chose pour le cannabis. Je ne pense qu’on puisse soigner en faisant fumer des joints. Parce que le cannabis, consommé de cette manière, peut être toxique et dangereux pour la santé ».
Le spécialiste souligne que « 
ce qui prime en médecine, c’est l’évaluation scientifique. Et il n’y a pas d’évaluation solide démontrant l’intérêt thérapeutique du cannabis fumé. En revanche, je ne suis pas opposé aux médicaments contenant des substances dérivées du cannabis. S’ils ont prouvé leur efficacité, il n’y a aucune raison de s’en priver ».
Le Pr Chast indique qu’«
 il y a deux domaines où ces médicaments semblent avoir un intérêt : le traitement de certaines douleurs chez les patients atteints de sclérose en plaques ou de certaines épilepsies rares de l’enfant. En général, les médicaments à base de cannabis sont utiles dans des niches thérapeutiques où il existe aussi d’autres traitements possibles ».
De son côté, le Pr Amine Benyamina, président de la Fédération française d’addictologie, chef du département de psychiatrie-addictologie à l’hôpital Paul-Brousse (Villejuif), remarque qu’«
 il existe une importante littérature scientifique internationale concernant l’intérêt, démontré ou possible, des médicaments à base de dérivés de cannabis. […] Des études montrent aussi l’intérêt de dérivés du cannabis pour redonner de l’appétit à des malades du sida ou du cancer ou pour limiter les nausées ou les vomissements ».
« Les détracteurs de ces médicaments affirment souvent qu’ils ne sont pas plus efficaces que des produits déjà existants. Ce qui est faux. Chez certains patients cachectiques ou polymédiqués, on voit un effet avec le cannabis qu’on n’observe pas avec les autres médicaments 
», indique le praticien.
Il estime qu’« 
il faudrait pouvoir explorer davantage les pistes thérapeutiques ouvertes par ces dérivés du cannabis en faisant des essais cliniques sur des patients bien ciblés. Le problème est qu’il existe encore des résistances en France, car dès qu’on parle de cannabis, tout devient très passionnel. Un certain courant de la médecine continue à agiter des peurs injustifiées. Alors qu’il est absurde de s’opposer à des médicaments pour des raisons idéologiques ».
Dans un reportage, La Croix constate en outre qu’« 
Israël mise sur le cannabis médicinal. Convaincu des vertus médicales de la plante, le pays est à la pointe de la recherche dans ce domaine. Espérant des retombées financières à l’exportation ».

 

 

24 03 2017

« L’ADN d’un embryon humain a été corrigé »

Le Figaro

 

Pierre Kaldy annonce dans Le Figaro que « des embryons humains issus d’une cellule porteuse d’une mutation génétique ont, pour la première fois, pu être génétiquement corrigés, [selon] une étude menée par des chercheurs chinois à l’université de médecine de Canton ».
Le journaliste explique que selon ce travail paru dans 
Molecular Genetics and Genomics, « les mutations ciblées, à l’origine de deux types d’anémie, la thalassémie bêta et le favisme, ont pu être réparées grâce à la technique de chirurgie du génome CRISPR-Cas9 au stade zygote (tout premier stade de développement de l’embryon, avec une seule cellule issue de la fusion de l’ovule et du spermatozoïde) ».
« La technique s’est avérée assez précise et efficace pour ne modifier que respectivement quatre ou une «lettre» sur les 3,2 milliards que compte notre ADN. Les embryons, détruits au bout de 2 jours, avaient été produits pour la circonstance avec le consentement éclairé de candidats à une FIV et l’accord du comité d’éthique local », 
indique Pierre Kaldy
Ignacio Anegon, directeur de recherche au Centre de recherche en transplantation et en immunologie de l’Inserm à Nantes, réagit :
 « Ce travail est bien fait et montre le potentiel extraordinaire que pourrait avoir cette technique pour étudier le développement précoce de l’embryon humain ».
Pierre Kaldy ajoute que l’étude 
« montre aussi qu’une nouvelle étape vient d’être franchie pour que l’homme puisse un jour modifier précisément son propre génome ».
Le journaliste rappelle qu’
« en 2015, puis en 2016, des tentatives de réécriture de l’ADN avec l’enzyme Cas9 avaient été publiées par deux autres équipes chinoises. Dans les deux cas, elles portaient sur des embryons humains non viables et leurs résultats avaient été médiocres. […] Les résultats obtenus par [cette] troisième équipe chinoise montrent que les obstacles sont en partie levés avec une réparation très efficace d’une mutation sur les gènes de l’hémoglobine bêta et de l’enzyme G6PD ».
Pierre Kaldy précise ainsi que 
« dans le premier cas, un embryon sur quatre testés a eu certaines de ses cellules corrigées, alors que dans le second un embryon sur les deux testés a d’emblée été corrigé. Mieux, dans ce dernier embryon, la séquence complète du génome de ses cellules n’a pas permis de trouver de modifications génétiques par l’enzyme Cas9 de cibles comparables ».
Le journaliste observe enfin qu’
« actuellement, les pays autorisant des modifications génétiques d’embryons humains à des fins de recherche se limitent à la Chine, au Royaume-Uni, à la Suède, au Japon et aux États-Unis ».
Ignacio Anegon souligne toutefois qu’
« une application clinique est encore loin d’être envisageable, car même si une mutation est supprimée avec la Cas9, rien ne peut garantir à l’heure actuelle que le reste de l’ADN sera vraiment resté intact et que la modification sera bien héritée par toutes les cellules de l’organisme ».

27 03 2017

 

« La reconnaissance faciale pour détecter des maladies »

Le Point

 

Le Point fait savoir que « des généticiens ont utilisé un système de reconnaissance faciale pour repérer une maladie génétique rare. Une avancée qui pourrait améliorer le dépistage ».
Le magazine explique ainsi qu’
« une équipe de généticiens du National Human Genome Research Institute (NHGRI) a testé cette technologie pour détecter une maladie génétique rare, sur des patients afro-américains, latinos, et sino-américains ».
L’article précise que 
« cette pathologie, connue sous le nom de syndrome DiGeorge, peut être responsable de nombreuses complications comme des malformations cardiaques, des anomalies de la partie supérieure de la bouche, ou des problèmes d’apprentissage. La maladie est particulièrement difficile à diagnostiquer ».
Le Point note que 
« les médecins du NHGRI ont fait subir un test de reconnaissance faciale à 156 patients atteints du syndrome et à des sujets non atteints. En se basant sur 126 caractéristiques faciales différentes, la technologie a su distinguer 96,6% des cas ».
Le magazine relève que 
« ce n’est pas la première fois que l’équipe de chercheurs utilise la reconnaissance faciale. Cet outil avait déjà été testé en 2016 sur la trisomie 21 et le sera prochainement sur les syndromes de Williams et de Noonan ».
« L’objectif des médecins est en fait de récolter des données sur les caractéristiques physiques des maladies pour enrichir l’atlas des malformations humaines au sein des populations diverses, créé en 2016, pour aider les médecins dans leur diagnostic », 
souligne Le Point.

28 03 2017

 

« Faut-il élargir l’accès à la PMA ? »

La Croix

 

C’est ce que se demande La Croix, qui note dans son cahier « sciences & éthique » que « des voix s’élèvent pour demander l’accès à la procréation médicalement assistée des couples de femmes et des célibataires. Avec quelles implications ? ».
Marine Lamoureux remarque qu’
« à l’approche de la présidentielle, la question est relancée. Plusieurs candidats promettent ainsi d’aller au bout de la logique mise en œuvre par la loi Taubira, en permettant aux couples de lesbiennes et aux célibataires de solliciter un don de sperme ».
« Parallèlement, 200 médecins et biologistes ont signé un manifeste dans lequel ils reconnaissent avoir aidé des couples «dans leur projet d’enfant dont la réalisation n’est pas possible en France». Dans ce texte, lancé par le gynécologue-obstétricien René Frydman, ils estiment que «le don de sperme pour une femme célibataire (sans préjuger de son mode relationnel actuel ou futur, homo ou hétéro) est une (…) interdiction qui (…) paraît devoir être levée» », 
explique la journaliste.
Marine Lamoureux relève en outre qu’
« attendu au printemps, un avis du Comité consultatif national d’éthique (CCNE) – promis de longue date mais sans cesse repoussé – doit venir éclairer la réflexion. S’il n’est que consultatif, et ne devrait pas trancher totalement, il pèsera sans conteste dans le débat très tendu qui traverse la société française sur ces questions de bioéthique, dont les répercussions profondes sont loin d’être anodines ».
La journaliste évoque notamment 
« les arguments avancés pour une évolution de la loi », relevant que « dans un livre paru en janvier, René Frydman détaille les grands axes préalablement posés dans le manifeste. […] Le médecin considère que l’ouverture de la PMA doit s’inscrire dans un vaste «plan de lutte contre l’infertilité», incluant d’autres évolutions législatives (comme la possibilité pour les femmes de faire congeler leurs ovocytes ou, pour les couples, de recourir plus facilement au diagnostic préimplantatoire) ».
Marine Lamoureux note que 
« la demande, émanant de médecins, peut sembler paradoxale : car élargir l’accès de la PMA à toutes les femmes revient, de fait, à abandonner le critère de l’infertilité médicale ».
« À l’heure actuelle, la loi de bioéthique est très claire : «L’assistance médicale à la procréation a pour objet de remédier à l’infertilité d’un couple. (…) Le caractère pathologique de l’infertilité doit être médicalement diagnostiqué», disent les textes. Or, René Frydman et ses confrères veulent aussi pouvoir répondre à «l’infertilité sociétale», autrement dit, l’incapacité d’enfanter non pas en raison d’une pathologie mais bien d’un mode de vie, célibat, homosexualité, etc. », 
relève la journaliste.
Le député LR Jean Leonetti, 
« médecin et inspirateur des dernières lois de bioéthique », déclare que « le médecin est dans l’action, il aspire à mettre en œuvre une technique lorsque celle-ci existe et lui permet de venir en aide à la personne qui souffre en face de lui ».
Il remarque toutefois que 
« d’une part, le médecin ne peut être le régulateur de ses propres pratiques ; d’autre part, il répond à une demande individuelle mais sa réponse engage les valeurs collectives d’une société ».
Marine Lamoureux souligne par ailleurs que 
« ces aspirations font peu de cas d’une question centrale : peut-on priver de manière délibérée un enfant d’une partie de son ascendance et de sa généalogie ? En donnant ses gamètes pour permettre une PMA, le donneur de sperme, qui ne prétend aucunement être un père, ne donne pas un simple matériau biologique pour autant… ».

