Psychologue Marseille 7ème - Vanessa Hartmann Escojido -Infopsycho

Revue de presse santé psy – mai 2013

02 05 13

« Autisme : dépistage dès 18 mois et changement de méthode »
Le Parisien , Le Monde , La Croix , Le Figaro 

Le Parisien publie un entretien avec la ministre déléguée aux Personnes handicapées, Marie-Arlette Carlotti, qui « présente le 3ème plan Autisme (2014-2017), préconisant notamment un dépistage dès 18 mois et une orientation vers les méthodes éducatives et non plus psychanalytiques ».  

Marie-Arlette Carlotti déclare ainsi : « On sait que plus [le dépistage] est précoce, meilleure est la prise en charge. Donc à partir du premier trimestre 2015, profitant de la refonte du carnet de santé, nous y inclurons une grille de dépistage des premiers signes, dès l’âge de 18 mois ».  

Le Parisien ajoute que « la ministre annonce la création de 350 places dites « de répit », permettant des placements de courte durée. […] Mme Carlotti annonce également 700 places pour les petits en unité d’enseignement en maternelle, la formation de 5.000 professionnels du secteur médico-social aux méthodes éducatives et 1.500 places d’accueil en plus pour les adultes autistes ».  

« Le plan prévoit par ailleurs une plus grande intégration des familles, via des comités d’usagers et la nomination d’un « référent autisme » au sein du comité interministériel du handicap », relève le quotidien, qui précise que « le budget de ce plan est de 205,5 millions d’euros, en progression de 18 millions d’euros par rapport au précédent plan ».

Le journal note enfin que « la ministre souhaite à travers ce plan que « la France s’oriente vers une autre méthode dans la prise en charge de l’autisme » et met clairement en cause la méthode psychanalytique qui prévalait jusqu’ici ».   

Le Monde évoque aussi ce 3ème plan Autisme, relevant qu’« alors que la France accuse un retard de plusieurs décennies sur la prise en charge de l’autisme, [Marie-Arlette Carlotti] admet que ce nouveau plan s’est fait attendre car « on a voulu jouer la concertation, et il y avait des arbitrages budgétaires à faire » ».  

La ministre ajoute : « En France depuis 40 ans, l’approche psychanalytique est partout, et aujourd’hui elle concentre tous les moyens. Il est temps de laisser la place à d’autres méthodes pour une raison simple : ce sont celles qui marchent, et qui sont recommandées par la HAS. […] Que les choses soient claires, n’auront les moyens pour agir que les établissements qui travailleront dans le sens où nous leur demanderons de travailler ».

De son côté, La Croix brosse le portrait de « Lilia, 8 ans, autiste et camarade de classe ». Le journal observe que la petite fille « parvient à créer du lien avec les autres depuis qu’elle est scolarisée, à Paris, dans une classe ordinaire, grâce au soutien de son auxiliaire de vie scolaire et de son enseignante ». 

 

07 05 13

 

« L’enfant hyperactif : la prise en charge en question »
La Croix 
Le quotidien La Croix rappelle que le « trouble du déficit de l’attention – hyperactivité (TDAH) touche entre 3 et 5 % des enfants en France ». Il évoque un trouble «mal compris et mal accepté par la société ». Concernant la prise en charge, « à Robert – Debré, en cas de suspicion de TDAH, le délai d’attente est de deux ans », déplore François Delage. Pour Christine Gétin, de l’association TDAH France, « les choses s’améliorent doucement et « certaines régions commencent à être relativement bien pourvues, autour de Montpellier, Marseille, Bordeaux et Paris » pour effectuer une prise en charge efficace. Le journal ajoute que l’hyperactivité est « la conséquence d’une angoisse profonde que l’enfant dissipe en s’agitant », et qu’outre la prise en charge médicamenteuse, elle « nécessite une approche thérapeutique plurielle, adaptée à chaque enfant ».

 

10 05 13

 

« Le régime méditerranéen préserve la mémoire »
Le Figaro 
Le quotidien révèle que « la plus vaste étude menée sur le sujet confirme les bienfaits psychiques » du régime méditerranéen. Réalisée par l’Université d’Alabama à Birmingham (Etats-Unis) et publiée dans Neurology, la revue de l’Académie américaine de neurologie, cette nouvelle étude montre que « ce type d’alimentation permet de mieux préserver la mémoire et les facultés cognitives », rapporte Le Figaro. « 30239 personnes âgées de 45 ans et plus ont été suivies entre janvier 2003 et octobre 2007. Depuis, elles sont aussi suivies pour les changements de leur état de santé », explique le journal. Parmi elles, « le régime alimentaire de 17 478 personnes, Afro-Américains et Caucasiens, d’une moyenne d’âge de 64 ans, a été étudié avec soin », poursuit-il. Résultat ? Ceux dont « l’alimentation se rapprochait le plus de la diète méditerranéenne étaient 19 % moins enclins à développer des problèmes de mémoire ou intellectuels » et ce, « sans aucune différence entre les Afro-Américains et Caucasiens », précise le quotidien. En agissant sur le régime alimentaire, « on peut contribuer à limiter les altérations cognitives et mémorielles dues à l’âge, surtout en l’absence de traitement contre les démences », explique Georgios Tsivgoulis, neurologiste à l’université d’Alabama et à l’université d’Athènes en Grèce, l’un des auteurs de l’étude. En conclusion, Le Figaro rappelle que l’on sait déjà que ce type de régime alimentaire permet « de réduire de 30° % le risque d’accident cardio-vasculaire ou d’améliorer les chances de grossesse lors d’une fécondation assistée ».

 

13 05 13

 

« Psychiatrie : faut-il ranger les malades dans des «cases» ? »
Le Figaro , Les Echos 

C’est ce que se demande Le Figaro, qui note que « de nombreux psychiatres remettent en cause le «dictionnaire» officiel d’évaluation des maladies psychiques. Le journal relève que « la labellisation des troubles psychiques, l’inflation des étiquettes, «dépressif», «phobique», «cyclothymique», voilà sans doute l’une des premières causes des reproches adressés par une grande partie des professionnels du psychisme au DSM (Diagnostic and Statistical Manual of Mental Disorders) ».

« Cette bible médicale internationale, éditée par l’American Psychiatric Association depuis les années 1980, égraine des listes de symptômes et de comportements «ineptes» sur lesquelles les cliniciens sont censés s’appuyer pour poser leur diagnostic. Ce mois-ci, c’est une nouvelle version de ce manuel qui sera publiée (le DSM 5), publication qui suscite de nombreuses controverses, que ce soit outre-Atlantique ou en Europe », observe le quotidien.

Le Pr Maurice Corcos, auteur de L’Homme selon le DSM.Le nouvel ordre psychiatrique (Éditions Albin Michel), remarque : « Ce catalogue ne donne aucune chance d’évoluer aux patients. Une liste de symptômes n’est qu’une photographie figée de la vie psychique. Cette labellisation rapide a été créée pour servir dans un premier temps l’industrie pharmaceutique américaine – à chaque trouble sa molécule miracle – et aujourd’hui, chez nous, elle permet aux généralistes de pouvoir établir un diagnostic de dépression en 7 minutes ». Le Figaro note toutefois que « de nombreux patients confient le soulagement ressenti lorsque le mal dont ils souffrent est enfin nommé ».

Le journal continue : « Pour de nombreux professionnels, notamment ceux formés à l’approche psychanalytique, quelques symptômes cochés sur une liste ne peuvent servir d’unique référence ». Le Pr Corcos remarque ainsi qu’une « personne qui présente les signes d’un trouble à un moment donné ne saurait être réduite à cela. Il faut l’envisager avec son histoire, même si l’on n’est pas obligé de repartir dans de grandes narrations, comme dans une analyse ».

Le Pr Pierre Bovet, médecin chef au service psychiatrique de l’hôpital de Cery (Suisse), indique pour sa part que « la classification rigoureuse présentée dans le DSM est surtout essentielle pour la recherche et les communications internationales entre professionnels, et nul ne peut contester cette utilité, qui a indirectement aidé les patients. De plus, elle a permis que le savoir ne soit plus le monopole des médecins ». « Cependant, pour ces professeurs de psychiatrie, l’important est que leurs jeunes collègues  s’attachent d’abord à la relation humaine, à la «rencontre psychique» avec un patient », poursuit Le Figaro.

Les Echos relève également que « la cinquième édition du DSM, bible des psychiatres américains, sort la semaine prochaine aux Etats-Unis. Un manuel dangereux pour certains cliniciens, qui appellent au boycott ». Le journal parle de « livre qui rend fous les psychiatres. […] Une partie de la psychiatrie française fait flèche de tout bois dans les médias pour appeler au boycott du fameux manuel de diagnostic. Ce qui peut paraître étonnant, vu que le DSM ne s’applique pas en France, où c’est la Classification internationale des maladies, édictée par l’OMS, qui a seule cours légal », observe le quotidien.

Les Echos cite le psychiatre et psychanalyste Patrick Landman, président-fondateur du mouvement Stop-DSM, qui déclare que « la « pensée unique DSM » s’est répandue partout. Avec la CIM-10, qui date de 1992, l’OMS s’est complètement alignée sur le DSM. […] Seules 10% des personnes qui pénètrent dans mon cabinet souffrent de maladies mentales avérées. Si j’appliquais à la lettre les critères du DSM, ce taux serait de 100% ».

Le journal relève que « parmi les quelques nouvelles catégories introduites par le DSM-V, certaines paraissent très contestables et ont déjà fait couler des flots d’encre. Ainsi du trouble explosif de l’humeur (« disruptive mood dysregulation disorder »), visant les enfants faisant au moins trois grosses colères par mois ».

« Un autre point d’achoppement concerne la dépression, pour laquelle les critères ont été assouplis. Jusqu’à présent, toute personne ayant connu un deuil depuis moins de 2 mois ne pouvait être diagnostiquée dépressive. Ce délai d’exclusion a été ramené à 15 jours dans le DSM-V. Ce qui va mécaniquement entraîner une hausse des diagnostics de dépression, et donc des prescriptions d’antidépresseurs », remarque Les Echos, qui note toutefois que « la France n’a pas eu besoin du DSM pour être la championne de ces psychotropes ». 

 

16 05 13

 

« Les psychiatres se divisent face au DSM-5 »
La Croix 

La Croix note à son tour que « le congrès de l’Association américaine de psychiatrie s’ouvre samedi 18 mai à San Francisco dans un climat tendu. Cette association a rédigé le DSM5, un nouveau manuel qui classifie les diagnostics des maladies mentales ». Le journal titre sur sa Une : « Maladies mentales, des frontières floues », évoquant la « controverse [qui] entoure la sortie du nouveau manuel ».

La Croix explique ainsi sur une double page que « la planète «psy» est de nouveau en ébullition. Et c’est sur un ton solennel que plusieurs de ses représentants dénoncent un mouvement, venu des États-Unis, qui risque selon eux de «psychiatriser» divers comportements relevant de la plus parfaite normalité. Avec pour principale réponse thérapeutique la délivrance de médicaments psychotropes plutôt que l’écoute de la personne ».

Le quotidien cite de nombreux professionnels, dont le Dr Patrick Landman, psychiatre et psychanalyste, qui remarque que « ce n’est pas une querelle d’experts. L’enjeu est de savoir si nous voulons une société qui “fabrique” des fous et étiquette comme maladies mentales certaines réactions normales comme la tristesse après un deuil ». Le Pr Maurice Corcos, chef du département de psychiatrie de l’adolescent et du jeune adulte à l’Institut mutualiste Montsouris, estime qu’« en voulant délimiter le normal et le pathologique, on ne cesse d’élargir les catégories de la maladie mentale. […] En France, la formation initiale des médecins à la psychiatrie reste largement sous l’influence du DSM. Et il ne faut pas oublier que 80% des psychotropes sont prescrits par des généralistes qui sont très sollicités par les laboratoires pharmaceutiques dont les études sont faites avec les classifications issues de ce manuel ».

De son côté, Pascal Diethelm, ancien fonctionnaire de l’OMS, déclare : « Cette inquiétude se fonde sur des constats souvent fallacieux et surfe sur la théorie très en vogue du grand complot de l’industrie pharmaceutique qui inventerait de nouvelles maladies pour vendre des médicaments ». Le Pr Viviane Kovess-Masfety, psychiatre, épidémiologiste et enseignante à l’École des hautes études en santé publique, note pour sa part : « Il peut arriver que des personnes développent d’authentiques dépressions après la perte d’un proche. Et dans ce nouveau manuel, il y a en fait tout un chapitre qui explique précisément la différence entre les symptômes normaux du deuil et ceux d’un épisode dépressif majeur. Le but est bien d’éviter de faire la confusion. [Le DSM-5] est juste un outil de diagnostic qui n’empêche pas le médecin de garder son libre arbitre et de ne pas prescrire un médicament s’il estime que cela n’est pas justifié ». 

 

21 05 13

 

« On peut désormais prédire le devenir de certains patients dans le coma »
La Croix 

Marine Lamoureux constate en effet dans La Croix que « des travaux menés en France permettent aujourd’hui d’affiner le pronostic des personnes dans le coma après un arrêt cardiaque ou un traumatisme crânien. Grâce à l’IRM, dans un nombre croissant de cas, on pourra prédire si le patient va se réveiller et avec quelles séquelles. Un progrès de nature à changer l’approche médicale et éthique de ces patients, ainsi que les relations avec leur famille ».

La journaliste évoque ainsi « l’étude «IRM Coma», menée par l’unité de neuroréanimation de l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière à Paris en partenariat avec le service de neuroradiologie (Dr Damien Galanaud) et l’Inserm. Celle-ci, qui a impliqué 10 centres de réanimation en France et en Belgique, vient de donner lieu à deux publications dans Anesthesiology ».

« Le principe est le suivant : comparer, grâce à un logiciel informatique sophistiqué (Comasoft), les résultats d’IRM du patient qui arrive en réanimation à ceux d’une banque de données mise en place à partir de centaines de personnes gravement accidentées dont on connaît le pronostic à 1 an. En étudiant les paramètres anatomiques (quelles zones du cerveau sont touchées et à quel degré), fonctionnelles (comment ces zones communiquent entre elles) et métaboliques, le pronostic s’éclaire », note Marine Lamoureux.

Le Pr Louis Puybasset, coauteur de l’étude, précise qu’« il y a un double enjeu. Le premier, c’est de ne pas baisser les bras trop tôt, en se donnant le maximum d’outils pour évaluer les chances réelles qu’a un patient de s’en sortir ». La journaliste note que « l’autre enjeu, […] c’est d’éviter l’obstination déraisonnable. Car certains patients ont des lésions cérébrales si graves qu’ils sont condamnés à une vie végétative, sans espoir de retour à la conscience ».

« Néanmoins des questions éthiques demeurent, dont la plus difficile à appréhender : quelles séquelles accepter ? Jusqu’où la vie vaut-elle d’être vécue ? »,continue Marine Lamoureux.

 

27 05 13

 

« Alzheimer : une étude à jeter aux oubliettes »
Libération , Le Monde 

Libération note que « l’an dernier, la très respectée revue américaine Science publiait une étude révélant les effets positifs sur les souris d’un médicament anticancéreux dans la lutte contre la maladie d’Alzheimer ». Le journal rappelle qu’« une équipe de chercheurs américains prétendait que ce traitement à base de bexarotène inversait les symptômes d’Alzheimer comme la perte de la mémoire. Une publication qui avait suscité d’immenses espoirs dans l’univers médical et au-delà ».

Libération constate qu’« un an plus tard, la même revue apporte un démenti cinglant. Quatre équipes de chercheurs internationaux ont tenté de reproduire l’expérience sans y parvenir. […] L’avancée médicale qu’avait laissé espérer l’étude de 2012 n’existe pas ».

« Depuis longtemps, l’Alzheimer est instrumentalisée par des lobbys qui tentent de faire émerger des traitements qui se révèlent au final inopérants, sauf pour le chiffre d’affaires des laboratoires pharmaceutiques. Les études publiées par les 4 équipes de chercheurs sonnent comme une mise en garde pour les médecins qui seraient tentés de prescrire le fameux bexarotène », poursuit le journal.

Le quotidien note en effet que « cette molécule, plus connue sous le nom de Targretin, utilisée pour lutter contre le cancer de la peau, peut provoquer de graves effets secondaires ».

Le Monde évoque également cette « étude sur Alzheimer invalidée » et cite David Borchelt, professeur de neurosciences à l’université de Floride, qui explique : « Nous voulions reconstituer cette étude, pour voir si nous pouvions l’exploiter, mais nous n’avons pas réussiPeut-être devrait-on prendre certaines précautions avant de poursuivre, pour la sécurité des patients ».

Le journal note lui aussi que la molécule est « utilisée par les médecins pour traiter leurs patients atteints d’Alzheimer, alors même qu’elle peut provoquer de graves effets secondaires, regrette Robert Vassard, professeur de biologie cellulaire et moléculaire à l’école de médecine de l’université Feinberg, qui a appelé « à mettre un terme à cette pratique immédiatement » ».

 

29 05 13

 

« Hyperactivité : l’étonnant succès de la Ritaline »
Le Parisien 

C’est ce que titre Le Parisien, qui constate sur une page que « la consommation de [ce médicament], prescrit aux enfants, bondit alors que ses vertus divisent les médecins ». Le journal remarque ainsi : « On la surnomme Kiddy Coke ou drogue des enfants ! La Ritaline, cousine des amphétamines, classée parmi les stupéfiants, est indiquée pour soigner les troubles de l’attention associés à l’hyperactivité chez les enfants et les ados. Dans les années 1990, de graves dérives avaient été dénoncées aux Etats-Unis où 10% des enfants âgés de 9 à 12 ans étaient traités au méthylphénidate ».

« La polémique pourrait rebondir dans l’Hexagone où les ventes de ce médicament aux effets secondaires non négligeables connaissent une hausse phénoménale sans raison apparente », observe le quotidien. Le Parisien relate une étude du laboratoire de recherche Celtipharm, qui « observe en continu l’activité de 3.004 pharmacies » et selon laquelle « le nombre de boîtes [de méthylphénidate] vendues a bondi de 70% en 5 ans, passant de 283.700 boîtes en mars 2008 à 476.900 en mars 2013 ». Le journal précise que « plus de la moitié (55%) sont vendues sous la marque Ritaline (Novartis), devant Concerta (Janssen Cilag), 24,5%, et Quasyn (20,1%) produit par Shire France ».

« Etonnamment, l’augmentation du nombre de consommateurs est encore plus forte : +83% en 5 ans et même +114% chez les moins de 20 ans. Et l’âge médian des utilisateurs est tombé de 15 ans à 13 ans alors que le produit se consommant plusieurs années, la moyenne d’âge devrait augmenter », continue le journal. Le quotidien s’interroge : « Pourquoi cette envolée de ce médicament dont la prescription initiale est réservée aux seuls spécialistes hospitaliers ? […] Rien de nouveau sur le plan scientifique ne la justifie et ce produit ne doit être prescrit qu’en seconde intention selon les recommandations express de la HAS ».

« Ce bond de la consommation suscite d’autant plus d’interrogations que, le 3 octobre 2012, la HAS a estimé que «des incertitudes demeurent sur les effets à moyen et long terme du méthylphénidate, notamment en termes d’événements cardiovasculaires, neurologiques et psychiatriques» », rappelle Le Parisien. Le quotidien ajoute que « les experts de l’Autorité évoquaient «un risque d’usage détourné, de mésusage ou d’abus» ».

Le journal constate que « la molécule fait polémique » et interroge le Dr Louis Véra, psychiatre hospitalier et enseignant à l’université Paris-V, qui déclare qu’« en France, les prescriptions sont très inférieures à ce qu’elles devraient être : moins de 1% de la population est traitée alors que le trouble touche entre 5 et 6% de la population générale. […] Soixante ans de recul et de nombreuses études nous montrent son innocuité ».

Le Pr Maurice Corcos, chef du service de psychiatrie de l’enfant et de l’adolescent à l’Institut mutualiste Montsouris, observe pour sa part : « Il y a en France une énorme surprescription de Ritaline. On s’aperçoit d’ailleurs que la Ritaline n’a pas réglé, comme certains le prédisaient, les problèmes de délinquance, de drogue et d’abandon scolaire chez les adolescents. […] Ce produit, comme toute amphétamine, entraîne une dépendance psychique et physique. […] On prescrit la Ritaline très souvent pour soigner une hyperagitation, ce qui n’a rien à voir. […] Dire qu’il y a des conflits d’intérêts avec les laboratoires est une évidence », ajoute le praticien. 

 

« Drogues de synthèse, alcool, cocaïne, herbe…, les pratiques des Français s’européanisent »
Le Monde 

Le Monde fait savoir que l’Observatoire français des drogues et des toxicomanies (OFDT) « publie «Drogues et addictions, données essentielles», un panorama de la décennie passée en matière de consommation, dommages, saisies, soins… Autant de diagnostics dont devra tenir compte le gouvernement dans le plan de lutte contre les addictions qu’il doit dévoiler bientôt ».

Le journal remarque entre autres que « la moitié des jeunes de 17 ans déclarent avoir bu au moins 5 verres en une même occasion au cours du dernier mois. Ce phénomène, que les Français appellent les « alcoolisations ponctuelles importantes » (API), et les Anglo-saxons le « binge drinking », s’est développé dans l’Hexagone depuis 2005. C’est un indice parmi d’autres d’une France qui s’européanise en matière d’addiction. Pour beaucoup sous l’impulsion des jeunes », qui publie en outre un dossier sur cette « génération «biture express» ».

Le Monde note que « parmi les évolutions marquantes, les nouveaux produits de synthèse figurent en bonne place. […] On aurait pu croire qu’il y aurait là une exception française ; que la France serait épargnée parce que les sites de vente étaient, du moins au départ, tous anglophones. Cela n’a pas empêché les Français, un peu après les Anglais, les Irlandais ou les Polonais, d’adopter ces produits ».

« Pour la cocaïne également, la France se rapproche des pratiques de ses voisins. Longtemps, sa consommation était considérée comme faible. Mais elle a augmenté dans les années 2000. Le taux de personnes âgées de 18 à 64 ans en ayant consommé dans l’année est passé de 0,3% à 0,9%. Chez les jeunes de 17 ans, de 0,9% à 3%. En parallèle, dans les pays les plus consommateurs comme l’Espagne et le Royaume-Uni, la consommation a reculé », poursuit le quotidien.

 

Revue de presse santé – psy mars 2013

08 03 13

« La stimulation cérébrale profonde efficace dans l’anorexie »
Le Nouvel Observateur , Le Figaro 

Le Nouvel Observateur indique en effet que « des chercheurs canadiens ont montré dans une étude pilote que la stimulation cérébrale profonde pouvait donner des résultats positifs dans le traitement de l’anorexie ».

Le magazine explique que l’étude « a porté sur un petit nombre de patientes résistantes aux autres formes de prise en charge, mais a fait l’objet d’une publication dans le Lancet. Avec des électrodes, les médecins ont ciblé et excité une zone du cerveau dont l’activité est anormale chez les anorexiques mais aussi chez les dépressifs ». Le Nouvel Observateur précise que « si les spécialistes n’ont pas déploré de décès, d’accident vasculaire grave ou d’infection, ils notent cependant qu’une patiente a été prise des convulsions durant l’intervention et d’attaque panique ».

« Mais sur les six patientes, trois ont maintenu un indice de masse corporelle supérieur à celui du départ. Leur qualité de vie s’est également améliorée, en termes d’humeur ou d’anxiété ou de comportements obsessionnels compulsifs liés à cette maladie », poursuit le magazine.

Le Figaro note également que des chercheurs, menés par le Dr Andres Lozano, neurochirurgien à l’université de Toronto, « ont testé pour la première fois les bénéfices de la stimulation cérébrale profonde sur des anorexiques. Quoique très invasif, le traitement montre des résultats intéressants ».

Le journal relaie les réactions de neurologues et de psychiatres, qui « restent cependant prudents face à ces résultats ». Le Pr Philippe Damier, neurologue au CHU de Nantes, remarque ainsi : « Il s’agit d’une étude très préliminaire. Même si la méthode était validée ultérieurement, ce type de thérapie resterait limité à des indications très particulières et donc à un nombre très restreint de patients ».

De son côté, le Pr Ringuet, chef du service de psychiatrie de l’hôpital Paul-Brousse, déclare qu’« il n’y a à ce jour pas suffisamment d’éléments dans la littérature pour justifier d’implanter des patients sur la seule indication d’une anorexie mentale ». Le praticien note toutefois que « le risque lorsque l’anorexie se prolonge, c’est la mort. La stimulation cérébrale profonde pourrait alors être envisagée comme option thérapeutique mais uniquement pour éviter une issue fatale à un petit nombre de patients. Et si d’autres études de plus grande envergure confirmaient ces résultats canadiens ».