« Le syndrome qui empêche de dormir »

 

Le Parisien

 

Le Parisien se penche sur « une pathologie qui rend fous les patients. Une fois dans leur lit, impossible de dormir. Seule solution, rester debout. Le syndrome des jambes sans repos, mal connu des médecins et ignoré du grand public, touche 8% des Français ; 2% des patients souffrent d’une forme sévère », note le journal.
Le quotidien fait savoir que 
« des neurologues alertent » sur ce syndrome, indiquant que « la Société française de recherche et médecine du sommeil (SFRMS) veut sensibiliser sur cette affection «fréquente» ».
Le Parisien rappelle qu’
« également nommé maladie de Willis et Ekbom, ce syndrome correspond à un «besoin impérieux de bouger les jambes», généralement associé à des fourmillements, des brûlures dans les mollets, parfois les cuisses et même les avant-bras, dès qu’ils sont immobiles ».
Le Dr Laurène Leclair-Visonneau, neurologue au CHU de Nantes, souligne qu’
« il existe aussi chez les enfants, ils décrivent alors une impression de soda dans les jambes ».
Le journal remarque que 
« les signes apparaissent exclusivement la nuit ou s’aggravent le soir avec un pic vers minuit. Les malades ne dorment en moyenne que 4 heures et demie à 6 heures ».
Le Parisien précise que 
« deux facteurs seraient à l’origine de ces symptômes : une insuffisance en fer dans l’organisme et un manque de dopamine, une des molécules qui transmet les informations entre les neurones dans certaines régions du cerveau ».
Le quotidien relève en outre qu’
« il existe deux formes de ce syndrome : l’une intervient avant 35-45 ans et l’autre, plus tardive, est souvent associée à d’autres maladies comme Parkinson ou une insuffisance rénale. Dans tous les cas, les conséquences sur la vie des patients sont innombrables. Augmentation des risques cardiovasculaires, troubles de la concentration, dépression, hyperactivité chez l’enfant… ».
Le Parisien constate toutefois que 
« les médecins ont encore du mal à diagnostiquer ce trouble ». Le Dr Leclair-Visonneau observe que « ce n’est pourtant pas une pathologie nouvelle. La première description remonte à 1685 ».
Le journal précise en effet que 
« cette pathologie peut s’atténuer et réapparaître en fonction des périodes, sans raison apparente. Les médicaments ne fonctionnent pas toujours et doivent être bien dosés sinon ils peuvent aggraver les symptômes. En attendant, la recherche n’avance pas ».
Le Pr Yves Dauvilliers, spécialiste des troubles du sommeil au CHRU de Montpellier, déclare que «
 c’est un scandale ! Il n’y a aucun développement médical innovant aujourd’hui, cela pose problème. Et les médicaments ne sont pas remboursés ».
Le Dr Leclair-Visonneau ajoute que 
« la Haute Autorité de santé sous-entend que ce syndrome n’est pas une vraie maladie ».
« Du coup, cette année, les neurologues de la SFRMS s’apprêtent à publier une note pour tenter de mieux sensibiliser leurs confrères sur la prise en charge de ce syndrome », 
continue Le Parisien.
Le quotidien livre en outre les propos de Robert Parisot, 66 ans, président de l’Association France Ekbom (AFE),
 « atteint depuis 15 ans » mais pour qui « il faudra presque 5 ans pour poser un diagnostic ». L’homme évoque « des décharges électriques toutes les 20 secondes. […] Les premiers temps, je faisais les cent pas autour de ma résidence. […] Il m’est arrivé de passer 41 heures sans m’asseoir ni m’allonger. […] Le syndrome des jambes sans repos est un mot qui fait rire. Mais ne pas dormir rend fou ».
Le Parisien précise que 
« les bénévoles [de l’AFE] lui recommandent un neurologue de l’Hôtel-Dieu, à Paris. Après plusieurs années d’errance médicale, ce professeur lui donne enfin des médicaments efficaces ».

29 03 2017

 

« Totalement paralysé, il réussit à se servir de son bras grâce à des implants cérébraux »

Le Parisien Le Figaro

 

Le Parisien indique en effet que « près de dix ans après un accident de vélo, un Américain paralysé à partir des épaules peut à nouveau utiliser son bras et sa main droite pour boire ou manger, grâce à une nouvelle neuroprothèse saluée comme une « première » médicale par des chercheurs » dans The Lancet.
Le journal explique que 
« cette avancée remarquable […] dépend d’un dispositif qui contourne la lésion de la colonne vertébrale en utilisant des fils, des électrodes et des logiciels informatiques pour reconnecter son cerveau et les muscles de son bras paralysé ».
Le quotidien précise que 
« le patient âgé de 56 ans, Bill Kochevar, tétraplégique, blessé au niveau de la 4e vertèbre cervicale, a deux boîtiers sur la tête et 192 micro-électrodes implantées chirurgicalement dans son cerveau, qui enregistrent les signaux que sa matière grise envoie lorsqu’il imagine bouger le bras et la main ».
« Avec ce dispositif expérimental, ses muscles reçoivent des instructions par le biais de 36 électrodes implantées dans son bras et son avant-bras : il peut ainsi l’utiliser pour boire une gorgée de café, se gratter le nez et manger de la purée de pommes de terre », 
poursuit Le Parisien.
Il ajoute que le patient,
 « qui a reçu ses implants intracérébraux fin 2014, est en outre équipé d’un bras mobile de support, également sous le contrôle de son cerveau, qui l’aide à surmonter la gravité qui l’empêcherait de lever le bras pour que sa main puisse saisir la fourchette et la tasse ».
Le Parisien relève que 
« cette étude est « innovante », c’est la première fois que l’on fait état d’une personne exécutant des mouvements fonctionnels, multi-articulations (main, coude, épaule, ndlr) avec un membre paralysé grâce à une neuroprothèse motrice, souligne Steve Perlmutter (Université de Washington) dans un commentaire publié avec l’article ».
Le spécialiste note toutefois que 
« ce traitement n’est pas prêt d’être utilisé en dehors du laboratoire. […] Sans l’interface cerveau-machine, il était incapable d’effectuer des mouvements utiles ». Le Parisien indique en outre que « les mouvements sont encore lents et approximatifs, écrit [Steve Perlmutter] en pointant les nombreux obstacles qu’il reste à surmonter en matière de neuroprothèses dont la miniaturisation de dispositifs qui devront être aussi suffisamment bon marché et robustes pour être largement accessibles ».
Le Figaro relève également qu’
« une équipe américaine a permis à un patient totalement paralysé de réaliser des gestes complexes, par le truchement d’un réseau d’électrodes et d’un ordinateur décryptant les messages cérébraux ».
Le journal explique notamment que 
« le patient a dû réaliser «en vrai» des tâches fonctionnelles : attraper une tasse de café puis en boire le contenu avec une paille (réussi 463 jours après l’implantation) ; et prendre, avec une fourchette, de la purée dans une assiette avant de la porter à sa bouche (717 jours après) ».
Les chercheurs américains évoquent ainsi des actions 
« représentatives des mouvements nécessaires pour réaliser une large gamme de tâches, ce qui suggère que davantage d’activités fonctionnelles sont réalisables avec ce système ».
Le Figaro note que 
« les gestes, bien sûr, manquent de fluidité. Ils exigent aussi que le patient ne perde pas son bras de vue : la paralysie l’a privé de sensations au niveau des membres, il n’a donc plus la possibilité de savoir à quel point du mouvement est son bras, sauf à le regarder ».
Le quotidien souligne lui aussi que cette technologie 
« est encore trop imposante et complexe à mettre en œuvre pour être utilisée ailleurs qu’en laboratoire. Mais c’est une «preuve de concept» que le système fonctionne ».

30 03 2017

 

« Troubles bipolaires : l’hérédité en cause »

Le Figaro

 

Dans le cadre de la Journée mondiale des troubles bipolaires, le 29 mars, Le Figaro rappelle que « les troubles bipolaires, qui touchent près de 1% de la population française, sont fortement héréditaires. Si les deux parents sont atteints, l’enfant a un risque sur deux de développer la maladie ».
Le Dr Stéphane Jamain, de l’Institut Mondor de recherche biomédicale de Créteil (Inserm), déclare ainsi : 
« On estime que les facteurs génétiques contribuent pour 60% à l’apparition des troubles bipolaires. Plusieurs études ont montré que les mêmes gènes peuvent être impliqués dans plusieurs pathologies psychiatriques ».
Le Figaro indique que le chercheur et son équipe 
« sont actuellement en train de décrypter l’ADN de personnes avec un trouble bipolaire et celui de personnes avec une schizophrénie ». Le Dr Jamain précise que « le but est de redéfinir la cartographie des maladies psychiatriques à partir de marqueurs génétiques, et non plus seulement sur la base d’un entretien clinique ».
Le journal s’interroge : 
« A quoi servent les gènes identifiés ? », ce à quoi le chercheur répond : « Il s’agit notamment de gènes qui codent des molécules ayant un rôle essentiel dans la fonction des neurones ».
« D’autres sont responsables du bon fonctionnement des circuits de neurotransmetteurs tels que la dopamine, la sérotonine ou encore le glutamate », 
ajoute le quotidien.
Le Dr Daniel Souery, psychiatre au centre Psypluriel à Bruxelles, relève quant à lui qu’
« il est communément admis que l’origine des troubles bipolaires réside dans des anomalies de structure et de fonctionnement de circuits cérébraux impliqués dans le contrôle et la gestion des émotions ».
Le Figaro souligne toutefois que 
« les gènes ne sont pas les seuls responsables. Des événements survenant très tôt dans la vie de l’individu ont également un poids important dans le déclenchement de troubles bipolaires ».
Le Dr Bruno Etain, médecin psychiatre responsable du centre expert trouble bipolaire Fernand-Widal (AP-HP), indique ainsi que 
« des études montrent que les personnes qui ont été exposées à des traumatismes dans l’enfance sont plus vulnérables. Attention, nous ne concluons pas que les parents de personnes souffrant de bipolarité ont été maltraitants ! ».
Le quotidien relève que 
« la période entre la fin de l’adolescence et le début de l’âge adulte est également déterminante. Le trouble bipolaire apparaît pratiquement toujours avant 30 ans, aux alentours de 25 ans ».
Le Dr Etain ajoute qu’
« entre un tiers et la moitié des jeunes patients qui entrent dans la maladie sont des consommateurs réguliers de cannabis ou d’alcool ».
Le Figaro remarque que 
« d’autres études ont montré que les personnes ayant un sommeil irrégulier pendant l’adolescence ont un risque plus important de développer des troubles bipolaires. Enfin, il est clairement établi que le stress et l’anxiété, même mineurs, participent au déclenchement de la maladie ».

 

Revue de presse santé psy – février 2017

 

01 02 2017

Anxiété et dépression soupçonnées d’augmenter le risque de certains cancers

Anxiété et dépression soupçonnées d'augmenter le risque de certains cancersPar Mme Aude Rambaud (Boulogne)[Déclaration de liens d’intérêts]

Anxiété et dépression sont associées à une augmentation du risque de cancer et notamment dans certaines régions comme la prostate, le pancréas ou encore le sang. C’est ce que montre une étude parue dans le BMJ.

Anxiété et dépression semblent avoir un pouvoir prédictif sur le site de survenue d’un cancer. C’est ce que montre une étude parue dans le BMJ. Les auteurs ont analysé les données de 16 cohortes anglaises et écossaises dont les suivis prospectifs ont débuté entre 1994 et 2008.
Elles comptaient 163.363 hommes et femmes de plus de 16 ans au moment de l’inclusion qui ne présentaient pas de cancer et rapportaient eux-mêmes leur état psychologique en utilisant l’échelle GHQ-12 (general health questionnaire). En moyenne, ces personnes ont été suivies 9,5 ans pendant lesquels 4353 personnes sont décédées par cancer.
A chaque fois, les auteurs recherchaient la localisation cancéreuse. Ils ont constaté que par rapport aux personnes présentant la meilleure santé psychologique avec un score GHQ-12 compris entre 0 et 6, le taux de mortalité par cancer était significativement plus élevé chez les personnes souffrant de stress, anxiété ou encore dépression (score de 7 à 12) avec une hausse du risque relatif de 32% y compris pour les cancers non associés au tabagisme (+45%).
Le risque relatif de cancer colorectal était également plus élevé (+84%), mais également celui des cancers de la prostate (X2,42), pancréas (x2,76), de l’œsophage (x2,59) et enfin la leucémie (x3,86).

Référence :
G David Batty 
et al.
Psychological distress in relation to site specific cancer mortality: pooling of unpublished data from 16 prospective cohort studies

 

07 02 2017

Le Figaro , Le Parisien , Libération

 

« Nouveau suicide à l’hôpital Georges-Pompidou »

 

Le Figaro indique en effet qu’« un nouveau suicide a eu lieu dimanche soir au sein de l’HEGP, où un jeune infirmier s’est défenestré. Il faisait partie de l’équipe de suppléance, formée de personnels non affectés à des services mais qui «tournent» selon les besoins ».

Le journal note qu’« il ne devait pas travailler ce soir-là, mais il est venu à l’HEGP, a enfilé sa blouse avant de rejoindre le 8e étage. Là, il a passé un appel à sa compagne avant de se jeter dans le vide. Il laisse deux enfants en bas âge ».

L’AP-HP fait savoir qu’« une enquête est diligentée par la direction de l’hôpital européen Georges-Pompidou et la cellule d’analyse des suicides est saisie, en lien avec les représentants du CHSCT» (comité d’hygiène, de sécurité et des conditions de travail).

Le Figaro remarque que « ce suicide intervient alors que la directrice de l’établissement, Anne Costa, très critiquée pour ses méthodes de management par toute une partie de l’HEGP, doit quitter cette semaine Pompidou pour rejoindre Ambroise-Paré. Elle doit être remplacée par la directrice de Robert-Debré, Stéphanie Decoopman ».

Le quotidien ajoute que « ce suicide à Pompidou intervient quasiment 14 mois après celui du Pr Jean-Louis Megnien. Le cardiologue de 54 ans, père de cinq enfants, s’était défenestré du 7e étage le 17 décembre 2015. Régulièrement et depuis au moins 2 ans, il faisait état d’un harcèlement, de maltraitances et de vexations de la part de sa hiérarchie directe […] et de la directrice ».

Le Figaro rappelle notamment que « la ministre de la Santé, Marisol Touraine, avait saisi l’Inspection générale des affaires sociales (Igas). Cette dernière avait pointé des manquements dans le traitement du conflit qui a conduit au geste du professeur, parmi lesquels «l’absence de signalement» sur sa souffrance. Mais l’Igas n’a pas rendu public ce rapport, considérant que le document était «non publiable au sens de la loi» ».

Le journal cite un membre du siège de l’AP, qui déclare : « Pour le moment, tout le monde est atterré, la communauté médicale est sens dessus dessous. C’est terrible. Après le suicide de Mégnien, c’est très lourd. C’est dur pour tout le monde. On est tous atteint. C’est vraiment difficile cet hôpital et pourtant il est tout neuf, ultramoderne avec des équipes de haut niveau. Il va falloir prendre des mesures de sécurité ».

Et un salarié de l’AP « qui va lancer une procédure de harcèlement contre la direction générale de l’AP-HP », remarque : « C’est fou. Je suis bouleversé. J’espère que nous ne sommes pas dans une série de type France Telecom. Il y a un problème gravissime et totalement inédit dans cette maison, Pompidou en est un peu l’emblème ».

De son côté, Libération s’interroge : « Y aurait-il comme une malédiction ? », et remarque que « même si, selon le Parisien, il ne serait pas motivé par des raisons d’ordre professionnel, ce suicide fait écho à celui qui avait secoué l’établissement, le 17 décembre 2015 ».

Le journal observe en outre que « le drame survenu dans la nuit de dimanche à lundi intervient également après les suicides de plusieurs infirmiers cet été qui ont fortement touché la communauté soignante. Et qui avaient conduit Marisol Touraine à lancer un «un plan pour l’amélioration de la qualité de vie au travail des hospitaliers» ».

Le Parisien relate également ce « suicide [qui] rouvre les plaies à Pompidou », et observe que « l’établissement où exerçait depuis 12 ans ce père de deux enfants est aussi célèbre pour ses pôles d’excellence que pour ses guerres des chefs et l’éreintement de ses soignants. Une situation que dénoncent ses personnels depuis déjà longtemps ».

Le journal revient aussi sur le suicide du Pr Megnien et note que « 14 mois après ce drame, ni les préconisations de l’Igas ni celles de la commission d’analyse des suicides, pas plus que la «stratégie nationale sur l’amélioration de la qualité de vie au travail» de la ministre Marisol Touraine, n’ont apaisé le mal-être ».