11 03 13

« Un cerveau artificiel à 1 milliard d’euros »
Les Echos 

Alors que débute aujourd’hui la Semaine du cerveau, Les Echos se penche sur « l’un des projets scientifiques les plus audacieux de la décennie : le Human Brain Project. […] Un milliard d’euros, 10 ans, plus de 100 laboratoires… C’est la martingale de l’un des paris scientifiques les plus osés jamais conçus en Europe ». Le journal souligne que ce projet, « qui démarrera à la fin de l’année pour se terminer en 2023, n’ambitionne rien de moins que de simuler artificiellement, à l’aide d’algorithmes, de modélisations et d’ordinateurs, le fonctionnement d’un cerveau humain. Peut-être l’objet le plus complexe de tout l’univers connu ! ».

Les Echos continue : « Cette forteresse réputée imprenable logée dans notre boîte crânienne, les scientifiques vont l’attaquer sur deux flancs à la fois. C’est-à-dire selon deux grandes approches, symétriques et complémentaires, portées chacune par l’un des deux codirecteurs scientifiques de HBP : le neurobiologiste israélien Henry Markram, de l’Ecole polytechnique fédérale de Lausanne (EPFL), et le physicien allemand Karlheinz Meier, de l’université de Heidelberg ».

Le quotidien explique que « Henry Markram s’est fait connaître en 2005 quand il a lancé le «Blue Brain Project», précurseur de HBP. […] Avec l’aide d’un super ordinateur Blue Gene d’IBM, […] les équipes d’Henry Markram ont réalisé une cartographie très précise des 10.000 neurones constituant la colonne corticale [d’un rat nouveau-né]. Puis ils ont recensé, pour chaque neurone, toutes les données morphologiques, électro-physiologiques et génomiques imaginables. Mais aussi toutes les observations qu’il était possible de faire sur la façon dont ils communiquent deux à deux via les synapses ».

« Cette méthode constitue ce que les spécialistes des neurosciences computationnelles appellent l’approche «bottom-up» : on part du «bas» de l’échelle (du niveau microscopique des neurones et des synapses) pour gravir ensuite un à un les échelons jusqu’à atteindre enfin – espère-t-on ! – le niveau macroscopique, celui du cerveau et des fonctions cognitives qui s’y déroulent », poursuit Les Echos.

Le journal remarque que « les détracteurs de l’approche bottom-up font remarquer qu’elle engendre un océan de données mais n’explique rien ou pas grand-chose, pour la bonne raison que la simulation informatique ainsi obtenue est aussi complexe que le phénomène biologique qu’elle reproduit. En outre, une telle méthode mobilise des capacités de calcul proprement titanesques ».

Le quotidien note donc que « tous les neuroscientifiques s’accordent à dire que l’approche bottom-up est une composante nécessaire mais non suffisante de HBP. Elle doit être couplée à une autre approche, radicalement différente et qualifiée symétriquement de «top-down». C’est celle du projet BrainScales piloté par le second homme-clé de HBP, Karlheinz Meier, et auquel est associée l’Unité Neurosciences, Information et Complexité (Unic) du CNRS ».

Les Echos précise ainsi que « connaître le profil exact de chaque neurone et de chaque synapse (à supposer que la chose soit possible) ne suffit pas, car il existe dans le cerveau, à la différence d’un ordinateur, quantité de «non-linéarités». Dans une machine, un même paramètre d’entrée donnera toujours le même résultat en sortie. Mais pas dans cette masse gélatineuse qu’est notre cerveau ! ».

13 03 13

« Un psychiatre radié à vie par ses pairs »
Le Parisien 

Le Parisien se penche sur « une décision rarissime », expliquant que « le Conseil national de l’Ordre des médecins vient de radier à vie un psychiatre de Metz (Moselle) accusé par l’une de ses anciennes patientes de viols et d’agressions sexuelles entre 2008 et 2010 ».

Le journal indique qu’« en 2007, Donatina [aujourd’hui âgée de 52 ans] rencontre le psychiatre lors d’une hospitalisation après une tentative de suicide. A sa sortie, le médecin – dont le cabinet se trouve dans le même immeuble que son logement – propose de la suivre ». La plaignante déclare ainsi : « Très vite, il a commencé à m’embrasser. Il m’a placée sous son emprise, comme un gourou. C’était d’autant plus facile que, pour ma thérapie, je lui confiais absolument tout ». Le Parisien ajoute que « les relations sexuelles s’enchaînent dans le cabinet, 2 jours par semaine ».

Le quotidien note que « Me Xavier Iochum, avocat du psychiatre, nie les accusations de viols, évoquant «une relation amoureuse qui se termine mal. […] Il n’était plus son thérapeute lorsque la relation a démarré» ».

Le Parisien relève cependant que « si le psychiatre ne percevait plus d’honoraires, il a pourtant continué à établir des certificats médicaux et des ordonnances pour Donatina. Dans sa décision sans équivoque, l’Ordre souligne un «manque de respect de la dignité de la patiente» et les «conditions douteuses» de sa prise en charge compte tenu de sa «très grande fragilité psychologique» et de sa «dépendance» face à un homme en «position d’autorité» ».

Le journal ajoute qu’« une autre procédure au civil est en cours. Paradoxalement, la justice pénale, elle, n’a pour l’instant pas bougé. Une première plainte a été classée et l’instruction en cours piétine. Mais Donatina, qui a enchaîné les tentatives de suicides depuis, veut «qu’il soit puni». Une autre ex-patiente du docteur, dont elle a eu un enfant, entend d’ailleurs se constituer partie civile. De son côté, le praticien mis en cause annonce qu’il va faire appel de sa radiation auprès du conseil d’Etat », conclut Le Parisien.

« Un lien établi entre mauvais sommeil et maladie d’Alzheimer »
Le Nouvel Observateur 

Le Nouvel Observateur indique qu’« un sommeil perturbé, de mauvaise qualité, pourrait être un signe précoce de la maladie d’Alzheimer. Des chercheurs de l’université de médecine de Saint-Louis aux Etats-Unis ont en effet constaté que les personnes sans problème de mémoire qui dormaient mal étaient plus nombreuses à avoir des plaques amyloïdes dans le cerveau. Or, la présence des plaques amyloïdes est un des signes cliniques de la maladie d’Alzheimer »,rappelle le magazine.

Le Nouvel Observateur explique que dans ce travail paru dans le Jama, « les chercheurs ont analysé le sommeil de 142 personnes âgées en moyenne de 65 ans, grâce à l’actigraphie, un appareil qui mesure les mouvements du dormeur, et ils ont déterminé la présence de dépôts amyloïdes en analysant le liquide céphalo-rachidien ».  

« Plus de 20% des personnes avaient un sommeil agité et ces personnes présentaient un taux beaucoup plus élevé de peptides béta-amyloïde 42 dans le liquide céphalo-rachidien. Pour le Pr David Holtzman, un des [auteurs], «ces résultats renforcent le lien entre qualité du sommeil et apparition de la maladie» », note l’hebdomadaire.

Le Nouvel Observateur s’interroge toutefois : « Est-ce la mauvaise qualité du sommeil qui provoque ces dépôts amyloïdes ou l’inverse ? L’étude ne permet pas de répondre ». Le Pr Florence Pasquier, neurologue au Centre mémoire ressources et recherches au CHRU de Lille, remarque ainsi que « cette étude renforce l’intérêt de prêter attention à la qualité du sommeil, mais elle n’établit pas de lien de cause à effet. On ne peut pas affirmer qu’un problème de sommeil conduira forcément à la maladie d’Alzheimer ».  

Le magazine ajoute que la spécialiste « souligne que la mauvaise qualité du sommeil est surtout associée à une autre maladie apparentée à Alzheimer, la maladie à corps de Lewy. […] Néanmoins, selon plusieurs études, près de 40% des malades diagnostiqués Alzheimer ont des troubles du sommeil. Et surtout les perturbations du sommeil sont associées généralement à des altérations cognitives et fonctionnelles plus importantes, et à un déclin plus rapide selon les études », continue Le Nouvel Observateur.

Le Pr Pasquier précise : « C’est certain, les troubles du sommeil sont à rechercher chez les personnes qui ont une plainte cognitive. Mais les troubles du sommeil peuvent aussi s’expliquer par d’autres facteurs, par exemple lorsqu’il y un syndrome d’apnée du sommeil, ou tout simplement parce qu’il y a une mauvaise hygiène du sommeil. […] Le message important, c’est que le sommeil a des répercussions sur le fonctionnement cognitif, mais que cela peut être remédiable ».

 

14 03 13

 

« La justice condamne l’usage thérapeutique du cannabis »
La Croix , Libération 

La Croix relève en effet que « le tribunal correctionnel de Belfort a condamné hier un consommateur de cannabis qui, atteint de myopathie, faisait valoir que seul ce stupéfiant apaisait ses douleurs ». Le journal observe que « le prévenu a écopé d’une amende de 300 € assortie de 5 ans de mise à l’épreuve. Il s’agit toutefois d’une condamnation très clémente en comparaison de celles qui ont été prononcées dans les affaires classiques de drogue ».  

Le quotidien rappelle cependant qu’« en 2002, la cour d’appel de Papeete (Polynésie française) avait conclu différemment en relaxant un paraplégique qui recourait au cannabis pour apaiser ses douleurs », et note que « seule une décision de la Cour de cassation permettra de trancher entre ces deux décisions et d’établir une jurisprudence claire ».  

La Croix souligne en outre que « la question d’un usage thérapeutique du cannabis vient tout juste d’être relancée. Au début du mois, Marisol Touraine s’est déclarée favorable à une révision du code de la santé publique, qui interdit aujourd’hui les médicaments contenant des substances dérivées du cannabis ». Le journal observe toutefois que « les médecins [sont] partagés sur le cannabis thérapeutique ».   

Libération évoque également ce jugement et indique que « le prévenu, qui réclame une relaxe basée sur «l’état de nécessité», va faire appel ». Le journal relève lui aussi que « sauf cas exceptionnels », la justice ne reconnaît pas le cannabis thérapeutique, et note qu’« à Belfort, le médecin de Dominique Loumachi appuyait l’intérêt «bénéfique» du cannabis. Mais le parquet a reproché au Belfortain de ne pas avoir demandé une autorisation temporaire d’utilisation (ATU) pour du Marinol, cannabinoïde synthétique ».  

Libération observe par ailleurs que « les vertus thérapeutiques du cannabis sont reconnues dans de nombreux pays (Allemagne, Italie, Canada…). Il soulagerait, entre autres, les effets secondaires d’une chimiothérapie (dont les pertes d’appétit), les spasmes dus à la sclérose en plaques, le glaucome. En France, le cannabis est diabolisé alors que personne ne s’indigne de l’usage médical de la morphine », conclut le quotidien.

 

18 03 13


« Des stratégies pour lutter contre la dépression résistante »
Le Figaro 

Anne Prigent rappelle dans Le Figaro que « la dépression est une maladie qui se soigne. […] Mais dans 20 à 30% des cas, cette dépression résiste aux antidépresseurs ». Le Pr Jean-Pierre Olié, psychiatre à l’hôpital Sainte-Anne (Paris), précise que « chez ces patients, […] nous cherchons une stratégie d’optimisation des antidépresseurs en associant un autre médicament. Cela peut être du lithium, des hormones thyroïdiennes ou encore des neuroleptiques atypiques ».  

La journaliste relève qu’« une synthèse de plusieurs études cliniques, publiée sur le site de Plos One Medicine, s’est intéressée aux neuroleptiques atypiques. Ces médicaments se révèlent modérément efficaces sur les symptômes de la dépression et c’est au prix d’effets secondaires importants (prise de poids, sédation…). Un résultat que les psychiatres tiennent à nuancer ».  

Le Pr Chantal Henry, psychiatre au CHU Albert-Chenevier de Créteil, remarque ainsi que « les antipsychotiques ont leur place dans certains types de dépressions »et « raconte avoir vu des dépressifs revivre grâce à ces molécules ». Le Pr Pierre-Michel Llorca, psychiatre au CHU de Clermont-Ferrand, note quant à lui que « la dépression est une constellation hétérogène ».  

Anne Prigent souligne donc qu’« il est difficile de déterminer à l’avance quelle personne va réagir positivement à une stratégie thérapeutique donnée et, jusqu’à présent, ces traitements sont administrés de façon plus ou moins empirique ». Le Pr Henry précise toutefois : « Nous allons progresser sur ce sujet car nous avons lancé de grandes études de cohorte qui vont nous permettre d’affiner les caractéristiques cliniques des dépressions ».  

La journaliste observe que « cette connaissance de la maladie devient indispensable lorsque l’on sait qu’en 2020, pour l’OMS, elle sera la pathologie la plus invalidante dans le monde, après les troubles cardiaques », ajoutant qu’« en France, chaque année, 3 millions de personnes sont terrassées par la dépression, principalement des femmes ».  

Anne Prigent évoque cependant « le paradoxe français : nous nous déclarons d’humeur morose, nous consommons toujours trop de psychotropes, principalement des benzodiazépines, mais nous ne nous soignons pas lorsque nous sommes dépressifs ». La journaliste explique ainsi : « Le sentiment d’être assez «fort» pour surmonter ces difficultés, la crainte de ce que penserait l’entourage, la peur d’être hospitalisé, la peur de l’éventuel traitement autant de raisons pour ne pas faire appel aux médecins ».  

De son côté, le Pr Michel Lejoyeux, psychiatre à l’hôpital Bichat (Paris), remarque que « les critères objectifs de la dépression ne sont pas assez acceptés en France. Nous finissons par passer à côté, par ne pas chercher le diagnostic ».  

Anne Prigent ajoute qu’« il est souvent plus facile et moins coûteux pour le médecin traitant de prescrire un médicament. Face à une dépression sévère, le traitement par antidépresseur ne se discute pas. Ces médicaments vont mettre plusieurs semaines avant d’agir sur les symptômes. Un peu de patience est donc nécessaire avant de décréter que la dépression fait de la résistance ». Le Pr Lejoyeux note que « si le patient ne répond pas au traitement, soit il ne prend pas correctement son antidépresseur, soit il n’est pas dépressif et souffre d’autre chose ».  

La journaliste indique enfin que « dans la majorité des cas, les antidépresseurs vont aider à restaurer le fonctionnement normal du sommeil, de l’appétit, à retrouver l’initiative, une perception positive de la vie… […] Impossible cependant de prédire qui rechutera ou entrera en résistance ».

 

« Un anti-migraineux pour réduire l’effet des mauvais souvenirs »
Le Parisien 

Le Parisien indique que « si effacer les mauvais souvenirs à la manière du film « Eternal Sunshine » n’est pas (encore) possible, des scientifiques parviennent désormais à en réduire la charge émotionnelle. Pas de lavage de cerveau nécessaire, un simple anti-migraineux suffit : le Propanolol, un médicament de la classe des bêtabloquants ».

Le journal relaie une information de La Dépêche du midi, expliquant que « des chercheurs du laboratoire de stress traumatique de Toulouse (Haute-Garonne), rattaché à l’université Paul-Sabatier et au CHU, développent depuis 2007 ce traitement innovant. […] Pour l’instant, une quarantaine de patients dans le monde en ont bénéficié ». Le quotidien parle d’une « recherche suffisamment sérieuse pour que le ministère de la Santé ait accordé une subvention au laboratoire », et précise que le but est d’« approfondir l’étude et comparer l’effet du médicament avec un placebo ».

Le Parisien relève qu’« administré 90 minutes avant la séance, cet anti-migraineux agit sur le cerveau émotionnel pendant que le patient est invité à raconter son souvenir traumatisant en rédigeant un texte à la première personne ». La Dépêche du midi explique : « Lors des deuxième, troisième, quatrième, cinquième et sixième séances, le script a été imprimé, sur une seule page, comme un story-board », notant que « que le patient doit alors «réactiver son souvenir», une heure et demie toujours après la prise de la molécule ».

Le Pr Philippe Birmes, directeur du laboratoire du stress traumatique de Toulouse, remarque ainsi que « chez les 8 patients traités, on a constaté la baisse des symptômes de stress post-traumatique : transpiration, troubles du sommeil, sursauts exagérés. [Dans le futur], on pourra envisager de faire prendre ce médicament à domicile et de ne faire venir le patient que 10 minutes ».

 

« Les nuits pleines de danger des somnambules »
Le Figaro 

Le Figaro constate que « les risques auxquels sont exposés les somnambules et leurs proches sont sous-estimés, et méritent que l’on prenne cette maladie plus au sérieux », selon une étude menée par le Pr Yves Dauvilliers, directeur du laboratoire du sommeil à l’hôpital Gui-de-Chauliac (Montpellier).

Le journal remarque ainsi : « Yeux fermés, bras en avant, marchant d’un pas lent mais sûr, le somnambule jouit dans l’imaginaire collectif d’une image plutôt calme. Mais la réalité peut parfois s’avérer plus mouvementée : chute, saccage de chambre, jet d’objets, voire même, dans des cas heureusement exceptionnels, des accidents dramatiques comme cet homme devenu tétraplégique après être tombé dans les escaliers ».

« Or, ce trouble du sommeil, qui concerne au moins 4% de la population, a tendance à être banalisé, voire même ignoré par la médecine de ville », relève le quotidien. Le Figaro explique qu’« à travers une vaste étude prospective menée sur 100 somnambules adultes diagnostiqués entre 2007 et 2011 et publiée dans Sleep, l’équipe du Pr Dauvilliers montre que 58% des patients ont expérimenté au moins un épisode de violence durant leurs phases de somnambulisme. Dans 17% des cas, l’étude a recensé des atteintes à l’intégrité physique du patient mais aussi de son partenaire de chambre, tels que des ecchymoses, des saignements du nez, des fractures et même un cas de traumatisme crânien concernant un patient s’étant défenestré du troisième étage ».

Le Dr Eric Mullens, médecin somnologue référent du laboratoire du sommeil d’Albi, précise qu’« il ne s’agit pas de violence à proprement parler et encore moins de violence dirigée contre le partenaire. […] La personne a une activité mentale, sans que l’on puisse parler de rêve. Elle se trouve dans une confusion totale quant à son environnement ».

Le Figaro poursuit : « Le somnambulisme est entouré de zones d’ombres, notamment concernant ses symptômes associés. 59% des patients étudiés ici présentent également d’autres signes tels qu’une privation de sommeil, un stress, une anxiété ou des symptômes dépressifs. Mais il est difficile de déterminer si ces facteurs sont la cause ou la conséquence du somnambulisme ».

Le journal rappelle enfin qu’« il existe des traitements. Ceux-ci passent dans un premier temps par l’éducation du patient dans les centres du sommeil où des thérapies comportementales pourront notamment lui être proposées. […] Dans les cas les plus sérieux, le patient pourra se voir proposer un traitement médicamenteux à base de benzodiazépines ».

 

22 03 13

 

« Le sommeil des Français, ce colosse aux pieds d’argile »
Le Monde , Le Parisien 

En cette Journée du sommeil, Le Monde observe que « la durée du sommeil va décroissante et les troubles du sommeil, pernicieux, [sont] à l’origine de nombreux dysfonctionnements de la santé ». Le journal relate les résultats d’un sondage OpinionWay pour l’Institut national du sommeil et de la vigilance (Insv) et la mutuelle MGEN, notant qu’« en 2012, le temps de sommeil des Français est resté à peu près stable, de 7 heures en moyenne en semaine et de 8 heures le week-end, par rapport à 2011. […] Cette durée de sommeil correspond à la moyenne préconisée par les spécialistes ».

Le Pr Damien Léger, président de l’Insv, remarque cependant que « 30% des Français dorment moins de 6 heures, en deçà du seuil réparateur. Ce sont souvent des jeunes actifs avec de longs trajets de transports ». Le Monde note ainsi que « 30% des sondés affirment dormir entre 2 et 6 heures par jour en semaine, et ils sont 12% à conserver ce rythme le week-end. […] Ce manque de sommeil est lié à un risque plus élevé d’obésité, de diabète et de maladies cardiovasculaires », rappelle le quotidien.

Le journal relève que « le rythme de sommeil des Français est déréglé par des réveils nocturnes. Près de 7 sondés sur 10 (69%) affirment se réveiller au moins une fois la nuit, dont 11% disent se réveiller au moins trois fois chaque nuit. Plus d’un tiers des personnes interrogées (36%) affirme souffrir d’au moins un trouble du sommeil ». « L’insomnie est le trouble le plus fréquemment cité par les répondants (18%), devant les troubles du rythme du sommeil (17%), le syndrome des jambes sans repos (6%) et le syndrome d’apnée du sommeil (5%) », continue Le Monde.

Le quotidien indique en outre que « les nuisances environnementales, thème de cette 13e Journée du sommeil, participent aux troubles du sommeil : 24% des Français interrogés sont exposés à l’éclairage public dans leur chambre, les trois-quarts disposent d’au moins un appareil électronique dans la pièce où ils dorment et 42% dorment avec leur téléphone mobile allumé. […] Dans 9 cas sur 10, le bruit qui dérange provient de l’extérieur, émis pour l’essentiel par les transports (61%) ».

« L’enquête pointe d’autres habitudes peu propices à un sommeil de qualité. Il y a ceux qui dorment avec leur animal favori ou encore avec les portables, radio, téléviseurs, ordinateurs et tablettes, présents dans 3 chambres à coucher sur 4 », ajoute Le Monde.

Le Parisien consacre pour sa part près d’une page à « une arme antironflement ». Le journal note en effet que « 15 millions de Français indisposent leur entourage dès qu’ils ferment l’œil. Pour éviter les décibels intempestifs, une nouvelle méthode est lancée ». Le quotidien évoque l’orthèse de la société Oniris, « sorte de protège-dents façon boxeur qui, en avançant la mâchoire, empêche les ronflements. Elle est vendue environ 80 € sur Internet ou en pharmacie, alors que les orthèses disponibles sur le marché jusqu’à présent coûtent entre 400 et 800 € », observe Le Parisien.

 

25 03 13

 

« De nouveaux médicaments pour combattre l’alcoolisme »
Le Figaro 

Le Figaro observe que « l’arrivée imminente sur le marché de nouveaux médicaments [contre la dépendance à l’alcool] suscite un grand espoir chez les addictologues, comme chez les malades. Elle ravive aussi la rivalité entre laboratoires ».

Le journal se penche ainsi sur ces nouvelles molécules, relevant que « le Selincro [nalméfène] est à ce jour le plus abouti. Commercialisé par le laboratoire danois Lundbeck, il a reçu une autorisation de mise sur le marché européen le mois dernier et devrait être disponible dans les pays scandinaves, en Pologne et en Allemagne dès cette année. Il est attendu en France à partir de 2014 ».

Le Figaro explique que « l’originalité de ce traitement est de ne pas viser l’abstinence du malade, mais de réduire son envie de boire. Les essais cliniques ont montré qu’il entraîne, avec peu d’effets secondaires, une diminution de la consommation d’alcool de près de 60% après 6 mois de traitement, soit une «baisse moyenne de près d’une bouteille de vin par jour», selon le laboratoire. Il est indiqué pour des adultes moyennement dépendants, qui n’ont pas de symptômes de sevrage ». Le Pr Michel Reynaud, psychiatre à l’hôpital Paul-Brousse (Villejuif), observe que « ce médicament va permettre aux médecins, y compris généralistes, de proposer à leurs patients autre chose que l’abstinence à vie, qui leur paraît terrifiante. C’est une petite révolution dans la prise en charge ».

Le journal note que « le deuxième médicament, l’Alcover, est un traitement connu, prescrit en Italie et en Autriche depuis une quinzaine d’années. Le laboratoire D&A Pharma […] mène actuellement un essai clinique de phase 2-3 dans l’espoir de le lancer en France à la fin de l’année 2014. La molécule utilisée n’est autre que le GHB, la «drogue du violeur», ce qui pourrait constituer un handicap pour sa commercialisation. Il est indiqué chez des patients alcoolodépendants qui ont pour projet l’abstinence. […] Il comporte un risque d’addiction ».

Le Figaro relève enfin que « la molécule la plus connue du grand public est le baclofène, aujourd’hui prescrit comme décontractant musculaire dans certaines maladies, comme la sclérose en plaques. […] Il fait actuellement l’objet de deux essais cliniques, en vue d’une autorisation de mise sur le marché dans l’indication spécifique de lutte contre l’alcoolisme ».

Le quotidien souligne qu’« alors que l’arsenal thérapeutique se limite aujourd’hui à deux molécules aux effets modestes (l’acamprosate et la naltrexone), un nouvel horizon s’ouvre ainsi pour les médecins et les malades. Mais ces médicaments ne sont pas sans poser de nouvelles questions. On ne sait pas en effet comment réagira le patient à l’arrêt du traitement. Sera-t-il obligé de le prendre à vie ? ».

« On ignore aussi si la diminution des quantités bues aura un effet significatif sur les comorbidités. Suffira-t-elle, par exemple, pour guérir d’une maladie alcoolique du foie ou diminuer une hypertension ? Enfin, les addictologues n’ont pour l’heure aucun critère scientifique leur permettant de préférer un médicament à un autre, selon le profil du patient », poursuit le journal. Le Figaro note enfin que « les psychiatres rappellent qu’il n’existe pas de molécule miracle. Des thérapies comportementales et une assistance sociale restent nécessaires pour lutter contre une dépendance aux ressorts complexes ».

 

« Râler, ça fait du bien »
Le Parisien 

Le Parisien s’interroge : « Considérée comme un sport national, la «râlerie» à la française serait-elle en train d’acquérir ses lettres de noblesse ? ». Le journal indique que « plusieurs études et essais publiés ces dernières semaines aboutissent à la même conclusion : exprimer sa colère, à bon escient, est bon pour la santé ».

Le quotidien explique ainsi que « plusieurs spécialistes à travers le monde considèrent que le fait d’exprimer ce qu’on a sur le cœur – au lieu de bouillir intérieurement – apporte de vrais bénéfices santé. A condition de respecter certaines règles ». Le Parisien relève notamment que « savoir exprimer sa mauvaise humeur augmenterait l’espérance de vie. Tel est le résultat surprenant d’une vaste étude, menée par des chercheurs en psychologie de l’université allemande d’Iéna auprès de 6.000 personnes ».

« Ils ont constaté chez les individus les plus «répresseurs» (qui contiennent leurs émotions négatives) une accélération cardiaque (qui pourrait à la longue augmenter les risques d’hypertension ou d’ennuis cardiaques) par rapport à ceux qui extériorisent leurs émotions », poursuit le journal.

Le Parisien conseille en outre de « râler auprès de la bonne personne. […] Pour une plainte efficace, combien se perdent dans le vide ! », ou encore cite le psychologue Didier Pleux, qui précise qu’« il ne faut pas confondre s’affirmer et faire des colères. Le plus grand nombre d’accidents cardiaques, c’est quand même chez les colériques ».

 

26 03 13

 

« La pilule qui efface les traumatismes »
Le Parisien 

Le Parisien se penche sur « un médicament qui pourrait changer la vie des personnes ayant subi un traumatisme comme une agression ou un accident de la route ». Le journal note ainsi que « depuis 2007, le Laboratoire du stress traumatique de Toulouse (Haute-Garonne) travaille sur une molécule, le propranolol, qui atténue les mauvais souvenirs de la mémoire ».  

« Une quarantaine de personnes à Toulouse, Montréal et Boston ont déjà bénéficié de ces recherches qui vont s’étendre à de nouveaux patients à Lille, Tours ou en Martinique », poursuit le quotidien.

Le Pr Philippe Birmes, directeur du laboratoire toulousain, indique que « le propranolol est un médicament générique connu depuis une dizaine d’années qui était destiné au traitement des migraines ou de l’hypertension. En administrant cette molécule à nos patients, nous avons vu que la charge émotionnelle liée à ces souvenirs traumatisants diminuait. […] Nous l’avons proposée en test à 8 personnes ayant subi l’explosion d’AZF en 2001 ».  

Le Parisien explique ainsi que « 10 ans après la catastrophe, [ces patients] présentaient toujours des troubles importants : certains ne pouvaient plus affronter la foule, d’autres sursautaient au passage d’un avion ou au moindre bruit… Après 6 séances de traitement, les chercheurs ont constaté une baisse de leurs symptômes pouvant se manifester par de la transpiration, une accélération de l’activité cardiaque ou des troubles du sommeil ».  

Le Pr Birmes précise : « C’est le script traumatique, qui permet de réactiver le souvenir lors des séances suivantes. Ces personnes connaissaient une grande détresse émotionnelle car elles revivaient en permanence leur traumatisme. Quatre-vingt-dix minutes après la prise du médicament, elles conservent le souvenir mais n’en souffrent plus ». « Et ce, de manière durable », ajoute le quotidien.

Le journal relève que « selon les chercheurs toulousains, 70% des 40 patients ayant testé ce médicament ont vu leurs symptômes disparaître et seraient guéris. Ce traitement novateur pourrait donc devenir une alternative aux thérapies comportementales. […] Jusqu’à présent, les antidépresseurs servaient également à traiter ces problèmes mais ils endormaient le stress, sans le faire disparaître ».  

Le Pr Birmes déclare que « c’est un grand espoir car le traitement est simple même s’il nécessite la présence d’un médecin. A terme, on imagine la prise du médicament à domicile pour que le patient ne passe que 10 minutes chez le médecin ».

 

29 03 13

 

« L’hyperactivité directement liée au manque de lumière »
Sciences et Avenir , Le Point 

C’est ce que remarque Le Point, qui indique que « la découverte est colossale : en comparant la carte de prévalence du trouble de l’attention et de l’hyperactivité (TDHA) chez les enfants et celle de l’intensité solaire mesurée sur le territoire des États-Unis en 2003 et en 2007, des chercheurs ont constaté une « parfaite correspondance » », selon un article paru dans Biological Psychiatry.

L’hebdomadaire relève que « ces scientifiques de l’université d’Utrecht, du Research Institute Brainclinics, de la Leiden University et de l’Ohio State University décident alors de procéder à la même comparaison dans 9 autres pays où de telles données étaient disponibles : France, Allemagne, Belgique, Hollande, Italie, Colombie, Mexique, Espagne, Liban. Là encore, les courbes de données se superposent, chez l’enfant comme chez l’adulte ».

Sciences et Avenir précise de son côté que « le manque d’intensité lumineuse pourrait expliquer 1/3 des cas de trouble de l’attention et de l’hyperactivité chez l’enfant et jusqu’à 57 % chez l’adulte ».

Le magazine cite Martjin Arns (Research Institute Brainclinics), selon qui « le TDAH serait lié, pour un sous-groupe du moins,  à des troubles du sommeil générant des difficultés de vigilance et de concentration diurnes, liés eux-mêmes à un manque de lumière naturelle ».

« On voit s’accroître deux phénomènes. Tout d’abord on sort de moins en moins dehors la journée. Et le soir, on utilise de plus en plus des outils modernes comme les tablettes, les ordinateurs ou les smartphones, qui émettent une lumière bleue. Or cette lumière, on le sait, perturbe l’horloge biologique », note le spécialiste.

Le chercheur propose un « antidote simple pour améliorer le sommeil et les symptômes du TDHA » : « Il faut s’exposer davantage à la lumière naturelle matinale (comme sortir le chien, aller à l’école à pied, favoriser les jeux dehors). Et le soir réduire les écrans ou réfléchir à des solutions de changements de couleur d’écran grâce à un utilitaire gratuit comme f.lux »

Revue de presse santé – psy avril 2013

02 04 13

« Des thérapies validées dans le plan contre l’autisme »
Le Figaro , Libération 

Delphine Chayet note dans Le Figaro que « face à l’approche psychanalytique, qui demeure privilégiée dans la prise en charge de l’autisme en France, le gouvernement entend promouvoir les thérapies validées scientifiquement. C’est tout l’objet du troisième plan autisme, dont les grandes lignes doivent être présentées [aujourd’hui] par la ministre déléguée aux Personnes handicapées ».  

La journaliste relève ainsi que « Marie-Arlette Carlotti s’appuie sur le rapport publié en mars 2012 par la HAS, qui recommande une prise en charge fondée sur une approche éducative et comportementale. Si elles sont précoces, des interventions de ce type permettent d’améliorer le langage et les facultés cognitives des enfants, mais aussi de faire régresser les symptômes de l’autisme ».  

Delphine Chayet précise que ce « plan interministériel porte sur la période 2013 à 2017. Il vise à remodeler l’ensemble de la prise en charge des enfants autistes : repérage dès l’âge de 18 mois, diagnostic, éducation renforcée et aide à la scolarisation ». De son côté, Florent Chapel, délégué général du collectif autisme, déclare que « la situation est catastrophique dans notre pays. Seuls 10% des enfants bénéficient d’une prise en charge adaptée et vont à l’école. Les adultes sont, quant à eux, enfermés dans des hôpitaux psychiatriques et des centres, ou bien rendus à leurs parents sans aucun accompagnement ».  

Delphine Chayet explique que « le plan vise à améliorer la détection des enfants autistes dès l’expression des premiers signes d’alerte, alors que le diagnostic n’intervient pour l’heure qu’à l’âge de 6 ans en moyenne. […] Un vaste programme de formation des personnels de la petite enfance (puéricultrices, assistantes maternelles, médecins, éducateurs, enseignants…) doit être mis sur pied. Des informations sur l’autisme seront introduites dans les carnets de santé ».  

« Le ministère veut par ailleurs constituer un réseau de diagnostic de premier niveau, en étoffant les équipes des centres d’action médico-social précoce et en les dotant du matériel de dépistage adapté », continue la journaliste. Delphine Chayet ajoute que « les missions des centres de ressources autisme […] seront redéfinies sur la base des recommandations formulées par la HAS afin d’y limiter l’influence de la psychanalyse. Cette discipline qui, en France, se trouve au cœur de la prise en charge des autistes, décrit leur trouble comme une «psychose infantile» liée à un trouble de la relation entre l’enfant et ses parents ».  

« Au plan international, il existe au contraire un large consensus scientifique pour définir l’autisme comme un trouble neuro-développemental assimilable à un handicap, qui requiert une intervention spécifique », souligne la journaliste.

Dans un entretien, Marie-Arlette Carlotti déclare notamment : « Pendant trop longtemps en France, les parents d’enfants autistes ont été laissés à l’abandon, en l’absence d’un repérage précoce de ce handicap et d’une prise en charge adaptée. Cela a engendré un désespoir immense. Il est temps que cette situation de non-assistance se termine ».  

Eric Favereau remarque aussi dans Libération qu’« aujourd’hui, journée nationale de sensibilisation à l’autisme, un troisième plan devrait être annoncé », et constate que l’autisme est « toujours otage du conflit sur ses traitements ». Le journaliste s’interroge : « Qui a raison ? », et fait savoir qu’« en écho, plusieurs livres sur la question sont publiés ces jours-ci ».

 

03 04 13

 

« Un 3e plan autisme pour tenter de combler 40 ans de retard »
Le Parisien , L’Express 

C’est ce que titre Le Parisien, qui note qu’hier, « à l’occasion de la Journée mondiale de l’autisme, Marie-Arlette Carlotti a annoncé que «le 3e plan autisme était prêt». La ministre déléguée chargée des Personnes handicapées […] devrait présenter ce plan prochainement devant le Comité national de l’autisme, des parlementaires et la commission des Affaires sociales à l’Assemblée ».  

Le journal précise que ce plan « comportera 5 axes, parmi lesquels le repérage précoce, l’accompagnement des parcours et le soutien aux parents ». Marie-Arlette Carlotti a ainsi déclaré que « ce plan veut que nous respections les recommandations de la HAS, à savoir, les bonnes pratiques comportementales et développementales que nous irriguerons à travers l’ensemble des territoires et des régions ».  

Le Parisien indique que « la priorité sera d’abord mise sur la détection de la maladie pour pouvoir intervenir auprès de l’enfant dès 18 mois. Pour cela, les professionnels de la petite enfance seront mieux formés. La refonte du carnet de santé, prévue en 2014, devra aussi faciliter le diagnostic ».  

« Le plan prévoit d’augmenter et de diversifier les modes d’accueil des adultes autistes et de créer des «unités d’accueil temporaire rattachées à un dispositif médico-social d’accueil», pour permettre aux familles qui le souhaitent d’avoir des moments de répit. Enfin, des efforts seront faits sur la recherche, la formation et la sensibilisation des professionnels de santé, travailleurs sociaux et enseignants », continue le journal.

Le quotidien relève en outre à propos de ce plan : « Pour les associations et proches de personnes autistes, c’est surtout une révolution culturelle qu’il faudrait opérer, pour combler les «40 années» de retard que la France a prises. Et, une fois pour toutes, cesser de laisser les clés de l’autisme à la psychanalyse, pour passer aux méthodes éducatives, éprouvées à l’étranger ».  

L’Express note pour sa part que « l’espoir des familles a laissé place à la colère ». Le magazine remarque ainsi : « Diagnostics tardifs de l’autisme, mauvaise prise en charge, manque de places d’accueil : les associations et familles concernées par ce trouble ont le sentiment de voir leurs revendications rester lettre morte, après des plans successifs qui ont peu amélioré la situation ».  

L’hebdomadaire cite notamment Danièle Langloys, présidente d’Autisme France, qui déclare que « les familles attendent tout de ce plan mais la France a 40 ans de retard, le chantier est phénoménal », et craint des « vœux pieux ».  

L’Express relève en effet qu’« un bilan du plan autisme 2008-2010 faisait état de 342 places réellement installées pour les adultes et 1 330 pour les enfants à la fin 2010, sur 4 100 places prévues pour la période 2008-2014 », ou encore note que « la prise en charge de l’autisme fait l’objet d’une vive opposition entre les partisans d’une méthode de soin psychiatrique d’une part et éducative d’autre part ».

 

05 04 13

 

« L’altération des neurones n’est plus une fatalité »
Le Point 

Anne Jeanblanc annonce dans Le Point qu’« une équipe du Laboratoire de radiopathologie (composée de chercheurs de l’Inserm et du CEA) vient de montrer, chez le rongeur, la possibilité de produire de nouveaux neurones en toutes circonstances. Une découverte qui, à court terme, pourrait bénéficier aux personnes âgées présentant un déclin cognitif et aux malades qui ont dû subir une radiothérapie de la tête ».  

La journaliste rend ainsi compte de ce travail paru dans EMBO Molecular Medicine, expliquant que « pour identifier les meilleurs moyens de préserver notre « capital neurones », les chercheurs ont tenté de connaître les acteurs responsables de l’altération de la neurogenèse. Il est apparu que les cellules souches capables de reformer des neurones ne disparaissent pas complètement. Certaines survivent, localisées dans une petite zone particulière du cerveau (la zone sous-ventriculaire). Toutefois, elles semblent ne pas pouvoir fonctionner correctement ».  

Anne Jeanblanc ajoute que « des expériences complémentaires ont permis de constater, tant après irradiation que dans le vieillissement, des niveaux élevés d’une molécule synthétisée par les cellules du système immunitaire, essentielle à la communication – la cytokine TGFβ. Conséquences : la « dormance » des cellules souches neuronales, une augmentation de leur susceptibilité à l’apoptose (mort programmée) et une diminution du nombre de nouveaux neurones ».  

Les chercheurs précisent que « la seconde partie de notre travail a permis de montrer que le blocage pharmacologique de TGFβ restaure la production de nouveaux neurones chez des souris irradiées ou âgées ». Anne Jeanblanc conclut donc que « ces résultats devraient induire le développement de traitements ciblés pour bloquer la cytokine TGFβ ».

 

09 04 13

 

« Alzheimer : de nouveaux marqueurs génétiques »
Le Figaro 

Martine Perez observe dans Le Figaro que « les stratégies de diagnostic [de la maladie d’Alzheimer] s’affinent, avec des petits progrès en permanence, mais les traitements, eux, ne suivent pas encore ».  

La journaliste explique ainsi que « des chercheurs américains de l’Université de médecine de l’État de Washington viennent de découvrir de nouveaux marqueurs génétiques liés à cette maladie. Leurs résultats, publiés dans Neuron, basés sur l’examen génétique de 1 200 malades, élargissent le panel des marqueurs et facteurs de risque pour améliorer le diagnostic et envisager de nouveaux traitements ».  

Martine Perez rappelle qu’« en janvier, une équipe américaine développait un test basé sur les subtilités sémantiques de nature à repérer des déclins cognitifs discrets », et note que « chaque mois, des travaux mettent en évidence de nouveaux biomarqueurs, des tests neuropsychologiques plus performants ou encore des techniques d’imagerie plus pointues, pour faciliter le diagnostic précoce de la maladie ».  

Le Dr Françoise Forette (Paris) indique que « plusieurs équipes de chercheurs tentent de découvrir des marqueurs dans le sang qui seraient facilement identifiés à partir d’une prise de sang ». De son côté, le Pr Philippe Amouyel (directeur du laboratoire d’excellence sur la maladie d’Alzheimer, Lille), précise que « lorsque l’on parle de diagnostic précoce, cela signifie diagnostic “en temps et en heure”. Les patients présentant certains troubles choisissent d’aller dans une consultation spécialisée pour s’engager dans une démarche diagnostique ».  

Martine Perez note enfin qu’« en France, il existe plus de 200 consultations mémoire, qui reçoivent chaque mois plusieurs milliers de patients. Si 3 000 nouveaux cas par an surviennent chez des moins de 65 ans, la maladie concerne 20% des plus de 85 ans. Il y a urgence à découvrir un traitement… ».

Sur la même page, Damien Mascret évoque « l’intérêt controversé du diagnostic précoce » et cite notamment le Pr Florence Pasquier, responsable du centre mémoire du CHRU de Lille : « Les patients qui ont des troubles de la mémoire s’inquiètent et ont besoin d’une réponse. Comme tout patient qui se plaint de quelque chose à son médecin ».  

Le journaliste relève toutefois que « le diagnostic de maladie d’Alzheimer est lourd de conséquences. En septembre 2011, après que la HAS a souligné les avantages du diagnostic précoce, pour le patient et ses proches, le Collège national des généralistes enseignants a fait part de ses réticences, jugeant qu’un «dépistage ou un diagnostic trop précoce peut conduire à de nombreux diagnostics faussement positifs et provoquer une angoisse inutile chez les patients et leur entourage» ».  

« Il est probable que les réticences au diagnostic précoce resteront fortes chez les généralistes, tant qu’il n’existera pas de traitement curatif et que l’on devra se contenter de traiter les symptômes », poursuit Damien Mascret.

 

15 04 13

 

« On sait désormais rendre le cerveau transparent »
Le Figaro 

Le Figaro se penche sur une « technique mise au point aux Etats-Unis pour faciliter l’imagerie cérébrale en neurosciences et dresser des cartes 3D plus précises des connexions qui existent dans le cerveau », baptisée « Clarity » et relatée dans Nature.

Le journal évoque « une petite révolution pour les neurosciences », expliquant que « des chercheurs de Stanford, emmenés par Karl Desseiroth – membre du récent projet de recherche américain BRAIN sur les neurotechnologies – ont mis au point une technique capable de rendre totalement transparent un cerveau de souris. Elle permet de faire très facilement des images 3D d’une grande précision des neurones et de leurs connexions ».  

Le Figaro indique que « l’opacité des cellules est d’ordinaire liée à la présence de lipides dans leur membrane. Pour rendre un organe transparent, il faut donc supprimer ces graisses sans endommager les cellules. Pour y parvenir, les chercheurs américains ont plongé les cerveaux de souris de 3 mois dans un bain d’hydrogel, une substance similaire à celle dont sont constituées les lentilles jetables. Les molécules de ce gel ont pénétré les tissus pour former une armature souple et transparente dans l’organe. Les lipides cellulaires ont alors pu être enlevés, en combinant une technique électrique et un nettoyage avec un détergent, sans que l’organe ne se liquéfie ».  

Le quotidien poursuit : « Des techniques classiques d’imagerie ont ensuite été appliquées. Des marqueurs fluorescents, qui ne réagissent qu’en présence de certaines molécules-cibles, ont été injectés dans l’organe pour repérer des cellules particulières (neurones excitateurs ou inhibiteurs par exemple). Ces techniques de marquage permettent même un travail encore plus fin, comme débusquer un neurotransmetteur ou une protéine particulière dans l’organe ».  

Sylvie Chalon, responsable de l’unité Inserm U 930 « Imagerie moléculaire du cerveau », observe que « les clichés obtenus sont incroyablement précis et détaillés. […] Seul bémol, cette technique ne fonctionne que sur des cerveaux récupérés sur des individus morts. Cela permet donc de visualiser toute la circuiterie, mais pas les courants électriques ».  

Le Figaro remarque en outre que « Deisseroth et son équipe ont réussi à appliquer leur technique sur des morceaux de cerveau humain dont certains avaient été conservés dans le formol. La technique aurait d’ailleurs permis de «scanner» un cerveau humain entier s’il existait un microscope assez gros pour effectuer cette tâche… ».  

« Si elle a été pensée pour le cerveau, la technique pourrait par ailleurs fonctionner avec n’importe quel type d’organe, précisent les chercheurs. À charge pour leurs confrères d’imaginer ce que cela pourrait leur permettre de découvrir dans leurs domaines respectifs », conclut le journal.

 

19 04 13

 

« Les bébés aussi ont une conscience ! »
Libération , L’Humanité 

L’Humanité indique en effet qu’« au terme de 5 années de recherches, des scientifiques français viennent de montrer que [dès 5 mois] les bébés perçoivent de faon consciente les objets et les personnes qui les entourent », selon des travaux de chercheurs du Laboratoire de sciences cognitives et psycholinguistiques du CNRS, en collaboration avec des chercheurs de NeuroSpin (Inserm-CEA), coordonnés par Sid Kouider et parus aujourd’hui dans Science.

Libération évoque aussi ce travail, relevant notamment que « l’enfant met plus longtemps [qu’un adulte] à prendre conscience de la sollicitation qu’on lui présente. Ainsi, à l’âge de 5 mois, il lui faut environ 4 fois plus de temps qu’à un adulte pour y parvenir. […] Mais l’étude montre que ses performances s’améliorent au fil de son évolution. Dès l’âge de 12 mois, […] le chrono est déjà meilleur et le bébé n’est plus distancé par l’adulte que par un rapport de 1 à 3 ».

Concernant les applications de ces travaux, Sid Kouider précise : « détecter plus tôt «certaines pathologies comme l’autisme». […] Ou améliorer «les compétences cognitives des bébés» ».

 

« Doutes sur la fiabilité des neurosciences »
Le Monde 

Pierre Barthélémy évoque sur le site du Monde « une des interrogations les plus angoissantes pour les chercheurs : le phénomène que je mets en évidence est-il bien réel, d’autres équipes le retrouveront-elles ou bien n’est-ce qu’une illusion provoquée par mon protocole expérimental ? ».

Le journaliste rappelle qu’« il a été démontré que de nombreuses études biomédicales, si ce n’est la plupart d’entre elles, étaient… fausses dans le sens où elles décrivaient des effets qui n’existaient probablement pas et que l’on n’arrivait pas à reproduire. Le même constat a été fait en génétique et en psychologie ».  

« Aujourd’hui, c’est au tour des neurosciences de se retrouver sur la sellette suite à une étude américano-britannique publiée par Nature Reviews Neuroscience »,observe Pierre Barthélémy.

Le journaliste évoque ainsi « la fameuse pression mise sur les scientifiques, la loi du « Publie ou péris », puisque l’évaluation des chercheurs et les budgets décrochés par leurs laboratoires dépendent notamment du nombre d’articles publiés. Cette course à la référence incite les acteurs de la science à multiplier les études et les expériences avec des protocoles pas toujours rigoureux sur le plan statistique ».  

Pierre Barthélémy note que « le manque de moyens alloués aux laboratoires participe aussi à cette dérive puisque les contraintes budgétaires restreignent la taille des échantillons qui fournissent les données à analyser. Le tout a pour conséquence de réduire la puissance statistique de ces études, c’est-à-dire la probabilité pour qu’elles découvrent un effet et pour que celui-ci soit réel ».  

Le journaliste continue : « Un autre facteur concourt au manque de fiabilité dans certains domaines : le biais de publication. Les revues préfèrent les découvertes, les résultats « sexy » et nouveaux, aux expériences qui n’ont rien mis en évidence (ce qui est aussi un résultat…) et aux articles dont les auteurs ont simplement voulu vérifier les mesures de leurs collègues. […] Ce biais a pour conséquence de passer sous silence un certain nombre de travaux modérant la portée des découvertes tonitruantes ».  

Pierre Barthélémy explique donc que « si les auteurs de l’étude publiée par Nature Reviews se sont intéressés aux neurosciences, c’est parce que la discipline est envahie par des études s’appuyant sur de petits échantillons. […] L’équipe américano-britannique s’est appuyée sur une cinquantaine de méta-analyses réalisées en 2011 dans la discipline ».