« Même si beaucoup évoquent des problèmes familiaux, pour les collègues et les syndicats, ce geste désespéré a rouvert les plaies », continue Le Parisien.
08 02 2017

« Lancement d’un projet d’intelligence artificielle contre le cancer »

Le Parisien

Le Parisien annonce que « la société française Oncodesign, sous-traitant de l’industrie biopharmaceutique pour la partie recherche, va bénéficier d’une aide de 7,7 millions d’euros du Programme d’investissements d’avenir (PIA) pour développer des solutions d’intelligence artificielle contre le cancer ».
Le journal explique ainsi que 
« le projet OncoSNIPE, doté d’un budget total de 12 millions d’euros, va faire appel à des solutions « bio-informatiques » comme l’intelligence artificielle pour identifier et caractériser des patients résistants aux traitements anti-cancéreux, selon le communiqué commun d’Oncodesign et de Bpifrance ».
« Le but sera d' »orienter la recherche et le développement de solutions thérapeutiques spécifiques » pour ces patients, en ciblant les cancers du sein, du pancréas et du poumon, où les résistances aux traitements actuels peuvent être particulièrement élevées », 
note Le Parisien.
Le quotidien précise que 
« d’une durée de 4 ans, le projet sera piloté par Oncodesign mais comprend trois autres partenaires industriels : la société d’intelligence artificielle italienne Expert System, le groupe lyonnais de services numériques Sword et Acobiom, développeur d’outils de diagnostic pour la médecine personnalisée, basé à Montpellier ».
Le Parisien ajoute que 
« trois institutions vont également participer au projet : les Hôpitaux universitaires de Strasbourg et les centres régionaux de lutte contre le cancer de Dijon et de Marseille.
Ces partenaires académiques devront prendre en charge plus de 800 patients dans le cadre de l’étude ».


10 02 2017

Le Figaro

 

« Suicide du cardiologue de Pompidou : un «homicide involontaire» »

 

Le Figaro annonce en effet que « l’inspection du travail a conclu à un «homicide involontaire» pour le suicide du Pr Mégnien en décembre 2015. Elle met en cause la direction de l’hôpital et vient de saisir le procureur de la République ».

Anne Jouan revient sur les circonstances du drame et explique que « l’inspection du travail avait diligenté deux enquêteurs sur place. Ils ont longuement interrogé tous les collègues du Pr Mégnien. […] Leur rapport est sans appel : le cardiologue a bien été victime de harcèlement moral ayant conduit au suicide. Ils concluent à un «homicide involontaire» ».

La journaliste souligne que « le rapport des deux inspecteurs met directement en cause la directrice de l’hôpital, Anne Costa, qui s’apprête à quitter ses fonctions à Pompidou pour rejoindre Ambroise-Paré ».

« En raison de la violence des faits observés, l’inspection du travail a fait, le 17 janvier dernier, un signalement au procureur de la République de Paris dans le cadre d’un article 40. Ce dernier note que «toute autorité constituée, tout officier public ou fonctionnaire qui, dans l’exercice de ses fonctions, acquiert la connaissance d’un crime ou d’un délit est tenu d’en donner avis sans délai au procureur de la République et de transmettre à ce magistrat tous les renseignements, procès-verbaux et actes qui y sont relatifs» », relève Anne Jouan.

La journaliste observe qu’« après le suicide du Pr Mégnien, l’administration avait voulu rejeter la faute sur les problèmes personnels rencontrés par le médecin, notamment le fait que sa femme vivait à l’étranger, à Boston ».

Un inspecteur du travail précise ainsi que « c’est un classique des employeurs. Ils utilisent toutes les confidences faites par les salariés à leurs collègues ou à la hiérarchie pour pouvoir dire qu’il s’agissait d’une personne fragile. Ces difficultés sont censées amoindrir les causes du suicide ».

Anne Jouan remarque que « cet argument resservi en début de semaine. Dimanche soir, Emmanuel, un infirmier de 35 ans se jetait par la fenêtre du 8e étage de Pompidou. Le lundi, exactement 12 heures plus tard, un chef de service important de l’hôpital nous appelait pour nous dire : «Il s’est suicidé pour des motifs personnels.» ».

« A l’AP-HP, une journée d’enquête suffit donc pour expliquer qu’un infirmier mette fin à ses jours en prenant pour cela le soin de venir sur son lieu de travail alors qu’il n’était pas d’astreinte », note la journaliste.

Elle s’interroge : « La ministre de la Santé […] rendra-t-elle enfin public le rapport de l’Inspection générale des affaires sociales (Igas) réalisé sur le suicide du Pr Mégnien ? Quel a été le rôle du directeur général de l’AP-HP, Martin Hirsch, dans cette affaire, lui qui était informé des difficultés du médecin ? Depuis avril, une information judiciaire est ouverte pour harcèlement moral. Aucune mise en examen n’a pour le moment été prononcée ».
13 02 2017

« Alcoolisme : les mécanismes se précisent »

Les Echos

Paul Molga remarque dans Les Echos : « Reçoit-on l’alcoolisme en héritage ? Au moins en partie, viennent de confirmer des chercheurs du Texas South Medical Center de Dallas ».
Le journaliste explique que 
« leur étude publiée dans PNAS, la revue de l’Académie nationale des sciences américaine, vient de mettre en évidence le rôle très particulier joué par le gène bêta-klotho (ou KLB), responsable de la synthèse de la protéine du même nom ».
Il rappelle que 
« les chercheurs connaissent bien cette protéine : c’est un des constituants d’un récepteur neuronal impliqué dans notre appétence vis-à-vis des produits sucrés. Lorsque le gène KLB fonctionne correctement, le cerveau comprend les ordres de modération adressés par le foie via la sécrétion dans le sang d’une protéine spécifique, nommée FGF21. Mais sa forme mutante déforme le message hépatique, ont constaté les chercheurs américains en analysant le profil génétique de 105.000 buveurs ».
Paul Molga indique ainsi que 
« des tests réalisés sur des souris privées du gène KLB confirment ce mécanisme. L’équipe leur a donné le choix entre de l’eau ou de l’alcool. Les mammifères génétiquement modifiés ont préféré les boissons à base d’éthanol, qu’ils ont consommées en plus grande quantité, même quand ils avaient reçu l’hormone FGF21 en injection ».
Les auteurs écrivent : 
« Nous avons désormais une bonne idée de la voie de signalisation de l’appétence à l’alcool, ce qui ouvre des perspectives pharmacologiques prometteuses », le journaliste précisant que « le segment d’ADN variant serait en effet présent chez 40% de la population ».
Paul Molga note que 
« l’hypothèse génétique dans la dépendance à l’alcool n’est pas nouvelle », et souligne que « l’étude du Texas South Medical Center est la première à confirmer cette piste en étiquetant précisément un gène. Mais est-il le seul responsable de la dépendance alcoolique ? ».
Bertrand Nalpas, directeur de recherche à l’Inserm, déclare que
 « c’est un élément parmi d’autres facteurs, biologiques, environnementaux et psycho-sociaux ».
Le journaliste ajoute que 
« des travaux relatés l’été dernier dans la revue PloS Genetics et émanant de chercheurs de l’université de l’Indiana et de l’université Purdue suggèrent que les principales voies de régulation de la consommation d’alcool impliquent en réalité un groupe de 930 gènes entraînant chacun de petits effets. «Leur combinaison augmente le désir de boire», concluaient les auteurs ».
Paul Molga observe que 
« l’hérédité transmet pourtant une protection naturelle contre nos dérapages : un circuit neuronal spécifique qui attribue aux informations reçues par notre organisme des valeurs de plaisir ou de rejet qui déclenchent la réponse chimique ».
« Un type de neurone en particulier, le récepteur dopaminergiques D1, tient un rôle important dans ce mécanisme qui manipule nos humeurs. Il organise les données fournies par d’autres régions périphériques […] et commande à l’hypothalamus d’adresser des messages chimiques aux deux entités du système neurovégétatif : le système sympathique qui réagit aux agressions par l’intermédiaire de la noradrénaline, l’hormone du stress réveillant nos muscles, nos organes et nos réactions primaires (sudation, frisson, accélération du rythme cardiaque…) ; et le système parasympathique qui préserve l’équilibre corporel en modérant la tempête émotionnelle à coups d’acétylcholine, un autre puissant messager chimique », 
rappelle le journaliste.
Il relève qu’«
 un carburant fait fonctionner cette subtile mécanique du plaisir : la dopamine, un des neurotransmetteurs les mieux baptisés. Responsable de la dépendance psychique, c’est elle qui fait que plus une personne est exposée à l’alcool, plus elle a envie d’en retrouver la saveur ».
Paul Molga indique en outre que 
« des chercheurs de l’Université du Texas viennent de montrer que, à forte dose, l’alcool pouvait remodeler cet héritage génétique. De précédentes recherches ont montré que l’alcoolisme pouvait modifier la structure des neurones épineux moyens présents dans une zone du cerveau impliquée dans la prise de décision. Leurs travaux incriminent cette fois un autre récepteur dopaminergique, D2, qui inhibe habituellement le désir d’alcool ».
Jun Wang, principal auteur de ce travail publié dans la revue
 Biological Psychiatry, explique que « D2 se désactive en cas d’excès de consommation répétés ». Le journaliste note que « cela pourrait expliquer le succès des sessions de beuverie express (« binge drinking ») chez les jeunes, interprète le chercheur. L’alcool inhibe les « bons » neurones (D2), active leurs antagonistes (D1) et pousse à une consommation sans limites. Des cocktails – médicamenteux ceux-là – pourraient faire le contraire ».
Paul Molga relève par ailleurs que 
« le baclofène, prescrit en France depuis plusieurs années pour décrocher de la dépendance à l’alcool, est de plus en plus contesté. En décembre, lors du congrès des sociétés internationales de recherche biomédicales sur l’alcoolisme, les résultats de deux enquêtes épidémiologiques ont jeté un pavé dans la mare. Elles observaient chacune 320 patients alcoolo-dépendants ».
« La première, Alpadir, a conclu à l’absence d’effet significatif du baclofène par rapport à un placebo. La seconde, Bacloville, a montré une différence de 20% entre les deux groupes, mais peu des patients traités au baclofène sont parvenus à arrêter », 
remarque le journaliste, qui observe que « de plus en plus de spécialistes des addictions rechignent donc à prescrire cette molécule ».

15 02 2017

« Un lien entre accouchement accéléré et dépression »

Le Figaro

Cécile Thibert remarque dans Le Figaro : « Un sentiment de culpabilité, une tendance à se replier sur soi, des pensées morbides… Ce triste tableau est le lot de 13% des jeunes accouchées en France. […] La dépression du post-partum est une véritable maladie dont l’origine est mal connue ».
La journaliste indique que 
« des chercheurs de la faculté de médecine du Massachusetts (États-Unis) ont tenté d’identifier le rôle joué par l’oxytocine, une hormone parfois administrée aux femmes pour accélérer le travail ou prévenir le risque d’hémorragie ».
Cécile Thibert note en effet que 
« depuis 2011, plusieurs études ont mis en évidence un lien entre dépression avant l’accouchement et faible concentration en ocytocine naturelle dans le sang des futures mamans. Les auteurs de cette nouvelle étude ont donc émis l’hypothèse que l’injection d’oxytocine synthétique durant l’accouchement pourrait prévenir le risque de dépression ».
« Contre toute attente, ce n’est pas ce qu’ils ont découvert. Leurs résultats, publiés dans Depression and Anxiety, montrent que les femmes ayant reçu une injection d’oxytocine pendant leur accouchement ont 35% de risque supplémentaire de faire une dépression, par rapport aux autres », 
remarque la journaliste.
Cécile Thibert précise que 
« parmi les 46.732 femmes incluses dans l’étude, celles présentant des antécédents de troubles psychiques exposées à de l’oxytocine étaient même légèrement plus à risque que les femmes en bonne santé mentale non exposées (36% contre 32%) ».
Les auteurs écrivent ainsi que ces 
« données démontrent que l’administration d’oxytocine synthétique pendant le travail a un impact négatif sur l’humeur dans les mois après l’accouchement », « bien que les mécanismes d’action qui sous-tendent ce phénomène ne soient pas élucidés », poursuit la journaliste.
Le Dr Emmanuel Simon, gynécologue obstétricien au CHRU de Tours, remarque toutefois que 
« le niveau de preuves reste faible, l’étude ne permet pas d’établir un lien de causalité. De nombreux facteurs pouvant jouer sur la dépression n’ont pas été pris en compte, tels que le mode d’accouchement ou la situation affective de la femme ».
Cécile Thibert indique cependant que 
« le Dr Simon et ses collègues sont sur le point de publier des travaux similaires menés auprès de 400 femmes », le spécialiste annonçant : « Nos résultats suggèrent que plus les femmes reçoivent d’oxytocine, plus elles sont susceptibles de connaître un état dépressif ».
Laurent Gaucher, sage-femme aux Hospices civils de Lyon, remarque pour sa part que «
 ces données nous alertent une fois de plus sur le fait que l’oxytocine n’est pas une molécule anodine, et donc qu’il faut l’utiliser avec parcimonie. Cependant, elle reste indispensable pour décoller le placenta après l’accouchement et éviter ainsi les hémorragies placentaires. Dans les autres indications, il faut peser le pour et le contre ».

 

16 02 2017

« Les chiffres affolants des soins psy sans consentement »

Libération

Eric Favereau relaie dans Libération l’étude de la démographe Magali Coldefy sur « les soins sans consentement en psychiatrie », parue dans la revue de l’Institut de recherche et de documentation en économie de la santé, qui « montre une augmentation constante des hospitalisations, mais aussi des traitements à domicile obligatoires, autorisés depuis 2011 ».
Le journaliste note ainsi sur une double page que 
« près de 100.000 patients ont été hospitalisés en psychiatrie sans leur consentement l’an dernier en France. Le chiffre est énorme : 92.000 patients, exactement, enfermés contre leur gré, parfois quelques jours, d’autres fois plusieurs semaines. Soit 12.000 de plus qu’en 2012 ».
Eric Favereau observe que ce 
« travail est saisissant, l’évolution inquiétante. On assiste en effet à une hausse sensible entre 2012 et 2016, mais qui fait suite à une augmentation encore plus forte entre 2006 et 2011, atteignant presque les 50% ».
Il souligne que «
 depuis dix ans, on peut parler d’un doublement de ces hospitalisations sans consentement. Et parallèlement, […] on constate une multiplication des pratiques d’isolement et de contention. Que se passe-t-il donc derrière les murs de nos établissements psychiatriques ? La question des liens entre la liberté et la santé mentale se pose de façon insistante ».
Eric Favereau rappelle ce que
 « dit la loi » : « La psychiatrie est une exception. On l’oublie, mais le consentement est la règle d’or du soin. On ne soigne que librement. C’est la condition indispensable à toute prise en charge thérapeutique. Néanmoins, la législation française prévoit, «en cas de troubles psychiatriques sévères affectant la conscience et le besoin de soins, le recours aux soins sans consentement afin de prévenir le préjudice pour le patient de l’absence de soins» ».
Le journaliste note que 
« la législation française sur les soins sans consentement a été modifiée par la loi du 5 juillet 2011. Y sont réaffirmés les droits des personnes prises en charge dans ces conditions. Et la loi a introduit deux mesures phares : l’intervention du juge des libertés et de la détention dans le contrôle de l’administration des soins sans consentement ; celui-ci, dans les 12 jours, doit donner son aval à cette décision ».
« Autre mesure importante, la possibilité, non plus d’une hospitalisation, mais de soins ambulatoires obligatoires : la personne n’est plus internée, mais elle a l’obligation de suivre chez elle un programme de soins avec un suivi régulier à l’hôpital », 
poursuit Eric Favereau.
Il explique 
« qui sont les personnes visées » : « En 2015, plus de 1,7 million de personnes âgées de 16 ans ou plus ont été prises en charge dans les établissements de santé publics et privés de soins psychiatriques, dont 92.000 sans leur consentement, comme l’a calculé Magali Coldefy : «81.000 ont été hospitalisées au moins une fois à temps plein dans l’année, soit une augmentation de 11% par rapport à 2012.» Autre donnée : «Alors qu’en 2012, 4,8% des patients étaient suivis sans leur consentement, ils représentent 5,4 % des patients en 2015» ».
La démographe précise que 
« les personnes ayant reçu un diagnostic de troubles schizophréniques ou psychotiques représentent près de la moitié des personnes prises en charge sans consentement […]. Les troubles bipolaires (11%) et de la personnalité (8%) sont également plus fréquents chez les personnes prises en charge sans leur consentement ».
Eric Favereau note qu’
« au moins deux raisons expliquent cette hausse constante. D’abord, il y a «l’extension des modalités de prise en charge sans consentement aux soins ambulatoires et à temps partiel». On peut contraindre au traitement à domicile, et non plus seulement à l’hospitalisation. Ainsi, en 2015, près de 37.000 personnes ont eu des soins ambulatoires obligatoires, soit 40% des personnes ayant reçu un traitement sans consentement ».
« L’autre facteur est l’apparition d’un nouveau mode de placement, avec l’admission en soins psychiatriques pour péril imminent (SPI) : le patient arrive aux urgences et le personnel, plutôt que de chercher un tiers pour éventuellement l’hospitaliser, va le rediriger directement en psychiatrie, sans son consentement. Pour ce faire, il suffit de deux certificats médicaux », 
explique le journaliste.
Il relève que «
 selon la démographe, la banalisation du recours aux SPI par les professionnels s’explique par le fait qu’il s’agit d’une procédure plus simple et moins lourde ». Magali Coldefy remarque qu’« initialement destinée aux personnes désocialisées ou isolées pour lesquelles il était difficile de recueillir la demande d’un tiers, cette mesure connaît une montée en charge qui dépasse la procédure d’exception ».
Eric Favereau aborde enfin 
« les grandes variations en fonction des régions. On observe des taux qui varient dans un rapport de 1 à 10 selon les départements. […] Plusieurs facteurs expliquent ces disparités. Certains tiennent à l’offre de soins. […] Reste que l’importance de ces disparités est surtout due aux caractéristiques socio-économiques des territoires concernés ».