« Le résultat est assez édifiant ou attristant. […] Suivant les domaines (neuro-imagerie, modèles animaux, etc.), la puissance statistique moyenne des études en neurosciences est comprise entre 8 et 31%, soit bien loin de la barre des 80%. […] En étant courantes, ces négligences méthodologiques font peser un doute légitime sur la fiabilité des neurosciences », poursuit le journaliste.

Pierre Barthélémy ajoute que « de bonnes pratiques existent aussi puisque l’analyse montre que près de 15% des études ont une excellente puissance statistique, supérieure à 90%. C’est avec les autres que les auteurs de l’article sont impitoyables, soulignant qu’une recherche à laquelle on ne peut se fier est inutile et coûteuse ».

 

29 04 13

 

« Être payé pour perdre du poids, c’est incroyable, mais ça marche ! »
Le Figaro 

Martine Perez constate dans Le Figaro que « l’imagination est débridée aujourd’hui s’agissant de trouver des solutions à l’épidémie d’obésité galopante partout dans le monde ». La journaliste relève ainsi qu’« un nombre croissant d’entreprises aux États-Unis offrent la possibilité à leurs employés de gagner plus au travail, par le biais d’incitations financières pour rester en bonne santé ».  

« Grâce à l’«Affordable Care Act», des employeurs pourront bientôt proposer des récompenses en espèces sonnantes et trébuchantes encore plus importantes aux salariés qui accepteront d’adopter des comportements plus sains pour la santé, comme arrêter de fumer ou maigrir », indique Martine Perez.

La journaliste fait savoir qu’« une étude vient de montrer que perdre du poids moyennant finance est particulièrement efficace quand la récompense concerne les performances d’un groupe plutôt que celles d’un individu ».  

Martine Perez se penche sur cette étude menée par l’université du Michigan et parue dans les Annals of Internal Medicine « Les auteurs n’ont pas hésité à offrir des contributions financières à deux groupes de personnes obèses. Dans le premier, ceux qui perdaient les kilos fixés comme objectif recevaient 100 dollars par mois. Dans le second groupe de 5 personnes, 500 dollars étaient partagés par mois mais uniquement entre ceux qui avaient réalisé leur objectif de perte de poids, avec donc la possibilité de gagner plus de 100 dollars ».  

La journaliste relève qu’« après 6 mois d’un tel marché, pour le second groupe soumis à une approche collective, la perte de poids a été plus importante que pour ceux récompensés individuellement ».  

Martine Perez note enfin que « si de telles démarches pour maigrir choquent ou étonnent nos oreilles d’Européens, les Américains, eux, sont bien plus pragmatiques ». Les auteurs écrivent ainsi : « L’obésité s’aggrave dans notre pays, le problème va de mal en pis. Nous avons besoin de trouver et d’analyser de nouvelles approches pour combattre ce fléau ».  

« Celle-là risque de coûter cher. Mais peut-être moins que les dépenses générées par l’obésité et ses complications », souligne la journaliste.

 

« La douleur se lit dans les yeux »
Le Figaro 

Le Figaro note en effet que « la taille de la pupille et sa contraction après une stimulation lumineuse seraient de bons indicateurs de l’intensité de la souffrance ressentie par un patient », selon une étude de chercheurs de l’université Paris-Diderot 7 associés à l’Inserm (unité 738), publiée dans Anesthesia & Analgesia.

Le journal explique que « Jean Guglielminotti, médecin anesthésiste, a choisi d’étudier le diamètre de la pupille et l’ampleur de sa contraction après une stimulation lumineuse dans un cas extrême : l’accouchement. […] Avec son équipe il a filmé avec des caméras les pupilles de 24 femmes dans ces quatre situations distinctes : avant et après péridurale, avec et sans contraction utérine ».  

Le Figaro souligne que « les résultats confirment des travaux préliminaires menés dans les années 90 selon lesquels le diamètre de la pupille augmente avec la douleur. Ils établissent aussi que sa contraction est plus marquée après une stimulation lumineuse lorsque la souffrance est forte ».  

« En revanche, ces petites variations sont très difficiles à déceler à l’œil nu. Des caméras très précises et ultra-rapides sont indispensables », relève le quotidien, ajoutant que « les chercheurs n’ont pas réussi à déterminer un seuil générique permettant d’assurer si une personne souffrait ou non ».  

Jean Guglielminotti précise toutefois que « chaque individu pourrait être son propre témoin. Cela signifie qu’en mesurant l’évolution de ces paramètres au cours du temps, par exemple avant et après un traitement antalgique, il serait possible de déterminer l’évolution de la douleur et de savoir ainsi si ce traitement a été efficace ou non ».  

Le Figaro retient que « ces travaux […] pourraient donc permettre de juger de manière plus objective l’efficacité d’un traitement analgésique. A l’heure actuelle, la seule manière de jauger la douleur d’un patient est de lui demander de la classer sur une échelle allant de 1 à 10 ».  

« Les chercheurs espèrent aussi pouvoir mettre au point une méthode permettant de déceler la douleur chez les personnes incapables de s’exprimer : jeunes enfants, patients comateux ou atteints d’un «locked-in» syndrome », conclut le journal.

Revue de presse Santé psy – février 2013

04 02 13

« La recherche sur l’embryon pourrait être autorisée dès le printemps »
La Croix 

Marine Lamoureux relève dans La Croix que « la proposition de loi sénatoriale levant le principe d’interdiction de la recherche sur l’embryon sera discutée le 28 mars à l’Assemblée. La députée Dominique Orliac, nommée rapporteur, estime qu’un vote conforme est «possible», ce qui conduirait à une adoption rapide du texte ».

La journaliste note qu’« on observe un silence assourdissant sur ce qui représenterait pourtant un bouleversement important de notre droit de la bioéthique. […] Que dit le texte ? Il lève tout d’abord le principe de l’interdiction – assortie de dérogations – jusque-là en vigueur afin de respecter la spécificité de l’embryon humain, qui ne peut être assimilé à un matériau de laboratoire. Il précise que la recherche sur l’embryon ou les cellules souches embryonnaires peut être autorisée si le projet a une «pertinence scientifique», une «finalité médicale» et que, en l’état actuel des connaissances scientifiques, la recherche ne peut être menée autrement ».Dominique Orliac évoque ainsi « de larges espoirs thérapeutiques, aussi bien en cancérologie que pour les maladies dégénératives ou le diabète ».

Marine Lamoureux note que « si les députés optent pour un vote conforme à celui du Sénat, le texte pourra être définitivement adopté au printemps », et livre la réaction de la Fondation Jérôme-Lejeune, qui estime pour sa part qu’une « transgression majeure touchant le respect de l’être humain sera gravée dans le marbre »

05 02 13

« Suicide, une prévention en panne »
La Croix 

C’est ce que note La Croix, qui relève sur une page que « pour le lancement des 17es Journées nationales de prévention du suicide, aujourd’hui, l’Union nationale pour la prévention du suicide (UNPS) a choisi le thème du «rôle des entourages». Elle déplore le manque de volonté politique et de moyens financiers pour mettre en place une stratégie de prévention efficace ».

Le journal constate ainsi que « contrairement aux autres morts violentes, sur la route notamment, ni le nombre de suicides (environ 10.500 par an) ni celui des tentatives (200.000 par an) n’ont baissé ces dernières années ». Françoise Facy, présidente de l’UNPS, remarque qu’« on sait ce qui marche. Mais ce sont des stratégies complexes à mettre en place. Il n’y a pas de boîte à outils ni de solutions toutes faites ».

La Croix relève qu’« actuellement, les associations assument l’essentiel de la prévention. […] Elles sont connues du grand public et ont développé un véritable savoir-faire pour aider les personnes vulnérables. […] En associant les communes, les médecins et les associations, les Centres locaux d’information et de coordination ont permis de relayer les messages de santé publique et de prendre en charge des personnes en souffrance ».

« Pourtant, déplore Philippe Carette, psychothérapeute et directeur du centre Recherche et rencontres, beaucoup de Clic ont fermé ces dernières années », note le journal. Françoise Facy déclare ainsi : « On a tellement peu le souci de la prévention du suicide et de culture de l’évaluation que, même quand quelque chose marche, on ne le pérennise pas ». « La faute, selon elle, à un manque de volonté politique », poursuit La Croix, qui ajoute que « l’UNPS réclame en vain, depuis des années, la création d’un comité interministériel de lutte contre le suicide et son corollaire : le déblocage de moyens ».

Le quotidien précise enfin que « deux grands types de besoins apparaissent insuffisamment pris en compte. La formation des professionnels médico-sociaux [et la prévention de la récidive]. Car les taux de récidive de suicide sont importants : en moyenne, 22% des hommes et 35% des femmes ayant fait, un jour, une tentative de suicide recommencent plus tard dans leur vie ».

06 02 13

« Drogue : Matignon donne son feu vert à une salle de consommation à Paris »
Le Parisien , Le Figaro , La Croix 

Le Parisien indique en effet que le Premier ministre « a donné son feu vert pour tenter l’expérience d’une salle de consommation de drogue à Paris ». Le journal note que « c’est la Mildt (Mission interministérielle de lutte contre les drogues et toxicomanies) qui est chargée de la mise en place de cette expérimentation, avec le ministère de la Santé. Matignon n’a toutefois pas précisé de calendrier de mise en œuvre, ni le lieu d’implantation de cette salle dans la capitale ».

Le Parisien remarque que « Bertrand Delanoë, le maire de Paris, s’est «réjoui» du feu vert donné par Matignon. Rémi Féraud, le maire du Xe arrondissement favorable à l’ouverture d’une salle de consommation près de la gare du Nord, s’en est également félicité ». Thierry Brigaud, président de Médecins du Monde, déclare pour sa part que « c’est une très bonne nouvelle, on va se mettre au travail. […] Une étude de l’Inserm montre que ces salles sont nécessaires, et en Espagne, à Bilbao, MDM a montré que c’était un dispositif intéressant pour les usagers et le voisinage ».

Le journal note toutefois que « du côté des riverains de l’«Association Vivre Gares du Nord et Est», c’est l’inquiétude qui prédomine face aux risques de regroupement «du trafic, des dealers» ».

Le Figaro constate également que « le gouvernement veut ouvrir une salle de shoot à Paris ». Le quotidien indique qu’« un premier site expérimental pourrait être créé près de la gare du Nord », mais remarque que « la polémique s’annonce violente ». Le journal évoque l’exemple suisse, qui « ne fait pas l’unanimité en France chez les médecins en charge d’addiction, de toxicologie ou de psychiatrie. Certains estiment que ce type de centres s’inscrit dans le cadre de la réduction des risques sanitaires, en limitant la propagation du VIH et de l’hépatite C. Faux, répondent d’autres médecins. […] Par ailleurs, les salles de shoot posent des questions en terme de droit. Des médecins s’interrogent sur la responsabilité du personnel encadrant les salles en cas de décès d’un toxicomane après un surdosage ».

« Autre question, comment justifier juridiquement la mise en place de structures autorisant la consommation d’un produit sur un lieu donné, alors que partout ailleurs, cette même substance est illicite ? », poursuit Le Figaro, qui évoque en outre des « riverains inquiets et des élus d’opposition en colère ».

La Croix évoque également le sujet, rappelant qu’« actuellement illégales en France, ces salles de consommation sont destinées aux toxicomanes de rue, précarisés et en rupture. Elles doivent leur permettre de consommer leurs propres produits dans de bonnes conditions d’hygiène et sous supervision de personnels de santé et de réduire les troubles à l’ordre public ».

« Marisol Touraine avait promis l’an dernier de telles expérimentations. Plusieurs villes, de gauche comme de droite, s’y étaient montrées favorables ou avaient même déposé des dossiers complets : Paris, mais aussi Grenoble, Marseille, Bordeaux ou Nancy. Les noms de Toulouse ou Strasbourg avaient aussi été évoqués », continue le journal.

07 02 13

« Bipolaire – Le nouveau mal du siècle »
Le Nouvel Observateur 

C’est ce que titre Le Nouvel Observateur sur sa Une. Le magazine publie un dossier sur le sujet, constatant que « ces troubles de l’humeur sont de plus en plus répandus. Et envahissent les films, les séries télé et Internet ». L’hebdomadaire parle de « nouveau mal de l’époque, le « bipolaire style ». De Jim Carrey à Winona Ryder en passant par Kim Novak ou Catherine Zeta-Jones, certaines stars font leur « coming out » psychiatrique. […] Comme s’il était question d’une fantaisie de l’humeur, source de talent, les internautes multiplient les diagnostics post mortem : Napoléon, Van Gogh, Nietzsche… ».

« Certains décrivent par le menu leurs fluctuations d’humeur sur des sites dédiés au sujet, ils se déclarent bipolaires, c’est mieux qu’avouer sa peine, son instabilité. D’autres s’en vantent, comme s’il s’agissait d’une chance. Ainsi promus, « les troubles bipolaires sont devenus un mode d’existence », dit le psychiatre Thierry Haustgen », continue Le Nouvel Observateur.

Le magazine relève que « présentés ainsi, ces troubles psychiatriques deviennent tendance », le Dr Haustgen notant que « les personnes bipolaires ont maintenant leurs associations, leurs fondations, leur marketing pharmaceutique, leurs programmes de recherche, leurs manuels de savoir-vivre. […] On parle carrément de 5 à 10% de la population touchée ». Le psychiatre estime toutefois que « seul 1%, soit 500.000 personnes [en France], est véritablement atteint ». « Et, selon lui, 30% d’entre elles ont tenté de se suicider, alors que 10% y sont parvenues », indique l’hebdomadaire.

Le Nouvel Observateur rappelle que « les mots ont changé en 1980. Quand le «DSM», «Manuel diagnostique et statistique des Troubles mentaux» (publié par la Société américaine de psychiatrie), a remplacé le terme de «psychose maniaco-dépressive» par «troubles bipolaires». Dans cet emballage, la maladie euphémisée pouvait renaître. L’industrie pharmaceutique se tenait dans les starting-blocks avec ses nouveaux médicaments prêts à «stabiliser» nos humeurs ». « On parle désormais d’un large «spectre bipolaire» pour recouvrir des troubles qui vont du syndrome maniaco-dépressif à la cyclothymie en passant par un prétendu «trouble bipolaire subliminaire». Le risque de psychiatrisation de tous nos tremblements d’âme est donc bien là », continue l’hebdomadaire.

Le Nouvel Observateur livre des témoignages de patients, et s’interroge : « Maladie réelle ou dérive ? Certains psychiatres s’acharnent aujourd’hui à débusquer la maladie chez les bébés et les vieillards… Un surdiagnostic préoccupant. […] Sous la pression de l’industrie pharmaceutique, ce concept de bipolarité infantile s’est répandu, au moins aux Etats-Unis. […] Or il se trouve que la plupart des innovations chimiques concernant le trouble bipolaire sont inutiles, voire nuisibles : leur efficacité est semblable à celle des placebos, ne s’en distinguant que par leurs effets secondaires. De l’avis de nombreux médecins, le seul médicament efficace reste le vieux carbonate de lithium ».

Le magazine évoque aussi le sous-diagnostic, qui « constitue un problème dans la mesure où davantage de précocité permettrait d’appliquer des thérapies préventives », ou encore publie un entretien avec Christian Gay, psychiatre à la clinique de Garches, qui rappelle qu’« un bipolaire peut mener une vie normale ».

« «Salles de shoot» : les leçons des expériences étrangères »
Le Figaro , Libération , La Croix 

Le Figaro revient sur le « feu vert [du gouvernement] pour tenter l’expérience d’une salle de consommation de drogue à Paris », et se penche sur « les leçons des expériences étrangères. […] Six pays européens, l’Australie et le Canada ont mis en place des lieux permettant aux usagers de drogues par injection de se piquer dans de bonnes conditions d’hygiène. Avec des résultats plus ou moins concluants ».

Le journal note qu’« il existe dans le monde un retour d’expérience important depuis la mise en place de la première structure de ce type, en Suisse, en 1986. Entre la fin des années 1980 et le début des années 2000, l’Allemagne, les Pays-Bas puis l’Espagne développent petit à petit un réseau de centres. […] En 2004, on dénombre un total de 62 centres dans ces 4 pays. En 2005, la Norvège met en place à Oslo son premier service d’injection supervisée, suivi l’année suivante par le Luxembourg ».

Le Figaro précise que « ces campagnes sont différentes dans leurs objectifs […] et dans leurs conditions d’application. […] Les nombreux rapports existants permettent toutefois d’apporter quelques réponses rassurantes aux grandes interrogations liées aux conséquences de leur implantation. Tout en soulevant quelques doutes quant à leur efficacité ».

Le journal se penche ainsi sur « les aspects positifs » : « pas d’augmentation de l’utilisation de drogues », « diminution des nuisances sans augmentation de la délinquance autour des centres », « impact positif sur les pratiques d’injection », et sur « les doutes soulevés » : « pas d’incidence avérée sur la réduction du nombre d’usagers touchés par le VIH ou l’hépatite C », « difficulté de mise en place et d’acceptation par la collectivité », « développements ponctuels de trafics à petite échelle ».

Le Figaro retient donc que « le retour d’expérience européen montre un impact globalement positif des centres d’injection supervisée. Pour autant, les médecins français n’en veulent pas. Le Conseil national de l’Ordre a notamment fait part en avril 2011 de sa réserve en prenant position contre les salles d’injections supervisées qui «lèveraient un interdit» et «cautionneraient l’utilisation de drogues illicites par le corps médical». L’Inserm note de son côté qu’ils ne peuvent constituer qu’«une mesure complémentaire» devant répondre à «des besoins identifiés» ».

La Croix note aussi qu’« une première salle de consommation de drogue va ouvrir à Paris », et remarque que « ce dispositif, qui divise les élus comme les professionnels de santé, provoque la colère des riverains du 10è arrondissement de Paris ». Libération relaie pour sa part les « réactions très vives dans l’opposition », citant des propos de responsables politiques : « défaire morale », « empoisonnement assisté », « dénaturation totale de la société »...

11 02 13

« Bien manger pour mieux dormir »
Le Figaro 

Le Figaro fait savoir que « pour la première fois, une vaste étude américaine montre qu’une alimentation diversifiée favorise une bonne quantité de sommeil ». Le journal précise que ce travail a été mené auprès de « 4 500 Américains soumis à une enquête nationale réalisée en 2007 et 2008 », et relève que « c’est parmi le groupe de personnes dont la durée de sommeil est optimale (7 à 8 heures par nuit) que l’alimentation est la plus variée. […] L’étude montre que les très petits dormeurs ont aussi tendance à manger moins de glucides (pains, pâtes, pommes de terre…) et de lycopène (un micronutriment présent dans la tomate) que les autres ».

Le Pr Michael Grandner, qui a coordonné ce travail au Centre d’étude du sommeil et de neurobiologie circadienne à l’université de Pennsylvanie, indique ainsi que« la première conclusion que l’on peut tirer de cette étude est tout simplement que nos habitudes alimentaires et de sommeil sont liées ».

Marta Garaulet, professeur de physiologie à l’université de Murcie (Espagne), note pour sa part : « On sait que les petits dormeurs mangent plus. D’abord parce qu’ils sécrètent davantage de ghréline, une protéine qui stimule l’appétit. Mais aussi parce qu’ils ont plus d’occasions de manger. L’insomnie est souvent associée à la consommation de sucreries ou de chocolat ». Le Figaro ajoute qu’« une étude japonaise réalisée en 2010 avait pointé les mauvaises habitudes alimentaires des petits dormeurs: préférence pour les aliments gras, tendance au grignotage et à sauter le petit déjeuner ».

Le journal continue : « Bien sûr, être gros ou petit dormeur peut avoir de multiples causes (habitudes, contraintes, génétique…) mais l’étude de Pennsylvanie est jugée suffisamment probante par le Pr Jean-Michel Lecerf, qui dirige le service de nutrition de l’Institut Pasteur de Lille, «pour inclure désormais la quantité de sommeil dans les études que nous faisons sur l’obésité. Ce n’est pas parce que l’on va mieux manger que l’on va forcément mieux dormir mais le sommeil est vraisemblablement un marqueur du comportement alimentaire» ».

12 02 13

« Alcoolisme : une révolution dans les traitements »
Le Nouvel Observateur 

Le Nouvel Observateur fait savoir qu’« alors qu’il n’y a pas eu de nouveau médicament contre l’alcoolisme depuis 1995, les spécialistes attendent l’arrivée de trois nouveaux traitements dans les prochaines années ».

Le magazine relève qu’« il y a bien sûr le Baclofène, ce décontractant musculaire qui est déjà fréquemment prescrit hors AMM dans le traitement de la dépendance alcoolique. D’ores et déjà, les témoignages de patients «guéris» de leur alcoolisme et même ceux des médecins qui le prescrivent avec succès ne manquent pas. Deux essais cliniques sont actuellement menés en France à la fois en médecine de ville et à l’hôpital pour valider l’efficacité et la tolérance de ce traitement ».

« Bien que moins médiatisé, un autre médicament est également dans sa dernière phase de test dans le sevrage alcoolique, l’oxybate de sodium, ou Alcover. Un traitement qui a quasiment le même mécanisme d’action que celui du Baclofène et qui supprime le désir d’alcool. Vingt centres français participent à [son] évaluation clinique », note Le Nouvel Observateur.

Le Pr Henri-Jean Aubin, addictologue à l’hôpital Paul-Brousse de Villejuif, explique ainsi : « On n’est pas dans une logique commerciale de concurrence, on teste les deux médicaments chez nous. Au final, en tant que médecin, plus on aura de solutions, plus on aura de possibilités thérapeutiques pour aider correctement nos patients ». Le magazine précise que « les résultats de l’étude sur l’Alcover seront connus d’ici 1 an et demi environ, mais les investigateurs sont déjà assez confiants car ils avancent en terrain connu. Ce produit est déjà commercialisé dans l’indication du sevrage alcoolique depuis 15 ans en Italie et en Autriche. Malgré cela, pour valider une mise sur le marché européenne, il est nécessaire de refaire toutes les études d’efficacité et de tolérance avec les exigences sanitaires actuelles ».

Le Nouvel Observateur ajoute qu’« une autre molécule est encore plus près d’être sur le marché français. Le Nalméfène vient d’obtenir son autorisation européenne de mise sur le marché. Les spécialistes espèrent qu’il sera sur le marché français au plus tard fin 2013. C’est un produit qui s’adresse à des adultes dépendants à l’alcool, à consommation élevée, […] qui ne sont pas disposés à s’engager dans l’abstinence totale mais qui souhaitent réduire leur consommation ».

Le magazine souligne toutefois que « malgré tous ces espoirs dans le traitement de l’alcoolisme, certains spécialistes tirent la sonnette d’alarme et rappellent que pour guérir de l’alcool, il est rare que le traitement médical suffise ».

« Les suicides des jeunes ont diminué de 50% en 25 ans »
Le Figaro 

Le Figaro relate « des chiffres qui bousculent les idées reçues. En un quart de siècle, le nombre de décès par suicide a baissé de 20% en France. Cette baisse atteint 50% chez les adolescents «grâce à des stratégies ciblées» », selon un avis du Conseil économique, social et environnemental. Le journal relève que le texte, « intitulé «Plaidoyer pour une prévention active», fait le point 20 ans après la première étude du Conseil, qui avait consacré le suicide «grande cause de santé publique» ».  

Le Figaro note cependant que « loin de se satisfaire de cette évolution encourageante, l’avis relève qu’avec plus de 10.000 morts et 220.000 tentatives par an, la France reste un «mauvais élève» par rapport à ses voisins européens ». Didier Bernus, rapporteur du projet d’avis du CESE pour la section des affaires sociales et de la santé, remarque ainsi que « le taux de décès par suicide en France – 14,7 pour 100.000 habitants en 2010 – se situe largement au-dessus de la moyenne européenne de 10,2 pour 100.000 habitants ». Selon le CESE, « il reste beaucoup à faire en matière de prévention », indique le quotidien.

Didier Bernus déclare qu’« il faut aller contre l’idée reçue que le suicide est une fatalité. Avec une prise de conscience et une volonté politique forte, la prévention peut faire baisser les chiffres ». Le Figaro ajoute que « la politique de prévention, tout particulièrement axée sur la prise en charge des jeunes lors des derniers plans suicide, permet d’obtenir des résultats », le rapporteur notant que « le gros du travail a été réalisé par les médecins psychiatres spécialisés dans la prise en charge des adolescents, et le travail effectué sur la récidive s’avère déterminant ».  

Le quotidien précise qu’« alors que ce taux de récidive est maximum dans les 4 à 6 mois qui suivent une tentative de suicide, l’avis du CESE donne en exemple deux programmes de recherches conçus pour enrayer ce risque. Au CHU de Lille, un dispositif de veille permet de proposer au suicidant, après une hospitalisation dans un service d’urgence souvent brève, un appui pendant une période de 6 mois. […] Au CHU de Brest, une hospitalisation brève est proposée aux jeunes de 17 à 25 ans dans une structure qui favorise une réflexion sur le geste, lors d’une courte période d’isolement total. […] Cette prise en charge a permis une diminution de 50% du nombre de récidives ».  

Didier Bernus indique enfin que « le suicide, ce n’est pas un coup de tête mais un processus avec des éléments apparents et cachés. Une crise suicidaire peut être minimisée, confondue avec un mal-être. L’accès à des professionnels pendant et après la crise suicidaire est donc primordial pour interrompre ce processus ». Le Figaro note que le rapporteur « recommande de renforcer les structures d’accompagnement et de soins psychiatriques mais de multiplier les passerelles entre le plan de lutte contre le suicide et le plan psychiatrie et santé mentale. […] Le CESE ne propose cependant pas de politique spécifique. […] L’avis du CESE conclut à la nécessité de créer un Observatoire national des suicides, régulièrement évoqué, jamais réalisé ».

 

 

13 02 13

 

« La prise d’acide folique réduit le risque d’autisme »
Le Figaro 

Le Figaro annonce qu’« une étude norvégienne montre, dans le Journal of American Medical Association, qu’un apport en acide folique, 4 semaines avant la conception puis pendant les 8 premières semaines de grossesse, permettrait de diminuer le risque d’autisme de 40% ».

Le journal rappelle que « l’acide folique, encore appelé folate ou vitamine B9, est un élément essentiel au bon fonctionnement de l’organisme, impliqué notamment dans la synthèse de l’ADN et le renouvellement cellulaire. Une carence chez la femme enceinte est connue pour augmenter le risque de malformation du système nerveux chez le fœtus ». « Pour diminuer ce risque, la Direction générale de la santé recommande depuis l’an 2000 aux futures mamans de prendre 400 microgrammes par jour d’acide folique 4 semaines avant la date de la conception et pendant les 2 premiers mois de la grossesse », poursuit le quotidien.

Le Figaro explique que « les chercheurs norvégiens ont étudié, dans une population de 85.000 enfants suivis depuis leur naissance, les liens entre cette supplémentation et l’incidence de syndromes autistiques ». « La prise d’acide folique divise par 2 le nombre d’enfants autistes. La proportion d’autisme était de 0,21% dans le groupe des mères n’ayant pas pris d’acide folique, et seulement de 0,10% dans le groupe des femmes ayant eu recours à une supplémentation dès la 4e semaine avant la conception », observe le journal.

Le Dr Richard Delorme, pédopsychiatre à l’hôpital Robert-Debré (Paris), estime que « cette étude par sa qualité scientifique va faire date et nous permettra d’avoir des arguments pour la mise en œuvre de politiques de santé publique ». Le Figaro relève en effet que « le praticien regrette que pour l’instant les recommandations concernant la prise d’acide folique soient si mal suivies. La dernière enquête périnatale de l’Inserm montre qu’en 2010 seulement 25% des futures mamans avaient pris des comprimés d’acide folique durant la période cible ». Le Dr Delorme indique : « Il faut maintenant que tous les professionnels de santé soient sensibilisés à l’importance de cette supplémentation, des médecins généralistes aux sages femmes. Il faut que les femmes qui ont des projets de grossesse aient accès à l’information ».

Jacky Nizard, gynécologue-obstétricien à la Pitié-Salpêtrière (Paris), observe de son côté que « le véritable problème, c’est la nécessité de prendre l’acide folique déjà avant la conception. Or la plupart des femmes viennent consulter quand elle découvre qu’elles sont enceintes ». Le quotidien retient que « l’objectif est désormais de mener des campagnes d’information pour les jeunes femmes, afin de leur faire connaître l’importance de cette supplémentation ». 

 

 

18 02 13

 

« Le suicide des enfants, mais comment en parler ? »
Le Parisien 

C’est ce que se demande Le Parisien, qui évoque « un drame que personne n’arrive à comprendre. Une fillette de 10 ans s’est donné la mort samedi. Boris Cyrulnik, neuropsychiatre, décrypte l’impensable ». Le journal rappelle sur une page qu’« en France, entre 40 et 100 enfants de moins de 12 ans se suicident chaque année. Le sujet est délicat, le phénomène tabou. D’autant que les spécialistes ont peur de mettre en lumière ces passages à l’acte ».

Le Parisien note qu’« afin de mieux appréhender ce fléau, de nombreux experts ont lancé un appel pour lancer un observatoire des suicides. Mardi, Marisol Touraine a fait part de sa volonté de se doter d’un tel oubli pour mieux cibler les actions de prévention. Car, en France, 11 000 personnes mettent fin à leurs jours chaque année ».

Concernant le suicide d’un enfant, Boris Cyrulnik évoque notamment les « déclencheurs » : « Cela peut être n’importe quoi, une dispute, une mauvaise note… Quelque chose d’anodin pour un adulte, mais qui sera vécu très différemment par un enfant qui n’a pas appris à gérer ses émotions ». Pour « parler de la mort à un enfant », le neuropsychiatre déclare en outre qu’« avant 3 ans, un petit ne peut pas comprendre la signification du mot jamais. Aux alentours de 7 ans, oui. Ce qui compte, c’est la manière de le dire. On peut parler des animaux domestiques, des plantes quand elles meurent, pour qu’il comprenne. […] La mauvaise solution, c’est de présenter la mort comme quelque chose de terrifiant ou de ne pas en parler du tout ».

De son côté, le psychiatre Michel Debout déclare que « pour refuser la fatalité du suicide des enfants, il faut plus communiquer sur la prévention que sur le suicide », évoquant « ces signes qui doivent alerter » : « Un enfant qui change d’attitude brutalement et durablement est souvent victime de mal-être. Cela peut se manifester par une volonté d’isolement ou au contraire lorsqu’un petit devient colérique et se montre constamment sur l’offensive ».

 

20 02 13

 

« A quand un plan cerveau ? »
Le Parisien 

C’est ce que se demande Daniel Rosenweg dans Le Parisien, notant qu’« un Français sur 4 souffre d’une maladie dont l’origine se trouve dans sa tête. Des médecins réclament des moyens pour stimuler la recherche ».

Le journaliste relève ainsi : « Doublement des malades neurologiques, triplement des cas de démence dont, bien sûr, Alzheimer… Les 30 prochaines années qui vont voir notre espérance de vie gagner encore 7 années, seront aussi celles de la croissance inexorable des pathologies liées au cerveau. […] Les perspectives préoccupent d’autant les spécialistes que la recherche avance à pas comptés, victime d’une insuffisance des moyens et d’une absence de réelle volonté politique ».

Daniel Rosenweg indique que « la discrète Fédération pour la recherche sur le cerveau tire la sonnette d’alarme. Le président de son conseil scientifique, le Pr André Nieoullon, enseignant à l’institut de biologie de Marseille-Luminy, appelle même à la création en urgence d’un «plan cerveau, pour coordonner toutes les actions». Des actions jugées «peu nombreuses et de plus en plus éparpillées» ».

Le journaliste explique qu’« en France, les dépenses de santé […] liées à ces maladies la plupart du temps chroniques sont déjà estimées à 60 milliards d’euros par an. A côté, dénonce André Nieoullon, les 3 300 chercheurs en neurosciences doivent se partager chaque année 200 millions d’euros », le responsable évoquant« un maigre budget ». Daniel Rosenweg ajoute que le président de la FRC, Arnaud Brunel, « dénonce le peu d’intérêt des laboratoires pharmaceutiques pour les maladies du cerveau, «considérées comme des niches», donc peu rentables. Il s’inquiète aussi du retard que prend la France, alors que d’autres pays se dotent de vrais moyens ».

Le Pr Nieoullon déclare en outre : « Je réclame depuis longtemps une année du cerveau ». Daniel Rosenweg note toutefois qu’« il devra pour l’heure se satisfaire d’une «semaine» sur ce thème. Elle aura lieu du 11 au 17 mars et sera l’occasion pour chacun de participer au Neurodon ».

 

25 02 13

 

« L’hyperactivité chez l’enfant trop souvent ignorée »
Le Figaro 

C’est ce que note Delphine Chayet dans Le Figaro, ajoutant que « nombre de médecins passent à côté de ce syndrome synonyme de souffrance ». La journaliste relève ainsi qu’« en France, un enfant hyperactif est diagnostiqué 30 mois en moyenne après l’apparition de ses premières difficultés. Dans ce laps de temps, sa souffrance scolaire et familiale aura empiré. Il aura sans doute redoublé ou été exclu d’une école impuissante à le canaliser. Il aura rencontré les mouvements de rejet de ses instituteurs et de ses camarades. Ses parents, eux, auront frappé à bien des portes de psychologues ou de pédopsychiatres, sans que son mal n’ait été nommé ».

« Alors que les études scientifiques montrent que certaines thérapies peuvent soulager l’enfant et son entourage au moment crucial des premiers apprentissages, le système de soins français semble incapable de poser un diagnostic à temps », poursuit  Delphine Chayet, qui rend compte d’une note de la HAS publiée la semaine dernière. Celle-ci souligne que « les professionnels de santé sont peu ou pas formés à ce syndrome. Ils ont souvent des difficultés à répondre aux questions des familles et à leur proposer une orientation adaptée ».

La journaliste rappelle que « le trouble du déficit de l’attention-hyperactivité (TDAH) touche entre 3 et 5% des enfants scolarisés. Décrit depuis la fin du XIXe siècle, il a longtemps été très controversé. Malgré une médiatisation récente, il reste aujourd’hui mal connu du grand public car il se présente sous des formes diverses ».Le Pr Diane Purper-Ouakil, pédopsychiatre à l’hôpital Saint-Eloi (Montpellier), explique notamment que « les filles ont une présentation moins voyante avec plus de troubles de l’attention. Elles sont souvent autoritaires et impulsives, mais elles font plus d’efforts pour être acceptées socialement, ce qui complique le repérage ».

Delphine Chayet relève que « l’enfant est anxieux, démoralisé et se dévalorise. D’où l’importance d’une prise en charge spécialisée, qui combine différentes stratégies. Un traitement médicamenteux (le méthylphénidate) […] peut ainsi être proposé à partir de 6 ans. Mais seuls 5% des enfants hyperactifs prennent, en France, ce psychotrope dont l’efficacité à court et moyen terme est démontrée ».

La journaliste ajoute qu’« aujourd’hui, le diagnostic d’hyperactivité se fait principalement à l’hôpital, seul autorisé à prescrire le méthylphénidate pour la première fois. À ce stade, les familles doivent encore prendre leur mal en patience : 2 ans d’attente pour un premier rendez-vous à Robert-Debré, plusieurs mois à Montpellier, etc. ».

Delphine Chayet note enfin qu’« à la demande de la Direction générale de la santé, la HAS doit maintenant définir une série de recommandations pour améliorer le repérage de ces enfants par les médecins généralistes, les pédiatres et les enseignants. Et faire évoluer l’image d’enfants mal élevés et insupportables qui leur colle encore à la peau ».

Revue de presse santé psy – janvier 2013

15 01 13
« Burn-out, quand le travail épuise » 
La Croix 
Nathalie Birchem observe dans le cahier « sciences & éthique » de La Croix que « de plus en plus d’experts se mobilisent pour faire reconnaître ce syndrome d’épuisement au travail comme une maladie professionnelle à part entière ». La journaliste rappelle notamment que « le burn-out survient chez un individu surinvesti dans son travail, stressé, jusqu’à ce que se produise la phase ultime, l’effondrement. […] Comme une souris dans sa roue, la personne atteinte de burn-out ne parvient plus à s’arrêter toute seule », puis note que « désormais bien documentée, la maladie reste cependant difficile à cerner ».
« Mais les outils existent. Une fois les symptômes de stress chronique détectés et les facteurs déclencheurs identifiés, le médecin peut avoir recours au questionnaire Duwas, qui mesure le surengagement au travail. En cas de suspicion de burn-out, le Maslach Burn-out Inventory permet alors de confirmer le diagnostic », poursuit Nathalie Birchem, qui livre des témoignages de patients.
La journaliste rappelle en outre qu’« en 2011, la Sécurité sociale a reconnu […] une petite centaine de risques psychosociaux, burn-out compris, en maladies professionnelles. Une reconnaissance trop rare pour Jean-Claude Delgènes, directeur général de Technologia, qui milite pour que le burn-out fasse l’objet de la création d’un 99ème tableau de maladie professionnelle, ce qui signifierait qu’une fois le diagnostic confirmé, la reconnaissance deviendrait automatique ».

16 01 13
« La dépression favorise la récidive des accidents cardiovasculaires » 
Le Nouvel Observateur 
Le Nouvel Observateur annonce qu’une étude qui va être présentée cette semaine au congrès de l’Académie américaine de neurologie « montre que le risque de récidive fatale d’AVC est multiplié par 4 lorsque le patient est dépressif ».
« Ce qui est fréquent puisque selon les chiffres américains, après un accident vasculaire cérébral, plus d’1 patient sur 3 présente des signes dépressifs », relève le magazine. La neurologue américaine Amytis Towfighi, coordinatrice de ce travail, indique ainsi que « pour prévenir les récidives d’AVC, rechercher les signes de dépression est une étape clé ».
Le Nouvel Observateur ajoute que « cet effet doublement bénéfique de la prise en charge des signes dépressifs est observé également après un infarctus ». Le Dr Bruno Pavy, chef du service de réadaptation cardiovasculaire du Centre hospitalier Loire-Vendée-Océan de Machecoul (Loire-Atlantique), note qu’« un patient dépressif suit moins bien son traitement et est moins enclin à modifier ses habitudes de vie. Si elle n’est pas dépistée et prise en charge, la dépression affecte donc indirectement le pronostic cardiovasculaire ».
Le magazine relève notamment que « dans ces structures de réadaptation, […] le repérage des signes dépressifs fait partie intégrante du suivi. Entre un quart et la moitié des patients seraient concernés. Mais il n’est pas toujours évident de faire la part des choses entre des signes dépressifs passagers en réaction à l’infarctus et les premiers symptômes d’une dépression caractérisée ».
« Les troubles du sommeil et de l’appétit sont d’ailleurs le signe qui met la puce à l’oreille des soignants et devrait alerter les proches. Mais les familles ont parfois du mal à déceler que quelque chose ne va pas tant elles sont soulagées de ne pas avoir vu mourir leur proche de l’infarctus », continue Le Nouvel Observateur.

22 01 13
« Alzheimer : l’intérêt limité des médicaments » 
Le Figaro 
Le Figaro relate un « coup de semonce [qui] est venu la semaine dernière d’une puissante association de consommateurs [américaine], Consumer Reports. Dans un rapport sur les médicaments contre la maladie d’Alzheimer, elle soulignait leur manque d’efficacité, considérant qu’ils étaient «pour la plupart des malades sans effet sur les symptômes et l’évolution de la maladie» ».
Le journal ajoute que l’association « admettait toutefois que beaucoup de gens voudraient sans doute essayer l’un des traitements, mais dans ce cas invitait à ne pas prolonger la prise «si aucun signe d’amélioration n’apparaissait dans les 3 premiers mois» ».  
Le Figaro rappelle qu’« en France, la bataille a eu lieu en 2011 lorsque la Haute Autorité de santé, engagée dans la réévaluation des traitements de la maladie d’Alzheimer, décide de lesreculer d’un cran dans son échelle d’intérêt médical (ASMR), qui en compte cinq. La HAS fait alors passer du niveau 4 au niveau 5 les médicaments anticholinestérasiques (donépézil, galantamine, rivastigmine) et la mémantine, au mode d’action différent. Un niveau qui signifie aux yeux des experts une «absence de progrès thérapeutique» ».  
Le Pr Florence Pasquier, responsable du centre mémoire du CHRU de Lille, remarque de son côté qu’« il n’y a pas de traitement efficace au sens de guérir la maladie ou d’arrêter sa progression, mais les médicaments ont une efficacité modeste. […] L’étude “Domino”, publiée en mars 2012 dans le New England Journal of Medicine, a montré que, lorsque l’on arrêtait un traitement pris depuis plus d’un an, les résultats aux tests diminuaient rapidement ».  
Le Pr Olivier Saint-Jean, chef du service de gériatrie de l’Hôpital européen Georges-Pompidou (Paris), précise néanmoins que « l’effet à 6 mois est très modeste sur les symptômes cognitifs, et il faut se méfier des effets mesurés par des tests. La définition d’une pertinence clinique (perceptible au niveau des symptômes) est souvent discutable ».  
Le Figaro observe qu’« il existe heureusement d’autres perspectives thérapeutiques ouvertes par la recherche », et note que « pour le Pr Dubois, de l’Institut de la mémoire et de la maladie d’Alzheimer et Institut du cerveau et de la moelle épinière, les études récentes ne sont encourageantes que chez les malades aux stades les plus précoces ».  
« Le problème est qu’il est impossible aujourd’hui de savoir qui va évoluer vers une maladie d’Alzheimer, lorsque des signes biologiques de la maladie sont présents. Une étude originale vient d’ailleurs d’être lancée par les équipes du Pr Dubois pour recruter 400 personnes qui commencent à avoir des problèmes de mémoire », indique le quotidien. Le journal retient que cette étude « pourrait permettre de mieux comprendre quels paramètres contribuent à l’évolution vers la maladie. Indispensable, si l’on veut imaginer des traitements précoces, voire préventifs ».

28 01 13

« A l’hôpital Robert-Debré, un suicide et du mal-être » 
Libération 
C’est ce que titre Eric Favereau dans Libération. Le journaliste se penche ainsi sur Françoise Guinard, qui « travaillait comme auxiliaire de puériculture à l’hôpital Robert-Debré [à Paris]. Le 22  décembre, elle a mis fin à ses jours, laissant l’écrit suivant : «Je ne veux plus retourner à Robert-Debré. Travail inhumain. Plus la force» ».
Eric Favereau cite le syndicat SUD, qui parle de « conditions de travail, ainsi que des relations professionnelles, particulièrement délétères au sein de l’établissement ». Représentant du syndicat, Lyasid Mahalaine, également auxiliaire de puériculture à l’hôpital Robert-Debré, évoque quant à lui des « méthodes de management par la personnalisation et l’individualisation, des mobilités entre les services qui ont fait exploser le collectif ».
Eric Favereau note ainsi que « chacun se retrouve bien seul face à ses préoccupations », ajoutant que Lyasid Mahalaine « parle également de la «pression mise sur les cadres», de l’exigence de rentabilité. Et aussi d’un «taux d’absentéisme très élevé dans l’hôpital, pour des services qui vont de 12 heures en 12 heures» ».Le syndicaliste évoque en outre un « conflit éthique. La direction ne cesse de nous dire que c’est la qualité des soins qui prime, et quand on s’aperçoit qu’on ne peut plus arriver à soigner dans de bonnes conditions, cela rend fou. […] Il y a quelque chose qui nous broie ».
Eric Favereau livre enfin la réaction de la direction, qui indique qu’« il n’y a pas d’éléments tangibles décrivant une quelconque difficulté dans ce service. On attend les résultats de l’expertise pour corréler les conditions de travail et cette disparition brutale ».

30 01 13

« Quand la neurochirurgie tente de soigner l’autisme » 
Le Figaro 
Damien Mascret indique dans Le Figaro que « pour la première fois au monde, la stimulation profonde, une technique neurochirurgicale consistant à implanter des électrodes dans le cerveau, a été utilisée dans l’autisme », selon un article paru dans « une revue médicale secondaire, Frontiers in Human Neuroscience ». Le journaliste relève que ces travaux « n’auraient peut-être pas retenu l’attention si l’opération n’avait pas été effectuée par le célèbre neurochirurgien allemand de l’hôpital universitaire de Cologne, Volker Sturm ».  
Damien Mascret précise toutefois que « pour l’instant, les experts y voient plus une piste de recherche qu’un espoir de traitement. D’autant qu’il s’agit d’un cas très particulier. Le jeune garçon de 13 ans qui a été opéré est atteint d’un autisme de Kanner sévère avec un comportement d’automutilation mettant sa vie en danger. […] Il souffre également d’une infirmité motrice cérébrale et se trouve confiné au fauteuil ».  
« Or, 2 ans après l’opération, ces symptômes semblent s’être améliorés grâce aux électrodes placées au cœur même de son cerveau, dans l’amygdale, une petite structure aux multiples fonctions », explique Damien Mascret.
Le journaliste livre la réaction de spécialistes. Andres Lozano, professeur de neurochirurgie à l’Université de Toronto (Canada), remarque que « des nouveaux traitements plus efficaces sont absolument nécessaires pour aider de tels patients. Il faut féliciter l’équipe de Sturm qui a cherché à résoudre cette situation difficile et tout fait pour aider le patient ». De son côté, le Pr Sylvie Tordjman, responsable du pôle hospitalo-universitaire de psychiatrie de l’enfant et de l’adolescent de Rennes, observe qu’« il est un peu réducteur de penser qu’une zone cérébrale égale une fonction tant sur le plan comportemental que cognitif. Cela dit, cette approche ouvre tout de même des perspectives de recherche intéressantes car l’amygdale intervient aussi dans l’anxiété, fréquente chez les autistes ».  
Le Pr Marc Vérin, chef du service de neurologie du CHU de Rennes, déclare quant à lui que « les fondements anatomiques de cet essai sont contestables. On sait que dans l’autisme les lésions sont extrêmement diffuses. Si les neurochirurgiens visaient les comportements d’automutilation, pourquoi ne pas avoir mis les électrodes dans le pallidum interne ? La stimulation profonde de cette région, moins dangereuse et mieux connue, permet d’éliminer l’auto-agression, parfois présente, dans le syndrome de Gilles de la Tourette ».  
Damien Mascret ajoute que « l’amélioration des symptômes observée par l’équipe allemande interpelle le Dr Éric Lemonnier, psychiatre au CHU de Brest, en particulier à propos de l’auto-agressivité. […] L’initiative du Pr Sturm peine visiblement à convaincre ». Le Dr Lemonnier remarque ainsi que « le score amélioré est celui des symptômes les moins spécifiques de l’autisme ».

Revue de presse santé psy – novembre 2012

9 11 2012

« Premiers tests de nanotechnologies sur des cerveaux humains en 2013 »
Sciences et Avenir 

Sciences et Avenir observe qu’un laboratoire grenoblois « soutenu par le Commissariat à l’énergie atomique et le CHU de Grenoble a obtenu cet été l’accord de l’Agence nationale de sécurité du médicament pour tester en 2013 des micro-puces implantées dans le cerveau humain. Objectif: traiter la maladie de Parkinson, la tétraplégie ou la dépression ».

Le magazine indique ainsi que « début 2013, dans la clinique où se côtoient une soixantaine d’ingénieurs, médecins et biologistes spécialisés dans les nanotechnologies, les patients volontaires se prêteront à « l’un des projets les plus prometteurs » du laboratoire, intitulé Interface cerveau-machine, annonce François Berger », professeur en biologie cellulaire et directeur du laboratoire baptisé Clinatec. Le mensuel explique que « le programme consiste à implanter à la surface du cerveau d’un tétraplégique un minuscule boîtier contenant des électrodes. Les micro-puces enregistrent l’activité cérébrale du patient et la transforment en mouvement par le biais d’un bras ou d’une jambe robotisés. […] Des essais sur des singes et des cochons, dans un étage du bâtiment, « n’ont montré aucun effet secondaire », affirme François Berger ».

Sciences et Avenir ajoute que « les chercheurs travaillent à la miniaturisation des composants utilisés dans la neurostimulation cérébrale mise au point il y a une vingtaine d’années par l’un des artisans de Clinatec, le neurochirurgien grenoblois Alim-Louis Benabid. Membre de l’Académie des sciences, il a développé une technologie permettant, grâce à l’envoi d’une fréquence électrique dans certaines zones du cerveau, de faire disparaître les tremblements des malades de Parkinson ».

Mathilde Laederich, directrice de l’association France Parkinson, note que « cette technique est une réussite extraordinaire. On peut cependant regretter l’absence d’une base de données recensant les effets secondaires (…) telles que des chutes imprévisibles et des difficultés d’élocution très invalidantes ». Le magazine précise que selon l’association, « la neurostimulation profonde ne concerne que 5 à 10% des malades en raison des nombreuses contre-indications ».

Sciences et Avenir évoque en outre le collectif Pièces et main d’œuvre, qui « craint une nouvelle « porte ouverte vers la production de robots humains ». Pour ce groupuscule, qui fustige « la tyrannie technologique » et l’absence de transparence, les expériences de Clinatec sont « un pas de plus vers l’homme-machine, toujours plus performant et compétitif » ». 