 

« Anorexie : stop aux défis maigreur »

Le Parisien

Le Parisien note en effet que « des médecins s’inquiètent de différents challenges, relevés par des jeunes filles, qui font l’apologie de la minceur extrême… mais qui peuvent déclencher la maladie ».
Le journal constate ainsi :
 « Test de la page A4, écart entre les cuisses… Au centre de référence des troubles alimentaires de Lyon, Sylvain Iceta, médecin psychiatre, praticien hospitalier, et Bérénice Segrestin, médecin nutritionniste, ont détricoté ces «challenges» du Net et expliquent comment ils sont une «porte d’entrée» dans l’anorexie pour les femmes qui ont un terrain favorable », rappelant qu’« en France, 230.000 personnes souffrent de cette maladie ».
Le Parisien explique que 
« le #A4Challenge consiste à réussir à cacher sa taille derrière une feuille A4, orientée à la verticale. Si rien ne dépasse, on est considéré comme mince. Très en vogue en 2016, ce défi, venu de Chine sur les réseaux sociaux, alerte les médecins. Il nécessite un tour de taille de 50 cm, soit «une taille enfant», assure Sylvain Iceta, ou «un poids de 47 kg pour 1,70 m» ».
Le spécialiste souligne que 
« c’est dangereux. Ce genre de défi peut déclencher la maladie anorexique chez les personnes vulnérables ».
Le journal remarque que 
« la question du ventre est omniprésente chez les anorexiques qui cherchent à supprimer ce lien avec la féminité. Elles se trouvent toujours trop grosses, c’est ce qu’on appelle la dysmorphophobie ». Bérénice Segrestin ajoute que « dans notre société, les abdomens ultraplats sont valorisés, notamment après un accouchement ».
Le Parisien relève que 
« ces deux spécialistes des troubles alimentaires redoutent encore plus le #collarbonechallenge, apparu sur le Net en février 2015, et le #thigh gap, l’écart entre les cuisses, en 2013 ».
« Le premier consiste à faire tenir le plus de pièces dans le creux des clavicules et le second à avoir le plus grand écart entre ses cuisses, genoux collés, ce qui induit une perte de graisse et de muscles. Des jeux qui entrent en résonance exacte avec les obsessions des anorexiques. Elles surveillent sans cesse ces parties du corps pour vérifier qu’elles progressent dans la perte de poids », 
explique le journal.
Il ajoute que 
« cette apologie relayée par des stars sur les réseaux sociaux ou en évoquant des régimes drastiques, est «délétère» », Sylvain Iceta remarquant qu’« elles sont censées être des modèles, aider les femmes à s’épanouir. Nous, derrière, on doit tout reconstruire à l’hôpital ».

 

« Le burn-out toujours en mal de reconnaissance »

Les Echos Le Figaro La Croix

Les Echos indique que « la question du burn-out revient au Parlement. Les députés Yves Censi (LR) et Gérard Sebaoun (PS) l’ont remis à l’agenda parlementaire en présentant mercredi à la commission des Affaires sociales leur rapport d’information sur le syndrome d’épuisement professionnel ».
Le journal remarque en effet que 
« Santé Publique France évoque 30.000 personnes touchées entre 2007 et 2012. L’Académie de médecine parle plutôt de 100.000 en 2016… Sans parler des 3,2 millions de salariés «en risque», d’après une étude menée par le cabinet Technologia en 2014 ».
« Or les assurés sociaux qui s’épuisent au travail ont souvent du mal à faire reconnaître leur burn-out comme maladie professionnelle. En 2015, seuls 418 cas de «maladies psychiques liées au travail» ont pu bénéficier de la prise en charge à 100% de leurs soins pour maladie professionnelle, plus une rente dépendant de leur taux d’incapacité. Même si ce chiffre a été multiplié par 5 en 4 ans, il reste très faible », 
souligne Les Echos.
Le quotidien observe :
 « Faut-il donc inscrire par décret le syndrome d’épuisement professionnel au tableau des maladies professionnelles ? A terme, pourquoi pas. Mais aujourd’hui, personne ne sait comment faire pour fixer une liste limitative de travaux susceptibles de provoquer cette maladie. Dans l’immédiat, la mission d’information privilégie la voie parallèle : l’examen des dossiers par l’une des 26 commissions régionales aptes à reconnaître une maladie professionnelle au cas par cas ».
Les Echos remarque toutefois qu’
« il faut d’abord être frappé d’un taux d’incapacité permanente partielle (IPP) d’au moins 25%. Or seules 1% des incapacités reconnues concernent des pathologies psychiques ».
« Les députés proposent donc une expérimentation : le seuil d’IPP serait réduit à 10%, voire éliminé. S’il disparaît, […] le délai moyen d’examen par les commissions risque de bondir de 3 mois à 2 ans. C’est pourquoi ils demandent également un doublement des moyens des commissions les plus sollicitées, comme celles d’Ile-de-France ou d’Occitanie. Encore faudrait-il pouvoir recruter suffisamment de médecins experts », 
continue le journal.
Les Echos indique en outre que 
« le rapport préconise la création d’un centre national de référence sur le burn-out, comme pour la grippe. Alors que 200 médecins sont poursuivis devant les juridictions ordinales par des entreprises pour avoir écrit noir sur blanc que la santé d’un salarié s’était dégradée du fait de ses conditions de travail, il est proposé de modifier le code déontologique de la profession, afin de garantir cette latitude aux médecins du travail. Mais il faudra une loi pour cela ».
De son côté, La Croix relève que le burn-out est «
 mal défini et mal pris en charge », et note aussi qu’« une mission parlementaire propose de créer un centre national de référence sur le syndrome d’épuisement professionnel. Le but affiché : mieux cerner ce phénomène, pour mieux le prendre en charge ».
Le journal observe que «
 les tentatives parlementaires de le faire reconnaître comme maladie professionnelle ont échoué jusqu’à présent. Et la mission parlementaire n’a pas permis non plus d’«apporter de réponses définitives» ».
« 
Le rapporteur de la mission, Gérard Sebaoun, et son président Yves Censi (LR) proposent donc de créer un centre national de référence consacré à cette forme de souffrance au travail, qui fait l’objet pour le moment de travaux dispersés entre plusieurs instituts et qui, selon eux, continue «de résister à une définition claire et incontestable» », relève La Croix.
Le quotidien explique que « 
les députés plaident pour le renforcement de la prévention par une série de mesures : intégrer la prévention des risques psychosociaux dans la négociation annuelle obligatoire (NAO) dans l’entreprise ; favoriser la mise en place d’un réseau de salariés formés à la vigilance contre ces risques ».
« Mais aussi améliorer la formation des futurs dirigeants à la prise en compte du risque de burn-out ou rendre impossibles les poursuites disciplinaires intentées par des employeurs contre des médecins du travail ayant fait le lien entre des cas de souffrance au travail et l’activité professionnelle d’un patient 
», précise le journal.
Le Figaro indique également qu’« 
une mission parlementaire a proposé 27 mesures pour reconnaître et «mieux cerner la réalité» du burn-out, ou syndrome d’épuisement professionnel ».
Le remarque entre autres que « 
les députés souhaitent aussi créer un site web et une application associée à destination des professionnels afin de faciliter la compréhension et la prise en charge de ce mal-être. Ils suggèrent également d’obliger les managers à effectuer un stage parmi les salariés, sur le modèle des «stages ouvriers», afin de se rendre compte de leurs conditions de travail ».

 

17 02 2017

Maladie d’Alzheimer, la thérapie occupationnelle fait ses preuves

Maladie d'Alzheimer, la thérapie occupationnelle fait ses preuvesPar Mme Aude Rambaud (Boulogne)[Déclaration de liens d’intérêts]

La thérapie occupationnelle, une thérapie brève à domicile destinée aux patients atteints de démence, peut ralentir la perte d’autonomie et réduire les troubles du comportement. C’est ce que montre une étude parue dans le Journal of Alzheimer’s Disease.

Stimuler certaines activités de personnes atteintes de démence ou maintenir leur autonomie de manière sécurisée et efficace en tenant compte de leurs habitudes de vie et de leur environnement. Tel est le concept de la thérapie occupationnelle.
Basée sur l’intervention d’ergothérapeutes, de psychomotriciens et d’assistants de soins en gérontologie (Équipes Spécialisées Alzheimer ESA), la prise en charge a lieu à domicile sur prescription médicale. Son efficacité vient d’être confirmée dans des conditions de soins de routine.
Dans cette étude, 421 patients atteints de démence (MMSE moyen = 17.3) ayant été dirigés vers des ESA par leur médecin ont été suivis pendant six mois. Les chercheurs ont évalué leur état clinique au début et à la fin de l’intervention (trois mois) puis encore trois mois après, à l’aide de différents questionnaires et évaluations (Mini-Mental State Examination, Disability Assessment in Dementia, Neuropsychiatric Inventory Questionnaire, qualité de vie du patient (EQ 5D-VAS), charge des aidants (score de Zarit) et quantité des soins).
Les résultats montrent que les performances cognitives des patients sont restées stables au cours des six mois ainsi que l’autonomie fonctionnelle au cours des trois mois d’intervention. Elle s’est ensuite malheureusement dégradée. Les troubles comportementaux ont eux diminué pendant la thérapie puis sont restés stables, tout comme la charge des aidants. Quant à la qualité de vie des patients, elle s’est améliorée pendant l’intervention mais s’est dégradée ensuite.
Les personnes récemment diagnostiquées étaient celles qui tiraient le plus grand bénéfice de cette prise en charge, sous-entendant qu’elles seraient une cible privilégiée pour cette thérapie. Cette dernière est conçue comme une intervention à court terme, mais les avantages sur le long terme et les conséquences d’un arrêt de la prise en charge restent à évaluer.