 

21 11 2012

« Un Français sur trois se plaint de troubles du sommeil »
Le Parisien , Le Monde 

Le Parisien note que selon des travaux publiés par l’InVS dans le BEH, « 1 Français sur 3 se plaint de troubles du sommeil, dont 15 à 20% d’insomnie chronique, avec des symptômes qui durent depuis plus d’un mois et qui sont associés à une fatigue ou à une somnolence diurne excessive ».  

« Temps accru passé sur des écrans, horaires de nuit ou décalés, trajets plus longs pour se rendre au travail…, les nouvelles habitudes de vie des Français affectent la durée et la qualité de leur sommeil, observe le quotidien. Quant à la durée du sommeil, elle peut varier d’un individu à l’autre, allant de 9 heures à 6 heures quotidiennes, sans retentissement particulier sur la journée suivante ».  

Le Parisien remarque ainsi que « selon une étude effectuée par l’Inpes en 2010 sur 27 653 personnes âgées de 15 à 85 ans, les Français dorment en moyenne 7h13 par jour mais la plupart d’entre eux jugent ce temps insuffisant par rapport au temps «nécessaire» ».

Le journal continue : « Pour 18% d’entre eux (24% des hommes et 16% des femmes), le sommeil dure moins de 6 heures par nuit, une durée généralement associée à une augmentation du risque d’obésité, de diabète de type 2, de maladies cardiovasculaires ou d’accidents. Les premiers à se plaindre sont les jeunes de 15 à 19 ans, avec un «déficit» de sommeil qui atteint 41 minutes chez les jeunes hommes et 54 minutes pour les jeunes filles ».  

Le quotidien relève que « le phénomène débute dès le début de l’adolescence, avec une baisse spectaculaire de la durée du sommeil entre 11 et 15 ans. Un adolescent de 15 ans dort ainsi 1h31 de moins qu’un jeune de 11 ans, une baisse qui selon l’Inpes n’est pas due à des facteurs biologiques mais à des facteurs environnementaux ou sociaux : elle est liée aux horaires de cours, mais surtout à l’accès à Internet, aux jeux vidéos ou au téléphone portable le soir ».  

Le Parisien souligne en outre qu’« à 15 ans, près d’un adolescent sur quatre dort moins de 7 heures par jour, alors qu’il lui en faudrait 8 à 9 au cours de cette période, afin de favoriser la croissance, l’apprentissage et l’équilibre physique et psychique. […] Le hiatus se poursuit à l’âge adulte, induit par le travail posté et le temps de transport journalier qui favorisent la somnolence diurne, un phénomène qui touche 20% de la population ».   

Le Monde relève aussi que « les nouvelles habitudes de vie perturbent le sommeil des Français ». François Beck, responsable des études statistiques de l’Inpes, note que chez les adolescents, « le rapport aux écrans est tellement fusionnel qu’il n’y a plus de véritable rupture entre le temps de vie et le temps de sommeil ».Le quotidien observe qu’« après une nuit de sommeil habituelle, un tiers des Français se sentent fatigués, contre plus de 60% chez ceux qui se plaignent de symptômes d’insomnie. En hausse depuis 1995, l’insomnie chronique est plus fréquente chez les femmes (plus d’une sur cinq est concernée contre 15% des hommes) et augmente globalement avec l’âge, atteignant 43,9% chez les plus de 75 ans qui sont aussi ceux qui sont le plus souvent traités avec des psychotropes ».

Revue de presse santé psy – octobre 2012

09 10 12

« Des ovocytes viables, créés à partir de cellules souches » 
Sciences et Avenir 
Sciences et Avenir fait savoir que « des scientifiques japonais ont progressé sur la voie d’un traitement pour certaines formes d’infertilité en créant des ovocytes viables dans des souris vivantes à partir de cellules souches ». Le magazine relate ce travail paru dans Nature « Les scientifiques de l’Université de Kyoto se sont appuyés sur leurs propres travaux réalisés l’an passé : ils avaient alors créé du sperme à partir de cellules souches. Ils ont retouché quelques gènes présents dans les cellules souches pour en faire des cellules très proches de celles qui génèrent le sperme chez les hommes et les ovocytes chez les femmes ». « Ils ont ensuite reconstitué un ovaire qu’ils ont transplanté dans une souris vivante, où les cellules ont évolué jusqu’à devenir des ovocytes totalement développés. Ces derniers ont été extraits, fertilisés in vitro et réimplantés dans une souris porteuse », poursuit le mensuel. Sciences et Avenir précise que « les souriceaux issus de ces ovocytes sont nés en bonne santé et ont même pu se reproduire à leur tour ensuite ». Katsuhiko Hayashi, principal auteur de l’étude, observe ainsi : « Nos travaux servent de base solide pour étudier et reconstituer in vitro le développement des cellules reproductrices féminines, non seulement chez les souris, mais aussi chez d’autres mammifères, y compris les hommes ».

« Comment mieux prendre en charge les autistes »
Le Parisien 

Le Parisien remarque qu’« alors qu’un rapport sur l’autisme est dévoilé aujourd’hui, des associations et des députés dénoncent une prise en charge des malades inefficace et coûteuse. Pourtant, de vraies solutions existent ». Le journal explique qu’il s’agit d’« un rapport officiel du Conseil économique, social et environnemental, dont les associations de parents d’autistes espéraient beaucoup : qu’il chiffre enfin le coût économique de cette maladie ; mais aussi qu’il évalue son impact social, avec les terribles conséquences humaines qu’elle fait porter sur des milliers de familles ». Le Parisien évoque une « première déception. Alors qu’il est censé dire précisément combien coûte la prise en charge de l’autisme, le rapport du CESE dit ne pas parvenir, faute de «données quantitatives et qualitatives», à effectuer cette addition ». Le député UMP du Pas-de-Calais Daniel Fasquelle, président du groupe autisme à l’Assemblée nationale, déclare cependant : « On sait que 8.000 enfants naissent chaque année avec des troubles autistiques. S’ils sont diagnostiqués à l’âge de 2 ans et qu’ils décèdent en moyenne à 65 ans, on sait exactement qu’ils coûteront 49,74 milliards d’euros à la société pendant toute la durée de leur vie ». Le député PS du Morbihan Gwendal Rouillard remarque pour sa part que « ces milliards sont consacrés à des méthodes qui ne fonctionnent pas ! On ne fait que financer le lobby des psychanalystes ». Le Parisien explique : « Prise en charge en milieu hospitalier, utilisation du «packing», médicaments… ». Daniel Fasquelle note que « la France est le dernier pays occidental à traiter ses autistes de la sorte ! Au regard de pays tels que le Canada ou la Belgique, nous en sommes encore au Moyen-Age ! Nous sommes face à un scandale sanitaire, au même niveau que le sang contaminé ou l’amiante… ». Le journal relève que « là encore, le rapport ne tranche pas clairement », puis souligne que « comme l’a recommandé la HAS en début d’année, les méthodes dites «éducatives» obtiennent d’excellents résultats ».Gwendal Rouillard observe ainsi : « Cela coûte moins cher, c’est efficace, alors qu’attend la France pour enterrer définitivement les méthodes psychanalytiques ? »Le Parisien ajoute que « les deux députés vont demander une mission d’enquête parlementaire et solliciter la Cour des comptes et l’Igas pour chiffrer précisément et définitivement le coût de l’autisme en France. Ils espèrent ainsi nourrir la réflexion de la ministre en charge des Personnes handicapées, Marie-Arlette Carlotti, qui planche sur un troisième plan Autisme, attendu début 2013 ».

10 10 12

« Moi, Matthieu, schizo et heureux »
Le Parisien 

« A l’occasion de la Journée mondiale de la santé mentale, [Le Parisien] a rencontré un schizophrène. Il parle de ses crises passées et relate comment il surmonte au quotidien sa maladie », note le journal. Le Parisien livre ainsi sur une page le témoignage de Matthieu de Vilmorin, notant qu’« il y a une trentaine d’années, cet homme de 52 ans a été diagnostiqué schizophrène et, depuis, la maladie a colonisé, selon ses propres mots «l’intérieur de [son] pauvre cerveau». «Je suis un schizostabilisé», précise-t-il. Sa dernière crise remonte à plusieurs années, et grâce à un traitement à vie, un cocktail de neuroleptiques, «couvercle sur ma propension à l’imaginaire», et d’antidépresseurs, il n’est plus l’objet de bouffées délirantes ». « Après chaque hospitalisation, dont il a gardé des anecdotes truculentes pour nourrir un livre paru récemment, il a fallu «se retaper», et tenter de coller à une société où l’homme sans travail est vite marginalisé. La maladie n’est pas visible, mais le handicap est lui bien réel », poursuit le quotidien. Matthieu de Vilmorin déclare notamment : « Je veille à ne jamais être en rade de médicaments, je prends soin de ma santé, je bois peu d’alcool, j’ai cessé de fumer. […] Des schizos, il y en a plus que l’on croit ! On se reconnaît, dans la rue. On a une certaine démarche, un regard un peu ailleurs, une forme de lenteur… ».

« Drogue : une salle de shoot prête à ouvrir à Paris »
Le Parisien 

Le Parisien note en effet : « Permettre de consommer de la drogue dure dans des conditions sécurisées au sein d’une structure dédiée et encadrée par des professionnels. Voilà le projet présenté ce mardi par les associations Médecins du Monde et Gaïa ». Le journal remarque qu’« une salle de consommation de drogue est déjà prête à ouvrir ses portes à Paris. Mais le sujet est sensible. Pour l’instant, les deux associations n’ont pas révélé la localisation de cet espace pouvant recevoir jusqu’à 250 passages par jour, arguant qu’un travail devait être mené avec les riverains et les forces de l’ordre ». Le quotidien relève que le but est de « contribuer à faire reculer «la mortalité» mais aussi «les infections et le manque d’hygiène», a précisé Elisabeth Avril, directrice de l’association Gaïa-Paris. Et de mettre l’accent sur «l’exclusion sociale» des usagers de drogue et «les troubles à l’ordre publique» causés par la consommation de drogue dure ». Le Parisien précise que « les deux associations disent attendre le «feu vert» du gouvernement pour mettre en œuvre ce projet. En espérant pouvoir ouvrir cet espace au printemps prochain. Marisol Touraine a pourtant affirmé fin août que son ministère serait prêt à lancer «assez rapidement» l’expérimentation de ces salles ». Le journal indique en outre qu’« Elizabeth Avril a rappelé que selon plusieurs études, ces salles permettaient notamment de diminuer les risques de contracter le VIH et des hépatites. […] Des villes comme Paris, Marseille et Bordeaux sont prêtes à s’investir sur le sujet, mais «la fenêtre de tirs est réduite» en raison des élections municipales de 2014, où cela risque «d’être difficile de défendre ces dispositifs», a souligné Jean-François Corty, directeur des missions France de Médecins du Monde »

Revue de presse santé psy – septembre 2012

05 09 2012

« Santé : peu de dégâts chez les ados connectés » 
Libération, La Croix, L’Humanité 
Libération fait savoir que « l’Inpes a étudié les répercussions d’Internet et des réseaux sociaux sur l’état des jeunes ». Le journal retient que ces derniers « sont de plus en plus connectés, mais ils ont une vie amicale riche. Ils dorment certes moins mais ils se nourrissent mieux ». L’Inpes remarque ainsi que « plus de 93% des ados ont au moins trois véritables amis, et ont une vie amicale plus riche qu’en 2006 ».
Libération précise cependant qu’« ils dorment moins bien. Les réseaux sociaux perturbent leur sommeil ». L’Inpes observe ainsi que « ceux qui utilisent un ordinateur ont un temps de sommeil plus court (8 heures et 6 minutes contre 8 heures et 50 minutes), de même ceux disposant d’un téléphone portable équipé d’Internet ».
La Croix remarque de son côté que selon cette « vaste étude sur le bien-être et la santé des 11-15 ans, […] les collégiens français vont bien ! ».
Le journal retient ainsi que « les habitudes alimentaires s’améliorent et l’usage des nouvelles technologies a plus d’effets bénéfiques que négatifs. […] 44% des 11-15 ans déclarent manger des légumes tous les jours (et 39% des fruits), contre 42% en 2006 (31% pour les fruits) ».
La Croix souligne en outre que « 88% des collégiens estiment que leur santé est «bonne» ou «excellente» », mais évoque un « aspect inquiétant : la consommation d’alcool et de tabac. […] L’enquête montre que 35% des jeunes de troisième ont déjà connu l’ivresse. […] Au seuil du lycée, ils sont aussi 1 sur 6 à fumer tous les jours ».
Et L’Humanité observe que « nos ados vont plutôt bien, mais ne dorment pas assez ». Le journal relève en outre que « les filles se déclarent en moins bonne santé. Elles se plaignent davantage de ce qu’on appelle «les symptômes flous de l’adolescence», à savoir de la fatigue, de l’irritation, des difficultés d’endormissement, de la déprime. A cela s’ajoutent des troubles somatiques comme le mal de dos, le mal de tête ou le mal au ventre ».

06 09 2012

« Le stress modifie durablement le cerveau des combattants »
Le Figaro 

C’est ce que constate Damien Mascret, qui note dans Le Figaro que « l’imagerie cérébrale de combattants néerlandais révèle des anomalies visibles jusqu’à 18 mois après leur retour d’Afghanistan », selon des travaux parus dans les comptes-rendus de l’Académie des sciences américaines (PNAS). Le journaliste explique ainsi que « le Pr Guido van Wingen et ses collègues de l’université de Radboud, d’Amsterdam et du Centre de recherche militaire d’Utrecht ont fait passer des examens d’imagerie cérébrale sophistiquée à 33 soldats avant qu’ils ne soient déployés en Afghanistan pour une mission de 4 mois, puis à nouveau 6 semaines après leur retour et enfin 1 an et demi plus tard ». « Aucun n’avait été blessé lors de la mission mais tous avaient été soumis au stress prolongé des zones de combat. Les résultats étaient comparés à un groupe de soldats qui n’avaient pas participé aux opérations », ajoute Damien Mascret. Le journaliste relève que « des différences nettes sont apparues au retour de mission, visibles à l’IRM fonctionnel et l’imagerie du tenseur diffusion, une technique qui suit les mouvements des molécules d’eau dans le cerveau et renseigne indirectement sur «l’état des routes» qui le traversent ». « Outre les modifications transitoires, présentes au retour mais disparues un an et demi plus tard, les chercheurs ont mis en évidence des perturbations durables de la circulation entre deux zones du cerveau, le cortex préfrontal et le mésencéphale, autrement dit le milieu du cerveau », note Damien Mascret. Le Pr van Wingen écrit que « ces résultats suggèrent que le cerveau humain peut largement récupérer des effets délétères du stress, supportant l’idée d’une plasticité cérébrale adaptative au stress prolongé, cependant, ils révèlent aussi des changements durables dans le réseau neural mésofrontal qui pourrait accroître la vulnérabilité à de nouveaux stress et conduire à des déficits cognitifs prolongés ». « En d’autres termes, un suivi prolongé des soldats s’impose durablement après des missions, même en l’absence de symptômes », remarque Damien Mascret. Le journaliste s’interroge : « Ces résultats sont-ils extrapolables aux civils soumis à un stress prolongé ? C’est probable selon les chercheurs néerlandais, et peut-être même d’une façon plus intense et plus prolongée car les civils ne sont pas, contrairement aux militaires, formés et entraînés à résister au stress prolongé ».

07 09 2012

« Chez les femmes, le bonheur c’est génétique »
L’Express 

Delphine Proust indique en effet dans L’Express que « des chercheurs américains de l’Université du Sud de la Floride ont découvert la présence d’un « allèle du bonheur » dans le corps humain. Selon leurs travaux publiés dans la revue Progress in Neuro-Psychopharmacology and Biological Psychiatry, ce gène n’opèrerait que chez les femmes ». La journaliste explique que « cet allèle est une variante du gène MAOA (monoamine oxydase A), une enzyme intervenant dans la dégradation de certaines molécules comme la sérotonine ou la dopamine (qui influencent favorablement l’humeur). L’allèle en question serait plus faible que le gène MAOA de base. Ainsi, il dégraderait moins les molécules responsables du bien-être ». Delphine Proust relève que « cette découverte vient conforter les résultats de précédentes études selon lesquelles les femmes, bien que plus enclines au stress, se disent plus souvent heureuses que les hommes ». La journaliste précise toutefois que selon les auteurs, « l’allèle en question n’est pas présent chez tout le monde. C’est donc la roulette génétique qui choisit qui aurait une ou deux copies de ce gène ou, pour les moins chanceuses, aucune. Conclusion : la capacité de chacune à être heureuse dépendrait du nombre de copies qu’elle possède ».Delphine Proust souligne enfin que chez les hommes, « non seulement ce gène ne les rendrait pas heureux mais il favoriserait même l’agressivité. Certains scientifiques surnomment cette version masculine de l’allèle « le gène guerrier ». Les chercheurs ne peuvent pour l’instant pas expliquer cette différence entre hommes et femmes ». « Toutefois, certains soulèvent la piste de la testostérone, qui stopperait l’action des molécules favorisant la bonne humeur », conclut la journaliste.

10 09 2012

« L’allaitement maternel est bénéfique pour la mère et l’enfant »
Le Figaro 

Anne Prigent note dans Le Figaro qu’« en France, environ 65% des femmes allaitent à la sortie de maternité. Mais 7 sur 10 arrêtent dès qu’elles reprennent le travail. Soit 2 mois et demi après la naissance. Bien avant les 6 mois recommandés par l’OMS ».
« Dans les pays les plus pauvres, l’allaitement permet en effet de diminuer considérablement la mortalité infantile par infections. En France, l’état de santé des nouveau-nés ne nécessite pas les mêmes précautions mais les bénéfices reconnus du lait maternel pour la future santé du nourrisson sont «dose-dépendants». C’est pourquoi les pédiatres insistent sur la nécessité de poursuivre l’allaitement jusqu’à au moins 3 mois », 
remarque la journaliste.
Anne Prigent souligne que 
« dans un rapport publié en 2009, l’Académie de médecine rappelait que l’allaitement prévient, à court et long terme, les diarrhées, les otites aiguës ou encore les infections respiratoires sévères. L’Académie souligne également que l’allaitement est bénéfique pour le développement sensoriel et intellectuel des nourrissons, diminue le risque d’eczéma à court et à long terme ».
« Il prévient, en outre, les risques ultérieurs d’obésité, de certains diabètes et des maladies cardiovasculaires chez l’adulte, même si l’influence du mode d’alimentation des nourrissons sur l’état de santé futur est difficile à démontrer », 
poursuit la journaliste. Anne Prigent ajoute que « nourrir son enfant au sein a aussi des retombées positives pour la mère, souligne l’Académie de médecine : la perte de poids et la diminution de la masse graisseuse est plus rapide dans les six premiers mois après l’accouchement. À plus long terme, l’allaitement diminuerait le risque de cancer du sein et de l’ovaire. Autre avantage : nourrir son enfant au sein ne coûte rien ».
La journaliste relève enfin que 
« pour les professionnels de santé, les bénéfices du lait maternel ne se discutent plus. Mais il n’est pas pour autant question de culpabiliser les femmes qui font un autre choix ou qui arrêtent rapidement ». Le Pr Dominique Turck, pédiatre au CHU de Lille, déclare ainsi que « c’est aux femmes de décider si elles allaitent ou pas. Nous devons être respectueux de leur choix ». De son côté, le Pr Jean Pierre Chouraqui, pédiatre au CHU de Grenoble, évoque« un choix personnel éclairé «après information par les professionnels de santé des effets bénéfiques de l’allaitement» ».  

14 09 2012

« Le stress au travail augmente le risque d’infarctus »
Le Monde , Le Nouvel Observateur 

Le Monde note en effet que « les personnes exposées au stress dans leur travail auraient un risque 23% plus élevé que celles qui n’y sont pas exposées de faire un infarctus, selon une étude publiée dans The Lancet ». Le journal indique que « des chercheurs européens ont confirmé cette association par le biais d’une analyse à grande échelle effectuée sur près de 200.000 personnes en Europe. Les travaux ont porté sur des personnes originaires de 7 pays, toutes en activité, qui ont été suivies entre 1985 et 2006. Pour la France, ce sont près de 20.000 agents d’EDF-GDF qui ont été étudiés à partir de 1989 ». Marcel Goldberg, chercheur à l’Inserm et coauteur de l’étude, précise que « sur les 100.000 à 120.000 infarctus survenant en France chaque année, cela correspondrait tout de même à environ 3.400 à 4.000 accidents imputables à ce facteur de risque ».

Le Monde explique que « le stress au travail a été évalué par des questionnaires portant notamment sur l’excès de travail, les demandes conflictuelles auxquelles les personnes étaient confrontées ou le temps accordé pour accomplir les tâches qui leur étaient confiées. […] La proportion des personnes exposées au stress atteignait 15,3%, alors que les études précédentes évaluaient cette proportion entre 12,5% et 22,3% ».

« Les chercheurs ont montré que les personnes stressées avaient un risque accru d’infarctus de 23%, mais en étudiant la population globale (stressée et non stressée), ils ont trouvé que le stress au travail était associé à une augmentation du risque de faire un infarctus de 3,4%. Il s’agit d’un risque « modeste » mais « non négligeable », selon l’Inserm qui souligne la nécessité de prévenir le stress au travail, une démarche qui pourrait avoir un « impact positif » sur d’autres facteurs de risque comme le tabac ou l’alcool dont la consommation est partiellement liée au stress », observe le journal.

Le Nouvel Observateur relève de son côté que « la prévention de ce facteur de risque est pourtant simple à mettre en pratique dans les entreprises ». Le magazine explique en outre que « les effets du stress sur le cœur sont doubles. D’une part, les personnes stressées ont tendance à multiplier les comportements nocifs pour leur santé cardiovasculaire. Pour «compenser» leur stress, elles fument plus, consomment plus d’alcool, d’aliments gras, salés ou sucrés et font moins d’activité physique. Et en parallèle, le stress agit directement sur le muscle cardiaque en augmentant la sécrétion d’une hormone : le cortisol ». L’hebdomadaire continue :« Résultat marquant de cette grande étude européenne, quelque soit le métier, le mode de vie, l’âge, le sexe ou la nationalité du travailleur, le sur-risque d’infarctus est identique, de l’ordre de 25%. Preuve que le stress au travail est, en lui-même, un facteur de risque ». 

18 09 2012

« Faut-il faire un diagnostic précoce de la maladie d’Alzheimer ? »
La Croix , Le Monde 

C’est ce que se demande Pierre Bienvault, qui constate dans le cahier « sciences & éthique » de La Croix qu’« un débat anime les médecins sur le moment opportun pour annoncer la maladie et concerne aussi la recherche qui vise à identifier la maladie chez les personnes n’ayant pas encore de symptômes ».
Le journaliste ajoute que 
« les médecins et les associations de patients sont tiraillés par des interrogations portant à la fois sur le présent et le futur. Ce débat n’est pas que théorique : il concerne d’ores et déjà des centaines de personnes qui, chaque année, consultent leur généraliste ou un centre mémoire d’un hôpital. Avec une question concrète : est-il utile d’annoncer à des patients, à un stade encore peu évolué de la maladie, un diagnostic potentiellement anxiogène alors qu’il n’existe pas de traitements vraiment efficaces ? ».
Pierre Bienvault continue : 
« L’autre débat se nourrit des perspectives ouvertes par les avancées de la recherche. L’enjeu est d’identifier les tout premiers signes de la maladie à un stade où la personne ne ressent pas de symptôme. Avec l’espoir de mettre au point des médicaments qui, délivrés très tôt, pourraient un jour prévenir l’évolution de la maladie ».
Le journaliste indique que 
« cette question du diagnostic précoce est au cœur de l’université d’été de l’Espace national de réflexion éthique sur la maladie d’Alzheimer (Erema) qui s’ouvre ce matin, à Aix-en-Provence pour deux jours avant de se conclure jeudi à Paris ». Pierre Bienvault relève notamment que« beaucoup de généralistes jugent inutile de délivrer trop tôt un diagnostic, potentiellement angoissant, à des patients à qui ils n’ont pas à proposer de traitements efficaces pour empêcher l’évolution de la maladie. A demi-mots, certains s’agacent d’une sorte de «course au diagnostic précoce» encouragée par des neurologues désireux d’augmenter la file de leurs patients pour monter des protocoles de recherche ».
« De leur côté, les neurologues affirment voir arriver encore trop de patients à un stade tardif »,
 continue le journaliste, qui ajoute que « ce débat concerne aussi la médecine de demain, celle qui, peut-être, sera capable de soigner la maladie d’Alzheimer ».
Le Monde évoque pour sa part les 
« bistrots mémoire », qui « réunissent des malades et leurs proches, qui partagent leur expérience la maladie ». Le journal publie un reportage dans un café-restaurant, près de Nancy : « Une dizaine de personnes touchées par la maladie d’Alzheimer, venues pour certaines avec leur conjoint, participent à ce rendez-vous de rentrée. Depuis quelques années, les malades commencent à parler de leur maladie. Le fait de se retrouver autour d’une tasse de café ou de thé […] est une façon conviviale de rompre l’isolement ».
« En quittant le bistrot, […] les personnes se saluent, s’embrassent. Rien à voir avec l’ambiance d’une réunion à l’hôpital. Pour les malades, ça change tout, car si « la mémoire fout le camp », la sphère émotionnelle reste très présente. Il suffit parfois d’une caresse, d’une écoute, d’un rire, pour que le malade se sente mieux »,
conclut Le Monde.
Le journal relève en outre que selon un sondage TNS Sofres pour l’Erema,
 « plus de la moitié des personnes interrogées (51%) déclarent penser à cette maladie, 21% avouant avoir peur de la développer elles-mêmes ».
Le quotidien ajoute que
 « c’est un enjeu de santé prioritaire pour 9 personnes sur 10. Pour autant, les Français n’ont qu’une connaissance limitée de cette pathologie, qui recouvre des réalités très différentes. Si deux tiers des personnes interrogées disent connaître ses conséquences sur la vie quotidienne des malades et de leur entourage, seulement 23% estiment connaître les modalités de sa prise en charge. Le maintien à domicile semble préférable pour la majorité (52%) des sondés, mais 57% des personnes interrogées ne s’estiment pas capables de s’occuper au quotidien d’un malade ». 

19 09 2012

« Le cerveau en cause dans l’obésité »
L’Humanité , Le Monde 

L’Humanité note en bref que « des chercheurs du CNRS ont publié, hier sur le site de la revue EMBO Journal, l’hypothèse que le cerveau pourrait être le siège du dérèglement initial conduisant à l’obésité mais aussi au diabète de type 2 et des maladies cardio-vasculaires ». Le journal retient que « ces études menées sur la souris ont confirmé que certains de nos neurones contrôlent la prise alimentaire mais coordonnent également l’action des organes comme le foie, le pancréas ou les muscles afin d’optimiser l’utilisation des nutriments comme les lipides ou les glucides ». Le Monde remarque pour sa part que « des études avaient montré une association entre les concentrations de bisphénol A (BPA) dans les urines d’adultes et un risque accru d’obésité. Une nouvelle publication indique pour la première fois qu’il en est de même chez les enfants et les adolescents ». Le quotidien explique que « l’étude, conduite par Leonardo Trasande (université de New York) et publiée dans le JAMA, a passé en revue les données de 2 838 individus âgés de 6 ans à 19 ans. Les jeunes du quart de l’échantillon ayant les concentrations urinaires de BPA les plus élevées présentaient un risque plus que doublé d’être obèses par rapport à ceux du quart présentant les concentrations les plus basses (22,3% d’obèses chez les premiers et 10,3% pour les autres) ». Le journal relève que « selon les auteurs, l’alimentation – à travers les contenants alimentaires – apporterait 99% du BPA absorbé par les enfants d’âge préscolaire ». Le Monde note par ailleurs que « le lien suspecté entre BPA et obésité n’est pas le seul mis en évidence. A deux reprises, des travaux ont montré une corrélation entre les niveaux d’anxiété et des troubles de l’attention de jeunes enfants et leur exposition au BPA in utero ».

« Premières greffes d’utérus de mère à fille » 
Le Figaro , La Croix 
Martine Perez note dans Le Figaro que « deux jeunes femmes viennent chacune de bénéficier d’une greffe de l’utérus de leur propre mère, afin de leur offrir la possibilité éventuelle d’avoir un jour un enfant ». La journaliste relaie ainsi une annonce de l’Hôpital Universitaire Sahlgrenska (Göteborg) et de l’Université de Göteborg, en Suède, qui indiquent que « l’une des femmes s’était fait retirer l’utérus après un traitement contre un cancer du col de l’utérus. L’autre femme était née sans utérus. Les deux femmes ont une trentaine d’années ». Martine Perez précise que « plus de 10 chirurgiens ont participé aux opérations, qui se sont déroulées sans complication. Les femmes qui ont reçu les utérus vont bien mais sont fatiguées après l’opération. […] Les jeunes femmes devront attendre 1 an avant de pouvoir entamer une procédure de fécondation in vitro avec leurs propres embryons congelés ». La journaliste ajoute que « l’équipe de recherche du Pr Mats Brännström, professeur de Gynécologie-Obstétrique à l’Université, qui compte 20 personnes, travaille sur ce projet depuis 1999 », puis remarque que « pour l’instant, si ces deux patientes sont à nouveau dotées d’un utérus, rien ne dit qu’il est fonctionnel et qu’elles pourront un jour être enceintes et accoucher ». Martine Perez rappelle en outre que « la première greffe d’utérus réussie a été réalisée en 2011 en Turquie. Mais pour l’instant aucune grossesse n’a été menée à son terme sur un utérus greffé ». Le Pr Israël Nisand, chef du pôle gynécologie-obstétrique au CHU de Strasbourg, remarque pour sa part que « la greffe d’organe implique un traitement anti-rejet, traitement qui peut avoir des conséquences non négligeables pour le fœtus en cas de grossesse. J’ai du mal à comprendre comment les chirurgiens voient l’avenir. Sans doute envisagent-ils un traitement anti-rejet pendant la grossesse, et que l’utérus greffé soit enlevé après l’accouchement ».Martine Perez note toutefois que « certaines femmes ayant eu des greffes d’organes ont déjà pu avoir des enfants en bonne santé, malgré les médicaments immunosuppresseurs ». La Croix constate également qu’« une équipe de Göteborg a réalisé une première médicale mondiale, les 15 et 16 septembre, en greffant à deux jeunes Suédoises les utérus de leurs mères. Ces opérations visent à lutter contre la stérilité ». Le journal relève que cette équipe « estime que 2 000 à 3 000 jeunes femmes suédoises, privées d’utérus pour des raisons diverses, ne peuvent pas devenir mères. En France, elles pourraient être environ 15 000 ». La Croix observe que « c’est la première fois que les donneuses sont vivantes », ou encore note qu’« en France, pour que ces greffes soient autorisées, l’Agence de biomédecine doit au préalable donner son évaluation des conditions de prélèvement de l’utérus dans le cadre du don d’organes sur une personne en état de mort clinique ». Le quotidien cite le Dr Pascal Piver, coordinateur du service d’assistance médicale à la procréation du CHU de Limoges, qui « se prononce contre le prélèvement sur des femmes vivantes, car «il s’agit d’une intervention mutilante, où la donneuse va prendre des risques opératoires, de complications nerveuses, vasculaires, urinaires» ».

20 09 2012

« Alzheimer : la souffrance morale mieux prise en compte » 
Le Figaro , Le Parisien , Libération 
Dans le cadre de la Journée mondiale Alzheimer, Le Figaro observe que « la perte du contrôle de soi est angoissante. La moitié des malades d’Alzheimer présenteraient des symptômes d’anxiété ou de dépression, que l’ont peut pourtant soigner ». Le quotidien relève ainsi qu’« en France, l’accent a été mis ces dernières années sur la prise en compte de cette détresse qui accompagne la perte du contrôle de soi ». Le Dr Thierry Gallarda, psychiatre à l’hôpital Sainte-Anne (Paris), précise que « les modalités d’expression de cette douleur varient selon la personnalité, plus ou moins fragile, et l’histoire personnelle du malade ». Le Figaro indique que « chez certains, la perte progressive de la mémoire déclenche une grande tristesse, une culpabilité et un sentiment de déchéance. […] D’autres mettent en place des mécanismes de défense pour adoucir la réalité », ajoutant que « le regard de l’entourage est déterminant ». Judith Mollard, psychologue, note en effet qu’« il est important de ne pas renvoyer les malades à leurs incompétences, car ils y sont extrêmement sensibles, et de ne pas sous-estimer l’angoisse ». Le journal relève en outre que « le décryptage devient de plus en plus difficile avec l’évolution de la maladie ». Le Dr Christophe Arbus, psychiatre au CHU de Toulouse, remarque ainsi qu’« au fur et à mesure du déclin cognitif, l’expression de la souffrance psychologique devient plus affective, plus archaïque ». De son côté, le Pr François Piette, gériatre, souligne qu’« au stade le plus avancé, on peut avoir l’impression que le malade ne ressent plus rien, mais il reste toujours des moments où la conscience de ses déficiences le rattrape ». « Dans ces instants fugaces, le soutien psychologique et la réassurance sont essentiels », constate Le Figaro, le Dr Arbus relevant que « même s’il reste encore du chemin à parcourir, une prise de conscience a bien eu lieu. Les soignants sont aujourd’hui plus attentifs à cette dimension de la maladie et les aidants sont mieux informés, donc mieux armés ». Le journal rappelle en effet qu’« à la suite du dernier plan Alzheimer, des unités spécialisées dans la prise en compte de la souffrance psychique ont été ouvertes en France. Les prises en charge non médicamenteuses, comme l’ergothérapie ou la musicothérapie, se sont développées ». Le quotidien publie en outre un reportage dans « un village où les malades ont la paix », à Hogewey, près d’Amsterdam (Pays-Bas). Le Figaro explique : « Ouvert en 2009, Hogewey est un centre spécialisé dans l’accueil de patients au stade ultime de la maladie d’Alzheimer. […] C’est un charmant hameau d’un hectare et demi aux ruelles fleuries, avec ses 23 maisonnettes de brique rouge bordées de terrasses, sa supérette, son café, son restaurant, son théâtre et même son salon de coiffure ». La directrice, Jannette Spiering, explique : « Nous nous sommes demandé: “Que voudrions-nous pour nos parents s’ils devenaient déments?” Surtout pas cet aspect “hôpital”, qui engendre des angoisses. Notre but était de recréer une sorte de vie de village. Le mot d’ordre, ici, c’est la sérénité. Nos 152 résidents sont libres d’aller et de venir, dans une atmosphère totalement exempte d’anxiété ». Le Parisien remarque de son côté que « contre Alzheimer, les souvenirs [sont] mieux que les pilules ». Le journal observe ainsi sur une page : « Tandis que les chercheurs planchent en vain sur un traitement, les approches non médicamenteuses sont aujourd’hui les seules à permettre de bien accompagner les malades ».Le quotidien publie un reportage dans une maison de retraite de Saint-Rémy-lès-Chevreuse (Yvelines), où les résidants « disposent du salon Réminiscence qui reproduit un décor des années 1950 ». Et sur une double page intitulée « Alzheimer dans le brouillard », Libération observe que « François Hollande se prononce aujourd’hui sur la poursuite du plan de lutte contre la maladie. La médecine, confrontée à l’échec des traitements, teste de nouvelles méthodes de prise en charge ».

24 09 2012

« Alcoolisme : un Français sur sept sur le fil du rasoir »
Le Figaro , Le Parisien 

Le Figaro remarque que « boire par habitude plutôt que par plaisir constitue l’un des signaux d’alarme d’une consommation nocive d’alcool », et rappelle que « selon une enquête réalisée il y a une dizaine d’années, 14% des Français sont à risque d’alcoolisation excessive ». « Boire seul ou avoir des petits incidents liés à l’alcool doit mettre la puce à l’oreille. C’est alors le bon moment pour réduire sa consommation sans forcément passer par la case abstinence, pour éviter de sombrer dans la dépendance », poursuit le journal. Le Pr Michel Lejoyeux, psychiatre à l’hôpital Bichat et président de la Société française d’alcoologie, remarque ainsi que « quand il y a perte de contrôle, survenue de dommages et répétition du comportement, on est dans une forme de la maladie, même si elle est modérée ». Laurent Bègue, professeur de psychologie sociale à Grenoble, note que « l’image d’Épinal du grand alcoolique empêche de prendre conscience que l’on est parfois déjà dans une zone de consommation à risque. Et l’autoévaluation est parfois difficile, mais si on s’aperçoit que l’on n’arrive pas à garder le contrôle quand on boit, alors c’est que l’on a un problème ». Le Dr Philippe Batel, chef du service d’addictologie à l’hôpital Beaujon de Clichy, estime pour sa part qu’« il faut arrêter de séparer le monde entre les alcooliques, d’un côté, et ceux qui ne le sont pas, de l’autre ». Le Figaro relève ainsi que « le glissement de la consommation contrôlée à la dépendance se fait insidieusement. […] Certains s’en rendent compte le jour où ils ne peuvent pas avoir leur verre habituel. Pour d’autres, c’est quand ils essaient de s’en passer, sans y arriver, que la prise de conscience a lieu. Car il existe une zone grise entre le plaisir et la dépendance ». De son côté, Le Parisien se penche sur « le jeu qui fait boire ». Le journal indique en effet que « la société qui avait lancé le jeu Casse-toi pov’con récidive avec le politiquement incorrect Happy Hour,  qui incite ses utilisateurs à boire ». Le quotidien explique que « les participants [à ce jeu de cartes] sont sanctionnés quand ils répondent mal à une question : ils ont l’obligation de boire », ajoutant que le jeu, « déclinaison française de Ring of Fire, la version originale américaine », est « vendu en magasin aux côtés du Cluedo ou du Mille Bornes ». Le Parisien précise que « des mentions légales, stipulant que le jeu est destiné aux plus de 18 ans et qu’il n’est pas fait pour être pratiqué avec des boissons alcoolisées, figurent sur la boîte et dans les règles ». Le gérant de la société Cocktailgames, Matthieu d’Epenoux, déclare ainsi : « J’ai fait preuve de la même hypocrisie que les Américains. Disons que je prends un petit risque calculé. Tout s’est bien passé aux Etats-Unis. […] Nous faisons appel à la conscience des joueurs. Il faut jouer dans un esprit bon enfant, et savoir s’arrêter à temps ». Le journal livre la réaction de Daniel Bailly, pédopsychiatre spécialiste des addictions au CHU de Marseille, qui déclare : « Il est évident que c’est un jeu dangereux pour les enfants et les ados. Après, pour les jeunes adultes, je ne pense pas que cela change grand-chose.  […] Peut-être cela peut-il favoriser la bascule pour ceux qui n’osent pas boire mais qui en ont envie… Mais, en général, dans toutes les soirées alcoolisées, les jeunes raisonnables restent raisonnables ».

25 09 2012

« La folie placée d’office sous silence »
Libération 

Eric Favereau s’interroge dans Libération : « Qui parle aujourd’hui des fous ? La crise est là, partout. Et les fous disparaissent dans le silence des chambres d’isolement de plus en plus formatées ». Le journaliste rend compte de la « soirée de rentrée » du Collectif des 39 contre la nuit sécuritaire, vendredi dernier, collectif qui « s’est créé au lendemain du discours de Nicolas Sarkozy, en décembre 2008 à l’hôpital d’Anthony. Un discours dans lequel le malade n’était perçu que comme une menace. Quatre ans de lutte pour le collectif afin de secouer un monde psychiatrique lassé et silencieux. […] Sarkozy parti, que faire ? Contre qui se battre ? La gauche a souvent brillé par son indifférence à la psychiatrie. Aucune idée particulière dans le programme de Hollande. […] Aucun projet dans l’immédiat au ministère » de la Santé, note Eric Favereau. Le journaliste cite notamment le Dr Hervé Bokobza, qui a déclaré que « notre problème est là : cet immobilisme n’est pas en soi une bonne nouvelle. Car cela signifie la poursuite du désastre dans lequel nous nous débattons ».

26 09 2012

« Trop de somnifères prescrits chez les plus de 65 ans » 
Le Figaro , Le Parisien , La Croix , Le Monde 
Le Figaro constate que « ni les campagnes d’information récurrentes, ni les objectifs de baisse fixés en 2011 par la Sécurité sociale n’ont eu d’impact sur les prescriptions de benzodiazépines et de médicaments apparentés. Leur consommation reste, en France, 3 à 5 fois supérieure à celles d’autres pays européens ». Le journal note en effet que « 3 millions et demi de Français âgés de plus de 65 ans prennent des somnifères de façon chronique, souvent à mauvais escient, et s’exposent à des effets secondaires potentiellement graves. Pour les autorités sanitaires, le constat sonne comme un échec ». Le Pr Jean-Luc Harousseau, président de la HAS, vient ainsi de déclarer que « cette surprescription devient un enjeu de santé publique de premier plan ». Le Figaro ajoute que le responsable appelle à « une sensibilisation du grand public et des médecins traitants », relevant que « les personnes âgées, plus fragiles, sont aussi plus exposées aux effets délétères des somnifères, qui peuvent être à l’origine de chutes, de troubles de la mémoire et de difficultés de compréhension, et engendrent parfois une dépendance ». « Plusieurs études scientifiques […] ont mis en évidence un lien statistique entre benzodiazépines et démence, sans que la relation de cause à effet soit établie. Pourtant, selon l’estimation de la HAS, plus de la moitié des traitements ne sont pas indiqués, lesvraies insomnies étant rares après un certain âge », poursuit le quotidien. Le Figaro explique ainsi que « le médecin généraliste doit prendre le temps d’expliquer [la] modification des cycles [du sommeil], sans céder à la tentation d’une prescription facile. Il doit aussi interroger son patient sur tout événement ayant pu perturber son sommeil et rechercher une éventuelle pathologie, comme un épisode dépressif, un début d’apnée du sommeil ou des douleurs nocturnes. Pour mener cet interrogatoire, la HAS met à la disposition des professionnels de santé des questionnaires, un agenda du sommeil ou des fiches d’informations sur les somnifères ». L’Ordre des médecins note toutefois que« cette démarche prend du temps et n’est pas toujours bien accueillie par le patient, alors que la rédaction d’une ordonnance ne prend pas plus d’une minute ». De son côté, le Dr Sylvie Royant-Parola, présidente du réseau Morphée, « regrette une «lacune dans la formation des médecins» dans laquelle s’engouffrent les laboratoires pharmaceutiques ». Le Figaro continue : « La HAS rappelle que des thérapies non médicamenteuses, comme la relaxation ou de simples aménagements dans l’hygiène de vie, existent. Si elle est finalement retenue, la prescription de somnifères doit toujours être de courte durée : 4 semaines au maximum ». La Croix constate également qu’« après 65 ans, une personne sur trois consomme des somnifères de manière chronique. Dans la moitié des cas, ces traitements ne sont pas indiqués et peuvent être dangereux ». Le journal note que « les généralistes le constatent : nombre de leurs patients âgés se plaignent de «mal dormir». Mais sur dix plaintes de ce type, seulement une à deux relèvent d’une véritable insomnie », et relève que « la HAS a présenté des recommandations pour inciter les médecins à prescrire des arrêts de ces médicaments ». Le Dr Armelle Leperre-Desplanques (HAS) explique qu’« il est essentiel, à chaque fois que cela est possible, de s’engager vers une “déprescription”, un concept qui est peu enseigné aux futurs praticiens. Il est possible d’arrêter les somnifères sans produit de substitution, même chez les patients de 85 ans qui en prennent depuis plus de 20 ans ». Le Monde relaie aussi cette « nouvelle alerte sur l’abus de somnifères », notant que « la France fait figure de très mauvais élève dans ce domaine. Alors que la durée de prescription maximale recommandée pour une benzodiazépine est de quelques jours, au maximum 1 mois, la durée moyenne réelle est de 7 mois ». Et Le Parisien publie un questionnaire à remplir par les lecteurs, pour répondre à cette question : « Etes-vous accro aux somnifères ? ».

28 09 2012

« Des anxiolytiques peuvent «accroître le risque d’Alzheimer» »
Libération 

C’est ce que titre Libération, qui indique sur une double page que « Bernard Bégaud, professeur en pharmacologie à l’université de Bordeaux, a codirigé [avec le Pr Jean-François Dartigues, neurologue,] une étude alarmante sur les benzodiazépines ». Le journal observe en effet que ce travail de 3 ans, publié dans le British Medical Journal, « établit un risque élevé de démence chez les personnes prenant régulièrement des benzodiazépines ». Le Pr Bégaud indique que ce sont « de 16 000 à 31 000 malades supplémentaires par an en France », Libération notant que « pour [le praticien] il n’y a plus guère de doute : ce type d’études devrait induire des changements dans les prescriptions ». Le spécialiste explique ainsi qu’« un consommateur régulier de benzodiazépines a un risque 50% plus élevé de présenter une démence de type Alzheimer dans les 15 ans qui suivent qu’une personne qui n’en consomme pas. […] Il ne faut pas semer la panique en diabolisant les benzodiazépines qui demeurent des médicaments utiles et parfois indispensables. […] Notre étude renvoie à des personnes consommant des benzodiazépines sur des périodes longues, souvent des années. Ce qui est d’ailleurs en contradiction avec les recommandations de bonne pratique médicale, ce type de médicament ne devant pas être prescrit plus de 2 à 4 semaines ». Le Pr Bégaud remarque en outre : « Que des études, comme la nôtre, qui peuvent avoir un impact majeur en termes de santé publique et économiques, aient autant de mal à trouver un financement public ne me paraît pas normal et pour tout dire inquiétant ». Libération rappelle que « le 25 septembre, l’ANSM a sorti un plan contre le mauvais usage [des benzodiazépines]. Et lundi la HAS a alerté sur la surconsommation des hypnotiques chez les plus de 65 ans ». Le journal observe toutefois que « le tour de vis attendu sur les benzodiazépines pourrait avoir un effet hautement indésirable », relevant qu’« un récent article du New York Times a alerté sur la progression de l’usage détourné des neuroleptiques de seconde génération, pour traiter la dépression et l’insomnie ».

Revue de presse santé psy – juin 2012

02 07 12

« Faire du sport à la campagne est bon pour la santé mentale 
Le Figaro 
Le Figaro remarque en effet qu’« une étude écossaise [publiée dans Social Science & Medicine] montre que les gens qui font du sport dans les bois, en forêt ou dans des parcs sont moins sujets à la dépression ou au stress ».
Le journal explique que « Richard Mitchell, professeur à l’université de Glasgow, s’est servi des données considérables rassemblées par la grande étude de 2008 sur la santé en Ecosse (Scottish Health survey) pour comparer les effets sur la santé mentale de l’activité physique dans des environnements naturels et non-naturels ».
Le chercheur relève que « de précédentes études menées sur des petits échantillons contrôlés de personnes ont montré que la vision et la perception d’un environnement naturel pouvaient déclencher des effets biologiques et psychologiques qui abaissent les niveaux de stress et améliorent le bien-être mental, mais cela n’avait jamais permis de vérifier ces effets à plus long terme, et sur la population générale ».
Le Figaro note ainsi que « grâce à un panel de 1.900 personnes qui avaient une activité physique régulière, le scientifique a établi que deux types d’environnements naturels, les bois et les forêts et les parcs et les prairies, avaient un effet positif particulièrement sensible, alors que les plages, bords de mer et les terrains de sport en plein air ne semblent pas procurer de bénéfices ».
Richard Mitchell indique qu’« il y a une amélioration très sensible, de presque 50%, du bien être mental pour les personnes qui ont une activité régulière, au moins une fois par semaine, dans un environnement boisé ».
Le quotidien précise que « cela ne concerne pas des troubles mentaux graves, mais plutôt des problèmes du quotidien, comme du stress élevé, de l’anxiété, des dépressions légères et des problèmes de sommeil ».
Le journal observe que « la fréquentation de terrains de sport en plein air ne semble pas réduire les effets négatifs sur la santé mentale, mais a un effet mesurable sur un autre indicateur psychologique qui mesure les aspects positifs du bien-être, comme l’optimisme et la confiance en soi ».
Le chercheur estime ainsi que « ce n’est probablement pas lié au type d’environnement, mais plutôt aux nombreux liens sociaux que l’on peut avoir en pratiquant des sports collectifs ».