Référence :
Pimouguet Clément 
et al.
Benefits of Occupational Therapy in Dementia Patients: Findings from a Real-World Observational Study
Journal of Alzheimer’s Disease, vol. 56, no. 2, pp. 509-517, 2017

« Des chercheurs ont trouvé une piste pour un médicament anti-fatigue »

Science et Vie

Science et Vie explique en effet que « des chercheurs américains, italiens et néerlandais sont sur la piste d’un médicament contre la fatigue physique. Ils se sont intéressés à l’interleukine 37 (ou IL-37), une molécule naturellement produite par le système immunitaire, en cas d’inflammation provoquée par une infection ou une maladie chronique ».
« Chez la souris, ils ont observé que les performances physiques, lors d’un test d’endurance, diminuent d’environ 25% si l’on provoque une inflammation, mais que l’injection d’IL-37 annule cet effet, et rétablit des performances comparables à celles des souris indemnes », 
relève Science et Vie, qui relaie ces travaux parus dans PNAS.
Le magazine ajoute que «
 les chercheurs ont ensuite traité des souris saines sur plusieurs jours avec l’IL-37, et ont comparé leur endurance à celle de souris saines non traitées. Le résultat est spectaculaire : le temps passé à courir sur un tapis roulant était augmenté de 102 % dès le 2ème jour, et de 326% au 8ème jour ! ».
Science et Vie remarque qu’
« au-delà des propriétés anti-inflammatoires déjà connues de l’IL-37, les chercheurs ont montré que cette cytokine induisait des modifications métaboliques importantes. En particulier, elle participe à la protection anti-oxydante et améliore le rendement respiratoire des cellules musculaires ».
L’article souligne en outre que 
« ces résultats sont prometteurs pour les personnes souffrant de pathologies chroniques telles que la polyarthrite rhumatoïde ou le cancer, pour qui la fatigue est une composante souvent très handicapante de leur maladie ».

 

20 02 2017

Etats-Unis : « Des scientifiques plaident pour le droit de modifier le génome héréditaire humain »

La Croix

Denis Sergent note en effet dans La Croix que « des médecins, biologistes et ingénieurs de l’Académie des sciences des États-Unis plaident pour la recherche et l’application à la population de la manipulation de gènes portant sur les cellules reproductrices. Ils relancent un débat d’ordre éthique ».
Le journaliste rappelle que 
« pour l’heure, il est interdit à tout chercheur américain d’utiliser des fonds fédéraux pour créer ou modifier un embryon humain afin d’y modifier son hérédité ».
Denis Sergent explique que 
« les chercheurs partent d’un constat : la nouvelle et très efficace technique d’édition génomique (couramment appelée Crispr-cas9) fait actuellement l’objet de nombreux essais cliniques avec des cellules somatiques, comme les cellules du cœur, des muscles, du foie… ».
Le journaliste précise que 
« cette technique découverte par Emmanuelle Charpentier et Jennifer Doudna en 2011 consiste à ajouter, enlever ou remplacer des gènes pour éliminer des maladies graves. Ces modifications visent à corriger un ou des gènes d’une personne malade, et ne concernent pas sa descendance ».
Denis Sergent indique que 
« les scientifiques plaident pour étendre des essais au moyen de cette technique sur des cellules germinales (qui donneront ovules et spermatozoïdes), issues des premiers stades embryonnaires, entraînant par définition une transmission de génération en génération, conduisant à une modification de l’espèce humaine ».
« Certes, les chercheurs notent que si la technique est au point pour traiter des cellules malades que l’on peut extraire momentanément de l’organisme du patient (comme les cellules mères des globules blancs et rouges de la moelle osseuse), elle n’est pas encore maîtrisée pour les autres types de cellules », 
observe le journaliste.
Il ajoute que 
« les scientifiques assurent que, à ce jour, il n’est pas question de transférer des embryons génétiquement corrigés dans l’utérus d’une femme ».
Denis Sergent se penche sur 
« les implications éthiques » : « Les chercheurs assurent que ces modifications génétiques seront mises en œuvre uniquement «pour traiter ou prévenir des maladies graves». Toutefois, «parlant au départ de prévention et de guérison de maladies génétiques graves, ils extrapolent et introduisent la notion floue de “promotion du bien-être humain”», observe Marie-Jo Thiel, médecin et professeur d’éthique à l’université de Strasbourg ».
« Ce qui ouvre la porte à «l’homme augmenté», à l’eugénisme, voire au transhumanisme. En tout cas à une humanité inéquitable, l’accès à la «médecine de l’augmentation» étant réservée à quelques privilégiés », 
remarque le journaliste.
Il souligne que «
 les chercheurs affirment que rien ne sera possible si l’opinion publique n’est pas d’accord. Pour trancher, ils suggèrent la tenue d’une consultation publique avant «d’autoriser des essais cliniques d’édition du génome germinal pour tout autre objectif que le traitement ou la prévention de pathologies ou d’infirmités» ».

 

« La fin de vie, il faut y songer… »

Le Parisien Libération

Le Parisien observe que « la fin de vie… personne n’a vraiment envie d’en parler. Et pourtant, il peut être bien utile d’y réfléchir. Notamment depuis que, en prolongement de la loi Leonetti de 2005, de nouveaux droits ont été accordés aux personnes en fin de vie par la loi de février 2016 ».
« Ils invitent notamment à la rédaction de directives anticipées, permettant à chacun de dire, de son vivant, s’il souhaite limiter ou arrêter les traitements qu’il pourrait recevoir en fin de vie, s’il devenait incapable d’exprimer sa volonté », 
rappelle le journal.
Le Parisien indique ainsi qu’
« une campagne d’information pour inciter les Français à faire part de leurs volontés à leurs proches est lancée aujourd’hui », car « peu connaissent leurs droits ».
Le quotidien explique que cette 
« campagne de communication grand public (après celle menée auprès des médecins en décembre) est présentée aujourd’hui par la ministre de la Santé, Marisol Touraine. Très peu de Français écrivent des consignes. Or, sans elles, difficile de trancher les cas les plus épineux ».
Le ministère souligne que 
« cette campagne permettra à chaque Français de mieux connaître ses droits et d’aborder le sujet sereinement avec les professionnels de santé mais aussi avec ses proches ».
Le Parisien note en outre que 
« cette communication intervient à un moment où des divergences se font entendre sur ce thème ultrasensible, en cette année présidentielle. Benoît Hamon, pour le PS, mais aussi Jean-Luc Mélenchon, pour la France insoumise, veulent aller plus loin dans le droit à mourir. François Fillon, à droite, mais aussi une partie de la gauche s’y refusent ».
Jean Leonetti, député LR et médecin qui 
« a été largement consulté pour l’écriture de cette loi », remarque que « sur cette question ultra-complexe de la fin de vie, l’équilibre d’un texte est difficile à trouver. Celui-ci a le mérite d’être à l’équilibre entre les différents courants de pensée et d’avoir fait consensus à l’Assemblée. Je souhaite bonne chance à ceux qui veulent l’améliorer ».
Le quotidien observe que 
« des cas tels que celui de Vincent Lambert, tétraplégique plongé dans un état de conscience minimal et dont le cas déchire sa famille, illustrent l’aspect parfois insoluble de ces questions… Et prouve que la nouvelle loi ne règle pas tous les problèmes ».
Libération évoque aussi le sujet, titrant : 
« Directives anticipées : un débat en phrases finales ».
Le quotidien rappelle sur une double page que 
« la loi permet à toute personne de rédiger d’avance ses souhaits de prise en charge médicale si elle n’est plus en état de donner son avis. Elle les écrit, les donne à son médecin traitant ou à une personne de confiance. Le texte est évidemment libre : certains vont mettre en avant leur volonté de ne pas être réanimés s’ils n’ont plus de conscience, d’autres au contraire peuvent insister sur la poursuite des soins les plus actifs possible ».
« En France, ce dispositif existe formellement depuis près de dix ans. Il a été renforcé l’année dernière dans la loi dite Claeys-Leonetti : désormais, le médecin est tenu de le respecter, sauf si la demande de la personne est en opposition avec les bonnes pratiques médicales », 
relève le journal.
Libération ajoute qu’il 
« reste une question. Rédiger ou pas des directives anticipées ? Aujourd’hui, peu de personnes le font, alors que dans d’autres pays, comme en Allemagne, la pratique est beaucoup plus répandue. Ne pas dire est aussi une liberté », et indique avoir « demandé à diverses personnalités quelles dispositions elles ont prises ».
Ainsi, Marie de Hennezel, psychologue, observe : « 
Je me méfie beaucoup des écrits, je reste sur mes gardes. Et puis il y a comme un vice de forme : pour les personnes âgées, il est impossible d’appliquer les directives anticipées, car c’est compliqué de les recueillir. Leur demander d’en écrire ? Elles vivent, logiquement, cette demande comme quelque chose de très violent. Je crois beaucoup plus en la personne de confiance ».
De son côté, Didier Sicard, ancien président du Comité national d’éthique, remarque : « 
Les directives anticipées ne m’apparaissent pas d’une utilité folle. Leur usage dépend de situations assez rares, de situations embarrassantes, complexes, à peine 1 ou 2% des situations réelles. Il n’empêche, il est important symboliquement qu’elles existent et que l’on puisse en écrire ».
« En France aujourd’hui, à peine 1% des personnes en ont écrit, alors que dans d’autres pays c’est près de 20%. Pourquoi ? C’est un acte citoyen, et cela m’agace quand j’entends des médecins dire qu’ils ne veulent pas être contraints par ces directives, cela fait pourtant pleinement partie des droits des malades »,
 ajoute-t-il.
Nicolas Revel, directeur de l’Assurance maladie, relève quant à lui : «
 Avoir rendu les directives anticipées opposables constitue une belle avancée, un vrai pas en avant. Que faire ? Que dire ? Quoi écrire ? C’est à chacun de se projeter dans ces cas de figure… […] Les médecins ont un rôle important pour aider le patient à clarifier ce qu’il pense ».

 

23 02 2017

Le Figaro

 

« La musique agit dans le cerveau comme une drogue »

 

Anne Prigent indique en effet dans Le Figaro que « des chercheurs de l’Université McGill à Montréal ont montré que les opioïdes interviennent directement sur le plaisir musical, selon une étude publiée dans Scientific Reports ».

La journaliste explique que « l’équipe du Pr Daniel Levitin a bloqué de façon sélective et temporaire les opioïdes cérébraux à l’aide de la naltrexone, un médicament prescrit dans les dépendances à l’alcool ou aux opiacés. Les chercheurs ont ensuite mesuré les réponses à la musique chez les participants ».

« Ils ont découvert que même l’écoute de leurs morceaux préférés, quel que soit leur style musical, ne déclenchait plus aucune sensation de plaisir chez ces derniers. En créant cette anhédonie musicale, heureusement temporaire, les chercheurs peuvent en conclure que les opioïdes endogènes sont essentiels pour éprouver des émotions positives et négatives avec la musique, qui utilise les voies de la récompense connues pour la nourriture, la drogue et le plaisir sexuel », relève Anne Prigent.

Le Pr Levitin observe ainsi : « Les impressions qu’ont ressenties les sujets et dont ils nous ont fait part après l’expérience étaient fascinantes. L’un d’entre eux nous a dit: “Je sais qu’il s’agit de ma chanson favorite, mais je ne ressens pas la même chose que d’habitude en l’écoutant.” Un autre nous a affirmé : “C’est une belle chanson, mais elle ne vient pas me chercher.”» ».

La journaliste s’interroge : « Comment un tel mécanisme s’est mis en place avec la musique ? ». Salah El Mestikawy, chercheur en neurosciences au CNRS, remarque que « le lien entre circuit de la récompense et musique est multiple et complexe. Simple hypothèse personnelle, mais, comme le fonctionnement du cerveau est en partie électrique, on peut imaginer que la musique entre en résonance avec les oscillations de ce dernier ».

Le Dr Laurent Karila, psychiatre à l’hôpital Paul-Brousse à Villejuif et porte-parole de SOS Addiction, indique quant à lui que « chez les fans de metal [dérivé du hard rock], cette dimension “addiction” est très présente. Mais avec les côtés uniquement positifs. L’envie irrépressible d’écouter du son est contrôlée… ».
24 02 2017

Le Parisien

 

« Contre la migraine, l’antidépresseur n’est pas miraculeux »

 

Aline Gérard s’interroge dans Le Parisien : « Comment venir à bout de votre migraine quand les antalgiques classiques s’avèrent inefficaces ? Pas forcément avec des antidépresseurs. […] Les médecins sont nuancés sur l’intérêt de leur prescription pour ce motif ».

La journaliste indique en effet qu’« il n’existe que très peu de preuves scientifiques montrant qu’ils peuvent terrasser une céphalée tenace ou vous permettre d’en finir avec les nuits blanches, alerte une étude publiée dans The British Medical Journal (BMJ) ».

Aline Gérard explique qu’« en se penchant sur plus de 102.000 ordonnances établies par 185 médecins de famille, entre 2003 et 2014, ces auteurs ont découvert que dans près d’un cas sur trois les antidépresseurs sont prescrits pour un tout autre motif que la dépression : la douleur, la migraine ou l’insomnie ».

« Or, seulement 16% de ces prescriptions «hors indication» étaient étayées par des publications scientifiques, remarque l’étude. Les antidépresseurs seraient-ils utilisés à toutes les sauces, à tort et à travers ? », observe la journaliste.

Jenna Wong, épidémiologiste à l’université MCGill de Montréal (Canada) et auteur de ce travail, répond : « Pas sûr. Les usages hors indications ne sont pas nécessairement fautifs. Il peut y avoir des données empiriques publiées, mais qui n’ont pas été encore prises en compte par les autorités médicales. Ou, alors, il peut s’agir d’une utilisation qui n’intéresse pas les laboratoires pharmaceutiques. Finalement, un médecin peut avoir entendu parler de cette utilisation par un collègue ou avoir constaté avec des patients qu’elle semblait fonctionner ».

Aline Gérard souligne que pour la spécialiste, « il est urgent que l’on se penche sérieusement sur les bénéfices et les risques de ces prescriptions «hors pistes». Car, en France aussi, la prescription de pilules du bonheur est assez fréquente en cas de migraine ou d’insomnie ».

La journaliste rappelle ainsi qu’« en France, la prescription d’antidépresseurs est assez fréquente pour soigner migraines et insomnies », et note que « certains antidépresseurs (pas tous) ont un effet antidouleur. Encore faut-il que les médecins prescripteurs puissent y retrouver clairement leur latin ! ».
28 02 2017

 

« La souffrance ordinaire des étudiants en santé »

La Croix

Pierre Bienvault fait savoir que « dans un livre, « Omerta à l’hôpital » [Éditions Michalon], qui sort ce jeudi 2 mars, plus d’une centaine d’élèves infirmières, aides-soignantes ou d’étudiants en médecine dénoncent les maltraitances vécues durant leur formation ».
Le journaliste observe en effet que 
« les étudiants dans les professions de la santé sont souvent victimes d’importantes pressions et charges de travail. Une succession de mots de souffrance et d’humiliations ».
Il cite ainsi cet ouvrage : 
«Ce n’est pas normal d’en arriver à pleurer systématiquement avant d’aller en stage, de vomir de stress pour une évaluation, de servir de punching-ball à certaines infirmières mal lunées», écrit une étudiante infirmière. «Je ne voulais plus vivre dans ce monde de dingues. Je pleurais tous les jours quasiment. J’ai failli me foutre en l’air en voiture sur l’autoroute plusieurs fois», dit une interne en radiologie. « Les violences en stage, on n’en parle même plus après quelques années. Ça fait partie du tout, du pack “études de médecine” », témoigne une autre interne ».
Pierre Bienvault explique qu’
« attachée à Sciences-Po, l’auteur [Valérie Auslender, médecin généraliste] a lancé en 2015 un appel sur les réseaux sociaux et dans plusieurs médias pour recueillir le témoignage d’étudiants en souffrance. En un an, elle a recueilli 130 récits d’aides-soignantes, d’élèves infirmières, d’étudiants en médecine, de kinés, d’ambulanciers… ».
Le journaliste évoque 
« la chronique d’une souffrance ordinaire, banalisée, quasi institutionnelle. Et comme reproduite de génération en génération par un système censé enseigner le soin et l’attention à l’autre ».
Pierre Bienvault précise qu’
« il s’agit certes là d’étudiants ayant répondu à une enquête ciblée. Tous les futurs médecins ou infirmières ne subissent pas au quotidien les mêmes violences verbales, sexistes ou psychologiques. Mais on aurait tort de n’y voir que des récits isolés ».
Le journaliste rappelle entre autres qu’
« en juin dernier, une enquête du conseil de l’Ordre, menée auprès de 8000 étudiants et jeunes médecins, constatait l’existence d’une souffrance «avérée». Avec 14% des étudiants ou jeunes médecins déclarant avoir déjà eu des idées suicidaires ».
Il indique en outre que le Dr Auslender 
« a choisi de faire réagir diverses personnalités à ces témoignages ».
Le Pr Didier Sicard, ancien président du Comité national d’éthique, remarque ainsi que 
« l’hôpital est un lieu étrange. Emblème du soin, de la relation humaine, de ce qui reste d’humanisme dans notre société, il peut soudain se révéler un lieu de barbarie et de maltraitance. Celles-ci restent cachées aux yeux des observateurs ».
Tandis que Céline Lefève, maître de conférences en philosophie de la médecine, 
« note que la relation pédagogique est vécue au «seul prisme d’une relation hiérarchique, elle-même réduite à une relation de domination». La détresse des étudiants provient du fait que «tout le monde sait» que leurs formations incluent des violences et que l’organisation hospitalière repose sur leur corvéabilité », poursuit Pierre Bienvault.