03 07 12

« La fessée augmenterait le risque de troubles mentaux » 
Le Monde, Le Parisien 
Le Monde relève que « les personnes qui ont reçu des fessées lorsqu’elles étaient enfants ont plus de risques de souffrir de troubles mentaux une fois adultes, que ce soit des désordres comportementaux ou des problèmes d’alcool ou de drogue », selon une étude publiée dans Pediatrics.
Le journal explique que ce travail, « mené auprès de 34 653 adultes par une équipe de chercheurs canadiens, visait à examiner uniquement l’effet des fessées et châtiments corporels légers sur des problèmes psychologiques ultérieurs, en excluant les sévices sévères ou de nature sexuelle ».
« Les résultats montrent que les personnes ayant reçu des fessées ont entre 2% et 7% de chances supplémentaires de présenter des pathologies mentales une fois adultes », 
retient le quotidien.
Le Monde relève que « ces chiffres peuvent paraître anecdotiques mais ils démontrent que les punitions corporelles semblent accroître le risque de problèmes ultérieurs, selon les experts, d’autant que la moitié des Américains se rappellent avoir reçu des fessées dans leur enfance ».
Le journal remarque que « les recherches précédentes sur le sujet avaient déjà démontré à plusieurs reprises que les enfants victimes de châtiments corporels souffraient davantage de désordres mentaux une fois adultes, et étaient plus enclins à présenter un comportement agressif que les enfants ne recevant pas de fessées. Toutefois, ces études se penchaient sur le cas de personnes ayant reçu des sévices plus sévères ».
Le Parisien note aussi que « les claques sur le derrière ne donnent pas que les fesses rouges ».
Le quotidien cite un des auteurs de ce travail, Tracie Afifi, du Department of Community Health Sciences at the University of Manitoba (Canada), qui déclare qu’« il y a un lien significatif entre » fessées reçues à l’enfance et « risques supplémentaires de présenter à l’âge adulte des pathologies mentales telles que des troubles sévères de la personnalité ou des problèmes d’addiction à la drogue et l’alcool ».
Le Parisien relève cependant que « certains défenseurs de la fessée […] critiquent la méthodologie de cette étude. Celle-ci est en effet basée sur les souvenirs d’adultes ayant reçu des fessées durant l’enfance ».

09 07 12

« Mieux anticiper la dépression des mères après l’accouchement » 
Le Figaro 
C’est ce que titre Le Figaro, qui note que « le mal-être psychologique durant la grossesse ou après l’accouchement reste tabou ». Le journal remarque que « la mise en place dans le cadre du plan «périnatalité» de 2005 d’un entretien non médical prévu vers le 4e mois de grossesse est un pas important. À condition que l’on arrive à le généraliser ».
Le quotidien fait savoir qu’« un rapport évaluant le dispositif devrait être publié prochainement. Mais les premières remontées laissent penser que moins de 50% et plus vraisemblablement 30% des futures mamans bénéficient pour l’instant de cette rencontre ».
Le Figaro revient sur la dépression post-partum, qui « survient le plus souvent quelques semaines après la naissance de l’enfant, mais peut également apparaître plus tard, voire 1 an après », ou encore note que « le séjour de plus en plus bref des jeunes parturientes à l’hôpital n’est pas propice à la détection. Certains symptômes supposent également un personnel particulièrement aguerri ».
« À leur sortie de maternité, les jeunes mères peuvent donc se retrouver isolées sans que la dépression n’ait été détectée. Dans certains cas, un rendez-vous est organisé par l’hôpital ou via la PMI (protection maternelle infantile) au domicile de la maman. Mais ce n’est pas automatique », 
continue le journal.
Le quotidien remarque par ailleurs que l’entretien au cours de la grossesse est « basé sur le volontariat, «il ne faut pas non plus négliger le fait que ce ne sont pas forcément les femmes qui en ont le plus besoin qui se présentent», s’inquiète Anne Tursz, directrice de recherche à l’Inserm. Pour tous les spécialistes, il est donc indispensable de généraliser cet entretien ».

13 07 12

« Alzheimer : l’idée du besoin de détection précoce renforcée » 
Le Monde 
Le Monde se penche sur « de nouvelles avancées dans la connaissance de la maladie d’Alzheimer. […] Deux études pourraient être des guides précieux pour tester de nouveaux médicaments, toutes deux renforçant l’idée de l’importance d’une détection précoce de la maladie ».
Le journal explique que « la première, publiée dans le NEJM, a été menée par l’équipe de l’école de médecine de l’université de Washington, à Saint-Louis, dans le Missouri. Elle démontre que les premiers changements liés à la maladie d’Alzheimer commencent à se développer chez les personnes génétiquement prédestinées 25 ans avant le début des problèmes de mémoire et du déclin des capacités de réflexion associées ».
Le Monde évoque ainsi la « chronologie de ces évolutions. La plus précoce (25 ans en amont) est la hausse des niveaux de béta-amyloïdes dans le liquide céphalo-rachidien. […] D’autres changements sont visibles 15 ans avant : les protéines béta-amyloïdes deviennent visibles sur un scanner du cerveau, les niveaux de protéine tau, qui entraînent une dégénérescence neurofibrillaire, augmentent dans le liquide céphalo-rachidien, et enfin, certaines zones du cerveau rétrécissent ».
Le quotidien précise que « 128 personnes, […] toutes prédisposées à développer la maladie d’Alzheimer à un âge précoce, ont participé. « En moyenne, les patients atteints de cette forme de la maladie ont 45 ans », a rappelé Randall Bateman, qui a mené cette étude. Les membres de ces familles ont 50% de chance d’hériter de l’un des trois gènes qui causent un Alzheimer précoce, la plupart des symptômes se développant au même âge que ceux de leur parent ».
« Si Randall Bateman a souligné que ces biomarqueurs étaient très semblables à des changements déjà établis, il n’est pas encore certain que cette chronologie soit la même pour les patients qui sont atteints de la forme la plus commune et tardive de la maladie d’Alzheimer, qui se développe généralement après l’âge de 65 ans et touche 98% des malades », 
poursuit le journal.
Le chercheur écrit : « Ce que nous ne savons pas, c’est si le temps, l’ordre de grandeur et la taille de ces changements est similaire ou non. Il nous faudra encore peut-être de nombreuses années pour avoir la réponse ».
Philippe Amouyel, directeur d’une unité de recherche mixte à l’Inserm à Lille et directeur de la Fondation Plan Alzheimer, remarque que « c’est une des limites de cette étude. Ces chercheurs ont gagné du temps en étudiant des formes très rares, dites ‘familiales’. Mais on ne peut pas généraliser ces résultats ». De son côté, le Pr Etienne-Emile Baulieu, directeur d’unité de recherche à l’Inserm et professeur de biochimie à l’université Paris-XI, déclare : « On retrouve les mêmes mécanismes chez tous les malades. Cette étude, très astucieuse, nous conforte dans l’implication des béta-amyloïdes comme cause de cette maladie ».
Le Monde ajoute que « la seconde étude, publiée dans Nature, vient confirmer cette implication : la découverte d’une mutation génétique rare de la protéine précurseur de l’amyloïde (APP), protégeant certaines personnes d’Alzheimer. Les scientifiques de la société islandaise deCODE, menés par le chercheur Kari Stefansson, l’ont repérée chez environ 1% des 1 795 Islandais qui ont participé à cette recherche ».
Le journal indique que « la mutation du gène APP découverte par l’équipe islandaise diminue de près de 40% la production de protéine bêta-amyloïde. Un traitement anti-bêta-amyloïde pourrait donc être efficace. Les détenteurs de ce gène auraient aussi 47% de chance en plus d’atteindre 85 ans par rapport aux personnes qui en sont dépourvues, cette mutation prémunissant également de la baisse générale des performances du cerveau ».
Philippe Amouyel évoque toutefois une « limite » à ce travail : « L’Islande est un pays où ses 200 000 habitants sont familialement reliés. C’est une société génétique particulière ».

16 07 12

« Prédire l’obésité infantile par le temps passé devant la télé » 
Le Figaro 
Le Figaro fait savoir que « des chercheurs canadiens mettent en cause directement le nombre d’heures passées devant les émissions télévisuelles dans l’obésité de l’enfant, la largeur de sa taille ainsi que son habilité à la pratique du sport ».
« Ces médecins, qui publient leurs travaux dans la revue International Journal of Behavioral Nutrition and Physical Activity, estiment même qu’il est possible de prédire le tour de taille et les performances sportives chez les petits enfants, uniquement à partir du nombre d’heures assis à regarder la télé », 
ajoute le quotidien.
Le Figaro note en effet que « l’alimentation excessive trop riche en graisses et sucres n’est pas seule en cause dans le développement inquiétant de l’obésité infantile. La très faible mobilité est aussi un facteur de risque ».
Le journal explique que « les chercheurs de l’université de Montréal […] se sont intéressés à 1 314 jeunes Québécois. En particulier, quand ces derniers ont atteint l’âge de 2,5 ans, ils ont interrogé leurs parents sur le nombre d’heures passées devant le petit écran et ont pesé et mesuré le tour de taille de l’enfant ».
« Deux ans plus tard, à l’âge de 4,5 ans, ils ont à nouveau demandé à la famille les habitudes télévisuelles de leur rejeton qu’ils ont à nouveau pesé, mesuré. Et ils ont évalué son habilité à courir, sauter… », 
poursuit le quotidien.
Le Figaro évoque des « résultats totalement surprenants : à l’âge de 2,5 ans, ces enfants regardaient déjà la télévision en moyenne 8,8 heures par semaine, soit déjà plus d’une heure par jour ! Deux ans plus tard, ces mêmes petits sont rivés au petit écran pendant plus de 14,8 heures hebdomadaires, soit plus de 2 heures par jour en moyenne. Par ailleurs, 15% des participants de cette enquête à l’âge de 4,5 ans passaient déjà plus de 18 heures par semaine devant la télévision ».
Le journal souligne que « les chercheurs ont calculé qu’à l’âge de 4,5 ans, chaque heure en plus passée devant l’écran entraînait une augmentation du tour de taille de 0,5 mm, par rapport aux enfants ne regardant jamais la télévision. Autrement dit, un petit de 4,5 ans, affalé devant la télé pendant plus de 18 heures par semaine, aura un tour de taille de 7,6 mm en plus ».
« Par ailleurs, tous ces enfants ont dû effectuer un saut en longueur. Là encore, les résultats montrent que pour chaque heure devant la télévision en plus, la distance sautée se rétrécit d’environ un tiers de centimètre », 
ajoute le quotidien.
Le Figaro retient que les auteurs de l’étude, les Drs Caroline Fitzpatrick et Linda Pagani, « estiment que ces résultats devraient inciter les pouvoirs publics à développer des politiques ciblant les facteurs environnementaux liés à l’obésité, et en particulier à l’excès de temps passé devant la télévision ».

17 07 12

« Une mission sur la fin de vie voit le jour » 
Libération 
Libération indique que le président de la République « devrait annoncer [aujourd’hui] la nomination du Pr Didier Sicard à la tête d’une mission sur la fin de vie ».
Le journal s’interroge : « Est-ce pour rattraper l’étonnant silence du Premier ministre lors de son discours de politique générale à l’Assemblée, quand il n’avait pas dit un mot sur l’euthanasie ? ».
Libération rappelle que « cet ancien chef de service de médecine interne à l’hôpital Cochin a présidé longtemps le Comité national d’éthique. A l’époque, il avait présenté un avis dans lequel il défendait, dans certaines conditions, «une exception d’euthanasie» ».
Le quotidien remarque que « lors de sa campagne présidentielle, François Hollande avait mis en avant […] la possibilité qu’une personne puisse bénéficier, dans des cas très précis, d’un geste actif l’aidant à mourir ».
« Didier Sicard devra réfléchir à cette possibilité, faire le point sur les soins palliatifs, tout en évaluant la loi Leonetti qui avait fixé des règles sur la fin de vie médicalisée », 
conclut Libération.

19 07 12

« Autisme : les associations veulent un changement radical » 
Le Figaro 
Le Figaro fait savoir que « la concertation pour un troisième plan [autisme] vient de débuter. Les associations plaident pour la généralisation des prises en charge éducatives ».
Le journal remarque en effet qu’« après des victoires et une forte médiatisation avec la grande cause nationale en 2012, le milieu associatif attend désormais des résultats concrets. En mars dernier, la HAS a désavoué la psychanalyse appliquée au traitement de l’autisme, une pratique dénoncée depuis plusieurs années par les associations, partisanes des interventions éducatives et comportementales. […] Mais dans les faits, la prise en charge fait encore la part belle aux approches psychanalytiques en France », continue Le Figaro.
Le quotidien cite Florent Chapel, délégué général du collectif autisme et membre du Comité national autisme (CNA), qui déclare : « Nous voulons que les recommandations de la HAS soient appliquées. Il faut sortir les prises en charge éducatives du champ de l’expérimentation et les généraliser. Concrètement, cela veut dire que beaucoup de professionnels doivent remettre en cause leur travail dans les centres médico-psycho-pédagogiques comme dans les centres de ressources autisme. Or, nombre d’entre eux ne veulent toujours pas entendre parler des méthodes éducatives ».
Le Figaro note que ce collectif « pose aussi la question sensible du financement. Faut-il transférer les crédits afin de mieux doter les associations qui mettent en place des méthodes comportementales ? ». Florent Chapel estime qu’« on ne peut pas continuer à rembourser des pratiques qui ne marchent pas. Cela coûte des millions de mal prendre en charge des enfants ».
Le journal observe que « la ministre en charge du Handicap, Marie-Arlette Carlotti, a pour sa part déjà pointé trois priorités pour le troisième plan autisme : la recherche et le diagnostic, le développement de l’offre en termes d’accompagnement et la sensibilisation ».
La ministre a ainsi déclaré qu’« il y a trop de retard dans le diagnostic. […] Je veux que les PMI (centres de protection maternelle et infantile, NDLR) se saisissent de la question ».

20 07 12

« Alzheimer : un traitement immunitaire suscite l’espoir » 
Le Figaro 
Le Figaro note en effet que « lors de la conférence de l’Association internationale contre la maladie d’Alzheimer qui se tient à Vancouver, au Canada, des chercheurs ont montré, certes sur un petit nombre de cas, qu’un traitement basé sur l’immunothérapie pourrait freiner la progression de la maladie ».
Le journal indique que « cette thérapeutique à base d’anticorps a permis de ralentir le déclin mental des participants pendant 3 ans, alors qu’une dégradation est observée en général dès 6 mois après la déclaration de la maladie ».
Le quotidien précise toutefois qu’« il faut rester prudent : l’efficacité ne peut être évaluée qu’à long terme, s’agissant d’une affection d’évolution relativement lente et sur un large groupe de patients ».
Le Figaro explique que « c’est à New York que l’équipe du Dr Norman Relkin du Weill Cornell Medical College a mené cette étude auprès de 16 malades. Onze d’entre eux ont reçu toutes les 2 à 4 semaines (selon leur poids) des perfusions de Gammagard, un médicament à base d’immunoglobulines déjà utilisé pour combler des déficits immunitaires. Cinq autres patients constituaient le groupe placebo ».
Le journal relève que « ces anticorps auraient un effet anti-inflammatoire et stimulant sur l’immunité. Au bout de 36 mois, la mémoire, les capacités cognitives et l’humeur de 11 patients traités ne s’étaient dégradées que légèrement. Les 4 patients ayant reçu la plus forte dose du traitement ont même vu leur état complètement inchangé ».
« Ces résultats étaient si positifs que le groupe placebo a lui aussi débuté le traitement 6 mois après le début de l’essai, les scientifiques ont alors constaté que leur mémoire déclinait moins vite », 
note le quotidien.
Le Figaro indique que selon les auteurs, « les anticorps du Gammagard ont contrarié la progression naturelle de la maladie en neutralisant les protéines béta-amyloïdes caractéristiques de la maladie d’Alzheimer, qui s’agrègent en plaques toxiques pour les neurones et entraînent la perte de facultés intellectuelles. Le traitement, fort coûteux, diminuerait aussi l’inflammation provoquée par ces mêmes protéines. L’essai se poursuit auprès de 390 patients pour confirmer ou non ces résultats, avec des conclusions attendues au premier semestre 2013 ».
Le journal précise néanmoins que « pour le Pr Françoise Forette, présidente de la Fondation nationale de gérontologie, les attentes vis-à-vis de l’immunothérapie sont à tempérer. Non seulement le nombre de patients était faible dans cet essai «mais il faudrait aussi attendre au moins 4 ou 5 ans avant de constater un effet éclatant» ».
« Même dans ce cas, aucune amélioration des fonctions cognitives n’est attendue dans ces essais : il s’agit avant tout d’empêcher la maladie de progresser »,
continue Le Figaro, qui ajoute qu’« avant même de déterminer leur efficacité, c’est la sécurité de ces traitements qui doit être vérifiée. De précédents essais avec d’autres thérapies immunologiques ont été décevants en raison d’effets secondaires sérieux ».
Le journal se penche en outre sur « le casse-tête éthique des essais cliniques sur Alzheimer », relevant : « Peut-on annoncer à quelqu’un qu’il va développer la maladie d’Alzheimer pour tester sur lui un traitement dont on ne peut lui garantir l’efficacité ? La question a été débattue à la Conférence de Vancouver ».

25 07 12

« Une piste inédite contre la maladie d’Alzheimer » 
Le Figaro 
Martine Perez indique dans Le Figaro qu’« un médicament ayant des effets anti-inflammatoires sur le cerveau a obtenu des résultats prometteurs chez des souris […] génétiquement prédisposées à présenter des lésions similaires à Alzheimer », selon un article qui vient de paraître dans le Journal des neurosciences.
La journaliste explique que « la molécule, dite MW-151, est un inhibiteur spécifique des médiateurs chimiques de l’inflammation dans le tissu cérébral. Ce produit peut être pris par voie orale et pénètre dans le cerveau. Les chercheurs de l’université du Kentucky ont voulu savoir sur un modèle de souris si cette molécule administrée à un stade précoce de la maladie pouvait empêcher son évolution. […] Testant ce produit sur une série de souris prédisposées, les résultats sont encourageants ».
Le Pr Linda Van Eldik (Centre du vieillissement Sander-Brown, université de Kentucky), co-auteur de l’étude, écrit ainsi qu’« une intervention précoce sur un modèle de souris réduit l’inflammation cérébrale, ce qui se traduit par une amélioration des signes neurologiques ».
Martine Perez relève que « la molécule présente un effet favorable, qu’elle ait été utilisée avant tout signe de maladie ou après, mais elle serait plus efficace administrée avant le début des troubles ».
Le Pr Philippe Amouyel (CHU de Lille, Fondation nationale de coopération scientifique sur la maladie d’Alzheimer et les affections apparentées), précise pour sa part que « pour l’instant, il faut être prudent. Les médicaments efficaces chez la souris sont très loin de l’être aussi chez l’homme ».
« Mais c’est une piste intéressante. On peut faire l’hypothèse qu’en bloquant l’inflammation cérébrale qui apparaît avec la maladie, on bloque le processus pathologique », 
poursuit le spécialiste.
Martine Perez observe en outre que « dans d’autres études récentes, la même molécule a été capable, toujours sur modèle animal, de réduire les lésions neurologiques consécutives à des traumatismes crâniens. Elle aurait même été capable d’inhiber, toujours sur cobayes de laboratoire, l’évolution de la sclérose en plaques ».

27 07 12

« La prière, une arme contre Alzheimer » 
Le Figaro 
C’est ce que titre Le Figaro, qui explique que « selon une étude menée conjointement en Israël et aux États-Unis avec un financement de l’Institut national de la santé américain, la prière constitue un antidote très efficace qui permettrait de réduire de moitié chez les femmes les risques de contracter la maladie d’Alzheimer ou d’être victimes de pertes de mémoire et de démence «légères» ».
« L’étude, lancée en 2003 auprès d’un échantillon de 892 Arabes israéliens âgés de plus de 65 ans, a été présentée récemment lors d’un colloque sur la maladie d’Alzheimer en Israël », 
précise le quotidien.
Le Figaro cite ainsi l’auteur principal de ce travail, le Pr Rivka Inzelberg (faculté de médecine de Tel-Aviv), qui indique que « dans l’échantillon choisi, 60% des femmes priaient 5 fois par jour, comme le veut la coutume musulmane, tandis que 40% ne priaient que de façon irrégulière ».
« Nous avons constaté, 10 ans après le début de l’étude, que les femmes pratiquantes du premier groupe avaient 50% de chances de moins de développer des problèmes de mémoire ou la maladie d’Alzheimer que les femmes du deuxième groupe », 
remarque la chercheure.
Le quotidien ajoute que « la prière, selon l’étude, a également une influence deux fois plus importante que l’éducation pour protéger les femmes contre cette dégénérescence cérébrale ».
Le Pr Inzelberg observe que « la prière est une coutume qui nécessite un investissement de la pensée, c’est sans doute l’activité intellectuelle liée à la prière qui pourrait constituer un facteur de protection ralentissant le développement de la maladie d’Alzheimer ».
Le Figaro relève que « les tests n’ont pas été effectués parmi les hommes de ce groupe dans la mesure où le pourcentage de ceux qui ne priaient pas n’était que de 10%, un taux insuffisant d’un point de vue statistique pour aboutir à des conclusions fiables ».
« L’enquête a également permis de confirmer que la probabilité de souffrir de la maladie d’Alzheimer est deux fois plus importante chez les femmes que chez les hommes. Parmi les autres facteurs de risque de présenter une démence de type Alzheimer, les chercheurs ont également retrouvé dans ce travail l’hypertension, le diabète, l’excès de graisses dans le sang et plus globalement les antécédents de maladies cardio-vasculaires », 
souligne le quotidien.

30 07 12

« L’éclairage artificiel de nuit favoriserait la dépression » 
Le Monde 
Le Monde indique en effet qu’« une étude, dirigée par la chercheuse Tracy Bedrosian, de l’université d’Etat de l’Ohio, et publiée dans la revue Molecular Psychiatry, établit un lien entre l’éclairage artificiel nocturne et la hausse du taux de dépression chez l’homme, ces 50 dernières années ».
Le journal note que « pour établir ce lien, l’équipe universitaire a maintenu des hamsters exposés à une lumière tamisée pendant la nuit. Après 4 semaines, les chercheurs ont constaté des comportements nerveux et de l’apathie chez ces sujets ».
Tracy Bedrosian indique ainsi que « l’avènement de la lumière électrique a permis aux humains de se départir des cycles naturels du jour et de la nuit, [ce qui peut avoir potentiellement troublé nos rythmes biologiques]. Les personnes qui se couchent tard en restant devant la télé ou l’ordinateur peuvent contrecarrer certains des effets néfastes en revenant à un cycle lumière-obscurité et en minimisant leur exposition à la lumière artificielle pendant la nuit ».
Le Monde rappelle qu’« une étude de l’Association médicale américaine avait précédemment conclu que l’exposition à une faible lumière avant le coucher réduisait la sécrétion de mélatonine, hormone de régulation des rythmes chronobiologiques. Son absence chronique pourrait induire une prise de poids, accroître les risques de stérilité et de diabète, et même favoriser certains cancers ».

Revue de presse santé psy – juin 2012

02 06 12

Alcoolisme : « le baclofène « admis » par l’Afssaps »
Le Journal du Dimanche
Le Journal du Dimanche révèle que « trente mille personnes sont déjà traitées au baclofène [contre l’alcoolisme], jusque-là hors de tout cadre légal [et qu’] un essai clinique vient de débuter ». Selon l’hebdomadaire, l’Afssaps a « non autorisé, mais admis que les médecins pouvaient prescrire [ce] décontractant musculaire pour lutter contre l’alcoolisme ».

03 06 12

« La précarité au cœur du quotidien des malades du cancer »
Aujourd’hui en France, Libération
Aujourd’hui en France titre « être malade du cancer, ça coûte cher » et Libération « la prise en charge, mal chronique du cancer ». Les deux quotidiens reviennent sur les résultats « d’études rendues publiques hier, par la Ligue nationale de lutte contre le cancer » qui « montrent que les 1,2 million de cancéreux doivent faire face à de plus en plus de frais ». « La maladie appauvrit » souligne Anne Raucaz, responsable des projets Action Société à La Ligue contre le cancer, dansAujourd’hui en France. « 60 % des personnes actives avant le début de la maladie disent avoir subi une diminution de revenus » ajoute la Ligue dans Libération.Aujourd’hui en France précise que « 47 % des personnes en arrêt de travail sont indemnisées sans maintien de l’intégralité de leur salaire » et vivent avec les indemnités journalières prévues par la loi soit, « 50 % des revenus » du salarié. Autre écueil : « la progression de certaines dépenses pour le malade » comme «les frais annexes » explique le journal. Il cite notamment les « pommades, utilisées pour calmer les douleurs après une radiothérapie [qui] ne sont plus prises en charge » mais aussi « les frais de transports ». A ce sujet, la Ligue note que « c’est de plus en plus compliqué de se faire rembourser le taxi (…) dans la seconde phase de la maladie, lorsqu’ils doivent aller passer des examens de contrôle ». Les deux quotidiens évoquent les problèmes des patients avec les banques qui «exigent des taux d’intérêts élevés s’ils souscrivent des emprunts ». « Il y a eu beaucoup de promesses sur ce thème. Mais dans les faits, cela n’a pas tellement cangé » conclut la Ligue contre le cancer dans Aujourd’hui en France.